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Quels sont les mécanismes de la communication nerveuse ?

A- Quelles sont les caractéristiques physiologiques des nerfs ?


I- Expérience :
Après avoir isoler le nerf sciatique et le muscle gastrocnemien qui lui est
rattaché, on excite le nerf (par décharge électrique ou pincement par exemple). On
observe que le muscle se contracte.

Nerf sciatique de grenouille


II- Conclusion :
- Le nerf répond à l’excitation (ou stimulation), donc le nerf est excitable.
On parle du phénomène d’excitabilité.
- Le nerf transmet l’excitation ou plutôt une information invisible (qu’on
appelle influx nerveux) vers le muscle. Donc le nerf est conductible.
III- Quelles sont les caractéristiques de l’excitabilité ?
1- Nature des excitateurs :
Le nerf a plusieurs excitateurs, mécanique (pincement), chimique (acide),
physique (électricité)…
Quel que soit le type de l’excitation, la réponse du nerf est toujours la même,
la naissance d’un influx nerveux.
Remarque : en physiologie, on utilise le courant électrique comme excitateur, car il
nous permet de contrôler l’intensité de l’excitation, sa durée, sa fréquence… et cela
sans dégradé le nerf.
2- Conditions de l’excitabilité :
a- Expérience :
Sur un nerf sciatique et le muscle gastrocnemien qui lui est rattaché, on
réalise le montage suivant :

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Lorsqu’on ferme le circuit électrique, on observe une brève contraction
musculaire suivie d’un relâchement malgré le passage du courant.
On observe les mêmes phénomènes lorsqu’on ouvre le circuit électrique.
b- Conclusion :
Le nerf ne répond pas au passage du courant électrique, mais à la variation
rapide de la différence de potentiel (ddp).
c- Expérience :
On refait l’expérience précédente après avoir remplacé l’interrupteur par un
excitateur qui permet de contrôler l’intensité, la fréquence et la durée des excitations.

Pour un temps donné, on excite le nerf avec des excitation de plus en plus
intense, jusqu’à l’obtention d’une contraction musculaire (plus faible intensité
efficace). On obtient les résultats suivants :
Temps (ms) 0.3 0.6 0.9 1.2 1.5 1.8 2.1 2.4
Plus faible intensité efficace (V) 3.3 2.0 1.5 1.2 1.1 1.0 1.0 1.0

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d- Conclusion :
Pour que l’excitation soit efficace, son intensité doit atteindre une valeur
minimale appelée seuil d’excitabilité (ou seuil d’intensité).
Lorsqu’on utilise le courant électrique comme stimulateur, le seuil
d’excitabilité est appelé rhéobase.
Le temps utile est la durée minimale d’une stimulation efficace dont
l’intensité est égale à la rhéobase.
La chronaxie est la durée minimale d’une stimulation efficace dont
l’intensité est égale au double de la rhéobase.
La chronaxie caractérise l’excitabilité d’un nerf. Plus la chronaxie est
courte, plus le nerf est facilement excitable.
IV- Quelles sont les caractéristiques de la conductibilité ?
1- Définition :
La conductibilité d’un nerf est sa capacité à transmettre l’influx nerveux.
2- Exercice :
Pour mesurer la vitesse de propagation de l’influx nerveux, on utilise le
dispositif représenté par la figure 1.
On excite le nerf sciatique d’une grenouille à deux points différents « A » et
« B » (voir figure 2). On obtient les enregistrements de la figure 3.
Calculez la vitesse de propagation de l’influx nerveux pour ce nerf.

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1- Stimulateur
2- Electrodes stimulatrices
3- Diapason
4- Cylindre d’enregistrement
M- Stylet enregistrant l’activité musculaire
S- Stylet enregistrant l’instant de l’excitation
T- Stylet enregistrant l’échelle des temps
Figure 1

Figure 2

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Enregistrement obtenu après l’excitation du
point « A »

Enregistrement obtenu après l’excitation du


point « B »

