Vous êtes sur la page 1sur 23

NOTE D’IDEE DE PROJET

SUJET DE RECHERCHE : influence des pesticides sur les communautés microbiennes


bénéfiques du sol : cas de l’herbicide PARAQUAT.
PROBLEMATIQUE :
L’herbicide PARAQUAT au contact du sol perturbe l’équilibre de l’écosystème et influence
le taux de croissance, la vitalité, l’activité estérase non spécifique, la bioluminescence des
communautés microbiennes bénéfiques du sol.
QUESTION DE RECHERCHE : comment est-ce que le PARAQUAT influence t’il les
communautés microbiennes bénéfiques du sol ?
OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
Objectif général : montrer l’impact des pesticides sur les communautés microbiennes bénéfiques
du sol et proposer des pratiques agricoles alternatives pour protéger ces communautés.
Objectifs spécifiques :
-La revue de littérature ;
-Procéder à une analyse physicochimique et microbiologique de notre échantillon de sol témoin ;
-Evaluer l’impact des pesticides sur les communautés microbiennes bénéfiques du sol ;
-Proposer des pratiques agricoles alternatives et durables pour réduire l’utilisation des pesticides et
protéger les communautés microbiennes bénéfiques du sol.
METHODOLOGIE :
-Analyse physicochimique et microbiologique de notre échantillon de sol témoin afin de déterminer
ses caractéristiques.
-Mettre sur pied un dispositif expérimental nous permettant d’appliquer le pesticide sur le sol témoin
-Analyse physicochimique et microbiologique d’échantillon de sol après expérimentation.
CHRONOGRAMME D’ACTIVITES
Tous les travaux de recherche se dérouleront de décembre 2022 à avril 2024.
Introduction générale

L’intensification de l’agriculture a engendré une utilisation croissante


des fertilisants et des produits phytosanitaires due au progrès dans le domaine de la
chimie organique de synthèse. Ces produits, qu’ils soient de synthèse ou naturels,
sont destinés à limiter la prolifération des parasites tels que les mauvaises herbes,
les insectes, les champignons, les rongeurs, les acariens… dans le but
d’améliorer les rendements agricoles.

Les plantes cultivées par l’homme sont atteintes de diverses maladies


(viroses, bactérioses et mycoses) ou peuvent être attaquées par des ravageurs
(insectes, oiseaux). Même si les causes exactes n’ont pas toujours été reconnues
parfaitement, les dégâts furent mentionnés déjà par Théophraste (IIIe siècle av. J.
C) et Pline l’Ancien (Ier siècle ap. J. C) (corbaz, 1990). Certaines maladies,
particulièrement, celles d’origine tellurique sont, sans doute, les plus redoutables
et les plus difficiles à contrôler par les méthodes de lutte classique. Elles restent
encore mal maîtrisées et continuent toujours à causer des dégâts et des pertes
économiques appréciables (Toua, 1996).
Depuis la fin du 20éme siècle, l’impact de l’environnement sur la santé
humaine suscite un intérêt grandissant, parmi la diversité de notre environnement,
celui chimique est l’un de ceux qui suscitent le plus d’appréhension. Parmi ces
substances figurent les pesticides chimiques, qui sont largement utilisés dans la
plupart des domaines de la production agricole pour minimiser les infestations
de ravageurs, protéger les pertes de rendement des cultures et éviter de réduire la
qualité des produits.
Ces substances ont été utilisées pour obtenir un supplément alimentaire
ainsi que pour protéger les hommes contre certaines maladies (Jenning, 1991).
Les pesticides constituent un ensemble complexe de molécules aux
propriétés physicochimiques différentes. Ils sont caractérisés par leur stabilité et
leur résistance aux processus de dégradation dans l’environnement, ainsi que par
leur tendance à s’accumuler dans les chaînes alimentaires (MARLIERE, 2000).
Dès la fin de la seconde guerre mondiale, ces produits furent très employés
dans le secteur agricole non seulement pour augmenter les rendements de
productions mais également pour protéger les plantes tout au long de leur croissance
vis-à-vis des organismes nuisibles animaux et végétaux, pouvant causer des
dégâts dont les conséquences économiques peuvent parfois être très
importantes pour une exploitation agricole, une région ou un pays.
Leur comportement dans les sols conditionne donc leurs impacts sur
d'autres compartiments de l'environnement. C’est pourquoi il est crucial
d’étudier les sols et le devenir des pesticides sur différents sols en vue de
comprendre, ou mieux de prédire leur répartition ultérieure dans l’environnement
et les risques de contamination des eaux (A. SAIBI).
Une meilleure compréhension des facteurs qui contrôlent le devenir des
pesticides est donc toujours d'actualité pour améliorer la prévision des risques liés aux
pesticides (persistance, mobilité) en agriculture. La dégradation des pesticides par
les microorganismes du sol est une des voies de dissipation des pesticides.
Cependant, la taille de la microflore dégradante et par conséquent le potentiel de
biodégradation peuvent varier et notamment en fonction de l'historique de
traitement des parcelles et de la fréquence des traitements (Barriuso et
Houot,1996; Mahia et al, 2008; Cheyns et environ 800 produits phytosanitaires
sont homologués en Algérie dont une quarantaine de variétés sONT LARGEMENT UTILISEES
PAR LES AGRICULTEURS. RECEMMENT DANS NOTRE PAYS, L’USAGE DES PESTICIDES NE CESSE DE SE MULTIPLIER DANS
DE NOMBREUX DOMAINES ET EN GRANDES QUANTITES. C’EST LE MILIEU AGRICOLE D’ABORD QUI UTILISE le plus
de pesticides en termes de variétés et de doses. CETTE UTILISATION A L’ECHELLE NATIONALE
DES PRODUITS PHYTOSANITAIRES DANS LES CULTURES, FAIT craindre une pollution massive des sols,
des eaux superficielles, des nappes souterraines et de TOUTES LES COMPOSANTES DE
L’ENVIRONNEMENT. Les analyses des résidus de pesticides pour évaluer le degré de
contamination des milieux naturels (les sols, les cultures, les eaux superficielles,) ne
sont pas faites systématiquement. DES ANALYSES EFFECTUEES SUR DES ECHANTILLONS D’EAU
PRELEVEES DANS LA REGion de Staouali (Alger) et de Annaba ont montré que dans plus
de 30% des échantillons, la concentration de certaines molécules organochlorées et
organophosphorées dépasse les valeurs préconisées par L’O.M.S (MOUSSAOUI et al.,
2001). Les pesticides sont dans nos assiettes ; les fruits, les légumes, les
denrées alimentaires végétales et animales contiennent des résidus de
pesticides ; tous les maillons de la chaine alimentaire sont ainsi contaminés.

