Vous êtes sur la page 1sur 21

Ecole Mohammedia d'ingénieurs

Cours d'alimentation en eau potable.


Mr A. Bouziane.

CHAPITRE I / GENERALITES SUR L'AEP


1- Introduction

Les abonnés sont desservis par un réseau qui est alimenté par un réservoir de stockage :

CAPTAGE ------> TRAITEMENT-------> POMPAGE-------adduction----->RESERVOIR DE


STOCKAGE---------- Réseau de distribution-----------> Abonnés.

Le réseau de conduites et le réservoir de stockage doivent garantir les débits et les pressions
nécessaires à l'alimentation des abonnés.

2- Fonctions des installations

Les installations de distribution d'eau comprennent :

a- Captage : recueille l'eau naturelle, cette eau peut être :

Ø D'origine superficielle : lac, barrage, oued, mer ...


Ø D'origine souterraine : nappe, sources ...

b- Traitement des eaux : L'eau captée nécessite généralement un traitement pour la rendre potable à
la consommation. Le traitement s'effectue généralement pour les eaux superficielles.

c- Conduite d'amenée : C'est la conduite qui transporte l'eau entre l station de traitement et le réservoir
de stockage. Ce transport peut s'effectuer par :

Ø Gravité, si le niveau de la station de traitement ( ou captage) est supérieur au niveau du réservoir


(conduite d'adduction).
Ø Refoulement si le niveau de la S.T ( ou captage) et inférieur au niveau du réservoir (conduite de
refoulement).

d- Accumulation : L'accumulation des eaux (ou stockage) s'effectue dans des réservoirs pour assurer,
d'une part, la régularité du débit capté et d'autre part pour avoir des réserves d'eau en cas
d'indisponibilité de la conduite d'amenée.

e- Réseau de distribution : Une série de conduites qui desservent les différents consommateurs.
L'écoulement de l'eau dans les conduites de distribution se fait le plus souvent par gravité.

3- Cycle artificiel de l'eau

CAPTAGE--->TRAITEMENT----->ADDUCTION---->STOCKAGE---->

DISTRIBUTION---->UTILISATION------>REJET---->EPURATION---->CAPTAGE

4- Usages fondamentaux de l'eau

1
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

On distingue essentiellement trois catégories de consommation :

Ø Domestique
Ø Publiques
Ø Industrielles, touristiques ...

4-1 Consommation domestique :

Eau destinée aux besoins domestiques qui sont :

w Usages domestiques ( boissons, lavage ...)


w Arrosage des jardins

4-2 Consommation publique :

Eau destinée aux équipements publiques tels les écoles, les administrations, les hôpitaux ...

4-3 Consommation industrielle :

L'eau des industries est consommée de deux façons :

w Matière première
w Refroidissement

La consommation dépend de la nature de l'industrie.

4-4 Consommation touristique :

Consommation des établissement touristiques : hôtels, campings ...

2
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

CHAPITRE II / BESOINS EN EAU


1- Introduction

La consommation de l'eau dépend de :

w Type de consommateur
w Climat
w Niveau de vie
w Prix de l'eau

Il existe trois niveaux de besoin en eau :

w Production : quantité prélevée - pertes au niveau de la production = V produit


w Distribution : quantité d'eau distribuée = V dist
w Consommation : quantité d'eau consommée par les utilisateurs = Vcons

Vdist = Vcon/(rendement réseau de distribution) = Cproduit-pertes au niveau de l'adduction.

Vprod = Vdist + pertes adduction = Vdist/( rendement adduction)

Au niveau des besoins en eau de consommation, on distingue :

Besoins Domestiques :

Vcons = q * P = dotation (l/j/hab) * nbre de population (hab)

Besoins des équipements publiques + autres : adapté au mode d'utilisation de l'eau.

2- Besoins domestiques

2-1- Population :

a- Population globale :

Le nombre de population dépend des facteurs suivants :

w Taux de natalité
w Taux de mortalité
w Immigration
w Emigration

On peut connaître les populations des années passées sur la base des statistiques effectuées en :

3
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

1960 : P0
1971 : P1
1982 : P2
1994 : P3

La calcule de la population peut s'effectuer par l'une des méthodes suivantes :

- Méthode rationnelle ( la plus utilisée)

P0 : Population à la date 0
Pn : Population à la date n
to : taux d'évolution de la population entre la date 0 et n

on a alors : Pn = P0 * (1+to)^n

- Méthode arithmétique :

Elle est basée sur l'hypothèse que le taux d'évolution de la population est constant :

dP/dt = K = cte

La population future ( à la date t) est déterminée par :

P(t) = P(0) + K*t

- Méthode géométrique :

dP/dt = Kg*P

après intégration :

Pt = e^(logP0+Kg*t) avec Kg = (log ( Pt/P0))/t

La méthode la plus utilisée est la méthode rationnelle.


