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ETUDE DE REHABILITATION DE 100,5 KM DE ROUTES CLASSEES DE L’ETAT- Gvts DE SOUSSE, MONASTIR, KAIROUAN ET ZAGHOUAN- LOT N°3

GOUVERNORAT DE MONASTIR
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CHAPITRE V – ETUDE HYDROLOGIQUE ET HYDRAULIQUE

1- INTRODUCTION
L’objet de cette étude est de déterminer, parmi l’ensemble des aménagements et ouvrages hydrauliques
envisageables, ceux qui seront les plus adaptés à l’ensemble des contraintes spécifiques aux sites du
projet.

L’aménagement hydraulique d’une route a pour but d’assurer le drainage et la mise hors d’eau de la
plate-forme, avec pour objectif la bonne tenue et la longévité de la route.

La mise hors d’eau de la plate-forme doit être assurée par :


- le bon dimensionnement des ouvrages de franchissement des écoulements traversant la route,
- la mise en remblai de la route au niveau des points bas,
- la réalisation de fossés latéraux recueillant les eaux de ruissellement provenant des versants, de la
plate-forme et de ses abords immédiats, conduisant ces écoulements jusqu’à l’exutoire le plus proche,
- la mise en toit de la plate-forme permettant un ruissellement rapide des eaux vers les fossés pour éviter
les infiltrations.

Dans le cas de notre projet : tous les cas se présentent :


- Amélioration d’un tracé existant, où les ouvrages de franchissement sont généralement existants mais
souffrent d’un envasement et/ ou de problèmes d’affouillement.
- Recherche et création d’un nouveau tracé de certains tronçons, qui peut faire l’objet de plusieurs
variantes

2- APERCU GENERAL SUR LA ZONE D’ETUDES


Les bassins versants interceptés par la route située dans le gouvernorat de Monastir, font partie de la
grande entité hydrologique du Sahel de Sousse.
Le recueil de la cartographie disponible recoupée au images satellites ainsi que la visite des sites à
étudier ont permis :

- l’identification de tous les écoulements recoupés avec les cartes d’Etat major et les levés
topographiques.

- l'inventaire et le diagnostic de tous les ouvrages existants: ouvrages longitudinaux et ouvrages de


traversée.
- le repérage des points critiques du tracé entraînant l'inondation de la zone et parfois l'érosion du
terrain,
- Les dimensions géométriques et l’état physique des ouvrages existants.
- l’identification des contraintes du site

Les données consultées sont :


- les cartes d’état major des différentes régions aux échelles 1/25.000ème et 1/ 50 000ème
- le réseau hydrographique, les données hydrométriques et hydrologiques des bassins versants de la
Tunisie centrale et du sahel
- Les levés topographiques aux échelles 1/1000
A partir de ces données et constats, il a été établi :
- une délimitation des bassins versants
- un schéma général du fonctionnement du réseau hydrographique,
- une identification des points critiques (points bas, zones inondables, absence

Chapitre V : Etude hydrologique et hydraulique 32


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d’exutoires, ouvrages sous dimensionnés, ouvrages envasés, charriage important et terrains


érodables, ....).

3- ETUDE HYDROLOGIQUE

3.1- Conditions générales de déroulement de l’étude hydrologique


La connaissance de l’hydrologie de chaque bassin et cours d’eau permet une meilleure recherche de la
crue de projet. Les caractéristiques d’une crue de fréquence donnée peuvent être déterminées, par la
méthode statistique ou analytique si on dispose de données hydrométriques ou pluviométriques
s’étendant sur une période suffisamment longue.
La plus part du temps, en Tunisie, les mesures hydrométriques directes manquent aux sites envisagés, et
ne sont disponibles, dans le meilleur des cas, qu’à un certain nombre de stations hydrométriques qui
peuvent être proches où éloignées de ces sites, selon les régions.
En l’absence de mesures hydrométriques intéressant les écoulements franchissant nos tracés, nous
avons recours aux formules usuelles et à la méthode déterministe, élaborées à partir des études
régionalisées, basées sur des données d’observations et sur les caractéristiques des bassins versants.
Cette méthode dite approche empirique faisant intervenir les paramètres régionaux permettra d’aboutir à
une concurrence des résultats et à déterminer l’intervalle de variation des différents résultats.

