ANALYSE DANS L’INDUSTRIE I:

INDUSTRIE DES PHOSPHATES ET

DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES

Faculté des Sciences et Techniques d’Al Hoceima

Université : Abdelmalek Essaadi
MS-CAQ : M13
INDUSTRIE DES PRODUITS
PHYTOSANITAIRES

La philosophie des pesticides : conçus pour tuer

 Principales méthodes de lutte

Toute culture peut être soumise à l’attaque de maladie et

ravageurs causant de perte de récolte et peuvent se traduire par:

 Une destruction rapide de la totalité des plantes

 Une baisse de la qualité de la production
 Une réduction plus ou moins importante de la production
 Une perte après récolte ( cas de pourritures de fruits…)
Les dégâts peuvent être réduits ou empêchés par plusieurs
moyens de lutte :

 Lutte culturale

 Lutte génétique

 Lutte biologique

 Lutte chimique
 Lutte culturale
Elle consiste à l’emploi de techniques ou de pratiques culturales
permettant de donner aux cultures un milieu qui satisfait à leurs
exigences naturelles et assurer aux plantes de bonnes conditions de
végétation.
Parmi les techniques utilisées :

• Les fumures et engrais équilibrés

• Travail du sol
• Rotation
• Régulation climatique pour les cultures sous abris
• Solarisation
 Lutte génétique
Elle consiste à la sélection de variétés tolérantes et résistantes
obtenues soit par des méthodes génétiques d’amélioration des
plantes, soit par la culture in-vitro

Lutte biologique

C’est l’utilisation d’organismes vivants ou de leurs produits pour

empêcher ou réduire les pertes ou dommages causés par les
organismes nuisibles aux productions végétales
Lutte chimique
Emploi des produits phytosanitaires ou Pesticides
CHAPITRE I

Généralité
I.1 - Définition
Les produits phytosanitaires ou phytopharmaceutiques, ou plus
largement, selon l'appellation anglo-saxonne, pesticides sont des
substances, ou des mélanges, de nature chimique ou biologique, ou
des préparations formulées de microorganismes (champignons,
virus, bactéries, protozoaires ou toute autre entité biotique
microscopique autorépliquante), qui sont utilisés en agriculture, en
horticulture, en sylviculture, dans les jardins et les zones
d'agrément, sur les produits végétaux stockés et les zones non
cultivées, et sont destinés à :
 Protéger les végétaux ou les produits végétaux, par la
destruction la répulsion ou la limitation de la croissance des
organismes nuisibles
 Détruire ou limiter la croissance des adventices ou des plantes
indésirables
 Réguler ou modifier la croissance des végétaux (autres que les
éléments nutritifs).
 Utilisés dans différents domaines

Agriculture produits stockés désherbage des

zones non cultivées

les insectes, champignons et les semences, les voies ferrées, clôtures,

maladies des plantes, les céréales les fruits jardins publiques
mauvaises herbes

sylviculture usage vétérinaire santé humaine

la production du bois matériel de stockage et de les vecteurs de
transport d'animaux, matériel maladies (la malaria
vétérinaire (laiterie..) ou le typhus)
 I.2 – Histoire des Pesticides
Depuis très longtemps, les recherches et les expérimentations des moyens
aptes à lutter contre les maladies des céréales, de la pomme de terre, et de la
vigne, ou à limiter le développement d’insectes ravageurs ont été publiés
dans différentes revue de l’agriculture

• En 1763 : Premier essai de lutte chimique contre les pucerons

avec le jus de tabac
• En 1807 : Le sulfate de cuivre contre la carie du blé

• Milieu du 19éme siècle : La lutte chimique s’est développée avec

des produits d’origine naturelle comme la roténone et le pyrèthre

• En 1885 : les français ont utilisé la bouillie bordelaise (mélange

de sulfate de cuivre et de chaux) contre le mildiou de la vigne
Historique de l’évolution des trois plus grandes familles de produits
phytopharmaceutiques des années 1900 à nos jours
 I.3 – Conception d’un pesticide
Un pesticide est composé d'un ensemble de molécules comprenant :