Figure 3
3- Réponse :
Soit « d » la distance qui sépare les points « A » et « B ».
d = 5 cm = 5 10-2 m
« t » est le temps qu’a nécessité l’influx nerveux pour parcourir la distance
« d ».
t = 4 – 2 = 2 ms = 2 10-3 s
« v » représente la vitesse de l’influx nerveux.
d 5 10-2 50 10-3 50
v= = = = = 25 m/s = 90 km/h
t 2 10-3 2 10-3 2
4- Exercice :
On mesure la vitesse de l’influx nerveux d’un nerf sciatique de grenouille à
différentes températures. On obtient les résultats suivants :
Température (°C) 18 28 38
Vitesse de l’influx nerveux (m/s) 25 50 100
a- Analysez ces résultats.
b- Que peut-on conclure ?
5- Réponse :
a- La vitesse de l’influx nerveux double quand la températures augmente de
10 °C.
b- Puisque les réactions chimiques suivent la même progression (Loi
d'Arrhenius), on peut conclure que l’excitation entraine la naissance d’un influx
nerveux qui est un ensemble de réactions chimiques qui se propagent tout au long du
nerf.

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6- Remarques :
- Les anesthésiants arrêtent la propagation de l’influx nerveux.
- Les basses températures, les températures élevées et le manque d’O2
peuvent inhiber la propagation de l’influx nerveux.
V- Comment peut-on expliquer la naissance et la propagation de l’influx
nerveux ?
1- Etude de la structure du nerf :

Microphotographie d’une coupe transversale d’un nerf


1- Fuseau de fibres
nerveuses
2- Axone
3- Gaine
4- Fibre nerveuse
5- Vaisseau sanguin
6- Tissu conjonctif

Dessin d’une coupe transversale d’un nerf observé au microscopique optique


au faible grossissement

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Microphotographie d’une coupe
longitudinale d’une fibre nerveuse

1- Gaine de Schwann
2- Noyau de la cellule de Schwann
3- Gaine de myéline
4- Etranglement (ou nœud) de Ranvier
5- Axone
Dessin d’une coupe longitudinale d’une fibre nerveuse observée au
microscopique optique au fort grossissement

Microphotographie d'une
coupe transversale d’une
jeune fibre myélinique

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Dessin d’une coupe
transversale d’une fibre
nerveuse observée au
microscopique optique au fort
grossissement

Microphotographie d’une portion


de la gaine de myéline

2- Quelles sont les caractéristiques physiologiques de la fibre nerveuse ?


Le nerf et la fibre nerveuse ont deux caractéristiques physiologiques
communes : l’excitabilité et la conductibilité.
3- Quelles sont les phénomènes électriques qui accompagnent l’activité du
nerf ?
a- Expérience :
On pose une électrode d’un galvanomètre à la surface d’un nerf ou d’une
fibre nerveuse (Figure 1) alors que la deuxième électrode est introduite à l’intérieur
du nerf ou posée à la surface de sa section (Figure 2).
0 0
30 à 70 mV 30 à 70 mV

Figure 1 Figure 2

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b- Analyse :
On observe le passage d’un courant électrique de la surface du nerf à son
intérieur.
c- Conclusion :
La surface du nerf porte des charges électriques positives, alors que
l’intérieur du nerf est chargé négativement.
La différence de potentiel qui existe entre la surface et l’intérieur du nerf
(ou de la fibre nerveuse) au repos (sans excitation antérieure) est appelée potentiel de
repos.
d- Exercice :
On pose une électrode réceptrice à la surface d’un nerf, puis on introduit la
deuxième électrode dans le nerf. Ces deux électrodes sont reliées à un oscilloscope
(voir figure 1). On obtient l’enregistrement de la figure 2.
- Analysez la figure 2.
- Que peut-on conclure ?

1- Plaques Y (différence de potentiel) 2- Plaques X (temps)


3- Tube cathodique 4- Ecran
5- Spot 6- Base de temps
7- Entrées de l’oscilloscope (reliées au électrodes réceptrices)
8- Amplificateur 9- Haute tension
10- Circuit de chauffe 11- Faisceau d’électrons
Figure 1

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+70 mV

t
V
0 mV

-70 mV

t = Instant de l'introduction de la deuxième électrode réceptrice à l'intérieur du nerf


Figure 2
e- Réponse :
- Analyse de la figure 2 :
* Avant l’introduction de la deuxième électrode réceptrice, la différence
de potentiel est nulle.
* A l’instant où on introduit la deuxième électrode réceptrice dans le
nerf, la différence de potentiel diminue pour atteindre -70 mV puis se stabilise.
- Conclusion :
La surface du nerf est chargée positivement alors que l’intérieur est chargé
négativement. Cette différence de potentiel entre l’intérieur et l’extérieur d’un nerf
au repos s’appelle potentiel de repos.
f- Exercice :
On pose sur un nerf isolé une paire d’électrodes excitatrices et deux paires
d’électrodes réceptrices. Apres excitation du nerf, on obtient les résultats représentés
dans la figure suivante :

