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C.E.R.M.E.S.
5 et 8. Avenue Blaise Pascal
Cite Descart~s-Champs sur Marne
n..l55 MARNE LA V AllEE CEDEX 02
1li
CONSEIL DU COMITÉ DE LECTURE
La Revue française de géotechnique est une publication scientifique trimestrielle parrainée par
les Comités français de mécanique des sols, de mécanique des roches, et de géologie de
l'ingénieur, qui publie des articles et des notes techniques relevant de ces domaines. Des
discussions sur les travaux publiés dans la revue sont également les bienvenues.
Les terrains naturels sont des milieux complexes, spécifiques et de caractéristiques variables
dans l'espace et dans le temps, composés de solides et de fluides qui y circulent ou les
imprègnent. L'identification de leurs propriétés, en termes de comportement mécanique et
hydraulique, est coûteuse, et donc nécessairement incomplète et incertaine. Les problèmes
posés sont variés, et leur résolution engage la responsabilité de l'ingénieur. On peut citer en
particulier: la conception, la construction et la maintenance d'ouvrages bâtis sur, dans ou avec
le terrain, dans des sites urbains ou extra-urbains; la stabilité de sites naturels ou construits;
l'étude de la circulation et de la qualité de l'eau souterraine; l'exploitation des ressources
naturelles ...
Les instructions aux auteurs sont publiées dans le premier numéro de chaque année,
disponibles sur demande, et accessibles sur le site Internet des trois comités
(www.geotechnique.org).
Les manuscrits sont à envoyer en trois exemplaires (dont un original) et une disquette contenant
le fichier à l'un des rédacteurs en chef:
REVUE
FRANÇAISE
DE
GÉOTECHNIQUE
Rédacteur en chef: Pierre DELAGE (École nationale des ponts et chaussées)
Co-rédacteurs en chef: Françoise HOMAND, Jean-Paul TISOT (École nationale supérieure de
géologie de Nancy)
Comité de lecture: Gabriel AUVINET (UNAM, Mexico), Lucien BOURGUET (Hydrogéologue-
expert), Bernard CAMBOU (École centrale de Lyon), Roger COJEAN (École nationale supérieure
des mines de Paris), Emmanuel DETOURNAY (University of Minnesota, USA), Jean-Louis DURVILLE
(LCPC), Dominique FOURMAINTRAUX (Elf), Alain GUILLOUX (Terrasol), Marc PANET (FC
International), Aurèle PARRIAUX (École polytechnique fédérale de Lausanne, Suisse), Pierre
VEZOLE (SAE), Gérard VOUILLE (École nationale supérieure des mines de Paris)
Revue trimestrielle
Abonnement 2000 (numéros 90 à 93) franco: 710 F
Prix au numéro franco: 198 F (valable également pour les numéros anciens)
La revue est expédiée par avion dans les D.O.M.-T.O.M. et à l'étranger.
Sommaires des numéros anciens sur demande.
M. BOUlOH
Université Joseph-Fourier,
Laboratoire Sols,
Solides, Structures, 1
1
Domaine universitaire,
BP53;>
38041 Grenoble Cedex 9 _t-.- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
1
...--------------------------------------------------- ------~~
~
France). C'est un sable fin à grains anguleux et de dis-
tribution granulométrique uniforme. "-40
Les caractéristiques granulométriques de ce maté-
riau sont les suivantes:
d so == 0,32 mm
d 10 == 0,21 mm d 6o/d 1o == 2
Les poids volumiques secs maximal et minimal sont:
Ydmax == 16,70 kN/m 3
Ydmin == 13,24 kN/m 3
Ces valeurs correspondent, en supposant un poids
spécifique des grains de 25,97 kN/m3(ps == 2,65 g/cm 3),
aux indices des vides suivants: e max == 0,961
e min == 0,555
Ces caractéristiques granulométriques sont tirées
de l'étude de Mokrani (1991). O--+--'-,.--..--.--....--r---.---r---.---.--o--r--r--r--r-...---r--.--.--o--r--r--r--r-...---r---r---r--.--,..........--r--r-...,.--.l
60--.----------------------,
31,9 kPa 70~----------------------,
15,64 kN/m
3
p~ = 25 kPa 3
55 4 cm y 15,53 kN/m
Ri = 4 cm
60
50 _ ----- ---------- ----- -------- ---------l\
~
Çj -------------------/\
~
1
o ~
1
rF:J ~
~
1 o
\l'J
1
1
30 _ v 1
--------------------------------------------y
25 20
20 -I-..,...----,---.-......--,------,~-,--..---..----.---,--...-...,---,----.-__.__,___,___,___._..___..__._____1
o 5 10 15 20 25 10 -I-r--r---r--r-___._r--r---r--r-___._~~___._~__,___,__.____..__..__.__._..__..__.____._,.....j
1
60
1
50 -1 _
-- -- -----A
1
1
1
1
1
1
~ ------------------------------------------ ----------/\
Ç:3 1
~ ~
1
1
o ~
1
CfJ ~
1
o
1 1 \l'J
1 1
1
1
30 1- Y ---------- ------------------------------------------y
1
1 allongement
accourcissement :- - - - - > 20
25
<-----1
1
20 -+--....----T-..-~-.--....----r-+-_,__---,---r---T-...,-_,__---,---r---T-...,-___r____,__.,_..,.___r_-l
10 -4---,.-.,......,--,--,---..---.--,--,---.---.-.....--r--r--r--r-r-""--'-"""-....-r-1,......,...--y---r--r-.-.-.---r-.----r--.--r--.--.-.....-1
-4 -2 0 2 4 6 8 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 B 10 12
Déformation verticale (0/0) DéplaceYnents verticaux (mm)
Courbes de déformations expérimentales Courbes de déplacements expérimentaux
types (essai n° 17). types (essai n° 32).
Typical experimental deformation curves (test Typical experimental displacement curves (test
n° 17). n032).
6
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
N° 90
1er tri mestre 2000
Ces courbes montrent bien l'influence de l'élance- des extrémités de la sonde, ceci étant dû à la faible sur-
ment fini de la sonde sur la nature de l'expansion. En charge en surface qui entraîne une dissymétrie du pro-
effet, les déplacements horizontaux généralement blème, ou parfois à des variations de la densité locale.
mesurés sont pratiquement nuls à quelques centi- Le rôle de l'hétérogénéité de distribution de la den-
mètres de part et d'autre des deux extrémités de la sité locale apparaît comme très important. A partir des
sonde (~ 3 cm). Le déplacement horizontal prend une courbes de déplacements on peut remarquer claire-
certaine valeur au niveau de l'extrémité supérieure de ment son influence sur la nature de l'expansion. On
la sonde et croît avec la profondeur jusqu'au niveau du trouve parfois, par exemple, des déplacements au
milieu de celle-ci, puis décroît vers le bas. La courbure niveau de l'extrémité inférieure de la sonde nettement
de cette déformée reflète la forme en tonneau que la supérieurs aux déplacements au niveau de son milieu et
membrane prend lors de sa dilatation. de son extrémité supérieure. Quand il y a une variation
Ce résultat est confirmé par la courbe de déplace- de la densité locale, la membrane se gonfle plus là où la
ment vertical; on trouve que ce déplacement prend une densité est plus faible.
valeur maximale dirigée vers le haut au niveau de
Ce rôle de l'hétérogénéité du sol et de sa densité
l'extrémité supérieure de la sonde. Il décroît avec la
locale qui apparaîssent dans nos essais ont été déjà
profondeur jusqu'à s'annuler au niveau du milieu de la
signalés par Suyama et al. (1983), et ont été en partie
sonde, puis on observe un déplacement vertical vers le trouvés numériquement par Yeung et Carter (1990)
bas qui croît avec la profondeur jusqu'au niveau de
dans un sol argileux. Les auteurs ont trouvé que la
l'extrémité inférieure de la sonde.
membrane à faible profondeur (2 m) s'est déformée
En ce qui concerne les déformations, il existe un d'une manière irrégulière au début de l'expansion (c =
allongement vertical maximum, en général aux niveaux 0,23 0/0) et à la fin aussi (c = 14 0/0). Le déplacement
des extrémités de la sonde et qui diminue jusqu'à deve- radial maximum n'est pas observé au milieu de la
nir pratiquement nul dans un plan horizontal passant sonde mais à 0,21 L à partir de son extrémité supé-
par le milieu de la sonde. De part et d'autre des extré- rieure (L étant sa longueur). Ils attribuent ce phéno-
mités de la sonde, l'allongement diminue avec l'éloi- mène à la combinaison entre l'effet de la faible profon-
gnement à la sonde. deur de l'essai et l'effet de non -homogénéité de la
Ces résultats paraissent logiques, du fait d'une cer- résistance du sol qui croît avec la profondeur.
taine symétrie par rapport à un plan horizontal passant Les résultats expérimentaux peuvent être comparés
par le milieu de la sonde, et des extrémités attachées de aux résultats numériques de Zanier (1985) pour un sol
la membrane. Cette dernière prend aussi la forme d'un de Cran; il s'agit d'un limon très plastique et particu-
tonneau et non une forme parfaitement cylindrique. lièrement imperméable. Zanier a trouvé pour une
L'eau exerçant sur ses parois une pression, cette pres- sonde d'élancement 6, par exemple, à une profondeur
sion exercée sur le sol a deux composantes: l'une hori- de 6 m et à 17,1 % de déformation volumique, que la
zontale et l'autre verticale. sonde présente une déformation cylindrique sur 60 0/0
La composante verticale est dirigée vers le haut environ de sa longueur (la déformation circonféren-
dans la partie supérieure au plan horizontal cc de symé- tielle étant constante dans cette zone). Ce résultat est
trie)) passant par le milieu de la sonde, et vers le bas plus proche que le nôtre de l'hypothèse de déformation
dans la partie inférieure. plane, mais il n'est pas tout à fait favorable non plus à
L'importance de la composante verticale de la pres- cette hypothèse.
sion par rapport à la composante horizontale augmente L'allure donnée par Zanier est celle de la déformée
quand on se rapproche de l'une des extrémités de la de la sonde elle-même et non celle de la courbe de
sonde. Vers son milieu et pour des raisons cc de symé- déplacements à une certaine distance de la sonde telle
trie )), la pression est complètement horizontale. Ce qui que nous l'avons mesurée; de plus, les propriétés du
explique les allures trouvées pour les courbes de dépla- sol qu'il a étudié sont très différentes du sable d'Hos-
cements horizontaux et verticaux. tun, ce qui empêche la comparaison quantitative.
Le résultat le plus important que l'on puisse tirer de Suryama et al. (1983) ont utilisé des rayons X dans
ces courbes, est d'ordre quantitatif. En effet si on exa- des essais sur modèles afin d'étudier la dilatation de la
mine l'importance de la variation du déplacement hori- sonde et les déplacements dans le sable. L'expansion
zontal avec la profondeur, on trouve que le rapport de trouvée par ces auteurs est plus proche de l'expansion
ce déplacement au niveau des extrémités de la sonde cylindrique que celle que nous avons trouvée. Mais
par rapport au déplacement au niveau de son milieu, leurs essais ont été réalisés dans une chambre de
varie entre 0,2 et 0,6. On peut aussi calculer les défor- petites dimensions (40 cm x 16 cm x 40 cm) avec une
mations circonférentielles Ce à partir des déplacements sonde de 20 cm de longueur et de 2 cm de diamètre;
horizontaux et on trouve pratiquement les mêmes rap- on peut poser alors la question sur l'influence des
ports c'est-à-dire: Ce aux extrémités/ce au milieu varie parois de la cuve sur la nature de l'expansion. Pour nos
entre 0,2 et 0,6. essais dans lesquels le rayon de la cuve est égal à 14 fois
Ce résultat est confirmé par l'importance des dépla- le rayon de la sonde, nous avons démontré dans une
cements verticaux qui ne sont nullement négligeables. étude complémentaire que les effets des bords sont
Si nous examinons l'ordre de grandeur de la déforma- infimes vu la faiblesse des contraintes au voisinage des
tion verticale par rapport à la déformation circonféren- parois, et ce, en nous basant sur la théorie élastoplas-
tielle dans un essai quelconque, nous trouvons que le tique, et les études de Mokrani (1991) et Renoud-Lias
rapport des deux maxima de déformations Cz et Ce (1978).
(cz max/ce ma) est compris généralement entre 1/4 et 1/3. On note enfin que dans cette étude, on a supposé
1/4 ~ Cz max/ce max ~ 1/3 que le sable situé entre la membrane en caoutchouc de
faible rigidité et la sonde, subissait les mêmes défor-
Mais on a aussi parfois enregistré des déplacements mations que celles du sol qui l'entoure, ceci en négli-
7
horizontaux plus grands qu'ailleurs au niveau de l'une geant les frottements verticaux entre les grains de sable
11
D
de la sonde la déformation verticale n'est pas négli- P=o
gable et atteint des valeurs comparables à la déforma-
tion circonférentielle.
Si la répartition de la densité dans le sol n'est pas 40
1
homogène, l'expansion ne suit pas le schéma qu'on
vient de décrire, le gonflement est influencé par la den-
sité locale. On a trouvé dans certains essais un gonfle-
ment maximal au niveau de l'une des extrémités de la 80 PressionP 20
sonde. L'expansion est maximale là où la densité locale
est faible.
,.
Etude numerlque
1
,. .
P=o
Les essais pressiométriques ont montré l'influence o G
A B
de l'élancement de la sonde sur la nature de l'expan- 1--- 28 .15---1
sion, à partir des mesures de déplacements à une cer- 11 Déplacement libre verticalement et nul horizontalement
taine distance de la sonde. Mais l'influence de la varia-
tion de volume du sol n'a pas pu être clarifiée. Le calcul tt Déplacement nul horizontalement et verticalement
théorique qui tient compte à la fois de l'élancement de
la sonde et de la variation de volume du sol paraissait Maillage utilisé dans les calculs et
difficile jusqu'à présent, par contre, ce calcul peut être conditions aux limites en pression au
niveau de la sonde (dimensions en cm).
fait numériquement. Pour cela, le logiciel PLAXIS a été Mesh used in the calculations and boundary
utilisé pour simuler numériquement les essais pressio- conditions in pressure and displacement
métriques et comparer le calcul numérique aux résul- applied to the model (dimensions in cm).
tats expérimentaux.
