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CHAPITRE II

Le complexe physique :
Bassin versant ou Bassin de drainage
1/ Définitions et limitation d'un bassin versant

2 / Modèle Numérique de Terrain

3/ Le comportement hydrologique du bassin

4/ Les caractéristiques physiographiques d'un bassin versant

4-1/ Les caractéristiques de forme et de pente

4-2/ Les caractéristiques du réseau de drainage

4-3/ Les caractéristiques du sol et de son utilisation

La nature du sol , la géologie du substratum – le couvert végétal

5/ Les paramètres en relation avec l’écoulement

5-1/ Coefficient de ruissellement

5-2/ Le temps de concentration

6 / Application de caractérisation du bassin Tsalat

Annexe : Etude de cas sur la délimitation d’un bassin sous ArcGIS

Applications

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CHAPITRE II

Le bassin versant ou bassin de drainage

Introduction :

Les problèmes pratiques en hydrologie tel que la construction d'un barrage, l'aménagement d’une
région hydraulique… concernent en général une étendue de surface limitée dans laquelle le projet
va être réalisé. De même l'analyse des composantes du cycle hydrologique est effectuée sur une
unité géographique restreinte caractérisée par sa structure qui est définie par certains paramètres
tel que l'importance des apports naturels, la spécificité de la végétation existante, des
caractéristiques topographiques, géologiques, et aussi géographiques.

Ces paramètres constituent les caractéristiques principales influençant le comportement


hydrologique de la région considérée.

Il convient donc de délimiter cette unité géographique et de présenter les formules et méthodes
qui permettent d’évaluer ses paramètres.

1/ Définitions et délimitation d'un bassin versant :


Le bassin versant se définit en une section d'un cours d'eau et représente la surface
topographique drainée par ce cours d'eau et ses affluents à l’amont de telle façon que tout
écoulement prenant naissance à l'intérieur de cette surface doit traverser la section normale
considérée, appelée exutoire, pour poursuivre son trajet vers l'aval.

L’exutoire d'un bassin est le point le plus en aval du réseau hydrographique par lequel passent
toutes les eaux de ruissellement drainées par le bassin.

La délimitation d’un bassin versant par rapport à un point d'un cours d'eau est donc
l’opération qui consiste à déterminer les surfaces qui contribuent à alimenter l'écoulement de ce
cours d'eau. Le bassin versant regroupe alors toutes ces surfaces qui, par ruissellement superficiel,
contribuent à l'écoulement au niveau de son exutoire.

Le bassin versant fonctionne alors comme un collecteur chargé de collecter les eaux de pluie , de
les restituer et les transformer en écoulement passant obligatoirement par son exutoire . Cette
transformation se produit avec des pertes d’eau qui dépendent des conditions climatologiques
régnant dans la région et des caractéristiques physiques , géologiques , de végétation… du bassin .

On délimite le bassin versant topographique par une ligne des partages des eaux reliant les
points les plus élevés ou crêtes. On se base alors sur la variation du relief (courbes de niveau ) et
sur la ramification du réseau hydrographique de drainage des eaux. On peut travailler sur des
cartes topographiques et/ou sur un modèle numérique de terrain avec les outils de ARCGIS

Il faut cependant conserver à l'esprit que l'alimentation d'un cours d'eau ne se fait pas uniquement
par ruissellement superficiel. Des écoulements souterrains guidés par le pendage des couches
géologiques (inclinaison des formations géologiques) les moins perméables ou par un réseau
karstique (formations sédimentaires calcaires ), s’il en existe , peuvent contribuer à l’écoulement
observé dans un cours d’eau.
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Au cours des illustrations et applications réalisées en classe on illustrera le tracé d’une ligne de
partage des eaux selon les deux critères : courbes de niveau et réseau de drainage représentés sur
une carte topographique.

Un bassin topographique délimité sur une carte topographique peut être décomposé en plusieurs
sous bassins. Chacun pouvant être traité de façon indépendante au même titre que le bassin d'où
il est extrait, tel que montré sur la figure 2-2 ci-dessous du bassin Bouregreg de la zone d’action
de l’Agence du Bassin Hydraulique du Bouregreg et de la Chaouia ( ABHBC) : figure 2-1.