Matière active Diluant Adjuvant

 Une (ou plusieurs) matière active à laquelle est due, en tout ou en

partie, l'effet toxique.
 Un diluant qui est une matière solide ou un liquide (solvant)
incorporé à une préparation et destiné à en abaisser la concentration
en matière active. Ce sont le plus souvent des huiles végétales dans
le cas des liquides, de l'argile ou du talc dans le cas des solides.
Dans ce dernier cas le diluant est dénommé charge.
 Des adjuvants qui sont des substances dépourvues d'activité
biologique, mais susceptibles de modifier les qualités du pesticide
et d'en faciliter son utilisation.
 I.3 – Conception d’un pesticide

substances actives

Produit Adjuvants Pesticide

phytosanitaire +
Diluant

Formulants
 I.4 – Nomenclature des pesticides

Un pesticide est désigné par :

1. son nom commun : fait référence à l’ingrédient actif

( ex: carbaryle est le nom commun pour la 1-naphthyl-N-
Methylcarbamate)
2. son nom chimique : désigne le nom de la structure chimique de
l’ingrédient actif
3. son nom commercial : est le nom donné par le fabricant
 Nom commun
• Le nom commun est composé du nom des
matières actives qui forment le produit.
• Il apparaît en lettres minuscules, sur l'aire
principale d'affichage.
• La même matière active peut se retrouver dans
plusieurs produits.
• Les matières actives ne sont pas toujours limitées à un
seul fabricant.
• Par exemple, la matière active « glyphosate » est
fabriquée par bon nombre d'entreprises.
 Nom chimique

• Le nom chimique correspond à la structure chimique de la

ou les matières actives.

• Ces appellations sont surtout utilisées par les chimistes. Le

nom chimique n'apparaît pas toujours au complet sur
l'étiquette.

• Le nom apparaît sur la fiche signalétique du produit

 Nom du produit

• Le nom du produit correspond au nom commercial déposé

ou à la marque de commerce choisie par le fabricant.

• Le nom du produit est clairement indiqué sur l'aire

d'affichage principal de l'étiquette (par ex Roundup).
Noms de produit et noms communs
 I.5 – Formulation d’un pesticide
La présentation sous laquelle un pesticide est vendu et utilisé est appelée
« formulation ».
Les pesticides sont disponibles en différentes formulations. Ils peuvent
se présenter sous forme solide, liquide ou gazeuse.
Certains produits sont mis sur le marché prêts à l’emploi, c’est-à-
dire qu’ils ne nécessitent aucune préparation avant l’application.
 Au contraire, d’autres exigent une préparation.

Par exemple, un produit peut

nécessiter d’être mélangé avec de
l’eau dans des proportions précises
avant d’être utilisé. Ce mélange,
communément appelé bouillie, est
ensuite appliqué sur l’organisme
indésirable. Dans ce cas précis, la
préparation consiste à diluer un
produit concentré.

Les produits qui contiennent la même matière active peuvent

avoir des effets différents en fonction des autres constituants.
 Concentrés émulsifiables (EC ou E)
Huiles dispersées dans l'eau et contiennent un émulsifiant
qui permet de les mélanger avec de l'eau

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 Liquides hydrosolubles
mélangé avec de l'eau : pas de décantation
Poudres mouillables
Granulés dispersibles dans l'eau
Produits formulés sec qui sont appliqués sans mélange.
 I.6 – Classification
La façon la plus courante de regrouper les pesticides est en fonction de
l'organisme nuisible qu'ils doivent maîtriser

Les pesticides regroupent généralement:

 Les insecticides (utilisé contre les insectes),
 Les herbicides (utilisé contre les mauvaises herbes),
 Les fongicides (utilisé contre les champignons),
Ou plus spécifique :
• Les acaricides (utilisé contre les acariens),
• Les molluscides (utilisé contre les mollusques),
• Les aphicides (contre les pucerons),
• Les nématicides (utilisé contre les nématodes),
• Les raticides où rodenticides (contre les rats, souris et
petits rongeurs),
• Les avicides (utilisé contre les oiseaux granivores),
• Les bactéricides (utilisé contre les bactéries),
Classement selon l’usage agricole ou non agricole

Une autre classification est utilisée pour les pesticides :

 l'usage agricole : c'est l'usage le plus connu, celui qui,

en quantité, utilise le plus fort tonnage de matières
actives.
Les pesticides ont eu un rôle très important dans
l'intensification de l'agriculture depuis plusieurs années.

 l'usage non agricole : généralement sous-évalué, il

concerne surtout le désherbage des domaines publics et
privés.
Cet usage n'est pas à négliger car les pesticides sont
épandus sur des zones souvent imperméables et donc
parviennent, par ruissellement, très rapidement aux
rivières et au milieu marin.
.
Classement selon la toxicité
Classement selon la mobilité du produit dans la plante.