Le programme PLAXIS traite des problèmes aux
limites bidimensionnels hydromécaniques couplés d'un
milieu continu soumis aux chargements de type: dépla-
cements imposés, forces surfaciques imposées, forces
de volume imposées, etc. Il fonctionne en déformation
plane ou en axisymétrie, et ici en petites déformations.
Choix d'un calcul pris comme référence
Le comportement du sol est décrit à l'aide d'un
modèle élastoplastique de type Mohr - Coulomb non et résultats
associé. Plusieurs calculs numériques ont été réalisés avec
PLAXIS utilise des éléments triangulaires à différents choix de valeurs des paramètres mécaniques
15 nœuds qui prédisent avec une bonne précision les du sable. Ces valeurs ont été identifiées d'après les
charges limites classiques typiques en mécanique des essais triaxiaux et les études déjà citées. On a choisi
sols. La méthode d'intégration spatiale est celle de pour le module initial tangent E des valeurs comprises
Gauss utilisant 15 points d'intégration par élément en entre 8 500 kPa et 11 000 kPa et pour l'angle de frotte-
8 axisymétrie.
N° 90
1er trimestre 2000
Quant à l'angle de dilatance \}J et au coefficient de 60....,------~--------------
G-e-BB-0 Expérience
Poisson v, ils ont été calculés à partir des essais ~ Calcul: E=B500 kPa
triaxiaux et on a trouvé pour \}J des valeurs situées entre 55
v=0,35
11° et 14,5° pour un poids volumique variant entre 16,05
et 16,29 kN/m 3 (sable dense).
50
D'après les résultats de Lefebvre (1988) sur le même 1
30 -----------------------~
Les déplacements 25
La courbe calculée de déplacements horizontaux est
parfaitement comparable à la courbe expérimentale 20 -i---.-----.-----,-----,-------,-------,------.---.---.---.---.---.---.---.---.--,--,-----j
-3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6
qualitativement et quantitativement: les deux courbes
ont la même allure, le déplacement horizontal maximal Déplacements verticaux (mm)
calculé de 7,44 mm, ne diffère que de 7 % du déplace- Déplacements horizontaux et verticaux
ment horizontal maximal expérimental (8 mm). Cette calculés et mesurés à 4 cm de l'axe de la
différence est très faible. sonde.
Une différence entre les conditions expérimentales Measured and calculated displacements at a
distance of 4 cm from the axis of the probe cell.
et celles du calcul réside dans la transmission de la sur-
charge appliquée en surface. Le calcul transmet la tota-
lité de cette surcharge en tout point du massif, mais
d'après une étude expérimentale complémentaire et les
études de Renoud - Lias (1978) et Eissautier (1986), on a
constaté que cette transmission n'est réalisée qu'à 50 0/0 valeurs mesurées. Le décalage quantitatif de la courbe
au voisinage du milieu de la sonde, ce qui donne un des déplacements verticaux calculés par rapport à la
état de contrainte initial dans le calcul plus fort que courbe expérimentale est dû tout d'abord au mode de
dans la réalité, donc des déplacements calculés plus transmission de la surcharge verticale qu'on vient de
faibles que dans l'expérience pour une même pression décrire. De plus, dans le calcul, la pression introduite
appliquée dans la sonde. Ce dernier facteur (la trans- par étape sur le segment BC (maillage Fig. 6) qui repré-
mission de la surcharge verticale) influe partiellement sente la membrane de la sonde est toujours horizontale.
sur les déplacements horizontaux à travers les Cette supposition est valable dans le domaine des
contraintes horizontales Koc> (Ko pris de l'ordre de 0,4) petites déformations. En revanche, quand on dépasse
mais il influe complètement ~ur les déplacements verti- ce domaine, ce qui se produit dans l'expérience, la
caux, et c'est l'une des raisons pour lesquelles les membrane prend la forme d'un tonneau, et cette forme
déplacements verticaux calculés sont toujours plus peut être constatée d'après l'allure de la courbe des
faibles que ceux de l'expérience. déplacements horizontaux, ou d'après le maillage
L'allure de la courbe des déplacements verticaux déformé (Fig. 9) où apparaît la déformée de la mem-
calculés est la même que celle de l'expérience, mais les brane en fin d'essai, et à l'étape du doublement du
volume de la sonde (L~VNa = 1).
9
valeurs calculées sont toujours plus faibles que les
(a) (b)
N°90
1er trimestre 2000
60--r---------------------.,
G-eB-9-E) Expérience 0
G-B-B-B-fJ Calcul cp=35
Influence des paramètres mécaniques 55 ~ Calcul cp=36 0
~ Calcul cp=37
0
30 ---------------.Y
25 Calculs: E=B500
0
kPa
1/1=6
60 - . - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - , v=0,35
20 -I-...---r--,---.---.-----.----r------.--.--,--,.....--,---,----.-...---,---,---,-----.-...,---,--,--,-----!
o-e-e-e-0 Exp érienc e
G-B-B-8-El Calcul E=B500 kPa o 1 2 3 4 5 6 7 B 9 10 Il 12
55 ~ Calcul E= 10000 kPa Déplacements horizontaux (mm)
~ Calcul E= 11000 kPa
60--.,..----------------------,
50 ---------------)\
1
1
55 ==
~&8 Expérience 0
~
g~~~~~ ~~~~~
Calcul cp=37
~
~
50 - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Â
~ 1
o 1
\IJ
1
1
~
1
'"'d
1
~
30 - ---------------y o
\fJ
1
25 Calculs: cp=35° 1
0
1/1=6 1
1/=0,35 30 -----------------~
20 -+--.,-----,--.,---.,..-.,-----,--..--.-.,.---,-..--.-.,.---,__,_--;--r--r__,_--;-,--,--r--;
o 1 2 3 4 5 6 7 B 9 10 Il 12
Déplacements horizontaux (mm) 25 Calculs: E=B500 kPa
0
60 - - r - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - , 1/;=6
GB-&e-E) Expérience
v=0,35
20 -1---.---,--,----,----,-----,----,---._ _,...-,...--...,.-------,---.------.----.----.----1
GB-B-l3-fJ Calcul E=B500 kPa
55 ~ Calcul E= 10000 kPa -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6
~ Calcul E= 11000 kPa Déplacements verticaux (mm)
50 ---------Î\ Influence de l'angle de frottement interne:
1
déplacements horizontaux et verticaux à
1
4cm de l'axe de la sonde.
1
Influence of the value of the internaI friction
~ angle: horizontal and vertical displacements at
~ a distance of the 4 cm from the axis of the probe
~ cell.
o
\IJ
1
Calcul 1/J=Oo
G-S-B-B-fJ ~ Calcul 1/J=5 0
55 ~ Calcul 1/J=5 0 55 ~ Calcul 1/J=12
~ Calcul 1/J=12
50 ---------------7\ 50 -------------;\
1 1
1 1
1 1
~ ~
~ ""d
~ ~
o o
i.JJ Cr;;
1 1
1
1
1 1
30 ---------------.Y 30 -------------':;:i
50 - --------1\
1
25 Calculs:
~==8355~~o kPa
20 -t---,-----.----r--.,.---.--r---r--.---.-r--.--.---,-----.-----.-----.--,----{
v=O,35
Comparaison avec d'autres calculs numériques
-3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6
Déplacements verticaux (mm) En comparant nos résultats numériques à ceux de
Zanier, qui a réalisé une étude en choisissant pour le
Influence de la variation de volume sol un modèle élastoplastique avec écrouissage ciné-
plastique du sol sur les résultats du calcul: matique, l'allure des déformées d'une sonde d'élance-
déplacements horizontaux et verticaux à ment 6, poussée selon cette étude jusqu'à 17 % de
4cm de l'axe de la sonde. déformation volumique, présente un palier de déplace-
Influence of the value of the dilatancy angle :
horizontal and vertical dis placements at a ment radial constant sur environ 60 % de la longueur
distance of 4 cm from the axis of the probe cell. de la sonde. Mais on peut remarquer que le palier où le
déplacement radial est constant diminue au fur et à
mesure que la déformation volumique augmente; il est
probable qu'à ~VNo = 1, la membrane prend la forme
d'un tonneau.
La pression limite conventionnelle augmente donc
de 47 % quand \}J passe de 0° à 12°. On constate à partir Elgamali (1991) a fait une étude numérique, en utili-
des résultats de Yu et Houlsby (1991), une influence de sant une loi de comportement incrémentale non-
\}J de cet ordre sur la pression limite de l'expansion linéaire. En considérant l'hypothèse de la déformation
d'une cavité cylindrique. Selon les résultats de Yu et plane, l'essai pressiométrique est simulé dans un maté-
Houlsby, quand \}J passe de 0° à 10°, la pression limite riau non pesant, avec une sonde de rayon 2,5 cm et de
augmente de l'ordre de 50 0/0. Ce grand rôle de la dila- longueur 15 cm.
tance sur les résultats de l'essai pressiométrique a été Les déplacements radiaux au sein du massif d'après
signalé aussi, d'une part par Baguelin et al. (1972), par notre calcul en fin d'essai (~VNo = 1,29) et d'après les
Wroth et Windle (1989) et par d'autres auteurs, et résultats numériques de Elgamali (~VNo = 1,25), sont
d'autre part, par Cambou et al. (1990) d'après les résul- donnés sur la figure 15, Ro étant le rayon initial de la
tats de leur calcul numérique avec le logiciel sonde, R la distance à son axe. D'après notre calcul,
Pressi'dent. Il s'agit d'un calcul monodimensionnel uti- dans le plan horizontal passant par le milieu de la
lisant l'axisymétrie du problème et l'hypothèse de sonde, les déplacements radiaux diffèrent de ceux trou-
12 déformation plane.
W90
1er tri mestre 2000
- - -------------
20~-------------------
? G-B-9-&0
~
Niveau du milieu de la sonde
Niveau de son extrémité inférieure Conclusion
~ ~ Déformation plane (d'après Elgamali)
'-
La simulation numérique avec PLAXIS a donné des
résultats satisfaisants comparés à l'expérience pour les
déplacements horizontaux (radiaux) durant l'essai pres-
siométrique dans la cuve à sable. Pour les déplace-
ments verticaux, la simulation numérique a donné des
résultats qualitatifs comparables à ceux de l'expérience
(allure de la courbe) mais plus petit (de l'ordre de 50 0/0).
Ce résultat numérique aurait pu être amélioré en pre-
nant pour le calcul, les mêmes conditions que celles de
l'expérience (transmission partielle de la surcharge ver-
ticale et fixation de la membrane pressiométrique à ses
extrémités).
Les deux courbes pressiométriques, expérimentale
et calculée, sont très proches l'une de l'autre, une amé-
lioration radicale des résultats pouvant probablement
o--l-..,---,,.-,--,--.,.-,---,--,---.-=;.=::;::=::r~~--r-,----r--r--'---'--r--r--r---.--1
o 5 10 15 20 25
être apportée en donnant au modèle PLAXIS la possi-
R/RO bilité de tenir compte de grandes déformations et de
suivre l'évolution des paramètres mécaniques du sol
Répartition du déplacement radial le long avec la variation de la densité et avec l'état de
d'un rayon dans le massif. contrainte durant l'essai.
Radial displacement along the radius situated at
mid height of the cell. Le calcul confirme le résultat expérimental de la
nature de l'expansion et la forme en tonneau prise par
la sonde monocellulaire lors de son gonflement. Pour
cette sonde, le calcul montre que le gonflement aux
extrémités est de l'ordre de la moitié de celui en son
milieu. Le raisonnement avec l'hypothèse de la défor-
par Elgamali (qui considère l'hypothèse de déformation mation plane sous-estime le déplacement au centre de
plane) sont comprises entre les valeurs qui ont été trou- la sonde de l'ordre de 20 0/0; l'utilisation d'une sonde
vées jusqu'à R/R o = 4. monocellulaire exige donc de la prudence avec cette
Loin de la sonde, les conditions aux limites sont dif- hypothèse. Il nous semble que l'utilisation d'une sonde
férentes entre notre calcul et celui de Elgamali; le rayon tricellulaire Menard, type cc G )), peut diminuer cette
limite de notre maillage est RL = 14 Ro' alors qu'Elga- incidence.
mali a pris RL = 80 Ro ; c'est pourquoi, le déplacement Il est très important de tenir compte de l'influence
radial qu'il a trouvé s'annule pratiquement à une dis- de la variation de volume sur le résultat déduit de
tance de 40R o' loin du nôtre qui s'annule à 14 Ro. l'essai pressiométrique, notamment sur la pression
Cette comparaison reste symbolique, compte tenu limite conventionnelle qui augmente quand l'angle de
des différences entre les conditions de calculs. dilatance augmente.
Baguelin F., Le Tirant P. - « La méthode Borsetto M., Imperato L., Nova R., Faugeras J.-C., Gouves R., Meunier P.,
pressiométrique. Application à terre et Peano A. - « Influence de la longeur du Nagura M., Matsubara L., Sugawara. N.
en mer. Symposium sur la pressiométrie pressiomètre dans l'argile molle )). Sym- - « On the various factors affecting pres-
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13
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
N° 90
1er tri mestre 2000
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14
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
N° 90
1er trimestre 2000
1 Quelques propositions
au sujet des fondations
profondes
1 Dans une premiere partie, l'analyse d'un essai de
1 chargement axial de pieu permet de rappeler les données
expérimentales fondamentales.
La seconde partie propose un modèle de comportement
A. MONNET des fondations profondes. Ce modèle est appliqué au cas
V.BERNHARDT de l'essai et les résultats de calcul sont confrontés aux
mesures.
Géoconseil La conclusion met en question l'interprétation habituelle
10? avenue Newton 1 des essais de chargement à la lueur des apports du calcul
92350 Le Plessis-Robinson Il en déplacement.
Sorne suggestions
about deep foundations
15
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
N° 90
1er trimestre 2000
10.00 -_._-,-..- _.. ........
1
, .. . .....- - - - r-- r-- ....
~rm
Essai de chargement 5.00
Remblai /Fill
-5.00 1
+5,00
~
~
c:
""~ .. 1\
Sable fin argileux
Fine clayay sand
"'-,
F
,cil -10.00
+3,40 So
U ..... v
> V
V
.:- ~r-
Sol comyressihle -15.00
~
Soj! soil
-15,50
-20.00 f--
Sable graveleux
Gravely sand
" \ ~
1 1 Il 1
1 1 Il
Gneiss
-25.00 \ \
""""" ......... ---.