CETTE SITUATION EST D’AUTANT PLUS PREOCCUPANTE QUE L’USAGe des pesticides doit être répété
périodiquement. Cette répétition au long terme, entraîne nécessairement une
accumulation en pesticides et de leurs résidus dans nos milieux naturels, mettant en
danger toute la population par leur toxicité multiforme. Il paraît désormais
indispensable de s'interroger sur les effets néfastes susceptibles d'être induits
par une exposition aux pesticides.

A travers ce travail de recherche, nous nous sommes interrogés sur ces


produits agro- pharmaceutiques ou pesticides et leurs effets.

-Quels sont les risques à long terme d'une exposition régulière à ces produits ?
-Qu'en est-il plus particulièrement des sols et des eaux ?
-Est –IL POSSIBLE D’EVALUER LE DEGRE DE POLLUTION D’UN SITE CONTAMINE ?
-Peut-on EVALUER L’ETENDUE DE LA CONTAMINATION PAR DES METHODES FIABLES ?
-Les doses de pesticides accumulées à la suite des traitements répétés D’UNE MANIERE
ALEATOIRE, pourraient-elles engendrer des conséquences négatives sur le
développement et le maintien de la biomasse microbienne et affecter cette
microflore sur le plan quantitatif et qualitatif ?
-Et enfin peut- on trouver parmi la microflore microbienne acclimatée à la
présence de pesticides, des agents de biodégradation efficaces afin de les envisager
dans les processus de bioremédiation ?

Pour pouvoir répondre à ces questions, nous avons réalisé ce travail qui consiste à
évaluer dans une première étape, les effets de deux pesticides (un fongicide, le milraz,
et un herbicide, le chevalier, utilisés massivement dans les régions du Nord-est
algérien) sur la qualité des sols ET DES EAUX. LE DEGRE DE POLLUTION EST ESTIME EN TENANT COMPTE
D’UN CERTAIN NOMBRE DE paramètres physiques et chimiques et microbiologiques.

Dans une seconde étape, nous avons étudié le comportement de quelques


microorganismes sélectionnés à partir de la microflore microbienne préalablement
inventoriées face à ces produits chimiques. Cette deuxième partie de notre étude
se concentre plus particulièrement SUR L’INTERACTION ENTRe les molécules de pesticides et
les microorganismes étudiés, elle consiste
EN D’AUTRES TERMES à déterminer si les molécules de pesticides sont toxiques pour les
souches microbiennes ou au contraire sont tolérées et éventuellement
dégradables par les souches étudiées. Cette partie est réalisée dans le but
de sélectionner les souches les plus significatives et les plus performantes pour
être utilisées dans les processus de biodégradation et de biorémédiation qui constitue
le troisième volet de cette thèse. Dans ce volet, nous nous efforcerons de démontrer
in vitro, les potentialités cataboliques des souches isolées de sols ou des eaux vis-à-VIS
DU PESTICIDE LORSQU’IL EST AJOUTE DANS LE MILIEU DE CULTURE COMME ETANT L’UNIQUE SOURCE DE CARBONE
ET D’ENERGie. Cette partie du travail vise à rechercher des souches sur-exprimant des
systèmes enzymatiques efficaces (Kumar, 1999) en acquérant la faculté de
S’ADAPTER AUX CONDITIONS ECOLOGIQUES DIFFICILES DE TELLE SORTE QU’ELLES PUISSENT ETRE UTILISEES dans les
processus de bioremédiation.
Les traitements biologiques, qui sont souvant utilisés pour remédier à ce
genre de problèmes se basent sur des organismes vivants pour dégrader un
polluant donnée.
Toutefois, l’efficacité des technologies connues pour ces traitements n’est
pas satisfaisante pour tout type de pollution.
Dans le cadre de notre recherche, la technologie de traitement biologique
qu’on va développer, est la bioremédiation/biofiltration.
La bioremédiation est la dégradation et transformation des polluants
organiques toxiques en produits non ou moins toxiques pour l’environnement. Ce
processus qui se déroule dans un sol contaminé est principalement activé par des
microorganismes qui ont la capacité de survivre dans des conditions similaires.
Notre hypothèse suggère que la pollution des sols par des pesticides à
plusieurs reprises augmente la résistance des micro-organismes qui nichent cet
environnement,
et qui peuvent être par la suite capables de dégrader ces polluants. Ces
micro-organismes acquièrent des gènes codant des enzymes responsables de la
dégradation de ces pesticides.
L’objectif principal dans le cadre de ce travail de recherche était de
développer des approches tant conceptuelles que techniques qui permettent de
dépolluer une eau contaminée par des pesticides, surtout lors d’une contamination
ponctuelle.
Nos objectifs spécifiques sont de :

