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2e année
Physique
MP-MP*
Tout le programme 2014
sous forme d’exercices corrigés
Physique
MP-MP*
Physique
MP-MP*
Sous la direction de
Vincent Renvoizé
Pascal Archambault
Éric Bellanger
Henri Gonnord
Antonin Marchand
Baptiste Portelli
Christelle Poux
Jérôme Ropert
Eddie Saudrais
Publié par Pearson France
Immeuble Terra Nova II
74, rue de Lagny
93100 Montreuil
ISBN : 978-2-326-05012-9
© 2014 Pearson France
C
e livre est destiné en premier lieu aux élèves des classes préparatoires aux
grandes écoles de la filière MP. Il traite l’ensemble du programme 2014 sous
forme d’exercices corrigés, choisis de manière à illustrer les « capacités exi-
gibles ». Les corrections sont très détaillées et comprennent des figures de qualité. Les
résultats sont mis en valeur dans des cadres grisés.
De nombreux encadrés « Rappel », « Méthode », « Synthèse » et « Attention »
reprennent les points essentiels, récapitulent la marche à suivre, synthétisent les
notions complexes et permettent d’éviter les pièges classiques. Ces encadrés sont placés
au fil des corrigés aux endroits précis où ils sont le plus utiles. Une liste des encadrés
qui suit la table des matières aide à retrouver facilement les points importants du
cours.
Le nouveau programme 2014 insiste sur les « résolutions de problèmes », exercices dif-
ficiles consistant à aborder des situations physiques réelles ex nihilo, l’étudiant devant
introduire lui-même les grandeurs nécessaires. Le chapitre 10, « Exercices ouverts »,
présente des exemples de telles situations.
Ce livre forme un ensemble cohérent, grâce à de nombreux renvois permettant de faire
le lien entre les différents exercices.
Parce qu’il traite une grande diversité de problèmes physiques, ce manuel peut être
d’un intérêt particulier pour les candidats aux concours de l’enseignement (CAPES
et agrégation) et les étudiants en licence de physique.
Éric Bellanger souhaite remercier Céline pour son soutien et sa patience. Christelle
Poux remercie Julien Cubizolles, professeur en MPSI au lycée Louis-le-Grand, pour
sa relecture ; ses étudiants, qui ont involontairement testé ses exercices. Vincent Ren-
voizé remercie Julie Delaubert, professeur en MPSI au Prytanée national militaire,
pour sa relecture attentive ; les étudiants de la classe de PSI du Prytanée national
militaire pour avoir servi de cobayes lors de nombreux exercices ; le chat, pour sa pré-
sence réconfortante sur le bureau, si encombrante fût-elle. Eddie Saudrais remercie
d’Alembert pour avoir établi une équation linéaire. Toute l’équipe d’auteurs tient à
remercier vivement Anna Hurwic, éditrice, pour son aide sans faille tout au long de
la mise au point de ce livre.
Les auteurs
Éric Bellanger, ancien élève de l’École normale supérieure de Lyon, est professeur
en classes préparatoires PSI au lycée Stanislas (Paris). Il est docteur de l’Institut
de physique du globe de Paris ; sa thèse porte sur l’étude de phénomènes de courte
période dans le champ magnétique terrestre et sur le couplage des phénomènes
d’origine interne avec la rotation de la Terre. Il est l’un des auteurs du manuel de
physique MPSI-PCSI-PTSI (Pearson, 2013) ainsi que des manuels de physique de la
deuxième année (Pearson, 2010).
Vincent Renvoizé, ancien élève de l’École normale supérieure de Lyon, est profes-
seur en classes préparatoires PSI au Prytanée militaire de La Flèche. Il est docteur
en astrophysique ; sa thèse porte sur la dynamique et l’évolution des corps célestes
compacts. Il a coordonné, dans la collection Cap Prépa, le manuel de physique MPSI-
PCSI-PTSI (Pearson, 2013), ainsi que les trois manuels de physique de la deuxième
année (Pearson, 2010).
viii
Jérôme Ropert est professeur en classes préparatoires MP au lycée Jacques-Decour
(Paris).
Les auteurs
Avant-propos v
1 Mécanique 1
1.1. Lois de composition des vitesses et accélérations . . . . . . . . . . . . . 1
1.2. Pendule simple dans un ascenseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3. Pendule simple dans un véhicule accéléré . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.4. Mouvement d’un anneau sur une tige en rotation . . . . . . . . . . . . 10
1.5. Satellite dans la soute d’une navette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.6. Chute libre dans le référentiel terrestre . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.7. Jour solaire et jour sidéral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.8. Champs de pesanteur et de gravitation terrestres . . . . . . . . . . . . . 22
1.9. Variation relative de la pesanteur avec l’altitude . . . . . . . . . . . . . 25
1.10. Recul d’un canon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
1.11. Glissement d’un pavé sur un plan incliné . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2 Transfert thermique 35
2.1. Diffusion thermique dans une barre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.2. Double vitrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
2.3. Température du corps humain en plongée . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.4. Transfert thermique dans un cylindre creux . . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.5. Température dans la Terre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
2.6. Ondes thermiques dans le sol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.7. Coulée de lave . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
3 Systèmes ouverts 59
3.1. Premier principe industriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
3.2. Écoulement supersonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
3.3. Deuxième principe pour un écoulement . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
3.4. Détente de Joule-Thomson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
x
4 Électromagnétisme en régime stationnaire 75
4.1. Champ créé par un noyau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
Table des matières
6 Ondes 145
6.1. Onde dans un câble coaxial (aspect ligne) . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
6.2. OPPM dans le vide illimité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
6.3. Onde dans un métal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152
6.4. Onde dans un câble coaxial (aspect champ) . . . . . . . . . . . . . . . . 156
6.5. Système GPS et ionosphère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
6.6. Onde hertzienne dans l’eau de mer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
6.7. Guide d’onde rectangulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
6.8. Onde stationnaire dans une cavité cubique . . . . . . . . . . . . . . . . 167
6.9. Loi de Stefan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170
6.10. Réflexion sur un métal parfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
9 Optique 217
9.1. Détermination d’une différence de chemin optique . . . . . . . . . . . . 217
9.2. Théorème de Malus et principe de retour inverse . . . . . . . . . . . . . 218
9.3. Formule de Fresnel et contraste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220
9.4. Interfrange . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 222
9.5. Mesure de l’indice d’un gaz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
9.6. Trous de Young et source en dehors de l’axe . . . . . . . . . . . . . . . 225
9.7. Observation de deux étoiles par interférométrie . . . . . . . . . . . . . . 227
9.8. Élargissement spatial de la source . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229
9.9. Trous de Young et lentille d’observation à l’infini . . . . . . . . . . . . . 231
9.10. Réseau de fentes de Young . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
9.11. Capacité de stockage d’un disque compact . . . . . . . . . . . . . . . . 237
9.12. Interféromètre en lame d’air à faces parallèles . . . . . . . . . . . . . . 238
9.13. Rayon des franges d’égale inclinaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241
9.14. Différence de marche dans le cas d’une lame de verre . . . . . . . . . . 243
9.15. Interfrange dans le cas d’un coin d’air . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244
9.16. Spectre cannelé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
9.17. Épaisseur d’une lame de verre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
9.18. Écart de longueur d’onde du doublet du sodium . . . . . . . . . . . . 248
9.19. Largeur spectrale d’un filtre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250
Index 281
Liste des encadrés
! Corrigé
#–
1. On note Ω R′ /R le vecteur rotation de (R′ ) par rapport à (R). La formule de déri-
# –
vation reliant les dérivées temporelles d’un vecteur AM dans les deux référentiels (R)
et (R′ ) est
# # –$ # # –$
dAM dAM #– # –
= + Ω R′ /R ∧ AM . (1.1.1)
dt dt
/R ′ /R
#– #–
2.a. Dans le cas d’une translation, Ω R′ /R = 0 , donc les dérivées par rapport au temps
′
des vecteurs ne dépendent pas du référentiel de% calcul (les indices
% # –′ &R et R% des dérivées
# –& # –&
dOM dOO dO ′ M
sont interchangeables). On peut alors écrire dt = dt + dt et
/R /R /R
le traduire en # # –$ # # –$
dOO′ dO′ M
v (M )/R
#– = + .
dt dt
/R /R′
' () * ' () *
#–
v (O′ )/R = #–
v0 #–
v (M)/R′
2.b. La loi de composition des vitesses précédente donne directement, par dériva-
tion temporelle, #– a a (M ) = #– a e (M ) , avec #–
a r (M ) + #– a 0 . Le champ des
a e (M ) = #–
accélérations d’entraînement est uniforme et vaut a 0 en tout point M .
#–
#– #–
3.a. Dans le cas où (R′ ) tourne par rapport à (R), Ω R′ /R ̸= 0 . D’après la rela-
tion (1.1.1), il faut faire attention au référentiel dans lequel on effectue la dérivation
temporelle. On étudie séparément les dérivées des trois termes de la relation de Chasles
donnée dans l’énoncé.
% # –&
! On a toujours dOM dt = #–v (M )/R = #–v a (M ).
/R
% # –′ & #–
! Le point O′ étant sur l’axe de rotation, dOO dt v (O′ )/R = 0 .
= #–
/R
% # ′ –&
! Ici, la dérivée dOdtM n’est pas égale à la vitesse de M dans (R′ ). Il faut utiliser
/R
la relation (1.1.1), qui s’écrit
# # –$ # # –$
dO′ M dO′ M #– # –
= Ω ∧O′ M .
+ '()*
dt dt
/R /R′ ω #–
uz
' () *
v (M)/R′
#–
3
# – # – # – #– # – #– # – # –
Or, O′ M = O′ H + HM ⇒ Ω ∧ O′ M = Ω ∧ HM , car O′ H est colinéaire à #– u z , donc
#–
à Ω.
3.b. Dans (R), on dérive temporellement chacun des termes de la loi de composition
des vitesses. % #– &
! Le premier terme donne directement l’accélération absolue d v adt(M) = #–
a a (M ).
/R
! On utilise à nouveau l’équation (1.1.1) pour écrire
+ #– , + #– ,
d v r (M ) d v r (M ) #–
= + Ω ∧ #–
v r (M ) .
dt /R dt /R′
' () *
a r (M)
#–
# – #–
a e (M ) = −ω 2 HM
#– et a c (M ) = 2 Ω ∧ #–
#– v r (M ) .
Dans le cas d’une rotation de (R′ ) par rapport à (R), on constate que l’accé-
lération d’entraînement n’est pas la dérivée temporelle de la vitesse d’entraîne-
ment. En effet, la dérivée temporelle de la vitesse d’entraînement produit le terme
#–
Ω ∧ #–v r (M ) au même titre que la dérivée temporelle de la vitesse relative. Ces
deux termes entrent à parts égales dans l’accélération de Coriolis et expliquent le
coefficient « 2 » que celle-ci contient.
4. Quel que soit le mouvement de (R′ ) dans (R), la force d’inertie d’entraînement sur
#–
un point de masse m s’écrit toujours F ie = −m #–a e (M ) .
4.a. Dans le cas d’une translation de (R′ ) dans (R), on obtient
#–
F ie = −m #–
a0 . (1.1.2)
Remarque La force étant dirigée radialement dans le sens qui l’éloigne de l’axe on
parle de force axifuge. Ce terme se retrouve dans le langage courant sous la forme de
« force centrifuge », ce qui est cohérent si l’on considère que le centre évoqué ici est
le point H, centre du cercle définissant le mouvement du point coïncident.
O
y x
ℓ
g
#–
a0
#– Fig. 1.2.1. Pendule simple dans un ascenseur.
θ
M
! Corrigé
1.
#–
Pour calculer le moment scalaire d’une force F par rapport à un axe orienté ∆,
on détermine d’abord le bras de levier d qui est la distance entre la droite support
#–
de la force et l’axe de rotation (voir figure 1.2.2), puis on écrit M∆ (F ) = ±d × F .
La détermination du signe dépend de la tendance qu’a cette force à favoriser une
rotation dans le sens direct par rapport à l’axe orienté (signe « plus », cas de la
figure 1.2.2) ou dans le sens indirect (signe « moins »).
sens direct ∆
autour de ∆
d
Fig. 1.2.2. Détermination du bras
de levier.
#–
F
droite support
#–
M de F
Dans le référentiel de la cabine (non galiléen car en mouvement accéléré par rapport au
référentiel galiléen RT ), le point M est soumis aux forces suivantes dont on détermine
le moment par rapport à l’axe orienté Oy :
#–
! son poids P = mg #– u z , dont le bras de levier est ℓ sin θ, et qui tend à diminuer
l’angle θ lorsque celui-ci est positif (et à l’augmenter lorsqu’il est négatif). On obtient
#–
alors MOy (P ) = −mgℓ sin θ ;
! la tension du fil, colinéaire à celui-ci, dirigée vers le point O. Le bras de levier et
le moment associé sont nuls ;
! la force d’inertie de Coriolis, qui est nulle car la cabine a un mouvement de trans-
lation dans RT ;
6
#–
! la force d’inertie d’entraînement F i.e. = −m #– a 0 dont le moment par
a e = −m #–
rapport à l’axe Oy se calcule comme celui du poids, au signe près,
Chapitre 1. Mécanique
#–
MOy (F i.e. ) = +ma0 ℓ sin θ .
#– #–
Remarque On peut regrouper les deux forces P et F i.e. pour former le poids
#–∗ #– #–
apparent dans la cabine P = P + F i.e. = m(g − a0 ) u z . Le pendule oscille alors
#–
comme s’il était soumis à une seule force autre que la tension du fil, et dont le moment
#–
par rapport à l’axe Oy est MOy (P ∗ ) = m(a0 − g)ℓ sin θ. Cette force est ici de même
direction que le poids mais d’intensité différente : en fonction de la valeur de a0 ,
une personne présente dans la cabine aura l’impression que la gravité a localement
augmenté (P ∗ > P ) ou diminué (P ∗ < P ).
L’application de la loi du moment cinétique par rapport à l’axe orienté Oy donne
dL∆ #– #–
= MOy (P ) + MOy (F i.e. ), soit, après simplifications,
dt
d2 θ g − a0
+ sin θ = 0 . (1.2.1)
dt2 ℓ
2. Dans le cas des petites oscillations, θ ≪ 1 rad et donc sin θ ≈ θ. L’équation (1.2.1)
2
devient alors ddt2θ + g−a
ℓ θ = 0 qui, lorsque a0 < g, se résout en θ(t) = A cos (ωt + φ), où
0
(A, φ), dont la détermination n’est pas demandée ici, dépend des conditions initiales
1 2
g − a0 2π ℓ
et où ω = . La période correspondante est T = = 2π .
ℓ ω g − a0
3. Le référentiel de la cabine est galiléen si celle-ci est en translation
3 uniforme dans RT ,
ℓ
soit lorsque a0 = 0. La période correspondante est T0 = 2π g .
O
a0
#–
ℓ
#– z
T
θ
M + x
m #–
g y
! Corrigé
#– #–
1. L’accélération de Coriolis est nulle puisque Ω R/RT = 0 dans le mouvement de
translation de (R) dans (RT ). En revanche, l’accélération d’entraînement #– a 0 non
#–
nulle fait apparaître une force d’inertie d’entrainement F i.e. = −m #–
a 0 . La loi de la
quantité de mouvement appliquée à M dans le référentiel accéléré (R) s’écrit alors
a (M ) = −T #–
m #– /R u − mg #–
r u − ma #–
z u . 0 x
3.
Chapitre 1. Mécanique
Une position d’équilibre d’un mobile est dite stable si, lorsqu’on éloigne le mobile
de cette position et qu’on l’abandonne sans vitesse initiale, il tend à retourner
spontanément à cette position.
Pour prouver qu’une position d’équilibre θeq est stable, on peut raisonner selon
les étapes suivantes.
1. On pose θ(t) = θeq + ε(t), où |ε| est « petit ». La quantité ε constitue une
perturbation de l’équilibre.
2. On établit alors l’équation différentielle vérifiée par ε(t). Comme ε ≪ 1, on
peut linéariser cette équation (développement limité à l’ordre 1 en ε).
3. Deux cas se présentent.
! Si sa solution ε(t) est oscillante, alors la position d’équilibre est stable, car
θ(t) = θeq + ε(t) oscille autour de θeq . Le mobile passe son temps à tenter de
retourner vers la position θeq .
! Si sa solution est divergente (ε → ∞), la position d’équilibre est instable et
le mobile quitte définitivement θeq suite à la perturbation.
Pour faire disparaître les termes constants dans une équation différentielle du
mouvement linéaire, on procède en trois étapes.
1. On écrit l’équation générale (linéaire) du mouvement.
2. On la particularise au cas de l’équilibre.
3. On fait la différence entre ces deux équations.
On vérifie que l’équation (1.3.4) est bien à second membre nul, ce qui autorise la
g cos θ0 + a0 sin θ0
solution ε = 0. Comme > 0, on peut poser que cette quantité
ℓ
2
est égale à Ω > 0. L’équation (1.3.4) est donc celle d’un oscillateur harmonique,
ε̈ + Ω2 ε = 0. Ses solutions sont de la forme
g cos θ0 + a0 sin θ0
ε(t) = A cos(Ωt + φ) , avec Ω2 = .
ℓ
Le point M décrit donc de petites oscillations autour de θ0 , ce qui montre le caractère
stable de la position d’équilibre étudiée.
a0
− #–
Le pendule prend une nouvelle position d’équilibre sous l’effet de son poids apparent
g ∗ (direction
et de la tension du fil, oblique, colinéaire à #– de la verticale apparente
Chapitre 1. Mécanique
3
g∗
dans le référentiel (R)). Il oscille à la pulsation Ω = ℓ , résultat classique pour les
petites oscillations d’un pendule simple.
y g
#– x
ℓ
B Fig. 1.4.1. Anneau sur
A M une tige en rotation (vue
de dessus).
θ X
z
O
Méthode (suite)
Le référentiel (R) est non galiléen car il est en rotation dans le référentiel (RT ). Dans
ce référentiel, le point M est soumis à :
#– #– # –
! son poids P = −mg #– u z dont le travail est nul, P étant normal à AB ;
#–
! la réaction de la tige T , normale à celle-ci du fait de l’absence de frottements entre
la tige et M , et par conséquent normale au déplacement : son travail est donc nul ;
Attention #–
Direction de T
#–
Le fait que T soit normale à la tige ne signifie pas pour autant qu’elle est verticale :
#–
elle s’écrit T = Tx #– u y.
u x + Ty #–
! la force d’inertie de Coriolis, dont le travail est toujours nul (voir encadré
« Méthode » page 15) ;
! la force d’inertie d’entraînement qui, dans le cas d’une rotation uniforme autour
#– # –
d’un axe fixe, se limite à la force axifuge F ie = mω 2 HM , où H est le projeté ortho-
gonal de M sur l’axe (ici, O et H sont identiques). L’expression de cette force a été
établie à l’exercice 1.1 page 1.
1
Ep ie = − mω 2 HM 2 .
2
12
Méthode (suite)
Chapitre 1. Mécanique
La force d’inertie axifuge est donc une force conservative. Son travail entre deux
points A et B s’écrit comme l’opposé de la variation d’énergie potentielle dont
elle dérive,
1
Wie = mω 2 (HB B 2 − HA A2 ) .
2
Les termes HA A et HB B sont simplement les distances initiale et finale du point
M à l’axe (ce n’est pas le même point H dans les deux cas, d’où la précision des
indices).
#– #–
Le travail δW = F · dℓM d’une force d’interaction dépend en général du référentiel
#–
d’étude. En effet, la force F est invariante par changement de référentiel mais le
#–
déplacement dℓM de son point d’application ne l’est pas.
Il en est de même pour le travail d’une force d’inertie, qui, de plus, n’est en général
pas invariante par changement de référentiel.
ur
#–
P
uθ
#–
! Corrigé
1. On note MT la masse de la Terre et MN celle de la navette. Dans le référentiel
galiléen (G), la navette est uniquement soumise à la force de gravitation terrestre
#– MT MN #–
F = −G u r . Comme elle est en mouvement circulaire uniforme, son accé-
r2
a = −ω02 r #–
lération est centripète et vaut #– u r . La loi de la quantité de mouvement
appliquée à la navette dans le référentiel (G) s’écrit
1
#– GMT MN 2 GMT
F = MN a ⇒ #– = M N ω0 r ⇒ ω0 = .
r2 r3
GMT
D’autre part, le champ de pesanteur au sol vaut g0 = R2 , donc
1
g0 R 2
ω0 = . (1.5.1)
r3
2. Dans le référentiel non galiléen (N ) de la navette, un objet est soumis à des forces
d’inertie. Tant que l’objet est immobile dans (N ), la force de Coriolis −2m ω #– ∧ #–
0 v est
#– 2 #–
nulle car v = 0 . La seule force d’inertie restante est la force axifuge, mω0 r u r . L’objet
#–
g0 R2 #–
est aussi soumis à la gravitation terrestre, −m GM r 2 u r = −m r 2 u r . La résultante
T #–
g0 R 2 #–
mω02 r #–
u r − m 2 #– ur = 0 .
r
En toute rigueur, les deux dernières égalités ne sont nulles que si l’objet est exactement
au point A, car la distance r de l’équation (1.5.1) est r = CA. Ainsi, dans le référentiel
de la navette, tout se passe comme si l’objet situé en A n’était soumis à aucune force :
il reste immobile à l’endroit où il est abandonné sans vitesse initiale. On dit qu’il est
en impesanteur. Dans la vie courante, on parle souvent d’apesanteur pour décrire les
15
astronautes qui semblent flotter dans la navette. Cependant, ce terme ne devrait être
utilisé que lorsque l’objet n’est réellement soumis à aucune attraction (infiniment loin
# – g0 R2
! la force de pesanteur dirigée selon −CP , de norme CP 2 ,
#– g0 R 2
F G = −m 3/2
((r + x) #–
u r + y #–
u θ + z #–
u z) ;
((r + x)2 + y 2 + z 2 )
#– #– #–
! la force de Coriolis f ic = −2m Ω ∧ #–
v r avec Ω = ω0 #–
u z et #–
v r = ẋ #–
u r + ẏ #– u z,
u θ + ż #–
#–
f ic = −2mω0 (−ẏ #–
u r + ẋ #–
u θ) . (1.5.2)
4.
mg0 R2
Ep 1 = − 1/2
.
[(x + r)2 + y 2 + z 2 ]
! La force d’inertie d’entraînement dérive aussi d’une énergie potentielle puisque son
#–
r = mω02 [(x + r) dx + y dy] peut être écrit δWie = −dEp 2 , avec
travail δWie = f ie · d #–
1 5 6
Ep 2 = − mω02 (r + x)2 + y 2 .
2
À l’aide de l’équation (1.5.1), on remarque que g0 R2 = ω02 r3 . Cela permet une facto-
risation des deux termes de l’énergie potentielle totale Ep = Ep 1 + Ep 2 ,
7 8
2 2 3
(r + x) + y r
Ep = −mω02 +4 .
2 (r + x)2 + y 2 + z 2
16
5.
Ep (x,z = 0) Ep (x = 0,z)
Chapitre 1. Mécanique
Fig. 1.5.2. Énergie potentielle totale. Vue en coupe dans deux plans de la surface repré-
sentative de Ep (x,z).
Pour un problème conservatif (dans lequel toutes les forces dérivent d’une énergie
potentielle), une position d’équilibre correspond à un extremum d’énergie poten-
tielle. L’équilibre est :
! stable si c’est un minimum de Ep ;
! instable sinon.