Figure 2-1 : Grand bassin de Bouregreg et de la Chaouia

Figure 2-2

Les sous bassins du


grand bassin du
Bouregreg

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2/ Modèle Numérique de Terrain
La demande de données spatiales s'est accrue ces dernières années car la représentation et la
connaissance du terrain sont essentielles pour comprendre les processus hydrologiques, d'érosion,
de sédimentation, de salinisation et de pollution via des cartes de risque
Aujourd'hui, le développement de techniques modernes d'acquisition et de mise à disposition
d'informations digitales a rendu possible la représentation de la topographie et du terrain d’un
bassin par le biais de Modèles Numériques de Terrain (MNT) ainsi que la représentation de
l'occupation des sols par le biais de photographies aériennes ou de données satellitaires. Ces
informations servent de plus en plus à la description des caractéristiques physiques des bassins
versants et à la cartographie numérique de leur couverture.
A partir de la densité locale de courbes de niveau ou de traitement stéréoscopique d'images
satellitaires, il est possible de produire une spatialisation du milieu qui aboutit à l'élaboration de
modèles numériques de terrain (MNT). Ces MNT sont des représentations numériques, discrètes
ou continues, des variations altimétriques d’une surface ( cad de sa topographie : forme et la
position de la surface du sol. ) , sous forme matricielle ou vectorielle. Outre les altitudes, les
fichiers qui le constituent peuvent intéresser d’autres paramètres dont les pentes, l’orientation,
l’occupation et la nature géologique des sols.
L’analyse de l’occupation des sols se réalise en utilisant la carte de l’occupation des sols issue de
l’image Landsat d’une résolution connue, issue du programme Landsat, qui est un des plus
anciens programmes d’observation par satellite de la surface terrestre.
On travaille avec des MNT Raster. .C’ est une matrice d’altitude. Il s’agit d’un ensemble de valeur
numérique régulièrement espacées. Chaque valeur d’altitude représente une moyenne d’un
élément de surface de terrain. Cette distribution définit un maillage de surface, la dimension de la
maille définit la résolution planimétrique du MNT. Plus la résolution est grande, plus le MNT est
riche en détail.
Le MNT le plus fréquent d’utilisation est le MNT GDEM-ASTER, d’une résolution de 30m ,
créé en utilisant les processus de la stéréoscopie des images satellites du capteur ASTER.
Ce MNT est téléchargeable à partir du site « ASTER Global Digital Elevation Map ». Il est
organisé sous forme d’un ensemble de fichiers Raster s’étalant chacune sur 1 degré en longitude
et 1 degré en latitude. Le système de coordonnées associé à ce MNT est le système
international « WGS84 ».
Une étude de cas est préparée et remise en annexe . Elle comporte l’ensemble des étapes
à suivre et réaliser pour la délimitation et la mesure et la détermination de certaines
caractéristiques d’un bassin à partir d’un MNT . le logiciel à télécharger et l’ARCGIS et
ses extensions

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3/ Comportement hydrologique d’un Bassin :

Un bassin est un système qui reçoit des impulsions auxquelles il répond. Sa réponse dépend de
sa structure. Il s’agit de comprendre cette réponse appelée communément comportement
hydrologique, et qui consiste à évaluer comment (en termes de forme, volume et rapidité) le
bassin transforme les pluies reçues en un écoulement vers son exutoire

Ainsi, l’analyse du comportement hydrologique du système hydrologique s'effectue le plus


souvent par le biais de l'étude de la réaction hydrologique du bassin face à une sollicitation qui est
la précipitation. Cette réaction est mesurée par l'observation de la quantité d'eau qui s'écoule à
l'exutoire du système. La représentation graphique de l'évolution du débit noté Q en fonction du
temps t définit un hydrogramme de débit.

La réaction hydrologique d'un bassin versant à une sollicitation particulière (Figure 2.3) est
caractérisée par :

• Sa vitesse : temps de montée tm, défini comme le temps qui s'écoule entre l'arrivée de la
crue à l’exutoire et le maximum de l’hydrogramme,

• Son débit de pointe Qmax ,

• Son volume calculé à partir de la forme de l’hydrogramme de débit observé .

Ces paramètres sont, d’une part, fonction du type et de l'intensité de la précipitation qui le
sollicitent (confier chapitres 3 et 4 ) mais aussi de paramètres caractérisant le bassin
versant d’autre part. Ces paramètres sont de différentes natures :relief , pentes , forme , sol ,
géologie , végétation .. D’une façon générale, on calcule deux coefficients caractéristiques de
l’état du bassin et influençant les écoulements qui y sont générés: le coefficient de ruissellement
et le temps de concentration du bassin ( paragraphe 4 de ce chapitre ).

La figure 2.3 fournit un exemple d'hydrogramme de crue résultant d'un hyétogramme donné. Le
hyétogramme est la courbe représentant la variation de la pluie précipitée en fonction du temps.

Figure 2.3 : Exemple de réaction hydrologique pour un bassin versant

4- Les caractéristiques physiographiques d'un bassin versant :


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On distingue trois groupes de paramètres caractérisant un bassin versant et influençant son temps
et la forme de sa réponse:
- Les caractéristiques physiques de forme, de relief et de pente
- Les caractéristiques du réseau de drainage
- Les caractéristiques du sol et de végétation

4-1 / Les caractéristiques physiques de forme, de relief et de pente:

Les premières caractéristiques physiques du bassin qu’on doit mesurer sont sa surface et son
périmètre. Ils se mesurent par un planimètre et curvimètre respectivement. Avec le
développement des SIG, on utilise actuellement les utilitaires ArcView et autres sur ArcGIS .

ª Les caractéristiques de forme :

Permettent de déterminer la configuration géométrique et la forme du bassin telle que projetée


sur un plan horizontal. On peut utiliser deux indices :

ƒ Indice de compacité de Gravelius :

Il est défini par le rapport de périmètre du bassin au périmètre du cercle ayant même superficie :
P P P : périmètre du bassin2(Km)
K = = 0.28 A : aire du bassin (Km )
G 2 πA A
ƒ Indice de forme de Horton :

Il exprime le rapport de la largeur moyenne du bassin versant à la longueur du cours d'eau


principal.
A 1 A A : aire du bassin (km2)
KH = × = 2 L : longueur du cours d'eau le plus long (km)
L L L
- 1.5 < KG < 1. 8 et KH < 1 si la forme du bassin est allongée : Bassin A
- 1.0 < KG < 1.15 et KH > 1 si la forme du bassin est ramassée : Bassin C

Figure 2.4 :
Influence de la forme sur la réponse
d’un bassin

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• Les caractéristiques de relief

De nombreux paramètres hydrologiques comme par exemple les températures, les précipitations
varient en fonction de l'altitude. On note l'influence de l'altitude à 3 niveaux :
¾ au niveau du type et de l'intensité des précipitations
¾ au niveau de la répartition spatiale des précipitations
¾ au niveau de la valeur de la température

Il est donc du plus grand intérêt, pour l'hydrologue, de connaître la répartition des surfaces d'un
bassin versant, en fonction de l'altitude.

