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HYDRAULIQUE

E.N.S.I.T
Elaboré par :
Hela BEN AYED
Ingénieur et Docteur diplômée de l’ENIT
Maitre Assistante à l’ENSIT
1. Introduction
Actuellement, en Tunisie, c'est la SONEDE (Société Nationale
d'Exploitation et de Distribution des Eaux, créée en 1968) qui est
chargée de la fourniture de l’eau potable sur tout le territoire tunisien,
notamment en milieu urbain. Elle est aussi chargée de l’exploitation, de
l’entretien et du renouvellement des installations de captage, de
traitement, de transport et de distribution de l’eau.

La mission d'un distributeur d'eau potable consiste principalement à :


• Fournir à la population suffisamment d'eau (Quantité).
• Fournir à la population une eau propre (Qualité).
• Fournir à la population l'eau sous une pression minimale.
2
Historiquement, il y avait en général suffisamment d'eau propre
(potable) naturellement pour satisfaire les besoins en eau qui étaient
relativement faibles.

Actuellement, du fait de l'accroissement de la population, l'évolution


du niveau de vie, le développement de l'agriculture et le
développement de l'industrie, d'une part, la consommation d'eau a
grimpé et, d'autre part, la pollution rejetée dans la nature a
largement augmenté. Ainsi, l'eau propre naturellement est devenue
de plus en plus rare et même absente dans quelques régions.

3
Année Volume d’Eau Potable Population (Millions
distribué (Millions m3) habitants)

1956 24 3.8

1997 250 9.3

2007 448 10.2

2013 556 10.8

2016 581 11.2

2019 612 11.8

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Par ailleurs, par une vision plus globale et régionale, le choix des
solutions à adopter doit tenir compte aussi des exigences
environnementales pour garantir un développement durable.
Le développement durable, un nouveau concept défini en 1988 par la
Commission Mondiale sur l'Environnement et le Développement, est
d'imaginer des modèles de développement qui répondent aux
besoins des générations actuelles tout en préservant les possibilités
de satisfaction des besoins des générations à venir, tant du point de
vue social et économique qu'écologique.

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2. Conception générale d’un réseau d’eau potable
Avant d'alimenter en eau potable une agglomération, il faudrait
répondre à une série de questions:
Les besoins en eau ? La source d'eau ? La qualité de cette eau ?
Le traitement nécessaire ? Le mode de transport?
Le réseau de distribution ?
Le réseau d'assainissement des eaux usées?
Le degré de pollution des eaux usées ?
L'épuration de ces eaux ?
Le rejet des eaux usées?
Plusieurs solutions sont généralement envisageables, il faudrait choisir
la solution la plus économique. 6
Le schéma général d'une installation de distribution d'eau dépend du
type de la source d'eau exploitée. Cette source peut être:
- une rivière (une eau généralement douce, avec une salinité
inférieure à 1 g/l)
- un barrage (une eau généralement douce)
- une nappe souterraine (une eau douce, ou une eau saumâtre dont
la salinité est entre 2 à 7 g/l)
- la mer (eau salée à environ 35 g/l).

Conventionnelles (eau de surface, eaux


souterraines)
Ressources Non Conventionnelles (dessalement des eaux
en eau salées (stations de dessalement : osmose
inverse)) 7
Principe d’osmose inverse

Osmose État d’équilibre Osmose inverse


8
Principe d’une station d’osmose inverse

4 Stations à Gabes
5 Stations à Djerba
3 Stations à Zarsis
4 Stations à Kerkennah
3 Stations à Bengardène
9
10
La Tunisie est un pays
semi aride

> 1000 mm

Grande disparité Nord - Sud

600 mm au Nord

< 400 mm au Centre

< 300 mm au Sud

 Installation des SD au Sud

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Un système d’alimentation en eau potable est composé des étapes
suivantes :
*Captage des eaux : il pourra faire appel aux ressources souterraines
(puits) ou eaux de surfaces (rivières, lacs, barrages…).