~\
"l
Coupe du site d'essai.
Main feature of the pile test.
-30.00
0.1 1.0 10.0 100.0
Valeurs pl et E / E and pl values (MPa)
Les données utilisées proviennent d'un rapport
d'essai préliminaire à la réalisation d'un chantier. Il • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • .•.• ~F!IGI· · ·~~.I~i! Coupe sur le pieu et profil pressiométrique
s'agit d'un essai de routine, non pas d'un essai à but de à proximité.
recherche. L'interprétation initiale se limite à la déter- Test pile soil profile and pressuremeter results
in the vicinity.
mination de la capacité portante, sans chercher à assu-
rer la cohérence des mesures. Comme il s'agit d'un
document d'archives, il n'est plus possible d'obtenir les
informations complémentaires qui permettraient
d'assurer cette cohérence. Instrumentation
C'est la situation à laquelle le concepteur se trouve
en général confronté. C'est pourquoi cet ensemble de L'instrumentation comporte une cellule manomé-
données a été retenu, sans rechercher un essai où trique pour mesurer la charge appliquée en tête et des
toutes les incertitudes auraient été résolues. comparateurs sur base fixe pour la mesure du tasse-
Toutes les données brutes jugées significatives sont ment de la tête du pieu.
citées, ce qui permet éventuellement une autre inter- Un extensomètre multiple est installé avec des blo-
prétation que celle qui est proposée ici. queurs aux cotes précisées par le tableau l pour mesu-
rer les raccourcissements du pieu à chaque palier de
chargement. Le principe de fonctionnement de l'exten-
somètre consiste à mesurer à l'aide d'une jauge la
déformation moyenne entre deux bloqueurs.
Extensométrie.
Extensometer elevation.
Description de l'essai
Géotechnique du site
Le site est reconnu par plusieurs forages pressio- 1 2,90
métriques. La figure 2 superpose la coupe à l'emplace- 2 1,90 2,40 1,00
ment du pieu d'essai et les résultats pressiométriques 3 - 2,10 - 0,10 4,00
sur un sondage proche. 4 - 7,10 -4,60 5,00
La couche portante, au-dessous de - 15,50, est 5 -12,10 -9,60 5,00
constituée d'une couche de sable graveleux assez com- 6 -17,10 -14,60 5,00
pacte, avec des pressions limites (pl) croissant de 1,5 à 7 -19,10 -18,10 2,00
2,5 Mpa, puis du gneiss, altéré sur 3,0 mètres, avec des 8 - 21, 10 - 20,10 2,00
pl de 2,5 Mpa, et compact ensuite, avec des pl croissant 9 - 22,10 - 21,60 1,00
rapidement. Selon le rapport de forage, la base du pieu 10 - 23,10 - 22,60 1,00
est au contact de la transition gneiss altéré/gneiss com- 11 - 24,10 - 23,60 1,00
16 pact.
Tassement de la tête.
Pile head settlement
Programme de chargement
La charge a été appliquée par paliers croissants. Le
tableau II donne la valeur des paliers de chargement.
"~ 4.00
figure 3) montre que le déplacement n'est ni linéaire, ni
E
réversible. Q)
1-
en ce sens, cet essai est représentatif du comportement
général d'une fondation profonde sous charge.
Tassement de la tête.
Test pile settlement.
reconnaissance pressiométrique. Eb
: i 1.20 .
Charge 1Load (MN) =~
... ii: 1.40
0.00 0.50 1.00 1.50 2.00 2.50 3.00 3.50
1.60
4.00 ,......--_.~_._.-,----_.-'t--"_._~7""-_w--'"T"·~--- ..-l---..·."·.. ~_·~v"",~,,.VA~_"'.'W..,
1.80 ..L _ " ,,, ~.., - " " '
~6.00 ·f-_.. i-·.... +....-f+..·../-.. ··_+·..··.. -f.·.. ·+ ... -/..;.... J.... J .. ·~·I
~
t:: Frottement latéral
~
~ ~11.00 +-+..·-I·_..·I-!+---+--+---+-f---I--f-++~-.l+--·_ ..·_.. _·I-...._·..··-......- i -.. _·--------j En rapportant la variation de charge entre deux
.......
.$ niveaux de bloqueurs au tassement moyen des deux
o bloqueurs, il est possible de tracer la courbe de mobili-
U
sation du frottement latéral unitaire qs'
~16.00 Sols compressibles
La figure 6 regroupe les valeurs du frottement laté-
ral sur les tronçons du pieu situés dans les sols com-
pressibles. Comme pour les couches suivantes, la dis-
~21.00
persion des résultats d'un niveau de mesure à l'autre
est très importante, alors que le comportement à un
niveau donné est relativement régulier.
La variabilité des caractéristiques du sol peut être à
l'origine de cette dispersion. Et en effet, le niveau - 4,60
qui donne les plus mauvais résultats correspond au
Distribution des charges. cc creux )) de la courbe pressiométrique. Mais ces varia-
Axialload distribution with elevation. tions peuvent également provenir de variations dans le
diamètre local du pieu, puisque les valeurs sont calcu-
lées sur la base d'un diamètre moyen.
Si on admet de plus qu'il est possible que le dia-
1nterprétation mètre réel soit plus important dans les zones où le sol
présente les caractéristiques les plus faibles, seule la
moyenne des comportements sur la hauteur de la
couche serait quantitativement significative.
Résistance de pointe La moyenne sur les trois niveaux (courbe épaisse)
A partir de la charge et du tassement calculés au montre que le cisaillement atteint un palier, avec une
niveau du dernier bloqueur, il est possible de reconsti- valeur proche de 32 kPa pour un déplacement de
3,5mm en fin d'essai.
18 tuer la mobilisation de la résistance de pointe (Fig. 5).
c;-
~ 50
s::::
~ 40 ...l-------+---,.,L.~--_+_----_t_---_~--::::-~--=---;
.E ~-.--o--------
'tij
t5 30
+J
C
~ 20 +---+-.-+-----l-----::;;;lJ~--l------+-----
~ /' /'
~ 10 - / ------+------;::-;-r---'-t----j
U 1('
o .f / C - - - - - + - - - - - - t - - - - - - - - - -
o 2 3
Tassement / Mean settlement at mesure level (mm) 2 4
Sables graveleux
Bien que l'allure de la distribution des efforts le long
La mobilisation du frottement latéral dans les sables du pieu soit similaire pour les pas successifs de charge-
graveleux (Fig. 7) montre qu'en moyenne, en fin ment, une analyse plus fine montre que la part de la
d'essai, un palier à 100 kPa pourrait avoir été atteint résistance de pointe augmente avec la charge (elle passe
pour un déplacement inférieur à 2 mm. de un peu moins de 2 % de la charge totale au premier
pa's de chargement à près de 10 % à la fin de l'essai). En
termes familiers, le frottement latéral est progressive-
200 -,-- , , 'j' ,
ment saturé avec l'augmentation de la charge.
c;- Le frottement latéral unitaire, qs' croît initialement
o.
~ 150 -+-------~-----+-----j
de manière parabolique avec le tassement et est borné
~ /' '----------,-----'
par une valeur limite, le frottement ultime,. qsu qui est
fonction de la compacité, mais aussi de la nature du sol.
~/· A titre d'exemple, le gneiss altéré, qui n'est pas discer-
~ 100 +---,i-~--+------+--------+-----~
"- nable du sable graveleux dans les résultats de l'essai
ëCl) pressiométrique, présente des caractéristiques nette-
E -e--18.10
~ 50
+--7J:----Ar..<:::::::....---+-------t--------j-- ment inférieures.
";:'''-20.10
LL.
-<>-- -21.60
La contrainte en pointe, qB' croît également de
manière sensiblement parabolique avec le tassement.
2 3 4
Dans le cas particulier, l'existence d'une contrainte
limite en pointe,. qBU' n'est pas mise en évidence. Mais
Mobilisation du frottement latéral dans les d'autres expériences (les essais pénétrométriques, le
sables graveleux. fonçage et le battage des pieux) attestent de sa réalité.
Shaft friction building up in the gravely sand.
19
F == Fs+ FB efforts en pointe ont la même origine.
w -~.w=o
2
8
Modèle EL5 8z 2 EA. R
Le modèle ELS de comportement de la fondation pro- Une constante auxiliaire, la longueur caractéris-
fonde doit permettre d'évaluer les tassements sous charge. tique, 1T, peut être introduite, qui se présente comme le
Le modèle prend en compte les bases suivantes: produit de deux valeurs, 1T = d . m. La première est une
longueur qui est uniquement fonction de la géométrie
a) les déformations de la fondation restent dans le
de la fondation:
domaine élastique. A chaque niveau, la variation du
tassement w de la fondation est égale au raccourcisse-
ment élastique, soit au quotient de la charge F par le
d=~R~A
produit EA de la section par son module d'élasticité,
La seconde est une valeur sans dimension qui
8w F mesure le rapport de rigidité de la fondation à celle du
&=-=-
8z EA sol:
Il existe donc toujours et partout une relation entre m=~E/G
la charge et le tassement:
Avec la forme :
8w
F=EA. 2
8 w 1
8z - - - - w=o
b) un tronçon élémentaire de l'élément de fondation est
2
8z 1;'
en équilibre sous l'effet de la variation de la charge l'expression générale du tassement serait alors, dans
8%z et du frottement latéral qs sur le périmètre p" un sol homogène avec élasticité linéaire, sans valeur
limite du taux de frottement unitaire fondation/sol:
8F
--P.qs =0
8z W = B.e l1r +c.e~
Il existe donc à tous les niveaux une relation entre la compression dans l'élément de fondation:
le frottement latéral et le tassement: EA ( z / -z/ ,
EA 8 2w
qS=-'-2-
F = 4 'l B .el Ir - C . e 1 Ir j
P 8z
et le frottement latéral unitaire :
qui peut également être présentée sous la forme:
EA G
82w P qs = - - 2 .W=-.W
- -
2
-. q =0 p.1T R
8z EA 5
Réaction de pointe
Élasticité linéaire
Bien que l'analyse du comportement réel de la fon- En utilisant le modèle du pieu fictif, qui prolonge-
dation montre que la mobilisation des cisaillements rait la fondation vers le bas jusqu'à l'infini, avec l'ori-
n'est pas linéaire, l'hypothèse de l'élasticité linéaire du gine des axes placée à la base de la fondation, les
sol est retenue en première analyse. expressions du tassement et de la charge deviennent:
W = WB .e I1RB
20
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
fondation.
W90
1er trimestre 2000
Résolution
A l'aide de ces relations, la résolution de l'ensemble
du problème est immédiate, mais la solution semble
présenter un intérêt limité puisque le comportement
est entièrement linéaire, alors que l'expérience montre
qu'il n'en est rien, et ceci dès le début du chargement.
h
Non-linéarité
Cependant, les relations introduites grâce à l'élasti-
cité linéaire vont permettre de simuler de plus près le W UB
comportement réel.
{
F UB = q SUB .ITB·p
Modèle du pieu fictif.
Frottement latéral The fictitious pile model.
qs =qsu
Wu = qsu.RJG w
et inversement, FB = FUB .~2WB/WUB -1 .
Mobilisation du frottement latéral.
Increase of shaft friction with displacement.
Au total, et en conservant l'hypothèse d'une mobili-
La loi de mobilisation du frottement latéral propo- sation linéaire du cisaillement, la loi de mobilisation de
sée par la figure 9 permet de prendre en compte une la réaction de pointe est représentée figure 11.
mobilisation parabolique du frottement latéral sans L'utilisation du modèle du pieu fictif prolongeant la
introduire d'autre paramètre supplémentaire que qsu' fondation avec une limitation de la valeur du frottement
latéral introduit donc un comportement non linéaire à
la pointe.
Réaction de pointe
Pour la réaction de pointe, la situation est un peu F UB = SUB· .lrB
plus complexe.
Si le sol est très rigide à la base de la fondation, il FB
W=W UB -
est possible d'admettre provisoirement une relation FUB
élastique linéaire entre le tassement et la charge en
pointe, aussi longtemps que le tassement n'excède pas
la valeur W UB qui mobilise le frottement limite, qSUB'
_ q SUB . P . liB
W UB - -=-.::::..=..---=----:...=:.....
EA B
Pour cette limite, la valeur de la charge en pointe
est:
FUB = qSUB .p.1TB
NB-
1 - La valeur du coefficient
est fonction de la nature du
Données
Les données de calcul sont relevées dans le
Frottement limite qsu tableau IV. Les données de l'essai décrit en première
Des estimations de ce paramètre à partir des résul- partie ont été interprétées de la manière suivante:
tats d'essai in situ sont proposées par de nombreux 1. la coupe de sol est celle relevée sur l'emplacement
documents. Mais dans le cas particulier où les résultats de l'essai, et non sur le sondage pressiométrique. En
d'un essai sont disponibles, il est bien sûr préférable particulier, la couche plus résistante relevée vers -12,00
d'utiliser les valeurs moyennes mesurées à l'essai. C'est n'est pas prise en compte;
la solution retenue dans les simulations de l'essai cité 2. les interfaces de couches sont fixées aux cotes rele-
en première partie qui figurent dans la suite. vées sur l'emplacement du pieu d'essai;
A ce stade il faut noter que les documents propo- 3. comme il est possible de le constater, les valeurs du
sent une évaluation du cisaillement limite qui est fonc- frottement limite prévues par le DTU sont assez diffé-
tion du type de pieu. Sur le principe, les valeurs propo- rentes de celles mesurées sur l'essai. Dans le cas parti-
sées sont valides sur la longueur du fût. Mais pour le culier, les taux de frottement limite pour les sols lâches
poinçonnement sous la base, il s'agit d'une rupture sont sous-estimés par le DTU, et ils sont plutôt suresti-
sol/sol. Les cisaillements limites sont indépendants du més dans les sols compacts. Pour le calcul, ce sont les
type de pieu et ne figurent pas obligatoirement dans la
valeurs mesurées à l'essai qui sont retenues quand c'est
même catégorie que ceux définis au-dessus de la base possible;
du pieu.
4. les modules de sol sont estimés à partir des modules
pressiométriques, avec la méthode proposée dans le
chapitre qui précède;
Module de cisaillement sécant G S. pour faire coïncider les tassements en tête et pied
avec ceux mesurés sur l'essai, il a été nécessaire de
Le module de cisaillement peut être estimé à partir supposer que 0,10 m de gneiss altéré subsistait sous la
de la mesure du module pressiométrique, Ep : base du pieu.
