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26/01/2021

RAPPORT DU TP :
Molécules à intérêt
pharmaceutique
Evaluation de l’activité antalgique et antibactériens des
polyphénols sur les extraits des feuilles d’olivier

Goucham Amel/ Diffallah Yasmine/ Mafri Hadjar/


Ait said Abdenour
USTHB – UNIVERSITE DES SCIENCES ET DE
TECHNOLOGIES HOUARI BOUMEDIENNE
TABLE DES MATIERES :
I. Introduction
II. Synthèse bibliographique
1. Etude bibliographique :

Chapitre 1 : généralités sur l’olivier Olea europaea


1.1. Histoire et origine
1.2. Systématique et description botanique
1.3. Répartition géographique
1.4. Profil phytochimique de la plante
1.4.1. Composition de la pulpe d’olive
1.4.2. Composition de l’huile d’olive
1.4.3. Composition des feuilles d’olivier
1.4.4. Composition phénolique des feuilles d’olivier
1.5. Les vertus thérapeutiques d’olivier
1.5.1. Utilisation traditionnelle de la plante entière
1.5.2. Utilisation traditionnelle des feuilles
1.5.3. Usage médicinale

Chapitre 2 : les plantes médicinales


2.1. Définition des plantes médicinales
2.2. Récolte et conservation
2.3.Les parties utilisées de la plante
2.4. Les formes galéniques des plantes médicinales

Chapitre 3 : la phytothérapie
3.1.Définition de l’ethnopharmacologie
3.2.Définition de la phytothérapie
3.3.Types de phytothérapie
3.4.Différentes thérapies à base des plantes

Chapitre 4 : les métabolites secondaires


4.1.Les métabolites secondaires
4.2.Types et origine des métabolites secondaires
4.2.1. Les alcaloïdes
4.2.2. Les terpènes
4.2.3. Les polyphénols

2. Matériels et méthode :
A. Dosage des polyphénols
1. Matériels
2. Méthodes :
2.1. Préparation de l’infusé
2.2. Dosage des polyphénols
B. Evaluation quantitative de l’activité antibactérienne
1. Matériels :
1.1. Description et classification des bactéries utilisées
2. Méthodes :
2.1. Préparation de l’infusé et de l’extrait butanolique
2.2. Préparation de l’inoculum
2.3. Préparation de milieu de culture convenable (MH : Mueller et Hinton)
2.4. Ensemencement et dépôt des disques
2.5. Lecture des disques
C. Evaluation de l’activité antalgique :
1. Matériels
2. Méthode

3. Résultats et interprétation
3.1. Dosage des polyphénols
3.2. Evaluation quantitative de l’activité antibactérienne
3.2.1. Présentation des résultats
3.2.2. Interprétation des résultats
3.3. Evaluation de l’activité antalgique
3.3.1. Calcul de pourcentage de protection
3.3.2. Interprétation des résultats

III. Conclusion
IV. Références bibliographiques
INTRODUCTION
Depuis l’antiquité, les plantes one constitué la base fondamentale de nombreuses thérapeutiques
à travers le monde. Leurs utilisations traditionnelles par les populations ethniques, étaient la
principale source de médicaments pour faire guérir les maladies à différents niveaux :
dermatologiques, gastriques, pulmonaires et même les infections. Ce savoir-faire ancestral et
ces systèmes traditionnelles de la médecine, assiste aujourd’hui un intérêt croissant entre les
populations mondiales et constitue avec l’avancée de la science de la phytothérapie et
l’ethnopharmacologie, une alternative aux médicaments synthétiques.
Par ailleurs, plusieurs recherches s’intéressent à l’identification des principes actifs qui font
qu’une plante soit doté d’un pouvoir guérissant, et leurs éventuelles activités thérapeutiques.
Grace à la diversité que présentent ces substances, de nombreuses effets et utilisations
médicales modernes ont été révélés.
Ces principes actifs sont la conséquence de la machinerie métabolique est sont regroupé dans
la classe des métabolites secondaires. Ils se dévissent en trois groupes principales : les
alcaloïdes, les groupements terpéniques er les polyphénols. Ces derniers sont très connus
pour leurs activité anti oxydante et anti inflammatoire.
Dans le contexte de l’étude de l’intérêt pharmaceutique des polyphénols, deux objectifs sont
principalement fixés dans ce travail :
 Dosage des polyphénols totaux et calcul de la teneur.
 Mettre en évidence les propriétés pharmaceutiques des polyphénols.
Nous utilisons pour cette étude les feuilles d’une plante très connue par ses vertus
thérapeutiques et riches en substances phénoliques : l’olivier (l’arbre d’olive) Olea europaea
et notamment l’oleuropéine. Cette plante a fait l’objet de plusieurs études et recherches
scientifiques, et très souvent utilisé en Algérie (différents parties de la plante) pour soigner un
large spectre de maladies.
En Algérie, l’oléiculture a une importance particulière, occupant 33% des superficies cultivées
comparativement aux autres cultures fruitières (palmier dattier : 20,9%, agrumes : 8,4%,
figuier : 6,5%). Il extrait plus de 150 variétés d’olivier plus ou moins cultivées.
(S. YEKHLEF et W. DEHIMI, 2018. Page : 17)
Dans ce travail, nous procédons à un dosage des polyphénols totaux à partir d’un extrait des
feuilles d’olivier en premier, puis nous faisons un test pharmacologique sur l’éventuelle
activité : antibactérienne sur deux souches bactériennes, et antalgique sur les rats de
laboratoire de ces composés.
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE :
1. Etude bibliographique :

Chapitre 1 : généralité sur l’olivier Olea europaea


1.1. Histoire et origine :
L’olivier est l’un des arbres fruitiers les plus cultivés depuis l’antiquité. Son apparition et sa
culture se réalisa environ 5700–5500 ans au Proche-Orient.
Il apparait dans l’histoire et les mythes comme symbole de force, de longévité, foie et fertilité
de paix (Bardoulat, 2004).
Dans l’Islam, l’olivier est cité aussi dans le saint Coran comme étant un arbre béni, symbole de
l’homme universel et l’huile d’olive, est source de la lumière divine pour guider les hommes.
L’origine de l’olivier se perd dans la nuit des temps, son histoire se confond avec des
civilisations qui ont vu le jour autour de bassin méditerranéen, et ont pendant longtemps régi
les destinées de l’humanité et marqué de leur empreintes la culture occidentale.
(W. AZZEM et al, 2020. Page : 12)

1.2. Systématique et description botanique :


Selon la classification de Pagnol (1975), l’olivier présente la classification suivante :
- Règne : Plantae
- Sous-règne : Tracheobionta
- Embranchement : spermaphytes (Phanérogames)
- Sous-embranchement : Angiospermes
- Classe : Dicotylédones (ou Thérébinthales)
- Sous-classe : Astéridées (ou Gamopétales)
- Ordre : Gentianales (ou Lingustrales)
- Famille : Oleacées
- Genre : Olea
- Espèce : europaea

L’arbre d’olivier est un petit arbre vivace de 6 à 8 mètres, à tronc tortueux.


(D. SAAD, 2009. Page : 11)
Les feuilles sont persistantes, dur, gris-vert et ayant une forme allongée. Le limbe est lancéolé
et se termine par un mucron. Les bords du limbe s’enroulent sur eux- mêmes. La face supérieure
de la feuille est lisse et brillante.
Les fleurs sont déposées en grappes sur une longue tige (l'olivier produit deux sortes de fleurs,
une parfaite qui contient les deux sexes mâle et femelle et une staminée) elles s’épanouissent
en petites grappes blanches, chaque grappe donnera un seul fruit.
(R. BENLAGHA et Y. KHELIL, 2019. Page : 14)
Le fruit Les fruits riches en huile sont des drupes ellipsoïdes dont l’épicarpe mince et lisse
passe progressivement du vert au pourpre noirâtre au cours de la maturation.
(D. SAAD, 2009. Page : 11)
Le bois très dur est imputrescible et est utilisé en ébénisterie, fleurissent en Mai - Juin.
Le tronc est gris-vert et lisse jusqu'à sa dixième année, il prend une couleur grise foncée.
Le système racinaire s'adapte à la structure des sols, il reste à une profondeur de 500 à 700 cm
et se localise principalement sous le tronc.
(R. BENLAGHA et Y. KHELIL, 2019. Page : 14)
 Originaire de l’Asie mineure, il est cultivé dans tous les pays méditerranéens. L’olivier est
très commun dans toute l’Algérie. On le trouve dans les endroits ensoleillés et calcaires.
(D. SAAD, 2009. Page : 11)

Figure 1 illustration de la plante d'olivier (Olea europaea)

1.3. Répartition géographique :


L’Algérie est classée au septième rang mondial, son climat est des plus propices à la culture de
l’olivier, elle constitue une source de revenue significative pour la population rurale. Dans le
nord du pays, l’oléiculture est concentrée au niveau de sept principales wilayas (Tizi-Ouzou,
Bejaïa, Bouira, Bordj-Bou-Arreridj, Jijel, Sétif et Mascara) dont la région centre représente un
taux de plus de 75% de la superficie oléicole globale de ces sept wilayas.
(C. NEKROUF et al, 2019. Page : 18)
En Algérie, l’olivier compte environ 32 millions d’arbres, répartie sur une superficie d’environ
328,884 hectares, soit 34,09% du verger arboricole national, l’oléiculture algérienne est située
principalement dans la partie nord du pays, ou la plupart des vergers (80%) sont situés dans des
zones montagneuses avec des sols pauvres.
Cette superficie a bien augmenté par la mise en place d’un programme national pour le
développement de l’oléiculture intensive dans les zones steppiques, présahariennes et
sahariennes (Msila, Biskra, Ghardaïa…) en vue d’augmenter les productions et minimiser les
importations. (C. NEKROUF et al, 2019. Page : 24-25)

1.4. Profil phytochimique de la plante :


1.4.1. Composition de la pulpe d’olive :
Tableau 1 composition de la pulpe de l'olive de table en poids frais

Composants Quantités

Eau - 70 à 75% de fruit


Substances grasses - Triglycérides et complexes lipidiques : 17 à 30%
Sucres simples - Glucose, fructose, saccharose et mannitol : 5 à 6%
Monosaccharides et
oligosaccharides
Polysaccharides - Cellulose et hémicellulose, gommes et pentosanes : 3 à
6%
Les pectines - 1,5 % de la chair d’olive
Les protéines - 1,5 % sous forme d’acides aminés
Les polyphénols - En particulier l’oleuropeine, teneur variable selon la
variété 1,96% -2% à 7%
Les tannins - 1,5% à 2%
Les vitamines - Carotène 0,15-0,23 mg/100g de pulpe ; vitamine C
12,9-19,1 mg/100g de pulpe ; vitamine E (tocophérol)
238,1-352 mg/100g de pulpe.
Substances minérales - Potassium, calcium, sodium, magnesium, Fe, chlore
Substances colorantes - Chlorophylle (a et b), caroténoïdes et anthocyanes.

(D. SAAD, 2009. Page : 16-17)

1.4.2. Composition chimique de l’huile d’olive :


Tableau 2 composition chimique de l'huile d'olive

Composants Quantités

Triglycérides (99%)
Acides gras mono-insaturés oméga 9 oléique - 63 - 83%
Acides gras saturés :
Palmitique - 7 - 17%
Palmitoléique - 0,3 - 3,0%
Acides gras polyinsaturés : - 3 – 14%
Oméga 6 linoléique 18 – 2n – 6 - -<0,15%
Oméga 3 linolénique 18 : 3n – 3

Composants mineurs et d’autres antioxydants (1%)


Vitamine E - 15-17 mg/100 ml d’huile
Composants phénoliques (phénols, acide phénolique - Trace
et polyphénols)
Phyto-œstrogènes - Trace
Stérols exp. B-sitostérol - Trace
Hydrocarbures exp. Le Squalène - 0,15 mg/100 ml d’huile
Alcools terpéniques exp. Le Cyclo arthénol - Trace
Substances colorants : caroténoïdes, chlorophylles - Trace

1.4.3. Composition chimique des feuilles d’olivier :


Tableau 3 composition chimique globale des feuilles d'olivier (exprimé en g par 100g) selon
plusieurs auteurs
a : correspond aux valeurs exprimées par rapport à la masse fraiche des feuilles d’olivier.

b : correspond aux valeurs exprimées par rapport à la masse sèche des feuilles d’olivier.

nd : valeur non déterminée

(F. AOUIDI, 2012. Page : 27)


Composants Quantités en pourcentage selon différents auteurs
Boudhrioua Erbay et Martin- Garcia- Fegeros et
et al., 2009 Icier, 2009 Garcia et al., Gomez et al., al., 1995
2006 2003

