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Par
Dr. El Hadji SOW
Mai 2023
PLAN DU COURS
I : LES RESSOURCES NATURELLES : PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES
• Définition
• Caractéristiques des ressources naturelles
II : ETAT DES LIEUX EN MATIERE DE GESTION DES RESSOURCES NATURELLES
• Quelques repères historiques
• Echelle planétaire
• Echelle continentale : le cas de l'Afrique
• Echelle nationale : le cas du Sénégal
III : LA POLITIQUE DE GESTION DURABLE DES RESSOURCES NATURELLES
• Démarches
• Bonnes pratiques
IV : LES RESSOURCES NATURELLES AU SÉNÉGAL : ETAT ET APPROCHE DE GESTION
• Les ressources hydriques
• Les ressources en sol
• Les ressources forestières et fauniques
• les écosystèmes marins et la pêche
• Les ressources minérales
• L’énergie
I
LES RESSOURCES NATURELLES : DÉFINITIONS ET
PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES
I.1. DÉFINITION
Les ressources naturelles désignent au sens large l'ensemble des potentialités d'un milieu physique ou
biologique. Il s'agit de tous les moyens fournis par la nature avant toute transformation ou traitement par
l'homme (dictionnaire thématique Histoire Géographie, 1991) : air, soleil, sol, plantes, eau etc.
La notion de ressources naturelles renvoie à une réalité plus circonscrite lorsqu'elle est associée à la notion
de gestion. Dans ce cas elle correspond aux ressources renouvelables c'est-à-dire aux ressources qui sont
reproductibles à l'échelle humaine : sol, biomasse, eau.
La gestion des ressources naturelles s'agit d'une action qui vise la valorisation dynamique des ressources
naturelles pour satisfaire le développement humain et économique et non pour de simple besoin de
protection.
I.2. DÉFINITION (fin)
NB : Il est difficile de définir avec précision les ressources naturelles, en particulier dans le contexte du
commerce international. La plupart des gens ont une idée intuitive de ce que sont les ressources naturelles,
mais on ne peut pas se fonder sur des définitions de « sens commun » car elles risquent de poser problème en
cas d’ambiguïté.
Par exemple, il est évident que le pétrole brut et le bois sont des ressources naturelles, mais il est moins aisé de
classer les produits intermédiaires et les produits finaux qui en sont issus.
NB : Il est important de faire une distinction entre les ressources naturelles en tant que facteurs de
production, et les ressources naturelles en tant que marchandises pouvant faire l’objet d’échanges
internationaux.
1.1. La Gestion des ressources naturelles : pourquoi ?
Les ressources non renouvelables sont définies comme étant toutes les ressources qui ne s’accroissent pas
ou qui ne se renouvellent pas avec le temps. On pourrait dire aussi que les ressources non renouvelables
existent en quantités finies, de sorte que chaque unité consommée aujourd’hui réduit la quantité disponible
pour la consommation future. Les exemples les plus courants de ressources non renouvelables sont les
combustibles fossiles et les gisements de minéraux. Le terme « épuisable » est parfois employé comme
synonyme de « non renouvelable », mais il convient de noter que les ressources renouvelables peuvent aussi
être épuisables si elles sont surexploitées
I.2. Caractéristiques des ressources naturelles (suite)
2. Répartition inégale entre les pays
De nombreuses ressources naturelles sont concentrées dans un petit nombre de pays, tandis que d’autres pays
disposent de réserves limitées. Par exemple, près de 90 pour cent des réserves mondiales prouvées de pétrole
se trouvent dans seulement 15 pays, et 99 pour cent des réserves de pétrole se trouvent dans 40 pays.
Le commerce international peut aider à remédier à ces disparités dans la dotation en ressources naturelles en
permettant le transfert de ressources des régions où l’offre est excédentaire aux régions où la demande est
excédentaire, ce qui peut aussi contribuer à leur utilisation plus efficiente.
Toutefois, comme les ressources naturelles sont des intrants indispensables à la production, et comme elles
sont aussi nécessaires au maintien de la qualité de la vie des personnes, la répartition inégale peut être source
de tensions entre les nations.
I.2. Caractéristiques des ressources naturelles (suite)
3. Externalités
L’économie des ressources naturelles s’intéresse essentiellement aux externalités négatives résultant
de l’extraction et de la consommation des ressources, bien qu’il puisse y avoir aussi des externalités
positives dans ce domaine. Ainsi, la surpêche d’une espèce de poisson peut profiter à une espèce
concurrente et améliorer la situation économique d’autres entreprises de pêche.
Il en va de même lorsqu’une compagnie minière construit une route qui permet aux agriculteurs des
environs d’acheminer leurs produits jusqu’au marché.