G = Epia
2(1 + v)
La valeur du coefficient de Poisson peut varier de 0
à O,S. La valeur maximale (v = O,S) est prise en compte
Résultats
dans la suite. Le comportement de la fiche dans le modèle
Lorsque le module pressiométrique est mesuré sur (courbe continue) est comparé dans la figure 13 aux
un cycle (module alterné), il est recommandé de résultats de l'essai (points isolés), et le comportement
prendre cette valeur comme module d'Young du sol de la tête est représenté figure 14. Comme il a été
(a = 1). Dans les autres cas, la valeur de a (comprise précisé plus haut, une bonne coïncidence sur les
entre 1/4 et 1) en fonction de la nature du sol et du rap- deux ensembles n'est possible qu'en admettant que
port Ep/pl peut être lue sur la figure 12, adaptée du fas- la base du pieu ne repose pas directement sur le
N° 90
1er trimestre 2000
Données de calcul.
Values used in computation.
Remblai/fill 3,40 2,50 2,30 0,19 0,19 13,2 1/3 Abis 0,012 0,104 0,104 0,104
Argile/clay 1,80 2,30 2,00 0,35 0,35 6,6 2/3 Abis 0,020 0,041 0,041 0,041
Sable lâche/ 0,20 2,00 2,00 0,25 0,25 8,0 1/3 Abis 0,018 0,032 0,032 0,032
soft sand
Sable lâche/ -5,00 2,00 3,00 0,25 0,26 8,0 1/3 i\bis 0,015 0,032 0,032 0,032
soft sand
Sable graveleux/ -15,40 15,00 15,00 1,46 2,50 10,3 1/3 B 0,120 0,100 0,100 0,100
gravely sand
Gneiss altéré/ -21,70 15,00 15,00 2,50 2,50 6,0 2/3 C 0,150 0,060 0,060 0,060
weathered gneiss
Gneiss - 24,70 15,00 40,00 2,90 2,90 5,2 2/3 C 0,150 0,060 0,100
Gneiss -24,80 40,00 100,00 2,90 8,00 13,8 1/3 F 0,200 0,100 0,600
0,600
Gneiss - 27,90 100,00 8,00 12,5 1/3 F 0,600 0,600
70
~~
.!! .g 60
... 't;;:
C\t::
CD en 50
-Tassement calculé • E.c:
CD CI)
1 Computed ="0 40
seUlement o~
'- ::s 30
u-Q.
E
• Essai 1 Pile test 0
()
20
• 10
1 2 3 4
Tassement de la pointe.
Tassement calculé / computed settlement (mm)
Comparison of the base reaction in the pile test
and in the computation.
Mobilisation du cisaillement calculée.
Increase of the shaft friction computed with the
model in each soil layer.
...; 4.00
......
-=- Tassement calculél
E
Computed seUlement
Discussion
Q)
• Essai de pieu 1 Pile test
~ 5.00
cu
Le modèle, qui comporte uniquement deux para-
t- mètres pour décrire le comportement du sol - le frotte-
6.00 -I-. I J•••• , l J ,1 .1 ment latéral limite, qsu' et le module sécant de cisaille-
ment du sol, Cs - permet de reproduire le
Tassement en tête. comportement non linéaire d'une fondation au charge-
Comparison of the settlement of the top of the
pile in the test and in the computation.
ment. Le modèle permet également de prévoir le poin-
çonnement. Par exemple, dans la figure 16, le calcul a
été poussé au-delà de la charge d'essai.
Le poinçonnement qui apparaît pour une charge
La mobilisation du frottement latéral dans les trois d'environ 3,35 MN sur la figure 16 correspond à la satu-
couches représentatives, calculée avec le modèle, est ration complète du frottement latéral, et pas à la
23
représentée figure 15. contrainte limite en pointe. Il existe bien une plastifica-
end settlement
Il faut remarquer que l'estimation des contraintes
limites en pointe est en général basée sur des essais qui
16.00 _._ _ W.m._._...•_... . _._ _.._ _ .~ __ m_ L_ _,
correspondent à des ruptures plastiques générales
Calcul au-delà de la charge d'essai. (pénétromètre statique, pression limite pressiomé-
Computed settlement when the load is trique). Or, notre modèle prévoit des déformations
increased past the 111aximum test load. importantes par plastification confinée bien avant la
rupture générale. Et, sur le plan pratique, la rupture
d'une fondation profonde est plus souvent définie par
tion à la base du pieu, mais il s'agit d'une plastification la considération d'un déplacement que par la mesure
encore confinée, qui est due au glissement sous le réelle d'une charge limite.
cisaillement limite sous la pointe. Il se pourrait donc que la difficulté à faire coïncider
Sur le plan pratique, l'absence de limitation de la les prédictions de rupture à partir des valeurs de capa-
contrainte en pointe ne semble pas présenter d'inconvé- cité limite de pointe avec les résultats d'essai de pieux
nient. Par exemple dans le cas d'une fondation placée à provienne de la nature différente des deux types de
la surface d'un sol purement cohérent, la limite théorique rupture considérés. Dans ces conditions, beaucoup de
du frottement latéral est égale à la cohésion, qsu = C cc capacités de pointe limites )) déterminées par des
et celle de la contrainte en pointe un peu supérieure à essais de pieux pourraient être des valeurs comprises
cinq fois cette valeur. Pour une fondation circulaire, le entre les deux bornes marquées par le premier glisse-
modèle prévoit alors un début de poinçonnement pour ment sous la pointe et la rupture généralisée. Si c'est
une valeur de la charge FUB = {6 . TI: • C . R 2 alors que la bien le cas, la résistance de pointe limite permet bien
charge de rupture plastique classique serait voisine de de calculer un ELU, puisque au-delà les déformations
Fu = 5 .n. C. R2. Il existe donc un rapport de 2,05 envi- ne sont plus limitées. Mais souvent cette limite est
ron entre la charge de rupture plastique classique et la atteinte pour des déformations trop importantes pour
charge qui provoque le début de poinçonnement par être mesurables en pratique.
saturation du cisaillement sous la base. Le rapport cor- Il n'est pas usuel pour l'instant de réaliser des cal-
respondant pour les tassements est voisin de 4. culs en déformation sur le comportement des fonda-
tions profondes. Les considérations qui précèdent
Dans le cas le plus courant, où la fondation est tota-
lement encastrée dans la couche portante, la valeur du montrent que cela devrait être généralisé, et tout
rapport passe à environ 4,10 pour les contraintes et à 9 d'abord lors de la réalisation des essais de pieux.
pour les déplacements correspondants. Le poinçonne- Notre modélisation montre également que la rigi-
ment par rupture de cisaillement précédera donc tou- dité globale d'une fondation profonde est contrôlée par
jours largement la rupture par écoulement plastique la rigidité à la base, ce qui confirme l'importance de la
général. qualité du traitement de fond de pieu.
Ces remarques n'interdisent pas, bien entendu, de Au total, nous ne maîtrisons sans doute pas encore
vérifier en fin de calcul que la contrainte de pointe reste aussi bien que nous l'imaginions le comportement des
inférieure à la contrainte limite qBU. Mais si la vérifica- fondations profondes et il pourrait être fructueux
tion ELU précède le calcul ELS, cette vérification com- d'améliorer les méthodes de dimensionnement en pre-
plémentaire est évidemment inutile. nant en considération la question des déformations.
Les résultats qui sont présentés ici sont une partie
du travail préliminaire à la réalisation de Profond, un
logiciel de calcul du comportement des fondations pro-
fondes en cours de mise au point. Ces résultats pro-
viennent de calculs sur tableur, qui ne permettent pas,
compte tenu de leur lourdeur, de réaliser toutes les
simulations souhaitables qu'il est possible d'attendre
d'un logiciel spécialisé.
24
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
N° 90
1er trimestre 2000
Application des essais Lefranc
à l'évaluation du coefficient
d'anisotropie hydraulique
des sols aquifères
,~ La détermination du coefficient d'anisotropie des sols n'a
Maurice CASSAM E été réalisée jusqu'à présent qu'en laboratoire et, compte
~ tenu des difficultés expérimentales, ce paramètre
SA Fondasol Études ,~ important n'est pris en compte, dans les projets, qu'à
BP767 ~ partir de valeurs estimées et non mesurées. Il semble que
84035 Avignon Cedex 3 les essais Lefranc, réalisés in situ, pouvaient très bien se
prêter à une évaluation pratique de ce coefficient. En
effet, l'influence de l'élancement des cavités sur les
résultats de l'essai, nulle en milieu isotrope, devient
importante en présence d'anisotropie. On a alors montré
qu'en faisant varier cet élancement en un même point
d'un massif, on pouvait déterminer le coefficient
d'anisotropie moyennant une procédure appropriée
qu'on a définie. On a également établi les formules
explicitant ce coefficient pour toutes les formes usuelles
de cavités Lefranc et donné en annexe les tables
numériques permettant le dépouillement des essais.
25
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
N° 90
1er trimestre 2000
Il
1 Si toutes les strates ont la même épaisseur, on voit
immédiatement que l'on a :
Anisotropie hydraulique des sols kh = ~ Lki = moyenne arithmétique de k]
Parmi toutes les difficultés que l'on rencontre dans
les problèmes liés aux écoulements souterrains, qu'il n
k y ==--1-
s'agisse de l'évaluation de débits d'épuisement ou du '"' - == moyenne harmonique des ki (3)
tracé des réseaux d'écoulements particulièrement LJk j
importants dans les études de stabilité, l'une des prin-
cipales réside dans l'appréciation de l'anisotropie des
sols.
a==~
n 2 LJ '"'k,'"' ~
1LJkj
En effet, les terrains sédimentaires sont constitués Supposons, pour fixer les idées, que le milieu ne soit
d'une superposition de couches de perméabilités diffé- constitué que de deux couches d'égale épaisseur, on a
rentes et comme, à l'origine, ces dépôts se faisaient alors:
horizontalement, il est évident que dans un tel milieu,
toutes choses égales par ailleurs, les vitesses de perco-
lation de l'eau soient différentes dans un écoulement
vertical et dans un écoulement horizontal.
d'où:
Tout le monde connaît les formules classiques qui 1
permettent d'évaluer les coefficients de perméabilité a==-----
équivalents, horizontal kh et vertical k d'un milieuy
' 1_(k1- k2J2
formé de n strates, chaque strate étant constituée d'un k 1 +k 2
matériau supposé homogène et isotrope. Plus rigou-
reusement et plus généralement d'ailleurs, la valeur de On voit donc que a est plus grand que l'unité
k h correspond à un écoulement parallèle au plan de quelles que soient les valeurs de k1 et k2 . Cette propriété
stratification et ky à un écoulement perpendiculaire à ce se démontre dans toute sa généralité pour les dernières
plan (Fig. 1). formules (2) et (3). Il en résulte qu'en terrain sédimen-
taire stratifié, on a toujours:
Si Hi et k i désignent respectivement l'épaisseur et le
coefficient de perméabilité de la strate de numéro i, on k h > ky
démontre facilement que l'on a : Dans le cas où les strates sont suffisamment
kh = 1;i H
Hi
i
épaisses pour que l'on puisse, soit y prélever des
échantillons intacts, soit, de préférence, y réaliser des
essais d'eau in situ, le problème de l'anisotropie est faci-
lement résolu comme on vient de le voir. Mais il faut
(1) faire très attention à l'utilisation de ces formules car
LHj elles ne sont valables que lorsqu'on est certain que
k
v
=" k
LJ
H]
j
l'eau puisse traverser toutes les couches, ce qui est, par
exemple, le cas du pompage dans un bâtardeau dont la
fiche par rapport au fond de fouille pénètre profondé-
On peut définir alors le coefficient d'anisotropie par ment dans le milieu. Lorsqu'il n'en est pas ainsi, c'est
le rapport: souvent la première couche ou à la rigueur les deux
premières qui régissent l'écoulement.
Il ne faut pas croire que les contrastes de perméabi-
(2)
lité significatifs ne concernent que les sols stratifiés
constitués d'alternances de couches argileuses ou limo-
neuses et de dépôts granulaires. Ces contrastes peu-
_.. .
_~ ..
····~7
~::~ .• ~:~: ... :.~ ...
26
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
N° 90
1er trimestre 2000
vent également s'observer dans les sols granulaires
eux-mêmes en fonction de leur granulométrie comme
on peut s'en rendre compte à partir de la formule de
Hazen:
k (mis) = (d 10 cm)2
dans laquelle d 10 est le diamètre
,
donnant
.
un passant de
10 % sur la courbe granulometrlque. T
.t n
mètres des grains sont compris entre 0,1 et 3 mm [lJ et
dont le coefficient d'uniformité CU = d 60 est inférieur à I~B~
d 10 Schéma de principe de l'essai Lefranc : a)
2, bien qu'on estime que l'on puisse déplacer cette par pompage; h) par injection.
limite jusqu'à 4 ou 5. Néanmoins, pour des sols granu- Diagram of the Lefranc test: a) by pumping ; b)
by injection.
laires de plus gros diamètre, l'influence de la granulo-
métrie reste importante, ce qui explique que certaines
couches de sable peuvent être considérées comme
où m est un nombre sans dimension appelé coefficient
imperméables par rapport à des couches de graviers
de forme qui n'est fonction que de l'élancement de la
ou de graves grossières.
cavité défini par le rapport À = L lequel peut varier de
Lorsqu'on se trouve en présence d'un sol très fine- B
ment stratifié constitué par exemple par une alternance zéro pour le disque limitant le fond du forage, jusqu'à
de couches d'argiles et de sable d'épaisseur millimé- des valeurs aussi grandes que l'on veut.
trique, on se rapproche du schéma correspondant aux
Le coefficient de forme m (À) de la cavité dans le
relations (3), mais il est très difficile de mesurer directe-
milieu réel a été explicité analytiquement [3] et son
ment les perméabilités de chaque strate. On ne peut expression dépend de la forme géométrique que l'on
alors que tenter une mesure globale des perméabilités peut attribuer à cette cavité.
horizontales et verticales équivalentes.
