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N° d’ordre : 3965

THESE EN COTUTELLE
Présentée à

L’UNIVERSITE CHOUAÏB DOUKKALI


UFR ENVIRONNEMENT, AMENAGEMENT ET GESTION INTERGREE
DES ESPACES LITTORAUX

ET
L’UNIVERSITE BORDEAUX 1
ECOLE DOCTORALE DES SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT

Par Zhor OULAAROSS


POUR OBTENIR LE GRADE DE

DOCTEUR

Etude climatologique, hydrogéologique et géophysique du Sahel


Côtier des Doukkala (Maroc). Apport de l'analyse statistique et de
l'inversion des données géoélectriques à l'étude du biseau salé de la
lagune de Sidi Moussa.

SPECIALITE : GEOSCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT

Soutenue le : 16 décembre 2009

Après avis de :

M. LEBOURG Thomas, Maître de conférences (HDR) UMR Géoazur - VALBONNE. Rapporteur


M. ESSAHLAOUI Ali, Professeur à l’Université Moulay Ismail. Rapporteur

Devant la commission d’examen formée de:


M B. ZOURARAH Professeur, UCD FS El Jadida Président

Mme J. RISS Professeur, Université de Bordeaux 1 Directeur de thèse

M. K. MEHDI Professeur, UCD FS El Jadida Directeur de thèse

Mme. C. SIRIEIX Maître de Conférences, Université de Bordeaux 1 Co-directeur de


thèse
M. P. MALAURENT Ingénieur, Université de Bordeaux 1 Invité

M. A. EL ROUJATI Professeur, FST Guéliz Invité


Remerciements
Tant de souvenirs et d’émotion me chargent, avant de rendre hommage à tous ceux qui, de
prés ou de loin, ont contribué à la réalisation de cette thèse.

Mes remerciements vont tout d’abord à mes deux directeurs de thèse, Joëlle Riss et Khalid
Mehdi, sans qui je ne serais pas devenue ce que je suis aujourd’hui. Madame Joëlle Riss,
comment aurais-je fait tout cela sans vous ? Vous m’avez accueillie dans votre maison avant
votre laboratoire, vous m’avez appris à être une bonne scientifique en développant des
qualités de raisonnement et de garder un esprit critique permanent sur les choses, je me
souviendrai toute ma vie de votre hospitalité et votre phrase « Zhor, il faut avoir un regard
critique et être rigoureuse», en plus de votre encadrement scientifique j’ai beaucoup apprécié
votre disponibilité et votre porte ouverte devant une telle « têtue » que je suis. Je trouve
difficilement les mots qui vont contribuer à vous remercier. Monsieur Khalid Mehdi, depuis
maintenant quatre années et le DESA, vous m’avez aidée à réaliser mon travail dans de très
bonnes conditions, vous m’avez tant aidée dans la réalisation de ce travail de thèse : en
mettant à ma disposition tous les moyens disponibles, votre voiture dans les moments assez
critiques de ma thèse, vous avez répondu présent dés que je doutais et vous m’avez aidé à
relativiser dans ces moments-là. Vous trouvez ici une grande gratitude

Au terme de cette étude, je tiens à remercier Madame Collette Sirieix ma co-directrice, grâce
à son soutien au plan scientifique et sa contribution à l’interprétation des données
géophysiques, qui malgré sa maladie m’a toujours suivie pour l’aboutissement de ce travail.
Je vous en remercie.

Monsieur Philippe Malaurent, qui a fait montre d’une serviabilité et d’une générosité inégalable. Je
suis profondément touchée par son aide très précieuse pour les missions de terrain au cours
desquelles il m’a fait partager son expérience et sa connaissance de l’hydrogéologie et de la
topographie. Je vous remercie pour votre gentillesse, générosité et aide. Ainsi je tiens à remercier
votre maman qui m’a fait découvrir la cuisine française, ses plats de poisson sont parmi les plus
délicieux que j’ai mangés.

Je tiens tout particulièrement à remercier Monsieur Juan luis Fernández que j’ai eu l’honneur de
rencontrer pour une durée d’un mois à l’université Bordeaux 1, un mois qui s’est concrétisé par la
compréhension du logiciel Veslab Je vous remercie pour votre gentillesse, votre bonne humeur et
votre aide très précieuse.

1
Je remercie Monsieur le Professeur Bendahou Zourarah qui m’a toujours apporté son aide à travers
ses encouragements et ses remarques au long de ce travail. Qu’il trouve ici l’expression de ma sincère
reconnaissance.

Au terme de ce travail, je tiens à remercier deux personnes : Mesdames Boutayeb Khadija et Guessir
hakima pour leur aide dans quelques missions de terrains mais aussi pour leur sympathie et
gentillesse, vous trouvez ici mesdames un grand merci.

Je remercie notre aimable chauffeur Lhoucine pour sa gentillesse ainsi que pour son aide très
précieuse lors de toutes mes missions de terrain. Qu’il trouve ici une grande reconnaissance.

Je tiens à remercier Charlotte Lavenier, pour sa sympathie ainsi son aide lors de toutes mes missions
en France.

Je remercie tout particulièrement monsieur Lebourg Thomas et monsieur Essahlaoui 1li qui ont
accepté d’être les courageux rapporteurs de ce mémoire de thèse et qui on fait le long déplacement
jusqu’à El-Jadida pour la soutenance.

Je ne saurais trouver les mots pour témoigner ma reconnaissance à mes amis, qui se sont portés
volontaires pour m’aider lors des travaux de terrain : Ahmed Fadili, Issam Mehdi, Adnan Zinoun.
Yunus Ahmed Laaziz. Merci.

Je remercie mes parents pour les nombreux sacrifices qu’ils ont dû faire, ils m’ont soutenue
inlassablement et m’ont toujours fait confiance au cours de ce long et parfois difficile cursus
universitaire. Merci pour les efforts et les sacrifices personnels et économiques, de toute ma famille.
Je remercie infiniment Hatim pour sa patience sa présence, son dévouement et ses encouragements
sans limite. Je remercie également mes frères et sœurs Ayoub et Abdellatif, Itto et Najat et son mari
Abdeljalil qui m’ont encouragée et m’ont souvent aidée.

En fin je remercie mes meilleurs amis, Ouassima et son petit Reda, qui m’a toujours redonné le
sourire, du courage et de la patience, même si parfois c’était au dépend de ton travail, merci pour les
moments passés ensemble. Siham, merci chère amie pour tes conseils et des moments passés ensemble
à coté de notre fameux jardin à El-ksiba, j’espère assister à ta soutenance bientôt. Mes amis de DESA
qui sont devenus mes amis et avec qui j’ai passé des moments agréables : Karima, Yunus, Mouna,
Sanna, Khadija, Hicham, Soufaine. Safae en fin c’est fini tout le stress qu’on a vécu ensemble, je tiens
à te féliciter et merci pour le café.

2
Résumé
Ce travail concerne l’étude de la salinisation des eaux souterraines de la région côtière du Sahel-
Doukkala. Afin de compléter la compréhension du comportement global de ce système aquifère, une
approche pluridisciplinaire a été choisie.

Dans un premier temps, une étude statistique des paramètres climatiques de la région a montré une
hausse significative de la température et des fluctuations des précipitations annuelles dans la région du
Sahel-Doukkala au cours des dernières années.

L’étude statistique des sondages électriques verticaux réalisés en 1992 dans la région du Sahel
Doukkala (analyse en composantes principales et classification hiérarchique ascendante), nous a
permis de bien mettre en évidence la cartographie géoélectrique de la région d’étude (la distribution
spatiale des différentes résistivités apparentes de ces sondages électriques verticaux) par ailleurs elle a
permis de mettre en évidence une évolution des valeurs de résistivités apparentes par rapport à
l’éloignement de ces sondages électriques à la mer. A l’issue de cette étude on a proposé d’inverser
des données de sondages électriques de la ligne W18 au moyen d’une méthode d’optimisation fondée
sur des algorithmes globaux tels que les essaims particulaires (PSO) ; ceci a permis d’estimer, le long
d’un profil représentatif perpendiculaire à la côte, la position du biseau d’eau salée. Cette méthode
d’optimisation permet d'avoir une distribution statistique des paramètres des modèles électriques
(distributions des épaisseurs et des résistivités réelles des terrains) conditionnellement aux données des
SEV.

L’analyse des paramètres physico-chimiques mesurés et enregistrés dans la région du Sahel-


Doukkala, a permis de caractériser la salinité des eaux souterraines et, une description détaillée du
fonctionnement de l’aquifère côtier est proposée à partir de la comparaison de l’évolution de la
conductivité, de la température et de la hauteur de l’eau par rapport à la marée dans quelque puits ;
ces paramètres ont été enregistrés dans un puits localisé à proximité de la ligne 18W (domaine
particulier sur lequel l’étude a été concentrée).

En conclusion, ce travail apporte un point de vue nouveau sur la salinisation des eaux souterraines
de la région du Sahel-Doukkala et a permis de proposer un modèle d’étude qui aide à la caractérisation
de la salinité des eaux dans un aquifère côtier.

Mots clé : Biseau d’eau salée, Essaims particulaires, Maroc, Optimisation, Hydrochimie,
Statistique, Sahel du Doukkala, SEV, Sondages électriques verticaux, VESLAB, Résistivité électrique.

3
Table des matières
RESUME………………………………………………………………………………….…………….3

INTRODUCTION GENERALE……………………………………………………………..10

Chapitre 1 : Cadre de l’étude


1 GENERALITES ........................................................................................................................... 15

1.1 LES ORIGINES DE LA SALINITE DES EAUX EN ZONE COTIERE. .............................................. 15

1.1.1 Facteurs naturels : les changements climatiques, les sols, aérosols, embruns marins,
évaporation, recyclage des eaux et lixiviation....................................................................................... 15

1.1.2 Facteurs anthropiques : les eaux usées, les déchets solides, activités agricoles et intrusion
marine. …………………………………………………………………………………………...18

1.2 GENERALITES SUR LE BISEAU D’EAU SALEE ........................................................................ 20

1.2.1 Introduction ..................................................................................................................... 20

1.2.2 Mécanismes de l’intrusion marine................................................................................... 21

1.2.3 Facteurs déterminants de l’intrusion marine.................................................................... 22

1.3 LA GEOPHYSIQUE EN HYDROGEOLOGIE. .............................................................................. 23

1.3.1 Résistivité électrique des roches - intérêt pour la prospection des aquifères................... 24

1.3.2 Les méthodes de résistivités électriques : ........................................................................ 27

1.3.3 Dispositif de mesure. ....................................................................................................... 27

2 PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE............................................................................... 28

2.1 CADRE GEOGRAPHIQUE ET GEOMORPHOLOGIQUE DE LA ZONE D’ETUDE ............................ 28

2.1.1 Situation géographique .................................................................................................... 28

2.1.2 Les unités morphologiques du bassin .............................................................................. 28

2.2 CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE. ......................................................................................... 29

4
2.2.1 La population................................................................................................................... 29

2.2.2 Activités économiques..................................................................................................... 30

2.2.3 Pêche maritime ................................................................................................................ 30

2.2.4 Agriculture et élevage...................................................................................................... 30

2.3 L’HYDROLOGIE. ................................................................................................................... 30

3 PRESENTATION GEOLOGIQUE ET HYDROGEOLOGIQUE DU BASSIN......................... 32

3.1 CONTEXTE GEOLOGIQUE REGIONAL .................................................................................... 32

3.1.1 Introduction ..................................................................................................................... 32

3.1.2 Néoprotérozoique supérieur (PII-III)............................................................................... 32

3.1.3 Terrains primaires............................................................................................................ 34

3.1.4 Le Permo-Trias ................................................................................................................ 35

3.1.5 Le Jurassique ................................................................................................................... 35

3.1.6 Le Crétacé inférieur. ........................................................................................................ 35

3.1.7 Crétacé inférieur ou moyen ............................................................................................. 42

3.1.8 Crétacé supérieur ............................................................................................................. 42

3.1.9 Tertiaire ........................................................................................................................... 42

3.1.10 Plioquaternaire ............................................................................................................ 42

3.1.11 Quaternaire.................................................................................................................. 43

3.2 CONTEXTE GEOLOGIQUE DE LA REGION ETUDIEE ................................................................ 44

3.3 CADRE STRUCTURAL DU BASSIN SAHEL-DOUKKALA .......................................................... 46

3.3.1 Structure hercynienne ...................................................................................................... 46

3.3.2 La tectonique Post-hercynienne....................................................................................... 47

3.4 CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE .......................................................................................... 50

5
3.4.1 Caractéristiques hydrogéologiques du bassin.................................................................. 50

3.4.2 Les différentes nappes du bassin ..................................................................................... 52

3.4.3 Hydrogéologie de la région étudiée................................................................................. 56

4 - CLIMATOLOGIE DES SAHEL DOUKKALA........................................................................ 58

4.1 - CARACTERISTIQUES CLIMATIQUES DES SAHEL DOUKKALA.............................................. 58

4.1.1 Les précipitations :........................................................................................................... 59

4.1.2 Les températures.............................................................................................................. 63

4.1.3 L’évapotranspiration dans la région du Sahel Doukkala : ............................................... 65

4.2 EVOLUTION CLIMATIQUE : ................................................................................................... 68

4.2.1 Evolution de la température à l’échelle globale............................................................... 68

4.3 EVOLUTION DE LA TEMPERATURE DANS LA REGION DES SAHEL-DOUKKALA. ................... 69

4.3.1 Interprétation des données des stations météorologiques de Khmis Zemamra, Khmis
Metouh.et El Jadida............................................................................................................................... 69

4.4 ANALYSE STATISTIQUE DES TEMPERATURES MENSUELLES................................................. 72

4.5 EVOLUTION DES PRECIPITATIONS DANS LA REGION DES SAHEL-DOUKKALA. .................... 76

4.5.1 Interprétation des données des stations météorologiques de Khmis Zemmamra, Khmis
Metouh, Ouled Ghanem et El-Jadida. ................................................................................................... 76

4.6 ANALYSE STATISTIQUE DES PRECIPITATIONS MENSUELLES : .............................................. 79

4.7 CONCLUSION :.......................................................................ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

Chapitre 2 : Analyse statistique et inversion des SEV.


1 ETUDE STATISTIQUE DES SONDAGES ELECTRIQUES: ................................................... 84

1.1 INTRODUCTION : .................................................................................................................. 84

1.2 STATISTIQUES DESCRIPTIVES :............................................................................................. 86

6
1.3 MATRICE DES CORRELATIONS.............................................................................................. 87

1.4 LES ANALYSES FACTORIELLES DES SONDAGES ELECTRIQUES :.......................................... 91

1.5 ANALYSE DE LA TOTALITE DES SONDAGES ELECTRIQUES ................................................... 93

1.5.1 Tableau des valeurs propres de l’analyse : ...................................................................... 93

1.5.2 Représentations graphiques des données :....................................................................... 94

1.5.3 Classification et Typologie des sondages électriques :.................................................... 98

1.6 ANALYSE DE SONDAGES ELECTRIQUES DE LA LIGNE 18W ................................................ 104

1.7 CONCLUSION ...................................................................................................................... 106

2 INVERSION DE SONDAGES ELECTRIQUES VERTICAUX PAR LA METHODE DES


ESSAIMS PARTICULAIRES : .......................................................................................................... 108

2.1 DONNEES GEOPHYSIQUES .................................................................................................. 109

2.2 LA METHODE D’OPTIMISATION GLOBALE : LES ESSAIMS PARTICULAIRES ......................... 111

2.3 APPLICATION AU SONDAGE ELECTRIQUE S 228/26............................................................ 113

2.4 ANALYSE COMPARATIVE DU LOG GEOLOGIQUE ET DE LA COUPE GEOELECTRIQUE DEDUITE


DE LA METHODE PSO .......................................................................................................................... 121

2.5 COUPE GEOELECTRIQUE, BISEAU D’EAU SALEE ET NAPPE COTIERE DANS LA FRANGE
COTIERE DU SAHEL DOUKKALA .......................................................................................................... 123

2.5.1 Coupe géoélectrique et biseau salé ................................................................................ 123

2.5.2 Nappe côtière................................................................................................................. 141

2.6 CONCLUSION ...................................................................................................................... 147

Chapitre 3 : Caractérisation physico-chimique des eaux de la


région du Sahel Doukkala.
1 PIEZOMETRIE ET PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES DES EAUX DE LA REGION
SAHEL- DOUKKALA ....................................................................................................................... 151

1.1 LA STRATEGIE D’ETUDE ..................................................................................................... 151

7
1.2 LE REGIME PIEZOMETRIQUE :............................................................................................. 154

1.3 CARACTERISATION PHYSICO- CHIMIQUE ET ASPECT QUALITATIF DES EAUX..................... 161

1.3.1 Analyses des données de température, pH et conductivité............................................ 161

1.3.2 Etude de la chimie des eaux souterraines de la région du Sahel Doukkala ................... 168

1.4 EVOLUTION DE LA CHIMIE DES EAUX EN FONCTION DE LA DISTANCE DES LIEUX DE


PRELEVEMENTS A LA COTE ................................................................................................................. 175

1.5 ETUDE DE LA RELATION CONDUCTIVITE/ELEMENT CHIMIQUE : ........................................ 181

1.6 - ETUDE DE LA RELATION ENTRE NA+, MG2+, CA2+, K+, SO42- ET LE CL- DES EAUX
SOUTERRAINES ET DE L'EAU DE MER ................................................................................................... 185

1.6.1 Relation linéaire............................................................................................................. 185

1.6.2 La relation entre Na+, Mg2+, Ca2+, K+, SO42- et le Cl-..................................................... 185

1.7 RAPPORT DES CONCENTRATIONS MOLAIRES BR/CL .......................................................... 192

2 - ETUDE DES PROCESSUS HYDROGEOCHIMIQUES ....................................................... 194

2.1 - CLASSIFICATION DE STUYFZAND ..................................................................................... 194

2.1.1 Aspect général ............................................................................................................... 194

2.1.2 Evolution spatiale des eaux souterraines du Sahel- Doukkala ...................................... 197

3 - CARACTERISATION HYDROCHIMIQUE GLOBALE DES SYSTEMES GRACE A L’ACP


ET LA CHA. ....................................................................................................................................... 199

4 - MISE EN EVIDENCE DE L’INFLUENCE DE LA MAREE : .............................................. 204

4.2 FLUCTUATIONS PERIODIQUES THEORIQUES D’UNE NAPPE LIBRE EN CONTACT AVEC


L’OCEAN : TRANSFERT DE PRESSION ................................................................................................... 208

4.3 EFFET DE LA MAREE : TRANSFERT DE MASSE .................................................................... 213

4.4 CONCLUSION ...................................................................................................................... 213

5 CONCLUSION .......................................................................................................................... 214

8
Chapitre 4 : Synthèse des résultats, conclusions et perspectives.
1 SYNTHESES ET CONCLUSIONS :......................................................................................... 216

1.1 L’ETUDE GEOLOGIQUE, HYDROGEOLOGIQUE ET LES VARIATIONS DES PARAMETRES


CLIMATIQUES :..................................................................................................................................... 216

1.2 ANALYSE DES SONDAGES ELECTRIQUE PAR COMBINAISON DE METHODES STATISTIQUES ET


D’INVERSION........................................................................................................................................ 218

1.3 ANALYSE PIEZOMETRIQUE ET LA CARACTERISATION HYDRO-CHIMIQUE DES EAUX DU


SAHEL-DOUKKALA :............................................................................................................................ 220

2 PERSPECTIVES : ...................................................................................................................... 221

3 PROPOSITION DE PROTOCOLE D’ETUDE DU PROBLEME DE LA SALINISATION DES


NAPPES COTIERES : ........................................................................................................................ 222

Les annexes
CLIMATOLOGIE............................................................................................................................... 244

LEVEE TOPOGRAPHIQUE DE LA ZONE D’ETUDE ................................................................... 257

METHODES ANALYTIQUES .......................................................................................................... 263

REGRESSION MULTIPLE................................................................................................................ 266

PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES ......................................................................................... 268

LES SEV DE LA LIGNE 18W........................................................................................................... 276

9
Introduction générale

10
Les ressources en eau de certains pays atlantiques sont soumises à une répartition spatiale et
saisonnière très déséquilibrées : saison sèche estivale longue, très forte variabilité des précipitations
selon les années. La demande en eau est très forte, aussi bien pour les habitants concentrés depuis
toujours sur les côtes que pour l’agriculture. Ainsi, les ressources en eau du pourtour atlantique
constituent un facteur limitant du développement, à l’origine de conflits d’aménagements et d’usages.
Les eaux souterraines de ces régions peuvent également être soumises à une exploitation intensive,
voire à une surexploitation, et à une dégradation de leur qualité avec les rejets d’eaux usées, la
salinisation de sols irrigués ou l’intrusion saline liée à des pompages excessifs en zone côtière.

Dans les zones côtières, les ressources en eaux souterraines nécessitent une attention spéciale pour
minimiser les intrusions d'eaux salées. Localement, ou à une échelle régionale, l'extension de
l'intrusion d'eau salée dépend : de la géométrie, de la structure et des propriétés de l'aquifère ; des
sollicitations appliquées à l'aquifère (pompages, etc...) et des flux d'eaux douces et salées s'échangeant
avec les milieux environnants.

La région du Sahel Doukkala (Maroc) est une région maraîchère renommée à forte production où la
densité et la diversité des activités socio-économiques entraînent une forte demande en eau. La nappe
de la région côtière du Sahel, nappe n° 23 de l’inventaire des nappes superficielles, (Bzioui, 2004) est
déjà très sollicitée ; elle risque, compte tenu du développement de la région, de l’être plus encore En
raison de la localisation de cette région le long du littoral Atlantique, il est devenu important d’étudier
la salinité des eaux souterraines, la position et l’éventuelle évolution d’une intrusion marine. L’étude
proposée ici, vient en complément de l’étude réalisée, par ailleurs, dans le cadre du projet LIFE003
(2006); elle a été réalisée grâce à une approche pluridisciplinaire : utilisant les méthodes aussi variées que
complémentaires proposées par la géologie, la climatologie, la géophysique et l'hydrogéologie
(campagnes de relevés topographiques, de mesures in situ et de prélèvements).

L’auscultation des terrains par les sondages électriques verticaux a été et est encore couramment
utilisée dans de nombreux pays en raison de sa facilité d’utilisation et de son faible coût ; il en découle
que de nombreuses archives tout comme des données récentes peuvent et doivent être réinterprétées en
raison de préoccupations émergentes (l’évolution du biseau d’eau salée dans le cas de cette thèse) et
du développement des nouvelles méthodes d’interprétation. Les méthodes proposée dans ce travail
sont l’analyse statistiques multidimensionnelles (analyse en composantes principales et classification
hiérarchique ascendante) des sondages électriques verticaux afin d’obtenir une synthèse de l’ensemble
des données de résistivités apparentes permettant d’avoir une vision globale des caractéristiques
électriques moyennes des formations constituant la zone entre Sidi-Moussa et Oualidia et de leur
dispersion et l’inversion de ces sondages par la méthode des essaims particulaires (OEP en français :
optimisation par essaims particulaires et PSO en anglais : Particle Swarm Optimization). Cette

11
méthode diffère fondamentalement des méthodes traditionnelles d’analyse de sondages électriques
verticaux qui sont essentiellement fondées sur des méthodes d’optimisation linéaire avec ou sans
régularisation, car c’est une méthode globale d’optimisation qui est capable d’échantillonner la famille
des modèles dits équivalents, i.e., ceux qui ajustent la courbe des résistivités apparentes avec la même
erreur -règles d’équivalence. Le logiciel d’optimisation utilisé pour les besoins de cette étude est
développé par l’université d’Oviedo en Espagne (Fernández-Martínez et al., 2008).

Les objectifs de cette thèse visent à une meilleure compréhension du fonctionnement


hydrogéologique du système aquifère du Sahel-Doukkala afin d’optimiser, de sécuriser et de
pérenniser son exploitation eu égard à leur importance stratégique pour l’alimentation en eau dans la
région du Sahel Doukkala.

Ce mémoire de thèse est structuré en quatre chapitres dont le premier est essentiellement dédié à la
présentation du secteur d’étude d’un point de vue géographique, géologique, hydrogéologique et
climatologique. L’étude climatique proposée en fin du premier chapitre a cependant été développée de
manière détaillée afin de replacer le contexte climatique des Sahel-Doukkala dans le contexte global
actuel, marqué par une hausse significative des températures atmosphériques, liée aux activités
humaines selon le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du climat [http://www.ipcc.ch].

Le deuxième chapitre est consacré à la caractérisation des formations aquifères de la région du


Sahel-Doukkala à partir d’une étude statistique (analyse en composantes principales et classification
hiérarchique ascendante) des résistivités apparentes à l’issue de laquelle les sondages électriques
verticaux sont répartis en plusieurs classes représentées chacune par un pseudo- sondage moyen ou
médian ; par la suite le deuxième temps de ce volet est consacré à l’inversion des données de sondages
au moyen d’une méthode d’optimisation fondée sur des algorithmes globaux tels que les essaims
particulaires (PSO). Ceci nous a permis d’estimer, le long d’un profil perpendiculaire à la côte, la
position du biseau d’eau salée.

Le troisième chapitre présente les principales caractéristiques chimiques des eaux souterraines du
Sahel Doukkala à partir de l’analyse statistique et descriptive des données recueillies in situ. Nous
allons dans un premier temps, caractériser la salinité des eaux souterraines en relation avec l’étude
géophysique présentée au chapitre 2 et dans un second temps proposer une description détaillée du
fonctionnement de l’aquifère côtier à partir de la comparaison de l’évolution de la conductivité, de la
température et de la hauteur de l’eau dans un puits liée aux variations de la marée.

Enfin, le dernier chapitre consiste dans un premier temps, en une synthèse générale des résultats
obtenus sur le fonctionnement du système aquifère du Sahel Doukkala. Dans un deuxième temps, nous
proposons quelques perspectives de recherche qui pourront être abordées suite à ce travail. Enfin, pour

12
conclure, un protocole d’étude, adapté à l’étude de la salinisation des eaux souterraines des aquifères
côtiers est esquissé.

Ce travail a été réalisé, dans le cadre d’une convention de co-tutelle entre l’Université Bordeaux 1
(France) et l’Université Chouaib Doukkali (Maroc).

Cette thèse a été financée par une bourse d’excellence de recherche (b12/017 2006-2008), elle a
été également supportée par le comité mixte franco marocain (Projet Hubert Curien Volubilis) et le
Département des Affaires internationales de l’Université Bordeaux 1.

13
Chapitre 1

Cadre de l’étude

14
Ce premier chapitre présente le contexte géographique, géologique, hydrogéologique et climatique
de l’étude. Nous allons dans un premier temps présenter les généralités sur l’origine de la salinisation
des eaux en zone côtière, dans un deuxième temps présenter la description de la situation
géographique, géologique et hydrogéologique de la région du Sahel-Doukkala et de la région étudiée
entre Sidi Moussa et Oualidia. Enfin la dernière partie de ce chapitre est consacrée à une étude
climatologique détaillée réalisée à partir des données disponibles enregistrées dans les quatre stations
climatologiques localisées prés de la région.

1 GENERALITES

1.1 Les origines de la salinité des eaux en zone côtière.

Dans les zones côtières irriguées et à climat aride et semi-aride où l’on observe une intensification
des activités socio-économiques et un essor démographique important, les sources potentielles des
fortes salinités des eaux souterraines peuvent être soit d’origines naturelles (lixiviation, évaporation,
dissolution, aérosols marins ), soit d’origines anthropiques (intrusion marine, surfertilisation, eaux de
drainages, épandage des eaux usées, émissions automobiles), soit encore par une combinaison des
sources naturelles et anthropiques (Andreasen et Fleck, 1997).

1.1.1 Facteurs naturels : les changements climatiques, les sols, aérosols, embruns
marins, évaporation, recyclage des eaux et lixiviation

Dans plusieurs régions côtières, le changement climatique entraîne une augmentation de


l’amplitude des inondations, une accélération de l’érosion, une perte de terres humides (…) et
l’intrusion d’eau salée dans des aquifères d’eau douce (GIEC, 2007).

L’aridité du climat se manifeste essentiellement par une faible hauteur pluviométrique, combinée à
une forte évapotranspiration potentielle et la fonte des glaciers ce qui aboutit à l’augmentation du
niveau de la mer et par conséquent à l’intrusion d’eau salée dans les nappes côtières.

Les conditions climatiques se manifestent par deux caractéristiques qui s’ajustent parfaitement aux
mécanismes de la mobilisation et de l’accumulation des sels (in Hsissou, 1999) :

Ø un régime irrégulier des précipitations avec une dominance des averses brutales qui sont
séparées par des périodes de sècheresse ;
Ø une saison sèche prolongée, pendant laquelle la chaleur et l’insolation provoquent une
intense évaporation.

Sous climat chaud et aride, le sel peut circuler grâce au lessivage des horizons superficiels salés
(mobilisation), et de la remontée capillaire (remobilisation et accumulation).

15
L’effet de la concentration des eaux par évaporation peut être aussi important dans le cas d’une
nappe d’eau souterraine proche de la surface. En effet, le climat constitue un facteur déterminant dans
les phénomènes de dilution et de surconcentration en sels des eaux souterraines superficielles (dans
Younsi, 2001), et principalement celles dont l’alimentation se fait exclusivement à partir de
l’infiltration efficace des eaux pluviales. En effet, pendant les saisons humides où l’on observe une
infiltration efficace importante, on note une élévation piézométrique, une augmentation du débit
souterrain et une dilution de la charge saline des eaux souterraines. Par contre, pendant les saisons
sèches caractérisées par une absence d’alimentation de la nappe à laquelle s’ajoute une exploitation de
celle-ci, on observe une concentration des eaux en sels.

Les minéraux naturels de la croûte terrestre constituent la source principale de sel dans le sol, et
dans l’eau. En effet durant le processus d’altération chimique, qui implique l’hydrolyse, l’hydratation,
l’oxydation et carbonatation, les sels sont libérés progressivement avant de subir une solubilisation.
Cependant la minéralisation des eaux souterraines dépend de la nature des formations avec lesquelles
elles entrent en contact, (Gaucher et Burdin, 1974).

La perméabilité des sols joue un rôle important dans la protection des nappes d’eau souterraine
sous jacentes. Ils pourraient arrêter et fixer une grande part de la pollution des eaux qui transite par les
sols pour percoler vers la nappe.

La dissolution des aérosols et des embruns marins (Cf. figure 1), constitue une source potentielle
naturelle de la salinité des eaux souterraines côtières (BRGM, 1996). Ces aérosols et embruns chargés
en cristaux de sels, vont se déposer sur les sols. Pendant la période pluvieuse où l’on observe une
recharge efficace de la nappe, les eaux infiltrées vont lessiver les cristaux de sels et les entraîner
jusqu’à la nappe, ce qui engendre une pollution de celle-ci. Cette pollution est localisée dans les
premiers kilomètres du rivage.

Quand les pluies sont faibles (périodes sèches), ne faisant qu’imprégner les couches superficielles
sans pouvoir atteindre la nappe, la concentration des sels dissous dans l’eau du sol par évaporation est
intense. Il s’ensuit une salinisation progressive des solutions de la zone non saturée et par conséquent
celle de la zone saturée lors des périodes d’infiltration (Cf. figure 2).

16
Aérosols et
embruns marins

Figure 1 : Dissolution des sels marins issus des aérosols et embruns marins (in Hsissou, 1999).

Figure 2 : Sources naturelles et anthropiques de salinité : évapotranspiration, recyclage des eaux


et fertilisation. (in Hsissou., 1999).

Les nappes d’eaux souterraines dans les zones côtières circulent à des profondeurs généralement
faibles qui ne dépassent pas 15 mètres, et qui diminuent au fur et à mesure qu’on se rapproche de la
côte marine. A cela vient s’ajouter les hauteurs pluviométriques accompagnées d’une intense
évaporation, tous ces facteurs s’unissent pour augmenter la concentration des sels dans les zones non
saturées (Cf. figure 3.), qui vont par la suite être lessivées par les eaux de pluie efficace au cours des
averses, pour assurer l’alimentation des nappes phréatiques ce qui provoquent une élévation de leur
salinité ainsi que leurs minéralisation (Hsissou, 1999).

17
La composition lithologique, la porosité et la perméabilité des terrains aquifères pourraient
constituer une autre source de salinité des eaux souterraines ou faire augmenter cette salinité. Plusieurs
facteurs jouent un rôle essentiel dans la mise en solution des éléments chimiques et sont étroitement
liés à la nature des formations en place (Stumm et Morgan, 1981 ; Fetter, 1993). Parmi ces facteurs,
nous pouvons distinguer :

Ø l’importance de la surface de contact eau-roche et la durée de contact entre l’eau et la


matrice de l’aquifère : l’eau est d’autant plus chargée que la surface et la durée de contact
est grande (forte porosité ouverte);
Ø les facteurs physiques tel que la température et la pression influencent de manière
significative les échanges eau- roche ;
Ø la perméabilité ou la vitesse de circulation de l’eau dans le terrain : plus l’eau circule
lentement dans une formation, plus sa minéralisation augmente ;
Ø la nature de la roche réservoir et de celle de la zone non saturée. A titre d’exemple, les
terrains évaporitiques libèrent par lessivage des teneurs importantes en NaCl, dans les
eaux souterraines qui y circulent ; dans des formations aquifères calcaires, elles seront très
riches en calcium.

Substratum imperméable

Figure 3 : Source naturelle de salinité des eaux souterraines par lixiviation (dans Hsissou., 1999)

1.1.2 Facteurs anthropiques : les eaux usées, les déchets solides, activités agricoles et
intrusion marine.

Les diverses activités humaines (urbanistiques, agricoles, industrielles, etc…) peuvent être des
sources de dégradation de la qualité des eaux souterraines ce qui par conséquent aggrave les processus
naturels de salure des eaux.

18
Les rejets des eaux usées non contrôlées et qui sont des eaux enrichies par divers éléments
chimiques polluants. Ils jouent sur la qualité des eaux souterraines, ainsi que l’utilisation des fosses
septiques dans les zones qui ne disposent pas de réseau d’assainissement. Ces systèmes d’évacuation
et d’épuration naturelle des eaux usées domestiques, peuvent engendrer des nuisances importantes, en
l’occurrence être à l’origine des teneurs élevées des nitrates dans les eaux souterraines circulant à
proximité de ces fosses, cela est favorisé par la faible profondeur des nappes en zone côtière.

Le rejet des déchets solides ménagers, industriels, hospitaliers et agricoles dans des décharges
incontrôlées engendre des effets négatifs pour l’environnement et principalement l’environnement
souterrain. En effet, l’eau présente initialement dans les déchets et l’eau pluviale génèrent en contact
avec ces déchets des lixiviats qui correspondent à des jus de décharge, très chargés en polluants
dangereux. Il s’agit d’une forte charge polluante minérale, organique, métallique, biologique, etc…
Dans le cas d’une décharge incontrôlée qui n’a été précédée par aucune étude géologique et
hydrogéologique, l’infiltration et la percolation de ces lixiviats engendrent une pollution intense des
eaux souterraines.

La zone d’étude présente une vocation agricole très importante à l’échelle nationale. L’utilisation
irrationnelle et excessive des engrais chimiques et pesticides pour fertiliser le sol, et augmenter le
rendement de la terre, est la cause principale de la contamination des nappes par infiltration de ces
produits (exemple les nitrates, et les phosphates, etc…), car cette utilisation dépasse largement les
besoins de la plante et les réserves du sol ; l’excédent va se retrouver au niveau de la nappe phréatique
par lessivage et percolation. De plus la faible profondeur de la nappe joue un rôle important en faveur
de cette contamination. (Younsi, 1994).

Les investissements réalisés dans les régions côtières à climat semi-aride, demandent beaucoup
d’eau pour l’irrigation et l’alimentation en eau potable des populations rurales. En effet, dans la zone
littorale toute exploitation intense des réserves souterraines, diminue le débit de la nappe vers son
exutoire océanique et provoque un déplacement de la zone de transition eau douce- eau marine vers
l’intérieur des terres.

De façon générale, le débit d’exploitation d’un aquifère côtier doit être compatible avec le taux
d’alimentation de la nappe ; car une exploitation mal maîtrisée des eaux souterraines provoque un
abaissement de la surface piézométrique et par conséquent une dégradation qualitative des eaux
(augmentation de la salinité) et une baisse des réserves aquifères.

L’effet de pompages excessifs des eaux souterraines côtières provoque un déplacement du biseau
d’eau salée vers l’intérieur de la plaine. Si cette interface atteint les crépines du forage (Cf. figure 4), il
se produit une pollution intense de l’eau pompée par une remontée locale de l’interface eau douce -
eau salée (phénomène « d’upconing »).

19
Figure 4 : Intrusion marine, phénomène d’upconing, provoqué par les pompages intensifs (dans
Hsissou,, 1999)

1.2 Généralités sur le biseau d’eau salée

1.2.1 Introduction

Généralement, le long des côtes se développe des plaines à remplissage alluvionnaire, caractérisées
par des réservoirs aquifères dont les niveaux piézométriques sont très proches d’un sol fertile.
L’équilibre hydrodynamique des systèmes aquifères dans les zones côtières est le plus précaire. Leur
mise en exploitation présente des aspects spécifiques liés en particulier aux relations qui s’établissent
entre l’eau douce et l’eau marine. Lorsqu’une pollution de l’eau douce par une eau salée a lieu, il est
en général difficile d’en faire disparaître les effets (Khammari et De Marsily, 1994 ; Marjoua et al.
1997).

Il est alors préférable d’essayer de prévoir les risques d’intrusion marine, ce qui nous place
directement devant un double problème complexe, associant la notion de quantité à celle de qualité.
D’autant plus que dans ces zones côtières (arides et semi-arides), la demande en eau est en général
forte pour l’alimentation quotidienne des populations rurales et pour l’irrigation.

Les investissements réalisés dans les zones côtières agricoles exigent beaucoup d’eau, ce qui
pousse les agriculteurs à creuser davantage de puits sollicitant des nappes côtières qui ne sont
généralement que des minces lentilles d’eau douce nageant fragilement sur un biseau d’eau salée
omniprésent.

En période sèche, les pompages s’intensifient et engendrent un abaissement du niveau de la nappe


et une éventuelle intrusion marine. Parallèlement à cette progression du biseau, la zone de mélange

20
« eau douce- eau salée » s’élargit et lorsqu’elle atteint les crépines du pompage, l’eau pompée devient
contaminée (phénomène d’upconing).

1.2.2 Mécanismes de l’intrusion marine

En l’absence de perturbation (surexploitation par exemple), la pénétration du niveau de la mer à


l’intérieur des terres est naturellement régie par une différence de masse volumique (25 kg/m3) entre
deux eaux (UNESCO, 1987 ; Calvache et Pulido-Bosch, 1996) (Cf. figure 5):

Ø l’une salée et marine, plus dense et donc plus assujettie aux forces gravitationnelles ;
Ø l’autre plus ou moins « douce » provenant de l’infiltration des précipitations et constituant
ainsi une nappe côtière s’écoulant vers la mer.

L’interface eau douce- eau salée prend une allure hyperbolique, qui limite la partie basale nommée
« biseau ». Dans la réalité, on observe une zone de transition dont l’épaisseur ne dépasse guère
quelques mètres.

La forme et l’épaisseur de cette interface dépendent de plusieurs facteurs :

Ø les variations des niveaux de la nappe et du niveau de la mer ;


Ø la différence de densité entre les deux liquides qui tend à maintenir l’eau salée en
profondeur ;
Ø la diffusion moléculaire du sel dans l’eau douce tendant à minimiser les gradients de
concentration ;
Ø la dispersion hydrodynamique dans le réservoir aquifère due à l’écoulement le long de
l’interface ;
Ø le débit de la nappe qui est fonction du régime d’exploitation et d’implantation des
différents aménagements hydrauliques et de la recharge de la nappe ;
Ø la porosité et la perméabilité des terrains aquifères littoraux ;
Ø la géométrie de l’aquifère : topographie du substratum imperméable au niveau de
l’interface eau douce- eau salée ;
Ø les variations barométriques…

Les pluies susceptibles de recharger une nappe côtière engendrent une augmentation du débit des
eaux souterraines et une poussée de l’interface eau douce- eau salée vers la mer voire une expulsion
des niveaux salés vers des niveaux plus profonds.

En présence de pompages intensifs et périodiques et lorsque l’aquifère est hétérogène (cas du


système aquifère du Sahel Doukkala), ce phénomène d’upconing va engendrer une propagation des
sels marins vers les eaux souterraines et une augmentation de la salinité de ces eaux pompées.

21
Figure 5: Relation eau douce eau de mer.

1.2.3 Facteurs déterminants de l’intrusion marine

1.2.3.1 Effet de l’exploitation

Toute exploitation intense de la nappe côtière par creusements anarchiques des puits va entraîner
un déséquilibre hydrodynamique de l’interface « eau douce – eau salée marine ». Cela se traduit par
une diminution des débits souterrains et un abaissement du niveau de la nappe. Celui-ci va devenir
inférieur à celui de la mer, ce qui va provoquer un écoulement des eaux marines vers l’aquifère côtier.

Ainsi, les aspect liés à l’exploitation d’un aquifère en zone côtière peuvent être énumérés comme
suite (Olive, 1996 ; Simmers, 1997):

Ø baisse du niveau de la nappe ;

Ø pénétration du biseau d’eau salée vers les terres ;

Ø salinisation des eaux de la nappe côtière à cause de cette pénétration, principalement dans
les deux premiers kilomètres du rivage ;

Ø abandon des puits à cause des fortes salinités des eaux.

1.2.3.2 Situation par rapport à la mer

La distance du point de captage par rapport à la mer joue un rôle déterminant dans l’évolution de la
qualité des eaux souterraines. En effet, ces eaux accusent une salinité de plus en plus élevée au fur et à
mesure que l’on se rapproche du rivage.

22
1.2.3.3 Alimentation de la nappe

Généralement, les nappes d’eau souterraine côtières sont alimentées principalement par
l’infiltration et la percolation efficaces des eaux de pluie. Le taux d’infiltration efficace conditionne
l’évolution piézométrique et par conséquent l’évolution de la qualité des eaux souterraines. En effet,
une importante infiltration efficace va favoriser une élévation du niveau de la nappe, une augmentation
de son débit et un phénomène de dilution de sa salinité. Dans le cas contraire d’une infiltration efficace
moindre ou nulle combinée à des pompages intensifs, nous observons un abaissement du niveau de la
nappe et une surconcentration saline des eaux souterraines.

1.2.3.4 Hydrodynamique / Hydrogéologie

La nature lithologique de l’aquifère, sa perméabilité, sa productivité, son épaisseur saturée, la


topographie du substratum à proximité de la mer, sont tous des facteurs qui jouent des rôles importants
dans les mécanismes de pollution des eaux souterraines. Les débits souterrains faibles, l’existence de
l’isopièze zéro mètre à l’intérieur de la plaine, le plongement du substratum en dessous du zéro marin
et une bonne perméabilité de l’aquifère côtier favorisent des intrusions marines dont l’extension
dépend de l’intensité des pompages dans ces endroits vulnérables.

1.3 La géophysique en hydrogéologie.

Les méthodes traditionnelles de l'hydrogéologie, telles que les forages, les tests de filtration, l'étude
du régime ou de la qualité des eaux souterraines, fournissent des données précieuses sur la litho-
stratification locale, sur la présence et la nature des systèmes de failles, de fractures et de zones de
contact, sur la qualité et l'origine des eaux. Cependant, ce travail nécessite l'installation de plusieurs
puits d'observation ce qui, d'une part rend la prospection laborieuse et coûteuse et d'autre part, dans le
cas des nappes profondes et/ou irrégulières ne donne pas d'information intégrale. La détection de
petites nappes ou lentilles d'eau, non reliées aux structures géologiques régionales, n'est également pas
possible par l'application des méthodes hydrogéologiques conventionnelles. De même, ces études ne
peuvent pas préciser certains détails importants des aquifères, correspondant à l'épaisseur des terrains
et à leur géométrie, ainsi qu'aux accidents tectoniques et à l'état des roches. C'est ici qu'interviennent
les différentes méthodes géophysiques.

Au début, le rôle de la géophysique lors des études hydrogéologiques se réduisait à délimiter les
zones les plus favorables à la présence d'une eau douce à faible profondeur (Astier, 1971). Plus tard,
différentes méthodes de la géophysique ont été employées dans des zones restreintes, proches des
centres d'utilisation, villes ou usines, pour déterminer les meilleurs emplacements des puits d'eau.
Avec l'apparition des problèmes environnementaux une nouvelle méthode a vu le jour : la géophysique
environnementale ou aussi appelée hydrogéophysique. Il s'agit des études de haute résolution dont les

23
cibles se trouvent à petite profondeur sous la surface (5 à 150 m) et elle s’intéresse plus
particulièrement à la caractérisation hydraulique par la géophysique. Parmi les applications qui
peuvent être assignées à la géophysique environnementale, on peut énumérer (Greenhouse et Harris
(1983); Hajnal et al. (1995)) :

Ø la caractérisation géologique :

- détermination des types de strates et leurs épaisseurs ;

- évaluation de la topographie du socle sous le matériel non consolide ;

- détection et délinéation de zones fracturées qui contrôlent l'écoulement dans les roches
cristallines ;

- détermination des zones géologiques et des frontières qui contrôlent le flux de l'eau
souterraine, telles que les couches de sable ou d'argile.

Ø la caractérisation des aquifères :

- localisation et délimitation des nappes aquifères ;

- cartographie des zones d'eau souterraine contaminée ;

- détection des intrusions d'eau salée dans les aquifères d'eau douce et évaluation de sa
salinité.

1.3.1 Résistivité électrique des roches - intérêt pour la prospection des aquifères.

L'interprétation géophysique consiste à transformer les données enregistrées lors des mesures de
terrain en propriétés physiques. L'interprétation est possible grâce aux relations qui existent entre les
caractéristiques hydrogéologiques d'une structure et la réponse géophysique que cette structure
provoque.

Parmi les paramètres influençant les mesures géophysiques il en existe un très important : la
résistivité électrique des roches. C'est un paramètre physique qui est directement lié à la présence et à
la qualité de l'eau dans les roches.

La résistivité électrique (ou son inverse la conductivité électrique) est une propriété qui caractérise
la difficulté (ou de la facilitée) avec laquelle le courant électrique traverse un milieu donné.
Expérimentalement la résistivité électrique, ?, peut être déduite de la mesure de la résistance sur un
échantillon de longueur L (en m), entre deux plaques conductrices de surface S (en m2) à l'extrémité
24
du cylindre contenant la roche. La résistivité ? [O.m] ou la conductivité s [S.m-1] sont exprimées en
fonction de la tension V [V] et du courant I [A] comme suit :

? = 1/ s = SV/LI

1.3.1.1 Facteurs influençant la résistivité électrique

Pour la plupart des roches près de la surface du sol (moins de 15 km), la résistivité est soit de
nature électrolytique, i.e. le courant électrique passe à travers l'eau qui est contenue dans les roches,
soit liée à la teneur en agile. La quantité et la composition de l’eau sont donc particulièrement
déterminantes de la résistivité électrique et d'après Archie in Descloîtres (1998) parmi les facteurs qui
influencent sur ce paramètre on trouve :

Ø la porosité des roches : la forme et la taille des pores, la connexion et les passages entre les
pores ;
Ø la fracturation des roches : le type, la taille et les dimensions des fractures ;
Ø la présence de sels dans l'eau : la mobilité, la concentration et le degré de dissociation des
ions ;
Ø la température : la résistivité électrique diminue avec l'augmentation de la température à
raison de 0,19 O.m par degré ;
Ø le type de roches : les sols et les roches peuvent être différenciés par leur résistivité
électrique.

La figure 6 montre quelques valeurs et les intervalles typiques de la résistivité de différentes roches
et formations. L'argile joue un rôle important dans cette classification. La détection des couches
argileuses est l'objectif principal dans la majorité des études environnementales, car ces zones
constituent des barrières naturelles à la circulation de l'eau souterraine.

25
Sédiments Glaciaires

Figure 6: Résistivités des matériaux les plus communs (www: http\\cours géophysique de laussane.fr)

1.3.1.2 La loi d'Archie.

L'expression empirique qui établit une relation entre la résistivité électrique, la porosité des roches
et le taux de saturation du milieu est connu comme la loi d'Archie (Archie, 1942). Lorsque la quantité
d'argile dans le matériau est négligeable, elle s'exprime comme suit :

?r = a ?w f -m S-n

Avec ?r : résistivité de la formation en O.m ; ?w : résistivité de la solution en : O.m ; f : porosité


ouverte (rapport du volume des vides au volume total, sans dimension) ; S : saturation (rapport du
volume des vides remplis d'eau au volume total des vides, sans dimension) ; a : facteur de tortuosité
(sans dimension), dépendant de la forme et de la géométrie des pores le long de la direction du flux
avec des valeurs plus petites que 1 pour des roches détritiques, faiblement cimentées et de 4 pour des
roches volcaniques très poreuses ; m : facteur dépendant de la forme des pores et des particules, avec
des valeurs proches de 1 pour les roches denses, fracturées et de 2,3 pour les roches clastiques
cimentées (sans dimension) ; n : facteur de cimentation avec des valeurs comprises entre 1,4 et 2,0
(sans dimension). Quelques valeurs de ces facteurs sont présentées dans le tableau 1 (Kaufman et
Keller, 1983).

26
Tableau 1 : Paramètres m, a et porosité pour différents types de roches (d'après Kaufman et Keller,
1983).

Type de roche Coefficient Coefficient Porosité


m a

Roches détritiques
faiblement
faiblementcimentés : :
cimentées 1.37 0.88 25 à 45
Sable, grès, calcaires

Roches sédimentaires
modérément cimentées : 1.72 0.62 18 à 35
Grés et calcaires

Roches sédimentaires
cimentées : 1.95 0.62 5 à 25

Roches volcaniques
poreuses : 1.44 3.50 20 à 80

Roches cristallines
denses : 1.58 1.40 moins de 4

1.3.2 Les méthodes de résistivités électriques :

1.3.3 Dispositif de mesure.

1.3.3.1 Dispositif de Schlumberger.

Dans le cas de ce dispositif, la distance entre les électrodes d’injection de courant AB est plus
grande que la distance entre les électrodes de mesure MN, avec MN = AB/5 ; O est le centre du
dispositif.

? VMN = VM – VN = (2?I/p). (2l/L2)


Avec : L/2 = OM., l/2 = OA.

a. Principe de la méthode

Un courant d’intensité I est envoyé dans le sous sol à travers deux électrodes A et B plantées à la
surface. Ces électrodes d’émission sont généralement en acier, et la différence de potentiel ? V
engendrée est mesurée entre les électrodes M et N, de préférence en cuivre. Nous pouvons alors
déterminer la résistivité apparente ? a du sous sol par la relation suivante :

27
?a = K.? V/I

Le dispositif Schlumberger peut être sont utilisé dans la prospection électrique du sous-sol :

Ø méthodes des sondages électriques qui permettent une investigation en profondeur grâce à
un éloignement des électrodes de courant A et B ;
Ø méthodes des traînés électriques ou profilages électriques qui permettent une investigation
latérale ;
Ø méthode de tomographie de résistivité électrique.

2 PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

2.1 Cadre géographique et géomorphologique de la zone d’étude

2.1.1 Situation géographique

Le Sahel des Doukkala se situe sur la bordure occidentale de la Méséta marocaine comprise entre
les latitudes 32°15’ et 33°15’ et entre les longitudes ouest 7°55’ et 9°15’. Le Sahel se présente comme
une bande de 25 à 30 km de largeur et de 110 km de longueur couvrant la façade littorale du bassin
hydrogéologique entre Safi et El Jadida. Les Doukkala forment une pénéplaine qui s’étend jusqu’au
pied du massif des Rehamna. Sa surface est inclinée vers le Nord-Ouest (Cf. figure 7).

La région étudiée fait partie du Sahel, elle est située entre les localités d’El Jadida et Oualidia. Elle
est limitée au nord par le plateau d’El Jadida, à l’ouest par l’Océan atlantique, au sud par le Sahel de
Safi et à l’est par la plaine des Doukkala. Elle s’étend sur une longueur d’environ 85 km et une largeur
d’environ 8 km (Cf. figure 7).

2.1.2 Les unités morphologiques du bassin

Nous pouvons distinguer deux grandes unités dont chacune est caractérisée par des aspects
particuliers et différents.

Doukkala : c’est une zone interne (2500 km2) dont le centre se situe près de Sidi Bennour à 70 Km
au Sud d’El Jadida. C’est une vaste étendue limoneuse inclinée (2 à 3 %) du Sud-Est au Nord-Ouest,
avec une altitude qui décroît de 300 m en bordure des Rhamna à 120 m au pied du Sahel. Le contact
du Doukkala avec le Sahel ne correspond pas à un trait morphologique marquant mais à la limite
d’accumulation de limons quaternaires.

Sahel : situé entre les Doukkala et la côte avec une superficie de l’ordre de 4200 km2, et s’étend sur
30 à 50 Km de profondeur à partir du rivage. C’est un pays de dunes consolidées, allongées en longues

28
crêtes parallèles au rivage. Dans ce secteur, une étroite frange côtière sous forme de gouttières de
quelques kilomètres de large contraste avec le reste du Sahel, c’est l’Oulja. Elle correspond à la
plateforme d’abrasion de la mer « Ouljienne » et est bordée à l’Est par une importante falaise morte
(Ferré, 1969 ; El Achheb, 2002), et est protégée de l’océan par un cordon dunaire. Une partie de cette
zone est envahie par les eaux marines qui forment les lagunes de Oualidia et de Sidi Moussa.

Jorf Lasfer

ue
ntiq
la
At
é an
Oc

Figure 7: Situation géographique de la région étudiée (Ouadia, 1998).

2.2 Contexte socio-économique.

2.2.1 La population

La population de la province d’El Jadida s'élève à environ 850 000 habitants dont 70 % en milieu
2
rural. La densité de la population est de 162 habitants par km , c'est l'une des densités les plus fortes
au Maroc (recensement général de la population et de l’habitat de 1994).

29
2.2.2 Activités économiques

La région d’El Jadida est l’un des plus importants pôles industriels du Maroc, elle est considérée
comme le second pôle industriel à l’échelle nationale, après celui de Casablanca.

Elle se caractérise par l’industrie parachimique et chimique (complexe OCP de Jorf Lasfer),
agroalimentaire, textile, plastique et des produits pharmaceutiques. En plus, il y a une activité
importante qui consiste à l’extraction des sels marins dans des marais salants de la bande côtière
(l’Oulja).

Les côtes de la région contiennent des champs de production d’algues marines qui jouent un rôle
socio-économique très important.

2.2.3 Pêche maritime

La circonscription maritime de la région s’étend sur une longueur de 150 km, limitée au nord par
Sidi Rahel et au sud par l’Oualidia. Les ressources halieutiques sont subdivisés en 3 types : poissons
industriels (sardines, anchois), poissons frais (alose, capelons, chevrette) et les crustacés (crevettes,
homard). La zone est caractérisée par l’installation de deux ports : El Jadida et Jorf Lasfer. Les deux
lagunes de Oualidia et Sidi Moussa font de cette circonscription la première zone de la production
d’huîtres et de moules (160 tonnes/m).

2.2.4 Agriculture et élevage

L’agriculture de la région est basée essentiellement sur le maraîchage, la superficie irriguée par
pompage privé dans la région est de l’ordre de 3500 hectares. L’élevage constitue aussi une activité
importante pour la population, il constitue à coté de l’agriculture un complément essentiel pour le
développement économique de la zone surtout lors de l’installation des unités agro-alimentaires
comme les unités laitières. L’élevage est basé sur les ovins et les bovins. Toutes ces activités exigent
de plus en plus d’eau, ce qui pousse les agriculteurs et les éleveurs à creuser davantage de puits où les
pompages sont intensifs et supérieurs aux réserves souterraines.

2.3 L’hydrologie.

Le Sahel des Doukkala présente un alignement très régulier de crêtes dunaires d’orientation SW-
NE, parallèle à la côte. Il constitue par sa morphologie une barrière naturelle qui empêche tout
écoulement superficiel vers l’océan. Par conséquent, aucun des oueds issus de l’amont, ne trouvent un
exutoire naturel vers l’océan. Les eaux des pluies sont collectées dans des dépressions interdunaires ou
d’origine karstique. Ces eaux sont ensuite évaporées ou percolent vers la nappe (Cf. figure 8).