Eau 46,2-49,7 a 49,8 a 41,4 a nd 44,0 a


Protéines 5,0-7,6 a 5,4 a 7,0 b nd nd
Lipides 1,0-1,3 a 6,5 a 3,2 b 6,2 b nd
Minéraux 2,8-4,4 a 3,6 a 16,2 b 26,6 b 9,2 b
Carbohydrates 37,1-42,5 a 27,5 a nd nd nd
Fibres brutes nd 7,0 a nd nd 18,0 b
Cellulose nd nd nd 19,3 b 11,4 b
Hémicellulose nd nd nd 25,4 b 13,3 b
Lignines nd nd nd 30,4 b 14,2 b
Polyphénols 1,3-2,3 b nd 2,5 b nd nd
totaux
Tanins nd nd nd nd 0,3 b
solubles
Tanins nd nd 0,8 b nd 1,0 b
condensés

1.4.4. Composition phénolique des feuilles d’olivier :


La teneur en composés phénoliques dans les feuilles d’olivier varie entre 2,8 mg/g et 44,3 mg/g
de matière sèche. Elle peut même dépasser les 250 mg/g de matière sèche. La déférence entre
les concentrations des composés phénoliques dans les feuilles d’olivier tout dépend de la variété
de l’olivier, des conditions climatiques, de l’époque de prélèvement des feuilles et de l’âge des
arbres d’olives. En plus de ces facteurs, il s’ajoute l’effet de la méthode de préparation des
feuilles d’olivier (lavage, séchage, broyage…) ainsi que les techniques d’analyses qualitative
et quantitative.
(W. AZZEM et al, 2020. Page : 28)

Tableau 4 données qualitatives et quantitatives des principaux composés phénoliques identifiés dans un
extrait des feuilles d'olivier selon (Benavente-Garcia et al., 2002)

(W. AZZEM et al, 2020. Page : 30)


Composés Temps de rétention Pourcentage Activité
phénoliques (min) en HPLC d’abondance dans antioxydante TEAC
l’extrait (%) (mm)
Hydroxytyrosol 4,80 1,46 1,57

Tyrosol 5,83 0,71 0,35

Catéchine 8,41 0,04 2,28

Acide caféique 11,56 0,34 1,37

Acide vanillique 14,17 0,63 0,67

Vanilline 14,79 0,05 0,13

Rutine 1 17,22 0,05 2,75

Luteolin-7- 18,10 1,38 0,71


glucoside
Verbascoside 20,06 1,11 1,02

Apigenin-7
glucoside 21,28 1,37 0,42

Diosmetin-7-
glucoside 21,95 0,54 0,64

Oleuropéine 22,76 24,54 0,88

Luteoline 28,61 0,21 2,25


Diosmetin 31,59 0,05 1,42

L'oleuropéine est le principal composé phénolique naturel bioactif présent dans l’extrait de
feuille d’olivier varié entre 30,8 à 57,2 mg / g. Ils appartenant à un groupe très Chapitre 2 : les
composés phénoliques 20 spécifique de composés de type coumarine appelés secoiridoides.
La formule moléculaire de l'oleuropéine est C₂ ₅ H₃ ₂ O₁ ₃ et son poids moléculaire est de
540,518 g / mol.
L'oleuropéine a la capacité de :

 Transformer en aglycone de glucose en présence d'enzyme β-glucosidase.


 Catalyser les réactions de génération de radicaux libres (comme l’oxydation des
lipides), à cause de sa capacité à chélater des métaux (le cuivre et le fer).
 Neutraliser directement les radicaux en fournissant des groupes hydroxyle.
(W. AZZEM et al, 2020. Page : 31)
1.5. Les vertus thérapeutiques d’olivier :
1.5.1. L’utilisation traditionnelle de la plante entière :
Olea europaea est largement utilisé en médecine traditionnelle pour un large éventail de
maladies dans divers pays. Son écorce, ses fruits, ses feuilles, son bois, ses graines et son huile
sont utilisés sous différentes formes, seuls ou parfois en combinaison avec d'autres herbes.
L'huile de graines est prise par voie orale comme laxatif et également appliquée à l'extérieur
comme baume pour l'inflammation. Les décoctions de feuilles et de fruits séchés sont utilisées
par voie orale pour traiter la diarrhée, les infections des voies respiratoires et urinaires, les
maladies gastriques et intestinales et comme nettoyant pour la bouche. L'application continue
d'huile d'olive est également utile pour prévenir la chute des cheveux.
En Afrique de l'Est, l'infusion de l'écorce d'olivier est prise pour une infestation de ténia après
avoir trempé pendant toute la nuit. En Italie, l'extrait d'huile essentielle de fruit se prend par
voie orale pour traiter la lithiase rénale. Il est appliqué en externe pour traiter les brûlures, les
rhumatismes et pour favoriser la circulation. La décoction de feuilles est utilisée au Maroc pour
traiter l'hypertension et le diabète. La décoction ou l'infusion des fruits et des feuilles est utilisée
en Palestine pour traiter le diabète. En Algérie, les fruits et les feuilles d'O. Europaea sont
utilisés pour soigner le diabète et l'hypertension. L'utilisation des feuilles d'olivier en
phytothérapie par la population locale se fait à l’état naturel (infusion ou décoction).
(I. HAB EL HOMS et al, 2020. Pages : 38-39)
1.5.2. Utilisation traditionnelle des feuilles :
Depuis l’antiquité, les feuilles d’olivier sont employées en phytothérapie. A l’époque Grecque,
les feuilles ont été utilisées pour désinfecter les blessures cutanées. Les anciens leur attribuaient
des vertus antiseptiques et la propriété de combattre toutes sortes d’infections. Au XIXème
siècle, on s’en servait pour combattre le paludisme (malaria). (F. AOUIDI, 2012. Page : 35)
Aux îles Canaries, l'infusion préparée à partir de feuilles d'olivier est prise par voie orale
comme hypotenseur alors qu'elle est administrée par voie rectale pour les hémorroïdes.
En Grèce, l'extrait d'eau chaude de feuilles d'olivier est pris par voie orale pour traiter
l'hypertension artérielle.
En Italie, L'infusion de feuilles fraîches est également considérée comme anti-inflammatoire.
(I. HAB EL HOMS et al, 2020. Pages : 38-39)
Pendant les guerres d’Espagne, les officiers de Napoléon employaient les feuilles d’olivier
pour traiter les fièvres avec cette recette simple : verser un litre d’eau bouillante sur 60 grammes
de feuilles et laisser infuser 24 heures, boire dans la journée. En 1938, le Docteur Mazet a
découvert son action hypotensive, confirmée par la suite au point que la feuille d’olivier est
désormais utilisée sous forme de spécialités pharmaceutiques.
(S. LACOSTE, 2021. Page : 324)
Des évidences suggèrent que boire du thé de feuilles d’olivier a été une méthode employée
depuis plusieurs siècles par les cultures du moyen orient pour traiter les troubles tels que : la
toux, les gorges sensibles, les cystites et les fièvres. De plus, les feuilles d’olivier en cataplasme
étaient utilisées pour traiter les brûlures, les éruptions, les verrues et autres problèmes de peaux.
En Algérie, elles sont employées en usage interne, comme hypotenseur.

 Les feuilles d’O. europaea L. sont employées en Tunisie en usage externe, mâchées,
carréputées pour calmer les odontalgies et traiter les gerçures des lèvres. Sous forme de
décocté et en bain de bouche, elles servent pour traiter les aphteuses buccales, des
gingivites et des glossites (états inflammatoire et / ou infectieux de la langue).
 Elles sont employées en Tunisie en usage externe : on les laisse tremper dans l’huile
d’olive à laquelle on ajoute un peu de sel pour faire une huile médicinale qu’on utilise
en instillations dans le conduit auditif pour soigner l’otite.

 Le suc des feuilles fraîches d’Olea europaea L. (obtenu par simple pression de celles-
ci) est employé en Tunisie en usage externe au niveau des muqueuses conjonctivales –
bien qu’il soit irritant car il est réputé soigner le trachome.

 Les feuilles d’Olea europaea sont employés en Maroc, dans l’oasis de Tissint, en usage
externe : elles entrent dans la composition d’une pommade (à base de feuilles d’olivier,
de racines d’espèces du genre Cistanche et de miel) ou d’onguents et de pansements
(dont l’une des matières premières est aussi la racine de Cistanche) qui sont appliqués
sur les hémorroïdes saignants.

(F. BENMOUFKI, 2013. Page : 9-10)


Ces usages sont tombés en désuétude pendant un certain temps en raison de l'omniprésence des
antibiotiques. Cependant, les professionnels modernes de la santé ont commencé à utiliser
l'extrait de feuille d'olivier, en 1995, les premiers résultats furent très positifs. Depuis, il a été
démontré que la feuille d’olivier possède de nombreux avantages thérapeutiques contre de
nombreuses maladies et des vertus dans le maintien de la santé globale.
(F. AOUIDI, 2012. Page : 38)

1.5.3. Usage médicinale :


La feuille d’olivier et son extrait est l’un d’un certain nombre d'espèces de plantes médicinales
qui a été et continue d'être étudié volumineusement pour ses vertus :
 Hypoglycémiants :
De nombreux polyphénols participent à cette activité hypoglycémiante : l’oleuropéine
(spécifique à l’olivier) donne meilleurs résultats que l’extrait total de feuilles d’Olivier pour la
production d’insuline, l’hydroxytyrosol améliore la sensibilité à l’insuline, la Luteoline inhibe
l’augmentation postprandiale de la glycémie.
Ces substances sont également antioxydants, et la réduction du stress oxydatif participe en
partie à l’activité hypoglycémiante (protègent les vaisseaux sanguins et la circulation sanguine
(F. AOUIDI, 2012)). Les acides gras de l’huile d’olive sont également impliqués : l’acide
oléanolique prévient les neuropathies liées au diabète, l’acide oléique a un rôle protecteur vis-
à-vis de la résistance à l’insuline induite par les AG (acides gras) saturés.
Des études sur l’activité de l’acide oléanolique ont montré que celui-ci est un agoniste
hautement spécifique et puissant du TGR5 (récepteur membranaire à protéine G) (dans la
glande thyroïdienne). De ce fait, cette molécule ralentit la prise de poids induite par une forte
consommation de graisse et dispose d’un puissant potentiel contre l’hyperglycémie, et donc une
forte action contre le DNID (diabète non insu lino dépendant).
Une autre étude portant sur l’absorption du glucose a révélé l’existence d’un mécanisme
supplémentaire d’action de l’acide oléanolique. Il inhibe l’α - glucosidase, enzyme impliquée
dans la digestion des polysaccharides renfermant le glucose au niveau intestinal.
L’oleuropéine : Bien avant les études citées ci-dessus, la propriété hypoglycémiante de cette
plante a été attribuée à l’oleuropéine. Une étude in-vivo, effectuée par (Gonzalez et al, a en effet
révélée que l’oleuropéine permettait de diminuer la glycémie selon deux mécanismes :

 Dans un premier temps, l’oleuropéine va améliorer la libération d’insuline déclenchée


par le pic de glucose sanguin lors des repas et ainsi permettre une meilleure absorption
cellulaire du glucose.
 Dans un second temps, il va provoquer une augmentation de l'utilisation périphérique
du glucose, ce qui va entraîner une seconde diminution de la glycémie.

 Hypotensive :
L’infusion de feuilles fraîches est conseillée comme traitement complémentaire de
l'hypertension artérielle car elle favorise l’excrétion urinaire.
L’extrait de feuille d'olivier possède des propriétés vasodilatatrices et anti- arythmiques. Ces
propriétés ont été redémontrées chez des rats ayant été rendus hypertendus par ingestion de L-
NAME (substance inhibant la synthèse de NO, vasodilatateur, et réduisant le calibre artériel)
pendant quatre semaines. La prise par voie orale d’extraits de feuilles pendant huit semaines, à
différentes doses, a permis de lutter contre les effets hypertensifs du L-NAME.
L’oleuropéine : Les mécanismes responsables de l’effet antihypertenseur du oleuropéine ne
sont pas bien déterminés, cependant, certaines études attribuent cet effet à l’inhibition de
l’enzyme de conversion de l’angiotensine, une molécule bloquant les canaux calciques.
Activation et la restauration de la fonction endothéliale, la vasodilatation.
 Hypocholestérolémiantes :
Toutes les études pharmacologiques concernant l’Olivier, que ce soit la feuille, le fruit ou
l’huile, décrivent un impact notable sur le profil lipidique, tels que la diminution de la
cholestérol (TC), cholestérol des lipoprotéines de basse densité (LDL-c) et des triglycérides
(TG). Le composé phénolique de feuilles d'Olivier est associé à une réduction de l’incidence
des maladies cardiovasculaires, en tant qu'antioxydant il minimise les effets délétères des
radicaux libres dans le corps. On croit que le processus peut impliquer l'activation de la
phospholipase C et le métabolisme de l'acide arachidonique, et on pense qu'il réduit le peroxyde
d’hydrogène.