C'est ainsi que l'on peut répartir les cavités en fonc-
Mais une telle anisotropie existe également dans des tion de l'élancement À en cinq familles géométriques,
formations sédimentaires apparemment homogènes, à chacune desquelles correspond un coefficient de
comme par exemple certains massifs de sables ou de forme différent conformément au tableau Ici-après:
sables et graviers, à cause de leur mise en dépôt par
strates successives horizontales. On dit alors que l'on se Parmi ces cinq familles, la quatrième, c'est-à-dire
trouve en présence d'un milieu homogène anisotrope. celle de l'ellipsoïde de révolution aplati, est illusoire car
ses coefficients de forme sont inférieurs à 2,44, alors
Pour les terrains finement stratifiés ou pour les ter- que pour la cavité de hauteur nulle (disque limitant le
rains homogènes anisotropes la détermination de kh et fond du forage) le coefficient de forme est égal à 2. On
de k peut se faire en laboratoire, mais il ne s'agit là que
y voit donc que, lorsque À est inférieur à 0,3, l'ordre de
de mesures ponctuelles dont les valeurs sont peu grandeur des coefficients de forme reste voisin de 2.
représentatives du sol en place. On peut alors admettre raisonnablelnent que l'on se
On se propose d'examiner ici dans quelle mesure trouve dans le cas du disque circulaire.
les essais in situ de type Lefranc pourraient permettre La relation (4) et les formules du tableau 1, qui sont
une évaluation plus fiable de a, k h et k y
•
normatives et qui sont, par conséquent, utilisées en
permanence pour évaluer k, supposent que le milieu
est homogène et isotrope. Or, comme on l'a vu précé-
demment, l'isotropie est tout à fait exceptionnelle et le
Essais Letranc cas général est celui des sols anisotropes, même s'ils
sont homogènes. Il en résulte que la valeur de k obte-
en terrain homogène isotrope nue conformément à la norme, à partir de la relation (4),
est une valeur intermédiaire entre k h et k y
'
Rappelons [3] que l'essai Lefranc, qui est régi par la
norme Afnor NF-P 94132 Uuin 1992), consiste à provo-
quer la percolation de l'eau à travers la paroi d'une cavité Si, dans une même cavité, on effectue plusieurs
aménagée dans le sol, sous l'effet d'un gradient hydrau- essais avec, pour chaque essai, un débit Q différent
lique provoqué soit par pompage soit par injection gravi- entraînant par conséquent une valeur de h différente,
taire d'un débit d'eau constant dans cette cavité (Fig. 2). les rapports Q resteront constants que le sol soit
h
Si B et L désignent respectivement le diamètre et la hau- isotrope ou anisotrope. En revanche, si on fait varier la
teur de la cavité, on démontre qu'en milieu isotrope la hauteur de la cavité et si, pour chaque hauteur, on pro-
relation qui, à tout instant et a fortiori lorsque le régime cède à des essais Lefranc avec, pour chacun d'eux, un
permanent est atteint, relie le débit Q, pompé ou injecté, débit différent, les valeurs Q varieront d'un essai à
d'une part à la charge h génératrice de l'écoulement et h
d'autre part au coefficient de perméabilité k est: l'autre, lorsque le terrain est anisotrope, alors qu'elles
resteront constantes dans un terrain isotrope.
Q = mkh B (4)
27
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N° 90
1er tri mestre 2000
Familles géométriques des cavités Lefranc.
W90
1er tri mestre 2000
transformé peut appartenir à une famille géométrique On peut alors écrire:
différente de celle de la cavité réelle, et que, par consé-
quent, les coefficients de forme de ces deux cavités ris- m(À1~)
quent ne pas avoir la même expression mathématique. Q1 = ~ k h h 1B
Ainsi donc, le coefficient de forme de la cavité trans-
formée n'est pas forcément obtenu en transformant le
coefficient de forme de la cavité réelle par l'affinité
m(À2~) m(À1~)
Q2 = ~ k h h 2B = ~ k h h 2B
adoptée. Le seul cas où l'on est certain que les deux
cavités réelle et transformée appartiennent à la même d'où l'on tire :
famille géométrique est celui des cavités réelles allon-
gées caractérisées par À> l,S, car on a alors toujours
À~ > À > 1,5. Dans tous les autres cas, il faudra être (9)
très vigilant comme on le verra plus loin.
Dans ce qui suit, on désigne par m (À ~) le coeffi-
cient de forme de la cavité transformée, sans perdre de où, d'après ce qu'il a été dit précédemment, m (À2~)
vue que pour À < l,S, ce coefficient risque de ne pas et m (À1~) n'ont pas forcément la même expression
avoir la même expression mathématique (au facteur mathématique.
~ près) que le coefficient de forme m (À) de la cavité Le problème se ramène donc finalement à la résolu-
réelle. tion d'une équation de la forme:
L'équation (5) s'écrit alors: q = f (n, x) (10)
~ =m(À~)kvh~
dans laauelle :
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N° 90
1er tri mestre 2000
d'où:
-yÇ) _nArgsh (À -yÇ)
m(nÀ 1 1
kh
Qi Argsh (Ài
== -------::'----...:..-
-yÇ)
m(À -yÇ) - Argsh (nÀ -yÇ)
1 1
21tÀ i h i B
avec : i == 1 et 2.
L'équation (9) s'écrit alors: Les deux valeurs de k h ainsi obtenues doivent être
h 1Q2 _ -yÇ)
Ar9sh(À 1 (11)
sensiblement égales. S'il en est effectivement ainsi,
c'est que le terrain est homogène conformément à
nh 2Q1 - Argsh (nÀ -yÇ) 1
l'hypothèse de base. Dans le cas contraire, c'est que le
terrain est non seulement anisotrope, mais également
et l'équation (10) prend la forme: hétérogène. Il faut alors reprendre les essais avec des
Argshx
q==_---=::.._-
poches de plus faible hauteur, ce qui n'est pas toujours
(12)
Argsh (nx) possible, car l'expérience montre que, souvent,
lorsqu'on a fini de dépouiller les essais, le matériel n'est
plus sur le chantier!
avec: q == h 1Q2
nh 2 Q1 On sait, par ailleurs, que les essais Lefranc sont sou-
vent perturbés par des phénomènes parasites. C'est
L'équation (12) ne peut être résolue que numérique- pourquoi, on estime que dans une procédure d'expéri-
ment et l'on pourra utiliser à cet effet les courbes de la mentation en vue de déterminer le coefficient d'aniso-
figure 3 ou les tables numériques 1 de l'annexe 2. tropie, il serait souhaitable de prévoir la réalisation au
même point d'au moins trois essais Lefranc avec trois
On en déduit: élancements différents, ce qui permettrait d'obtenir
trois évaluations de ex et de kh .
Les courbes représentatives de l'évolution de ~ en
k
fonction du coefficient d'anisotropie ex et de l'élance-
La relation (8) devient: ment de la cavité À (Fig. 4), montrent:
~ _ Argsh (Ài -yÇ) - d'une part que les écarts entre k h et k diminuent
lorsque l'élancement augmente et qu'il faudrait un
ki ArgshÀ i (13) élancement très grand (théoriquement infini) pour que
et de l'équation (7) on tire : kh == k;
'b~"
",- ..-,-/
1.0
1.0 (~:
"-_/ n=1.5
n=2
n=1.5 n=2.5
n=3
n=3.5
n=2 0.8 n=4
n=4.5
0.8 n=5
n=2.5
n=3 n=1ü
n=3.5
n=4 n=16
n=4.5
n=5
0.6
0.6
n=1D
n=16
0.4 0.4
2 4 6 8 10 o 20 40 60 80 100
a) x ~ 10 b) x > 10
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1er trimestre 2000
Supposons donc que l'on réalise le premier essai
Lefranc dans une cavité réelle dont l'élancement soit
À=1.5
tel que 0, 7 ~ À1 > 0,3, ce qui correspond à une demi-
2.8
sphère.
Pour que la cavité du milieu transformé appartienne
à la même famille géométrique, il faut que l'on ait:
À=2
2.4 À=2.5
Si par exemple a == 2 (valeur minimale et quelque
,.=3
peu irréaliste) on obtient:
À=3.5
0,5 > À1 > 0,3
À=4
Avec un diamètre courant de forage B == 0,12 m, on
est alors conduit à des cavités de longueurs comprises
2.0 À=5
entre 6 et 3,6 cm. On ne dispose donc que d'une marge
de manœuvre de l'ordre de 2 centimètres seulement, ce
qui n'est pas significatif et impossible à respecter dans
À=1O la pratique, surtout dans des forages profonds. Cette
marge diminue encore si le coefficient d'anisotropie est
supérieur à 2, ce qui est le cas général. Pour a == 4, on a,
1.6 en effet, 0,35 ~ À1 > 0,3, c'est-à-dire des longueurs de
cavité comprises entre 5,2 et 4,5 cm, soit une marge de
0,7 cm, ce qui est ridicule.
On peut donc admettre que, pratiquement, à toute
a cavité réelle de type hémisphérique correspond, dans
le milieu transformé, une cavité de type sphérique et
pouvant même atteindre le type ellipsoïdal si a > 5. On
o 20 40 60 80 100
aura donc en général:
Évolution de hen fonction de a. Cavités 0, 7 ~ À1 > 0,3 ==> 1,5 ~ À1 ~ > 0,7
allongées. k
En ce qui concerne le deuxième essai Lefranc, il doit
Variation of h according to a. Lengthened être réalisé avec une cavité d'élancement À2 significati-
cavities. k vement plus grand que À 1 et, en tout état de cause,
supérieur à 2, ce qui conduit à 1,4 ~ À2 > 0,6, c'est-à-dire
pratiquement à une cavité de type sphérique. Dans le
- d'autre part que, toutes choses égales par ailleurs, les milieu transformé, la cavité correspondante sort alors
écarts entre kh et k évoluent beaucoup moins rapide- de la famille sphérique pour entrer dans la famille ellip-
ment lorsque a augmente; soïdale dès que a == 4. Pour a ~ 4, les seules valeurs pos-
- enfin que, dans le domaine des valeurs réalistes de a sibles de À2 pour que A2 ~ reste dans la famille sphé-
et des élancements usuels des cavités d'essai, la valeur rique sont:
de kh excède rarement 3 k, ce qui peut poser quelques
problèmes compte tenu du fait qu'il est difficile de 1,1 ~ 2 > 0,7 pour a == 2
déterminer un coefficient de perméabilité à moins 0,87 ~ À2 > 0,7 pour a == 3
d'une demi-puissance de 10 près. Mais en revanche, 0,75 ~ À2 > 0,7 pour a == 4
dans cette plage de variation de h, les coefficients On constate, ici aussi, que la marge de manœuvre,
k quoique plus importante que précédemment, reste
d'anisotropie varient de 10 à 100. On voit donc tout encore faible et que dans le domaine transformé, on
l'intérêt que l'on a à augmenter le plus que l'on peut le sera vite sorti de la famille géométrique du domaine
contraste des élancements. réel. Mais on ne peut pas exclure totalement l'éventua-
lité que les cavités des domaines réel et transformé res-
tent dans la même famille.
En examinant les autres combinaisons, possibles et
Cavités de faible hauteur en milieu indéfini réalistes, entre les familles géométriques des deux
domaines, on voit apparaître cinq cas qui sont rassem-
blés dans le tableau II ci-après.
Pour résoudre le problème, qui est la détermination
Analyse du problème de a, il faudrait savoir dans quelle catégorie se situe la
cavité du domaine transformé. Or, cette catégorie
On appelle cavités de faible hauteur celles dont les dépend précisément de a ! On se trouve donc dans une
élancements sont inférieurs à 1,5, et les expressions de impasse.
leurs coefficients de forme ont été données dans le
tableau précédent. Par rapport aux cavités allongées, le On peut alors essayer d'effectuer le calcul pour les
problème des cavités de faible hauteur se complique, différentes catégories d'élancements transformés Ai ~
car c'est pour de telles cavités que les coefficients de et comparer les valeurs de a ainsi obtenues. Si elles ne
forme des domaines réel et transformé peuvent chan- sont pas trop différentes, on pourra admettre qu'on a
ger d'expression. Ce point va être examiner un peu résolu le problème. Dans le cas contraire, on se conten-
plus en détail. tera de donner une fourchette de valeurs.
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Élancement des cavités de faible hauteur.
En posant: À2 == nÀ 1 1 x q == 1
h Q2
'1
/\'1\/0== h Q
on déduit des deux relations précédentes: 2 1
4nx+l
q== --
1,5 ~ À 1 {;;> 0,7 4x+l
1,5'2À1 {;;>O,7
kh = n~iiB ~ 4À j;; + 1j
(i == 1 et 2)
À2 { ; ; > 1,5
Les valeurs de k1 et k2 sont celles obtenues à partir
des deux essais Lefranc normalisés.