*Traitement (oxydation, floculation, décantation, filtration) ou


dessalement dans le cas des eaux saumâtres.

*Adduction : le transport de l’eau de la source vers les ouvrages de


stockage pourra être gravitaire ou par refoulement (suivant la
topographie).

*Stockage : les réservoirs d’eau régularisent les débits d’eau entre


l’adduction (imposée par le captage et le traitement) et la distribution
(imposée par le besoin en eau).

*Distribution : les réseaux de distribution ramènent l’eau à partir des


ouvrages de stockage, jusqu’aux consommateurs. 12
Schéma du réseau d’ A.E.P.
Dans le cas général, les installations nécessaires pour la distribution
d'eau potable sont:
1. La prise d'eau, le puits ou le forage.
2. Première Station de pompage (SPI).
3. Station de traitement (ou dessalement) des eaux.
4. Réservoirs semi-enterrés.
5. Deuxième Station de Pompage (SP2).
6. Réservoir surélevé (ou sur-tour, ou château d'eau).
7. Réseau de distribution d'eau potable.
8. Réseau d'assainissement des eaux usées et/ou pluviales.
9. Station de pompage et/ou station d'épuration des eaux usées.
10. Rejet des eaux usées traitées ou non (irrigation, Oued, la mer…).14
3. Evaluation des besoins en eau potable
3.1. Estimation des besoins en eau
Pour dimensionner les différentes composantes du système
d’alimentation en eau potable, on se base sur le besoin en eau
potable de l’agglomération étudiée.
On distingue plusieurs types de besoins en eau :
 Besoins domestiques
 Besoins publics
 Besoins industriels
 Autres besoins (touristiques et agricoles)

15
 Besoins domestiques (68 %)
La consommation domestique moyenne est exprimée en litres par
jour et par habitant. Cette consommation varie en fonction de
plusieurs facteurs: le niveau de vie, la disponibilité de l'eau, le climat,
les habitudes, le prix de l'eau etc… Elle évolue également d'une
année à une autre, en fonction de l'évolution du niveau de vie.
L’Organisation Mondiale de la Santé fixe la consommation domestique
minimale à 55 L/jour/habitant.
Tunisie: 100 L/jour/hab Consommation faible (expliqué par le
France: 280 L/jour/hab faible niveau de vie et les faibles
ressources en eau disponibles.
U.S.A. : 800 L/jour/hab
Canada: > 800 L/jour/hab 18
 Besoins publics (14 %)
Les besoins publics englobent la consommation des administrations,
des municipalités, des établissements d'enseignement, des hôpitaux,
etc…
Hôpitaux: de 300 à 600 L/jour/lit
Administrations: de 100 à 200 L/jour/employé
Ecoles primaires: de 10 à 20 L/jour/élève
Lycées: de 20 à 30 L/jour/élève
Facultés et Foyers: de 100 à 200 L/jour/étudiant

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 Besoins industriels (11%)
Généralement, on ne tient compte que des besoins des petites
industries, qui consomment de l'eau potable et branchées sur le
réseau de la ville.
Actuellement, les grandes industries sont isolées de la ville (ou situées
dans des zones industrielles) et alimentées par des réseaux
indépendants.
-Boulangerie : 1 L /kg de pain.
-Cimenterie (voie humide): 2 m3/ t de ciment.
-Sidérurgie: de 6 à 300 m3 / t d'acier.

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 Autres besoins (7%)
Parmi les autres besoins d'eau potable, nous pouvons citer :
-besoins touristiques (des hôtels) : de 400 à 700 L/jour/lit (et pouvant
atteindre 1200 L/jour/lit pour les hôtels de luxe).
-besoins d'irrigation: vue que le prix de l'eau potable est très élevé,
son utilisation en irrigation se limite, éventuellement, à quelques
cultures de fleurs et à quelques pépinières.