30
Le réseau hydrographique est bien organisé en amont hydraulique, et dans la plaine il dégénère et
l’écoulement devient anarchique. Parmi les oueds qui coulent dans le bassin du Sahel Doukkala, on
cite :

Ø l’oued Oum Errabia : c’est l’un des trois fleuves les plus importants au Maroc. Il coule
dans une vallée profondément encaissée dans le Cénomanien (secteurs côtiers). Ce fleuve
ne joue aucun rôle dans l’alimentation des nappes souterraines, il est en position de
drainage (Ferré, 1963) ;
Ø l’oued Bouchane pénètre dans la plaine par un lit encaissé dans les limons anciens ;
Ø l’oued Faregh qui traverse le bassin et rejoint l’Oum Errabia ;
Ø l’oued Aouja débouche dans la plaine des Doukkala en se ramifiant en deux branches
principales à peu près parallèles et distantes de 2 km.

31
Hydrographie du bassin Sahel-Doukkala
150000 200000 250000

Azemmour N
%

300000
300000
El Jadida
% Ou W E
ed
Ou
m
Er R b S
ia

Daya Fahs

Barrage
S.S. Maachou

E
QU
%
Tleta Oulad Hamdane

TI
Sebt Oulad Douib %

N
LA
AT
Sidi Moussa %

%
Had Oulad Aissa Had Oulad Farej %

Barrage

l Fel
Daourat

O ued Fe
Khemis Metouh
% %

AN
Arbaa Moghress
Boulaouane %
CE

250000
250000

O %
Sidi Smail
Légende :
%
Sebt Saiss
%
1 Réseau hydrographique
Tleta Oulad Ghanem
Oualidia 3 Daya
%
%
2
4 Arbaa Aounat
% Ville
Barrage usine Réseau routier
5' Imfout Limite du Sahel-Doukkala
Zemamra 5 Sidi Bennour % Bassins de la plaine des Doukkala :
Tleta Oulad Bouaris %
% 1 Bassin tributaire de l'Oum Er Rbia
%
Tnine Gharbia
% Had Aounat 2 Bassin de Faregh
3 Zone des sables de Beni Helal

Oued
4 Bassin central
Ou ed

Mt a l
Sebt Maarif
A ouja
%
Jemaa M'Tal
% 5 Zone des sables de Zemamra
Had H rara % 9 5' Dépression présahélienne
Dar Si Aissa % Had B'Hat 6
%
10 Bassins versants des oueds issus des Rehamna :
6 Bassin versant de M'Tal

Ou
%
7

ed

200000
200000

Arbaa Oulad Amrane

Fa
7 Bassin versant de Guerrandou

Kat

re
8

gh
O ued
% 8 Bassin versant de Kaf
Safi
9 Bassin versant de Aouja
11 10 Bassin versant de Faregh
11 Bassin versant de Bouchane
0 25 50Km

150000 200000 250000

Figure 8: Réseau hydrographique et découpage en bassins versants du Sahel Doukkala (Ferré et Ruhard, 1975)

31
3 PRESENTATION GEOLOGIQUE ET HYDROGEOLOGIQUE DU BASSIN

3.1 Contexte géologique régional

3.1.1 Introduction

La région du Sahel-Doukkala a fait l’objet de nombreuses études géologiques depuis les premières
prospections de Gentil et Brives vers 1905 et Gigout en 1951, Choubert (1955) sur le Quaternaire
jusqu’aux études récentes de El Foughali (1982), Azzaoui (1988), Witam (1988), Akil (1990),
Aboumaria (1993), Ouadia (1998), Labbassi (1998), Khatmi (1999) et El Attari (2001). Ces études ont
permis de disposer d’une riche documentation (cartes géologique, géomorphologique, structurale et
stratigraphique).

Le bassin Sahel-Doukkala fait partie du domaine de la Méséta marocaine qui est encadrée par les
chaînes atlasique et rifaine. Il est défini par le régime tabulaire des dépôts secondaires et tertiaires sur
des terrains précambriens et primaires fortement plissés par l’orogenèse hercynienne (Cf. figures 9 et
10). Le domaine du Sahel-Doukkala comprend deux entités géologiques distinctes, le socle d’age
précambrien et paléozoïque alors que la couverture est formée par des terrains secondaires, tertiaires et
quaternaires.

La stratigraphie présente des changements latéraux de faciès et de fréquentes variations d’épaisseur


qui affectent essentiellement le Crétacé. Ce qui complique le schéma lithostratigraphique sur lequel
devrait s’appuyer l’interprétation hydrogéologique.

Il est procédé, dans ce qui suit, à un rappel des principales formations dans la région.

3.1.2 Néoprotérozoique supérieur (PII-III)

L’originalité de la présence des formations néoprotérozoïques, particulièrement à El Jadida revient


aux premières observations de Yvanovitch en 1932 (in ABOER, 2004). Il fut le premier à donner la
succession stratigraphique comprenant du bas en haut : des rhyolites, des brèches et tufs et enfin une
série dolomitique.

Les ryholites présentent deux affleurements ; celui de la plage d’El Jadida à l’Ouest du phare de
Sidi Bou Afi, sous forme d’une succession de coulées de laves volcaniques et l’affleurement de Seniat
El Morakib au Sud-Est de la ville d’El Jadida, où il forme une sorte de dôme dont les limites avec les
dolomies cambriennes sont difficiles à suivre (in ABOER, 2004).

Les dolomies adoudouniennes présentent deux affleurements distincts : celui qui constitue le
prolongement morphologique du corps rhyolitique de Sidi Bou Afi vers l’Ouest et vers le Sud et celui

32
de Seniat El Morakib apparaissant dans les anciennes carrières avant de se plonger sous les formations
crétacées au niveau de l’aérodrome et de la localité d’El Grenat.

Les dolomies constituent l’affleurement au niveau du phare de Sidi Bou Afi et reposent sur des
rhyolites. Il faut signaler aussi que ces dolomies sont azoïques et ne peuvent être datées que par
analogie de faciès.

Figure 9 : Carte géologique du bassin Abda Doukkala extraite de la carte géologique 1/1000000 du
Maroc.

33
Plio-Quaternaire Grés et calcaire lumachellique

Jurassique Calcaires,
supérieur marno-
calcaires et
gypse (à Safi
et au SW des
Doukkala)

Permo-Trias Argiles, grés


Argiles, grèsetetbasaltes
basalte

Figure 10: Log synthétique du bassin Sahel Doukkala (d’aprèsEl Achheb, 1993).

3.1.3 Terrains primaires

Les terrains primaires n’affleurent que dans la portion la plus interne et la plus élevée au niveau du
massif des Rehamna et aussi dans la vallée de l’Oum Errabia. Partout ailleurs, ils sont masqués par des
dépôts postérieurs à l’exception de la pointe d’El Jadida où l’on a signalé la présence de dolomies
d’âge Cambrien surmontant des rhyolites d’âge Précambrien terminal.

34
La position des terrains primaires dans le reste de la région est assez mal connue ; un sondage
proche de Boulaouane (I.R.E.1/27) a touché les schistes primaires à 90 m de profondeur. Dans le
centre de la plaine, la géophysique a permis de situer le socle à des profondeurs variant de 1500 à
4000 m (Bernardin, 1988).

3.1.4 Le Permo-Trias

Il affleure dans la vallée de l’Oum Errabia sous forme de dépôts d’argiles et de pélites rouges avec
intercalations de coulées basaltiques, classiquement attribuées sans preuves paléontologiques au Trias
supérieur. Dans la région de M’Tal, le Permo-Trias se caractérise par des affleurements post-
hercyniens peu étendus de conglomérats rouges violacés très grossiers et peu consolidés au contact des
schistes primaires, passant ensuite à des sables et graviers argileux rouges.

L’épaisseur du Permo-Trias est variable, à Sidi Saïd Ben Maâchou elle est de l’ordre de 500 m
environ. Le Permo-Trias présente des coulées basaltiques d’épaisseur aussi variable, de 50 à 100 m.

3.1.5 Le Jurassique

Seul le Jurassique supérieur est représenté, il constitue une période d’émersion qui n’a pas laissé de
dépôts continentaux. Les formations du Jurassique sont constituées par des calcaires et des marno-
calcaires jaunâtres avec des lits argileux, contenant de nombreux bancs ou lentilles de gypse.
L’importance du développement des faciès gypseux est attestée par les forages de la région de Safi-
Jemaa Shaim : 109 m pour le forage IRE 5/34 , 70 m pour le forage IRE 6/34 et 25 m pour le forage
8/34.

3.1.6 Le Crétacé inférieur.

Il forme un substratum quasi-continu pour les terrains plus récents dans toute la région. La série
transgressive du Néocomien repose en concordance sur le Jurassique, tandis qu’ailleurs, le Crétacé
inférieur recouvre en discordance le Paléozoïque ou le Trias. Il affleure principalement dans le Sahel
de Safi et se présente sous forme de point dans le reste du Sahel où il est recouvert par le Cénomanien
et/ou par le Plioquaternaire (Roch, 1930 ; Gigout, 1951).

En affleurement, le Néocomien est bien connu dans la région de Safi où les coupes de falaises sont
classiques. Les assises néocomiennes se trouvent en bordure du massif des Rehamna, de Youssoufia à
Boulaouane, puis le long de la vallée de l’Oum Er Rbia. Dans le Sahel, le Néocomien apparaît dans les
creux interdunaires.

35
Le Crétacé inférieur est absent dans la région d’El Jadida. Dans le Sahel central, l’épaisseur du
Valanginien augmente et les calcaires francs de l’Hautérivien moyen sont remplacés vers l’Est par des
calcaires marneux à intercalations d’argiles et de grès.

La coupe de Douar Rginate (d’après Witam, 1988) situé en bordure des Rehamna (Cf. figure 11)
montre la succession suivante, du bas en haut :

Ø des calcaires bioclastiques alternant avec des bancs de calcaires tendres ;


Ø des argiles grises de 5 à 10 m d’épaisseur ;
Ø des grès et argiles rouges.

Le calcaire repère (calcaire inférieur) et l’argile grise sont attribués au Valanginien (Gigout, 1951
et Witam, 1988), tandis que les grès et les argiles rouges sont d’âge Hauterivien.

Dans les Doukkala, le Crétacé inférieur a été repéré dans les forages semi-profonds. Au centre de la
plaine, deux forages (N°IRE 285/35 (x=209,250 Km et y=215,750 Km) et 202/35) situés dans la
région de Sidi Bennour (Cf. figure 12) ont montré, sous une épaisse série de marnes à gypse,
l’ensemble d’âge néocomien suivant (Gigout, 1955) :

Ø des couches supérieures argilo-sableuses, avec un banc marno-calcaire et du gypse ;


Ø du calcaire repère plus ou moins marneux ;
Ø des couches rouges de base renfermant des grès, conglomérats fins et des argiles rouges.

Dans la région de Safi, le Crétacé ne présente pas de discontinuité avec le Jurassique. La coupe de
Sidi Bouzid-Safi (Cf. figure 13) (d’après Witam, 1988) montre la succession suivante, du bas en haut :

Ø les calcaires inférieurs ; il s’agit des calcaires très fossilifères ;


Ø l’argile de Safi ou argile brune, ce sont des marnes et argiles gypsifères qui renferment des
intercalations calcaires gréseux très fossilifères.
Ø les calcaires de Dridrat, ce sont des calcaires blancs à grains fins et ils peuvent contenir
des niveaux marneux et des intercalations d’argiles ;
Ø les argiles supérieures (argiles sableuses).

La carte des isohypses du toit des calcaires de Dridrat (Cf. figure 14) établie à partir des données
de la prospection géophysique (DRPE, 1992), montre les grands traits suivants :

- la présence d’un plateau assez étendu à 5 km environ du rivage marqué par


l’isohypse +50, ce plateau est bordé au Sud-Ouest par un anticlinal d’une cote maximale de
+90 m (entre la route Oualidia-Tnine Gharbia et celle d’Ain Ghor) ;

36
- une flexure parallèle à la côte, en bordure de la mer, avec plongement des séries vers
l’océan ;

- une zone profonde à l’Est et au Sud de Sidi Smail qui peut être liée soit à un
enfoncement des calcaires de Dridrat, soit à leur disparition en faveur des formations
cénomaniennes ;

- une zone haute aux alentours de Tnine Gharbia (cote maximale de +120 m) ;

- l’affleurement des calcaires de Dridrat au niveau du compartiment Ouest (remontée


due à une série de failles) ; de même qu’une remontée de ces calcaires, à l’Est de Tnine
Gharbia, jusqu’à la cote de +120 m.

37
Valanginien Valanginien supérieur-
Jurassique Hauterivien Supérieur
Stéphano-Trias Cénomanien
Age

supérieur inférieur Hauterivien inférieur

et
Grès

argiles

grises
rouges
1951)

argiles
grès et

rouges
Argiles

rouges
Calcaire

Argiles
inférieur
(M.Gigout
Formations

Conglomérats
Epaisseur

0
5
10
15
(m)
?

Lithologie

38
Figures et
structures
sédimentaires

Macrofaune
et
flore
+

Séquences

?
-

Continental infralittoral Circalittoral Continental


?
de

?
à à
dépot
Milieux

(fluvialite)

Figure 11: Log stratigraphique de Douar Rginate (Witam, 1988)


médiolittoral infralittoral (fluvialite)
285/35 202/35
(Dr Caïd El Harmouchi) (Si Bennour)

a Limons
quaternaires
a 26

b Pliocène
52 Eau 54
b
?
78 c
8486 c
d Cénomanien
98
d
118

Eau

e
Crétacé inf
e
ou moyen à
gypse

A
L'Mtal
Affleurement
280
f
300
f
60 314 g
315 315 Argiles
Eau
h rouges
g
335 supérieurs
i
340
Néocomien

344
10/20 j h
Eau Calcaire
355
repère

40 375
k Eau Couches
390 rouges
l
400 de base

Figure 12 : Séries stratigraphiques à M’Tal et dans les forages 202/35 et 285/35 (Gigout, 1955)

39
Kimmeridgien - Berriasien supérieur- Hauterivien
Valangien supérieur - Hauterivien inférieur
Berriasien
Age

Valangien inférieur
supérieur
de

jaunes
1951)

Dridat

inférieur
Argiles

Brunes
Calcaire

Calcaireà
Dridrat

Dolomies
(M.Gigout
Formations

Epaisseur

0
5
10
15
(m)
Echantillons
SF

0
1
2
3
4
Lithologie

40
Figures et
structures
sédimentaires

Macrofaune
et

F0
F0
flore
?

Séquences
+ -

Infralittoral
Médio à infralittoral
de

à Circalittoral à infralittoral Infralittoral


dépot
Milieux

circalittoral

Figure 13: Log stratigraphique de Sidi Bouzid-Safi (Witam, 1988).


Isohypses des calcaires de Dridrate
150000 200000 250000

Légende : Azemmour N
%

300000
60
300000

Courbe du toit des calcaires de Dridrat (m) El Jadida


% Ou W E
ed
% Ville Ou
m
Oued Er R bia S
Réseau routier
Limite du Sahel-Doukkala
Daya Fahs

Barrage

UE
S.S. Maachou
%

IQ
Tleta Oulad Hamdane

NT
%
Sebt Oulad Douib

LA
AT
Sidi Moussa %
0 60
20 %
Had Oulad Farej %
Had Oulad Aissa

40
Barrage

el
Daourat

O ued Fel F
80 Khemis Metouh
% %

AN 20
Ar baa Moghress %
CE
Boulaouane

250000
250000

O Sidi Smail %
40

Tleta Oulad Ghanem


% %

Oualidia 60 Sebt Saiss


80

% Arbaa Aounat
%

0
-2 Barrage usine
100 Imfout
60 80
20

0 Sidi Bennour %
Zemamra
%
%
Tleta Oulad Bouaris %
Tnine Gharbia Had Aounat
%
40
0
10
Oued
1 20

0
12 Mt al Ou ed
A ouja
Sebt Maarif % %
Jemaa M'Tal

Had H rara %
Dar Si Aissa
0
% %
14
100
60

80

Had B' Hat

Ou
%

ed

200000
200000

Arbaa Oulad Amrane

Fa
t
Oued Ka

re
gh
%
Safi

0 25 50Km

150000 200000 250000

Figure 14: Carte des isohypses du toit des calcaires de Dridrat (ABOER, 2004)

Les caractéristiques du toit des argiles rouges de l’Hautérivien supérieur, basées sur les résultats
des données des forages hydrogéologiques et appuyées par ceux des sondages électriques (DRPE,
1992), montrent les traits principaux suivants :

Ø l’absence des argiles rouges hautériviennes près du littoral et le Plioquaternaire repose


directement sur les calcaires de Dridrat ;
Ø la mise en évidence d’une zone de fort gradient près du littoral, en direction de l’océan, de
la cote +60 m à la cote +20 m ;
Ø la mise en évidence d’une dorsale de direction NE-SW, qui prolonge les affleurements de
Tnine Gharbia ;
Ø la présence d’un plateau très étendu aux cotes 70 à 80 m ;
Ø la présence de failles qui affectent ces séries.

41
3.1.7 Crétacé inférieur ou moyen

Une épaisse série de l’ordre de 200 m environ repose au dessus des argiles rouges néocomiennes.
Cette série est composée de marnes vertes ou bleues avec des bancs marno-calcaires et une
prédominance du gypse (Cf. figure 12). L’absence de fossiles ne permet pas de dater cette formation.
Gigout (1955) lui a attribué le nom du Crétacé inférieur ou moyen.

3.1.8 Crétacé supérieur

Après le retrait de la mer néocomienne, une nouvelle transgression marine recouvrant presque toute
la région se produit au Cénomanien. Les affleurements actuels se limitent à un vaste plateau au Sud et
au Sud-Ouest d’El Jadida où les falaises de Jorf Lasfer montrent une alternance de bancs de calcaires
jaunes assez marneux avec des lits argileux et au niveau de la vallée de l’Oum Er Rbia sur quelques
kilomètres montrant le même marno-calcaire jaune reposant sur les argiles à gypse. A Haouzia, le
Cénomanien est recouvert par des dépôts plioquaternaires. Entre la région d’El Jadida et Sidi Bennour,
le Cénomanien a été repéré par plusieurs forages ; c’est le cas du forage 202/35 qui a mis en évidence
l’existence des marnes et des marno-calcaires sur 60 m d’épaisseur (Cf. figure 12).

Dans l’ensemble, les couches supérieures sont à prédominance de calcaires et de calcaires


dolomitiques avec des intercalations de marnes à gypses.

3.1.9 Tertiaire

L’extension du Miocène est très hypothétique dans les Doukkala. On rattache à ce niveau les
marnes sableuses jaunes ou roses de la région d’El Jadida et de Sidi Bennour.

3.1.10 Plioquaternaire

Une transgression marine importante est venue recouvrir le pays crétacé et a déposé un calcaire
détritique jaune constitué de débris de coquilles et de grains de sable.

La transgression marine pliocène recouvrant la totalité du pays dépose des formations sableuses et
bioclastiques qui seront reprises sous forme de dunes côtières, lors de la régression, constituées par le
même matériau qui termine le Pliocène. Ces formations seront, de nouveau, remaniées lors des cycles
successifs de transgression-régression du Pléistocène. Ainsi, il est difficile de faire une distinction
entre les dépôts marins ou dunaires, lithologiquement semblables.

Le Pliocène et le Quaternaire sont groupés sous le terme de Plioquaternaire (Ferré et Ruhard,


1975). Son intérêt hydrogéologique est important. Dans le Sahel central, l’épaisseur du Plioquaternaire

42
peut atteindre 80 m, mais il ne subsiste que sous forme de placages discontinus à la surface des
plateaux calcaires crétacés de Safi et d’El Jadida.

Le Plioquaternaire marin affleure au niveau de la vallée de l’Oum Er Rbia, dans la région de Safi et
dans le Sahel. Dans la plaine des Doukkala, il est masqué par la couverture limoneuse quaternaire. Le
faciès dunaire forme également l’essentiel du Plioquaternaire du Sahel.

3.1.11 Quaternaire

Les cordons dunaires qui ont pris naissance au moment de la régression de la mer moghrebienne
ont formé une barrière infranchissable pour les oueds descendant des Rehamna. L’accumulation des
alluvions et limons de ces oueds pendant le Quaternaire a donné naissance à la plaine des Doukkala.
De faible intérêt hydrogéologique, on distingue deux types de limons dans cette plaine comme le
montre la figure 15 réalisée par l’Agence du Bassin hydraulique de l'Oum Er Rbia de Béni Mellal
(ABOER, 2004) :

- Les limons inférieurs ou anciens : Ils sont formés par des matériaux argilo-sableux de couleur
plus ou moins rouge. Ces limons sont enrichis en calcaire et encroûtés à plusieurs niveaux. Ces limons
anciens, argileux, forment l’essentiel du remplissage de la plaine des Doukkala avec une épaisseur
variant de 10 m à plus de 50 m en allant de la périphérie vers le centre de la plaine et peut dépasser
aussi par endroit 80 m ;

- Les limons supérieurs ou récents : Ils sont toujours situés au dessus de la dernière croûte, de
texture sablo-argileuse ou même sableuse. Leur épaisseur, peu importante, augmente au débouché des
oueds drainant les Rehamna. Elle varie entre 10 et 50 m avec un maximum de 88 m (forage 6/35), ce
qui reflète l’allure synclinale d’orientation SW-NE du bassin des Doukkala, la zone la plus creuse
étant excentrée vers les Rehamna .

43
200000 250000

W E %
Sidi Moussa

S Souk El Had
%

Bar rage

Fel
Daourat

Oued Fel

250000
250000

Arba des Aounates


%

Sidi Bennour
%
Zemamra
%

Tnine Gharbia
%

Oue d
Ou e
dA

Mtal
ouja

Ou
ed

200000
200000

Fa
Kat

re
gh
O ued

200000 250000

Légende :
Epaisseur des limons :
Epaisseur inférieure à 10 m
Epaisseur comprise entre 10 et 30 m
Epaisseur comprise entre 30 et 50 m 0 25 50 Km
Epaisseur supérieure à 50 m
Zone d'affleurement du substratum antéquaternaire
% Ville
Oued
Réseau routier

Figure 15: Carte des épaisseurs des limons quaternaires des Doukkala (ABOER, 2004)

3.2 Contexte géologique de la région étudiée

La description stratigraphique des faciès lithologiques des terrains rencontrés dans la région étudiée
comprise entre EL Jadida et Oualidia, montre la succession suivante (Cf. figure 16) ;

- Le Jurassique

Seul le Jurassique supérieur est représenté dans la zone. Il est caractérisé par des calcaires et
marno-calcaires jaunâtres, contenant de nombreuses lentilles de gypses.

44
- Le Crétacé

Il se caractérise par des dépôts extrêmement importants pour l’hydrogéologie puisqu’ils


forment le substratum presque continu des terrains plioquaternaires aquifères. Certains
niveaux calcaires fissurés renferment des nappes très sollicitées dans le Sahel.

Le Crétacé inférieur montre de nombreuses variations d’épaisseur et de faciès. On peut distinguer


en bas en haut :

Ø les argiles de Safi ou argiles brunes formées de marnes et argiles gypsifères de couleur
beige à bleuâtre. Elles comportent des intercalations de calcaires roux gréseux très
fossilifères. Cette formation est datée du Valangien supérieur-basal Hautervien.

Ø les calcaires de Dridrat caractérisés par le faciès de calcaire blanc à grain fin moucheté de
dendrites de manganèse assez caractéristiques. Ces calcaires sont généralement fissurés et
karstifiés (Roch, 1930; Gigout, 1951 et Witam, 1988).

Ø les argiles sableuses rouges, appartiennent à l’Hauterivien supérieur, leur épaisseur


est très variable car elles ont été fortement sollicitées par l’émersion du secteur.
Elles sont bariolées avec des passées verdâtres ou jaunâtres et présentent de
nombreux niveaux sableux dans leur partie supérieure. La partie inférieure est
composée d’argile rouge compacte et homogène (Roch, 1930; Gigout, 1951 et
Witam, 1988).

- Le Cénomanien :

Dans cette région le Cénomanien repose sur les argiles rouges de l’Hauterivien (O.N.I, 1963). Il
s’agit d’une série formée d’une alternance de bancs de calcaires et de bancs marneux jaunâtres.

- Le Miocène :

Son existence est hypothétique. Il affleure au sud d’El Jadida avec un faciès marno-sableux jaune
ou rose et des argiles rouges ou brunes.

- Le Plioquaternaire :

Les différents types lithologiques qui constituent le Plioquaternaire de la région étudiée sont
résumés comme suit :

Ø calcaire détritique jaune très poreux constitué de débris de coquilles et de grains de sable.

45
Ø sable jaune grossier : il s’agit des mêmes faciès que le faciès précédent mais sans ciment
carbonaté.

Ø calcaire recristallisé, très dur, presque blanc. On y trouve des fissures tapissées de cristaux
de calcite, ce qui permet de déduire qu’il s’agit d’une zone de circulation d’eau intense.

Ø calcaire détritique fin sans fossiles, c’est le faciès dunaire du Sahel.

La répartition horizontale et verticale de ces différents faciès est irrégulière ; il s’agit d’une
sédimentation de type peu profond, effectuée dans des conditions très variées.

3.3 Cadre structural du bassin Sahel-Doukkala

L’histoire tectonique de la Meseta comporte deux périodes de déformations importantes :


l’orogenèse hercynienne (la plus importante) et l’orogenèse atlasique (Cf. figure 17).

3.3.1 Structure hercynienne

Au carbonifère, le socle primaire a subi d’importants plissements et ondulations. Les failles sont de
direction NS-EW. Les failles N-S ont produit d’importantes cassures dans le socle.

3.3.1.1 Les plis

Ø anticlinal d’El Jadida (région étudiée) : d’une longueur de 7 km, il est formé
essentiellement de dolomies probablement Géorgienne laissant apparaître au cœur une
rhyolite, l’axe des plis est de direction N-S.
Ø anticlinal de Sidi Saïd Ben Maâchou : il constitue la limite sud-ouest de Bir Jdid, les
terrains acadiens affleurent au niveau de cet anticlinal.
Ø synclinal d’Imfout : c’est un pli tordu légèrement dissymétrique avec un axe de direction
N-S.
Ø synclinal perché de Jbel Lakhdar : l’axe du pli est de direction SSW-NNE.
Ø la série isoclinale des Rehamna occidentales : les dépôts sont de direction N-S

3.3.1.2 Les failles

Ø faille de Daourat : elle est de direction N-S à rebond Est.


Ø faille de Boulaouane : il s’agit d’un ensemble de petites failles dans les terrains cambriens
de direction E-W.
Ø faille d’Imfout : elle présente une orientation E-W
Ø faille de M’tal : sa direction est N-S, elle constitue la limite entre la Méséta côtière et la
Méséta centrale.

46
3.3.2 La tectonique Post-hercynienne

Elle est appelée aussi tectonique tertiaire ou orogenèse atlasique, elle est caractérisée par des failles
qui sont très rares n’affectant que des secteurs très limités, des plis à grand rayon de courbure et des
flexures à pendages faibles (Ferré et Ruhard, 1975).

L’effet principal de la tectonique post hercynienne est sous forme de : -affaissement relatif du bloc
occidental Doukkala-Abda par rapport au bloc oriental Rehamna-Chaouia, -bombement anticlinal au
Tertiaire du massif des Rehamna, soulevant le Crétacé et l’Eocène sur les flancs N/S et le soulèvement
des Abda avant le Pliocène (dans Ouadia, 1998).

3.3.2.1 Structure du Crétacé

En bordure des Rehamna, les affleurements du Crétacé sont généralement bien dégagés. La
tectonique de ces affleurements est assez compliquée : failles, flexures et ondulations synclinales et
anticlinales (Gigout, 1951) :

a. les plis

Ø anticlinal d’El Jadida (région étudiée) avec de faibles pendages du Cénomanien, de


direction N-S.
Ø synclinal de Ain Talmest qui fait apparaître la formation des argiles rouges supérieures, de
direction N-S.
Ø le monoclinal de Daourat qui se superpose à la faille hercynienne.
Ø le monoclinal des Aounates, les couches plongent au N-W avec des pendages très faibles.

b. Les failles

De petites failles existent à l’embouchure d’Ain Talmest. La flexure la plus importante est celle de
M’Tal, son tracé est formé de trois orientations très différentes : N-S de l’oued Bouchane au M’tal, E-
W entre M’Tal et Aouja, puis SW-NE jusqu’au Faregh. Sa longueur totale est de 55 km.

Dans la plaine des Doukkala, les terrains crétacés s’enfoncent sous le remplissage limoneux de la
plaine. Le plongement du toit de la formation des calcaires inférieurs étudiés dans les forages semi
profonds par Gigout en 1955 est assez rapide avec une pente de 4 %, il est plus atténué au Nord entre
Daourat et Had Oulad Frej (pente de 1 %).

47
3.3.2.2 Structure du Plioquaternaire

Le Plioquaternaire est légèrement déformé par des mouvements pliocènes. Les principaux éléments
structuraux sont déterminés par Ferré et Ruhard (1975) en se basant sur des données géophysiques et
des forages (dans El Achheb, 2002) :

Ø anticlinal de Sidi Smail : sa direction est SW-NE.


Ø anticlinal de Had Aounat : limite Ouest de la zone de Faregh, la direction de son axe est N-
S.
Ø faille de Tnine Rharbia : sa direction N-S, elle affecte aussi les terrains crétacés avec un
rejet de 25 km.
Ø faille N-S : elle limite vers l’Est le promontoire Crétacé d’El Jadida (Zone d’étude).

48
NNW Coupe A-A' Ain Takabar t SSE
Carrières
150 RS 121 RS 126 Digue de Saf i RP 12 #
RS 121 #

100
#
# #

50
#
#

NW SE
150 Coupe B-B' Conduite d'Ain Ghor Dar Si Aissa
RS 121
100 #

50 #

NW
Coupe C-C' SE
Tleta Bouaris
150 RS
100 #
#

50
0
Coupe D''
NW SE
Ain R'Tem
150
100 #

50
0 NW Coupe D-D' SE
Tnine Gharbia
Dépr ession d' Ain Ghor
150 Oualidia #
#

100 #

50 Lagune
0

150
NW Coupe E'' SE
100 RS 121
50 #

Coupe E-E' SE
NW
150
RS 121
100
50
#

NW Coupe F-F' Sidi Smail SE


150 Had Oulad Aissa
#

100 #

50 Lagune
0

Coupe G-G' Oued Fel Fel


SE
150 NW Oued Fel Fel

100
#
Moulay Abdellah #

50 #

150 NW Coupe H-H' SE


El Jadida Oum Er Rbia
100 Oued Fel Fel #

50 #
#

0
Légende :
0 5 Km
Limons
Calcaire détritique
Marnes sableuses
Calcaires marneux et marnes
Argiles à gypse
Argiles sableuses rouges
Calcaire de Dridat
Argiles de Safi
Calcaires, marnes et gypse
Rhyolite et dolomite d'El Jadida
Faille

Figure 16 : Coupes géologiques du Sahel positionnées sur la figure 17 (Ferré et Ruhard, 1975).

49
Figure 17: Carte structurale du bassin sahel – Doukkala (d’après Ferré et Ruhard, 1975)

3.4 Contexte hydrogéologique

3.4.1 Caractéristiques hydrogéologiques du bassin

3.4.1.1 Le primaire

Il présente assez peu d’intérêt pour les circulations souterraines. Il est généralement imperméable
sauf dans la frange superficielle altérée où peuvent exister de petites nappes d’extension limitée, ce
sont des nappes pauvres et d’intérêt local.

La profondeur à laquelle se rencontre l’eau est toujours faible, elle est comprise entre 2 et 10 m.
D’après Ferré et Ruhard (1975), un essai de débit effectué dans des schistes, donne une perméabilité
de 5.10-6 m/s, sa qualité chimique est variable d’un point à l’autre. Elle dépend de la circulation, de la
composition des schistes et de leur alimentation.

50
3.4.1.2 Le Permo-Trias

Il présente également peu d’intérêt vu sa faible extension dans le bassin. Des sondages implantés
dans cette formation ont confirmé le caractère hydrogéologique médiocre du point de vue débits qui
varient de 0,1 à 0,15 l/s et d’une bonne qualité physico-chimique. Cette nappe est très sollicitée dans
cette région et elle est utilisée pour les besoins domestiques et agricoles. Son alimentation se fait à
partir des écoulements souterrains et/ou des crues des oueds provenant des Rehamna.

3.4.1.3 Le Jurassique supérieur

Il se caractérise par une alternance de bancs calcaires d’une épaisseur considérable et de couches
marneuses. Il présente une perméabilité de fissures et les circulations se font souvent par
l’intermédiaire de chenaux formés par la dissolution du calcaire et surtout du gypse. La nappe
jurassique est mal connue car elle est inexploitable, le niveau statique étant profond (il dépasse les 100
m). Partout ailleurs, seuls les sondages ont permis de reconnaître ces niveaux dont les débits sont
faibles (1 à 10 m3/h), parfois nuls.

3.4.1.4 Le Crétacé inférieur

Dans les Doukkala, la lithologie est hétérogène, les faciès ont une importante variation latérale. Les
couches rouges inférieures sont caractérisées par des formations détritiques avec alternances gréso-
conglomératiques et argileuses. La perméabilité de ces formations est fonction de leur degré
d’argilosité. Ces couches sont connues aquifères en bordure du bassin (M’Tal) et dans la région de
Sidi Bennour. Le calcaire moyen présente une perméabilité de fissures quand il n’est pas trop
marneux, il joue un grand rôle dans l’alimentation des nappes souterraines des Doukkala. Les couches
supérieures sont surtout argileuses et ne renferment que de rares bancs gréseux susceptibles de
constituer, des niveaux aquifères.

Des sondages récemment implantés dans ces formations en bordure Sud et Sud-Ouest ont donné
des valeurs de transmissivité comprises entre 10-4 et 8.10-4 m2/s (dans El Achheb, 2002).

Dans le Sahel, les argiles brunes constituent le plancher général étanche isolant les aquifères
hauteriviens et plioquaternaires des formations jurassiques. Le calcaire de Dridrat lorsqu’il est
franchement calcaire, est un niveau karstique à fissuration très importante. Les essais de pompages
réalisés dans ces calcaires conduisent à estimer une perméabilité moyenne de 5.10-3 m/s et des valeurs
de transmissivité variant entre 1,2 10-1 et 6.10-3 m2/s. Les argiles sableuses rouges, forment le toit du
calcaire de Dridrat et le plancher de l’aquifère plioquaternaire.

51
3.4.1.5 Le Crétacé inférieur ou moyen à gypse

Constitué de formations essentiellement argileuses et gypseuses, il présente une importante


puissance dans le centre de la plaine. Il constitue un imperméable vis-à-vis du Cénomanien et du
Plioquaternaire sus-jacent, mais l’existence de bancs calcaires permet l’établissement de circulations
souterraines

3.4.1.6 Le Cénomanien

C’est un niveau caractérisé par une alternance de bancs calcaires et de couches de marne. Ces
dépôts marneux constituent au sommet un bon plancher imperméable pour la nappe plioquaternaire
sus-jacente, le Cénomanien présente une fissuration irrégulière. Au niveau du plateau d’El Jadida,
l’alternance des niveaux calcaires perméables et des niveaux marneux imperméables lui confère le
caractère d’aquifère multicouche.

3.4.1.7 Le Plioquaternaire marin et dunaire

Les faciès marins et dunaires forment un seul ensemble perméable d’après Ferré et Ruhard (1975),
ce sont toujours les faciès marins sous-jacents plus cimentés et moins argileux qui contiennent la
nappe. Des essais d’injection réalisés dans le Plioquaternaire ont mis en évidence l’existence de deux
types de perméabilité : une perméabilité d’interstices pour les niveaux sableux avec un coefficient de
perméabilité K = 3.10-3 m/s et un coefficient d’emmagasinement S = 8.10-3 et une perméabilité de
fissures pour les parties riches en ciment avec un coefficient de perméabilité K=6.10-4 m/s en moyenne
et un coefficient d’emmagasinement S = 5.10-2.

3.4.1.8 Le Quaternaire

Il est formé par les limons qui constituent la quasi-totalité du recouvrement de la plaine des
Doukkala avec des épaisseurs qui varient entre 10 et 80 m. Les possibilités d’infiltration sont
étroitement liées à la perméabilité de ce manteau limoneux. Le dépouillement des résultats des
différentes méthodes utilisées pour connaître la perméabilité des limons quaternaires (Ferré et Ruhard,
1975), a montré que les limons inférieurs encroûtés et essentiellement argileux. Ils ont une
perméabilité comprise entre 5.10-8 et 5.10-5 cm/s, par contre, les limons supérieurs sablo-argileux,
présentent une perméabilité comprise entre 10-6 et 10-3 cm/s.

3.4.2 Les différentes nappes du bassin

3.4.2.1 Les nappes des Doukkala

a. Les nappes profondes

52
Elles ont été mises en évidence grâce à des forages implantés dans la région de Sidi Bennour (Ferré
et Ruhard, 1975). Il s’agit de nappes ascendantes non exploitables à cause de la médiocrité de leur
débit et de la mauvaise qualité physico-chimique de leur eau souterraine (présence de dépôts gypseux)
(Cf. figure 18). On distingue une :

Ø nappe ascendante dans les basaltes permo-triasiques : ce sont des nappes profondes très
peu exploitées dans le bassin des Doukkala ;
Ø nappe ascendante dans le calcaire repère du Néocomien, elle est située à 350 m de
profondeur. Le niveau statique est situé au même niveau que celui de la nappe du
Plioquaternaire. Le faciès chimique est chloruré sodique, le résidu sec est de 5 g/l.

A 20 km au Sud de Sidi Bennour, un forage implanté en bordure de la daya Ouarar, a touché en


dehors de la nappe plioquaternaire (à 53 m), trois nappes profondes :

Ø à 161 m, dans un banc calcaire de l’épaisse série de marnes à gypse du Crétacé inférieur à
moyen. L’eau est sulfatée calcique avec un résidu sec de 2,2 g/l.
Ø à 342 m, dans le calcaire repère, l’eau est chlorurée sodique avec un résidu sec de 2,8 g/l.
Ø à 380 m, dans les conglomérats de base, le résidu sec est de 4,4 g/l.

Toutes ces nappes sont ascendantes et leur niveau statique se place entre 40 et 50 m de profondeur.
Tous les sondages implantés dans la plaine des Doukkala, montrent qu’il n’y a pas de niveaux
aquifères profonds exploitables.

b. La nappe supérieure

Cette nappe circule principalement dans le calcaire détritique plioquaternaire, son plancher
imperméable n’est pas très bien défini car il est constitué par le sommet du Crétacé inférieur (argiles
vertes à gypse, couches rouges supérieures) ou par des bancs calcaires et marneux du Cénomanien.
Lorsque le Pliocène repose sur le Cénomanien, l’imperméable peut faire défaut et la nappe peut alors
circuler dans le calcaire cénomanien, ce qui est le cas dans la région de Béni Hellal à l’Est de Sidi
Smail et la région de Had Ouled Frej. Dans la bordure Sud-Est de la plaine, aux bords des Rehamnna,
la nappe circule dans le Crétacé inférieur.

En général, cette nappe supérieure est considérée comme une nappe libre profonde qui dans
certaines conditions structurales peut être captive, surtout au Sud de Sidi Bennour où l’épaisseur des
limons peut dépasser 80 m. Dans cette zone, la nappe est en charge sous les limons, mais cette charge
reste toujours inférieure à 20 m.

53
c. Les nappes perchées

Ce sont de petites lentilles très localisées que l’on rencontre parfois dans la partie superficielle dans
les limons. Ces niveaux perchés sont étroitement liés au réseau hydrographique actuel ou fossile.
L’eau est contenue dans les lentilles de galets et sables, l’imperméable étant constitué par les limons
anciens sous-jacents. Ces nappes sont exploitées par des puits peu profonds (10 à 23 m) qui portent le
nom d’Ouglat. Grâce à leur position dans les creux des vallées et à leur faible profondeur, leur
alimentation est assurée par les eaux de pluie et l’eau d’irrigation, ce qui leur permet de subsister
pendant toute la saison sèche. L’eau de ces puits est très appréciée qualitativement car leur
minéralisation est souvent faible.

e
tiqu
n
Atla
n
éa
Oc

Figure 18 : Extension des principales formations aquifères de Sahel Doukkala (ABOER, 2004)

54
3.4.2.2 Les nappes du Sahel

Dans le Sahel, il n’y a pas de nappe générale à cause de la structure des terrains et de l’absence de
la continuité hydraulique pour une même couche. Dans cette région, on distingue trois zones ayant des
caractéristiques aquifères différentes et qui sont du Sud au Nord : le Sahel central, le plateau d’El
Jadida et le Sahel de l’Haouzia.

a. Sahel central

Les aquifères principaux sont constitués par les calcaires de Dridrat de l’Hauterivien moyen et les
calcaires détritiques du Plio-quaternaire (Cf. figure 19).

Le profil hydrogéologique de la figure 24 montre que l’épaisseur des argiles de l’Hauterivien


supérieur varie selon la position par rapport aux axes de plissement. Leur épaisseur est maximum dans
les axes synclinaux où elles constituent un écran imperméable entre l’aquifère plio-quaternaire et celui
des calcaires de Dridrat.

Dans les axes anticlinaux, ces argiles sont complètement érodées, les calcaires plio-quaternaires et
de Dridrat sont alors en contact direct.

Le Sahel présente la particularité d’être représenté par un aquifère bicouche dans une partie de son
secteur central et par un quasi-monocouche dans sa partie amont et aval.

b. Plateau d’El Jadida

Le principal aquifère dans cette zone est le Cénomanien, il s’agit d’un aquifère multicouche
constitué par une alternance de couches calcaires et de couches marneuses. Un peu plus au sud,
certains niveaux aquifères sont localisés dans la couverture plioquaternaire (Cf. figure 20).

c. Sahel de l’Haouzia

Il correspond à la zone la plus septentrionale du Sahel et au synclinal d’Azemmour. Une nappe


généralisée existe dans le Cénomanien et le Plioquaternaire. Ce secteur est mal connu par faute de
travaux de reconnaissance (El Achheb, 2002).

En conclusion, nous pouvons constater que la série stratigraphique du bassin Sahel-Doukkala


comporte quatre formations à faciès calcaires dominant susceptible de constituer des couches
perméables :

Ø les calcaires du Berriasien supérieur- Valangien inférieur ;

55
Ø les calcaires de Dridrat de l’Hauterivien supérieur qui ne sont bien individualisés que dans
le Sahel ;
Ø le calcaire du Cénomanien moyen qui n’est représenté que dans le plateau d’El Jadida et
l’Haouzia ;
Ø les grès calcaires du Plioquaternaires marins et dunaires, forment la nappe supérieure des
Doukkala centre, ils sont aussi aquifères dans le Sahel côtier.

Figure 19: Schéma hydrogéologique du Sahel (D.R.H.T. 1994)

Figure 20 : Coupe hydrogéologique dans le plateau d’El Jadida (Souhel et al, 2000).

3.4.3 Hydrogéologie de la région étudiée

3.4.3.1 Description lithologique

L’étude hydrogéologique montre que les terrains Cénomaniens et les terrains Plioquaternaires
forment les aquifères les plus généralisés et les plus sollicités à l’échelle de toute la région étudiée.

56
L’alternance de bancs de marnes jaunes et blancs et de calcaire forme un aquifère à nappe libre. Les
bancs calcaires constituent un réservoir fissuré et karstique, dont l’épaisseur peut atteindre 100 m.

En plus de l’océan atlantique, exutoire principal de la nappe, un certain nombre de sources drainent
aussi cet aquifère. Elles sont situées le long du littoral atlantique et sont visibles à marée basse. La
principale source est celle située dans la falaise de Jorf Lasfer dont le débit moyen est égal à 3 l / s
(Ferré et Ruhard, 1975).

Les dolomies d’âge cambrien constituent dans la zone étudiée le substratum imperméable de
l’aquifère cénomanien. Ce sont des dolomies grisâtres formant des couches monoclinales. Dans ces
affleurements, le Jurassique supérieur qui forme le substratum généralisé dans le bassin Sahel-
Doukkala, est absent puisque les marno-calcaires reposent directement sur les dolomies cambriennes.

3.4.3.2 Alimentation de la nappe

Les niveaux calcaires cénomaniens forment un réservoir à porosité et perméabilité de fissures et


une karstification très importante et profonde présentant de nombreuses structures typiques tels que les
lapiez, les dolines et les poljés (dans El Achheb, 2002). Ceci favorise une recharge saisonnière par
infiltration des eaux de pluie, principale alimentation de la nappe depuis la surface.

3.4.3.3 Paramètres Hydrodynamiques


3
Ø Le débit (Q) : Les valeurs de débits pour le Cénomanien varient de 1 à 10 m / h soit 24 à
3
240 m / j (dans Chofqi, 2004)
Ø La perméabilité (K) : Elle exprime la résistance du milieu à l’écoulement de l’eau qui le
traverse. Des pompages d’essais effectués aux environ d’El Jadida ont donné des valeurs
-6 -5
de perméabilité de l’ordre 5.10 à 10 m/s pour l’aquifère cénomanien. (dans El Achheb,
2002).
Ø La transmissivité (T) : C’est le produit du coefficient de perméabilité K par l’épaisseur du
réservoir b, dans la zone d’étude, aucune donnée n’est disponible pour ce paramètre,
cependant nous pouvons indiquer que les calcaires aquifères semblent être moyennement
productifs (Younsi, 2001 ; El Achheb , 2002).

Un autre niveau aquifère peut être distingué dans la zone étudiée, il correspond aux terrains de la
couverture grèso-calcaire du Plioquaternaire. Ce sont des niveaux caractérisés par une fissuration dans
le sens vertical et jouent plutôt le rôle de drains des eaux d’infiltration dans la majorité de la zone
étudiée. Ils engendrent ainsi une alimentation de la nappe généralisée du Cénomanien. Parfois, ils
peuvent contenir une nappe superficielle d’extension latérale limitée.

57
4 - CLIMATOLOGIE DES SAHEL DOUKKALA

4.1 - Caractéristiques climatiques des Sahel Doukkala

La région d’étude appartient au Maroc occidental, les températures sont modérées dans les zones
proches de l’océan et plus contrastées à l’intérieur, les pluies tombent en automne et en hiver ; une
longue saison sèche s’étend du printemps à l’été.

Les données climatologiques sont nécessaires afin d’avoir une idée sur les mécanismes
d’alimentation et de circulation des eaux superficielles et souterraines, par une étude détaillée des
précipitations, des températures, de l’évapotranspiration et du bilan hydrique global.

Les données climatiques disponibles concernent les stations les plus proches (Khmis Metouh,
Khmis Zemamra, El-Jadida et Ouled Ghanem) situées parfois loin (40 à 50 km) des limites de la zone
d’étude. Deux parmi ces stations sont situées en bordure de l’océan (El Jadida et Ouled Ghanem), les
deux autres étant situées à l’intérieur des terres. La station la plus proche du secteur étudié est la
station Ouled Ghanem.

Ces données climatologiques sont issues des bases des données de l’ORMVAD, les situations
géographiques des stations météorologiques dont celles utilisées dans ce paragraphe sont présentées
sur la carte de la figure 21:

58
Limite d'extension des formations aquifères du bassin Sahel-Doukkala
150000 200000 250000

Légende : Azemmour N
Extension des niveux aquifères : %

300000
300000

Cénomanien sur Crétacé inférieur El Jadida Ou


Créatcé inférieur sur Jurassique supérieur A % ed
Ou
m
W E

Er R b S
Crétacé inférieur sur substratum primaire ia
Plioquaternaire sur Cénomanien
et Crétacé inférieur
Daya Fahs
Plioquaternaire sur Crétacé inférieur
Plioquaternaire sur Jurassique supérieur Barrage

UE
S.S. Maachou
% Ville %

IQ
Sebt Oulad Douib
Oued Tleta Oulad Hamdane

NT
%
Réseau routier

LA
Limite du Sahel-Doukkala

AT
% Sidi Moussa

%Had Oulad Aissa %


Had Oulad Farej

Barrage

el
Daourat

O ued Fel F
Ouled ghanem
D % B
Khemis Metouh
%

AN Ar baa Moghress %
CE
Boulaouane

250000
250000

O %
Sidi Smail
Sebt Saiss
% %
Oualidia Tleta Oulad Ghanem
% Arbaa Aounat
%

Barrage usine
Imfout
Sidi Bennour
%
Tleta Oulad Bouaris
%
C Zemamra
%

%
% Had Aounat
Tnine Gharbia

Oued Ou ed
Mt al A ouja
Sebt Maarif % %
Jemaa M'Tal
Had H rara %
Dar Si Aissa
% %
Had B' Hat

O
%

ue

200000
200000

d
Ar baa Oulad Amrane

Fa
at

re
O ued K

gh
Safi %

0 25 50 Km

150000 200000 250000

Figure 21 : situation géographique des stations climatologiques utilisées (ABHOER, 2003),


A :El-Jadida, B : Khmis Metouh, C : Khmis Zemamra et D :Ouled Ghanem .

4.1.1 Les précipitations :

Les données de la pluviométrie sont essentielles pour la compréhension du fonctionnement des


aquifères souterrains, la pluie représente en effet ce qu’il est convenu d’appeler le signal d’entrée des
systèmes hydrogéologiques.

Le graphe de la figure 22 présente les précipitations moyennes mensuelles calculées à partir des
données mensuelles moyennes (de 1965 à 2003) de la station climatiques de Khmis Metouh
(X = 260,000 et Y = 257,500).

Le climat dans cette station se caractérise par un automne et un hiver pluvieux, particulièrement les
mois de janvier, février, mars, novembre et décembre (35 et 60 mm en moyenne) et des étés secs (Cf.
figure 22). La pluviométrie aux mois de juin, juillet et août est relativement nulle et une longue saison

59
sèche s’étend du printemps à l’été. La hauteur moyenne des précipitations moyennes annuelles au
cours de la période 1965-2003 est égale à 316,5 mm.

350
Précipitations (mm) Moyenne Médiane

300 Maximum Minimum

250

200

150

100

50

0
Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre

Figure 22 : Précipitations mensuelles moyennes calculées à partir de la station de Khmis Metouh et


les barres d’erreur (± 1 écart type) (de 1965 à 2003).

Les graphes des figures 23, 24 et 25 présentent les précipitations calculées à partir des données
mensuelles moyennes des stations climatiques de Khmis Zemamra de 1971 à 2006 (X = 187,400 et
Y = 230,000), d’El-Jadida de1977 à 1995 (X = 210,570 et Y = 300,000) et d’Ouled Ghanem de 1994 à
2006 (X = 170,000 et Y = 258,500).

Les hauteurs moyennes des précipitations annuelles au cours de la période 1971-2006 à la station
de Khmis Zemamra sont égales à 329 mm, 388 mm à la station d’El-Jadida au cours de la période
1977-1995 et 384 mm à la station de Ouled Ghanem au cours de la période 1994-2006. Ferré (1969)
donne la hauteur moyenne annuelle calculée par année hydrologique (de septembre à août) pour la
période 1933-1963 pour la station de El Jadida l’Adir ; cette valeur est égale à 359 mm avec un écart
type de 114 mm. Ferré introduit dans sa thèse des données concernant les années 1923 à 1949
recueillies auprès de l’institut de physique du globe de Paris. Il indique alors que la moyenne calculée
pour l’ensemble des années est égale à 357 mm, cette moyenne reste égale à 359 mm pour la période
1933-1963 mais elle était égale à 336 mm pour la période 1925-1949. Avec 388 mm en moyenne ces
dernières années à El Jadida, on ne peut pas parler de déficit pluviométrique.

60
Le climat dans ces stations se caractérise par un automne et un hiver pluvieux, particulièrement les
mois de janvier, février, mars, novembre et décembre (30 et 100 mm en moyenne) et des étés secs (Cf.
figure 23). La pluviométrie aux mois de juin, juillet et août est relativement nulle et une longue saison
sèche s’étend du printemps à l’été.

400

moyenne médiane
Précipitations (mm)
350 Maximum Minimum

300

250

200

150

100

50

0
Janv. Févr. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Déc

Figure 23: Précipitations mensuelles moyennes calculées à partir de la station de Khmis Zemamra et
les barres d’erreur (± écart type) (de 1971 à 2006).

61
400
Précipitations (mm)
Moyenne Médiane
350
Maximum Minimum

300

250

200

150

100

50

0
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre

Figure 24 : Précipitations mensuelles moyennse, médianes, maximales et minimales calculées à


partir de la station d’El-Jadida et les barres d’erreur (± 1 écart type) (de 1978 à 1996).

450
Précipitations (mm)
Moyenne Médiane
400
Maximum Minimum

350

300

250

200

150

100

50

0
Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre

Figure 25 : Précipitations mensuelles moyennes, médianes, maximales et minimales calculées à partir


de la station d’Ouled Ghanem et les barres d’erreur (± 1 écart type) (de 1994 à 2006).

62
La répartition au cours de l’année des précipitations relevées dans ces quatre stations (El-Jadida,
Ouled Ghanem, Khmis Zemamra et Khmis Metouh) est très semblable ; elle se caractérise par un
automne et un hiver pluvieux, particulièrement les mois de janvier, février, mars, novembre et
décembre et des étés secs. La pluviométrie aux mois de juin, juillet et août est relativement nulle et
une longue saison sèche s’étend du printemps à l’été. Les mois d’été présentent des écarts relatifs
proches de zéro à l’inverse des mois d’automne qui sont donc influencé par quelques valeurs extrêmes
fortes (Cf. figure 22, figure 23, figure 24 et figure 25).

Dans le paragraphe suivant les chroniques de températures de trois stations (Khmis Metouh,
Zemamra et El Jadida) sont présentées.

4.1.2 Les températures

Le graphe de la figure 26 présente les températures atmosphériques mensuelles moyennes (de 1967
à 2003) calculées à partir des données provenant de la station de Khmis Metouh. Les mois de juillet et
le mois d’août sont les mois les plus chauds de l’année (25,9 °C en moyenne) et janvier le plus froid
de l’année (11,9°C en moyenne).

Les figures 27 et 28 présentent les températures atmosphériques mensuelles moyennes calculées à


partir des données provenant de la station de Khmis Zemamra (de 1973 à 2006) et de la station d’El-
Jadida (de 1977 à 1995). Dans ces stations les mois d’août et de juillet sont les plus chauds de l’année
(25,1°C en moyenne pour la station de Khmis Zemamra et 22,3°C pour la station d’El-Jadida) et
janvier le plus froid (12,4°C en moyenne pour la station de Khmis Zemamra et 12,2°C pour la station
d’El-Jadida).

63
40
Température (°C)

35

30

25

20

15

10 Moyenne Médiane

Maximum Minimum
5

0
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Aout Sept. Oct. Nov. Déc.

Figure 26 : Températures mensuelles moyennes, médianes, maximales et minimales calculées à partir


de la station de Khmis M’Touh et les barres d’erreur (± 1 écart type) (de 1967 à 2003).

35
Température (°C)

30

25

20

15

Moyenne Médiane
10
Maximum Minimum

0
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Aout Sept. Oct. Nov. Déc.

Figure 27 : Températures mensuelles moyennse, médianes, maximales et minimales calculées à


partir de la station de Khmis Zemamra et les barres d’erreur (± 1 écart type) (de 1973 à 2006).

64
25
Température (°C)

20

15

10

Moyenne Médiane

Maximum Minimum
5

0
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre

Figure 28: Températures mensuelles moyennes, médianes, maximales et minimales calculées à partir
de la station d’El-Jadida et les barres d’erreur (± 1 écart type) (de 1977 à 1995).

Les valeurs moyennes de températures et des précipitations des mois d’automne et d’hiver sont
influencées par des valeurs de précipitations extrêmes fortes et des valeurs de température faibles. Le
climat de Sahel-Doukkala est caractérisé par des hivers doux, des automnes humides et des étés secs
voire très secs.

4.1.3 L’évapotranspiration dans la région du Sahel Doukkala :

Les valeurs de l’évapotranspiration potentielle disponibles (données par les stations) proposées
dans les tableaux 2 et 3 sur les figures 29 et 30 sont calculées pour les deux stations Khmis Metouh (de
1993 à 2003) et Khmis Zemamra (de 1997 à 2006).