 Cardioprotectrice :
Une étude a évalué l’effet de l’oleuropéine sur les lésions du myocarde par la diminution de la
libération de créatine kinase, qui est un marquer important de la gravité de la lésion cardiaque
et glutathion oxydé.
Janahmadi et ses collaborateurs, dans une étude évaluant la protection cardiovasculaire de
l'oleuropéine chez la souris, ont montrés que le prétraitement à l'oleuropéine offre une
protection pour l'infarctus aigu du myocarde (IAM), et prévenir le développement de
l'insuffisance cardiaque (IC) secondaire à l'IAM.
Une étude récente a évalué la capacité de l'oleuropéine à restaurer les cellules progénitrices
endothéliales (CPEs) exposées à l'angiotensine II. Les CPEs sont responsables pour la
néovascularisation du tissu ischémique et peuvent participer à la réendothélisation d'une paroi
artérielle lésée et il est prouvé que l'angiontensine II entrave le fonctionnement des CPEs.
L'étude a montré que l'oleuropéine avait un effet protecteur sur ces cellules, non seulement pour
sa capacité antioxydante, mais aussi parce qu'elle implique la stimulation du facteur de la
transcription nucléaire le facteur lié à l’érythroïde 2 (Nrf2) et, par conséquent, augmente
l'expression de l'enzyme hème oxygénase 1(HO-1). L'enzyme HO-1 a des propriétés
antioxydants, anti-inflammatoires, anti-apoptotiques et anti-inflammatoires et il a la capacité de
réendothéliser les artères lésées ou néovasculariser de l'ischémie.

 Anti-inflammatoire :
De nombreuse études décrivent l’action anti-inflammatoire de l’Olivier due à la réduction des
cytokines pro-inflammatoire (IL-8).
Deux iridoides, l’oleuropéine et le ligustroside, et deux triterpénoïdes, l’acide oléanolique et
l’acide ursolique qui sont retrouvés dans les feuilles d’Olea europaea L. ont été testés sur la
cyclooxygénase (COX), et sur la 5-lipoxygenase (5-LOX). Ces deux enzymes sont impliqués
dans la biotransformation de l’acide arachidonique en prostaglandines par la COX et en
leucotriènes par la LOX. Ces deux types de molécules agissent ainsi comme médiateurs dans
l’inflammation.
 Antioxydants :
L’activité antioxydante est fait principalement des polyphénols, composés qui continuent à faire
l’objet de nombreux travaux. En 2007, des chercheurs Australiens ont conclu, dans leur étude
sur la capacité antioxydante de 55 plantes, que l’extrait de feuilles d’Olivier présente l’activité
anti radicalaire la plus importante. L’hydroxytyrosol est deux fois plus antioxydant que le
resvératrol de vin rouge.
La rutine flavonol rhamnoglucoside, de catéchine flavan-3-ol et Flavone Luteoline sont les
composes avec la plus grande capacité de balayage de l'ABTS • + radical cation. L’oleuropéine
a également un grand pouvoir antioxydant et diminue l’oxydation des lipides, en particulier les
LDL, aussi bien in vitro qu’in vivo.
 Antibactérien :
(Caturla et al) démontre que la feuille d’olivier a des activités contre certaines souches
bactériennes. Les souches Salmonella typhim, Vibrio parahaemolyticus, Staphylococcus aureus
(y compris les souches résistantes à la pénicilline), Klebsiella pneumonie, et Escherichia coli,
(agents causals d'infections du système gastro-intestinal ou des voies respiratoires chez
l'homme), mises en présence d’extraits de feuilles n’ont pas pu se développer sur les milieux
de culture.
L’oleuropéine permet une meilleure élimination des bactéries par les macrophages en stimulant
la production de NO. Une autre étude de Tranter et ses collaborateurs ont montré que la
présence de basses concentrations d’oleuropéine a retardé la croissance de Staphylococcus
aureus en milieu NZ amine. Une augmentation de la concentration d’oleuropéine a eu comme
conséquence une diminution de la quantité de glucose assimilé et par conséquent, la quantité
de lactate produit. En outre, l’oleuropéine a empêché la sécrétion d’un certain nombre
d’exoprotéines. En résumé, l’oleuropéine agit directement et indirectement, par les
macrophages, contre certaines souches bactériennes.

 Antifongique et antiparasitaire :
Il a été démontré que la feuille d'olivier est efficace contre ces champignons. Candida albicans,
Candida krusei, candidose orale en font partie. De plus, il est également efficace contre les
cryptosporidies, les giardies, les oxyures, les ténias, la teigne, les protozoaires causant le
paludisme et de nombreux autres.

 Antiviral :
In vitro, des chercheurs ont démontré l’action inhibitrice d’extraits de feuilles d’Olivier sur de
nombreux virus, en particulier influenza, herpès, virus pseudorabies.
L'étude de Micol et al ont montré que l'oleuropéine inhibait in vitro infectivité du virus de la
septicémie hémorragique virale (VHSV), un rhabdovirus de salmonidés. Plus récemment, on a
montré que les extraits de feuille inhibaient la réplication du VIH par neutralisation de la
transcriptase inverse et de la protéase. (Lee-Huang S et al, 2003).
L’activité antivirale est due par l’élénolate de calcium ; un dérivé de l'acide élénolique. Le sel
de calcium isolé de l'acide élénolique a été testé en tant qu'agent antiviral à large spectre d’action
contre toutes les souches de virus.
Les mécanismes d'action de l’élénolate de calcium furent aussi étudiés. Il présente différentes
capacités :
 Il possède la capacité d'interférer avec les acides aminés essentiels à la production des
virus, bloquant ainsi sa reproduction.
 Une autre de ces capacités est de contenir l'infection virale en inactivant la fusion de
l’enveloppe virale avec la membrane cellulaire, rendant ainsi la pénétration cellulaire
impossible.
 La capacité de pénétrer directement dans les cellules infectées et d'arrêter la réplication
virale.
 Particularité : dans le cas des rétrovirus, il est capable de neutraliser production des
protéines reverse transcriptase et protéase, protéines essentielles à leur réplication.
 Et pour finir, il stimule la phagocytose.
 Analgésique :
Les effets anti nociceptifs des différents extraits de feuilles d’Olea europaea L. ont été évalués
après administration intrapéritonéale. Chez le rat et la souris, le frottement induit par l'acide
acétique chez la souris pour tester l'effet analgésique. Les extraits de feuilles chloroformiques
et méthanoliques, étudiés aux doses de 50, 100 et 200 mg / kg (poids corporel : poids corporel),
ont montré des activités analgésiques significatives en fonction de la dose. Sur la base des
résultats obtenus, on peut conclure que les extraits de feuilles d’Olea europaea L. ont des effets
anti nociceptifs.

 Anti-acnéique :
L’acné est une maladie inflammatoire du follicule pilosébacé touchant le visage, le cou, le tronc
et la partie supérieure du dos. Le plus souvent, l’acné apparait au début de la période pubertaire.
L'hormone androgénique la plus impliquée dans l'acné est la testostérone qui est transformée,
par une enzyme, la 5a-réductase, en son métabolite actif, la DHT (dihydrotestostérone). L'acide
oléanolique possède une forte activité inhibitrice de l'enzyme 5a- réductase. En outre, il possède
une activité antimicrobienne contre Propionebacterium acnes. Par la suite, il peut constituer un
élément important dans la lutte contre les symptômes de la peau acnéique. En conséquence,
l'acide oléanolique est utilisé dans des compositions cosmétiques ou dermopharmaceutiques
pour tous les soins de la peau, à visée hydratante et dans la prévention et le traitement des peaux
à tendance acnéique.

 Sur les maladies neurodégénératives :


Une autre étude parue dans Archives of Neurology (Scarmeas et al, 2009b) a démontré que si
l’on adopte le régime méditerranéen, on est moins enclin à souffrir de déclin cognitif (qui se
situe entre le vieillissement "normal" et la maladie d'Alzheimer). A chaque sujet a été attribué
un score d'adhésion au régime méditerranéen : plus il est important, plus la personne respecte
le régime. La maladie d'Alzheimer s'accompagne d’atteintes oxydatives et inflammatoires, ce
qui suppose que les divers antioxydants présents dans la diète méditerranéenne agiraient
globalement pour expliquer ces effets bénéfiques (Drouet, 2006).

 Protection gastrique et hépatique :


Un extrait de feuilles d’Olivier, administré à la dose de 40, 80 et 120 mg/kg, versus ranitidine
(50 mg/kg) présente la même protection gastrique sur des lésions induites par l’éthanol pur.
L'effet protecteur de l’extrait de feuilles d’Olivier et de la ranitidine était similaire et, en
conclusion, l’extrait possédait une activité gastro protectrice importante. Il a été suggéré que
l'activité pourrait être due aux antioxydants présents dans l’extrait de feuilles d’Olivier. Un
extrait aqueux de feuilles, donné par voie intragastrique, protège la muqueuse gastrique des
lésions provoquées par l’acide acétylsalicylique. (Lapraz J et al, 2017).
 Protection neurologiques :
L’acide maslinique protège de façon dose-dépendante la survie de neurones soumis à la toxicité
de certaines substances telles que glutamate, streptozotocine, etc. In vitro et in vivo, 400 mg
d’un extrait de feuilles d’Olivier réduisent les dommages cellulaires et les douleurs des
neuropathies chez le diabétique. Après une occlusion transitoire d’une artère cérébrale, un
extrait de feuilles d’olivier permet de réduire la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique
ainsi que l’œdème cérébral. De plus, on note une augmentation des scores neurologiques malgré
le déficit induit. D’autre part, l’oleuropéine aglycone, composé isolé, prévient la formation des
plaques amyloïdes dans le cerveau. (Lapraz J et al, 2017).

 Hypo-huricémiant :
Une étude menée in vitro avec un extrait sec de feuilles d’Olivier, par ailleurs, avec ses
constituants phénoliques, a permis de conforter l’usage traditionnel des feuilles de l’Olivier
dans le traitement de la goute. L’extrait sec aussi bien que les déférents composés testés ont
tous inhibé significativement la xanthine oxydase. De plus, l’aglycone apigénine a montré de
meilleurs résultats par rapport à l’allopurinol. D’autres substances sont également impliquées
dans cette activité, à un degré moindre : l’acide caféique, le luteolin-7-0-β-D-glucoside
l’oleuropéine. (Fleming J, Kuchta K. 2011).

 Antiarythmique et bradycardisant :
Les action cardiotonique et anti-arythmique de 4 composés triterpènique isolés de feuilles
d’Olivier ont été étudiées ; l’acide oléanolique, l’acide ursolique, l’uvaol et le méthyl maslinate
ont tous manifesté une action vasodilatatrice dose- dépendante, et une bradycardie sinusale, en
particulier l’acide oléanolique et le méthyl maslinate. Ces composés se comportent comme des
antagonistes β-adrénergiques, bloquant l’action de l’adrénaline et l’isoprènaline avec un effet
comparable au propanolol. L’action anti-arythmique a été évaluée à la fois sur les arythmies
induites chimiquement et sur les arythmies provoquées par ischémie et reperfusion. L’acide
oléanolique et l’acide ursolique ont montré une action positive dans les deux cas. (Somova LI,
Shode FO. 2004).

 Antiplaquettaire :
In vivo, chez l’homme sain non-fumeur, les polyphénols de l’Olivier – en particulier les
secoiridoides (oleuropéine) aux propriétés antioxydants bien marquéesont prouvé leur action
anti-agrégante plaquettaire, et ce de façon dose-dépendante. Toutes ces propriétés confèrent
donc à l’Olivier une place prépondérante dans la prévention des maladies cardiovasculaires.
(Singh I, Mok M. 2008).

 Dans la colite chronique :


L'effet de l'administration d'oleuropéine chez les patients atteints de colite chronique a été testée
par Giner et ses collaborateurs dans le cadre d’une étude évaluant les effets d’un régime
alimentaire supplémenté en oleuropéine, équivalent à 500 mg / kg de poids corporel pendant
56 jours chez les souris atteintes de colite chronique induit par le sulfate de dextran sodique.
L'étude a montré une réduction de l'infiltration cellulaire et par conséquent du recrutement de
cellules inflammatoires (macrophages, neutrophiles et éosinophiles) à l'emplacement de la
lésion. De plus, dans le groupe du régime alimentaire supplémenté en oleuropéine, la libération
de cytokines inflammatoires a diminué tels que l'interleukine-6 (IL-6) et l'interleukine-1β (IL-
1β). L’IL-6 est une cytokine pro-inflammatoire jouant un rôle important dans le développement
de maladies intestinales inflammatoires avec des taux sériques élevés de l'inflammation aiguë
et chronique. Des niveaux élevés d'IL-1β sont également corrélés à l’activité de la maladie et
associés avec des lésions actives. L'étude suggère que l'administration d'oleuropéine est efficace
pour soulager les symptômes de colite chronique induite par le sulfate de sodium. (Giner E,
Recio MC. 2013).

 Dans les traumatismes :


Les cytokines pro-inflammatoires TNF-α et IL-1β sont synthétisées immédiatement après la
lésion de la moelle épinière aggravant l'état post-traumatique par l'augmentation de la
perméabilité vasculaire, le recrutement des cellules inflammatoires et l'induction d'iNOS et de
COX-2. Ainsi, l’étude suggère que l’oleuropéine module la réaction inflammatoire après une
lésion de la moelle épinière. (Khalatbary AR, Zarrinjoei GhR. 2012).