La combustion des combustibles fossiles produit divers polluants qui menacent directement la santé humaine
et émet de grandes quantités de gaz à effet de serre (principalement du CO2), qui contribuent au
réchauffement du climat mondial. Comme ce phénomène affecte tous les habitants de la planète, y compris
ceux qui utilisent très peu de combustibles, la consommation de combustible entraîne des externalités
importantes.
I.2. Caractéristiques des ressources naturelles (suite)
3. Externalités (fin)
La fameuse théorie de la «tragédie des biens communs », développée par Hardin (Hardin, 1968), donne un
autre exemple d’externalité négative, due au fait que l’absence de droits de propriété sur une ressource
commune conduit à son épuisement. La tragédie des biens communs a d’abord servi à expliquer le surpâturage
sur les terres publiques, mais le concept peut aussi s’appliquer à d’autres ressources communes, comme les
forêts.
I.2. Caractéristiques des ressources naturelles (suite)
La part prépondérante des ressources naturelles dans les exportations est conforme aux prédictions de la
théorie du commerce, selon lesquelles les pays se spécialisent dans la production des biens pour lesquels ils
possèdent un avantage comparatif et exportent ces biens en échange d’autres biens.
I.2. Caractéristiques des ressources naturelles (suite)
5. Volatilité
La dernière caractéristique des ressources naturelles examinées ici est que leurs prix sont parfois très volatils.
C’est tout particulièrement
le cas des combustibles, dont les prix ont flambé à plusieurs reprises depuis les années 1970, pour s’effondrer
ensuite. Les prix des minéraux et des métaux ont également connu de fortes fluctuations au cours des
dernières années, mais leur importance pour l’économie mondiale est peut-être moindre car ils représentent
une part plus faible du commerce mondial.
Les prix des produits forestiers et du poisson sont bien moins volatils que ceux d’autres ressources naturelles.
D’après les Statistiques financières internationales du Fonds monétaire international, les prix des combustibles
ont bondi de 234 pour cent entre 2003 et 2008,
tandis que ceux des produits miniers ont augmenté de 178 pour cent.
Pendant la même période, les prix du poisson et des produits forestiers ont enregistré une augmentation
relativement modeste, de 38 pour cent et 26 pour cent, respectivement.
I.2. Caractéristiques des ressources naturelles (fin)
II
ETAT DES LIEUX EN MATIERE DE GESTION DES RESSOURCES NATURELLES
II.1. Quelques repères historiques
De l'Antiquité au Moyen-âge : énoncé de Quelques principes et règles (Virgile, Charlemagne, Malthus)
Du 18ème au 20 ème siècle : élaborations et mise en œuvre des premières actions et diffusion des idées
- inventaire forestier aux Seychelles à la fin du 18 ème siècle ;
- sonnette d'alarme contre la destruction des forêts en Inde en 1860 ;
- - dénonciation du gaspillage des ressources naturelles dans le contexte du boom de l'économie capitaliste
de l'après- guerre (1950) ;
De 1960 à 1985 : affirmation d'une conscience environnementale à dimension collective ;
Assimilation par le système des Nations Unies (conférence de Nations Unies sur l'Environnement pour le
Développement de Stockholm 1972 ; création du PNUE) ;
assimilation par les systèmes législatifs (création de la procédure d'Etudes d'Impact sur l'Environnement et
de l'Agence Fédérale de Protection de l'Environnement aux Etats Unis en 1970 ; apparition des Ministères
de l'Environnement en Europe; signature des premières conventions internationales pour la protection de
l'environnement : convention de Ramsar en 1977 sur la protection des zones humides) ;
renforcement de la prise de conscience par des catastrophes écologiques résultant d'accidents industriels et
nucléaires (Amoco Cadix, Tchernobyl, Bhopal).
II.1. Quelques repères historiques (suite)
Avant les années 80, la plupart des investissements consacrés aux ressources naturelles
étaient à caractère extractif (récolte du bois, pêche et exploitation de l’eau aux fins
d’irrigation).
À la fin des années 80, la pénurie croissante de ressources a entraîné une réorientation des
activités vers la conservation et la gestion durable des ressources naturelles (la BM a
considérablement accru ses investissements dans la gestion des ressources naturelles et la
foresterie).
II.1. Quelques repères historiques (fin)
• Depuis 1985 : orientation des politiques vers une intégration entre l'Environnement et le Développement
théorisée par le concept de développement durable (La Communauté Economique européenne formule des
directives pour les EIE, la Banque Mondiale lance les Plans Nationaux d'Action Environnementale, La
commission Mondiale sur l'Environnement publie son rapport "Notre avenir à tous" plus connu sous le nom
de rapport Brundtland ;
• La Conférence de Rio débouche sur la signature de nombreuses conventions comme la Convention sur les
Changements globaux, la Convention sur la Biodiversité, etc).