• Isoler, identifier et quantifier les espèces bactériennes présentes


dans un sol contaminé par les pesticides ;

• Confirmer in vitro la capacité de ces micro-organismes à


dégrader le Diuron et le Linuron ;

• Confirmer in situ le potentiel des bactéries isolées à dégrader le


Linuron et le Diuron, en les inoculant sur des biofiltres contaminés à la ferme.
Ce mémoire compte en plus d’une introduction deux grandes parties :
La première partie est une synthèse bibliographique divisée en deux
chapitres, dont le premier est dédié à l’étude de la problématique, tenant
compte de la contamination des sols par les pesticides, la toxicité de ces derniers
et leur classification, et le deuxième traite des solutions possibles pour la
décontamination des sols et pollués par les pesticides.
La deuxième partie porte sur les résultats obtenus au laboratoire, et
dans les champs, dans le but de mettre en évidence l’applicabilité de la
méthode choisie, à savoir la technique de bioremédiation utilisant un système de
biofiltration à la ferme.
Une conclusion générale termine ce manuscrit et propose des perspectives.
Chapitre bibliographique 1 : Les pesticides et leurs impacts

sur l’environnement
Mise en contexte

L’étude bibliographique faite dans ce chapitre porte sur l’utilisation des


produits néfastes pour notre environnement ainsi que pour l’être humain : les
pesticides.
Qu’est- ce qu’un pesticide ? Quels sont ses dérivés, ses modes
d’action, et son importance dans l’agriculture ? Plusieurs autres questions qui
nous ont rendu intéressés par ce sujet de recherche, dont ce chapitre
représente des réponses claires.

I. Les pesticides

1) Définition

Le terme de pesticide dérive de "Pest", mot anglais désignant tout


organisme vivant (virus, bactéries, champignons, herbes, vers, mollusques,
insectes, rongeurs, mammifères, oiseaux) susceptible d'être nuisible à l'homme
et/ou à son environnement. Les pesticides, dont la traduction étymologique
est "tueurs de fléaux" sont des molécules dont les propriétés toxiques
permettent de lutter contre les organismes nuisibles.
Toutes substances ou mélanges de substances utilisés pour éloigner,
détruire ou diminuer tout êtres vivants nuisibles pour l’agriculture, est
communément nommé les pesticides (CRAAQ, 2016), et peuvent être destiné
contre les populations d'insectes ou des rongeurs, de mauvaises herbes ou de
microorganismes, ou toutes autres formes de vies considérées nuisibles pour
l’agriculture. Selon leur composition on peut trouver des pesticides
organochlorés ou organophosphorés, les premiers sont plus stables
Chimiquement, et peuvent persister plusieurs années dans l’environnement,
par contre les deuxièmes sont moins stables et se dégradent assez
rapidement par des processus naturels.

Le terme "pesticides" est une appellation générique couvrant toutes


les substances (molécules) ou produits (formulations) qui éliminent les
organismes nuisibles, qu'ils soient utilisés dans le secteur agricole ou dans
d'autres applications. La substance ou le MICROORGANISME QUI DETRUIT OU EMPECHE
LES ORGANISMES NUISIBLES DE S’INSTALLER SUR LES végétaux, parties de végétaux ou
produits végétaux est dénommée substance active (anciennement
dénommée matière active), à laquelle sont associés dans la préparation
un certain nombre de « formulant » (mouillants, solvants, anti- MOUSSES,
…) QUI LA RENDENT UTILISABLE PAR L’AGRICULTEUR (ACTA, Β005).
Les pesticides à usage agricole peuvent être désignés de différentes
façons : produits phytosanitaires pour les firmes qui les fabriquent
et les vendent, produits phytopharmaceutiques pour la réglementation
européenne et produits agropharmaceutiques pour les scientifiques agronomes.