 Antiallergique :
Ces effets sont attribués à l’influence des polyphénols sur la production de l’histamine. En effet,
les flavonoïdes inhibent les enzymes, telles que l’AMP cyclique phosphodiesterase et ATPase
Ca2+- dépendante, responsables de la libération de l’histamine à partir des mastocytes et des
basophiles. (Di Carlo G., Mascolo N. 1999).

 Gastro-protectrice :
Une étude a été réalisée pour vérifier l'effet de l'extrait de feuille d'olivier sur le système de
défense gastrique contre les lésions gastriques induites expérimentalement par l'éthanol absolu
chez la souris. L’Olea europaea L. a été administré à raison de 40, 80 et 120 mg / kg, tandis que
le médicament de référence, la ranitidine, a été administré au contrôle positif à une dose de 50
mg / kg, par voie intragastrique. L'effet protecteur de l'Olea et de la ranitidine était similaire et,
en conclusion, l'Olea europaea L. possédait une activité gastro protectrice importante. Il a été
suggéré que l'activité pourrait être due aux antioxydants présents dans Olea europaea L.
L’extrait aqueux de feuilles d'olive séchées a été testé pour son effet antiulcéreux chez la souris.
Lors de l'administration intragastrique, il a été trouvé un agent antiulcéreux efficace contre les
ulcères gastriques induits par l'aspirine. (Hashmi et al ,2015).

(H. SELAIMIA et al, 2019. Page : 38-60)


Chapitre 2 : les plantes médicinales
2.1.Définition des plantes médicinales :
La plante médicinale est une plante dont au moins une de ses parties contient des principes
actifs bénéfiques pour l’homme mais aussi l’animal. Leurs propriétés thérapeutiques sont
exploitées dans le but de prévenir ou de guérir des maladies humaines ou animales.

2.2.Récolte et conservation des plantes médicinales :


2.2.1. Récolte :
La cueillette des plantes médicinales varie d’une plante à une autre notamment de la partie
prélevée, elle s’effectue toute l’année pour certaines mais à des moments bien précis pour
d’autres. Elle se fait principalement en pleine maturité car celles-ci ont une teneur élevée en
principes actifs, idéalement en temps frais et sec car les plantes mouillées sont difficiles à
conditionner, celles-ci seront par la suite conservées par diverses méthodes.

2.2.1.1.Cueillette des fleurs et des fruits :


Les fleurs et les feuilles sont récoltées entre le début du printemps et la fin de l’été. Les fleurs
sont cueillies lorsqu’elles commencent à éclore. Quant aux feuilles, la cueillette se fait à
l’apparition des boutons floraux et avant floraison.

2.2.1.2.Cueillette des fruits et des graines :


La cueillette des fruits et des graines se fait de la fin de l’été au début de l’automne dès qu’ils
sont murs mais encore fermes.

2.2.1.3.Cueillette des racines :


La récolte des racines des plantes vivaces et annuelles s’effectue au début du printemps ou au
début de l’automne, contrairement à la récolte des racines des plantes bisannuelles qui se fait
en automne.

2.2.1.4.Autres parties de la plante à usage médicinal :


La récolte des tiges se fait en automne.
La récolte des bourgeons se fait dès leur apparition au début du printemps.
L’écorce se récolte en hiver ou en automne, au printemps pour les résineux.

2.2.2. Conservation des plantes médicinales :


Après la cueillette des plantes et leurs différentes parties celles-ci vont êtres conservées, pour
se faire il existe plusieurs méthodes qui permettent de bien entretenir et perdurer les vertus de
ces récoltes.
2.2.2.1.Méthode de séchage :
C’est une méthode de conservation par excellence, il existe deux manières de procéder au
séchage:

 Séchage à l’air : il consiste à faire sécher les cueillettes à l’air en les disposant sur un
papier ou un tissu propre, l’exposition au soleil est à éviter.
 Séchage au four : c’est une méthode qui est recommandée pour le séchage des racines
et des parties ligneuses des plantes aromatiques.
Une fois séchées les plantes sont conservées dans des sacs en papier ou dans des bocaux
hermétiques à l’abri de la lumière et de l’humidité.
2.2.2.2.Déshumidification :
Processus efficace mais dispendieux, qui vise à aspirer l’humidité des plantes en utilisant un
déshumidificateur, les plantes sont disposées sur un plateau grillagé ou suspendues en
bouquets.
2.2.2.3.Congélation :
C’est une technique qui est beaucoup plus appropriée aux plantes aromatiques. Elle permet de
conserver la couleur et les parfums de ces plantes.

2.3.Les parties utilisées de la plante :


2.3.1. Racine :
La racine peut également se tubériser et constituer un organe de réserve.
2.3.2. Tige :
Il existe plusieurs types de tiges : les stolons, les rhizomes, les tubercules et les bulbes souvent
gorgés de réserves et de principes actifs.
2.3.3. Feuilles :
La feuille constitue le principal réservoir ou sont stockés différents métabolites primaires et
secondaires de la plante.
2.3.4. Fleurs :
Elle peut comporter des éléments annexes comme les nectaires.
2.3.5. Fruit :
La paroi du fruit dite péricarpe est souvent riche en sucre, en vitamines et même en substances
actives, il est généralement consommé cru.
2.3.6. Graine :
Chargée de nutriments et parfois de métabolites thérapeutiques actifs, la graine occupe une
place primordiale dans l’alimentation humaine mais aussi en phytothérapie.
2.3.7. L’écorce :
L’écorce est d’une large utilisation, elle sert à la production des canoës, tissus, épices, etc.
Elle est également exploitée pour ses vertus en pharmacie.
(Z. CHEBALLAH et al, 2021. Page : 49-53)
2.4.Formes galéniques des plantes médicinales (formes d’administration) :
2.4.1. L’infusion :
Elle consiste à verser de l’eau bouillante sur des plantes au moment précis où l’eau entre en
ébullition. Il faut alors couvrir le récipient et laisser infuser le temps nécessaire (de dix
minutes à une heure selon les plantes).
2.4.2. La décoction :
Il s’agit de faire bouillir l’eau dans laquelle on a mis les plantes. Le temps d’ébullition va de
10 minutes à une demi-heure selon la ou les plantes.
2.4.3. La macération :
Les plantes sont laissées à tremper dans un liquide : eau, alcool, huile, vin, vinaigre, etc…,
pendant une période d’au moins 15 jours. Les préparations obtenues sont un peu plus
compliquées mais se gardent plus longtemps.
2.4.4. Le suc :
Il suffit de réduire la plante en purée. Il est préférable de le faire avec des plantes fraiches
mais parfois quand la plante est très épaisse ou donne peu de jus, il est nécessaire de la cuire
dans un peu d’eau. Une fois la purée de pulpe obtenue, filtrer et boire le suc dilué dans un peu
d’eau ou l’utiliser en compresse.
2.4.5. Les compresses et cataplasmes :
Compresses et cataplasmes sont principalement utilisés dans le cas de problèmes de peau, les
entorses, les fractures et les douleurs musculaires ou articulaires. N’utilisez que les plantes
parfaitement saines.
2.4.6. La macération à froid :
Certaines plantes, comme la reine-des-prés, perdent leurs qualités avec le chauffage. On
réalise alors des macérations à froid.
2.4.7. Les vins médicaux :
Faites macérer 100 grammes de plantes séchées ou 200 grammes de plantes fraiches dans un
litre de vin (blanc ou rouge, mais bio de préférence) pendant deux semaines avant de filtrer en
exprimant le jus de plante. On peut conserver ces vins trois mois au frais.
2.4.8. Le sirop :
Infusion ou décoction additionnés de miel ou de sucre non raffiné permettent de faire des
sirops qui se conservent jusqu’à un an.
2.4.9. Les huiles essentielles :
Appliqués en friction sur la peau, certaines huiles de plantes peuvent soulager les
rhumatismes ou améliorer la circulation.
2.4.10. Teinture :
La teinture consiste à faire macérer une plante dans l’alcool et l’eau, ce qui permet d’extraire
plus de principes actifs de la plante.
2.4.11. Les macérât glycérinés :
Il s’agit de faire macérer durant 20 jours des bourgeons fraichement cueillis et broyés dans un
mélange d’alcool et de glycérine. Les bourgeons et autres tissus embryonnaires sont
concentrés en principes actifs et en principes de croissance.
(S. LACOSTE, 2021. Page : 12-17)

Chapitre 3 : la phytothérapie
3.1. Définition de l’ethnopharmacologie :
C’est une discipline qui s’intéresse aux médecines traditionnelles et aux remèdes constituants
les pharmacopées traditionnelles. Elle est définie comme une étude scientifique
interdisciplinaire de l’ensemble des matières d’origine végétale, animale ou minérale et des
savoirs ou des pratiques s’y rattachant, le plus souvent à des fins thérapeutiques, curatives,
préventives ou diagnostiques.
Une étude ethnopharmacologique va de l’aspect botanique d’une substance à la description des
éléments chimiques qu’elle contient, ainsi qu’à des notions pharmacologiques et/ou cliniques
d’une ou des parties utiles. (Z. CHEBALLAH et al, 2021. Page : 71)

3.2. Définition de la phytothérapie :


La phytothérapie du mot grec phyton (plante) et therapia (traitement). Elle se définit comme
une branche allopathique qui vise à prévenir et soigner certains troubles et/ou pathologies en
utilisant des plantes ou bien des parties de la plante mais aussi des remèdes confectionnés à
partir de plantes, celles-ci peuvent être utilisées soit par voie interne ou bien externe.
(Z. CHEBALLAH et al, 2021. Page : 53)
3.3. Types de phytothérapie :
 L’usage traditionnel de la plante : il repose sur une tradition ancestrale qui s’appuie sur
l’expérience pour découvrir les bienfaits des plantes. C’est une médecine traditionnelle,
non conventionnelle selon l’OMS, du fait de l’absence d’étude clinique.
 L’usage médical bien établie : il se fonde sur des études scientifiques et cliniques visant
à rechercher les principes actifs des plantes et leurs effets. Il permet la production de
médicaments à base de plantes, reconnus par l’OMS (l’Organisation Mondiale de la
Santé).
La phytothérapie traditionnelle utilise une partie ou la totalité de la plante sous plusieurs formes
alors que la phytothérapie médicale extrait les principes actifs des plantes pour en faire des
médicaments à base de plante. (C. MARLENE, 2017 ; Page : 126-128)

3.4. Différentes thérapies à base des plantes :


3.4.1. Herboristerie :
L'herboristerie est une biomédecine à base de plantes dont les concepts et résultats sont aussi
utilisés dans les cosmétiques ou les éléments nutritifs (suppléments et nutraceutiques), c’est t
l'étude des propriétés et des applications médicinales des plantes et de leurs extraits, avec leur
commercialisation. Au-delà de la phytothérapie, l'herboristerie comprend parfois des
champignons et des produits obtenus à partir d'abeilles, ainsi que des minéraux, des coquilles
et certaines parties d'animaux.
3.4.2. Homéopathie :
L’homéopathie du grec homo « semblable » et pathos « souffrance, maladie » est une méthode
thérapeutique qui se base sur le principe de la similitude et de la dynamisation, elle consiste à
administrer à un sujet malade, en infime quantité, une substance qui provoque chez le sujet sain
des symptômes semblables à la maladie. Notant que le contenu de cette substance n’est pas
pharmacologique mais produit à partir de teinture mère, en d’autres termes cette médecine
complémentaire vise à traiter le mal par le mal.
3.4.3. Aromathérapie :
L’aromathérapie consiste à exploiter les propriétés thérapeutiques intrinsèques des huiles
essentielles extraites de plantes aromatiques par diverses méthodes, l’aromathérapie permet de
retrouver un certains bien-être.

3.4.4. Florithérapie :
La florithérapie est une thérapie qui utilise les fleurs de Bach mais aussi les élixirs floraux
contemporains ou bien les essences florales. Elle vise principalement à procurer une bonne
gestion des émotions mais aussi à assurer la prévention ou le retour d’un meilleur état de santé.
Ces produits floraux ont le bénéfice de ne pas présenter d’effets secondaires et aucune contre-
indication.
3.4.5. Gemmothérapie :
Le mot gemmothérapie du latin « gemmae » signifie aussi bien pierre précieuse que bourgeon.
C’est une branche de la phytothérapie qui vise à soigner en utilisant les tissus embryonnaires
des végétaux. Les bourgeons sont fortement concentrés en vertus de la plante mature. Ces tissus
sont impérativement récoltés frais et employés sous forme de macéras glycérinés buvables.
3.4.6. Balnéo-phytothérapie :
La balnéo-phytothérapie consiste à faire infuser des plantes aromatiques ayant des bienfaits sur
la santé pour l’eau du bain. Les plantes médicinales utilisées sont des plantes dont les principes
actifs traversent la barrière cutanée et entrent en circulation sanguine. Plusieurs douleurs sont
soignées par la balnéo-phytothérapie comme les douleurs rhumatismales et musculaires.
Chapitre 4 : les principes actifs
4.1.Les métabolites secondaires :
Les métabolites secondaires ne participent pas directement aux processus vitaux de la cellule,
mais assurent néanmoins des fonctions écologiques importantes. Chez les plantes, les
métabolites secondaires sont importants à la survie et à la propagation de l'espèce. Il joue chez
celles-ci différents rôles, comme des phéromones ou des signaux chimiques permettant à la
plante de s'adapter à l'environnement, de moyens de défense contre les herbivores, les
pathogènes ou les compétiteurs. D'autres protègent la plante des radiations solaires ou encore
facilitent la dispersion du pollen et des graines.
Les métabolites secondaires sont des composés organiques :

 Molécules existant en très grand nombre, d’une variété structurale extraordinaire.


