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Comprendre facilement le réchauffement climatique

Chaque jour le réchauffement climatique progresse et les scientifiques nous


peignent un avenir plus sombre encore que ce qu’évoquaient les prévisions
initiales. Quelles sont les causes de ce réchauffement climatique ? Comment se
manifeste t-il ? Quelles pourraient être les conséquences à long terme ? Et
surtout, que pouvons-nous faire pour permettre aux générations futures de
profiter d’une planète plus saine ? Réfléchissons ensemble aux différentes
solutions possibles.

Évolution de l’intérêt sur le réchauffement climatique


En 1820, alors que la science de la chaleur n’existe pas encore, le
mathématicien Joseph Fournier s’interroge sur le climat de notre planète. Il en
vient le premier à émettre l’hypothèse d’une transformation de l’énergie solaire
par l’atmosphère. À l’époque, l’idée du réchauffement climatique est encore
loin mais celui-ci se manifeste déjà dans l’Arctique et les océans tropicaux.

Quelques années plus tard, vers la fin du siècle, c’est le scientifique et alpiniste
John Tyndal qui établit la relation entre vapeur d’eau, dioxyde de carbone et
modification de l’atmosphère. L’idée qu’un léger changement de la
composition de l’atmosphère pourrait influer sur le climat fait son apparition.
Le terme «effet de serre» sera quant à lui proposé en 1901 par le météorologue
suédois Gustaf Ekholm.

Et les recherches se poursuivent au siècle suivant. En 1906, le chimiste August


Arrhenius constate le rôle central du CO2 dans l’effet de serre et anticipe pour
la première fois un futur réchauffement climatique lié à nos activités
humaines. Mais à l’époque, le réchauffement climatique est perçu comme
quelque chose de positif. Bon nombre de scientifiques reconnus suggèrent
d’ailleurs de brûler volontairement du charbon pour réchauffer l’air ambiant
afin de faciliter les cultures et de repousser la prochaine ère glaciaire.

Il faut attendre les années 60 pour que le réchauffement climatique revienne


vraiment sur le devant de la scène. Le scientifique Charles David Keeling
démontre alors que la concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente
progressivement tandis que Roger Revelle, scientifique érudit, apporte la
preuve de la limite des océans dans l’absorption du carbone. Et tardivement, la
société politique finit par s’intéresser au problème, et réfléchir à de futures
stratégies..

Les causes du réchauffement climatique


Satellites en orbite terrestre, stations météorologiques, bouées océaniques… Ce
ne sont pas les dispositifs qui manquent pour garder un œil sur le climat et sur
les causes multiples de son évolution, décryptées à l’international par le
Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC). La
mécanique du système climatique terrestre est plutôt simple en réalité, mais
soumise à l’influence de nombreux facteurs naturels et humains.
La production d’énergie

La production d’énergie pour l’électricité ou le chauffage repose sur la


combustion de ressources fossiles et est à l’origine d’une vaste part des
émissions de gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone. À l’échelle
mondiale, un peu plus d’un quart de l’électricité est produit à partir de sources
renouvelables. Le reste dépend encore du charbon, du pétrole ou du gaz.
Les rejets industriels

L’industrie manufacturière est l’un des plus grands contributeurs aux


émissions de gaz à effet de serre. C’est qu’il faut beaucoup de pétrole et de
charbon pour soutenir l’exploitation minière, le secteur de la construction ou la
fabrication de plastique et de produits de consommation courante.

Au dioxyde de carbone s’ajoutent d’autres gaz à effet de serre tels que le


méthane, plus polluant que le CO2 malgré une durée de vie plus courte, et le
protoxyde d’azote.
Les transports

Les voitures, l’aviation et le transport maritime rejettent environ un quart des


gaz à effet de serre mondiaux responsables du réchauffement climatique. Et les
tendances indiquent une augmentation significative de la consommation
d’énergie liée aux transports au cours des prochaines années.
La déforestation

Chaque année, environ 12 millions d’hectares de forêt sont détruits. Entre


l’exploitation forestière, la coupe à blanc, les incendies et les dégradations
diverses des forêts, ce sont en moyenne 8,1 milliards de tonnes annuelles de
dioxyde de carbone qui sont libérées. L’équivalent de plus de 20 % de toutes les
émissions mondiales de CO2.
L’élevage et l’agriculture

De par l’utilisation d’engrais, la digestion animale génératrice de méthane, et


les divers procédés industriels, la production de viande et de produits laitiers
émet la moitié des gaz à effet de serre liés à l’alimentation dans le monde. En
outre, agriculture et déforestation sont étroitement liées puisque la majorité
des forêts récupérées par l’Homme serviront aux pâturages et à la production
de céréales spécifiquement destinées au bétail. Des céréales qui suffiraient
autrement à nourrir plus de trois milliards de personnes.

