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Le manioc est principalement produit par de petits exploitants sur des terres à faibles
et très faibles rendements dans les zones tropicales humides et semi-humides. Cette plante
cultivée produit des racines riches en hydrates de carbone. Elle s’adapte à un large éventail de
milieu et présente une bonne résistance à la sécheresse et à l’acidité des sols (Sofi, 2008).
En Afrique, on estime à 70 millions le nombre de personnes dont l’alimentation est tributaire
du manioc. Ce dernier constituant leur denrée principale et contribuant à leur alimentation à
raison de 500 kcals par jour et par personne (James et al, 2000). Plusieurs études publiées sur
les habitudes de consommation des pauvres à Yaoundé ont montré que le manioc frais était la
denrée la plus consommée dans les ménages et occupait plus de la moitié des dépenses sur les
denrées contenant de l’amidon. A cause de sa nature relativement peu périssable, son prix
relativement faible, et son poids élevé, le manioc frais est le principal tubercule alimentaire
produit en milieu périurbain en Afrique centrale (Dongmo, 2005).
Le manioc a la réputation d’être une « culture de pauvre », une culture de dernier recours et il
est, en outre, stigmatisé pour la toxicité de certaines de ses variétés, lorsqu’elles sont mal
préparées. L’importance du manioc pour la sécurité alimentaire dans la région tient à ses
caractéristiques intrinsèques: le manioc résiste bien à la sécheresse et peut générer un
rendement satisfaisant même sur des terres pauvres et marginalisées. En cas de troubles civils,
le manioc peut demeurer en terre sans surveillance et pourra être récolté ultérieurement sans
connaître de réelle détérioration qualitative. Le manioc était cultivé dans les colonies
portugaises du golf du bénin, de São Tomé et principe et de l’embouchure du Congo (Roger,
1963). Au sud du Togo, sur un sol cultivé en continu pendant 18 ans sans fertilisants, un
rendement sec utile de 4 tonnes par hectare a été obtenue en 10 mois, alors que le maïs,
l’arachide, ou le niébé avaient des rendements négligeables (Silverstre et Arreaudeau, 1983).
Au vu des dégâts actuels occasionnés par les maladies et ravageurs du manioc et de la menace
qu’ils représentent, un certain nombre de programme de lutte a été financé : dont le projet de
2007-2010 de l’ International Institut of Tropical Agriculture (IITA) intitulé « Protection
intégrée du manioc contre les ravageurs et les maladies émergentes menaçant les ménages
ruraux », vise à augmenter et soutenir la productivité des cultures de manioc et à améliorer les
1
moyens de subsistance des ménages, en réduisant les pertes causées par les ravageurs et les
maladies en Afrique sub-saharienne.
De ce fait, la nécessité d’évaluer la pression des maladies et ravageurs du manioc est vital.
Au Gabon et dans le Haut-Ogooué précisément à KABAGA, aucune étude n’a été menée sur
la pression des maladies et ravageurs sur le manioc. C’est donc pour pallier à ces
manquements que le présent travail a été effectué au sein de la COOPAK (Coopérative
Agricole de Kayié), crée depuis 2012, dans l’optique de répondre à un besoin essentiel de la
vie : se nourrir. Ainsi, notre étude consistera distinctement à :
identifier les ravageurs et les maladies du manioc à la COOPAK ;
Evaluer le taux d’infestation et d’identifier la ou les variétés locales de manioc qui
supportent le mieux les agressions des ennemis de la dite culture.
Ainsi, la première partie présentera les généralités du manioc, la deuxième partie traitera du
« matériel et méthodes ». Puis, nous discuterons des résultats obtenus. Enfin, nous
terminerons par quelques critiques et suggestions.
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1. GENERALITES SUR LE MANIOC
1.1. Origine et importance de la culture
Le manioc (Manihot esculenta Crantz) est une plante originaire des régions tropicales
d'Amérique. Il est encore appelé Cassave en langue antillaise et en brésilien Mandioca
(Anonyme, 2009). Il a été introduit en Afrique de l’Ouest et dans le bassin du Congo par les
portugais, dans la seconde moitié du XVI siècle. Aujourd’hui, environ un quart des africains,
soit 250 millions de personnes impliquées, cultive le manioc (Nweke., 2002).
Le manioc est cultivé pour ses racines (tubercules) et ses feuilles qui constituent une ressource
alimentaire de premier plan (tableau 1). Deux espèces ont un intérêt alimentaire : le manioc
amer ou vénéneux, utilisé principalement pour la fécule qu'il contient et le manioc doux ou
non vénéneux, consommé comme légume. Le poison volatil du manioc amer est l'acide
cyanhydrique. Le manioc a un potentiel économique qui va au-delà de la nutrition humaine. Il
peut être à la source d’une diversité de produits industriels dont l’amidon est le plus connu. En
outre, le manioc a des potentialités comme base d’aliment pour le bétail et de biocarburant. En
Floride, où l'on cultive le manioc doux, les racines sont consommées par les hommes et le
bétail ou servent à fabriquer de l'amidon et du glucose.
Tableau 1 : Composition chimique des feuilles et racines de manioc
Le manioc appartient à la famille des Euphorbiacées. Le manioc amer a pour nom latin
Manihot esculenta, le manioc doux Manihot dulcis. Tout comme les plantes de la dite famille,
le manioc contient du latex dans ses divers organes (Cerighelli, 1955). C’est une plante
arbustive et pérenne de un à quatre mètres de hauteur dont la tige se ramifié généralement par
trichotomie. (Barampama, 1992). Les tiges et les branches portent des nœuds disposés en
spirale formant ainsi des entre-nœuds de longueurs différentes.
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Les feuilles sont lisses et lobées (3 à 11 lobes).
Le manioc étant une plante monoïque, les fleurs males et les fleurs femelles sont situés sur le
même pied. Les fleurs de ramifications avortent le plus souvent.