 Marquent l’identité d’une espèce, familles ou genres.
 Impliquées dans une écologie chimique inter-espèces.
 Applications pharmaceutiques.
Sont appelés aussi les principes actifs.

4.2. Types et origine des métabolites secondaires :


On peut identifier trois types de métabolites secondaires:
 Molécules phénoliques (Voie de l’acide shikimique et acétate/malonate).
 Alcaloïdes (Acides aminés).
 Terpénoïdes (l’IPP isopentenyl diphosphate, une molécule à 5 C).

4.2.1. Les alcaloïdes :


Les alcaloïdes sont des substances naturelles et organiques provenant essentiellement des
plantes et qui contiennent au moins un atome d'azote dans leur structure chimique, avec un
degré variable de caractère basique. Les alcaloïdes sont principalement extraits des plantes
fleurissantes…Ce sont des composés relativement stables qui sont stockés dans les plantes en
tant que produits de différentes voies biosynthétiques, la plupart du temps à partir des acides
aminés tels que la lysine, l’ornithine, la tyrosine et le tryptophane. Quelques structures sont
relativement simples, tandis que d'autres sont tout à fait complexes. Les alcaloïdes peuvent se
trouver dans toutes les parties de la plante, mais selon l'espèce de la plante, ils s’accumulent
uniquement dans les écorces, dans les racines, dans les feuilles ou dans les fruits. Dans la
pomme de terre, les tubercules comestibles ne contiennent pas d'alcaloïdes, tandis que les
parties vertes contiennent la solanine toxique (Solanum tuberosum)
(Cours phytochimie. Page : 11)
4.2.2. Les terpènes :
Les terpènes sont des hydrocarbones naturels, de structure soit cyclique soit à chaîne ouverte :
leur formule brute est (C5HX) n dont le x est variable en fonction du degré d’insaturation de la
molécule et n peut prendre des valeurs (1-8) sauf dans les polyterpènes qui peut atteindre plus
de 100 (le caoutchouc). La molécule de base est l’isoprène de formule C5H8. Le terme
Terpénoïdes désigne un ensemble de substances présentant le squelette des terpènes avec une
ou plusieurs fonctions chimiques (alcool, aldéhyde, cétone, acide, lactone, etc…).
(Cours phytochimie. Page : 18)

Figure 2 structure chimique de l'isoprène

4.2.3. Les polyphénols


Les polyphénols constituent un des groupes le plus nombreux et largement distribué des
substances dans le royaume des végétaux, avec plus de 8000 structures phénolique connues.
Ils résultent de deux voies synthétiques principales : la voie shikimate et acétate. Les
polyphénols possèdent plusieurs groupements phénoliques, avec ou sans d’autres fonctions
(OH, carboxyle, …). Les polyphénols peuvent être subdivisés en 03 classes principales : les
acides phénoliques, les flavonoïdes et les tanins. (Cours phytochimie. Page : 6)
Dans la cellule, les composés phénoliques sont essentiellement localisés sous forme soluble
dans les vacuoles. Ils peuvent également s’accumuler dans les parois végétales : c’est le cas
de la lignine (hétéropolymère d’alcools coniférylique, p-coumarylique et sinapylique) ou de
certains flavonoïdes. (F. AOUIDI, 2012. Page : 28)

a. Les acides phénoliques :


Les acides phénoliques se trouvent dans certains nombres de plantes agricoles et médicinales.
Comme exemple d’acides phénoliques, on cite : acide caffeique, acide protocatechique, acide
ferulique, acide sinapique et acide gallique. Ils ont considéré comme substances
phytochimiques avec des effets prebiotique, antioxydant, antibactérien, antifongique, anti-
inflammatoire et chélateurs.
b. Les tanins :
Ce sont des polyphénols polaires d’origine végétale, existent dans presque chaque partie de la
plante : écorce, bois, feuilles, fruits et racines, leurs poids moléculaires s’étendent de 500 à 3000
et ils peuvent avoir plusieurs activités biologiques dont l’activité antioxydante, anti-
inflammatoire, antifongique, antitumorale, antivirale et antidiarrhééique.
c. Les flavonoïdes :
Ils représentent le groupe majeur des composés phénoliques.
Les flavonoïdes représentent une classe de métabolites secondaires largement répandus dans le
règne végétal. Presque toujours hydrosolubles, ce sont des pigments quasiment universels des
végétaux et sont en partie responsables de la coloration des fleurs, des fruits et parfois des
feuilles. Les flavonoïdes sont susceptibles d’assurer la protection des tissus contre les effets
nocifs du rayonnement UV, ils jouent aussi un rôle dans la défense des plantes contre les micro-
organismes pathogènes, dans la fertilité des plantes et dans les interactions plante-microbe. Ces
pigments représentent des signaux visuels qui attirent des animaux pollinisateurs (les
anthocynes, les aurones et les chalcones). Les flavonoïdes sont largement abondants dans les
légumes, les feuilles (salade, chou, épinards, etc.), ainsi que dans les téguments externes des
fruits.
 Structure chimique :
Plus de 4000 flavonoïdes ont été identifiés, ils ont une origine biosynthétique commune et par
conséquent, possèdent tous un même squelette de base à quinze atomes de carbones, constitué
de deux unités aromatiques, deux cycles en C6 (A et B), reliés par une chaîne en C3. Le pont à
3 carbones entre les deux phényles forme généralement un troisième cycle pyrone. Le
réarrangement de ce squelette selon un motif 1, 2-diphénylpropanique permet d’engendrer des
isoflavonoïdes.

Figure 3 structure chimique de base des flavonoïdes

 Classification des flavonoïdes :


Les flavonoïdes peuvent être regroupés en une douzaine de classes selon le nombre, la position
et la nature des substituants (groupements hydroxyles, méthoxyles et autres) sur les deux
cycles aromatiques A et B et la chaîne en C3 intermédiaire. Dans les plantes, les flavonoïdes
peuvent être présents sous forme C- ou O-glycosylés. La partie du flavonoïde autre que le sucre
est appelée aglycone ou génines.
a) Flavones et Flavonols :
Elles représentent 80% des flavonoïdes, plus de 90% de cette classe ont le cycle A est
substitué par deux hydroxyles phénoliques en C-5 et en C-7.
b) Flavonones et Dihydroflavonols :
Les flavanones et les dihydroflavonols sont caractérisés par l’absence de la double liaison C2-
C3 et par la présence de centres d’asymétrie en C2. Les dihydroflavonols se distinguent des
flavanones par l’hydroxylation de la position C-3. Les flavanones naturelles, existent sous
forme libre ou sous formes glycosylées. Sous forme libre, les carbones en position 5 et 7 sur le
cycle A peuvent être hydroxylées ou méthoxylées.
c) Flavan-3-ols, Flavan-3,4-diols et Anthocyanidols :
Ces trois groupes sont toujours hydroxylés en position 3 et se caractérisent par l’absence du
groupe carbonyle en C-4.
d) Chalcones et aurones :
Les chalcones sont différents des autres types de flavonoïdes par l’ouverture du noyau
pyranique central, les deux cycles A et B sont reliés par une chaîne tricarbonée cétonique α, β-
insaturée Les positions 2’, 4’ et 6’ du cycle A peuvent être hydroxylées ou méthoxylées. Des
dérivés glycosylés existent mais essentiellement O-glycosylés. Les aurones sont caractérisées
par une structure de 2-benzylidène coumaranone.

Tableau 5 classification et structure des flavonoïdes

Classe Structure générale Flavonoïde Substituant

Flavanol Catéchine 3, 5, 7, 3’, 4’-OH 3, 5,


Epicatéchine 7, 3’,4’-OH

Flavone Chrysine 5,7-OH


Apigenine 5, 7, 4’-OH
Rutine 5, 7, 3’, 4’-OH, 3-
rutinose
Luteoline 5, 7, 3’, 4’-OH

Flavonole Kaempferole 3, 5, 7, 4’-OH

Quercétine 3, 5, 7, 3’, 4’-OH

Myricetine 3, 5, 7, 3’, 4’, 5’-OH


3, 5, 7, 3’-OH, 4-OMe
Tamarixetine
Flavonone Naringene 5,4’OH,7rhamnoglucose
(dihydroflavone)
Naringenine 5, 7, 4’-OH

Taxifoline 3, 5, 7, 3’, 4’-OH

Isoflavone Genistine 5, 4’-OH, 7-glucose


Genisteine 5, 7, 4’-OH
Daidzine 4’-OH, 7-glucose
Daidzeine 7, 4’-OH

Anthocyanidines Apigenidine 5, 7, 4’-OH

Cyanidine 3, 5, 7, 4’-OH, 3, 5-
OMe

(Cours phytochimie. Page : 6-9)

 Biosynthèse des flavonoïdes :


Les flavonoïdes sont synthétisés au niveau du chloroplaste et participent à la phase lumineuse
de la photosynthèse comme transporteurs d’électrons. Certains quittent le chloroplaste et
s’accumulent dans les vacuoles.
Les composés de départ de la biosynthèse des flavonoïdes sont le malonyl CoA et les dérivés
CoA de l’acide cinnamique, le cinnamoyl CoA. Ces composés sont formés suite à deux voies
complémentaires, voie acétate malonate et voie shikimate. La voie shikimate conduit à la
synthèse de l’acide cinnamique et donc au cycle B et à la chaîne en C3 qui formera le cycle
oxygéné C de la structure de base des flavonoïdes. Les précurseurs de cette voie sont
l’érythrose 4-phosphate de la voie des pentoses et le PEP résultant de la glycolyse. La voie
acétate malonate constitue la voie de synthèse du noyau A. Ce système aromatique est formé
par condensation répétée d’unités d’acétate. Ces deux voies sont alors condensées pour
engendrer un précurseur commun la 4, 2’,4’,6’ tétrahydroxychalcone avec la catalyse de la
chalcone synthase. Ce pigment jaune est métabolisé en différentes classes des flavonoïdes
sous l’action d’enzymes spécifiques.
Des réactions post-biosynthétiques sont enfin effectuées pour donner la structure finale aux
flavonoïdes telles que la glycosylation, l’acylation…formes natives sur lesquelles se trouvent
in vivo. Il existe cependant des flavonoïdes non glycosylés comme la Quercétine.
Figure 4 biosynthèse des flavonoïdes

(M. KEBIECHE et al, 2009. Page : 23-25)

4.2.3.1.Activités biologiques des composés phénoliques :


Ces substances possèdent des activités biologiques qui les rendent bénéfiques à la santé
humaine. Beaucoup d’études indiquent que les polyphénols pourraient diminuer le risque de
survenue d’un certain nombre de pathologies, en particulier celles liées au vieillissement et aux
lésions oxydatives (cancers, maladies cardiovasculaires ou neurodégénératives).
Chaque classe chimique de polyphénols semble être utilisée pour ses vertus spécifiques. Les
composés phénoliques sont principalement reconnus pour :