Dans les textes relatifs à la réglementation européenne, on distingue :


les produits phytopharmaceutiques (au sens de la Directive 91/414/CE du
15 Juillet 1991) : ils sont utilisés principalement pour la protection des
végétaux en agriculture contre les attaques de
CHAMPIGNONS PARASITES, D’INSECTES, D’ACARIENS, DE RONGEURS CHAMPETRES OU ENCORE POUR
LUTTER CONTRE LES ADVENTICES OU "MAUVAISES HERBES". LEURS UTILISATIONS PEUVENT S’ELARGIR DANS
d'autres secteurs (sylviculture, aménagement des paysages et entretien des
abords d'axes de transport, jardinage amateur). (Merhi, 2008).

Le décret n°94-359 du 5 mai 1994 relatif au contrôle des


produits phytopharmaceutiques désigne par produits phytosanitaires « les
substances actives et les préparations contenant une ou plusieurs substances
actives qui sont présentes sous la forme dans laquelle elles sont livrées à
l'utilisateur et destinées à :

• protéger les végétaux ou les produits végétaux contre tous les organismes
nuisibles ou à prévenir leur action.
• EXERCER UNE ACTION SUR LES PROCESSUS VITAUX DES VEGETAUX, POUR AUTANT QU’IL NE
S’AGISSE PAS DE SUBSTANCES NUTRITIVES (PAR EXEMPLE, les régulateurs de croissance).
• assurer la conservation des produits végétaux, pour autant que les
substances ou produits NE FASSENT PAS L’OBJET DE DISPOSITIONS PARTICULIERES DU CONSEIL
OU DE LA COMMISSION concernant les agents conservateurs.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)


défini ainsi les pesticides : Les pesticides sont toute substance ou association
de substances qui est destinée à repousser, détruire ou combattre les
ravageurs, y compris les vecteurs de maladies humaines ou animales, et les
espèces indésirables de plantes ou d’animaux causant des dommages ou se
montrant autrement nuisible durant la production, la transformation, le
stockage, le transport ou la commercialisation des denrées alimentaires, des
produits agricoles, du bois et des produits ligneux, ou des aliments pour
animaux, ou qui peut être administrée aux animaux pour combattre les
insectes, les arachnides et d’autre parasites exogènes et endogènes. Le terme
comprend les substances destinées à être utilisées comme régulateurs de
croissance des plantes, comme défoliants, comme agent de dessiccation,
comme agent d’éclaircissage des fruits ou pour empêcher la chute prématurée
des fruits, ainsi que les substances appliquées sur les cultures, soit avant, soit
après la récolte, pour protéger les produits contre la détérioration durant
l’entreposage et le transport. (BATSCH, 2011).
• détruire les végétaux indésirables, ou détruire des parties de végétaux,
freiner ou prévenir une croissance indésirable des végétaux.

Les biocides (au sens de la directive 98/8/CE) : les produits dénommés


anciennement « pesticides à usage non agricole » sont maintenant appelés
« produits biocides ». Ils concernent « les substances actives et les
préparations contenant une ou plusieurs substances actives destinées à
détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en
prévenir l'action ou les combattre de toute autre manière par une action
chimique ou biologique ». Les biocides sont destinés à des usages
domestiques, par exemple dans des applications comme la protection du bois
contre les champignons ou les termites, les insecticides ménagers, les
produits antiparasitaires (anti-acariens, antipuces), etc. (Merhi, 2008).

II.1.2. Historique :

La lutte contre les ravageurs existe depuis des millénaires. Nos ancêtres
ont d’abord utilisé des moyens dont ils disposaient pour protéger leurs
récoltes. Les cendres, l’huile d’olive, certaines plantes furent les premiers «
produits » vers lesquels ils se sont tournés. Au moyen âge, sont connues des
plantes comme : les aconits (utilisés contre les rongeurs), le tabac (utilisé
comme insecticide dès la fin du XVIe siècle), le neem (Azadirachta indica), les
racines de Derris (Paraderris elliptica).

Selon Calvet (2005), la lutte contre les organismes nuisibles aux


cultures a certainement été de tous temps une préoccupation de
l’agriculteur. Pendant longtemps, l’essentiel des moyens étaient de nature
physique : ramassage des larves, des œufs, des insectes adultes, destruction
des plantes malades par le feu, désherbage manuel puis mécanique.
L’utilisation des produits chimiques est malgré tout assez ancienne comme
l’indique l’emploi du soufre et celle de l’arsenic. L’efficacité de ces moyens
était souvent limitée et générait parfois un profond sentiment d’impuissance
qui explique la place qui était occupée par les superstitions et autre diverses
croyances comme le montre la pratique des rogations par exemple.

L’ère des pesticides de synthèse débute dans les années 1930,


profitant du développement de la chimie organique de synthèse et de la
recherche sur les armes chimiques durant la première guerre mondiale. Le
DDT (Dichloro-diphényl-trichloroéthane) sera commercialisé dès 1943 ouvrant la
voie aux autres organochlorés (Boland et al., (2004).

Schiffers (2012) nous informe que dans les années 50, le DDD
(Dichloro diphényl dichloroethane) et le DDT sont utilisés en grande quantité
pour détruire les moustiques vecteurs de la malaria, et pour combattre le
Doryphore (ravageurs de pomme de terre).
Dans cette période, apparaissent de très nombreuses molécules comme les
herbicides de la famille des urées substituées, les paraquat, diquat et
triazines. Dans le années 1960, se développent de nombreux fongicides
(imidazoles, triazoles). Puis dans les années 1970, les insecticides carbamates et
pyréthrinoïdes.