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ES : électrodes excitatrices
R1, R2 : électrodes réceptrices reliées à l’oscilloscope 1
R3, R4 : électrodes réceptrices reliées à l’oscilloscope 2
ts: instant de l’excitation
- Analysez ces résultats.
- Expliquez les résultats obtenus.
g- Réponse :
- Analyse des résultats :
Les enregistrements obtenus représentent des élecroneurogrammes.
* Analyse de l’élecroneurogramme de l’oscilloscope 1 :
+ Les électrodes réceptrices R1 et R2 sont placées à la surface du
nerf.
+ Avant l’excitation la ddp est nulle.
+ Au moment de l’excitation (ts) on observe une légère perturbation
sur l’écran.
+ Après cette perturbation, le spot (le point lumineux) revient au zéro.
+ Après un certain temps, on observe la déviation du spot vers le haut
pour atteindre une valeur de +60 mV.
+ Le spot revient ensuite au zéro.
+ La ddp reste nulle pendant un court moment.
+ Le spot descend vers le bas et atteint -60 mV.
+ Par la suite le spot revient au zéro où il se stabilise.

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* Analyse de l’élecroneurogramme de l’oscilloscope 2 :
+ L’électrode réceptrice R3 se trouve à la surface du nerf alors que
l’électrode réceptrices R4 est placées à l’intérieur du nerf.
+ Avant l’excitation la ddp est égale à -70 mV.
+ Au moment de l’excitation on observe une légère perturbation sur
l’écran.
+ Après cette perturbation, le spot revient à -70 mV.
+ Après un certain temps, on observe la déviation du spot vers le haut
pour atteindre +30 mV.
+ Le spot descend ensuite et atteint -90 mV.
+ Par la suite le spot revient à -70 mV où il se stabilise.
- Explication des résultats :
* Explication de l’élecroneurogramme de l’oscilloscope 1 :
+ Avant l’excitation, le nerf a la même charge électrique sur toute sa
surface (ddp=0).
+ Au moment de l’excitation on observe une légère perturbation sur
l’écran, c’est l’artefact de stimulation.
+ Après l’excitation, la ddp reste nulle pendant un certain temps :
c’est le temps de latence qui est le temps nécessaire à l’influx nerveux pour traverser
la distance qui existe entre les électrodes excitatrices et les électrodes réceptrices.
+ La déviation du spot vers le haut (qui atteint +60 mV) indique
qu’il y a une ddp entre les électrodes R1 et R2. R1 est devenue négative par rapport
à R2 : c’est la phase de dépolarisation.
+ La déviation du spot vers zéro montre que la charge électrique au
niveau des électrodes R1 et R2 est la même : c’est la phase de repolarisation.
+ La ddp reste nulle pendant un court moment car l’influx nerveux
(onde de dépolarisation) se trouve entre les électrodes réceptrices R1 et R2.
+ La déviation du spot vers le bas (qui atteint -60 mV) indique que
l’onde de dépolarisation est arrivée à l’électrode R2 (qui devient négative par rapport
à R1).
+ Par la suite le spot revient au zéro où il se stabilise car l’onde de
dépolarisation a dépassé l’électrode R2 (repolarisation).
+ Ce type d’élecroneurogramme est appelé potentiel d’action car il
est obtenu après excitation du nerf (ou d’une fibre nerveuse).
+ L’élecroneurogramme obtenu a deux phases, c’est pourquoi on
l’appelle potentiel d’action diphasique.

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Avant l’excitation

Instant de l’excitation
(ts) : artefact de
stimulation et naissance
de l’influx nerveux au
niveau des électrodes
excitatrices (ES).