À {;;> 1,5
1
b) Cavités transformées d/élancement 1,5 ~ Ai -f;;.> 0,7 et
'À { ; ; >
2
1,5 A2~ > 1,5
En raisonnant comme précédemment, on obtient
On voit donc que, ainsi qu'on l'a déjà signalé, le seul tous calculs faits :
cas où il n'y a aucune ambiguïté est celui des cavités q - ----===x =------
réelles allongées. C'est pourquoi, puisque, d'une façon - ~4x+l.Argsh(nx)
générale, on est libre de donner aux cavités expérimen-
h 1Q2
tales les hauteurs que l'on veut, il faudra toujours essayer avec: q == 2nh Q1
de se ramener à des élancements supérieurs à 1,5. 2
n en résulte que le cas des cavités de faible hauteur L'équation précédente se résout numériquement ou
ne présente pas un grand intérêt pratique, sauf peut- à l'aide de la table numérique 3 de l'annexe 2 ou des
être celui de la cavité initiale de hauteur négligeable, courbes de la figure 5.
c'est-à-dire À1 < 0,3, à condition d'adopter pour la cavité
q
du deuxième essai un élancement À2 > 1,5. n=1.5
n=2.5
reconnaître, où l'on peut avoir recours aux formules 0,80
n=3.0
n=3.5
des cavités de faibles hauteurs, c'est celui où l'on n=4.0
n=4.5
connaît, par des considérations géologiques ou statis- n=5
Cavités réelles d'élancement 0,7 > À1 > 0,3 et 1,5 > À2 > 0,7
0,20
a) Cavités transformées d/élancements 1,5 ~ Ai~ > 0,7
En considérant les coefficients de forme du
domaine réel et du domaine transformé, les relations
(4) et (7) appliquées à chacun des deux essais Lefranc x
permettent d'écrire:
32
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
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1er tri mestre 2000
(:1 J' on peut alors évaluer khà
En revanche, on a :
Connaissant a =
~ ArgSh(À2~)
partir des relations suivantes: k2 ArgshÀ 2
k h-
- _ a(4À~ 1 +1) kh_~1A
et - - . rgs h('l/)
1\.2'Va
Mais on a toujours:
k1 8À 1 'V a + 2 k2 2 À2 kh = Qi Argsh(Ài~)
2nÀ i h i B
ou:
kh=~ ~= Q2 ArgSh(À2~) L'ensemble des résultats obtenus ci-dessus pour les
cavités de faible hauteur est récapitulé dans le tableau III
nh 1B ~ 4À 1 ~ + 1 2nÀ 2h 2B
du paragraphe 5.
c) Cavités transformées dfélancements Ài~ > 1,5
En ce qui concerne la détermination de a, on
retrouve l'équation (12) des cavités allongées puisque Cavité initiale d'élancement nul
les cavités du domaine transformé appartiennent à
cette famille: La cavité d'élancement nul n'est autre que le disque
Argshx limitant le fond du forage.
q=---'----
Argsh nx On sait que, dans ce cas, on a :
Q=2khB (16)
h 1Q2
avec: q=--- En opérant la même transformation affine que dans
nh 2 Ql les cas précédents, on obtient:
on a par ailleurs : B
Q=2k hh ~
~ = ~2À1 +0,5 .Arg Sh(À1~)
k1 2À 1 d'où l'on tire :
(17)
c'est-à-dire :
(18)
~
nappe
aucune difficulté.
C'est ainsi que l'on obtient en particulier pour le cas 1
où À ~ ~ 1,5, auquel il faudra toujours essayer de se
ramener:
x D
q==--- D
Argshx
20 q L
avec 8 == D .
34
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
N° 90
1er tri mestre 2000
Les données du problème et les valeurs de k sont
.-.: ·..t~:
..::~'.. :...
~.~ -: ..
".:.--
~ ::.:
~.: ~
:::: : .. :-:- : .
: -.: .. ',.:.. . : '. :.- :,
:. donc les suivantes:
/
/
:
1 S'agissant d'une cavité allongée (À > 1,5), on utilise
la formule (12), avec d'après le tableau ci-dessus:
-~ ......~~--..L.... r .. 10
n==-==2
5
Calcul de k h et k v
On utilisera la formule (13) ou les courbes de la
figure 5 correspondant à À1 == 5 pour le premier pom-
Cavité à proximité du substratum étanche page et À2 == 10 pour le deuxième pompage avec ex == 14.
supposé infiniment profond.
Cavity in the neighbourhood of the infinitely
On obtient alors:
deep supposed waterproff bedrock. - pompage 1 : ~ == 1,57 d'où k h == 1,57 X 1,91.10- 3 ==
3.10- 3 m/s; k
k ==
y
214 .10- 3 == 2,1.10- 4 mis arrondi à 2.10- 4 mis
@ ©
Bouchons d'argile
ou obturateurs
dilatables
Filtres
36
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N° 90
1er tri mestre 2000
CD
Bouchons d'argile
CD
Réalisation des cavités dans les sols sans
cohésion.
Carrying out of cavities in cohesionless soils.
À1~ ~ 1,5
Àz ~ 1,5 À2~ ~ 1,5
h 1Q2
nh 2Q1
Argshx
Argsh (nx) (~J -Qj-Arg sh( Ài~)
2nÀjh j B
1,5~À1~ >0,7 h a( 4À 1 + 1)
Ql~
0,7 ~ Àl > 0,3
k1 1th1B
4À +1 =
~
{;;
X 8À 1 {;; +2 1
À2 * >1,5
nh 2Q1 Argsh (nx)
-.!:L
kz
__z_. Argsh (~)
k =[41:01
2 Àz
Àz a
2nÀ j h i B
1,5~À1~ >0,7
(;J h a(4À 1 +1)
Ql~
h 1Q2 x k1 4À1~ +1 4À1~ +1 =
nh 1B
2nh 2Q1 -.J 4x + 1.Argsh (nx)
Argsh(Àz~) . Argsh (ÀZ~)
1,5 ~ À1 > 0,7
À2 * >1,5 h
k2 ArgshÀ 2
Qz
2nÀ 2h 2B
Àz > 1,5
À1~>1,5 k
-.!:L fU;1+1_ . Argsh (~)
= __ Àl a
kl 2À 1
_Qi- . Arg sh( Ài~)
h 1Q2 Argshx
Argsh (nx) 2nÀjh j B
nh 2Q1
ArgSh(Àz~)
À2 * > 1,5 h
k2 ArgshÀ 2
On devra vérifier que les valeurs de (J. et de kh données dans le tableau ci-dessus satisfont également aux relations: h = ~ et k h = Q1 -h.
k1 2h 1B
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N° 90
1er tri mestre 2000
Annexes Soit V (u, v, w) la vitesse de filtration dans le
domaine réel où :
Annexe 1. Transformation dx dy dz
u==- v==- et w==-
d'un milieu homogène anisotrope dt dt dt
en un milieu homogène isotrope Le débit dQ qui traverse un parallélépipède de côté
dx, dy et dz est alors:
On sait que l'équation de continuité qui régit l'écou-
lement en régime permanent dans un milieu homo- dQ == u dy dz + v dx dz + W dx dy
gène et isotrope est l'équation de Laplace: Dans le domaine transformé, la vitesse de filtration
a h 2 2
a h 2
a h est VI (u', v', w') où :
-+
2 -+-==0 (A.1)
ax ay2 az2 dx' 1 dx u
1
u == - == - - ==- Vl== ~ et IW
w==-
où h est la charge hydraulique. dt a dt a b C
En milieu anisotrope caractérisé par un coefficient Le débit dQ' qui traverse un parallélépipède de côté
de perméabilité différent suivant chaque axe de coor- dx', dy' et dz' est donc:
donnée et que l'on désigne par kx' k et kz, l'équation de dQ' == u' dy' dz' + v' dx' dz' + W' dx' dy'
continuité devient: y
a 2h a 2h a 2h dQ,==_1_ (udydz+vdxdz+wdxdy) == dQ
k X - 2 +k Y - 2 +k z - 2 ==0 (A.2) abc abc
ax ay az
Ainsi donc, au débit Q dans le milieu réel aniso-
Le problème consiste donc à transformer cette
trope, correspond dans le milieu transformé isotrope,
équation en équation de Laplace. Pour cela, on trans-
un débit Q' tel que:
forme le milieu géométrique réel en un milieu corres-
pondant par l'affinité :
Q~ kxkyk
3
Q'= k (A.5)
Xl==~ y'==L z'=='!:.- z
abc
Puisque k est arbitraire, on peut lui attribuer
où x, y et z sont les coordonnées d'un point M quel-
n'importe quelle valeur et en particulier celles qui sim-
conque du milieu réel et x', y' et z', les coordonnées du
plifient le problème. C'est ainsi par exemple que, si l'on
transformé M' de M dans le milieu correspondant, a, b
souhaite que les débits restent inchangés dans les deux
et c étant des constantes arbitraires.
milieux, il suffira d'écrire Q' == Q d'où:
On a donc:
ah ah dx' 1 ah
- == - - == - - etc.
ax dx' dx a ax' (A.3) soit encore si on admet que le milieu réel est horizonta-
a 2h 1 a 2h etc. lement isotrope, c'est-à-dire si kx == ky == k h et k z == k y :
-
2 == ~ ax,2
ax
k == ~k;ky (A.6)
En portant ces expressions dans l'équation (A.2), il
vient: Mais il est souvent plus intéressant de chercher à
conserver les distances, soit horizontales, soit verti-
k a 2 h k a 2h k a 2h
_x _ _ +_y --+---..l:-_-==O cales. C'est ainsi que, toujours dans l'hypothèse où k x ==
a 2 ax,2 b 2 ay,2 c 2 az,2 ky == kh, on a :
Pour que cette équation soit une équation de • Conservation des distances horizontales:
Laplace, il faut et il suffit que:
k == k h
h==~==h==k
2 2 2
l
x == x et y'== y
a b c
on en déduit donc: z'=z ~ (A.7)
~k:
Q'= Q {k;:
~k:
où k est une constante arbitraire ayant la dimension
• Conservation des distances verticales:
d'un coefficient de perméabilité.
La transformation cherchée est donc: k == k y
,il
x ==x~~
X'=x~
rh
'If
y'=y (A.8)
y==y -
ky
(A.4) ~ç
Zl== Z
,[[
z == z~~
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N° 90
1er tri mestre 2000
- --- -------------
Annexe 2
Argshx
Table numérique 1 (
yx?n ) =-~-- n~5
Argsh(nx)
40
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N° 90
1er tri mestre 2000
L- ~_ -
Table numérique 1 suite
Argshx
y(x?n)= Argsh(nx) n>5
41
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W90
1er trimestre 2000
Table numérique 2
~= ArgSh(À~)
k ArgshÎl
x
Table numérique 3 q-
- ~4x+1 x Argsh(nx)
tO 0,37431 0,30978 0,27149 0,24593 0,22751 0,21350 0,20242 0,19339 0,14916 0,13144
t5 0,36573 0,31178 0,27898 0,25661 0,24020 0,22753 0,21738 0,20902 0,16664 0,14892
2,0 0,36661 0,31826 0,28830 0,26755 0,25213 0,24011 0,23041 0,22235 0,18069 0,16282
2,5 0,37091 0,32597 0,29769 0,27789 0,26306 0,25141 0,24195 0,23406 0,19266 0,17458
3,0 0,37660 0,33392 0,30675 0,28756 0,27309 0,26167 0,25235 0,24455 0,20321 0,18490
3,5 0,38287 0,34178 0,31538 0,29661 0,28238 0,27110 0,26187 0,25412 0,21270 0,19417
4,0 0,38934 0,34942 0,32357 0,30510 0,29103 0,27985 0,27067 0,26295 0,22138 0,20264
4,5 0,39583 0,35680 0,33137 0,31310 0,29915 0,28803 0,27888 0,27117 0,22942 0,21046
5,0 0,40225 0,36391 0,33880 0,32069 0,30682 0,29573 0,28659 0,27888 0,23692 0,21775
5,5 0,40856 0,37077 0,34590 0,32791 0,31409 0,30302 0,29388 0,28616 0,24398 0,22461
6,0 0,41473 0,37738 0,35270 0,33479 0,32101 0,30995 0,30080 0,29307 0,25065 0,23108
6,5 0,42076 0,38377 0,35924 0,34139 0,32762 0,31656 0,30740 0,29965 0,25699 0,23723
7,0 0,42664 0,38994 0,36553 0,34772 0,33396 0,32289 0,31372 0,30594 0,26304 0,24310
7,5 0,43237 0,39592 0,37159 0,35382 0,34006 0,32898 0,31978 0,31198 0,26883 0,24871
8,0 0,43796 0,40171 0,37745 0,35970 0,34594 0,33483 0,32562 0,31779 0,27440 0,25410
8,5 0,44342 0,40734 0,38313 0,36538 0,35161 0,34049 0,33124 0,32339 0,27975 0,25928
9,0 0,44874 0,41280 0,38863 0,37089 0,35710 0,34595 0,33668 0,32880 0,28492 0,26429
9,5 0,45394 0,41811 0,39398 0,37623 0,36242 0,35125 0,34195 0,33404 0,28992 0,26912
10,0 0,45902 0,42329 0,39917 0,38141 0,36758 0,35638 0,34706 0,33912 0,29476 0,27381
15,0 0,50446 0,46904 0,44481 0,42680 0,41266 0,40115 0,39152 0,38329 0,33672 0,31437
20,0 0,54272 0,50710 0,48254 0,46417 0,44969 0,43786 0,42793 0,41942 0,37090 0,34739
25,0 0,57614 0,54016 0,51520 0,49646 0,48164 0,46950 0,45929 0,45053 0,40028 0,37577
30,0 0,60607 0,56966 0,54429 0,52518 0,51004 0,49762 0,48715 0,47815 0,42634 0,40093
35,0 0,63333 0,59646 0,57069 0,55124 0,53579 0,52309 0,51238 0,50317 0,44993 0,42371
40,0 0,65847 0,62114 0,59499 0,57519 0,55946 0,54651 0,53557 0,52615 0,47160 0,44463
45,0 0,68188 0,64410 0,61757 0,59746 0,58145 0,56826 0,55711 0,54750 0,49171 0,46405
50,0 0,70384 0,66563 0,63873 0,61831 0,60204 0,58862 0,57728 0,56749 0,51055 0,48224
55,0 0,72458 0,68594 0,65869 0,63798 0,62146 0,60783 0,59629 0,58633 0,52830 0,49938
60,0 0,74426 0,70520 0,67761 0,65662 0,63986 0,62602 0,61430 0,60419 0,54512 0,51563
65,0 0,76302 0,72354 0,69563 0,67437 0,65739 0,64335 0,63146 0,62118 0,56113 0,53110
70,0 0,78095 0,74108 0,71285 0,69134 0,67413 0,65991 0,64785 0,63743 0,57644 0,54588
75,0 0,79816 0,75790 0,72937 0,70760 0,69019 0,67578 0,66356 0,65300 0,59111 0,56006
80,0 0,81471 0,77408 0,74525 0,72325 0,70563 0,69104 0,67867 0,66798 0,60522 0,57369
85,0 0,83068 0,78968 0,76056 0,73832 0,72051 0,70576 0,69324 0,68241 0,61882 0,58683
90,0 0,84610 0,80475 0,77536 0,75289 0,73488 0,71997 0,70730 0,69635 0,63195 0,59952
95,0 0,86103 0,81934 0,78967 0,76698 0,74879 0,73372 0,72092 0,70984 0,64467 0,61181
100,0 0,87552 0,83348 0,80355 0,78065 0,76228 0,74705 0,73412 0,72292 0,65700 0,62372
42
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
N° 90
1er trimestre 2000
Table numérique 4 x
q=---
Argshx
[1] Cambefort H. - Introduction à la géo- [4] Cassan M. - Aide-mémoire d'hydrau- [6] Schneebeli G. - cc La mesure in situ de la
technique, Eyrolles, 1971. lique souterraine, Presses des Ponts et perméabilité d'un terrain )). Congrès de
[2] Cassan M. - cc Filtration dans les cavités Chaussées, 1993, 2e édition. la Société hydrotechnique de France,
souterraines )). Annales de l'ITBTP, avril- [5] Mandel J. - cc Note sur le calcul des fil- Alger, 1954.
mai 1979. trations )). Annales des Ponts et Chaus- [7] Schneebeli G. - Hydraulique souter-
[3] Cassan M. - Les essais d'eau dans la sées, 1939. raine, Eyrolles, 1966.
reconnaissance des sols, Eyrolles, 1980.