Pour la calcul des populations futures on se base sur les critères suivants :

w Evolution naturelle
w Immigration et émigration
w Urbanisation
w Politique d'industrialisation

On choisir to et on calcule

Pn = Po * (1+to)^n

Pour les différents horizons.

b- Répartition sectorielle de la population

4
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

On dispose généralement de plan d'aménagement de la localité à étudier, détaillant l'utilisation des


superficies.

On peut connaître le nombre de population dans chaque zone d'habitat, soit par recensement, soit par
enquête.

On définit la densité de population par : D = P/S

Les densités selon les différents types d'habitat sont :

Type Densité hab/ha


Continu à RDC 200 à 400
Villas 50 à 150
Continu à deux niveaux 200 à 600
Plusieurs niveaux 400 à 800
Dispersé 40 à 80

Le calcul de la population future, sur la base du plan d'aménagement, s'effectue, si on connaît :

w La densité D
w Les superficies des zones habitées
w Le taux de remplissage de la zone : Tr = Shab/Stot
w Le programme d'aménagement des zones d'habitat

P = D *Stot * Tr

2-2- Dotations domestiques :

La dotation domestiques est le volume moyens consommé par jour, par habitant (l/j/hab).
On distingue les dotations de :

- Population branchée
- Population non branchée

La population branchée : est la population alimentée à partir des réservoirs d'eau potable au moyens
d'un branchement individuel.

La population non branchée : est la population alimentée par bornes fontaines.

On définit le taux de branchement Tb par : Tb = Pbranchée/Ptot

Les valeurs des dotations des populations branchées habituellement retenues sont :

- Petite ville : 60-65 l/j/hab


- Ville moyenne : 80-100 l/j/hab
- Grande ville: 100-150 l/j/hab

Pour la population non branchée on adopte 20 l/j/hab.


Le volume total consommé est calculé par :

5
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

Vcons = q(Pb)*Pb+q(nb)*Pnb

3- Besoins des équipements publiques :

Chaque administration consomme suivant son mode d'utilisation de l'eau. Les dotations sont :

w Hôpital : 500 l/j/lit


w Marché : 50 m3/jour
w Jardin : 40m3/j/ha
w Ecoles : Externes 10l/j/élève et Internes 100l/j/élève.

4- Autres besoins

4-1- Industriels :

Les besoins en eau de l'industrie dépendent du type de l'industrie et des procédés de fabrication
utilisés. On donne des exemples des dotations de quelques industries :

- Brasserie : 500l/hl de bière


- Sucrerie : 100 l/kg de sucre
- Laiterie : 5 l/ l de lait traîté

4-2- Touristiques :

Il existe une différence de consommation entre les différents catégories d'équipement touristiques.

- Grand hôtel : 500 l/j/touriste


- Hôtel moyens : 300 l/j/touriste
- Petit hôtel : 150 l/j/touriste
- Camping : 60 l/j/estivant

4-3- Incendie :

On prévoit que l'extinction d'un incendie moyens nécessite un débit de 60 m3/h pendant une durée de
2h, soit un volume de 120 m3 qui doit être matériellement constitué et réservé à l'extinction des
incendies.

5- Variation des besoins

5-1- Variations mensuelle :

Les volume d'eau consommée varient d'un mois à l'autre, la consommation d'eau augmente en été. Le
coefficient de pointe mensuel Km est définit comme étant le rapport des volumes consommés pendant
le mois le plus chargé de l'année par la volume moyens annuel.

5-2- Variations journalières :

6
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

Le coefficient de pointe journalier Kj est définit comme étant le rapport du volume moyen des trois
journées successives les plus chargée de l'année par le volume moyen annuel.

5-3- Variations horaires :

Le coefficient de pointe horaire Kh est définit comme étant le rapport du volume moyen de l'heure la
plus chargée d'une journée donnée par le volume moyens de cette journée.