II.2. Etat des lieux des ressources naturelles à l’échelle planétaire
Le bilan-diagnostic des ressources naturelles à l'échelle planétaire est difficile à établir de façon quantitative en
raison de l'indisponibilité des données dans certains pays. Néanmoins le tableau général de certaines
ressources fait ressortir un niveau de dégradation très préoccupant qui se traduit par :
- la réduction des ressources en eau (épuisement de certaines nappes aquifères, salinisation, perturbations
des cycles hydrologiques, etc.);
- l'extension de terres désertiques (en moyenne 60.000 km2 de terres fertiles perdues par an, 40 % des
terres en Asie touchés par la désertification);
- l'appauvrissement des sols par l'érosion éolienne devenue le principal agent de transformation des
ressources pédologiques dans beaucoup de régions du monde (15 milliards de tonnes de sols fertiles
perdus par an par les Etats-Unis)
II.2. Etat des lieux des ressources naturelles à l’échelle planétaire (fin)
- la destruction des forêts tropicales (140.000 km2 en moyenne par an, affectant particulièrement le Costa
Rica, l'Inde, les Philippines, le Viet Nam) ;
- la modification accélérée de certaines formations végétales (savane arborée en savane herbeuse, puis en
savane herbacée ou prairie, et en fin de compte en désert) ;
- la baisse des stocks halieutiques. La surexploitation, le réchauffement de la Terre, l'effet des pluies acides
sont responsables de l'état actuel des ressources naturelles.
II.3. Etat des ressources à l'échelle continentale : le cas de l'Afrique
L‘ Afrique est un continent très affecté par la désertification et la sécheresse (près de 36 % de la superficie
continentale est fortement marqué par l'aréisme et l'endoréisme). Ceci résulte de la combinaison de facteurs
écologiques et socioéconomiques.
L'Afrique est intégrée presque entièrement dans la circulation atmosphérique générale tropicale. Cette
situation pèse négativement sur l'état des ressources naturelles puisque de vastes étendues sont
anticycloniques presque toute l'année (déficits pluviométriques accentués, formation de cuirasse ferrugineuse
dans les régions à saisons contrastées).
Les politiques agricoles initiées depuis l'époque coloniale ont reposé sur une mono culture d'exportation à
caractère extensif, entraînant la déforestation et la destruction des sols.
A l'heure actuelle l'instabilité politique dans beaucoup de pays africains accentue la dégradation des ressources
naturelles (ressources végétales et pédologiques en particulier) par l'intermédiaire des réfugiés et populations
déplacées.
L'échange inégal, l'ajustement structurel, le service de la dette, les dépenses d'armement enlèvent aux Etats
Africains les moyens de promouvoir ou d'accéder à des technologies qui réduisent la demande sociale adressée
aux ressources naturelles.
III
LA POLITIQUE DE GESTION DURABLE DES RESSOURCES NATURELLES
III.1. LES DEMARCHES
la gestion durable des ressources naturelles passe par la mise en place de structures locales durables, d'un
nouveau dispositif qui restitue l'initiative à la base.
La démarche Gestion des Terroirs a été adoptée par beaucoup de pays pour asseoir une gestion durable des
ressources naturelles.
Une démarche de Gestion des Terroirs
• gérer durablement les ressources naturelles passe par plusieurs étapes :
Sensibilisation
Diagnostic
Planification
Exécution
suivi-évaluation
création d'institutions locales à caractère communautaire
adoption de règles consensuelles pour une gestion communautaire des ressources
développement d'un partenariat multidirectionnel
l'intégration des femmes dans le développement locale.