Le fruit est une capsule qui s'ouvre à maturité (5 à 6 mois). Les racines tubéreuses et
fasciculées sont riches en amidon (Figure 1). Leur nombre et leurs dimensions varient
considérablement selon les variétés et les conditions de culture. Dizes (1980) en donne
quelques caractéristiques:
5 à 10 tubercules/pied
30 à 45 cm de longueur
5 à 15 cm de diamètre
0, 9 à 2,5 kg/tubercule.
Exceptionnellement, un tubercule peut mesurer 1 m de long et peser 5 kg. Les racines de
manioc renferment un glucoside cyano-génétique (la manihotoxine) qui est responsable de
l'amertume. Cette toxine qui au contact de l’aire libère de l’acide cyanhydrique est éliminée
au lavage et à la cuisson.
Pétiole
Tiges
Feuille
Lobes
Racines tubéreuses
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Figure1 : Plant de manioc
Source : Ekanayake, 1997
Le manioc est une plante tropicale qui s’adapte aux climats les plus variés et aux sols les plus
divers, et à l’exclusion des sols hydromorphes.
1.3.1. Climat
Le manioc est une plante de basse altitude tropicale. Il préfère les températures moyennes
d’environ 25 à 29°C. La production des racines est optimale pour une pluviométrie de 1000 à
1500 mm par an mais la plante supporte assez bien la sècheresse pourvu qu’elle reçoive
suffisamment d’eau de pluies pendant les deux premiers mois après la plantation. Grace à
l’aptitude que possède le manioc de cesser de pousser et de rejeter une partie de ses feuilles
afin de réduire la transpiration en l’absence de pluies, le manioc peut être cultivé de manière
profitable jusqu’à un minimum de pluviométrie de 500 millimètres. La production de racines
tubérisées diminue au-delà de 1000 millimètres d’altitude.
1.3.2. Sol
Le sol idéal pour la culture du manioc doit être de type sablonneux et argileux à fertilité
moyenne. Néanmoins, des rendements raisonnables peuvent être obtenus sur des sols épuisés
où l’on ne peut plus produire d’autres cultures (Muck & al, 2002).
Les principaux ennemis du manioc sont d’ordre biotique représentés par les ravageurs et les
maladies infectieuses.
Les ravageurs les plus fréquemment rencontrées sont: les insectes, les acariens verts, les
nématodes, les rongeurs et les mammifères.
Elle se fixe sur les extrémités de tiges de manioc, à la face inférieure des feuilles. Ces
cochenilles se couvrent d’une sécrétion abondante de cire blanche (figure 2). L’insecte
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responsable de crispation et du gaufrage des feuilles, surtout dans la partie apicale des tiges,
produit de sorte de bourrelets cotonneux caractéristiques sur les parties non aoutées des tiges.
Les pertes de rendement peuvent atteindre 75% (N’zué Boni, 2005).
Cire blanche
L’utilisation d’une guêpe parasitoïde : Epidinocarsis lopezi (micro hyménoptère) assure une
régulation efficace des populations du ravageur. Ce parasitoïde a été introduit, multiplié et
lâché dans plusieurs pays dont le Burundi en 1988.
Ils sont représentés par Mononychellus tanajoa qui vit sur les faces inférieures des jeunes
feuilles (figure 3). Il produit sur les feuilles de fines taches chlorotiques blanchâtres au niveau
du limbe avec réduction ou non de la surface foliaire (figure 4). Selon le CNRA (Centre
National de recherche Agronomique). Les pertes de rendement peuvent atteindre 80%. Les
acariens sont les ravageurs les plus répandus en côte d’Ivoire (N'zue et al ,2013).
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Figure 3 : Acarien vert du Figure 4 : Feuille de manioc
manioc attaqué par l’acarien vert
Source : Braima J., 1997
Méthodes de lutte
La lutte contre l’acarien vert du manioc repose sur la lutte biologique en utilisant un acarien
prédateur, Typholodromalus aripo, de la famille des phytoseiidae. Ce prédateur régule
efficacement les populations de l’acarien vert du manioc. Cet acarien bénéfique a été introduit
et lâché au Burundi en 1994. Il contrôle efficacement les populations des ravageurs dans les
zones qui ont déjà fait l’objet de lâchers (Imbo et Moso, 1994).
C’est un ravageur des périodes transitoires entre la saison sèche et la saison de pluies. Il se
rencontre en Afrique de l’Ouest et de l’Est ainsi que dans certains pays de l’Afrique centrale.
Les criquets causent des dégâts particulièrement importants lorsque les saisons sèches sont
longues (Ikotun et al., 1990). Le criquet puant broie les feuilles, les pétioles et les tiges vertes
du manioc. Il défolie les pieds de manioc et débarrasse les tiges de leur écorce. Les criquets
puants se répandent en volant d’un champ à un autre. Cependant, l’insecte ne parcourt pas de
longues distances. Il se propage plus vite sur les terrains défrichés que dans les zones à
végétations denses. Les dégâts du ravageur sont plus courants sur les pieds plus âgés que sur
les jeunes pieds de manioc.
Méthodes de lutte
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Dès les premières attaques sur les petites surfaces, les criquets puants peuvent être ramassés à
la main (de préférence le matin lorsqu’ils sont encore engourdis par la fraicheur de l’aube),
mis en sac et détruits. Repérer si possible les sites de ponte, les colonies des nymphes sur les
terrains en jachère, et les détruire (les œufs sont regroupés en amas (oothèques) ;
Elles concernent essentiellement les maladies dues aux champignons, aux bactéries et aux
particules virales. Ces maladies peuvent se retrouver à différents niveaux de la plante.
C’est une des maladies virales la plus grave, vu l’étendue de son aire de distribution et les
conséquences désastreuses sur la production avec des pertes de rendements en racines
comprises entre 20 à 90% (Yapi-Gnaoré, 2005). Elle se caractérise par les taches vert-claires,
jaunes ou blanches sur des feuilles présentant des déformations dans les cas graves (figure 5).
