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Sommaire
CHAPITRE 2 : GENERALITES SUR LES SERIES SEDIMENTAIRES.........................2
I : INTRODUCTION................................................................................................................2
II : CARACTERES FONDAMENTAUX DES SERIES SEDIMENTAIRES....................3
1 : Stratification et discontinuités sédimentaires...............................................................3
2 : Structures sédimentaires.............................................................................................4
3 : Organisation verticale et horizontale.........................................................................5
III : DIFFERENTES ECHELLES D’ORGANISATION.....................................................5
1 : Le faciès............................................................................................................................5
2 : La séquence de petite échelle ou séquence élémentaire................................................6
4 : Mégaséquences et cycles sédimentaires.....................................................................6
5 : Les cycles orogéniques.................................................................................................8
CHAPITRE 3 : METHODES D’ETUDE DES SERIES SEDIMENTAIRES....................8
I : RAPPEL DES OBJECTIFS................................................................................................8
II : METHODES DIRECTES DE SURFACE.......................................................................9
1 : Analyse des faciès.............................................................................................................9
2 : Analyse du contenu biologique.......................................................................................9
3 : L’analyse séquentielle et la stratigraphie séquentielle...............................................10
4 : Corrélations et Paléogéographie..................................................................................10
6 : Synthèse géodynamique............................................................................................11
III : METHODES INDIRECTES DE SUBSURFACE.......................................................11
1 : Données de forages........................................................................................................12
2 : Les diagraphies..............................................................................................................12
3 : La sismique.....................................................................................................................13
CHAPITRE 6 : LES ENVIRONNEMENTS SEDIMENTAIRES.....................................15
INTRODUCTION...................................................................................................................15
PRINCIPAUX ENVIRONNEMENTS..................................................................................16
I : LES ENVIRONNEMENTS CONTINENTAUX.............................................................16
II : LES ENVIRONNEMENTS MIXTES............................................................................19
III : LES ENVIRONNEMENTS MARINS..........................................................................23
Programme :
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Chapitre 1 : Rappels sur les processus d’élaboration des sédiments et des roches
sédimentaires.
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CHAPITRE 2 : GENERALITES SUR LES SERIES SEDIMENTAIRES
INTRODUCTION
La Lithostratigraphie qui consiste à établir des subdivisions dans des séries sédimentaires
même si celles-ci ne sont pas datées avec précision (azoïques ou par manque de repères de
datation absolue). Il est donc toujours possible d’établir ces subdivisions.
La Biostraigraphie qui consiste à dater les séries sédimentaires sur la base de leur contenu
biologique, c’est-à-dire à donner un âge aux différentes unités lithostratigraphiques déjà
définies.
La Chronostratigraphie qui consiste à rapporter ces unités à un référentiel universel qui est
l’échelle stratigraphique ; celle-ci correspond à la succession des étages, systèmes, ères
géologiques.
L’étude des séries sédimentaires correspond donc à la Lithostratigraphie, mais elle est
d’autant plus fiable que les repères chronologiques sont établis et fréquents.
L’histoire des séries sédimentaires et des environnements qu’elles représentent a enregistré les
nombreux événements géologiques qui se sont succédé : transgressions, régressions,
émersions, déformations tectoniques, variations du niveau marin, variations climatiques etc..).
L’objectif de leur étude est de reconstituer au mieux ces événements, qui interviennent au
cours de l’évolution géodynamique des bassins sédimentaires ; celle-ci détermine la genèse et
la localisation des ressources minérales et énergétiques qu’ils renferment.
Toutes les séries sédimentaires sont stratifiées, renferment des structures sédimentaires de
différentes natures et sont organisées en unités de différentes échelles.
La sédimentation est un phénomène discontinu qui présente des interruptions de dépôt. Ces
interruptions correspondent à des discontinuités dont la reconnaissance et la description
facilite les subdivisions.
Les discontinuités sont de nature différente en fonction de leur échelle (Typologie scalaire) et
de leur extension géographique. Elles représentent des interruptions de durée variable. De
plus, leurs expressions sont différentes selon les milieux de sédimentation.
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2 Typologie scalaire des discontinuités
Le diastème est la discontinuité de plus petite échelle et correspond à une surface séparant des
bancs de même lithologie. Les diastèmes sont fréquents dans les formations carbonatées.
La surface durcie est une discontinuité exclusivement marine (milieu littoral). Elle se
caractérise par une lithification précoce (qu’il faut mettre en évidence par l’analyse
diagénétique des microfaciès), un enduit d’oxydes (le plus souvent ferrugineux) qui n’est pas
toujours bien conservé à cause de l’érosion, un placage de faunes benthiques et enfin des
terriers et/ou des perforations. L’ensemble de ces caractères facilite la reconnaissance de ces
surfaces.
Les discordances sont les discontinuités de plus grande échelle ; on peut distinguer les
discordances dites « cartographiques » correspondant à des surfaces de transgression ou de
régression généralisées, faisant suite généralement à une phase de déformation ; elles se
confondent alors avec les discordances angulaires. Ces dernières séparent des séries fortement
déformées et fracturées, ayant subi une érosion et pénéplanation conduisant au développement
d’un profil d’altération, de séries peu ou pas déformées qui initient un nouveau cycle de
sédimentation. On peut citer l’exemple de la discordance hercynienne, bien connue sur
l’ensemble du domaine saharien, qui représente une interruption de plus de 20Ma.
L’extension géographique des discontinuités dépend évidemment de leur échelle (de leur
importance) ; ainsi, les diastèmes et les joints sont des surfaces locales d’extension limitée
tandis que les discordances se développent à l’échelle des bassins voire des provinces
géologiques et sont donc d’extension continentale.
De plus, selon les environnements l’expression des discontinuités, en tant que périodes
d’interruption de la sédimentation, est différente. Pendant qu’il se forme une surface durcie en
milieu marin littoral, un ou plusieurs paléosols se développent en milieu continental. Il s’en
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suit des difficultés de corrélation de séries marines et continentales, lorsque les repères de
datation n’existent pas ou sont insuffisants.