CHAPITRE III / ORIGINE ET CAPTAGE DES EAUX


A- Origine des eaux

1- Introduction

Les eaux se partagent comme suit :

w Vapeur
w Ruissellement à la surface et alimentation des rivières, lacs ...

2- Eaux souterraines

2-1- Nappes :

a- Nappes libres :

Lorsque la nappe peut se développer librement vers la haut, on dit que cette nappe est une nappe
libre.

------------------------------------------------------------------------------ TN

Terrain perméable
-------------------------------------------
Terrain perméable

-------------------------------------------------------------------------------- Terrain imperméable

b- Nappes captives :

Si la nappe est emprisonnée entre deux couches imperméable, elle est dite captive

------------------------------------------------------------------------------------- TN

7
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

--------------------------------------------------------------------------------------- Terrain imperméable

Nappe en terrain perméable

----------------------------------------------------------------------------------------- Terrain imperméable

2-2- Sources :

Exutoire naturel de la nappe. Les principaux types de sources sont :

a- Sources d'affleurement :

Sources alimentées par la partie inférieures des nappes. Le fond de la vallée atteint l'imperméable.

b- Sources de déversement :

Prennent naissance dans les formations fissurée. L'eau apparaît au point de rencontre des fissures
avec le flanc de la vallée.

c- Sources d'immergence :

Sources alimentées par la partie supérieure de la nappe. Le fond de l vallée n'atteint pas
l'imperméable.

2-3- Eaux de surface :

On distingue :

w Eaux de rivière
w Eaux de barrage ou lac

3- Captage des eaux

3-1- Eaux souterraines :

3-1-1 Captage des nappes ( eaux peu profondes )

L'accès à la nappe peut s'effectuer comme suit :

w Verticalement par les puits


w Horizontalement par les drains
w Par combinaison des deux procédés en utilisant des puits à drains rayonnants.

8
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

a- Puits :

- Eviter la pollution d'origine superficielle d'où construction d'un avant puits et montage de buses
pleines.
- Le corps de puits sera constitué de buses captantes perforée ou barbacanes. Les trous sont dirigés
du bas vers le haut afin d'éviter les rentrées du sable dans le puits.

b- Drains horizontaux :

Lorsque la nappe est peu profonde est peu épaisse, on utilise les drains horizontaux. Ces drains sont
constitués d'éléments préfabriqués en béton, comportant :

w Semelle d'appuis
w Sur les faces verticales, les barbacanes inclinées
w La protection contre la pollution superficielle s'effectue par des parois en argile

c- Puits à drains rayonnants :

Technique qui consiste à capter l'eau, au moyen de drains horizontaux, forcés à partir d'un puits qui
n'est pas captant. Le puits est en béton armé, de diamètre 4 m et d'épaisseur 0,45 m. Les drains se
trouvent à 1,20 m du fond et sont en tôle d'acier (e=9mm) et de diamètre 200 mm. Ces drains peuvent
être obturés par des robinets vannes. Les longueurs des drains et leur nombre sont fonction de la
puissance de la nappe et des besoins à satisfaire.

1-3- Sources :

Le captage des sources s'effectue par construction d'une galerie établie au sein du gisement.

2- Les eaux de surface

2-1- Captage en rivière :

La prise doit être située en amont des agglomérations pour éviter les pollutions. En cas d'impossibilité,
la prise devra être située à une distance suffisante des points de déversement des rejets pour profiter
du pouvoir auto-épurateur des eaux. La prise devra être effectuée comme suit :

a- Prise dans le fond du lit :

Ce type de prise est utilisé dans les rivières à régime torrentiel (fortes pentes et grandes vitesses
d'écoulement). On dispose de gros graviers autour de la crépine afin de la protéger. Aussi, il faut
vérifier que la rivière ne charrie pas de matériaux fins qui risquent de colmater l'ensemble du dispositif
de la prise.

b- Prise au milieu de la rivière :

9
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

La prise doit être protégée par une estrade afin d'éviter sa détérioration. Le captage doit s'effectuer à
une certaine distance des berges.

c- Prise sur la berge :

La prise doit s'effectuer à une profondeur convenable, dans le but d'éviter, d'une part, l'influence de la
fermentation du fond du lis, et d'autre part, la présence éventuelle d'hydrocarbures ou de mousses à la
surface de l'eau.