La plante est souvent chétive, déformée avec des entre nœuds rabougris. Cette maladie est
causée par un virus de la famille de Geminiviridae. Elle est transmise d’une plante à l’autre
par une mouche blanche ou aleurode de 3mm de long nommé Bemisia tabaci à travers des
piqures dans les feuilles et tiges. Cette transmission peut aussi être due à l’utilisation du
matériel de plantation infecte qui provoque la dissémination de la maladie.
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Figure 5 : La mosaïque africaine du manioc
Source: Kondo, 2012
Méthodes de Lutte
Il est recommandé d’utiliser des variétés résistantes, de planter des boutures provenant des
pieds sains, d’éliminer par arrachage les pieds contaminés et de les brûler.
Le feu bactérien ou maladie des cierges est la plus importante maladie bactérienne du manioc
en Afrique. C’est une bactériose potentiellement très dommageable. Elle se caractérise
d’abord par la formation à la face inférieure des feuilles de petites tâches anguleuses vertes
foncées, graisseuses et translucides, sur lesquelles peuvent apparaître des petites gouttelettes
jaunâtres d’exsudats bactériens dissoutes par la pluie ou la rosée ou formant des écailles en
séchant. En vieillissant, les petites tâches anguleuses se nécrosent et apparaissent brunes
foncées à la face supérieure du limbe. Puis brunes pâles, s’étendant rapidement sur les folioles
en leur donnant un aspect brûlé (figure 6).
A partir des lésions foliaires, la bactérie peut envahir le système vasculaire des pétioles et des
tiges entrainant le flétrissement et la chute des feuilles. Dans les cas les plus graves, la
bactériose peut occasionner la perte totale en tubercules et feuillage, la réduction de la teneur
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en amidon et la destruction du matériel de plantation. Les baisses de production varient de 20
à 100%. (Berthet et Bondar, 1915).
Méthodes de luttes
Le choix des boutures sur les plantes saines est un facteur primordial pour le contrôle du feu
bactérien.
1.4.2.3. La Cercosporiose
La Cercosporiose est une des maladies fongiques. Elle se caractérise par des taches foliaires
marquées par l’apparition des taches brunes sur les feuilles âgées. Les tâches sont vert-claires
au début avec un aspect humide vers le bord. Elles deviennent brunes ou brun-roux avec l’âge
(figure 7). Par temps pluvieux, les lésions peuvent évoluer en larges plages nécrotiques
conduisant à une défoliation importante pouvant atteindre 20%. Les espèces responsables qui
appartiennent au genre cercospora sont C.caribaea , C. henningsii, et C. vicosae
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Figure 7: Feuilles de manioc atteintes de la cercosporiose
Méthodes de lutte
La maladie est d’une importance secondaire et la lutte se fait essentiellement par des mesures
culturales, à savoir le choix de variété moins sensibles à la plantation, à des écartements
favorisants un ressuyage rapide après la pluie.
1.4.2.4. L’anthracnose
Parmi les mycoses, l’anthracnose est la maladie des jeunes rameaux très répandue dans le
monde, mais généralement peu grave. Son développement est favorisé par une humidité
atmosphérique élevée (Silvestre et Arreaudeau., 1983). C’est également, la maladie la plus
importante dans les savanes herbeuses de l’Afrique centrale aux sols acides (Terry et
Goodman, 1977).
L’anthracnose se caractérise par l’apparition de tâches et lésions claires sur les tiges, les
feuilles et occasionne une nécrose apicale. Sur les plantes âgées, il apparait des dépressions
dans la partie non aoûtée (figure 8). Les taches sur les feuilles s’étendent le long du limbe et
atteignent le pétiole. Celui-ci brunit et se nécrose. Les folioles desséchés pendent et la feuille
fini par tomber. L’anthracnose est causée par Collectrichum gloeosporioides. Les tiges
infectées constituent un matériel de plantation de mauvaise qualité, caractérisé par une
mauvaise reprise suivie d’une réduction des rendements.
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- Utiliser des boutures saines
- Éliminer les débris de récolte.
D’après Hillocks en 2002, Afonda et wydra en 1995, les espèces généralement rencontrées sur
ce type de pourriture appartiennent au genre phytophtora (P. cryptogea, P. drechsleri, P.
richanie, P. parasitica, etc.), Fusarium (F.umoniliforme, F.oxysporum, F. solani, etc.) et
pythium. Cependant, les pertes de rendements dues à cette maladie peuvent atteindre 80%
dans les sols lourds, peu drainés, avec un taux élevé en matière organique (Theberge, 1985).
Méthodes de lutte :
Pour empêcher l’infection des pourritures les mesures suivantes doivent être observées :
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- La phase initiale, plus ou moins humide caractérisée par une apparition de pourriture
du cœur de la racine et /ou de la tige ;
- La phase intermédiaire se caractérisant par l’aspect spongieux et humide du tubercule ;
- La phase terminale, caractérisée par un assèchement complet du tubercule aboutissant à
la momification.
Méthode de lutte :
- Récolter les tubercules au moment prévu, c’est à dire, de ne pas laisser plus de deux
ans en terre ;
- Eviter tout contact des plants les mauvaises herbes ;
- Utiliser des variétés résistantes.
Les nématodes sont souvent responsables des déformations des racines et peuvent ainsi
favoriser l’apparition des pourritures des racines.
L’action des rongeurs, notamment les chacals, les hérissons et les sangliers se manifeste par
des destructions des racines, des tiges et de manioc. Ils mettent à nu les tubercules en
grattant le sol. Ils coupent et rongent les tiges et se nourrissent également des racines
tubéreuses, les parties non exposées finissent par pourrir.
Méthodes de lutte :
Dans la lutte contre les rongeurs et d’autres ravageurs vertébrés du manioc, clôturez les
champs et installez-y des pièges. Recouvrez les tubercules exposés avec de la terre. Organisez
les villageois pour la chasse aux agoutis. Désherbez les champs de manioc à temps afin de
décourager les rongeurs. Récoltez les tubercules de manioc dès qu’ils arrivent à maturité.
