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Depuis la nuit des temps l’agriculture joue un rôle fondamentale dans le

développement socio-économiques des contrés du monde entier (Rosandic et al 2017). En


Afrique de l’ouest, elle demeure un élément central de l’économie assurant 30 à 50% du PIB
de la plupart des pays. Elle constitue egalement une des sources majeures pour les recettes
d’exportations, dont elle contribue pour 40% environ (IFPRI 2003).cette agriculture, secteur
d’emploi repose sur un usage important d’intrant pour maximiser la production et procurer
une meilleure protection contre les bios ravageurs (Claude, 2010). En Côte d’ivoire les
produits phytosanitaires sont couramment utilisées dans les différentes cultures, le coton, le
cacao, le riz, le maïs, le cocotier, l’hévéa (CROP LIFE 1997).l’usage de ces produits varie
d’une culture a l’autre, soit dans le but de protéger les plantes cultivés et les produits agricoles
stockés soit pour optimiser la croissance des cultures en traitant leur environnement
notamment le sol (OEPP 2004).

Les produits phytosanitaires, regroupés en fonction de leur cible dans l'Index


Phytopharmaceutique, sont des outils essentiels dans la protection des cultures. Ils sont
spécifiques à chaque type de nuisible, se classant principalement en trois catégories chimiques
majeures : les herbicides, les insecticides et les fongicides (REGNAULT-ROGER, 2005).
Chaque famille agit avec une efficacité propre, ciblant les mauvaises herbes, les insectes
ravageurs ou les champignons pathogènes, contribuant ainsi à préserver la santé et la
productivité des cultures (Gregg, 2007). L’utilisation des pesticides en Côte d’ivoire est
dominée par les insecticides avec un pourcentage de 47 %, due à la forte nécessité de
contrôler les insectes ravageurs qui menacent les cultures agricoles clés telles que le coton, le
maïs et d'autres cultures vivrières. Les herbicides représentent également une part importante,
totalisant 25 %, soulignant ainsi l'importance de contrôler les mauvaises herbes concurrentes
pour assurer des rendements agricoles optimaux et maintenir la santé des cultures. Quant aux
fongicides, même si leur pourcentage est relativement plus bas, soit 6 %, leur rôle demeure
essentiel. Ces produits sont indispensables pour lutter contre les maladies fongiques dans des
cultures clés comme le cacao et le café, minimisant ainsi les dommages potentiels causés par
ces infections et préservant la qualité des récoltes (Amenan, 2010). L'utilisation appropriée de
ces produits phytosanitaires permet de maintenir la qualité des produits agricoles et de limiter
les pertes de rendement en l'absence de traitement (Rolando, 2017). Ces solutions offrent aux
agriculteurs des moyens efficaces pour protéger leurs cultures contre les ravageurs et les
maladies, assurant ainsi une production alimentaire suffisante pour répondre aux besoins
croissants de la population mondiale (FAO 2021).
Malheureusement l’utilisation massive et souvent inconsidérée des pesticides,
particulièrement des herbicides, au cours des dernières décennies dans l'objectif de maximiser
les rendements agricoles, a engendré une détérioration profonde de la qualité intrinsèque des
plantes cultivées (Jean-Philippe & Christophe, 2010). Les herbicides, conçus pour éliminer
sélectivement les mauvaises herbes, ont non seulement altéré la biodiversité des
agroécosystèmes mais ont aussi affecté la physiologie même des plantes cultivées. Ces
produits chimiques insidieux, lorsqu'ils entrent en contact avec les cultures ciblées,
interagissent avec leurs processus biologiques fondamentaux. Cela a mené à des altérations
substantielles dans la composition chimique des plantes, altération qui se traduit par une
diminution de leur valeur nutritionnelle et la perturbation de leurs qualités intrinsèques
(Nathalie et al, 2018). Parmi les végétaux impactés, on retrouve le Desmodium adscendens,
une plante médicinale d'une importance capitale dans le traitement d'un large éventail de
pathologies (Tubéry, 2015).