D’après le critère de stabilité de Routh (voir encadré « Méthode » page 9), l’équa-
tion (1.5.5) montre que z(t) est bornée , ce qui est conforme au fait minimum d’éner-
D’après le critère de stabilité de Routh, x(t) reste borné . On peut d’ailleurs confir-
√
mer cette assertion en résolvant l’équation, x(t) = C cos( 7ω0 t + ϕ) + 7ω2 0 B, où les
constantes C et ϕ dépendent des conditions initiales. Enfin, on déduit y de x via la
relation
√ 3
ẏ = −2ω0 x + B ⇒ ẏ = −2ω0 C cos( 7ω0 t + ϕ) + B ,
7
qui s’intègre en
2 √ 3
y(t) = − C sin( 7ω0 t + ϕ) + B t +D . (1.5.6)
' 7 () * '7 () *
borné →∞
La coordonnée y contient un terme tendant vers l’infini . Ainsi, à partir d’une per-
turbation de la position d’équilibre, le point P effectue des oscillations accompagnées
d’une lente dérive dans la direction #–
u θ (terme linéaire en temps).
Tous les calculs de cette question sont valables tant que le développement limité à
l’ordre 2 de l’énergie potentielle est une approximation acceptable. Entre autres,
cela suppose yr ≪ 1. Par conséquent, la relation (1.5.6) n’est pas indéfiniment
valable à cause du terme qui tend vers l’infini. Cependant, elle suffit à prouver
que y(t) n’oscille pas autour de zéro, c’est-à-dire qu’il y a instabilité.
Une instabilité avait été prévue à la question 4, mais elle concernait les perturba-
tions selon x. La présente question montre que l’instabilité est en fait selon y. Ces
deux conclusions sont complètement différentes. La première repose sur une utilisation
erronée de l’énergie potentielle. Seule la seconde méthode est fiable.
18
Ω
pôle uy
#–
Nord
M
uz
#–
axe des pôles Fig. 1.6.1. Vue globale de la
Terre en coupe.
H ux
#–
A
#–
Ω plan de
l’équateur
λ
2.c. Cette expérience fut réalisée par Ferdinand Reich en 1833 à Freiberg (en Saxe,
latitude λ = 50◦ 54′ ) : il laissa tomber des projectiles dans un puits de mine d’une
! Corrigé
1.a. Dans le référentiel (RT ) considéré comme galiléen, le point M n’est soumis qu’à
#–
son poids P = m #– g , ce qui permet d’écrire m #– a = −mg #– u z . La projection de cette
relation sur les axes (Ox) et (Oy) donne ẍ = 0 et ÿ = 0. Ces équations s’intègrent en
ẋ = cte et ẏ = cte. En utilisant les conditions initiales ẋ(0) = ẏ(0) = 0, on conclut que
les deux constantes sont nulles, donc ẋ = ẏ = 0 durant toute la chute. Par conséquent,
x(t) = x(0) = 0 et y(t) = y(0) = 0 . En projetant sur l’axe (Oz) et en utilisant les
conditions initiales ż(0) = 0 et z(0) = h, on obtient
1
z̈(t) = −g ⇒ ż(t) = −gt ⇒ z(t) = − gt2 + h . (1.6.1)
2
Attention Poids
# –
Par souci de simplification, la force d’inertie d’entraînement mΩ2 HM est omise
dans cet exercice. Si elle était prise en compte, il ne faudrait surtout pas la compter
en supplément du poids. En effet, par définition, le poids contient déjà cette force
(voir exercice 1.8 page 22).
#–
La loi de la quantité de mouvement s’écrit m #–
a = m #– g − 2m Ω ∧ #–v (M ) et donne, en
projection sur l’axe (Ox), mẍ = −2mΩ(ż cos λ − ẏ sin λ). En négligeant le terme en ẏ
devant celui en ż, on obtient
ẍ = −2Ωż cos λ . (1.6.2)
Il y a donc un couplage entre les variables x et z. Dans le cas général, cela rend les
calculs compliqués lors de la prise en compte de la force de Coriolis. La méthode
perturbative proposée par l’énoncé permet de s’affranchir en grande partie de cette
difficulté : ż(t) est supposé connu d’après l’étude simplifiée de la question 1.a, ce qui
permet de résoudre l’équation (1.6.2).
2.b. En utilisant les équations (1.6.1) et (1.6.2), on obtient ẍ = 2Ωgt cos λ. On intègre
par rapport au temps deux fois de suite avec les conditions initiales ẋ(0) = 0 et
x(0) = 0,
1
ẋ = Ωgt2 cos λ ⇒ x(t) = Ωgt3 cos λ .
3
20
3
L’abscisse du point d’impact est alors D = x(t0 ) = 23 hΩ 2h
g cos λ . On constate que
Chapitre 1. Mécanique
D > 0 quel que soit le signe de λ (cos λ > 0 pour λ ∈ [−π/2,π/2]). La déviation se
fait donc bien vers l’est, quel que soit l’hémisphère dans lequel se produit la chute.
2.c. La durée du jour sidéral permet de calculer la pulsation temporelle Ω de la
rotation propre terrestre, Ω = 2π
T0 = 7,29 · 10
−5
rad · s−1 . L’application numérique
donne D = 27,5 mm . Compte tenu des approximations du modèle (omission des
forces de frottement, notamment) et de l’incertitude que l’on peut imaginer sur les
mesures, l’accord entre le modèle et l’expérience est inespéré.
! Corrigé
1. Sur la figure 1.7.1, qui n’est évidemment pas à l’échelle, est représentée la Terre
pour trois instants successifs dans le référentiel héliocentrique. Le point M est fixe
par rapport à l’équateur. En une journée, la Terre s’étant déplacée autour du Soleil,
celui-ci ne sera à nouveau au zénith du point M qu’au bout de Tsolaire > Tsidéral . Les
lignes en pointillé donnent la direction fixe (SM ) à l’instant initial dans le référentiel
héliocentrique.
21
t + Tsolaire
M
Soleil M
2.a.
2π
! Par définition du jour sidéral, Ωgéo = Tsidéral . Le référentiel géocentrique étant en
translation dans le référentiel héliocentrique, on peut écrire Ωgéo = Ωhélio .
2π
! Par définition du jour solaire, Ωs = Tsolaire .
! Le référentiel Rs effectue un tour complet dans le référentiel héliocentrique en une
2π
année, soit Ωs/hélio = Tan .
La première forme de l’équation (1.7.1) est plus simple pour effectuer l’application
numérique car il n’y a que deux valeurs à entrer dans la calculatrice (à condition
de ne pas oublier l’exposant « −1 » !). La seconde forme de cette équation permet,
quant à elle, de vérifier facilement l’homogénéité du résultat ainsi que la relation
d’ordre Tsidéral < Tsolaire . En revanche, il ne servirait absolument à rien d’écrire
le résultat sous la forme Tsidéral = TTansolaire Tan
+Tsolaire , car cela compliquerait inutilement
la réalisation de l’application numérique (quatre valeurs à entrer). On retiendra
donc qu’en physique, il ne faut pas chercher systématiquement à présenter le
résultat « en réduisant tout au même dénominateur ».
4.b. Une étude détaillée de la relation donnant α montre que cet angle est maximal
pour λ0 = 44,95 ◦ . Calculer α0 , la valeur de ce maximum, et d0 , la valeur maximale
#– #– #– #–
Le poids d’un point matériel est P = F g + F ie , où F g est la force de gravitation
#–
et F ie la force d’inertie d’entraînement due à la rotation de la Terre autour de
l’axe de ses pôles.
Ω
pôle
Nord
g
#–
λ
O
plan de
d l’équateur
I
#–
Fig. 1.8.1. Vue en coupe de la Terre et des champs de pesanteur g #–, de gravitation G
#– #–
et d’inertie Gie . Le vecteur rotation propre Ω de la Terre est porté par l’axe des pôles. Les
normes des vecteurs, la distance d ainsi que l’angle α ne sont pas à l’échelle.
#– #– #– #– #–
Aux pôles, G ie = 0 , donc #–
g = G . À l’équateur, Gie et G sont colinéaires et de sens
opposés.
24
La seule force d’inertie d’entraînement incluse dans le poids est celle due à la
rotation de la Terre dans le référentiel géocentrique. Lors d’une étude dans le
référentiel terrestre (non galiléen), cette force n’apparaît donc pas explicitement
dans le bilan des forces puisqu’elle est contenue dans m #– g.
Dans le cas d’autres référentiels non galiléens, comme un ascenseur ou un véhicule
#–
en accélération #–a e , il faut ajouter au poids P = m #–
g la force d’inertie d’entraî-
#–
nement F ie = −m #– a e qui apparaît alors explicitement dans le bilan des forces.
#– #–
La somme de P et de F ie constitue une force communément appelée « poids
apparent » (voir à ce sujet les exercices 1.2 page 4 et 1.3 page 7).
#– #–
avec HM = R cos λ. D’après la figure 1.8.1, l’angle ( G ,Gie ) est (π−λ). Par conséquent,
G2 M 2
g 2 = R4 T + R2 Ω4 cos2 λ + 2 RΩGM T cos λ
R2 cos (π − λ), soit, après simplification,
2 + , + ,2
GMT GMT
g = Ω2 cos2 λ R2 Ω2 − 2 + . (1.8.2)
R R2
La valeur de Gie est nulle aux pôles (le point M est sur l’axe de rotation, donc
l’accélération d’entraînement est nulle) et maximale à l’équateur (HM = R est alors
maximal). On remarque que la valeur de Gie est faible devant celle de la pesanteur g,
mais suffisante pour modifier celle-ci au troisième chiffre significatif.
2.b. Par rapport à la valeur prévue par le modèle, la valeur réelle de g est :
! plus grande aux pôles ;
! plus faible à l’équateur.
Cela est dû à l’aplatissement de la Terre aux pôles (non pris en compte dans le
modèle). Du fait de sa rotation propre, la Terre a un rayon légèrement plus grand à
l’équateur (Rmax = 6 378 km) qu’aux pôles (Rmin = 6 357 km).
! À l’équateur, où Rmax > R, Gie est en réalité plus grand que dans le modèle alors
que, parallèlement, G est plus petit. Donc g = G − Gie est diminué.
! Aux pôles, Gie reste nul mais G augmente par rapport au modèle, car Rmin < R.
Par conséquent, g = G augmente aussi.
On peut résumer la situation par les inégalités
gréel (équateur) < gmodèle (équateur) < gmodèle (pôles) < gréel (pôles) .
L’écart ∆(g) = g(pôles) − g(équateur) réel est plus important que ce que prévoit le
modèle.
25
#– #–
3.a. L’angle α est nul lorsque Gie est nul (aux pôles) ou lorsque Gie et G sont coli-
néaires (en tout point de l’équateur). En dehors de ces cas particuliers, la verticale
4.a. On utilise le triangle OIM , rectangle en I (voir figure 1.8.1), pour écrire
d = R sin α . Les lieux à la surface de la Terre pour lesquels la verticale locale passe
par le centre de la Terre sont ceux pour lesquels α = 0 (voir question 3.a).
4.b. L’application numérique donne α0 = 0,09893 ◦ , soit encore α0 = 5,936′ et
d0 = 11,00 km . L’angle α0 est relativement petit mais, du fait de la valeur assez
grande du rayon de la Terre R, la distance d0 est loin d’être négligeable.
! Lors du calcul d’une petite variation ∆g d’une grandeur g due à une petite
variation ∆z d’un de ses paramètres, on exprime tout d’abord sa différentielle sous
la forme dg = A dz, puis, en identifiant les différentielles aux petites variations,
on écrit ∆g ≈ A ∆z .
26
Méthode (suite)
Chapitre 1. Mécanique
9 9
3. Une application numérique avec par exemple h = 10 km, donne 9 ∆g −3
9 9
g 9 ≈ 3 · 10 .
Cette variation relative de g, de l’ordre de 0,3 %, valide le fait de considérer g comme
une constante dès lors que les variations de l’altitude durant le mouvement restent
petites devant le rayon terrestre.
4.b. Le recul du canon ne doit pas excéder ℓ = 1,22 m. Donner une deuxième
relation faisant intervenir M , λ, v1 et ℓ puis m, λ, v0 et ℓ lorsque cette condition
! Corrigé
1. Le système est étudié durant un intervalle de temps τ suffisamment court (explosion
de la charge et départ dans le fût à grande vitesse) pour que les forces telles que le
poids, la réaction du support de la partie mobile du canon, ou encore le système
amortisseur soient négligeables sur cette partie du mouvement.
En notant #–p la quantité de mouvement du système, la loi#–de la quantité de mouvement
#–
appliquée dans le référentiel terrestre galiléen s’écrit ddtp = F ext . On l’intègre entre
les instants t = 0 (début de l’explosion) et t = τ (fin du départ de l’obus) selon
ˆ τ
#– #– #–
d p = F ext dt ⇒ p (τ ) − p (0) =
#– #– #– F ext dt ≃ 0 .
t=0
Le résultat est nul car les forces mises en jeu ont des intensités bornées et τ est
extrêmement petit. Cela signifie que, durant cet intervalle de temps [0, τ ], le système
peut être considéré comme isolé et sa quantité de mouvement se conserve. Elle était
nulle avant le tir et reste quasi nulle après,
#–
#–
p (τ ) = #–
p (0) = 0 . (1.10.1)
4.a.
Chapitre 1. Mécanique
Méthode (suite)
ω0
La forme canonique de l’équation de l’oscillateur est ẍ + Q ẋ + ω02 x = 0 . Par iden-
tification avec l’équation donnée dans l’énoncé, on obtient
1 √
k kM
ω0 = et Q = .
M λ
Le régime est critique si Q = 12 , soit encore
√
λ = 2 kM . (1.10.2)
! λ "
Dans le cas du régime critique, la solution est de la forme x(t) = (A+ Bt) exp − M t ,
ce qui, en tenant compte des conditions initiales x(0) = 0 et ẋ(0) = v1 , permet d’écrire
+ ,
λ
x(t) = v1 t exp − t . (1.10.3)
M
Mv1 mv0
ℓ = λe . Finalement, en utilisant M v1 = mv0 obtenu à la question 2, ℓ = λe .
Cette équation donne directement λ = mv ℓe
0
, qui, une fois injecté dans l’équation
1
! mv0 "2
(1.10.2), conduit à k = M 2ℓe . Numériquement, on obtient
point A, vers le haut d’un plan incliné faisant un angle α avec l’horizontale (voir
figure 1.11.1). La vitesse initiale est notée #–v 0 et le contact entre le pavé et le
plan incliné se fait avec un frottement solide de coefficient f . On considère que le
référentiel du plan incliné est galiléen et on néglige toute force de frottement fluide
sur le pavé.
y
v0
#–
g
#–
x Fig. 1.11.1. Pavé lancé vers
le haut d’un plan incliné
m (vue en coupe).
A α
! Corrigé
#– #– #–
Lorsque le pavé glisse, la réaction qu’il subit s’écrit R = T + N , où :
#– #–
u y est la réaction normale au support ;
! N = ||N || #–
#–
! T est la réaction tangentielle, de sens toujours opposé à celui de la vitesse
de glissement du pavé sur le support. Puisque le pavé glisse dans le sens des x
#– #–
croissants, on écrit ici T = −|| T || #–
u x.
#– #– #– #–
Les normes de T et N sont liées par || T || = f ||N || tant qu’il y a glissement (loi
de Coulomb).
1.c.
v02
ℓ= .
2g(sin α + f cos α)
32
2.a.
Chapitre 1. Mécanique
#– #–
! Lorsque le pavé ne glisse pas (cas dit d’adhérence), || T || et ||N || vérifient
l’inégalité
#– #–
|| T || < f ||N || .
Tant que l’inégalité stricte est satisfaite, le pavé est effectivement en équilibre.
#– #–
! Dès que || T || = f ||N ||, il peut se mettre à glisser.
#– #–
! Il est impossible d’avoir || T || > f ||N || : un tel résultat serait la conséquence de
l’hypothèse erronée d’absence de glissement (voir encadré « Méthode » suivant).
#–
! Dans le cas du non-glissement, il faut faire attention au sens de T qui est
alors inconnu. Il convient alors d’algébriser sa composante selon (Ox) en écrivant
#– #– #–
T = T #–u x , où T est de signe inconnu, avec T = ±|| T || selon le sens de T .
On suppose que le pavé ne glisse pas, ce qui permet d’écrire la loi de l’équilibre
#– #– #–
R+P = 0 .
#–
Cette relation se projette sur l’axe (Ox) pour donner T = mg sin α : le vecteur T est
#–
u x et || T || = T = mg sin α . L’équation (1.11.1), inchangée, permet
orienté selon + #–
#–
|| T ||
d’évaluer le rapport #–
||N||
= tan α. Pour que l’hypothèse de non-glissement soit validée,
il faut que ce rapport soit inférieur à f : le pavé ne glisse pas tant que tan α < f .
Méthode (suite)
#– #– vg
#–
glissement ? T = −f ||N || #–
|| v g ||
#– #–
2.b. Si tan α > f , l’inégalité || T || < f ||N || ne peut pas être vérifiée, et le pavé
#–
redescend le plan incliné. Le sens du mouvement ayant changé, le sens de T change
#–
aussi, donc T = +f mg cos α #– u x . Le travail de cette force entre B et A est négatif,
comme dans la phase de montée (le frottement est toujours une action résistante). On
applique la loi de l’énergie cinétique entre A et A avec un passage par le point B :
#–
! le travail du poids P est nul car celui-ci dérive d’une énergie potentielle ;
#–
! le travail de T est négatif, aussi bien durant la montée que la descente.
On obtient
1 2 #– #–
m(vA − v02 ) = W(P ) + W( T ) ⇒ vA < v0 .
2 ' () * ' () *
=0 <0
Cela traduit une dissipation d’énergie mécanique du fait des frottements solides.
Chapitre 2
T RANSFER T THERMIQUE
Interpréter le résultat.
! Corrigé
1.
#–
Le courant thermique obéit à la loi de Fourier j q = −K grad
# – T . Il est dirigé seulement
– T = ∂T #–
selon u x car T ne dépend spatialement que de x, donc grad ∂x u x . Dans la suite,
#– #
#–
on note j q = jq (x,t) #–
u x.
#–
La grandeur jq (x,t) représente la projection (algébrique) du vecteur j q sur le
#–
vecteur unitaire #–
u x . Elle peut être positive ou négative. L’écriture j q = jq (x,t) #–
ux
ne préjuge en rien du sens du courant thermique.
36
Le système choisi doit être fermé, pour pouvoir appliquer le premier principe de
la thermodynamique (bilan d’énergie interne).
Construire une équation aux dérivées partielles vérifiée par T (x,t) nécessite de
faire apparaître les grandeurs dx et dt dans les expressions intermédiaires. Cela
impose de travailler sur des intervalles [x, x + dx] et [t, t + dt].
! Mathématiquement, dx et dt sont des infiniment petits (grandeurs qui tendent
vers zéro en fin de calcul).
! Physiquement, la longueur dx est de taille mésoscopique. Elle est suffisamment
grande pour contenir beaucoup d’atomes (la notion de moyenne, et donc de tempé-
rature, a un sens). Elle est suffisamment petite pour considérer T comme uniforme
sur [x, x + dx]. Cela permet d’appliquer la première loi de Joule dU = Cv dT à
la tranche [x, x + dx] considérée.
Le système d’étude choisi est une tranche mésoscopique de la barre comprise entre x
et x + dx (voir figure 2.1.1).
#–
dS 1 Fig. 2.1.1. Le système
thermostat #– thermostat mésoscopique étudié est
T1 j q = jq (x, t) #–
ux T2
#–
dS 2
la tranche grisée, com-
prise entre x et x + dx.
0 x x + dx L x
La durée d’étude est l’intervalle de temps [t, t + dt]. Le référentiel d’étude est celui du
laboratoire, dans lequel la barre est immobile. Celle-ci est en contact avec :
¨
#– #–
! la partie à gauche de x, qui lui fournit δQ1 = j q (x,t) · dS 1 dt = jq (x,t)S dt ;
S
! la partie à droite de x + dx, qui lui fournit
¨
#– #–
δQ2 = j q (x,t) · dS 2 dt = −jq (x + dx,t)S dt ;
S
En toute rigueur, la température de la tranche n’est pas uniforme. Par une ap-
proximation d’ordre zéro, on la considère comme uniforme et on devrait la noter
#–
T (xc ,t), où l’abscisse xc est comprise entre x et x + dx. De même, j q dépend a
priori du temps, donc il faudrait écrire jq (x,tc ), où tc est quelque part entre t et
t + dt. Lorsque dx et dt tendent vers zéro, xc tend vers x et tc tend vers t, donc xc
et tc n’interviennent que de façon intermédiaire. En pratique, on prend rarement
la peine de les faire apparaître.
Les développements de Taylor au premier ordre sont donnés sous les accolades dans
l’expression (2.1.2).
∂T ∂2T
ϱS =K , ou encore
∂t ∂x2
Chapitre 2. Transfert thermique
∂T ∂2T déf. K
=D 2
, où D = est le coefficient de diffusion . (2.1.3)
∂t ∂x ϱc
2. On approche les dérivées par des accroissements finis pour faire des estimations.
En notant τ la durée du régime transitoire (durée sur laquelle le front thermique a
∆T ∆T L2
avancé de L), l’équation de diffusion (2.1.3) donne ∼ D 2 , soit τ ∼ . Si
τ L D
on double la longueur de la barre, il faut quatre fois plus de temps pour que le régime
s’établisse. En cuisine, si on double l’épaisseur d’un morceau de viande, il faut le cuire
quatre fois plus longtemps. Plus le coefficient de diffusion est grand, plus le régime
transitoire est bref.
3. Par définition du régime permanent, les dérivées partielles temporelles sont nulles.
2
L’équation de diffusion (2.1.3) devient ddxT2 = 0 et s’intègre en T = ax + b, où a
et b sont deux constantes d’intégration. On utilise les conditions aux limites im-
posées par le contact thermique parfait, T (0) = T1 et T (L) = T2 , ce qui donne
T2 − T1
T (x) = x + T1 . Le profil de température est linéaire dans la barre en
L
régime permanent (voir figure 2.1.2).
T (x)
T1
Fig. 2.1.2. Profil linéaire de température dans
la barre en régime permanent.
T2
0 L x
! La valeur δSe est la quantité d’entropie fournie à la barre par les deux thermostats.
En notant δQ1 et δQ2 les quantités d’énergie thermique fournies par les thermostats,
δSc
L’inégalité dt > 0 montre qu’il y a création d’entropie au cours du temps, ce qui est
en accord avec l’aspect irréversible de la diffusion thermique .
Les lois d’association des résistances thermiques sont analogues à celles des
résistances électriques.
41
1
Rrad = 3 S .
4εσText
1
Rcc = .
hS
Rrad
Rcomb eh
= ≃ 2 · 101 ,
Rcc K
ce qui montre que Rcomb ≫ Rcc et permet de simplifier la résistance thermique totale
selon Rtot ≃ R1 + Rcomb .
5.a. On applique le premier principe de la thermodynamique, entre t et t + dt, au
corps humain qui constitue un système fermé, dU = −Φs dt + PATP dt, où :
! Φs = TintR−T
tot
ext
est le flux thermique sortant du corps ;
! PATP dt est l’énergie apportée grâce aux molécules d’ATP dans le cadre d’un
fonctionnement normal du métabolisme.
L’écriture proposée du premier principe fait comme si l’énergie PATP dt était ap-
portée par l’extérieur. En réalité, il s’agit d’une conversion d’énergie potentielle
interne (contenue dans les liaisons chimiques des molécules d’ATP) en énergie
d’agitation thermique (forme « visible » d’énergie). Cette approche simplifica-
trice est systématiquement utilisée dans les exercices. En « externalisant » les
phénomènes internes, elle évite d’avoir à considérer les modifications internes de
composition du système dues à des réactions chimiques (ou nucléaires pour les
exercices prenant en compte la radioactivité).