ƒ La courbe hypsométrique :
C’est une courbe où l’on représente l’altitude en fonction de la superficie. Celle–ci est
obtenue en mesurant les surfaces comprises entre certaines tranches d'altitude ou courbes de
niveaux.
La courbe hypsométrique se trace en représentant en abscisse le pourcentage de la
surface totale du bassin qui se trouve au dessus des altitudes portées en ordonnées .

Un exemple de courbe hypsométrique est donné à la figure 2-5 . Les valeurs du tableau 2-1 ont
servi à bâtir cette courbe .

ƒ le diagramme hypsométrique
On définit aussi le diagramme hypsométrique en représentant en abscisses la valeur de la
superficie partielle comprise entre deux tranches d'altitudes successives portées en ordonnées :
figure 2-6.
Ces courbes permettent de relever des altitudes caractéristiques du relief :

ƒ L'altitude moyenne du bassin versant :


Elle permet d'analyser les lois réglant les précipitations et le ruissellement superficiel .
Elle se définit comme l'ordonnée moyenne de la courbe hypsométrique et correspond au rapport
de l'aire sous la courbe hypsométrique à la surface totale du bassin .
On peut la calculer à partir de la relation:
1 ( h i + h i+1 )
h moy =
A
∑i
S i
2

hmoy est l’ altitude moyenne en m et A = aire du bassin en Km²


Si est l’aire comprise entre 2 courbes de niveau consécutives hi et hi+1 (Km²)

ƒ l'altitude médiane :
Elle correspond au point d'abscisse 50 % sur la courbe hypsométrique : h50% .

ƒ L’altitude minimale :
Se situe à l'exutoire du bassin qui représente son point de contrôle : hmin

ƒ l'altitude maximale :
C'est l'altitude la plus forte relevée au cours de la limitation du bassin, : hmax
point culminant du bassin.

ƒ le mode ou l'altitude la plus fréquente :


Elle est relevée sur le diagramme hypsométrique et correspond au milieu de la tranche d'altitude à
laquelle correspond le maximum de superficie.
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Tableau 2-1 : Exemple de tableau hypsométrique
Altitudes (m) Superficie (km2) Surface (%) Surface cumulée (km2) Surface cumulée (%)
3600-3747 4,5 0,75 4,5 0,75
3200-3600 26 4,3 30,5 5,05
2800-3200 71 11,75 101,5 16,8
2400-2800 113 18,7 214,5 35,5
2000-2400 237,5 39,3 452 74,8
1900-2000 70 11,6 522 86,4
1800-1900 56 9,3 578 95,7
1700-1800 25,5 4,2 603,5 99,9
1680-1700 0,5 0,1 604 100

Figure 2-5 : Exemple de courbe hypsométrique

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ª Le rectangle équivalent :

Cette notion a été introduite par Roche et elle est utilisée pour pouvoir comparer le
comportement hydrologique de deux bassins.
Il s'agit d'une transformation purement géométrique en vertu de laquelle on assimile le bassin à
un rectangle ayant le même périmètre et la même superficie. De cette façon les courbes de niveau
deviennent des droites parallèles aux petits côtés du rectangle. L'exutoire se situe à l'un de ses
petits côtés.
Les dimensions du rectangle équivalent se calculent à partir des relations suivantes :

⎡ ⎤ 2
K A ⎢ ⎛ 1 . 12 ⎞ ⎥
⎧leq × Leq = A Leq = G
⎢1 + 1 − ⎜ ⎟

⎪⎪ 1 . 12 ⎜ K ⎟
⎢ ⎝ G ⎠ ⎥
⎨ Leq + leq = P / 2 ⎣ ⎦

⎪⎩ KG = 0.28 P / A ⎡ 2 ⎤
K A ⎢ ⎛ 1 . 12 ⎞ ⎥
l eq = G
⎢1 − 1 − ⎜ ⎟
1 . 12 ⎜ K ⎟ ⎥
⎢ ⎝ G ⎠ ⎥
⎣ ⎦
Lorsque K G ≤ 1.12 , le bassin a une forme circulaire et la transformation géométrique en
rectangle équivalent n'est plus réalisable, le bassin sera assimilé à un carré.

Le tracé des droites de niveau du rectangle équivalent découle directement de la


répartition hypsométrique cumulée. Il s'agira de calculer la distance, en terme de longueur, entre
deux tranches d'altitude hi et hi+1 dont la superficie partielle est Si sachant que la superficie
totale du bassin correspond à la longueur Leq du rectangle équivalent.

ª Les indices de pente d'un bassin :

Leur connaissance est d'une grande importance car il est évident que les eaux ruissellent
d'autant plus que la pente des versants est grande, c'est ainsi qu'en montagne on rencontre, pour
une averse donnée, des crues plus importantes qu'en plaine où les pentes sont beaucoup plus
faibles .

Le calcul de la pente moyenne du bassin tient compte de la dénivellation et de la longueur L mais


non de la position relative des différentes courbes de niveau . Le temps et l'amplitude du
ruissellement dans les bassins sont très influencés par la répartition de la superficie en fonction du
relief . C'est pour cela que les hydrologues calculent d'autres indices de pente pour mieux analyser
le ruissellement dans un bassin donné .