Une confrontation des différentes approches, une analyse des caractéristiques physiques des bassins
versants, permettant de mieux comprendre le comportement de ces derniers, présentent la meilleure
garantie pour le choix de la valeur de débit de projet à adopter.

3.2- Caractéristiques physiques des bassins versants

La première étape de l’étude hydrologique consiste à déterminer les caractéristiques physiques et


morphologiques des bassins versants à partir des documents cartographiques : Cartes d’Etat Major,
photos aériennes, levés topographiques et des informations bibliographiques disponibles sur la région.
L’ensemble de la couverture cartographique disponible pour le Centre et le Sahel aux échelles 1/25000
ème-1/50 000ème) et des levés topographiques (1/1000 ème) ont permis de délimiter les bassins
versants, et de repérer tous les écoulements traversant les routes à étudier. La configuration générale des
différents bassins versants et réseaux hydrographiques est présentée dans le dossier Plans.
La détermination des caractéristiques physiques des bassins versants : superficie, périmètre, longueur
partielle et totale de l’écoulement principal, a été élaborée par planimétrage sur support informatique.
Ces caractéristiques permettent de déterminer certains paramètres morpho hydrologiques des bassins
versants tel que : pente partielle, pente équivalente, indice de pente, indice de compacité, dénivelée, etc.
….
Les caractéristiques physiques des bassins versants sont présentées ci-après

3.2.1-Pente équivalente
La pente moyenne ou équivalente d’un bassin versant est assimilée à celle de son cours d’eau principal.
Elle est déterminée par la formule suivante :

[ ]
2
∑ lk
k
I=
lk

k √Ik
avec :
L : longueur totale du cours d’eau en Km, L= L k
L K : longueur de chaque tronçon du cours d’eau en km
I k : pente de chaque tronçon du cours d’eau
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3.2.2-Indice de compacité

L’indice de compacité est un coefficient nous renseignant sur la forme du bassin versant. Il s’écrit de la
forme :
P
I c = 2. √ π . A

P : périmètre du B.V en Km

3.2.3-Temps de concentration
Le temps de concentration est défini comme étant le temps mis par les gouttes de pluie les plus
éloignées hydrauliquement de l’exutoire pour l’atteindre et contribuer au débit en ce point.
Le temps de concentration dépend de la forme, de la pente, de la nature du sol, de la couverture végétale
du bassin versant et de l’évènement pluvieux. Parmi l’ensemble des corrélations établies entre ces
différents paramètres et pour des superficies de bassins versants inférieures à 25 km 2, nous retiendrons
deux formules :
- Formule de Ventura :

t c=76 .
√ A
I en minutes (F. Ventura)

avec, A : superficie du bassin versant en km2,


I : pente moyenne équivalente du talweg en cm/m,

-Formule de Kirpich:

La formule de Kirpich découle de considérations théoriques sur l’écoulement à surface libre, elle est
applicable sur des tronçons de la ligne d’écoulement et prend l’expression suivante :
1 Li 1 .15
. ∑ 0 . 38
tc = 60 Hi (F. Kirpich)
avec :
Li : longueur de la portion du talweg principal en m

Hi : dénivelée sur le tronçon du talweg principal en m

-Formule de Passini:

Pour les bassins versants de superficie > 25 km2; on peut adopter la formule de Passini :
3
t c=1 , 1.
√A. L
√I en heures ( Passini)

avec, A = superficie du bassin versant en km2,


L = longueur du plus long cheminement hydraulique, (km)
I = pente moyenne du talweg en cm/m,

3.3- ORGANIGRAMME DE L’ETUDE HYDROLOGIQUE


L'organigramme de l'étude hydrologique permet de présenter les approches utilisées pour
l’évaluation des débits de pointe des crues exceptionnelles sur les bassins versants interceptés
par le projet routier, et ceci afin de proposer des éléments de calcul rationnels pour le
dimensionnement des ouvrages de franchissement de routes.