2-2- Captage à partir d'un barrage (ou lac) :

Lorsque les débits captés deviennent importants, on fait recours aux barrages ou lacs. L'eau d'un
barrage ou d'un lac est caractérisé par la stratification de la température et de la composition, ce qui
pose le problème de choix de la profondeur de la prise. En effet :

- Il n'est pas souhaitable de distribuer de l'eau, dont la température est supérieure à 15 °C.
- L'eau tiède connaît un développement rapide des microbes.
- La qualité de l'eau est variable avec les saisons, il faut alors envisager une tour avec prises à
différentes profondeurs.
CHAPITRE IV / ADDUCTION DES EAUX

1- Introduction

L'adduction est un ensemble d'ouvrages reliant la station de traitement aux réservoirs de stockage.
Cette adduction peut être :

- A écoulement gravitaire : On distingue alors l'écoulement à surface libre dans un canal ou un


aqueduc et l'écoulement en charge.

- A écoulement par refoulement : Ecoulement sous pression via un dispositif de pompage.

2- Description des ouvrages de transport de l'eau

2-1- Canaux :

Les canaux découvert ne conviennent pas pour l'alimentation en eau potable que si une station de
traitement est placée en fin d'adduction car il y a des risques de pollution. On note aussi le problème
d'échauffement et d'évaporation de l'eau.

2-2 Aqueducs et conduites sous pression :

Ces ouvrages ont l'avantage de conserver la même température de l'eau. Les conduites sous pression
présentent l'avantage de pouvoir la poser sous l'accotement des routes, ce qui évite le coût
d'expropriation.

a- Aqueducs :

Les aqueducs sont des ouvrages fermés utilisés pour le transport de l'eau. Ces ouvrages peuvent être:

10
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

- A section circulaire : Pour les faibles et moyens débits.

- A section ovoïdal : Pour les grands débits.

Ces ouvrages présentent, par rapport aux canaux, les avantages suivants :

- La non évaporation de l'eau


- Une plus grande facilité d'adaptation au terrain
- Acquisition facile du terrain

b- Les conduites sous pression :

- Les conduites en charge.

- Les conduites de refoulement.

Ces conduites peuvent être posées sous les accotements des routes.

* Rappel d'hydraulique général :

Pour calculer les dimensions des conduites :

j = k*(v^2)/(2g) * L/D ( pdc unitaire )

Aussi Q = V * S

On pose : C = 8*k/(g*pi^2) donc j = C*Q^2/(D^5)

pdc totales = pdc unitaires + pdc singulières

Donc = j*L + (+)i Si * Vi/(2*g)

Généralement, on majore les pdc linéaires de 10 à 15 % pour tenir compte des pdc singulières.

* Caractéristiques d'une conduite :

On appelle caractéristiques d'une conduite, la courbe représentative de la variation des pdc totale en
fonction du débit transité.

J = C * (Q^2)*L/(D^5) = f(Q)

Entre deux points (1) et (2) sur une branche de conduites, on a d'après Bernouilli :

Z1 + P1/w + (V1^2)/(2*g) = Z2 +P2/w +(V2^2)/(2*g) + J12

Avec : Z1, Z2 : Energie potentielle

11
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

P1/w : Energie due à la pression

(V1^2)/(2*g) : Energie cinétique

J12 : Perte de charge totale entre les points (1) et (2)

Si la vitesse de l'écoulement est faible, on peut considérer que (Vi^2)/(2*g) = = 0

(Si V = 1m/s alors (Vi^2)/(2*g) = 0,05 m )

3- Nature des canalisations

Une canalisation sous pression est caractérisée par des tuyaux assemblés les uns aux autres. Les
divers tuyaux utilisés peuvent être :

- Métalliques : Fonte ordinaire, fonte ductile, acier.


- A base de ciment : Béton armé, béton précontraint, amiante ciment.
- En matière plastique.

4- Pose des conduites

La pose des conduites s'effectue :

- En tranchée
- Sur ouvrages spéciaux pour traverser les rivières
- En galerie ( ou fourreaux ) pour traverser les routes

4-1 Pose en tranchée :

Les contraintes suivantes sont à satisfaire :

- La largeur de la tranchée doit être suffisante ( minimum 0,6 m )


- Au droit des joints, on établit des niches ( élargissement pour façonnage des joints )
- Le fond de la tranchée doit être convenablement dressé. Un lit de pose est façonnés ous la conduite
- la profondeur de la tranchée est fixée de façon qu'une distance suffisante soit aménagée au dessus
de la génératrice supérieure de la conduite.