En moyenne, l’évapotranspiration potentielle au mois de décembre est la plus faible et au mois de


juillet la plus forte pour chacune des deux stations. Les mois d’automne et d’hiver présentent une
grande variabilité. Les valeurs de l’évapotranspiration potentielle des mois d’été sont en revanche sont
beaucoup moins variables.

65
250
ETP (mm)

200

150

100

Moyenne Médiane

50 Maximum Minimum

0
janv. fév. mars avril mai juin juil. août sep. oct. nov. déc.

Figure 29 : Evapotranspiration mensuelle moyenne, médiane, maximale et minimale pour la station


de Khmis M’Touh et les barres d’erreur (± 1 écart type) (de 1993 à 2003).

Tableau 2 : Résumé statistique pour l’ETP mensuelle dans la station de Khmis M’touh (de 1993 à
2003). Moy : moyenne ; Méd : médiane ; E. type : écart type ; CV : coefficient de variation ; Min :
minimum ; Max : maximum ; E. rel : écart relatif

N = 10 janv. fév. mars avril mai juin juil. août sep. oct. nov. déc.
moy 49,9 63,5 101,0 116,8 150,2 170,5 188,9 177,3 143,2 104,0 68,6 47,7
méd 46,8 61,0 102,7 119,1 155,9 164,0 196,4 180,2 140,8 105,7 68,9 46,5
varia 51,3 68,1 118,9 165,3 398,5 167,6 383,5 274,9 189,0 211,7 68,1 47,8
E. Type 7,2 8,2 10,9 12,9 20,0 12,9 19,6 16,6 13,7 14,5 8,3 6,9
CV 14,4% 13,0% 10,8% 11,0% 13,3% 7,6% 10,4% 9,3% 9,6% 14,0% 12,0% 14,5%
max 62,8 76,3 118,6 141,3 179,8 192,0 210,3 198,4 178,3 136,4 81,0 64,2
min 41,8 49,8 80,5 90,3 108,0 145,0 144,8 134,1 128,1 78,8 52,0 40,00
E. rel 6,3% 4,1% -1,7% -2,0% -3,8% 3,8% -4,0% -1,6% 1,6% -1,6% -0,4% 2,5%

66
250
ETP (mm)

200

150

100

Moyenne Médiane

Maximum Minimum
50

0
janv. fév. mars avril mai juin juil. août sep. oct. nov. déc.

Figure 30 : Evapotranspiration mensuelle moyenne, médiane, maximale et minimale pour la station


de Khmis Zemmamra et les barres d’erreur (± 1 écart type) (de 1997 à 2006).

Tableau 3 : Résumé statistique pour l’ETP mensuelle dans la station de Khmis Zemmamra (de 1997 à
2006). Moy : moyenne ; Méd : médiane ; E. type : écart type ; CV : coefficient de variation ; Min :
minimum ; Max : maximum ; E. rel : écart relatif, N : la taille de l’échantillon.

N=9 janv. fév. mars avril mai juin juil. août sep. oct. nov. déc.
moy 48,9 66,5 104,7 121,0 150,3 169,9 186,6 177,8 144,5 106,0 69,7 48,1
méd 47,2 64,9 99,5 117,5 151,0 172,6 189,4 181,3 144,7 109,8 68,5 47,1
varia 25,9 142,3 316,3 159,8 150,4 172,7 102,6 111,7 164,0 181,4 54,2 64,0
E.Type 5,1 11,9 17,8 12,6 12,3 13,1 10,1 10,6 12,8 13,5 7,4 8,0
CV 10,4% 17,9% 17,0% 10,4% 8,2% 7,7% 5,4% 5,9% 8,9% 12,7% 10,6% 16,6%
max 57,5 92,0 148,4 145,1 168,7 185,2 200,3 190,7 163,2 122,2 86,2 69,6
min 43,1 49,0 88,2 105,0 125,9 149,7 170,8 160,9 125,7 81,1 58,8 39,4
E. rel 3,5% 2,5% 5,0% 2,9% -0,5% -1,6% -1,5% -2,0% -0,1% -3,6% 1,7% 2,2%

Les valeurs d’évapotranspiration pour les deux stations de Khmis Zemamra et Khmis M’Touh,
montrent une grande évapotranspiration durant certains mois de l’année tels que les mois de juillet, de
juin et d’aout, qui est à mettre en relation avec la hausse des températures et la baisse des
précipitations décrites ci-dessus.

67
4.2 Evolution climatique :

4.2.1 Evolution de la température à l’échelle globale.

Depuis le début de l’ère industrielle, l’homme a sensiblement modifié la concentration


atmosphérique des principaux gaz à effet de serre que sont le dioxyde de carbone, le méthane ou le
protoxyde d’azote, favorisant ainsi le piégeage atmosphérique du rayonnement infrarouge terrestre et
renforçant l’effet de serre (+2.3 W/m² depuis 1750, source GIEC). La conséquence la plus évidente est
un réchauffement atmosphérique global, déjà détecté dans les enregistrements de températures en
surface (+0,74°C au cours des 100 dernières années) et qui pourrait atteindre jusqu’à 6,4°C à l’horizon
2100 selon les projections les plus alarmistes (dans GIEC., 2007).

Les émissions de gaz à effet de serre et d'aérosols dues aux activités humaines continuent de
modifier la composition de l'atmosphère d'une manière qui affecte le climat.

En 1992, les experts du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC)
[http://www.ipcc-wg2.org] ont dressé un bilan scientifique concluant à l'existence d'une quantité
croissante d'indices témoignant d'un réchauffement de la planète et d'autres modifications du système
climatique ; la température moyenne de surface (moyenne de la température de l'air au-dessus des
terres et de la température à la surface de la mer) a augmenté de 0,6 °C (avec une marge d'erreur de ±
0,2 °C) au cours du 20ème siècle. Des analyses indiquent que le réchauffement survenu dans
l'hémisphère nord au 20ème siècle a probablement été le plus important de tous les siècles du millénaire
passé, la couverture neigeuse et l'extension des glaciers ont diminué, le niveau moyen de la mer a
progressé entre 10 et 20 centimètres au cours du 20ème siècle, l’augmentation des précipitations dans
les zones de moyennes et hautes latitudes de l'hémisphère nord et augmentation de la fréquence des
épisodes de fortes précipitations dans les mêmes zones, ainsi que les épisodes chauds du phénomène
El Nino ont été plus fréquents, plus durables et plus intenses depuis le milieu des années 1970. Dans
certaines régions, notamment dans certaines zones d'Asie et d'Afrique, la fréquence et de l'intensité des
sécheresses durant ces dernières décennies ont augmenté.

L’augmentation de la température atmosphérique pose donc de réels problèmes environnementaux


(Houghton et al., 1990 ; Ye, 1992) et particulièrement pour la gestion des ressources en eau
souterraine (Waggoner, 1990 ; Alley, 2001 ; Ma et al., 2004). Le renouvellement des stocks des
aquifères souterrains est dépendant des périodes de recharges hivernales et printanières. Un
accroissement significatif de la température pourrait entraîner une augmentation de
l’évapotranspiration et donc une diminution de la qualité d’eaux météoriques infiltrées (Rey, 2007).

Le paragraphe qui suit, décrit l’évolution de la température atmosphérique, des précipitations et de


l’évapotranspiration potentielle en fonction des années dans la région du Sahel Doukkala.

68
4.3 Evolution de la température dans la région des Sahel-Doukkala.

4.3.1 Interprétation des données des stations météorologiques de Khmis Zemamra,


Khmis Metouh.et El Jadida

Les données présentées sur la figure 31 montrent l’évolution de la température atmosphérique


annuelle mesurées aux stations climatiques de Khmis Metouh (de 1967 à 2003), de Khmis Zemmamra
(de 1973 à 2006) et d’El-Jadida (de 1977 à 1995). Les données disponibles pour ces deux stations
climatiques vont permettre de se faire une idée sur l’évolution de la température dans la région.

Les moyennes présentées sur les graphes (Cf. figure 31) sont lissées sur une période de quatre ans,
la valeur affectée à l’année N étant la moyenne calculée à partir des (N-4) années. Les droites de
régression sont calculées à partir des valeurs de moyenne glissante et sont encadrées d’un intervalle de
confiance de 95%. Les coefficients de détermination des droites de régression sont de 0,64 pour
Khmis Zemamra, de 0,05 pour Khmis Metouh et de 0,67 pour la station d’El-Jadida. L’indépendance
des variables temps et température est rejetée de façon très hautement significative selon le test de
l’hypothèse nulle H0 pour la droite des températures de la station de Khmis Zemamra et de la station
d’El-Jadida ; par contre l’indépendance ne peut pas être rejetée pour la station de Kmis Metouh.

L’évolution de la température atmosphérique pour chacune des trois stations est différente ; elle
montre une tendance générale à l’augmentation à la station de Khmis Zemamra (+ 0,089 °C/an sur 34
ans) et à la station d’El-Jadida (+0,036 °C/an sur 19 ans) et, par contre, une diminution à la station de
Khmis Metouh (-0,015 °C/an sur 36 ans). Ces tendances ne sont à prendre en considération qu’au
regard de leur mode d’obtention soit par régression linéaire.

Les courbes des stations de K. Zemamra et de K. Metouh s’entrecroisent indifféremment.


L’évolution de la température montre une baisse importante à la station de Khmis Metouh par contre à
la station de Khmis Zemamra elle montre une hausse importante de la température jusqu’à l’année
1983, à partir de ce moment les températures montrent une diminution dans les années 85 au niveau de
la station de Khmis Metouh et, depuis, la température enregistrée n’a cessé d’augmenter. Les
températures enregistrées à la station d’El-Jadida (station la plus proche de l’océan Atlantique) sont
faibles par rapport aux deux autres stations avec une tendance à la hausse.

69
25
Température (°C) K. Metouh
24 El-Jadida
Int. Conf. 95%
23 K. Zemmamra

22 y = 0,089x - 159,210
2
R = 0,641
21

20

19
y = -0,015x + 48,562
18 R2 = 0,049

17
y = 0,037x - 55,573
16
R2 = 0,674
15
1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

Figure 31 – évolution de la température atmosphérique moyenne annuelle (moyenne lissée sur quatre
ans, N-4) de 1967 à 2003 à la station de K. Metouh, de 1973 à 2006 à la station de K. Zemamra et de
1977 à 1995 à la station d’El-Jadida.Avec Int. Conf. 95 % : Intervalle de confiance 95 %.

Les figures 32, 33 et 34 présentent la distribution des fréquences cumulées des températures
annuelles moyennes aux stations de K. Zemamra (Cf. figure 32), de K. Metouh (Cf. figure 33) et
d’El-Jadida (Cf. Figure 34). Les fréquences relatives (frel) d’une série statistique comprenant xi valeurs
(de température dans ce cas) sont définies par la relation suivante :

frel (xi) = fabs (xi)/N

avec fabs (xi) : fréquences absolues, le nombre de fois où la valeur xi est prise et N = ? fabs (xi) : taille
de l’échantillon.

Les graphes (Cf. figure 32 et 33) illustrent parfaitement les observations précédentes, les
températures moyennes annuelles des années 2001, 2002 et 2003 sont les plus élevées jamais
enregistrées depuis presque un demi-siècle à K. Metouh, 2000 étant même la deuxième année la plus
chaude à K. Zemamra.

70
1.0 1995
Fréquences 2000
cumulées 1998
0.9 1996
1999
1994
2001
0.8 1983
1992
Température moyenne annuelle à la 2003
0.7 station de K. Zemmamra 1997
Loi Normale 1984
2005
1989
0.6 1985
1990
2004
0.5 1987
1993
1988
0.4 1981
2002
1982
1977
0.3 1986
2006
1975
0.2 1976
1973
1991
1980
0.1 1978
1974 Température (°C)
1979
0.0
15 16 17 18 19 20 21 22 23

Figure 32 : Distribution des fréquences des températures annuelles moyennes depuis 1973 jusqu’à
2006 à la station de K. Zemamra et loi normale de même moyenne et même écart type que la
distribution expérimentale.
1.0 Fréquences 2003
2001
cumulées 1970
2002
0.9 1980
1973
Température moyenne annuelle à la 1974
station de K. Metouh (année) 1975
0.8 1976
Loi Normale 2000
1977
0.7 1997
1995
1978
1999
0.6 1989
1998
1981
1990
0.5 1987
1968
1967
0.4 1969
1971
1972
1996
0.3 1988
1992
1994
1979
0.2 1991
1993
1985
0.1 1983
1986
1982 Température (°C)
1984
0.0
15 16 17 18 19 20 21 22

Figure 33 Distribution des fréquences des températures annuelles moyennes depuis 1967 jusqu’à
2003 à la station de K. M’Touh et loi normale de même moyenne et même écart type que la
distribution expérimentale.

71
1.0 1992
Fréquences 1990
0.9 cumulées
1989
1993
0.8 Température moyenne annuelle à la 1983
station d'El-Jadida (année)
1994
0.7 Loi normale
1995
1980
0.6
1991
1985
0.5
1988
1987
0.4
1981
1979
0.3
1982

0.2 1978
1984
0.1 1986
1977 Précipitations (mm)

0.0
16.40 16.60 16.80 17.00 17.20 17.40 17.60 17.80 18.00

Figure 34 Distribution des fréquences des températures annuelles moyennes depuis 1977 jusqu’à
1995 à la station d’El-Jadida et loi normale de même moyenne et même écart type que la distribution
expérimentale.

L’analyse de ces distributions montre que les températures mesurées à la station de K. Zemamra
sont plus concentrées qu’elles ne le seraient si elles étaient distribuées selon une loi normale de même
moyenne et de même écart type ; on constate aussi une queue de distribution à droite (vers les valeurs
élevées, années 1999, 1996, 1998, 2000 et 1995). La distribution des températures pour la
station de K. Metouh est plus régulière, la loi normale s’ajustant mieux ; les années 2001, 2002 et
2003 y ont été parmi les années les plus chaudes depuis une trentaine d’années. La répartition des
températures moyennes annuelles incite à analyser statistiquement les températures atmosphériques
mensuelles.

4.4 Analyse statistique des températures mensuelles.

Le paragraphe précédent a présenté la tendance générale de l’évolution des températures moyennes


annuelles, marquée par une tendance à l’augmentation. Cependant, afin de mieux comprendre
comment l’accroissement global est structuré, une analyse statistique des températures mensuelles est
proposée ci-après. Elle comprend une synthèse des paramètres descriptifs et les résultats de la
régression linéaire des grandeurs temps et température mensuelle, déterminant ainsi un accroissement
de la température (correspondant au coefficient de régression) pour chaque mois de l’année depuis

72
1967 pour la station de K. Metouh, depuis 1973 pour la station de K. Zemamra et depuis pour la
station d’El-Jadida.

Le Tableau 3 présente les paramètres statistiques descriptifs et les coefficients de la régression


linéaire des séries de données concernant les températures mensuelles enregistrées de 1967 à 2003 à la
station météorologique de K. Metouh. L’ensemble des mois présentent une grande variabilité, les
coefficients de variation sont compris entre 6,3% % (août) et 13,6 % (janvier) et les écarts relatifs entre
– 2,2 % (mai) et 2,9 % (janvier).

Les résultats d’une analyse par régression linéaire (temps/températures atmosphériques mensuelles)
réalisée mois par mois (Cf. annexe climatologie et tableau 4) montrent que la tendance à la diminution
de la température moyenne annuelle à la station de K. Metouh depuis 36 ans, observée au paragraphe
précédent (-0,015 °C/an), est due à la diminution de la température moyenne de certains mois de
l’année. En effet, les mois de janvier, février, avril, mai, juin, août, septembre, octobre et novembre
n’ont aucune influence sur cette tendance, en revanche la diminution de la température est marquée et
significative (Cf. les lignes R² et du test H0 du tableau 3) pour le mois de juillet (-0,061°C/an). La
diminution de la température à la station météorologique de K. Metouh n’est donc pas globale, elle
dépend seulement de la diminution de la température des mois de juillet, par contre les mois de mars et
de décembre présentent une augmentation de la température (0,051°C/an pour le mois de mars et
0,062 °C/an pour le mois de décembre).

Tableau 4 : Résumé statistique des températures mensuelles à la station climatique de Khmis Metouh
depuis 1967 à 2003.

Moy : moyenne ; Méd : médiane ; E. type : écart type ; CV : coefficient de variation ; Min : minimum ;
Max : maximum ; E. rel : écart relatif ; Acc. : accroissement de la température (coefficient de
régression); R2 : coefficient de détermination ; Test H0 : test de l’hypothèse nulle, de l’indépendance
des variables ; RTHS : rejetée de façon très hautement significative ; RHS : rejetée de façon
hautement significative ; RS : rejetée de façon significative ; R : rejetée ; I : indépendances des
variables, N : la taille de l’échantillon.
N=36 janv. févr. mars avril mai juin juil. août sep. oct. nov. déc.
moy 11,9 13,3 15,0 16,4 19,2 22,6 25,9 25,9 24,1 20,7 17,1 13,4
méd 11,6 13,3 14,9 16,3 19,6 22,5 25,5 25,6 24,0 20,8 16,9 13,2
E.typ 1,6 1,3 1,8 1,4 1,7 1,6 2,5 1,6 1,5 1,8 2,0 1,6
CV 13,6% 10,0% 11,8% 8,7% 9,0% 6,9% 9,6% 6,3% 6,4% 8,5% 11,6% 12,0%
max 14,7 16,1 18,2 19,0 23,4 28,0 37,5 30,0 27,2 25,6 22,8 17,8
min 8,3 10,2 11,5 13 14,3 19 22,4 22,2 21 17 13,8 9,9
E.rel 2,9% -0,1% 0,9% 0,9% -2,2% 0,3% 1,7% 1,1% 0,3% -0,3% 0,9% 1,2%
Accr, -0,009 0,016 0,051 0,019 0,029 0,006 -0,061 -0,017 -0,008 0,001 -0,001 0,062
R² 0,4% 1,7% 9,6% 2,1% 3,3% 0,2% 6,8% 1,2% 0,3% 0,0% 0,0% 17,1%
T H0 I I RTHS I I I RS I I I I RTHS

73
Le tableau 5 présente les résultats de l’analyse statistique réalisée sur les données de températures
mensuelles enregistrées à la station météorologique de K. Zemamra de 1973 à 2006. L’ensemble des
mois présente une grande variabilité, les coefficients de variation sont compris entre 6,0 % (août) et
13,3 % (mars) et les écarts relatifs entre – 2,3 % (septembre) et 2,4 % (janvier et juin).
L’accroissement de la température, déterminé par régression linéaire (temps / température
atmosphérique) (Cf. annexe climatologie) pour chaque mois depuis 1973 jusqu’à 2006, ne peut être
pris en considération pour les mois de janvier, février et septembre compte tenu les résultats du test de
l’indépendance des variables (Cf. tableau 4). La tendance à la hausse des températures moyennes
annuelles définie au paragraphe précédent (+0,089 °C/an) est donc la conséquence d’une augmentation
des températures aux mois de mars, (0,088 °C/an), d’avril (0,067 °C/an), de mai (0,096 °C/an), de juin
(0,104 °C/an), de juillet (0,096 °C/an), d’août (0,063 °C/an), d’octobre (0,120 °C/an), de novembre
(0,089 °C/an) et de décembre (0,037 °C/an). L’augmentation de la température observée à la station
météorologique de K. Zemamra est donc la conséquence d’une hausse significative des températures
principalement au printemps, en été jusque et y compris les mois d’automne.

Tableau 5 : Résumé statistique des températures mensuelles à la station de Khmis Zemamra depuis
1973 à 2006.

Moy : moyenne ; Méd : médiane ; E. type : écart type ; CV : coefficient de variation ; Min : minimum ;
Max : maximum ; E. rel : écart relatif ; Acc. : accroissement de la température (coefficient de
régression) ; R² : coefficient de détermination ; Test H0 : test de l’hypothèse nulle, de l’indépendance
des variables ; RTHS : rejetée de façon très hautement significative ; RHS : rejetée de façon
hautement significative ; RS : rejetée de façon significative ; R : rejetée ; I : indépendances des
variables, N : la taille de l’échantillon.

N=33 janv. févr. mars avril mai juin juil. août sep. oct. nov. déc.
moy 12,4 13,7 15,7 17,1 19,7 22,3 24,9 25,1 23,0 19,9 16,2 13,9
méd 12,1 13,4 15,6 17,0 19,4 21,8 24,5 25,2 23,5 19,8 16,0 13,6
varia 2,5 2,3 4,4 3,3 5,0 4,2 3,5 2,3 4,3 3,8 3,8 2,0
E.type 1,6 1,5 2,1 1,8 2,2 2,1 1,9 1,5 2,1 2,0 1,9 1,4
CV 12,6% 11,2% 13,3% 10,6% 11,3% 9,2% 7,6% 6,0% 9,0% 9,8% 12,0% 10,3%
max 16,8 17,4 20,4 21,4 27,9 26,9 29,5 27,8 25,7 26,2 21,6 17,5
min 9,60 10,50 12,10 13,50 16,60 19,25 20,65 22,35 15,12 16,95 12,15 11,80
E.rel 2,4% 2,1% 0,5% 0,7% 1,5% 2,4% 1,4% -0,3% -2,3% 0,8% 1,4% 1,7%
Accr. 0,019 0,024 0,088 0,067 0,096 0,104 0,096 0,063 0,023 0,120 0,089 0,037
R² 1,4% 2,4% 16,8% 13,1% 17,9% 24,8% 25,3% 16,8% 1,1% 34,2% 19,0% 6,3%
T H0 I I RTHS RTHS RTHS RTHS RTHS RTHS I RTHS RTHS RS

Le tableau 6 synthétise l’analyse statistique des données de la température atmosphérique


mensuelle enregistrées à la station d’El-Jadida de 1977 à 1995. Tous les mois présentent une
variabilité, les coefficients de variation s’étendant de 2,3% au mois de septembre à 7,1% au mois de

74
mai L’accroissement de la température annuelle pendant 19 ans (0,036°C/an) n’est dû qu’à la hausse
des températures de quatre mois de l’année : le mois de mai (0,194 °C/an), de juillet (0,129 °C/an),
d’août (0,138 °C/an) et septembre (0,037 °C/an) (Cf. annexe climatologie). Les températures
moyennes mensuelles au cours de la période 1963-1966 donnée par Ferré (1969), montrent que les
températures enregistrées à El-Jadida durant presque tous les mois pendant ces périodes ne subissent
pas de très grandes variations.

Tableau 6 : Résumé statistique des températures mensuelles à la station d’El-Jadida depuis 1977 à
1995.

Moy : moyenne ; Méd : médiane ; E. type : écart type ; CV : coefficient de variation ; Min : minimum ;
Max : maximum ; E. rel : écart relatif ; Acc. : accroissement de la température (coefficient de
régression) ; R2 : coefficient de détermination ; Test H0 : test de l’hypothèse nulle, de l’indépendance
des variables ; RTHS : rejetée de façon très hautement significative ; RHS : rejetée de façon
hautement significative ; RS : rejetée de façon significative ; R : rejetée ; I : indépendances des
variables, N : la taille de l’échantillon.

*températures moyennes mensuelles au cours de la période 1963-1966 (Ferré, 1969)

N=18 janv. févr. mars avril mai juin juil. août sep. oct. nov. déc.
moy 12,2 13,1 14,5 15,8 18,0 19,8 22,0 22,3 21,3 18,9 16,0 14,3
méd 12,2 13,0 14,7 15,9 17,9 19,9 22,0 22,3 21,3 18,6 15,5 14,4
E.Typ 0,6 0,7 0,8 0,8 1,3 0,6 0,8 0,9 0,5 0,9 1,1 1,0
CV 5,3% 5,0% 5,8% 4,8% 7,1% 3,2% 3,7% 3,9% 2,3% 4,6% 6,8% 6,7%
max 13,7 14,5 16,2 16,8 20,3 20,7 23,5 23,5 22,0 21,3 18,2 16,1
min 10,6 12,2 13,2 13,5 16,3 18,0 20,0 19,8 20,3 17,5 14,7 12,0
E.rel 0,30% 1,50% -1,33% -0,65% 1,06% -0,72% 0,06% 0,22% 0,23% 1,40% 2,84% -0,48%
Accr -0,024 0,007 0,039 0,022 0,194 0,024 0,121 0,138 0,037 0,008 -0,106 0,021
R² 4,0% 0,3% 6,4% 2,4% 68,7% 4,3% 66,1% 75,1% 17,9% 0,2% 28,6% 1,5%
H0 I I I I RTHS I RTHS RTHS RHS I RTHS I
Moy* 12,3 13,1 14,7 16,1 17,4 20,0 21,8 21,9 21,1 19,0 16,2 13,6

D’après cette étude on peut constater, une tendance à la hausse des températures atmosphériques
moyennes annuelles pour deux stations climatologiques ; cette hausse est établie en se fondant sur une
analyse par régression linéaire des températures moyennes : l’augmentation à la station de Khmis
Zemamra est égale à+ 0,089 °C/an sur 34 ans, elle est égale à +0,036 °C/an sur 19 ans à la station
d’El-Jadida. Les chroniques n’ont pas la même longueur mais il apparaît que la station d’El-Jadida
située en bordure de mer a enregistré un accroissement régulier alors que l’accroissement global mis
en évidence à la station de K. Zemamra est accompagné de hausses et de baisses des températures. La
station de Khmis Metouh (-0.015 °C/an sur 36 ans) montre une diminution globale ; cette diminution
globale est due à la période précédent l’année 85, car, depuis la température enregistrée n’a cessé
d’augmenter. Par ailleurs il est important d’étudier l’évolution des précipitations dans la région.

75
4.5 Evolution des précipitations dans la région des Sahel-Doukkala.

4.5.1 Interprétation des données des stations météorologiques de Khmis Zemmamra,


Khmis Metouh, Ouled Ghanem et El-Jadida.

L’évolution des précipitations annuelles aux stations de K. Metouh (depuis 1965 jusqu’à 2003), de
K. Zemamra (depuis 1971 jusqu’à 2006), d’El-Jadida (de 1978 à 1996) et de Ouled Ghanem (de 1994
à 2006) est présentée sur la figure 35. Les moyennes sont lissées sur quatre années, la valeur attribuée
à l’année N étant la moyenne des (N-4) années. L’allure des courbes d’évolution des précipitations aux
stations est très comparable.

Toutefois, dix phases d’évolution majeure se distinguent assez clairement sur les courbes de la
figure (35). Il existe donc une alternance de périodes pluvieuses et de périodes sèches depuis 40 ans.
Les graphes (Cf. figure 35) montrent cinq périodes sèches, la première période s’étend entre 1972 et
1975, la deuxième entre 1980 et 1983, la troisième entre 1991 et 1995, la quatrième entre 2000 et 2001
et la dernière période de 2005 à 2006. Les périodes les plus pluvieuses dans ces stations climatiques
sont de 1965 à 1971, de 1976 à 1979, de 1984 à 1990, de 1996 à 1999 et 2002 à 2004.

550
Précipitations (mm)

500

450

400

350

300

250

200

K. Metouh K. Zemmamra
150 El-Jadida Ouled Ghnem

100
1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

Figure 35 – évolution des précipitations annuelles (moyenne lissée sur quatre ans, N-4) de 1965 à
2003 à la station de K. Metouh, de 1971 à 2006 à la station de K. Zemamra station, de 1978 à 1996 à
la station d’El-Jadida et de 1994 à 2006 à la station d’Ouled Ghanem..

76
Les graphes (Cf. figure 36, figure 37 et figure 38) de la distribution des fréquences cumulées des
valeurs de précipitations annuelles depuis 1965 à la station météorologiques de K. Metouh et depuis
1971 à la station climatique de K. Zemamra montrent que les précipitations annuelles au cours des
dernières années ont fluctué (l’année 1996 est la plus pluvieuse sur toutes les stations). Il est assez
difficile sur la base de ces seules données d’avancer une quelconque hypothèse sur une tendance à la
baisse ou à la hausse des précipitations ; en effet les variations interannuelles sont trop importantes.

1.0 1996
Fréquences 1971
cumulées 1989
1987
0.9 1988
1979
Précipitations annuelles à la station de K. 1976
0.8 Zemmamra (année) 2003
2002
1977
1997
0.7 Loi normale
1975
1978
1984
1991
0.6
1993
1999
1990
0.5 1973
2001
1972
1974
0.4 1985
1983
1995
0.3 1986
2004
1982
2006
0.2 2000
1998
1994
1980
0.1 2005
1992
1981 Précipitations (mm)
0.0
0 100 200 300 400 500 600 700 800

Figure 36 Distribution des fréquences des valeurs de précipitations annuelles depuis 1971 jusqu’à
2006 à la station de K. Zemamra et loi normale de même moyenne et de même écart type que la
distribution expérimentale.

77
1.0 1996
1971
Fréquences 1969
cumulées 1968
0.9 1987
1989
1965
1997
0.8 2003
Précipitations annuelles à la station 1978
de K. Metouh (année) 2002
1979
0.7 1988
Loi normale 1970
1976
1984
0.6 1991
1993
1977
1967
0.5 1973
1999
2001
1990
0.4 1975
1985
1972
0.3 1986
1995
1980
1982
0.2 2000
1974
1983
1998
0.1 1994
1966
1992 Précipitations (mm)
1981
0.0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900

Figure 37 Distribution des fréquences des valeurs de précipitations annuelles depuis 1965 jusqu’à
2003 à la station s de K. Metouh et loi normale de même moyenne et de même écart type que la
distribution expérimentale

Fréquences
cumulées

Figure 38 Distribution des fréquences des valeurs de précipitations annuelles depuis 1978 jusqu’à
1996 et depuis 1923 jusqu’à 1963 (Ferre, 1969) à la station d’El-Jadida Metouh et loi normale de
même moyenne et de même écart type que la distribution expérimentale.

78
4.6 Analyse statistique des précipitations mensuelles :

Le tableau (7) présente une synthèse des paramètres statistiques de la série de données concernant
les précipitations mensuelles de 1965 à 2003 à la station météorologiques de K. Metouh.

Les mois de juin, juillet, août et septembre présentent la plus grande variabilité, les coefficients de
variation sont compris entre 69,3% (mars) et 616,4% (Juillet et août). Pour l’ensemble des autres mois,
la variabilité est en revanche plus faible. Les écarts relatifs calculés pour l’ensemble des mois sont
élevés et caractérisent des valeurs extrêmes fortes.

D’après les résultats d’une analyse par régression linéaire (temps/précipitations annuelles) réalisée
mois par mois (Cf. annexe climatologie) montrent clairement que la diminution des précipitations
annuelles observée au paragraphe précédent est due à une baisse significative (Cf. tableau 7) des pluies
aux mois de février (-0,901 mm/an), mai (-0,331 mm/an), juin (-0,081 mm/an), août (-0,022 mm/an) et
septembre (-0,213 mm/an), les autres mois ne participent en aucune manière à cette tendance
(l’indépendance des variables temps et précipitations mensuelles n’est pas rejetée).

Tableau 7 : Résumé statistique des précipitations mensuelles à la station météorologiques de Khmis


Metouh depuis 1965 à 2003.

Moy : moyenne ; Méd : médiane ; E. type : écart type ; CV : coefficient de variation ; Min : minimum ;
Max : maximum ; E. rel : écart relatif ; Acc. : accroissement de la température (coefficient de
régression) ; R2 : coefficient de détermination ; Test H0 : test de l’hypothèse nulle, de l’indépendance
des variables ; RTHS : rejetée de façon très hautement significative ; RHS : rejetée de façon
hautement significative ; RS : rejetée de façon significative ; R : rejetée ; I : indépendances des
variables, N : la taille de l’échantillon.

N = 38 janv. févr. mars avril mai juin juil. août sep. oct. nov. déc.
Moy 49,7 44,2 35,6 29,4 11,5 1,2 0,0 0,3 4,3 34,5 50,0 59,0
Méd 39,0 37,3 28,1 23,2 4,2 0,0 0,0 0,0 0,4 19,6 33,6 50,0
E.type 50,4 34,9 24,7 28,6 16,6 2,9 0,0 1,5 7,4 33,9 47,8 56,3
CV 101,4% 79,0% 69,3% 97,4% 143,7% 243,7% 616,4% 616,4% 173,5% 98,3% 95,7% 95,4%
Max 266,39 166,7 95,1 136,6 65,1 12,2 0,3 9,8 30 131 162,04 297,76
Min 0,0 0,0 0,3 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1
E.rel 22% 16% 21% 21% 64% 100% 100% 100% 91% 43% 33% 15%
Accr. 0,333 -0,901 -0,098 -0,470 -0,331 -0,081 -0,000 -0,022 -0,213 0,123 0,014 1,361
R² 0,55% 8,45% 0,20% 3,42% 5,04% 10,02% 1,68% 2,51% 10,27% 0,17% 0% 7,37%
T H0 I RHS I I R RTHS I R RTHS I I RHS

L’analyse statistique des données des précipitations à la station de K. Metouh montre donc une
tendance à la baisse liée à une diminution des cumuls de pluie enregistrée aux mois de février, mai,
juin, août et septembre. Le mois de mars est le seul mois de l’année pour lequel une hausse des

79
températures et une baisse des précipitations ont été observées simultanément. Cette situation pourrait
avoir de sérieuses conséquences sur le long terme, en effet ce mois fait partie classiquement des
périodes de recharge des aquifères souterrains de la région.

Le tableau (8) présente une synthèse des paramètres statistiques de la série de données concernant
les précipitations mensuelles de 1971 à 2006 à la station de K. Zemamra.

L’ensemble des mois de l’année montre une grande variabilité à l’exception des mois de juillet et
novembre, les valeurs des coefficients de variation sont comprises entre 5,1% (décembre) et 211,2%
(mai). De plus les écarts relatifs sont élevés pour tous les mois « sauf le mois de février » et
caractérisent des valeurs extrêmes fortes de précipitations.

Tableau 8 : Résumé statistique des précipitations mensuelles à la station de K. Zemamra depuis 1971
à 2006.

Moy : moyenne ; Méd : médiane ; E. type : écart type ; CV : coefficient de variation ; Min : minimum ;
Max : maximum ; E. rel : écart relatif ; Acc. : accroissement de la température (coefficient de
régression) ; R2 : coefficient de détermination ; Test H0 : test de l’hypothèse nulle, de l’indépendance
des variables ; RTHS : rejetée de façon très hautement significative ; RHS : rejetée de façon
hautement significative ; RS : rejetée de façon significative ; R : rejetée ; I : indépendances des
variables, N : la taille de l’échantillon

N = 35 janv. févr. mars avril mai juin juil. août sep. oct. nov. déc.
moy 54,5 42,8 35,2 31,7 10,9 1,9 0,3 0,0 2,9 36,6 48,3 62,3
méd 44,1 42,5 30,6 25,2 4,0 0,0 0,0 0,0 0,0 25,3 35,4 47,4
Ecart 54,2 8,0 30,8 64,8 23,1 0,8 0,0 - 0,3 6,4 1,0 3,1
CV 99,5% 18,7% 87,6% 204,5% 211,2% 44,2% 0,0% - 10,5% 17,6% 2,1% 5,1%
E.Rel 19% 1% 13% 20% 63% 100% 100% - 100% 31% 27% 24%
Max 276 89,5 95 129,6 46,2 31,2 9,9 6 23,1 129,1 174,3 342,3
Min 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Accr. -0,638 -0,789 -0,256 -0,791 -0,435 -0,117 0,021 0,027 -0,156 -0,116 0,906 1,551
R2 1,29% 11,43% 1,49% 8,32% 12,08% 4,62% 1,91% 8,11% 8,17% 0,11% 3,28% 5,84%
T . H0 I RTHS I RHS RTHS I I RHS RHS I I RS

D’après les résultats d’une analyse par régression linéaire (temps/précipitations annuelles) réalisée
mois par mois (Cf. annexe climatologie) montrent clairement que la diminution des précipitations
annuelles observée au paragraphe précédent est due à une baisse significative (Cf. tableau 8) des pluies
aux mois de février (-0,79 mm/an), d’avril (-0,79 mm/an), de mai (-0,43 mm/an) et de septembre (0,16
mm/an) enregistrées au cours de la période 1971-2006, les autres mois de l’année ne peuvent pas être
pris en considération compte tenu des résultats du test de l’indépendance des variables temps et
précipitations mensuelles.

80
L’analyse statistique des données des précipitations à la station de K. Zemamra montre donc une
tendance à la baisse liée à une diminution des cumuls de pluies enregistrées aux mois de février, avril,
mai et décembre. Les mois d’avril et mai sont les deux seuls mois de l’année pour lesquels une hausse
des températures et une baisse des précipitations ont été observées conjointement.

Le tableau 9 présente une synthèse des paramètres statistiques de la série des données concernant
les précipitations mensuelles de 1977 à 1996 à la station d’El-Jadida.

L’ensemble des mois de l’année montre une très grande variabilité, les valeurs des coefficients de
variation allant de 62,8 % au mois d’avril à 282,6 % au mois d’août. Sur la période de 1977-1996 on
remarque une tendance à la hausse significative (Cf. annexe climatologie) de pluies liées au mois de
décembre (4,93 mm/an). Les autres mois de l’année ne peut pas être pris en considération compte tenu
des résultats du test de l’indépendance des variables temps et précipitations mensuelles.

L’analyse statistique des données des précipitations dans les stations climatiques de K. Metouh et
Khmis Zemamra, montre donc une tendance à la baisse liée à une diminution des cumuls de pluie
enregistrées principalement pour quelques mois de l’année.

Tableau 9 : Résumé statistique des précipitations mensuelles à la station d’El-Jadida depuis


1978 à 1996.

Moy : moyenne ; Méd : médiane ; E. type : écart type ; CV : coefficient de variation ; Min : minimum ;
Max : maximum ; E. rel : écart relatif ; Acc. : accroissement de la température (coefficient de
régression) ; R2 : coefficient de détermination ; Test H0 : test de l’hypothèse nulle, de l’indépendance
des variables ; RTHS : rejetée de façon très hautement significative ; RHS : rejetée de façon
hautement significative ; RS : rejetée de façon significative ; R : rejetée ; I : indépendances des
variables.

N =19 janv. fév. mars avril mai juin Juit. août sep. oct. nov. déc
moy 75,5 51,9 36,4 28,0 13,0 3,1 0,1 0,5 4,1 32,3 78,3 64,9
méd 64,4 43,4 25,0 22,9 5,7 0,9 0,0 0,0 1,3 21,6 70,9 28,9
varia 6 236,2 1 535,2 684,4 308,9 309,6 19,2 0,0 2,4 64,7 1 366,2 4 023,9 5 724,4
E. T 79,0 39,2 26,2 17,6 17,6 4,4 0,2 1,5 8,0 37,0 63,4 75,7
CV 104,6% 75,4% 72,0% 62,8% 135,1% 142,5% 248,6% 282,6% 197,6% 114,5% 81,0% 116,6%
max 347,9 167,1 110,3 73,2 61,8 12,7 0,8 6,8 34,4 151,1 196,3 318,3
min 0,3 0,0 5,6 3,6 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 3,8 4,3
EC.rel 14,7% 16,4% 31,2% 18,2% 56,2% 70,8% 100,0% 100,0% 68,0% 33,1% 9,5% 55,5%
Accr 1,0 -0,18 -0,47 0,03 0,16 -0,12 0,01 0,02 0,41 0,38 0,96 4,93
R2 0,5% 1,3% 1,0% 0,0% 0,3% 2,4% 4,0% 0,6% 7,9% 0,3% 0,7% 12,7%
H0 I I I I I I I I I I I RS

81
4.7 Conclusion :

La hausse des températures, largement constatée selon le GIEC, à l’échelle du globe, pourrait avoir si
elle devait être avérée de nombreuses conséquences directes et indirectes sur l’environnement qu’il
soit considéré comme naturel ou déjà anthropisé. Dans la région du Sahel Doukkala, l’étude statistique
de l’évolution des paramètres climatiques telles que la température a montré des tendances
comparables à celles observées à l’échelle mondiale, une tendance à la hausse des températures et, par
ailleurs un régime irrégulier des précipitations avec des averses qui sont séparées par des périodes de
sècheresse, des saisons sèches prolongée, pendant laquelle la chaleur et l’insolation provoquent une
intense évaporation, l’ensemble des mois de l’année montre une très grande variabilité en moyenne
des précipitations et des températures atmosphériques, les précipitations annuelles au cours des
dernières années ont fluctué avec des extrêmes marqués dans la région du Sahel-Doukkala sans,
comme le montre la comparaison des données pour El Jadida, que l’on puisse conclure à une
diminution des précipitations moyennes. Cependant, on peut constater que les paramètres climatiques
ne sont pas favorables à la recharge de la nappe ce qui demande une exploitation rationnelle pour
éviter la dégradation qualitatifs des eaux souterraines de cette région, ce qui nous a amené à étudier
l’état actuel de la salinisation des réservoirs aquifères de Sahel Doukkala A cette fin, nous utilisons
dans le chapitre suivant, l’étude statistique des sondages électriques verticaux. Cette méthode
géophysique est en effet sensible à la teneur en eau des matériaux et à la salinité de cette eau.

82
Chapitre 2

Analyse statistique et
inversion des SEV

83
Après avoir décrit le cadre général de l’étude dans le premier chapitre, ce deuxième volet est
consacré, dans un premier temps à la caractérisation des formations aquifères de la région du Sahel-
Doukkala à partir d’une étude statistique (analyse en composantes principales et classification
hiérarchique ascendante) des résistivités apparentes à l’issue de laquelle les sondages sont répartis en
plusieurs classes représentées chacune par un sondage moyen ou médian ; dans un deuxième temps ce
volet est consacré à l’inversion des données de sondages au moyen d’une méthode d’optimisation
fondée sur des algorithmes globaux tels que les essaims particulaires (PSO). Ceci nous a permis
d’estimer, le long d’un profil perpendiculaire à la côte, la position du biseau d’eau salée.

1 ETUDE STATISTIQUE DES SONDAGES ELECTRIQUES:

1.1 Introduction :

Un des objectifs de cette étude est l’obtention d’une image géophysique de la structure des
formations aquifères du Sahel de Doukkala afin d’essayer de mettre en évidence l’état actuel de la
salinisation des réservoirs aquifères et leur éventuelle évolution passée et à venir., A cette fin, nous
utilisons, en particulier, les sondages électriques verticaux qui avaient été réalisés en 1992 par une
compagnie privée (Géoatlas ) à la demande de la Direction de la Recherche et de la Planification de
l’Eau (D.R.P.E.).

Au total on dispose donc de trois cents cinquante sondages électriques verticaux (SEV) réalisés
sous la forme de dix neuf lignes de sondages perpendiculaires au rivage (Cf. figure 39). La distance
entre les lignes ainsi constituées, variait de 2500 à 4000 m. chaque ligne comportait entre quatorze et
vingt quatre points de mesure. Compte tenu des variations importantes du niveau topographique le
long des profils de mesure (de 0 m à plus 140 m), les longueurs de ligne AB étaient adaptées de
manière à garder une profondeur d’investigation la plus constante possible. Les longueurs des lignes
AB d’envoi de courant ont varié de AB/2 = 1 m à AB/2 = 2000 m.

Dans ce chapitre nous proposons une étude statistique des résistivités apparentes résultant des
sondages électriques afin de les classer et mettre en évidence des relations de proximité et d’identifier
des zones géographiques selon leur signature électrique. L’objectif poursuivi, ici, est d’identifier une
ligne de sondages représentative de la région étudiée (Sahel de Doukkala qui devra servir de base pour
une construction d’un modèle hydrogéologique de la région.

La statistique descriptive est l'ensemble des méthodes et techniques permettant de présenter, de


décrire, de résumer, des données nombreuses et variées. Souvent un géologue est confronté à des
masses considérables de données. La plupart du temps plusieurs variables (attributs, caractères) ont été
mesurées pour chaque observation. L'étude individuelle de ces variables, bien qu'essentielle, ne permet

84
pas de tirer toute l'information désirée de ce tableau de données. Les méthodes bivariables, en
particulier les diagrammes binaires (scatterplots en anglais), sont déjà beaucoup plus riches
d'informations puisqu'elles permettent d'établir des relations entre les variables. Les méthodes
multivariables vont un peu plus loin et cherchent les relations simultanées entre plusieurs variables
(Saporta, 1990).

L'analyse des données vise donc essentiellement à décrire les liens entre les variables et les
observations de notre matrice de données, cette matrice est constituée de p dimensions et N individus.

Notre série statistique est composée de 350 sondages électriques de types Schlumberger (les
observations ou les individus) pour lesquels on connaît tout ou partie des résistivités apparentes
enregistrées pour les écartements entre électrodes d’injection AB/2 (les variables), ces écartements
AB/2 sont orientés parallèlement à la cote. Le nombre de variables identique au nombre d’écartements
entre électrode d’injection est égal à 20 ; les variables sont les résitivités apparentes pour un
écartement AB/2 donné.

280

N 24W

23W
275
21W

20W
ussa
270 Sidi Mo 19W

18W

16W
265
e
u
q

15W
ti
an

14W
tl
A

13W
260
n

12W
a

11W
O

10W
255
9W
8W

250 7W
6W
Oualidia
5W
245
4W

240

235
155 160 165 170 175 180 185 190 195

Figure 39 : – Localisation géographique et des SEV étudiés

85
Le traitement des données a été réalisé avec le logiciel SPAD. Les résultats sont exposés en trois
parties distinctes correspondant respectivement :

- à l’analyse statistique descriptive ;

- à une analyse en composantes principales, et

- à une analyse typologique par classification ascendante hiérarchique.

1.2 Statistiques descriptives :

Les méthodes de la « Statistique Descriptive » sont les premières étapes indispensables à l’analyse
d’un corpus de données. Les calculs sont effectués par série qui présente parfois des tailles différentes
en raison de l’absence de certaines mesures (Cf. tableau 10) ; ainsi les séries de données correspondant
aux valeurs intermédiaires de AB/2 sont quasi complètes alors qu’elles ne le sont pas pour les valeurs
élevées de AB/2.

Le tableau 10 synthétise, pour chacune des vingt variables étudiées, les principaux paramètres
statistiques concernant l’ensemble des données des sondages électriques.

Les moyennes des résistivités apparentes obtenues pour un écartement AB/2 donné sont
supérieures au médianes ce qui met en évidence l’influence de valeurs extrêmes élevées. Les écarts
relatifs « l’écart relatif étant défini comme le rapport : (moyenne - médiane)/moyenne» présentent en
effet des valeurs positives très élevées notamment pour les résistivités apparentes obtenues pour de
petits écartements (AB/2=1 « 45% » AB/2=1.5 « 47% »). On notera cependant que les écarts entre les
valeurs des moyennes et des médianes sont décroissants avec l’augmentation de l’écartement AB/2 :
cette observation associée aux valeurs des écarts-types décroissantes (tout en restant relativement
élevées) elles aussi avec l’augmentation de l’écartement AB/2 montre que les distributions des
résistivités apparentes obtenues pour des écartements faibles présentent un étalement à droite (vers les
grandes valeurs) plus important que pour les séries correspondant aux écartements plus élevés ce qui
traduit une forte hétérogénéité des résistivités pour la sub-surface (Cf. figure 40 et figure 41).

Les coefficients de variation sont de plus très élevés de 44% pour AB/2=700 à 141% pour
AB/2=1,5 et montrent ainsi la grande variabilité des résistivités apparentes mesurées pour les terrains
étudiés. Dans la suite du chapitre on s’interrogera sur la répartition spatiale de cette variabilité
(Cf. tableau 10)

On admettra, pour les besoins de la description d’un tel nombre de données, qu’il y a un sens
statistique à représenter les valeurs des résistivités apparentes sous la forme d’un pseudo-sondage
moyen ou médian ou représentatif des premier et troisième quartiles ; la figure 40 montre ainsi que,

86
globalement dans la région, les résistivités apparentes pour les faibles écartements AB/2 sont plus
élevées que pour les écartements de valeur supérieure : cette tendance est marquée tant pour la
distribution des quartiles que des moyennes ou des médianes. La dispersion est plus grande pour les
faibles valeurs d’AB/2 que pour les grandes valeurs de AB/2.

Ceci conduit à une conclusion préliminaire selon laquelle il existe une grande hétérogénéité des
terrains des niveaux supérieurs et, à l’inverse, les terrains profonds présentent une plus grande
homogénéité.

Le paragraphe suivant consiste en une analyse des relations linéaires pouvant exister entre les vingt
variables étudiées. Cette analyse est un préalable à l’analyse factorielle qui sera ensuite proposée.

1.3 Matrice des corrélations

Le coefficient de corrélation linéaire indique la force de la liaison linéaire entre deux variables
continues. Ce coefficient prend des valeurs comprises entre –1 et 1 (tableau 11).

Plus le coefficient prend, en valeur absolue, une valeur proche de 1, plus la liaison linéaire entre les
deux variables est forte (corrélation positive (1) ou négative (-1) selon que le coefficient est positif ou
négatif). En valeur absolue, à une valeur élevée de l’une des variables, on associe une valeur élevée de
la deuxième.

Si le coefficient prend une valeur proche de 0, cela indique qu'il n'y a pas de liaison linéaire entre
les variables. La relation peut être d'un autre ordre mais en tout cas, elle n'est pas linéaire.

87
10000
? app Moyenne

(O.m) Médiane
Quartile1
1000 Quartile3

100

10

AB/2 (m)
1
1 10 100 1000

Figure 40 : Pseudo- sondages moyen, médian, quartile 1, quartile 3, des sondages électriques réalisés
dans le secteur d’étude.

9000 160%
? app E_Type
8000
(O.m) Etendue
140%
coefficient de variation
7000 E_relatif
120%

6000
100%
5000
80%
4000
60%
3000

40%
2000

1000 20%

0 0%
1 10 100
AB/2 (m) 1000

Figure 41 : Le coefficient de variation et l’écart relatif en % (en gris) et les valeurs de l’étendue et de
l’écart type (en noir).

88
Tableau 10 : Statistiques sommaires des résistivités apparentes de chaque écartement AB/2.

V. AB/2 : variable AB/2; Effe.: effectifs; Moy. : moyenne ; Méd. : médiane ; Qua.1 : quartile1 ; Qua.3 : quartile3 ; Min. : minimum ; Max. : maximum ;
Etend. : étendue ; I.I.qua. : Intervalle interquartile ; E-type : écart- type ; E-Rel : écart relatif ; C.Var. : Coefficient de variation

V.AB/2 Effe. Moy. Med. Qua. 1 Qua. 3 Min. Max. Etend. I.I.qua. E- type E.Rel. C.Var.
1 323,0 762,6 420,0 130,0 880,0 0,6 7800,0 7799,4 750,0 1062,5 44,9% 139,3%
1,5 323,0 826,0 440,0 132,5 950,0 0,7 7200,0 7199,3 817,5 1162,6 46,7% 140,7%
2 323,0 873,9 480,0 147,5 1020,0 0,8 7000,0 6999,2 872,5 1199,6 45,1% 137,3%
3 338,0 939,7 525,0 166,3 1150,0 0,7 7500,0 7499,3 983,8 1232,8 44,1% 131,2%
5 338,0 957,6 530,0 191,3 1300,0 0,6 8000,0 7999,4 1108,8 1189,4 44,7% 124,2%
7 338,0 962,4 550,0 200,0 1300,0 0,7 6890,0 6889,3 1100,0 1154,4 42,9% 120,0%
10 350,0 984,5 580,0 200,0 1300,0 0,7 6600,0 6599,3 1100,0 1141,3 41,1% 115,9%
15 350,0 1006,4 622,5 220,0 1400,0 0,8 8500,0 8499,2 1180,0 1157,8 38,1% 115,0%
20 350,0 987,7 635,0 205,0 1350,0 1,0 8200,0 8199,1 1145,0 1127,9 35,7% 114,2%
30 350,0 924,3 700,0 200,0 1300,0 1,3 7000,0 6998,7 1100,0 1004,7 24,3% 108,7%
40 350,0 842,7 662,5 190,0 1200,0 1,5 6000,0 5998,5 1010,0 863,5 21,4% 102,5%
50 350,0 788,9 622,5 172,5 1150,0 1,7 5200,0 5198,3 977,5 788,0 21,1% 99,9%
70 345,0 705,7 600,0 130,0 1070,0 1,5 4000,0 3998,5 940,0 660,6 15,0% 93,6%
100 342,0 606,0 550,0 75,0 995,0 1,2 2900,0 2898,8 920,0 558,7 9,2% 92,2%
150 330,0 487,8 440,0 55,8 750,0 1,0 2500,0 2499,0 694,3 453,9 9,8% 93,1%
200 293,0 404,4 360,0 70,0 600,0 1,0 2100,0 2099,0 530,0 359,9 11,0% 89,0%
300 257,0 253,9 220,0 90,0 360,0 7,0 1150,0 1143,0 270,0 202,3 13,4% 79,7%
400 213,0 170,2 150,0 98,0 230,0 8,5 900,0 891,5 132,0 115,4 11,9% 67,8%
500 160,0 129,2 121,0 79,8 166,3 13,0 520,0 507,0 86,5 72,4 6,3% 56,1%
700 116,0 91,8 90,0 60,0 120,8 22,0 195,0 173,0 60,8 40,7 2,0% 44,3%

89
Tableau 11 : Matrice des corrélations entre variables « écartements AB/2 » variant de 1, m à 700 m.

AB/2 1 1,5 2 3 5 7 10 15 20 30 40 50 70 100 150 200 300 400 500 700


1 1,00
1,5 0,96 1,00
2 0,92 0,98 1,00
3 0,85 0,92 0,95 1,00
5 0,74 0,80 0,83 0,94 1,00
7 0,66 0,70 0,73 0,86 0,96 1,00
10 0,55 0,59 0,62 0,75 0,86 0,94 1,00
15 0,48 0,51 0,53 0,65 0,76 0,87 0,96 1,00
20 0,45 0,47 0,49 0,60 0,70 0,82 0,92 0,98 1,00
30 0,42 0,43 0,44 0,54 0,63 0,75 0,86 0,93 0,97 1,00
40 0,41 0,42 0,43 0,51 0,59 0,70 0,81 0,89 0,94 0,98 1,00
50 0,42 0,42 0,43 0,50 0,57 0,67 0,77 0,85 0,90 0,96 0,99 1,00
70 0,44 0,44 0,44 0,50 0,54 0,63 0,70 0,77 0,83 0,89 0,93 0,97 1,00
100 0,43 0,43 0,43 0,47 0,50 0,57 0,62 0,69 0,73 0,79 0,84 0,89 0,96 1,00
150 0,39 0,40 0,40 0,42 0,45 0,50 0,55 0,61 0,65 0,69 0,73 0,78 0,87 0,94 1,00
200 0,34 0,35 0,35 0,37 0,41 0,44 0,48 0,53 0,56 0,59 0,62 0,65 0,73 0,81 0,91 1,00
300 0,28 0,30 0,30 0,31 0,33 0,34 0,35 0,37 0,39 0,40 0,41 0,44 0,51 0,60 0,73 0,86 1,00
400 0,21 0,23 0,23 0,27 0,29 0,28 0,27 0,25 0,25 0,25 0,25 0,26 0,30 0,38 0,48 0,60 0,81 1,00
500 0,12 0,13 0,14 0,19 0,22 0,21 0,22 0,19 0,17 0,16 0,16 0,16 0,18 0,23 0,29 0,37 0,57 0,83 1,00
700 0,10 0,10 0,10 0,15 0,16 0,18 0,21 0,18 0,17 0,16 0,14 0,12 0,08 0,08 0,07 0,07 0,15 0,34 0,58 1,00

90
Dans cette matrice des corrélations, nous lisons la force des associations linéaires entre les
variables prises deux à deux. Les corrélations sont toutes positives.

Ainsi, une lecture verticale, colonne par colonne et de haut en bas, du tableau 11 montre une
décroissance systématique des valeurs des coefficients de corrélation des faibles valeurs d’écartement
aux fortes valeurs et une lecture horizontale de gauche à droite montre une augmentation des valeurs
des coefficients. Plus l’écart entre valeurs de AB/2 augmente plus les corrélations tendent vers zéro et
la décroissance des coefficients de corrélation est d’autant plus nette que les valeurs de AB/2 sont
grandes.

La décroissance des coefficients de corrélation avec l’augmentation des valeurs d’AB/2 traduit la
baisse de l’influence des terrains superficiels sur les valeurs des résistivités apparentes mesurées et
montre bien qu’il existe une succession verticale de terrains de nature différente. D’une façon générale
lorsque les résistivités apparentes des terrains auscultés avec un écartement AB/2 donné augmentent
celles des terrains sous jacents augmentent mais de manière de moins en moins nette lorsque les écarts
entre valeurs d’écartement AB/2 augmentent.