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Une analyse multicritère des problèmes hydrauliques dans le contexte particulier de la route a
permis d'élaborer l'organigramme de calcul suivant :

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3.4- Evaluation des débits de crues


La majorité des basins versants interceptés par les projets routiers à réhabiliter dans le présent lot
(lot3) sont généralement de superficie inférieure à 25 km², voir inférieure à 4 km² et dans la plupart
des cas inférieure à 1 km²

3.4.1-Méthode Rationnelle : C.I.A


La formule rationnelle s’écrit en fonction du coefficient de ruissellement, de la superficie du bassin
versant, et de l’intensité moyenne maximale de la pluie, qui à son tour reste tributaire du temps de
concentration.

Organigramme de la méthode rationnelle

*Estimation du Coefficient d’abattement : Ka

Ka : est un coefficient d’abattement sur la pluviométrie, qui ne dépend que de la surface du bassin
versant :
S(Km²) < 25 km² 25 à 50 Km² 50 à100 Km²

Ka 1 0.95 0.9

Estimation du Coefficient de ruissellement : C

Le coefficient de ruissellement C est fonction essentiellement du :


- paramètre relief : la valeur de C peut varier considérablement en fonction de la pente, nous
distinguons :
* pente faible :0à2%
* pente moyenne :2à5%
* pente forte : supérieure à 5 %
- paramètre perméabilité : la perméabilité est fonction de la nature et du type d'occupation du sol
(nature, urbanisation, couvert végétal,....), nous distinguons trois classes de perméabilité :
* perméabilité rapide : zone non urbanisée, absence de couvert végétal, nature poreuse du sol
* perméabilité moyenne : présence d'un couvert végétal assez dense, porosité faible ou d'un taux
d'urbanisation faible
* perméabilité faible : zone fortement urbanisée ou nature imperméable du sol
Le coefficient de ruissellement C dépend, donc, de plusieurs paramètres essentiellement de la nature
du sol, du couvert végétal, du relief et de la pente, de l’évènement pluvieux etc. Nous présentons

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ci après une estimation du coefficient C en fonction du paramètre relief, de la végétation et de la


période de retour de l’évènement pluvieux :
Tableau 1 : Estimation du coefficient de ruissellement C
Pente Indice de végétation * Période de retour
10 ans et 20 ans 50 et 100 ans
Pente faible ou moyenne 1 0.3 0.4
(de 0 à 5%) 2 0.4 0.5
3 0.5 0.6
Pente forte 1 0.4 0.5
>à5% 2 0.5 0.6
3 0.6 0.7

* Note : 1 : Si plus de 50% de la surface du bassin sont recouverts de végétation.


2 : Si 30 à 50% de la surface du bassin sont recouverts de végétation.
3 : Si moins de 30% de la surface sont recouverts de végétation.
La détermination du coefficient de ruissellement C a été établie au cas par cas pour les bassins
versants étudiés, en examinant pour chaque bassin :

- les reliefs et la topographie,

- les pentes des principaux affluents et celle de l’écoulement principal

- la densité de la chevelure hydrographique,

- la densité du couvert végétal traduite par l’indice de végétation,

- la forme du bassin versant : forme allongée ou circulaire,


Ces paramètres nous ont conduit soit à adopter, à majorer ou à diminuer les coefficients de
ruissellement donnés à titre indicatif dans le tableau ci-dessus et les coefficients définitivement adoptés,
sont donnés pour chaque bassin dans les tableaux ci-après.
Calcul de l’intensité maximale : i

Les intensités moyennes maximales d’une averse de durée t, égale au temps de concentration du
bassin versant peuvent être déterminées par la relation de Montana:

i = a . tb

avec, i : intensité moyenne maximale en mm/h,


t : durée de l’averse en mn,
a, b : Coefficients régionaux donnés dans le tableau suivant.