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1.6.1 Culture du manioc
En général la culture du manioc au Gabon se fait par itinérance sur brûlis ce qui permet de
débarrasser le terrain. Les travaux du sol, généralement manuels qui ne touchent que les 10
centimètres se limitent au buttage ou billonnage cela a pour avantage d’ameublir le sol et de
concentrer les éléments nutritifs en même lieu, le sol étant le plus souvent pauvre. Les
boutures à mettre en place sont prélevées sur les tiges saines suffisamment aoutées (10 mois
d’âge) provenant généralement d’anciennes plantations. Une bouture porte environ 3 à 6
nœuds avec une longueur de 25 à 30 cm, de 2,5 à 4 cm de diamètre (Sekou A, 1984) Les
boutures de manioc sont plantées à plat ou inclinées selon un angle inférieur à 90°en
respectant un écartement de 1mx1m. Ces dernières, plantées en mode incliné, sont orientées
avec les cicatrices des pétioles vers le bas et les yeux vers le haut. La densité se situe à 10.000
plants/hectare. Cependant, les modes de plantations peuvent varier d’une région à une autre et
sont généralement de trois sortes : verticales, obliques et horizontal. Selon le mode de
plantation, il peut émerger un maximum de 4 tiges par bouture (Anonyme, 2002).
Spéculations productions/ T
Banane plantain 265.000
Manioc 224.000
Taro 57.000
Arachide 19.000
Source : Anonyme, 2003
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Le manioc occupe la seconde place après la banane plantain. Le taro a fourni une production
(57.000 t) et l’arachide (19.000 t) et sont largement inferieur respectivement de 4 à 10 fois
celle du manioc.
La production mondiale annuelle calculée en moyenne sur trois ans (FAO, 2000) est de 164
millions de tonnes, dont 53% en Afrique .Les principaux pays producteurs sont consignés
dans le tableau 3.
La production gabonaise est 117 fois inférieure à celle du Nigéria. Cette faiblesse de
production pourrait être liée à plusieurs contraintes techniques variétales et phytosanitaires.
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2. MATERIELS ET METHODES
2.1 Localisation et caractérisation du lieu de l’étude
2.1.1 Climat
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- Une grande saison sèche (juin-septembre);
- Une grande saison de pluies (février- mai).
Les sols de la province du Haut Ogooué sont dans l’ensemble assez pauvres en éléments
minéraux. Cette déficience les rend très acides. En plus, ces sols sont sablo-argileux en
général, notamment dans la zone de savane (PNUD, 2005). Le tableau 4 présente les
caractéristiques du sol de KABAGA.
La granulométrie est caractérisée par une forte teneur en sable grossier : soit 91,66 % pour le
sol1 et 99, 07 % pour le sol2. Il s’agit d’une texture très défavorable, car sa capacité
d’infiltration est très élevée et celle de la rétention est très réduite. Le pH Eau du sol est
également marqué par une forte acidité. Le sol est nettement très pauvre en matière organique,
mais a une forte teneur en phosphore.
17
2.1.2.2 Végétation
La végétation est le plus souvent constituée par une savane clairsemée sur un tapis de
graminées soit de grandes tailles et robustes, soit de petite taille et fine. La savane et la steppe
des plateaux et des collines sont parsemées de forêts de forme plus ou moins circulaire de
quelques centaines de mètres à environ 10 Km de diamètre. Certaines de ces forêts
correspondent à des marécages, d’autres sont sèches (PNUD, 2005).
Satisfaire les gabonais sur le plan alimentaire à l’instar des autres pays en valorisant le
matériel végétal du manioc existant déjà au pays ;
Améliorer et augmenter les productions en racines tubérisées du manioc afin
d’atteindre l’autosuffisance alimentaire ;
Fournir du travail à de nombreux gabonais ;
Industrialiser le secteur agricole.
Dans le cadre de notre étude sur les ravageurs et maladies du manioc, nous avons comme
objectifs :
2.3 Matériel:
2.3.1 Matériel végétal
Notre étude a porté sur les plants de manioc (Manihot esculenta Crantz) des variétés de plaine
de 18 mois (V1), de plaine précoce de (6 mois) âgé de 18 mois (V2) et de la variété de forêt
de 18 mois (V3). Ces variétés occupent une superficie totale de 1200 ha.
18
2.3.2 Autre matériel
Hormis le matériel végétal, le matériel utilisé pour la réalisation de notre expérimentation est
constitué de:
- Une loupe : elle a permis à visualiser les insectes assez minuscules, afin de mieux les
identifier ;
- Un appareil photo numérique : il permet de photographier les plants malades, les insectes
observés sur les parcelles expérimentales ;
- Des piquets : ils ont été utiles à la mise en place de l’essai;
- Un double décamètre a permis de mesurer la parcelle expérimentale et les micro-
parcelles;
- Un ruban adhésif : a été utile, d’une part à la matérialisation des pieds sur lesquels
l’étude a porté et d’autre part, à l’identification des blocs.
2.4 Méthodes
L’étude est menée sur les parcelles de manioc de la COOPAK. Selon le dispositif
expérimental en blocs de Fisher (figure 10). Ce dispositif est constitué de 3 blocs, chaque
bloc comprend 4 micro –parcelles (ou unités expérimentales). Il a été installé sur 3 parcelles
de chaque variété, car à la Coopak, chaque variété occupe une parcelle. Ces 3 parcelles de
253m² chacune (23m de long sur 11m de large) ont été délimitées sur chaque parcelle. Ces
parcelles ont été subdivisées en 12 micros parcelles de 15 m ² (5 m de long et 3m de large).
Sur chaque micro-parcelle, 3 pieds de manioc ont été choisis et marqués de manière aléatoire.
Ces pieds de manioc ont été les seuls à être observés tout au long de l’étude.