Alors bien évidemment, la température moyenne du globe varie d’une année à


l’autre. Les fluctuations du rayonnement solaire ou l’activité volcanique ont
contribué à environ 0,1 °C du réchauffement total entre 1890 et 2010. Mais la
tendance ne peut en aucun cas être confondue avec le problème de fond qui
nous concerne. Depuis le siècle dernier, la planète s’est globalement réchauffée
de 0,9 degrés, 2016 ayant été l’année la plus chaude jamais enregistrée avec
des températures 1 à 1,5 degrés supérieures par rapport à celles de l’ère pré-
industrielle, soit avant 1850.

Le problème, c’est que les années à venir ne tarderont pas à battre ce triste
record. Tandis que la consommation de masse et l’industrialisation
s’accélèrent, la combustion de pétrole ou de charbon promet de rejeter
toujours plus de polluants dans l’atmosphère. Et par la déforestation, nous
contribuons à détruire les boucliers naturels qui nous préservent des dangers
des gaz à effet de serre. Les conséquences du réchauffement climatique
s’observent déjà aujourd’hui et sont en train d’amorcer un bouleversement
mondial.

Les conséquences immédiates du réchauffement


climatique
Alors que le changement climatique affecte les écosystèmes mondiaux, bon
nombre de transformations sont d’ores et déjà visibles.

Tempêtes, typhons, inondations, feux de forêt, depuis quelques années les


phénomènes naturels extrêmes se multiplient. Une dizaine de petites îles du
Pacifique ont d’ores et déjà été englouties par la montée des eaux et de plus en
plus de personnes sont poussées à l’exode pour raisons climatiques.
Le déclin des coraux

Dans les océans, les coraux meurent à petit feu. Sous la hausse de la
température des eaux, on assiste à un phénomène de blanchissement
progressif qui constitue la première étape avant le dépérissement total. Près de
la moitié de la Grande barrière de corail a disparu depuis 2016. Les coraux
jouent pourtant un rôle essentiel dans l’équilibre des océans puisqu’ils
fournissent abri et nourriture à près de 25% de la vie sous-marine. Malgré tout,
le déclin se poursuit amplifié par le développement urbain des côtes et la pêche
illégale qu’aucune politique n’est pour le moment parvenue à faire cesser.
L’eutrophisation des milieux marins

D’un autre côté, la photosynthèse qui nous fournit l’oxygène que nous
respirons se fait de plus en plus difficile. Dans les milieux marins les plus
profonds, on observe aujourd’hui des zones complètement mortes où plus
aucune vie n’est possible. Et le phénomène progresse vers la surface à raison
d’un mètre par an, limitant petit à petit l’habitat des différentes espèces.
La fonte des glaces

Les conséquences à long terme du réchauffement


climatique
Et dans les décennies à venir, si aucune solution viable n’est mise en place, ce
sont les écosystèmes et leurs ressources qui seront transformés en profondeur.
Sécheresses et feux de forêts

Qui dit réchauffement climatique dit forcément période de sécheresse et elles


seront à l’avenir plus fortes, plus longues et plus étendues à l’échelle
géographique. Le bassin méditerranéen déjà très sec deviendra encore plus
vulnérable face aux épisodes caniculaires intenses qui seront alors la norme en
Europe.

Partout à travers le globe, les incendies devraient alors se multiplier. Ceux-ci


devraient même s’étendre aux régions pluvieuses encore préservées et aux
forêts les plus septentrionales, près de l’Arctique. Avec une augmentation de la
température moyenne mondiale de 3°C et des épisodes de sécheresse deux fois
plus fréquents, les pertes annuelles devraient passer de 9 à 40 milliards
d’euros, rien qu’en Europe.
Pénuries d’eau douce

Le changement climatique modifie la disponibilité de l’eau, la rendant plus


rare dans un plus grand nombre de régions. À mesure que les températures
augmentent, les régimes de précipitations changent, l’évaporation progresse et
l’eau douce des glaciers se mêle à l’eau salée des mers. De quoi exacerber les
pénuries d’eau dans des régions déjà en situation de stress hydrique, en
particulier dans le sud de l’Europe.
Phénomènes météorologiques extrêmes

L’appauvrissement des ressources en eau douce et les chaleurs extrêmes


n’empêcheront pas la récurrence des pluies torrentielles et des inondations,
sur notre continent notamment. 3.65 millions de personnes pourraient ainsi
être régulièrement exposées aux inondations entre 2030 et 2100.