Il est à noter que la loi de Montana n’est pas applicable pour les temps de concentration inférieurs à 15
minutes, c’est pourquoi nous avons cherché à calculer, pour les temps de concentration très courts, les
intensités plafonnées à partir des courbes IDF, que nous présentons dans le tableau ci-dessous :
Coefficients a et b de la formule de Montana

Route Région/ Période de retour 10 ans 20 ans 50 ans 100 ans

a(t), t en minutes 629 796 1087 1376

RVE853-Monastir Station de Monastir b (t), t en minutes -0.74 -0.74 -0.74 -0.74


I plafonnée (mm/h)
100 116 136 160
pour t<15 minutes

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Calcul du temps de concentration : tc

Le temps de concentration sera déterminé par les formules Ventura et Kirpich, mentionnées ci-dessus et
les résultats sont présentés dans les tableaux 2.1 à 2.6 en annexes, respectivement pour chaque route
étudiée.

La formule kirpich donne des temps de concentration très courts pour les petits bassins versants de
superficie inférieure à 4 km² entrainant ainsi une surestimation du débits de pointe, elle le a donc été
appliqué que pour les bassins dont la taille dépasse les 4 km².

Calcul du coefficient correcteur m

La forme d’un bassin versant, selon qu’il soit allongé ou ramassé influe sur le débit à l’exutoire qui se
traduit par un coefficient correcteur « m » qui s’écrit en fonction de la superficie et de l’étendu de
l’allongement : L

( )
0 . 35
4. A
m=

Où :

A : superficie du BV en Km²

L : Longueur du plus long cheminement hydraulique en Km

3.4.2- Méthode Speed (Formule Sogreah)


La formule de SOGREAH, a été élaborée dans le cadre du projet national de protection contre les
inondations, par le Groupement : ‘’SERAH/SOGREAH ‘’ pour le compte du Ministère de
l’Environnement et de l’Aménagement du terroir en 1995. Dans cette étude SOGREAH a développé
une méthode d’évaluation des débits de crues, dite régionale, basée sur l’étude statistique des données
d’observations hydrométriques disponibles et prenant en compte les caractéristiques des bassins
versants. Cette formule est applicable pour la Tunisie Centrale, pour le Sahel et pour le Sud.
Les débits de pointe de crues sont calculés par la formule régionalisée suivante :

( PT −P 0 )
Q T = S 0.75 .12
où :
S: superficie du bassin versant en km²
PT: pluie journalière de période de retour T
P0: seuil de ruissellement (en mm)

( P100 −P10 )
PT =P 10+ . ( y T − y 10 )
( y 100 − y 10 ) pour T  100 ans
où :
P T : pluie journalière de période de retour T
P10 : pluie décennale journalière, correspondant à y10= 2,25
P100 : pluie centennale journalière, correspondant à y 100 =4,60
Y T : variable de Gumbel
y T = -Log [-Log (1- 1/T) ]
P0, P10 et P100 sont déterminées à partir des cartes de synthèses pluviométriques régionalisées.

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P0 = 20 mm}
P10 = 100 mm} Pour la Mc46 qui appartient à la Tunisie Centrale
P100 = 160 mm}

3.4.3-Formule de Froncou-Rodier

La formule Froncou-Rodier a été calée sur des milliers de résultats observés dans le monde, elle fait
intervenir en plus de la superficie du bassin versant, la fréquence de la crue par l’intermédiaire du
coefficient K, qui a été déterminée suite à une étude statistique des débits max observés dans une région
considérée.

Le débit de crue est calculé par la formule de Francou-Rodier comme suit :

Avec, S : superficie du bassin versant en km2


Q : débit de crue en m3/s
Qo et SO : constantes qui, avec les unités ci-dessus, valent : Qo = 106 et So = 108
K : coefficient de Francou-Rodier. Il dépend du bassin et de la fréquence de la crue
considérée.