Les données ont été relevées tous les 13 jours (période durant laquelle on commence à
observer les dégâts des ravageurs après leurs infestations sur les plants). Pour les ravageurs,
sur les 3 pieds de manioc par parcelle, il a été réalisé :
19
23m
P2 P1 P3 P4
BLOC 1
1m
P2
BLOC 2 P4 3m X X X 1m P1 P3 11m
5m
BLOC 3 P3 P4 P2 P1
SENS DE LA PENTE
X : PLANTS
P1 : parcelle N°1
Ainsi, la tâche a consisté concrètement à observer à la loupe des feuilles et tiges de manioc
afin d’identifier et dénombrer les différentes espèces de ravageurs sur chaque pied de manioc
d’une parcelle, ainsi qu’à déterminer le degré d’infestation des maladies rencontrées. Dans
chaque micro – parcelle trois plants ont été choisis au hasard et marqués au ruban adhésif.
Pour mesurer le degré d’infestation, on fait correspondre les dégâts observés sur le plant à
celui indiqué par la cotation théorique de l’IITA. Le degré d’infestation est mesuré de sorte
que le nombre de points affecté à une maladie ou aux ravageurs corresponde à un degré donné
suivant les observations faites sur chaque plant. Ainsi nous avons :
20
1 point : 0 insectes ou ravageurs (inférieur à 1/3) présents sur le plant (degré 1).
21
degrés 5 : aspect de chandelier, raccourcissement des entre-nœuds, affaissement et
défoliation de la portion la plus jeune de la pousse.
Pour la détermination du taux d’infestation des ravageurs et maladies racinaires, les plants
choisis ont été déracinés. Nous avons ainsi dénombré les racines tubéreuses saines et celles
malades.
Pour toutes les analyses statistiques, le logiciel XLSTAT 2014 a été utilisé. Nous avons
également effectué un test de comparaison de moyennes au seuil de 5 % suivant le test de
NEWMAN Keuls.
22
3. RESULTATS SUR LA PRESSION D’INFESTATION DES RAVAGEURS ET
MALADIES DES TROIS VARIETES DE MANIOC
Les principaux ravageurs, (l’acarien vert et la cochenille farineuse) piquent et sucent la sève
des feuilles et les extrémités des pousses du manioc. Ainsi, les dégâts de l’acarien vert, sont
caractérisés par des toutes petites taches chlorotiques jaunes semblables à des piqûres
d’aiguille souvent confondues avec les plages chlorotiques de la mosaïque du manioc. Quant
à la cochenille farineuse, la longueur des entre-nœuds et les feuilles se mettent en touffe en
donnant un aspect buissonnant (IITA, 2000).
23
Tableau 6 : Récapitulatif des maladies observées
24
3.3 Pression des ravageurs sur les trois variétés
3.3.1 Cas de l’acarien vert
1) La variété de plaine (V1)
Le tableau 7 présente l’analyse de la variation de la pression des attaques de l’acarien vert en
fonction du temps sur la variété de plaine (V1).les données détaillées en rapport avec ce
tableau sont regroupées en annexe 1.
Le résultat de l’Anova sur la pression des attaques de l’acarien vert pour la variété V1 montre
que la p-value calculée (0,976) est supérieure au seuil de signification (0,05). Par conséquent
la variation de la pression des attaques au cours du temps, ne présente aucune différence
significative. Ainsi, quel que soit le temps, le niveau des attaques ne varie presque pas (figure
11).
1.37
1.36
dégres d'infestation (point)
1.36
1.35
1.35
1.34
1.34
1.33
1.33
1.32
1.32
0 13 26
Temps (jours)
Figure 11 : Evolution de la pression des attaques de l’acarien vert en fonction du temps sur
V1
Bien qu’il n’existe pas de différence sur le plan statistique, la figure 11 présente une baisse de
pression en fonction du temps. Ainsi, au 1 er jour, la pression moyenne est de 1,361 et aux
13ème et 26ème jours elle reste constante (1,333 points).
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2) La variété précoce de plaine (V2)
Le résultat de l’Anova sur la pression de l’acarien vert pour la variété V2 révèle que la p-
value calculée (0,507) est supérieure au seuil de signification (0,05). Par conséquent il
n’existe pas de différence significative, quant à l’évolution au cours du temps de la pression
des attaques de l’acarien vert sur la variété V2. D’où quel que soit le temps le niveau
d’attaque est presque le même. La figure 12 présente l’évolution de la pression de l’acarien
vert sur le V2.
1.35
dégres d'infestation(point)
1.3
1.25
1.2
1.15
1.1
1.05
0 13 26
Temps (jours)
Bien qu’il n’existe pas de différence sur le plan statistique, la figure 12 présente une variation
de pression en fonction du temps : la pression des attaques agit à deux niveaux (une
diminution de la pression entre le 1er jour (1,306) et le 13ème jour (1,167), et une croissance du
13ème au 26ème jour (1,278)). Par conséquent, de manière générale pour la variété V2 la
pression baisse au fil du temps. Malgré cette variation, le niveau d’attaque, selon l’échelle de
cotation, reste au degré 1 : c'est-à-dire absence d’attaques apparentes.
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3) Variété de forêt (V3)
Le tableau 9 présente l’analyse de la variation de la pression des attaques de l’acarien vert en
fonction du temps sur la variété de forêt de18 mois. Les données détaillées sont en annexe 1.
Le résultat de l’Anova sur la pression en dégâts de l’acarien vert pour la variété V3 révèle que
la p-value calculée (0,428) est supérieure au seuil de signification (0,05), de ce fait, il n’existe
pas de différence significative quant à l’évolution des attaques de l’acarien vert en fonction du
temps. Le test de Newman Keuls en annexe 1 confirme cette tendance. La figure 13 présente
tout de même une évolution de la pression d’infestation de l’acarien vert.
1.45
dégres d'infestation (point)
1.4
1.35
1.3
1.25
1.2
1.15
0 13 26
Temps (jours)
De cette figure, il ressort que la pression des attaques de l’acarien vert, bien que faible, baisse
au cours du temps. Elle est de 1,250 point à 26 jours alors qu’elle était de 1,4 degré au 1 er jour
de l’observation.
4) Synthèse sur la pression d’attaques de l’acarien vert sur les trois variétés
La figure 14 résume l’évolution de la pression d’attaque de l’acarien vert sur les trois variétés
de manioc de la Coopak.