1 : Structures sédimentaires
Toutes les séries sédimentaires présentent des structures sédimentaires de différentes origines,
mécaniques, biologiques, climatiques etc. Elles fournissent des données précieuses sur les
milieux de dépôt. Le chapitre 4 leur sera consacré.
Les structures mécaniques sont engendrées par l’action des courants ; elles renseignent alors
sur la nature, la direction et l’intensité de ces courants (figures d’érosion à la base des bancs,
rides de courant, rides de vagues etc.) ainsi que sur la dynamique sédimentaire (grandes
stratifications obliques fluviatiles ou littorales).
Les structures biologiques sont engendrées par les organismes vivants sur un substrat meuble
ou consolidé, sous la forme de terriers, perforations ou traces de surface. Elles renseignent
donc sur la nature des organismes, leur mode de vie, la nature du substrat etc.
Certaines structures sont liées à des variations de climat (dessication par exemple), la mobilité
du substratum pendant la sédimentation (structures de glissement par exemple).
A toutes les échelles, les faciès se succèdent dans un ordre déterminé. Il s’agira ensuite de
définir les facteurs qui engendrent ces successions (logiques).
Les notions fondamentales à retenir sont les notions de faciès, de discontinuités, de succession
(qui sera utilisée pour remplacer la notion de superposition) c’est-à-dire d’enchaînement
vertical et horizontal. Ces enchaînements ou ces successions reflètent les variations dans les
milieux de dépôt, la dynamique sédimentaire, les variations climatiques, et, plus
généralement, l’histoire des bassins sédimentaires (tectonique, subsidence, variations du
niveau marin etc.).
1 : Le faciès
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Les faciès représentent l’échelle élémentaire d’organisation au sein des séries sédimentaires.
Il s’agit, en effet, de l’association et de l’arrangement des éléments (des constituants)
minéraux et organismes fossiles, qui s’expriment par les textures. La notion de faciès fut
introduite et définie par Haug (1900). Telle qu’elle est énoncée, elle a plutôt une signification
lithologique ou pétrographique.
On peut utiliser différentes variantes de faciès, selon les données disponibles et les objectifs
de l’étude. On distingue les types de faciès suivants :
Faciès biologique ou biofaciès qui ne tient compte que du contenu biologique des dépôts. Les
biofaciès sont utilisés notamment à des fins paléoécologiques ou écoséquentielles. Dans la
pratique, on associe faciès pétrographique et biologique ; ex. : calcaire à brachiopodes.
Faciès texturaux (de Rivière, Passega ou Dunham) utilisés pour préciser les modalités de
transport, de dépôt et, plus généralement les conditions hydrodynamiques.
Faciès géochimiques définis sur la base des mesures géochimiques ; celles-ci concernent les
éléments majeurs (comme le Ca ou le Mg dans les calcaires) et les éléments en traces (comme
le Si, Al, Cu, Sr, Ba etc.). Ils renseignent sur les conditions chimiques de la sédimentation.
La signification sédimentologique des faciès est fondamentale ; elle conduit à préciser toutes
les conditions de dépôt, c’est-à-dire les facteurs de la sédimentogénèse.
Exemples : Grès grossier mal classé à matrice argileuse : éléments transportés et déposés par
un agent dynamique au pouvoir de classement faible comme cela pourrait être le cas des
coulées boueuses, d’une moraine ou d’un dépôt de mass-flow en milieu sous-marin.
Calcaire wackestone à algues : dépôt de basse énergie dans la zone photique (< ou = à 60 m).
En milieu marin littoral (sédimentation carbonatée), où les discontinuités les plus fréquentes
sont des surfaces durcies plus ou moins évoluées, une succession de marne – marnes et
nodules calcaires – calcaire s’explique par une augmentation progressive du taux de CaCO3
dans l’eau de mer qui pourrait être engendrée par une diminution de la bathymétrie ; c’est-à-
dire une modification progressive des paramètres chimiques du milieu de dépôt.
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3 : Mégaséquences et cycles sédimentaires
Il s’agit d’une suite évolutive de séquences de petite échelle limitée par deux discontinuités
de grande extension (surfaces durcies et perforées régionales, surfaces de remaniement ou
surfaces de ravinement régionales). Les unités lithostratigraphiques correspondantes sont les
formations et les séries.
Une évolution acyclique dite encore séquentielle du type : ABC, A’B’C’, A’’B’’C’’ etc..,
plus fréquente, représente la réponse sédimentaire de nature séquentielle à un phénomène
géologique qui est cyclique, comme c’est le cas des variations du niveau marin qui sont
périodiques. Cependant, les séquences ne sont pas rigoureusement identiques d’une
mégaséquence à la suivante car les conditions de dépôt (bathymétrie, hydrodynamisme,
paramètres chimiques etc..) sont progressivement modifiées au cours du temps (plusieurs Ma
ou dizaines de Ma).
Quelques précisions :
Cependant, cette notion de cycle sédimentaire, telle qu’elle est définie, est restrictive et ne
concerne que la sédimentation marine. Il existe des cycles sédimentaires en milieu
continental, qui peuvent être engendrés par des variations climatiques par exemple.
C’est à A. LOMBARD (1956 ; 1972) que l’on doit cette notion fondamentale, sensée
expliquer ou décoder toutes les successions sédimentaires.
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(stades) de la vie des bassins. En effet, les faciès détritiques (Cg, Grès, Argiles) et parfois
évaporitiques, sont particulièrement développés dans les bassins « continentaux » ou lors des
périodes d’érosion qui succèdent à l’édification des chaînes de montagnes. De même que
certains bassins se caractérisent par une sédimentation exclusivement carbonatée et/ou
évaporitique, lors des périodes de transgressions généralisées.
En définitive, chaque type de bassin, aux différents stades de son évolution, se caractérise par
une « série naturelle » particulière. Cette notion de série naturelle, introduite par J.