Cette formule s’applique essentiellement à des bassins versants importants de superficies supérieures à
100 km2, voir même supérieures à 250 km2 et pour des périodes de retour supérieures à 10 ans.

Le coefficient K est donné pour quelques oueds en Tunisie, essentiellement au Centre de la Tunisie. Ce
coefficient peut varier de 3 à 5 pour des périodes de retour de 10 à 100 ans.

La valeur du coefficient K pour le Centre estimé à partir d’observations incluant la crue exceptionnelle
de 1969 est la suivante :
T 10 20 50 100
K (Centre) 4 4.2 4.5 4.9

3.4.4-Formules régionales tunisiennes

Les formules régionales tunisiennes présentent l'avantage d'avoir été calées à partir d'observations
réalisées dans plusieurs stations du réseau hydrométrique de la Tunisie. Ces formules comportent
plusieurs paramètres et coefficients déterminés par région, suite à une étude statistique des données
d’observations disponibles. Cependant elles sont généralement appliquées pour des bassins versants de
grande taille : condition de validité d’application de ces formules ayant été calés, à partir d’observations
de grands bassins versants hétérogènes, par des stations hydrométriques permanentes.

Ces formules seront appliquées pour quelques autres bassins de la MC46 dont la superficie, comparée
aux autres bassins serait grande, mais demeure inférieure à 25 km². Les résultats seront observés juste à
titre indicatif en vue d’étendre le champ de comparaison.

3.4.4.A- Formule de Kallel


La formule régionale de Kallel, élaborée en 1977, est donnée en fonction de la surface du bassin versant
de l’oued, elle est valable pour des bassins versants de superficie supérieure à 100 km 2.

Cette formule est du type :


q = qo S T

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où : q = débit spécifique, en m3/s/km2


S = superficie du bassin versant, en km2
T = période de retour
qo ;  et  sont des constantes régionales
Le débit maximum Q = q x S s’exprime pour la Tunisie septentrionale comme suit :
Q=2.6.S 0.3 √ S .T 0 ,41
3.4.4.B- Formule de Mr FERSI
La formule de Fersi a pour équation :
QT= R T,Q. Qmoy

Qmoy=( 1.12/kc ) .0.2.Hr . √ Slog S


Kc : indice de compacité
Hr : lame ruisselée moyenne interannuelle en mm
S : superficie du bassin versant en km²
R T,Q : paramètres régionaux

3.5- Valeur adoptée pour le débit de projet

3.5.1-Résultats de calcul par l’approche empirique


L'utilisation concurremment de ces formules permet de prédéterminer le débit de crue probable, selon
des approches très différentes. La valeur retenue se fera selon le meilleur compromis de tous ces
résultats, et selon les conditions particulières du bassin versant (superficie, pente, compacité, réseau
hydrographique, nature du sol, couvert végétal, etc.).

Les résultats d’application des différentes méthodes de calcul des débits de pointe pour plusieurs
périodes de retour, sont consignés pour chaque bassin versant dans le tableau ci-après.

3.5.2- Choix de la période de retour


Généralement, la période de retour T est choisie, sera en fonction de la superficie des bassins versants,
de l’importance de leurs écoulements et de leurs contributions à accentuer les pointes aux exutoires.
Néanmoins pour la conception et le dimensionnement des ponts, le débit de crue du projet ne devrait pas
être inférieur à la crue centennale.

Nous avons choisi les périodes de retour suivantes en fonction de la superficie des bassins versants et
selon les recommandations de l’Administrations :

-Pour les bassins versants de petite à moyenne taille (A <25 Km ²) , la période de retour retenue ne
devrait pas être inférieure à 50 ans, sauf si l’ouvrage retenu est un pont, dans ce cas la période de
retour à retenir sera de 100 ans
- Pour les bassins versants limitrophes à la plateforme routière, ou devant faire l’objet d’un drainage
urbain, la période de retour retenue pourrait être revue à la baisse : 10 ans ou 20 ans selon le meilleur
compromis avec les contraintes d’aménagement et d’exutoires généralement rencontrées dans les zones
urbaines.
Les périodes de retour sont récapitulées dans le tableau suivant :
Tableau 2 : Choix de la période de retour en fonction de la superficie des bassins versants
Nature de l’ouvrage projeté Temps de retour
(années)