1.4 Les Analyses Factorielles des sondages électriques :

Les méthodes factorielles établissent des représentations synthétiques de vastes tableaux de


données, en général sous forme de représentations graphiques. Ces méthodes ont pour objet de réduire
les dimensions des tableaux de données de façon à représenter les associations entre individus et entre
variables dans des espaces de faibles dimensions (visualisable sur une feuille de papier).

L'Analyse en Composantes Principales est une technique de description statistique conduisant à des
représentations graphiques approchées (mais en un certain sens optimales) du contenu d’un tableau de
données: description simultanée des liaisons entre variables et des similitudes entre individus. C’est
aussi un outil de réduction de la dimensionnalité d'un ensemble de variables continues, utilisable
comme intermédiaire de calcul en vue d'analyses ultérieures.

Pour obtenir une meilleure représentation des données, on prend les premières composantes
principales. L’ACP peut être fait sur des données brutes ou sur des données réduites.

Dans le cas d’une ACP réduite, les métriques les plus utilisées sont les métriques diagonales des
inverses des variances qui reviennent à diviser chaque variable par son écart type. Cette métrique rend
la distance entre individus invariante par transformation linéaire. Cette métrique est intéressante quand
les variables sont hétérogènes. La distance ne dépend plus des unités de mesure. De plus, elle donne à
chaque caractère la même importance quelque soit leur dispersion car la même variance de 1 est
donnée aux caractères (Saporata90).

91
Dans le cas d’une ACP non réduite, la métrique M=I (I : Individus) revient à utiliser le produit
scalaire usuel, elle conduit à privilégier les variables les plus dispersées sur lesquels les différences
entre individus sont les plus fortes.

L’ACP, par réduction des variables, permet des représentations géométriques des individus et des
variables. Les composantes principales doivent être indépendants (coefficients de corrélation nuls) et
complémentaires au sens de l’information.

La réduction du nombre des variables ne se fait pas par une sélection de certains, mais, par une
construction de nouveaux caractères obtenus en combinant les variables initiales au moyen des
facteurs. C’est une méthode linéaire traitant des variables numériques jouant toutes le même rôle.

Son but est d’obtenir une représentation d’un nuage N(I) des individus de Rp dans un espace de
dimension réduite. Il faut déterminer les axes qui prennent le mieux en compte la dispersion du nuage.
Ces axes sont les axes factoriels qui permettent de représenter au mieux les points de nuage.

L’espace des individus est représenté par des vecteurs, où chacun des individus est un vecteur. La
distance entre deux individus s’appelle la distance métrique.

L’inertie totale du nuage de points est la moyenne pondérée des carrés des distances des n points au
centre de gravité (dans le cas présent traité ici chaque valeur aura le même poids). Cette quantité
mesure l’éloignement des points à leur centre de gravité, c’est-à-dire la dispersion globale du nuage. Si
l’inertie est nulle, cela signifie que tous les individus sont identiques ou presque et confondus avec
leur centre de gravité g.

Les coordonnées des individus sur un nouvel axe s’obtiennent en projetant un individu sur un axe
factoriel.

L’espace des variables est représenté aussi par des vecteurs, chaque variable est un vecteur. La
métrique choisit est une matrice diagonale car :

- le produit scalaire de deux variables est la covariance ;

- la longueur d’une variable est égale à son écart type ;

- le cosinus de l’angle entre deux variables est le coefficient de corrélation linéaire.

Les axes et les facteurs principaux sont les vecteurs propres de la matrice associée aux valeurs
propres. Le nombre de valeurs propres non nulles donne la dimension de l’espace dans lequel sont
réellement faites les observations. Les variances d’une composante principale sont les valeurs propres

92
de la matrice des corrélations. L’ACP remplace les variables initiales par des variables non corrélées
de variance maximale et d’importance décroissante.

1.5 Analyse de la totalité des sondages électriques

1.5.1 Tableau des valeurs propres de l’analyse :

Dans la figure 42 on trouve les valeurs propres c'est-à-dire les variances de chaque composante
principale et la figure 43 les contributions simples et cumulées de ces composantes à la variance totale
des données étudiées (données centrées réduites).

Nous obtenons une première composante principale très dominante, expliquant près de 58,54% de
la variance totale. Avec seulement les trois premiers axes factoriels, nous avons près de 85% de
l'inertie (ou de la dispersion) de tout le nuage de points (Cf. figure 43).

12 11.71

10

4
2.88
2.33
2
1.40
0.66
0.33 0.23 0.12 0.09 0.07 0.06 0.03 0.02 0.02 0.01 0.01 0.01 0.010.010.00
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

Figure 42: Les valeurs propres de l’analyse (variances des composantes principales).

93
120

97.71 98.33 98.77 99.11 99.40 99.55 99.66 99.76 99.82 99.88 99.92 99.96 99.99 100
100 94.90 96.55
91.60
84.58

80 72.94
Pourcentage de variance expliquée
58.54 Pourcentage cumulé
60

40

20 14.40
11.65
7.01
3.31 1.64 1.16
0.62 0.44 0.34 0.29 0.15 0.12 0.10 0.06 0.06 0.04 0.04 0.03 0.01
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

Figure 43: Les pourcentages de la variance totale pris en compte par chaque axe factoriel (en bas) et
les pourcentages cumulés (en haut).

1.5.2 Représentations graphiques des données :

* Dans le plan factoriel 1-2 :

Sur le cercle des corrélations, dans le plan factoriel 1-2, on remarque que la composante principale,
corrélée négativement à toutes les variables, est dominée par les variables résistivités apparentes des
écartements AB/2=15 et AB/2=20. la deuxième composante principale oppose les résistivités
apparentes des relativement grands écartements (AB/2=20, AB/2=30, AB/2=40, AB/2=50, AB/2=70,
AB/2=100, AB/2=150, AB/2=200, AB/2=300, AB/2=400, AB/2=500 et AB/2=700) aux résistivités
apparentes des petits écartements (AB/2=1, AB/2=1,5, AB/2=2, AB/2=3, AB/2=5, AB/2=7, AB/2=10,
AB/2=15) ; il en résulte que les sondages électriques présentant une composante positive sur l’axe de
cette deuxième composante présenteront les plus grandes valeurs de résistivité apparente pour les
grands écartements et, a contrario, des valeurs de résistivités apparentes pour les petits écartements les
plus faibles (Cf. figure 44).

Dans le plan principal sur lequel sont projetés les individus, l’axe 1 présente les sondages
électriques qui présentent des fortes valeurs de résistivités apparentes pour des écartements AB/2=15
et AB/2=20 vers la gauche et vers la droite les sondages électriques qui présentent les plus faibles
valeurs de résistivités apparentes pour les mêmes écartements. Le deuxième axe oppose les sondages

94
qui présentent des fortes valeurs de résistivités apparentes pour les grands écartements à des sondages
qui présentent des fortes valeurs de résistivités apparentes pour les faibles écartements AB/2.

* Dans le plan factoriel 1-3 :

Sur le cercle de corrélation dans le plan factoriel 1-3, la structure du nuage de points le long de
l’axe de la première composante est naturellement identique à celle qui a été décrite précédemment.
On peut toutefois remarquer que les variables résistivités apparentes des écartements AB/2 = 7 et
AB/2 = 150 ne s’écartent pas de cet axe alors que ce n’est pas le cas des autres variables. La troisième
composante principale opposant les résistivités apparentes des écartements AB/2=10, AB/2=15,
AB/2 = 20, AB/2 = 30, AB/2 = 40, AB/2 = 50, AB/2 = 70, AB/2 = 100 aux résistivités apparentes des
écartements AB/2 = 1, AB/2 = 1,5, AB/2 = 2, AB/2 = 3, AB/2 = variables, AB/2 = 7, AB/2 = 200,
AB/2 = 300, AB/2 = 400, AB/2 = 500et AB/2 = 700 (Cf. figure 45).

Dans le plan principal des individus, l’axe F1 présente toujours les sondages électriques qui
présente des fortes valeurs de résistivités apparentes pour des écartements AB/2 = 7 et AB/2 = 150
vers la gauche et vers la droite les sondages électriques qui présentent des faibles valeurs de
résistivités apparentes pour les mêmes écartements. L’axe F3 qui absorbe 11,65 % de la variance
totale met en évidence les sondages pour les quelles les résistivités apparentes pour certains grandes
écartements sont les plus élevées (AB/2 = 400 et AB = 500). Cet axe montre ainsi que les sondages de
la classe 3 présentent presque tous des résistivités apparentes élevées pour les écartements AB/2 = 400
et AB/2 = 500 alors que les sondages des autres classes montrent des résistivités apparentes beaucoup
plus réparties pour ces écartements.

95
1.00
F2
(14,40%)
0.60
200 300 400
150 500
100
70 F1
50
40 0.20
30 700 (58,54 %)
20
15
-1.00 10 -0.60 -0.20 0.20 0.60 1.00
-0.20
7
5
3 1.5
1
2 -0.60

-1.00

Carte des Variables

6.00
F2 (14,40%)

F1
2.00
(58,54%)

-18.00 -14.00 -10.00 -6.00 -2.00 2.00


-2.00

Classe1
Classe2
-6.00 Classe3
Classe4
Classe5
Série6
-10.00

Carte des individus


Figure 44 : Représentations graphiques de l’ACP : distributions des variables et des individus dans
les plans factoriels 1-2. Les domaines cerclés et leurs centres sont définis au paragraphe 2.5.3.

96
1.00
F3
0.80 (11,65%)
400 500
0.60
300 700
0.40
21.5
1
3
0.20
5 200
F1 (58,54%)
7 150 0.00
-1.00 10100 -0.50
15 -0.200.00 0.50 1.00
70
20
50
30
40
-0.40

-0.60
-0.80

-1.00

Carte des Variables

16.00
F3(11,65%)
Classe 1
12.00 Classe 2
Classe 3
Classe 4
8.00
Classe 5

4.00
F1(58,54%)
0.00
-20.00 -15.00 -10.00 -5.00 0.00 5.00 10.00

-4.00

-8.00

Carte des individus


Figure 45: Représentations graphiques de l’ACP : distributions des variables et des individus dans le
plan factoriel 1-3.

97
1.5.3 Classification et Typologie des sondages électriques :

Le but de cette analyse est la classification des variables (les résistivités apparentes pour chaque
écartement) et des observations (les sondages électriques), et d’avoir une idée sur la corrélation et la
ressemblance entre ces derniers. La similitude entre individus ou variables est étudiée en fonction de la
distance qui les sépare (distance euclidienne).

La méthode d’analyse employée est la méthode de la classification hiérarchique ascendante. Elle


permet de regrouper les couples des individus en fonction de leur degré de similitude. Après la
formation des premiers couples qui montrent la plus grande similitude, ils sont considérés comme une
seule unité qui est introduite avec un poids différent (ici deux) dans l’ensemble des observations
restantes. De proche en proche cela forme un dendrogramme qui permet la visualisation rapide de
groupes de variables ou d’individus corrélés entre eux.

La méthode RECIP/SEMIS de SPAD permet d’effectuer une classification à partir de coordonnées


factorielles issues de l’analyse précédente. Il est équivalent d'effectuer une classification des individus
à partir d’un ensemble de p variables ou à partir de l'ensemble des p facteurs issus de l’analyse
factorielle. En effet, en passant des variables initiales aux facteurs, sans en réduire leur nombre et ce,
malgré leur obtention dans l'ordre décroissant de la variance expliquée, on ne perd aucune information.
Il s'agit mathématiquement parlant d'un changement de repère des individus (changement de base).

Nous avons réalisé une classification hiérarchique ascendante de l’ensemble des 350 sondages
électriques à l’aide du critère de Ward (minimisation des variances intraclasses et maximisation des
variances interclasses).

A l’étape initiale, chaque sondage forme une classe. Il y a donc 350 classes.

A la première étape, on regroupe les deux premiers sondages les plus proches. La typologie est
alors formée de 350 classes, la somme des carrés des distances des points du nuage (c’est à dire des
SEV) au centre de gravité étant égale à (N-1)*p (soit (350-1)*20=6980 dans notre cas), la qualité de
cette typologie est égale à 1-(0/6980)=1, sachant que 0 est la distance de Ward. La typologie en 350
classes explique 100% de la somme totale des carrés totale.

Le graphique de la figure 46 montre l’évolution du rapport entre la somme des carrés des distances
interclasses et la somme des carrés des distances intraclasses exprimée en pourcentage, la typologie en
cinq classes explique 94 % de la somme totale des carrés totale. D’où le choix de cinq classes.

98
100%
90% Qualité de la typologie(%)

80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10% Nombre de classes
0%
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 101112131415161718192021222324252627282930

Figure 46: Qualité de la typologie en fonction du nombre de classes

La typologie en cinq classes est représentée sur le premier plan principal de l’analyse en
composantes principales réalisée sur les 350 sondages électriques (Cf. figure 47) et interprétée à l’aide
des moyennes par classe des variables centrées réduites visualisées dans la figure 48.

Ø interprétation des classes :

La classe 1 est formée des sondages électriques réalisés dans les deux premiers kilomètres par
rapport au rivage entre les deux lagunes de Oualidia et Sidi Moussa et les sondages effectués au nord
de cette dernière (Cf. figure 49, figure 50 et figure 51). Le sondage moyen et le sondage médian de
cette classe présentent des faibles valeurs de résistivités apparentes qui évoluent entre 10 et
200 Ohm.m.

La classe 2 est formée des sondages électriques réalisés un peu plus loin de la côte, le sondage
moyen de cette classe présente des valeurs de résistivités apparentes plus importantes pour un même
écartement AB que celles de la première classe qui oscillent entre 50 et 1500 Ohm.m

La classe 3 présente des SEV réalisés très loin au rivage, le sondage moyen de cette classe présente
des valeurs de résistivités apparentes très élevées qui oscillent entre 100 et 3000 Ohm.m.

99
6.00
F2 (14,40%)

F1
2.00
(58,54%)

-18.00 -14.00 -10.00 -6.00 -2.00 2.00


-2.00

Classe1
Classe2
-6.00 Classe3
Classe4
Classe5
Série6
-10.00
Figure 47: Visualisation de la typologie en cinq classes sur le premier plan principal.

AB/2=1
AB/2=1.5
AB/2=2
4
AB/2=3
AB/2=5
AB/2=7

3 AB/2=10
AB/2=15
AB/2=20
AB/2=30

2 AB/2=40
Moyenne

AB/2=50
AB/2=70
AB/2=100
1 AB/2=150
AB/2=200
AB/2=300
AB/2=400
0 AB/2=500
AB/2=700
1 2 3 4 5

-1

-2
Classe

Figure 48 : Représentation figurée des valeurs des vingt moyennes des variables centrées réduites
par classe.

La classe 4 présente des SEV réalisés près de la région de Oualidia, ces sondages sont exécutés un
peu loin par rapport au rivage, le sondage moyen présente des valeurs de résistivités apparentes très
élevées qui oscillent entre 100 et 4000 Ohm.m.

100
La classe 5 présente quelques sondages avec des valeurs des résistivités apparentes extrêmes qui se
répartissent dans le sud de la région d’étude vers la fin du profil 8W et le milieu du profil 6W entre
100 et 6000 Ohm.m.

La cartographie géoélectrique de la région d’étude autrement dit la distribution spatiale des


différentes résistivités apparentes des sondages électriques verticaux analysés dans le cadre de ce
travail montre une évolution des valeurs de résistivités apparentes par rapport à l’éloignement de ces
SEV à la mer.

10000
? app (O.m)

1000

100 t

Classe 1
Classe 2
Classe 3

10 Classe 4
Classe 5

AB/2 (m)

1
1 10 100 1000

Figure 49: Les sondages moyens des cinq classes

101
10000

1000

100

Classe 1
Classe 2
Classe 3
10
Classe 4
Classe 5

1
1 10 100 1000

Figure 50: Les sondages médians des cinq classes

102
280

classe 1 24W
classe 2
23W
275 classe3
classe 4 21W
classe 5
20W
270 a
ouss19W
Sidi M

18W

16W
265
ue
15W
tiq

14W
an

13W
tl
A

260
12W
an

11W

O

10W
255
9W
8W

250 7W
6W
ia
Oualid5W
245
4W

240

235
155 160 165 170 175 180 185 190 195

Figure 51: Réparation des classes des sondages électriques en fonction de la résistivité apparentes
des écartements AB/2.

L’analyse statistique multidimensionnelle de la série des données des résistivités apparentes qui
repose d’une part sur une analyse en composantes principales et, d’autre part sur une classification
hiérarchique ascendante, met en évidence cinq classes qui s’individualisent sur le plan des deux
premières composantes principales. On peut constater par la cartographie des sondages électriques
verticaux en fonction de leur appartenance à telle ou telle classe que les sondages d’une classe donnée
ne se répartissent pas spatialement de façon aléatoire (Cf. figure 51). En effet les sondages de la classe
1 caractérisés par des valeurs de résistivité apparente les plus faibles se localisent dans les deux

103
premiers kilomètres par rapport au rivage entre les deux lagunes de Oualidia et Sidi Moussa ; les
sondages effectués sur les lignes des SEV 19W à 24W montrent aussi des valeurs de résistivités
apparentes faibles, au delà de la frange côtière, celles-ci sont dues à la nature lithologique des
formations qui caractérisent cette région (les formations du Cénomanien, Cf. Chapitre 1) . En aucun
cas on ne peut confondre ces valeurs de résistivité apparente avec celles localisées vers la partie
côtière comprise entre les deux lagunes. Les sondages de la classe 2 qui présentent des valeurs de
résistivité apparente relativement importante par rapport à la première classe se localisent au delà du
deuxième kilomètre par rapport à la mer. La classe 3 présente des SEV réalisés loin par rapport au
rivage. La classe 4 présente des SEV réalisés près de la région de Oualidia, ces sondages sont exécutés
un peu loin par rapport au rivage.

La cartographie géoélectrique de la région d’étude autrement dit la distribution spatiale des


différentes résistivités apparentes des sondages électriques verticaux analysés dans le cadre de ce
travail montre une évolution des valeurs de résistivités apparentes par rapport à l’éloignement de ces
sondages électriques à la mer (Cf. figure 51).

En raison de l’homogénéité des sondages de ces lignes de sondages électriques en particulier entre
9W et 18W, signant une homogénéité géoélectrique en allant de la frange côtière vers l’intérieur des
terres, on a choisi d’analyser les sondages de la ligne 18W. Par ailleurs, cette ligne est proche de
données géologiques et hydrogéologiques qui seront utiles à la validation de son interprétation.

Les résultats présentés jusqu’ici ont reposé sur une analyse statistique globale des résistivités
apparentes de tous les sondages électriques réalisés dans la zone d’étude, afin de mieux décrire
l’évolution des résistivités apparentes en fonction des écartements AB/2 et de caractériser leur
variation spatiale, on propose, ci-dessous, une analyse statistique (ACP et une classification
hiérarchique) de la ligne des sondages électriques 18W afin d’être plus précis dans la description
spatiale des résistivités apparentes.

1.6 Analyse de sondages électriques de la ligne 18W

Trois classes de SEV ressortent de l’analyse limitée aux valeurs de AB/2<= 300 m (au-delà les
données ne sont pas complètes d’un SEV à l’autre), ces classes s’individualisent sur le plan des deux
premières composantes principales qui absorbent 83,21 % de la variance totale. Une opposition nette
s’établit entre les sondages des classes 2 et 3 et les sondages de la classe 1 : en effet, partant des
sondages pour lesquels les composantes sur l’axe F1 sont négatives vers ceux pour lesquels les
composantes sont positives, on distingue bien les classes 2 et 3, de la classe 1. Les valeurs de
résistivités apparentes pour les faibles écartements AB/2 = 30 sont parmi les plus faibles pour la classe
1, les plus fortes pour les classes 2 et 3 (Cf. figure 52).

104
1.00
F2
100
(21,34 %) 15070
0.60 200
300
50
40
0.20 F1
(61,78 %)
130
-1.00 -0.60 -0.20 0.20 0.601.5 1.00
-0.20 2
203
15
1075

-0.60

-1.00
(a)

6.00
F2 (21,34%)

13
12 15
14
11 2.00
16
10 9 18 F1
4 17 (61,87%)
2
5 7 19
-7.00 1 3 -3.00 8 1.00
23 5.00 9.00
6 20
-2.00 22
Classe 1
Classe 2 24
Classe 3 21

-6.00
(b)

Figure 52 : Cercle de corrélations F1-F2 (a) et (b) projection des SEV sur le plan factoriel F1-F2.

Les classes 2 et 3 se distinguent également bien l’une de l’autre mais en tenant compte de leurs
composantes sur le deuxième axe principal. En effet les composantes positives sur cet axe sont dues à
l’influence des faibles valeurs des résistivités apparentes pour les faibles écartements AB/2 pour la
classe 2 et les fortes valeurs de résistivités apparentes pour les grands écartements AB/2 (200 et 300),
à l’inverse des sondages de la classe 3 qui se caractérisent par les fortes valeurs de résistivités

105
apparentes pour les faibles écartements AB/2 et les faibles valeurs de résistivités apparentes pour les
grands écartements (Cf. figure 52).

La classe 1 est formée de 13 SEV (SEV 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 18 et 19) caractérisés par des
valeurs de résistivités apparentes les plus faibles en sub-surface et en profondeur qui se répartissent
essentiellement à moins de 2 km par rapport au rivage à l’exception des SEV 18 et 19. La classe 2 est
formée de 8 SEV (SEV 12, 13, 14, 15, 16, 17, 22 et 23) qui se répartissent au delà des sondages
électriques de la classe 1. Les sondages de la classe 3 (trois sondages) se localisent à l’extrémité sud
est de la ligne W18 (figure 52 et figure 53).

Classe 1
Classe 2 Classe3

1 3 5 2 4 19 7 8 6 11 10 9 18 23 22 17 12 13 14 16 15 20 24 21

Figure 53 : arbre hiérarchique issu de la classification hiérarchisée réalisée à partir des données de
SEV de la ligne 18W

1.7 Conclusion

Les résultats des analyses statistiques des sondages électriques (350 SEV), nous a permis de
distinguer cinq classes de sondages électriques dont les propriétés géoélectriques sont nettement
différentes ; la première classe avec des faibles résistivités apparentes (Cf. figure 51), la deuxième
classe avec des résistivités apparentes nettement importante par rapport à la première classe, la
troisième classe des résistivités apparentes nettement importante, la quatrième classe qui présente des
résistivités apparentes importante à très importante et la cinquième classe qui présente les valeurs de
résistivités apparentes les plus extrêmes. A l’issue de cette partie on a pu analyser la ligne W18 qui
montre trois classes de résistivités apparentes.

A l’issue des résultats obtenus à partir de l’analyse en composantes principale et la classification


hiérarchique, on propose dans le paragraphe qui suit de faire une inversion des sondages de la ligne de

106
sondages électriques W18 au moyen d’une méthode globale d’optimisation afin de mettre en évidence
la répartition des résistivités vraies des formations.

107
L’inversion des données de sondages électriques verticaux réalisés en 1992 dans la région du
Sahel Doukkala au moyen d’une méthode d’optimisation fondée sur des algorithmes globaux tels que
les essaims particulaires (PSO) a permis d’estimer, le long d’un profil perpendiculaire à la côte, la
position du biseau d’eau salée. Cette méthode a permis d'avoir une distribution statistique des
paramètres des modèles (distributions des épaisseurs et des résistivités réelles des terrains) pour les
données des SEV. La comparaison des résultats issus de cette réinterprétation et des mesures qui ont
été faites en forage dans le cadre du projet LIFE003 en 2006 a permis de mettre en évidence une
évolution non significative de l’interface « eau douce-eau salée ».

2 INVERSION DE SONDAGES ELECTRIQUES VERTICAUX PAR LA


METHODE DES ESSAIMS PARTICULAIRES :

Le risque d’intrusion marine existe en de multiples régions du monde (Darboux-Afouda et al.,


1997, Hsissou et al.,1999, Calvache et al.,1996, ), justifiant de ce fait l’évaluation de l’efficacité et de
la pertinence de la mise en œuvre de nouvelles méthodes d’optimisation pour l’inversion et
l’interprétation de sondages électriques verticaux (SEV). En effet, l’auscultation des terrains par SEV
a été et est encore couramment utilisée dans de nombreux pays en raison de sa facilité d’utilisation et
de son faible coût ; il en découle que de nombreuses archives tout comme des données récentes
peuvent et doivent être réinterprétées en raison de préoccupations émergentes (l’évolution du biseau
d’eau salée dans le cas de ce chapitre) et du développement des nouvelles méthodes d’interprétation.
La méthode proposée dans ce chapitre est celle des essaims particulaires (OEP en français :
optimisation par essaims particulaires et PSO en anglais : Particle Swarm Optimization).

L’objectif poursuivi dans l’étude proposée ci-dessous consiste principalement en la localisation de


l’interface « eau douce eau salée » de la région côtière du Sahel des Doukkala et d’estimer la
profondeur de l’interface et son évolution en réinterprétant d’anciens SEV au moyen de la méthode
d’optimisation globale des essaims particulaires (PSO). Cette méthode diffère fondamentalement des
méthodes traditionnelles d’analyse de SEV qui sont essentiellement fondées sur des méthodes
d’optimisation linéaire avec ou sans régularisation (Pekeris, 1947), car c’est une méthode globale
d’optimisation (Fernández Alvarez J.P., 2004) qui est capable d’échantillonner la famille des modèles
dits équivalents, i.e., ceux qui ajustent la courbe des résistivités apparentes avec la même erreur -règles
d’équivalence. Le logiciel d’optimisation utilisé pour les besoins de cette étude est développé par
l’université d’Oviedo en Espagne (Fernández-Martínez et al., 2008). La comparaison des résultats
issus de cette réinterprétation et de mesures récentes permettra de conclure quant à l’évolution du
biseau.

Après que les grands traits géologiques de la région côtière du Sahel Doukkala aient été décrits
(Cf. chapitre 1) ainsi que le corpus de sondages électriques dont nous disposons (Cf. paragraphe 1 de

108
ce chapitre), le principe d’inversion de SEV par la méthode d’optimisation globale des essaims
particulaires (OEP ou PSO) sera illustré et testé sur un SEV pour lequel nous disposons d’un log
géologique, donc d’information a priori. Cette information géologique sera utilisée pour designer
l’espace de recherche des modèles des résistivités et des épaisseurs.

A la suite de cette présentation, une étude des SEV du profil choisi sur une ligne perpendiculaire à
la cote (Cf. figure 54) sera proposée avant qu’une conclusion de nature méthodologique et de nature
environnementale ne soit donnée.

2.1 Données géophysiques

Les sondages électriques étudiés ci-dessous font partie d’un ensemble organisé en dix neuf séries.
Ces séries de SEV ont été organisées le long de lignes perpendiculaires à la côte, distantes l’une de
l’autre de 2 500 à 4 000 m comme décrit dans le paragraphe 1.1 du chapitre 2. En raison de
l’homogénéité des sondages de ces lignes de sondages électriques, signant une homogénéité
géoélectrique en allant de la frange côtière vers l’intérieur des terres, on analyse ici que les quatorze
sondages de la ligne 18W (Cf. figure 54) en s’interrogeant sur la profondeur de l’interface « eau douce
eau salée ». Un sondage électrique réalisé à proximité d’un forage carotté situé dans cette frange
côtière (à 700 m du littoral) mais légèrement plus au sud (Sondage 228/26 dont les coordonnées
Lambert sont X= 183790, Y= 266000, Z= 6 m) est utilisé dans ce qui suit, d’une part comme sondage
d’étalonnage et, d’autre part, de sondage avec lequel la méthode d’inversion de SEV par la méthode
des essaims particulaires sera présentée. Par la suite, une analyse semblable a été réalisée sur les
quatorze sondages de la ligne W18 (Cf. figure 55).

109
280

24W

23W
275
21W

20W
ussa
270 Sidi Mo 19W

18W

16W
265
e
u
q
15W
ti
an

14W
tl
A

13W
260
an

12W

11W
O

10W
255
9W
8W

250 7W
6W
Oualidia
5W
245
4W

240

235
155 160 165 170 175 180 185 190 195

Figure 54 : – Localisation géographique des SEV étudiés

110
10000
? app SE1
SE2
(O.m) SE3
SE4
SE6
SE7
1000 SE5
SE8
SE9
SE10
SE11
SE12
SE13
SE14
100 SE228_26

10

1
AB/2 (m)
1 10 100 1000 10000

Figure 55 : Les sondages électriques verticaux étudiés en fonction des valeurs des demi-écartements
AB.

2.2 La méthode d’optimisation globale : les essaims particulaires

L’inversion de SEV par des méthodes d’optimisation globale se développe de plus en plus
(Fernández Martínez et al., 2008) ; les méthodes d’optimisation peuvent être celles du recuit simulé,
des algorithmes génétiques ou des essaims particulaires. Cette dernière méthode est réputée
particulièrement adaptée dans le cas où les variables étudiées sont continues, en raison de sa courbe de
convergence par rapport aux autres types d’algorithmes globaux. Ceci est le cas pour les résistivités
électriques et les épaisseurs des SEV. C’est cette méthode qui est utilisée ci-dessous.

L'optimisation par essaims particulaires (OEP ou PSO) est une méthode métaheuristique
d'optimisation globale fondée sur la collaboration d’individus à la recherche d’une meilleure solution
(i.e. un modèle) à un problème d’optimisation (Kennedy et Eberhart, 1995). La collaboration des
individus aussi dénommés particules se traduit par leur déplacement, dans un espace prédéfini, selon
des trajectoires tenant compte, pour un individu donné, de sa propre histoire mais aussi de celle des

111
autres ; les trajectoires des particules se développent dans l’espace de définition des paramètres du
problème étudié à la recherche de bonnes solutions (de bons modèles), cet espace est appelé espace de
recherche. Ces bonnes solutions sont des modèles qui, ici, correspondent à l’ensemble des résistivités
réelles et des épaisseurs des terrains pour lesquels les écarts entre les résistivités apparentes
? a s - ? *a ( s, m ) à partir des modèles et les données de résistivités apparentes issues des mesures
recalculées

sur le terrain ? oa ( s ) seront jugés acceptables (Équation 1) :

? oa ( s ) - ? *a ( s, m )
RMS − RE ( m ) =
1
Équation 1 1
? oa ( s )
( nd ) p p

où nd est le nombre de mesures pour un sondage et s= L/2. Cette mesure d’erreur peut être définie

car les mesures de résistivités apparentes sont positives. Un autre type d’erreur utilisable est l’erreur
relative avec support global:

? oa ( s ) - ? *a ( s, m )
RE − RMSRE ( m ) =
p
Équation 2 .
? (s )
o
a p

Le principe de la méthode repose donc sur l’évolution, dans l’espace de recherche, de la trajectoire
de chacune des particules (i.e. chaque modèle de sondage électrique) en tenant compte de sa propre
meilleure solution et de la meilleure solution globale obtenue par l’ensemble des particules au cours
des différentes étapes de leur déplacement. La trajectoire d’une particule est définie de l’étape k à
l’étape k+1 par :
Équation 3 vik +1 = ωvik + ϕ 1( g k − xik ) + ϕ 2(likk − xik )

x ik +1 = x ik + v ik +1 .

avec xik la position de la particule d’indice i à l’étape k et vik la vitesse de cette particule à l’étape k,

g k la position dans l’espace de recherche de la meilleure solution globale toutes particules

confondues au cours des k premières étapes, et l ikk la position de la meilleure solution pour la particule

i également au cours des k premières étapes. Les paramètres ϕ1 , ϕ 2 et ω sont tels que

ϕ1 = r1 a g , ϕ 2 = r2 a l , r1 , r2 → U (0,1), ω , a1 , a 2 ∈ R et traduisent la tendance de la particule i à


rejoindre respectivement sa propre position optimale au cours de son évolution et la meilleure parmi
toutes les positions optimales déjà rencontrées. Une analyse approfondie des trajectoires du PSO,

112
permettant d’établir les modalités de choix des valeurs des paramètres ϕ1 , ϕ 2 et ω peut être
consultée dans Fernández Martínez et al. (2008a) and Fernández Martínez and García Gonzalo (2008).

A la différence des méthodes classiques d’optimisation qui postulent l’existence d’une meilleure
solution à découvrir, l’approche sur laquelle repose les algorithmes globaux postule que le modèle est
conçu comme un vecteur aléatoire (Aster et al., 2005). Ainsi la solution à un problème d’optimisation
par essaims particulaires se traduira par des distributions de statistiques des paramètres du modèle (ici
des résistivités vraies et des épaisseurs des terrains) pour des données expérimentales données (les
résistivités apparentes associées aux distances L/2). Il s’agit donc d’obtenir une distribution des
fréquences de paramètres des modèles pour des données expérimentales connues : f m d ( ) Les

algorithmes globaux permettent donc d'avoir un regard statistique sur le phénomène étudié, étant
donné le nombre discret de données, la présence de bruit de mesure ainsi que les limites du modèle
physique par rapport à la réalité. L'application de cette méthode permet donc de réanalyser des
données d’archives avec un regard plus statistique et moins déterministe ce qui est de loin préférable
dans le cas de SEV pour lesquels les principes d’équivalence sont bien connus

2.3 Application au sondage électrique S 228/26

L’application donnée ci-dessous a été réalisée au moyen du logiciel VESLAB développé à


l’Université d’Oviedo en Espagne par Fernández-Martínez et al., 2008.

Au départ de l'algorithme, chaque particule d’une population de taille choisie a priori est placée
(aléatoirement ou non) dans l'espace de recherche qui est donc une collection de solutions possibles.
Dans le cas du sondage 228/26, une connaissance a priori du nombre de terrains due à une première
analyse (N = 6), avec comme hypothèse une structure tabulaire des terrains (Cf. figure 56) constituant
le SEV et des limites inférieures et supérieures des valeurs des résistivités et des épaisseurs a permis
de définir l’espace de recherche comme suit (Cf. tableau 12) :

1. limites inférieures [1, 1, 10, 1, 0,1, 1,1] et supérieures [100, 300, 100, 500, 10, 100]
des valeurs de la résistivité en O.m des N terrains
2. limites inférieures [0,1, 1, 5, 10, 20] et supérieures [3, 5, 15, 20, 50] des épaisseurs des
N-1 premiers terrains.

On a choisi un essaim de deux cents particules (deux cents modèles) évoluant, chacune, en
explorant l’espace de recherche au cours de 100 itérations.

113
Tableau 12 – Limites inférieures et supérieures des épaisseurs et des résistivités définissant
l’espace de recherche pour la recherche des modèles.

Couche 1 2 3 4 5 6
Limites
1 1 10 1 0,1 1
inférieures
Résistivités
100 300 100 500 10 100
Limites
supérieures
Limites
0,1 1 8 15 40 -
inférieures
Epaisseurs
Limites 3 5 15 20 50 -
supérieures

114
Calcaires gréseux
Z (cote
? (O·m) E (m) P(m)
altimétrique)
54,8 1,3 6
190,4 2,0 1,3 4,7
Argiles de Safi
31,5 10,6 3,3 2,7
145,5 16,1 13,9 -7,9
2,0 42,9 30,1 -24,1
56,3 73,0 -66,9
(c)

(a) (d’après Ferre, 1969)

1.9
10
Log-Résistivités (Ω .m)

1.5
10

1.1
10
0 1 2 3 4
10 10 10 10 10
Log-AB/2 (m)

(b)
Figure 56 :– Sondage d’étalonnage 228/26 : à gauche (a) le log géologique, à droite en haut (b) le
SEV expérimental (croix) et (c)les valeurs des résistivités et épaisseurs du meilleur modèle (en gris)
obtenu avec une erreur relative égale à 3,9%.

115
De l’ensemble des modèles explorés, le logiciel permet de ne conserver que ceux qui ont été
obtenus avec une erreur relative inférieure à une valeur donnée que l’on a choisie égale à 4% dans le
cas de ce sondage ; sur 20 000 modèles explorés, 702 modèles ont été retenus. On dispose ainsi
d’autant de fois 2N-1 valeurs (ici six valeurs de résistivité, et cinq valeurs d’épaisseur) que de modèles
retenus. Les résultats présentés sous forme graphique sont, d’une part le graphe des résistivités
apparentes mesurées et issues du meilleur modèle (Cf. figure 56 b) en fonction de la demi longueur
entre électrodes d’injection (L/2), le graphe de l’évolution de l’erreur relative en fonction des
itérations (Cf. figure 57) et, d’autre part, les distributions statistiques des épaisseurs et des résistivités
des différentes couches ayant conduit à un modèle acceptable (erreur inférieure à 4%). Enfin, diverses
distributions des profondeurs et des épaisseurs obtenues pour une gamme de résistivités donnée
permettent une analyse approfondie des résultats.

Figure 57 : Evolution de l’erreur relative en fonction des itérations.

L’analyse des distributions statistiques des propriétés géoélectriques des modèles retenus à l’issue
des cent itérations montre que les distributions fréquentielles des résistivités et des épaisseurs des
premier, troisième, quatrième, cinquième et sixième terrains sont peu dispersées ; en effet les étendues
rapportées à la valeur correspondante du meilleur modèle global sont respectivement 5%, 7%, 3%,
10% et 5% pour les résistivités des terrains 1, 3, 4, 5 et 6 et 13%, 8%, 2% et 3% pour les épaisseurs
des terrains 1, 3, 4 et 5. Par contre les distributions des résistivités et épaisseurs, pour le deuxième
terrain sont plus étalées : respectivement 23% et 30% (Cf. figure 58). Cette relative dispersion des

116
épaisseurs du deuxième terrain (terrain de faible épaisseur mais de forte résistivité) se reflétera
nécessairement dans la distribution des profondeurs des terrains sous-jacents ; il faut toutefois noter
qu’en valeur absolue l’écart entre valeurs extrêmes de la distribution des épaisseurs du deuxième
terrain n’est que de 0,6 m.

Il est possible d’extraire de l’ensemble des résultats, des distributions spécifiques à telle ou telle
propriété géoélectrique pour l’analyse d’un problème particulier.

Ici, étant principalement intéressés à la caractérisation d’un biseau d’eau salée, on a extrait les
résultats ayant trait aux valeurs de résistivités compatibles avec un niveau sédimentaire saturé d’eau
salée (Cf. figure 59).

L’analyse de la figure 59 et du tableau 13 montre que, seul le cinquième terrain peut correspondre à
une formation saturée d’eau salée ; en effet, ce terrain montre une distribution de résistivités comprises
entre 1,9 et 2,1 O.m. Deux représentations graphiques traduisent alors les couples {résistivité,
profondeur} du cinquième terrain. L’une d’elles (Cf. figure 60), présente la distribution simple ou
cumulée des profondeurs du toit d’un terrain quelque soit la valeur de la résistivité dans un intervalle
donné (ici [1,9 – 2,2 O.m]), l’autre montre (Cf. figure 61), pour chaque valeur de résistivité d’un
intervalle choisi a priori, la distribution de quelques uns des percentiles des distributions des
profondeurs. Ainsi, pour un modèle donnant une résistivité du cinquième terrain égale à 2,05 O.m la
profondeur du toit de ce cinquième terrain a été dans 25% des cas au maximum égale à 30,11m et dans
99% des cas au maximum égale à 30,73 m. La dispersion, toutefois très faible, des valeurs des
percentiles (Cf. figure 61) reflète les équivalences géoélectriques possibles du deuxième terrain mais
également du quatrième terrain, qui apparaît comme un terrain relativement résistant 145,5 O.m entre
deux terrains conducteurs 31,5 et 2,0 O.m.

A l’issue de cette présentation il est possible de proposer la conclusion suivante : sur les 200x100
modèles étudiés, 702 identifiés avec une erreur relative inférieure à 4%, permettent de dire que,
conditionnellement aux données de terrain, le toit de la couche à très faible résistivité est trouvé dans
99% des cas à une profondeur inférieure ou égale à 30,8 m, dans 25% des cas à une profondeur
inférieure ou égale à 30,1 m et jamais à des profondeurs inférieures à 29,75 m.

117
0.8 0.8

Frequences (%)

Frequences (%)
0.6 0.6

0.4 0.4

0.2 0.2

0 0
53 54 55 56 1.15 1.2 1.25 1.3 1.35
ρ E1
1

Frequences (%) 0.8 0.8

Frequences (%)
0.6 0.6

0.4 0.4

0.2 0.2

0 0
160 180 200 220 1.5 2 2.5
ρ E2
2

0.8 0.8
Frequences (%)

Frequences (%)
0.6 0.6

0.4 0.4

0.2 0.2

0 0
31 32 33 34 10 10.5 11 11.5
ρ E
3 3

0.8 0.8
Frequences (%)

Frequences (%)

0.6 0.6

0.4 0.4

0.2 0.2

0 0
142 144 146 148 15.8 16 16.2 16.4
ρ E
4 4

0.8 0.8
Frequences (%)

Frequences (%)

0.6 0.6

0.4 0.4

0.2 0.2

0 0
1.95 2 2.05 2.1 42 42.5 43 43.5 44
ρ E
5 5

0.8
Frequences (%)

0.6

0.4

0.2

0
55 56 57 58 59
ρ
6

Figure 58 : – Distributions fréquentielles des résistivités et des épaisseurs des six terrains pour les
702 modèles présentant une erreur inférieure à 4% obtenus pour une population de 200 particules et
100 itérations.

118
31.0
P (m)
30.8

30.6
meilleur modèle
30.4

30.2

30.0

29.8
? (O.m)
29.6
1.98 2.00 2.02 2.04 2.06 2.08

Figure 59 : Distribution des résistivités vs profondeurs.

Tableau 13 – Résumé statistique : limites inférieures, supérieures et valeurs modales des paramètres
des distributions marginales des 702 meilleurs modèles (les valeurs du meilleur modèle sont données
Figure 56(c)).

Couche ? (O·m) e(m) Valeurs modales


?(O·m) e (m)
1 53,2 - 55,9 1,16 - 1,33 54,9 1,27
2 168,3 -212,7 1,72 - 2,32 189,3 2,04
3 31,1 - 33,3 10,43 -11,26 31,7 10,70
4 143,3 -147,5 15,96 -16,24 145,5 16,08
5 1,9 - 2,1 42,38 -43,64 2,0 42,91
6 55,1 - 58,0 - 56,6 -

119
Histogramme de profondeurs pour les résistivités appartenants à l'intervalle [1.9-2.2]
0.1

0.09

0.08

0.07
Frequences (%)

0.06

0.05

0.04

0.03

0.02

0.01

0
29.6 29.8 30 30.2 30.4 30.6 30.8 31
Profondeurs (m)

Fonction de répartition des profondeurs


1

0.9

0.8

0.7
P(profondeurs < x)

0.6

0.5

0.4

0.3

0.2

0.1

0
29.6 29.8 30 30.2 30.4 30.6 30.8 31
x (m)

Figure 60 : – Histogramme simple et cumulé des profondeurs du terrain dont la résistivité est
comprise entre 1,9 et 2,2 O.m.

120
30.8
25
30.7 50
75
30.6 90
95
30.5 99
Profondeurs (m)

30.4

30.3

30.2

30.1

30

29.9
2 2.05 2.1 2.15 2.2 2.25
Gamme de résistivités (Ω. m)

Figure 61 : – Distribution des percentiles des profondeurs pour une gamme de résistivité comprise
entre 1,9 et 2,2 Ω·m.

2.4 Analyse comparative du log géologique et de la coupe géoélectrique déduite de la


méthode PSO

Le SEV étudié ci-dessus a été réalisé en 1992 dans le voisinage immédiat du forage 228/26 exécuté
lui en 1961 ; la coupe lithologique est donnée (Cf. figure 56 a). La succession géologique suivante :

1. sable de dunes agglomérées et calcaires gréseux du Plio-quaternaire, sur une épaisseur


de 13 à 16 m,
2. calcaires dits de Dridrat de l’Hauterivien moyen avec une épaisseur de16 m,
3. argiles bleues de l’Hauterivien inférieur (argiles dites de Safi) sur une épaisseur de
quelques mètres,
4. calcaire et marno-calcaires du Valanginien sur une épaisseur de 40 m et
5. argiles bleues, marnes à gypse du Berriasien reconnues sur 12 m de 78 m à 90 m de
profondeur.

Les profondeurs des toits des niveaux les plus profonds (couches 3, 4, 5 et 6 du modèle
géoélectrique) obtenues en sondage sont particulièrement proches de celles estimées par la méthode
d’optimisation PSO. Ainsi le niveau résistant (couche n°4) pour lequel le modèle optimal donne une
profondeur de son toit estimée à 13,92 m et un intervalle des valeurs extrêmes [13,7 – 14,7 m]
correspondrait au toit des calcaires de l’Hauterivien moyen (calcaires de Dridrat) donné à 16 m. Le toit

121
des argiles bleues à 32 m de profondeur correspond à la limite supérieure de la couche très faiblement
résistante (couche n°5). La remontée des résistivités apparentes vers 73 m (couche 6 du modèle
optimal) de profondeur marque l’influence des formations marneuses contenant du gypse vers 73 m.

Les deux premiers terrains correspondent à des niveaux plio-quaternaires secs d’épaisseur au
maximum égale à 3,52 m. Le premier terrain présente une résistivité distribuée autour 55 O.m (valeur
du meilleur modèle) et le deuxième de 190 O.m (valeur également du meilleur modèle). Le troisième
terrain pour lequel le meilleur modèle donne une résistivité égale à 31,5 O.m est également un terrain
plio-quaternaire mais saturé d’une eau relativement bien minéralisée, le quatrième terrain (145,5 O.m)
est constitué des formations sous-jacentes dont l’épaisseur est estimée de l’ordre de 16 m
(essentiellement les calcaires dits de Dridrat de l’Hauterivien) et saturées d’une eau proche de la
précédente. En effet, l’utilisation de la loi d’Archie (Archie, 1942) pour le calcul de la résistivité d’une
roche saturée permet de retrouver ces valeurs (Équation 4, tableau 14).
1
ρ roche = aρ eau Φ − m
S2
Équation 4 avec
S =1

où ρ est la résistivité de la roche ou de l’eau, S est le coefficient de saturation (égal à 1 en milieu

saturé), Φ est la porosité de l’aquifère et, a et m sont des paramètres dépendants de la nature de la
roche. Pour une formation donnée la résistivité de l’aquifère varie comme celle de l’eau qu’elle
contient.

Pour des roches sédimentaires respectivement modérément et bien cimentées (tableau 14), on
trouve des gammes de résistivités compatibles avec celles des couches 3 et 4 (31,5 O.m et de 145,5
O.m) dès lors que l’on prend comme résistivité de l’eau saturant ces formations une résistivité égale à
2,25 mS/cm soit 4,4 O.m, valeur qui résulte d’une mesure réalisée en avril 2008 dans un puits situé à
la même distance de la côte que ce forage.

122
Tableau 14 – Exemples de valeurs de résistivités de roches sédimentaires saturées calculées avec la
Loi d’Archie (d’après http://www.cours.polymtl.ca).

Conductivité Porosité
Résistivité de la roche saturée en Ω.m pour des
eau Roche
roches sédimentaires roches sédimentaires
modérément cimentées, bien cimentés,
mS/cm Φ
Φ [18% 35%] Φ [5% 25%]
a = 0,62 m = 1,72 a = 0,62 m = 1,95
25% 29,91 41,14
20% 43,90 63,56
2,25 18% 56,02 78.06
15% 111,39
10% 245,59
20% 9.88 14.30
10,00
25% 6,73 9,26
25,00 30% 1,97
30,00 30% 1,64

Les terrains les plus profonds sont nettement plus conducteurs (2 O.m) ; ils peuvent correspondre
tout à la fois au niveau argileux de faible épaisseur ou aussi à des terrains saturés d’une eau salée ; en
effet une formation sédimentaire bien cimentée avec une porosité de 25% à 30% et saturée d’une eau
de conductivité de l’ordre 25 à 30 mS/cm peut montrer une résistivité très faible (au voisinage de
2 O.m).

Après avoir montré l’efficacité et la pertinence de l’utilisation d’une méthode d’optimisation


globale (les essaims particulaires) pour interpréter les SEV la méthode est appliquée à une série de
quatorze sondages alignés perpendiculairement à la ligne de rivage

2.5 Coupe géoélectrique, biseau d’eau salée et nappe côtière dans la frange côtière du
Sahel Doukkala

2.5.1 Coupe géoélectrique et biseau salé

La coupe géoélectrique proposée ci-dessous (Cf. figure 92) repose sur l’analyse des quatorze SEV
de la ligne 18W montrés à la figure 55. Une analyse semblable à celle présentée ci-dessus a été
conduite pour chacun des SEV, les principaux résultats et paramètres statistiques des séries de
modèles obtenus pour chacun des SEV avec des erreurs relatives respectivement inférieurs à 6%, 3%,
4%, 7%, 5%, 6%, 5%,6%, 4%, 6%, 6%, 4%, 6% et 6%, pour les sondages SEV1, SEV2, SEV3, SEV4,
SEV5, SEV6, SEV7, SEV8, SEV9, SEV10, SEV11, SEV13, SEV14 et SEV15, sont donnés dans les

123
tableaux 15, 16, 17 et 18 ; les caractéristiques des modèles obtenus avec la plus faible erreur sont
donnés, tableaux 19 , 20 et 21. Les paramètres résumant les distributions des résistivités vraies et des
épaisseurs obtenues pour chaque couche de chaque modèle montrent que pour les modèles présentant
une erreur inférieure à 7 % la variabilité est faible (les valeurs de la moyenne et la médiane sont très
proches les unes des autres, les étendues et coefficients de variation sont faibles).

Une remarque s’impose quant au fait que l’on n’y retrouve pas de très faibles valeurs de résistivité
pour la couche supposée correspondre au biseau salé (Cf.par exemple le SEV 3 pour lequel la
résistivité est comprise entre 6,7 et 7,2 Ω.m, Tableau 19) comme cela était le cas lors de l’analyse du
sondage 228/26 : comment, dès lors, caractériser l’interface « eau douce eau salée ». En réalité cette
interface n’est pas caractérisée par la même valeur de résistivité vraie que dans le cas du SEV 228/26 ;
en effet, alors que cette valeur était proche de 2 O.m dans ce dernier cas, elle est, ici, distribuée sur
l’intervalle [5,4 – 38,9]. Ces valeurs signent cependant bien l’interface ; nous l’avons vérifié en
inversant le sondage S228/26 en le limitant aux seules résistivités obtenues pour des demi longueurs
entre électrodes (L/2) inférieures ou égales à 200 m ce qui donne, pour le meilleur modèle (erreur
inférieure à 4%), une résistivité égale à 7,4 O.m et une intervalle des valeurs extrêmes [6,6 -9,3]. Cette
valeur, compatible avec celles trouvées pour les quatorze SEV, s’explique donc certainement par
l’absence de la (ou des) couche(s) la (es) plus profonde(s). La résistivité électrique de la dernière
couche du modèle est surestimée dans notre cas par la méthode d’optimisation ; la valeur de la
résistivité du biseau d’eau salée serait plus réaliste si les sondages électriques avaient atteint
un horizon sous jacent.

124
Tableau 15 :– Caractéristiques des paramètres des solutions optimales pour le SEV d’étalonnage et les quatre SEV1, 2, 3 et 4.

N° SEV couche ? (O·m) e (m) z (m) Estimation des profondeurs ? (O·m) e (m)
s minimale et maximale de min et max min et max
l’interface eau douce - salée
1 54,8 1,28 6,00 53,2-55,9 1,16-1,33
2 190,4 2,03 4,72 168,3-212,7 1,72-2,32
SEV228/26
3 31,5 10,61 2,69 31,1-33,3 10,43-11,26
<4% et 702
4 145,5 16,15 -7,92 143,3-147,5 15,96-16,24
modèles 5 2,0 42,88 -24,07 29,78-30,80 1,9-2,1 42,38-43,64
6 56,3 - -66,95 55,1-58,0
SEV1 1 56,9 0,45 -0.50 46,8-78,3 0,38-0,52
2 15,9 8,55 -0,95 15,1-16,9 7,80-9,94
<6% et 6042
3 77,9 8,47 -9,50 65,9-124,4 5,56-9,89
modèles
4 6,5 - -17,97 14,56-19,11 6,1-6,9
SEV2 1 83,5 1,84 0,44 82,5-84,8 1,81-1,90
2 25,2 11,52 -1,40 24,5-25,5 10,71-11,81
<3% et 5528
3 112,4 11,26 -12,92 96,9-125,7 10,22-13,21
modèles
4 5,4 - -24,18- 23,56-26,40 5,3-5,7 -
1 75,8 1,79 2,23 72,3-79,6 1,61-2,05
SEV3 2 213,9 1,97 0,43 184,2-246,3 1,82-2,43
<4% et 5306 3 25,3 8,82 -1,56 22,6-27,3 7,80-9,49
modèles 4 111,4 14,47 -10,39 98,9-127,8 13,08-17,21
5 6,7 - -24,85 25,89-29,69 6,0-7,2
1 60,8 2,86 3,32 58,2-62,3 2,66-2,97
SEV4 2 1410,5 2,38 0,46 1104,0-1490,4 2,07-2,68
7% et 1099 3 45,0 8,83 -1,94 25,6-88,9 5,80-14,76
modèles 4 76,8 16,78 -10,77 51,2-91,7 12,17-19,80
5 9,9 - -27,55 28,03-38,05 7,7-9,9

- 125 -
Tableau 16 – Caractéristiques des paramètres des solutions optimales pour les SEV5, 6, 7 et 8.

N° SEV couches ? (O·m) e (m) z (m) Estimation des profondeurs ? (O·m) e (m)
minimale et maximale de min et max min et max
l’interface eau douce - salée
1 22,7 0,28 6,80 20,0-28,8 0,22-0,44
2 85,5 3,80 6,52 77,7-101,7 3,50-5,69
SEV5
3 371,4 4,05 2,72 262,5-500,0 3,36-5,00
<5% et 3830
4 110,9 7,68 -1,33 82,5-144,3 6,08-10,00
modèles 5 249,4 16,92 -9,01 217,0-278,7 13,80-18,06
6 4,7 -25,93 31,27-35,57 3,3-5,6
1 204,7 0,13 25,90 152,4-276,5 0,10-0,17
2 1020,3 7,22 25,77 949,28-1064,80 6,65-7,72
SEV6 3 66,6 7,34 18,55 56,89-105,28 7,00-15,92
<6% et 110 4 375,6 11,63 11,21 286,71-712,08 7,00-15,00
modèles 5 256,6 6,33 -0,42 114,12-369,77 5,00-10,00
6 288,7 20,79 -6,75 83,13-300,00 18,29-25,00
7 9,0 -27,55 49,17-62,73 5,73-10,00
1 98,0 1,53 33,20 88,79-100,25 1,27-1,70
2 301,1 12,43 31,67 274,25-339,08 9,84-15,37
SEV7 3 73,4 6,69 19,24 51,21-109,58 4,56-11,64
<5% et 42 4 318,9 13,95 12,55 266,97-530,01 10,55-16,00
modèles 5 263,2 5,61 -1,40 100,00-700,00 5,00-10,15
6 258,5 22,90 -7,01 150,19-278,60 16,00-25,00
7 6,1 -29,91 59,19-70,44 3,71-7,55
1 304,7 0,21 30,00 300,00-355,60 0,17-0,24
2 790,4 9,07 29,79 745,49-819,48 8,34-10,43
SEV8 3 133,8 5,51 20,71 73,99-250,00 3,00-10,00
<6% et 199 4 422,6 14,53 15,20 241,28-499,88 10,00-19,27
modèles 5 154,2 37,34 0,67 150,00-247,58 29,87-40,00
6 293,0 12,65 -36,67 99,11-300,00 3,25-25,12
7 11,3 -49,32 71,88-94,24 10,11-13,68

- 126 -
Tableau 17 – Caractéristiques des paramètres des solutions optimales pour les SEV9, 10, 11 et 13.