III.2. Bonnes pratiques de gestion des ressources naturelles
Domaine Bonnes pratiques
• l’amélioration de la fertilité des sols par le recours aux systèmes agricoles intégrés
• la lutte intégrée contre les nuisibles et les mauvaises herbes pour éviter l’utilisation excessive ou
inutile de pesticides et d’herbicides
Production • l’utilisation de systèmes d’irrigation permettant une utilisation rationnelle de l’eau
végétale
• l’amélioration et la préservation de la diversité des cultures
• la recherche sur les variétés de semences et de cultures qui requièrent moins d’eau, d’énergie et
d’engrais
• l’utilisation de variétés de semences adaptées au milieu
• les mesures pour diminuer l’impact sur l’exploitation des terres, dont la déforestation et la perte de
Terre biodiversité
• l’adoption d’une approche écosystémique
• les plans communautaires d’aménagement du territoire s’inscrivant dans des plans de
développement paysager globaux
• la gestion foncière intégrée à un niveau qui permet de gérer les compromis entre les impératifs et
d’améliorer ou de maintenir les services écosystémiques
III.2. Bonnes pratiques de gestion des ressources naturelles (suite)
• la gestion durable des forêts et l’accès garanti à ces ressources en privilégiant les mesures
d’incitation et la gestion forestière participative
Sylviculture • la restauration et le développement des aires protégées
• le développement de filières de produits naturels durables et renouvelables, et la mise en place de
systèmes de certification pour une gestion forestière durable
• le développement des aliments sauvages et des produits forestiers non ligneux
III.2. Bonnes pratiques de gestion des ressources naturelles(fin)
Domaine Bonnes pratiques
• le développement et la diffusion des technologies de la bioénergie, des énergies renouvelables
• l’élaboration d’approches institutionnelles pour la gestion de la production d’énergie et des
systèmes de distribution au niveau local
Énergie
• l’accès à plus grande échelle à une énergie propre et renouvelable
• les pratiques durables dans la mise en valeur des ressources énergétiques rurales pour élargir
les marchés et assurer un approvisionnement stable
• les synergies entre la construction d’infrastructures rurales et la gestion durable des ressources
Infrastructures naturelles
• les approches communautaires et l’emploi local, notamment la création d’emplois verts
• l’adoption de technologies adaptées au milieu et résistantes au changement climatique
• les mesures d’atténuation sociales et environnementales
IV
Les ressources naturelles au Sénégal
NB
Au Sénégal le bilan fait apparaître :
- un rétrécissement des formations forestières. Par exemple : la savane arbustive de la réserve de biosphère
du delta du Saloum (RBDS) est passée de 17585,24 ha en 1965 à 10734,58 ha en 2017 soit une régression
de 6850 ha en 52 ans (SOW, 2019).
- une baisse moyenne des ressources ligneuses ;
- une perte de 82 % de l'habitat de la faune et de sa flore (de 16.000 ha à 3.500 ha);
- la détérioration de la qualité de l'eau dans beaucoup de régions (accentuation des intrusions salines au
niveau du fleuve Casamance) ;
- une réduction des ressources halieutiques du fait de la surexploitation des espèces marines et de l'impact
de la sécheresse sur les eaux continentales (fleuves et lacs).
A l'image des autres pays du continent, l'état des ressources au Sénégal est largement tributaire des conditions
écologiques (sécheresse) et socio-économiques (politiques économiques coloniales et post- coloniales,
endettement, ajustement structurel).
IV.1. LES RESSOURCES HYDRIQUES
1.1. Les eaux de surface
1.1.1. Les grands cours d’eau
Le Sénégal dispose de ressources en eau de surface relativement importantes. Elles sont cependant réparties
inégalement dans l’espace et dans le temps. Ces ressources en eau sont assez bien connues :
• le fleuve Sénégal ; • le fleuve Gambie ; • le fleuve Casamance ; • le Lac de Guiers…
Réseau
hydrographique
du Sénégal
(DGPRE, 2017)
IV.1. LES RESSOURCES HYDRIQUES (suite)
1.1. Les eaux de surface (suite)
IV.1. LES RESSOURCES HYDRIQUES (suite)
Ainsi, l’État a encadré son utilisation par la loi n°81-13 du 04 Mars 1981 portant code de
l’eau (loi en cours de révision). Dans le cadre du respect de cette loi, des données sur les
autorisations de forage sont disponibles à la DGPRE de 2005 à 2017.
IV.2. LES RESSOURCES EN SOL
Les sols du Sénégal présentent une grande diversité qui traduit l’importance de la
dynamique géomorphologique et pédoclimatique que l’Afrique de l’Ouest a connue depuis
des millions d’années.
Les sols, variant en fonction du climat, de la nature de la roche mère et du relief, présentent
des aptitudes différentes qui peuvent évoluer sous l’influence des actions anthropiques.
L’étude de la répartition spatiale et des types d’utilisation des sols met en évidence la
prédominance et l’importance des sols ferrugineux tropicaux.