! Corrigé
1. Pour déterminer la répartition de T (r) dans le conducteur, on réalise un bilan
d’énergie sur un anneau cylindrique de hauteur L, de rayon interne r et de rayon ex-
terne r+dr. Cela constitue le système mésoscopique sur lequel on travaille pendant dt.
Le choix de l’intervalle [r, r + dr] est nécessaire pour faire apparaître des dérivées
par rapport à r dans l’équation différentielle cherchée. Cela délimite un anneau
cylindrique de volume
dτ = 2π r dr L .
46
r + dr r drique élémentaire.
φ(r + dr)
1 d 5 6 j2
r × jq (r) = .
r dr γ
2. On garde la dérivée telle quelle (on n’applique surtout pas la formule de dérivation
d’un produit). Cela conduit à
5 6 j2 j 2 r2
d r × jq (r) = r dr ⇒ r × jq (r) = +β,
γ γ 2
j2 r β
où β est une constante d’intégration. On en déduit ainsi que jq (r) = + . Avec
γ 2 r
j2
l’écriture de l’énoncé, on identifie α = . On détermine β en s’appuyant sur les
2γ
conditions aux limites du problème, T (a) = T1 et T (b) = T2 . Pour les utiliser, il faut
déterminer l’équation différentielle sur T (r). On relie pour cela T (r) et jq (r) via la loi
de Fourier,
% &
#– # – T ⇒ j (r) = −λ dT (r) ⇒ dT = − 1 αr + β . (2.4.1)
j q (r) = −λ grad q
dr dr λ r
47
: ;
Il reste à intégrer cette équation entre a et b, T2 − T1 = − λ1 α 2
2 (b − a2 ) + β ln ab
dT
3. Une première intégration de l’équation précédente conduit à r2 = A, où A est
dr
dT ϱα 3
5. Une première intégration donne r2 =− r + C, où C est une constante.
dr 3λ
2
Après division par r , une seconde intégration fait apparaître une autre constante D,
ϱα 2 C
∀r ∈ [RL , RT ], T (r) = − r − +D . (2.5.3)
6λ r
#– #– #–
6. En r = RL , la continuité de j q s’écrit j q (RL− ) = j q (RL+ ). D’après l’équation (2.5.2)
#– #–
et la loi de Fourier, j q (r) = 0 , ∀r ∈ [0, RL ]. Ainsi,
< =
#– + #– dT (r) (2.5.3) ϱα 3
j q (RL ) = 0 ⇒ −λ =0 ⇒ C= RL .
dr R+ 3λ
L
50
ϱα 2 ϱα RL 3 ϱα 2 ϱα RL 3
Ts = − RT − +D ⇒ D = Ts + RT + .
6λ 3λ RT 6λ 3λ RT
Finalement, l’expression du profil de température au sein de la lithosphère est
+ ,
ϱα ! 2 " ϱα 3 1 1
∀r ∈ [RL , RT ], T (r) = Ts − r − RT 2 − RL − . (2.5.4)
6λ 3λ r RT
! Corrigé
1. En faisant un bilan d’énergie sur une tranche d’épaisseur dx du sol entre deux
instants t et t + dt très proches, on établit l’équation de diffusion thermique libre
∂T ∂2 T
∂t = D ∂x2 (voir exercice 2.1 page 35 pour l’établissement de cette équation). En
remplaçant T par son expression T0 + θ(x,t) dans cette équation, la constante T0
∂θ ∂2θ
disparaît et il reste l’équation aux dérivées partielles vérifiée par θ, =D 2 .
∂t ∂x
2. Dans cette équation (qui est linéaire), on pose 1 θ(x,t) = f (x) exp(jωt), ce qui donne
d2 f
jω f (x) exp(jωt) = D 2 exp(jωt). On comprend alors le double intérêt de la forme
dx
de solution proposée :
! comme toujours dans les problèmes linéaires, les exponentielles complexes exp(jωt)
se simplifient ;
! les dérivées partielles deviennent des dérivées droites car f n’est fonction que d’une
variable.
On arrive à une équation différentielle ordinaire vérifiée par f , ce qui est plus simple
à résoudre que l’équation aux dérivées partielles de départ,
d2 f jω
− f (x) = 0 .
dx2 D
Il s’agit d’une équation différentielle linéaire à coefficients (complexes) constants.
1. Une solution de la forme f (x) × g(t) est dite à variables séparées. La séparation de variables fonctionne
bien dans les équations faisant intervenir un laplacien.
52
Pour résoudre une équation différentielle linéaire homogène (i.e. sans second
membre) à coefficients (réels ou complexes) constants, on applique la méthode
suivante en respectant scrupuleusement l’ordre indiqué.
1. On cherche les solutions sous la forme A exp(rx), où x est la variable et où
r est à déterminer.
2. En injectant cette forme dans l’équation différentielle, on obtient un poly-
nôme en r appelé polynôme caractéristique associé à l’équation différentielle.
3. Les racines (réelles ou complexes) de ce polynôme sont les r convenables.
On les note r1 , r2 , etc.
4. Par linéarité de l’équation différentielle, toute combinaison linéaire de solu-
tions est encore solution (théorème de superposition). Ainsi, la solution générale
est de la forme
f (x) = A1 exp(r1 x) + A2 exp(r2 x) + . . .
où les coefficients A1 , A2 , etc. peuvent être complexes.
5. On détermine les coefficients A1 , A2 , etc. en utilisant les conditions aux
limites.
On cherche ses solutions sous la forme A exp(rx), ce qui conduit au polynôme carac-
jω jω
téristique r2 − = 0 ⇐⇒ r2 = . Les racines r de cette équation sont donc les
D D
racines carrées complexes du nombre complexe jωD.
Pour trouver les racines carrées d’un nombre complexe z, le plus pratique est de
mettre celui-ci sous la forme exponentielle complexe.
1. On écrit ce nombre sous la forme z = |z| exp[j(θ + 2kπ)], où θ = arg(z) et
k ∈ Z.
2. Extraire ses racines carrées, notées w, revient à élever cette écriture à la
puissance 1/2, soit w = |z|1/2 exp(jθ/2) exp(jkπ). Comme exp(jkπ) = ±1, il y
a deux valeurs possibles (opposées) pour w.
En résumé, tout nombre complexe non nul admet deux racines carrées opposées,
w± = ±|z|1/2 exp(jθ/2).
% π& ω
jω
On écrit D sous forme exponentielle, r2 = exp j , puis on l’élève à la puis-
1 2 D
% π & ω
sance 1/2 pour obtenir r = ± exp j . Enfin, on revient à la notation complexe
4 D 1
1+j ω
« a + jb » en transformant l’exponentielle complexe, r = ± √ . Le coefficient
3 2 D
D
de diffusion thermique D étant en m2 · s−1 , et ω en s−1 , ω est homogène à une
3
1+j
longueur. On pose donc L = 2D ω , ce qui permet d’écrire r = ± L pour la suite.
53
% & % &
Finalement, f (x) = A exp − 1+j
L x + B exp 1+j
L x , où A et B sont deux constantes
Avant de revenir à la partie réelle, il est toujours plus simple de séparer les expo-
nentielles dont l’argument est réel de celles donc l’argument est imaginaire pur,
comme dans l’équation (2.6.1).
! " ! "
La partie réelle de T est donc T (x,t) = T0 + θ0 exp − Lx cos ωt − Lx . Le terme
! "
cos ωt − Lx correspond à un terme de propagation. La vitesse de phase v de cette
onde est donnée par
x 1 dx √
ωt − = cte ⇒ ω dt − dx = 0 ⇒ v = = L ω ⇒ v = 2Dω .
L L dt
La vitesse de phase dépend de la pulsation : la propagation des ondes thermiques
dans le sol est dispersive. La vitesse de phase décroît avec la fréquence du phéno-
mène. Ainsi, les variations journalières de température pénètrent plus vite dans le sol
déf.
que les variations annuelles. La longueur d’onde λ vérifie λ = vT , où T = 2π ω est la
3
période temporelle, donc λ = L ωT = 2πL ⇒ λ = 2π 2D ω . Cette onde thermique
! x"
est amortie exponentiellement dans l’espace (facteur exp − L ), la longueur typique
3
d’amortissement étant L = 2D ω . Par conséquent, les variations journalières de tem-
pérature pénètrent moins profondément dans le sol que les variations annuelles : le
sol a un comportement de filtre passe-bas ; il a une certaine inertie thermique
et ne « suit » pas les variations de température trop rapides.
5. Le tracé de la solution à un instant fixé est donné sur la figure 2.6.1. Il s’agit d’une
sinusoïde, de valeur moyenne T0 , amortie par une enveloppe exponentielle. L’aspect
sinusoïdal est peu visible car la longueur d’amortissement L est plus faible que la
longueur d’onde λ = 2πL.
54
T (x, t)
!x
"
T0 + θ0 T0 + θ0 exp − L
Chapitre 2. Transfert thermique
!x
"
T0 − θ0 T0 − θ0 exp − L
Avec les valeurs données, les longueurs d’amortissement sont L ≃ 13 cm pour les
variations journalières et L ≃ 2,5 m pour les variations annuelles.
6. On note xc la profondeur à partir de laquelle les variations de température sont
inférieures à ∆θ = 2 ◦ C alors que l’amplitude thermique au niveau du sol est
θ0 = 20 ◦ C. La profondeur xc vérifie l’équation
% x & ∆θ
c
θ0 exp − = ∆θ ⇒ xc = −L ln ≃ 5,7 m .
L θ0
Les caves enterrées à une profondeur suffisamment grande (ici, 5,7 m) sont donc peu
sensibles aux variations de température de la surface, ce qui permet de conserver le
vin dans de bonnes conditions (température constante).
Les installations de chauffage géothermique utilisent également la constance de la
température du sol extérieur. Un tel système est une pompe à chaleur équipée d’un
circuit de fluide caloporteur circulant entre deux sources thermiques : la maison et le
sous-sol du jardin. L’hiver, le système puise de l’énergie thermique dans le sous-sol
du jardin et la transfère vers la maison (chauffage de la maison). L’été, le système
peut fonctionner en puisant de l’énergie thermique dans la maison et en l’envoyant
vers le sous-sol du jardin (climatisation de la maison). L’utilisation du sous-sol du
jardin plutôt que de l’air atmosphérique ambiant en tant que source thermique est
judicieuse pour deux raisons.
! Le sous-sol a une température quasi constante contrairement à l’air ambiant (en
particulier grâce aux eaux de pluie). En hiver, il est plus facile de puiser de l’énergie
thermique dans un sous-sol à environ +10 ◦ C que dans un air pouvant descendre à
−10 ◦C. De même, l’été (fonctionnement en climatisation), il est plus facile d’évacuer
de l’énergie thermique vers le sous-sol à environ +10 ◦ C plutôt que dans l’air ambiant
qui peut atteindre +40 ◦ C.
! L’air ambiant peut être humide. Il peut donc y avoir givrage au niveau d’un échan-
geur avec l’air ambiant lorsque la pompe à chaleur prélève de l’énergie thermique à
l’air extérieur pour chauffer la maison. Or, le givre est mauvais conducteur thermique
et diminue l’efficacité des échanges.
Remarques
! Dans la réalité, il y a superposition des différentes excitations thermiques au niveau
du sol. Ainsi, la température au niveau du sol devrait plutôt s’écrire
T (x = 0,t) = T0 + T1 cos(ω1 t) + T2 cos(ω2 t) ,
où ω1 et ω2 sont les pulsations temporelles des variations annuelles et journalières
respectivement. Cela ne change rien à l’étude qui vient d’être faite car l’équation de
55
diffusion est linéaire. On peut donc la résoudre séparément pour chaque type d’excita-
tion. La solution complète sera la somme des solutions obtenues séparément (théorème
zone front
roche en fusion, fluide visqueuse solide
Chapitre 2. Transfert thermique
section S = ℓ 2
O x1 x1 + d x
! Corrigé
1. Comme toujours pour établir une équation aux dérivées partielles sur T (x,t), on
raisonne sur le système de volume dτ = S dx, compris entre les abscisses x et x + dx
à l’instant t, puis on lui applique le premier principe de la thermodynamique entre
les instants t et t + dt.
Pour lui appliquer le premier principe, le système choisi (la tranche de lave, ici)
doit être fermé. Or, la lave est en mouvement. Il faut donc suivre par la pensée
ce système dans son mouvement. La position de la tranche est x(t) à l’instant t
et x(t + dt) = x(t) + v dt à l’instant t + dt. Sa variation de température entre les
deux instants s’écrit donc
dT = T [x(t + dt),t + dt] − T [x(t),t] . (2.7.1)
La lave étant une phase condensée incompressible, le travail des actions de pression
est nul. Les mouvements étant lents, on ne prend pas en compte l’énergie cinétique.
Le premier principe se résume à « dU = δQ », soit δC dT = δQ, où δC = ϱS dx c est
la capacité thermique de la tranche. En utilisant la relation (2.7.1),
ϱ S dx c[T (x + v dt, t + dt) − T (x,t)] = δQ
< =
∂T ∂T
⇒ ϱ S dx c v dt + dt = δQ . (2.7.2)
∂x ∂t
Le transfert thermique δQ total reçu par le système considéré entre les instants t et
t + dt peut se décomposer en :
∂T ∂2T
ϱ ℓ2 c (x,t) = λ (x,t) ℓ2 − 3 h ℓ [T (x,t) − T0 ] .
∂t ∂x2
Pour un écoulement de lave en régime stationnaire, ∂T∂t = 0. La température ne dépend
plus que de x, donc les dérivées partielles deviennent des dérivées totales (écrites avec
des « d » droits) et l’équation (2.7.5) devient
dT d2 T
ϱ ℓ2 c v = λ 2 ℓ2 − 3 h ℓ [T (x,t) − T0 ] . (2.7.6)
dx dx
2. Le régime est supposé permanent, donc on utilise l’équation (2.7.6). Pour que le
mouvement de la coulée soit considéré comme négligeable, il faut pouvoir négliger le
terme contenant la vitesse v devant chacun des deux autres dans l’équation (2.7.6). En
introduisant une longueur caractéristique δ sur laquelle la variation de température
s’écrit ∆T , on procède à une estimation dimensionnelle de chaque terme selon la
méthode présentée page 279,
dT d2 T
ϱ ℓ2 c v = λ 2 ℓ2 − 3 h ℓ [T (x,t) − T0 ] .
' () dx* ' dx () * ' () *
∆T ∆T
3 h ℓ∆T
ϱ ℓ2 c v δ λ δ2
ℓ2
Négliger le membre de gauche implique que les deux termes du membre de droite sont
du même ordre de grandeur, sinon il ne resterait plus qu’un terme dans l’équation,
donc
1
∆T 2 λℓ
λ 2 ℓ ∼ 3 h ℓ ∆T ⇒ δ∼ .
δ 3h
58
On veut négliger le premier membre devant un des deux autres termes, soit
√
Chapitre 2. Transfert thermique
2 ∆T ∆T 2 3λhℓ
ϱℓ cv ≪λ 2 ℓ ⇒ v ≪ vc = .
δ δ ϱc
d2 T 2 d2 T 1 1
λ ℓ − 3 h ℓ [T (x) − T0 ] ≃ 0 ⇒ − 2 T ≃ − 2 T0 .
dx2 dx2 δ δ
La solution est de la forme
T (x) = A exp(x/δ) + B exp(−x/δ) + T0 , ∀x ∈ [0, x1 ] .
Pour x1 ≫ δ, si A est non négligeable, la température peut prendre des valeurs très
élevées lorsque x → x1 . Cette situation non physique est à rejeter, donc A = 0 si
x1 ≫ δ. On adopte donc une solution simplifiée, T (x) ≃ B exp(−x/δ) + T0 . Avec la
condition aux limites T (0) = Tc , on obtient
z vB
#–
zB
g
#–
vA
#–
zA
! Corrigé
les sections A′ et B ′ à l’instant t+dt (voir figure 3.1.2). C’est un système fermé (masse
constante).
z vB dt
#–
zB
B B′
g
#–
vA dt
#–
zA
A A′
Fig. 3.1.2. Machine thermique à écoulement permanent. Le système choisi est une
portion du fluide comprise entre A et B à l’instant t, et entre A′ et B ′ à l’instant t + dt.
Le graphe de structure (voir figure 3.1.3) de l’ensemble du dispositif résume les prin-
cipaux échanges thermiques et mécaniques.
Le carter ne fournit pas de travail au fluide , comme expliqué ci-après.
Par viscosité, le fluide adhère aux parties fixes d’une machine (parois, par
#–
exemple), donc #– v (M ∈ fluide) = 0 pour tout point M du fluide au contact de la
#–
paroi. Celle-ci exerce sur M une force élémentaire dF M . La puissance élémentaire
#–
qu’elle fournit au fluide est, par définition, dP = dF M · #–
v (M ∈ fluide) = 0. Ainsi,
la puissance totale fournie par la paroi (ou une partie fixe quelconque) d’une
machine à un écoulement est nulle.
source pièces
thermique mobiles
PQ dt PW dt
{fluide AB à t} = δWB
fluide amont fluide aval
{fluide A′ B ′ à
(pression PA ) δWA (pression PB )
t + dt}
δWg
Q=0 g
#–
W=0
carter
AB ′
Fig. 3.1.3. Graphe de structure. Bilan des échanges énergétiques durant dt.
61
Cette écriture ne fait pas apparaître le temps explicitement (celui-ci est caché dans
les positions des points A et B). On peut donc noter cette grandeur GAB . Cela
permet de faire des décompositions par la relation de Chasles sur les intégrales.
Par exemple, on fait intervenir A′ , situé entre A et B,
GAB = GAA′ + GA′ B .
Un bilan de G, grandeur extensive, permet d’exprimer simplement la dérivée
temporelle de G pour un système mobile et déformable. En prenant des notations
[AB] et [A′ B ′ ] comme sur la figure 3.1.2,
G(S ,t) = GAB = GAA′ + GA′ B
(3.1.4)
G(S ,t + dt) = GA′ B ′ = GA′ B + GBB ′ .
62
Méthode (suite)
Chapitre 3. Systèmes ouverts
La masse est une grandeur extensive. On peut donc appliquer la technique de bilan à
la masse (constante) du système (fermé) choisi,
dm mBB ′ − mAA′
= = 0.
dt dt
Ainsi mAA′ = mBB ′ : durant un intervalle de temps donné, il entre autant de fluide
dans la machine qu’il n’en sort, ce qui est cohérent avec la permanence de l’écoulement
(la masse contenue dans la machine est constante). Pour la suite, on note δm =
mAA′ = mBB ′ .
L’énergie potentielle de pesanteur, définie comme Ep = M∈S δm gz, est une gran-
˝
deur extensive par construction. Pour exprimer le travail du poids, on procède par un
bilan d’énergie potentielle de pesanteur. Cela donne la décomposition suivante, dans
laquelle le temps n’intervient pas, car il est déjà pris en compte dans les indices A
et B de position,
Ep A′ B ′ = Ep A′ B + Ep BB ′ et Ep AB = Ep AA′ + Ep A′ B
donc δWg = Ep AA′ − Ep BB ′ = δm gzA − δm gzB . (3.1.5)
L’énergie
˝ interne est (approximativement) extensive. Elle est construite comme
U = M∈S
u(M,t) δm, où u(M,t) est le champ d’énergie interne massique. Ici, ce
champ est indépendant du temps car l’écoulement est permanent, donc l’énergie in-
terne du système ne dépend que du domaine S d’intégration. On peut décomposer U
à chaque instant, sans préciser le temps comme cela a été fait pour l’énergie potentielle
de pesanteur,
U (t + dt) = UA′ B ′ = UA′ B + UBB ′ et U (t) = UAB = UAA′ + UA′ B (3.1.6)
donc dU = UBB ′ − UAA′ = δm (uB − uA ) .
L’énergie cinétique Ec = M∈S 12 δm v 2 (M,t) est extensive par construction. On peut
˝
donc faire le même raisonnement,
+ ,
1 2 1 2
dEc = δm vB − vA . (3.1.7)
2 2
En insérant les équations (3.1.2) à (3.1.7) dans (3.1.1), le premier principe s’écrit
1 2 2
δm (uB − uA ) + δm (vB − vA )
2 (3.1.8)
= PA SA vA dt − PB SB vB dt + δm g(zA − zB ) + PW dt + PQ dt .
63
Rappel Enthalpie
Cette relation, qui lie les grandeurs en amont et aval d’une machine thermique lors
d’un écoulement permanent, est une traduction du premier principe appliquée au
fluide. On l’appelle parfois « premier principe industriel ».
combustion d’un réacteur d’avion, et s’écoulant à grande vitesse dans une tuyère
de section variable. L’évolution du gaz, considéré comme parfait, est adiabatique
et supposée réversible. La section S(x) de la tuyère est une fonction de l’abscisse x
repérée sur l’axe de révolution de la tuyère (voir figure 3.2.1). L’action de la pesan-
teur est négligée. Les variations de section de la tuyère sont suffisamment douces
pour que toutes les grandeurs intensives soient considérées comme uniformes sur
une section droite : elles ne dépendent que de x. De plus, la vitesse de l’écoulement
sera considérée comme parallèle à x. L’étude est menée dans le référentiel de la
tuyère, supposé galiléen. Le but est de montrer que, si le profil de la tuyère est bien
choisi, la vitesse de l’écoulement peut dépasser la célérité du son.
a
b
! Corrigé
1. Dans le référentiel de la tuyère, on applique le premier principe à une portion
Par ailleurs, un échantillon fermé de gaz parfait homogène vérifie la deuxième loi de
Joule dh = cp dT , ce qui s’intègre le long d’une évolution quasi stationnaire (pour
que T soit définie) fictive allant de l’état A à l’état B, en hB − hA = cp (TB − TA ).
L’enthalpie étant une fonction d’état, ses variations entre A et B ne dépendent pas
du chemin suivi pour aller de A à B. On peut donc identifier les deux expressions de
hB − hA , ce qui donne la relation demandée,
1 2 2
cp (TA − TB ) = (v − vA ) . (3.2.2)
2 B
66
Attention Réversibilité
L’énoncé indique que l’évolution du gaz est réversible. Cela signifie que, si on
filme l’évolution d’une particule mésoscopique de gaz et que l’on projette le film
à l’envers, alors on ne constate pas d’absurdité physique (critère de réversibilité).
En effet, sur le film à l’endroit, la particule avance en se détendant, alors qu’elle
recule en se comprimant sur le film à l’envers. La réversibilité de l’évolution justifie
l’application de la loi de Laplace.
En revanche, l’écoulement est globalement irréversible, car il se fait spontanément
des hautes pressions (sortie d’un réacteur d’avion, par exemple) vers les basses
pressions (air ambiant). Le film de l’écoulement global, projeté à l’envers, serait
absurde (irréversibilité).