 Leur activité antimicrobienne et antioxydante, cette dernière est d'un intérêt général
avec les récentes découvertes sur la prévention des cancers.
 Certaines d’entre eux tel que les coumarines possèdent des propriétés anti-
inflammatoire.
 D'autres, tel que les lignanes, possèdent des propriétés cytostatiques.
 Les flavonoïdes, une vaste famille de composés phénoliques, protègent les tissus
végétaux contre les rayons UV. La principale activité leur étant attribuée est une
propriété « Vitaminique P » : ils diminuent la perméabilité des capillaires sanguins et
les rendent plus résistants.
 Certains possèdent également des propriétés anti-inflammatoires, antiallergiques,
hépato protecteurs, antispasmodiques, hypocholestérolémiants, diurétiques,
antibactériens, antiviraux et parfois cytostatiques. Ils agissent aussi parfois comme
piégeurs de radicaux libres et comme inhibiteurs enzymatiques.
 Les composés des autres familles de ce groupe (anthocyanosides, tannins et
polyacétates) présentent fréquemment des propriétés thérapeutiques similaires à celles
des flavonoïdes et des composés phénoliques en général.
(F. AOUIDI, 2012. Page : 12-13)

a. L’activité anti-inflammatoire :
1. Définition :
Substance ayant le pouvoir d’empêcher ou ralentir la réaction inflammatoire.
L’inflammation est un processus général de défense et d’adaptation de l’organisme à toute
agression tissulaire. Le but est de neutraliser, de combattre ou d’éliminer l’agent pathogène
(endogène ou exogène) et de préparer la réparation des tissus.
La réaction inflammatoire est provoquée par des agents endogènes ou des agents d’origine
exogènes comme la chaleur, le froid, les radiations, les toxines.
Il existe deux types d’inflammation : aigue et chronique.
L’inflammation aigue est caractérisée par quatre phénomènes typiques qui sont l’œdème la
douleur, la chaleur et la rougeur. (R. BENSDIRA et al, 2020. Page : 17-18)
2. L’activité anti-inflammatoire :
Il existe plusieurs mécanismes anti-inflammatoires des polyphénols in vivo. L'un des
mécanismes anti-inflammatoires importants est l'inhibition des enzymes générant des
eicosanoïdes, notamment la phospholipase A2 et la cyclooxygénase. Certaines expériences ont
suggéré que les polyphénols inhibent la libération du NO (oxyde nitrique) en supprimant
l'expression et l'activité de l’enzyme NOS (oxyde nitrique synthase). Les cytokines, les
principaux médiateurs des communications locales et intercellulaires dans les processus
immunitaires et inflammatoires, ont été modulées par les polyphénols. Ils déclenchent
également un mécanisme qui bloque la surproduction du facteur TNF-α, exerçant ainsi un effet
anti-inflammatoire.
Figure 5 mécanisme d'action des anti-inflammatoires non stéroïdiens

b. Activité antimicrobien :
Substance ayant la capacité d’inhiber la multiplication ou détruire les microorganismes.
Les polyphénols sont doués d'activités antimicrobiennes importantes et diverses, probablement
due à leurs diversités structurales. Les sites et le nombre des groupes hydroxyles sur les groupes
phénoliques sont supposés être reliés à leur relative toxicité envers les microorganismes, avec
l’évidence que le taux d’hydroxylation est directement proportionnel à la toxicité.
Les flavane-3-ols, les Flavonols et les tannins ont reçu plus d’attention due à leur large spectre
et forte activité antimicrobienne par rapport aux autres polyphénols, à leur capacité de
supprimer un nombre de facteurs de virulence microbienne telle que l’inhibition de la formation
de biofilms, la réduction de l’adhésion aux ligands de l’hôte et la neutralisation des toxines
bactériennes ainsi qu’à leur capacité d’établir une synergie avec certains antibiotiques.

 La Quercétine et la naringenine sont rapportés être des inhibiteurs de Bacillus subtilis,


Candida albicans, Escherichia coli, Staphylococcus nervous, Staphylococcus epidermis
et Saccharomyces cerevisiae.
 En outre, la morine-3-O-lyxoside, morine-3-O-arabinoside et la quercétine-3-O-
arabinoside possèdent une action bactériostatique sur les bactéries pathogènes
contaminant les denrées alimentaires y compris Bacillus stearothermophilus,
Brochothrix thermosphacta, Escherichia coli, Listeria monocytogenes, Pseudomonas
fluorescens, Salmonella enteric, Staphyloccus aureus et Vibrio cholera.

 Les Flavonones ayant un groupement de sucre ont aussi montré une activité
antimicrobienne.
Les mécanismes responsables de la toxicité des polyphénols envers les microorganismes
incluent l’inhibition enzymatique par les composés oxydés, probablement via la réaction avec
les groupes sulfhydryle ou par les interactions non spécifiques avec les protéines.
L’hydrophobicité des polyphénols tels que les Flavonoles est aussi un critère de toxicité qui
leur permet de s’intercaler dans les phospholipides membranaires et exercer leurs effets
antibactériens à l’intérieur de la cellule
La déstabilisation de la membrane cytoplasmique et la rendre perméable, l’inhibition des
enzymes bactériennes extracellulaires, l’action directe sur le métabolisme bactérien et la
privation des substrats requis pour la croissance bactérienne, spécialement les
micronutriments minéraux essentiels comme le fer et le zinc (via la propriété de chélation des
métaux) sont des mécanismes adaptés par les proanthocyanidines dans l’inhibition des
bactéries. (S. BENBRINIS, 2012. Page : 32-34)

c. Activité antalgique (analgésique) :


Substance qui abolit la sensibilité de la douleur.
1. Définition de la douleur :
La nociception est le processus neural impliquant la transduction et la transmission d'un
stimulus nocif au cerveau via une voie douloureuse. La douleur résulte d'une interaction
complexe entre les systèmes de signalisation, la modulation à partir des centres supérieurs et la
perception unique de l'individu.
2. Classification et types de douleur :
Les douleurs sont généralement classées dans quatre groupes :
 Nociceptive : douleur aigue transitoire résultant de lésions tissulaires et de l’activation
des nocicepteurs (par exemple: fracture ou entorse).
 Inflammatoire : elle résulte d’une hypersensibilité secondaire à une lésion tissulaire ou
à une inflammation. Elle peut être aigue ou chronique.
 Neuropathique : associée à une lésion ou une atteinte du système nerveux somato-
sensoriel.
 Dysfonctionnelle : douleur chronique dont l’origine n’est a priori ni une inflammation,
ni une lésion nerveuse évidente.
(S. ATHAMENA, 2020. Page : 47)
3. L’activité antalgique :
Cette activité est associée au rôle secondaire des polyphénols anti-inflammatoires non
stéroïdiens. L’inflammation est généralement associée à la douleur et par conséquent les
substances anti-inflammatoires sont dotés d’une activité antalgique. Ils agissent en inhibant les
enzymes de la voie de la cyclooxygénase (COX), responsable de la synthèse des médiateurs
inflammatoires (les prostaglandines et les leucotriènes).
Il est rapporté que les flavonoïdes (tels que Quercétine, Kaempferole, isorhamnétine rutine,
Luteoline, hespéridine et les biflavonoïdes), les terpènes, les coumarines, les tanins et les
stéroïdes sont responsables d’effet anti-nociceptif et / ou anti-inflammatoire significatif.
Il existe plusieurs rapports sur le rôle des flavonoïdes et des tanins isolés des plantes
médicinales en tant qu'agents analgésiques et anti-inflammatoires.
La rutine et l'acide caféique ont un effet inhibiteur vis-à-vis la COX et la 5-lipoxygénase.
2. Matériels et méthodes :

A. Dosage des polyphénols totaux :


1. Matériels :
Matériel végétal Matériel de laboratoire Réactifs

Feuilles d’olivier sèches sous  Pesée  Folin Ciocalteu


forme de poudre  Mortier et pilon  Carbonate de
 Eau bouillant sodium (Na2CO3)
 Microfiltre
 Tubes
 Béchers
 Micropipettes
 Ambules
 Spectrophotomètre

Figure 6 poudre des feuilles Figure 7 spectrophotomètre Figure 8 centrifugeuse


d'olivier sèches

2. Méthode :
2.1.Préparation de l’infusé :
 Préparez une macération de 100 mg de MVS dans 5 ml d’eau distillée bouillante et
laissez infuser de 5 à 10 minutes.
 Dans un tube, récupérez l’infusé après filtration.

2.2. Dosage des polyphénols :


Le dosage des polyphénols est réalisé par la méthode de Folin-Ciocalteu. Le réactif Folin-
Ciocalteu est un mélange constitué d’acide phosphotungstique (H3PW12O40) et d’acide
phosphomolybdique (H3PMo12O40) qui est réduit lors de l’oxydation des phénols, et qui
produit un mélange bleu d’oxydes de tungstène (W8O23) et de molybdène (Mo8WO3). La
coloration bleue possède une absorption maximale à une longueur d’onde de 765nm.
 Dans un tube à essai, mélangez 200 µl de l’extrait avec 1 ml de réactif de Folin-
Ciocalteu dilué 10 fois dans l’eau distillée.
 Après 5 minutes, ajoutez 800 µl de carbonate de sodium (Na2CO3) à 7,5%.
 Incubez le mélange réactionnel à température ambiante pendant 30 minutes.
 A l’aide d’un spectrophotomètre, mesurez l’absorbance à 765 nm pour déterminer la
concentration des polyphénols.
 Tracer la courbe étalon standard de l’acide gallique (référence des concentrations des
composés phénoliques).
On utilise l’acide gallique car il est facilement soluble dans les solvants : l’eau, le méthanol,
l’éthanol et l’acétate d’éthyle.

Figure 10 l'infusé des feuilles


d'olivier

Figure 11 dosage au spectrophotomètre des polyphénols

Figure 9 préparation de l'infusé


B. Evaluation quantitative de l’activité antibactérienne :
1. Matériels :
Matériel de Matériel Les extraits Matériel végétal
laboratoire microbiologique

 Pesée  La bactérie :  Infusé des Poudre de


 Boites de Escherichia feuilles feuilles
pétrie coli d’olivier d’olivier sèches
 Tubes  La bactérie :  Extrait
 Micro filtre Pseudomonas butanolique
 Béchers sp des feuilles
 Seringues d’olivier
 Disques
d’antibiotiques
 Ecouvillon
 Pince
 Milieu de
culture MH
(Mueller et
Hinton)

1.1. Description et classification des bactéries utilisées :


1.1.1. Escherichia coli :
Famille : Enterobacteriaceae
Genre : Escherichia
Espèce : E. coli
Escherichia coli est un bacille à gram négatif aérobie-anaérobie facultatif appartenant à la
famille des entérobactéries (Enterobacteriaceae) qui colonise le tube digestif de l’homme et
des animaux. L’espèce E. coli présente une grande diversité sur le plan génétique comme sur le
plan du pouvoir pathogène. Alors que la plupart des E. coli sont des commensaux du tube
digestif qui nous protègent de l’implantation de bactéries pathogènes (flore de barrière),
certaines souches dites « pathogènes » sont capables de provoquer chez l’hôte des infections
que l’on classe en deux catégories : infections intestinales (diarrhées) et infections extra-
intestinales (infections urinaires, bactériémies, méningites néonatales).
(Sfm.microbiologie.org, 2019. Page : 2)
1.1.2. Pseudomonas aeruginosa :
Embranchement : g-Proteobacteria
Classe : Gammaproteobacteria
Ordre : Pseudomonadales
Famille : Pseudomonadaceae
Genre : Pseudomonas
Espèce : P. aeruginosa
(Sfm.microbiologie.org, 2019. Page : 2)
C’est un bacille à Gram négatif, ubiquitaire et saprophyte, qui se développe dans un milieu
humide sous forme de microcolonies entourées d’exopolysaccharides. Cette bactérie est
pathogène et opportuniste, elle se caractérise par sa virulence, ses multiples mécanismes de
résistance, et son adaptabilité à l’hôte et l’environnement.
(LENDOULSI, 2015. Page : 30)

2. Méthode :
2.1. Préparation de l’infusé et de l’extrait butanolique :
 Dans un bécher, préparer l’infusé des feuilles d’olive sèches à partir 100mg de feuilles
dans 5 ml d’eau bouillant.
 L’extrait butanolique est obtenu après l’ajout de n-butanolique à la phase acide
(hypophase) obtenu après hydrolyse acide des feuilles d’olivier par l’HCL (acide
chlorhydrique), après on élimine l’hypophase et on récupère la phase butanolique qui
contient les C-glycosides et les anthocyanes

2.2. Préparation de l’inoculum :


Préparez les suspensions (Escherichia coli et Pseudomonas sp à raison de 3 à 5 colonies isolées
dans l’eau physiologique 0,9 % stérile.

2.3. Préparation de milieu de culture convenable (MH : Mueller et Hinton) :


Le milieu de culture Mueller et Hinton est un milieu standardisé recommandé pour l’étude de
la sensibilité aux antibiotiques des bactéries peu exigeantes.
 Composition du milieu Mueller et Hinton :

Composition gélose Mueller et Hinton


 Hydrolysat acide de caséine
(peptone)
 Extrait de viande
 Amidon
 Calcium
 Magnésium
 Agar
 Ph= 7,2 +/- 0,2
 Eau distillée
 Dans des boites de pétri stériles, coulés le milieu gélosé et laisser solidifier.

Figure 12 boite de pétri contenant le milieu de culture coulé

2.4. Ensemencement et dépôt des disques :


 Préparation des disques :
 Préparez pour chaque bactérie deux disques d’antibiotiques : l’un contient
l’infusé et l’autre l’extrait butanolique.
 Dans une boite de pétri, mettez un disque, puis à l’aide d’une seringue,
ajouter l’infuse/extrait butanolique jusqu’à saturation puis laissez sécher.
 Ensemencement et dépôt des disques :
 Sous la haute lamellaire et après avoir désinfecter le milieu et le matériel de
travail, à l’aide d’un écouvillon faire un ensemencement sur les boites de pétri
pour chaque inoculum (E. coli et P. sp).
 Déposer délicatement sur la surface de la gélose inoculée à l’aide d’une pince
stérile.
 Incuber pendant 24h dans une étuve à 37°C.
 Procéder après 24h à la lecture des disques.