Après la pose, on passe à l'essai des conduites Pessai = 1,5 * Pservice


L'essai des conduites s'effectue à l'aide d'une pompe d'épreuve. On procède ensuite au remblayage
de la tranchée si l'essai est concluant.

4-2- Pose des ouvrages spéciaux en galerie :

Pour le franchissement des rivières ou routes, on procède comme suit :

- Traversée des routes : Passage en galerie ( ou fourreaux ou protection par dalettes.

12
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

- Traversée des rivières : Passage au dessus de la rivière, via un ouvrage d'art (pont) ou sous la rivière

5- Dimensionnement d'une conduite d'adduction

5-1- Cas d'une adduction gravitaire :

a- Etude du tracé :

Le tracé de l'adduction doit répondre aux exigences suivantes :

- Le tracés doit être le plus direct possible.


- Le tracé doit emprunter de préférence les accotements des routes.
- La conduite doit être enterrée.
- Le profil en long doit être le plus régulier possible avec des montées lentes et des descentes rapides.
- Eviter les profils en long horizontaux.
- Assurer l'évacuation de l'aire aux points hauts.

b- Calcul de la conduite d'adduction :

On sait que j = C * (Q^2)/(D^5)

Q= V * S = V * Pi *(D^2)/4

Q est connu, on cherche D

4 paramètres interviennent dans le dimensionnement d'une conduite : Q,j,V et D.


Il y a deux équations et trois inconnus (j,V,D). La solution sera obtenue en se fixant l'un des
paramètres j,V et D. Il faut ensuite vérifier que la valeur du paramètre non utilisé est acceptable.
Les vitesses en dehors de l'intervalle [0,5 ; 2 m/s] sont à éviter. En effet les vitesses < 0,5 m/s : risque
de dépôt et acheminement de l'aie difficile vers les points hauts. et les vitesses > 2 m/s accroissent le
risque de dégradation de la conduite et des coups du belier.

Les pdc sont données par : 1/V(l) = -2Log(k/3,7D +2,51/(Re*V(l)))

A l'aide d'un programme sur ordinateur, on détermine D.

5-2- Adduction par refoulement :

a- Tracé :

Le pompage a pour but d'élever l'eau du captage ( ou de la S.T ) et de la refouler dans l'adduction qui
va vers le réservoir du stockage. On peut avoir, soit :

- Un refoulement direct
- Une adduction mixte : refoulement - gravitaire

Le tracé de la conduite de refoulement doit être à profil en long régulier avec une rampe qui monte vers
le réservoir.

13
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

Il faudrait éviter les contres pentes qui au droit des points hauts peuvent donner lieu à des
contonnements d'air.

b- Diamètre économique de la conduite de refoulement :

La puissance absorbée par le moteur ( Pam ) est proportionnelle à la hauteur manométrique totale
Hmt, avec :
Hmt = Hg + Ja + Jr
Hg : Hauteur géométrique
Ja : pdc d'aspiration
Jr : pdc de refoulement

Jr = C* Q^2 * L/D^5
Généralement L est grand donc, Jr est important.
Jr = l * v^2 * L/(2*g*D) et v = Q/(pi*D^2/4)

donc

Jr = 8*l*Q^2/(pi^2*g) * L/(D^5)

Pour L donné et D grand on aura Jr petit


Pour D petit on aura alors Jr grand
d'où Hmt(Dgrand) < Hm(Dpetit)
Pam(Dg) < Pam(Dp)

Les frais d'exploitation pour Dg < Les frais d'exploitation pour Dp


Les frais d'investissement de la conduite ( FI(Dg) > FI(Dp))

c- Méthode de calcul du diamètre économique :

* Méthode 1 : Formule de Bresse :

D (économique en m ) = 1,5 * racine (Q (m3/s))

Cette formule conduit à une faible vitesse, on adopte :

D = racine (Q)

* Méthode 2 : Formule de Vibert :

De = k*(e/f)^(0,104) * Q^(0,46)

k : Coefficient dépendant du nombre d'heures de marche du groupe, de la durée d'amortissement et du


taux d'intérêt de l'investissement.
e/f : Rapport prix du kwh au prix du kg de la conduite.
Q : Débit refoulé en m3/s.