ϱRT PM
4. L’équation d’état du gaz parfait sous forme locale s’écrit P = M , d’où ϱ = RT .
La différentielle logarithmique de cette expression est
dϱ dP dT
= − . (3.2.6)
ϱ P T
5. Le débit massique à travers une section S(x) s’écrit D(x) = ϱ(x)v(x)S(x). En ré-
gime permanent, il est indépendant de x, sinon il y aurait accumulation ou disparition
de matière en un endroit de la tuyère, donc ϱ(x)v(x)S(x) = D = cte. La différentielle
logarithmique s’écrit
dϱ dv dS
+ + = 0. (3.2.7)
ϱ v S
6. Pour établir une relation différentielle entre dv et dS, on fait d’abord apparaître
dv dans l’expression (3.2.4),
1 γR
dT = −v dv . (3.2.8)
M γ −1
67
chine (turbine, compresseur, pompe, etc.) dont le carter est maintenu à la tempéra-
ture Text . Lors de la traversée de la machine, le fluide reçoit la puissance thermique
algébrique PQ . Les parties mobiles de la machine fournissent à l’écoulement la
puissance mécanique PW (puissance indiquée). On note sA et sB les entropies mas-
siques de l’écoulement en amont et aval de la machine. À l’aide d’un bilan d’entropie
(deuxième principe) sur un système fermé à préciser, établir le « deuxième principe
industriel », dans lequel on note δSdt la quantité d’entropie créée par unité de temps
c
PQ δSc
Dm (sB − sA ) = + . (3.3.3)
Text dt
69
! Corrigé
1. Le premier principe industriel, établi à l’exercice 3.1 page 59, est donné par la
Chapitre 3. Systèmes ouverts
relation 3.1.10 page 63. Conformément à l’énoncé, on néglige les termes d’énergie
cinétique. Les parois du tuyau étant calorifugées, PQ = 0. L’étranglement du tuyau
ne fournit pas de travail à l’écoulement, donc PW = 0 (seules les pièces mobiles d’une
machine peuvent donner lieu à une puissance indiquée non nulle).
Dm [(hB − hA ) + (ecB − ecA ) + (ep B − ep A )] = PW + PQ
' () * ' () * ' () *
négligé omis =0
+ , V
∂T T T −V
= =0 .
∂P H CP
3.
On intègre cette relation le long d’une évolution fictive (avec quasi équilibre thermique
interne) faisant passer le gaz de l’état A de départ à l’état B d’arrivée,
TB VB
SB − SA = CV ln + R ln .
TA VA
VB TB PA
À l’aide de l’équation d’état du gaz parfait, VA = TA PB , donc
TB PA
SB − SA = (CV + nR) ln +nR ln . (3.4.2)
TA PB
' () *
=0
selon
TB PB
SB − SA = CP ln +nR ln . (3.4.3)
Chapitre 3. Systèmes ouverts
TA PA
' () *
=0
On constate que les relations (3.4.2) et (3.4.3) donnent bien le même résultat.
4. Le deuxième principe industriel, établi à l’exercice 3.3 page 68, est donné par la
relation (3.3.3) page 68. Compte tenu de PQ = 0, il s’écrit
δSc PA
= Dm (sB − sA ) = Dm R ln .
dt PB
Ainsi l’augmentation d’entropie calculée à la question 3 correspond uniquement à
de l’entropie créée : il n’y a pas d’entropie fournie au gaz car son écoulement est
adiabatique. La création d’entropie est cohérente avec l’irréversibilité de l’écoulement,
qui se fait spontanément des hautes vers les basses pressions (le film à l’envers de
l’écoulement serait absurde).
5.a. L’équation d’état envisagée permet d’écrire
+ , + ,
nRT ∂V nR V − nb ∂T nb
V = nb + ⇒ = = ⇒ =− .
P ∂T P P T ∂P H CP
Les grandeurs CP et CV ont la même expression que pour un gaz parfait. Elles vérifient
donc en particulier la relation de Mayer CP − CV = nR. Par ailleurs, l’exposant
CP
adiabatique est défini par γ = C V
. En éliminant CV entre ces deux relations, on
nRγ
trouve CP = γ−1 , d’où
+ ,
∂T b(γ − 1)
=− .
∂P H Rγ
modifier l’équation d’état du gaz, mais les calculs deviendraient plus compliqués).
Cet effet seul conduirait à une augmentation l’énergie potentielle d’interaction lors
! Corrigé
1. La densité volumique de charge ϱ(r) est liée à la charge totale Q par
˚
Q= ϱ(M ) dτM .
M∈espace
2.
Méthode (suite)
Chapitre 4. Électromagnétisme en régime stationnaire
La donnée de ϱ(r) montre que la distribution de charge est à symétrie sphérique. Pour
un point M quelconque de l’espace, les deux plans
déf. déf.
Ps 1 = (M, #– u θ ) et Ps 2 = (M, #–
u r , #– u r , #–
u ϕ)
#–
sont plans de symétrie de cette distribution. Le champ électrostatique E(M ), qui est
à l’intersection de ces deux plans, est donc radial. Grâce à la symétrie sphérique,
#–
le champ ne dépend que de r. Ainsi E(M ) = E(r) #– r u . Cette forme simple permet
l’usage du théorème de Gauss.
Soit Σg une surface fermée. Le flux sortant du champ électrique à travers Σg est
égal à la charge intérieure à cette surface, divisée par la permittivité diélectrique
du vide ε0 = 8,85 · 10−12 F · m−1 ,
Qint
‹
#– #–
E(M ) · dSM = .
M∈Σg ε0
Pour déterminer le champ électrique à partir de ce théorème, on choisit une
#–
surface Σg telle que ses vecteurs surface élémentaires dSM soient localement co-
#–
linéaires ou orthogonaux à E, de manière à rendre simple le calcul de l’intégrale.
#–
Pour cette raison, il faut d’abord connaître la direction du champ E, d’où
l’indispensable analyse des symétries préalable.
#– 2 ϱ0 a3 #–
E + (r) = ur pour r>a . (4.1.1)
15 ε0 r2
r S
#–
dS Fig. 4.2.1. Surface de Gauss pour le calcul du champ
ϱ
créé par une boule uniformément chargée.
> 3 >
4πr ϱr #–
#– # – Qint (r) 3ε0 ϱ si r < R ur si r < R
‹
#–
E · dS = = 4πR3 ⇒ E = 3εϱR
0
3 . (4.2.1)
ε 0 ϱ si r ! R 3ε0 r 2 u r
#– si r ! R
' S () * 3ε0
4πr 2 E(r)
#–
La représentation de E(r) = E · #–
u r est donnée à la figure 4.2.2 dans le cas ϱ > 0, par
exemple.
E(r)
∝r
1
∝ r2
O R r
Fig. 4.2.2. Composante radiale du champ électrique créé par une boule uniformé-
ment chargée positivement.
2.
! On constate sur cet exemple que le champ électrostatique est une fonction
continue de l’espace. Cette conclusion se généralise à tout champ créé par une
distribution volumique de charge (les seules qui existent dans la nature).
#– #–
! Le potentiel s’obtient en intégrant le champ à partir de la relation dV = − E·dℓ.
En tant que « primitive » du champ qui est continu, le potentiel est nécessairement
de classe C 1 partout.
#– #–
La relation dV = − E · dℓ s’écrit, compte tenu de l’expression du champ,
> >
ϱr ϱr 2
− 3ε dr si r < R − 6ε + cte1 si r < R
dV = 0
ϱR3 ⇒ V = 0
ϱR3
.
− 3ε0 r2 dr si r ! R + 3ε0 r + cte2 si r ! R
La distribution de charge étant de taille finie, le potentiel peut s’annuler à l’infini. On
peut donc choisir arbitrairement cte2 = 0. On en déduit cte1 de manière à assurer la
continuité du potentiel en r = R,
⎧ + ,
⎪ ϱ 2 r2
ϱR2 ϱR3 ϱR2
⎪
⎨ R − si r < R
− + cte1 = ⇒ cte1 = ⇒ V = 2ε03 3 .
6ε0 3ε0 R 2ε0 ⎪ ϱR
⎪
⎩ si r ! R
3ε0 r
3. Qualitativement, la charge q est repoussée par la distribution ϱ, car les deux sont
de même signe. Si la charge q n’a pas une vitesse assez grande, elle finit par s’arrêter
et faire demi-tour. On suppose (arbitrairement) que ce cas a lieu et on cherche rmin
la distance minimale d’approche.
79
O rmin R r
Fig. 4.2.3. Potentiel V (r). Le potentiel est de classe C 1 partout, y compris en r = R.
Détermination graphique de la distance minimale d’approche rmin .
! Corrigé
1. Pour respecter la dimension d’un potentiel, Q est une charge en coulombs. Pour
Chapitre 4. Électromagnétisme en régime stationnaire
! Corrigé
1. En accord avec la géométrie du problème, on travaille dans un repère cartésien
(0, #–
u x , #– u z ), le plan chargé étant confondu avec (0, #–
u y , #– u y ) comme indiqué sur la
u x , #–
figure 4.4.1.
Comme toujours, on commence par une analyse des symétries du problème. Soit un
point M de l’espace. Tout plan contenant la droite (M, #– u z ) est plan de symétrie pour
la distribution de charge, donc pour le champ. Le champ en M est donc contenu dans
#–
tous ces plans. On en déduit qu’il est porté par la droite (M, #– u z ), E = E(x,y,z) #–uz .
La distribution de charge est invariante par translation selon #– u et #–
x u , donc le champ
y
ne dépend ni de x ni de y,
#–
E = E(z) #–
uz . (4.4.1)
De façon évidente, le plan chargé est plan de symétrie pour la distribution de charge
(le plan lui-même). Le champ sera donc symétrique par rapport à ce plan,
#– #–
E(−z) = − E(z) . (4.4.2)
Les symétries de ce problème permettent une application du théorème de Gauss. On
rappelle que, pour être exploitables, il est préférable que les surfaces de Gauss soient
localement parallèles ou orthogonales au champ. On choisit comme surface fermée
un cylindre dont l’axe est perpendiculaire au plan, de section S, et qui a la même
extension h de part et d’autre du plan, comme indiqué sur la figure 4.4.1. Le théorème
82
#–
E1 #–
S dS 1
Chapitre 4. Électromagnétisme en régime stationnaire
z
M1
#–
y dS L
x
h
M2
#–
#–
E2 dS 2
Fig. 4.4.1. Plan infini uniformément chargé. Notations pour l’usage du théorème de
Gauss.
s’écrit
#– # – Qint
‹
E · dS = .
S ε0
On décompose le cylindre en trois surfaces. Le champ étant selon #– u z , son flux à
travers la surface latérale est nul. Il ne reste que les contributions sur les faces haute
et basse du cylindre. Celles-ci sont égales grâce à l’expression de parité (4.4.2) et au
fait que le cylindre est symétrique par rapport au plan. Le théorème de Gauss devient
# – Qint
¨ ¨ ¨
#– #– #– #– #–
E(h) · dS 1 + E(−h) · dS 2 = 2 × E(h) · dS = . (4.4.3)
S1 S2 ' () * '()* S1 ε0
#– #– ' () *
=− E (h) =−dS 1
E(h)×S
La charge Qint contenue à l’intérieur du cylindre est sur la surface hachurée, d’aire S,
donc Qint = σS. Finalement, l’expression (4.4.3) donne
σS σ
E(h) × S = ⇒ E(h) = .
2ε0 2ε0
Le résultat ne dépend pas de h, l’altitude du point M considéré. Cela signifie que le
champ électrique ne tend pas vers zéro quand l’observateur s’éloigne du plan. Cela
peut paraître contradictoire avec la décroissance en r12 du champ électrique créé par
une charge ponctuelle.
Le cas du plan « infini » est particulier : le plan apparaît toujours aussi grand
même si on s’en éloigne, ce qui explique que le champ ne décroisse pas. Les distri-
butions de charge infiniment étendues donnent souvent ce genre de comportement.
Dans la réalité, elles sont toujours de taille finie : les champs qu’elles créent dé-
croissent avec la distance. Le plan infini n’est qu’un modèle pour décrire un plan
lorsque celui-ci est vu d’assez près.
83
Synthèse #–
Discontinuités artificielles de E
#– #–
3. Le potentiel se déduit du champ par la relation E = − grad
# – V , soit ici E = − dV
dz u z .
#–
#–
En prenant l’expression (4.4.4) de E pour z > 0,
σ σ
dV = − dz ⇒ V (z) = − z + cte1 pour z > 0 .
2ε0 2ε0
σ
De même, on détermine V (z) = + z + cte2 pour z < 0 . On constate que le
2ε0
potentiel ne tend pas vers zéro lorsque |z| → ∞. Une fois encore, cela vient du fait que
la distribution de charge considérée est d’extension infinie, ce qui n’est pas réaliste.
Les deux constantes d’intégration sont indépendantes l’une de l’autre. Si on le sou-
haite, on peut les choisir nulles toutes les deux. Cela rend le potentiel continu en z = 0.
Cependant, il n’est pas dérivable en zéro (c’est une fonction affine par morceaux, avec
rupture de pente en zéro). Cette non-dérivabilité, artificielle, est liée à la discontinuité
#–
du champ en z = 0, car E = − grad # – V.
84
O′ O′
ϱ ϱ
O′
= + −ϱ
O O
D Da Db
Électrostatique Gravitation
Sources charges q masses m
Densité volumique ϱ( #–
r) µ( #–
r)
#– #–
Champ E(M ) G(M )
Loi fondamentale loi de Coulomb loi de Newton
#– #– #– #–
Loi de force F = q ′ E(M ) F = m′ G(M ) (gravitation)
Constante fondamentale 1/ε0 −4πG
Sens de l’interaction répulsive ou attractive toujours attractive
Force conservative oui oui
q
Potentiel (source ponctuelle) V (M ) = 4πε0 r
Vg = −G m
r
qq ′ ′
Énergie potentielle Ep,él = 4πε0 r
+ cte Ep,p = −G mrm + cte
86
#– 4 # –
G = − πGµ T K .
3
Ici encore, le champ gravitationnel est indépendant du point situé à l’intérieur de la
grotte.
# –
3.b. La surface libre d’un lac est orthogonale au champ de pesanteur local, donc à T G.
R
αR Fig. 4.6.1. Coquille sphérique.
#–
1. Calculer le champ électrostatique E(M ) en un point M extérieur à la sphère.
#–
2. Calculer E(M ) pour r ∈ [αR ; R].
3. Déduire le potentiel électrostatique V (r) pour r > R en choisissant l’origine de
potentiel à l’infini.
4. Déterminer V (r) pour r < αR.
5. Lorsque 1 − α ≪ 1, S devient une coquille sphérique de faible épaisseur, que l’on
assimile à une sphère de rayon R, uniformément chargée en surface avec la densité
surfacique σ. Déterminer σ en fonction de α, ϱ et R.
6. Dans l’hypothèse de la question précédente, déterminer la différence de potentiel
déf.
U = V (R) − V (0).
! Corrigé
#–
1. Tout calcul d’un champ électrostatique E(M ) doit être précédé d’une analyse
de symétrie de la distribution de charge. Le but d’une analyse de symétrie est de
savoir si la distribution possède un degré de symétrie suffisant pour appliquer le
théorème de Gauss. Pour cela, on conduit l’analyse en un point M quelconque de
l’espace. La distribution étudiée ici étant une distribution sphérique de charge, les
plans (M, #– u θ ) et (M, #–
u r , #– u ϕ ) sont deux plans de symétrie de la distribution de
u r , #–
#–
charge. Comme le montre la figure 4.6.2, E(M ) appartient à l’intersection de ces
#–
deux plans, ce qui justifie que E(M ) = E(M ) #– u r.
L’invariance par rotation d’angles θ et ϕ impose que E(M ) = E(r), si bien que
#– #–
la structure du champ E(M ) est du type E(M ) = E(r) #– u . Les lignes de champ
r
87
Σg
M #– M
#–
ur
#–
uϕ E(M )
#–
u θ
#– ϱR3
E(M ) = (1 − α3 ) #–
ur pour r > R . (4.6.1)
3ε0 r2
#– ϱ % (αR)3 & #–
⇒ E(M ) = r− ur pour r ∈ [αR,R] (4.6.2)
3ε0 r2
#– #– #–
3. Compte tenu de la structure radiale de E, la loi locale E = − grad
# – V qui lie E(M )
#–
au potentiel électrostatique V (M ) s’écrit E = − dV dr
#–
u r . En se servant de l’équa-
tion (4.6.1),
ϱR3 ϱR3
dV (r) = − (1 − α3 ) ⇒ V (r) = (1 − α3 ) + cte .
3ε0 r2 3ε0 r
Sachant que V (∞) = 0 (absence de charges à l’infini), on en déduit que
ϱR3
∀r > R, V (r) = (1 − α3 ) .
3ε0 r
88
4. Pour toute sphère de Gauss de rayon r < αR, la charge intérieure Qint est nulle
#– #–
de sorte que E(M ) = 0 . Cela impose que le potentiel V (r) = cte pour r < αR. Il
Chapitre 4. Électromagnétisme en régime stationnaire
ϱR2
V (r) = (1 − α2 ) pour r ∈ [αR ; R] .
2ε0
σ = ϱR(1 − α) . (4.6.4)
6.
déf. ϱR2 ϱR2
U (α) = V (R) − V (0) = (1 − α3 ) − (1 − α2 )
3ε0 2ε0
Dans la limite où α → 1, la fonction U (α) peut être approchée par son dévelop-
pement de Taylor à l’ordre 1, qui s’écrit U (α) ≃ U (1) + U ′ (1)(α − 1). Puisque
2
ϱR2
U ′ (1) = − ϱR
ε0 + ε0 = 0 et U (1) = 0, on en déduit que U (α) = 0 au premier
ordre en 1 − α. Si on veut affiner l’analyse, on peut pousser le développement de
Taylor à l’ordre 2,
U ′′ (1) U ′′ (1)
U (α) ≃ U (1) + U ′ (1)(α − 1) + (α − 1)2 ≃ (α − 1)2 .
2 2
2 2
Sachant que U ′′ (1) = − ϱR ϱR 2
ε0 , on en déduit que U (α) ≃ − 2ε0 (α − 1) . Dans cette
limite où 1 − α → 0, la description surfacique est légitime. Compte tenu de l’expres-
sion (4.6.4), on en déduit que
σR
U (α) ≃ (α − 1) .
2ε0
89
! Corrigé
C
1. La densité volumique de charges se calcule comme ϱ(r) = k nk (r)qk , où nk et qk
désignent respectivement la densité volumique de porteurs de charge de type k et la
charge individuelle de ce porteur. Ici, ϱ(r) = [ni (r) − ne (r)] e. À la température T du
plasma, les densités de porteurs suivent la loi statistique de Boltzmann donnée dans
l’énoncé, donc
< % eV (r) & % eV (r) &= < =
eV (r)
ϱ(r) = ne e exp − − exp ⇒ ϱ(r) = −2 ne e sh .
kB T kB T kB T
90
2. Le potentiel électrostatique V (r) est relié à ϱ(r) (sources de V (r)) par l’équation de
ϱ
Poisson △V + = 0 qui, compte tenu de l’expression du laplacien en coordonnées
Chapitre 4. Électromagnétisme en régime stationnaire
ε0
sphériques, devient
< =
d2 ! " 2 ne er eV (r)
r V (r) = sh .
dr2 ε0 kB T
d2 u(r) ne e 2 déf.
⇒ −2 u(r) = 0 avec u = rV (r) .
dr 2 ε 0 kB T
ε0 kB T
En raisonnant directement sur l’équation, il est clair que 2ne e23 a la dimension d’une
ε0 kB T
longueur au carré. On défnit alors la longueur de Debye λD = , grandeur im-
2ne e2
portante en physique des plasmas. Son sens physique apparaîtra à la fin de l’exercice.
d2 u(r) u(r)
− =0 .
dr2 λD 2
4.c. Le potentiel électrostatique créé par l’atome d’argon dans le plasma décroît plus
rapidement que le potentiel coulombien V (r) = e/(4πε0 r) créé par un ion Ar+ seul
en r = 0 (voir figure 4.7.1). En notant VC le potentiel coulombien et VD le potentiel
de Debye, leur rapport est VD /VC = exp(−r/λD ). Il s’atténue sur la distance caracté-
ristique λD qui est d’autant plus grande que la température est élevée. Pour r ≫ λD ,
VD
VC → 0, ce qui signifie que les charges distantes de r ≫ λD ne ressentent presque plus
l’effet électrostatique de la charge placée en r = 0. On dit que la charge centrale est
91
0 r
Cette expression est employée chaque fois que les extrémités (les bords) d’un
système sont assez loin du point considéré pour ne pas avoir d’influence. Négliger
les effets de bords signifie que l’on fait comme si le système avait une extension
infinie pour l’étude des symétries.
En négligeant les effets de bords, on fait comme si les armatures étaient infiniment
étendues. L’étude des symétries du champ électrique se mène alors comme dans l’exer-
cice 4.4 page 81,
#–
E = f (z) #–
uz .
92
dont les couvercles haut et bas sont dans le métal des armatures (voir figure 4.8.1).
z métal S2
σ2 q2
e
vide SL
σ1 q1
0
métal S1
Fig. 4.8.1. Application du théorème de Gauss dans le condensateur plan. Les plans
gris en pointillé représentent les nappes chargées (faces en regard des deux armatures). La
surface de Gauss S est le cylindre en trait plein. Ses faces S1 et S2 sont dans le métal des
armatures. L’intersection de la surface de Gauss avec les nappes chargées délimite deux cercles,
vus comme des ellipses grisées en tirets.
Les faces en regard des armatures d’un condensateur portent des charges
opposées.
93
#–
2. Dans la géométrie du condensateur plan, calculer E dans l’espace interarmatures
revient à calculer le champ créé par deux plans infinis porteurs de charges surfaciques
3.
ˆ V (z2 ) ˆ z2 =e
#– #– (4.8.1) e σ σe
ˆ
−dV = E · '()*
dℓ = dz ⇒ V1 − V2 = .
V (z1 ) z1 =0 z=0 ε0 ε0
#–
dz u z
En électrostatique, les condensateurs plans sont utilisés pour créer des champs
électriques uniformes, comme dans les accélérateurs de particules, par exemple.
Les calculs précédents montrent que, dans l’espace interarmatures,
#– V1 − V2 #–
E= uz . (4.8.2)
e
Cette expression est facile à retenir : c’est la tension aux bornes du condensateur
(en volts) divisée par la distance entre les armatures (en mètres). Elle est bien
homogène à un champ électrique (en V · m−1 ).
4. À cause des effets de bords, les lignes de champ électrique dans le condensateur ont
l’allure donnée sur la figure 4.8.2. Elles commencent aux charges positives et finissent
#–
aux charges négatives, car E pointe vers les potentiels décroissants en vertu de la
#–
relation E = − grad
# – V . Dans l’espace interarmatures, le champ est approximativement
uniforme. En quittant l’espace interarmatures, le champ devient de plus en plus faible.
Le long d’un tube de champ donné, les lignes s’écartent les unes des autres là où
#–
l’intensité du champ décroît, en accord avec la relation div E = 0 (dans le vide,
#–
ϱ = 0) de Maxwell-Gauss, qui traduit la conservation du flux de E dans le vide.
#–
Dans le cas du condensateur en régime statique, seul le champ E est présent, donc
1 #–2
uem = 2 ε0 E . Or, dans un condensateur plan avec effets de bords négligés,
#– 5 62
E = V1 −V
e u z (voir formule (4.8.2) page 94), donc uem = 21 ε0 V1 −V
2 #–
e
2
. Cette densité
est uniforme. Le champ est nul à l’extérieur de l’espace interarmatures, donc uem l’est
également.
L’énergie totale Uem contenue dans le champ s’obtient en intégrant la densité volu-
mique sur tout l’espace (car le champ électromagnétique est susceptible d’avoir une
portée infinie). Comme la densité est ici nulle hors de l’espace interarmatures, le do-
maine d’intégration se résume à cette zone. Par uniformité de uem sur ce domaine,
Uem se calcule comme une simple multiplication par le volume d’intégration,
< =2
1 V1 − V2
˚
Uem = uem (M ) dτM = uem × (S × e) = ε0 × (S × e)
M∈espace 2 e
1
⇒ Uem = C(V1 − V2 )2 .
2
On retrouve l’expression classique « Ep = 12 CU 2 ». Or, celle-ci s’obtient en électroci-
nétique en calculant l’énergie reçue par le condensateur de la part du reste du circuit
lors de sa charge. C’est donc l’énergie que l’opérateur a dû dépenser pour apporter les
charges jusqu’aux armatures. Ces charges, du fait de leur disposition, créent le champ
dans le condensateur.