Pour offrir des feuilles de qualité, exemptes de toute contamination, il est opportun de
savoir éliminer les résidus de pesticides contenus dans la dites plante, C’est dans ce contexte
que cette étude intitulée « effet des cultures successives sur la réduction des residus de
pesticides chez desmodium adscendens : indices physiologiques et biochimiques » a été
réalisée. L’objectif general de ce travail est de déterminer l’effet des cultures successives du
desmodium adscendens sur la réduction des résidus de pesticides. De façon spécifique il
s’agira de :

_ Réaliser une caractérisation physiologique des différentes cultures de desmodium


adscendens.

_ Réaliser une caractérisation biochimiques des différentes cultures de desmodium


adscendens.

Le présent manuscrit s'articule autour de trois chapitres. Le premier chapitre traite des
généralités sur le Desmodium adscendens et les pesticides. Le second chapitre est consacré à
la présentation du matériel et des méthodes adoptées pour la conduite de l’étude. Les résultats
obtenus à la suite de ces expérimentations sont présentés et discutés dans le troisième chapitre
suivie d’une conclusion.
I. GENERALITES

I.1 Généralités sur le desmodium adscendens

I.1.1 Origine et répartition géographique

Originaire des zones équatoriales d’Afrique et d’Amérique latine, le Desmodium


adscendens est une plante herbacée bisannuelle de la famille des Fabacées (Ben-Erik et al.,
2017). Elle est parfois appelée Desmodium procumbens. Les deux noms font référence aux
longues tiges rampantes qui peuvent s'enrouler sur des supports rigides ( David, 2018). En
Afrique, la découverte du Desmodium adscendens remonte à des époques anciennes, où les
communautés autochtones ont observé les propriétés médicinales de la plante (Udeozor,
2003).

I.1.2 Caractéristiques botaniques


I.1.2.1 Position systématique

La classification botanique de Desmodium adscendens, peut être résumée sous forme d’arbre
phylogénique (Cronquist, 1981).

Règne : Plantae
Sous-règne : Trachieobionta
Division : Magnoliophyta
Classe : Magnoliopsida
Sous-classe : Rosidae
Ordre : Fabales
Famille : Fabaceae
Sous-famille : Faboideae
Genre : Desmodium
Espèce : Desmodium adscendens

I.1.2.2 Description botanique

Desmodium adscendens, appartenant à la famille des Fabacées, se présente comme une plante
herbacée, plus ou moins vivace et rampante. Ses feuilles, trifoliolées et alternes, possèdent des
folioles ovales mesurant de 1,5 cm à 4,2 cm de long et de 1,7 à 5,2 cm de large. La foliole
médiane se distingue par son développement nettement supérieur à celui des folioles latérales,
avec une base et un sommet arrondis et 5 à 7 nervures latérales. La face supérieure des
feuilles est lisse, tandis que la face inférieure présente une certaine pubescence, conférant à la
plante une teinte plus claire. La tige, également pubescente et de forme ovale, se caractérise
par des pétioles peu pubescents (terminaux et latéraux) mesurant de 15 à 20 mm. Les stipules
lancéolées ont une longueur comprise entre 5 et 8 mm, et les stipelles sont filiformes. Les
fleurs se disposent de manière lâche sur un racème axillaire ou terminal d'une longueur de 10
à 15 cm. Les pédicelles capillaires mesurent de 10 à 15 mm, et la corolle, bien que petite,
présente une teinte blanchâtre ou violacée. Les fruits se présentent sous la forme de gousses
articulées, mesurant de 10 à 25 mm de long et 3 mm de large (Élise, 2017 ; Siriki et al., 2019).
I.1.2.3 Ecologie du desmodium adscendens

Desmodium adscendens, une plante herbacée, trouve son abondance dans la zone équatoriale
humide, caractérisée par un climat tropical favorable à sa croissance. Elle s'épanouit librement
le long des majestueux troncs des palmiers à huile et des cacaoyers, ajoutant une touche
verdoyante à ces environnements agricoles. Les feuilles trifoliées de Desmodium adscendens
se déploient avec grâce, capturant la lumière du soleil au sein de ces parcelles cultivées
(Myrtéa, 2022). Cette plante polyvalente montre une affinité particulière pour les jardins
potagers, où elle cohabite harmonieusement avec d'autres cultures. Sa présence dans ces
espaces agricoles démontre non seulement sa capacité à prospérer dans des environnements
modifiés par l'homme mais souligne également son rôle potentiel en tant que plante compagne
bénéfique pour d'autres cultures. Les jardins potagers, riches en diversité végétale, offrent à
Desmodium adscendens un écosystème propice à son épanouissement (Tubéry, 2015).