dans : Annuaire ERN au Sénégal, 2018
IV.2. LES RESSOURCES EN SOL(suite)
2.1. Aptitude des sols
Dans le cadre de la mise en œuvre de ses activités régaliennes, l’Institut National de
Pédologie (INP) a mené des études portant sur les ressources en terres pour l’agriculture au
Sénégal (Fall et Diagne, 2010). A l’issue de ces investigations réalisées sur la base de la carte
morpho-pédologique (1/500 000) actualisée dans le cadre du SN-SOTER (2008), il est
apparu que 12 413 374,35 ha représentant 63,10 % de la superficie du territoire national,
sont aptes pour l’agriculture. Ces terres ont été catégorisées, compte tenu de leurs
caractéristiques pédologiques, des paramètres climatiques, en particulier la pluviométrie en
se basant sur les isohyètes, et des eaux de surface pérennes ou temporaires (annuaire ERN
SN, 2018). Cet exercice a abouti à quatre catégories de terres aptes que sont :
Catégorie A : terres très aptes et irrigables (2 146 175,46 ha)
Catégorie B : terres aptes sans contraintes pluviométriques (3 910 696,07 ha)
Catégorie C : terres aptes à possibilités de stress hydriques (4 516 751,88 ha)
Catégorie D : terres marginalement aptes (1 839 750,94 ha)
Après extraction des aires protégées et de l’habitat des terres aptes, seuls 9 404 475 ha, soit
47,81% de la superficie du territoire national, sont réellement disponibles pour l’agriculture.
IV.2. LES RESSOURCES EN SOL (suite)
Par ailleurs, l’occupation des sols est caractérisée par une disparité des superficies arables
entre zones éco-géographiques (annuaire ERN SN, 2018).
Ainsi, le Bassin arachidier (42,1%) et la zone sylvopastorale (34,9 %) concentrent les plus
grandes proportions de terres arables, comparés aux zones de la Casamance (7,9 %) et du
Sénégal Oriental (3,3 %).
IV.2. LES RESSOURCES EN SOL (suite)
2.3. Dégradation des sols
Au Sénégal, la dégradation des terres demeure l’un des freins majeurs dans l’atteinte des
objectifs de développement.
Compostage et production de Coûts pas assez élevés Non maîtrise des intrants Accessible (coût et technique)
matières organiques
Cordons pierreux Pénibilité des travaux et Durable, technique très appropriée pour l’infiltration de -Accessible (coût et technique)
demande beaucoup de main l’eau
d’œuvre
Diguettes/digues ouvrages Coûts assez élevés Nécessite un entretien permanent Facile à construire
filtrants
Aménagement hydro-agricole Coûts très élevés Nécessite une technicité et des moyens importants Maîtrise de l’eau, augmentation
de la production
IV.2. LES RESSOURCES EN SOL : approches de gestion
5.1. Superficies des terres agricoles sous gestion durable
La « superficie de terres agricoles et forestières sous gestion durable » a été retenue comme
indicateur de suivi de l’agriculture durable dans le cadre du contrat de réforme sectoriel
noué entre l’Union Européenne et le Gouvernement du Sénégal.
Elles concernent l’ensemble des cultures exclusivement sous pluie (à l’exclusion des cultures
irriguées et horticoles) recensées à travers l’enquête agricole annuelle de production menée
par le MAER. Ces terres sont celles ayant abrité au moins une activité de GDT (fumure
organique ou minérale, DRS/CES).
Le taux de Superficies Agricoles sous Gestion Durable des Terres (SAGDT) est plus élevé à
Linguère (71,6 %) alors qu’il est plus bas dans les départements de Mbacké et de Malem
Hodar (proche de 0 %).
IV.2. LES RESSOURCES EN SOL (suite) : approches de gestion
5.2. Cadre National d’Investissement Stratégique pour la Gestion Durable des Terres
(CNIS-GDT)
Face à la faiblesse des succès enregistrés et le cloisonnement des interventions qui freine
leur efficacité, l’Analyse Environnement Pays (AEP) de 2008 avait recommandé l’adoption à
grande échelle de la Gestion Durable des Terres (GDT).
Occurrence
des feux
enregistrés
et
superficies
brûlées
durant les
dix
dernières
années
(DEFCCS,
2016)
Évolution des superficies brûlées de 2006 à
2016(DEFCCS, 2016)
IV.3. LES RESSOURCES FORESTIÈRES ET FAUNIQUES (suite) : approches de gestion
3.3.1. Suivi des feux de brousse (suite ): superficies brûlées, cas de feux
3.5. Chasse et gestion de la faune (statistiques sur les zones d’intérêt cynégétique – zones amodiées)
Le Sénégal, dans ses différentes composantes éco-géographiques, regorge d’écosystèmes diversifiés et peuplés
d’espèces caractéristiques des milieux aussi bien savanicoles que forestiers.
La relative richesse spécifique qui caractérise ces milieux semble compromise par des agressions aussi
multiples que diverses parmi lesquelles figurent : le braconnage, les défrichements à des fins agricoles, les feux
de brousse, l’exploitation forestière, les campements des transhumants, la rareté de l’eau, la salinisation des
terres survenue suite à des années successives de sécheresse, les changements climatiques, etc
En 2016, au total 61 forêts sont aménagées pour une superficie totale de 1 141 959 ha
(DEFCCS, 2016)
IV.3. LES RESSOURCES FORESTIÈRES ET FAUNIQUES (suite) : approches de gestion
3.7. Forêts communautaires
Une partie de ces forêts dites communautaires sont des mises en défens (MED) d’espaces
forestiers dégradés, menacés ou vulnérables : c’est l’ensemble des mesures consensuelles
prises par les populations locales pour restaurer et conserver les ressources sylvo-
pastorales d’une zone donnée de leur terroir, de façon à produire durablement des
avantages écologiques, socio-économiques et culturels.