Ra
! Corrigé
1. Les plans (M, #– u z ) et (M, #–
u r , #– u θ ) sont deux plans de symétrie de la distribution
u r , #–
#–
de charges. Il en résulte que E(M ) = E(M ) #– u r . L’invariance de la distribution de
charges par rotation autour de l’axe z et par translation dans la direction de l’axe Oz
#–
impose que E(M ) = E(r), de sorte que E(M ) = E(r) #– r u .
#–
2.a. L’énoncé suggère de déterminer ici E en utilisant l’équation traduisant localement
le théorème de Gauss, div E(M ) = ϱ(M)
#–
. L’espace interarmatures étant une région
#–ε0 d
vide de charges, on en déduit que div E(M ) = 0, soit dr (r E) = 0 d’après le formulaire
A
d’analyse vectorielle. Par conséquent, E = r , où A est une constante d’intégration.
Le champ électrostatique est généré par la tension (différence de potentiel) appli-
97
Par ailleurs,
M2 Ra
A #– Rc
ˆ ˆ
#– #–
E(M ) · dℓ = u r · dr #–
u r = A ln . (4.10.2)
M1 Ra r Ra
Va
Des relations (4.10.1) et (4.10.2), on déduit que A = Rc
, donc
ln R a
#– ur
Va #–
E(r) = Rc r
, ∀r ∈ [Rc ; Ra ] . (4.10.3)
ln Ra
Comme Rc < Ra , on vérifie que le champ est effectivement dirigé de l’anode vers la
cathode.
#– # – V (M ) = − dV (r) #–
2.b. La relation champ-potentiel s’écrit E(M ) = − grad u r . L’inté-
dr
VA
gration de cette équation conduit à V (r) = − ln Rc ln r + cte. Sachant que V (Rc ) = 0
Ra
VA
par choix de l’origine du potentiel, il en résulte que cte = Rc
ln R
ln Rc , donc
a
ln Rrc
V (r) = VA , ∀r ∈ [Rc ; Ra ] .
ln R
Rc
a
σa = ε0 . (4.10.4)
Ra ln R
R
a
c
Comme Ra > Rc , la cathode est chargée négativement (σc < 0) et l’anode l’est
positivement (σa > 0).
2.d. La capacité C du condensateur cylindrique est définie par Qa = C(Va − Vc ).
Compte tenu de l’expression (4.10.4), on en déduit l’expression de la capacité linéique,
déf. C 1
Γ = = 2πε0 Ra . (4.10.5)
h ln R c
#– #– 9 9 #–
3. L’amplitude de E vaut |E| = 9 lnVRa c r1 9 = Va 1
9 9
ln R a r
. Il apparaît que |E| est une
Ra Rc
fonction décroissante de r, de sorte que Emax est obtenu pour la valeur minimale de
r ∈ [Rc ; Ra ].
Ra
⇒ Rc = où e = exp(1) ≃ 2,71 .
e
2.b. L’origine des potentiels est prise à l’infini. En se plaçant dans le cadre de
l’approximation dipolaire, montrer que le potentiel électrostatique V (M ) en un
A z
! Corrigé
1.a. Soit A un point appartenant à l’axe du dipôle électrostatique. Les plans
Ps1 = (A, #– u z ) et Ps2 = (A, #–
u y , #– u z ) constituent deux plans de symétrie de la
u x , #–
distribution de charge. Le champ en A est contenu dans ces deux plans, donc
#–
E(A) = E(A) #–
uz .
1.b. Les lignes de champ électrostatique sont orthogonales aux surfaces équipoten-
tielles . C’est une conséquence de la loi locale
#– #– #–
E = − grad
# – V ⇐⇒ dV = −E · dℓ . (4.11.1)
On choisit deux points M et M ′ appartenant à une même surface équipotentielle, très
proches l’un de l’autre. On adapte alors les notations de la relation (4.11.1) à ces deux
#– # –
points, V (M ′ ) − V (M ) = − E(M ) · M M ′ . Cette quantité est nulle car les deux points
#– # – # –
sont au même potentiel, donc E(M ) ⊥ M M ′ . Comme M M ′ est parallèle à la surface
équipotentielle, cela montre que
#–
E(M ) est localement orthogonal à la surface équipotentielle passant par M .
100
Son calcul exact est une expression compliquée. Dans l’approximation dipolaire, on
peut faire un développement limité en ar ≪ 1 de chaque terme. Pour cela, on doit déve-
lopper P1M = P M −1 et N1M = N M −1 . La technique classique consiste à écrire P M 2 ,
# – % # – # –&2 # – # –
P M 2 = P M 2 = P O + OM = P O2 + OM 2 + 2P O · OM
% a &2 a % # – # – & % a &2
= + r2 + 2 × × r × cos P O, OM = + r2 + ar cos(θ − π)
2 2 < 2
% a &2 a % a &2 =
2 2
= + r − ar cos θ = r × 1 − cos θ +
2 r 2r
: a % a &;
2
= r × 1 − cos θ + o .
r r
On élève P M 2 à la puissance − 21 pour le transformer en P1M ,
1 5 6−1/2 1 : a % a &;
= PM2 = = r−1 × 1 + cos θ + o . (4.11.3)
PM PM 2r r
# – # – # –
Pour calculer N1M , il suffit de refaire le même calcul avec N M = N O + OM , ce qui
revient à remplacer a2 par − 2a . Le résultat est donc
1 : a % a &;
= r−1 × 1 − cos θ + o . (4.11.4)
NM 2r r
−1
En substituant
! a "(4.11.3) et (4.11.4) dans (4.11.2), les termes en r disparaissent et il
reste, à un o r près que l’on n’écrit pas,
qa cos θ
V (M ) ≃ .
4πε0 r2
# –
La quantité q × a, qui est la norme du moment dipolaire #– p = q N P , est apparue de
1
façon naturelle dans ce calcul. Ce potentiel est proportionnel à r2 , contrairement au
101
potentiel créé par une charge seule qui décroît comme 1r . Cela n’est pas étonnant car
en M se superposent deux potentiels presque opposés (deux charges opposées qui,
Ce champ décroît en r13 , contrairement au champ d’une charge seule qui décroît en
1
r 2 . Là encore, les deux champs créés par les deux charges se compensent presque.
Il n’est donc pas étonnant que leur somme soit négligeable devant chacun des deux
champs en r12 créés par chaque charge.
4. On détermine l’équation des surfaces équipotentielles en coordonnées sphériques
en résolvant l’équation V (M ) = cte. En notant V le potentiel sur la surface cherchée,
1
∗
4 ∗ déf. qa
r = r | cos θ| avec r = .
4πε0 V
Ces surfaces admettent une symétrie de révolution par rapport à l’axe (O, #–
u z ) du
dipôle (voir figure 4.11.3).
#– #– #– #– #–
5. Le parallélisme local entre dℓM et E(M ) se traduit par E(M ) ∧ dℓ(M ) = 0 , ce
qui s’écrit, en coordonnées sphériques d’axe (O, u z ),
#–
⎡ ⎤ ⎡ ⎤ ⎡ ⎤ ⎡ ⎤
Er dr Eθ r sin θ dϕ 0
⎣ Eθ ⎦ ∧ ⎣ r dθ ⎦ = ⎣ −Er r sin θ dϕ ⎦ = ⎣ 0 ⎦ . (4.11.5)
0 r sin θ dϕ Er r dθ − Eθ dr 0
Les deux premières composantes de l’égalité vectorielle (4.11.5) doivent être satisfaites
pour toute valeur de r et de θ d’un point de la ligne. On en déduit que dϕ = 0, ce
#–
qui impose que les lignes de champ E doivent être contenues dans le plan azimutal
ϕ = cte. Il y a accord avec la symétrie de révolution de la distribution de charge
autour de l’axe (O, #–
u z ).
La dernière ligne de l’égalité (4.11.5) est une relation différentielle qui, après intégra-
tion, donne l’équation de la ligne de champ électrostatique.
ˆ r ˆ θ
2 cos θ sin θ dr cos θ dr cos θ
Er r dθ = Eθ dr ⇒ 2
dθ = 3
dr ⇒ = 2 dθ ⇒ = 2 dθ
r r r sin θ r0 r θ0 sin θ
102
intégrale,
9 9 9 9
r 9 sin θ 9 9 sin θ 92
ln = 2 ln 9
9 9 ⇒ r(θ) = r0 99 9 .
r0 sin θ0 9 sin θ0 9
On obtient l’équation polaire de la ligne de champ électrostatique passant par le
point (r0 ,θ0 ).
Remarque La relation différentielle obtenue a pu être intégrée analytiquement
par séparation des variables r et θ, laquelle était possible grâce à la simplicité de
#–
l’expression de E. La détermination analytique de l’équation des lignes de champ
pour une distribution quelconque de charge est souvent impossible. Dans ce cas, on
procède à une intégration numérique de la relation différentielle. C’est par ce moyen
que la figure 4.11.3 a été obtenue.
correcte du gaz d’électrons dans les métaux nécessite une approche par la mécanique
quantique. La vitesse réelle d’agitation des électrons dans un métal est de l’ordre de
e/2
#–
j Fig. 4.13.1. Nappe de courant.
0
uz O
#– x
−e/2
Méthode (suite)
Chapitre 4. Électromagnétisme en régime stationnaire
Le plan (M, #– u z ) est plan de symétrie pour la distribution de courant, donc plan
u y , #–
#–
d’antisymétrie pour le champ magnétique. Par conséquent, B(M ) lui est orthogonal,
#–
B(M ) ! #– u x . La distribution de courant est invariante par translation selon #– ux
et u z , donc le champ ne dépend pas des variables x et z. En résumé, il est de la forme
#–
#–
B = f (y) #–u x . La plan (O, #– u z ) est plan de symétrie de la distribution de courant
u x , #–
donc d’antisymétrie pour le champ. Par conséquent, la fonction y -→ f (y) est impaire,
f (−y) = −f (y) .
On décompose l’intégrale du théorème d’Ampère le long des quatre côtés. Par défini-
tion, le courant enlacé traverse toute surface s’appuyant sur le contour C et orientée
je/2
0 e/2
−e/2 y
−je/2
Synthèse #–
Discontinuités artificielles de B
#–
Les distributions de courant réelles sont volumiques, de densité j finie. L’équation
#– #– #–
de Maxwell-Ampère rot #– B = µ j implique la continuité spatiale du champ B.
0
#–
Des discontinuités artificielles de B surgissent avec les distributions surfaciques,
qui ne sont pas réalistes lorsqu’on les regarde de trop près (le « plan » de courant
possède en réalité une épaisseur non nulle et est parcouru par un mouvement de
charge en volume). Pour des raisons de simplification, on peut garder la distribu-
tion surfacique, à condition de lui associer la « loi de discontinuité », aussi appelée
« relation de passage »,
#– #– #–
B(M ) − B(M ) = µ j ∧ #–
2 1 0 n , s 12 (4.13.2)
où #–
n 12 est le vecteur unitaire, normal à la nappe de courant, pointant de M1
vers M2 .
106
constitué d’un cylindre métallique central plein, de rayon R1 , et d’une couche cylin-
drique périphérique, de rayon interne R2 et de rayon externe R3 (voir figure 4.14.1).
R3
R2
Fig. 4.14.1. Câble coaxial vu en coupe.
i iO R1
uz
#–
! Corrigé
i
! Premier cas : si r ∈ [0,R1 ], j est tel que i = j × πR12 , donc j(r) = πR21
et
r2 µ0 ir
Ienlacée = i ⇒ ∀r ∈ [0,R1 ], B(r) = .
R12 2πR12
! Deuxième cas : si r ∈ [R1 ,R2 ], j(r) = 0. L’intensité enlacée est donc simplement
l’intensité circulant dans le cylindre central,
µ0 i
Ienlacée = i ⇒ ∀r ∈ [R1 ,R2 ], B(r) = .
2πr
! Troisième cas : si r ∈ [R2 ,Rˆ3 ], j est tel que −i = j × π(R32 − R22 ), donc
r
−i
j(r) = − π(R2i−R2 ) et Ienlacée = i + 2 − R2 ) 2πr dr
3 2
R2 π(R3 2
< =
µ0 i r2 − R22
⇒ ∀r ∈ [R2 ,R3 ], B(r) = × 1− 2 .
2πr R3 − R22
La synthèse de ces quatre cas est donnée sous forme du graphe r -→ B(r) à la
figure 4.14.2.
B(r)
µ0 i
#– 2πR1
dS
µ0 i
C 2πR2
i iO
uz
#– 0 R1 R2 R3 r
Sur cet exemple, on remarque que le champ magnétique est une fonction continue
de l’espace. C’est toujours le cas pour les distributions volumiques de courant, qui
sont les seules existant dans la nature.
Lorsqu’un courant est cantonné dans une faible épaisseur, on peut le modéliser par
une distribution surfacique (d’épaisseur nulle), mais cela crée une discontinuité
#–
artificielle de B obéissant à la « loi de discontinuité du champ magnétique à la
#–
traversée d’une nappe de courant i s »,
#– #– #–
B − B = µ i ∧ #–
2 1 0 sn . 12
B(r)
µ0 i
2πR1
Fig. 4.14.3. Graphe de B(r) dans le cas
µ0 i
2πR2 où les courants sont surfaciques.
0 R1 R2 R3 r
#–2
B
4. La densité volumique d’énergie magnétique s’écrit um = 2µ 0
et s’exprime en J · m−3
(voir encadré « Rappel » page 95). Elle n’est non nulle que dans l’intervalle [R1 ,R2 ],
! µ0 i "2
où elle vaut um = 2µ1 0 × 2πr . Pour avoir l’énergie magnétique dans la zone consi-
dérée, on l’intègre sur le volume s’étendant de z = 0 à z = ℓ,
ˆ ℓ ˆ R2
1 R2
Um = dr dz* ⇒
um '2πr () Um = µ0 ℓi2 ln . (4.14.1)
z=0 r=R1 4π R1
=dτ
5.
Méthode (suite)
µ0
En identifiant les relations (4.14.1) et (4.14.2), on obtient L = 2π ℓ ln R
R1 . En divi-
2
Pour les circuits usuels, les coefficients d’auto-inductance ont des valeurs numé-
riquement petites lorsqu’on les exprime en henrys. On dit que « le henry est une
grosse unité ».
Seuls les circuits bobinés et équipés de noyaux ferromagnétiques (ce qui mul-
tiplie µ0 par la perméabilité magnétique relative µr du noyau) atteignent des
coefficients d’auto-inductance de plusieurs henrys.
#–
On plonge la plaque dans un champ magnétique extérieur uniforme B ext = B0 #– u z.
#– #–
Déterminer le champ magnétique B, puis la densité de courant j dans le matériau.
3. Expliquer alors pourquoi un échantillon de matériau supraconducteur lévite
lorsqu’on le pose sur un aimant.
Données. Pour l’étain, n = 2,5 · 1028 m−3 , e = 1,6 · 10−19 C, m = 9,1 · 10−31 kg,
µ0 = 4π · 10−7 H · m−1 .
! Corrigé
#– #–
1. En régime stationnaire, l’équation de Maxwell-Ampère se résume à rot
#– B = µ0 j .
On prend le rotationnel de cette équation,
#– #– #– #– #– nq 2 #–
rot(
#– rot
#– B) = µ0 rot j ⇒ grad
# – (div B) −△B = − µ0 B
' () * m
=0
1
#– 1 #– #– m
⇒ △B − 2 B = 0 avec λ = (longueur caractéristique) . (4.15.1)
λ µ0 nq 2
Pour l’étain, λ = 34 nm .
2. Par invariance par translation selon #–
u x et #–
u z , le champ magnétique ne peut
dépendre que de y. Le champ magnétique extérieur étant selon #–u z , on postule une
#–
forme B = B(y) u dans le matériau. L’équation (4.15.1) donne alors
#–
z
∂2B 1 y y
− 2 B = 0 ⇒ B(y) = α sh + β ch .
∂y 2 λ λ λ
Le plan (O, #– u z ) est plan de symétrie de l’ensemble, donc le champ magnétique
u x , #–
doit être une fonction paire de y, ce qui permet d’enlever le terme impair en sinus
hyperbolique. Il reste B(y) = β ch(y/λ).
Le champ magnétique est donc quasi nul dans le matériau (voir figure 4.15.1). À cause
de la rapide croissance de la fonction u -→ ch(u) pour u > 1, le champ n’est significatif
que dans l’épaisseur δ = 34 nm sur les faces externes. On peut donc considérer qu’il
est quasi nul dans le matériau, ce qui est conforme à l’éjection du champ évoquée
dans l’énoncé.
111
2 #–
L’équation de London rot #– #–
j = − nq m B montre que les plans de symétrie (respec-
#–
tivement d’antisymétrie) de B sont les plans d’antisymétrie (respectivement de
#–
symétrie) de j .
Cette propriété provient du fait que le rotationnel inverse les symétries. Cette
règle est construite par analogie avec les règles de symétrie de la magnétostatique
#– #–
issues de l’équation rot
#– B = µ0 j .
#– #–
Le plan (M, #– u z ) est plan de symétrie pour B, donc plan d’antisymétrie pour j .
u y , #–
#–
Ainsi, au point M , le vecteur j (M ) est orthogonal à ce plan, donc colinéaire à #–
u x.
Comme le champ magnétique, le courant ne peut dépendre que de y, donc
#–
j = j(y) #–
ux .
On détermine la densité de courant par l’équation de London, dans laquelle on prend
le champ magnétique de l’équation (4.15.2),
⎡ ∂ ⎤ ⎡ ⎤ ⎡ ⎤ ⎡ ⎤
∂x j 0 2
0
#– #– ⎢ ∂ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ∂j ⎥ nq ⎢ ⎥
rot j = ⎣ ∂y ⎦ ∧ ⎣ 0 ⎦ = ⎣ ∂z ⎦ = − ⎣ 0 ⎦
∂ ∂j m B0 y
0 − L ch λ
∂z ∂y ch λ
2
∂j nq B0 y y #– 1 B0 y
⇒ = ch ⇒ j = C λ sh ⇒ j = sh #–
ux .
∂y m ch L λ λ µ0 λ ch L λ
' () λ* λ
déf.
=C
y y
#– Fig. 4.15.2. Allure des
#–
B ext B pr lignes de courant dans un
L supraconducteur. À cause
#– de la rapide croissance de la
#– B pr
j fonction u $→ sh u pour u > 1,
0 le courant n’a une amplitude
uz O
#– #–
j x
significative que près des bords
−L de l’échantillon.
champ propre, tandis que le champ interne est modéré, conformément aux résultats
expérimentaux de Meissner.
Chapitre 4. Électromagnétisme en régime stationnaire
3. Dans un échantillon réel, l’extension en x est finie. Or, les lignes de courant doivent
#–
se refermer en régime stationnaire (div j = 0 partout). Sur la figure 4.15.2, elles
#–
auraient qualitativement l’allure de rectangles orientés comme les lignes de j déjà
représentées. Une telle distribution de courant, analogue à une assemblée de spires
#–
rectangulaires concentriques (de centre O), crée un champ magnétique propre B pr
#–
qui s’oppose à B ext . Ainsi le supraconducteur présente son pôle nord au pôle nord de
l’aimant qui est sous lui. Les deux pôles se repoussent, permettant au supraconducteur
de léviter.
! Corrigé
1. Dans le référentiel (galiléen) du fil, le porteur est soumis à la force électrique
#– #– #–
F = q E, à la force de frottement fluide f = −α #–v et à son poids, que l’on néglige.
113
τ t
2.
#– #– nq 2 τ
j el = γ E, ce qui donne la conductivité γ = .
m
3. La durée caractéristique du régime transitoire est
mγ mγ
τ = 2 = ϱNa ⇒ τ ≃ 2,4 · 10−14 s .
nq M q 2
#– #– déf. γ0 1
j el = γ(ω) E avec γ(ω) = et ωc = ≃ 4 · 1013 rad · s−1 .
1 + i ωωc τ
La conductivité complexe γ(ω) joue le rôle d’une fonction de transfert de type passe-
bas d’ordre 1, avec pour pulsation de coupure ωc . Cela correspond à la fréquence de
ωc
coupure fc = 2π ≃ 1 · 1013 Hz.
La résistance électrique R d’un dipôle est définie par la loi d’Ohm globale
VA − VB = R iA→B .
115
Méthode (suite)
#– #–
La loi d’Ohm locale s’écrit j el = γ E. Le champ électrique est donc uniforme,
#–
comme j el . En notant #–u z le vecteur unitaire donnant la direction de l’axe du câble,
#– #–
u z et E = E #–
j el = jel #– u z . Il faut faire le lien entre les descriptions locale et globale
du câble (voir figure 4.17.1).
#–
S A→B
A B
#–
j el iA→B
Fig. 4.17.1. Vue en gros plan et vue de loin d’un câble électrique. Les deux sont
équivalentes. Pour que les deux schémas soient équivalents, l’orientation de iA→B sur le schéma
simplifié (filiforme) doit correspondre à l’orientation de la surface sur la vue en gros plan.
On projette la loi d’Ohm locale sur l’axe #–
u z du câble et on la multiplie par S et L,
j S L = γS ' EL
() * . (4.17.1)
' el
() *
iA→B VA −VB
˜ #– # –
L’intensité iA→B circulant dans le fil est donnée par iA→B = j el · dS A→B . Le
#–
champ j el étant uniforme, cela s’écrit simplement iA→B = jel S.
Par ailleurs, le champ électrique étant uniforme, la quantité EL peut être vue comme
sa circulation le long du conducteur, donc comme la différence de potentiel entre les
bornes du conducteur,
ˆ B ˆ B ˆ B
#– #– #–
EL = E · dℓ = − grad
# – V · dℓ =− dV = VA − VB . (4.17.2)
A A A
L
La synthèse des expressions (4.17.1) et (4.17.2) s’écrit VA − VB = i. Par identifica-
γS
déf. L
tion avec la loi d’Ohm globale VA − VB = R iA→B , la quantité positive R = est
γS
la résistance du câble. Elle ne dépend que de la nature du matériau et de la géométrie
du conducteur.
116
de viscosité η. Une sphère de rayon ri et de vitesse #– v i est alors soumise à une force
#–
de frottement, dite de Stokes, F = −6πηri #– v i . Un ion de charge qi = zi e (zi ∈ Z),
de masse mi , de rayon ri est placé dans une région où règne un champ électrique
#–
uniforme et stationnaire E.
Montrer que cet ion atteint une vitesse limite #– v lim,i à exprimer en fonction de zi ,
#–
ri , η, e et E. Cette vitesse est atteinte rapidement (en 10−13 s).
2. En déduire l’expression de la conductivité γ de l’eau de mer, sachant qu’il y a
N types d’ions. Exprimer γ en fonction, entre autres, des données du problème et
de ci , la concentration en ions de type i.
3. Une cellule de conductimétrie, destinée à mesurer γ, est constituée de deux
électrodes planes parallèles, d’aire A et distantes de ℓ (voir figure 4.18.1).
! Corrigé
1. Pour calculer la vitesse limite atteinte par l’ion i en régime stationnaire, on lui
applique la loi de la quantité de mouvement dans le référentiel terrestre, supposé
galiléen sur l’échelle de temps de l’expérience. L’ion de masse mi , de charge qi et de
#– #–
vitesse #–
v est soumis à la force électrique F e = qi E ainsi qu’à la force visqueuse de
#– i
Stokes F v = −6πηri v i , où η est le coefficient de viscosité dynamique du solvant dans
#–
117
Si on appliquait une tension continue entre les deux électrodes de la cellule conduc-
#– #–
timétrique, la force électrique F e = qi E ferait migrer continuellement les cations
vers l’électrode négative et les anions vers l’électrode positive. Cela produirait
une électrolyse de la solution. Le fonctionnement est donc alternatif.