L’influx nerveux se
trouve entre les
électrodes de
stimulatrices et les
électrodes réceptrices
(temps de latences)

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L’influx nerveux (onde
de dépolarisation) arrive
à la première électrode
réceptrice R1 : c’est la
première phase de
dépolarisation

L’influx nerveux se
trouve entre les
électrodes réceptrices :
c’est la phase de
repolarisation

L’influx nerveux arrive à


la deuxième électrode
réceptrice : c’est la
deuxième phase de
dépolarisation

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L’influx nerveux dépasse
la deuxième électrode
réceptrice : c’est la
deuxième phase de
repolarisation

Explication schématique d’un potentiel d’action diphasique


* Explication de l’élecroneurogramme de l’oscilloscope 2 :
+ Avant l’excitation, la ddp entre R3 et R4 est égale à -70 mV : c’est
le potentiel de repos.
+ Au moment de l’excitation on observe l’artefact de stimulation.
+ Après l’excitation, la ddp reste égale à -70 mV pendant un certain
temps : c’est le temps de latence.
+ La déviation du spot vers le haut (qui atteint +30 mV) indique que
l’électrode R3 est devenue plus négative que R4 : c’est la phase de dépolarisation.
+ La déviation du spot vers -70 mV coïncide avec la phase de
repolarisation.
+ Le spot continu de descendre et atteint -90 mV : c’est la phase
d’hyperpolarisation.
+ Après le passage de l’onde de dépolarisation, on revient au potentiel
de repos.
+ Ce type d’élecroneurogramme a une seule phase, c’est pourquoi on
l’appelle potentiel d’action monophasique.
4- Comparaison du potentiel d’action d'un nerf et d'une fibre nerveuse :
a- Exercice :
On soumet une fibre nerveuse à des stimulation successive et d’intensité
croissante (I1<I2<I3<I4<I5<I6<I7). On obtient l’enregistrement de la figure 1.
- Analysez cette figue.
- Que peut-on conclure ?
On refait l’expérience précédente après avoir remplacé la fibre nerveuse par
un nerf. On obtient l’enregistrement de la figure 2.
- Analysez la figue 2.
- Expliquez les résultats obtenus chez le nerf.

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Figure 1
I1 I2 I3 I4 I5 I6 I7

Figure 2
I1 I2 I3 I4 I5 I6 I7

b- Réponse :
- Analyse de la figue 1 :
* Les excitations I1, I2 et I3 ne donnent aucun potentiel d’action. On
observe seulement des artefacts de stimulation.
* Les excitations I4, I5, I6 et I7 donnent des potentiels d’action
(monophasiques). Tous ces potentiels ont la même amplitude.
- Conclusions :
* Les excitations I1, I2 et I3 sont infraliminaire (leur intensité est
inférieure à la rhéobase) et ne donnent donc aucune réponse.
* Les excitations I4, I5, I6 et I7 sont supraliminaire (leur intensité est
supérieure à la rhéobase) et donnent des potentiels d’action dont les amplitudes sont
constantes malgré des intensités croissantes. Donc la fibre nerveuse répond à la loi
du tout ou rien.
- Analyse de la figue 2 :
* Les excitations I1, I2 et I3 ne donnent aucun potentiel d’action mais
seulement des artefacts de stimulation.
* Les excitations I4, I5 et I6 donnent des potentiels d’action dont les
amplitudes sont croissantes. L’excitation I7 donne un potentiel d’action dont
l’amplitude est la même que l’excitation I6.
- Explication des résultats obtenus chez le nerf :
* Les excitations I1, I2 et I3 ne donnent aucun potentiel d’action car
elles sont infraliminaires.
* A partir d’I4, les excitations deviennent efficaces. L’augmentation de
l’amplitude des potentiels d’action I4, I5 et I6 s’explique par le fait que le nerf est
formé d’un grand nombre de fibres nerveuses et la réponse du nerf est en fait la
somme des réponses d’un grand nombre de fibres. Plus l’intensité de stimulation est
grande, plus le nombre de fibres stimulées est important et plus l’amplitude du
potentiel d’action du nerf augmente : c’est la loi de sommation.
* Il arrive un moment (I6) où toutes les fibres nerveuses sont stimulées,
dans ce cas, même si on augmente l’intensité de la stimulation (I7), l’amplitude du
potentiel d’action va rester constante, on parle dans ce cas de loi de recrutement.