*Remarque: Puisqu'il est difficile d'estimer avec précision tous les


besoins publics et industriels (les petites industries), on peut en tenir
compte en augmentant légèrement les besoins domestiques.
21
3.2. Coefficients de modulation
3.2.1. Consommation totale moyenne
Le nombre d'habitants futur (à l'année du projet) dans une

N  N 0 1  a 
n
agglomération urbaine, N, est déterminé par :
avec
N0 : le nombre d'habitants de l’agglomération en une année
quelconque (Année 0) ;
n : le nombre d'années séparant l'année N0 à celle de N;
a : le taux d'accroissement annuel de la population (varie de 1,5 % à 4
%, selon l'agglomération, avec une moyenne nationale de 1,9 %, il est
obtenu par un recensement de la population + étude démographique)
22
Démonstration:
En partant de N0, C0, a et b, je veux trouver l’estimation de la
population et sa consommation à l’année du projet
Année 0  N0
Année 1  N0 + a N0 = N0 (1+a)
Année 2  No (1+a) + a N0 (1+a) = N0 (1+a)2

Année N  N = N0 (1+a)n

23
La consommation moyenne future C, par habitant, est donnée par :

C  C 0 1  b 
n

avec
C0 : la consommation moyenne, par habitant, en une année
quelconque (Année 0) ;
n : le nombre d'années séparant l'année de Co à celle de C;
b : le taux d'évolution annuelle de la consommation (environ 3 % par
an).
Le taux de raccordement (ou de branchement) est le rapport entre la
Population.branchée
population branchée et la population totale Tr  Population.totale

La consommation totale moyenne est donnée par : Q = C.N.Tr 24


3.2.2. Pointe journalière
La consommation d'eau varie en fonction du mois, du jour de la
semaine et de l'heure de la journée.
Les ouvrages de prise, de traitement et d'adduction d'eau (stations de
pompage, conduites, etc.) doivent être dimensionnés pour pouvoir
fournir la demande journalière maximale (la journée de pointe ou la
pointe journalière), de l'année du projet. On définit alors un
coefficient de pointe journalière.

Consommation. journalière. max imale Q j max


K1  
Consommation. journalière.moyenne Q jmoy

25
Généralement, K1 varie de 1,3 à 1,6, selon le climat et les activités
estivales de l'agglomération.
3.2.3. Pointe horaire
Les ouvrages de distribution d'eau (réseau, réservoirs) doivent être
dimensionnés pour fournir la demande horaire maximale (l'heure de
pointe ou la pointe horaire), de la journée de pointe, de l'année du
projet.
On définit aussi un coefficient de pointe horaire

Consommation.horaire. max imale Qh max


K2  
Consommation.horaire.moyenne Qhmoy

Généralement, K2 varie de 1,5 à 3,5, selon l'importance de


l'agglomération.
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Variation de la consommation horaire tout au long de la journée

(a) Cas d’une grande ville. K2 = 1,5 à 2.

(b) Cas d’une ville moyenne. K2 = 2 à 2,5.

(c) Cas d’une petite agglomération. K2 = 3 à 3,5


Modulation horaire faite toutes les minutes (réservoir de l’Ariana)

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3.2.4. Les pertes d’eau
Dans un réseau d'alimentation en eau potable, les pertes d'eau sont
situées à différents niveaux: la prise d'eau, la station de traitement et
de pompage, les réservoirs, les réseaux d'adduction et de
distribution, les joints, les vannes, les compteurs, etc…
Le volume de ces pertes d'eau dépend d’une part de l'âge et l'état du
réseau. D’autre part de la compétence et l'efficacité du service de
maintenance du réseau.
Pour tenir compte de ces pertes, on définit le coefficient de perte K3
qui est donné par:

Volume. produit
K3 
Volume.consommé

K3 = 1,2  pour un réseau neuf ou bien entretenu.