Pour une marche de 24h/24 et pour une durée d'amortissement de la canalisation de refoulement de
50 ans à un taux d'intérêt de 8% , k = 1,456.

14
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

Pour une marche de 10h/24 et pour une durée d'amortissement de la canalisation de refoulement de
50 ans à un taux d'intérêt de 8% , k = 1,27.

CHAPITRE V / RESERVOIRS

1- Rôle du réservoir

1-1 Adduction gravitaire :

- Pouvoir stocker de l'eau au moment de faible consommation et de la restituer au moment de la pointe.


- Avoir une réserve pour l'incendie.

1-2 Adduction par refoulement :

L'absence d'un réservoir présente l'inconvénient d'avoir des coupures d'eau en cas d'une panne
électrique, de travaux sur l'adduction ou de panne des pompes.

Les avantages de la présence d'un réservoir sont :

- Régularité du fonctionnement du pompage (Q=cte, H=Cte) d'où une régularité de la pression dans le
réseau.
- Assurer les débits de pointe.
- Avoir une réserve d'incendie.

2- Classification des réservoirs

15
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

D'après la nature des matériaux on distingue :

- Les réservoirs métalliques.


- Les réservoirs en maçonnerie.
- Les réservoirs en béton : armé ou précontraint.

D'après la situation des lieux, ils peuvent être :

- Enterrés.
- Semi-enterrés.
- Surélevés.

3- Emplacement des réservoirs

3-1- Introduction :

- L'adduction transite le débit de pointe journalier Qpj = Kj * Qmj


- Le réseau de distribution transite le débit de pointe horaire Qph = Kh * Qpj

3-2- Choix d'un site pour le réservoir :

La présence d'un relief à proximité d'une localité peut faciliter l'établissement d'un réservoir semi
enterré qui sera toujours plus économique qu'un réservoir surélevé (à capacité égale).
Le réservoir doit être placé sur un site dont l'altitude lui garantit une pression suffisante sur le réseau
au moment de la pointe.
La pression dans le réseau doit être comprise entre 20 et 60m.

* Distribution étagée :

S'il existe entre la localité et le site du réservoir une grande dénivelée, on fait recours à une distribution
étagée.

4- Capacité théorique d'un réservoir

- Le réservoir doit stocker l'eau pendant les heures de faible consommation.


- Le réservoir doit combler le déficit en eau pendant les heures de pointes.

* Capacité théorique d'un réservoir :

En cas de fonctionnement 24h/24.

Consommation totale = 10*Qpj donc Qpj = Consommation tot/24


Volume du réservoir = 10 * Qpj = 10/24 * cons totale de la journée de pointe

* Capacité pratique d'un réservoir (24h/24) :

- 50% de la consommation de la journée de pointe.

16
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

- Si on réduit le temps de fonctionnement de l'adduction en passant de 24h/24 à 10h/24, le rapport du


volume du réservoir à la consommation totale en journée de pointe passe de 42% à 92%.

V = Vres th + V incendie

- Pour la réserve d'incendie, la France adopte 60m3/h pendant 2 h, soit 120 m3.

5- Construction des réservoirs

Un réservoir se compose de :

- Cuves.
- Chambres de vannes

5-1 Cuves :

Les réservoirs sont :

- Enterrés.
- Semi-enterrés
- Sur-élevés.

Les deux premiers sont utilisés quand les conditions topographiques sont favorables et aussi pour de
grande capacités.

Les section des réservoirs sont :


- Rectangulaires : V > 2000 m3.
- Circulaires : V< 2000 m3.

On utilise des réservoirs surélevés ( ou châteaux d'eau) quand les conditions topographiques
l'imposent et quand la capacité est faible.

a- Réservoirs enterrés ou semi enterrés (en béton)

Les réservoirs doivent être :

- Couverts contre les contaminations (eaux polluées, poussières ...)


- Aérés
- Bien protégés contre la chaleur (protection thermique)
- Visitables
- Compartimentés pour faciliter l'entretien (cuves identiques)

b- Réservoirs circulaires.