Cette mise en défens suppose au préalable une volonté d’agir ensemble et une autodiscipline
de la part des populations (DEFCCS, 2016).
IV.3. LES RESSOURCES FORESTIÈRES ET FAUNIQUES (suite) : approches de gestion
3.8. Forêts classées
Le classement des forêts a démarré en 1933 avec 164 forêts classées (1 385 110,93 ha dont
30 000 ha de mangrove en Basse Casamance et moins de 50 000 ha de mangrove dans les
îles Bententy et du Saloum).
• les zones humides et/ou marines du littoral : PNDS, PNLB, PNIM, RNP, ROK, PNOD, RSFG, PNBC,
RNC de Tocc Tocc, Somone et de Palmarin et les AMP de Saint-Louis, Abéné, Cayar, Joal, Gandoule,
Sangomar, Bamboung, Niamone Kalounayes, Kassa Balantacounda, UKB, Buluf kalola, qui, avec
une diversité d’écosystèmes (îles, marais, lagunes, mangroves, forêts, etc.),
• l’écosystème sahélien principalement constitué de la Réserve de Faune du Ferlo Nord qui dispose
encore d’une population résiduelle de gazelles à front roux (Gazella rufifrons) et d’autruches à cou
rouge (Struthio camelus).
Cette réserve abrite depuis quelques années des espèces d’antilopes sahélo-sahariennes
réintroduites (oryx et gazelle) à partir de la Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul.
Ces trois grands ensembles occupent une superficie d’environ 18 081 km² soit 9,2 % du territoire
national (DPN et DAMCP).
IV.3. LES RESSOURCES FORESTIÈRES ET FAUNIQUES (suite): approches de gestion
IV.3. LES RESSOURCES FORESTIÈRES ET FAUNIQUES (suite) : approches de gestion
Des moyens alternatifs de subsistance et de création de revenus à travers divers mécanismes tels que les
activités génératrices de revenus, le microcrédit pour la reconversion et l’entreprenariat féminin sont
également mis en place.
Cette approche intégrée qui cherche à concilier des objectifs de reconstitution des pêcheries démersales
côtières, de réhabilitation des écosystèmes/habitats marins et d’amélioration des conditions de vie des
communautés de pêcheurs constitue l’un des piliers du modèle de cogestion locale du Sénégal.
IV.4. LES ÉCOSYSTÈMES MARINS ET LA PECHE(suite) : approches de gestion
4.3. La cogestion locale, la bonne gouvernance et la gestion durable des pêcheries artisanales (suite)
Des institutions de gouvernance participative sont responsabilisées. Le modèle de cogestion locale des
pêcheries artisanales promu au Sénégal s’appuie sur un cadre institutionnel de gouvernance participative et se
fonde sur la mise en place, au sein des communautés de pêcheurs ciblées, de Comités Locaux de Pêcheurs
(CLP) reconnus sur le plan juridique comme étant des « associations de droit privé ».
Le CLP regroupe l’ensemble des acteurs de la pêche évoluant à l’échelle d’un site selon un système
d’organisation qui prend en compte l’approche genre. Ces CLP sont les chevilles ouvrières de l’approche de
cogestion locale des pêcheries au Sénégal.
A côté des CLP, les Conseils Locaux de Pêche Artisanale (CLPA) sont mis en place par le Gouvernement et
concernent plusieurs communautés de pêcheurs. Ce sont des organes de gouvernance participative sur
lesquels s’adosse le modèle de cogestion locale pour légitimer, à une échelle géographique plus large, les
consensus bâtis au niveau d’un site pilote.
IV.4. LES ÉCOSYSTÈMES MARINS ET LA PECHE(suite) : approches de gestion
4.3. La cogestion locale, la bonne gouvernance et la gestion durable des pêcheries artisanales (fin)
Le CLPA est composé de : représentants locaux de l’administration, élus, notables, pêcheurs artisans,
transformateurs, mareyeurs, aquaculteurs et associations de pêcheurs. Le CLPA est chargé de fournir des avis
et suggestions motivés au Ministre en charge de la pêche sur les mesures de gestion et de conservation des
ressources halieutiques proposées par les CLP.