En 1945 à 1985, l’industrie agrochimique mondiale a mis sur le marché


environ 1.000 substances actives, insecticides, fongicides, herbicides,
rodenticides, les limaces, les tiques, les mouches (Bonnefoy, 2012).

Peu à peu les applications se diversifient et des biocides sont élaborés


pour l'industrie textile et du bois, pour les usages domestiques (aérosols tue-
mouches…), pour l'entretien des routes et élimination des vecteurs de maladie
par exemple le paludisme (Pflieger, 2009).

Le tableau01 : Résume les différentes étapes des découvertes des pesticides qui
commencent avant 1900 jusqu’à nos jours (Severin, 2002).

II.5 Domaines d’utilisation des pesticides :

Le domaine d’application des pesticides est très large.


Majoritairement utilisés par les agriculteurs (90 % des tonnages vendus), les
pesticides sont aussi employés par les collectivités ou les entreprises
publiques (pour l’entretien des espaces verts, le désherbage des
infrastructures, des voiries et des voies ferrées), par les industries
(textile, bois) et par les particuliers (jardins amateurs, usages
domestiques)
(Montestrucq et al., 2016).
1.3. Mode d’action des pesticides
Par mode d’action, on entend généralement le mécanisme par lequel la
substance va exercer son effet sur la cible biologique du ravageur visé. La
grande diversité des cibles s’accompagne d’une grande variété de modes
d’action, aussi bien entre les différentes catégories de pesticides qu’à l’intérieur
même de ces catégories, en lien avec leurs propriétés physicochimiques, et donc
toxicologiques (Calvet et al., 2005).

1.3.1. Actions des herbicides


Les herbicides, appelés parfois désherbants sont des substances chargées
de détruire ou de ralentir la croissance des mauvaises herbes, nommées
adventices. Elles se distinguent entre elles par rapport à leur voie de pénétration
dans les végétaux et à leur déplacement dans la plante (Cirad, 2000).
Agissant sur différents processus de croissance et de développement des
plantes, ils perturbent le fonctionnement de :
la physiologie de la plante : la photosynthèse ou la perméabilité
membranaire ;
la croissance : la division cellulaire, l’élongation, etc. ;
la biosynthèse des constituants cellulaires : lipides, pigments
caroténoïdes, acides aminés, etc. (Batsch, 2011).

1.3.2. Actions des fongicides


Les fongicides sont des substances conçues exclusivement pour éliminer
ou limiter le développement des champignons parasites des végétaux. Leur effet
pourra être qualifié de « préventif » lorsque son action se situe avant la
pénétration du parasite dans les tissus de la plante, de « curatif » lorsqu’il
intervient sur des filaments déjà bien installés dans les tissus avant l’apparition
des premiers symptômes, ou « d ’ éradiquant » lorsqu’il intervient sur des
filaments déjà bien installés dans les tissus avec l’apparition des premiers signes de
la maladie (Azzouz, 2012).
Leur mode d’action, peut être observé sur un seul site et on parle ici de
fongicide uni-site, ou sur plusieurs cibles et on parle dans ce cas de fongicide
multi-sites (Figure 1) (Batsch,2011).
Figure 1. Principaux sites d’action des fongicides (INRA, 2019).

La plupart des fongicides utilisés n’ont qu’un seul site d’action pour
stopper ou altérer le bon fonctionnement d’une réaction nécessaire à la survie du
champignon, ce qui engendrera la mort de la cellule. Cependant, si ces cellules
mutent au niveau de l’unique site d’action du fongicide, le produit peut devenir
inactif car il ne reconnaîtra plus sa cible. Il en résulte ce qu’on appelle une
résistance du pathogène au fongicide. Les fongicides multi-sites sont dans
ce cas des alliés de choix puisque l’acquisition d’une résistance par le pathogène
doit passer par la mutation de plusieurs cibles, ce qui n’est encore jamais arrivé
(Aprifel, 2004).
Plusieurs actions peuvent être attribuées aux fongicides à l’égard
des cibles potentielles du pathogène. Le tableau 2 illustre les grandes lignes de
ces principaux modes d’action sur les organismes cibles.

Tableau 2. Modes d’action des fongicides (Aprifel, 2004).

Action sur les processus respiratoires Action sur les biosynthèses

→ Inhibition des complexes II et III → Biosynthèse des stérols

→ Phosphorylation oxydative → Biosynthèse de l’ARN et de l’ADN

→ Inhibition de la germination → Biosynthèse des mélanines

Action sur les microtubules Autres modes d’action


→ Combinaison avec la tubuline → Action sur les
membranes et la
croissance
→ Inhibition de la
germination
→ Modification de la
perméabilité cellulaire
→ Inhibition de l’élongation
des tubes Germinatifs

1.3.3. Actions des insecticides


Les insecticides sont des biocides destinés à détruire les insectes pour
assurer la protection des cultures. Largement utilisés en agriculture pour
éliminer les ravageurs, ils sont également présents dans l’environnement
domestique sous forme de spécialités contre les poux , de
médicaments vétérinaires, d’insecticides ménagers, de produits de jardinage ou
encore de xyloprotecteurs (Testud and Grillet, 2007).
Considérer comme des produits neurotoxiques, leurs actions sur le système
nerveux se manifeste par le blocage de la propagation de l’influx nerveux au
niveau des neurones et des synapses, tant au niveau du système nerveux central
que périphérique (Calvet et al., 2005).
Certains insecticides agissent en perturbant la physiologie de la
reproduction de l’insecte (perturbateurs de mue) alors que d’autres inhibent la
production de chitine, élément constitutif majeur de l’exosquelette des insectes
(Batsch, 2011). Les insecticides peuvent également cibler les larves et les œufs
d’insectes.