43
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
N° 90
1er tri mestre 2000
Pierre LONDE est décédé le 27 décembre 1999. Il
était né à Paris le 15 octobre 1922. Après de brillantes
études, il est entré à l'École nationale des ponts et
chaussées (promotion 1947). A la sortie de l'École, il est
entré au bureau d'étude A. Coyne et J. Bellier, et
André Coyne l'a envoyé en stage au Bureau of Recla-
mation, à Denver, aux États-Unis. Au cours de ce
voyage, il a rencontré Georges Post qui faisait lui-
même des stages à la Tennessee Valley Authority, puis
à l'US Army Corps of Engineers à Vicksburg, puis à
Denver. De retour en France, ils sont tous deux entrés
chez Coyne et Bellier et ils ont publié le livre Les bar-
rages en terre compactée, fruit de ce qu'ils avaient appris des pratiques américaines:
cet ouvrage a fait longtemps référence en France.
L'activité de Pierre Londe est caractérisée par une remarquable continuité, sur
plus de cinquante ans, consacrée à l'étude des grands barrages sous leurs aspects les
plus divers: terres, enrochements, béton, voûtes minces. La technique des barrages
est marquée par la convergence de toutes les disciplines du génie civil. Et bien
qu'étant avant tout un généraliste, Pierre Londe a accompli des recherches couron-
nées de succès dans de nombreux domaines spécifiques : nouvelles méthodes de
calcul de l'équilibre des massifs rocheux, évaluation objective de la sécurité des
ouvrages complexes, étude des écoulements souterrains, mise au point d'instru-
ments d'auscultation originaux, barrages en béton compacté au rouleau, etc.
Aux côtés d'André Coyne, dès sa sortie de l'École, il est vite devenu un des
disciples les plus en vue de ce grand maître. Après la mort de ce dernier, en 1960,
il a joué un rôle déterminant dans l'explication scientifique de la rupture de l'appui
rocheux rive gauche du barrage-voûte de Malpasset. Cette explication a eu un
impact considérable sur la conception mondiale des voûtes modernes, qu'on fait
de plus en plus hautes et dans des sites de plus en plus difficiles. L'importance de
la mécanique des roches apparaissait alors en pleine lumière, et Pierre Londe a fait
partie du petit groupe qui, autour du professeur Jean Mandel, a été fondateur, en
1967, du Comité français de mécanique des roches. Pierre Londe en a été vice-
président, puis président en 1973, et il n'a jamais cessé d'assister aux réunions du
Conseil jusqu'au 19 octobre 1999.
A partir de 1967, il a été chargé du cours de barrages à l'École nationale des
Hommage à ponts et chaussées; il a été enseignant et chercheur. La liste de ses publications,
avec plus de 75 titres, témoigne de sa grande activité de recherche et de la large
Pierre LONDE audience internationale qu'il a acquise dans le domaine des barrages et de leurs
ouvrages associés.
Mais, à aucun moment, il n'a ralenti son activité d'ingénieur-conseil directement
engagé dans le projet ou la construction ou la maintenance des grands barrages.
C'est ainsi qu'il a participé d'abord pendant trente-trois ans, avec Coyne et Bellier,
où il a rempli la fonction de directeur technique pendant vingt ans, puis comme
expert indépendant, avec PLA, aux études de plus de 160 barrages - en béton, en
enrochement, en terre - dont les plus importants du monde. Pour n'en citer que
quelques-uns: Kariba, sur le Zambèze, qui retient le plus grand lac artificiel créé
par l'homme; Daniel Johnson, au Canada, la plus grande voûte multiple; Kalabagh,
au Pakistan, qui coûtera 6 milliards de dollars (s'il se fait un jour... ) ; les deux bar-
rages de Stikine au Canada, l'un en béton, l'autre en terre et enrochement, attei-
gnant chacun 300 mètres de hauteur. En 1979, il a été élu président de la Commis-
sion internationale des Grands Barrages (comme l'avait été André Coyne).
Pierre Londe était très soucieux de la diffusion des informations scientifiques et
techniques. Très tôt, nous avons cherché à publier nos travaux avec le Comité fran-
çais de mécanique des sols, puis avec celui de la mécanique des roches. Il a été à la
base, en 1977, de la coordination avec le Comité français de géologie de l'ingénieur
pour la naissance de la Revue française de géotechnique. Il était très conscient de la
nécessité de mettre davantage de sciences dans nos techniques, y compris en finan-
çant des thèses de doctorat dans différents laboratoires et, en 1982, lorsqu'il a été élu
dans le premier noyau qui a formé le Comité d'application de l'Académie des
sciences, il a participé à la rédaction des deux rapports de ce comité sur le génie civil.
Il a été membre, en France, du Comité orientation de la recherche en génie
civil (CORGEC) où, au sein du Conseil de la présidence, il a apporté sa vaste expé-
rience d'expert indépendant. Il a aussi été membre de différents conseils scienti-
fiques et membre de nombreuses sociétés savantes, dont pour certaines, comme
le CFGB, il a été le président. Il était chevalier de la Légion d'honneur.
Par la variété et la qualité de ses activités dans les plus hautes instances natio-
nales du génie civil et par la notoriété incontestée qu'il a acquise dans l'exercice de
ses expertises à l'étranger, Pierre Londe a largement contribué au développement
de la mécanique des roches dans le monde.
44
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
Pierre DUFFAUT Pierre HABIB Georges POST
N° 90
1er trimestre 2000
Journée Pierre Londe
19 octobre 2000
ENPC Champs-sur-Marne
LA SÉCURITÉ DES GRANDS OUVRAGES
Renseignements:
Mme Josette Fayol
ENPC - CERMES
6-8, avenue Blaise-Pascal
Champs-sur-Marne, 77455 Marne-la-Vallée Cedex 2
Tél. : 01 64 15 35 43
Fax: 0164153562
e-mail: fayol@cermes.enpc.fr
1
1
1
1
45
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
N° 90
1er tri mestre 2000
Déformations cycliques
et irréversibles
dans les remblais argileux
L'étude du comportement des sols compactés mis en
remblai est abordée à partir des enseignements que l'on
peut tirer des mesures de déformations. Les observations
c. MIEUSSENS faites sur un grand remblai expérimental ont permis de
mettre en évidence l'importance du phénomène classique
Laboratoire régional de reptation des pentes. L'enregistrement des
des ponts et chaussées mouvements verticaux confirme que des cycles de
de Toulouse gonflement et retrait sont bien à l'origine de ces
Complexe scientifique déplacements. Par contre, sur ce même site et sur
d'autres ouvrages, il est démontré que des phénomènes
de Rangueil
de type fluage pourraient expliquer certains
1.,. avenue du Colonel-Roche déplacements horizontaux et verticaux, généralement
31400 Toulouse localisés en profondeur et pour lesquels il n'existe pas de
méthode de prévision dans le cas particulier des sols non
saturés.
47
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
W90
1er trimestre 2000
1 remblais routiers et autoroutiers, mesures qui pourront
servir de base de réflexion pour expliquer les méca-
Introduction nismes physiques probables et tenter d'expliquer le
comportement complexe des sols compactés mis en
Les remblais argileux sont fréquemment le siège de remblai. On pourra ainsi mieux orienter la conception,
déformations verticales et horizontales, se traduisant l'étude des ouvrages et leur réparation éventuelle.
par des affaissements plus ou moins localisés et par des
fissures souvent longitudinales. Ces désordres, géné-
ralement mineurs, nécessitent un entretien fréquent, le '1
colmatage des fissures sur la chaussée et la reprise
périodique du profil en long. Dans certains cas, cette Enseignements tirés des mesures
pathologie peut prendre une ampleur inacceptable, les
affaissements représentent un risque pour l'usager et
sur le remblai expérimental
l'évolution de la fissuration peut faire craindre un de La Jorle
risque de rupture du remblai ou du moins la formation
d'un décrochement sur la voie. Le remblai de La Jorle a été construit entre 1979 et
Ces phénomènes peuvent apparaître rapidement 1981 ; il a fait l'objet d'une importante instrumentation,
après la fin de construction ou bien se manifester sur certains appareils sont encore suivis à ce jour et une
des ouvrages très anciens. Selon les sites, l'évolution instrumentation complémentaire a été mise en place en
peut sembler régulière ou au contraire se faire par 1996. Il s'agit d'un grand remblai construit avec des
crise, avec des corrélations apparentes avec des marnes argileuses, d'une hauteur de 30 mètres et qui
périodes de sécheresse ou au contraire de forte pluvio- permet le franchissement par l'autoroute A62 du petit
métrie. ruisseau de La Jorle. On ne présentera ici que les résul-
tats sur les déformations cycliques. Des informations
Il semble important de rappeler que le comporte- plus complètes se trouvent dans l'article de D. Thouret
ment des corps de remblai appartient à l'un des et al. (1992), ainsi que dans les rapports périodiques de
domaines le plus mal connu de l'ingénieur, à savoir mesures établis dans le cadre d'une recherche asso-
celui des sols non saturés. Par ailleurs, le dimensionne- ciant le Laboratoire régional des ponts et chaussées de
ment d'un ouvrage se fait le plus souvent par rapport à Toulouse, la société des Autoroutes du Sud de la
la rupture et les calculs en déformations sont excep- France et Scetauroute. Les principaux résultats de cette
tionnels, alors que les problèmes posés par les corps recherche ont été présentés par C. Mieussens (1986) et
de remblais sont le plus souvent liés aux déformations. (1997), ainsi que dans la thèse de J. Camapum à l'INSA
Il existe quelques outils de calculs en éléments finis, dif- de Toulouse en 1985.
ficiles à utiliser, d'autant que les paramètres représen-
tatifs d'un sol compacté non saturé sont eux-mêmes La figure 1 donne la position schématique d'une
difficiles à mesurer. partie de l'instrumentation dont les résultats des
mesures seront analysés dans le présent article.
Depuis les travaux anciens de Proctor, d'importants
efforts de recherche ont été réalisés, mais ils ont été
essentiellement orientés vers une amélioration des
techniques de mise en œuvre. En France, les Recom-
mandations pour les terrassements routiers, éditées E : manuel de 0 à 30m , Point de nivellement
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REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
plus faible que celui mesuré en crête de talus, ce qui
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1er trimestre 2000
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85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96
~axevoie -e- crête talus --.- mi-talus -+- tiers inférieur talus
Tassements différés en différents points d'un remblai de 30 mètres de haut (origine des mesures: un an
après la fin de construction).
Long term settlements in various location in a 30 meter high embankment (origin : on year after the construction
completion).
confirme la tendance d'un basculement des crêtes de Cet ensemble de mesures montre que le seul nivel-
talus par rapport à la plate-forme; lement n'est pas suffisant pour expliquer le comporte-
- le cc tassement )) le plus important est mesuré à mi- ment du corps de remblai, le gonflement peut masquer
talus; il est pratiquement linéaire en fonction du temporairement un tassement et le retrait donner une
temps depuis 1984; impression d'accélération. Par ailleurs, les cc tassements))
plus importants en crête et surtout à mi-talus s'expli-
- les faibles tassements et les soulèvements observés quent en réalité par une combinaison d'un tassement et
entre 1983 et 1984 s'expliquent par des phénomènes d'un déplacement horizontal qui sera examiné plus loin.
de gonflement par imbibition, bien confirmés par des
mesures d'extensométrie avec des tassomètres multi- La figure 4 montre que, dans le cas du remblai expé-
points (Figs. 3 à 5). rimental de la Jorle, les cycles de gonflement - retrait
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-o- _de_O_a_'_6_rn_----l
Comparaison des déformations verticales mesurées par topographie et par extensométrie entre la surface
du talus et une référence à - 6 mètres de profondeur - mesures à mi-talus d'un remblai de 30 mètres de
hauteur.
Comparison between vertical movements measured by surveying and extensometer located between the slope surface
and six meters deeper at mid sIope of a 30 meters high embankment.
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compression mètres extension
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concernent, à mi-talus, essentiellement la couche de La figure 5 donne les résultats des mesures de tas-
surface de 0 à 2 m de profondeur. Après une période sement relatif en fonction du temps et de la profondeur
de gonflement dont le maximum se situe en mars 1983, sous la crête de talus. Le point fixe de référence corres-
on observe une tendance irréversible à la compression. pond à la base du remblai. L'incertitude des mesures
La couche de surface paraît conserver une épaisseur est probablement assez grande. On peut toutefois noter
constante, il s'agit plus probablement d'une mesure que la topographie de surface (Fig. 2) confirme les
non représentative due à une mauvaise liaison entre le ordres de grandeur pour la période considérée, soit un
repère situé à - 1,2 mètre de profondeur et le terrain. tassement de l'ordre de 10 cm en 10 ans.
Un nouveau système a été mis en place en 1996.
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mètres
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1er tri mestre 2000
Les courbes de tassements cumulés en fonction de capteur de
la profondeur (Fig. 5) mettent en évidence les ten- déplacement ~,
dances suivantes: r- centrale dl
-les 2 à 3 mètres supérieurs de remblais (cotes 89 à 86) ri enregistrement
sont soumis à des cycles de gonflement et retrait, qui
correspondent assez bien aux cycles saisonniers;
- entre 2 et 10 mètres de profondeur (cotes 86 à 80), la
variation d'épaisseur de la couche est négligeable; coulis de pige rigide
liaison sol tube (en PVC)
- entre 10 et 25 mètres de profondeur (cotes 80 à 65),
les tassements augmentent progressivement en fonc-
tion du temps; - paroi du
forage
- les tassements les plus importants concernent la
couche de base sur 4 mètres d'épaisseur entre les
cotes 65 et 61 NGF (50 % du tassement total en 1992),
avec une évolution également progressive. sellement
de pied
Depuis 1992, les mesures avec le tassomètre multi-
point de profondeur sont devenues impossibles, pro-
bablement à cause de la déformation latérale du tube.