DELFAUD (1974), adaptée à chaque bassin, permet de tenir compte des réalités
sédimentaires ; elle remplacera donc avantageusement celle, plus théorique, de série virtuelle.
En réalité, il s’agit des successions sédimentaires déposées au cours des cycles orogéniques
qui sont les unités de plus grande échelle, dont les limites sont des discordances angulaires.
Le plus important à considérer est l’expression sédimentaire des trois phases qui se succèdent
au cours d’un cycle orogénique. La période de lithogénèse comprend un ou plusieurs cycles
sédimentaires où la sédimentation est variée : marnes, calcaires, deltas ec. La période
orogénique est annoncée par les premières déformations et mobilités dans les bassins, qui se
marquent par une sédimentation en contexte mobile : les flyschs. Enfin, la période de
glyptogénèse ou d’érosion est marquée par des molasses ; celles-ci, de nature détritique,
remplissent des basins résiduels, intramontagneux ou situés en bordure des chaînes de
montagnes. Il existe dans la littérature de nombreux exemples illustrant ce qui précède (voir
cycles calédonien, hercynien ou alpin).
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I : RAPPEL DES OBJECTIFS
1 : à reconstituer tous les facteurs de la sédimentogénèse, c’est-à-dire toutes les conditions de
dépôt : hydrodynamiques, biologiques, physico-chimiques, ainsi que le contexte tectonique et
climatique.
2 : à décrire, comprendre et expliquer les évolutions verticales et définir les unités
sédimentaires de différentes échelles.
3 : à reconstituer l’organisation spatiale des unités ou corps sédimentaires, ce qui conduira à
préciser la dynamique sédimentaire et la cinématique de ces corps sédimentaires (ex.
progradation en domaine deltaïque ou littoral).
5 : à définir les différents facteurs qui ont déterminé ces évolutions. En définitive, il s’agit de
reconstituer le cadre géodynamique de leur mise en place.
On décrira ensuite la lithologie, les structures sédimentaires ainsi que les constituants lorsque
ces derniers sont visibles à l’œil nu ou à la loupe (de terrain).
Ces observations sont le plus souvent insuffisantes, notamment dans le cas de faciès
carbonatés ; elles doivent alors être complétées par l’analyse des microfaciès (nécessitant le
prélèvement d’échantillons et la confection de lames minces). L’analyse des microfaciès
comprendra la détermination des textures, des constituants (nature, pourcentages relatifs etc.)
ainsi que des observations d’ordre diagénétique.
Cette description des faciès fournit des informations précieuses sur les facteurs
hydrodynamiques, physico-chimiques et biologiques de la sédimentation, sur les
environnements ainsi que sur le contexte climatique et tectonique (voir exemples en cours).
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Lorsque les faciès sont fossilifères, il est indispensable d’analyser ce contenu biologique à des
fins paléontologiques, paléoécologiques et biostratigraphiques.
Cette analyse porte sur la nature des faunes et flores, qu’il faut déterminer, leur répartition
verticale à l’échelle du banc ou des séquences, leur répartition horizontale, leur disposition
(qui dépend des modalités de fossilisation). Parfois, il est utile (voire nécessaire) d’étudier les
associations biologiques.
-définir les milieux de dépôt (qui ne correspondent pas toujours aux milieux de vie),
L’objectif de cette démarche est d’établir des subdivisions basées sur les successions logiques
de faciès et de séquences à différentes échelles. Les données de base nécessaires à l’analyse
séquentielle sont : une description complète et détaillée des faciès ou microfaciès, et des
discontinuités.
La clé de décodage de l’information est la série naturelle : suite de tous les faciès différents
rencontrés, replacés dans leurs environnements respectifs, sur un paysage sédimentaire. La
série naturelle permettra de dessiner un graphe séquentiel, en tenant compte des
discontinuités. Sur ce graphe séquentiel apparaissent les séquences de différentes échelles (ces
aspects seront détaillés au chapitre 5).
- à déterminer les environnements de dépôt, car ces derniers sont caractérisés par des modèles
de séquences établis (ex. : séquence fluviatile, de front de delta, de plateforme carbonatée
interne etc.),
- à définir, à l’échelle des mégaséquences, les facteurs géodynamiques qui déterminent les
évolutions reconnues, comme la subsidence, les variations du niveau marin etc..
Dans certains cas, on utilisera uniquement les biofaciès et les unités que l’on pourra définir
sont des « écoséquences », ou encore les electrofaciès reconnus sur les enregistrements
diagraphiques pour établir les « electroséquences » (voir détails et exemples au paragraphe ).
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La stratigraphie séquentielle est une méthode relativement récente qui utilise les descriptions
de faciès et des discontinuités provoquées par les fluctuations du niveau marin. L’intérêt de
cette approche est que les séquences qu’elle permet de définir sont isochrones (voir détails au
chapitre 5).
Le principe des corrélations consiste à comparer et relier les séries sédimentaires analysées,
en utilisant des repères bien établis et fiables. Les repères biostratigraphiques sont les
meilleurs. Dans le cas de séries peu fossilifères et mal datées, on utilisera les discontinuités
(plutôt de grande échelle engendrées par des évènements géologiques enregistrés à l’échelle
du bassin). Les évènements tectoniques « instantanés », comme les séismes, exprimés par des
« séismites », ou magmatiques exprimés par le dépôt de cendres volcaniques constituent
d’excellents repères de corrélation.
Les corrélations séquentielles sont particulièrement intéressantes car les séquences, à une
certaine échelle, sont isochrones, notamment les séquences dites « eustatiques » définies par
la stratigraphie séquentielle.
Dans tous les cas, les corrélations permettent de représenter les corps sédimentaires, d’en
préciser la géométrie et la cinématique (progradation par exemple).
De plus, les environnements de dépôt étant déjà définis, les corrélations permettront de
dessiner des profils paléogéographiques que l’on pourra comparer d’une période à l’autre,
puis expliquer les modifications mises en évidence.