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5- Quel est l’origine du potentiel de repos et du potentiel d’action ?
a- Exercice 1 :
On mesure la concentration des ions Na+ et K+ dans le cytoplasme d’une
fibre nerveuse géante (au repos) de calmar, dans le sang du calmar et dans l’eau de
mer. Le tableau suivant résume les résultats de cette étude.
Concentration des ions (UA) Cytoplasme Sang Eau de mer
Na+ 50 440 460
K+ 400 20 10
- Analysez ce tableau.
On plonge une fibre nerveuse géante de calmar dans de l’eau de mer
contenant du potassium radioactif (40K+). Après un brève moment, l’intérieur de la
fibre nerveuse devient radioactif.
On injecte à une fibre nerveuse géante de calmar plongée dans de l’eau de
mer, un liquide contenant du sodium radioactif (24Na+). On observe que la
radioactivité diminue progressivement dans le cytoplasme de la fibre nerveuse et
augmente dans l’eau de mer.
- Que peut-on conclure ?
- Proposez une hypothèse expliquant ces résultats.
Pour vérifier l’hypothèse proposée, on injecte une fibre nerveuse géante
de calmar (plongée de l’eau de mer) avec un liquide contenant du 24Na+ puis on suit
l’évolution de la quantité de 24Na+ perdue par la fibre nerveuse en fonction du temps.
Après une heure du début de l’expérience, on ajoute à l’eau de mer du
cyanure de potassium KCN (qui inhibe la respiration cellulaire). Après quatre heures
du début de l’expérience, on injecte la fibre nerveuse avec une quantité d’ATP, puis
à la sixième heure, on replace de nouveau la fibre nerveuse dans de l’eau de mer
normale. Le graphique suivant donne les résultats de cette expérience :

- Analysez le graphique.
- Est que ces résultats confirment l’hypothèse proposée ? Justifiez votre
réponse.

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b- Réponse :
- Analyse du tableau :
* La concentration des ions Na+ dans la fibre nerveuse est très faible
par rapport à sa concentration dans le sang du calmar et de l’eau de mer.
* La concentration des ions K+ dans la fibre nerveuse est très grande
par rapport à sa concentration dans le sang du calmar et de l’eau de mer.
- Conclusion :
Le potassium entre dans la fibre nerveuse alors que le sodium sort de cette
dernière. Ces échanges se font dans le sens contraire des gradients de concentrations
(Ils se font du milieu le moins concentré vers le milieu le plus concentré).
- Hypothèse :
L’entrée du potassium et la sortie du sodium de la fibre nerveuse dans le
sens contraire des gradients de concentrations se fait grâce au transport actif (pompe
ionique).
- Analyse du graphique :
* Les résultats obtenus sans ajout de KCN représentent l’expérience
témoin.
* Avant l’ajout du KCN, on observe une lente diminution de la quantité
24 +
de Na perdue par les deux fibres.
* Après l’ajout du KCN, la quantité de 24Na+ perdue par la fibre diminue
rapidement (en comparaison avec l’expérience témoin) jusqu’à la quatrième heure.
* Après l’injection de l’ATP, la quantité de 24Na+ perdue par la fibre
augmente rapidement.
* Une demi-heure après, la quantité de 24Na+ perdue par la fibre
commence à diminuer de nouveau.
* Lorsqu’on replace la fibre nerveuse dans de l’eau de mer normale, la
quantité de 24Na+ perdue par la fibre augmente.
- Confirmation de l’hypothèse :
* Lorsqu’on ajoute du KCN à l’eau de mer, il entre à l’intérieur de la
fibre nerveuse (par diffusion) et bloque la respiration cellulaire responsable de la
production d’ATP. Donc la sortie de Na+ dans le sens contraire du gradient de
concentration nécessite de l’énergie sous forme d’ATP.
* L’augmentation de la quantité de 24Na+ perdue par la fibre après
l’ajout d’ATP conforte la conclusion précédente.
* Une demi-heure après l’ajout de l’ATP, la quantité de 24Na+ perdue
par la fibre diminue de nouveau. Cela est dû à l’épuisement de l’ATP injecté à la
fibre et au maintien de l’effet du KCN.
* Lorsqu’on remet la fibre dans l’eau de mer normale, la concentration
du KCN dans la fibre nerveuse diminue ce qui entraine la reprise de la respiration et

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donc la production d’ATP par la fibre nerveuse. Cet ATP est utilisé pour faire sortir
le Na+ ceux qui explique l’augmentation de la quantité de 24Na+ perdue par la fibre.
* Donc cette expérience confirme l’hypothèse proposée.
c- Exercice 2 :
Les graphiques suivants représentent l’évolution (au cours d’un potentiel
d’action) de la perméabilité d’une fibre nerveuse envers des ions Na + et K+, et de
leurs concentrations à l’intérieur de la fibre.
Que peut-on conclure de l’analyse de ces graphiques ?
ddp (mV)