- Grands ouvrages (ponts et grands dalots -A>25 km²) 100


- Ouvrages moyens (dalots simples ou multiples - A<25 km²) 50
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- Cassis semi submersible 10 à 20

- Drainage urbain : ouvrages longitudinaux et Oh de décharge 10 à 20

- Fossés latéraux
10

3.5.3- Choix du débit de projet

Les méthodes d’évaluation des débits de pointe sont arrêtées, en tenant compte des limites d’utilisation
de chaque méthode. Toutefois, à titre de comparaison, et afin de tester les résultats obtenus, nous avons
utilisé une panoplie de formules (présentée ci dessus), afin d’étendre le champ de comparaison des
valeurs de débits et avoir ainsi l’intervalle maximum dans le quel peuvent varier les débits probables.
Cependant l’analyse des caractéristiques morpho hydrologiques des bassins versants reste le facteur
tranchant pour le choix de débit adéquat aux spécificités de chaque bassin versant.

Le choix du débit de projet pour chaque bassin versant a été établi selon l’approche suivante :

3.5.3.A- Cas des bassins versants de petite taille S<25 km² et T=50 ans :

Formule rationnelle

Dans ce cas, les caractéristiques de l’averse constituent le facteur prépondérant pour la formation de la
crue de fréquence rare : au-delà d’une certaine intensité, on peut admettre que la pluie est
immédiatement transformée en débit. L’intensité maximale, pouvant être déterminée à partir des lois
monômes, de la forme I= at b, établies pour les averses d’une région donnée, permettra donc d’estimer le
débit maximal. La méthode rationnelle s’écrivant en fonction de I max et reposant sur le concept que la
durée de l’averse est supérieure ou égale au temps de concentration reste généralement bien justifiée
pour les petits bassins versants, engendrant des temps de concentration de courte à moyenne durée.
Elle a donc été retenue pour le calcul des débits de pointe de tous les bassins de notre projet dont
la superficie demeure inférieure à 25 km².

L’examen des caractéristiques physiques des bassins versants prépondérantes au ruissellement tel que :
la pente et le relief, la chevelure hydrographique, la forme, la nature du sol (perméabilité), le couvert
végétal, permettrait de situer le comportement du bassin versant dans la catégorie des bassins fortement
ruisselants, moyennement ruisselants ou faiblement ruisselants

Lee débit retenu est choisi selon la démarche suivante :

 Cas 1 : Superficie < 4 km², le débit retenu sera celui calculé la formule rationnelle, en
utilisant tc par Ventura( Q ventura), soit en écartant les temps de concentration extrêmement
courts obtenus en utilisant la formule Kirpich, qui entraineraient une surestimation des débits
de pointe.

 Cas 2 : 4<Superficie <25 km2 : le débit retenu sera :


- La valeur la plus forte entre les résultats Ventura et Kirpich si les caractéristiques du bassin versant
tendent à accélérer le ruissellement et à le favoriser (pente forte, couvert végéal dégradé, forme
ramassé, chevelure hydrographique dense , région pluvieuse etc),

- la moyenne entre les deux résultats de la formule rationnelle en utilisant, respectivement tc ventura
et tc kirpich si les caractéristiques physiques du bassin versant tendent à un chevauchement entre le
ruissellement et la rétention. Cette valeur moyenne traduit le compromis entre certaines
caractéristiques qui favorisent le ruissellement et d’autres, par contre qui le défavorisent,

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- La valeur la plus faible, si les caractéristiques du B.V contribuent à ralentir et à prolonger le temps
de concentration, donc tendraient à amortir le ruissellement et à atténuer les pointes,

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4- ETUDE HYDRAULIQUE

4.1- Méthodologie
L’étude hydraulique consiste à la détermination des ouvertures hydrauliques permettant d’évacuer les
débits de projet moyennent des cotes amont de plus hautes eaux, compatibles avec les hauteurs d’eau
admissibles (profondeur du lit, profil en long, riverains etc.) et devant permettre d’autres part un
écoulement à vitesse acceptable.

