On appelle force toute cause externe à une pièce susceptible de modifier son état de repos.
On représente une force par un vecteur ayant pour origine son point d’application, pour direction et
sens, ceux de la force et pour longueur son intensité.
On se fixe une échelle des forces pour représenter leurs différences d’intensité :
2000 kN
1000 kN
Les forces qui s’appliquent sur une surface très petite par
rapport à la pièce qui la supporte peuvent être assimilées à
des forces ponctuelles ou des forces concentrées.
Une force ponctuelle est souvent désignée par une lettre majuscule F, P (on choisira P).
Une pièce est dite pesante lorsqu’elle est soumise à l’action d’une force de pesanteur fonction de son
volume et de sa masse volumique notée généralement ρ . Ce poids étant proportionnel au volume de
la pièce et à sa masse volumique, on aura pour une poutre P = m ⋅ g = ρ ⋅ S ⋅ L ⋅ g avec ρ masse
volumique (kg/m3), S section (m2), L longueur (m) et g accélération de la pesanteur (9.81 m/s2). Pour
les systèmes de poutres, le poids (propre) ou force massique est assimilable à une force
uniformément répartie de densité p = ρ ⋅ S ⋅ g .
Dans ce cas, les unités des forces réparties, généralement notées q, sont exprimées en F/L, par
exemple en kN /m.
Cette force s’exprime également en F/L soit en kN/m mais cette densité de forces linéaires est
variable.
La poussée des terres sur un mur de soutènement est une charge linéaire variable très « classique ».
Certaines charges, induites par des forces ponctuelles ou linéaires appliquées à une certaine distance
du point d’impact, engendrent des sollicitations de type couple ou moment :
L
= FxL
Un système de forces appliqué en un point est en équilibre quand l’état de repos n’est pas modifié.
Un système est dit en équilibre quand les sollicitations (forces extérieures) sont compensées par les
réactions extérieures (principe d’action–réaction).
P1 P2
R1 R2
On dit que deux systèmes de forces sont équivalents lorsque le premier peut être substitué au second
(et inversement) sans modifier l’état de charge final.
1er système :
Deux forces P1 et P2.sont appliquées en A.
P1
P2
2e système :
P En un point A, une seule force P est appliquée.
Les deux systèmes sont identiques du point de vue de leur action car les deux forces P1 et P2 sont
équivalentes à la force P représentée par la diagonale du parallélépipède construit par les forces P1 et
P2.
On dit que la force P est la résultante des forces P1 et P2, les forces P1 et P2 étant ses composantes.
On peut toujours remplacer deux forces agissant en un point par leur résultante (ou inversement).
La résultante d’un système de deux forces se calcule aisément dans un repère Ox et Oy.
En posant (X1, Y1) comme les composantes des projections de la force P1 sur xOy et (X2, Y2) les
composantes associées à la force P2, les projections de la résultante P seront :
X = X1 + X2
Y = Y1 + Y2
P2
P1 P
X x
P1 P2
P3 P4
P2 P3
P1 P4
P
X = X1 + X2 + X3 + ….
Y = Y1 + Y2 + Y3 + …..
Un point est en équilibre s’il reste immobile sous l’action des forces extérieures, c’est à dire si la
résultante des forces qui le sollicite est nulle.
Graphiquement un système est en équilibre si le dynamique des forces du système est fermé :
Analytiquement, les projections X et Y de la résultante doivent être nulles pour qu’il y ait équilibre :
X1 + X2 + X3 +…. = 0
Y1 + Y2 + Y3 +…. = 0
Dans le cas d’une pièce sollicitée par des forces et maintenue par des appuis (réactions), il y a
équilibre quand la résultante des actions et des réactions est nulle.
P1
P2
Considérons une force P appliquée en un point quelconque B, on appelle moment de la force P par
rapport au point A le produit P * L, L désignant la distance du point A au support de la force B.
B A
On conviendra d’affecter le signe négatif pour une force qui tend à faire tourner le point A dans le sens
des aiguilles d’une montre. Dans le cas contraire, le signe sera positif :
F F
Y
- +
x
Prenons deux forces P1 et P2 et calculons leurs moments par rapport à un point A, MP1 et MP2. On
peut établir que la somme des deux moments est égale au moment de leur résultante :
P1 L
L1
L2 P
P2
MP1= P1 * L1 MP= P * L
MP2= P2 * L2
MP1 + MP2 = MP
Le moment de la résultante d’un système de forces par rapport à un point est égal à la somme des
moments par rapport au même point des diverses forces composantes.