ƒ La pente moyenne du bassin :


Elle joue un rôle important dans le ruissellement. Des pentes raides accélèrent le temps de
réponse d'un bassin. On estime la pente moyenne d'un bassin à partir de la courbe
hypsométrique du bassin.

h moy
Pente moy = 2 en m / km
L

hmoy est l’ altitude moyenne du bassin (m)


L =Longueur du talweg ( cours d’eau) le plus long (en km)

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ƒ Indice de pente de roche
Il sert à définir la pente moyenne du bassin. C’est en fait une pente moyenne pondérée par la
surface des racines carrées des pentes partielles. Il se calcule par la formule :
1
I r =
L eq
∑ i
S i ( h i+1 − h i )

Si = pourcentage de la surface totale comprise entre 2 tranches d'altitude hi et hi+1


Leq = longueur équivalente exprimée en m

L'indice de pente de roche est donc la somme des racines carrées des pentes moyennes de chaque
élément partiel compris entre deux courbes de niveau, pondéré par la surface partielle qui lui est
associée .

ƒ Indice de pente global :

Pour éviter les valeurs extrêmes, L'IRD (Institut de Recherche et Développement en France ) a
proposé la définition d'un indice global de pente d'un bassin versant . il sert à classer le relief des
bassins .
où D
Ig = u
Leq
Du est la dénivelé utile :
Du = h5% - h95%

La dénivelé utile est l'altitude entre laquelle


s'inscrit 90% de la surface du bassin
h5% : altitude correspondant à 5% de la
surface totale du bassin au dessus de h5%
h95%: altitude correspondant à 95% de la
surface totale du bassin au dessus de h95%

L'IRD a ainsi défini des groupes permettant d’apprécier l’importance des pentes :

Nature de relief Intervalle

Bassin de plaine Ig < 0.5 %


Entre plaine et ondulation du terrain 0.5 % < Ig < 1 %
Zone à ondulation di terrain 1 % < Ig < 2 %
Région de collines 2 % < Ig < 5 %
Région montagneuse 5 % < Ig

Tableau 2-2 : Critères de classification des sous bassins par nature de relief
ƒ Indice de pente classique
L'indice de pente classique consiste à rapporter la dénivelé d’altitude entre les deux points
extrêmes du bassin à la longueur du bassin définie par la longueur du rectangle équivalent.
I classique = ( h max − h min )
L eq

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Les indices de pente influencent la réponse du bassin au niveau du volume écoulé , de la forme
de l’hydrogramme de débit écoulé et très particulièrement au niveau de la durée de l’écoulement
et de l’enregistrement du débit max ( figure 2-6) .

P lu ie T em p s

D é b it

T em p s

Figure 2-6 : Effet de la pente sur la réponse du bassin

ª La dénivelé spécifique

L’indice de pente global décroît pour un même bassin lorsque sa surface augmente.
La comparaison des pentes de bassins de taille différente se fait en se basant sur la dénivelé
spécifique qui dérive de la pente globale en la corrigeant de l’effet de la surface .

Ds = I g A

Valeurs de Ds Type de relief Caractéristiques

Ds < 10 m R1 Relief très faible

10< DS < 25 R2 faible

25< DS < 50 R3 Assez faible

50< DS < 100 R4 modéré

100< DS < 250 R5 Assez fort

250< DS < 500 R6 fort

DS > 500 R7 Très fort

4-2/ Les caractéristiques du réseau de drainage


Le réseau de drainage de définit comme l'ensemble des canaux de drainage naturel où s'écoulent
les eaux provenant du ruissellement ou restituées par les nappes souterraines soit sous forme de
source, soit par restitution continue le long du lit du cours d'eau .
Plusieurs caractéristiques servent à le décrire :

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ª Ordre du cours d'eau :

Le réseau de drainage se compose d'un cours d'eau principal et d'une série de tributaires
alimentant le cours d'eau principal . Ce sont les affluents secondaires , tertiaires... L'ordre d'un
cours d'eau x est une classification qui reflète la ramification du réseau. Il existe plusieurs
méthodes de classification et nous retenons celle de Schumm (1952) qui a pour base :
ƒ Tout cours d'eau sans affluent est d'ordre 1
ƒ Tout cours d'eau formé par la réunion de deux cours d'eau d'ordre x est
d'ordre x + 1

On calcule l'ordre par tronçon ou vecteur du cours d'eau .


Pour déterminer l'ordre des cours d'eau, il faut d'abord disposer d'un tracé en plan du réseau .
C'est une carte à une échelle donnée du réseau de drainage .
Le tracé y est aisé pour les cours d'eau permanent . Les cours d'eau temporaires ne sont pas
toujours évidents à repérer . La figure 2-7 illustre l'approche de classification de Shumm
Strahler .

Figure 2-7 Ordre d'un cours d'eau

Le calcul de l'ordre dans un réseau hydrographique définit le chevelu du bassin qu'il draine .
Si n est l'ordre maximal du réseau, on dira que le bassin est d'ordre n .

ª Densité de drainage

Elle est définie comme le rapport de la longueur totale des cours d'eau permanents et temporaires
à la surface totale du bassin .


n
Dd = Li A
i=1

Avec Li : Longueur totale de tous les cours d'eau d'ordre i


Elle représente une longueur moyenne des cours d'eau par unité de surface du bassin.
La densité de drainage est en quelque sorte un reflet de la dynamique du bassin et du type du
ruissellement de surface.

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ª Le rapport de confluence ou de bifurcation :

Un paramètre qui caractérise l’importance du développement du réseau d ‘écoulement. Il se


calcule par deux façons :

¾ Numériquement après avoir compté le nombre Ni de tronçons de cours d’eau


d’un
même 1 n −1
N i
ordre i ; R c =
n−1

R c i avec R c i =
i=1 N i+1

n est l'ordre maximal du chevelu.