Figure 2. Processus de diffusion des pesticides dans l’environnement (Atmo,


2007)
1.5. Principaux usages et rôle des pesticides
Le principal usage des pesticides est la protection des cultures, on
parle alors de pesticide à usage agricole. Toutefois, ils sont aussi utilisés pour des
usages non agricoles, afin de lutter contre des espèces végétales jugées
envahissantes pour des raisons de sécurité (infrastructures de transport) ou
d’aménagements paysagers (parcs et jardins) (Dugeny, 2010).
Leurs utilisations sont une pratique nécessaire pour l’agriculteur afin de
lui assurer un bon rendement agricole (qualitatif et quantitatif), permettant de
garantir un revenu acceptable et de compenser les pertes de sol consécutives à leur
dégradation (FAO, 1998).
L’autre aspect, est celui de l’entretien des espaces de loisirs tels que
les jardins d’amateurs, les parcs et les terrains de sport. En effet, les pelouses,
les arbustes et les arbres d’ornement peuvent nécessiter des traitements
phytosanitaires pour conserver leur attrait et permettre leur fonction récréative
(Calvet et al., 2005).
Les pesticides sont aussi des moyens contribuant au confort des
habitations. Les opérations de désinsectisation et de dératisation sont
couramment pratiquées pour l’entretien des bâtiments, afin d’éliminer des
rongeurs (souris, rats…) et d’insectes nuisibles (mouches, moustiques, termites et
fourmis) vecteurs de maladies transmissibles (Calvet et al., 2005).

1.6. Effets toxiques des pesticides


« Sûrs », « propres » et même « respectueux de la santé et de
l’environnement », l’industrie phytosanitaire use de tous les arguments pour
convaincre du bien-fondé de l’usage de ses pesticides. Cependant et face à ces
discours, les faits dévastateurs de ces produits sont bien là : contamination des
eaux, de l’air, des fruits et légumes, atteinte à la biodiversité et à la santé humaine,
accidents industriels, etc.
Leurs utilisations croissantes depuis un demi-siècle, n’ont pas cessé
d’avoir des impacts délétères sur la santé de l’homme et de l’environnement.

1.6.1. Effets sur l’environnement


Dès qu’ils ont atteint le sol ou la plante, les pesticides peuvent être
absorbés par les plantes ou des organismes du sol, les substances actives
peuvent se volatiliser, ruisseler ou être lessivées, voire même rester dans le
sol. Ainsi, l'ensemble des compartiments environnementaux peuvent être
potentiellement touché et impacté par les pesticides, en plus des cibles contre
lesquelles ils sont théoriquement dirigés.
Les effets toxiques indésirables pour les espèces non cibles des trois
compartiments environnementaux sont liés et il est illusoire de vouloir les
distinguer. En effet, une même substance active pourra avoir des répercussions
sur l'ensemble des espèces constitutives des différents compartiments de
l'environnement.
a) Pollution des sols
La contamination des sols par les polluants est souvent raisonnée par
rapport à une cible. Mais il est important de ne pas oublier que les sols
sont en soi une ressource difficilement renouvelable et la présence des
polluants pesticides peut affecter leur utilisation dans une perspective de
développement durable.
La manifestation du caractère polluant des pesticides est étroitement liée à
leur devenir dans le sol. Outre, la toxicité propre du polluant, qui dépend de sa
concentration et de la nature de la cible considérée, sa rétention par le sol et sa
persistance sont les deux facteurs fondamentaux conditionnant le caractère
polluant et/ou sa manifestation. La rétention d’une molécule organique par le sol
est le résultat global d’un ensemble de phénomène, impliquant des interactions
avec les constituants organiques et minéraux des sols. De même, la
persistance est la résultante d’un ensemble de processus de dissipation, physico-
chimique et biologique, qui font diminuer la concentration du polluant et du milieu
(Hateb et al., 2012).
1.6.3. Effets sur la santé humaine

L’homme peut également être exposé aux pesticides, soit


directement lors de l’utilisation, soit indirectement, par la présence de résidus
dans les différents milieux (air, eau et sol) et dans l’alimentation (Dugeny, 2010).
L’exposition se produit, soit par inhalation, soit par contact cutané
ou suite à l’ingestion d’aliments contaminés (Mari, 2018).
Les effets aigus d’une contamination, surviennent en cas
d’empoisonnements accidentels ou volontaires faisant suite à une exposition à
de fortes doses. Les signes de contamination témoignant la transmission de ces
molécules sont bien connus, et présentent en générale des brûlures chimiques
oculaires, des lésions cutanées, des manifestations digestives et respiratoires, des
effets neurologiques voire des troubles hépatiques.
Les effets chroniques des pesticides en lien avec des expositions
répétées et prolongées à de faibles quantités de pesticides sont eux moins
bien connus, du fait du décalage entre l’exposition et la découverte d’une
anomalie qui rend délicat l’établissement de la causalité (Errami, 2012).
Cependant, plusieurs études de recherches ont permis d’établir une relation entre
exposition professionnelle aux pesticides et certaines maladies chez l’adulte

