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I. Introduction
Un système d’alimentation en eau potable est composé successivement des étapes
suivantes :
- Domestique
- Collective (public)
- Industrielle
- Touristique
a. Consommation domestique
Elle est destinée aux besoins domestiques qui sont les usages domestiques (boissons,
lavage, douche, etc…) et l’arrosage des jardins.
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Chapitre I – Alimentation en eau potable Enseignante : Hend Zbidi
La consommation spécifique domestique évolue d’une année à l’autre, par exemple, en une
année (x+n), la consommation devient égale à :
𝑪 = 𝑪𝟎 (𝟏 + 𝜶)𝒏
Avec :
𝑵 = 𝑵𝟎 (𝟏 + 𝜷)𝒏
Avec :
Ainsi, le débit journalier moyen en une année (x+n) exprimé en l/j est défini par :
𝑸𝒋𝒎𝒐𝒚 = 𝑪 × 𝑵
Application :
On se propose d’alimenter en eau potable une ville qui regroupe 8652 habitants en 2019.
Calculer le débit domestique journalier moyen de cette ville pendant l’année 2039 sachant
que :
C0 = 80 l/j/hab ; α = 1 % ; β = 2.5 %
b. Consommation collective
Les besoins collectifs publics englobent la consommation des administrations (exprimée en
l/j/employé), des hôpitaux (exprimée en l/j/lit), des établissements d’enseignement (exprimée
en l/j/élève), etc…
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Chapitre I – Alimentation en eau potable Enseignante : Hend Zbidi
c. Consommation industrielle
La consommation industrielle dépend du produit fabriqué et surtout de procédé de
fabrication utilisé.
d. Consommation touristique
La consommation spécifique touristique dans les hôtels est exprimée en l/j/lit et peut
atteindre jusqu’à 1200 l/j/lit pour les hôtels de luxe.
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Chapitre I – Alimentation en eau potable Enseignante : Hend Zbidi
c. Ouvrages de distribution :
Le débit de dimensionnement de ces ouvrages appelé aussi débit de pointe horaire est égal
à:
𝟏
𝑸𝒉𝒎𝒂𝒙 = 𝑸𝒋𝒎𝒐𝒚 × 𝑲𝒑 × 𝑪𝒑𝒋 × 𝑪𝒑𝒉 × (𝑚3 /ℎ)
𝟐𝟒
Application :
On considère une ville dont le débit journalier moyen est égal à 1700 m 3/j. Calculer les
débits de dimensionnement de différents ouvrages du système d’alimentation en eau potable
sachant que : Cpj = 1.5 ; Cph = 2 ; Kp = 1.3
- en rivière (en amont des agglomérations pour prévenir les pollutions provenant d’un rejet
des eaux usées à la rivière).
- à partir d’un barrage-réservoir ou d’un lac naturel.
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Chapitre I – Alimentation en eau potable Enseignante : Hend Zbidi
L’adduction peut se faire gravitairement, qui ne fait intervenir que le seul travail de la
pesanteur, ou par refoulement, qui fera appel aux pompes.
L’adduction gravitaire s’effectue, soit par aqueduc (il est fait appel à l’écoulement par
surface libre de l’eau grâce à la pente (voir chapitre écoulement à surface libre)), soit par
conduite forcée (il fait appel à l’écoulement sous pression (voir chapitre écoulement en
charge).
Tandis que pour l’adduction par refoulement, les eaux de captage sont relevées par une
station de pompage dans une conduite de refoulement (le calcul des conduites en charge et des
stations de pompage est fourni dans le chapitre écoulement en charge).
L’altitude du réservoir d’eau (précisément la côte de son radier) doit être calculée, tel que
dans toute l’agglomération alimentée, la pression soit au moins égale à Hmin.
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Chapitre I – Alimentation en eau potable Enseignante : Hend Zbidi
a. Réseau ramifié
Dans un réseau ramifié, l’eau circule dans toute la canalisation, dans un seul sens (des
conduites principales, vers des conduites secondaires, vers des conduites tertiaires…). Ainsi,
chaque point du réseau n’est alimenté en eau que d’un seul côté.
Ce type de réseau présente l’avantage d’être économique, mais il manque de sécurité (en
cas de rupture d’une conduite principale, tous les abonnés situés à l’aval seront privés d’eau).
Conduite secondaire
Conduite principale
.
Conduite tertiaire
Ce type de réseau n’est pas économique et il est aussi très difficile à calculer mais, il
présente plus de sécurité dans l’alimentation (en cas de rupture d’une conduite, il suffit de
l’isoler et tous les abonnés situés à l’aval seront alimentés par les autres conduites).