La conception de l’ouvrage dépend de nombreux facteurs :


débit de crue,
morphologie et ouverture du lit
profil en long de la route au droit du franchissement
Le calcul hydraulique ayant servi au dimensionnement des différents ouvrages a été réalisé par les
formules et abaques régissant les différents écoulements dans les ponceaux, élaborés à partir de
nombreux travaux de recherche et d’essais sur modèles réduits par le département de Transport des
Etats Unis. Les abaques ayant fait l’objet de synthèse des principaux résultats sont récapitulés dans le
livre « Hydraulique routière- BCEOM 1981 . Cette méthode a été choisie car elle présente des avantages
par rapport aux autres méthodes de calcul dont nous citons :
1. Elles ont été testées par le bureau « BCEOM » dans des campagnes de mesures à travers toute
l’Afrique (y compris la Tunisie) et dont la validité a été suffisamment vérifiée pour lui accorder
pleine confiance.
1. Elles tiennent compte des diverses conditions de fonctionnement des ouvrages, à savoir sortie noyée
ou dénoyée, et des forme que peut prendre l’écoulement a travers ces ouvrages : écoulement à
surface libre ou en charge.
2. Elles permettent le dimensionnement des ouvrages en fonction de la hauteur du remblai au-dessus
de ces derniers.
3. Elles étudient tous les types d’ouvrages : dalots simples, dalots multiples, buses circulaires qui sont
couramment utilisées en Tunisie et même les buses arches,
4. Elles tiennent compte de la forme d’entrée des ouvrages : droit, en biseau, saillante, chanfreinée ou
en aile.
Le dimensionnement des ouvrages de traversée a donc été effectué par cette méthode et ceci selon la
démarche suivante :
1. En fonction des conditions de fonctionnement : Sortie noyée ou sorite dénoyée.
2. Une fois la condition de fonctionnement est déterminée : soit dans notre cas : Sortie dénoyée, le
type d’écoulement dans l’ouvrage dépend alors du niveau amont soit :
2.1. Si le niveau d’eau amont H1 est tel que H1 ≤1.25 D : D étant la hauteur de l’ouvrage,
l’écoulement de l’eau dans l’ouvrage se fait à surface libre,
2.2. Si le niveau d’eau amont H1 est tel que H1≥1.25 D : D étant la hauteur de l’ouvrage,
l’écoulement de l’eau dans l’ouvrage peut se faire à surface libre ou à pleine section suivant la
longueur de l’ouvrage, après une forte contraction à l’entrée amont.
3. Le dimensionnement des ouvrages est vérifié selon les étapes suivantes
3.1. Suivant la hauteur du remblai au dessus de l’ouvrage, choisir le type d’écoulement : s’il doit se
faire à surface libre ou qu’il peut se faire à pleine section. C’est à dire si la hauteur du remblai
est assez faible, l’écoulement dans l’ouvrage devrait plutôt se faire à surface libre, sinon
(hauteur de remblai assez importante), l’écoulement pourrait se faire à pleine section dans
l’ouvrage.

Chapitre V : Etude hydrologique et hydraulique 46


ETUDE DE REHABILITATION DE 100,5 KM DE ROUTES CLASSEES DE L’ETAT- Gvts DE SOUSSE, MONASTIR, KAIROUAN ET ZAGHOUAN- LOT N°3
GOUVERNORAT DE MONASTIR
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3.2. En fonction du rapport H1/D, Calculer la débitance de l’ouvrage et la comparer au débit du


projet, pour vérifier la capacité hydraulique de l’ouvrage.
Le débit maximum de l’ouvrage de traversée est donné par la formule suivante :

Qc = n. Q* xBxD xRacine(2xgx D)
Avec
Q* : paramètre adimensionnel déterminé par l’abaque en fonction du rapport H1/D
B: largeur de l’ouvrage ;
D: hauteur de l’ouvrage
g: la pesanteur égal à 9.81 m/s²

La débitance de l’ouvrage : QC, calculée est comparée au débit du projet : Qp, pour vérifier la capacité
hydraulique de l’ouvrage :
Si – Qp  Qc  la capacité hydraulique de l’ouvrage est suffisante.