Prenons deux forces parallèles d’intensités différentes qui agissent sur un solide indéformable :
P2
P1
O A B
Il existe une résultante P positionnée en G qui produit le même effet sur ce solide.
O G
P = P1 + P2
MP = MP1 + MP1
OA = L1
OB = L2
− P1 × L1 − P2 × L 2
Soit -P* L = -P1 * L1 - P2 * L2 ce qui permet de trouver : L =
−P
Le point G peut donc être parfaitement positionné. Remarquons qu’il est toujours situé entre A et B,
c’est à dire que la résultante est toujours située entre les forces P1 et P2.
On peut évidemment extrapoler cet exemple à un système à n forces parallèles.
Nota :
Pour le calcul des résultantes en RdM, Il est usuel de considérer que les forces extérieures
descendantes sont positives.
On remarque que les signes sont négatifs car les moments générés par les forces positives tournent
dans le sens des aiguilles d’une montre.
50 kN 90 kN
A
3m 4m
140 kN
5,57 m
50 kN 90 kN
A
3m 4m
40 kN
?m
− 50 × 3 + 90 × 7
Soit P* L = -50 * 3 + 90 * 7 ce qui permet de trouver : L = = 12m
40
40 kN
12 m
Soit on indique toujours les valeurs en valeurs absolues et on dirige les vecteurs selon les
conventions de signes.
50 kN 90 kN
50 kN 50 kN
A
4m
C’est un cas particulier de celui étudié précédemment. Les deux forces ont une résultante
nulle et forment ce que l’on appelle « un couple ».
MA = F1 * d1 + F2* d2
Or F = F1 = -F2
On trouve : MA = F ( d1 - d2 )
On remarque que d1 - d2 est égal à la distance entre les deux forces, on l’appelle d.
On trouve : MA = F.d
Nous venons de voir au chapitre précédent comment la composante d’un système de 2 forces
appliquées à un corps peut être remplacée :
Pour que ce corps solide demeure en équilibre lorsqu’on lui applique le système de forces, il est
nécessaire que ce système de forces soit en équilibre, c’est à dire égal à 0.
Il est donc nécessaire que la résultante soit nulle mais ceci n’est pas suffisant car la somme des
moments doit être également nulle.
∑ (F )
X i =0
Y i
∑ (F )
i
Y i =0
X
Z
∑ (M )
i
Z i =0
Cette charge est équivalente à une résultante d’intensité P = q x b positionnée au centre de la charge
répartie, soit :
P=q*b
b/2
Î
(A)
Le problème revient alors à calculer l’aire que forme la charge répartie (A) et la position du centre de
gravité de celle-ci.
4.3. Exemples
4.3.1. Exemple 1 : Calcul de l’équilibre d’un nœud
Trouver la valeur et la direction de la 4e force pour que le nœud soit en équilibre, graphiquement et
analytiquement.
3 5
8 α= 45°
F?
2 ⎫
Fx + 5 − 8 = 0 ⎪ ⎧ F = Fx 2 + Fy 2
2 ⎪ ⎪
Réponse : ⎬⇒⎨
tg (β ) =
Fy
2 ⎪ ⎪
− Fy + 5 + 3 = 0⎪ ⎩ Fx
2 ⎭
Les forces P1 P2 et P3 ayant les directions illustrées sur la figure ci-dessous agissent sur le point A de
l’attache.
140° P2
P1
30°
P3 5.00 m
P1= 50 kN
P2 = 120 kN 4.00 m
P3 = 0,18 MN
−5
tg (α 3 ) = ⇒ α 3 = −51.3°
4
51°
P2
30° P3
P1 140°
15.21°
P
20 30 30
2 3 2
R = 20 + 30 + 30 = 80kN
Réponse : − 20 ⋅ 2 − 30 ⋅ 5 − 30 ⋅ 7 − 400
L= = = 5m
−R − 80
40
20
6 kN/m
1 2 4 2
R = 20 + 6 ⋅ 4 + 40 = 84kN
Réponse : − 20 ⋅ 1 − 24 ⋅ (3 + 2 ) − 40 ⋅ 9 − 500
L= = = 5.95m
−R − 84