Les cyclones, les ouragans et les typhons, nourris par les eaux chaudes de
surface, promettent également de se faire plus fréquents et plus dévastateurs à
mesure que les océans se réchauffent. Quant aux sécheresses, elles offrent les
conditions idéales à la progression des déserts et au déplacement des milliards
de tonnes de sable à travers les continents.
Montée du niveau des mers

Des catastrophes naturelles amplifiées par la montée progressive du niveau des


mers. Conséquence de la fonte des glaces et de la dilatation causée par l’effet de
la chaleur, les scénarios les plus pessimistes envisagent déjà une augmentation
de 0,4 à 1 mètre d’ici la fin du siècle. Près de 20 000 îles en Polynésie, aux
Maldives ou dans certaines régions d’Asie sont directement menacées de
disparition à brève échéance tout comme certaines métropoles.

Miami, New-York, Tokyo ou Singapour sont toutes construites sous le niveau


de la mer et compteraient parmi les lieux les plus durement touchés par la
montée des eaux. Face à de telles extrémités, la France paraît d’ailleurs peu
préparée pour résister à l’engloutissement. Les cartes proposées par l’Agence
Européenne pour l’Environnement prévoient que tous les estuaires et leurs
infrastructures devraient se retrouver sous les eaux au cas où l’hypothèse d’un
réchauffement de 4 à 5 degrés en 2100 se révélait exacte.
Risques sanitaires

Et puisque les vagues de chaleur et les inondations sont porteuses de maladies,


la Banque Mondiale tire aussi la sonnette d’alarme face à la recrudescence de
nombreuses pathologies. Un réchauffement climatique de 2 à 3 degrés
seulement pourrait par exemple augmenter de 5% le nombre de personnes
exposées au paludisme, soit une hausse de 150 millions d’habitants. Un monde
plus chaud et plus humide offre également un terrain fertile à la prolifération
des maladies transmises par les insectes telles que la dengue ou le virus du Nil
occidental.

Et pour ne rien arranger, la teneur en CO2 dans l’atmosphère dégrade


également la qualité de l’air ce qui favorise les cancers et les maladies cardio-
vasculaires.
Effondrement de la biodiversité

Et tout ceci aura forcément, sur les êtres vivants, des conséquences
désastreuses.

Si le rythme actuel des émissions de gaz à effet de serre se poursuit, une espèce
animale sur six serait amenée à disparaître. Même dans l’hypothèse où les 2
degrés de réchauffement climatique ne seraient pas atteints, la plus petite
hausse menacerait d’extinction 40% des plantes.

L’intégralité des coraux dont nous parlions tout à l’heure pourrait être
menacée de disparition d’ici à 2050. En cause, le réchauffement des eaux bien
sûr mais aussi l’acidification progressive des océans qui perturbe le
développement du plancton et d’autres animaux à structure calcaire dont les
fameux coraux. Le réchauffement climatique pourrait ainsi réduire la biomasse
marine de 17% d’ici 2100 et entraîner la migration de nombreux autres êtres
vivants.
Migrations massives des populations

Dès 4 degrés supplémentaires, des régions du monde telles que Calcutta ou


certaines régions d’Asie du Sud deviendront tout simplement inhabitables.
L’Homme se verra forcé de quitter des zones désormais invivables, à la
recherche de terres plus clémentes. Il y a à l’heure actuelle plus de réfugiés
climatiques que de réfugiés de guerre, avec plusieurs dizaines de millions de
personnes enregistrées ces dernières années. Et le chiffre pourrait être porté à
280 millions minimum d’ici 2050.

Pour éviter cela, les gouvernements se mobilisent depuis de nombreuses


années pour inverser la tendance. Mais rien ne s’est encore révélé très
concluant.

Les solutions au niveau mondial pour lutter contre le


réchauffement climatique
Des projets multiples qui espèrent essentiellement s’attaquer à la cause
profonde de la hausse des températures : la pollution due à la combustion de
ressources fossiles.

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