La précision était également devenue insuffisante par Principe de la mesure par extensométrie
rapport aux phénomènes mesurés. En 1996, un nou- dans les talus de remblais.
veau système de mesure par extensométrie a été mis Extensometer measurement in the slope of
en place à mi-talus. La figure 6 décrit le principe de ce embankment.
matériel, avec un capteur relié à une centrale d'enre-
gistrement.
La figure 7 donne les résultats des mesures respec-
tivement de 0 à 2 m et de 2 à 4 m de profondeur (par
différence avec une mesure de 0 à 4 m).
Ces mesures plus précises qu'avec le tassomètre
Déplacements horizontaux
multipoint confirment les variations cycliques annuelles Les mesures inclinométriques sont à la base des
des déformations, avec une amplitude de 30 à 35 mm, principales informations sur les déplacements horizon-
ainsi que leur aspect non réversible. On notera que la taux. La figure 8 donne les résultats des mesures à mi-
non-réversibilité est actuellement du même ordre de talus pour le remblai de la Jorle (implantation précisée
grandeur entre 0 et 2 mètres et entre 2 et 4 mètres de sur la figure 1). Le tube inclinométrique a été changé
profondeur, ce qui pourrait traduire un approfondisse- trois fois à la suite d'un cc cisaillement )) au niveau des
ment des phénomènes. premières couches de remblai (13 à 14 mètres de pro-
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Trajectoire d'un point situé à mi-talus du remblai définie par combinaison des mesures inclinométriques
et des mesures de tassement par extensométrie ou nivellement.
Path of a point located at mid slope determined using settlement measurement extensometer reading, surveying and
inclinometer measurement.
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triques, verticales, subhorizontales et inclinées à
30 degrés. Il s'agit d'un remblai de 25 mètres de haut,
Deux autres exemples de mesures également édifié avec des argiles marneuses, mais dont
la partie supérieure de 0 à 8 mètres de profondeur a des
de déformation de remblais routiers caractéristiques mécaniques particulièrement faibles.
Sur une période relativement courte, les mesures
La figure 13 donne un exemple de corps de remblai inclinométriques ont mis en évidence une zone de rota-
instrumenté de façon classique avec un tube inclino- tions locales importantes, conduisant finalement à un
métrique, mais aussi avec des chaînes extensomé- cisaillement du tube.
axe voie
82-2 82 + 12
! chaussée !
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82-5 Remblai de 25 mètres de haut
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. --===t 5 degrés ! 82-6
Position des trois faisceaux d1extensomètres
12: tube inclinométrique
argile marneuse 82: forage pressiométrique
pau compacte
(pl 0.2 à 0.4 MPa) !
talus à 2/1
argile marneuse
compacte
(PI 1.8 à 2 MPa)
-- --
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,/' WR-FLEX à 19 mètres
de la tête
terrain narurel
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buse d'accès
aux têtes des
extensomètres
~30degrés
r niveau de mesure
19
La figure 14 donne une représentation graphique et intéressent des repères de plus en plus éloignés dans
des rotations et des déplacements cumulés en fonction le corps du remblai.
de la profondeur et du temps. Ces informations pou- Pour l'extensomètre incliné à 30 degrés (figure 18),
vaient faire craindre une évolution des déformations on observe également, avant travaux, une extension
jusqu'à la rupture selon un plan correspondant à pour les 3 mètres supérieurs et un mouvement cyclique
l'interface schématisée sur la figure 12. Une conforta- perceptible jusqu'au repère situé à 3 mètres de distance
tion a donc été réalisée, elle a consisté à mettre en de la tête. Le chargement dû à l'élargissement se tra-
œuvre un épaulement du remblai, jusqu'au niveau de duit par une inversion des déformations avec une com-
la plate-forme, un élargissement de la voie étant prévu pression sensible jusqu'à 11 mètres de distance de la
à moyen terme. tête. Par contre, depuis 1996, les déformations se sont
Les mesures extensométriques ont été réalisées de nouveau inversées dans le sens des extensions.
avant et après réparation, ce qui donne une informa- Les principaux enseignements de cet ensemble de
tion intéressante sur l'efficacité de l'épaulement et sur mesures sont les suivants:
le mécanisme des déformations. Les trois figures 16 à
18 donnent les résultats des mesures sous la forme de - l'épaulement d'un talus par une surlargeur permet
deux familles de graphes: la représentation de la défor- d'améliorer la stabilité générale, en particulier si les
mation en fonction du temps, par rapport à un point matériaux utilisés ont des caractéristiques mécaniques
fixe qui correspond à l'extrémité du tube (proche de élevées, mais dans des proportions probablement assez
l'axe pour les tubes inclinés) et les déformations cumu- faibles;
lées en fonction de la profondeur à différentes dates - la surcharge a une incidence évidente sur l'accéléra-
caractéristiques. tion des tassements;
Les extensomètres multipoints utilisés sont du type -la mise en place d'un matériau insensible à l'eau per-
cc extensomètres de forage modèle WR-Flex )). La met de réduire les cycles de gonflement et retrait et
mesure des déformations relatives par rapport à la tête donc de supprimer le phénomène de reptation de
est faite au moyen d'une jauge de profondeur dont la pente;
résolution de la mesure est de l'ordre de 1/10 de milli- - le matériau mis en surlargeur, même s'il a des carac-
mètre. Des capteurs électriques enregistrés de type téristiques mécaniques exceptionnelles, ne permet pas
rotatif ont été utilisés en début de période. de reprendre efficacement des efforts horizontaux; les
La figure 16 montre que l'épaulement a eu pour extensions actuellement observées indiquent donc que
effet une accélération immédiate des vitesses de tasse- la reptation n'est probablement pas la seule cause des
ment, due à un accroissement de la charge. Les ampli- déformations horizontales et de la fissuration observée
tudes à long terme ont été confirmées par nivellement. sur les chaussées.
Les mesures sur l'extensomètre incliné à 5 degrés Ce dernier point conduit à faire l'hypothèse que le
montrent qu'avant travaux les principales extensions corps d'un remblai peut se déformer par fluage, à un
concernaient la tête et le repère placé à 2 mètres de dis- niveau donné, parce que les contraintes sont trop
tance. On observait en particulier un mouvement proches de l'état limite du matériau utilisé. Les mesures
cyclique dont le minimum, dû au retrait, se situe en été. inclinométriques de la figure 7 ont été interprétées
Après les travaux d'élargissement, le phénomène comme un phénomène de fluage confiné à la base du
cyclique disparaît, mais les extensions se poursuivent remblai (Fig. 8) et aucun calcul de stabilité ne permet-
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-*:-35349 -8-35773 -X-35920
---- 07/08/98 --------------------------------------- ------_!
trait de mettre en évidence un risque de rupture à ce sont protégés par des matériaux insensibles à l'eau,
niveau. Dans le cas de la figure 13, un schéma de rup- argile traitée ou matériaux calcaires.
ture compatible avec les mesures inclinométriques On a reporté sur la figure 19 les mesures de rota-
nécessite de faire des hypothèses peu réalistes, à savoir tions et les déplacements horizontaux en crête de rem-
par exemple un angle de frottement de 20° et une fis- blai et en regard, les tassements cumulés en fonction
sure ouverte jusqu'à 8 mètres de profondeur, ou bien de la profondeur, mesurés avec un tassomètre multi-
partiellement remplie d'eau. Le risque de rupture ne point placé dans l'axe de la voie, sur le même profil. Ces
devait pas être exclu à cause des problèmes de sécurité mesures mettent bien en évidence une déformation
mais, dans le cadre d'une réflexion sur le comporte- verticale et horizontale, au même niveau dans le corps
ment réel du matériau, le phénomène de déformation du remblai, avec des amplitudes tout à fait similaires. Il
par fluage confiné doit être également examiné. ne s'agit donc pas de mouvements de type rotationnel
Pour illustrer cette hypothèse, nous avons étudié les avec une surface de rupture bien définie; il n'y a
mesures faites sur un remblai routier de 13 mètres de d'ailleurs aucun désordre dans les talus alors que la
haut, qui subit depuis sa mise en service une impor- plate-forme a subit d'importantes déformations, sous
tante pathologie. Le corps du remblai est constitué d'un la forme de tassements et de fissures sans décalage ver-
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Dans ce cas particulier, l'analyse des mouvements -le défaut de compactage et en particulier la mauvaise
en fonction du temps met en évidence un amortisse- adaptation du niveau de compactage par rapport à la
ment, généralement représentatif d'un phénomène de hauteur du remblai;
fluage, ce qui n'est pas toujours vérifié, comme le sou- -le caractère évolutif du matériau, sous l'effet du com-
ligne la figure 8. pactage et surtout des variations de teneur en eau; ce
point est particulièrement important si la mouture de
la roche tendre initiale laisse un pourcentage important
de vides;
Conclusion - les hétérogénéités et, en particulier, les contrastes de
perméabilité qui favorisent localement les variations de
Le premier enseignement que l'on peut déduire de teneur en eau.
cet ensemble de mesures est que le mécanisme des D'autres causes sont moins souvent prises en
déformations des corps de remblai correspond proba- compte:
blement à la combinaison de plusieurs phénomènes
- les risques de gonflement et retrait, qui concer-
physiques dont l'importance relative peut varier d'un
ouvrage à l'autre. On ne donnera en conclusion qu'une nent les sols gonflants mais aussi les argiles non satu-
liste, probablement incomplète, des principales causes. rées en général; en effet, une variation de teneur en
eau se traduit par une variation de succion, donc une
Un certain nombre de causes sont bien connues et il déformation cyclique qui peut être à l'origine du phé-
serait dangereux de les oublier: nomène de reptation de pente;
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- - - 06/06/1997 --(>- 09/12/1997 ~x~ 05/05/1998
- 0 - 07/08/98
Déformations en fonction du temps et de la distance par rapport à un point fixe dans l'axe du remblai -
Extensomètre incliné à 30 degrés.
Deformations versus time and distance from a fixed point on the embankment axis.
- des déformations différées verticales et horizontales sensibilité aux changements de volume et leur défor-
peuvent affecter certains matériaux compactés, soumis mabilité.
à un état de contrainte élevé; le risque sera d'autant
plus grand s'il se produit en plus des variations de
teneur en eau à la base du remblai par remontées capil-
laires. L'auteur de cet article tient à remercier la société des Autoroutes
du Sud de la France et, plus particulièrement, les responsables de
Ces réflexions montrent que les matériaux consti- la DRE d'Agen pour la confiance qu'ils nous ont témoignée en nous
tutifs de certains remblais doivent être étudiés non permettant d'instrumenter et de suivre de nombreux remblais
seulement pour définir les conditions de leur mise en dans un cadre expérimental mais aussi pour la surveillance
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œuvre et leur stabilité, mais aussi pour apprécier leur d'ouvrages courants.
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base du remblai
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gonflements (+) ou tassements (.) en mm
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Comparaison des déplacements horizontaux en crête de talus et des tassements dans l'axe d'un remblai
argileux de 13 mètres de haut.
Horizontal displacements at the slope crest versus settlement on the axis of a 13 meters high clay made embankment.
Thouret D., Puech J.-P., Mieussens C. - cc Autoroute A62. Suivi Scetauroute et le Laboratoire central des ponts et chaussées,
d'un grand remblai en marne: bilan de dix années d'observa- mars 1986.
tion )). Revue générale des routes et autoroutes, n° 700, octobre Mieussens C. - cc Les remblais en marne - Études, pathologie et
1992, p. 23-27. techniques de réparation )). Texte de la conférence prononcée
Mieussens C., Camapum de Carvalho J. - Remblais en marne - aux journées du 70 e anniversaire de la Junta Autonoma de
Désordre, étude, confortation. Document technique édité par Estradas, Lisbonne, septembre 1997.
59
REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
N°90
1er trimestre 2000
Les manuscrits doivent être envoyés en trois exemplaires (dont un original) et une
disquette à l'un des rédacteurs en chef de la revue:
Les textes seront présentés en double interligne, sur feuilles de format 21 x 29,7
paginées, les figures et tableaux (numérotés) étant regroupés en fin de texte. Le
texte (incluant la liste bibliographique) ne devra pas dépasser une trentaine de
pages pour les articles. Les notes techniques auront une longueur d'une dizaine de
pages.
La première page comprendra le titre en français et en anglais, les noms, pré-
noms, organismes, adresses, téléphone, fax et, le cas échéant, l'adresse électro-
nique des auteurs.
Les résumés des contributions, ainsi qu'une liste de mots clés (moins de 10)
devront être également fournis en français et en anglais, les résumés n'excédant
pas 200 mots.
Les figures devront être de bonne qualité, avec des caractères et des chiffres
d'assez grande taille pour en permettre une lecture aisée après une éventuelle
réduction. Les traits devront être d'une épaisseur suffisante. Les légendes des
figures devront être fournies en anglais et en français.
Les photographies seront fournies en tirage papier et, dans le cas où elles
seraient fournies en fichier, elles devront avoir été scannées à 300 dpi au mini-
mum et enregistrées au format tif.
Les équations seront numérotées.
On utilisera les unités SI.
Les références bibliographiques citées dans le texte comprendront:
INSTRUCTIONS - quand il y a un ou deux auteurs: le nom des auteurs, suivi de l'année de parution
AUX AUTEURS entre parenthèses: Baguelin et Jézéquel (1978) ;
- quand il y a au moins trois auteurs: le nom du premier auteur, suivi de et al., et
de l'année de parution entre parenthèses: Wastiaux et al. (1988).
La liste bibliographique en fin de texte sera présentée par ordre alphabétique
des premiers auteurs, comme suit, sans abréviations:
- ouvrages:
Baguelin F., Jézéquel J.-F. (1978) - cc The pressuremeter and foundation enginee-
ring )). Series on rock and soil mechanics, vol. 2 n° 4, Trans-tech Publications.
- articles:
Wastiaux M., Ducrocq J., Corbetta F. (1999) - cc Les pieux maritimes du pont Vasco
da Gama)). Revue française de géotechnique, n° 87, p. 27-33.
Après acceptation par le Comité de lecture, les auteurs seront priés de fournir une
disquette contenant le fichier texte et les figures, ainsi qu'une sortie papier,
notamment pour les illustrations.