-cartes en isopaques (répartition des épaisseurs pour une formation ou une série) ; elles
permettent de visualiser la géométrie des remplissages sédimentaires, les zones de forte
subsidence et les zones « résistantes » ou zones hautes, peu subsidentes.
5 : Synthèse géodynamique
Il s’agit de reconstituer au mieux l’évolution des bassins sédimentaires ; cet aspect dépasse le
cadre de l’analyse des séries sédimentaires, même si elles représentent le remplissage des
bassins.
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L’interprétation des évolutions séquentielles à différentes échelles, des cartes
paléogéographiques, des cartes en isopaques etc. permet de définir les facteurs ayant régi ces
évolutions : subsidence, eustatisme, climat, tectonique, éventuellement magmatisme ; ce sont
les facteurs géodynamiques de l’évolution des bassins sédimentaires. La synthèse ainsi établie
conduira à définir les différents stades de l’histoire des bassins, les types de bassins, et
d’orienter l’exploration des ressources minérales et/ou énergétiques qu’ils renferment.
Les forages traversent généralement toutes les séries sédimentaires constituant le remplissage
des bassins. En cours de forage, des déblais (cuttings) sont récupérés en surface grâce à la
boue de forage qui circule de haut en bas puis de bas en haut, remontant ainsi les fragments de
roches broyées par l’outil de forage. L’examen de ces déblais permet donc de décrire, avec
plus ou moins de précision, les formations traversées par le forage. Il sera alors possible de
reconstituer les successions sédimentaires, la profondeur des limites (donc des discontinuités)
de chacune des unités et leur épaisseur.
D’autre part, des carottes peuvent être prélevées dans certains intervalles considérés comme
réservoirs potentiels par exemple. Elles fournissent une information continue et fiable (faciès,
structures sédimentaires, discontinuités, faunes et microfaunes) ; ce sont donc des
compléments indispensables aux données fournies par les déblais. Il est également possible de
prélever des échantillons de carottes qui feront l’objet de lames minces dont l’étude permettra
une description plus détaillée des faciès.
Ces informations sont suffisantes pour établir les subdivisions en séquences de différentes
échelles ainsi que des cartes en isobathes et en isopaques.
Enfin, un chromatographe permet de détecter en cours de forage, la présence de gaz dans les
formations sédimentaires. Ce gaz est analysé et sa composition précisée. Cette information est
très importante car elle permet de détecter et de situer les gisements éventuels de gaz
(Hydrocarbures à l’état gazeux).
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La plupart des diagraphies sont des diagraphies « électriques ». Le principe des diagraphies
consiste à descendre « un outil » adapté au paramètre que l’on doit mesurer puis de remonter
cet outil, à vitesse constante jusqu’à la surface. L’enregistrement s’effectue de façon continue.
Actuellement, les équipements sont très modernes et permettent des enregistrements très
précis.
Tous ces paramètres sont plus ou moins directement liés à la lithologie. Il est alors possible de
les « traduire » en termes lithologiques ou plus exactement d’électrofaciès, et de décrire les
successions sédimentaires traversées par les forages, d’établir les subdivisions en séquences
de différentes échelles.
Sur les diagraphies, les variations du signal sont généralement progressives et les courbes
enveloppes (car on utilise souvent deux diagraphies, le gamma-ray et le sonic par exemple)
permettent de dessiner des électroséquences (des exemples seront donnés en cours) dont il
existe des modèles correspondant aux différents types et environnements de dépôt (O.
SERRA, 1978). Les courbes présentent également des variations brusques ou pics qui
représentent des discontinuités ; certains pics caractéristiques peuvent être observés sur
plusieurs forages et constituent alors d’excellents repères de corrélations.
Les diagraphies d’imagerie sont de plus en plus utilisées, en complément des diagraphies
classiques; ce sont des enregistrements numériques qui permettent de visualiser les différentes
lithologies rencontrées.
En définitive, les diagraphies permettent de définir les lithologies, les structures sédimentaires
(grâce à la diagraphie de « pendagemétrie »), les électrofaciès , les électroséquences, les
environnements de dépôt ; elles fournissent également de bons repères pour les corrélations
dont l’utilité a été précisée au paragraphe II-4). Les diagraphies sont particulièrement utilisées
dans l’exploration pétrolière et dans l’exploitation des gisements ; c’est d’ailleurs grâce à
l’exploration pétrolière que ces techniques ont été développées et sans cesse améliorées.
3 : La sismique
La sismique réflexion est une méthode d’investigation fondamentale dans l’étude des bassins
(et des séries) sédimentaires.
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Le principe de cette méthode (simplifié) consiste à provoquer, sur des lignes sismiques
régulièrement disposées à travers le bassin, des explosions ou des ébranlements en surface,
qui se propagent en profondeur, traversant les séries sédimentaires, et se « réfléchissant » sur
les discontinuités qui sont appelées réflecteurs. Le signal remonte en surface et les temps de
parcours, qui dépendent de la profondeur et de la vitesse de propagation donc de la lithologie,
sont enregistrés sous forme de profils sismiques (qui font l’objet ensuite de multiples
traitements qui les rendent plus « lisibles »).
L’interprétation des profils sismiques (voir cours et T.D. de Géophysique) est d’abord d’ordre
structural ; les différents réflecteurs ainsi que leur géométrie (et déformations éventuelles)
sont restitués et permettent la représentation des structures en profondeur. D’autre part, les
épaisseurs des unités sédimentaires identifiées et la profondeur des réflecteurs sont calculées ;
ces données permettront de dessiner des cartes en isobathes et en isopaques.