L’approche de cogestion locale du Sénégal implique l’ISRA/CRODT dès le début du processus, afin de permettre
à ses chercheurs d’apprécier la pertinence scientifique des mesures de gestion proposées par les communautés
sur la base de leurs connaissances empiriques et d’identifier des activités de recherches participatives capables
d’accompagner leur mise en œuvre.
IV.4. LES ÉCOSYSTÈMES MARINS ET LA PECHE (suite) : approches de gestion
4.4. Les Aires Marines Protégées
Les Aires Marines Protégées (AMP) constituent des outils performants pour la conservation de la biodiversité
et la gestion durable des ressources marines et côtières. Elles permettent de préserver des habitats-clés
(herbiers marins, mangroves, vasières, estuaires et deltas, milieux insulaires, etc.) considérés comme critiques
pour le renouvellement des ressources halieutiques et la conservation de la biodiversité associée. Les AMP
permettent de préserver la diversité biologique et culturelle de la zone, de contribuer à une gestion durable de
la pêche et d’améliorer les moyens d’existence des populations locales.
Certaines espèces marines font l’objet de protection systématique. La protection est globale. Ainsi, toutes les
espèces d’oiseaux marins et toutes les espèces de mammifères marins sont protégées.
Il s’y ajoute les tortues et les poissons-scie. En ce qui concerne les oiseaux marins et les tortues, le ramassage
de leurs œufs est interdit. L’interdiction des filets monofilaments ou multimonofilaments en nylon constitue
également une mesure de précaution favorable aux espèces marines.
IV.4. LES ÉCOSYSTÈMES MARINS ET LA PECHE (suite) : approches de gestion
6.2. Le cas particulier de la protection des requins au Sénégal
Le Plan d’Action International pour la conservation et la gestion des populations de requins (PAI-Requins) a été
adopté en 1999 par la FAO sur recommandation de la CITES.
La même situation d’effondrement des stocks de requins était observée en Afrique de l’Ouest et
particulièrement dans l’espace de la Commission sous régionale des Pêches (CSRP) avec l’évolution à la baisse
des rendements et de la rentabilité économique de la pêche aux requins malgré la forte valeur commerciale des
ailerons
La base légale du repos biologique est le Code de la pêche maritime. Des arrêtés seront pris pour fixer les
périodes de fermeture de la pêche maritime.
Le rapport du Centre de Recherches Océanographiques de Dakar Thiaroye (CRODT) intitulé « Réflexion sur
l’opportunité d’instaurer le repos biologique au Sénégal », réalisé au début des années 2000, proposait
différentes périodes pour l’instauration du repos biologique tout en indiquant une préférence pour la période
de reproduction, en mai-juin.
IV.4. LES ÉCOSYSTÈMES MARINS ET LA PECHE (suite) : approches de gestion
4.9. Gestion de l’information pour une gestion durable des ressources marines et
côtières
Le programme EarthLab Galaxy est le 1er réseau mondial de surveillance de
l’environnement proposant des services de géo information structurés pour la convergence
des grands enjeux économiques, humains et environnementaux
Thématique Océan
Dans des zones maritimes difficiles à surveiller, EarthLab fournit des solutions sur mesure
pour optimiser la surveillance des zones économiques exclusives et des zones de pêche,
permettant notamment de détecter, d’identifier et de tracer toute embarcation suspecte.
Cet ensemble de services et d’outils, reposant sur l’utilisation combinée des images
satellites, des données de géo localisation et des informations météo-océaniques, permet de
répondre de la manière la plus efficace à cet enjeu à la fois humain, économique et
environnemental
IV.4. LES ÉCOSYSTÈMES MARINS ET LA PECHE (fin) : approches de gestion
4.10. le programme MESA
La CEDEAO a déroulé le programme MESA (Programme de surveillance pour l’environnement et la sécurité en
Afrique) à travers sa Commission marine avec le projet «Gestion des ressources marines et côtières» logé à
l’Université du Ghana et couvrant les douze pays côtiers, plus la Mauritanie et Sao Tomé et Principe.
Chaque pays est maintenant doté de stations de réception de données d’Observation de la Terre qui permettent
de développer des services opérationnels de surveillance des paramètres de gestion des pêcheries et de l’état
de l’océan pour la sécurité en mer.
La Direction des Pêches Maritimes a réceptionné un lot d’équipements pour les stations (CSE, ANACIM,
ASECNA, DPM, CRODT, LPAO/UCAD).
Ce lot d’équipements, destiné à ces stations installées depuis avril 2017, constitue un don de la Commission de
l’Union Africaine avec l’appui de l’Union Européenne. Pour la thématique pêche et océanographie, ce dispositif
au sein de la DPM et du CRODT va jouer un rôle important dans la veille environnementale du domaine marin
et la prévention aux risques et menaces sur le secteur de la pêche (surpêche, pêche illégale non réglementée et
non déclarée PINN, extinction de certaines espèces, pollution, érosion côtière.