27
1,45 legende
dégres (V1)
dégres (V2)
1,40 dégres (V3)
Dégres d'infestation
1,35
1,30
1,25
1,20
0 13 26
temps(jour)
Figure 14 : Résumé graphique sur l’évolution de la pression de l’acarien vert sur les trois
variétés.
Il ressort que les variétés V1 et V3 ont enregistrés les plus grands degrés d’attaque de
l’acarien vert les 13 premiers jours d’observations, soit (1,36 -1,35) et (1,43-1,37). La variété
V2 a été la moins attaquée, soit (1,30- 1,25).
Les résultats de l’Anova sur la pression des attaques en fonction du temps nous révèlent que
la P-value calculée (0,022) est inférieure au seuil de signification (α = 5%). Par conséquent, il
existe une différence significative quant à l’évolution des attaques ou dégâts sur V1. De
même, la figure 15 illustre cette tendance.
28
1.2
1.15
dégrés d'infestation(point)
1.1
1.05
0.95
0.9
0 13 26
Temps (jours)
L’analyse de la variance de pression d’attaque pour la variété précoce de plaine (V2) est
présentée dans le tableau 11. Les données détaillées sont groupées en annexe 2.
Les résultats de l’Anova sur la pression des attaques en fonction du temps révèle que la P-
value calculé (0,661) est supérieure au seuil de signification α = 5%. Il n’existe pas de
différence significative quant à l’évolution de la pression des attaques de la cochenille au
cours du temps. La figure 16 illustre cette tendance dont les données sont détaillées en annexe
2.
29
1.55
1.5
dégres d'infestation
1.45
1.4
1.35
1.3
0 13 26
Temps (jours)
1.6
1.4
1.2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 13 26
Temps (jours)
1,8 legende
dégres (V1)
1,7 dégres (V2)
dégres (V3)
1,6
Dégres d'infestation
1,5
1,4
1,3
1,2
1,1
1,0
0,9
0 13 26
temps(jour)
Figure 18: résumé graphique sur l’évolution de la pression de la cochenille farineuse sur les
trois variétés suivant le temps.
De cette figure, il ressort que, les variétés les plus sensibles à la cochenille farineuse seraient
la variété de forêt (V3) suivie de la variété (V2) car le niveau d’infestation atteint presque le
degré 2 (léger aspect buissonnant au sommet et légère réduction de la surface foliaire et des
entre- nœuds) et le plus résistant serait la variété de plaine (V1) car le niveau d’attaque reste
au degré 1(absence d’insectes, d’attaque ou de dégâts).
31
L’analyse sur le taux d’infestation de la mosaïque africaine en ce qui concerne la variété de
plaine de 18mois est présentée dans le tableau 13. Les données détaillées sont regroupées dans
les tableaux de Newman Keuls en annexe 3.
L’analyse de l’Anova montre que la p-value (0, 606) est supérieure au seuil de signification α
=5% pour la variable mesurée degré d’infestation. Par conséquent, il n’existe pas de
différence significative. Le test de Newman Keuls en annexe3 illustre mieux cette tendance.
La figure 19 révèle une évolution du degré d’infestation de la mosaïque.
1.85
degres d'infecstation(point)
1.8
1.75
1.7
1.65
1.6
1.55
1.5
0 13 26
Temps (jours)
32
Model 2 1,056 0,528 0,420 0,658
Error 105 131,861 1,256
Corrected Total 107 132,917
L’analyse de l’Anova montre que la p-value (0, 658) est supérieure au seuil de signification
(α =5%) pour la variable mesurée degré d’infestation. Ainsi, au cours du temps, l’évolution du
degré d’infestation de la mosaïque sur V2 (figure 20) n’est pas statistiquement différent
(annexe 3).
2.15
dégres d'infestation(point)
2.1
2.05
2
1.95
1.9
1.85
1.8
1.75
0 13 26
Temps (jours)
Sur le plan statistique il n’existe pas de différence significative quant à l’évolution du degré
d’infestation au cours du temps. Par contre, sur la figure 20, nous observons une augmentation
du degré d’infestation de la maladie en fonction du temps. Il est de 2,083 et 2,111
respectivement au 13ème et 26ème jour. Les données détaillées sont en annexe 3.
Mean
square
Source DF Sum of squares s F Pr > F
Model 2 0,963 0,481 0,532 0,589
33
Error 105 95,000 0,905
Corrected Total 107 95,963
L’analyse de l’Anova montre que la p-value (0, 589) est supérieure au seuil de signification
(α =5%). L’évolution du degré d’infestation au cours du temps n’est pas significativement
différente. La figure 21 présente l’évolution du degré d’infestation de la mosaïque africaine.
2.15
dégres d'infestation(point)
2.1
2.05
2
1.95
1.9
1.85
1.8
1.75
0 13 26
Temps (jours)
Statistiquement il n’existe pas de différence significative. Par contre, la figure 21, montre une
augmentation du degré d’infestation qui croit de 1,889 au 1er jour jusqu’à 2,111 au 26ème jour.
34
legende
2,1 dégres (V1)
dégres (V2)
dégres (V3)
2,0
Dégres d'infestation
1,9
1,8
1,7
1,6
0 13 26
temps(jour)
Figure 22: L’évolution du degré d’infestation de la mosaïque africaine sur les trois variétés en
fonction du temps
L’analyse de la figure 22, montre que les variétés réagissent différemment à la mosaïque
africaine. Ainsi, les variétés V2 et V3 ont été plus sensibles et ont enregistrés le plus fort
degré d’infestation (degré 2 : taches jaunâtres couvrant 1/5 du limbe foliaire) au 26ème jour
(2,10). La variété V1, par contre, est moins attaquée par la mosaïque africaine (1,60) au 26 ème
jour bien qu’au 13ème jour elle ait enregistré 1,8.
L’analyse des résultats telle que présentée dans le tableau 16 et en annexe 4 montre qu’il n’y a
pas de différence significative au seuil de 5% quant à l’évolution du degré d’infestation de la
bactériose sur La variété V1 (figure 23).