Potentiel d'action

Temps

Perméabilité de la fibre nerveuses

Entrée du Na+
+
Sortie du K
Temps

Concentrations à l'intérieur de la fibre

K+

Na+
Temps

d- Réponse :
D’après l’analyse des graphiques, les phénomènes qui accompagnent le
potentiel d’action se font en trois étapes :
- Première étape : entrée massive des ions Na+ par diffusion, ce qui
provoque une inversion locale de la polarité membranaire c’est-à-dire l’apparition de
l’onde de dépolarisation.
- Deuxième étape : sortie des ions K+ (par diffusion) et des ions Na+ (par
transport facilité) entrainant la neutralisation du potentiel d’action (repolarisation).

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- Troisième étape : après le passage de l’onde de dépolarisation, les
concentrations des ions reviennent à leurs valeurs initiales grâce au transport actif
(pompe ionique).

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6- La période réfractaire :
a- Expérience :
On soumet un nerf sciatique de grenouille à deux excitations successives de
même durée et de même intensité (cette intensité doit être suffisante pour provoquer
un potentiel d’action maximal). On refait la même manipulation plusieurs fois en
diminuant progressivement la durée qui sépare les deux excitations. La figure
suivante représente la superposition des enregistrements obtenus.

b- Analyse et interprétation :
La figure se divise en deux parties :
- La zone « A » où le temps qui sépare les deux excitations est très faible.
On remarque que la deuxième excitation est inefficace. La zone « A » représente la
période réfractaire absolue.
- La zone « B » où le temps qui sépare les deux excitations est plus
important. On remarque que la deuxième excitation donne une réponse de faible
amplitude. La zone « B » représente la période réfractaire relative.
7- Comment se propage l’influx nerveux ?
a- Exercice :
Des scientifiques ont émis une hypothèse selon laquelle il existerait une
relation entre la vitesse de conductivité de l’influx nerveux et le diamètre des fibres
nerveuses. Pour vérifier cette hypothèse, Hursh a réalisé plusieurs expériences sur
différentes fibres nerveuses. Les graphiques suivants résument les résultats obtenus :

Figure 1

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(µm)

10

2 6 10 14 18 2
(10 µm)
Figure 2
(m/s)

100

60

20

2 6 10 14 18 2
(10 µm)
Figure 3
Remarque : La distances internodales est la distance entre deux étranglements de
Ranvier adjacents.
- Analysez ces résultats.
- Est-ce que l’hypothèse proposée est juste ?
- Comment se propage l’influx nerveux le long des fibres myéliniques et
des fibres amyéliniques ?
b- Réponse :
- Analyse des résultats :
* Figure 1 : La vitesse de l’influx nerveux augmente
proportionnellement au diamètre de la fibre nerveuse.
* Figure 2 : Le diamètre des fibres nerveuses augmente
proportionnellement à la distance qui sépare les étranglements de Ranvier.
* Figure 3 : La vitesse de l’influx nerveux augmente
proportionnellement à la distance qui sépare les étranglements de Ranvier.
- Oui l’hypothèse proposée est juste.
- Pour les fibres amyéliniques, la conduction se fait localement entre les
point adjacents, c’est la théorie des courant locaux. Dans ce cas la conduction se fait
de manière continue.

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Figure 1

Figure 2
Pour les fibres myéliniques, on n’observe la dépolarisation qu’au niveau des
étranglements de Ranvier, ce qui impose au charges positives et négatives de faire
des sauts entre les étranglements successifs, c’est la théorie de la conduction
saltatoire.

Figure 1

24/35
Figure 2

B- Comment se transmet l’influx nerveux, des fibres sensorielles aux fibres


motrices, lors d’un réflexe médullaire ?
Lors d’un réflexe médullaire, l’influx nerveux passe des fibres sensorielles
aux fibres motrices en passant par la moelle épinière. Pour comprendre les
mécanismes intervenant dans ce phénomène, on commence par étudier la structure
de la moelle épinière.
I- Observation microscopique d’une coupe transversale de moelle épinière :

1- corne postérieure
2- substance blanche
3- substance grise
4- corne antérieure
Dessin d’une coupe transversale de moelle épinière observée au
microscopique (faible grossissement)
Cette coupe montre une partie centrale sous forme d’un « X » : c’est la
substance grise. Cette dernière est entourée par la substance blanche.