17
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

CHAPITRE VI/ LE RESEAU DE DISTRIBUTION


1- Introduction

1-1- Définition :

- Le réseau de distribution est un ensemble de conduites et d'organes hydrauliques relié à un ou à


plusieurs réservoirs d'alimentation.
- Le réseau est constitué de conduites posées dans les rues.
- Le réseau et le réservoir doivent garantir les débits et les pressions nécessaires à l'alimentation des
abonnés.

1-2- Classification des réseaux :

Les réseaux peuvent être classés comme suit :

- Réseaux ramifiés

18
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

- Réseaux maillés
- Réseaux étagés

a- Réseau ramifiés :

- Pas d'alimentation en retour


- Economique
- Pas de sécurité en cas de rupture de conduite

b- Réseaux maillés :

- Plus coûteux que le réseau ramifié


- Permet une alimentation en retour

c- Réseau étagé :

- Possibilité de plusieurs réseaux indépendants avec des pressions limitées sur chaque réseau.

2- Composition d'un réseau :

2-1- Tuyaux :

- Métalliques
- A base de ciment
- A matière plastique

2-2 Raccords, joints, pièces spéciales :

- Raccords (coudes, té, ...)


- Joints ( assemblage des tuyaux, assurer l'étanchéité)
- Pièces spéciales ( accessoires des réseaux) :
- Robinets, vannes
- Ventouses( évacue l'aire accumulé aux points hauts)
- Décharges ( robinets placés aux points bas pour permettre le vidange)
- Appareils hydrauliques :
- Bornes fontaines
- Bouches d'incendie
- Bouches de lavage ou d'arrosage
- Réducteurs de pression
- Branchements.

3- Calcul du réseau

Pour la conception d'un réseau, on tient compte de :

- Relief
- Aménagement du site
- réserves d'eau et consommations à satisfaire

19
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

- choix du matériel (caractéristique et dimensionnement des conduites)


- Calcul hydraulique qui fournit les débits et vitesses dans les conduites et les pressions aux noeuds

3-1- Eléments de calcul :

a- Débit :

Les conduites du réseau devront pouvoir transiter les débits de pointes horaires :

Qph = Kh * Kj * Qmj = Kh * Qpj

On suppose que les consommations sont concentres aux noeuds.

b- Choix du diamètre :

- Le diamètre doit être suffisant pour assurer le débit Q et la pression au sol.


- Dmin = 60 mm
- Dmin pour bouches d'incendies = 100 mm
- Vitesses limites : min = 0,5 m/s et max = 2 m/s

c- Pression au sol :

- Les pressions au sol dépendent du nombre d'étage desservis, on donne :


- RDC : 10 à 12 m
- R+1 : 12 à 15m
- R+2 : 16 à 19m
- R+3 : 20 à 23m
- R+4 : 24 à 27m
- R+5 : 29 à 32m

- Pression maximale dans le réseau <= 60m


- Si P>60m, on fait recours à une distribution étagée ( utilisation de réducteur de pression)

3-2 Calcul d'une conduite :

a- Conduite débitante à son extrémité :

- Pas d'alimentation en cours de route.


- On doit avoir Q requis et P>Pmin et P<Pmax
- V doit être acceptable

b- Débitante sur son parcours :

Ce système est équivalent au système a, avec les mêmes pdc et un débit q donné par :
q = P +0,55*Q

P : Débit d'extrémité (1)

20
Ecole Mohammedia d'ingénieurs
Cours d'alimentation en eau potable.
Mr A. Bouziane.

Q : Débit réparti sur le parcours comme Q/L

3-3 Calcul d'un réseau ramifié :

o
! 1 q01+q12+q23+q34+q35
!
! 2 q12+q23+q34+q35

!
! 3 q23+q34+q35
/\
/ \
/ \
4 q34 5 q35

3-4 Calcul d'un réseau maillé :

Soit une maille ABCD. On a deux lois :

- En un noeud, on a la somme des débits entrants = somme des débits sortant.


- J1 (sur ABC) - J2 (sur ABC) = 0

Le long d'un parcours orienté et fermé, la somme algébrique des pdc est nulle.

On sait que : J = CL*(Q^1/D^5)


Si on pose : R = CL/(D^5) (résistance)
on aura : J1 = R1*q1^2 et J1 = R1*q1^2

La résolution se fera par la méthode de Hardy Cross.

21

Vous aimerez peut-être aussi