K3 = 1,25 à 1,35  pour un réseau moyennement entretenu.
K3 = 1,5  pour un réseau vétuste ou mal entretenu.

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3.3. Débit de calcul des différents ouvrages du réseau
Le débit de calcul dépend du type et de l'emplacement de l'ouvrage à
calculer ou à dimensionner.
*Pour le captage des eaux, le débit d’eau ou le volume d'eau annuel à
prévoir au niveau de la source d'eau est le volume total capté.
Vtot = K3. 365. Q jmoy ; en m3/an
*Pour les ouvrages d’adduction, le débit de dimensionnement et/ou de
calcul des ouvrages d'adduction (station de pompage, station de
traitement, réservoirs, conduites d'adduction, etc…) est égal au débit
journalier maximum.
Q jmax = K3.K1. Q jmoy ; en m3/j
*Pour les ouvrages de distribution, le débit de dimensionnement
et/ou de calcul des ouvrages de distribution (station de pompage,
surélévation des réservoirs, réseau de distribution) est égal au débit
horaire maximum.
Qh max = ( K3.K2.K1. Q jmoy )/24 en m3/h

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4. Captage des Eaux
Le captage des eaux a pour but de procurer un volume d’eau potable
suffisant pour satisfaire les besoins de la collectivité à desservir.

4.1. Captage des Eaux de Surface


Eaux de surface
2700 Millions m3/an

2100 Mm3/an 600 Mm3/an

Lacs collinaires et les


Barrages ouvrages CES
(Conservation des Eaux et34
des Sols)
Inconvénients:
- Température Variable en fonction des saisons.
- Traitement physico-chimique nécessaire.
Avantages:
- Plus abondantes que les eaux souterraines.
- Plus de facilité de prise
Un barrage est un ouvrage (ou obstacle) qui permet de retenir l'eau
dans le lit d'un oued en cas de crue et constituer (ou stocker) ainsi
une réserve d'eau (c'est la retenue du barrage).
Un barrage peut avoir un ou plusieurs objectifs : le stockage de l'eau,
la protection contre les inondations, la production de l'énergie hydro-
électrique, l'alimentation de la nappe, la pisciculture… 35
Une prise d'eau (accessible par une passerelle à partir du barrage ou
non accessible, visible ou inondée dans la retenue) doit être prévue
au milieu de la retenue pour le prélèvement d'eau.
Cette prise d'eau doit être munie d'au moins deux ouvertures (une
au niveau d'eau haut dans la retenue pour les prélèvements d'eau
en hiver, et une au niveau bas pour les prélèvements en été), qui
sont équipées par des vannes, et des conduites souterraines pour
acheminer l'eau jusqu'à destination. Il faut aussi prévoir une
chambre de manœuvre des vannes (manœuvre électro.-mécanique
et manœuvre manuelle de sécurité) ainsi que des vannes de
sécurité.
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4.2. Captage des Eaux Souterraines
Les eaux souterraines sont les eaux des nappes.
Nappe: Couche de terrain perméable qui est saturée en eau.

Nous distinguons deux catégories de nappes:


 Les nappes phréatiques (ou nappes de surface ou nappes libres)
elles sont à moins de 50 mètres de profondeurs et généralement
séparées de la surface par quelques couches de terrains
perméables. Ces nappes sont alimentées principalement par
infiltration à partir de la surface ou par écoulement souterrain.

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 Les nappes profondes (ou nappes captives) : leurs gisements sont
situés à plus de 50 mètres de profondeur et parfois même à plus
de 2500 m de profondeur dans le Sud du pays. Ces nappes sont
alimentées principalement par écoulement souterrain.