¾ Graphiquement

Le calcul de Rc peut se faire sachant que la relation suivante a été établie entre Rc et Nx .
Nx = Rcn-x
où x est un ordre et n est l'ordre max
Nx est le nombre de tronçons de cours d'eau d'ordre x

Un changement de variable logarithmique permet de linéariser cette relation :

log (Nx) = n logRc – x logRc

Et la détermination de Rc se fait graphiquement en portant Nx et x sur un graphique semi


logarithmique. La pente de la meilleure droite graphique (pouvant aussi être calculée aussi
par régression linéaire) permet de déterminer la valeur de Rc .

Cette méthode graphique permet de vérifier l’exactitude des Nombres Nx obtenus par le
comptage. D’une façon générale, les deux approches de calcul sont à effectuer pour avoir une
meilleure estimation de ce coefficient.

ª Types de bassins versants

Les réseaux hydrographiques sont toujours dendritiques, c'est-à-dire ramifiés comme les branches
d'un arbre : certains auteurs distinguent 3 principaux types de réseaux :

ƒ chêne: la ramification est bien développée avec un espacement régulier des


confluences . Le rapport de confluence est inférieur à 5 (exemple Amazone) ;

ƒ peuplier : le bassin versant nettement plus long que large, présente de nombreux
affluents parallèles et un rapport de confluence élevé, supérieur à 10 ;

ƒ pin: le bassin se caractérise par une concentration des confluences dans le secteur
amont d'où sort un tronc qui ne reçoit plus d'affluents importants. Le rapport

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est faible .

Cette organisation est très importante pour la formation des crues du cours d'eau principal.
Selon le type de géométrie du réseau, les crues des différents affluents confluent plus ou moins
rapidement dans l'espace et dans le temps. Elles se superposent plus ou moins les unes sur les
autres, ou au contraire se succèdent, les unes après les autres. Les risques de superposition
croissent du type peuplier au type pin parasol. Ceci est vrai pour les bassins qui sont globalement
affectés par un événement pluvieux.
Les trois types présentés dans fa figure 2-8 sont des types simples d’organisation de réseaux
hydrographiques.
L'histoire géomorphologique et la structure géologique sont à l'origine de réseaux d'organisation
plus complexe.

Figure 2-8 : Types de bassins versants

ª Profil en long et profil en travers :

ƒ Le profil en long :

Il est représenté par une coupe longitudinale du cours d'eau suivant l'axe de l’écoulement. C'est
un diagramme réduit à une échelle convenable sur lequel on reporte les points (Xi , Hi) avec Xi la
distance d'un point i à l'exutoire et Hi l'altitude du fond du lit au point i . Il nous permet de
calculer la pente moyenne de l’écoulement.

Dans la représentation du profil en long, des ruptures de pentes peuvent être mises en relief .
Ce sont des accidents topographiques qui correspondent à de brusques augmentations de la pente
dans le cours d'eau (ensemble d'une chute ou cascade) .

Il faut noter que la connaissance de ces ruptures est particulièrement intéressante pour
l'établissement des aménagements hydrauliques.

ƒ Le profil en travers : représente un lever de la section transversale de l'écoulement en


un point donné du cours d’eau. En réalité les sections sont irrégulières.

Les profils en travers des rivières permettent de mettre en relief l'existence d'un lit mineur
d'écoulement et / ou d'un lit majeur correspondant au champ d’inondation.
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ƒ Le lit mineur : identifie l'espace compris entre les berges de la rivière et résulte d'une
adaptation naturelle, plus ou moins parfaite, de l’écoulement. On l'appelle aussi le lit
ordinaire de l’écoulement.

ƒ Le lit majeur : correspond au champ d'inondation pouvant être formé en période de


fortes pluies engendrant des crues faisant rehausser le niveau d'eau dans la rivière d'une
façon considérable.

ƒ les lacs : les lacs sont des sortes de champs d'inondation particulièrement efficaces parce
que sans pente. Quand ils ont des dimensions importantes, ils ont un effet régulateur et
modérateur des crues.

ƒ On définit aussi l’endoréisme : C’est un phénomène rencontré dans certains bassins


versants pour lesquels le réseau hydrographique n'est relié à aucun autre réseau .C’est une
forme spéciale où l'eau y est concentrée soit sous forme de lac ou de mare permanente,
soit par accumulation souterraine. Tous les apports sont consommés sur place par
évapotranspiration.
L'endoréisme est généralement caractéristique des Zones arides et souvent présent
dans les régions karstiques : mare d'Oursi au Burkina Faso, lac Tchad, mer Morte…

ª La pente moyenne du cours d'eau principal

C'est le facteur moteur qui détermine la vitesse avec laquelle l'eau va s'écouler pour se rendre à
l’exutoire. Parmi les méthodes que l'on rencontre, nous citerons les suivantes :

¾ La pente moyenne se calcule par le rapport entre la dénivellation maximale du cours


d'eau et sa longueur totale L.
H −Hmax
en m/km
min
Pmoy =
L
où Hmax et Hmin sont les altitudes extrêmes relevées sur le cours d'eau .

¾ La pente moyenne se calcule par la moyenne arithmétique des pentes relevées sur chaque
tronçon du profil en long du cours d’eau.

¾ Un calcul s'effectue aussi à partir du profil en long en déterminant une hauteur moyenne,
Hmoy, qui correspond à la surface sous la courbe du profil en long du cours d'eau divisée par
sa longueur totale L.
La pente moyenne est égale au rapport du double de la hauteur moyenne du profil divisé
par la longueur L.
2H
Pmoy =
moy
en m / km
L ( km )

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4-3/ Les caractéristiques du sol et de son utilisation
Le type des sols, la nature géologique et le type de végétation et utilisation des terres dans un
bassin jouent un rôle très important dans sa réponse naturelle hydrologique.