Si- Qp > Qc  la capacité hydraulique de l’ouvrage est insuffisante.

Les calculs effectués par ces abaques supposent que les ouvrages sont capables d’évacuer le débit
critique correspondant à la hauteur d’eau amont H1, d’où la pente longitudinale des ouvrages devrait
être supérieure où égale à la pente critique.
La vitesse d’écoulement ne devrait dépasse 4.5 m/s afin de ne pas détériorer les parois de l’ouvrage
d’autres part en adoptant une pente supérieure à la pente critique, la vitesse sera en règle générale
largement suffisante pour empêcher le dépôt des particules solides.

4.2- Ouvrages projetés

4.2.1-Ouvrages de contrôle des points bas


Les écoulements au niveau des points bas qui ont été identifiés lors des visites de site ou aussi sur les
levés topographiques effectués dans le cadre de la présente étude et qui ne correspondent pas à des
bassins versant délimités sur les cartes d’Etat Major, seront rétablis ou aménagés en un dalot de
dimensions minimale (1x1) ou (2x1).
En fait le dalot (2x1), qui peut être un ouvrage surdimensionné permet d’offrir plus de possibilité de
diminuer l’obstruction totale de l’ouvrage dans le cas d’envasement éventuel et d’exercer l’entretien
périodique de l’ouvrage.

4.2.2- Ouvrages de contrôle des bassins versants de petite à moyenne taille


Les bassins versants identifiés sur les cartes d’état Major, correspondant à des débits de pointe «
moyen » qui en général ne débordent pas du lit majeur des oueds, leurs seront affectés des ouvrages de
type dalots : simple ou multiples, dont la capacité et la compatibilité de la charge amont avec la cote
projet, sont vérifiées.
Dans le cas où des écoulements sont identifiés par la carte d’Etat Major, mais le profil en long ne
permet pas la création d’un ouvrage de traversée, ces écoulements sont drainés longitudinalement vers
le point bas le plus adéquat, qui fera l’objet d’un ouvrage dimensionné pour l’assemblage de bassins
versants.

Le dimensionnement des ouvrages correspondra à des dalots multiples, qui peuvent fonctionner à pleine
section, où une revanche minimale est exigée entre la cote des plus hautes eaux et la cote des remblais,
constituant ainsi une sécurité contre le déversement de l’eau par dessus les remblais, par suite des
vagues formées par le vent.
La liste des ouvrages projetés est reportée sur les tableaux ci-après.

4.3- Traversée des zones urbaines

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La RVE 853 constitue à son origine au niveau de Mezdour, une traversée fortement urbanisée,
présentant des voies très étroites à travers les quartiers. La projection d’ouvrage de traversée dans ce
tronçon compris entre le PT1 et le PT 20 est impossible. L’écoulement du Bv1 devant atteindre ce
tronçon est dévié à l’amont vers l’exutoire du BV2 (PT 26). Un levé topographique complémentaire de
la route croisant la RVE 853 au PT22 sera réalisé en phase DAO en vue d’étudier et d’aménager la
déviation du Bv1 longitudinalement et parallèlement à cette route dans les phases suivantes.
Vers la fin du projet, D’autres tronçons de la route RVE 853 sont fortement urbanisés et s’étendent du
PT 364 au PT 473. Ces tronçons seront drainés vers les points bas adéquats ayant fait l’objet d’exutoires
des bassins versant environnants (Bv 17, Bv 18 et Bv 19)

Chapitre V : Etude hydrologique et hydraulique 48

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