Cette plante montre une préférence marquée pour les terrains cultivés ou ayant été cultivés.
Ce choix écologique peut être interprété comme une réponse adaptative à la transformation
humaine de l'environnement. En s'épanouissant sur des terres préalablement exploitées,
Desmodium adscendens semble témoigner de sa capacité à coévoluer avec les activités
agricoles, bénéficiant des modifications apportées aux sols et aux conditions
environnementales.

I.1.3 Pathologie et ennemis du desmodium adscendens


I.1.4 Importance du desmodium adscendens
I.1.4.1 Importance médicinale
Dans les médecines traditionnelles, on utilise le Desmodium adscendens de différentes
manières pour soigner divers problèmes de santé. En Amérique du Sud, par exemple, les
feuilles séchées de cette plante sont utilisées pour traiter l'asthme, les écoulements vaginaux,
les courbatures, les douleurs, l'inflammation des ovaires, la miction excessive, l'excès de
mucus et la diarrhée. Au Venezuela, les praticiens traditionnels amérindiens utilisent les
feuilles broyées pour aider contre l'épilepsie (François, 2017).

I.1.4.2 Importance economique

I.2 Généralités sur les pesticides

I.2.1 definition des produits phytosanitaires

La plupart du temps, les organismes vivants ne présentent pas d'effets nuisibles connus sur les
cultures. Certains organismes, tels que les insectes pollinisateurs, les auxiliaires de lutte
(organismes vivants régulant naturellement les populations de ravageurs des cultures), ainsi
que les organismes et microorganismes contribuant au fonctionnement du sol (humification,
minéralisation, cycle du carbone et de l'azote...), sont en fait bénéfiques, voire indispensables
à l'agriculture (Testud et al., 2001).

Toutefois, dès que la population d'organismes dépasse un seuil critique, un nombre restreint
d'espèces devient préjudiciable, entraînant divers types de dommages aux cultures. Il existe
diverses stratégies pour contrôler les organismes nuisibles, parmi lesquelles la méthode de
lutte chimique, qui utilise des produits phytosanitaires (PPS).

La définition des pesticides par la Food and Agriculture Organization (FAO), une agence des
Nations Unies spécialisée dans l'alimentation et l'agriculture, se présente ainsi : les pesticides
englobent toute substance ou combinaison de substances ayant pour objectif de repousser,
détruire ou combattre les ravageurs. Cela inclut les vecteurs de maladies humaines ou
animales, ainsi que les espèces non désirées de plantes ou d'animaux pouvant causer des
dommages ou se révéler nuisibles pendant diverses étapes telles que la production, la
transformation, le stockage, le transport ou la commercialisation des denrées alimentaires, des
produits agricoles, du bois, des produits ligneux et des aliments pour animaux. De plus, ces
substances peuvent également être administrées aux animaux dans le but de lutter contre les
insectes, les arachnides et d'autres parasites internes ou externes (FAO, 1995).

I.2.2 Historiques des produits phytosanitaires


I.2.3 Les differentes classes des produits phytosanitaires

Les produits phytosanitaires sont généralement conçus pour cibler spécifiquement une classe
particulière d'organismes nuisibles. Leur classification dans l'Index Phytopharmaceutique, qui
recense la plupart des spécialités commerciales disponibles, dépend de la nature de leur
action. Ces produits sont regroupés en fonction de leurs propriétés herbicides, insecticides ou
fongicides, formant ainsi trois grandes familles chimiques distinctes. Cette classification
permet aux agriculteurs et aux professionnels de choisir des solutions adaptées en fonction des
menaces spécifiques auxquelles ils font face, contribuant ainsi à une utilisation plus ciblée et
efficace des produits phytosanitaires (ACTA, 2010 ; REGNAULT-ROGER, 2005)

I.2.3.1 Les herbicides


I.2.3.1.1 Définition

Les herbicides représentent des composés conçus pour ralentir la croissance ou éliminer les
plantes indésirables, communément appelées adventices ou mauvaises herbes. Les adventices
sont perçus comme des adversaires des cultures, car elles rivalisent avec les cultures elles-
mêmes pour les ressources organiques et minérales du sol, l'eau, l'espace et la lumière. Cette
définition englobe également les repousses indésirables de cultures précédentes, telles que le
colza, les pommes de terre, les tournesols, etc., lorsqu'elles apparaissent dans les cultures
suivantes. Les herbicides peuvent exercer leur action soit au niveau des racines dans le sol,
soit directement sur les feuilles des plantes (Robert, 2010).