Eaux souterraines
1900 Millions m3/an

700 Mm3/an 1200 Mm3/an

Nappes Phréatiques Nappes Profones


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4.2.1. Exploitation des nappes phréatiques
Les nappes phréatiques, à cause de leurs présences très proches de la
surface de la terre, sont généralement caractérisées par une eau à la
pression atmosphérique (l’eau en contact avec l’atmosphère à travers les
grains des couches supérieures perméables généralement sableuses).
L'exploitation de ces nappes se fait généralement à l'aide de puits:
ouvrages de 3 à 5 mètres de diamètre et de profondeur allant jusqu'à 30
mètres.

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Expérience de Darcy:
En faisant passer un débit constant Q à travers un échantillon de sable
de longueur L placé à l’intérieur d’un cylindre de section S et en
disposant de 2 tubes verticaux en amont et en aval de l’échantillon, on
constate que le niveau dans le tube aval est plus bas que le niveau
dans le tube amont  cela revient à la difficulté rencontrée par l’eau à
la traversée du sable, occasionnant ainsi une perte de charge par
mètre linéaire (J/L) encore appelée gradient hydraulique.
Darcy  En changeant l’échantillon du sol:
𝑄 𝐽

ΔH est proportionnelle à la vitesse 𝑉 = 𝑆


= 𝐾𝑠𝑜𝑙 . 𝑔𝑟𝑎𝑑ℎ = 𝐾 .
𝐿

avec K : coefficient de perméabilité du sol (m/s)


grad H : gradient hydraulique de l’écoulement 40
41
Quand un débit d'eau Q est pompé à partir d'une nappe phréatique,
au bout d'un certain temps, un régime d'équilibre va s'établir entre
la nappe et le puits qui va se traduire par un abaissement de la
hauteur d'eau dans le puits jusqu'à une valeur h inférieure à la
hauteur initiale H. La différence (H-h), désignée par s, prend le nom
de rabattement de la nappe.

Nappe s’écoulant vers un puits en pompage. 42


Ce rabattement dépend du débit pompé, du rayon du puits, de
l'épaisseur et la perméabilité de la nappe. La formule de Dupuit nous
donne une relation entre toutes ces grandeurs :

K ..H  h .s
Q
R
Ln
r

43
K ..H  h .s
Q
R
Ln
r
Q : le débit pompé (en m3/s);
K : la perméabilité de la nappe (en m/s);
H : la hauteur d'eau dans la nappe avant pompage (en m);
h : la hauteur d'eau dans la nappe après pompage (en m);
r : le rayon du puits (en m);
R : le rayon d'action du puits (c'est la distance entre l'axe du puits et
le point où l'influence du pompage ne se fera pas sentir, en m);
s : le rabattement (en m).

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Démonstration:
On raisonne à 1 pt qq, qd on mesure avec 1 piézomètre, on peut
déterminer y (niveau de l’eau). A une distance x du centre du puits, la
nappe a un niveau y.
La section d’écoulement (section traversée par l’eau) est S = 2.Π.x.y
Ecoulement radial car il y a 1 pompage  appel d’eau  vecteur
écoulement radial
Loi de Darcy : V = K.i = K.gradh
V = K.gradh 𝑑𝑦
𝑄 = 𝑉. 𝑆 = 𝐾. . 2. 𝜋. 𝑥. 𝑦
𝑑𝑥
Q = V.S (pompé constant)
K ..H  h .s
Q
R
𝑅
𝑑𝑥 𝐻 Ln
𝑄න = 2. 𝐾. 𝜋 න 𝑦𝑑𝑦 𝑅 r
𝑟 𝑥 ℎ
𝑄𝐿𝑛 = 𝐾. 𝜋. 𝐻2 − ℎ2 45
𝑟
On détermine R par expériences (études hydrogéologiques). Nous
pouvons aussi utiliser des formules empiriques.
R (m); H (m); h(m); K(m/s)
Formule de Sichadt: R = 3000 (H-h) K

Formule de Vibert: R = 200*r R (m); r (m)

Il faut réduire le risque


d’interférence de la zone
d’influence du puits (les rayons
d’action des puits)