ª La nature du sol

La nature du sol intervient sur la rapidité de montée des crues et sur leur volume. En particulier le
taux d'infiltration, le taux d'humidité, la capacité de rétention, les pertes initiales avant le début du
ruissellement, le coefficient de ruissellement Cr (cf paragraphe 4 ) sont fonction du type de
sol.
Deux caractéristiques du sol sont importantes: son état d'humidité et son taux de
perméabilité
L état d’humidité d’un sol est cependant très difficile à mesurer car très variable dans l'espace et le
temps. En hydrologie, on utilise souvent des indices caractérisant les conditions d'humidité
antécédentes à une pluie. Il en existe plusieurs et sont pour la plupart basés sur les précipitations
tombées au cours d'une certaine période précédant un événement. Ils sont généralement notés
IPA : Indices de Précipitations Antécédentes (cours Hydrologie Approfondie)
D’un point de vue géologique , la nature du sol dépend de :

- La nature ou type des roches


- La dimension des grains qui le forment
- La perméabilité
- et de sa porosité

ª La géologie du substratum

La connaissance de la géologie d'un bassin versant s'avère importante pour cerner l'influence des
caractéristiques physiographiques. La géologie du substratum influe non seulement sur
l'écoulement de l'eau souterraine mais également sur le ruissellement de surface. Dans ce dernier
cas, les caractères géologiques principaux à considérer sont la lithologie (nature des roches) et la
structure tectonique du substratum en sous sol .
L'étude géologique d'un bassin versant dans le cadre d'un projet hydrologique a surtout pour
objet de déterminer la perméabilité du substratum. Celle-ci joue un rôle important dans
l’explication du régime d'écoulement du bassin. En effet, elle intervient sur la vitesse de
montée des crues, sur leur volume et sur le soutien apporté aux débits d'étiage par les nappes
souterraines.
Les terrains perméables tels que les sables, les cailloutis non agglomérés, les calcaires, les
basaltes, les grès permettent la circulation de l'eau à travers les fissures . Celle-ci est d'autant plus
importante et rapide que les fissures sont profondes et larges .Les eaux ainsi infiltrées alimentent
les nappes souterraines au contact des couches imperméables. On assistera alors à une
modération des crues, l’infiltration étant favorisée par rapport au ruissellement qui lui sera
retardé.

Cependant , Un bassin à substratum imperméable formé de roches cristallines et


métamorphiques : granite - schistes - argiles - marbres - sables argileux....., favorise le
ruissellement par rapport à l'infiltration et présente une réaction plus rapide et plus violente qu'un
bassin à substratum perméable, soumis à une même averse. Ce dernier retient l'eau plus aisément,
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et en période de sécheresse, un débit de base sera ainsi assuré plus longtemps : c’est le soutien
apporté aux débits d'étiage .
Néanmoins, un substratum imperméable peut absorber une certaine quantité d'eau dans les
fissures et diaclases des roches naturellement imperméables ou dans les formations rocheuses
altérées. Pour ces dernières, la dissolution de certains éléments et leur migration, menant à la
formation de canaux, peut créer une circulation souterraine importante. Ce phénomène se
retrouve sans exception dans les régions karstiques. Dans ce cas, l'étude géologique devra être
beaucoup plus détaillée de manière à localiser les nappes d'eaux souterraines, leur zone
d'alimentation et leurs résurgences (points de sources). Cette étude devra être réalisée par un
hydrogéologue

La perméabilité du sol peut être mesurée de façon assez précise, soit en laboratoire, soit in situ.
En revanche, et à l’échelle d’un bassin versant, il est très difficile de définir la perméabilité de
façon précise, compte tenu de I’hétérogénéité des terrains rencontrés.

En particulier, la perméabilité dans le cas des petits bassins versants urbanisés ou en cours
d’urbanisation, est différente de la perméabilité des zones non urbanisées. Et de façon générale,
l’urbanisation se traduit par une diminution de la perméabilité du bassin versant, certaines parties
étant totalement imperméables (toitures, chaussées goudronnées, trottoirs en béton).

On notera toutefois l'influence de la nature géologique du sol sur le phénomène de l’érosion


hydrique des sols

En effet , toutes les rivières transportent ou charrient des matières solides dont le débit est
fonction de la vitesse et du débit d'écoulement des eaux . La connaissance de ces débits solides
est très importante dans l'étude des réservoirs et prises directes d'eau pour l'alimentation des
usines (Les machines peuvent s'user si elles fonctionnent avec l'eau contenant de la matière en
suspension) . Ainsi l'érosion diminue la capacité de stockage d'une retenue d'eau et
diminue de la qualité de l'eau à cause de la turbidité .

La répartition spatiale des divers types de sol à l'intérieur d'un bassin versant est donc très
importante car elle permet de définir les zones de ruissellement élevés qui participent le
plus à l'écoulement direct (rapide) et les zones qui participent à l'écoulement retardé ainsi que la
situation des nappes souterraines.

ª Le couvert végétal

Il a une action très importante sur tout le processus de transformation des pluies en débits. En
effet, le pourcentage des surfaces de forêts et de cultures ainsi que leur nature et degré de
développement, interviennent pour conditionner la rapidité du ruissellement superficiel. Elles
favorisent l'évapotranspiration et l'interception et limitent le ruissellement puisqu'elles offrent une
plus grande rugosité à l'écoulement des eaux.
En particulier, les forêts jouent un rôle régulateur des crues et diminuent l'érosion hydrique .