Pesticides de contact
• Les pesticides de contact contrôlent les organismes
nuisibles en entrant en contact direct avec ceux-ci.

• Les plantes nuisibles sont éliminées lorsqu’une grande

.
partie de leur surface est recouverte d'un herbicide de
contact.

• La pulvérisation directe ou le déplacement des

insectes sur une surface traitée permet de contrôler les
insectes nuisibles.
Pesticides systémiques
• Les pesticides systémiques permettent de contrôler les
organismes nuisibles d’une façon indirecte

• Le pesticide s'introduit éventuellement dans la plante ou

l'animal au complet.

• Le pesticide systémique est absorbé par les racines de

la plante, ou par les feuilles
• Ne nécessite pas une forte couveture
 Classement selon la famille chimique
Pesticides organochlorés (OC)
Ce sont des composés constitués d'une molécule organique
avec l'ajout de chlore.

• Ils sont rarement utilisés en raison de leur persistance

pendant longtemps dans l'environnement.

• Ils tendent également à s'accumuler dans les tissus adipeux

des humains et des animaux.
exemple: DDT , Aldrine, Dieldrine.
 Dérivés chlorés
d’hydrocarbures cycliques
ou aromatiques

Dichloro-diphenyl-
dichlorethylène

Dégradation du DDT
Le dichlo-diphényl-trichloroéthane

Dichloro-diphenyl-dichloroéthane
 Hexachlorohexane
Endrine Mirex
Aldrine (HCH)

Hexachlorobenzène
Dieldrine Chlordane
Heptachlore
Pesticides organophosphorés (OP)
Ce sont des composés constitués d'une molécule organique à
laquelle on a ajouté du phosphore.

• La plupart des pesticides organophosphorés sont des

insecticides.

• Ils ont souvent une courte persistance dans le sol.

• Tous les PO sont des inhibiteurs de la cholinestérase

• Les insecticides organophosphorés courants : le malathion,

parathion , diazinon…
Pesticides du groupe des carbamates
• Les carbamates peuvent être des insecticides, des
fongicides et des herbicides

• La plupart d'entre eux ont une courte persistance dans

l'environnement.

• Les insecticides du groupe des carbamates sont des

inhibiteurs de la cholinestérase
Pesticides de type triazine
• Les composés de ce groupe chimique sont tous des herbicides
légèrement toxiques pour les humains.

• Les triazines sont persistantes et les résidus peuvent demeurer

dans le sol pendant longtemps.
exemple: atrazine, hexazinone, métribuzine, simazine.
Pesticides du type phénoxy
• très utilisés pour maîtriser les mauvaises herbes à
feuilles larges

• dans les cultures céréalières et sur les gazons.

Les composés les plus courants dans ce groupe sont le
2,4-D, le MCPA et le mécoprop.

PHÉNOXY
Les pyréthrinoïdes (P): Ils se répartissent en deux
catégories; ceux qui sont photostable et ceux qui ne sont pas
photostable et chimiquement stable. Ils sont utilisés comme
insecticides (Ex: allethrine, fluméthrine,…etc).

Les urées: utilisés comme herbicides et fongicides (Ex:

diuron, isoproturon,…etc).
 I.7- Efficacité d’un pesticide
Efficacité d’un pesticide dépend

De deux facteurs

 Facteur interne = bon produit

 Facteur externe = bonne application

100% d’éfficacité = 50% bon produit

+50% bonne application
I.8- Facteurs d’une bonne application

Ce sont:
TIMING (moment d’application)

DOSE d’application recommandée

BONNE COUVERTURE de la cible

 Timing = Période

Le moment idéal Pour effectuer une application de produit

phytosanitaire de manière efficace.