γ′
=α .
γ
118
Tout se passe comme dans un condensateur cylindrique (les armatures étant les équi-
potentielles V1 et V2 ). On procède donc par analogie.
#–
! Direction de E(M ) : les plans Ps1 = (M, #– u θ ) et Ps2 = (M, #–
u r , #– u z ) sont des
u r , #–
plans de symétrie de la distribution de charges (armatures), quel que soit M . Par
#– G
conséquent, E ∈ {Ps1 Ps2 } = #– u r.
#–
! Dépendance de E(M ) vis-à-vis des coordonnées spatiales : la distribution de charges
#–
est invariante par translation (effets de bord négligés) et par rotation, donc E est
indépendant de z et de θ.
#– #– #–
On en déduit ainsi que E(M ) = E(r) #– u r et de même que j (M ) = j (r) #– u r . En
régime stationnaire, I est indépendant de S car il n’y a pas accumulation de charge
entre deux surfaces que l’on pourrait choisir arbitrairement. On choisit S de telle
119
˜ #– # –
façon que I = S j · dS soit calculable le plus simplement possible. La surface S
adaptée à la géométrie du problème est un cylindre de rayon r et de hauteur h, donc
Cela montre que r × E(r) est une constante que l’on note A. Par ailleurs, champ et
#– # – V = − ∂V #– ∂V A
potentiel sont liés par E = − grad ∂r u r . Par conséquent, − ∂r = r , soit
R2 V1 − V2
dV = − A r dr, qui s’intègre en V2 − V1 = −A ln R , donc A = R2
. Finalement,
1 ln R 1
V1 − V2
E(r) = . En remplaçant cette expression de E dans l’égalité (4.19.2), puis en
r ln R
R1
2
Le membre de droite de la relation (4.19.3) n’est pas nul, même si le régime est
permanent. En effet, s’il l’était, les porteurs iraient en ligne droite, ce qui est en
contradiction avec la déviation par le champ magnétique.
En revanche, m ddtv peut être négligé au même titre que le poids m #–
#–
g , car
d #v–
l’accélération typique dt a une norme faible par rapport à celle de #– g (les
vitesses typiques dans les conducteurs métalliques sont de l’ordre du millimètre
par seconde, et les accélérations sont faibles aussi).
Par conséquent,
#– m #– #– #– #– m #– 1 #– #–
E= v − v ∧B ⇒ E= 2
j − j ∧B.
qτ nq τ nq
2
On voit apparaître la conductivité γ = nqm τ (voir exercice 4.16 page 112 pour sa
1
construction). En posant par ailleurs CH = nq , il vient
#– 1 #– #– #–
E = j − CH j ∧ B . (4.19.4)
γ
120
#– #– #–
E = (Er ,0,0) ; j = (jr ,jθ ,0) ; B = (0,0,B) .
L’équation (4.19.4) donne alors, en projection sur #–u et #–
r u , θ
1 1
Er = jr − CH Bjθ ; 0= jθ + CH jr B .
γ γ
1
En éliminant jθ entre ces deux équations, on trouve jr = γ 2 B 2 γ 2 Er . On voit
1 + CH
que la présence de B diminue jr . Du point de vue du courant radial, tout se passe
γ
comme si la conductivité γ était devenue 2 B2γ2 . La résistance effective de
1 + CH
2
l’anneau est multipliée par (1 + CH B 2 γ 2 ) en présence d’un champ magnétique. Du
fait de la déviation par le champ magnétique, les porteurs de charge (électrons) ne vont
plus en ligne droite. Ils ont donc plus de chemin à parcourir dans le métal pour passer
d’une électrode à l’autre, ce qui explique l’augmentation de résistance électrique.
! Corrigé
Le champ interagit avec la matière chargée via la force de Lorentz,
#– #– #–
F = q [E + #–v ∧ B] ,
#– #–
où #–
v est la vitesse du porteur de charge q dans le référentiel où sont décrits E et B.
#–
La puissance cédée par F au porteur s’écrit
#– #–
P = F · #–
1 v = q E · #–v.
On remarque que la force magnétique, orthogonale à la vitesse, fournit une puissance
nulle. Le volume dτ mésoscopique renferme n dτ porteurs libres, où n est leur densité
volumique (nombre de porteurs de charge libres par unité de volume). À l’échelle
#–
mésoscopique, les champs #–
v et E sont considérés comme uniformes, donc ces porteurs
reçoivent tous la même puissance. Ainsi la puissance totale reçue par tous les porteurs
du volume dτ s’écrit
#–
dP = n dτ P1 = n dτ q E · #–
v.
#–
On voit apparaître la densité de courant j = nq v .
#–
! Corrigé
1. Le plan (M, #– u z ) est un plan de symétrie de la distribution de courant, donc
u r , #–
#–
d’antisymétrie pour le champ magnétique. On en déduit donc que B(M ) = B #– u θ.
L’invariance par rotation autour de l’axe (O, #– u z ) et par translation selon #–
u z montre
#–
que le champ ne dépend que de r, B(M ) = B(r) #– u θ . On applique le théorème
d’Ampère sur un contour C circulaire de rayon r (ligne de champ orientée selon #– u θ ),
jr #–
˛ ¨
#– #– #– # – #–
B · dℓ = µ0 j · dS ⇒ 2πrB(r) = µ0 jπr2 ⇒ B(M ) = µ0 uθ .
C S 2
#– #–
Par définition de la densité de courant j , l’intensité I s’exprime comme le flux de j
#– # –
à travers la section S = πa2 du câble, I = j · dS = πa2 j = jS, donc
˜
#– µ0 Ir #–
B(M ) = u θ pour r < a .
2S
#– #–
2. Compte
#–
tenu de la loi d’Ohm j = γ E, le champ électrique s’exprime comme
#–
E = γj = γS
I #–
u z . Le vecteur de Poynting est
#– #–
#– E ∧ B 1 I #– µ0 Ir #– #– I 2 r #–
R= = uz ∧ uθ ⇒ R=− u r , ∀r < a .
µ0 µ0 γS 2S 2γS 2
3. Le vecteur de Poynting indique que le flux surfacique d’énergie est radial et dirigé
vers l’intérieur du fil. On interprète cela en disant que de l’énergie électromagnétique
est rayonnée radialement vers le fil depuis sa périphérie. Il peut sembler étonnant que
l’énergie arrive ainsi « par les côtés », alors que les électrons circulent le long du câble.
I 2a I 2h
‹
#–
φentrant = R(r = a) · a dθ dz (− #–
u r) = × 2πah =
S ' () * 2γS 2 γS
#–
dS entrant
déf. h
⇒ φentrant = RI 2 où R = est la résistance de la portion de câble . (4.21.1)
γS
On reconnaît l’expression de la puissance électrique reçue par une résistance parcourue
par un courant d’intensité I. Cette énergie est ensuite convertie en énergie interne dans
la résistance (effet Joule).
! Corrigé
1.
Chapitre 5. Électromagnétisme en régime variable
Les trois équations à utiliser sont linéaires. On peut donc travailler en complexes.
1. À toute fonction réelle f du temps, on associe la fonction complexe f qui
varie dans le temps proportionnellement à exp(iωt), où ω est la pulsation tem-
porelle.
2. On utilise, en complexes, les trois équations suggérées par l’énoncé pour
former un polynôme en iω.
3. On en déduit l’équation différentielle associée en utilisant l’équivalence
∂f
iω × f ↔ .
∂t
Remarque En toute rigueur, l’équation différentielle sur ϱ est non linéaire, car
2
γ0 = nqm τ n’est pas constant s’il y a accumulation de charge (n varie). Le modèle
proposé est une version simplifiée de la réalité.
2. En utilisant ε0 = 8,85 · 10−12 F · m−1 ainsi que les valeurs données pour le cuivre,
on obtient ωp = 1,7 · 1016 rad · s−1 et Q = 4,0 · 102 .
125
Comme Q > 1/2, la solution est du type pseudo périodique amortie : la densité
de charge ϱ tend vers zéro, comme prévu par l’énoncé. Pour déterminer la durée τ
du régime transitoire, il faut (partiellement) résoudre l’équation caractéristique. En
cherchant les solutions sous la forme ϱ = A exp(rt), on trouve que r doit vérifier le
polynôme caractéristique
+ ,
ωp 1
r2 + r + ωp2 = 0 , dont le discriminant est ∆ = ωp2 − 4 < 0.
Q Q2
Comme Q12 = 6 · 10−6 ≪ 1, on peut faire l’approximation ∆ ≃ −4ωp2 . Le discriminant
étant négatif, les racines du polynôme sont complexes conjuguées,
ω √
− Qp ± −∆ ωp
r1,2 = ≃− ± iωp .
2 2Q
Par linéarité de l’équation différentielle, la solution complète est une combinaison
linéaire des deux types de solutions,
ϱ(t) = A exp(r1 t) + B exp(r2 t)
+ ,
ωp t
= exp − [A exp(iωp t) + B exp(−iωp t)] , (5.2.1)
2Q ' () *
' () * =C cos(ωp t)+D sin(ωp t)
exp(− τt )
∂ϱ
∂t (0) = 0 donne D = 0, d’où
0
1 t
τ
−1
Fig. 5.2.1. Relaxation de la densité de charge dans le métal. L’enveloppe
±ϱ0 exp(−t/τ ) est en tirets. Sa tangente, en pointillé, recoupe l’asymptote horizontale en t = τ .
i
z
e
Fig. 5.3.1. Condensateur plan. Le contour C , en
tirets, enlace le fil électrique. La surface S , en poin-
0 q(t) tillé, s’appuie sur le contour C et passe dans l’espace
S
interarmatures sans couper le fil.
i
S
! Corrigé
1.
#–
∂E # – 1 dq dq
˛ ¨
#– #–
B · dℓ = µ0 ε0 · dS = µ0 ε0 S = µ0 . (5.3.2)
C S ∂t Ce dt dt
#–
2. En identifiant les deux expressions (5.3.1) et (5.3.2) de la circulation de B sur le
contour, on obtient i = dq , qui est une version intégrale de l’équation de conservation
#–dt
de la charge ∂ϱ
∂t + div j = 0. Cette équation ne pourrait pas être satisfaite sans le
terme de courant de déplacement.
#– #–
Le courant de déplacement j d = ε0 ∂∂tE a été introduit dans les équations de
Maxwell pour assurer la compatibilité de celles-ci avec l’équation de conservation
de la charge.
i a
#–
1. Rappeler l’expression du champ magnétique B dans le solénoïde. En déduire
#–
l’expression du champ électrique E induit.
2. Rappeler l’expression de la densité volumique uem d’énergie électromagnétique.
À quelle condition le terme magnétique um est-il prépondérant devant le terme
électrique ue ? Interpréter.
3. On suppose la condition um ≫ ue satisfaite. Déterminer l’énergie électro-
magnétique Uem contenue dans le solénoïde. En déduire l’expression du coefficient
d’auto-inductance L.
129
#– #–
Grâce aux expressions de E et B, on peut exprimer chaque terme et les comparer en
en faisant le rapport,
#–2 # $2
1 2 di
ue ε 0 E E 1
= 2 #–2 = µ0 ε0 2 = 2 r2 dt . (5.4.1)
um B '()* B c i
2µ0
= c12
L = µ0 n2 πa2 ℓ .
On retrouve le résultat obtenu dans le cours de première année par un calcul direct
de flux magnétique. Le coefficient L est positif et homogène à µ0 multiplié par une
longueur (n s’exprime en m−1 , car c’est le nombre de spires par unité de longueur).
4.
#– #– #–
Le vecteur de Poynting R = Eµ∧0B s’exprime en W · m−2 en unités SI. Son flux à
travers une surface orientée représente la puissance électromagnétique instantanée
qui traverse cette surface.
#– #–
Avec les expressions de E et B dans le solénoïde, on calcule
#– #–
#– E ∧ B #– r di #–
R= ⇒ ∀r < a, R = −µ0 n2 i ur .
µ0 2 dt
Pour avoir la puissance P électromagnétique entrant dans le solénoïde, on calcule le
#–
flux entrant de R à travers la surface entourant le solénoïde (r = a),
ˆ 2π ˆ ℓ
#– di
P= u r ) ⇒ P = µ0 n2 πa2 ℓ i .
R(a,t) · (−a dθ dz #–
θ=0 z=0 ' () * ' () * dt
#–
dS entrant L
L’énergie apportée par rayonnement à travers la surface durant [0, t] est l’intégrale
temporelle de la puissance,
ˆ t ˆ t ˆ i(t)
di 1 2
E= P(t) dt = Li dt = L i di = ⇒ E= Li (t) .
t=0 t=0 dt i(t=0)=0 2
On retrouve l’énergie magnétique contenue dans une bobine. Cette expression est
obtenue en électrocinétique en intégrant P = u(t) × i(t) (puissance électrique reçue
par la bobine).
i
z
a
e
Fig. 5.5.1. Condensateur plan.
0 q(t) S
#–
1. Exprimer le champ magnétique B induit dans l’espace interarmatures.
2. Rappeler l’expression de la densité volumique uem d’énergie électromagnétique.
À quelle condition sur la durée typique τ de la charge le terme électrique ue est-il
prépondérant devant le terme magnétique um ? Interpréter.
3. En travaux pratiques, les condensateurs sont-ils utilisés dans des conditions telles
que ue ≫ um ?
4. On suppose la condition ue ≫ um satisfaite. Déterminer l’énergie électroma-
gnétique Uem contenue dans l’espace interarmatures. Vérifier sa cohérence avec
l’expression C = ε0eS de la capacité.
5. Calculer le vecteur de Poynting en tout point intérieur au condensateur. En
déduire l’expression de la quantité E d’énergie électromagnétique entrant dans
l’espace interarmatures lorsque la charge passe de 0 à q(t). Interpréter.
! Corrigé
1. Le champ magnétique induit se détermine#–
en intégrant l’équation de Maxwell-
#–
Ampère, qui se résume à rot
#– B = µ0 ε0 ∂∂tE dans l’espace interarmatures car le courant
#–
de conduction y est nul ( j = 0 dans le vide).
Méthode (suite)
Chapitre 5. Électromagnétisme en régime variable
#–
! Tout plan de symétrie (respectivement d’antisymétrie) du champ ∂∂tE est plan
#–
d’antisymétrie (respectivement de symétrie) pour le champ B.
#–
! Soit π + un plan de symétrie du champ B. En un point M appartenant à π + ,
#–
le champ B(M ) est contenu dans π + .
#–
! Soit π − un plan d’antisymétrie du champ B. En un point M appartenant à
#–
π − , le champ B(M ) est orthogonal à π − .
#– #–
Ici, tout plan (M, #– u z ) est plan de symétrie de ∂∂tE , donc d’antisymétrie pour B.
u r , #–
#–
Ainsi B = f (r,θ,z,t) #– u θ . Par invariance du problème par rotation autour de
#–
l’axe (O, #–
u ), le champ magnétique ne dépend pas de θ, B = f (r,z) #–
z θ u .
#–
Les lignes de B sont des cercles d’axe (O, #–
u z ). Pour intégrer l’équation de Maxwell-
Ampère, on choisit une telle ligne de rayon r, que l’on oriente arbitrairement dans le
sens trigonométrique,
#–
∂E # – ∂E 2
¨
2πr f (r,z) = µ0 ε0 · dS = µ0 ε0 πr .
S ∂t ∂t
#– q ε0 S #– r 1 dq #–
En utilisant E = Ce u z et C =
#–
e , ∀r < a,
B(r,t) = µ0 uθ .
2 S dt
#–
#– B2
2. La densité volumique d’énergie électromagnétique est uem = 12 ε0 E 2 + 2µ 0
(voir
#– #–
encadré « Rappel » page 129). Grâce aux expressions de E et B, on peut exprimer
chaque terme et les comparer en en faisant le rapport,
#–
B2
# $2
dq
um 2µ0 1 B2 r2 dt
= 1 #– = = µ ε
0 0 . (5.5.2)
ue ε0 E 2 µ0 ε 0 E 2 '()* 4 i
2
= c12
133
2
q
Cette expression doit s’identifier à l’énergie électrostatique Ue = 2C . En égalisant ces
ε0 S
deux expressions de Ue , on retrouve C = e , ce qui est cohérent.
#– #–
5. Avec les expressions de E et B dans l’espace interarmatures, on calcule le vecteur
de Poynting (voir encadré « Rappel » page 130),
#– #–
#– E ∧ B #– 1 r dq #–
R= ⇒ ∀r < a, R = − q ur .
µ0 ε0 S 2 2 dt
Pour avoir la puissance électromagnétique P entrant dans l’espace interarmatures,
#–
on calcule le flux entrant de R à travers la surface entourant cet espace (cylindre de
rayon r = a et de hauteur e),
ˆ 2π ˆ e
#– e dq
P= u r) ⇒ P =
R(a,t) · (−a dθ dz #– q .
θ=0 z=0 ' () * ε 0 S dt
#– '()*
dS entrant 1
C
L’énergie apportée par rayonnement à travers la surface durant [0, t] est l’intégrale
temporelle de la puissance,
ˆ t ˆ t ˆ i(t)
1 dq 1 1 2
E= P(t) dt = q dt = q dq ⇒ E= q (t) .
t=0 t=0 C dt i(t=0)=0 C 2C
134
par le condensateur).
1 2
D’après le calcul qui précède, on peut interpréter E = 2C q comme l’énergie
apportée dans le condensateur par rayonnement lors des variations temporelles
du champ électromagnétique.
#–
uz q q
R
q O q Fig. 5.6.1. Disque dans un solénoïde.
q q
q q
L’ensemble est placé dans un solénoïde très long, d’axe (O, #– u z ), possédant n spires
par unité de longueur. On appelle i(t) l’intensité électrique parcourant le solénoïde
(orientée dans le sens trigonométrique lorsqu’on voit le solénoïde depuis les z > 0).
Au début de l’expérience, repéré par l’instant t = 0, le disque est immobile et
l’intensité i est nulle. Sur l’intervalle de temps [0,τ ], on fait croître linéairement i
jusqu’à la valeur i0 . Pour t > τ , l’intensité i garde cette valeur i0 constante.
1. Expliquer qualitativement comment évolue la vitesse angulaire ω du disque
durant l’expérience.
2. Déterminer ω(t).
! Corrigé
#–
1. Le champ magnétique dans le solénoïde est de la forme B = B(t) #– u z (résultat du
cours de première année). Sa variation temporelle induit un champ électrique qui, s’il
est bien orienté, va agir sur les charges et mettre ainsi le disque en mouvement.
135
#–
Par conséquent, le champ E est localement perpendiculaire à ces plans, soit
#–
u θ . Par invariance par translation selon z et par rotation selon θ,
E = f (r,θ,z,t) #–
#–
ce champ ne dépend que de r, donc E = f (r,t) #– u θ . Ses lignes sont alors des cercles
d’axe z.
#–
Compte tenu de l’expression de E, la loi de Faraday (5.6.1) s’écrit, le long d’un cerle
de rayon R,
di R di #– R di #–
2πRf (R,t) = −µ0 n πR2 ⇒ f (R,t) = − µ0 n ⇒ E(R,t) = − µ0 n uθ .
dt 2 dt 2 dt
Une charge q, située à une distance R de l’axe du solénoïde, subit la force de Lorentz
généralisée
#– #– #–
F = q(E + #– v ∧ B) .
Le champ électrique étant dirigé selon #–
u θ , il va avoir un effet sur la rotation du disque.
En revanche, le champ magnétique est sur #– u et l’éventuelle vitesse des charges est
z
136
sur #–
u θ , donc la force magnétique est portée par #–
u r et a un moment nul par rapport
#– #–
à l’axe (O, #–
u z ). Le moment scalaire de la force électrique F = q E = qE(R) #–u θ par
Chapitre 5. Électromagnétisme en régime variable
rapport à l’axe est simplement le module de la force multiplié par le bras de levier R,
soit qE(R) × R. La somme des moments de ces forces sur les N charges est donc
R2 di
N × qE(R) × R, soit M = −N q µ0 n . La liaison pivot étant parfaite, cette force
2 dt
est la seule à exercer un couple sur le disque. Le théorème du moment cinétique
scalaire appliqué au disque s’écrit
dω R2 di
J = −N q µ0 n .
dt 2 dt
di i0 dω R2 i0
Durant la phase de variation de i, = , donc = −N q µ0 n . Ainsi ω
dt τ dt 2J τ
devient négative quand i(t) croît : c’est une manifestation de la loi de modération de
Lenz.
Le mouvement de rotation acquis par les charges est un courant qui crée un
champ magnétique selon − #– u z (comme le ferait une spire dont le contour serait
confondu avec les N charges). Ce champ tend à s’opposer au champ croissant
dans le solénoïde, qui est la cause lui ayant donné naissance.
4.a. En voyant les courants de Foucault dans le disque comme une assemblée de
spires concentriques contenues dans le plan z = 0, en déduire l’expression du champ
! Corrigé
1. Le champ#–électrique induit se détermine à partir de l’équation de Maxwell-Faraday,
#–
rot
#– E = − ∂∂tB , comme à la question 1 de l’exercice 5.6 (voir page 134). L’étude des
#–
symétries donne E = f (r,t) #– u et l’équation de Maxwell-Faraday, intégrée sur un
θ
contour circulaire de rayon r " a, s’écrit
d
2πrf (r,t) = −πr2 [µr Bm cos(ωt)] = µr Bm πr2 ω sin(ωt) #–
uθ
dt
#– rωµr Bm
⇒ E(r,t) = sin(ωt) #–
uθ (si r " a) . (5.7.1)
2
La présence de µr dans ce qui précède vient du fait que l’on a calculé le champ dans
le métal.
Si le contour choisi est de rayon r > a (hors du solénoïde et donc hors du métal),
la loi de Faraday s’écrit
d
2πrf (r,t) = −πa2 [Bm cos(ωt)] = Bm πa2 ω sin(ωt) ,
dt
car le champ magnétique n’est non nul que pour r < a (il est nul en dehors du
solénoïde). On trouve alors
#– a2 ωBm
E(r,t) = sin(ωt), #–
u θ (si r > a) .
2r
On remarque que le champ électrique induit est non nul en dehors du solénoïde,
bien que le champ magnétique soit nul dans cette zone.
#– #–
La densité de courant dans le disque (r " a) est donnée par la loi d’Ohm j = γ E,
soit, en utilisant la relation (5.7.1),
#– γrωµr Bm
j (r,t) = sin(ωt) #–
uθ .
2
138
2. La puissance par unité de volume reçue par le cuivre de la part du champ électro-
magnétique (effet Joule) est
Chapitre 5. Électromagnétisme en régime variable
#– #– #– ω 2 µ2r Bm
2
Pvol (r,t) = j (r,t) · E(r,t) = γ E 2 (r,t) ⇒ Pvol (r,t) = γ r2 sin2 (ωt) .
4
On en prend la moyenne temporelle (le sinus au carré devient 1/2) puis on l’intègre
sur le volume du disque,
ˆ a ˆ 2π ˆ e
ω 2 µ2r Bm
2
⟨Ptot ⟩ = γ r2 r' dr ()
dθ dz*
r=0 θ=0 z=0 8
dτ
µ2r Bm
2 2
ω
⇒ ⟨Ptot ⟩ = γ πa4 e . (5.7.2)
16
4.b. Pour savoir si le champ propre est négligeable devant le champ extérieur, on fait
le rapport de leurs amplitudes,
Bpr (O) γµ0 µr ωea ea 2
= ≪1 ⇐⇒ ≪ = δ2 . (5.7.3)
µr B m 4 2 γµ0 µr ω
On obtient une inégalité entre des longueurs au carré, δ étant l’épaisseur de peau.