La carte d’occupation des sols est un document de travail important pour l’hydrologue. Elle
permet de délimiter les zones de différente nature végétale et d’apprécier leur extension spatiale.
On peut en distinguer des zones couvertes de forêts, des prairies, des cultures générales ou de la
végétation désertiques. On peut en déduire un diagramme de répartition de la couverture végétale
en fonction de la surface.

La figure 2-9 à la page suivante présente la carte d’occupation des sols du bassin de Bouregreg
au Maroc
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Figure 2-9 : Périmètre = 598 km et Surface = 9574 km2.

II faut enfin remarquer que la couverture végétale dans un pays tropical varie considérablement
entre le début et la fin de la saison des pluies. Et que les activités humaines culturales finissent par
modifier les pentes de la surface du sol et sa nature et donc sa capacité d'infiltration et sa rugosité
à la surface.

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5/ Paramètres en relation avec les écoulements :
La connaissance de l’écoulement de surface dépend essentiellement des facteurs morphologiques,
de l'état et nature du sol ainsi que de la taille du bassin versant.
Deux paramètres importants caractérisent la capacité et la rapidité de l’écoulement et permettent
de mettre en relation les précipitations et les débits dans un bassin versant .

5-1/ Le coefficient de ruissellement

Le coefficient de ruissellement est l’un des paramètres clés qui caractérise le comportement
hydrologique global du bassin versant.

Il est souvent considéré comme un paramètre constant. Cependant il est plus réaliste de
préconiser sa variation dans le temps au cours d’une pluie, le sol se saturant progressivement au
fur et à mesure que la pluie tombe. Dans des conditions de non humidité après une longue
période de sécheresse, il est faible puis croit pour atteindre une valeur limite une fois le sol saturé
d’eau. Les valeurs du coefficient de ruissellement dépendent donc de l’état d’humidité antérieure
des sols du bassin.

Le coefficient de ruissellement noté Cr est un indice très utilisé en hydrologie de surface. Il


permet de quantifier la part de la pluie qui s’est écoulée au niveau de l’exutoire par
rapport à la pluie moyenne qui est reçue par le bassin. Il est défini par :

Hauteur (ou volume) d ' eau ruisselée


Cr = ≤100%
Hauteur (ou volume) d ' eau précipitée
Avec :
Hauteur d’eau précipitée = Hauteur moyenne précipitée (dans le bassin)
Hauteur ruisselée = Hauteur moyenne précipitée – Pertes

Le coefficient de ruissellement est alors un coefficient déductif des pertes.

La littérature propose quelques valeurs indicatives de ce coefficient pour chaque type de sol et
très souvent, en rapport avec d'autres facteurs tels que la taille du bassin, la couverture végétale et
la pente et utilisation du terrain .
Des conditions expérimentales tenant compte de l’état de saturation préalable des sols sont
souvent recommandées.

Une synthèse est donnée dans les tableaux ci-dessous :

Type de bassin versant Grand Petit et escarpé


Rocheux et imperméable 0.80 1.00
Légèrement perméable, nu 0.60 0.80
Légèrement perméable, partiellement cultivé et couvert de végétation 0.40 0.60
Sol cultivé, perméable 0.30 0.40
Sol sableux perméable 0.20 0.30
Forêt dense 0.10 0.20

Tableau 2-3: Coefficient de ruissellement en fonction du type de bassin versant

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Tableau 2-4 : Coefficient de ruissellement en fonction de la couverture végétale et de
La morphologie du bassin versant.
Nature superficielle du bassin versant Coefficient de ruissellement Cr
Bois 0.1
Prés,champs cultivés 0.2
Vignes,terrains nus 0.5
Rochers 0.7
Routes sans revêtement 0.7
Routes avec revêtement 0.9
Villages, toitures 0.9

Comme on peut le voir sur le tableau 2-4, les valeurs reflètent la capacité des sols à ruisseler en
fonction uniquement de la couverture du sol. On remarque notamment le très fort taux du
coefficient de ruissellement donné pour les routes et toitures car ces surfaces sont pratiquement
imperméables

Tableau 2-5 : Valeurs types du coefficient de Ruissellement Cr extrait du manuel


D’utilisation du logiciel Hydroutil

Coefficients de ruissellement Cr
Topographie et Texture du sol
Végétation
Sablonneux Argile et Argile
Silt Compacte
BOISE
Presque Plat Pente 0- 5% 0.10 0.30 0.40
Valonneux Pente 5- 10% 0.25 0.35 0.50
Montagneux Pente 10- 0.30 0.50 0.60
30%
PATURAGE
Presque plat Pente 0- 5% 0.10 0.30 0.40
Valonneux Pente 5- 10% 0.16 0.36 0.55
Montagneux Pente 10- 30% 0.22 0.42 0.60
CULTURES DRAINEES
Presque Plat Pente 0- 5% 0.30 0.50 0.60
Valonneux Pente 5- 10% 0.40 0.60 0.70
Montagneux Pente 10- 0.52 0.72 0.82
30%

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Son calcul et son emploi sont simples, mais il conduit à faire des calculs approximatifs quant tenu
des incertitudes commises lors de sa détermination, en particulier lorsque le bassin est de taille
importante et comporte de grandes hétérogénéités par rapport aux paramètres qui influencent le
ruissellement de surface.
Un découpage du bassin en zones homogènes, chacune ayant un coefficient Cr,,i et une
superficie ai , est nécessaire . On calculera alors un coefficient de ruissellement moyen par :

C =
∑ c r ,i a i


r
a i
Le tableau 2-6 en annexe permet de déterminer aussi le
coefficient de ruissellement Il est recommandé pour la méthode rationnelle de calcul d’un débit
max généré par une pluie uniforme de durée au moins égale au temps de concentration .