Figure 13 imbibition des disques par les extraits des feuilles d’olivier
Figure 14 ensemencement des bactéries

Figure 15 dépôt des disques d'antibiotiques

2.5. Lecture des disques :


 Faites une lecture des boites de pétri par la mesure du diamètre d’inhibition observé
autour du disque (l’inhibition autour du disque est marqué par l’absence de colonies
bactériennes dans la gélose inoculée).
 Les résultats de cette activité sont exprimés par la mesure du diamètre de la zone
d’inhibition selon l’échelle de performance de Chifundera (1990) :

Résistante  0 à 9 mm
Peu sensible  10 à 15 mm
Sensible  16 à 22 mm
Très sensible  plus de 22 mm
Figure 15 inhibition de la croissance bactérienne de Pseudomonas aeruginosa par l'infusé d'olivier (droite) et
l'extrait butanolique (gauche)

Figure 16 inhibition de la croissance bactérienne de Escherichia coli par l'infusé d'olivier (gauche) et
l'extrait butanolique (droite)
C. Evaluation de l’activité antalgique des feuilles d’olivier :
1. Matériel :
Matériel de laboratoire Matériel végétal Matériel animale

 Pesée Infusé de poudre des Deux rats


 Béchers feuilles d’olivier
 Microfiltre
 Tubes
 Seringue
 Aiguille pour
gavage

 Notre étude a porté sur deux rats de laboratoire de l’espèce Mus musculus.

Figure 17 rats de laboratoire : Mus musculus

Figure 18 aiguille à gavage Figure 19 pesée de poudre de feuilles d'olivier


2. Méthode :
Pour le but de l’évaluation de l’effet analgésique périphérique de l’infusé des feuilles d’olivier
sur deux rats, on applique un modèle expérimental in vivo induisant une douleur à l’aide d’un
stimuli chimique (Test de Writhing).
 Principe de Test de Writing :
La méthode utilisée ici est semblable à celle décrite par Koster et al. [1951], et modifiée par
Collier et al., [1968].
Le principe de ce test est le suivant : l’injection intra-péritonéale de l’acide acétique à 1% chez
la souris provoque un syndrome douloureux qui se traduit par des contorsions caractéristiques
de type de mouvement d’étirement des pattes postérieurs et du muscle dorso-ventral.
(KOUAKOU, 2010. Page : 8)
Cette méthode est réalisée en trois durées différents :

 En T0s : administrer au souris 0,5 ml de l’infusé par voie orale (gavage) :


 Maintenir le rat de façon à ce que la tête ne puisse bouger pendant la procédure
 Insérer l’aiguille à côté des incisives avec un angle de 45° en longeant
délicatement le palais. Descendre lentement sans forcer.
 Administrer le volume et retirer doucement l’aiguille.
 En T30min : après 30 min d’administration de l’infusé, injecter l’acide acétique sur la
souris par voie intra-péritonéale :
 Soulevez la peau du côté dorsale de rat et tenir son queue entre l’auriculaire et
l’éminence hypothénar de la main pour empêcher son mouvement.
 Dans un angle de 45° insérez une aiguille biseau vers le haut dans le cadran
inférieur gauche de l’abdomen.
 Injectez le volume puis retirer doucement l’aiguille.
 En T35min : faire une observation directe et comptez le nombre des crampes
(mouvement de torsion de l’abdomen avec étirement des pattes postérieurs) pendant
15min pour chaque souris.
 Calculer le pourcentage de protection (réduction des crampes) pour évaluer l’effet
analgésique des feuilles d’olivier par l’équation suivante :

𝑝𝑜𝑢𝑟𝑐𝑒𝑛𝑡𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑡𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 (%)


= (𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑟𝑎𝑚𝑝𝑒𝑠 𝑑𝑢 𝑙𝑜𝑡 𝑇 − 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑟𝑎𝑚𝑝𝑒𝑠 𝑑𝑢 𝑙𝑜𝑡 𝐸)
/𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑟𝑎𝑚𝑝𝑒𝑠 𝑑𝑢 𝑙𝑜𝑡 𝐸 × 100

Avec : pour les deux cas ils ont subis l’injection par l’acide acétique à 1%
T = témoins : les rats qui n’ont pas administré l’infusé des feuilles d’olive est égale à : 81 crampes
E = les rats qui ont administré l’infusé des feuilles d’olivier est égale à : 11 crampes
Figure 20 gavage de souris par l'infusé des feuilles d'olivier

Figure 21 infusé des feuilles d'olivier Figure 2 injection intrapéritonéale de l'acide acétique
3. Résultats et interprétation :
3.1. Dosage des polyphénols :
On calcul la quantité des polyphénols totaux à partir de l’équation de la régression linéaire de
cette courbe, la teneur en polyphénols est exprimée en mg d’équivalent de l’acide gallique par
gramme d’extrait (mg EAG/g d’extrait)

Figure 3 courbe étalon d'une solution mère de l'acide gallique

L’équation : 𝑌 = 0,0048 𝑥 + 0,188 avec : Y = DO et X= C (concentration)


𝐷𝑂−0,188
Donc : DO = 0,0048 [C] + 0,188 alors la concentration égale à : 𝐶 =
0,0048

 D’après la lecture en spectrophotomètre, la DO des polyphénols est égale à : 1


1−0,188 𝑚𝑔
On calcul la concentration : = 169 𝐸 𝐴𝐺 𝑒𝑥𝑡𝑟𝑎𝑖𝑡
0,0048 𝑚𝑙
 Cette concentration est dans le volume d’extraction 5ml, on ramène la concentration à
1ml, elle sera donc :
169 mg 5 ml
X mg 1 ml
𝒎𝒈
𝑋 (𝑚𝑔 ) = 169 × 1 ÷ 5 = 𝟑𝟑, 𝟖 𝑬𝑨𝑮 𝒅′𝒆𝒙𝒕𝒓𝒂𝒊𝒕
𝒎𝒍
 La quantité 33,8 mg est dans 100 mg de matière végétal sèche, on cherche donc la
quantité en 1g de matière végétal sèche :
33,8 mg 100 mg
X 1 g de MVS

𝑋𝑚𝑔⁄𝑔 𝑑𝑒 𝑀𝑉𝑆 = 33,8 × 1⁄100 = 𝟑𝟑𝟖 𝒎𝒈𝑬𝑨𝑮⁄𝒈 𝑴𝑽𝑺


D’après le résultat qu’on a obtenu, on remarque que les feuilles d’olivier sont riches en
polyphénols (338 mg EAG/ g de MVS). Ces résultats ont été démontrée par plusieurs études
sur les feuilles d’olivier et leurs extraits qui ont mis en évidence la forte présence des
composés phénoliques et bien particulièrement les flavonoïdes. Les feuilles d’olivier sont très
connues par leurs richesses en biomolécules naturelles et certainement les polyphénols
synthétisés à large structure chimique et à rôle divers.

3.2. Evaluation quantitative de l’activité antibactérienne :


3.2.1. Présentation des résultats :
Le tableau si dessous montre les résultats de la mesure du diamètre d’inhibition pour les deux
extraits des feuilles d’olive sur deux souches bactériennes (Escherichia coli et Pseudomonas
aeruginosa).
Diamètre de la zone Pour l’infusé des feuilles Pour l’extrait butanolique
d’inhibition d’olive des feuilles d’olive
Les souches bactériennes

Escherichia coli 25mm 11mm

Pseudomonas aeruginosa 23mm 12mm

Tableau 5 résultats de mesure de diamètre de la zone d'inhibition

3.2.2. Interprétation des résultats :


L’activité antibactérienne des feuilles l’olivier a été évalué par l’intégration de deux disques
imbibés par deux extraits : le premier est l’infusé des feuilles d’olive et l’autre est un extrait
butanolique des feuilles, sur deux cultures bactériennes : Escherichia coli et Pseudomonas
aeruginosa à gram négative pour les deux souches après incubation dans le milieu Muller et
Hinton. L’activité antibactérienne est évaluée selon l’échelle de performance de Chifundera
après mesure de diamètre d’inhibition de la croissance bactérienne dans le milieu de culture.
Cette méthode permet de savoir l’effet de plusieurs composés contre un seul type de bactérie.
Les résultats de l’expérience montrent que l’infusé des feuilles présente une très forte activité
antibactérienne contre les deux bactéries (E. coli et P. aeruginosa) avec un diamètre d’inhibition
qui atteint respectivement 25mm et 23mm, donc l’infusé est très actif contre ces bactéries qui
sont à leurs tour très sensibles envers les molécules présente dans cet infusé. Par rapport au
l’extrait butanolique, on remarque que ce dernier est moins actifs contre les deux bactéries : E.
coli et P. aeruginosa avec une inhibition qui atteint un diamètre de 11mm et 12mm
respectivement, donc les bactéries sont peu sensibles envers l’extrait butanolique des feuilles
d’olivier. En effet, cette activité des feuilles est due principalement à leurs compositions
phénoliques (Lee and Lee. 2010). Cependant, ces résultats peuvent être expliqués par différents
manières :
Les résultats peuvent varier selon la méthode d’extraction, la nature de l’extrait, la composition
et la nature des composés dissoutes dans l’extrait. L’étude de la composition de l’extrait
butanolique dans le TP de chimiotaxonomie a montré qu’il renferme que les c-glycosides mais
en forte quantité (principalement l’Apigenine-7-glucoside et la Luteoline-7-glucoside) qui sont
connues d’avoir un effet antibactérien et aussi les anthocyanes qui ne sont pas doués d’une
activité antibactérienne ce qui explique la présence d’une activité d’inhibition de la croissance
bactérienne mais faiblement actif. Contrairement, l’infusé des feuilles peut renfermer une large
diversité des molécules phénoliques dotés d’une activité antibactérienne et notamment celles
qui sont soluble dans l’eau tel que les acides phénoliques présentent dans les feuilles d’olivier
et principalement l’acide caféique (antibactérien), l’acide p coumarique (antiseptique), ainsi les
flavonoides glycosylés et non glycosylés tel que l’Apigenine, la Luteoline, et leurs glycosides
qui agissent ainsi contre les bactéries. Ainsi, les tanins présentent dans les feuilles d’olivier
peuvent exercés une inhibition des bactéries qui sont présents dans le milieu de culture.
Cependant, la grande activité biologique des feuilles d’olivier et en citant l’activité
antibactérienne est porté en grande partie par un composé propre à l’olivier nommé
l’oleuropéine qui appartient au phénols terpéniques oxygénés (secoiridoides). Un grand
nombre d’auteurs ont rapporté que l’oleuropéine est parmi les composés phénoliques des
feuilles d’olivier le plus puissant pour ses propriétés antimicrobiennes, il est probable donc que
ces résultats sont dû à la présence de l’oleuropéine dans l’infusé. Il y’a aussi une probabilité de
présence d’autres molécules que les polyphénols selon la nature de la molécule et son affinité
à l’eau ayant une activité bactéricide.
La faible activité de l’extrait butanolique dans l’inhibition de la croissance bactérienne par
rapport à l’infusé peut être expliqué par la présence de synergie entre certains composés
produits par la plante qui lorsqu’ils sont séparés deviennent inactifs individuellement. Ceci est
interprété par le fait que la plante synthétise une énorme variété de petite molécules
antibactériens à large structure chimique tell que les Terpénoïdes, les glycostéroides, les
flavonoïdes et les polyphénols. Cependant ces petites molécules ont une faible activité
antibiotique par rapport aux antibiotiques communes des produits par les bactéries.
Lee et Lee (2010) ont montrés aussi qu’un mélange de composés phénoliques des feuilles
d’olivier possède une activité antimicrobienne plus importante que celles des composés
phénoliques testés individuellement. Dans leur étude récente, ils ont testé individuellement et
sous forme combinée l’effet antioxydant et antimicrobien de deux composés phénoliques
propres aux feuilles d’olivier (Oleuropéine et acide caféique). Les résultats ont montré que ces
deux composés phénoliques avaient exercé une activité antimicrobienne. Cependant, l’effet
antimicrobien observé est beaucoup plus important lorsque les deux composés étaient appliqués
sous forme combinée.
Benavente-Garcia et ses collaborateurs, quand a eu aussi, ils ont supposé que les extraits de
feuilles d’olivier peuvent exercer une action synergique grâce à la présence de l’oleuropéine et
autres composés phénoliques.
Ce sont les polyphénols qui sont doués d’une activité antimicrobienne importante et avec une
diversité de mécanisme d’action, car selon Boulekbache et al, 2013, les plantes synthétisent
ces molécules en réponse à une infection bactérienne. Les sites et le nombre de groupes
hydroxyles sur les groupes phénoliques sont supposés être reliés à leur relative toxicité envers
les microorganismes, avec l’évidence que le taux d’hydroxylation est directement proportionnel
à la toxicité. Il a été aussi rapporté que plus les composés phénoliques sont oxydés et plus ils
sont inhibiteurs des microorganismes. (S. BENBRINIS, 2012)
Les mécanismes responsables de la toxicité des polyphénols envers les microorganismes sont
divers. Ces molécules peuvent agir en surface, en dénaturant les protéines et la destruction des
peptidoglycanes qui altère l’intégrité membranaire causant une fuite des constituants cellulaire
des bactéries (protéines, potassium…). Ainsi, les polyphénols hydrophobes, ont la capacité de
s’intercaler entre les phospholipides membranaires, qui après la déstabilisation de
l’imperméabilité et la destruction de l’intégrité de la membrane, favorise la pénétration des
agents phénoliques antibactériens et leurs permet d’exercer soit un effet bactéricide soit
bactériostatique (l’arrêt de la croissance bactérienne). L’inhibition enzymatique par les
composés oxydés est aussi l’un des mécanisme d’action des polyphénols envers les bactéries,
probablement via la réaction avec les groupes sulfhydryle ou par les interactions non
spécifiques avec les protéines. Ils peuvent avoir une action directe sur le métabolisme bactérien
par la privation des substrats requis pour la croissance bactérienne, spécialement les
micronutriments minéraux essentiels comme le fer et le zinc (via la propriété de chélation des
métaux). La Quercétine et la Myricetine présentent dans les feuilles d’olivier sont connues
d’avoir une de suppression des facteurs de virulence microbiennes tell que l’inhibition de la
formation des biofilms, la diminution de l’adhésion aux ligands de l’hôte, la neutralisation des
toxines bactériennes ainsi que leur capacité d’établir une synergie avec certains antibiotiques.
Le mécanisme des effets antibactérien des polyphénols est très divers et complexe.