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II- Observation microscopique de la matière grise de la moelle épinière :

Microphotographie d’une coupe transversale de moelle épinière.


(Grossissement X 170)

Microphotographie de neurones.
(Au fort grossissement)

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N- Péricaryon
D- Dendrite
Ax- Axone
CD- Cellules de Névroglie

Microphotographie d’un neurone et de cellules de Névroglie.


(Au fort grossissement)
La substance grise contient des formes multipolaires qui représentent le
corps des cellules (Péricaryon) nerveuses. Ces péricaryons contiennent deux types de
prolongements cytoplasmiques :
- Des prolongements courts, dont le diamètre diminue lorsqu’on s’éloigne
du péricaryon : ce sont les dendrites.
- Un prolongement plus long et plus gros que les dendrites et dont le
diamètre reste constant lorsqu’on s’éloigne du péricaryon : c’est l’axone.
Entre les Péricaryon, on trouve de petites cellules qu’on appelle cellules
gliales (ou cellules de névroglie). Ces cellules jouent un rôle de soutien, de protection
et apportent les nutriments et l'oxygène pour les cellules nerveuses.
III- Observation microscopique de la matière blanche de la moelle épinière :

Microphotographie d’une coupe


de la substance blanche de la
moelle épinière

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La substance blanche est formée de fibres myéliniques. Entre ces fibres on
trouve des cellules gliales.
Remarque : On trouve aussi les péricaryons au niveau des ganglions rachidiens.

IV- Est-ce qu’il y a une relation entre les fibres nerveuses des nerfs rachidiens
et les péricaryons de la substance grise de la moelle épinière et des ganglions
rachidiens ?
1- Expérience 1 :
On coupe une amibe (protozoaire = organisme unicellulaire qui possède un
noyau) en deux partie, une partie nucléée (contient un noyau) et une partie anucléée
(sans noyau). On observe que la partie nucléée reste en vie alors que la partie anucléée
meure.

2- Conclusion :
Le noyau est essentiel à la vie des cellules.

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3- Expérience 2 : expériences de dégénérescence wallérienne (Augustus
Waller)
Expériences Conclusions

Les péricaryons (qui contiennent les


noyaux) se trouvent soit dans les
1
ganglions rachidiens, soit dans de la
moelle épinière.

Les péricaryons de la racine dorsale se


2 trouvent dans la matière grise de la
moelle épinière.

Les péricaryons de la racine ventrale se


trouvent soit dans les ganglions
3
rachidiens, soit dans de la moelle
épinière.

Les péricaryons de la racine dorsale se


4
trouvent dans les ganglions rachidiens.

4- Conclusion :
Les fibres nerveuses des nerfs rachidiens sont les prolongements (axones)
des péricaryons qui se trouve dans la matière grise de la moelle épinière et dans les
ganglions rachidiens.
V- Notion de neurone :
L’ensemble composé par un péricaryon, un axone et des dendrites forme
une cellule nerveuse ou neurone.

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1- Dendrite 2- Péricaryon 3- Gaine de myéline
4- Axone 5- Nœud de Ranvier 6- Gaine de Schwann
7- Cellule de Schwann 8- Arborescence terminale 9- Noyau
Dessin montrant la structure d’un neurone
VI- Comment se fait le passage de l’influx nerveux depuis les fibres sensitives
vers les fibres motrices ?
1- Exercice :
Après la mise à nu (par dissection de la région lombaire) d’un nerf rachidien
et de ses racines, chez un chien préalablement anesthésié, on réalise l’expérience
suivante :
On place sur le nerf rachidien des électrodes excitatrices « E », et sur les
racines du même nerf on place des électrodes réceptrices reliées à trois oscilloscope
« O1 », « O2 » et « O3 » (voir figure ci-dessous).

d1-d2 représente la distance entre O1 et O2. d1-d2= 4 mm.


d2-d3 représente la distance entre O2 et O3. d2-d3= 2 mm.