35
1.45
dégres d'infestation(point)
1.4
1.35
1.3
1.25
1.2
0 13 26
Temps (jours)
Au 13ème jour, la variété V1 enregistre un taux d’infestation élevé de 1,4 alors qu’il était de
1,28 au 1er jour. Au 26ème jour, ce taux est légèrement en baisse (1,38).
De ce tableau, il ressort qu’il n’existe pas de différence statiquement significative (5%) quant
à l’évolution du degré d’infestation de la bactériose sur la variété V2. D’après les données
observées, détaillées et le test de Newman Keuls présentés en annexe 4, le degré d’infestation
ne varie pas significativement (figure 24).
36
1.5
1.45
dégres d'infestation(point)
1.4
1.35
1.3
1.25
1.2
0 13 26
Temps (jours)
D’après cette figure, la variété V2 enregistre au 13ème jour le degré d’infestation le plus élevé
(1,47). Alors qu’il n’est évalué qu’à 1,306 au 1er et 1,35 au 26ème jour.
37
2.5
dégres d'infestation(point)
2
1.5
0.5
0
0 13 26
Temps (jours)
Figure 25 : Evolution du degré d’infestation des attaques de la bactériose sur V3 en fonction
du temps
De cette figure, le degré d’infestation de la bactériose est élevé et sa croissance est linéaire au
cours du temps. Il est de 2,4 au 26ème jour alors qu’il était de 1,85 au 1er jour.
2,4 legende
dégres (V1)
dégres (V2)
2,2 dégres (V3)
Dégres d'infestation
2,0
1,8
1,6
1,4
1,2
0 13 26
temps(jour)
Figure 26: Résumé graphique sur l’évolution du degré d’infestation de la bactériose sur les
trois variétés
De cette figure, les variétés enregistrent des degrés d’infestation à la bactériose différents au
cours du temps. Ainsi, la variété V3 a le degré d’infestation le plus élevé à la bactériose. Soit
degré 2 (présence de taches foliaires angulaires uniquement) avec une valeur de 2,37.
38
Par contre les variétés V1 et V2 présentent une faible infestation à cette bactériose avec des
valeurs respectives de 1,30 et 1,50.
1.4
1.2
dégrés d'infestion(point)
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 13 26
Temps (jours)
39
2) Degré d’infestation sur la variété de plaine (V2)
L’analyse de la variance est présentée dans le tableau 20 Les données détaillées sont
regroupées en annexe 5.
2
1.8
1.6
dégres d'infestion (point)
1.4
1.2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 13 26
Temps (jours)
40
3) Degré d’infestation sur la variété de forêt (V3)
Le tableau 21 présente l’analyse de la variance du degré d’infestation de la variété de forêt de
18mois (V3). Les données détaillées sont regroupées en annexe 5.
Les résultats de l’Anova (tableau 21) et du test de Newman keuls (annexe 5) révèlent que
1.2
dégres d'infestation (point)
1.15
1.1
1.05
0.95
0.9
0 13 26
Temps (jours)
41
La figure 30 présente le résumé du degré d’infestation de la cercosporiose des trois variétés
suivant le temps.
1,8 legende
dégres (V1)
1,7 dégres (V2)
dégres (V3)
1,6
Dégres d'infestation
1,5
1,4
1,3
1,2
1,1
1,0
0,9
0 13 26
temps(jour)
Figure 30 : Evolution du degré d’infestation de la cercosporiose sur les trois variétés suivant
le temps.
De cette figure, il ressort que toutes les variétés présentent un degré d’infestation à la
cercosporiose croissant. La variété V2 a le degré d’infestation le plus élevé au 13 ème et 26ème
jour soit respectivement 1,80 et 1,85 en moyenne. Tandis que la variété V3 est moins sensible
à la cercosporiose et enregistre des degrés d’infestations faibles compris entre 1 et 1,15.
La pourriture des racines du manioc est causée par différents types de champignons vivant sur
ou dans le sol. Le tableau 22 montre que le nombre de racines tubérisées malades est
insignifiant (1 sur 274, soit 0%). La pourriture sèche rencontrée est présente uniquement sur
une racine tubérisée de la variété V1. Les données détaillées sont en annexe 6.
42
5. DISCUSSION
Concernant les ravageurs et maladies du manioc sur les trois variétés de la COOPAK, il
ressort que:
En analysant les figures 11,12 ,13 et 14, le niveau de pression d’attaque baisse au fil du temps
Cette baisse de pression serait due aux conditions climatiques. Car d’après Nwanzé en 1995,
les observations préliminaires sur la biologie de l’acarien vert ont montré que la sècheresse
favorise le développement de ce ravageur et que les dégâts causés par celui-ci devenaient de
plus en plus sévères en condition d’insuffisance hydrique. Ainsi, les populations de l’acarien
vert sont plus abondantes sur les plants de manioc (quel que soit la variété) en saison sèche
qu’en saison de pluies. Ainsi, les observations effectuées lors de notre étude (de juillet à
septembre) confirment celles présentées par Nwanzé. D’après l’analyse des données, les
variétés V3 et V1 seraient plus sensibles à l’acarien vert. Mais la plus résistante serait la
variété V2. Bien qu’il y ait cette différence, le niveau d’attaque sur les trois variétés de la
COOPAK reste au degré 1 c'est-à-dire absence d’attaques apparentes.
D’après les figures 15, 16,17 et 18, il ressort que le niveau de pression d’attaque croit du 1er au
13ème jour d’observation (juillet- août) puis baisse au 26 ème jour (Août-septembre). Nos
résultats confirment ceux obtenus par Neuenschwander, en 1992. En effet, l’étude sur la
dynamique de populations de cochenille farineuse sur le manioc menée par ces derniers a
permis de montrer que chaque année, il y a une pullulation de ce ravageur en fin de saison
sèche et une chute de leurs effectifs en saisons pluvieuses Ainsi, les populations de la
cochenille farineuse sont plus abondantes en saison sèche qu’en saison de pluies. Les
variabilités agro- écologiques du manioc en Afrique (variété de manioc, pratiques culturales,
sol, climat et végétation naturelle) pourraient expliquer les dégâts observés et attribués à ce
parasitoïde. Toutefois en conformité avec nos données, les variétés V3 et V2 seraient les plus
sensibles. Car le niveau d’attaque enregistré par ces dernières atteint presque le degré 2 (léger
aspect buissonnant au sommet et légère réduction de la surface foliaire et des entre-nœuds).