Depuis plus de 30 ans, les travaux d’EXXON (Haq et Vail 1978) ont conduit à utiliser les
profils sismiques pour une interprétation sédimentologique. Il est possible d’identifier des
séquences de dépôt (au sens eustatique), leur géométrie, leurs limites ainsi que les limites
séparant les différents prismes de dépôt qui constituent les séquences; ces surfaces sont celles
utilisées en stratigraphie séquentielle, qui a d’abord été appelée stratigraphie sismique. Il
s’agit des limites inférieure et supérieure des séquences, des surfaces de transgression ou
d’inondation maximale.
Les séquences de dépôt sont généralement constituées par les prismes suivants : Prisme de bas
niveau marin (PBN) ou prisme de bordure de plateforme (PBP), compris entre la limite
inférieure de la séquence et la surface de transgression, Intervalle transgressif (IT), compris
entre la surface de transgression et la surface d’inondation maximale (qui s’exprime parfois,
en domaine profond, par un intervalle dit « condensé ») et un prisme de haut niveau marin
(PHN), souvent tronqué par la limite supérieure de la séquence.
Apport de la géochimie
Les données géochimiques complètent l’analyse des faciès. Les éléments majeurs et en traces
sont dosés sur les échantillons prélevés lors de la campagne de terrain.
Selon les types lithologiques, les éléments majeurs, mesurés en %, sont Si, Al (roches
détritiques) ou Ca, Mg (roches carbonatées) ; les éléments-traces, mesurés en ppm, sont par
exemple : Fe, Mn, Ba, Sr, Cu,V, Mo etc.
Ces éléments sont des marqueurs géochimiques externes, qui renseignent sur l’origine des
apports, les processus d’altération donc le climat etc., ou propres au milieu de dépôt ; ils
permettent alors de préciser les conditions physico-chimiques de la sédimentation.
Exemples : le % de Bore (élément fixé sur les minéraux argileux) est directement lié à la
salinité des milieux ; on peut distinguer les milieux à salinité normale (milieu marin), les
milieux sursalés (lagunes) et les milieux saumâtres ou d’eau douce.
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Le Cu, le Mo (Molybdène) et le V (Vanadium) sont généralement fixés sur la matière
organique des sédiments de milieu confiné et réducteur.
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CHAPITRE 6 : LES ENVIRONNEMENTS SEDIMENTAIRES
INTRODUCTION
L’environnement détermine donc les faciès ; et, à l’inverse, la description détaillée de ces
derniers permettra la reconnaissance des environnements.
Le recours à des modèles de dépôt de référence, actuels ou anciens, est nécessaire. Mais ces
derniers sont incomplets ; il manque les paramètres suivants :
a : Les variations en fonction du temps, qu’il est possible de reconstituer grâce au
raisonnement séquentiel ; la définition de l’enchaînement vertical et latéral des faciès, des
séquences et des environnements qu’ils représentent devient alors indispensable.
D’autre part, un paléoenvironnement, qui peut être représenté par une surface durcie
perforée, élaborée en milieu marin littoral, correspond le plus souvent à un corps
sédimentaire, dont il faudra définir la géométrie, l’extension etc…Les corrélations sont
indispensables ; elles permettront, en définitive, de reconstituer les paléogéographies, et,
parfois, le contexte tectonique (les déformations syn-sédimentaires notamment).
La reconstitution des environnements est d’un intérêt économique évident car de nombreuses
accumulations minérales ou énergétiques (minerais, charbon, hydrocarbures) sont liées à des
environnements particuliers (plate-formes carbonatées, deltas etc..).
PRINCIPAUX ENVIRONNEMENTS
Dans la nature actuelle, on distingue : les environnements continentaux, les milieux mixtes
situés aux confins domaine continental – domaine marin, et les environnements marins, très
variés, allant du rivage jusqu’au domaine marin le plus profond (abyssal).
Chaque environnement se caractérise par une extrême variabilité qui dépend de la nature et du
volume des apports, de la morphologie des plate-formes marines, déterminée par le cadre
tectonique, du climat etc. ; la sédimentation est régie par les facteurs de la sédimentogénèse :
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qu’il faut reconstituer : facteurs physiques (= nature, vitesse et direction des courants,
température, pluviométrie etc.), chimiques (= salinité, composition de l’eau, pH, Eh etc.),
biologiques (= nature, diversité et répartition des peuplements etc.), géologiques (= arrière-
pays source des apports, stabilité ou mobilité du substratum, reliefs, subsidence, climat etc.).
Il s’agit des environnements : fluviatile, désertique, lacustre, palustre et glaciaire. Seuls les
milieux fluviatile et désertique seront décrits car ce sont les plus fréquents et les plus
importants dans les séries anciennes.
Sur le plan hydrodynamique : il se caractérise par des écoulements canalisés dans des
chenaux. Les modes de transport les plus fréquents sont la saltation et la suspension. Il
convient de distinguer : le transport des particules dans l’eau (=grain-flow) dans les chenaux,
les coulées de boue (=mud-flow) sur les piedmonts, et l’écoulement en nappes superficielles
(=sheet-flow) sur les glacis et les plaines alluviales.
Ces données sont importantes car elles permettent de comprendre les volumes considérables
de sédiments dans les deltas.
Dans les chenaux, les poissons et les organismes planctoniques sont parfois abondants ; sur le
fond et les rives des cours d’eau, peuvent proliférer des organismes fixés (larves d’insectes,
plantes aquatiques par exemple) ou des endobiontes ainsi que des algues d’eau douce pouvant
donner des encroûtements stromatolithiques.
Sur les plaines alluviales, recouvertes par l’eau de façon périodique (lors des crues) et souvent
éphémère, une couverture végétale de type marécageux, éparse ou dense, peut se développer ;
d’autre part, des bactéries sont souvent présentes.
Il faut distinguer les dépôts de piedmont qui sont des cônes alluviaux et les dépôts fluviatiles
proprement dits.
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1 : les cônes alluviaux : ce sont les dépôts grossiers, peu altérés (ou peu évolués) mis en place
par gravité essentiellement, juste au pied des reliefs ; ce matériel est immature ; on observe
également des coulées de boue responsables de dépôts chaotiques hétérométriques très mal
classés. Le matériel grossier est souvent constitué de galets, orientés (inclinés) vers l’amont.