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Après l’excitation du nerf au point E, on enregistre un potentiel d’action au
temps t1=0 sur « O1 », au temps t2=0.2 ms sur « O2 » puis au temps t3=0.45 ms sur
« O3 ».
a- Calculez la vitesse de l’influx nerveux entre « O1 » et « O2 », puis entre
« O2 » et « O3 ».
b- Comparez les deux vitesse.
c- Proposez deux hypothèse expliquant ces résultats.
2- Réponse :
a- Calcule de la vitesse de l’influx nerveux entre « O1 » et « O2 » :
d 2 10-4
V= = =20 m/s
t 4 10-3
Calcule de la vitesse de l’influx nerveux entre « O2 » et « O3 » :
d 2 10-3
V= = =8 m/s
t 2.5 10-4
b- La vitesse entre « O1 » et « O2 » est plus grande que la vitesse entre « O2 »
et « O3 ».
c- La différence entre les deux vitesse est due soit à des différences entre les
caractéristiques des fibres sensitives et motrices, soit au retard dû à l’existences des
points de contact entre ces fibres.
3- Remarque :
Des expériences complémentaires, ont montré que l’influx nerveux
nécessite aux alentours de 0.5 ms pour passer d’un neurone à un autre, ce temps est
connu sous le terme de retard synaptique.

Schéma d'un arc réflexe médullaire

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4- Notion de synapse :
La synapse est la zone de contact qui existe entre deux neurones, ou entre
un neurone et une autre cellule (cellules musculaires, cellule glandulaire…). Elle
assure la conversion du potentiel d'action du neurone présynaptique en un signal dans
la cellule postsynaptique.
L’extrémité finale de l’axone se ramifie formant une structure qu’on appelle
arborisation terminale. Chaque branche de cette arborisation se termine par un bouton
synaptique qui est le lien entre le neurone présynaptique et la cellule postsynaptique.
Une synapse peut être excitatrice (elle stimule la cellule postsynaptique) ou
inhibitrice (elle freine le fonctionnement de la cellule postsynaptique).

Microphotographie d’un enchevêtrement de neurones

Dessin de la structure d’un neurone

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1- vésicule
2- membrane du neurone présynaptique
3- espace synaptique
4- membrane du neurone postsynaptique
Photographie au microscope électronique d’un bouton synaptique
VII- Comment se fait le passage de l’influx nerveux au niveau des synapses ?
1- Exercice :
Sur deux cœurs isolés de grenouilles, on réalise le montage présenté par la
figure suivante :

1- Electrodes excitatrices
2- Liquide physiologique
3- Nerf vague
4- Cœur A
5- Cœur B

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Lorsqu’on soumet le nerf vague innervant le cœur A à une série de
stimulation, on remarque une bradycardie (diminution de la fréquence cardiaque) du
cœur A puis celle du cœur B.
Que peut-on conclure ?
2- Réponse :
L’excitation du nerf vague du cœur A entraîne le ralentissement de ce
dernier suivi du ralentissement du cœur B. On peut conclure que la synapse du nerf
vague excité libère une substance qui entraine le ralentissement du cœur A. Cette
substance passe au cœur B à travers le liquide physiologique ce qui provoque le
ralentissement du cœur B.
Remarque : les molécules libérées par les synapses sont appelées transmetteurs
synaptiques.
3- Mode d’action des synapses :
L’arrivée de l’onde de dépolarisation au niveau de l’arborisation terminale
du neurone présynaptique provoque l’entrée massive d’ions Ca ++ ce qui entraine à
son tour la libération des transmetteurs synaptiques qui était contenus dans les
vésicules. Ces transmetteurs sont libérés par exocytose dans l’espace synaptique. Les
transmetteurs synaptiques se fixent ensuite sur des récepteurs spécifiques qui sont
intégrés à la membrane de la cellule postsynaptique ce qui stimule ou inhibe cette
cellule. Enfin, la cellule postsynaptique libère des enzymes qui dégradent les
molécules du transmetteur synaptique.

1- Neurone présynaptique
2- Vésicule contenant les transmetteurs synaptiques
3- Liberation des transmetteurs synaptiques contenus dans la vésicule
4- Espace synaptique
5- Cellule postsynaptique
7- Espace synaptique
Synapse observée au microscope électronique

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1- Gaine de miyeline
2- Axone
3- Cellule de Schwann
4- Vésicule
5- Mitochondrie
6- Membrane presybaptique
7- Espace synaptique
8- Membrane postsynaptique
9- Ergastoplasme
10- Myofibrille
Dessin de la structure d’une plaque motrice
(Synapse neuromusculaire)

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