1.4. Dynamique environnementale des pesticides


D’une manière générale, les pesticides engendrent un effet
néfaste sur l’environnement, donc un certain nombre de risques à l’égard de la
composition chimique de l’air, de l’eau et du sol qui se traduisent par des
pollutions dont les conséquences toxicologiques (pour l’homme) et éco-
toxicologiques (pour les organismes vivants autres que l’homme) peuvent être
préjudiciables à la qualité de l’environnement (Mamy et al., 2008).
On estime que lors d’un traitement, 80 à 90% des quantités de
pesticides utilisées n’atteignent pas le ravageur visé. Il se produit une dérive
des produits vers les différents milieux : le sol qui constitue le support direct
d’une culture, l’eau et l’air directement impactés par contact avec ces
molécules, puis de manière indirecte les milieux environnants, atteints par ces
produits phytosanitaires grâce aux facteurs climatiques tels que la pluie, la
percolation ou après évaporation dans l’air (Rial-Otero et al., 2003).
Les êtres vivants qui se nourrissent à partir des éléments du sol, ceux
des éléments aquatiques et ceux vivant dans l’air, sont impactés de manière
indirecte (Frapna, 2013) (Figure 2).

2. Classification des pesticides

Le premier système de classification repose sur le type de parasites à


contrôler. Il existe principalement trois grandes familles de produits
phytosanitaires selon la nature des cibles visées : les herbicides, les
fongicides et les insecticides.

• Les insecticides : sont des produits capables de provoquer la mort des


insectes, parmi les insecticides on peut citer : les carbamates, les pyréthroides,
les organophosphorés, et les organochlorés.
• Les herbicides : ce sont des produits chimiques complexes destinés au
contrôle des mauvaises herbes et de végétations ligneuses. Les herbicides
agissent sur une cible BIOCHIMIQUE D’ACTION, PARFOIS PLUSIEURS, LA CONSEQUENCE EST
GENERALEMENT LE BLOCAGE D’UNE fonction, avec des répercussions dommageables pour
la cellule végétale.
• Les fongicides : les fongicides sont des produits chimiques utilisés pour
lutter contre les champignons et les moisissures. Ils sont le plus souvent de
nature synthétique (Anonyme, 2005). Les fongicides ont plusieurs actions,
une action biochimique, action sur les métabolites, et une action sur les
liaisons vanderwals, hydrogènes, ioniques, covalentes (Devillers et al., 2005).

Les pesticides peuvent être classés selon :

• l'organisme visé : Les produits phytosanitaires peuvent être classés en


fonction des organismes-CIBLES QU’ILS VISENT. ON PARLE D’INSECTICIDES OU DE FONGICIDES
POLYVALENTS, herbicides totaux, produits sélectifs ou spécifiques. Selon les derniers
chiffres donnés par
Ces substances peuvent être classées selon les maladies contre lesquels
ils agissent, ou bien selon les phythopathogènes responsables. Les
fongicides, les herbicides et les insecticides représentent à eux seuls 97 %
(Esteve, 2007). Ils peuvent aussi être classées selon leurs origines (E-TIC,
2014) (Fig1). Or, les effets de ces produits peuvent être nocifs pour
l’environnement ou pour d’autres organismes qui ne sont pas visés par leur
application.
I.5. L’importance des pesticides
Il faut savoir qu’un traitement en pesticide doit respecter quelques
conditions pour qu’il soit efficace :
- Choix correct du produit phytosanitaire,
- Appliqué avec un dosage correct (dépendant de degré d’infestation et des
dommages potentiels estimés),
- Au bon moment,
- En utilisant la technique adéquate.
-Ainsi on obtient un traitement dont on peut résumer les avantages :
- La protection des végétaux et des produits végétaux contre tous les
organismes nuisibles,
Classification des pesticides

Selon l’origine des pesticides Selon les espèces ciblées

Fongicides (Champignons)

97% Herbicides
Inorganiques (Mauvais herbes)
Organiques

Insecticides (Insectes)

Nématicides (Nématodes)

De synthèse Microorganismes Inorganiques


rodonticides (Rongeurs)

Molluscides (Mollusques)

Corvicides (Oiseaux)

Acaricides (Acariens)

Bactéricides (Bactéries)

Figure 1. Classification des pesticides (basé sur (Gouvernement du Québec,


2016) et (E-TIC, 2014))
2) Classification des herbicides

Il existe de nombreux herbicides à la disposition des agriculteurs. On


peut les classer selon différents critères, que ce soit le but, le moment
d’application (ou de traitement), mode de pénétration dans la plante ou
bien la famille chimique ou la sélectivité. La figure 2 résume la classification
des herbicides selon ces critères.