N° SEV couches ? (O·m) e (m) z (m) Estimation des profondeurs ? (O·m) e (m)
minimale et maximale de min et max min et max
l’interface eau douce - salée
1 173,4 8,48 31,00 166,86-176,70 7,48-9,20
2 3784,8 5,71 22,52 1216,00-5000,00 2,96-15,11
SEV9 3 123,3 3,00 16,81 10,00-832,61 3,00-14,52
<4% et 34 4 28,3 12,28 13,81 15,41-116,90 5,00-50,00
modèles 5 177,4 35,27 1,53 100,00-436,10 20,00-59,63
6 191,0 18,39 -33,74 50,00-570,67 7,00-40,00
7 18,0 -52,13 60,02-131,11 2,11-20,00
1 69,2 2,15 32,20 65,92-69,22 1,95-2,15
2 399,3 16,54 30,05 399,29-404,69 16,54-17,80
SEV10 3 1487,6 2,48 13,52 1079,40-1614,70 1,12-2,89
<6% et 5 4 1395,0 8,02 11,04 1338,20-1726,50 6,88-9,42
modèles 5 75,4 34,18 3,02 73,65-89,17 30,57-38,72
6 432,6 22,19 -31,16 380,52-533,96 20,03-22,27
7 6,1 -53,35 82,02-89,84 6,09-8,42
1 453,4 0,47 37,50 336,50-773,52 0,32-0,60
2 142,7 5,23 37,03 131,02-156,43 4,68-6,26
SEV11 3 2980,0 2,55 31,80 2582,60-3000,00 2,00-3,39
<6% et 516 4 226,7 30,00 29,25 188,01-251,37 23,27-30,00
modèles 5 1623,9 26,63 -0,75 988,14-2000,00 21,51-40,00
6 10,3 38,70 -27,38 10,00-88,57 20,00-40,00
7 34,7 -66,08 84,57-114,38 29,58-37,07
1 2047,8 0,89 62,00 1824,1-2089,4 0,79-1,14
2 1159,7 15,00 61,18 1109,20-1173,90 15,20-17,47
SEV13 3 258,1 17,30 44,70 216,88-314,99 16,78-25,09
<4% et 83 4 2910,5 24,95 24,78 2873,60-3631,50 23,06-30,10
modèles 5 167,4 42,61 -5,32 100,00-429,67 38,42-50,00
6 54,0 35,37 -54,98 50,00-177,28 25,00-50,00
7 38,9 -82,99 132,48-161,38 36,29-40,61

- 127 -
Tableau 18 – Caractéristiques des paramètres des solutions optimales pour les SEV14 et 15.

N° SEV couches ? (O·m) e (m) z (m) Estimation des profondeurs ? (O·m) e (m)
minimale et maximale de min et max min et max
l’interface eau douce - salée
1 3948,9 0,50 100,00 3019,6-4316,3 0,47-0,70
2 1473,0 10,81 99,50 1308,10-1482,30 9,10-12,87
SEV14 3 269,6 10,75 88,69 249,70-497,99 10,00-15,93
<6% et 21 4 1011,7 74,46 77,94 846,97-1213,90 30,17-72,55
modèles 5 233,7 71,40 3,48 145,88-929,68 35,92-90,70
6 214,1 43,50 -67,92 52,94-500,00 25,00-98,63
7 1,5 -111,42 149,13-224,18 1,00-16,35
1 285,4 0,13 132,00 172,89-984,12 0,08-0,55
2 2087,3 4,84 131,87 1987,90-2318,10 4,18-6,67
SEV15 3 1060,7 57,93 127,04 999,64-1165,90 49,48-78,41
<6% et 647 4 360,5 63,26 69,11 109,68-374,97 30,00-100,00
modèles 5 348,8 67,61 5,84 153,29-535,70 38,46-70,00
6 78,6 63,28 -61,77 50,00-312,68 35,00-100,00
7 5,9 -125,05 211,11-333,96 1,00-48,92

- 128 -
Tableau 19 : Paramètres (résistivité et épaisseur par couche) des distributions des modèles pour les
SEV SE228/26, SE1, SE2, SE3 et SE4 (moy. : moyenne, méd. : médiane, Q1 et Q3 quartile, valeurs
minimales et maximales, écart type et coefficient de variation).

Couche SE 228/26 SE 1 SE 2 SE 3 SE 4
? (O·m) e(m) ? (O·m) e(m) ? (O·m) e(m) ? (O·m) e(m) ? (O·m) e(m)
1 moy. 54,5 1,2 57,3 0,4 83,4 1,8 75,9 1,8 60,5 2,8
méd. 54,7 1,3 57,0 0,4 83,4 1,8 75,9 1,8 60,4 2,8
min. 53,1 1,1 45,9 0,4 82,4 1,8 72,1 1,6 58,1 2,7
max. 56,0 1,3 79,1 0,5 84,9 1,9 79,7 2,1 62,5 3,0
Q1 54,2 1,2 56,6 0,4 83,4 1,8 75,8 1,8 60,3 2,8
Q3 54,9 1,3 57,4 0,4 83,5 1,8 76,0 1,8 60,6 2,9
E.Typ. 0,6 0,0 1,9 0,0 0,1 0,0 0,4 0,0 0,4 0,0
C.V. 1,0% 3,1% 3,3% 2,0% 0,1% 0,4% 0,6% 1,6% 0,7% 1,3%
2 moy. 185,1 2,1 15,91 8,7 25,0 11,3 213,3 2,0 1435,9 2,3
méd. 186,5 2,0 15,9 8,6 25,1 11,3 213,9 2,0 1459,3 2,3
min. 167,1 1,7 15,0 7,7 24,4 10,7 182,5 1,8 1114,4 2,1
max. 213,9 2,3 16,9 10,0 25,5 11,8 247,9 2,4 1500,0 2,7
Q1 182,3 2,0 15,9 8,6 25,0 11,2 213,0 2,0 1392,0 2,3
Q3 189,1 2,1 15,9 8,7 25,1 11,3 214,0 2,0 1474,9 2,4
E.Typ. 5,7 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 2,7 0,0 55,3 0,1
C.V. 3,1% 3,3% 0,8% 1,6% 0,3% 1,0% 1,2% 1,3% 3,8% 2,7%
3 moy. 32,4 10,9 91,6 7,2 103,6 12,3 25,2 8,8 52,6 11,8
méd. 32,5 10,9 93,5 7,0 101,5 12,6 25,2 8,8 48,7 12,1
min. 31,0 10,4 64,3 5,4 96,2 10,1 22,4 7,7 24,0 5,6
max. 33,3 11,3 125,9 10,0 126,5 13,3 27,5 9,5 90,6 15,0
Q1 31,9 10,7 89,9 6,9 100,9 11,9 25,2 8,8 44,0 11,1
Q3 32,8 11,1 94,8 7,3 106,5 12,7 25,3 8,8 62,1 12,7
E.Typ. 0,5 0,2 5,0 0,4 3,8 0,5 0,3 0,1 11,8 1,5
C.V. 1,7% 1,8% 5,5% 6,1% 3,6% 3,8% 1,1% 1,2% 22,5% 12,8%
4 moy. 145,2 16,1 6,5 5,3 110,1 14,6 65,8 17,0
méd. 145,4 16,1 6,5 5,3 110,3 14,6 65,4 17,0
min. 143,2 16,0 6,1 5,0 98,1 13,0 50,1 12,0
max. 147,6 16,2 7,0 5,7 128,5 17,3 92,7 20,0
Q1 145,1 16,1 6,5 5,3 109,9 14,6 63,2 16,7
Q3 145,5 16,1 6,5 5,4 110,7 14,7 67,8 17,3
E.Typ. 0,6 0,0 0,1 0,0 1,3 0,2 4,9 0,8
C.V. 0,4% 0,2% 1,0% 1,0% 1,2% 1,2% 7,4% 4,7%
5 moy. 2,0 43,1 6,7 9,7
méd. 2,0 43,0 6,7 9,8
min. 2,0 42,3 6,0 7,6
max. 2,1 43,7 7,2 10,0
Q1 2,0 42,9 6,7 9,6
Q3 2,0 43,3 6,7 9,9
E.Typ. 0,0 0,2 0,1 0,3
C.V. 0,4% 0,5% 1,0% 3,3%
6 moy. 56,7
méd. 56,7
min. 55,0
max. 58,1
Q1 56,5
Q3 56,9
E.Typ. 0,3
C.V. 0,6%

- 129 -
Tableau 20 : Paramètres (résistivité et épaisseur par couche) des distributions des modèles pour les
SEV5, SE6, SE7, SE8 et SE9 (moy. : moyenne, méd. : médiane, Q1 et Q3 quartile, valeurs minimales
et maximales, écart type et coefficient de variation).
Couche SE 5 SE 6 SE 7 SE 8 SE 9
? (O·m) e(m) ? (O·m) e(m) ? (O·m) e(m) ? (O·m) e(m) ? (O·m) e(m)
1 moy. 22,6 0,3 204,1 0,1 94,1 1,4 306,2 0,2 172,2 8,4
méd. 22,6 0,3 205,6 0,1 93,8 1,4 303,9 0,2 171,7 8,5
min. 20,0 0,2 152,4 0,1 88,8 1,3 300,0 0,2 166,9 7,5
max. 28,8 0,4 276,5 0,2 100,3 1,7 355,6 0,2 176,7 9,2
Q1 22,4 0,3 186,2 0,1 92,4 1,4 300,6 0,2 170,4 8,3
Q3 22,7 0,3 217,7 0,1 95,1 1,5 308,6 0,2 173,4 8,6
E.Typ. 0,5 0,0 24,0 0,0 2,5 0,1 8,6 0,0 2,5 0,3
C.V. 2,0% 2,4% 11,8% 13,5% 2,7% 6,7% 2,8% 7,5% 1,4% 3,3%
2 moy. 86,9 4,0 1006,1 7,2 295,6 13,2 777,6 9,2 3660,6 6,2
méd. 86,9 4,0 1007,4 7,2 297,0 13,2 776,5 9,1 3807,0 5,7
min. 77,7 3,5 949,3 6,7 274,3 9,8 745,5 8,3 1216,0 3,0
max. 101,7 5,7 1064,8 7,7 339,1 15,4 819,5 10,4 5000,0 15,1
Q1 86,5 3,9 994,9 7,2 288,9 12,5 770,1 8,9 3030,8 4,5
Q3 87,3 4,1 1019,3 7,3 301,0 14,1 783,5 9,4 4630,3 6,8
E.Typ. 1,1 0,2 20,0 0,2 11,1 1,2 12,1 0,4 1057,2 2,4
C.V. 1,3% 3,8% 2,0% 2,4% 3,7% 9,1% 1,6% 4,0% 28,9% 39,2%
3 moy. 399,3 4,1 74,2 8,6 74,3 6,9 150,1 5,8 139,9 6,4
méd. 396,0 4,1 71,9 8,1 71,4 6,8 141,0 5,4 44,0 6,2
min. 262,5 3,4 56,9 7,0 51,2 4,6 74,0 3,0 10,0 3,0
max. 500,0 5,0 105,3 15,9 109,6 11,6 250,0 10,0 832,6 14,5
Q1 377,5 4,1 65,9 7,2 68,6 6,5 128,1 4,7 27,8 3,9
Q3 418,5 4,1 80,1 9,6 77,2 7,0 169,8 6,6 129,5 7,8
E.Typ. 24,8 0,1 11,4 1,7 10,9 1,1 31,6 1,7 203,3 2,8
C.V. 6,2% 2,8% 15,4% 19,3% 14,7% 15,9% 21,1% 28,5% 145,3% 43,5%
4 moy. 108,5 8,3 423,2 10,9 382,7 14,0 375,9 13,8 41,2 17,2
méd. 109,9 8,2 409,0 10,9 374,5 14,0 384,9 13,7 31,5 15,8
min. 82,5 6,1 286,7 7,0 267,0 10,6 241,3 10,0 15,4 5,0
max. 144,3 10,0 712,1 15,0 530,0 16,0 499,9 19,3 116,9 50,0
Q1 106,9 7,9 376,4 10,4 336,6 13,1 344,5 12,2 26,9 10,6
Q3 110,9 8,6 456,8 11,4 409,7 15,1 414,8 15,5 49,3 20,6
E.Typ. 4,7 0,5 69,2 1,2 59,1 1,4 55,7 2,2 21,8 9,7
C.V. 4,3% 5,6% 16,4% 10,6% 15,4% 10,0% 14,8% 16,2% 53,0% 56,5%
5 moy. 248,3 16,2 203,7 6,5 201,8 6,3 183,2 38,8 258,6 30,0
méd. 248,4 16,2 202,0 6,2 173,3 6,1 176,3 39,8 257,8 28,2
min. 217,0 13,8 114,1 5,0 100,0 5,0 150,0 29,9 100,0 20,0
max. 278,7 18,1 369,8 10,0 700,0 10,1 247,6 40,0 436,1 59,6
Q1 247,3 15,7 165,8 5,5 133,7 5,6 157,4 38,6 205,2 22,7
Q3 249,6 16,8 235,6 6,8 229,2 6,9 205,7 40,0 310,0 33,2
E.Typ. 2,9 0,6 51,1 1,2 111,2 1,0 29,4 2,0 77,5 9,4
C.V. 1,2% 3,8% 25,1% 19,3% 55,1% 15,2% 16,0% 5,2% 30,0% 31,4%
6 moy. 4,5 273,8 21,5 230,8 22,8 209,9 13,5 201,2 16,8
méd. 4,6 289,6 21,5 232,3 23,0 204,6 13,3 166,8 15,2
min. 3,3 83,1 18,3 150,2 16,0 99,1 3,2 50,0 7,0
max. 5,6 300,0 25,0 278,6 25,0 300,0 25,1 570,7 40,0
Q1 4,5 269,6 20,9 222,4 21,8 179,8 11,5 128,3 9,4
Q3 4,6 299,8 22,2 240,1 24,3 241,4 15,5 261,9 21,3
E.Typ. 0,1 41,4 1,2 24,4 1,9 44,9 3,1 114,5 8,9
C.V. 3,3% 15,1% 5,4% 10,6% 8,4% 21,4% 23,3% 56,9% 52,8%
7 moy. 9,2 5,8 12,1 16,4
méd. 9,4 6,0 12,1 19,5
min. 5,7 3,7 10,1 2,1
max. 10,0 7,6 13,7 20,0
Q1 8,9 5,3 11,8 13,8
Q3 9,8 6,2 12,5 20,0
E.Typ. 0,7 0,8 0,6 5,0
C.V. 7,3% 13,1% 4,7% 30,5%

- 130 -
Tableau 21 : Paramètres (résistivité et épaisseur par couche) des distributions des modèles pour les
SEV10, SE11, SE13, SE14 et SE15 (moy. : moyenne, méd. : médiane, Q1 et Q3 quartile, valeurs
minimales et maximales, écart type et coefficient de variation).
Couche SE 10 SE 11 SE 13 SE 14 SE 15
? (O·m) e(m) ? (O·m) e(m) ? (O·m) e(m) ? (O·m) e(m) ? (O·m) e(m)
1 moy. 67,9 2,0 483,5 0,5 1962,4 0,9 3446,7 0,6 269,5 0,1
méd. 68,3 2,0 471,8 0,5 1968,9 0,9 3463,9 0,6 265,4 0,1
min. 65,9 2,0 336,5 0,3 1824,1 0,8 3019,6 0,5 172,9 0,1
max. 69,2 2,1 773,5 0,6 2089,4 1,1 4316,3 0,7 984,1 0,6
Q1 67,2 2,0 446,9 0,4 1922,7 0,9 3178,4 0,5 251,4 0,1
Q3 68,9 2,0 512,4 0,5 2001,4 1,0 3598,2 0,6 283,9 0,1
E.Typ. 1,2 0,1 61,1 0,0 53,9 0,1 323,1 0,1 41,7 0,0
C.V. 1,8% 3,5% 12,6% 7,9% 2,7% 6,8% 9,4% 10,2% 15,5% 18,4%
2 moy. 402,8 17,2 142,2 5,2 1135,8 16,5 1414,8 10,4 2137,9 5,4
méd. 403,4 17,1 142,0 5,2 1134,4 16,5 1406,9 10,5 2135,6 5,4
min. 399,3 16,5 131,0 4,7 1109,2 15,2 1308,1 9,1 1987,9 4,2
max. 404,7 17,8 156,4 6,3 1173,9 17,5 1482,3 12,9 2318,1 6,7
Q1 403,2 17,1 140,3 5,1 1125,8 16,3 1397,6 9,6 2107,5 5,2
Q3 403,6 17,3 143,8 5,3 1144,1 16,8 1444,9 10,9 2166,9 5,6
E.Typ. 1,8 0,4 3,3 0,2 14,4 0,4 41,6 0,9 50,4 0,4
C.V. 0,5% 2,3% 2,4% 4,4% 1,3% 2,5% 2,9% 8,5% 2,4% 6,6%
3 moy. 1377,8 2,1 2957,5 2,6 271,6 20,6 346,2 12,4 1079,4 62,8
méd. 1487,6 2,5 2971,2 2,5 272,8 20,6 349,8 12,1 1079,4 62,8
min. 1079,4 1,1 2582,6 2,0 216,9 16,8 249,7 10,0 999,6 49,5
max. 1614,7 2,9 3000,0 3,4 315,0 25,1 498,0 15,9 1165,9 78,4
Q1 1206,4 1,3 2944,7 2,5 265,4 20,0 317,7 11,1 1063,5 61,1
Q3 1500,9 2,8 2995,5 2,6 280,0 21,2 378,4 13,7 1094,8 64,6
E.Typ. 200,9 0,8 51,7 0,2 14,8 1,3 55,1 1,6 23,4 3,2
C.V. 14,6% 36,0% 1,7% 7,4% 5,5% 6,2% 15,9% 13,0% 2,2% 5,0%
4 moy. 1466,8 8,0 225,0 29,8 3288,9 26,3 1019,5 56,5 250,7 73,8
méd. 1408,8 7,9 225,2 30,0 3293,5 26,2 1020,4 55,4 248,2 73,2
min. 1338,2 6,9 188,0 23,3 2873,6 23,1 847,0 30,2 109,7 30,0
max. 1726,5 9,4 251,4 30,0 3631,5 30,1 1213,9 72,6 375,0 100,0
Q1 1395,0 7,6 221,4 29,9 3204,2 25,5 959,8 51,0 227,4 61,7
Q3 1465,6 8,0 228,7 30,0 3382,7 26,9 1092,4 66,7 271,3 85,6
E.Typ. 136,0 0,8 8,2 0,6 139,0 1,4 96,2 10,0 36,1 15,9
C.V. 9,3% 10,4% 3,7% 2,1% 4,2% 5,2% 9,4% 17,8% 14,4% 21,5%
5 moy. 77,9 35,1 1573,3 27,5 186,4 48,3 431,2 52,2 303,6 65,6
méd. 75,4 34,2 1570,4 27,5 188,8 49,1 445,0 48,9 305,1 66,0
min. 73,7 30,6 988,1 21,5 100,0 38,4 145,9 35,9 153,3 38,5
max. 89,2 38,7 2000,0 40,0 429,7 50,0 929,7 90,7 535,7 70,0
Q1 74,6 34,0 1532,1 26,8 151,5 47,7 276,3 45,0 274,5 64,3
Q3 76,8 37,8 1615,7 28,2 216,8 49,9 526,4 58,0 331,5 67,8
E.Typ. 5,7 2,9 93,2 1,6 55,4 2,3 199,8 11,8 50,1 3,6
C.V. 7,3% 8,3% 5,9% 5,9% 29,7% 4,8% 46,3% 22,6% 16,5% 5,5%
6 moy. 433,5 21,6 12,7 36,9 60,1 31,8 230,4 49,4 99,6 60,6
méd. 422,8 21,9 10,9 38,0 50,9 31,6 223,2 46,9 93,3 57,4
min. 380,5 20,0 10,0 20,0 50,0 25,0 52,9 25,0 50,0 35,0
max. 534,0 22,3 88,6 40,0 177,3 50,0 500,0 98,6 312,7 100,0
Q1 397,5 21,6 10,3 36,2 50,0 28,8 126,9 36,6 78,1 46,9
Q3 432,6 22,2 13,2 39,6 60,5 33,4 298,7 50,5 115,2 71,1
E.Typ. 53,5 0,8 5,8 3,8 20,4 4,5 121,7 18,4 35,6 18,5
C.V. 12,3% 3,8% 45,4% 10,4% 34,0% 14,2% 52,8% 37,2% 35,7% 30,5%
7 moy. 7,2 33,7 38,6 4,1 6,4
méd. 7,3 33,9 38,5 3,1 5,1
min. 6,1 29,6 36,3 1,0 1,0
max. 8,4 37,1 40,6 16,4 48,9
Q1 6,1 33,0 37,9 1,4 3,0
Q3 8,3 34,4 39,0 4,4 8,2
E.Typ. 1,0 1,2 0,9 3,9 5,5
C.V. 14,1% 3,4% 2,2% 94,0% 85,2%

- 131 -
Les distributions des profondeurs estimées pour le biseau obtenues par la méthode d’optimisation
globale permettent de proposer un intervalle dans lequel l’interface à toutes les chances de se trouver ;
on choisit de construire cet intervalle en utilisant les valeurs maximales et minimales trouvées pour
chaque sondage ; cela permet de proposer une bande de quelques mètres à quelques dizaines de mètres
d’épaisseur (Cf. figure 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 74, 75 et tableau 19, 20 et 21. Le
tableau 22 présente, lui, les profondeurs estimées au moyen des meilleurs modèles ainsi que les cotes
qui en résultent de l’interface eau douce, eau salée. On réunit ci-dessous les profondeurs maximales et
minimales et celle obtenue pour le meilleur modèle :

de 14,5 à 19,5 m pour le SEV1: 17,5 m


de 23,5 à 26,5 m pour SEV2, 24,6 m
de 25,9 à 29,7 m pour SEV3, 27,1 m
de 28,0 à 30,0 m pour le SEV4, 30,8 m
de 31,3 à 35,6 m pour SEV5, 32,7 m
de 49,2 à 62,7 m pour SEV6, 53,4 m
de 59,2 à 70,4 pour SEV7, 63,1 m
de 71,9 à 94,2 m pour SEV8, 79,3 m
de 60,0 à 131,1 m pour SEV9, 83,1 m
de 82,0 à 89,8 m pour SEV10, 85,5 m
de 84,6 à 114,4 m pour le SEV11, 103,6 m
de 132,5 à 161,4 m pour SEV13, 145,0 m
de 149,1 à 224,2 m pour SEV14 et, 185,9 m
de 212,4 à 334,0 pour SEV15 et, 257,0 m.

Les résultats précédents et la coupe (Cf. figure 92) permettent d’identifier trois interfaces délimitant
potentiellement une interface eau douce- eau salée en raison des faibles valeurs de résistivités :

- la première limite du biseau d’eau salée identifiée dès le premier sondage (SE1) dans les
formations plio- quaternaires se prolonge jusqu’au SE7 distant de 1367 m du rivage ; située
probablement dès le sondage SE2 dans les calcaires de Dridrat ; l’interface s’enfonce légèrement
jusqu’à rejoindre probablement le niveau argileux de l’Hauterivien inférieur reconnu dans le
forage 228/26 et dont on fait l’hypothèse qu’il est continu. Ces argiles dites de Safi (Ci2a)
présentent des valeurs de résistivités proches de celles du calcaire de Dridrat imprégné d’eau
salée ; Ferré (1969) donne pour valeur de résistivité 5 à 10 Ohm.m pour ces argiles.

- 132 -
- la deuxième interface est mise en évidence par la transition entre les valeurs des profondeurs
estimées pour les sondages SE7 et SE8. La profondeur de l’interface augmente brusquement
passant selon le meilleur modèle de la cote -29,9 m (SE7) à -49,3 m (SE8). Par ailleurs, la limite
supérieure maximale des profondeurs (tableau 16) pour SE7 (70,4 m) obtenue avec VESLAB est
inférieure à la limite inférieure des profondeurs pour SE8 (71,9 m). Du coté amont, la transition
suivante apparaît entre le sondage SE11 et le sondage SE13. Cette interface se confond à cette
distance (comprise entre 1461 et 1900 m) avec le niveau des argiles bleues du Berriasien
reconnues dans le forage 236/26 situé à proximité (X = 184500 et Y = 265475) à la cote -72 m, les
cotes respectives des interfaces des meilleurs modèles pour SE11 et SE13 étant : -66 m et -83 m
(tableau 17).

- au delà on remarque le troisième interface qui se prolonge jusqu’à 2400 m de l’océan. la


profondeur de cet interface au niveau du sondage 14 est égale à 185,9 m, avec un
intervalle qui varie de 149,1 m à 224,2 m, cette profondeur atteint 257,0 m au niveau du
sondage 15 avec aussi un intervalle qui varie de 211,1 à 334,0.

Ces trois domaines seront aussi confirmés lors de l’analyse des graphes de la conductivité et des
autres éléments chimiques en fonction de la distance par rapport au rivage (Cf. Chapitre 3).

Les résultats des inversions des sept premiers sondages électriques de cette coupe, présentent les
terrains superficiels hétérogènes de point de vue résistivité électrique, ces terrains sont représentés par
trois couches dont les épaisseurs cumulées varient de 16 m à 34 m, correspondant à des formations
plio-quaternaires (limons sableux, grès et calcaire) ayant une relativement faible résistivité électrique
qui varie de 15 à 400 O·m sauf pour les deuxièmes couches du sondage SE4 et SE6. Au delà du
septième sondage les formations superficielles deviennent plus résistantes avec une épaisseur très
importante en allant vers le continent (d’une trentaine de mètre au niveau du sondage SE8 jusqu’à
132 m au niveau du sondage SE15). Au dessous de ces niveaux on trouve des formations de
l’hauterivien moyen (calcaire de Dridrat) avec des faibles valeurs de résistivité électrique (< à 10 O·m)
qui peuvent s’expliquer par les fortes concentrations en sels de l’eau à cette profondeur (du SE1 au
SE5) mais aussi des valeurs moyennes de résistivité électrique qui peuvent s’expliquer par la
saturation de ces formations en eau plus douce.

Au dessous de ces formations de l’Hauterivien moyen on trouve une couche conductrice avec une
résistivité de l’ordre de 6 à 38 O·m, il s’agit des formations valanginiennes à eaux très chargées en
sels, il peut soit s’agir d’une invasion marine soit d’eaux très chargées en sels de nature gypseuse.
Seules les analyses géochimiques des eaux prélevées à cet endroit pourraient lever ces
indéterminations.

- 133 -
Ainsi, on peut clairement constater l’enfoncement de l’interface : si l’on s’en tient à chacune des
meilleures solutions obtenues pour SEV1 et SEV7, la cote de l’interface s’approfondit de 11,9 m (la
différence entre les profondeurs des sondages SE1 et le SE7) à 706 m (distance entre le premier et le
septième sondage). Par ailleurs le premier sondage (SEV 1) est distant de 661 m de la côte, l’interface
y est estimée à une cote égale -17,97 m, ce qui se traduit, en moyenne, par un approfondissement de
l’interface de 29,87 m à 1367 m.

A fin de valoriser les résultats obtenus par cette méthode déjà, en eux-mêmes très intéressants, nous
avons la chance de pouvoir comparer la profondeur de l’estimation de l’interface « eau douce eau
salée » grâce à des mesures qui ont été faites en forage dans le cadre du projet LIFE003. Pour l’un des
forages de ce projet (Sad4 ; X = 185,507, Y= 267,765), on constate (Cf. figure 76) que la conductivité
de l’eau commence à réellement augmenter à partir d’une profondeur (mesurée à partir du niveau du
sol) de l’ordre de 25-26 m. Par ailleurs, une ligne parallèle à la côte passant par le forage Sad4 passe
ente les SEV 2 et 3 (cette ligne est aussi parallèle aux lignes isopièzes, Projet LIFE003). L’estimation
de la profondeur de l’interface « eau douce eau salée » donnée par le meilleur modèle est égale à 27 m
pour SEV3 et 24 m pour SEV2 ; les valeurs maximale et minimale trouvées étant respectivement
égales à 25,89-29,69 et à 23,56-26,40. La campagne de topographie réalisée au cours de l’année 2008
(Cf. annexe, nivellement topographique) nous permet donc d’établir la cote de cette interface dans un
même repère (Cf. tableau 22). Il ressort de cette analyse que de l’année 1992 date à laquelle les SEV
ont été réalisés à l’année 2006, date du profil de conductivité on ne peut pas considérer que la cote de
l’interface « eau douce eau salée » ait significativement évolué.

20.0 100%
P (m) Fréquences
19.0 Meilleur modèle
meilleur modèle 75%
18.0

17.0 50%

16.0
25%
15.0
? (O.m) P (m)
14.0 0%
6.0 6.2 6.4 6.6 6.8 7.0 14.5 15.5 16.5 17.5 18.5 19.5

Figure 62 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV1

- 134 -
27.0 100%
P (m) Fréquences
26.5

26.0 75%

25.5

25.0 50%

24.5

24.0 25%
meilleur modèle
23.5 Meilleur modèle
? (O.m) P (m)
23.0 0%
4.8 5.0 5.2 5.4 5.6 5.8 23.5 24 24.5 25 25.5 26 26.5

Figure 63 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV2

30.5 100%
P (m) Fréquences

29.5
75%
meilleur modèle
28.5
50%
27.5
Meilleur modèle
25%
26.5

? (O.m) P (m)
25.5 0%
5.8 6.2 6.6 7.0 7.4 25 26 27 28 29 30

Figure 64 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV3

39 100%
P (m) Fréquences
37
75%
35

33 50%

31
25%
29 Meilleur modèle
meilleur modèle ? (O.m) P (m)
27 0%
7 7.5 8 8.5 9 9.5 10 10.5 27 29 31 33 35 37 39

Figure 65 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV4

- 135 -
36.0 100%
P (m) Fréquences

35.0
meilleur modèle 75%

34.0
50%
33.0 Meilleur modèle

25%
32.0

? (O.m) P (m)
31.0 0%
3.0 3.5 4.0 4.5 5.0 5.5 6.0 31 32 33 34 35 36

Figure 66 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV5

65 100%
P (m)
Fréquences

61
75%

57
50%
53
Meilleur modèle
meilleur modèle 25%
49
? (O.m)
P (m)
45 0%
5.5 6.5 7.5 8.5 9.5 10.5 48 53 58 63 68

Figure 67 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV6

72 100%
P (m)
Fréquences
70
75%
68

66
50%
64
meilleur modèle
Meilleur modèle
62
25%
60
? (O.m)
P (m)
58 0%
3 4 5 6 7 8 58 60 62 64 66 68 70 72

Figure 68 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV7.

- 136 -
95 100%
P (m) Fréquences

90
75%

85
50%
80
Meilleur modèle
meilleur modèle
25%
75

? (O.m) P (m)
70 0%
10 11 12 13 14 70 75 80 85 90 95 100

Figure 69 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV8

150 100%
P (m) Fréquences

130
75%

110
meilleur modèle
50%
90
Meilleur modèle
25%
70

? (O.m) P (m)
50 0%
0 5 10 15 20 25 40 60 80 100 120 140

Figure 70 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV9

92 100%
P (m) Fréquences
90
75%
88

86 50%
meilleur modèle Meilleur modèle
84
25%
82
? (O.m) P (m)
80 0%
5 6 7 8 9 80 82 84 86 88 90 92

Figure 71 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV10

- 137 -
120 100%
P (m) Fréquences
meilleur modèle

110 75%

Meilleur modèle
100 50%

90 25%

? (O.m) P (m)
80 0%
27.5 29.5 31.5 33.5 35.5 37.5 80 90 100 110 120

Figure 72 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV11

165
P (m) 100%
Fréquences
160
Meilleur modèle
155 75%

150 Meilleur modèle


50%
145

140 25%

135 P (m)
? (O.m)
0%
130
130 135 140 145 150 155 160 165
36 37 38 39 40 41

Figure 73 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV13

240 100%
P (m) Fréquences

220
75%
200
Meilleur modèle
180 50%
Meilleur modèle
160
25%

140
? (O.m) P (m)
0%
120
140 160 180 200 220 240
0 5 10 15 20

Figure 74 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV13

- 138 -
360 100%
P (m) Fréquences

320 75%
Meilleur modèle

280 50%

Meilleur modèle
240 25%

? (O.m) P (m)

200 0%
0 10 20 30 40 50 60 200 250 300 350

Figure 75 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV14

Figure 76 : Evolution de la salinité des eaux en fonction de la profondeur dans le forage SAD4
(d’après projet LIFE 003, 2006).

- 139 -
Tableau 22 : Profondeurs et cotes estimées de l’interface « eau douce- eau salée ».

*valeurs arrondies à l’unité.

Forage ou
Cote interface eau
SEV et Altitudes dans le Profondeur de l’interface
salée eau douce
année repère de la selon LIFE003 pour Sad4
dans le repère de
d’obtention campagne et selon meilleur modèle
la campagne
des topographique 2008 PSO pour les SEV
2008*
données
Sad4
5,60 m 25,0 m -19,0 m
(2006)
SEV1
-0,50 m 17,5 m -18,0 m
(1992)
SEV2
0,44 m 24,6 m -24,2 m
(1992)
SEV3
2,23 m 27,1 m -24,9 m
(1992)
SEV4
3,32 m 30,8 m -27,6 m
(1992)
SEV5 6,80 m 32,7 m -25,9 m
(1992)
SEV6 25,90 m 53,4 m -27,5 m
(1992)
SEV7 33,20 m 63,1 m -29,9 m
(1992)
SEV8 30,00 m 79,3 m -49,3 m
(1992)
SEV9 31,00 m 83,1 m -52,1 m
(1992)
SEV10 32,20 m 85,5 m -53,3 m
(1992)
SEV11 37,50 m 103,6 m -66,1 m
(1992)
SEV13 62,00 m 145.0 m
-83,0 m
(1992)
SEV14 100,00 m 185,9 m -111,4 m
(1992)
SE15 132,00 m 257,0 m -125,0 m
(1992)
˜6m
S228/26
Estimé sur carte 26,0 m ˜ -20,0 m
(1992)
topographique

- 140 -
2.5.2 Nappe côtière

D’après cette même étude on peut estimer la profondeur de la nappe.

Les distributions des profondeurs estimées pour les niveaux d’eau obtenues par la méthode
d’optimisation globale permettent de proposer un intervalle dans lequel la surface piézométrique a
aussi toutes les chances de se trouver ; on choisit de construire cet intervalle en utilisant les valeurs
maximales et minimales trouvées pour chaque sondage ; cela permet de proposer une bande de
quelques centimètres à quelques mètres d’épaisseur (Cf. figure 77, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86,
87, 88, 89, 90 et 91). On réunit ci-dessous les profondeurs maximales et minimales et celle obtenue
pour le meilleur modèle :

de 3,03 à 3,51 m pour le SEV228/26: 3,31 m


de 0,38 à 0,52 m pour le SEV1 : 0,45 m
de 0,81 à 1,90 m pour le SEV2 : 1,84 m
de 3,56 à 4,36 m pour le SEV3 : 3,77 m
de 4,80 à 5,55 m pour le SEV4 : 5,23 m
de 7,55 à 10,33 m pour le SEV5 : 8,13 m
de 20,96 à 33,09 m pour le SEV6 : 26,32 m
de 32,13 à 42,05 m pour le SEV7 : 34,60 m
de 23,05 à 37,34 m pour le SEV8 : 29,33 m
de 22,59 à 64,50 m pour le SEV9 : 29,47 m
de 28,85 à 29,82 m pour le SEV10 : 29,18 m
de 31,18 à 39,80 m pour le SEV11 : 38,25 m
de 59,73 à 69,84 m pour le SEV13 : 67,32 m
de 51,25 à 98,20 m pour le SEV14 : 90,70 m
de 98,55 à 176,09 m pour le SEV15 : 126,16 m

Une approximation linéaire du gradient sur la distance entre le premier sondage SE1 et le septième
sondage SE7 (706 m) donne une valeur de l’ordre de 2% à 3% ce qui en se fondant sur les conditions
hydrostatiques pour le calcul d’un biseau d’eau salée donnerait un gradient hydraulique inférieur à
1°/°°. Les estimations ci-dessus repose sur le zéro topographique, si l’on tient compte du zéro
hydrographique, estimé à -2,17 m (NGM) à El Jadida (Charrouf L., 1989), le gradient n’est pas
significativement modifié

- 141 -
3.6 100%
P (m) Fréquences
3.5
meilleur modèle 75%
3.4
Meilleur modèle
3.3 50%

3.2
25%
3.1

? (O.m) P (m)
3.0 0%
30.80 31.30 31.80 32.30 32.80 33.30 3.0 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 3.6

Figure 77 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV228/26.

0.6 100%
P (m) Fréquences

meilleur modèle 75%

Meilleur modèle

0.5 50%

25%

? (O.m) P (m)
0.4 0%
14.7 15.2 15.7 16.2 16.7 17.2 0.35 0.4 0.45 0.5 0.55

Figure 78 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV1.

- 142 -
2.0 100%
P (m) Fréquences

75%

1.9 50%

25% Meilleur modèle


meilleur modèle

? (O.m) P (m)
1.8 0%
24.0 24.5 25.0 25.5 26.0 1.8 1.9 1.9 2.0

Figure 79 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV2.

4.5 100%
Fréquences
P (m)
4.4
4.3
75%
4.2
meilleur modèle
4.1
4.0 50%
3.9
Meilleur modèle
3.8
25%
3.7
3.6 ? (O.m) P (m)
3.5 0%
22.0 24.0 26.0 28.0 30.0 3.5 3.7 3.9 4.1 4.3 4.5

Figure 80 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV3.

5.7 100%
P (m) Fréquences
5.5
75%
Meilleur modèle
5.3

5.1 50%

4.9
meilleur modèle 25%
4.7
? (O.m) P (m)
4.5 0%
7 27 47 67 87 107 4.7 4.9 5.1 5.3 5.5 5.7

Figure 81 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV4.

- 143 -
11.0 100%
P (m) Fréquences

10.0 75%

9.0 50%

8.0 25%
meilleur modèle
Meilleur modèle
? (O.m) P (m)
7.0 0%
73.0 93.0 113.0 133.0 153.0 7.4 7.9 8.4 8.9 9.4 9.9 10.4

Figure 82 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV5.

36 100%
P (m)
Fréquences

32
75%

28
50%
24 Meilleur modèle

meilleur modèle 25%


20
? (O.m)
P (m)
16 0%
90 140 190 240 290 340 390 20 25 30 35

Figure 83 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV6.

45.0 100%
P (m)
Fréquences

75%
40.0
meilleur modèle
50%

35.0 Meilleur modèle


25%

? (O.m)
P (m)
30.0 0%
50.0 150.0 250.0 350.0 450.0 550.0 650.0 750.0 30.0 32.0 34.0 36.0 38.0 40.0 42.0 44.0

Figure 84 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV7.

- 144 -
40.0 100%
P (m) Fréquences

meilleur modèle
35.0 75%

Meilleur modèle
30.0 50%

25.0 25%

? (O.m) P (m)
20.0 0%
140.0 160.0 180.0 200.0 220.0 240.0 260.0 22.0 27.0 32.0 37.0

Figure 85 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV8.

80.0 100%
P (m) Fréquences

75%
60.0

50%

40.0
25%

Meilleur modèle
? (O.m) P (m)
meilleur modèle 0%
20.0
50.0 150.0 250.0 350.0 450.0 550.0 15.0 25.0 35.0 45.0 55.0 65.0 75.0

Figure 86 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV9.

30.0 100%
P (m) Fréquences

29.5 75%

meilleur modèle

29.0 50%

Meilleur modèle
28.5 25%

? (O.m) P (m)
28.0 0%
70.0 75.0 80.0 85.0 90.0 28.0 28.5 29.0 29.5 30.0

Figure 87 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV10.

- 145 -
40.0 100%
P (m) Fréquences

38.0
75%
Meilleur modèle
36.0

meilleur modèle 50%


34.0

32.0
25%

? (O.m)
P (m)
30.0 0%
800.0 1000.0 1200.0 1400.0 1600.0 1800.0 2000.0 30.0 32.0 34.0 36.0 38.0 40.0

Figure 88 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV11.

71.0
P (m) 100%
Fréquences
69.0 Meilleur modèle
Meilleur modèle
75%
67.0

65.0 50%

63.0
25%
61.0
? (O.m) P (m)
59.0 0%
50.0 100.0 150.0 200.0 250.0 300.0 350.0 59 61 63 65 67 69 71

Figure 89 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV13.

109.0
P (m) 100%
Meilleur modèle Fréquences Meilleur modèle
99.0
75%
89.0

79.0 50%

69.0
25%
59.0
? (O.m) P (m)
49.0 0%
100.0 300.0 500.0 700.0 900.0 1100.0 49.0 59.0 69.0 79.0 89.0 99.0

Figure 90 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV14.

- 146 -
180.0 100%
P (m) Fréquences
Meilleur modèle
160.0
75%

140.0
50%
120.0

25%
100.0
? (O.m) Meilleur modèle P (m)

80.0 0%
100.0 200.0 300.0 400.0 500.0 600.0 90.0 110.0 130.0 150.0 170.0 190.0

Figure 91 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences


des profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV15.

2.6 Conclusion

Une conclusion de nature méthodologique et une à caractère environnemental peuvent être


avancées. En ce qui concerne la première, il faut retenir que la méthode d’optimisation globale par
essaims particulaires (PSO) est particulièrement intéressante puisqu’elle permet d’obtenir des
distributions a posteriori des paramètres des modèles pour des données de terrain connues ; elle devrait
s’avérer très utile, dans le cas où une réinterprétation d’anciens SEV serait nécessaire, pour établir
l’évolution sur une période donnée d’un phénomène comme un biseau d’eau salée. Par ailleurs, il
faut préciser que bien que la tendance actuelle soit à utiliser la tomographie de résistivité
électrique dans l’étude des biseaux d’eau salée, la longueur de terrain investiguée, ici le long
de la ligne de mesure, est bien supérieure à ce qu’elle pourrait être par tomographie avec une
bonne résolution en profondeur.

L’autre conclusion, concerne l’actuel mode d’exploitation de la ressource en eau de cette région, si
la conclusion à laquelle cette étude a abouti correspond à la réalité cela veut dire que le mode
d’exploitation par puits individuels dont la hauteur d’eau utile ne semble pas dépasser le mètre ne
présente pas de danger pour la nappe côtière ; cette observation a déjà été faite, entre autre, dans le cas
de l’étude des ressources en eau de l’île de Malte (Gutierrez, 1994). Il faut cependant noter que les
puits sont nombreux et que d’une année à l’autre de nouveaux puits, principalement pour l’irrigation
apparaissent mais aussi pour l’alimentation en eau potable des villageois. L’utilisation, parfois en
continu, de pompes à énergie thermique, fait que la sollicitation pour des besoins traditionnels
(exploitation agricole) de la nappe augmente régulièrement ; les conditions climatiques (Cf. Chapitre

- 147 -
1) n’étant pas réellement favorables à sa recharge il conviendrait d’être prudent : il faudrait en
particulier ne pas solliciter la nappe par des pompages à fort débit (par exemple en multipliant les
points de prélèvement ou en exploitant la nappe par tranchée drainante) car, dans ce cas, il y aurait un
réel risque de déstabilisation et de remontée de l’interface « eau douce-eau salée ».

- 148 -
180
Puits 19 SE
NW CE=1.35/2008Puits 101
Puits 37
CE=1.39/2009CE=0.97/2008
CE=2.95/2008 SE15
NP=-1.29/2008CE=1.01/2009
CE=3.22/2009
NP=-0.89/2009NP=-0.66/2008
130 NP=-0.99/2008 NP=-0.56/2009
NP=-0.69/2009 Puits 11 SE14
Zone marécageuse CE=2.55/2008 Puits 112
NP=-0.12/2008 CE=1.35/2008 236/26
Puits 39
CE=1.39/2009 SE13
80 CE=2.55/2008
Puits 31 NP=-1.29/2008
CE=pas/2009 228/26
CE=4.46/2008 NP=-0.89/2009
NP=-0.58/2008
CE=11.61/2009 SE11
NP=-0.48/2009 SE7
NP=-0.84/2008 SE9 SE10
NP=-0.74/2009 SE6 SE8
30
SE4 SE5
SE1 SE2 SE3

0 marin
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000 2200 2400 2600
-20
6.
5.3 6.
Argile de Safi 4 6 4.7
9. 8. 6
9 9 11. 18 6
-70 2
Argile du berriasien
34.
- toit des couches géoélectriques; 7
38.8
les limites minimales et maximales du niveau
-120 d'eau et de l'interface eau douce -eau salée
résistivité électrique (Ohm.m) 1.
le toit de la couche contaminée en eau salée
5
et le toit de la nappe
5.
8
-170 la moyenne des solutions issue de veslab
pour le toit de la couche contaminée avec
l'eau salée et le niveau d'eau

-220

Figure 92 :– Coupe géoélectrique et position du toit du biseau d’eau salée selon une orientation NW SE perpendiculaire au littoral

149
Chapitre 3

Caractérisation physico-
chimique des eaux de la région
du Sahel Doukkala

150
L’objectif de ce chapitre est globalement d’analyser les données en notre possession concernant
les paramètres physico-chimiques mesurés et enregistrés dans la région du Sahel Doukkala de la
lagune de Sidi Moussa au nord à la lagune de Oualidia au Sud. Une distinction sera faite lors de
l’analyse entre les données d’archive et des campagnes 2005 et 2007 qui concernent l’ensemble du
Sahel Doukkala et celles des campagnes 2008 et 2009 qui concernent le seul domaine sur lequel
l’étude a été concentrée, domaine situé aux alentours du cimetière de sidi M’Brek (Cf. figure 93 (b)) à
proximité de la ligne de sondages électriques W18. Les résultats de cette analyse devraient permettre
de décrire et de compléter la compréhension du comportement global du système aquifère du Sahel
Doukkala (Cf. § chapitre 1) ; cette étude a pour objectif de caractériser la salinité des eaux
souterraines en relation avec l’étude géophysique présentée au chapitre 2. De plus, une description
détaillée du fonctionnement de l’aquifère côtier est proposée à partir de la comparaison de l’évolution
de la conductivité, de la température et de la hauteur de la marée dans quelques puits ; ces
paramètres ont été enregistrés dans des puits du domaine particulier sur lequel l’étude a été
concentrée.

1 PIEZOMETRIE ET PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES DES EAUX DE LA


REGION SAHEL- DOUKKALA

1.1 La stratégie d’étude

Dans cette région côtière où il n’y a généralement pas d’exutoire par écoulement des eaux de
surface vers l’océan (Ferre, 1969), la ressource en eau existante est essentiellement souterraine. Ceci a
conduit et conduit toujours à de nombreux creusements de puits le long de la bande côtière où il y a
une intensification des activités humaines et notamment agricoles ; chaque parcelle, bande
d’orientation perpendiculaire à la côte large et de quelques dizaines de mètres (parfois plus, parfois
moins) est doté d’un puits équipé d’une pompe thermique (Cf. photographie 1). Cependant, si l’on
s’éloigne de 1,5 à 2 km de la côte en allant vers le continent au delà de l’ancienne dune (lorsque l’on
dépasse l’altitude 100 m, Cf. photographie 2), les puits deviennent rares voire même absents. Ceci a
pour conséquence de réduire les points de mesure vers l’intérieur des terres, impliquant de ce fait une
hétérogénéité de la répartition spatiale des mesures : densité importante dans les deux premiers
kilomètres et bien moindre dans l’arrière pays.

Dans le cadre de ce travail, d’une part cinq campagnes de mesures et de prélèvements d’eau ont été
effectuées (Mars 2005, Juillet et Décembre 2007, Avril 2008 et Mars 2009 ; (Cf. figure 93) pour la
répartition des points de mesure) et, d’autre part, une campagne en avril 2008 a été complétée par un
nivellement topographique des puits (Cf. annexe nivellement topographique).

151
- Dans le cadre de la première campagne (mars 2005), nous avons procédé à des prélèvements et à
des mesures systématiques le long de la côte à 1 km du rivage (Cf. figure 93). Quatre ensembles de
mesures et de prélèvements le long de profils perpendiculaires à la côte ont complété ce premier
ensemble de données (Cf. figure 93) Au total, trentaine six puits ont été choisis. Les points de mesure
de cette campagne sont notés d1, d2, d3… Les méthodes d’analyse pour la détermination des différents
éléments chimiques effectuées au laboratoire d’hydrogéologie de la faculté des sciences d’El Jadida
sont présentées en annexe « méthodes analytiques ».

- Dans le cadre de la deuxième campagne (juillet 2007, Cf figure 93) les mesures et les
prélèvements étaient destinés à compléter celles de la première campagne. Au total, vingt quatre puits
ont également été choisis parmi lesquels certains l’avaient déjà été lors de la campagne 2005, les
points de mesure de cette compagne sont notés c1, c2, c3… Les analyses ont été réalisées au laboratoire
ICP AES UATRS-CNRST à Rabat par la méthode de spectrométrie d’émission atomique à source
plasma. Il faut toutefois noter, que pour cette campagne, certains paramètres n’ont pas pu être mesurés
(Cf. annexe : tableaux des données physicochimiques).

- Dans le cadre des trois dernières campagnes les mesures et prélèvements au nombre de vingt
deux ont été concentrés sur la zone choisie à l’issue de l’étude géophysique (Cf. chapitre 2). Cette
zone est perpendiculaire à la côte et à proximité du cimetière de Sidi M’Barek (Cf. figure 93 b
et photographie 2, coordonnées du cimetière X = 184,950 Km, Y= 267,000 Km). Dans ce cadre, on
dispose des données chimiques pour une dizaine de puits et des paramètres physiques pour une
vingtaine (Cf. annexe méthodes analytiques). De plus, quelques enregistrements (de courte durée) de
paramètres physiques (température, conductivité) en continu ont eu lieu. Les analyses chimiques des
prélèvements effectués au cours des trois dernières missions ont été réalisées par chromatographie
ionique en phase liquide à l’aide d’un appareil de type DIONEX (120 et 320), au laboratoire de
l’EGID de l’Université Bordeaux 3.

Nous avons réalisé un nivellement topographique en avril 2008 sur un ensemble de puits et de
forages captant aussi bien la nappe du calcaire de Dridrat que celle du Plio-Quaternaire sur un seul axe
perpendiculaire à la côte au sud de la lagune de Sidi-Moussa (Cf. photographie 1). L’objectif était
d’avoir un profil hydrogéologique de référence avec une piézométrie repérée par rapport à un
nivellement précis.

152
268000
52
1 267800 Droite D'
Projection D-100 sur D 48 47
62
36 63
267600 Point M x0, y0 31 37
H-37
38 66
267400
3a

2 267200 11

267000
4a

110
266800

3
266600 ST19
112
112'
D-100
266400 101
Chat. eau
Projection de D-100 sur D'
266200

266000 Droite D'


184000 184200 184400 184600 184800 185000 185200 185400 185600 185800 186000

(a) (b)

Figure 93 : Carte de localisation des puits d’échantillonnage (numérotés de d1 à d34 pour les campagnes de mars 2005 et juillet 2007 ; les puits des autres
campagnes sont indiqués à droite (b). Les traits de coupe 1 ,2 ,3 correspondent à des alignements de puits cf. Figure 108)

153
SW

Océan
Dune
Marais
Zone maraîchère

NE
14

Photographie 1 : vue des parcelles (Vue prise en direction de l’océan)

1.2 Le régime piézométrique :

Après avoir présenté la carte piézométrique établie en 2005 (Oulaaross, 2005) une comparaison
avec certaines cartes antérieures est proposée puis suivie de l’analyse des relevés effectués lors des
campagnes 2008 et 2009.

La carte piézométrique établie en 2005 par interpolation linéaire de trente six points de mesure
(Oulaaross, 2005) s’étend de Sidi-Moussa à Oualidia (Cf. figure 94), cette carte montre, comme cela
avait déjà été démontré par Ferré (1969) que l’écoulement général de la nappe est dirigé du Sud-Est
vers le Nord-Ouest. Les courbes isopièzes globalement parallèles à la ligne du rivage (orientée SW
NE), indiquent un écoulement généralisé vers l’océan atlantique, exutoire de la nappe côtière. Les
lignes piézométriques accusent un léger resserrement au centre et en amont de la zone ; en effet, on a
constaté que les gradients hydrauliques les plus élevés sont observables dans la partie centrale amont
(par exemple 1,13 % entre les puits d34 et d12). Par contre, de plus faibles gradients sont enregistrés
dans la partie aval où les lignes isopièzes sont plus espacées (le gradient du puits d34 au puits d28 est
égal 0,70 % mais il devient, par exemple, égal à 0,53 % entre d20 et d32). Dans la bande côtière
(premiers kilomètres du rivage), on observe un espacement des isopièzes avec l’apparition de
l’isopièze zéro à l’intérieur du continent. Ce qui ferait de ces secteurs, une zone sensible au

154
phénomène d’intrusion marine, vu que le niveau de la nappe devient proche à celui du zéro marin
estimé à -2,17 m en 1951 (dans Charouf, 1989). Ce risque demandait donc à être étudié avec précision.

On précise que le dessin de la carte et les calculs des gradients ci-dessus ont été faits en tenant
compte des altitudes des puits relevées sur la carte topographique à 1/50 000 ; il ne faut donc
interpréter ni les cartes, ni les gradients calculés au-delà de leur tendance générale, car l’imprécision
sur l’estimation des altitudes est trop grande ; par contre les coordonnées (X et Y) obtenues par GPS
peuvent être considérées comme fiables.

L’étude de l’évolution générale de la surface piézométrique au cours du temps, se base sur la


comparaison des cartes établies dans la région lors de périodes d’observation différentes. D’après
l’analyse des cartes établies pour l’année 1985 en basses et hautes eaux (Chtaini, 1987), pour l’année
2004 ((projet LIFE003, 2006) (Cf. figure 95) et pour le mois de mars de l’année 2005 (Cf. figure 94)
et tenant compte des imprécisions évoquées ci-dessus, nous pouvons admettre que l’allure générale
des courbes isopièzes ne subit pas de variations importantes. En effet les courbes isopièzes 10 m et
50 m qui n’étaient pas très différentes en basses et hautes eaux en 1985 restent situées (Cf. figure 96),
à l’échelle des cartes à notre disposition, approximativement à la même distance de la côte,
particulièrement sur notre secteur d’étude (1200 m pour l’isopièze 10 m et 6500 m pour l’isopièze
50 m).

Il en résulte qu’il semble ne pas y avoir de grandes fluctuations du niveau piézométrique de la


nappe à l’échelle régionale durant la période 1985-2005. Cependant des informations recueillies sur le
terrain auprès de la population permettent de supposer des abaissements ponctuels de la nappe que
l’on peut d’ores et déjà attribuer à son exploitation par des pompages nombreux et intensifs à
l’occasion de périodes présentant un déficit pluviométrique. Par ailleurs les apports dus aux fortes
précipitations des années 1996 et 1997 semblent avoir favorisé une remontée générale du niveau de la
nappe côtière puis sa stabilisation au moins jusqu’en 2000 à un niveau supérieur à celui des années
1985 à 1995. En effet El Acheb (2002) donne les chroniques de trois puits du Sahel côtier (puits IRE
122-26, 192-26 et 193-26) et il ressort en particulier de l’étude du puits IRE 192/26 que la profondeur
de l’eau oscillait autour de 4 m de profondeur puis a remonté vers 3 m pour se stabiliser vers 3,5 m de
l’année 1997 à l’année 2000 date de la fin de la chronique. La nappe côtière semble donc sensible aux
fluctuations pluviométriques majeures ce que Younsi (2001) remarque également dans le secteur
côtier de la Chaouia situé un peu plus au nord du secteur étudié ici.

Tenant compte de ces connaissances et des résultats donnés dans le chapitre géophysique (Cf.
chapitre 2) une campagne de nivellement topographique détaillée (Cf. Annexe nivellement
topographique) a été entreprise dans le secteur du cimetière de Sidi M’barek avec pour objectif

155
l’obtention d’une piézométrie plus précise le long de ce secteur. La carte réalisée à partir des relevés
piézométriques de cette mission est reportée sur la carte à 1/25 000 dont le point de cote 6 m à servi de
référence (X= 185,140 Y = 267,70, Cf. figure 97) met en évidence que le niveau de l’eau dans la
plupart des puits est au dessous du zéro topographique mais au dessus du zéro hydrographique estimé
à -2,17 m (NGM) au marégraphe de Casablanca (Charrouf., 1989).

On note des irrégularités dans les hauteurs piézométriques; les valeurs demandent bien sur à être
confirmées d’autant plus que les mesures n’ont pas toutes été réalisées lors d’une même campagne. Il
faut, en effet, bien prendre en considération l’existence d’une incertitude difficile à estimer, d’une part
en raison des pompages nombreux et irréguliers au voisinage des puits. (Puits, pour la plupart creusés
à la main, présentant tous une tranche d’eau accessible au maximum égale à 1m50), et, d’autre part, à
l’influence de la marée (Cf. paragraphe 3).