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Chapitre I – Alimentation en eau potable Enseignante : Hend Zbidi
Conduite principale
2. Hypothèses de calcul
a. Débit
Le calcul des canalisations (diamètre, vitesse, perte de charge, pression, etc…) se fait avec
le débit de pointe horaire.
b. Vitesse
La vitesse de l’eau dans les conduites de distribution, avec le diamètre choisi, sera de
l’ordre de 0.6 m/s à 1.2 m/s.
Les vitesses inférieures à 0.6 m/s favorise le dépôt solide dans les canalisations qu’il sera
parfois difficile de les évacuer.
c. Pression
La charge minimale de 3m (et même parfois 10 m) doit être prévue sur les orifices de
puisage (robinet) les plus élevés.
En vue de la bonne tenue de la canalisation et des joints, il faut éviter des pressions
supérieures à 60 m (et même parfois 40 m) qui risquent d’apporter des désordres (fuites) et
certains bruits désagréables dans les installations inférieures d’abonnés.
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Chapitre I – Alimentation en eau potable Enseignante : Hend Zbidi
3. Débit de calcul
Un réseau de distribution est subdivisé en des tronçons délimités par des nœuds (points
particuliers : réservoirs, croisements des conduites, changement de diamètres, extrémités du
réseau, vanne).
Les conduites de distribution sont destinées à distribuer l’eau aux abonnés. Chaque tronçon
de distribution, matérialisé par deux nœuds, est alors caractérisé par deux débits : un débit
d’extrémité, qui doit transiter par le tronçon, appelé débit de transit et noté Qt et un débit
consommé par les branchements raccordés sur le tronçon, appelé débit en route et noté Qr.
Le long d’un tronçon de distribution, le débit est variable. On calcule la conduite (vitesse et
perte de charge) comme si elle a un débit constant égal à :
𝑸𝒄 = 𝑸𝒕 + 𝟎. 𝟓𝟓𝑸𝒓
0.45 Qr 0.55 Qr
Qt + 0.55 Qr
Qr + Q t Qt
A B
𝑸𝒄 = 𝑸𝒕 + 𝟎. 𝟓𝑸𝒓
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Chapitre I – Alimentation en eau potable Enseignante : Hend Zbidi
réseau et la localisation des nœuds de calcul. On en déduit alors les longueurs des tronçons et
les côtes des nœuds au sol.
Une des méthodes les plus utilisés pour calculer un réseau maillé est celle de Hardy-
Cross.
En un nœud quelconque, la somme des débits entrants est égale à la somme des débits
sortants en ce nœud.
∑ 𝑸𝒆𝒏𝒕𝒓𝒂𝒏𝒕 = ∑ 𝑸𝒔𝒐𝒓𝒕𝒂𝒏𝒕
Le long d’un parcours orienté et fermé (une maille), la somme algébrique des pertes de
charge est nulle :
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Chapitre I – Alimentation en eau potable Enseignante : Hend Zbidi
∑𝑱 = 𝟎
Exemple :
q2 q1
+
QB
J2
B
q2
Loi des nœuds : QA = q1 + q2 = QB
La méthode de Hardy Cross consiste, tout d’abord, à fixer un sens découlement dans le
réseau et une répartition provisoire des débits, tout en respectant la loi des nœuds.
Cette première répartition permet de choisir les diamètres des canalisations (avec une
vitesse comprise entre 0.6 et 1.2 m/s) et de calculer les pertes de charges correspondantes.
Généralement, la loi des mailles n’est pas vérifiée dès le premier coup et on doit faire une
correction au débit tel que :
∑𝒏𝒊=𝟏 𝑱𝒊
∆𝒒 = −
𝑱
𝟐 ∑𝒏𝒊=𝟏 |𝒒𝒊 |
𝒊
Ainsi, les débits positifs, par rapport à l’orientation choisie, seront corrigés par (Δq),
affecté de son signe, alors que les débits négatifs seront corrigés par (-Δq).
Si, pour les nouveaux débits, la loi des mailles n’est pas toujours vérifiée, il faudra de
nouveau corriger les débits et on arrête les itérations lorsque, pour toutes les mailles :
|∆𝒒| ≤ 𝟎. 𝟓 𝒍/𝒔
|∑ 𝑱| ≤ 𝟎. 𝟐 𝒎
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Chapitre I – Alimentation en eau potable Enseignante : Hend Zbidi
Remarque :
Les pertes de charges dans un réseau maillé pour chaque tronçon sont calculées par la
formule de Hazen-Williams :
𝑸 𝟏.𝟖𝟓𝟐 𝑳
𝑱 = 𝟏𝟎. 𝟔𝟕 × ( ) × 𝟒.𝟖𝟕
𝑪𝒉𝒘 𝑫
Avec :
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