Numériquement, δ = 1,6 · 10−4 m , par conséquent, δ 2 ≪ ea 4 , ce qui contredit l’in-
égalité (5.7.3). Le champ propre est donc loin d’être négligeable . Cela signifie que
l’autoinduction n’est pas négligeable.
139
5.
D’après la question 4.b, l’effet de peau est important dans la plaque (fort effet mo-
dérateur du champ propre), donc les courants de Foucault se cantonnent dans une
épaisseur de l’ordre de δ au lieu d’être répartis sur toute l’épaisseur e du métal. On
remplace donc e par δ dans l’expression de la puissance,
µ2r Bm
2 2
ω
⟨Ptot ⟩ = γ πa4 δ = 9,8 · 102 W .
16
Cette valeur, de l’ordre du kilowatt, est conforme à ce que l’on attend pour une plaque
de cuisson.
! Corrigé
1. Comme dans l’exercice 5.6 page 134, on peut déterminer le champ électrique induit
par le champ magnétique variable créé par le solénoïde,
#– r di #–
E = − µ0 n uθ .
2 dt
Si le bloc conducteur était à symétrie de révolution, les lignes de courant, données
#– #–
par j = γ E, seraient des cercles dont l’axe est celui du solénoïde. Mais ces lignes
« butent » contre les bords du rectangle, créant une accumulation de charge. En résulte
un champ électrostatique qui repousse les lignes vers l’intérieur du métal. Finalement,
on peut concevoir qu’elles suivent la forme du métal. La réalité est complexe : elles
sont vraisemblablement circulaires vers le milieu de la plaque et de plus en plus
rectangulaires en s’approchant des bords, afin de bien en suivre le contour. Pour
#–
simplifier la suite de l’étude, on suppose que les lignes de j sont des rectangles
« concentriques », dont le rapport longueur/largeur est a/b (voir figure 5.8.1).
140
y
dB ab di b
E=− b
x ⇒ E = −µ0 n x .
dt 1 + a
dt a + b
En multipliant cette valeur par γ, on obtient la densité volumique de courant de
Foucault le long du rectangle repéré par x,
#– #– di b
j = γ E = −γµ0 n x #–
u ,
dt a + b
où #–
u est le vecteur unitaire localement tangent au rectangle.
2.
La puissance volumique instantanée (en W · m−3 ) reçue par le métal sous forme
#– #–
d’effet Joule est Pvol = j · E = γE 2 . Cette relation est établie dans l’exercice 4.20
page 120.
Pour avoir la puissance instantanée P(t) totale, on intègre Pvol sur tout le volume de
la plaque, ce qui nécessite d’avoir l’expression du volume élémentaire. On prend un
volume déjà intégré sur l’épaisseur ℓ car il y a invariance par translation selon z. Pour
les dimensions x et y, la surface élémentaire à prendre est la différentielle de l’aire du
rectangle, S = 4 ab x2 ⇒ dS = 8 ab x dx (c’est l’analogue du 2πr dr en coordonnées
cylindriques). Il faut intégrer pour x allant de 0 à a2 ,
ˆ a2 + ,2
di b b
˚
P(t) = Pvol (M,t) dτM = γ µ0 n x 8ℓ x dx .
x=0 dt a + b ' a() *
dτM
141
3 3
di 1 a b ℓ 2 2
Compte tenu de = −i0 ω sin(ωt), on trouve P(t) = γµ20 n2 i ω sin2 (ωt).
dt 8 (a + b)2 0
1 a3 b 3 ℓ 2 2
⟨P⟩ = γµ20 n2 i ω .
16 (a + b)2 0
#– ∂B
rot rot E = − rot
#– #– #– .
∂t
Au membre de droite, la dérivation temporelle peut commuter avec le rotationnel
d’après le théorème de Schwarz (voir encadré « Méthode » page 147),
#–
#– #– ∂ #– #– ∂j 1 #–
grad
# – (div E) − △E = − (rot B) ⇒ = △j . (5.9.1)
' () * '()* ∂t ' () * ∂t γµ0
=0 #– #–
△ j /γ =µ0 j
Par homogénéité, le facteur complexe devant f est homogène à l’inverse d’une longueur
au carré, que l’on note L. L’équation caractéristique associée s’écrit r2 − L12 = 0. Pour
trouver ses racines r, il faut extraire les racines carrées de L12 .
Pour trouver les racines carrées d’un nombre complexe, le plus rapide consiste
à écrire ce nombre sous la forme « module et argument », puis à l’élever à la
puissance 1/2.
1 1
= γωµ0 exp[i(π/2 + 2kπ)] (avec k ∈ Z) = (γωµ0 )1/2 exp[i(π/4 + kπ)]
⇒
L2 L
1
1+i déf. 2
⇒ r=± avec δ =
δ µ0 γω
Ainsi la solution s’écrit
< = < =
1+i 1+i
f (x) = A exp − x + B exp x ,
δ δ
où A et B sont deux constantes complexes d’intégration. Comme le plan (O, #– u y , #–
u z)
est plan se symétrie de la situation, la solution doit être paire en x, ce qui impose que
A = B,
< + , + ,=
1+i 1+i
f (x) = A exp − x + exp x .
δ δ
143
#–
3. On en déduit l’expression de j ,
#–
On calcule donc le conjugué de j ,
#–∗ : % x& % x& % x& % x &;
j = A∗ exp − exp +i + exp + exp −i exp(−iωt) #–
uz .
δ δ δ δ
On en déduit ensuite
< + , + , + , + ,=
#– #–∗ 2x 2ix 2ix 2x
j · j = |A|2 exp − + exp − + exp + exp + .
δ δ δ δ
' () *
2 [ch 2x
δ +cos δ ]
2x
Le résultat est réel, comme on s’y attend pour un module au carré. Finalement,
9 9 2 < =
9 j(x,t) 9
9 9 = 1 ch 2x + cos 2x .
9 j(0,t) 9 2 δ δ
3
1
La figure 5.9.1 donne le tracé de u -→ 2 [ch(2u) + cos(2u)].
g(u)
60
40
20
x
−5 −4 −3 −2 −1 0 1 2 3 4 5 u= δ
!
Fig. 5.9.1. Tracé de la fonction u !→ 1
2
[ch(2u) + cos(2u)]. En pratique, le terme en
cosinus est négligeable devant le terme en cosinus hyperbolique dès que u s’éloigne de 1.
Cela montre que le courant est beaucoup plus intense en périphérie de fil qu’au centre.
Par exemple, pour un fil d’épaisseur 10 δ (cas de la figure 5.9.1), l’amplitude du cou-
rant n’est significative que dans une épaisseur de l’ordre de deux ou trois δ (intervalles
[−5, − 2] et [2,5]).
144
! Dans une ligne à haute tension , la fréquence est f = 50 Hz. À cause de l’effet de
peau, le courant se cantonne en périphérie de câble sur une épaisseur de l’ordre de 20
à 30 mm. Il est donc inutile de mettre des câbles pleins de rayon plus grand que cela.
En pratique, on utilise des câbles conducteurs de rayon plus grand que 30 mm, mais
creux au centre (car le métal central ne participerait pas à la conduction).
! Dans une antenne radio, le courant est uniquement superficiel à cause de la faible
épaisseur de peau. L’antenne peut être creuse. Une fine feuille de papier aluminium
peut jouer le rôle d’antenne pour les fréquences radio.
Chapitre 6
O NDES
x x + dx
Fig. 6.1.1. Modèle de ligne électrique à constantes réparties.
1. À quelle condition sur dx est-on en droit d’appliquer les lois usuelles de l’élec-
trocinétique ?
2. Établir l’équation de propagation des ondes (sur i et u) dans ce câble coaxial.
3. Le générateur qui alimente la ligne en x = 0 délivre une tension sinusoïdale de
pulsation temporelle ω. Par linéarité de l’équation de d’Alembert, on peut travailler
en complexes et les solutions de l’équation de propagation peuvent être prises sous
la forme
i(x,t) = I 0 exp[j(ωt − kx)] + I 1 exp[j(ωt + kx)], où j2 = −1 .
Les amplitudes I 0 et I 1 sont a priori complexes (déphasage éventuel). Interpréter
chacun des deux termes de cette expression.
4. Montrer qu’il existe une grandeur complexe Z, appelée impédance caractéristique
de la ligne, telle que l’onde de tension s’écrive, en complexes,
H I
u(x,t) = Z I 0 exp[j(ωt − kx)] − I 1 exp[j(ωt + kx)] .
Exprimer Z en fonction des grandeurs intrinsèques de la ligne uniquement.
5. L’extrémité x = L du câble est refermée sur un composant d’impédance com-
plexe Z ′ . Définir le coefficient de réflexion r en bout de ligne et établir son expression
en fonction de Z et Z ′ uniquement.
6. Applications
6.a. Que se passe-t-il si la ligne est ouverte en x = L ?
6.b. Que se passe-t-il si la ligne est fermée par un court-circuit en x = L ?
6.c. À quelle condition n’y a-t-il pas réflexion en bout de ligne ? Qu’arrive-t-il alors
à l’énergie transportée par l’onde incidente ? Quel est l’intérêt de connaître ces trois
cas ?
146
! Corrigé
1.
Chapitre 6. Ondes
Les lois de l’électrocinétique sont valables dans l’approximation des états quasi
stationnaires (AEQS), c’est-à-dire quand on peut négliger le temps de propagation
de l’onde à l’échelle de l’objet étudié devant la durée typique des variations des
grandeurs.
Pour une onde se propageant à la célérité c, τprop = dx c . La durée des variations est T ,
la période temporelle de l’onde, qui est liée à la longueur d’onde par λ = cT . L’AEQS
se traduit par
dx λ
τprop ≪ T ⇒ ≪ ⇒ dx ≪ λ .
c c
Il faut donc que l’élément de longueur dx soit très petit par rapport à la longueur
d’onde. Cela ne pose pas de problème puisque, mathématiquement, on peut faire
tendre dx vers zéro.
2. La tension aux bornes de l’inductance s’écrit
∂i(x,t) ∂u(x,t) ∂i(x,t)
u(x,t) − u(x + dx,t) = Λ dx ⇒ − =Λ . (6.1.1)
∂t ∂x ∂t
D’après la loi des nœuds, l’intensité traversant le condensateur vérifie
∂u(x + dx,t) ∂i(x,t) ∂u(x,t)
i(x,t) − i(x + dx,t) = Γ dx ⇒ − =Γ . (6.1.2)
∂t ∂x ∂t
Dans la première égalité (6.1.2), le membre de droite est pris au point x + dx. Or,
ce dx a disparu dans le résultat final. Cela se justifie par la formule de Taylor.
On effectue un développement limité de ∂u ∂t au point x,
Les équations (6.1.1) et (6.1.2) sont couplées. On dérive (6.1.1) par rapport à t et
(6.1.2) par rapport à x,
∂ 2 u(x,t) ∂ 2 i(x,t) ∂ 2 i(x,t) ∂ 2 u(x,t)
− =Λ 2
= et − 2
=Γ . (6.1.3)
∂t∂x ∂t ∂x ∂x∂t
147
1 ∂ 2 i(x,t) ∂ 2 i(x,t) 1
− =0 avec c = √ .
c2 ∂t2 ∂x2 ΓΛ
On reconnaît une équation de d’Alembert, où c représente la célérité des ondes pro-
gressives dans la ligne.
En dérivant l’équation (6.1.2) par rapport à t et l’équation (6.1.1) par rapport à x,
puis en appliquant le théorème de Schwarz, on établit de la même façon une équation
de d’Alembert pour u,
1 ∂ 2 u(x,t) ∂ 2 u(x,t)
− =0 .
c2 ∂t2 ∂x2
Remarque La ligne étudiée modélise un câble coaxial dont les propriétés ont été
vues aux exercices 4.14 page 106 et 4.10 page 96. Pour un câble dont les armatures
coaxiales sont séparées par du vide, les expressions sont
1 µ0 R2 1 1
Γ = 2πε0 R2
et Λ= ln , donc c= √ = √ .
ln R1
2π R1 ΓΛ µ 0 ε0
La célérité des ondes électromagnétiques dans ce câble est la même que dans le vide.
3. Chaque terme correspond à une onde progressive sinusoïdale de pulsation tem-
porelle ω. Le terme en I 0 se propage selon les x croissants, celui en I 1 selon les x
décroissants.
La grandeur f (t) est une « constante » d’intégration par rapport à x. Comme elle ne
dépend que du temps, elle ne correspond pas à une onde. On la choisit donc nulle. On
Chapitre 6. Ondes
peut aussi justifier sa disparition par le fait que, en l’absence d’onde, les grandeurs
u(x,t), I 0 et I 1 sont toutes nulles. L’égalité (6.1.4) impose naturellement f (t) = 0, ∀t.
Le préfacteur de (6.1.4) peut être simplifié en utilisant la relation de dispersion k = ωc
de l’équation de d’Alembert ainsi que l’expression de la célérité c = √1ΛΓ ,
H I Λ
u(x,t) = Z I 0 exp[j(ωt − kx)] − I 1 exp[j(ωt + kx)] avec Z = . (6.1.5)
Γ
5.
I1 Z − Z′
⇒ r= exp(2jkL) = .
I0 Z + Z′
! Corrigé
1. On établit l’équation des ondes à partir des équations de Maxwell par la même tech-
nique qu’à l’exercice 5.9 (voir encadré « Méthode » page 141). On prend le rotationnel
membre à membre de l’équation de Maxwell-Faraday,
# #– $
#– ∂B
rot(rot E) = − rot
#– #– #– . (6.2.1)
∂t
! Le membre de gauche se transforme par la formule classique d’analyse vectorielle
#– #– #–
#– rot
rot( #– E) #–
= grad(div E) − △E.
#–
#– 1 ∂2E #– 1 déf.
⇒ △E − 2 = 0 avec = µ0 ε 0 . (6.2.2)
c ∂t2 c2
Il s’agit d’une équation de d’Alembert à trois dimensions spatiales.
150
µ0 ε 0 c 2 = 1 .
Leurs valeurs numériques sont :
! µ0 = 4π · 10−7 H · m−1 (valeur exacte) ;
! ε0 = 8,85 · 10−12 F · m−1 (valeur approchée) ;
! c = 299 792 458 m · s−1 .
On retient que
c ≃ 3 · 108 m · s−1 .
2.
La forme proposée satisfait ces trois critères. En particulier, elle est bien homogène
du fait que E0 #–u x est une amplitude (vectorielle) constante. Elle se propage le long
de la direction #–
u z et le champ électrique est toujours colinéaire à #–
u x (polarisation
rectiligne selon #–
u x ).
En injectant cette forme dans l’équation de d’Alembert, on vérifie qu’elle fonctionne à
ω2
condition que k 2 = c2 . Ainsi, k et ω ne peuvent être choisis indépendamment l’un
de l’autre. La relation entre ω et k est appelée relation de dispersion. On note que
cela mène à deux solutions, k = ± ωc . Le cas k > 0 (respectivement k < 0) correspond
à une onde se propageant dans le sens des z croissants (respectivement décroissants).
3. Pour déterminer le champ magnétique, on utilise l’équation de Maxwell-Faraday,
⎡ ∂ ⎤ ⎡ ⎤ ⎡ ⎤
#– ∂x E0 cos(ωt − kz) Bx
#– ∂B ⎢ ∂ ⎥ ⎢ ⎥ ∂ ⎢ ⎥
rot
#– E =− ⇒ ⎣ ∂y ⎦∧⎣ 0 ⎦ = − ⎣ By ⎦
∂t ∂ ∂t
∂z
0 Bz
∂Bx ∂ ∂By ∂Bz
⇒ =0 ; [E0 cos(ωt − kz)] = − ; = 0.
∂t ∂z ∂t ∂t
151
Par définition, un champ constant par rapport au temps n’est pas une onde. Ainsi les
relations (3) imposent que Bx = 0 et Bz = 0. L’intégration de la troisième relation
donne
k
By = E0 cos(ωt − kz) + f (x,y,z) ,
ω ' () *
=0
où f (x,y,z) est une « constante » d’intégration par rapport au temps, que l’on prend
nulle car elle ne décrit pas une onde. Finalement, comme k = ωc , il reste
#– 1
B = E0 cos(ωt − kz) #–
uy .
c
Remarque Les résultats précédents peuvent être obtenus par des calculs en notation
complexe. Cette méthode, non employée ici, est développée à l’exercice 6.3 page 152.
4. Le vecteur de Poynting se calcule comme
#– #–
#– E ∧ B 1 J #–K 1
R= = E 2 cos2 (ωt − kz) #–
uz ⇒ R = E 2 #–
uz .
µ0 µ0 c 0 2µ0 c 0
Par définition du vecteur de Poynting, la puissance moyenne traversant la surface
d’aire S est ¨ J K
#– 1
⟨P⟩ = R · dS #–
uz ⇒ ⟨P⟩ = E2 S .
S ' () * 2µ0 c 0
#–
dS
uem = ε0 E 2 + B .
2 2µ0
E
Les deux termes sont égaux, car µ0 ε0 c2 = 1, d’une part, et B = c, d’autre part.
Pour une OPPM dans le vide illimité, les contributions électrique et magnétique
de la densité volumique d’énergie sont égales. Attention, ce résultat est en général
faux pour une onde non plane.
Ainsi
E02
uem = ε0 E 2 = ε0 E02 cos2 (ωt − kz) ⇒ ⟨uem ⟩ = ε0 .
2
En moyenne dans le temps, l’énergie qui passe à travers S durant dt peut s’exprimer
de deux façons équivalentes.
! C’est la petite quantité d’énergie contenue dans un parallélépipède de section S
et de hauteur dz = ve dt. L’intégration sur z se limite à une simple multiplication
par dz, car l’intervalle sur cette dimension est infinitésimal,
E2
¨
δUe = ve dt × ⟨uem ⟩ dx dy = ε0 0 S ve dt . (6.2.3)
S 2
! C’est la puissance rayonnée à travers la section, multipliée par dt,
1
δUe = ⟨P⟩ dt = E 2 S dt . (6.2.4)
2µ0 c 0
En identifiant les deux expressions (6.2.3) et (6.2.4) de δUe , il reste
1
ε0 ve = ⇒ ve = c .
µ0 c
Pour une OPPM dans le vide illimité, la vitesse d’avancée de l’énergie est c.
Attention, ce résultat peut devenir faux pour une onde non plane.
2. Le métal est illimité dans l’espace. On envisage une onde dont le champ électrique
s’écrit, en complexes,
#– #–
#– k ∧E
Ici, on peut utiliser la relation complexe B = ω , qui donne, compte tenu de
#–
u z = 1−i
k = k #– δ u z,
#–
#– 1−i
B = E0 exp(−z/δ) exp[i(ωt − kz)] #–
uy .
δω
√
En remplaçant 1−i = 2 exp(−iπ/4), le champ s’écrit entièrement sous forme d’expo-
nentielle. Le facteur exp(−iπ/4) traduit un retard de phase π/4 du champ magnétique
par rapport au champ électrique. En prenant la partie réelle, on obtient le champ ma-
gnétique,
√
#– #– 2
B = Re(B) = E0 exp(−z/δ) cos(ωt − z/δ − π/4) .
δω
4.
#– #– #–
Le vecteur de Poynting se calcule comme R = Eµ∧0B . Il s’agit d’une opération
#– #–
quadratique (produit de E par B), donc non linéaire. On doit ainsi calculer le
vecteur de Poynting en prenant les expressions réelles des champs.
155
Méthode (suite)
1 #– #– 1 #– E02
⟨Pvol ⟩ = γ Re(E · E ∗ ) = γ |E|2 ⇒ ⟨Pvol ⟩ = γ exp(−2z/δ) .
2 2 2
Pour obtenir la puissance, il faut intégrer cette grandeur sur le volume. Comme elle
ne dépend ni de x ni de y, l’intégration selon ces directions se résume à une simple
multiplication par L × ℓ. Par ailleurs, ⟨Pvol ⟩ dépend de z, mais la dimension dz
du volume est infinitésimale. Pour cette raison, l’intégration selon z est une simple
multiplication par dz, donc
⟨P⟩ = ⟨Pvol ⟩ × L ℓ dz .
6. On note φ(z) le flux (moyenné en temps) d’énergie entrant dans le volume par sa
face située en z (ce flux est apporté par l’onde). On note φ(z + dz) le flux moyen
sortant par la face située en z + dz (flux emporté par l’onde).
Le régime est harmonique, donc la valeur moyenne (sur une période T = 2π ω ) de
l’énergie du champ contenu dans le volume est constante. Le bilan doit donc se traduire
par
φ(z) = φ(z + dz) + ⟨P⟩ .
En remplaçant ⟨P⟩ par son expression, cela donne
γE02
φ(z) = φ(z + dz) + exp(−2z/δ) L ℓ dz
2
dφ γE02
⇒ − = exp(−2z/δ) L ℓ . (6.3.1)
dz 2
156
ˆ L ˆ ℓ J
#– K E02
φ(z) = R(z,t) · dx dy #–uz = exp(−2z/δ) L ℓ .
x=0 y=0 t ' () * 2µ0 δω
#–
dS
E2
On dérive ce résultat par rapport à z, dφ dz = − µ0 δ 2 ω exp(−2z/δ) L ℓ. En utilisant
0
! Corrigé
1. La seule équation de Maxwell faisant intervenir le champ électrique seul est l’équa-
tion de Maxwell-Gauss. Dans la région vide, ϱ = 0, donc
#– 1 ∂(rf ) E0 R1
div E = 0 = ⇒ rf (r) = cte = R1 f (R1 ) ⇒ f (r) = .
r ∂r r
Le champ électrique s’écrit donc
#– E0 R1
E= cos(ωt − kz) #–
ur .
r
157
#– #– #–
2. On détermine B par la relation de Maxwell-Faraday, rot
#– E = − ∂∂tB . Avec le formu-
laire d’analyse vectorielle,
#–
∂Er #– E0 R1 ∂B #– k E0 R1
uθ = k sin(ωt − kz) u θ = −
#– ⇒ B= cos(ωt − kz) #– uθ .
∂z r ∂t ω r
Remarques
! À ce stade, on ne sait pas encore si k = ωc .
! Lors de l’étape d’intégration par rapport au temps, une « constante » d’intégration
dépendant de l’espace seul doit apparaître. Cependant, un tel terme ne correspond
pas à une onde, donc cette constante a été prise nulle. (Une onde est un champ qui
dépend à la fois de l’espace et du temps.)
#– #– #–
! On remarque a posteriori que B = k ∧ E
ω , mais ce résultat, connu pour les OPPM
dans le vide illimité, n’était pas prévisible.
(signal) ne se déforme pas lors de sa propagation. Le câble coaxial est donc adapté à
la propagation de signaux.
4. En notation réelle, on exprime le vecteur de Poynting,
#– #–
#– E ∧ B 1 #– 1 (E0 R1 )2
Π= = Er2 #–
uz ⇒ Π = cos2 (ωt − kz) #–
uz
µ0 µ0 c µ0 c r2
J #–K 1 (E0 R1 )2 #–
⇒ Π = uz .
2µ0 c r2
Par définition du vecteur de Poynting (en W · m−2 ), le flux d’énergie (débit d’énergie
en J · s−1 ou encore en W) se calcule comme le flux du vecteur de Poynting à travers
une section du câble. L’énoncé ne le précise pas, mais on oriente la section selon + #–
uz
afin d’obtenir un flux positif,
ˆ R2 ˆ 2π J K
#– π(E02 R12 ) R2
⟨P⟩ = Π · r dr dθ #–
uz ⇒ ⟨P⟩ = ln .
r=R1 θ=0 ' () * µ0 c R1
#–
dS
6. En moyenne dans le temps, l’énergie qui passe à travers une section droite du guide
durant dt peut s’exprimer de deux façons équivalentes.