Ce moment dépend:

 Des conditions météorologiques

 Du stade de la culture

 Du stade et du cycle du nuisible

 Dose
C’est :

Quantité exacte de produit efficace a appliquer sur une cible donnée

(mauvaises herbes, insectes etc.)

La dose est exprimée généralement par rapport à :

Une surface, un poids ou un volume

(Litre/ha , g/ha , kg/ha)

La dose d’application est indiquée sur l’étiquette

 La couverture ou la densité
C’est :

Le nombre de gouttelettes pulvérisées qui touchent la cible traitée.

Ce paramètre est exprimé en nombre de gouttelettes/cm²

Bonne couverture = au moins 20 gouttelettes/cm2

Exemples de couverture

Dose trop forte Dose bonne Dose trop faible

 I.9 – Résidu de pesticide
Un résidu de pesticide concerne toute substance présente dans les
aliments, les produits agricoles ou les aliments pour animaux qui
provient de l'utilisation d'un pesticide. L'expression englobe les
dérivés de pesticides, tels que produits de transformation, métabolites,
produits de réaction ou impuretés.
Les résidus de pesticides se réfèrent aux pesticides qui peuvent rester
sur ou dans les aliments après leur application sur les cultures
vivrières.
Beaucoup de ces résidus de produits chimiques peuvent s'accumuler
à des niveaux nocifs dans le corps ainsi que dans l’environnement.
Les produits chimiques persistants peuvent être importés dans la
chaîne alimentaire
Ils ont été détectés dans des produits allant de la viande, la volaille et
le poisson, les huiles végétales, les noix et divers fruits et légumes.
I.10 – Sources d’exposition aux pesticides

Pollution accidentelle: Les pollutions accidentelles causées par les

pesticides peuvent être de véritables catastrophes écologiques, comme
la contamination du littoral de l'océan Pacifique par du DDT dans les
années 70. A une moindre échelle, des déversements accidentels de
cuves, bidons ou autres se produisent dans les rivières.

Exposition professionnelle: Au moment de la fabrication, formulation

ou application.

Ingestion d’aliments contaminés: Contamination des cultures

directement par les pesticides ou indirectement par les eaux d'arrosage
ou de ruissellement.
Les voies d’exposition aux pesticides sont les suivantes :

Voie orale :
• En mangeant des aliments contaminés
• Par le contact et l’ingestion de sol contaminé (surtout chez les
enfants)
• En buvant de l’eau contaminée (Ex : eau d’irrigation contaminée
après les épandages aériens)

Voie cutanée :
• En manipulant des pesticides sans mesure de protection
appropriée
• En touchant des objets contaminés sans gants de protection
Inhalation :
• Des vapeurs/gaz
• Des poussières
 Les voies d’exposition de l’Environnement sont :
• les infiltrations dans le sol
• les écoulements de surface
• les déversements dans les cours d’eau
• la dispersion par le vent
• l’évaporation et la contamination des aliments.
 Transfert des pesticides dans l'environnement

Volatilisation

Ruissellement

Sol
Rétention
Adsorption Dégradation

Lixiviation Rivière

Nappe

Drainage
Transfert des pesticides dans l'environnement
Présence des pesticides dans l'air sous 3 phases : solide, liquide, gazeuse
 I.11 – Toxicité des pesticides
- Effets sur la santé
Les effets se manifestent par des intoxications aigues et chroniques. Divers maladies
sont liées à l'utilisation des pesticides allant de la simple inflammation et brulure
jusqu'au cancer en passant par les maladies neurologiques très liées aux pesticides.

Modes de pénétration

Voie oculaire

Voie respiratoire
Puis atteignent
Voie digestive tous les organes
pour agir et s’y
stocker
Voie cutanée
 - Effets sur l’Environnement
Impact des pesticides sur le sol
Impact des pesticides sur l’eau, la pluie et le brouillard
Les pesticides ont des effets directs et indirects sur
l’Environnement.
Au nombre de ces effets l’on peut noter :
• l’incidence sur la fertilité du sol ;
• la destruction de l’équilibre environnemental ;
• la perte de biodiversité ;
• la destruction de l’habitat naturel ;
• la dégradation des écosystèmes ;
• les effets sur la pollinisation des plantes ;
• la destruction ou contamination des aliments à la source ; les
niveaux critiques de bioaccumulation.