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4.2.2. Exploitation des nappes profondes
Les nappes profondes, à cause de leur grande profondeur, sont
généralement caractérisées par une eau à une pression supérieure à
la pression atmosphérique. Ainsi, l'eau de ces nappes peut
éventuellement jaillir toute seule et atteindre le niveau du sol sans
aucun pompage.
L'exploitation de ces nappes se fait généralement à l'aide de forages
tubés de faible diamètre (soit environ de 25 et 34 centimètres).
Les forages sont entièrement exécutés à partir de la surface par des
foreuses : par percussion (battage) ou rotation, à sec ou avec injection
de l'eau ou de la boue pour faciliter le forage.

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Dans une nappe captive, le rabattement s est défini comme étant
l'abaissement de la pression d'une valeur initiale H à une pression
inférieure h. Dans ce cas, la formule de Dupuit s'écrit: 2.K ..e.s
Q
R
Ln
r

Pompage dans une nappe captive

e est l'épaisseur de la nappe (en m). Notons que, pour les nappes
captives, le produit de la perméabilité K par l'épaisseur e s'appelle la
transmissivité : T = K.e (en m2/s) 48
Notons que les différentes nappes en Tunisie font l'objet d'études et
d'un suivi continu de la part du Ministère de l'Agriculture. En effet,
l’exploitation d'une nappe, l'exécution de nouveaux forages ou puits
et l'augmentation des débits pompés nécessitent des études
détaillées préalables dont les objectifs sont:
 Ne pas surexploiter la nappe, pour éviter les risques de la vider,
d'augmenter énormément le rabattement et de salinisation des
nappes côtières …
Le rabattement est une valeur normée pour ne pas surexploiter la
nappe. En effet si on exploite la nappe, son épaisseur peut diminuer
d’une manière irréversible.
49
 Il faut éviter le pompage de formation, en effet, si la force de
pompage est très importante, il y a déplacement des particules
(mobilisation du sol)  changement des caractéristiques de la
nappe (devient imperméable par exemple).
𝐾
Vitesse critique de pompage: 𝑉𝑐 = (m/s)
15
 Bien choisir l'emplacement des nouveaux forages pour ne pas
perturber le fonctionnement des forages existants (abaissement
des pressions et/ou des débits). Les nouveaux forages doivent être
exécutés en dehors des rayons d'action des anciens forages.

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La modélisation hydrogéologique des nappes est actuellement le
meilleur moyen disponible qui permet de répondre à toutes ces
questions. En effet, le modèle, après une phase de calage sur des
mesures in-situ, permet de prévoir le comportement de la nappe
suite à n'importe quelle sollicitation (augmentation des débits,
nouveaux forages, etc.).

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Application 1:
On se propose d’alimenter en eau potable une ville qui regroupe 7628
habitants en 2020.
Calculer la consommation domestique de cette ville pendant l’année
2060, sachant que:
La consommation spécifique en 2020 est de 67 l/j/hab
Le taux d’évolution annuelle de la consommation spécifique est de 1 %.
La population s’accroît de 2,5 %
Le taux de raccordement est constant et égal à 98 %

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Application 2:
Considérons une ville dont la consommation journalière est égale à
1530 m3/j. Calculer les débits de dimensionnement des différents
ouvrages du système de l’A.E.P., sachant qu’il y a 20 % de perte, K1 =
1,4 et K2 = 2

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Application 3:
Une ville a une consommation moyenne de 0,187 m3/s. Pour
satisfaire les besoins en eau potable de cette ville, on va construire
plusieurs puits de 2 m de diamètre dans une nappe phréatique de 60
m d’épaisseur et de perméabilité égale à 10-4 m/s et on limite le
rabattement à 12 m.
1/ Déterminer le nombre de puits à construire pour satisfaire les
besoins en eau potable de cette ville.
2/ Calculer le débit pompé de chaque puits et les distances entre les
puits.
3/ Vérifier la condition de formation de pompage.
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