3) herbicides paraquat

Le paraquat et un herbicide appartenant à la famille des ammoniums


quaternaires(bipyridiles), précédemment commercialisé sous le forme de dichlorure ou de
di(methylsulfate) et qui a été largement utilisé dans l’agriculture Française jusqu’en 2007.
Les préparations autorisées étaient des solutions aqueuses renfermant au
maximum 40 g/L de paraquat sous forme de dichorure, de spécialité contenant du paraquat-
chlorure en association avec d’autres matières actives (simazine,duiron ou diquat).ces
préparations étaient colorées en bleu et dénaturalisés par addition d’une substance
répulsive odorante et d’un émétique, et l’emploi se faisait sous forme de pulvérisation.
Depuis le 11 juillet 2007, cette substance active et interdit à la suite de l’arrêt T-
229/04 au Tribunal de première instance des communautés Européenne.
La directive 2003/12/CE qui autorisait l’usage du paraquat dans les Etats membres
de l’Union Européenne.
En France, cette substance active n’est pas autorisée dans la composition de
préparation bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché. L’avis paru au journal du 4
aout 2007 retire des autorisations de mise sur le marché des produits
phytopharmaceutiques contenant du paraquat pour tous usages agricoles et non agricoles,
sans délai d’écoulement des stocks que ce soit pour la distribution ou l’utilisation du stock
existants.

Formule développée du paraquat :


• Herbicides totaux : destruction de toutes les
espèces ;
• Herbicides sélectifs : destruction des
adventices sans endommager la culture ;
• Herbicides à usage particulier :
Le but Dévitalisation des souches ; Inhibiteur de
croissance.

• Préventifs : traitement en présemis ou


préplantation;
Moment de • Post-semis ou de prélevée ;
Traitement • Curatifs (ou de postlevée) : souvent
appliqués après la levée ; des plantes
considérées. Ils doivent donc être très sélectifs.

• Pénétration dans les tissus méristématiques;


HERBICIDES Mode de • Pénétration au niveau des racines ;
Pénétration • Pénétration au niveau des feuilles.

• Dérivés de l'urée ;
Famille • Dérivés des sulfonylurées ;
chimique • Dérivés de l'atrazine...

• Antidicotylées ;
Sélectivité • Antigraminées ;
• Défoliants pour le feuillage avant récolte ;
• Débroussaillants pour éliminer les plantes
ligneuses
ou
pour la dévitalisation des souches.

Figure 2. Classification des herbicides (Inspiré de Fourrages Mieux, (2016))


II.3 Formulation d’un pesticide :

La formulation d'un pesticide vise à présenter la matière active sous une


forme stable et permettant son application en lui ajoutant des substances
destinées à améliorer et faciliter son action. Ce sont les adjuvants. Ils
comprennent des tensio-actifs, des adhésifs, des émulsionnants, etc.

Un code international de 2 lettres majuscules, placées à la suite du nom


commercial indique le type de formulation. Les principaux types de formulation
sont les suivants :

II.3.1 Les présentations solides :

➢ Les poudres mouillables (WP) : la matière active est finement broyée


(solide) ou fixée (liquide) sur un support adsorbant ou poreux (silice).
➢ Les granulés à disperser (WG) : granulés obtenus par l'agglomération
avec un peu d'eau de matière active, de charge et d'agents liants et
dispersants, suivi d'un séchage. Ces poudres doivent être dispersées dans l'eau
au moment de l'emploi (Devaut, 2007).

II.3.2 Les présentations liquides :

Concernant les formulations liquides trois types sont utilisés (Amatrope, 2000) :

➢Les concentrés solubles (SL) : c'est une solution de matière active à diluer
dans l'eau, additionnée d'agents tensio-actifs.
➢ Les concentrées émulsionnables (EC) : les matières actives sont mises
en solution concentrée dans un solvant organique et additionnée d'émulsifiants
chargés de stabiliser les émulsions obtenues au moment de l'emploi par dilution
dans l'eau.
➢ La suspension concentrée (SC) : composés de particules solides
dispersées dans le produit.

II.4 Le Marché des Pesticides :

II.4.1 Dans le monde :

Le marché mondial des pesticides représente environ 40 milliards de dollars.


Il est stable depuis les années 2000.
Les Etats-Unis sont le premier consommateur de pesticides, suivi de l’Inde et de
Malte, premier consommateur européen devant Chypre et l’Italie.La France est
en 2012 le troisième utilisateur mondial de pesticides à usage agricole, après les
États-Unis et le Japon et le Premier utilisateur de pesticides en Europe. Selon
l’Union des industries de la protection des Plantes (UIPP).
En Europe et en Amérique du Nord, les herbicides représentent 70 à 80% des
produits utilisés tandis que sous les tropiques, 50% des produits appliqués
sont des insecticides (UIPP, 2011).

Figure14 : le marché mondial des pesticides dans le monde (UIPP, 2011).

Tableau 1-1. Exemples de pesticides


Famille chimique Exemples de pesticides

Triazines

Atrazine Terbutylazine

Organochlorés

DDT chlordécone

Urées substituées

Linuron chlorotoluron

Organophosphorés

Phosalone Parathione

Vous aimerez peut-être aussi