3.3. Evaluation de l’activité antalgique :


3.3.1. Calcul de pourcentage de protection :
Le pourcentage de protection (réduction des crampes et suppression de la douleur) pour
évaluer l’effet analgésique des feuilles d’olivier est évalué par l’équation suivante :

𝑝𝑜𝑢𝑟𝑐𝑒𝑛𝑡𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑡𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 (%)


= (𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑟𝑎𝑚𝑝𝑒𝑠 𝑑𝑢 𝑙𝑜𝑡 𝑇 − 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑟𝑎𝑚𝑝𝑒𝑠 𝑑𝑢 𝑙𝑜𝑡 𝐸)
/𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑐𝑟𝑎𝑚𝑝𝑒𝑠 𝑑𝑢 𝑙𝑜𝑡 𝐸 × 100
Avec : pour les deux cas ils ont subis l’injection par l’acide acétique à 1%
T = témoins : les rats qui n’ont pas administré l’infusé des feuilles d’olive est égale à : 81 crampes
E = les rats qui ont administré l’infusé des feuilles d’olivier est égale à : 11 crampes
Calcul :
𝑝𝑜𝑢𝑟𝑐𝑒𝑛𝑡𝑎𝑔𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑡𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 (%) = (81 − 11)/81 × 100

Le pourcentage de protection est : 86,4%

3.3.2. Interprétation des résultats :


Cette étude consiste à induire une douleur nociceptive provoqué par l’injection de l’acide
acétique à 1% par voie intra péritonéale sur deux rats. Cette douleur manifeste par un
mouvement de contorsion abdominale (étirement des pattes postérieurs et musculature
dorso-abdominale). L’effet analgésique de l’infusé des feuilles d’olivier est mesuré après
5 min d’administration de l’acide acétique (dans le lot des rats ayant administré l’infusé
d’olive pendant 30min et le lot des rats témoins) par dénombrement de crampes et la
mesure de pourcentage de protection et de réduction de la douleur.
On constate après l’administration de l’acide acétique chez les souris ayant administrés l’infusé,
une forte réduction de la douleur et une protection estimée par 86,42%, et que le nombre de
crampes compté sur ces rats et très faible (11) en comparant avec les rats témoins (81 crampes).
L’acide acétique est une substance toxique qui même en dose très basse (1%) provoque une
lésion tissulaire responsable de la libération de certains médiateurs chimiques endogènes tel
que : les prostaglandines, les cytokines tell que l’IL-1β, TNFα et IL8, l’histamine, les
bradykinines et l’acétylcholine. Ces médiateurs dites inflammatoires agissent sur les récepteurs
périphériques situés au niveau péritonéale du système nerveux central. Les prostaglandines
libérées sont responsables de la sensation de la douleur en excitant les fibres –Aδ induisant une
douleur inflammatoire. Celle-ci se manifeste par les contorsions abdominales qu’on observe sur
les rats.
Toute substance capable de réduire ou inhiber ces mouvements de contractions abdominales
ont un effet analgésique périphérique. L’activité antalgique et inflammatoire des polyphénols
est liée à la position et le nombre des groupements hydroxyles, plus le nombre de OH est élevée
dans la molécule plus le pouvoir inhibiteur est élevée.
Pour les feuilles d’olivier, le pourcentage de protection était nettement élevé est le nombre de
crampes est réduit. En revenant à la teneur en polyphénols trouvée dans les feuilles d’olivier
(338 mg EAG/g de MVS), en peut déduire que l’activité antalgique est liés essentiellement à la
présence de ces molécules, notamment les flavonoïdes et qui sont présente en forte quantité,
sont doté d’une activité anti-inflammatoire et antalgique importante, en agissant sur l’inhibition
de la voie de la cyclooxygénase COX sur les tissus périphérique qui inhibe la production de la
prostaglandine qui stimule les récepteurs nociceptives de système nerveux et par conséquence
la suppression de la douleur et l’inhibition de l’action inflammatoire. Ainsi les flavonoïdes sont
capables de moduler le fonctionnement du système immunitaire par inhibition des enzymes de
régulation des voies de synthèse des médiateurs chimiques inflammatoires (la lipo-oxygénase
et la cyclo-oxygénase) entrainant une diminution de la douleur périphérique. Cette action se
traduit par la diminution de la contraction musculaire par action direct sur les fibres musculaires
lisses ce qui à diminuer la douleur. L’activité analgésique des feuilles d’olivier peut être dû en
partie à la présence de certaines molécules que les polyphénols à effet antalgique.
En s’appuyant sur la composition chimique en polyphénols présents sur les feuilles on peut
déduire que l’activité antalgique et bien anti-inflammatoire qui élimine la douleur, peut être due
à la présence des molécules suivants :
 Des acides phénols hydroxybenzoïques : l’acide vanillique, l’acide gallique (activité
anti-inflammatoire).
 Des acides hydroxycinnamiques : l’acide caféique (activité antalgique et anti-
inflammatoire).
 Les alcools phénoliques : tyrosol et hydrotyrosol.
 Les flavonoïdes : la Quercétine, la Luteoline (activité anti inflammatoire), l’Apigenine
(activité antalgique et anti-inflammatoire), les anthocyanes.
 Les secoiridoides : l’oleuropéine (anti nociceptive et anti-inflammatoire)
Différentes études scientifiques sur l’effet thérapeutiques de l’Olea europaea et plus
particulièrement sur la molécule la plus abondante dans les feuilles d’olivier « l’oleuropéine »,
on était réalisés, on présente ici quelques résultats :
 Selon Lamy et Moldovan, la Luteoline flavonoïde d’olive régulait l’expression de la
COX-2 induite par IL-1β via ERK, JNK, NF-k B.
 Visioli et al, (1998) ont montré que l'oleuropéine augmente la production d'oxyde
nitrique (NO) dans les macrophages soumis à un lipopoly saccharide par induction de
la forme inductible de l'enzyme oxyde nitrique synthase, augmentant ainsi l'activité
fonctionnelle de ces cellules immunocompétentes.
(I. HAB EL HOMS et al, 2020. Page : 46)
 L’Apigenine est attribué partiellement à l’inhibition de l’ADN lygase.
 La rutine et l’acide caféique ont un effet inhibiteur vis-à-vis de la COX et la 5-
lipoxygénase.
 Une étude clinique montre l’activité anti-inflammatoire de l’hydroxytyrosol utilisé
pour soulager la douleur chez des patients atteints de gonarthrose. Que ce soit la
feuille ou le fruit, l’action anti-nociceptive est soulignée à plusieurs reprises lors
d’études in vivo.
CONCLUSION
Les plantes médicinales sont la source de la majorité des biomolécules naturels à diverses
activités thérapeutiques et elles restent encore en majorité sous exploitées dans le domaine
médical. Dans l’industrie pharmaceutique, sachant que les ces biomolécules servirait de
manière significative à la prévention, le soulagement et le traitement de plusieurs maladies et
les troubles physiologiques, le développement de nouveaux médicaments à base de ces
molécules actifs d’origine naturelle est à l’ordre de jour, très exploités par les industries
pharmaceutiques et fait l’objet de plusieurs études et recherches scientifiques.
Parmi les plantes les plus exploités pour sa richesse en principes actifs est l’olivier Olea
europaea et leurs éventuelles activités. Les utilités thérapeutiques d'Olea europaea. L ont été
indiquées en médecine traditionnelle elles ont été connu pour réduire la glycémie, le cholestérol
et l'acide urique, elles ont également été utilisé pour traiter le diabète, l'hypertension. Les
maladies de l'estomac et de l'intestin, l'asthme et l'inflammation. Concernant les feuilles
d’olivier, elles font actuellement l’objet de recherches dans le vaste domaine de la médecine et
de la pharmacologie. (H. SELAIMIA, 2019)
Ce travail avait pour objectif l’exploitation des effets thérapeutiques des feuilles d’olivier. On
a procédé en premier en un dosage des polyphénols, la catégorie des molécules actifs naturelles
la plus étendue et synthétisés par les plantes avec une variétés structurelle et fonctionnelle
énorme, qui est réalisé par la méthode de Folin-Ciocalteu. On a testé également l’effet
antibactérien des extraits (infusé et extrait butanolique) des feuilles contre deux bactérie
(Escherichia coli à gram positif et Pseudomonas aeruginosa à gram négatif). Puis, nous avons
entamé l’effet analgésique périphérique de l’infusé des feuilles d’olivier sur deux rats sur
lesquels nous avons appliqué une douleur nociceptif per l’injection de l’acide acétique.
L'ensemble des résultats obtenus nous a permis d'évaluer l’importance de l’activité biologique
que possèdent les feuilles d’Olea europaea et leurs richesses en substances chimiques naturelles
notamment l’oleuropéine qui est responsable de la majorité des effets thérapeutiques que
possèdent ces derniers, et qui pourraient représenter une nouvelle source potentielle de
molécules bioactives en thérapeutique.
Pour conclure, Olea europaea est riche en phénols notamment en flavonoïdes, aussi se
caractérise par un fort pouvoir antibactérien que nous avons observé d’après l’inhibition de la
croissance des colonies bactériennes, et surtout lorsque, ainsi le puissant effet analgésique par
la réduction de la synthèse des médiateurs chimiques inflammatoires et qui provoquent la
sensation de douleur. Ces molécules sont d’autant très efficaces à la prévention de plusieurs
maladies que l’activité antalgique et antibactérien que présentent.
IV. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :

 I. HAB EL HOMS et al, 2020. Etude de l’effet anti inflammatoire d’Olea europaea,
l’olivier. Mémoire, 66 pages.
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utilisées contre le Covid-19 dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Mémoire, 163 pages.
 S. LACOSTE, 2021. D’ici ou d’ailleurs, les plantes qui guérissent. Livre, 500 pages.
Edition : TALANTIKIT.
 F. AOUIDI, 2012. Etude et valorisation des feuilles d’Olivier Olea europaea dans
l’industrie Agro-alimentaire. Thèse : 213 pages.
 Faculté de biologie, 2020. Pharmacognosie et chimie des produits naturels.
Biodiversité et environnement. Cours, 24 pages.
 M. KEBIECHE, 2009. Activité biochimique des extraits flavonoïdiques de la plante
Ranunuculus repens L : effet sur le diabète expérimental et l’hépatotoxicité induite par
l’Epirubicine. Thèse : 143 pages.
 S. BENBRINIS, 2012. Evaluation des activités antioxydants et antibactérienne des
extraits de Santolina chamaecyparissus. Mémoire, 84 pages.
 S. ATHAMENA, 2020. Etude de l’activité biologique de Juniperus thurifera et
Fraxinus xanthoxyloides. Thèse, 193 pages.
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métabolites secondaires des plantes du genre Eryngium. Thèse, 248 pages.
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feuilles de Gossypium hirsutum linn. (Malvaceae). J. sci. pharm. biol., Vol.11, n°1 -
2010, pp. 6-12.
 C. MARLENE, 2017. Prise en charge des effets indésirables de la chimiothérapie
anticancéreuse à l’officine par homéopathie, aromathérapie, et phytothérapie. Thèse,
145 pages.
 F. BENMOUFFKI, 2013. Etude phytochimique des extraits des feuilles d’olivier
(variété Chemlal) et l’évaluation de leurs activités antioxydante et antimicrobienne in
vitro. Mémoire, 70 pages.
 H. SELAIMIA et al, 2019. Etude des vertus thérapeutiques des feuilles d’olivier
cultivé et sauvage Olea europaea. Mémoire, 121 pages.
 D. SAAD, 2009. Etude des endomycorhizes de la variété Sigoise d’olivier (Olea
europaea L.) et essai de leur application à des boutures semi-ligneuses. Mémoire, 98
pages.
 W. AZZEM et al, 2020. Effets des extraits des feuilles d’olivier sur l’activité des
bactéries lactiques : Synthèse bibliographique. Mémoire, 60 pages.
 C. NEKROUF et al, 2019. Contrôle qualité de l’huile d’olive de la wilaya de Tizi-
Ouzou. Mémoire, 155 pages.
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extraits aqueux obtenus par trois méthodes d’extraction à partir des feuilles d’Olea
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