Les dépôts de cônes alluviaux sont différents selon le climat. Ils sont fréquents et
caractéristiques des bordures de bassins intramontagneux (post-orogéniques) ; exemples
anciens à retenir : les dépôts du Plio-Quaternaire pré-saharien, au pied des reliefs atlasiques ;
les dépôts du Miocène supérieur décrits sur les bordures nord (Monts du Dahra) et sud
(Ouarsenis) du bassin du Cheliff.
La structure des systèmes fluviatiles ne sera pas décrite. Mais il est possible de distinguer les
faciès de chenaux et ceux des plaines alluviales dites encore plaines d’inondation.
Les faciès de chenaux, déposés sur les rives convexes des cours d’eau méandriformes, ou
constituant les lentilles sableuses allongées parallèlement au courant, dans les réseaux en
tresses, sont toujours grossiers et granoclassés. Ils se caractérisent par des structures
sédimentaires différentes selon le type de réseau : stratifications obliques décimétriques à
métriques dans les dépôts des réseaux en tresses (chenaux anastomosés), où s’observe une
seule direction (dominante) de courant ; stratifications entrecroisées de même échelle dans les
réseaux à méandres, où il existe au moins deux directions de courant opposées ou obliques
l’une par rapport à l’autre ; en se superposant, elles sont entre-croisées.
De plus, ces stratifications sont remplacées vers le haut, dans les séquences par des rides de
courant dissymétriques, puis par des laminations planes de bas régime.
Les faciès de plaine alluviale sont plus fins (=silts et argiles restés en suspension) ; ils se
déposent par décantation et se caractérisent par des laminations planes (litage horizontal).
Généralement, dans ces faciès, se développent des paléosols, plus ou moins évolués selon la
durée qu’ils représentent.
Ces deux types de faciès se succèdent dans les séquences ; ces dernières sont toujours limitées
à la base par des surfaces d’érosion (de ravinement) bien marquées, et, au sommet, par un
paléosol ou une autre surface d’érosion, si la sédimentation fluviatile est continue sur une
longue période. Le climat et les processus d’érosion sont déterminants.
Les séquences des réseaux en tresses sont plus grossières que celles des réseaux
méandriformes et ne comportent que peu de matériel argileux, car l’énergie du courant est
plus importante.
Notons enfin, que les deux types de réseaux, en tresse et à méandres, se succèdent dans
l’espace, d’amont en aval, et dans le temps (verticalement) au cours d’une période de
sédimentation fluviatile.
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I-2 : Le milieu désertique
Les déserts occupent environ ¼ de la surface de la Terre ; il ne sera question ici que des
déserts chauds ; on peut distinguer les déserts arides, où l’évaporation est nettement
supérieure aux précipitations et semi-arides, lorsque cette différence est plus atténuée.
Sur le plan dynamique : l’environnement désertique se caractérise par des cours d’eau
temporaires, endoréiques, divaguant sur de vastes étendues, qui n’arrivent pas en mer ; à
l’exception du Colorado et du Nil pour l’Actuel. L’écoulement peut être canalisé dans des
chenaux au pouvoir d’érosion modéré ; mais, le plus souvent, il s’agit d’écoulements
superficiels en nappes (sheet-flow).
D’autre part, l’action du vent est dominante ; les matériaux déposés dans les chenaux sont
repris par le vent et transportés parfois sur de grandes distances (vents de sable).
Sur le plan biologique, hormis les reptiles, les rongeurs, les insectes, on peut noter une
végétation discontinue et peu abondante.
Sur le plan sédimentaire : la sédimentation en milieu désertique est très variée ; elle associe
des dépôts de chenaux à base généralement plane, des dépôts éoliens (=dunes) et les dépôts de
sebkhas ou de chotts (dépressions continentales alimentées par les cours d’eau temporaires).
Les dunes éoliennes sont les structures ou les accumulations sableuses les plus
caractéristiques ; le sable est fin, bien classé et constitué de grains de quartz ronds et mats. Les
stratifications obliques métriques, fortement inclinées (40°) sont visibles dans ces
accumulations ; à la surface des dunes, on peut observer des rides éoliennes dissymétriques,
dont les crêtes plus ou moins rectilignes sont perpendiculaires à la direction du vent.
Les Ergs sont des ensembles (ou « champs ») de dunes dont la forme est variable (voir cours
de sédimentologie de L2). L’action du vent se traduit par la déflation (élimination de la
fraction sableuse et plus fine) qui laisse en place des cailloutis dispersés sur de vastes plateaux
appelés Regs ; ces éléments sont éolisés, polis par le vent ; ils sont généralement arrondis
mais présentent parfois des facettes façonnées par le vent ; ce sont les « dreikanters » ou
galets à facettes, facilement identifiables.
Dans les sebkhas et les chotts : la sédimentation est tour à tour éolienne et évaporitique ; les
intervalles évaporitiques sont constitués de cristaux de sulfates ou de chlorures dont la taille
augmente au cours de l’évaporation ; ils forment alors des horizons continus (croûtes) affectés
par la dessication ; celle-ci s’exprime par des fentes (et polygones) ainsi que des structures en
teepees caractéristiques, dont la dimension est parfois décimétrique.
Exemples anciens de séries de milieu désertique : Les « Vieux Grès Rouges » du Dévonien
d’Angleterre, les « Nouveaux Grès Rouges » du Permo-Trias des chaînes hercyniennes, les
Grès rouges jurassiques des gorges du Colorado, les séries du Trias saharien, les séries du
« Continental Intercalaire » saharien, d’âge essentiellement crétacé inférieur.
Le caractère commun à toutes ces séries est leur couleur rouge (rubéfaction) qui est due à
l’oxydation des particules ferrugineuses des sédiments, suite à leur longue exposition à l’air.