Etablir une carte piézométrique dans les conditions énumérées ci-dessus et à l’échelle de la zone du
cimetière de sidi M’barek tient de la gageure. Cependant les éléments quantifiés recueillis au cours des
campagnes permettent de confirmer à l’échelle régionale un écoulement de direction SE NW avec,
probablement, des hétérogénéités locales mises en évidence par les quelques bosses piézométriques et
par l’observation in situ de cavités karstiques certainement à l’origine d’une chenalisation des
écoulements. De plus et tenant compte de l’incertitude sur la cote 6 m utilisée comme référence (la
cote pouvant être comprise entre 5,5 et 6,5 m), il est certain que le niveau global de la nappe est au
pire à -1,57 m et au mieux à -0,27 m si l’on estime ces limites à partir du puits n°38 situé à 753 m du
rivage.

156
NE Mosquée Dune ancienne SW
Village Zone cultivée
Chrouk Douar Jouamma

Marais salants

Dune actuelle

Dépression marécageuse

Photographie 2 : Vue panoramique de la région d’étude (sud de la lagune de Sidi Moussa).

157
Figure 94 : Esquisse piézométrique entre Sidi Moussa et Oualidia (Oulaaross, 2005)

158
Sidi Moussa

Figure 95: Cartes piézométriques du Sahel- Doukkala en 2004 (projet LIFE003, 2006).

159
300000

290000

280000

270000 414/26

260000

377/26
250000

240000
157000 167000 177000 187000 197000 207000 217000

300000
El-Jadida

290000

280000

270000 Sidi- Moussa

260000

250000

Oualidia

240000
152000 162000 172000 182000 192000 202000 212000

Figure 96 : Cartes piézométriques du Sahel- Doukkala en basses eaux en haut et hautes eaux en bas
en 1985 (Chtaini, 1987)

160
268000
51 marais naturel -0.73 52 -0.96
47 -0.85
267800
32 marais axe chemin -0.65 48 -0.75
62 -0.43
36 -0.77
267600 63 -0.68
57 -1.08
31 -0.84 37 -0.69
38 -0.77 66 0.46
267400 28 marais - 0.13 3a* -0.70
39 -1.58
marais 31 -0.65
267200 13 -0.27
25 marais -0.45
11 -0.96 4a* -0.80
267000 C-84 -0.63
G-23 -0.68 7a* 0.40
6a* -0.60 110 -0.43
266800

266600 ST19 -1.29


ST19' 0.70
D-100 -0.29
266400 112 -0.52
101 -0.56
Chat eau 4.45

266200

266000
184000 184200 184400 184600 184800 185000 185200 185400 185600 185800 186000

* : Les puits dont les cotes sont estimés

Figure 97 : Carte des cotes de l’eau mesurée dans les puits de la zone du cimetière de Sidi M’Brek.

1.3 Caractérisation physico- chimique et aspect qualitatif des eaux

1.3.1 Analyses des données de température, pH et conductivité

Le tableau 23 synthétise des résultats des analyses physico-chimiques des eaux souterraines de la
bande côtière qui s’étend, on le rappelle, de la lagune de Sidi-Moussa à celle de Oualidia : les
prélèvements se sont échelonnés de mars 2005 à mars 2009 et, on le rappelle, le nombre de données
n’est pas égal d’un paramètre à l’autre.

Les N= 80 valeurs de température mesurée in situ des eaux de la région d’étude varient de 16,4
(puits 31 et d1) au minimum à 25,4 °C (puits C13) au maximum, avec une moyenne de 21,5°C ; le
coefficient de variation est égal à 7,1 % (Cf. tableau 23), les valeurs moyennes calculées ici sont

161
comparables à celles données par El Achheb (2002) (moyenne égale à 21,9°C, le maximum égal à
25,3°C et le minimum égal à 17,3°C). Les deux valeurs minimales observées correspondent aux deux
puits les plus proches de l’océan (à moins de 600 m) et dont l’un au moins (puits n°31) est à l’air libre
et lasurface de l’eau est très proche du sol donc directement influencée par la température ambiante.

Les N = 77 valeurs de pH mesurées sur le terrain, s’échelonnent entre 7,0 et 9,7. Trois parmi les 77
valeurs sont particulièrement élevées (8,7, 8,2 et 9,7 pour les puits 63, 62 et 47 qui sont alignés dans le
sens de l’écoulement de la nappe (Cf. figure 93) nous les avons donc supprimés de l’analyse
statistique bien que les valeurs aient été confirmées au laboratoire. La moyenne de la série des 74
valeurs restante est 7,3, le coefficient de variation est égal à 2,5 % (Cf. tableau 23) ; les valeurs les
plus élevées restantes après suppression des trois valeurs précédentes sont toutes (à l’exception du
puits (d1) obtenues pour des puits distants de plus de 1 000 m de la côte. Ce qui nous permet de dire
que les eaux de la région étudiée sont neutres comme la majorité des eaux naturelles dont elles font
partie. Cependant l’explication des valeurs élevées reste à déterminer ; elles peuvent être dues à une
pollution ponctuelle ; il faut cependant noter que Chtaini (1987) a relevé des valeurs de pH élevées
(supérieures à 8) dans de nombreux puits situés dans les formations plio-quaternaires de la région. On
cite à titre d’exemple les puits IRE 377/26 pH = 8,3 et IRE 414/26 pH = 8,2 situés toutefois en amont
de la zone étudiée et à une dizaine de kilomètres de la côte (Cf. figure 96).

La conductivité électrique (CE) (N= 81) joue un rôle très important dans la connaissance de la
minéralisation des eaux souterraines et principalement l’ensemble des cations et des anions dissous
dans l’eau. La conductivité moyenne est égale à la conductivité médiane (2,4 mS/cm) mais avec un
coefficient de variation élevé (36,5%). En effet la conductivité électrique se caractérise par des valeurs
de plus en plus élevées au fur et à mesure que l’on se dirige vers la mer (Cf. figure 98). Elle présente
des variations importantes et oscille entre un minimum de 0,4 mS/cm dans la partie amont (puits d34)
et un maximum 4,5 mS/cm à proximité de la mer (puits 31, Cf. figure 98). Selon la norme française de
la CE de l’eau qui est fixée à 1,5 mS/cm, les résultats de nos analyses montrent que 84 % de
l’ensemble des puits analysés ne répondent pas à cette norme. L’éloignement à la côte est à l’origine
de la variabilité des mesures mais il fallait tester une éventuelle variabilité journalière des puits situés à
proximité de l’océan. A cette fin le puits n°38 a été équipé d’un enregistreur.

Les figure 99 et 100 illustrent les résultats des mesures journalières réalisées au puits 38 (mission
de mars 2009) depuis le trois jusqu’au cinq du mois de mars de l’année 2009 : les mesures ont été
enregistrées toutes les cinq minutes par les sondes multiparamètres (OTT et WTW). Elles montrent
l’évolution de la conductivité et de la température. Le tableau 23 indique que la moyenne de la
conductivité de l’eau de ce puits 38 est de 3,47 mS/cm sur la période d’étude avec un maximum de
3,53 mS/cm et un minimum de 3,23 mS/cm soit une différence de 0,30 mS/cm largement supérieure à
la précision de l’appareil de mesure (Cf. figure 100) et égale au tiers de l’écart type. Avec une telle

162
variation de conductivité électrique, le puits 38 présente une anomalie; cependant l’analyse précise des
données permet d’émettre l’hypothèse que cette anomalie peut être mise en relation avec une
éventuelle contribution des eaux marines. En effet la courbe d’évolution des valeurs de conductivité de
ce puits distant de 753 m de la côte montre des fluctuations cycliques (une augmentation de la
conductivité électrique suivie d’une baisse). Cet état de fait n’est pas isolé dans le temps mais se
répète. Il faut certainement en chercher l’origine dans l’influence de la marée sur la nappe (Cf. § 3. de
ce chapitre pour plus de précision). La variabilité globale de la conductivité dans le secteur est donc
tout à la fois imputable à la variabilité due à la distribution spatiale des puits analysés mais aussi à la
variabilité due, on le montrera, à l’influence de la marée.

Puisque la température a également été enregistrée en continu dans ce puits, il est intéressant
d’analyser son évolution. Les résultats montrent une amplitude de 0,10 °C au cours de la journée (de
03/03/2009 au 04/03/2009), le coefficient de variation étant de 0,22 % (Cf. tableau 24). Cette
amplitude thermique au cours de la journée pourrait avoir deux origines : l’influence directe des
changements journaliers de la température atmosphérique ou la communication avec de l’eau prés de
la surface (Cf. § 3 de ce chapitre). Pour répondre à la question, le raisonnement suivant est proposé.

Sachant que la profondeur de la nappe sous la surface du sol au droit du puits 38 est de l’ordre de
2,80 m et en supposant le sol constitué de calcaire saturé, nous pouvons estimer la conductivité
thermique à environ 1,7 à 3,3 W.m-1·°K-1 (ou J·m-1·s-1·K-1) (qui représente la quantité de chaleur
transférée par conduction par unité de surface et par unité de temps
http://acces.inrp.fr/eedd/climat/dossiers/energie_demain/geothermie/geothermie_SVT). En appliquant
les solutions de l’équation de Fourier, qui est une équation d’onde amortie, on peut évaluer
l’amplitude thermique à la profondeur désirée d’une onde de température de surface d’amplitude et de
période(T) connue (Équation 5).

 z
Équation 5 T ( z , t ) = T + A0 e − z / d sin  ωt + φ 0 − 
 d

T est la température moyenne de la surface de sol estimée à partir des données climatologiques de
la station d’El-Jadida, A0 et ? sont la demi amplitude et la fréquence de la variation. Par ailleurs,

φ0 = −ωt 0 est la constante de phase qui traduit le décalage de la variation en profondeur par rapport
à la surface et d est la profondeur d’amortissement ; plus d est grand, plus l’onde est amortie. d dépend
de ? et des propriétés thermique du sol (Équation 6):

Équation 6 d = 2 Kth / Cpω

Kth étant la conductivité thermique et Cp la capacité thermique ;

163
Avec T = 15°C, A0 = 15 °C (1/2 amplitude), z = 1,20 m, t0 = 86400 en secondes, Kth = 3,3 J·m-1·s-
1
·K-1 , Cp = 2,12E+06 J·K-1.m-3 ω = 2π/T , il ressort que pour une onde journalière (période T = 24h)
nous pouvons estimer que dès 1,20 m de profondeur l’amplitude de la perturbation de surface est déjà
inférieure au 1/10 de °C .

Le choix d’une formation calcaire saturée à pour conséquence d’accentuer la profondeur à laquelle
l’amplitude inférieure à 1/10 de °C est obtenue ; en réalité la formation est une formation constituée de
limons en surface de grès calcaire plus en profondeur, dont une partie n’est pas saturée, on peut donc
conclure que, ces matériaux étant moins conducteurs qu’un calcaire saturé, la perturbation en
température observée sur l’enregistrement n’est pas due à la variation journalière de surface
directement par diffusion depuis la surface du sol, on peux l’attribuer à la communication avec de
l’eau près de la surface (l’eau de l’océan atlantique).

164
Tableau 23 : Synthèse des paramètres statistiques descriptifs des paramètres physico-chimiques mesurés dans la région du Sahel-Doukkala.

N : taille de l’échantillon, Cond. : conductivité ; T : température ; Moy. : moyenne ; Méd. : médiane ; E. type : écart type ; Coef. Var. : coefficient de
variation ; Min. : minimum ; Max. : maximum ; Ec. Rel. : écart relatif ; Quart. 1 : quartile 1 ; Quart. 3 : quartile 3 ; Int. Inteq, : intervalle interquartile ;
Coef. Asym . : coefficient d’asymétrie ; Coef. Aplat. : coefficient d’aplatissement.

Cond. T (°C) pH HCO3- Ca2+ K+ Mg2+ Na+ SO4- Cl- NO3-


Moy. 2,4 21,5 7,3 228,5 133,1 13,3 88,5 264,8 393,1 526,1 77,4
Med. 2,4 21,4 7,3 219,6 117,4 11,5 85,0 251,7 338,7 505,9 67,0
Quart. 1 1,9 20,8 7,2 197,6 72,3 5,3 59,9 158,5 218,5 372,8 39,3
Quart. 3 3,0 22,6 7,4 247,0 167,1 17,4 115,2 334,0 547,1 670,8 96,3
Min. 0,4 16,4 7,0 164,7 14,2 0,7 7,2 18,4 0,0 62,1 11,9
Max. 4,5 25,4 7,9 408,7 420,0 59,0 217,6 685,3 1350,1 1300,7 289,4
Etendue 4,1 9,0 0,8 244,0 405,8 58,4 210,4 666,9 1350,1 1238,6 277,6
Int. Interq. 1,2 1,8 0,3 49,4 94,9 12,1 55,3 175,5 328,6 298,0 56,9
Ecart type 0,9 1,5 0,2 46,6 78,9 10,8 43,5 144,2 271,4 245,7 53,4
Coef. Var. 36,5% 7,1% 2,5% 20,4% 59,3% 80,9% 49,1% 54,5% 69,0% 46,7% 69,0%
Ec. Rel. -1,3% 0,5% 0,4% 3,9% 11,8% 13,4% 4,0% 4,9% 13,8% 3,8% 13,5%
Coef. Asym. -0,2 -0,4 0,5 1,7 1,3 1,8 0,4 0,6 1,1 0,5 1,6
Coef. Aplat. -0,1 1,4 -0,2 3,9 2,5 4,2 0,2 0,2 1,9 0,6 3,5
Taille 81 80 77 58 81 81 81 81 81 81 56

165
Figure 98 : Carte de la conductivité électrique, avec N = 58

166
20.22
Température (°C)

20.20

20.18

20.16

20.14

20.12

20.10

20.08
3/3/09 12:00 4/3/09 0:00 4/3/09 12:00 5/3/09 0:00 5/3/09 12:00 6/3/09 0:00

Figure 99 : Evolution journalière de la température de l’eau du puits 38 (mission mars 2009).

3.55

3.50 Absence de mesure


(batterie faible)

3.45

3.40

3.35
Cond.

Moy. mobile sur 12 pér. (Cond.)

3.30
3/3/09 12:00 4/3/09 0:00 4/3/09 12:00 5/3/09 0:00 5/3/09 12:00 6/3/09 0:00

Figure 100 : Evolution journalière de la conductivité électrique de l’eau du puits 38 (mission mars
2009).

167
Tableau 24 : Résumé statistique de la conductivité (en gris) et de la température (en noir) de l’eau du
puits 38 du 03/03/2009 au 05/03/2009 (N=649).

N : Taille de l’échantillon ; Moy. : moyenne ; Méd. : médiane ; Ec. Type : écart type ; Coef. Var. :
coefficients de variation ; Ec. Rel. : écart relatif ; Min : minimum ; Max : maximum.

Moy. Méd. Ec. Type Coef . Var. Ec. Rel. Max Date Min Date
3,47 3,47 0,04 1,01 % 0,01 % 3,53 5/3/09 3,23 3/3/09
20,13 20,10 0,04 0,22 % 0,13 % 20,20 18:22 20,10 12:17

1.3.2 Etude de la chimie des eaux souterraines de la région du Sahel Doukkala

Les résumés statistiques des données chimiques sont présentés tableau 23. Il intéressant de noter
que pour la plupart des éléments, les valeurs des médianes sont particulièrement plus faibles que celles
des moyennes, ces dernières étant très influencées par quelques grandes valeurs (25 % des plus fortes
valeurs sont dispersées). Les écarts relatifs (Cf. chapitre 2 pour la définition) présentent en effet des
valeurs positives très élevées notamment pour le calcium (23,3 %), le potassium (23,1 %), le sodium
(14,2 %), les sulfates (13,8 %) et les nitrates (13,5 %). Les coefficients de variation sont de plus élevés
(de 20 % pour les bicarbonates à 124 % pour le potassium) et montrent ainsi la grande variabilité des
concentrations chimiques dans les eaux du secteur étudié.

La composition chimique des eaux souterraines dépend de la nature et de la quantité de composés


contenus dans l’atmosphère, les pluies et dans la roche aquifère. Ils proviennent des processus naturels
ou d’origine anthropique tels que la mise en suspension par le vent, les embruns marins, les émissions
par les végétaux, les sols et les émissions industrielles (Celle, 2000). Les principales sources de
composés chimiques présents dans l’atmosphère, qui constituent par la suite les précipitations qui
alimentent les réservoirs d’eau souterraines, sont définies par trois pôles d’influence majeurs (Loye-
Pilot, 1995)

168
600.0
Cl-
[élément chimique]
500.0 (mg/l)

400.0 SO4-

Na+
300.0 HCO3-

200.0 Ca++
Mg++
NO3-
100.0
K+

0.0

Figure 101 : Répartition des teneurs des différents éléments dans les eaux souterraines du Sahel
Doukkala à partir des moyennes (hachures en carré) et des médianes (en gris).

- origine marine : Cl-, Na+, Mg2+, K+, SO42- ;

- origine continentale Ca2+, K+, HCO3-, Mg2+ ;

- origine anthropique : SO42- ; NO3-, Cl-, K+

Le tableau 23 et la figure 101 montrent que les chlorures sont les anions les plus abondants avec
une concentration moyenne de 526,1 mg/l et l’ion sodium est le cation le plus présent avec 264,8 mg/l
en moyenne. Les coefficients de variation de ces deux ions montrent des valeurs importantes (54,5 %
pour le sodium et 46,7 % pour les chlorures). Les coefficients d’aplatissements et d’asymétrie de ces
deux éléments sont faibles, particulièrement pour le chlore dont le coefficient d’asymétrie est égal à
0,5 et le coefficient d’aplatissement à 0,6, la distribution des concentrations approche celle d’une loi
normale. Les valeurs des teneurs en chlore et sodium sont différentes de celles mesurées en juillet
1998 (El Achheb, 2002) qui donnaient des teneurs moyennes égales à 463,2 mg/l pour le chlore et de
238,2 pour le sodium. L’origine de ces différences reste à déterminer : évolution de la composition des
eaux ; inhomogénéité spatiale des points de mesure.

L’ion sodium est généralement associé à l’ion chlore, très soluble dans l’eau et il est affecté par le
processus d’échange de base avec les alcalino-terreux. Le fait que notre région d’étude se situe à

169
proximité de l’Océan Atlantique, le contact des eaux en amont (dans les Doukkala) avec le Crétacé
évaporitique et le contact avec les argiles (étant donné que les argiles peuvent retenir des quantités
importantes en sels [Schoeller, 1962 ], les eaux en contact avec ces dépôts argileux peuvent se charger
en ces éléments et grâce à leur solubilité élevée, ces ions peuvent atteindre des concentrations
considérables dans les eaux souterraines) peut expliquer les fortes concentrations de ces deux éléments
chimiques dans les eaux de notre secteur d’étude.

La comparaison des résultats obtenus avec la norme de potabilité de l’OMS, montre que la plupart
des puits analysés, plus de 85 %, dépasse la norme de 150 mg/l pour le potassium et de 250 mg/l pour
le chlore. Ceci pourrait engendrer des problèmes d’ordre sanitaire notamment l’hypertension chez les
personnes qui consomment cette eau quotidiennement.

Les cartes d’isoconcentrations en chlorures et en sodium (Cf. figure 102 et figure 103) présentent
une forte similitude avec la carte de conductivité électrique des eaux, elles sont caractérisées par les
mêmes plages de concentrations élevées, toujours dans les secteurs côtiers et principalement dans le
premier kilomètre et aux alentours de la lagune de Sidi-Moussa. Ceci indique d’ores et déjà que la
conductivité électrique des eaux de puits analysées est déterminée principalement par les sels (NaCl)
et que le faciès des eaux souterraines étudiées est de type chloruré sodique.

On note aussi que ces eaux sont très chargées en sulfates (393,1 mg/l) avec une grande dispersion
des valeurs (coefficient de variation 69,0 %). Les fortes concentrations en ion sulfate sont observées
dans les deux premiers kilomètres de la côte (Cf. figure 104). Cela peut s’expliquer par la présence
d’une influence marine car la teneur en cet élément est généralement inférieure à 50 mg/l dans les
eaux naturelles. D’autres sources potentielles peuvent expliquer ces fortes teneurs en sulfate, à savoir :
les embruns marins, les produits sulfatés utilisés en agriculture,…. En effet, la zone étudiée est
caractérisée par une forte activité maraîchère, où l’on observe une utilisation importante voir
« excessive » de ces produits sulfatés ; une autre hypothèse quant à l’origine des teneurs en sulfates
serait qu’elles pourraient provenir de la dissolution d’anhydrite ou de gypse ou encore de l’oxydation
de la pyrite présentes dans les formations argileuses. La norme de potabilité de l’OMS est de 250 mg/l
pour les sulfates, et sur l’ensemble des puits 67% ont une teneur supérieure à cette norme.

Les ions bicarbonates et calcium sont présents avec une concentration moyenne de 228,5 mg/l pour
les bicarbonates et de 133,1 mg/l pour le calcium. Les coefficients de variation sont importants
(respectivement 59,3 % pour le calcium et 20,4 % pour les bicarbonates). Les bicarbonates sont des
composés anioniques contenus en concentration variable dans les eaux naturelles selon leurs sources et
le pH de l’eau. L’origine de cet élément est essentiellement la mise en solution du gaz carbonique qui
par formation d’un acide faible attaque les roches carbonatées. Ces ions donnent une saveur agréable à

170
l’eau et il n’y a pas de norme, à cet effet. La norme de potabilité de l’OMS pour le calcium est fixée à
200 mg/l, et sur l’ensemble des puits 36% ont une teneur en ions calcium supérieure à cette norme.

Les concentrations en magnésium sont comprises entre 7,5 et 125 mg/l, avec un accroissement des
valeurs en direction de la mer. La moyenne est de l’ordre de 75,84 mg/l. Pour le magnésium, la teneur
maximale admissible est de l’ordre de 150 mg/l fixée par l’OMS, la comparaison des résultats obtenus
avec cette norme de potabilité montre que la majorité des puits du secteur étudié répondent à cette
norme.

Dans cette zone l’intensification de l’agriculture engendre une augmentation des transferts
hydriques vers la nappe, en provoquant un accroissement important des teneurs en sels et nitrates dans
les eaux souterraines. Les teneurs de concentration en nitrates s’échelonnent entre 33 mg/l et 160 mg/l
avec une moyenne de 83 mg/l. Les résultats des analyses montrent que 80% des puits dépassent la
norme de potabilités fixée par l’OMS 50mg/l ; les teneurs supérieures à cette norme sont souvent
responsables de méthémoglobinémie chez les nourrissons de moins de six mois et elles ont été
évoquées comme facteur de développement du cancer de l’estomac et du foie (dans Hsissou, 1999).

La surface piézométrique se trouve généralement à une faible profondeur du sol inférieure à 10 m


dans les puits qui se trouvent à une distance inférieure à 1 km par rapport à la mer, et dans les
formations superficielles plio-quaternaires constituées de sable limoneux. La grande densité des
activités maraîchères dans cette bande côtière (Cf. photographie 2) implique une vulnérabilité de la
nappe phréatique en raison des engrais qui pénètrent facilement et gagnent le réservoir d’eau. La
fertilisation azotée devrait être rationalisée.

Les concentrations en potassium présentent une variation de 0,7 à 59,0 mg/l, avec une moyenne de
13,3 mg/l. Le potassium se trouve à de faibles concentrations par rapport aux autres éléments dans les
eaux souterraines car il est adsorbé par la matrice argileuse sol et est absorbé par les plantes.

Le potassium a un effet laxatif mais sans troubles physiologiques importants sauf un léger goût qui
apparaît à partir de 34 mg/l, la norme de potabilité est de 12 mg/l. dans le cas de nos analyses 0,41 %
des puits dépasse cette concentration.

171
Figure 102 : Carte d’isoconcentration en Cl-

172
Figure 103: Carte d’isoconcentration en Na+

173
Figure 104 : Carte d’isoconcentration en SO42-

La synthèse des résultats présentés ci-dessus est montrée figure 105 ; le diagramme de Piper réalisé
à partir de l’ensemble des analyses chimiques, montre que les eaux étudiées présentent deux faciès
chimiques: faciès chloruré-sodique et faciès sulfato-calcique. Nous mentionnons l'absence du faciès
carbonaté-calcique caractérisant les eaux immatures des aquifères sédimentaires. L’hétérogénéité
chimique des eaux de la nappe conduit à raisonner en considérant les représentations graphiques des
analyses telle que la corrélation entre les éléments majeurs et le chlore, ainsi que la variation des
rapports en tenant compte de l’éloignement des puits du rivage.

174
100
Puits de mission 2005
Puits des missions 2008 et 2009

3
NO
Cl+

Ca
+M
4+
SO

g
0 0

0
10
0
0
10

0
O3
HC
Na

SO
Mg

3+
+K

4
CO

100
0

0
0

10

10
0

100 0 0 100
Ca Cl+NO3

Figure 105 : Représentation des résultats d'analyse des échantillons d'eau dans le diagramme de
Piper, avec la taille de l’échantillon N = 58

1.4 Evolution de la chimie des eaux en fonction de la distance des lieux de


prélèvements à la côte

Pour examiner le degré de l’influence de l’éloignement à la côte sur la qualité des eaux
souterraines, nous avons effectué une projection orthogonale de tous les points des missions Décembre
2007, Avril 2008 et Mars 2009 sur la droite D’ perpendiculaire à la ligne du rivage passant par le point
M situé sur la courbe de niveau 0 m (carte à 1/25 000) de coordonnées X = 184,200 et Y = 267,600
(Cf. figure 93 (a) et (b));couvrant ainsi une largeur de terrain parallèle à la côte de 2500 m. Ceci va
nous permettre de mettre en évidence la variabilité spatiale de la composition hydrochimique des eaux
perpendiculairement à la côte . Les résultats obtenus servent en outre à dresser des graphiques qui

175
montrent l’évolution de certains indicateurs (CE, chlorures, sodium, Mg2+/Ca2+ et Cl-/HCO3-) en
fonction de la distance du puits à la mer.

La figure 106 montre que la conductivité peut atteindre presque 4,5 mS/cm auprès de la mer, et
lorsque l’on s’éloigne vers le continent, les valeurs deviennent plus faibles de l’ordre de 0,5 mS/cm.
L’évolution générale correspond à une augmentation de la CE à mesure que l’on se rapproche de la
côte ; cette évolution permet de caractériser trois ensembles de valeurs :

- le premier groupe, pour lequel les conductivités sont élevées est en nette augmentation à
l‘approche de l’océan (augmentation très importante dans les neuf cents premiers mètres) :

- le deuxième groupe pour lequel les valeurs sont légèrement décroissantes pour les
distances comprises entre 900 et 1500 m et, enfin,

- le troisième groupe qui rassemble les valeurs les plus faibles pour les puits situés au-delà
de 1500 m de la côte.

Ceci va d’une part, dans le sens évoqué au paragraphe 1.3.1 (Cf. figure 98) qui suggérait déjà une
influence de la marée, et d’autre part, de la conclusion donnée au chapitre 2 selon laquelle il existe
bien une influence de l’eau salée vers les terres entraînant des mélanges de plus en plus élevés en
direction de la côte.

Les profils des chlorures (N = 81) montrent une évolution similaire à celle de la CE avec
l’organisation en trois groupes (Cf. figure 107) ; ceci montre que les anions dominants dans les eaux
souterraines étudiées, correspondent aux chlorures comme on le montrera par l’étude de la
conductivité électrique par régression multiple (Cf. paragraphe 1.5). En effet, l’augmentation la plus
importante a été observée dans le premier kilomètre avec un gradient de l’ordre de 283,8mg/l/km
calculé à partir des puits 48 et ST19. Ce qui est cohérent avec une contribution des eaux marines à la
charge chlorurée des puits analysés.

176
5
Cond. (mS/cm)
31
4

52 38
36
3 37
H-37
48 11
47 62 63 4a
2 66 3a
110
112
ST19 Chat. eau
1 112' 101
D-100
Distance / mer (m)
0
0 500 1000 1500 2000 2500

Figure 106 : Evolution de la conductivité électrique en fonction de la distance à la mer.

L’organisation spatiale des teneures en sodium (N = 81) (Cf. figure 107) présente la même allure
que celle des teneurs en chlorures et de la conductivité électrique. Les teneurs en sodium varient entre
100 et 500 mg/l, elles deviennent faibles lorsque l’on s’éloigne de l’océan en direction du continent.
Ceci va dans le sens d’une origine principale du sodium dans l’eau souterraine côtière étudiée est liée
à une intrusion marine, surtout dans le premier kilomètre, à laquelle on peut associer la présence des
formations évaporitiques du crétacé.

Les teneurs en calcium sont étroitement liées à celles du magnésium. Les principales sources de ces
éléments dans les eaux de la région sont liées soit à la dissolution des aquifères carbonatés du Plio-
quatrenaire et du Crétacé (cas du calcium) soit une intrusion marine (cas du magnésium). L’eau douce
non contaminée est généralement plus riche en calcium que l’eau marine et le contraire pour le
magnésium. Les valeurs des rapports Mg2+/Ca2+ (Cf. figure 107) en fonction de la distance à la côte
montrent que l’on peut distinguer deux groupes de puits bien distincts :

- un groupe de puits les plus proches de la côte (à moins de 1500 m) pour lequel le rapport
est élevé et,

- un deuxième groupe situé au-delà avec une valeur minimale de 0,5.

177
Ceci indique une potentielle contamination de la nappe côtière par les eaux marines qui constituent
l’origine principale de l’abondance du magnésium dans cette nappe.

Sachant qu’une eau douce non contaminée est très riche en élément bicarbonate par rapport à l’eau
de la mer qui, elle, est très riche en élément chlorures, nous allons étudier l’évolution par rapport au
rivage des rapports Cl-/HCO3- (Cf. figure 107) pour tenter de discriminer encore plus les eaux
souterraines étudiées. Ce graphe montre que ces rapports accusent des valeurs supérieures à 5 à
proximité immédiate du rivage. Par contre, au fur et à mesure que l’on se dirige vers les terres, ce
rapport montre globalement des valeurs de plus en plus faibles, les valeurs les plus faibles étant
inférieures à 2. Ceci nous permet de dire que la source potentielle des fortes salinités auprès du rivage
peut être due à une contamination de la nappe par les eaux marines.

Dans ce qui vient d’être présentés, seules les analyses des missions de 2008 et de 2009 étaient
prises en considération ; on montre donc avec la figure 108 les graphiques, issus des résultats de
certaines données physico-chimiques de la mission de mars 2005. On peut y observer l’évolution de
certains indicateurs (conductivité électrique, chlorures et sodium) en fonction de la distance du puits
par rapport à la mer (profils numérotés 1, 2 et 3 sur la figure 93 et perpendiculaires à la ligne du
rivage)., D’après l’analyse des graphes de la conductivité, des teneurs en chlore et de sodium, nous
avons constaté une évolution similaire à celles de la figure 107 au sens qu’il existe une diminution des
valeurs des paramètres au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la cote. Cependant le profil 1 situé le
plus au nord (Cf. figure 108) ressemble au profil présenté figure 107 (données des campagnes 2007,
2008 et 2009). Les profils 2 et 3 présentent eux une conductivité électrique plus élevée dès 800 à
900 m de la cote pour finalement rejoindre les valeurs des profils précédents vers 1900 m.

Trois domaines semblent donc ici encore se dessiner : un domaine côtier à forte conductivité
électrique, un domaine intermédiaire où les conductivités présentent un gradient plus faible et un
domaine amont caractérisé par les plus faibles conductivités. Ces domaines sont à rapprocher de ceux
qui ont été déterminées lors de l’étude statistique des données géophysiques (Cf. Chapitre2). En effet
nous avons déjà établi trois grands ensembles (classes 1, 2 et 3) globalement organisées en bandes
parallèles situées à des distances égales à celles qui viennent d’être caractérisées (900 et entre 1500 et
1900 m). Il résulte de cette analyse que l’on peut proposer l’existence d’une homogénéité des profils le
long de la côte située entre le domaine de Sidi M’barek et le profil numéroté 3.

178
1200 600
Cl (mg/l) Na (mg/l)
1000 31 500 31
52
800 38 400
52 38
36 H-37
37 36 37 62
600
11 62 4a
300 H-37 4847
48 63
63 3a 3a
47 11 4a
400 66 110 200 66
110
112' 112
112 Chat. eau 112' Chat. eau
ST19
200 100 ST19
D-100 101 D-100 101
Distance / mer (m) Distance / mer (m)
0 0
0 500 1000 1500 2000 2500 0 500 1000 1500 2000 2500

6 1.2
Cl/HCO3 Mg/Ca 4a
38 1.1
5 36 H-37 52
31 52 37
63 1.0 38
66 31 62
4 11 48 47
62 0.9 3a
47 36 11 66
H-37
48 110
3 3a 0.8 37
112 63
4a
112' ST19 Chat. eau
110 0.7
2
0.6 112 ST19
D-100 101 112' Chat. eau
101
1
0.5 D-100
Distance / mer (m) Distance / mer (m)
0 0.4
0 500 1000 1500 2000 2500 0 500 1000 1500 2000 2500

Figure 107 : Evolution des Cl-, Na+, Mg2+/Ca2+, Cl-/HCO3 en fonction de la distance à la mer (missions 2008 et 2009)

179
4.0 CE (mS/cm) 700
Cl (mg/l)
3.5 600
coupe 1 coupe 1
3.0
coupe 2 500 coupe 2
2.5 coupe 3 coupe 3
400
2.0
300
1.5
200
1.0

0.5 100
distance/mer (m) distance/mer(m)
0.0 0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000

600
Na+ (mg/L)
coupe 1
500
coupe 2
coupe 3
400

300

200

100

distance/mer (m)
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000

Figure 108 : Evolution de la conductivité électrique, Cl- et Na+ en fonction de la distance à la mer

180
En conclusion, l’évolution des caractéristiques physico-chimiques principales de l’ensemble des
puits suivis dans le cadre de ce travail, montre une chute importante de la quantité des sels dissous
dans l’eau en fonction de la distance par rapport à la côte, surtout des chlorures et du sodium. Cette
chute, très marquée dans le premier kilomètre de la côte est beaucoup moins marquée entre 900 m et
1500 m ; au-delà les valeurs semblent se stabiliser. Les travaux antérieurs (Hsissou, 1999) ont montré
que les chlorures ne participent pas aux interactions eau-roche, ni aux réactions de précipitations
chimiques (fonction du degré d’évaporation) et de redox et que seuls les mélanges des eaux d’origines
différentes peuvent modifier leur concentration. L’analyse de l’évolution de la concentration en ions
sera présentée au paragraphe 1.5 mais auparavant une analyse par régression linéaire de la
conductivité au regard des divers éléments chimiques est proposée.

1.5 Etude de la relation conductivité/élément chimique :

Les figures 109 et 110 montrent les relations entre la conductivité de l’eau et les variables
chimiques (Cl-, Na+, Mg2+, K+, SO42, Ca2+, HCO3-, NO3-) des missions mars 2005, décembre 2007, et
celles de 2008 et 2009, ce qui constitue une série statistique de taille N = 58. La première information
essentielle apportée par ces graphes est que la relation linéaire des variables éléments chimiques et
conductivité de l’eau est significative d’un point de vue statistique selon le test de l’hypothèse H0
(l’indépendance des variables est rejetée de façon très hautement significative pour tous les éléments
chimiques et la conductivité électrique de l’eau ; le nombre de données traitées est égal à 58). Il est
important de noter que certains points considérés comme atypiques (qui seraient situés en dehors des
intervalles de confiance à 95 % dessinés en lignes grises sur les figures 109 et 110) ne sont pas pris en
compte dans les calculs de la régression linéaire.

La corrélation positive des chlorures et de la conductivité électrique de l’eau est excellente (Cf.
figure 109), d’où une grande influence des chlorures sur la salinité des eaux. Le coefficient de
détermination de la droite de régression entre la conductivité électrique et les chlorures est égal à
0,92. Le coefficient de détermination, dans le cas du sodium est égal à 0,80. La minéralisation totale
est liée essentiellement aux chlorures et sodium.

Les corrélations entre la conductivité électrique qui reflète la salinité totale de l’eau et les variables
chimiques (Cf. figure 109), autre que les chlorures et sodium, sont illustrées par les graphiques des
figures 109 et 110. Le magnésium, le potassium, les sulfates et le calcium présentent une participation
importante dans la minéralisation totale des eaux souterraines. Les coefficients de détermination de
leurs droites de tendance avec la conductivité électrique sont respectivement 0,87, 0,60, 0,46 et 0,48.
La relation entre les bicarbonates et la conductivité montre toujours une corrélation positive mais de
moins grande importance (coefficient de détermination égal à 0,50); ce qui nous permet de penser que
la participation des bicarbonates est plus faible dans la minéralisation de eaux souterraines. De plus les

181
nitrates ont rôle un mineur dans la détermination de la salinisation des eaux de la nappe, comme le
montre le coefficient de détermination égal à 0,08.

Ces observations nous conduisent à proposer un bilan par régression multiple de la conductivité
électrique au regard des différents anions et cations (Calculs faits avec le logiciel Minitab, Cf. annexe,
régression multiple) .Les seules données du cimetière de Sidi M’barek des missions de 2008 et 2009
issues d’une même méthode d’analyse sont prise en compte. La première information essentielle
apportée par cette étude est que si l'on devait estimer la conductivité à partir d'un seul élément ce
devrait être le chlore, à partir de deux éléments ce serait le Chlore et le magnésium, à partir de trois
éléments ce serait le chlore, les sulfates et le sodium, et à partir de quatre éléments ce serait soit les
bicarbonates, le calcium, le sodium et le sulfates soit les bicarbonates, le sodium, les sulfates et le
Chlore, etc

Tableau 25 : Matrice de corrélations (N = 81)

CE T pH HCO-3 Ca2+ K+ Mg2+ Na+ SO2-4 Cl- NO-3


CE 1,00
T -0,23 1,00
pH -0,20 0,01 1,00
HCO-3 0,57 -0,45 0,06 1,00
Ca2+ 0,65 0,19 -0,38 0,11 1,00
+
K 0,70 -0,39 -0,13 0,70 0,20 1,00
2+
Mg 0,91 -0,21 -0,28 0,49 0,71 0,59 1,00
+
Na 0,89 -0,29 -0,01 0,64 0,34 0,76 0,72 1,00
SO2-4 0,64 0,23 -0,30 0,17 0,95 0,23 0,69 0,34 1,00
Cl- 0,95 -0,27 -0,08 0,60 0,44 0,73 0,80 0,94 0,42 1,00
NO-3 0,22 -0,07 0,06 0,37 -0,06 0,31 0,19 0,30 -0,04 0,29 1,00

182
1400 700
Cl- (mg/l) Na+ (mg/l)
1200 600
y = 116,29x - 50,23
1000 500 2
y = 215,59x - 41,26 R = 0,80
800 R2 = 0,92
400

600 300

400
200

200
100
Cond.(mS/cm)
0 Cond.(mS/cm)
0
0 1 2 3 4 5
0 1 2 3 4 5

180 1200
Mg2+ (mg/l) SO4 (mg/l)
160
y = 29,89x - 0,35 1000
140 2
R = 0,88
120 y = 116,39x + 10,33
800
R2 = 0,45
100
600
80

60
400
40

20 200
Cond.(mS/cm)
0 Cond.(mS/cm)
0
0 1 2 3 4 5
0 1 2 3 4 5

Figure 109 : Relation entre Cl-, Na+, Mg2+, SO42 et la conductivité électrique : les points
expérimentaux et les intervalles de confiance à 95 % (N = 58)

183
450 300
HCO3(mg/l) NO3 (mg/l)
400
250
350
y = 12,10x + 42,88
300 200
R2 = 0,08
250
150
200

150 100

100 y = 23,51x + 163,87


R2 = 0,50 50
50
Cond.(mS/cm) Cond.(mS/cm)
0 0
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5

450 60
Ca2+ (mg/l) K+ (mg/l)
400
50
350
y = 44,25x + 48,28
300 40
R2 = 0,48 y = 5,72x - 3,39
250 R2 = 0,61
30
200

150 20

100
10
50
Cond.(mS/cm) Cond.(mS/cm)
0 0
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5

Figure 110 : relation entre HCO3-, NO3-, K+, Ca2+ et la conductivité électrique: les points
expérimentaux et les intervalles de confiance à 95 % (N = 58, pour le graphe NO3- ;N = 56)

184
1.6 - Etude de la relation entre Na+, Mg2+, Ca2+, K+, SO42- et le Cl- des eaux
souterraines et de l'eau de mer

1.6.1 Relation linéaire

Les figures 111 et 112 présentent les concentrations en sodium, magnésium, calcium, potassium et
sulfates en fonction des concentrations en chlore. Les résultats de l’analyse de corrélation et des
droites de régression des différents anions/cations au regard du chlore montrent que l’on peut accepter
l’hypothèse de la non indépendance des variables Cl- et Na+, Mg2+, Ca2+, K+, SO42- pour les eaux
souterraines du Sahel Doukkala ; en effet l’indépendance des variables est rejetée de façon très
hautement significative.

Le chlore montre une excellente corrélation avec le sodium et le magnésium (les coefficients de
détermination Cl-/Na+et Cl-/Mg2+ sont respectivement 0,77 et 0,73.

Afin de compléter cette analyse et de prendre en compte le fait que l’on a déjà émis l’hypothèse
d’une influence des eaux océaniques, on se propose ci-dessous d’analyser ces mêmes réactions mais
en prenant en compte les droites de mélange définies entre l’eau de mer et la pluie recueillie à El
Jadida.

1.6.2 La relation entre Na+, Mg2+, Ca2+, K+, SO42- et le Cl-.

Le chlore, comme élément conservé, ne participe pas aux interactions eau-roche et est utilisé pour
caractériser l'origine de la salinité des eaux (dans Hsissou, 1999) ; il constitue un traceur de mélange.
La Figure 112 montre la relation entre les chlorures et les éléments majeurs (Na+, Mg2+, Ca2+, K+ et
SO42-) des points d'eau prélevés dans les différentes zones de la région d'étude. La disposition des
différents points par rapport à la ligne de mélange eau douce-eau salée (eau de pluie- eau de mer, avec
l’eau de pluie récupérée à El-Jadida le 04 et 05/03/09 dans un seau et analysée au laboratoire Ghymac
de l’université Bordeaux 1 et les analyses de l’eau de mer (Rosenthal et al., 1992) peut être de grande
utilité pour identifier d'autres phénomènes qui sont annexés au processus de mélange (échanges Ca2+
et Mg2+ dus à l’interaction eau-roches carbonatées, Na+, Ca2+ ou Na+, Mg2+ par les échanges de base et
réduction de sulfates).

Analysant la relation entre Na+ et Cl-, il apparaît que certains points d’eau se trouvent sur la droite
de mélange indiquant un simple processus de mélange eau douce - eau salée sans réaction d'échanges
ioniques. Par contre les points d’eau qui se situent au-dessous de la droite de mélange eau douce - eau
salée indiquent un appauvrissement en sodium, ces eaux sont contrôlées surtout par des réactions
d'échange cationique. Etant donné que la teneur en sodium devrait équilibrer la teneur en chlore, le
déficit en Na+ est expliqué par le phénomène d'échange ionique inverse entre l'eau et l'aquifère et se

185
traduit par une adsorption de Na+ et une libération de Ca2+. Les diagrammes Ca2+, Cl- et Mg2+ et Cl-
complètent l’analyse précédente puisque les points sont majoritairement situés au-dessus de la droite
de mélange eau douce - eau salée. Ceci est expliqué surtout par le phénomène d'interaction eau – roche
(la dissolution de la dolomie des formations cambriennes) ou bien par l’influence des aérosols et
embruns marins.

La relation entre K+ et Cl- souligne que la majorité des points se trouve au-dessus de la droite de
mélange à l'exception de quelques points qui se rapprochent de cette droite montrant que l'origine la
plus probable est plutôt marine.

Le graphique SO42- et Cl- montre que tous les points se trouvent en dessus de la droite de mélange
eau douce - eau salée. L’enrichissement en sulfates est liée à l'infiltration des eaux d'irrigation, de
pluies chargées en sels et en fertilisants (les sulfates constituant l’un des principaux composants des
fertilisants utilisés dans la région) ; l’infiltration des eaux de pluies et d’irrigation se trouve facilité par
la faible profondeur de la nappe et la bonne perméabilité des terrains aquifères. L’enrichissement en
sulfates peut aussi être due à la présence des évaporites dans les aquifères. Dans le cas où l'origine du
sel serait marine, des processus de réduction des sulfates devraient exister.

186
1200 250
Na+ (mg/l) Mg2+ (mg/l)
Droite de mélange Ed-Em Droite de mélange Ed-Em
1000 Int. Conf. à 95 % Int. Conf. à 95 %
200
y = 0,16x + 5,93
800
y = 0,46x + 9,24 R2 = 0,73
150
R2 = 0,77
600

100
400

50
200

Eau pluie Eau pluie


Cl- (mg/l) Cl- (mg/l)
0 0
0 500 1000 1500 0 500 1000 1500

450 60
Ca2+ (mg/l) K+ (mg/l)
400 Droite de mélange Ed-Em Droite de mélange Ed-Em
Int. Conf. à 95 % 50 Int. Conf. à 95 %
350
y = 0,04x + 91,27 y = 0,02x - 1,15
300 2 40
R = 0,04 R2 = 0,71
250
30
200

150
20
100

50 10
Eau pluie
Cl- (mg/l) Eau pluie
0 Cl- (mg/l)
0
0 500 1000 1500
0 500 1000 1500

Figure 111 : Relations entre Na+, Mg2+, Ca2+, K+, SO42- et le Cl- des eaux souterraines et de l'eau de
mer (N = 81).

187
1600
So4 (mg/l)
1400 Droite de mélange Ed-Em
Int. Conf. à 95 %
1200
y = 0,54x + 47,09
1000 R2 = 0,49

800

600

400

200
Eau pluie
Cl- (mg/l)
0
0 500 1000 1500

Figure 112 : Relation entre SO42- et le Cl- des eaux souterraines et de l'eau de mer (N = 81).

Après cette étude globale des relations entre Na+, Mg2+, Ca2+, K+, SO42- et Cl- de toutes les analyses
échantillonnées entre Sidi-Moussa et Oualidia, qui ne tient pas compte de la position dans l’espace des
puits, nous allons traiter dans le paragraphe qui suit les relations entre Na+, Mg2+, Ca2+, K+, SO42- et Cl
des points constituant les trois profils (1, 2, 3), et Sidi M’barek qui constituent des points spatialement
organisés perpendiculairement à l’océan.

L’ensemble des points (Sodium Chlorure) ( Cf. figure 113) est bien situé en dessous de la droite de
mélange à l’exception de deux points qui sont, pour le profil 2 et le profil de Sidi M’Barek, situés
respectivement à 615 et 650 m de l’océan. Il apparaît clairement avec cette figure et en se reportant
aux figures 111 et 112 que, d’une façon générale, le déficit en sodium s’accentue en se rapprochant de
l’océan. Pour les données du profil Sidi M’Barek les quatre points les plus proches de l’origine dans ce
diagramme sont ceux qui, dans toutes les analyses présentées dans ce chapitre, se distinguent
nettement des autres. On verra un peu plus loin dans ce chapitre qu’ils sont soit en dehors de la zone
estimée d’influence de la marée soit juste en limite (point 112).

Les points d20, d12 et d34 sont parmi les plus éloignés de la côte et n’appartiennent à aucun des
profils (Cf figure 94); ils donnent une bonne idée des teneurs en sodium et chlorures des eaux de la
nappe à des distances supérieures à 2000 m de la côte. Ces points sont concentrés autour du point d27
du profil 1 (distant de plus de 3000 m de la côte) et relativement proches des points D100 et 101 du
profil de Sidi M’Barek (distants respectivement de 1825 et 1900 m de la côte).

Les teneurs en magnésium sont, pour les points les plus éloignés de la côte, compatibles avec celle
de l’eau de pluie d’El Jadida. Au fur et à mesure que l’on se rapproche de la côte les points s’éloignent

188
de la droite de mélange eau de pluie eau de mer en montrant une augmentation des teneurs
relativement à celles qui correspondraient à un simple mélange (Cf. figure 114). Cette augmentation
est imputable à l’interaction eau-roche.

Les teneurs en calcium sont, relativement aux teneurs en chlorures (Cf. figure 115), supérieures à
ce qu’elles seraient par simple mélange avec l’eau de mer ; cette caractéristique est claire dès les
points les plus éloignés de la côte (d20, d12, D34 et d27). La raison en est que l’aquifère, aux distances
auxquelles se trouvent ces points, située dans les calcaires de l’Hauterivien moyen (Crétacé inférieur).

Les teneurs en potassium montrent une transition lorsque les teneurs en chlorures dépassent
500 mg/l. En deçà de cette teneur les points sont situés en dessous de la droite de mélange et au-delà
ils sont situés majoritairement au dessus signant ainsi une influence marine (Cf. figure 116).

Les teneurs en sulfates sont très importantes dans la totalité des points d’eau à l’exception des
points d34 et d20 qui se trouvent à une distance très importante par rapport à la mer (Cf. figure 117), ces
deux points se trouvent sur la droite de mélange eau de pluie- eau de mer et montrent une influence
marine, par contre les autres points montrent un enrichissement vis-à-vis des sulfates dû probablement
soit à une contamination d’origine agricole soit aux aérosols et embruns marins.

A l’issue de cette analyse on peut clairement constater qu’il y a une double origine de la
salinisation des eaux souterraines du Sahel Doukkala ; une origine marine et une origine terrigène.

700
Na mg/l

600

500

400
Sidi M'Barek
Profil 1
300 Profil 2
Profil 3
200 Droite de mélange
Château eau
112
100 D-100 ST19

D27 101
D20 Cl mg/l
0 D12
D34
0 500 1000 1500

Figure 113 : Relations entre Na+ et le Cl- des eaux souterraines des trois profils (1, 2, 3), et les puits
de Sidi M’barek et de l'eau de mer.

189
Sidi M'Barek
200
Profil 1

Mg mg/l
Profil 2
Profil 3
Droite de mélange
150
D20
D12
D34

100

50
112
D-100 ST19
D20 101 Château eau Cl mg/l
D34 D12
0
0 500 1000 1500

Figure 114 : Relations entre Mg2+ et le Cl- des eaux souterraines des trois profils (1, 2, 3), et les puits
de Sidi M’barek et de l'eau de mer et de l'eau de mer.

300
Ca mg/l

250

Sidi M'Barek

200 Profil 1
Profil 2
Profil 3
150 Droite de mélange
112 D12
D20
100
D34
D-100 ST19
D12
D20 Château eau
50 D34 101

Cl mg/l

0
0 500 1000 1500

Figure 115 : Relations entre Ca2+ et le Cl- des eaux souterraines des trois profils (1, 2, 3), et les puits
de Sidi M’barek et de l'eau de mer.

190
50

K mg/l
40 Sidi M'Barek
Profil 1
Profil 2
Profil 3
30
Droite de mélange
D12
D20
20 D34

10
Château eau
D-100 Cl mg/l
D12 112ST19
0 101
D34 D20
0 500 1000 1500

Figure 116 : Relations entre K+ et le Cl- des eaux souterraines des trois profils (1, 2, 3), et les puits de
Sidi M’barek et de l'eau de mer.

1600
SO4 mg/l

Sidi M'Barek

1400 Profil 1
Profil 2
Profil 3
1200
Droite de mélange
D12
1000
D20
D34
800

600

400

200
D-100 112 Cl mg/l
ChâteauST19
eau
D12
0 101
0 D34 D20 500 1000 1500

Figure 117 : Relations entre SO42- et le Cl- des eaux souterraines des trois profils (1, 2, 3), et les puits
de Sidi M’barek et de l'eau de mer.

191
1.7 Rapport des concentrations molaires Br/Cl

Le brome et le chlore sont des traceurs conservatifs, ayant un comportement géochimique similaire.
Le rapport Br/Cl est très utile pour déterminer la source des chlorures et les anomalies de la salinité
dans les eaux souterraines (Hsissou, 1999). Il reste constant en cas d’évaporation ou de dilution avec
des eaux dépourvues ou à faible teneur en ces éléments. L’eau de mer présente un rapport Br/Cl de
l’ordre de 1,54 ‰). L’eau de pluie récupérée dans un seau le 05-03-2009 et analysée au laboratoire
Ghymac montre un rapport de 1,25 ‰, ce qui montre que les eaux de pluie présentent un rapport très
proche de celui de l’eau de mer, d’après les études antérieures les eaux de pluie présentent un rapport
similaire à celui de l’eau de mer ou même plus élevé que celui de l’eau de mer (Richter et Kreilter,
1993 ; Hsissou, 1999). Les eaux évaporitiques riches en chlorures et pauvres en bromures présentent
un rapport Br/Cl plus faible (Hsissou, 1999).

Les teneurs en bromures augmentent globalement de l’amont vers l’océan de 0,17 à 2,78 mg/l (Cf.
figure 118), les points d’eaux analysées présentent des teneurs en bromures très faibles par rapport à
l’eau de mer (67,3 mg/l), les teneurs en bromures se trouvent au dessous de la droite de mélange avec
le point d’eau qui correspond au puits 101 qui se trouve sur cette droite de mélange ce qui montre une
influence marine. Le rapport molaire Br/Cl de tous les puits échantillonnés varient entre 0,17 et
2,08‰, certains points d’eau situés relativement loin de la côte présentent un rapport un peu proche
de l’eau de mer (par exemple le puits 101 situé à 1900 m de la côte), ceci peut être expliqué par les
précipitations d’origine océanique. Par contre certains points d’eaux prélevées en situation plus proche
de la côte présentent des rapports Br/Cl supérieurs à celui de l’eau de mer (les puits 47, 63 et3a, situés
respectivement à 779, 1108 et 1245 m (Cf. figure 119). L’augmentation du rapport Br/Cl des eaux de
ces puits par rapport à celui de l’eau de mer peut être due aux aérosols, aux embruns marins (Hsissou,
1999), aux sels des marais salants, pesticides (Andreasen, 1997). Pour les puits éloignés des pôles
marin et pluvial, des rapports inférieurs à 1 ‰ pourraient indiquer une influence évaporitique ; les
puits 4a et 110 proches l’un de l’autre montrent de tels rapports Cf. figure 119). L’influence
évaporitique demande à être confirmée car si elle devait exister elle devrait se marquer dans les puits
plus amont (puits ST19 et D101 en particulier)

192
3.0
Br (mg/l) 31
2.5
63
3a
2.0 52 47
36 37
1.5 48
11 66
112'
1.0 38
62
112
ST19
0.5
101
Distance / mer (m) 4a 110
0.0
0 500 1000 1500 2000

Figure 118 : Evolution des teneurs en bromures en fonction de la distance à la mer

2.5 Droite de mélange Ed-Em


Br/Cl (‰)
63
2.0 3a
47
1.5 112'
101
66 37 36
48 52 31
112
ST19 11
1.0

62
38
0.5
110 4a Cl (mg/l)
0.0
0 200 400 600 800 1000 1200

Figure 119 : Variation du rapport Br/Cl en fonction des teneurs en chlorures.

193
2 - ETUDE DES PROCESSUS HYDROGEOCHIMIQUES

2.1 - Classification de Stuyfzand

2.1.1 Aspect général

La classification hydrochimique de P. Stuyfzand (1986) déjà largement employée pour l’étude des
eaux du Maroc (El Achheb, 2003) s’appuie sur les cations et les anions dominants. Dans cette
classification, en plus des ions principaux, les composants habituellement négligés (H, Al, Fe, K, NH4,
NO2 et NO3) sont également pris en compte. Le principe de cette classification est de représenter
chaque type d’eau par un code englobant plusieurs renseignements sous forme de symbole.

La classification d'eau implique la détermination successive du type principal, le type, le sous-type


et la classe, pour chaque échantillon d'eau (Cf figure 120). Pour chacun des quatre niveaux de
subdivision d’eau on crée un code et un nom de type (Cf. figure 121). Avec huit types principaux,
onze types, vingt sept sous-types et trois classes, le nombre maximal théorique des types d'eau s'élève
à 7128.

Figure 120 : La structure hiérarchique du système de classification, avec quatre niveaux de


subdivision (Stuyfzand 1986).