5-2/ Le temps de concentration


Le débit à l’exutoire augmente progressivement suite à la participation progressive des
zones ( les plus proches d’abord ensuite les plus éloignées ) à l’écoulement à l’exutoire. Quant
toute le surface du bassin aura contribué à l’écoulement, le débit connaîtra une valeur maximale.
On définit le temps de concentration, tc, comme le temps au bout duquel la particule d’eau
tombée dans la zone la plus éloignée de l’exutoire va atteindre celui-ci.

En fait si on suppose une pluie uniforme de durée illimitée qui tombe sur un bassin ,le
débit rapporté à la surface du bassin (ou débit spécifique) va atteindre un palier de valeur max
au bout du temps de concentration tc .
La pluie théoriquement la plus pénalisante pour un bassin versant est donc celle dont la durée est
égale ou dépasse son temps de concentration. En effet, si la durée de la pluie est courte, la
totalité de bassin versant ne contribue pas en même temps au débit de l'exutoire.
Le temps de concentration est une caractéristique du bassin qui dépend essentiellement de la
superficie du bassin, des pentes, de la longueur et de la densité du réseau hydrographique.
On définit, dans ce cadre, les courbes isochrones qui représentent les courbes d'égal temps de
concentration sur le bassin versant. Ainsi, l'isochrone la plus éloignée de l'exutoire représente le
temps mis pour que toute la surface du bassin versant contribue à l'écoulement à l'exutoire après
une averse uniforme donnée .

La littérature propose plusieurs formules empiriques pour le calcul du temps de


concentration. Certaines sont plus répandues au Maroc. On citera :

• formule de Giandotti :

4 S + 1 .5 L
tc =
0 .8 H m
tc : Temps de concentration en heures
S: Surface du bassin en km2
L: Longueur du talweg (cours d’eau) le plus long en km
Hm : Dénivelé du talweg en m (différence entre l’altitude moyenne et son altitude min à
l’exutoire )

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• formule du Turazza ( appelée aussi Passini )
0 . 108
tc (h ) = 3
S .L
I
S : surface du bassin en km2
I = pente moyenne du talweg le plus long en m/m
L = longueur du talweg le plus long en km

ƒ formule de Kirpich : (Cette formule donne en particulier des tc faibles )


L 1 . 155
t c ( h ) = 0 . 945 L : Longueur du talweg le plus long en km
H 0 . 385
H : Dénivelé max du talweg le plus long en m
L 0 , 77
t c ( mn ) = 0 . 0195 L : Longueur du talweg le plus long en m
I 0 . 385
I : Pente moyenne du talweg en m/m
ƒ formule de Ventura

tc (h) = 0.1272 S / I
S : Surface du bassin en km2
I : Pente moyenne du talweg en m/m

ƒ Formule Van Te Chow

(
tc ( h) = 0.868 × L / H 3
)0.385

L : Longueur du talweg le plus long (km)


H : Dénivelé max du talweg en m

ƒ Formule Espagnole :
0 . 77
⎛ L ⎞
t c ( h ) = 0 . 3 × ⎜⎜ 0 .25 ⎟⎟
⎝I ⎠
L : longueur du Talweg le plus long en km ;
I : pente moyenne du plus long Talweg en m/m

• La formule de Dujardin :
1 . 78 S 0 . 35
tc =
C 0 .2 I 0 .4
tc : temps de concentration en min
S : surface du bassin versant en ha
I : pente moyenne du talweg en m/m
C : coefficient de ruissellement
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• Formule de SOGREAH
0.35
t c = 0 .9 S
C 0.35 . I

tc : temps de concentration en min


S : surface du bassin versant en ha
C : coefficient de ruissellement
Les formules peuvent donner des valeurs très différentes On peut prendre comme tc la
moyenne arrondie entre les valeurs calculées qui se rapprochent.

De préférence et dans la mesure du possible, on conseille de vérifier régionalement la


validité de ces formules sur la base de données hydro pluviométriques disponibles.

6/ Application : Données de base et Caractéristiques calculées pour le


bassin Tsalat

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Tableau 2-6 : Coefficient de ruissellement dans la méthode rationnelle

Valeur de C
Nature de la couverture végétale Petits bassins de 0 à 10 ha présentant une Bassins moyens de 10 à 400 ha présentant une
pente de pente de
moins de de 5 à 10% de 10 à plus de moins de de 5 à 10% de 10 à plus de
5% 30% 30% 5% 30% 30%
Plates-formes et chaussées de
routes : cours............................................................ 0.95 " " " " " " "
Terrains dénudés, ou à végétation non couvrante......
Terrains déjà attaqués par l'érosion........................... 0.80 0.85 0.90 0.95 0.70 0.75 0.80 0.85
Labours frais.............................................................
Culture couvrantes, céréales hautes..........................
Terrains de parcours chiendent ras............................ 0.75 0.80 0.85 0.90 0.52 0.60 0.72 0.80
Petite brousse clairsemée..........................................
Praires......................................................................
Brousse dense, savane à sous bois............................ 0.70 0.75 0.80 0.55 0.30 0.36 0.12 0.50
Forêt ordinaire en futaie
Sous-bois touffus...................................................... 0.30 0.50 0.60 0.70 0.13 0.20 0.25 0.30
Grande forêt primaire................................................ 0.20 0.25 0.30 0.40 0.15 0.18 0.22 0.25

Rapport de J.L BONNENFANT et R.PELTIER - Publication BCEOM - Mai, Juin 1950


retiré du Livre "Hydraulique Routière"

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