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II : LES ENVIRONNEMENTS MIXTES
Ils correspondent aux Estuaires, aux Deltas, aux Lagunes littorales ; ces dernières seront
sommairement abordées avec les zones supra et intertidales..
Estuaire ou Delta selon la puissance et le pouvoir transporteur des cours d’eau, de l’aptitude
de la mer à disperser le matériel.
C’est la partie submergée d’une vallée fluviatile dans laquelle pénètre la marée ; de ce fait, les
estuaires présentent des points communs avec la zone intertidale, notamment du point de vue
hydrodynamique. L’influence fluviatile est fortement atténuée et le matériel est dispersé par
les courants marins (marée et vagues).
Sur le plan sédimentaire, les estuaires sont le siège d’une sédimentation fine (vases) et
sableuse ; les barres sableuses, occupant la partie amont de l’estuaire, sont allongées dans
l’axe de la vallée fluviatile et mobiles puisque remaniées par la marée. Les sédiments les plus
fins constituent souvent « un bouchon vaseux » ou « slikke » qui est remis en suspension au
flot et qui se dépose au jusant (provoquant ainsi l’envasement des ports d’estuaires).
D’autre part, on observe souvent une forte concentration de matière organique d’origine
végétale qui fixe l’Uranium, faisant des estuaires des domaines particulièrement intéressants
pour les accumulations potentielles de minerai d’Uranium (ex. le gisement d’Arlit au Niger).
Ils correspondent aux accumulations sableuses les plus importantes en milieu littoral, en
raison de la charge considérable des cours d’eau, aussi bien dans l’actuel que dans l’ancien.
Il s’agit de l’embouchure d’un cours d’eau , dont les matériaux sont remaniés par les vagues
(la houle) et la marée, à la différence des estuaires, le matériel est essentiellement sableux.
Le volume et la complexité d’un delta est fonction des apports, de l’influence relative des
courants (fluviatile, marée et vagues), de la morphologie des plate-formes littorales qui
détermine les bathymétries, de la subsidence et, plus généralement, du contexte tectonique.
La partie fluviatile (dite encore supradeltaïque ou haut de delta), occupée par le réseau
fluviatile (qui ne sera pas décrite ici, puisqu’ayant fait l’objet du paragraphe I-2).
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La plaine deltaïque, partie médiane du delta, est située entre la ligne de rivage et une ligne
bathymétrique de -5 m environ ; elle se caractérise par la ramification du chenal fluviatile
principal en de nombreux chenaux distributaires qui achemineront les sables transportés vers
le domaine marin plus distal. Entre les chenaux distributaires s’étendent des estrans tidaux,
des étangs, des marais, des lagunes sursalées.
Les caractères hydrodynamiques de cette zone se résument à l’action des courants fluviatiles
atténués, de la marée et parfois des vagues. Les faunes sont celles des milieux saumâtres et
parfois d’eau douce ; la végétation est particulièrement développée (mangroves à Palétuviers
dont les racines sont immergées dans l’eau)
Le front de delta correspond à la zone d’accumulation des sables, située entre 5 et environ 60
m de profondeur. C’est un domaine, le plus souvent de haute énergie, sous influence de la
dynamique fluviatile, de l’action de la mare et des vagues.
Vers le large, dans un domaine marin plus profond, le delta se prolonge par un pro-delta qui
est un éventail plus ou moins important de sables fins, de silts et d’argiles, déposés en milieu
confiné ; cette situation est celle des marges continentales stables (passives). Sur les marges
mobiles (actives), le prolongement d’un delta est un éventail sous-marin profond (Deep Sea
Fan) constitué de turbidites (flyschs), résultant du remaniement et de la re-sédimentation, au
bas du talus continental et sur le glacis, des sables du front de delta par les courants de
turbidité.
La sédimentation deltaïque
Les dépôts de la plaine deltaïque sont des sables et des silts qui occupent les chenaux
distributaires à base peu érosive ; ils sont affectés par la marée qui s’exprime par des
structures particulières appelées structures en arêtes de poisson ; ce sont des stratifications
entrecroisées dcm inclinées en sens opposé par le flux et le jusant. Ils passent latéralement (et
verticalement) à des argiles à laminations planes des estrans tidaux adjacents ; ces dépôts
argileux comportent parfois des intercalations évaporitiques, stromatolithiques ou à charbon et
débris végétaux. Des structures de dessiccation y sont fréquentes (cavités, teepees).
La séquence de plaine deltaïque est donc strato et grano-décroissante (point commun avec la
séquence fluviatile) ; elle est souvent clôturée par un paléosol.
Les dépôts de front de delta sont des sables grossiers propres à stratifications obliques
métriques ou mégarides dues à l’action des vagues, constituant des barres massives ; ils
recouvrent les dépôts fins de basse énergie de plate-forme interne, parfois carbonatés à faune
benthique.
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Les séquences de front de delta sont donc strato et grano-croissantes (à énergie croissante)
limitées par des surfaces durcies perforées et ferrugineuses.
à la génération d’hydrocarbures, à partir des « roches mères » du prodelta, dont les faciès sont
riches en matière organique rapidement enfouie et protégée de toute altération ;
à leur accumulation dans les dépôts de sables grossiers du front de delta, dont les porosités et
perméabilités (primaires) sont élevées ; de plus, les cordons de front de delta sont parfois
isolés au sein de faciès argileux imperméables et constituent alors des réservoirs-pièges
précoces ;
à leur protection par les dépôts argileux ou évaporitiques imperméables de la plaine deltaïque.
On distingue :
a : les deltas lobés, ou constructifs à cordons coalescents, sous influence dominante des
courants fluviatiles ; les exemples actuels de ce type de delta sont les deltas du Mississipi, du
Pö et du Danube.
b : Les deltas arqués sous influence dominante de la houle et des vagues, dont les barres
d’embouchure qui se déplacent latéralement au gré de la houle et des vagues, sont disposées
parallèlement au rivage ; exemples : delta du Rhône
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c : Les deltas « en pattes d’oiseau » sous influence dominante de la marée se caractérisent par
des cordons sableux perpendiculaires au rivage ; ex. : delta du Gange.