La plus résistante serait la variété V1 : son niveau d’attaque n’excède pas le degré 1 : c'est-à-
dire absence d’attaques apparentes.
L’analyse des données sur l’évolution du degré d’infestation à la bactériose montre qu’il
existe une différence significative entre les trois variétés de manioc étudiées. Ce degré
d’infestation croit au cours du temps (de juillet en septembre). En effet, d’après certaines
études de NWANZE en 1995, cette augmentation du niveau d’infestation serait due à
l’influence des conditions pédoclimatiques auxquelles la culture du manioc est confrontée.
Ainsi, pour un sol dont les caractéristiques sont: sols grossiers et peu profonds, le pH acide, la
faible teneur en calcaire, apparait comme favorable à la pression d’infestation à la bactériose.
Cependant on peut observer régulièrement des dégâts importants dans des sols à texture fine
et à pH élevé, suite à des forts cumuls de pluies. Plus généralement, on peut dire que les
conditions de stress hydrique sont favorisantes : sécheresse en saison sèche et excès d’eau au
cours du repos végétatif. Ces observations corroborent avec celles réalisées lors de notre
période d’étude. Toutefois, d’après la figure 26, la variété V3 exprime le degré d’infestation le
plus élevé. Ce degré 2 (présence de taches foliaires angulaires uniquement) est croissant quel
que soit le temps. Par contre les variétés V1 et V2 présentent une faible infestation à cette
bactériose.
L’analyse des données sur l’évolution du degré d’infestation à la cercosporiose montre qu’il
existe une différence significative entre les trois variétés de manioc étudiées. Ce degré
44
d’infestation croit au cours du temps (de juillet à septembre). Les figures 27, 28, 29 et 30
révèlent que le degré d’infestation des attaques occasionnées par la cercosporiose sur les trois
variétés croit tout au long de la période d’observation. D’après les travaux menés par Hein en
2008, les dégâts sont plus importants dans les régions les moins pluvieuses, et la maladie est
présente dans toutes les zones de cultures du manioc. Ces propos correspondent aux
observations faites avec celles réalisées lors de notre période d’étude avec les caractéristiques
climatiques semblables Il ressort que la variété V2 serait la plus sensible car le niveau
d’attaque est de degré 2 (taches foliaires angulaires uniquement) et les plus résistantes
seraient les variétés V3 et V1 car le niveau d’attaque reste du degré 1 (absence de
symptômes).
De toutes les variétés étudiées, les racines tubérisées saines reste supérieures à celles malades
(annexe 6, figures 1, 2 et 3). Ainsi, bien qu’il ait été observé une infestation à la pourriture
sèche, celle-ci reste insignifiante, voire non significative (1 tubercule malade sur un total de
274 récoltés). Cette faiblesse d’infestation pourrait être due aux conditions environnementales
(agro écosystème), d’une part et à l’âge des parcelles cultivées, d’autre part. Car, d’après
OBINDJA en 2008, l’infestation à la pourriture sèche des racines tubérisées des variétés
locales de manioc est moindre en zone de savane ainsi que pour les champs de manioc âgés de
moins de deux ans. A Kabaga, en effet, la végétation est caractérisée par une savane
arborescente et les parcelles des trois variétés de manioc sont âgées de dix-huit mois.
Toutefois la variété tardive de plaine V1 reste la plus productive bien qu’elle ait enregistré
une infestation à la pourriture sèche.
CONCLUSION
Au terme de notre étude qui avait pour objectif d’évaluer la pression des ravageurs et
maladies du manioc, nous avons dans un premier temps pu identifier sur la partie foliaire 3
45
maladies et 2 ravageurs et une 1 maladie sur la partie racinaire. Il s’agit de : la mosaïque
africaine dont l’agent causale est Bemisia tabaci, la bactériose dont l’agent causal pourrait
être Xanthosomas campestris pv manihotis, la cercosporiose dont l’espèce responsable serait
Cercopora. henningsii, et l’acarien vert (Mononychellus tanajoa), la cochenille farineuse
(Phenacoccus manihoti), en fin la pourriture sèche qui serait due à l’armillaire (Armillariela
mellea).
• La variété de plaine (V1) serait la plus sensible à l’acarien vert mais la plus résistante
à la mosaïque africaine, à la bactériose, cochenille farineuse et à la cercosporiose ;
• La variété de plaine (V2) serait la plus sensible à la mosaïque africaine, à la
cercosporiose et à la cochenille farineuse mais la plus résistante à l’acarien vert et à la
bactériose;
• La variété de forêt (V3) serait la plus sensible à bactériose, à la cochenille farineuse, à
l’acarien vert mais la plus résistante à la cercosporiose.
L’analyse sur la partie racinaire révèle que le degré d’infestation de la pourriture sèche due à
l’armillaire est très négligeable.
Au regard de l’importance de la culture du manioc dans le Département de DJOUORI-
AGNILI en particulier et dans la province du Haut Ogooué en général, les menaces dont elle
fait l’objet, et en rapport avec les résultats de notre étude, nous proposerions à la coopérative
agricole de Kayié de cultiver la variété tardive de plaines de 18 mois (V1). En effet, bien
qu’elle ait enregistré des infestations aux ravageurs et maladies sur les parties végétatives et
racinaires et en absence de tout traitement phytosanitaire, elle reste la plus productive, soit
161 sur 274 (60%) racines tubéreuses de manioc récoltés.
CRITIQUES ET SUGGESTIONS
BIBLIOGRAPHIE
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