194
Figure 121 : Codes des types d'eau en dix positions. Exemple d’eau douce, faible à moyenne
alcalinité, bicarbonaté-calcique, avec un excès de [Na +, K +
et Mg2+]. Cet excédent est souvent dû à
une ancienne intrusion d’eau douce (Stuyfzand 1986).

- Types principaux :

Le type principal est déterminé en fonction de la concentration en mg/l des chlorures (Cf.
Tableau 26).

Type principal Code Cl-(mg/l)


Eau douce F 30-150
Eau douce-saumâtre f 150-300
Eau saumâtre B 300-103
Eau saumâtre-salée b 103-104
Eau salée S 104-2.104
Eau hypersalée H >2.104

Tableau 26 : Types principaux d’eau selon la concentration en chlorures (mg/l) (Stuyfzand 1986).

- Types :

Chaque type principal est subdivisé au maximum en onze types en fonction de l'alcalinité (Tableau
27). Ce deuxième symbole dans le code indique la dureté totale (TH) exprimée en degrés français,
TH°F = 5*(Ca + Mg) avec Ca et Mg en méq/l.

195
Tableau 27 : Qualité des eaux selon la dureté totale TH (°F)

Type TH°F Code

Eau très douce <5 *


Eau douce 5-10 0
Eau modérément dure 10-20 1
Eau dure 20-40 2
Eau très dure 40-80 3
Eau extrêmement dure 80-160 4
Eau extrêmement dure 160-320 5
Eau extrêmement dure 320-640 6
Eau extrêmement dure 640-1280 7
Eau extrêmement dure 1280-2560 8
Eau extrêmement dure >2560 9

- Sous-type

Le troisième symbole donne le sous- type d’eau qui est déterminé par la distribution relative des
cations et des anions en se basant sur les triangles de la figure 122. Le principe est basé sur la
répartition des principaux cations (triangle de gauche) et anions (triangle de droite) en méq/l. Chaque
sommet des triangles représente la plus grande famille.

Figure 122 : Subdivision des catégories en sous-types sur la base de la part proportionnelle des
principaux constituants de la somme des cations (à gauche) et anions (à droite), à la fois en meq/l
(Stuyfzand 1986).

- Classes

Finalement, chaque sous-type est subdivisé en trois classes (Cf. Tableau 28) selon un nouveau
paramètre : la somme de Na+, K+ et Mg2+ en méq/l. Il traduit le fait d’avoir des échanges basiques ou

196
non. Cela a été développé à partir de l’eau de mer. L’eau pendant son trajet peut être enrichie ou
appauvrie suite à des réactions d’échanges avec le rocher. L’enrichissement/appauvrissement basique
par rapport à l’eau de mer est calculé comme suit :

{Na+K+Mg} corr. = [Na+K+Mg] mesuré – 1,0716 Cl.

Le facteur 1,0716 est égal au rapport entre les cations et le chlore en méq/l pour l’eau de mer
{(Na+K+Mg)/Cl} en méq/l (Riley et Skirrow, 1965). Il est supposé que tous les ions Cl sont d'origine
marine (Eriksson, 1952), que le fractionnement des principaux constituants de l'eau de mer durant la
formation des embruns marins peut être ignoré (Duce et Hoffman, 1976).

Tableau 28: subdivision des sous-types en trois classes basées sur (Na + K + Mg) corrigées pour
le sel marin. ? K = somme des cations; ? A = somme des anions (Stuyfzand 1986).

Signification Code Condition de correction de (Na + K + Mg) (méq/l)

Déficit de (Na + K + Mg) (1) - <- et < 1,5 (? K - ? A)

Equilibre de (Na + K + Mg) (2) 0 =- et = et SS

Surplus de (Na + K + Mg) (3) + >+ et > 1,5 (? K - ? A)

Le symbole "-" indique souvent une intrusion d'eau salée


Le symbole "0" indique un état d’équilibre donc pas d’échange.
Le symbole "+" indique la pénétration d’eau douce dans un milieu marin.

SS = |(Na + K + Mg)corr. + . |>1,5|? K - ? A|

2.1.2 Evolution spatiale des eaux souterraines du Sahel- Doukkala

La carte de la figure 123 illustre la répartition géographique des types d'eau établie à partir des
données d’analyses chimiques de Décembre 2007, Avril 2008 et Mars 2009. Elle révèle l’existence de
trois types d’eau bien visibles dans notre secteur d’étude et qui se répartissent comme suit :

- Fb-NaCl : Ce sont des eaux douces à saumâtres dures (code 2 ; Tableau 27) avec un faciès
chloruré sodique et un indice « 0 ». (Cf. Tableau 28) Cela indique un état d’équilibre avec l’aquifère,
ce qui montre l’absence des échanges cationiques. Ce type d’eau est localisé à la partie amont du
secteur (château d’eau, Cf. figure 123).

197
- B-NaCl : Ce sont des eaux saumâtres très dures (3) avec un faciès chloruré sodique et un indice
« 0 ». Cela indique un état d’équilibre qui montre l’absence des échanges cationiques, selon
Stuyfzand. Ce type d’eau s’observe dans les puits 31, 36, 48, 38, 47, 62, 63 et 3a, en plus le puits 52
qui présente un indice « + » ce qui montre que l’équilibre d’échange des cations entre les eaux
souterraines et l’aquifère n’est pas encore atteint et que ce type d’eau indique un début d’échange de
cations entre Na+ et Ca2+ dans ce puits (Cf. figure 123).

- F-CaCl ou Fb-CaCl ou Fb-CaMgCl ou B-CaMgCl : Ce sont des eaux douces à saumâtres dures
(2) à extrêmement dures (4). Le cation et l’anion dominants sont respectivement Ca2+ et Cl-. Les eaux
des puits 11, 66, 44, 110, ST19 et D-100 présentent le signe « 0 » témoigne d’un équilibre entre les
échanges de cations des eaux et les colloïdes de l’aquifère, alors que les eaux douces à saumâtres du
puits 112 continuent à échanger leurs cations avec l’aquifère (Cf. figure 123).

La présence de types B-NaCl dans les puits situés à une faible distance de la mer indique une
salinisation par l’eau de mer. Cette salinisation est probablement due à une intrusion marine dans les
eaux douces de la nappe comme cela a déjà été proposé au paragraphe 2. Selon la carte
hydrogéochimique (Cf. figure 123), la qualité des eaux de la zone du cimetière de Sidi M’barek située
en amont des zones affectées est du type douce (F) à douce-saumâtre (Fb). Certains points sont de type
B-CaMgCl0, la présence de ces types d’eau témoigne de l’état d’avancement des échanges
cationiques. Le type de départ qui subira la salinisation, est F-CaCl ou Fb-CaCl. L’entrée de l’eau de
mer dans l’aquifère, augmente les teneurs en chlorures, sodium, potassium et magnésium dans la
solution des pores et par le phénomène d’échange de cations, le sodium va être absorbé par l’aquifère,
en échange avec le calcium qui est libéré (Cf. figure 112). La concentration de la solution des pores
sera, de ce fait, croissante. Les chlorures n’étant, quant à eux, pas échangés, leur concentration dans la
solution des pores augmentera de telle manière que nous assisterons à un changement de type d’eau,
soit B-CaCl ou B-CaMgCl.

Un autre phénomène non négligeable, à prendre en compte dans la zone côtière, est celui de
l’apport des sels par les aérosols, les embruns marins et la présence des zones marécageuses et les
marais salants. En bordure de la mer les concentrations en sels varient en fonction de l’éloignement à
de la cote (Cf. figure 106 et figure 107).

D’après la méthode de stuyfzand, il est clair comme on l’a vu au paragraphe précédent qu’une
influence d’origine marine dans les eaux souterraines du cimetière de Sidi M’ brek existe, à laquelle
on ajoutera des interactions eau-roche. Après cette étude on proposera une étude statistique
multidimensionnelle dans le paragraphe suivant.

198
268000
B4-NaCl+
B3-NaCl0
267800 B3-NaCl0
B3-NaCl0

267600 B4-NaCl0 B3-NaCl0 B3-NaCl0


B3-NaCl0
B3-CaMgCl0
B4-NaCl0
267400
B3-NaCl0

267200
B3-CaMgCl0

267000
B3-CaMgCl0

B3-CaMgCl0
266800

Fb2-CaMgCl0
266600
Fb3-CaCl+
F2-CaCl0
266400 Fb2-CaMgCl0
Fb2-NaCl0

266200

266000
184000 184200 184400 184600 184800 185000 185200 185400 185600 185800 186000

Figure 123 : carte des types d’eau du Sahel- Doukkala selon la méthode de Stuyfzand

3 - CARACTERISATION HYDROCHIMIQUE GLOBALE DES SYSTEMES


GRACE A L’ACP ET LA CHA.

Le grand nombre de mesures de paramètres physico-chimiques, réalisé au cours de cette étude sur
l’ensemble des points d’eaux, constitue une base de données importante mais dont l’interprétation
reste difficile à appréhender de manière globale. Le choix de traiter ces données à l’aide d’une analyse
en composantes principales en données centrées réduites (afin de données le même poids aux divers
descripteurs) s’imposait donc pour plusieurs raisons :

- proposer une lecture simultanée des variations de la base de données disponibles,

- distinguer les eaux issues d’aquifères différents de par leur nature et leur fonctionnement,

199
- mettre en évidence certaines relations entres variables qui ne sont pas perceptibles à partir des
modes de représentation graphique traditionnels,

- discriminer certains points atypiques correspondant généralement à des réactions particulières


des systèmes aquifères.

L’A.C.P. porte ici sur un échantillon de taille N = 56 (les analyses chimiques de mars 2005 et les
missions de 2008 et 2009) et p = 11 variables (la conductivité, la température, le pH et les huit ions
majeurs).

D’après le tableau 25, la conductivité électrique est fortement corrélée au chlore, au magnésium et
au sodium (r = 0,95, r = 0,91 et r = 0,89) ainsi que les sulfates le sont au calcium (r = 0,95), et le chlore
au sodium et au magnésium (r = 0,94, r = 0,80). Sur le tableau 29 sont indiquées les valeurs de
saturation des variables sur les quatre premiers axes (F1 à F4). L’analyse se limite aux quatre premiers
axes ; le quatrième axe a été conservé bien que l’augmentation des saturations soit faible pour la
majorité des variables, il est cependant intéressant de l’observer pour certaines variables. Le pH
montre par exemple une valeur de la saturation élevée sur l’axe F4 (Cf. tableau 29). Ces axes
expriment à eux quatre 87,3 % de la variance totale répartie de la manière suivante : F1 = 50,27 %, F2
= 20,18 %, F3 = 9,09 % et F4 = 7,07 %.

Tableau 29 : valeurs de saturation des variables sur les quatre premiers axes (F1 à F4).

CE T pH HCO-3 Ca2+ K+ Mg2+ Na+ SO2-4 Cl- NO-3

F1 95,8% 8,1% 5,0% 46,6% 39,3% 61,4% 83,2% 79,7% 39,0% 85,8% 9,0%
F2 96,4% 43,5% 24,7% 69,8% 92,2% 74,6% 87,4% 85,9% 88,1% 87,8% 24,7%
F3 96,4% 79,6% 57,9% 69,8% 92,3% 75,8% 87,6% 86,8% 89,4% 88,4% 51,2%
F4 97,2% 80,4% 95,0% 69,8% 92,4% 76,3% 87,6% 88,4% 89,8% 89,4% 93,5%

La classification hiérarchisée (par la méthode de Ward est une mesure euclidienne des distances
(Cf. figure 126), elle a été réalisée sur les mêmes données des missions de 2005, de 2007, de 2008 et
de 2009, les résultats montrent 3 classes distincts :

- La première classe : les points de ce groupe correspondent à des eaux sursaturées vis-à-vis du
chlore et à des valeurs de conductivités électriques plus élevés. Ils correspondent à des eaux
prélevées principalement dans le premier kilomètre par rapport au rivage.

- La deuxième classe : elle regroupe les points qui se situent au delà de la première classe.

- La troisième classe : elle présente des points d’eaux qui se situent loin de la côte.

200
Le plan F1-F2 absorbe 70,45 % de la variance totale et permet de distinguer les trois classes d’eau
grâce à plusieurs variables qui s’expriment sur ces deux axes, comme le montrent les saturations
élevées (Cf. tableau 29) : la conductivité 95,8 % sur F1), le calcium (92,2 % sur F1 et F2), le potassium
(74,6 % sur F1 et F2), le magnésium (83,2 % sur F1), le sodium (79,7 % sur F1), les sulfates (88,1 % sur
F1), le chlore (85,8 % sur F1). L’axe F1 est donc négativement corrélé aux variables conductivité
électrique, sodium, Chlore et magnésium (Cf. figure 125) qui constituent le pole chloré-sodique
explique donc la minéralisation des eaux souterraines dans notre région. D’après le diagramme des
individus représenté sur la figure 125, l’axe F1 oppose nettement les eaux plus minéralisées en ions
chlore, sodium et magnésium vers la droite et les moins minéralisées en ces éléments vers la gauche.
Les eaux les plus minéralisées en ces éléments sont les points d’eaux prélevées dans le premier
kilomètre du rivage, par contre lorsqu’on s’éloigne vers l’intérieur des terres les eaux deviennent
moins influencées par ces ions ce qui confirme l’idée d’une influence marine dans ce secteur. Grâce à
l’axe F2 (20,18 %), il est possible de distinguer les eaux caractérisées par les ions SO42- et Ca2+, des
eaux marquées par les ions K+, HCO3- et NO3-.

Sur le plan F1-F3, on remarque que la composante principale, corrélée négativement à toutes les
variables, est dominée par les variables sodium, chlore, magnésium, bicarbonates, sulfate, calcium,
potassium et conductivité électrique. L’axe F3 qui explique 9,09 % de la variance totale (Cf. figure
125), est dominé par les variables nitrates et température.

A partir de cette étude les résultats obtenus dans le domaine du cimetière à la côte de 0 à 5m
montrent des points d’eau très minéralisées qui sont influencés par l’eau de mer, de 5 à 25 m ils
présentent des points d’eau intermédiaire au niveau de la minéralisation et au delà de 25m les points
d’eau présentent relativement une faible minéralisation.

201
6 F2
Classe 1 (20,18 %)
d32
Classe 2
d30
Classe 3

d13 d14
d5 d15 d16 d31
d17
d4
d3 d2 d18 d36
d9 d28
d35 112 d10
d19 101
d6 0 F1
d8 11 ST19 D-100
d7 d23 d24 66 112' d11 d20
d12 (50,27 %)
-7 38 37 H-37 0 d26 d34
7
d21 36 3a 110 Chat. eau
d25 d27
d22 48 63 1
4a 47 F2
52
K
Ca
62 T
31 SO4
-3
d1 Mg

CE
F1
0
-1 Cl 0 1
Na
K
-6 NO3 pH
HCO3

-1

Figure 124 : Cercles de corrélations et diagrammes des individus sur les plans F1-F2 (70,45 %)

202
3
F3
Classe 1 (9,09 %)
Classe 2
Classe 3 63
47 d19

52 101
K

d32 d35
H-37
d30 110
48 11
d28
d17 66
3a d31 112'
37 112
38 4a d36 F1
36 0 ST19
d6 d4 d8 d18 d20 (50,27 %)
-7 d5 d7
0 d9 7
d14 d15 D-100
d16 d11
d25 d26 d12
d3d1 d2
1 Chat. eau
F3 d13 d24 d34
31 d23

pH d10
NO3 T d22 d27
d21

Na
SO4
Cl F1
Ca
CE 0
Mg HCO3
-1 K 0 1
-3

-1

Figure 125 : Cercles de corrélations et diagrammes des individus sur les plans F1-F3 (59,36 %).

Classe 1
Classe 2
Classe 3

Figure 126 : Arbre hiérarchique issu de la classification hiérarchisée réalisée avec le logiciel Spad à
partir des données de Mars 2005 et les missions de 2008 et 2009.

203
4 - MISE EN EVIDENCE DE L’INFLUENCE DE LA MAREE :

Dans le cadre de ce travail, après avoir mis en évidence des fluctuations cycliques de la nappe à
partir des résultats des mesures journalières réalisées au puits 38 (Cf. figure 99 et 100) nous proposons
d’étudier l’étendue de l’influence de la marée.

Via leur relation avec l’océan, les aquifères côtiers peuvent subir les effets de la marée océanique,
provoquant des oscillations cycliques de la surface de la nappe qui sont dues à la propagation d’ondes
piézométriques. L’analyse de ce phénomène constitue, sous certaines conditions, une technique
d’investigation qui peut être mise à profit pour la caractérisation hydrodynamique de ces aquifères.

La figure 127 présente l’évolution mesurée et calculée du niveau d’eau sur le puits n°38 (mission
mars 2009). La courbe tracée peut être décomposée en une tendance linéaire décroissante en fonction
du temps et une composante sinusoïdale de période 12 heures. La tendance linéaire : peut s’écrire :

Hauteur d’eau sur le capteur = –0,0003637·t + 0,8028

avec t en heures depuis le début de l’enregistrement.

Elle nous indique une baisse de la nappe d’environ 9 mm·j-1 pendant la mission. Les périodes
estimées sur le signal mesuré sont données dans le Tableau 30. Elles sont comprises entre 11 h 51 mn
et 13 h 24 mn pour une moyenne de 12 h 43 mn. Cette valeur est proche de celle de la période de la
marée ; avant de conclure à une éventuelle correspondance entre ces deux périodes il est nécessaire
d’éliminer toutes les autres causes possibles. Les différentes raisons envisageables pour une
composante périodique peuvent être : un pompage régulier, une variation très régulière de la pression
atmosphérique (marée barométrique), ou un phénomène de marée (terrestre ou océanique).

- Un pompage régulier

Nous n’avons pas observé de pompage dans les alentours durant notre mission qui a pris place
durant une période pluvieuse, nous écarterons donc cette première hypothèse.

- Marée barométrique

Nous n’avons pas pu mesurer pendant cette mission la pression atmosphérique. Cependant il est
bien connu qu’il existe en théorie une oscillation diurne de la pression très faible et souvent masquée
par des variations irrégulières. La courbe de variation doit présenter deux maxima au cours de la
journée (un le matin vers 9 h UTC le second vers 21 h UTC) et deux minima (vers 15 h et 3 h UTC).

204
0.815
Hauteur d'eau sur le capteur (m) niveau d'eau calculé
0.810
niveau d'eau mesuré
0.805

0.800

0.795

0.790
0.785

0.780

0.775

0.770

0.765
3/3/09 12:00 4/3/09 0:00 4/3/09 12:00 5/3/09 0:00 5/3/09 12:00

Figure 127 : Evolution journalière du niveau de l’eau mesurée et calculée sur le capteur installé au
fond du puits 38 (mission mars 2009).

50 1027
45 1026
40 1025
35 1024
30 1023
25 1022
20 1021
15 1020
10 1019
T (°C)
5 1018
Pression atm.(mb)
0 1017
22/4/08 22/4/08 23/4/08 23/4/08 24/4/08 24/4/08 25/4/08 25/4/08 26/4/08
0:00 12:00 0:00 12:00 0:00 12:00 0:00 12:00 0:00

Figure 128 : Evolution barométrique enregistrée lors de la mission d’avril 2008.

205
Tableau 30 : Les paramètres statistiques de la marée enregistrée à Mazagan et de la hauteur du niveau d’eau dans le puits 38

*la période est déduite de la lecture de la durée écoulée entre deux maxima ou deux minima

Amplitude
Hauteur sur Hauteur Date et Amplitude Amplitude puits /
Date heure Marée m Déphasage Période Période
capteur d'eau dans heure puits marée amplitude
T1 d'eau salée T1-T2 marée* puits
(mbar) le puits T2 Ap Am marée
Ap/Am
mini 77,42 03/03/2009 0,774 -0,88 03/03/2009 2:38:00 0,03 1,67 0,0190
15:38 13:00
maxi 80,6 03/03/2009 0,806 0,79 03/03/2009 3:08:00 0,02 1,63 0,0129
22:08 19:00
mini 78,5 04/03/2009 0,785 -0,84 04/03/2009 2:12:00 0,02 1,39 0,0140 13:00 12:34
04:12 02:00
maxi 80,44 04/03/2009 0,804 0,55 04/03/2009 1:59:00 0,02 1,23 0,0177 13:00 11:51
09:59 08:00
mini 78,26 04/03/2009 0,783 -0,68 04/03/2009 2:58:00 0,02 1,31 0,0135 12:00 12:46
16:58 14:00
maxi 80,03 04/03/2009 0,800 0,63 04/03/2009 3:04:00 0,02 1,36 0,0173 12:00 13:05
23:04 20:00
mini 77,68 05/03/2009 0,777 -0,73 05/03/2009 3:22:00 0,02 1,15 0,0171 13:00 13:24
06:22 03:00
maxi 79,65 05/03/2009 0,797 0,42 05/03/2009 1:47:00 14:00 12:43
11:47 10:00
moyenne 0,79 -0,09 2:38:30 0,022 1,391 0,016 12:50 12:43

206
Le maximum du matin s'explique par l'accumulation d'air froid dans la nuit, air froid et dense qui
augmente la pression au niveau du sol. L'après-midi avec les ascendances dues à l’augmentation de la
température du sol, la pression diminue. Nous avons pu vérifier ces propos lors de la mission d’avril
2008 (Cf. figure 128). Les variations d’amplitude étaient alors de 2 à 6 hPa. La période est d’environ
12 h. Ces fluctuations barométriques influencent aussi la marée océanique.

Cette variation pourrait expliquer la tendance périodique mais les effets de la marée terrestre et
surtout océanique (compte tenu du contexte) doivent être envisagés

4.1.1.1 Marée terrestre

Deux fois par jour, la croûte terrestre monte et descend à cause de l’attraction de la Lune et du
Soleil, au même titre que la mer et les océans. Ces déformations, minimes par rapport au rayon
terrestre correspondent aux marées terrestres. Par ailleurs, les océans, mais aussi l’atmosphère (marée
atmosphérique) sont également affectés par les forces de marées. Les marées terrestres et océaniques
sont cependant très liées : par exemple, le poids des masses d’eau en mouvement sur le fond des mers
engendre une déformation de la croûte terrestre qui se prolonge en pleine terre. Il nous est donc
impossible ici de différencier les marées qui agissent sur notre regard sur la nappe (puits). Nous
étudions donc l’effet de la marée océanique

4.1.1.2 Marée océanique

La marée océanique est le phénomène le plus connu de l'attraction de la Lune et du Soleil sur la
terre. La marée est le mouvement, montant puis descendant des eaux des mers et des océans, causé par
l'effet conjugué des forces de gravitation de la Lune et du Soleil. Le passage de la Lune au méridien du
lieu ou à opposition explique le cycle semi-diurne. La période de ce phénomène est de 0,52 jour (12
heures 25 minutes 14 secondes).

Plusieurs phénomènes astronomiques de période différente contribuent à la variation de


l'amplitude des marées : la syzygie du Soleil et de la Lune (autrement dit, la nouvelle ou pleine lune)
de période 14,8 jours ; le passage du Soleil dans le plan de l'orbite lunaire de période 173,3jours ; le
passage du Soleil dans le plan équatorial de période 182,6 jours ; le passage de la Lune au périgée de
période 27,6 jours et le passage de la Terre au périhélie, de période 365,26 jours.

N’ayant pas les moyens d’enregistrer le niveau marin ni celui de le calculer nous avons utilisé les
valeurs fournies par le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine pour les ports de
Mazagan et de Safi (http://www.shom.fr/ann_marees). « Ces prédictions sont calculées avec une
précision de quelques centimètres pour les hauteurs et quelques minutes pour les heures ; la hauteur
d'eau réelle peut toutefois s'écarter notablement de la prédiction (jusqu'à plusieurs dizaines de

207
centimètres) en raison notamment des variations du niveau de la mer dues aux perturbations
atmosphériques ».

Sur la figure 130 nous présentons l’évolution de la marée théorique et celle de la hauteur
enregistrée sur le capteur du puits n°38. Nous pouvons remarquer la baisse d’environ 7 mm par jour
en moyenne sur la période enregistrée sur le puits alors que la marée sur la même période présente une
légère augmentation du niveau moyen (de -0,20 le 03/03/2009 12 h à +0,02 m le 05/03/2009 12 h). La
forme périodique et le déphasage régulier (cf. Tableau 30 ) nous incite donc à chercher une relation
entre la marée océanique et le niveau de l’eau dans le puits 38.

4.2 Fluctuations périodiques théoriques d’une nappe libre en contact avec l’océan :
transfert de pression

Pour tenter d’expliquer les fluctuations du niveau de l’eau dans le puits n° 38 nous nous basons sur
le fait que la nappe est une nappe libre en relation avec l’océan ce que les observations et résultats
précédents justifient. Une étude semblable a déjà été effectuée dans la région entre autres par Zerouali
et al. (2001) pour la nappe de la Chaouia côtière, par Fakir (1991) pour la région de Oualidia, montre
l’influence de la marée sur les aquifères côtière, ainsi son utilité pour les caractériser, cependant elle
permet de mettre en évidence le comportement hydrodynamique et l’hétérogénéité spatiale de ces
aquifères côtier (Fakir, 1991).

Nous admettrons dans ce qui suit que :

la nappe repose sur une couche imperméable horizontale (Cf. figure 129)

elle est d’extension semi-infinie

le contact océan aquifère est vertical (ce qui n’est pas vraiment le cas puisque l’on met en évidence
un biseau salé, mais on en fait l’hypothèse pour les besoins de la démonstration qui n’en sera pas pour
autant invalidée),

la nappe a une épaisseur H constante en moyenne

il n’y a pas d’effet de drainance ni d’égouttement

seules les variations de marée sont responsables des effets observés dans le puits

208
x A

Figure 129 : Fluctuations périodiques théoriques d’une nappe libre en contact avec l’océan

Le niveau de la mer monte ou descend périodiquement en accord avec l’équation suivante :

 t
h = h0 sin 2π 
 t0 

Avec h niveau de la nappe en mètres, t le temps en secondes et t0 la période en secondes.

Moyennant les hypothèses rappelées ci-dessus et en considérant que la variation de h est très faible
devant H nous pouvons écrire que la relation entre le niveau de la nappe en un point donné situé à une
distance x de la cote et à un temps t donné doit satisfaire l’équation différentielle suivante :

δ 2 h m δh
=
δx 2 T δt

avec, en plus des paramètres déjà expliqués, m la porosité efficace, T la transmissivité de la nappe
en m2·s-1 et t le temps en secondes.

La solution est alors :

209
 2π ⋅ t 
h( x, t ) = h e − X sin  −X
0  t 
 0 
x
X =
x0
x0 = Tt 0 / πm
t0 x
déphasage = φ =
2π x0
 
 − x πS 
 
amortissement amplitude = η = e  tT 

T
Diffusivité = D =
m

La période reste la même tout le long de la nappe.

0.815 3.5
Hauteur d'eau sur le capteur (m)
0.810
3
0.805

0.800 2.5

0.795
2
0.790
1.5
0.785
Niveau d’eau calculé
0.780 niveau d'eau calculée 1
0.775 niveau d'eau mesurée
Niveau d’eau mesuré

0.5
0.770 Hauteur de la marée

0.765 0
3/3/09 12:00 4/3/09 0:00 4/3/09 12:00 5/3/09 0:00 5/3/09 12:00

Figure 130 : Evolution journalière du niveau de l’eau mesuré et calculé sur le capteur installé au fond
du puits 38 et la marée océanique (mission mars 2009).

Nous avons évalué les paramètres suivant en application des hypothèses précédentes.

Pour x = 753 m le coefficient de diffusivité T/m est égal à 22,30 soit par exemple T = 7 m2·s-1 avec
m = 0,30 calculé avec le déphasage et la transmissivité est estimée à 8 m²s-1 avec l’amortissement de
l’amplitude. Ces deux valeurs sont du même ordre de grandeur mais très élevées. Une explication à

210
ces valeurs élevées pourrait être la karstification de la roche aquifère comme nous l’avons observée
dans un puits récemment creusé à proximité du puits n°10 (ce puits était en cours d’aménagement en
mars 2009). Chtaini (1987) donne des valeurs de T de l'ordre de 10-2 en moyenne pour le puits 286/26
qui est situé au nord de la zone d'étude dans le Plio-quaternaire. Cependant, on trouve dans Fakir
(1991) des valeurs également élevées et très dispersées (de 12 à 465 m²s-1) pour le calcaire de Dridrat
dans la région Oualidia située au sud du Sahel. Plus au nord, dans la Chaouia les transmissivités sont
de l'ordre de 10-3 (Moustadraf, 2006).

Tableau 31 : Les paramètres des formations du Plio-quatrenaire, d’après le modèle de la nappe libre.

Calcul connaissant le déphasage Calcul connaissant l'amplitude


φ en 9510
secondes. lu sur graphique
752,92
x Distance du puits 38 à l'océan
x0 563,244 amplitude 0,022
donc ½ amplitude 0,011
T/m 22.296 T/m 2,318
Avec m = 0,30 Avec m = 0,30
T m²s-1 6.69 T m²s-1 7.73

Admettant ces résultats, nous sommes en mesure d’estimer la distance maximale à laquelle la
marée peut se faire sentir dans des conditions semblables à celles qui prévalaient lors de
l’enregistrement montré figure 130, on met en évidence l’amortissement de l’amplitude (Cf. figure
131 et 132)

211
0.80

(x,t)
h
0.70
2.7 h
0.60

0.50

0.40

0.30
0.7 h
0.20
Puits 38
0.10
Distance à l'océan x
0.00 0h
0 500 1000 1500 2000 2500 3000
-0.10

-0.20

-0.30

Figure 131 : Reconstitution de la marée océanique en fonction de la distance par rapport à la mer

0.80

Hauteur
0.60

0.40

0.20
Puits 38
Amplitude

750 m
0.00 0m 1950 m
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
1500 m
-0.20 225 m

-0.40

-0.60

-0.80
Durée en heures

Figure 132 : Reconstitution de la hauteur de la marée océanique en fonction du temps.

212
A ces variations de hauteur de la nappe dans le puits 38 qui correspondent à un transfert de
pression, peut-on associer un transfert de masse. La réponse à cette question constitue le paragraphe
suivant.

4.3 Effet de la marée : transfert de masse

La conductivité électrique de l’eau du puits 38, comme le montre la figure 133 varie bien en
fonction du niveau.

4.4 Conclusion

Il ressort des enregistrements réalisés dans le puits 38 situé à 753 m de l’océan qu’il existe tout à la
fois un transfert de pression et de masse mis en évidence par la variation de la conductivité électrique
en phase avec celle du niveau de l’eau dans le puits.

De plus nous avons mis en évidence que l’effet de la marée était largement amorti dès que la
distance à l’océan atteint 100 m : l’amplitude de l’onde de marée à cette distance ne représente plus
que 15 % de l’amplitude initiale. A 1500 m de l’océan l’amplitude ne représente plus que 7 % de
l’amplitude initiale.

3.55 0.810

0.800
3.5

0.790

3.45
0.780

0.770
3.4

CE.
0.760
la hauteur du niveau du puits
3.35 Moy. mobile sur 12 pér. (CE.)
0.750

3.3 0.740
3/3/09 12:00 4/3/09 0:00 4/3/09 12:00 5/3/09 0:00 5/3/09 12:00 6/3/09 0:00

213
Figure 133 : Evolution journalière du niveau de l’eau mesurée et de la conductivité électrique du puits
38 (mission mars 2009).

5 CONCLUSION

La caractérisation des aspects chimiques du système aquifère côtier du Sahel-Doukkala, a permis


d’expliquer les anomalies de la salinité de ces eaux souterraines. En effet les concentrations en
éléments majeurs ont permis de mettre en évidence deux faciès chimiques : faciès chloruré-sodique et
faciès sulfato-calcique, ainsi que de mettre en évidence une influence d’origine marine surtout dans le
premier kilomètre par rapport à la mer expliquée par les fortes teneurs en chlore ; ces résultats ont été
mis clairement en évidence par l’analyse de régression multiple et par l’analyse en composante
principale. Une contamination d’origine terrigène a aussi été mise en évidence à partir de l’étude des
relations entre Na+, Mg2+, Ca2+, K+, SO42- et le Cl- des eaux souterraines et de l'eau de mer ainsi qu’en
s’appuyant sur l’étude de la classification de Styfzand.

214
Chapitre 4

Synthèse des résultats,


conclusions et perspectives

215
La dernière partie du mémoire est consacrée dans un premier temps à la synthèse des principaux
résultats obtenus et à l’énoncé des conclusions sur l’étude de la salinité des eaux souterraines dans la
région du Sahel-Doukkala. Cette zone côtière, est une région maraîchère renommée à forte
production où la densité et la diversité des activités socio-économiques entraînent une forte demande
en eau. Ce travail de thèse consistait, à l’aide de l’étude des eaux souterraines de la zone côtière du
Sahel-Doukkala, à localiser la position et à quantifier l’éventuelle évolution de l’intrusion marine.
L’étude proposée ici vient en complément de l’étude réalisée, par ailleurs, dans le cadre du projet
LIFE003 (2006). La compréhension du comportement global des aquifères du Sahel Doukkala a été
abordée par le biais de plusieurs disciplines telles que la géologie, la géophysique et l’hydrochimie,
dont la complémentarité à permis de distinguer l’origine de la salinité des eaux souterraines et
d’identifier l’éventuelle intrusion marine. Dans un deuxième temps, nous donnons d’une part quelques
perspectives de recherche pouvant faire l’objet d’une suite à ce travail et, d’autre part, un modèle
d’étude spécifique aux problèmes de la salinisation des eaux souterraines dans les régions côtières à
climat arides à semi-arides.

1 SYNTHESES ET CONCLUSIONS :

1.1 L’étude géologique, hydrogéologique et les variations des paramètres climatiques :

Dans le premier chapitre de ce travail, à travers une présentation des travaux réalisés sur l’étude de
la salinité des eaux souterraines des zones côtières nous avons mis en évidence les problèmes annexés
à leur exploitation, gestion et protection ; ont été également soulignées la diversité des outils
d’investigations mis en œuvre et la variété des approches suivies pour étudier les aquifères côtiers et le
problème des intrusions marines. De plus une partie de ce premier chapitre a été réservée à la
présentation des grands traits géologiques et hydrogéologiques de la région de Sahel-Doukkala ainsi
qu’à la zone d’étude et de l’identification des systèmes aquifères côtiers exploités : le Plio-quaternaire
sableux-calcaire et le calcaire de Dridrat de l’Hauterivien moyen. Ensuite on a étudié dans ce chapitre
l’évolution climatique dans la région du Sahel-Doukkala. En effet au Maroc et plus généralement dans
le monde, l’un des grands défis du XXIème siècle sera l’approvisionnement en eau d’une population
de plus en plus nombreuse. Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat
(GIEC) annonce le changement climatique global [http://www.ipcc-wg2.org] qui aura les
conséquences très graves sur les ressources en eau souterraine. Le GIEC insiste sur deux principaux
messages : en premier lieu, le réchauffement déjà en cours frappera toutes les régions du monde, mais
prioritairement les pays en développement d'Afrique et d'Asie. Par ailleurs, au-delà de 2 à 3 degrés de
hausse par rapport à 1990, ce réchauffement aura des impacts négatifs tels que fonte des glaciers,
montée des eaux, des inondations et le risque d’intrusion marine. A l’échelle de la région du
Doukkala, l’étude statistique des variations de la température et des précipitations menée à partir des

216
données enregistrées au cours des trente dernières années aux stations climatologiques de Khmis
Metouh, Khmis Zemmamra et El-Jadida, a effectivement révélé une évolution significative des
paramètres climatologiques :

- Premièrement : une tendance à la hausse des températures atmosphériques moyennes annuelles est
clairement établie pour deux stations climatologiques : l’augmentation à la station de Khmis
Zemamra est de + 0.089 °C/an sur 34 ans et à la station d’El-Jadida , elle est de +0,036 °C/an
sur 19 ans. On note une diminution à la station de Khmis Metouh (-0,015 °C/an sur 36 ans),
cette diminution est marquée jusqu’à l’année 1985 mais depuis la température enregistrée n’a
cessé d’augmenter. Les températures enregistrées à la station d’El-Jadida sont faibles par rapport
aux deux autres stations avec une tendance à la hausse, ces observations bien que très localisées,
vont dans le sens des conclusions à l’échelle du globe publiées par les scientifiques du groupe I
du GIEC (2007a). Les distributions des fréquences des températures moyennes annuelles
illustrent parfaitement cette situation et montrent explicitement que les années 2001,2002 et
2003 ont été parmi les années les plus chaudes depuis une trentaine d’année dans la région du
Doukkala. Il est par ailleurs important de noter que : -la hausse de la température atmosphérique
moyenne annuelle à la station météorologique de K. Zemmamra est la conséquence d’une
hausse significative des températures principalement au printemps et en été ; -que la diminution
de la température à la station météorologique de K. Metouh n’est pas globale, elle dépend
seulement de la diminution de la température des mois de juillet. Mais aussi l’accroissement de
la température atmosphérique annuelle à la station d’El-Jadida pendant 19 ans (0,036°C/an)
n’est dû qu’à la hausse des températures de quatre mois de l’année : le mois de mai (3,49 °C/an),
de juillet (2,18 °C/an), d’août (2,48 °C/an) et septembre (0,67 °C/an).

-Deuxièmement : l’évolution des précipitations annuelles aux stations de K. Metouh (depuis 1965
jusqu’à 2003), de K. Zemmamra (depuis 1971 jusqu’à 2006), d’El-Jadida (de 1978 à 1996) et de
Ouled Ghanem (de 1994 à 2006) présente dix phases d’évolution majeure se distinguant assez
clairement avec une alternance de périodes pluvieuses et de périodes sèches depuis 40 ans ; on
note cinq périodes sèches, la première période s’étend entre 1972 et 1975, la deuxième entre
1980 et 1983, la troisième entre 1991 et 1995, la quatrième entre 2000 et 2001 et la dernière
période de 2005 à 2006. Les périodes les plus pluvieuses dans ces stations climatiques sont de
1965 à 1971, de 1976 à 1979, de 1984 à 1990, de 1996 à 1999 et 2002 à 2004. La distribution
des fréquences des valeurs de précipitations annuelles depuis 1965 à la station de K. Metouh et
depuis 1971 à la station de K. Zemamra montrent bien une tendance à la baisse des
précipitations annuelles liée à une diminution des cumuls de pluie enregistrées principalement
pour quelques mois de l’année Le mois de mars est le seul mois de l’année pour la station de
Khmis Metouh pour lequel une hausse des températures et une baisse des précipitations ont été

217
observées simultanément. Pour la station de K. Zemamra, les mois d’avril et mai sont les deux
seuls mois de l’année pour lesquels une hausse des températures et une baisse des précipitations
ont été observées conjointement. On peut clairement constater que les précipitations annuelles
au cours des dernières années ont fluctué avec des extrêmes marqués dans la région du Sahel-
Doukkala sans, comme le montre la comparaison des données pour El Jadida depuis 1981
jusqu’à 1996 et depuis 1923 jusqu’à 1963 (Ferre, 1969), que l’on puisse conclure à une
diminution des précipitations moyennes.

1.2 Analyse des sondages électrique par combinaison de méthodes statistiques et


d’inversion

Les sondages électriques verticaux, constituent toujours le moyen le plus utilisé pour les études de
sub-surface de nature géotechnique, hydrogéologique ou environnementale comme pour cette étude :
cartographier l’étendue de la salinisation sur les réservoirs aquifères de Sahel-Doukkala ; obtenir
d’une image géophysique de la structure des formations aquifères de la région. Les sondages
électriques verticaux sont particulièrement indiqués en raison de leur profondeur d’investigation
relativement importante, de leur faible coût et de leur facilité de mise en oeuvre. L’objectif assigné à
cette étude a été d’obtenir une synthèse de l’ensemble des données de résistivités apparentes
permettant d’avoir une vision globale des caractéristiques électriques moyennes des formations
constituant la région du Sahel-Doukkala et de leur dispersion.

L’analyse de la base de données consitutée d’une série statistique multidimensionnelle de taille


égale au nombre de sondages (N = 350) dont les variables sont les résistivités apparentes mesurées
pour chaque écartement d’électrodes d’injection de courant L/2, permet de situer dans l’ensemble des
valeurs de résistivités apparentes, celles qui correspondent aux terrains du Sahel-Doukkala. Les
sondages construits à partir des paramètres de dispersion (écart type, étendue et coefficient de
variation) de la série statistique permettent de qualifier l’hétérogénéité des résistivités apparentes. Les
sondages moyen, médian et quartiles montrent une répartition des résistivités apparentes en deux
grands ensembles marquant la succession de terrains résistants et conducteurs dont la structuration
spatiale conduit à une dispersion des résistivités apparentes de plus en plus faible jusqu’à L/2 = 700 m.
Les terrains de sub-surface montrent des résistivités apparentes les plus élevées et les plus dispersées.
Les résistivités apparentes moyennes varient de 105 et 1000 O.m ; elles sont plus élevées que les
valeurs des résistivités apparentes médianes démontrant l’existence de valeurs extrêmement élevées.
Ces terrains superficiels présentent une grande hétérogénéité correspondent à des formations plio-
quartenaires dont on sait qu’elles sont constituées à l’échelle régionale de sables, limons, grés et
calcaires détritiques. Les résistivités apparentes du deuxième groupe sont marquées par leur nette
diminution conduisant à des faibles valeurs de résistivités apparentes voire très faible, et par la quasi
égalité des valeurs moyennes et médianes pour les valeurs de résistivités apparentes de L/2 allant de

218
100 m à 700 m. cette tendance à la ressemblance des valeurs de résistivités apparentes, soulignée
également par la diminution des valeurs des coefficients de variation, traduit l’homogénéité des
formations profondes qui sont des formations de calcaire de Dridrat de l’Hauterivien moyen et des
formations de calcaire. Les faibles valeurs de résistivité apparentes des formations du Valanginien
traduisent l’influence de leurs eaux d’imbibition fortement minéralisées.

L’analyse statistique multidimensionnelle de la série des données des résistivités apparentes qui
repose d’une part sur une analyse en composante principale et, d’autre part, par une classification
hiérarchique ascendante, met en évidence cinq classes qui s’individualisent sur le plan des deux
premières composantes principales. On peut constater depuis la cartographie des sondages électriques
verticaux en fonction de leur appartenance à telle ou telle classe que les sondages d’une classe donnée
ne se répartissent pas de façon aléatoire. En effet les sondages de la classe 1 caractérisés par des
valeurs de résistivité apparente les plus faibles se localisent dans les deux premiers kilomètres par
rapport au rivage entre les deux lagunes de Oualidia et Sidi Moussa et les sondages effectués au nord
de cette dernière. Les sondages de la classe 2 qui présentent des valeurs de résistivité un peu plus
importantes par rapport à la première classe se localisent au delà du deuxième kilomètre par rapport à
la mer. La classe 3 présente des SEV réalisés loin par rapport au rivage. La classe 4 présente des SEV
réalisés près de la région de Oualidia, ces sondages sont exécutés un peu loin par rapport au rivage. La
cartographie géoélectrique de la région d’étude autrement dit la distribution spatiale des différentes
résistivités apparentes des sondages électriques verticaux analysés dans le cadre de ce travail montre
une évolution des valeurs des résistivités apparentes par rapport à l’éloignement de ces sondages
électriques à la mer.

En raison de l’homogénéité des sondages électriques de ces lignes de mesure, signant une
homogénéité géoélectrique en allant de la frange côtière vers l’intérieur des terres, on n’a choisi
d’inverser que les quatorze sondages de la ligne 18W en s’interrogeant sur la profondeur de l’interface
« eau douce eau salée », au moyen d’une méthode d’optimisation fondée sur des algorithmes globaux
tels que les essaims particulaires (PSO). Ces algorithmes permettent donc d’avoir un regard statistique
sur le phénomène étudié (le biseau d’eau salée). Les résultats des inversions des sondages électriques
nous permettent d’identifier trois interfaces eau douce- eau salée, la première limite d’invasion se
prolonge jusqu’au SE7 distant de 1367 m du rivage envahissant les calcaires de Dridrat, la deuxième
interface est plus étendue, sa limite peut aller jusqu’à 1900 m, au delà on remarque la troisième
interface qui se prolonge jusqu’au 2400 m. Ces trois domaines sont aussi retrouvés lors de l’analyse
des graphes de la conductivité et des autres éléments chimiques en fonction de la distance par rapport
au rivage. Une conclusion de nature méthodologique et une à caractère environnemental s’imposent.
En ce qui concerne la première, il faut retenir que la méthode d’optimisation globale par essaims
particulaires (PSO) est particulièrement intéressante puisqu’elle permet d’obtenir des distributions a

219
posteriori des paramètres des modèles pour des données de terrain connues ; elle devrait s’avérer très
utile, dans le cas où une réinterprétation d’anciens SEV serait nécessaire, pour établir l’évolution sur
une période donnée d’un phénomène comme un biseau d’eau salée. L’autre conclusion, concerne
l’actuel mode d’exploitation de la ressource en eau de cette région, si la conclusion à laquelle cette
étude a abouti correspond à la réalité cela veut dire que le mode d’exploitation par puits individuels
dont la hauteur d’eau utile ne semble pas dépasser le mètre ne présente pas de danger pour la nappe
côtière ; cette observation a déjà été faite, entre autre, dans le cas de l’étude des ressources en eau de
l’île de Malte (Gutierrez, 1994). Il faut cependant noter que les puits sont nombreux et que d’une
année à l’autre de nouveaux puits, principalement pour l’irrigation apparaissent mais aussi pour
l’alimentation en eau potable des villageois. L’utilisation, parfois en continu, de pompes à énergie
thermique, fait que la sollicitation pour des besoins traditionnels (exploitation agricole) de la nappe
augmente régulièrement ; les conditions climatiques n’étant pas réellement favorables à sa recharge il
conviendrait d’être prudent : il faudrait en particulier ne pas solliciter la nappe par des pompages à fort
débit (en multipliant par exemple les puits ou en faisant des tranchées drainantes) car, dans ce cas, il y
aurait un réel risque de déstabilisation et de remontée de l’interface « eau douce-eau salée ».

1.3 Analyse piézométrique et la caractérisation hydro-chimique des eaux du Sahel-


Doukkala :

L’analyse des cartes piézométriques établies dans la région montre que l’écoulement général
de la nappe est dirigé du Sud-Est vers le Nord-Ouest. Les courbes isopièzes globalement parallèles à la
ligne du rivage (orientée SW NE), indiquent un écoulement généralisé vers l’océan atlantique qui est
donc l’exutoire de la nappe côtière. Les éléments quantifiés recueillis au cours des campagnes de 2008
et 2009 permettent de confirmer à l’échelle régionale un écoulement de direction SE NW ; même s’il
existe probablement, des hétérogénéités locales mises en évidence par quelques « bosses »
piézométriques. Enfin il est à noter que le niveau de l’eau dans la plupart des puits est au dessous du
zéro topographique mais au dessus du zéro hydrographique, du moins celui qui avait été mesuré en
1951 (-2,17 m). L’actualisation de cette mesure serait d’un grand intérêt.

L’étude des caractéristiques physico-chimiques montre que les eaux de notre région sont
caractérisées par l’abondance du faciès chloruré sodique. Nous avons constaté à partir des cartes des
éléments majeurs caractéristiques de l’eau de mer (conductivité électrique, chlorures, sodium) que la
qualité des eaux souterraines de la région étudiée est influencée par les venues d’eaux marines et des
taux de mélange eau douce-eau marine relativement importants dans le premier kilomètre de la côte
Les graphiques de l’évolution des paramètres physico-chimiques (Cl-, CE, Na+, et les rapports de
Mg/Ca et Cl/HCO3) avec la distance par rapport au rivage, montrent une chute importante des sels
dissous dans l’eau de notre région, surtout des chlorures et du sodium. Cette chute est très marquée

220
dans le premier kilomètre de la mer. Ceci dénote une contribution des intrusions marines à l’évolution
spatio-temporelle de la salinité des eaux souterraines étudiées.

Les diagrammes croisés des concentrations des éléments majeurs avec l'ion chlore, montre d’après la
relation entre Na+ et Cl- que les points d’eau qui se trouvent sur la droite de mélange indique la
présence du processus de mélange eau douce - eau salée sans réactions d'échanges ioniques. Les points
d’eau situés au-dessous de la droite de mélange eau douce - eau salée indiquent un appauvrissement en
sodium : ces eaux sont contrôlées surtout par des réactions d'échange cationique. Etant donné que la
teneur en sodium devrait équilibrer la teneur en chlore, le déficit en Na+ est expliqué par le phénomène
d'échange ionique inverse entre l'eau et l'aquifère et se traduit par une adsorption de Na+ et une
libération de Ca2+. Les diagrammes Ca2+-Cl- et Mg2+ et Cl- illustrent bien ceci en montrant que les
points sont souvent au-dessus de la droite de mélange eau douce - eau salée. Ceci est expliqué surtout
par le phénomène d'interaction eau – roche ou bien par l’influence des aérosols et embruns marins.
D’après cette étude on peut constater une double origine de la salinisation dans la région côtière du
Sahel Doukkala : marine et terrigène.

2 PERSPECTIVES :

La présente étude a permis d’apporter de nouveaux éléments d’informations à la délimitation de


l’interface eau douce- eau salée, dans le contexte géologique particulier des Sahel-Doukkala. L’apport
de ce travail porte sur l’approfondissement de la géométrie et a donné quelques réponses sur la qualité
des eaux souterraines de cette région. Cependant plusieurs points restent à approfondir et à développer,
voici donc une liste non exhaustive des travaux qui seraient susceptibles d’être entrepris dans la
continuité de cette étude :

- réaliser des panneaux électriques avec un important écartement interélectrodes, qui permettent
de prospecter le sous-sol à une profondeur proche de la centaine de mètres, dans le but de
préciser la géométrie de l’interface eau douce- eau salée.

- mettre en place des sondes de mesures pérennes (température, niveau, conductivité de l’eau)
pour étudier en détails les relations entre l’océan et l’aquifère du Sahel-Doukkala, ceci pour
mettre en évidence l’influence de l’intrusion marine ;

- réaliser des suivis géochimiques dans le temps ;

- mettre en place des pluviomètres automatiques (à impacts) en plusieurs lieux géographiques


dans la région du Sahel Doukkala, pour étudier les variations des hauteurs de précipitation qui
servent à l’analyse des mesures piézomètriques.

221
3 PROPOSITION DE PROTOCOLE D’ETUDE DU PROBLEME DE LA
SALINISATION DES NAPPES COTIERES :

Cette étude a donc permis, grâce à une approche pluridisciplinaire regroupant des disciplines telles
que la géologie, la géophysique et l’hydrogéochimie, d’approfondir la connaissance des aquifères et
d’apporter des éléments nouveaux pour l’identification des interfaces eau-douce eau-salée, l’approche
de travail choisie a permis d’élaborer un modèle d’étude préalable à la visite de l’hydrogéologue. Il est
composé de trois étapes majeures :

Etape 1 : Recherche bibliographique et visite préalable sur le terrain a fin d’identifier au préalable
les types d’aquifère si les données existantes le permettent.

Etape 2 : description de la méthodologie analytique à mettre en place (expérimentation de terrain).


Cette étape consiste en :

Ø Mesures mensuelles in situ : niveau conductivité, température et pH.

Ø Prélèvements mensuels : analyse des ions majeurs et isotopiques.

Ø Mise en place de sondes, mesure à pas de temps horaires : conductivité, températures,


pH et le niveau de l’eau dans les forages.

Ø Réalisation des panneaux électriques : afin de déterminer l’interface eau douce- eau
salée.

Ø Cartographie des zones sensibles aux phénomènes d’intrusion marine.

Etape 3 : description des méthodes d’analyse de l’ensemble des données obtenues au cours de
l’étape n°2 afin de déterminer au mieux le fonctionnement et la géométrie de l’aquifère côtier.

Ø Définition de la nature du fonctionnement de l’aquifère côtier :

- Analyse des données physico-chimiques : statistique descriptive et A.C.P., régression


multiple, relations entre la conductivité et les éléments majeurs, relation entre le chlore et
les sulfates, magnésium, sodium et calcium.

Ø Délimitation de l’interface eau douce- eau salée grâce à des images de résistivités
électriques.