IV.5. LES RESSOURCES MINÉRALES
Le Sénégal, comme la plupart des pays dotés de ressources minérales, ambitionne de faire
du secteur minier un des piliers de développement durable du pays.
Dans ce cadre, le Plan Sénégal Émergent (PSE), adopté en février 2014 et référence de toutes
les politiques économiques et sociales sur un horizon à moyen et long terme, a retenu le
secteur des Mines parmi les six (6) secteurs prioritaires porteurs de croissance, d’emplois et
d’Investissements Directs Étrangers (IDE).
IV.5. LES RESSOURCES MINÉRALES(suite)
Le Sénégal compte exploiter ses ressources minières et assurer l’émergence d’industries structurées autour de
ces ressources.
L’option de l’État est de favoriser un partage équitable et transparent des richesses à travers notamment
l’implication du secteur privé national dans l’exploitation et la mise en place d’un cadre règlementaire
préservant les intérêts de l’État.
À cet effet, le Sénégal a déjà fait acte de candidature en 2015 à l’Initiative pour la Transparence des Industries
Extractives (ITIE) qui est une norme internationale qui vise à améliorer la transparence dans la gestion des
revenus tirés de l’extraction des ressources minérales, gazières et pétrolières.
IV.5. LES RESSOURCES MINÉRALES (suite)
Elle réoriente également le Programme Social Minier vers un Fonds d’appui au Développement local alimenté
par les titulaires des titres miniers à hauteur d’engagements chiffrés et fixés à 0,5 % du chiffre d’affaires annuel
hors taxe pour les entreprises en phase d’exploitation.
Pour les titulaires de titres miniers en phase de recherche et de développement, le montant annuel des
engagements sociaux est négocié et précisé dans les conventions et protocoles.
Ces dispositions contribuent au renforcement de la décentralisation et à la responsabilisation des collectivités
locales dans le cadre de l’Acte III de la Décentralisation.
IV.6. L’ÉNERGIE
L’énergie constitue un pilier incontournable du développement économique et social du
pays et est, à ce titre, considérée par le Plan Sénégal Émergent (PSE) comme une priorité de
la politique d’émergence pour le Sénégal.
En effet, le PSE, cadre de référence des politiques économiques et sociales du Sénégal
jusqu’à l’horizon 2035, poursuit et développe les orientations de la Lettre de Politique de
Développement du Secteur de l’Énergie (LPDSE, 2012-2017) portant sur l’électricité, les
hydrocarbures et l’accessibilité à l’Énergie en milieu rural
IV.6. L’ÉNERGIE (suite) : approches de gestion
• BERNARD A., « La gestion contractuelle, pluraliste et subsidiaire des ressources renouvelables à Madagascar (1994–
1998). La nouvelle politique malgache de gestion communautaire locale des ressources renouvelables ». African
Studies Quarterly, the Online Journal for African Studies.
• CBDD et FTPP. (1999). Capitalisation des expériences d’approches participatives dans la gestion des ressources
naturelles au Bénin et initiative pour un environnement stratégique plus approprié. Rapport de l’atelier national
tenu au centre EMMAÜS du 21 au 23 décembre 1999.110p.
• CSE, 2018. Annuaire sur l’Environnement et les Ressources Naturelles du Sénégal, quatrième édition, 383 p
• CSE, 2016. Rapport sur l’État de l’Environnement au Sénégal, édition 2015. Ministère de l’Environnement et du
Développement Durable (MEDD), Centre de Suivi Ecologique (CSE), 199p
• Convention locale (Code de conduite) pour la gestion durable des ressources naturelles de la communauté rurale de
Mbar, PAGERNA.
Bibliographie
• FAO 2004. Gestion participative des ressources naturelles : démarches et outils de mise en œuvre, Manuel du
technicien, 91p.
• FAO. 2001. Analyse selon le genre dans la foresterie communautaire / gestion des ressources naturelles. Kit de
formation international Genre et development
• IIED Sahel, Les Conventions locales au Sahel, un outil de Co-gouvernance en gestion des ressources naturelles.
• SOW E. 2019. Dynamique de l’écosystème mangrove de la reserve de biosphère du delta du Saloum (RBDS),
Sénégal, de 1965 à 2017 et analyse des politiques de restauration, thèse de Doctorat unique, université Gaston
Berger de Saint-louis, UFR de lettres et sciences hmaines, section de géographie, Laboratoire Leidy, 245 pages.
• UICN, 2004. Elaboration et mise en œuvre d’un plan de gestion intégrée. La réserve de biosphère du delta du
Saloum, Sénégal. UICN Sénégal.