Dans certains cas, deux types de courant interviennent ; les deltas présentent alors des
morphologies intermédiaires entre les types a, b, c définies ci-dessus. Ex : le Delta du Nil sous
influence du courant fluviatile et de la houle ; delta jurassique des ksour (Atlas saharien
occidental) sous influence fluviatile et de la marée.
les deltas de marges stables ou de bassins cratoniques intra-plaques passant vers le large à un
prodelta et à des dépôts carbonatés de plate-forme externe ; ex ;: Mississipi
et les deltas de marges mobiles passant à des éventails sous-marins profonds à turbidites ; ex. :
delta du Nil
En fonction du climat,
les deltas des zones tempérées se caractérisent par des plaines deltaïques à roseaux (tigillites
dans les séries anciennes) et la prédominance de l’illite ;
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III : LES ENVIRONNEMENTS MARINS
Ils sont très variés en raison de la variabilité de la morphologie des cotes, plus ou moins
inclinées, de la bathymétrie, de la turbulence des eaux (énergie des vagues, amplitude de la
marée etc.).
Ces aspects ont fait l’objet du cours de sédimentologie de L2, à consulter absolument.
Rappels indispensables :
Du rivage jusqu’aux milieux marins très profonds, on peut subdiviser les environnements
marins en :
Talus continental : au-delà de -200 m, jusqu’à 3 000 ou 5 000 m, selon le type de marge ;
pente parfois abrupte ; entaillé par les canyons ; sédimentation réduite.
Glacis situé entre 3 000 et 5 000 ou 6 000 m ; concave et faiblement incliné ; remplacé par les
fosses océaniques sur les marges actives (ex. fosse des îles Tonga profonde de 10 000 m,
fosse des Kouriles, sur la cote Est de la Sibérie 11000m etc.) ; sédimentation active =
turbidites formant des éventails de morphologie comparable à celle des deltas..
La limite entre continents et océans se situe au passage talus-glacis ; ce sont les marges
continentales.
Il existe des mers en situation exclusivement intra-continentale (1) (ex. le Golfe Persique, la
Mer Baltique) ; parfois elles sont largement ouvertes sur les océans (ex. la Manche) et sont
dites péricontinentales (2). Les mers de type 1 et 2 sont les mers épicontinentales.
Le domaine littoral est subdivisé en plate-forme interne (ou infralittorale), plate-forme externe
(ou circalittorale), séparées le plus souvent par une barrière morphologique de haute énergie,
occupée par des « récifs » ou des dépôts oolithiques ; parfois la transition entre PFI et PFE est
progressive ; seule le bathymétrie permet de les distinguer (cas des rampes littorales).
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III-2 : Caratérisation des milieux de plate-forme
Dans le cas des plate-formes où la marée est importante, on peut distinguer les zones supra.,
inter. et infratidales.
La zone supra-tidale
Zone constamment émergée de basse énergie, exceptionnellement envahie par la mer lors des
périodes de fortes marées ou de tempêtes.
La zone intertidale
Zone périodiquement émergée (marée) ; correspond à des estrans, plages, chenaux de marée ;
action des vagues importante sensible jusqu’à une profondeur moyenne de 20 m (sauf
périodes de tempêtes où la limite d’action des vagues se situe vers 40 m) ; cette zone est à
énergie variable, les faciès et textures de dépôt sont donc très variées (W. à P/G.).
Température et salinité variables.
Sur le plan biologique, seules les organismes euryhalins et eurythermes sont présents :
nombreux organismes benthiques (fragmentés), fouisseurs et perforants, Algues.
La zone infratidale
Zone d’extension et à bathymétrie variables mais toujours immergée ; zone de basse énergie
car aucun courant ne perturbe ce milieu ;; température et salinité constantes.
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Sédimentation : vases bioclastiques, à oncolithes etc.
Dans les séries anciennes, les séquences de plate-forme interne sont constituées par la
succession des faciès infratidaux, intertidaux et supratidaux qui exprime la diminution
progressive de la bathymétrie ; ce phénomène résulte souvent du recul de la ligne de rivage
consécutive au comblement ; ces séquences sont alors clôturées par des surfaces d’émersion.
Lorsqu’elle existe, sa position est quelconque sur la plate-forme ; elle sépare la PFI de la PFE.
Zone soumise à l’action (faible bathymétrie) et montre parfois des caractères communs avec
la zone intertidale, notamment une tendance à l’émersion.
Sur le plan biologique : organismes de milieu marin ouvert, organismes constructeurs, plus ou
moins fragmentés.
Les structures sédimentaires sont des stratifications obliques dcm à m ; des mégarides
(comme dans le cas de l’environnement de front de delta).
Dans l’Actuel, les récifs se développent dans des conditions strictes de T°C et de salinité, à
des profondeurs ne dépassant pas 60 m (car des algues sont très souvent associées aux
organismes constructeurs, notamment les coraux), dans des eaux oxygénées limpides.
Leur position sur les plateformes est variable : dans la zone infratidale, où des organismes
constructeurs à squelette segmentés, branchus, fragiles édifient des « monticules « de basse
énergie ; dans un domaine plus externe, où on observe le même type de bioconstruction ; à
l’emplacement des barrières de haute énergie qu’ils contribuent à édifier ; près du rivage
(=récifs frangeants) construits essentiellement par des Cyanophycées ou des Cyanobactéries.
Ces différents types de bioconstructions se caractérisent par des roches à textures différentes
(framestone, bafflestone, bindstone : voir cours de Pétrographie sédimentaire de L2).
Les « récifs » proprement dits sont toujours associés à des dépôts résultant de leur destruction
progressive et permanente, mis en place sur les pentes récifales (roches bio-accumulées plus
ou moins grossières).
La plate-forme externe
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Sédimentation de basse énergie : vases bioclastiques essentiellement.
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