222
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230
Liste des illustrations

231
Figure 1 : Dissolution des sels marins issus des aérosols et embruns marins ( in Hsissou, 1999). ...... 17

Figure 2 : Sources naturelles et anthropiques de salinité : évapotranspiration, recyclage des eaux &
fertilisation. (in Hsissou., 1999). ........................................................................................................... 17

Figure 3 : Source naturelle de salinité des eaux souterraines par lixiviation (in Hsisso., 1999) ........... 18

Figure 4 : Intrusion marine, phénomène d’upconing provoqué par les pompages intensifs (in Hsissou
,1999)..................................................................................................................................................... 20

Figure 5: relation eau douce eau de mer................................................................................................ 22

Figure 6: Résistivités des matériaux les plus communs (www :http\\cours géophysique de laussane.fr)
............................................................................................................................................................... 26

Figure 7: Situation géographique de la région étudiée (Ouadia, 1998)................................................. 29

Figure 8: Réseau hydrographique et découpage en bassins versants du Sahel Doukkala (Ferré et


Ruhard, 1975)........................................................................................................................................ 31

Figure 9 : Carte géologique du bassin Abda Doukkala extraite de la carte géologique 1/1000000 du
Maroc..................................................................................................................................................... 33

Figure 10: Log synthétique du bassin Sahel Doukkala (El Achheb, 1993)........................................... 34

Figure 11: Log stratigraphique de Douar Rginate (Witam, 1988)......................................................... 38

Figure 12 : Séries stratigraphiques à M’Tal et dans les forages 202/35 et 285/35 (Gigout, 1955) ....... 39

Figure 13: Log stratigraphique de Sidi Bouzid-Safi (Witam, 1988). .................................................... 40

Figure 14: Carte des isohypses du toit des calcaires de Dridrat (ABOER, 2004) ................................. 41

Figure 15: Carte des épaisseurs des limons quaternaires des Doukkala (ABOER, 2004)..................... 44

Figure 16 : coupes géologiques du Sahel positionnées sur la figure 17 (Ferré et Ruhard, 1975). ........ 49

Figure 17: Carte structurale du bassin sahel – Doukkala (Ferré et Ruhard, 1975)................................ 50

Figure 18 : Extension des principales formations aquifères de Sahel Doukkala (ABOER, 2004)........ 54

Figure 19: Schéma hydrogéologique du Sahel (D.R.H.T. 1994 ) ......................................................... 56

Figure 20 : Coupe hydrogéologique dans le plateau d’El Jadida (Souhel et al, 2000).......................... 56

232
Figure 21 : situation géographique des stations climatologiques utilisées (ABHOER, 2003), A :El-
Jadida, B : Khmis Metouh, C : Khmis Zemamra et D :Ouled Ghanem . .............................................. 59

Figure 22 : Précipitations mensuelles moyennes calculées à partir de la station de Khmis Metouh et les
barres d’erreur (± écart type) (de 1965 à 2003)..................................................................................... 60

Figure 23: Précipitations mensuelles moyennes calculées à partir de la station de Khmis Zemamra et
les barres d’erreur (± écart type) (de 1971 à 2006). .............................................................................. 61

Figure 24 : Précipitations mensuelles moyenne, médianes, maximales et minimales calculées à partir


de la station d’El-Jadida et les barres d’erreur (± écart type) (de 1978 à 1996).................................... 62

Figure 25 : Précipitations mensuelles moyennes, médianes, maximales et minimales calculées à partir


de la station d’Ouled Ghanem et les barres d’erreur (± écart type) (de 1994 à 2006)........................... 62

Figure 26 : Températures mensuelles moyennes, médianes, maximales et minimales calculées à partir


de la station de Khmis M’Touh et les barres d’erreur (± écart type) (de 1967 à 2003)......................... 64

Figure 27 : Températures mensuelles moyenne, médianes, maximales et minimales calculées à partir


de la station de Khmis Zemamra et les barres d’erreur (± écart type) (de 1973 à 2006)....................... 64

Figure 28: Températures mensuelles moyennes, médianes, maximales et minimales calculées à partir
de la station d’El-Jadida et les barres d’erreur (± écart type) (de 1977 à 1995).................................... 65

Figure 29 : Evapotranspiration mensuelle moyenne, médiane, maximale et minimale pour la station de


Khmis M’Touh et les barres d’erreur (± écart type) (de 1993 à 2003).................................................. 66

Figure 30 : Evapotranspiration mensuelle moyenne, médiane, maximale et minimale pour la station de


Khmis Zemmamra et les barres d’erreur (± écart type) (de 1997 à 2006)............................................ 67

Figure 31 – évolution de la température atmosphérique moyenne annuelle (moyenne lissée sur quatre
ans, N-4) de 1967 à 2003 à la station de K. Metouh, de 1973 à 2006 à la station de K. Zemamra et de
1977 à 1995 à la station d’El-Jadida.Avec Int. Conf. 95 % : Intervalle de confiance 95 %.................. 70

Figure 32 : Distribution des fréquences des températures annuelles moyennes depuis 1973 jusqu’à
2006 à la station de K. Zemamra et loi normale de même moyenne et même écart type que la
distribution expérimentale..................................................................................................................... 71

Figure 33 Distribution des fréquences des températures annuelles moyennes depuis 1967 jusqu’à 2003
à la station de K. M’Touh et loi normale de même moyenne et même écart type que la distribution
expérimentale. ....................................................................................................................................... 71

233
Figure 34 Distribution des fréquences des températures annuelles moyennes depuis 1977 jusqu’à 1995
à la station d’El-Jadida et loi normale de même moyenne et même écart type que la distribution
expérimentale. ....................................................................................................................................... 72

Figure 35 – évolution des précipitations annuelles (moyenne lissée sur quatre ans, N-4) de 1965 à
2003 à la station de K. Metouh, de 1971 à 2006 à la station de K. Zemamra station, de 1978 à 1996 à
la station d’El-Jadida et de 1994 à 2006 à la station d’Ouled Ghanem................................................ 76

Figure 36 Distribution des fréquences des valeurs de précipitations annuelles depuis 1971 jusqu’à
2006 à la station de K. Zemamra et loi normale de même moyenne et de même écart type que la
distribution expérimentale..................................................................................................................... 77

Figure 37 Distribution des fréquences des valeurs de précipitations annuelles depuis 1965 jusqu’à
2003 à la station s de K. Metouh et loi normale de même moyenne et de même écart type que la
distribution expérimentale..................................................................................................................... 78

Figure 38 Distribution des fréquences des valeurs de précipitations annuelles depuis 1978 jusqu’à
1996 et depuis 1923 jusqu’à 1963 (Ferre, 1969) à la station d’El-Jadida Metouh et loi normale de
même moyenne et de même écart type que la distribution expérimentale. ........................................... 78

Figure 39 : – Localisation géographique et des SEV étudiés ................................................................ 85

Figure 40 : Pseudo- sondages moyen, médian, quartile 1, quartile 3, des sondages électriques réalisés
dans le secteur d’étude........................................................................................................................... 88

Figure 41 : Le coefficient de variation et l’écart relatif en % (en gris) et les valeurs de l’étendue et de
l’écart type (en noir). ............................................................................................................................. 88

Figure 42: Les valeurs propres de l’analyse (variances des composantes principales). ........................ 93

Figure 43: Les pourcentages de la variance totale pris en compte par chaque axe factoriel (en bas) et
les pourcentages cumulés (en haut)....................................................................................................... 94

Figure 44 : Représentations graphiques de l’ACP : distributions des variables et des individus dans les
plans factoriels 1-2. Les domaines cerclés et leurs centres sont définis au paragraphe 2.5.3. .............. 96

Figure 45: Représentations graphiques de l’ACP : distributions des variables et des individus dans le
plan factoriel 1-3. .................................................................................................................................. 97

Figure 46: Qualité de la typologie en fonction du nombre de classes ................................................... 99

Figure 47: Visualisation de la typologie en cinq classes sur le premier plan principal....................... 100
234
Figure 48 : Représentation figurée des valeurs des vingt moyennes des variables centrées réduites par
classe. .................................................................................................................................................. 100

Figure 49: Les sondages moyens des cinq classes .............................................................................. 101

Figure 50: Les sondages médians des cinq classes.............................................................................. 102

Figure 51: Réparation des classes des sondages électriques en fonction de la résistivité apparentes des
écartements AB/2. ............................................................................................................................... 103

Figure 52 : Cercle de corrélations F1-F2 (a) et (b) projection des SEV sur le plan factoriel F1-F2. .. 105

Figure 53 : arbre hiérarchique issu de la classification hiérarchisée réalisée à partir des données de
SEV de la ligne 18W ........................................................................................................................... 106

Figure 54 : – Localisation géographique des SEV étudiés.................................................................. 110

Figure 55 : Les sondages électriques verticaux étudiés en fonction des valeurs des demi-écartements
AB/2. ................................................................................................................................................... 111

Figure 56 :– Sondage d’étalonnage 228/26 : à gauche (a) le log géologique, à droite en haut (b) le SEV
expérimental (croix) et (c)les valeurs des résistivités et épaisseurs du meilleur modèle (en gris) obtenu
avec une erreur relative égale à 3,9%.................................................................................................. 115

Figure 57 : Evolution de l’erreur relative en fonction des itérations................................................... 116

Figure 58 : – Distributions fréquentielles des résistivités et des épaisseurs des six terrains pour les 702
modèles présentant une erreur inférieure à 4% obtenus pour une population de 200 particules et 100
itérations. ............................................................................................................................................. 118

Figure 59 : Distribution des résistivités vs profondeurs. .................................................................... 119

Figure 60 : – Histogramme simple et cumulé des profondeurs du terrain dont la résistivité est comprise
entre 1,9 et 2,2 O.m. ............................................................................................................................ 120

Figure 61 : – Distribution des percentiles des profondeurs pour une gamme de résistivité comprise
entre 1,9 et 2,2 ? ·m. ............................................................................................................................ 121

Figure 62 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV1.................................................. 134

235
Figure 63 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV2.................................................. 135

Figure 64 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV3.................................................. 135

Figure 65 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV4.................................................. 135

Figure 66 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV5.................................................. 136

Figure 67 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV6.................................................. 136

Figure 68 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV7. ................................................. 136

Figure 69 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV8.................................................. 137

Figure 70 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV9.................................................. 137

Figure 71 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV10 ................................................ 137

Figure 72 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV11 ................................................ 138

Figure 73 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV13 ................................................ 138

Figure 74 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV13 ................................................ 138

Figure 75 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV14 ................................................ 139

Figure 76 : Evolution de la salinité des eaux en fonction de la profondeur dans le forage SAD4
(d’après projet LIFE 003, 2006).......................................................................................................... 139

236
Figure 77 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV228/26. .................................................................. 142

Figure 78 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de la formation saturée d’eau salée du SEV1. ................................................. 142

Figure 79 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV2............................................................................. 143

Figure 80 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV3............................................................................. 143

Figure 81 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV4............................................................................. 143

Figure 82 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV5............................................................................. 144

Figure 83 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV6............................................................................. 144

Figure 84 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV7............................................................................. 144

Figure 85 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV8............................................................................. 145

Figure 86 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV9............................................................................. 145

Figure 87 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV10........................................................................... 145

Figure 88 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV11........................................................................... 146

Figure 89 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV13........................................................................... 146

Figure 90 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV14........................................................................... 146

237
Figure 91 : Distribution des résistivités vs profondeurs (à gauche) et la distribution des fréquences des
profondeurs (à droite) de niveau de l’eau au SEV15........................................................................... 147

Figure 92 :– Coupe géoélectrique et position du toit du biseau d’eau salée selon une orientation NW
SE perpendiculaire au littoral .............................................................................................................. 149

Figure 93 : Carte de localisation des puits d’échantillonnage des diverses campagnes. ..................... 153

Figure 94 : Esquisse piézométrique entre Sidi Moussa et Oualidia (Mars, 2005).............................. 158

Figure 95: Cartes piézométriques du Sahel- Doukkala en 2004 (projet LIFE003, 2006). .................. 159

Figure 96 : Cartes piézométriques du Sahel- Doukkala en basses eaux en haut et hautes eaux en bas en
1985 (Chtaini, 1987)............................................................................................................................ 160

Figure 97 : Carte des cotes de l’eau mesurée dans les puits de la zone du cimetière de Sidi M’Brek. 161

Figure 98 : Carte de la conductivité électrique, avec N = 58 .............................................................. 166

Figure 99 : Evolution journalière de la température de l’eau du puits 38 (mission mars 2009).......... 167

Figure 100 : Evolution journalière de la conductivité électrique de l’eau du puits 38 (mission mars
2009).................................................................................................................................................... 167

Figure 101 : Répartition des teneurs des différents éléments dans les eaux souterraines du Sahel
Doukkala à partir des moyennes (hachures en carré) et des médianes (en gris). ................................ 169

Figure 102 : Carte d’isoconcentration en Cl- ....................................................................................... 172

Figure 103: Carte d’isoconcentration en Na+ ...................................................................................... 173

Figure 104 : Carte d’isoconcentration en SO42- ................................................................................... 174

Figure 105 : Représentation des résultats d'analyse des échantillons d'eau dans le diagramme de Piper,
avec la taille de l’échantillon N = 58................................................................................................... 175

Figure 106 : Evolution de la conductivité électrique en fonction de la distance à la mer. ................. 177

Figure 107 : Evolution des Cl-, Na+, Mg2+/Ca2+, Cl-/HCO3 en fonction de la distance à la mer
(missions 2008 et 2009) ..................................................................................................................... 179

Figure 108 : Evolution de la conductivité électrique, Cl- et Na+ en fonction de la distance à la mer 180

238
Figure 109 : Relation entre Cl-, Na+, Mg2+, SO42 et la conductivité électrique : les points
expérimentaux et les intervalles de confiance à 95 % (N = 58) .......................................................... 183

Figure 110 : relation entre HCO3-, NO3-, K+, Ca2+ et la conductivité électrique: les points
expérimentaux et les intervalles de confiance à 95 % (N = 58, pour le graphe NO3- ;N = 56) ........... 184

Figure 111 : Relations entre Na+, Mg2+, Ca2+, K+, SO42- et le Cl- des eaux souterraines et de l'eau de
mer (N = 81)........................................................................................................................................ 187

Figure 112 : Relation entre SO42- et le Cl- des eaux souterraines et de l'eau de mer (N = 81). ........... 188

Figure 113 : Relations entre Na+ et le Cl- des eaux souterraines des trois profils (1, 2, 3), et les puits de
Sidi M’barek et de l'eau de mer........................................................................................................... 189

Figure 114 : Relations entre Mg2+ et le Cl- des eaux souterraines des trois profils (1, 2, 3), et les puits
de Sidi M’barek et de l'eau de mer et de l'eau de mer. ........................................................................ 190

Figure 115 : Relations entre Ca2+ et le Cl- des eaux souterraines des trois profils (1, 2, 3), et les puits de
Sidi M’barek et de l'eau de mer........................................................................................................... 190

Figure 116 : Relations entre K+ et le Cl- des eaux souterraines des trois profils (1, 2, 3), et les puits de
Sidi M’barek et de l'eau de mer........................................................................................................... 191

Figure 117 : Relations entre SO42- et le Cl- des eaux souterraines des trois profils (1, 2, 3), et les puits
de Sidi M’barek et de l'eau de mer. ..................................................................................................... 191

Figure 118 : Evolution des teneurs en bromures en fonction de la distance à la mer.......................... 193

Figure 119 : Variation du rapport Br/Cl en fonction des teneurs en chlorures.................................... 193

Figure 120 : La structure hiérarchique du système de classification, avec quatre niveaux de subdivision
(Stuyfzand 1986). ................................................................................................................................ 194

Figure 121 : Codes des types d'eau en dix positions. Exemple d’eau douce, faible à moyenne alcalinité,
bicarbonaté-calcique, avec un excès de [Na +, K +
et Mg2+]. Cet excédent est souvent dû à une
ancienne intrusion d’eau douce (Stuyfzand 1986). ............................................................................. 195

Figure 122 : Subdivision des catégories en sous-types sur la base de la part proportionnelle des
principaux constituants de la somme des cations (à gauche) et anions (à droite), à la fois en meq/l
(Stuyfzand 1986). ................................................................................................................................ 196

Figure 123 : carte des types d’eau du Sahel- Doukkala selon la méthode de Stuyfzand..................... 199

239
Figure 124 : Cercles de corrélations et diagrammes des individus sur les plans F1-F2 (70,45 %) ..... 202

Figure 125 : Cercles de corrélations et diagrammes des individus sur les plans F1-F3 (59,36 %). .... 203

Figure 126 : Arbre hiérarchique issu de la classification hiérarchisée réalisée avec le logiciel Spad à
partir des données de Mars 2005 et les missions de 2008 et 2009. ..................................................... 203

Figure 127 : Evolution journalière du niveau de l’eau mesurée et calculée sur le capteur installé au
fond du puits 38 (mission mars 2009). ................................................................................................ 205

Figure 128 : Evolution barométrique enregistrée lors de la mission d’avril 2008. ............................. 205

Figure 129 : Fluctuations périodiques théoriques d’une nappe libre en contact avec l’océan ............ 209

Figure 130 : Evolution journalière du niveau de l’eau mesurée et calculée sur le capteur installé au
fond du puits 38 et la marée océanique (mission mars 2009).............................................................. 210

Figure 131 : Reconstitution de la marée océanique en fonction de la distance par rapport à la mer
...................................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.

Figure 132 : Reconstitution de l’amplitude de la marée océanique en fonction du temps. ................ 212

Figure 133 : Evolution journalière du niveau de l’eau mesurée et de la conductivité électrique du puits
38 (mission mars 2009). ...................................................................................................................... 214

240
Tableau 1 : Paramètres m, a et porosité pour différents types de roches (d'après Kaufman et
Keller, 1983). .................................................................................. Erreur ! Signet non défini.

Tableau 2 : Résumé statistique pour l’ETP mensuelle dans la station de Khmis M’touh (de
1993 à 2003). Moy : moyenne ; Méd : médiane ; E. type : écart type ; CV : coefficient de
variation ; Min : minimum ; Max : maximum ; E. rel : écart relatif ........................................ 66

Tableau 3 : Résumé statistique pour l’ETP mensuelle dans la station de Khmis Zemmamra (de
1997 à 2006). Moy : moyenne ; Méd : médiane ; E. type : écart type ; CV : coefficient de
variation ; Min : minimum ; Max : maximum ; E. rel : écart relatif, N : la taille de
l’échantillon.............................................................................................................................. 67

Tableau 4 : Résumé statistique des températures mensuelles à la station climatique de Khmis


Metouh depuis 1967 à 2003. .................................................................................................... 73

Tableau 5 : Résumé statistique des températures mensuelles à la station de Khmis Zemamra


depuis 1973 à 2006................................................................................................................... 74

Tableau 6 : Résumé statistique des températures mensuelles à la station d’El-Jadida depuis


1977 à 1995. ............................................................................................................................. 75

Tableau 7 : Résumé statistique des précipitations mensuelles à la station météorologiques de


Khmis Metouh depuis 1965 à 2003. ........................................................................................ 79

Tableau 8 : Résumé statistique des précipitations mensuelles à la station de K. Zemamra


depuis 1971 à 2006................................................................................................................... 80

Tableau 9 : Résumé statistique des précipitations mensuelles à la station d’El-Jadida depuis


1978 à 1996. ............................................................................................................................. 81

Tableau 10 : Statistiques sommaires des résistivités apparentes de chaque écartement AB/2. 89

Tableau 11 : Matrice des corrélations entre variables « écartements AB/2 » variant de 1, m à


700 m........................................................................................................................................ 90

Tableau 12 – Limites inférieures et supérieures des épaisseurs et des résistivités définissant


l’espace de recherche pour la recherche des modèles. ........................................................... 114

241
Tableau 13 – Résumé statistique : limites inférieures, supérieures et valeurs modales des
paramètres des distributions marginales des 702 meilleurs modèles (les valeurs du meilleur
modèle sont données Figure 62(c)). ....................................................................................... 119

Tableau 14 – Exemples de valeurs de résistivités de roches sédimentaires saturées calculées


avec la Loi d’Archie (d’après http://www.cours.polymtl.ca). ............................................... 123

Tableau 15 :– Caractéristiques des paramètres des solutions optimales pour le SEV


d’étalonnage et les quatre SEV1, 2, 3 et 4. ............................................................................ 125

Tableau 16 – Caractéristiques des paramètres des solutions optimales pour les SEV5, 6, 7 et
8.............................................................................................................................................. 126

Tableau 17 – Caractéristiques des paramètres des solutions optimales pour les SEV9, 10, 11
et 13........................................................................................................................................ 127

Tableau 18 – Caractéristiques des paramètres des solutions optimales pour les SEV14 et 15.
................................................................................................................................................ 128

Tableau 19 : Paramètres (résistivité et épaisseur par couche) des distributions des modèles
pour les SEV SE228/26, SE1, SE2, SE3 et SE4 (moy. : moyenne, méd. : médiane, Q1 et Q3
quartile, valeurs minimales et maximales, écart type et coefficient de variation). ................ 129

Tableau 20 : Paramètres (résistivité et épaisseur par couche) des distributions des modèles
pour les SEV5, SE6, SE7, SE8 et SE9 (moy. : moyenne, méd. : médiane, Q1 et Q3 quartile,
valeurs minimales et maximales, écart type et coefficient de variation). .............................. 130

Tableau 21 : Paramètres (résistivité et épaisseur par couche) des distributions des modèles
pour les SEV10, SE11, SE13, SE14 et SE15 (moy. : moyenne, méd. : médiane, Q1 et Q3
quartile, valeurs minimales et maximales, écart type et coefficient de variation). ................ 131

Tableau 22 : Profondeurs et cotes estimées de l’interface « eau douce- eau salée ». ............ 140

Tableau 23 : Synthèse des paramètres statistiques descriptifs des paramètres physico-


chimiques mesurés dans la région du Sahel-Doukkala. ......................................................... 165

Tableau 24 : Résumé statistique de la conductivité (en gris) et de la température (en noir) de


l’eau du puits 38 du 03/03/2009 au 05/03/2009 (N=649). ..................................................... 168

242
Tableau 25 : Matrice de corrélations (N = 81) ....................................................................... 182

Tableau 26 : Types principaux d’eau selon la concentration en chlorures (mg/l) (Stuyfzand


1986). ..................................................................................................................................... 195

Tableau 27 : Qualité des eaux selon la dureté totale TH (°F) ................................................ 196

Tableau 28: subdivision des sous-types en trois classes basées sur (Na + K + Mg) corrigées
pour le sel marin. ? K = somme des cations; ? A = somme des anions (Stuyfzand 1986). ... 197

Tableau 29 : valeurs de saturation des variables sur les quatre premiers axes (F1 à F4). ....... 200

Tableau 30 : Les paramètres statistiques de la marée enregistrée à Mazagan et de la hauteur du


niveau d’eau dans le puits 38 ................................................................................................. 206

Tableau 31 : Les paramètres des formations du Plio-quatrenaire, d’après le modèle de la


nappe libre. ............................................................................................................................. 211

243
Annexe n°1

Climatologie

244
30 30
Température de janvier (°C) Température de février (°C)

25 25
y = -0.0094x + 30.679 y = 0.0163x - 19.086
2 2
R = 0.0038 R = 0.0171
20 20

15 15

10 10

5 5

0 0
1960 1970 1980 1990 2000 2010 1960 1970 1980 1990 2000 2010

30 30
Température de mars (°C) Température d'avril (°C)

25 25
y = 0.0514x - 86.942 y = 0.0193x - 21.876
2
2
R = 0.0959 R = 0.0209
20 20

15 15

10 10

5 5

0 0
1960 1970 1980 1990 2000 2010 1960 1970 1980 1990 2000 2010

30 30
Température de mai (°C) Température de juin (°C)

25 25

20 20

15 15
y = 0.006x + 10.566
2
R = 0.0017
10 10
y = 0.0295x - 39.352
2
R = 0.033
5 5

0 0
1960 1970 1980 1990 2000 2010 1960 1970 1980 1990 2000 2010

245
35 30
Température de juillet (°C) Température d'août (°C)

30 25

25
20

20
15
15 y = -0.0167x + 59.118
y = -0.0606x + 146.22 2
R = 0.0121
2
R = 0.0676 10
10

5 5

0 0
1960 1970 1980 1990 2000 2010 1960 1970 1980 1990 2000 2010

30 30
Température de septembre (°C) Température d'octobre (°C)

25 25

20 20

15 15
y = -0.0079x + 39.769 y = 0.001x + 18.814
2 2
R = 0.003 R = 3E-05
10 10

5 5

0 0
1960 1970 1980 1990 2000 2010 1960 1970 1980 1990 2000 2010

30 30
Température de novembre (°C) Température de décembre (°C)

25 25

20 20

15 15

10 y = -0.0015x + 20.006 10
2
R = 6E-05 y = 0.062x - 109.76
2
5 5 R = 0.1714

0 0
1960 1970 1980 1990 2000 2010 1960 1970 1980 1990 2000 2010

Evolution des températures moyennes mensuelles à la station de K. Metouh depuis 1967 à 2003.

246
30 30
Température de janvier (°C) Température de février (°C)

25 y = 0.0244x - 34.827
25
R2 = 0.0244
y = 0.0192x - 25.688
20 2 20
R = 0.0144

15 15

10 10

5
5

0
0
1970 1980 1990 2000 2010
1970 1980 1990 2000 2010

30 30
Température de mars (°C) Température d'avril (°C)

25 25

20 20

15 15

y = 0.0669x - 116.01
10 10 2
R = 0.131
y = 0.0876x - 158.48
5 2 5
R = 0.1681

0 0
1970 1980 1990 2000 2010 1970 1980 1990 2000 2010

30 30
Température de mai (°C) Température de juin (°C)

25 25

20 20

15 15

y = 0.096x - 171.31 y = 0.1045x - 185.6


10 2 10 2
R = 0.1787 R = 0.2477

5 5

0 0
1970 1980 1990 2000 2010 1970 1980 1990 2000 2010

247
30 30
Température de juillet (°C) Température d'août (°C)

25 25

20 20

y = 0.0965x - 167.09 y = 0.063x - 100.22


15 2
15 2
R = 0.2532 R = 0.1679

10 10

5 5

0 0
1970 1980 1990 2000 2010 1970 1980 1990 2000 2010

30 30
Température de septembre (°C) Température d'octobre (°C)

25 25

20 20

15 15

y = 0.0234x - 23.576 y = 0.1198x - 218.47


10 2 10 2
R = 0.0113 R = 0.3421

5 5

0 0
1970 1980 1990 2000 2010 1970 1980 1990 2000 2010

30 30
Température de novembre (°C) Température de décembre (°C)

25 25

20 20

15 15

10 10
y = 0.0892x - 161.13 y = 0.0372x - 60.069
2 2
R = 0.19 R = 0.0627
5 5

0 0
1970 1980 1990 2000 2010 1970 1980 1990 2000 2010

Evolution des températures moyennes mensuelles à la station de K. Zemamra depuis 1973 à 2006.

248
30 30
Température de janvier (°C) Température de février (°C)

25 25

y = 0.007x + 0.082
20 20 2
y = -0.024x + 58.875 R = 0.003
2
R = 0.040
15 15

10 10

5 5

0 0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 1975 1980 1985 1990 1995 2000

30 30
Température de mars (°C) Température d'avril (°C)

25 25
y = 0.022x - 27.058
y = 0.039x - 62.021
2 R2 = 0.024
20 R = 0.064 20

15 15

10 10

5 5

0 0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 1975 1980 1985 1990 1995 2000

30 30
Température de mai (°C) Température de juin (°C)

25 25

20 20

15
y = 0.194x - 367.137 15
y = 0.024x - 27.976
2
R = 0.687 2
10 R = 0.043
10

5
5

0
0
1975 1980 1985 1990 1995 2000
1975 1980 1985 1990 1995 2000

249
30 30
Température de juillet (°C) Température d'août (°C)

25 25

20 20
y = 0.121x - 218.572 y = 0.138x - 251.385
2
R = 0.661 R2 = 0.751
15 15

10 10

5 5

0 0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 1975 1980 1985 1990 1995 2000

30 30
Température de septembre(°C) Température d'octobre (°C)

25 25

20 20

y = 0.037x - 52.391
15 15
R2 = 0.179 y = 0.008x + 3.184
2
R = 0.002
10 10

5 5

0 0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 1975 1980 1985 1990 1995 2000

30 30
Température de novembre (°C) Température de décembre (°C)

25 25

20 20

15 15

10 y = -0.106x + 226.225 10
y = 0.021x - 27.877
2
R = 0.286 R2 = 0.015
5 5

0 0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 1975 1980 1985 1990 1995 2000

Evolution des températures moyennes mensuelles à la station d’El-Jadida depuis 1977 à 1995.

250
300 300
Précipitation de janvier (mm) Précipitation de février (mm)

250 250
y = 0.3327x - 610.26 y = -0.9013x + 1832.3
2 2
R =1 R = 0.0845
200 200

150 150

100 100

50 50

0 0
1960 1970 1980 1990 2000 2010 1960 1970 1980 1990 2000 2010

300 300
Précipitation de mars (mm) Précipitation d'avril (mm)

250 250
y = -0.098x + 230.14
2 y = -0.4707x + 963.29
R = 0.002 2
R = 0.0342
200 200

150 150

100 100

50 50

0 0
1960 1970 1980 1990 2000 2010 1960 1970 1980 1990 2000 2010

300 300
Précipitation de mai (mm) Précipitation de juin (mm)

250 250

y = -0.3306x + 667.51 y = -0.081x + 161.85


200 2 200
R = 0.0504 2
R = 0.1002

150 150

100 100

50 50

0 0
1960 1970 1980 1990 2000 2010 1960 1970 1980 1990 2000 2010

251
300 300
Précipitation de juillet (mm) Précipitation d'août (mm)

250 250

y = -0.0005x + 1.0921 y = -0.0218x + 43.546


200 2
200 2
R = 0.0168 R = 0.0251

150 150

100 100

50 50

0 0
1960 1970 1980 1990 2000 2010 1960 1970 1980 1990 2000 2010

300 300
Précipitation de septembre (mm) Précipitation d'octobre (mm)

250 250

y = -0.2129x + 426.62 y = 0.1235x - 210.67


200 2
200 2
R = 0.1027 R = 0.0017

150 150

100 100

50 50

0 0
1960 1970 1980 1990 2000 2010 1960 1970 1980 1990 2000 2010

300 300
Précipitation de novembre(mm) Précipitation de décembre(mm)

y = 1.3615x - 2642.2
250 250 2
R = 0.0737
y = 0.0143x + 21.578
2
200 R = 1E-05 200

150 150

100 100

50 50

0 0
1960 1970 1980 1990 2000 2010 1960 1970 1980 1990 2000 2010

Evolution des précipitations mensuelles à la station de K. Metouh depuis 1965 à 2003.

252
300 300
Précipitation de janvier (mm) Précipitation de février (mm)

250 250
y = -0.6385x + 1325.6 y = -0.7896x + 1613
2 2
R = 0.0129 R = 0.1143
200 200

150 150

100 100

50 50

0 0
1970 1980 1990 2000 2010 1970 1980 1990 2000 2010

300 300
Précipitation de mars (mm) Précipitation d'avril (mm)

250 250
y = -0.2556x + 543.32 y = -0.7908x + 1603.9
2 2
R = 0.0149 R = 0.0832
200 200

150 150

100 100

50 50

0 0
1970 1980 1990 2000 2010 1970 1980 1990 2000 2010

300 300
Précipitation de mai (mm) Précipitation de juin (mm)

250 250

200 200
y = -0.435x + 875.93 y = -0.1173x + 235.19
2 2
R = 0.1208 R = 0.0462
150 150

100 100

50 50

0 0
1970 1980 1990 2000 2010 1970 1980 1990 2000 2010

253
300 300
Précipitation de juillet (mm) Précipitation d'août (mm)

250 250

200 200
y = 0.0217x - 42.796 y = 0.027x - 53.577
2 2
R = 0.0191 R = 0.0811
150 150

100 100

50 50

0 0
1970 1980 1990 2000 2010 1970 1980 1990 2000 2010

300 300
Précipitation de septembre(mm) Précipitation d'octobre (mm)

250 250

y = -0.1159x + 266.94
200 200 2
R = 0.0011
y = -0.1565x + 313.98
2
R = 0.0817
150 150

100 100

50 50

0 0
1970 1980 1990 2000 2010 1970 1980 1990 2000 2010

300 300
Précipitation de novembre (mm) Précipitation de décembre (mm)

250 y = 0.9058x - 1752.4 250


2
y = 1.5513x - 3021.6
R = 0.0328 2
R = 0.0584
200 200

150 150

100 100

50 50

0 0
1970 1980 1990 2000 2010 1970 1980 1990 2000 2010

Evolution des précipitations mensuelles à la station climatique de K. Zemamra depuis 1971 à 2006.

254
300 300
Précipitations de janvier (mm) Précipitations de février (mm)

250 250

200 y = 1.000x - 1911.843 200 y = -0.819x + 1678.488


2
R = 0.005 R2 = 0.013
150 150

100 100

50 50

0 0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 1975 1980 1985 1990 1995 2000

300 300
Précipitations de mars (mm) Précipitations d'avril (mm)

250 250

200 y = -0.467x + 965.014 200


y = 0.027x - 26.027
R2 = 0.010 R2 = 0.000
150 150

100 100

50 50

0 0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 1975 1980 1985 1990 1995 2000

300 300
Précipitations de mai (mm) Précipitations de juin (mm)

250 250

200 200
y = 0.165x - 315.008
y = -0.124x + 250.234
150 R2 = 0.003 150 2
R = 0.024

100 100

50 50

0 0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 1975 1980 1985 1990 1995 2000

255
300 300
Précipitations de juillet (mm) Précipitations d'août (mm)

250 250

200 200

y = 0.007x - 14.214 y = 0.022x - 42.679


150 150
R2 = 0.040 R2 = 0.006

100 100

50 50

0 0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 1975 1980 1985 1990 1995 2000

300 300
Précipitations de septembre (mm) Précipitations d'octobre (mm)

250 250

200 200 y = 0.379x - 721.397


y = 0.411x - 813.390 R2 = 0.003
150 R2 = 0.079 150

100 100

50 50

0 0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 1975 1980 1985 1990 1995 2000

300 300
Précipitations de novembre (mm) Précipitations de décembre (mm)

250 250

y = 4.930x - 9731.026
200 200
R2 = 0.127

150 y = 0.958x - 1824.329 150


R2 = 0.007
100 100

50 50

0 0
1975 1980 1985 1990 1995 2000 1975 1980 1985 1990 1995 2000

Evolution des précipitations mensuelles à la station d’El-Jadida depuis 1978 à 1996.

256
Annexe n°2

Levée topographique de la
zone d’étude

257
La topographie est l’ensemble des moyens mis à disposition pour déterminer la position et l'altitude
de n'importe quel point situé dans une zone donnée. Les résultats du relevé de terrain permettent
d’établir des plans et cartes à différentes échelles, le positionnement et l’altitude des points relevés
étant plus précis que par une simple lecture interpolation sur les cartes existantes au 1/25000 ou
1/50000ième.

Le but de ce relevé de terrain était d’établir dans la mesure du possible une carte piézométrique de
la nappe phréatique et de connaître au moins en relatif l’altitude du sol au droit des nombreux
sondages électriques faits dans la région.

Les moyens mis à ma disposition pour faire le relevé topographique de mon terrain a été un
tachéomètre Leica.

Nord

GAB
A

Gisement de A vers B GAB

Les formules employées et exploitées sous Excel :

xg =
∑x i

n
Centre de gravité des points dans le système local
yg =
∑y i

Xg =
∑X i

n
Centre de gravité des points dans le système transformé
Yg =
∑ Yi
n

∆xi = xi − x g
a=
∑ (∆y .∆X ) − ∑ (∆x .∆Y )
i i i i

Coefficient de transformation
∆yi = yi − y g ∑ ∆x + ∑ ∆y 2
i
2
i

∆X i = X i − X g
b=
∑ (∆x .∆X ) + ∑ (∆y .∆Y )
i i i i

∆Yi = Yi − Yg ∑ ∆x + ∑ ∆y 2
i
2
i

258
(X 1 − X g ) + (Y1 − Yg )
2 2

Facteur d'échelle (entre 1er point et G)


(x g − x1 ) + ( y g − y1 )
2 2

Translation (entre 1er point et G) en m (x g − X g ) + ( y g − Yg ) 2


2

(
Rotation (entre le 1er point et G) en gon gisement X g ; Yg ; X 1 ; Y1 − gisement xg ; y g ; x1; y1) ( )
Vérification résidus sur points de calage

( ( (
-écart en x en cm EXi = 100 X i − X g + a yi − y g + b xi − x g ) ( )))

( ( (
-écart en Y en cm EYi = 100 Yi − Yg xi − xg + b yi − y g ) ( )))

-résidus en cm EX i2 + EYi 2

Passage coordonnées locales coordonnées dans le système transformé

X i = X g + a( yi − y g ) + b(xi − xg )
Yi = Yg − a(xi − xg ) + b( yi − y g )

Distances :

-en local GPil = (x − x ) + (y − y )


i g
2
i g
2

-en transformé GPit = (X i − X g ) + (Yi − Yg )


2 2

Ecarts en cm 100 GPil − GPit

259
268000

267000

266000
184000 185000 186000

Carte de localisation des points nivelées.

De nouveaux points (puits, …), découverts après la campagne de nivellement se trouvent


immanquablement entre les points nivelés !

Pour approximer au mieux l’altitude de ces points, le positionnement étant fait approximativement par
rapport aux points connus, j’ai utilisé soit une interpolation bilinéaire, décrite ci-dessous ou une
interpolation visuelle en utilisant les isohypses déjà tracées, le choix étant fait suivant la configuration
du terrain.

La fonction d’interpolation retenue peut s’écrire : zi= a·xi + b·yi + c·xi·yi + d.

Soit à résoudre le produit matriciel suivant :

260
 x1 y1 x1 y1 1  a   z1 
x y2 x2 y 2 1  b   z2 
 2   =  
 x3 y3 x3 y 3 1  c   z3 
 
 x4 y4 x4 y 1 d   z4 

Se qui peut encore s’écrire :

−1
 a   x1 y1 x1 y1 1  z1 
b x y2 x2 y 2 1 z 
 = 2   2
 c   x3 y3 x3 y3 1  z3 
  x   
d   4 y4 x4 y 1  z4 

Système facile à résoudre sous Excel en s’assurant que la valeur du déterminant de la matrice
principale reste de valeur acceptable.

Schéma montre quelques points nivelés durant la mission mars 2008

261
Photographie de quelques points nivelés durant la mission de 2008

262
Annexe n°3

Méthodes analytiques

263
Les méthodes d’analyse suivies pour la détermination des différents éléments chimiques effectuées
au laboratoire d’hydrogéologie de la faculté des sciences d’El Jadida sont :

* Calcium : il se fait par compléxométrie à pH > 12 par l’EDTA de Ca2+ (Mg2 + ne perturbe pas
l’analyse puisque dans ces conditions de pH, il précipite sous forme d’hydroxyde de magnésium).

Dureté totale ou titre hydrotimétrique (T.H) : la mesure du TH correspond à l’analyse des ions
Ca2+ et Mg2 +. Le dosage se fait par compléxométrie à pH=10 à l’aide de l’acide Ethylène Diamine
Tétracétique (E.D.T.A) en présence d’un indicateur coloré : le coloré : le noir d’Erichrome T (N.E.T).
la valeur de Mg2 +est déduite à partir de TH- Ca2+.

* Bicarbonates : le dosage se fait par acidimétrie à l’aide d’une solution de H2SO4 (0,02N).
L’indicateur coloré est le Vert de Bromocrésol.

* Chlorures : en présence de Nitrate d’Argent (AgNO3), les chlorures précipitent sous forme
d’AgCl (Chlorure d’ Argent). Le dosage se fait par la solution de Nitrate d’Argent (AgNO3 N/20) en
présence de Chromate de Potassium (KCrO4).

* Les sulfates : ils sont déterminés par la méthode turbidimétrique avec précipitation du sulfate
de baryum (BaSO4) à l’issue de l’addition du chlorure de baryum (BaCl2 2H2O) tout en maintenant
l’échantillon en agitation.

* Les nitrates : par dosage colorimétrique par la méthode au salicylate de sodium

* Le sodium et le potassium : ils sont déterminés par spectrophotométrie de flamme. Le


principe consiste à évaporer dans la flamme du photomètre l’eau à analyser et déterminer la quantité
du Na+ ou K+ connaissant la longueur d’onde d’absorption de chacun d’eux, et après avoir étalonné la
méthode à des concentrations connues.

Les analyses des missions de 2008 et de 2009 ont été analysées par chromatographie ionique en
phase liquide à l’aide d’un appareil de type DIONEX (120 et 320), au laboratoire de l’EGID de
l’Université Bordeaux 3.

Mesures in situ des paramètres physico-chimiques : Les mesures in situ de conductivité


(précision ± 0,5 % de la valeur mesurée), de température (précision ± 0,1 °C) et de pH (précision ±

264
0,01 unité pH) ont été réalisées avec un conductimètre et un pH-mètre WTW 340i. De plus, trois puits
ont été appareillés avec des Datalogger reliées à des sondes de mesure : conductivité, la température et
niveau de l’eau.

Les ions majeurs : Les échantillons ont été prélevés dans les flacons polyéthylène de 100 ml et 50
ml (avec acidification par l’ajout d’une goutte d’acide nitrique pour les cations) et conservés au
réfrigérateur.

Pour l’ensemble des sites d’étude, l’alcalinité (assimilable aux ions bicarbonates HCO-3 aux
valeurs de pH proches de la neutralité pour les eaux prélevées a été systématiquement mesurée sur le
terrain par dosage volumétrique (trousse HACH).

Les autres anions (Cl-, NO3- et SO42-) et cations (Ca2+, Mg2+, K+ et Na+) ont été analysés par
chromatographie ionique en phase liquide à l’aide d’un appareil de type DIONEX (120 et 320), au
laboratoire de l’EGID de l’université Bordeaux 3.

265
Annexe n°4

Régression multiple

266
Vars R² R² ajusté HCO3 Ca K Mg Na SO4 Cl NO3
1 95.1 94.9 X
1 94.4 94.1 X
1 93.5 93.1 X
1 79.8 78.8 X
1 76.9 75.7 X
2 98.4 98.3 X X
2 98.0 97.8 X X
2 97.9 97.7 X X
2 97.2 96.9 X X
2 96.6 96.3 X X
3 98.8 98.6 X X X
3 98.6 98.4 X X X
3 98.6 98.3 X X X
3 98.6 98.3 X X X
3 98.5 98.3 X X X
4 98.9 98.7 X X X X
4 98.9 98.6 X X X X
4 98.8 98.6 X X X X
4 98.8 98.6 X X X X
4 98.8 98.5 X X X X
5 99.0 98.7 X X X X X
5 99.0 98.7 X X X X X
5 99.0 98.7 X X X X X
5 98.9 98.6 X X X X X
5 98.9 98.6 X X X X X
6 99.3 99.0 X X X X X X
6 99.3 99.0 X X X X X X
6 99.1 98.7 X X X X X X
6 99.0 98.7 X X X X X X
6 99.0 98.7 X X X X X X
7 99.4 99.1 X X X X X X X
7 99.3 99.0 X X X X X X X
7 99.3 98.9 X X X X X X X
7 99.0 98.6 X X X X X X X
7 99.0 98.6 X X X X X X X
8 99.4 99.0 X X X X X X X X

267
Annexe n°5

Paramètres physico-
chimiques

268
CE
Repère X Y Z (mS/cm) T °C pH HCO3- Ca 2+ K+ Mg2+ Na+ SO4= Cl- NO-3
38 185136 267471 2.13 3.43 20.20 7.37 261.60 165.67 11.78 95.56 378.84 386.44 815.73 110.30
4a 185325 267030 19.00 2.21 20.30 7.53 320.40 101.94 10.94 70.48 239.62 232.66 501.54 114.12
3a 185790 267430 36.25 2.10 21.60 7.54 289.20 105.90 6.90 57.06 251.69 218.47 476.58 71.81
112 185250 266515 33.08 1.31 21.60 7.63 241.20 120.52 4.00 41.59 139.67 195.38 334.72 69.51
110 185348 266832 29.17 1.91 21.30 7.86 276.00 114.74 6.23 57.26 193.74 220.92 395.89 82.44
47 185512 267810 6.45 2.36 21.40 8.25 261.60 115.12 11.52 62.93 277.16 232.40 522.88 116.85
63 185787 267620 21.22 2.08 21.30 8.73 190.80 105.07 7.33 48.73 251.61 158.42 480.67 68.84
62 185726 267678 14.57 2.36 21.20 9.68 247.20 109.82 6.85 62.38 281.60 228.82 552.14 91.95
11 185078 267142 3.78 2.50 21.60 7.37 219.60 130.44 11.62 69.20 242.17 281.84 514.71 123.39
31 184974 267587 0.06 4.46 17.80 7.47 378.20 210.47 59.05 120.97 496.33 530.90 993.64 81.57
36 185095 267595 1.43 3.20 19.80 7.30 246.44 144.50 14.35 76.08 313.24 375.18 678.87 142.55
37 185143 267565 1.81 2.95 20.10 7.33 236.68 166.24 14.97 82.55 314.21 328.93 618.69 146.79
48 185423 267799 3.87 2.58 21.00 7.35 283.04 128.18 17.96 71.05 284.37 239.08 536.53 160.94
52 185457 267945 5.04 3.33 22.10 7.30 284.26 167.14 46.63 101.10 465.26 268.76 756.17 211.97
66 185652 267486 17.46 2.16 21.10 7.55 190.32 111.59 7.40 59.90 234.49 199.94 448.89 102.15
101 185684 266397 55.24 0.97 25.00 7.72 197.64 64.41 2.07 21.81 77.56 39.45 158.46 44.68
112 185250 266515 33.08 1.57 22.00 7.60 180.56 141.76 4.20 50.75 158.48 182.29 297.58 56.40
ST19 185631 266591 37.91 1.35 21.60 7.63 187.88 86.94 3.05 30.25 107.60 123.99 252.72 51.47
Chat eau 185899 266385 92.00 1.37 20.10 - 200.01 69.69 5.26 23.89 153.43 51.19 284.52 38.29
D-100 185653 266472 46.21 0.97 21.30 - 190.32 74.50 2.71 22.78 78.86 49.76 145.19 44.41
H-37 185143 267565 1.81 2.85 21.20 - 234.24 136.86 14.09 70.73 290.85 313.62 670.78 138.48
K 185720 268730 0.50 4.52 20.80 - 292.80 164.70 30.85 108.77 593.55 320.01 1300.70 178.95
c1 172175 254309 4.00 2.47 22.80 7.10 - 522.24 8.91 127.88 42.13 683.80 502.02 -
c2 172172 254250 6.00 2.40 22.40 7.02 - 508.12 9.30 127.44 42.03 705.05 511.48 -
c3 173067 252966 85.00 2.22 20.80 7.08 - 438.16 4.92 110.12 36.93 667.22 451.69 -
c4 173483 252823 78.00 2.41 23.40 7.05 - 685.26 4.46 136.61 36.37 834.95 469.72 -
c5 176794 259461 5.00 2.57 21.70 7.22 - 275.78 25.13 126.67 64.90 423.32 702.22 -
c6 176856 259440 7.00 2.22 22.30 7.13 - 274.07 17.88 106.97 50.68 367.22 595.38 -
c7 176696 258373 20.00 1.59 22.90 7.28 - 209.16 10.10 71.00 32.80 242.58 388.45 -
c8 176711 258373 80.00 0.97 23.10 7.56 - 151.25 3.61 40.70 14.22 134.18 177.92 -
c9 183213 265462 13.00 3.02 23.10 7.39 - 276.72 15.04 136.68 82.69 547.07 592.59 -

269
CE
repère X Y Z (mS/cm) T °C pH HCO3- Ca 2+ K+ Mg2+ Na+ SO4= Cl- NO-3
c10 183219 265166 4.00 3.28 22.90 7.08 - 410.36 17.38 166.08 76.10 580.02 791.32 -
c11 183310 265108 4.00 3.30 22.40 7.05 - 468.68 16.50 168.68 72.27 584.56 921.51 -
c12 183337 264977 6.00 3.17 22.40 7.28 - 440.65 12.39 160.37 67.90 566.05 931.90 -
c13 183460 264918 30.00 2.80 25.40 7.26 - 495.73 7.95 148.27 64.27 601.11 874.78 -
c15 186150 268584 10.00 2.71 21.20 7.20 - 222.33 39.65 130.68 117.38 1350.08 935.31 -
c16 175114 256799 8.00 2.58 22.10 7.07 - 341.37 28.45 138.91 54.63 543.49 550.48 -
c17 185078 267142 10.00 2.30 23.10 7.17 - 245.18 22.66 136.19 87.50 441.12 687.56 -
c18 185927 266983 39.00 1.57 24.90 7.17 - 239.90 16.45 97.25 58.61 418.79 502.30 -
c19 185899 266385 99.00 1.46 22.80 7.40 - 142.00 14.19 64.56 73.63 113.02 552.62 -
c20 185252 267410 3.00 3.08 21.50 7.08 - 318.99 42.21 196.23 142.26 553.99 1135.83 -
c21 184469 265754 9.00 2.26 22.80 7.09 - 390.34 21.79 152.68 79.07 573.87 741.43 -
c22 183617 265431 11.00 2.95 24.10 7.16 - 618.75 21.09 217.56 98.16 827.52 1061.55 -
c23 181773 263365 4.00 2.25 22.80 7.10 - 486.69 19.33 174.36 62.80 1157.83 690.63 -
c24 179473 261240 11.00 1.50 22.70 7.16 - 295.84 23.18 93.46 37.01 338.69 388.46 -
d1 183054 265655 3.00 2.81 16.40 7.66 408.70 142.00 25.11 98.40 289.00 323.63 479.25 170.64
d2 183156 265430 1.00 3.31 20.70 7.19 244.00 240.00 18.80 97.92 299.14 439.70 692.25 33.84
d3 183322 265289 6.00 3.51 19.50 7.18 262.30 282.00 13.39 124.80 294.76 505.40 727.75 -
d4 183431 265199 6.00 3.15 20.90 7.22 201.30 256.00 12.00 106.80 256.27 468.17 656.75 84.24
d5 183459 265010 15.00 3.20 21.20 7.25 213.50 274.00 10.03 104.40 191.69 470.36 674.50 50.76
d6 176822 259352 5.00 3.76 20.80 7.30 219.60 168.00 13.87 115.20 487.40 301.73 798.75 66.24
d7 176839 259216 7.00 2.84 20.80 7.36 219.60 132.00 24.15 85.20 296.21 302.83 612.38 71.28
d8 176847 259164 8.00 2.48 21.40 7.35 231.80 144.00 32.76 80.40 238.43 412.33 514.75 -
d9 177154 258861 32.00 2.28 21.30 7.35 207.40 176.00 7.60 76.80 164.04 323.63 434.88 56.16
d10 177364 258416 55.00 1.40 20.50 7.15 170.80 114.00 3.54 57.60 94.27 112.30 239.63 20.16
d11 177495 258150 74.00 0.99 20.80 7.40 195.20 78.80 2.60 36.72 55.74 48.79 166.85 67.68
d12 179890 251016 100.00 0.50 20.80 7.58 164.70 70.00 0.69 7.44 23.80 0.00 88.75 32.04
d13 171191 253338 5.00 3.68 19.60 7.30 219.60 284.00 17.17 108.00 344.21 802.76 656.75 11.88
d14 171277 253335 11.00 3.08 21.00 7.44 219.60 250.00 13.63 118.80 213.63 689.36 532.50 15.84
d15 171290 253300 25.00 2.66 21.30 7.32 225.70 210.00 9.20 118.80 167.23 590.81 443.75 29.16
d16 171346 253219 27.00 2.34 21.40 7.29 207.40 204.00 5.22 91.68 141.67 468.17 372.75 28.08

repère X Y Z CE T °C pH HCO3- Ca 2+ K+ Mg2+ Na+ SO4= Cl- NO-3

270
(mS/cm)
d17 171481 252137 35.00 2.25 21.50 7.39 195.20 230.40 4.53 75.36 125.55 490.07 363.88 94.32
d18 171468 252978 56.00 1.95 20.90 7.40 170.80 178.00 3.07 66.00 115.01 338.96 328.38 80.64
d19 171647 252491 75.00 1.85 21.30 7.23 195.20 200.00 3.07 85.20 87.63 371.81 275.13 289.44
d20 170443 247897 6.00 0.67 21.50 7.51 195.20 72.00 2.14 16.80 28.58 4.94 106.50 72.36
d21 185115 267606 5.00 3.25 18.50 7.31 274.50 170.00 21.39 100.80 364.41 276.55 647.88 15.84
d22 185166 267574 11.00 3.09 18.20 7.30 262.30 163.20 22.29 96.48 344.21 250.27 656.75 57.24
d23 185154 267574 25.00 2.80 19.90 7.30 250.10 156.40 13.87 84.96 284.74 217.42 585.75 22.68
d24 185264 267407 27.00 2.49 20.60 7.26 237.90 128.80 14.85 76.32 252.39 145.15 505.88 24.48
d25 185286 267046 27.00 2.40 19.20 7.53 197.64 110.00 9.61 70.80 249.49 119.96 505.88 86.04
d26 185843 266751 56.00 1.51 20.70 7.60 204.96 78.00 5.40 32.40 165.63 59.03 328.38 20.16
d27 187281 265750 75.00 0.47 18.80 7.50 170.80 60.00 2.75 7.20 32.56 10.32 62.13 38.52
d28 173865 255658 5.00 1.51 22.70 7.50 211.06 136.00 5.57 56.40 92.25 312.16 239.62 63.36
d29 182241 263432 5.00 2.63 23.60 7.12 207.40 258.00 4.37 81.60 175.65 579.07 497.00 48.96
d30 163725 246395 65.00 3.51 23.30 7.12 225.70 412.00 12.23 81.12 329.03 1013.38 603.50 39.60
d31 165726 248116 35.00 1.87 23.20 7.27 213.50 188.00 5.75 46.08 121.76 490.86 310.62 47.16
d32 168045 250160 32.00 3.23 23.50 7.25 219.60 420.00 5.57 103.20 215.24 1176.67 488.13 41.04
d33 170547 252220 35.00 2.55 23.10 7.44 207.40 208.00 8.39 93.60 334.01 574.55 426.00 72.36
d34 180431 250385 110.00 0.42 19.80 7.54 167.14 54.00 1.55 8.40 18.39 10.30 62.13 38.52
d35 178617 260245 6.00 2.18 22.50 7.37 219.60 166.00 13.87 72.00 162.43 406.03 372.75 132.48
d36 180302 261690 8.00 1.57 22.60 7.28 207.40 138.00 5.05 46.80 106.85 297.45 257.37 64.44

271
100%
Fréquences

80%

60%

40%

20%
CE (mS/cm)
0%
0.0 1.0 2.0 3.0 4.0 5.0

100%
Fréquences

80%

60%

40%

20%
T (°C)
0%
16.0 18.0 20.0 22.0 24.0 26.0 28.0

100%
Fréquences

80%

60%

40%

20%
pH
0%
6.5 7.0 7.5 8.0 8.5 9.0

La distribution des paramètres physico-chimiques

272
100%
Fréquences

80%

60%

40%

20%
HCO3 (mg/l)
0%
100.0 200.0 300.0 400.0 500.0

100%
Fréquences

80%

60%

40%

20%
Ca2+ (mg/l)
0%
0.0 200.0 400.0 600.0 800.0

100%
Fréquences

80%

60%

40%

20%
K+ (mg/l)
0%
0.0 10.0 20.0 30.0 40.0 50.0 60.0 70.0

La distribution des paramètres physico-chimiques

273
100%
Fréquences

80%

60%

40%

20%
Mg2+ (mg/l)
0%
0.0 50.0 100.0 150.0 200.0 250.0

100%
Fréquences

80%

60%

40%

20%
Na+ (mg/l)
0%
0.0 100.0 200.0 300.0 400.0 500.0 600.0 700.0

100%
Fréquences

80%

60%

40%

20%
SO4=(mg/l)
0%
0.0 100.0 200.0 300.0 400.0 500.0 600.0 700.0 800.0 900.0

La distribution des paramètres physico-chimiques

274
100%
Fréquences

80%

60%

40%

20%
Cl- (mg/l)
0%
0.0 200.0 400.0 600.0 800.0 1000.0 1200.0 1400.0

100%
Fréquences

80%

60%

40%

20%
NO3 (mg/l)
0%
0.0 50.0 100.0 150.0 200.0 250.0 300.0 350.0

La distribution des paramètres physico-chimiques

275
Annexe n°6

Les SEV de la ligne 18W

276
18W1 18W2 18W3
AB/2 Rés. App. AB/2 Rés. App. AB/2 Rés. App.
1 33 1 85 1 80
1,5 28 1,5 77 1,5 75
2 18 2 75 2 85
3 16 3 65 3 85
3 17,5 3 60 3 90
5 16,5 5 43 5 100
7 17,5 7 36 5 95
10 19 10 31 7 95
10 21 15 29 10 77
15 21,5 20 31 15 60
20 23,5 30 36 20 48
30 24 40 38 30 44
40 25 50 38 40 44
50 21 50 34 50 44
70 17 70 30 50 42
100 12 70 27 70 38
150 8 100 18 100 23
200 7 150 10 150 12
200 9
18W4 18W5 18W6
AB/2 Rés. App. AB/2 Rés. App. AB/2 Rés. App.
1 75 1 46 1 675
1,5 80 1,5 57 1,5 850
2 70 2 65 2 900
3 70 3 80 3 925
3 100 5 80 3 800
5 85 7 105 5 900
5 110 10 110 5 1050
7 140 10 130 7 825
10 150 15 150 10 750
10 160 15 135 10 675
15 210 20 150 15 575
15 190 30 155 15 525
20 200 40 150 20 410
30 160 50 135 30 200
40 130 70 110 40 190
50 115 100 62 50 185
50 100 150 23 70 180
70 65 200 18 100 170
100 32 150 90
150 60

277
200 48
200 22
300 18
18W7 18W8 18W9
AB/2 Rés. App. AB/2 Rés. App. AB/2 Rés. App.
1 105 1 600 1 175
1,5 97 1,5 525 1,5 170
2 115 2 700 2 175
3 145 3 800 3 175
5 180 3 825 3 160
5 190 5 700 5 180
7 190 5 750 5 170
10 200 7 750 7 185
10 230 10 725 10 220
15 250 10 750 10 210
20 250 15 650 15 260
30 220 20 460 20 330
40 200 30 340 30 420
50 200 40 290 40 490
50 210 50 260 50 500
70 190 50 270 50 430
100 150 70 250 70 460
150 110 100 245 70 400
150 100 150 100 100 285
200 57 200 60 150 190
300 19 300 27 200 115
300 85
18W10 18W11 18W12
AB/2 Rés. App. AB/2 Rés. App. AB/2 Rés. App.
1 65 1 300 1 525
1,5 75 1,5 180 1,5 550
2 80 2 180 2 625
3 100 3 180 3 625
3 105 3 170 3 650
5 135 5 160 5 600
7 165 7 180 5 625
10 190 10 220 7 575
15 230 15 310 10 525
20 280 20 350 15 625
30 340 30 370 20 725
40 380 40 380 30 650
50 380 50 400 40 550
50 360 50 390 50 550
70 370 70 390 50 500
100 330 100 380 70 500

278
150 250 150 400 70 480
150 220 150 370 100 500
200 150 200 320 150 500
200 130 200 300 150 450
300 60 300 185 200 500
400 34 400 130 200 460
500 77 300 300
700 38 400 190
1000 38 500 110
18W13 18W14 18W15
AB/2 Rés. App. AB/2 Rés. App. AB/2 Rés. App.
1 1900 1 2800 1 1100
1,5 1600 1,5 2000 1,5 1600
2 1700 2 1850 2 1700
3 1500 3 1700 3 1700
3 1300 3 1075 3 1750
5 1200 5 1800 5 1750
5 1000 5 1200 7 2000
7 1100 7 1400 10 1900
10 1150 10 1200 15 1500
10 1300 15 1125 20 1300
15 1100 20 1000 30 1200
15 950 30 800 40 1150
20 1050 40 675 50 1200
30 800 50 600 50 980
40 700 50 625 70 1050
50 625 70 675 70 875
50 575 100 700 100 800
70 675 150 675 150 580
70 625 150 580 200 420
100 650 200 580 300 240
150 650 200 480 400 140
150 600 300 300
200 700 300 250
200 650 400 130
300 400 500 70
400 250
500 140
700 65
1000 45

279

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