I.2.3.1.2 Mode d’action

Dans le domaine de la gestion des mauvaises herbes, la variété des options offertes par les
herbicides démontre une approche sophistiquée et nuancée pour contrôler la croissance des
plantes indésirables à travers divers modes d’action. Les herbicides de contact visent
directement les parties aériennes des mauvaises herbes pour un contrôle rapide, tandis que les
herbicides systémiques offrent une efficacité à long terme en agissant sur divers organes et
systèmes. Chaque catégorie présente des avantages spécifiques. L'action sélective des
herbicides permet de maîtriser certaines plantes tout en préservant les cultures désirées, tandis
que les herbicides de pré-levée agissent avant la germination pour une prévention proactive.
En contraste, les herbicides de post-levée ciblent les plantes déjà émergées, adaptés pour
traiter les mauvaises herbes ayant déjà germé. L'utilisation d'herbicides non sélectifs offre une
solution efficace pour éliminer toute végétation dans une zone donnée, bien que cela puisse
entraîner des conséquences non désirées pour les cultures souhaitées. Les herbicides
résiduaires, en se dégradant lentement, proposent un contrôle à long terme, tandis que les
herbicides non résiduaires s'inactivent rapidement après leur application, convenant à des
situations nécessitant un contrôle à court terme sans impact prolongé sur l'environnement
(Zimdalh 2007). En somme, le tableau révèle la richesse des choix stratégiques disponibles
pour répondre aux divers besoins de la gestion des mauvaises herbes en fonction des modes
d’action.

Type d’action Mécanisme

contact Agit sur les parties de la plante avec lesquelles il entre en


contact.
Systémique Absorbé par la plante, se déplace à l’intérieur de celle-ci.
Ne contrôle que certaines plantes parmi celles qui sont
Sélectif
traitées.
De pré-levée Action sur la graine pour empêcher sa germination.
De post-levée Action sur la plante émergée.
Non-sélectif Contrôle toutes les plantes traitées.
Se dégrade lentement et contrôle les plantes pour une longue
Résiduaire
période.

Est rapidement inactif après son application et ne contrôle les


Non-résiduaire
plantes que sur une courte période.

Tableau 1 : Mode d'action des herbicides. Source :


http://www.mddep.gouv.qc.ca/pesticides/apropos.htm
I.2.3.2 Les insecticides
I.2.3.2.1 Définition

Les insecticides sont des composés actifs qui possèdent la capacité de tuer les insectes, leurs
larves et/ou leurs œufs. Les insecticides organiques de synthèse se distinguent des insecticides
inorganiques ou minéraux par leur nature moléculaire carbonée et leur processus de synthèse.
Parmi les insecticides organiques, on identifie principalement trois grandes catégories : les
organophosphorés, existant depuis 1944 mais dont plusieurs molécules ont été retirées du
marché en raison de leur toxicité ; les carbamates, une catégorie significative comprenant
également de nombreux fongicides et herbicides ; enfin, les pyréthrinoïdes de synthèse,
caractérisés par une toxicité moindre par rapport aux organophosphorés et aux carbamates, et
utilisés à des doses faibles. Ces produits sont en grande partie associés à une utilisation
ancienne, soit parce qu'ils sont devenus obsolètes, soit parce qu'ils ont été retirés du marché en
raison de leur toxicité excessive (Miyamot, 1983)

I.2.3.2.2 Mode d’action

Fongicide

Préventif Protège la plante en empêchant que la maladie se développe.


Curatif Réprime une maladie qui est déjà développée.

I.2.3.3 Les fongicides


I.2.4 Consequences des produits phytosanitaires

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