! C’est la petite quantité d’énergie contenue dans un anneau cylindrique délimité
par [R1 ,R2 ] et de hauteur dz = ve dt. L’intégration sur z se limite à une simple
multiplication par dz, car l’intervalle sur cette dimension est infinitésimal,
ˆ R2 ˆ 2π + ,
R2
δUe = ve dt × ⟨uem ⟩ r dr dθ = πε0 (E0 R1 )2 ln ve dt . (6.4.1)
r=R1 θ=0 R1
! C’est la puissance rayonnée à travers la section, multipliée par dt,
π(E02 R12 ) R2
δUe = ⟨P⟩ dt = ln dt . (6.4.2)
µ0 c R1
En identifiant les deux expressions (6.4.1) et (6.4.2) de δUe , il reste
1
ε0 ve = ⇒ ve = c .
µ0 c
159
D
H Fig. 6.5.1. Ionosphère.
Terre
! Corrigé
#– #– #–
1. Une particule de charge q est soumise à la force de Lorentz F = q[E + #– v ∧ B].
On compare les termes magnétique et électrique grâce à une estimation en ordre de
#– #–
grandeur. Pour cela, on suppose que le champ magnétique de l’onde vérifie |B| = 1c |E|,
160
où c est la célérité de la lumière dans le vide (ce résultat est rigoureusement vrai pour
une OPPM dans le vide illimité, et ne constitue ici qu’une estimation, faute de mieux).
Chapitre 6. Ondes
#–
|q #–
v ∧ B| vB v
#– ∼ ∼
|q E| E c
Ainsi pour pouvoir négliger le terme magnétique, il faut v ≪ c . Le plasma est alors
dit non relativiste. Dans les plasmas très chauds, l’agitation thermique est telle que
la vitesse des particules peut ne plus être négligeable devant c, ce qui oblige à prendre
en compte les effets relativistes dans les équations mécaniques.
#– #–
2. Dans le modèle proposé, un électron est soumis uniquement à la force F = −eE.
dv e
#– #–
La loi de la quantité de mouvement s’écrit m = −eE. En régime harmonique, on
dt #–
−e #–
peut utiliser la notation complexe, iωm #–v e = −eE, soit #– v e = iωm E. De même, pour
+e #–
un ion de masse M et de charge +e, #– v i = iωM E. Le vecteur densité de courant est
#– C #– 2 ! " #–
v i , soit ici j = ne
lié à la vitesse des charges par j = i ni qi #– iω
1 1
m + M E.
Un électron a pour masse me = 9,11 · 10−31 kg tandis que les protons et neutrons
ont approximativement la même masse mp = 1,67 · 10−27 kg. Ainsi
mp
≃ 1,8 · 103 ≫ 1 .
me
2 #–
1 1
On peut négliger la contribution des ions, car M ≪ m. ȷ = −i ne
Il reste #– mω E . La
#– #– 2
conductivité est définie par j = γ E, soit γ = −i ne
mω .
#– #– π
La conductivité est imaginaire
J #– #–Kpure, donc j et E sont déphasés de 2 (quadrature
de phase), et Pvol = j · E = 0. Le champ électromagnétique ne cède pas
d’énergie au plasma par effet Joule. Les ondes électromagnétiques ne sont pas
absorbées par le plasma.
3. On peut écrire les équations de Maxwell en complexes, dans le cas d’un plasma
neutre (ϱ = 0) :
#– #– #– #–
Équation de Maxwell-Gauss : −i k · E = 0, soit k · E = 0 .
#– #– #– #–
Équation de Maxwell-Thomson : −i k · B = 0, soit k · B = 0 .
#– #–
Équation de Maxwell-Faraday : −i k ∧ E = −iω B, soit B = k ∧
#– #– #– #– E
ω .
#– #– #– 2 #– #–
Équation de Maxwell-Ampère : −i k ∧ B = µ0 #– ȷ + iωµ0 ε0 E = −i µmω 0 ne
E + iωµ0 ε0 E,
#– #– % 0 ne2 & #–
ȷ obtenue, k ∧ B = µmω
soit, avec l’expression de #– − cω2 E .
161
4. Si ω < ωp , alors k 2 < 0, donc k est imaginaire pur. On peut poser, par exemple,
k = −ik ′′ , où k ′′ = − Im(k). En injectant cela dans l’expression d’une pseudo-OPPM,
#– #–
soit E = E 0 exp[i(ωt − kz)] , on obtient
#– #– #– #– #–
E = E 0 exp(−k ′′ z) exp(iωt) ⇒ E = Re(E) = E 0 exp(−k ′′ z) cos(ωt) . (6.5.2)
Une onde est dite évanescente si elle est stationnaire (sa forme est à variables
séparées f (z) × g(t)) et si son amplitude est spatialement amortie (f (z) décroît).
La forme d’onde (6.5.2) est évanescente. Il n’y a pas de propagation possible pour
ω < ωp . En revanche, lorsque ω > ωp , k est réel et l’onde est une OPPM. En résumé,
l’onde électromagnétique ne peut se propager dans le plasma que si ω > ωp . Le plasma
constitue un filtre passe-haut.
déf.
La vitesse de groupe, définie par vg = dω dk , correspond à la vitesse de déplacement
de l’enveloppe d’un paquet d’onde. Elle représente la vitesse de déplacement de
l’énergie, car celle-ci est concentrée dans le ventre du paquet d’onde.
Pour la calculer, il n’est pas utile d’exprimer ω en fonction de k, puis de dériver.
Il suffit de différentier la relation de dispersion (relation entre ω et k). Cela fait
apparaître dω et dk, qui permettent de former vg .
6. Comme f2 > f1 , les temps de parcours correspondants sont tels que τ1 > τ2 ,
# $ # $
D H fp2 D H fp2
τ1 = 1+ et τ2 = 1+ .
c 2D f12 c 2D f22
L’écart entre les temps de parcours vaut
5. La fréquence f = 100 MHz est dans le domaine où l’absorption ne peut plus être
négligée. On calcule numériquement la relation de dispersion, k 2 = 350,9 − 4 897 i (en
164
unités du système international, soit ici en m−2 ). On trouve k en prenant les racines
carrées de k 2 à la calculatrice. Par exemple, l’une des deux racines est
Chapitre 6. Ondes
4. Exprimer kc en fonction de m, n, a et b.
5. Un couple de valeurs (m,n) caractérise un « mode » de propagation. Montrer
! Corrigé
1. Dans le vide entre les parois, le champ électromagnétique obéit à l’équation de
#–
u z l’équation pour E, △Ez − µ0 ε0 ∂ 2 Ez /∂t2 = 0 . En
d’Alembert. En projetant sur #–
utilisant la dépendance particulière en z et t de Ez , on peut exprimer une partie des
dérivées,
∂ 2 Ez ∂ 2 Ez ∂ 2 Ez
△Ez − µ0 ε0 2
= 2
+ − kg 2 Ez + µ0 ε0 ω 2 Ez = 0 ,
∂t ∂x ∂y 2
#– #–
β = 0 conduit à E = 0 ;
! ∀(x,z,t) , Ez (x,y = 0,z,t) = 0, soit γ = 0 ;
! ∀(x,z,t) , Ez (x,y = b,z,t) = 0, soit δ sin(qb) = 0, donc qb = mπ avec m ∈ N∗ , car
#– #–
δ = 0 conduit à E = 0 .
On obtient ainsi la forme proposée par l’énoncé.
! "2 2
m2
4. L’équation p2 + q 2 = kc 2 conduit à kπc = na2 + b2 .
2 2
5. La relation kg + kc = k 2 = µ0 ε0 ω 2 s’écrit, pour le mode (m,n),
+ 2 ,
ω2 n m2
=π 2
+ 2 + kg 2 .
c2 a2 b
Il faut que kg 2 soit supérieur à zéro, sinon kg est complexe et il n’y a pas de propagation
3
2 2
de l’onde (absorption). Cela impose donc, pour le mode (m,n), ω > πc na2 + m b2 .
6. Pour déterminer l’expression des autres composantes, il faut utiliser les équations
de Maxwell dans le vide et supposer que la dépendance de ces composantes en z
et t est en exp[i(kg z − ωt)]. Cette dernière hypothèse est légitime, car les différentes
composantes sont liées par les équations de Maxwell qui sont linéaires. Cela permet
de calculer facilement ces dérivées. On écrit toutes les relations en notation complexe,
soit dans l’ordre Maxwell-Gauss, Maxwell-Thomson, Maxwell-Faraday et Maxwell-
Ampère (inversée pour des raisons de mise en page),
∂Ex ∂Ey % nπx & % mπy & 5 6
+ + ikg E0 sin sin exp i(kg z − ωt) = 0 (6.7.1)
∂x ∂y a b
∂Bx ∂By
+ =0 (6.7.2)
∂x ∂y
mπ % nπx & % mπy & 5 6
E0 sin cos exp i(kg z − ωt) − ikg Ey = iωBx (6.7.3)
b a % b& % &
nπ nπx mπy 5 6
ikg Ex − E0 cos sin exp i(kg z − ωt) = iωBy (6.7.4)
a a b
∂Ey ∂Ex
= (6.7.5)
∂x ∂y
−iωµ0 ε0 Ex = −ikg By (6.7.6)
−iωµ0 ε0 Ey = ikg Bx (6.7.7)
% nπx & % mπy & 5 6 ∂By ∂Bx
−iωµ0 ε0 E0 sin sin exp i(kg z − ωt) = − . (6.7.8)
a b ∂x ∂y
Les équations qui font intervenir des dérivées par rapport à x ou à y obligent à in-
tégrer. Ce ne sont donc pas les plus pratiques. En revanche, les équations (6.7.3)
et (6.7.7) permettent de calculer Bx et Ey par simple substitution. De même, les
167
# #– #– $
J #–K 1 E ∧ B∗
7. On peut utiliser la notation complexe en écrivant Π = Re ou
2 µ0
continuer en notation réelle,
⎛ ⎞
#– #– −Ez By
#– E ∧ B 1 ⎝
Π= = Ez Bx ⎠.
µ0 µ0
Ex By − Ey Bx
Or, Ez By et Ez Bx font apparaître, pour ce qui concerne la dépendance temporelle, le
produit d’un cosinus et d’un sinus, ce qui conduit à une moyenne nulle. Par conséquent,
la moyenne de la composante x ou y du vecteur de Poynting est nulle (en notation
complexe, les composantes x et y du vecteur de Poynting complexe sont imaginaires
pures, donc leur partie réelle est nulle). En revanche, la composante suivant z contient
un terme en sin2 (ωt − kg z) dont la moyenne temporelle vaut 1/2. Le calcul complet
conduit à
J #–K π 2 kg ω
Π = ε0 E0 2
2kc 4
< 2 % & % & m2 % & % &= .
n 2 nπx 2 mπy 2 nπx 2 mπy #–
cos sin + 2 sin cos uz
a2 a b b a b
Seule la composante suivant la direction de propagation est non nulle en moyenne.
! Corrigé
#– #–
1. D’après la loi d’Ohm locale, j = γ E. La puissance volumique dissipée par effet
#– #–
Joule est alors Pvol = j · E = γE 2 . Elle doit rester finie, or γ est infini, donc
#– #–
nécessairement E = 0 .
#– #–
L’équation de Maxwell-Faraday s’écrit rot#– E = − ∂∂tB , donc, dans le conducteur,
#– #– #–
∂B
∂t = 0 . La partie variable en fonction du temps de B est donc nulle .
Pour le problème d’onde électromagnétique qui nous concerne, c’est justement la
#–
partie variable de B qui est étudiée (en effet, un champ non variable en temps ne cor-
#–
respond pas à une onde). Pour la suite, on considère que B est nul dans le conducteur
parfait.
#– #–
2. Le champ E doit vérifier l’équation de Maxwell-Gauss, qui s’écrit div E = 0 dans
la cavité car ϱ = 0 dans le vide. Cela conduit à
kx E 0x + ky E 0y + kz E 0z = 0 . (6.8.1)
kx 2 + ky 2 + kz 2 = ω 2 /c2 . (6.8.2)
#–
3. La composante tangentielle de E est continue. Or, puisque le champ électrique est
nul dans le conducteur parfait, on en déduit que :
! Ex doit être nul en y = 0, y = L, z = 0 et z = L ;
! Ey doit être nul en x = 0, x = L, z = 0 et z = L ;
! Ez doit être nul en x = 0, x = L, y = 0 et y = L.
169
π2 ! " ν2
4. On injecte les relations (6.8.3) dans l’équation (6.8.2), 2 m2 + p2 + q 2 = 4π 2 2 .
L c
La fréquence ν ne peut ainsi prendre que des valeurs discrètes,
c 4 2
νm,p,q = m + p2 + q 2 . (6.8.4)
2L
La relation (6.8.1) impose deux valeurs non nulles parmi kx , ky et kz . En prenant par
exemple m = 1, p = 1 et q = 0, la fréquence la plus faible que l’on peut observer dans
la cavité est √c2L .
#– #– #–
5. L’équation de Maxwell-Faraday rot#– E = − ∂∂tB permet de calculer B simplement.
En notation complexe, on obtient
⎧ ! " ! " ! " ! "
⎨ kz E 0y − ky E 0z " sin !mπx/L "cos !pπy/L " cos !qπz/L "
#– exp (iωt) !
B= kx E 0z − kz E 0x " cos !mπx/L " sin !pπy/L "cos !qπz/L " .
iω ⎩ !
ky E 0x − kx E 0y cos mπx/L cos pπy/L sin qπz/L
#–
Remarque La composante normale de B est continue, donc s’annule sur les parois
#–
de la cavité (termes en sinus). Le fait que B ne s’annule pas sur chaque conducteur
indique qu’il existe des courants surfaciques.
Pour obtenir l’énergie totale, il faut intégrer ces expressions sur tout le volume de la
cavité. En supposant qu’aucune composante des champs n’est identiquement nulle, et
en introduisant E0 tel que E0 2 = E0x 2 + E0y 2 + E0z 2 , on obtient après calcul,
ε0 E0 2 L3 ε0 E0 2 L3
EE = cos2 (ωt) et EB = sin2 (ωt) .
16 16
Pour simplifier l’expression de EB , il faut utiliser les relations (6.8.1) et (6.8.2).
L’énergie totale EE + EB est constante . Il y a en permanence échange d’énergie
entre l’énergie stockée sous forme électrique et celle stockée sous forme magnétique.
170
! Corrigé
c
4
1. L’expression de la fréquence d’un mode propre νm,p,q = 2L m2 + p2 + q 2 est
identique
! c à la distance
" entre l’origine d’un repère cartésien et un point de coordonnées
c c
m 2L , p 2L , q 2L . Les points à prendre en compte sont des nœuds d’un réseau cubique
c
de paramètre de maille ν0 = 2L .
2. Entre ν et ν + dν, le volume dans l’espace des fréquences propres est celui d’une
partie de coquille sphérique. En fait, seul un huitième de la coquille est concerné car
les nœuds du réseau correspondent nécessairement à des valeurs de m, p et q positives.
Entre ν et ν + dν, le volume est ainsi 18 4πν 2 dν. Or, le volume d’un cube élémentaire
171
le dénominateur assurant la normalisation (la somme des probabilités doit être égale
à un). Ainsi l’énergie moyenne est
+∞ + ,
F hν
+∞ 5 6 nhν exp −n
F en exp − en /(kB T ) n=0
kB T
⟨e⟩(ν) = C+∞ 5 6 = +∞ + , .
n=0 exp − en /(kB T ) hν
n=0
F
exp −n
n=0
kB T
On pose x = hν/(kB T ) et on appelle D(x) le dénominateur dans l’équation précé-
dente. Ce dénominateur est simplement la somme des termes d’une suite géométrique,
donc
+∞
F 5 6n 1
D(x) = exp (−x) = .
n=0
1 − exp(−x)
4. La densité spectrale volumique d’énergie u(ν,T ) est liée à l’énergie dans la cavité.
Pour la bande de fréquence [ν, ν + dν], la quantité d’énergie dans la cavité s’écrit
L3 × u(ν,T ) dν. En suivant l’énoncé, cette énergie est égale à
L3 u(ν,T ) dν = 2 × N (ν)dν × ⟨e⟩(ν) ,
où l’on a conservé l’expression de N (ν) déterminée à la question 2, ce qui explique le
préfacteur 2. On obtient ainsi la loi de Planck,
8πhν 3 1
u(ν,T ) = 3
% & .
c hν
exp kB T − 1
La densité volumique d’énergie est obtenue en sommant sur tous les modes et en
divisant par le volume
ˆ +∞ ˆ +∞
8πν 2 hν
u(T ) = u(ν,T ) dν = 3
% & dν .
ν=0 0 c exp hν − 1
kB T
172
En posant une nouvelle fois x = hν/(kB T ), on fait apparaître l’intégrale proposée par
l’énoncé et on obtient finalement
Chapitre 6. Ondes
8π 5 kB 4 T 4
u(T ) = .
15c3 h3
Cette densité d’énergie varie comme T 4 , il s’agit de la loi de Stefan que l’on retrouve
dans le problème du corps noir. De nombreux corps émettent une puissance propor-
tionnelle à T 4 . Cette loi a permis à Joseph Stefan (1835-1893) d’estimer la température
à la surface du Soleil.
#–
α kr
x
métal parfait (conductivité infinie)
Fig. 6.10.1. Réflexion sur un métal conducteur parfait. Le champ électrique est
contenu dans le plan d’incidence.
1. Rappeler la structure d’une onde plane progressive monochromatique se propa-
#– #– #–
geant dans le vide (rappeler les deux relations qui existent entre k i , E i et B i et
commenter).
2. Justifier que le plan d’incidence est un plan de symétrie du problème. En déduire
#–
que E 0r · #–
u z = 0.
#– #–
3. Les relations de passage que doivent vérifier E et B au voisinage d’une interface
#–
portant une densité surfacique de charge σ et une densité de courants surfaciques js
sont, en notant n 1→2 le vecteur normal à l’interface dirigé du milieu 1 vers le
#–
milieu 2,
#– #– σ #– #– #– #–
E2 − E1 = n 1→2 et B 2 − B 1 = µ0 js ∧ #–
n 1→2 .
ε0
173
! Corrigé
#–
1. Les équations de Maxwell-Gauss et Maxwell-Thomson (div B = 0) permettent de
#– #– #– #–
montrer que les champs sont transverses, k i · E i = 0 et k i · B i = 0. L’équation
#– #– #–
de Maxwell-Faraday permet d’obtenir ω B i = k i ∧ E i . L’équation de Maxwell-
#– #– #–
Ampère conduit à ω E i = −c2 k i ∧ B i , soit encore, en introduisant le vecteur direc-
#– #– #– #–
teur #–
u i de l’onde incidente ( k i = k #–
u i ), E i = −c #–
u i ∧ B i . Les trois vecteurs k i ,
#– #–
E i et B i forment donc un trièdre trirectangle direct (voir figure 6.10.2).
#– y
Ei #–
Er #–
kr
Fig. 6.10.2. Réflexion sur un métal
#–
Bi
#–
ki conducteur parfait. Les champs sont
α α
#–
Br transverses, le sens des champs réfléchis
x est arbitraire.
métal parfait (conductivité infinie)
#–
On cherche E r sous la forme
#– #– : % #– &; #–
r ,t) = E 0r exp i ωt − k r · #–
E r ( #– r où k r = k sin α #–
u x + k sin α #–
uy .
#–
D’après les questions précédentes, la composante de E r suivant z est nulle et la
#– #–
composante suivant x de E i + E r doit s’annuler sur l’interface, soit Eix + Erx = 0.
(La relation de passage aurait aussi permis de montrer que Erz = 0.)
174
#–
Puisque E 0 = E0 cos α #– u y , on montre ainsi que E0rx = −E0 cos α. Enfin,
u x + E0 sin α #–
#– #–
puisque l’onde réfléchie est transverse, E r · k r = 0, soit E0ry = E0 sin α. Ainsi,
Chapitre 6. Ondes
#– 5 6
E r ( #– u y − cos α #–
r ,t) = E0 (sin α #– u x ) exp i (ωt − k sin α x − k cos α y) .
#–
4. Pour déterminer j s , il faut déterminer le champ magnétique à l’aide des relations
obtenues à la première question puis utiliser la relation de passage (6.10.2). Le vec-
#– #–
teur j s , surfacique, ne peut avoir de composante que suivant x et z. Le champ B
#–
étant suivant #–u z (voir par exemple figure 6.10.2), le calcul (ou le fait que j s doit
#–
appartenir au plan de symétrie) montre que la composante de j s suivant z est nulle
et que
#–
j (x,t) = 2ε cE cos (ωt − k sin α x) #–
s 0 0 u , x
#–
ce qui peut encore s’exprimer en fonction de σ, j s (x,t) = σ sinc α #– u x = σ #–v s , où la
c #–
vitesse v s = sin α u x des ondes à la surface du métal a été introduite. En effet, les
#–
#–
expressions de σ et de j s ont une dépendance en (x,t) de la forme cos[ω(t − x/vs )], il
s’agit donc d’une onde se propageant suivant x à la vitesse #– v s . Tout semble se passer
comme si le courant surfacique était dû au déplacement des charges surfaciques à la
vitesse #–
v s . Cependant cela ne peut être le cas, car cette vitesse est supérieure à la
vitesse de la lumière. Les charges oscillent en fait, créant l’illusion que l’excès local
de charges se propage. Ce phénomène se retrouve dans la houle en haute mer, où les
particules de fluides oscillent (elles décrivent grossièrement des cercles), créant ainsi
une onde qui se propage sans pour autant qu’il y ait propagation d’eau.
5. Dans cette question, le plan d’incidence est maintenant un plan d’antisymétrie car
le champ incident lui est orthogonal. Ainsi le champ électrique réfléchi est lui aussi
suivant #–
u z , il en est de même pour le courant surfacique et les champs magnétiques
incident et réfléchi sont dans le plan d’incidence.
#–
Puisque E 0i = E0 #– u z , la relation de passage pour le champ électrique (6.10.1) conduit
#–
directement à E 0r = −E0 #– u z . Le calcul du champ magnétique conduit à
#– #–
#– k i ∧ Ei E0 % & % #– &
Bi = = − cos α #– u y cos ωt − k i · #–
u x + sin α #– r
ω c
#– #–
#– k r ∧ Er E0 % & % #– &
Br = = − u x − sin α #–
cos α #– u y cos ωt − k r · #–
r .
ω c
#–
La relation de passage pour le champ magnétique (6.10.2) permet de déterminer j s ,
#–
j s (x,t) = 2ε0 cE0 cos α cos (ωt − k sin α x) #–
uz .
Le déplacement des charges ne provoque plus d’accumulation locale, car il se fait
suivant la direction #– u z et le problème est invariant par translation suivant cette
direction. Les électrons se déplacent « en bloc », sans s’accumuler donc, puisque en
un endroit donné les électrons qui partent sont remplacés par d’autres, assurant ainsi
#–
la neutralité ; ici, j s est non nul avec σ = 0.
Chapitre 7
P HYSIQUE QUANTIQUE
−détecteur
v
He a
400 80
60
200 40
T = T1 20 T = T2
0 0
0 10 20 30 0 10 20 30
x (µm) x (µm)
1. Estimer la longueur d’onde de De Broglie des atomes qui ont créé les figures
d’interférences pour les deux températures T1 et T2 . Combien de temps environ a
duré l’enregistrement du signal pour les deux expériences ?
176
expériences.
3. Les vitesses des atomes sont dues à l’agitation thermique de l’enceinte de dé-
part. Estimer les températures T1 et T2 . Dans l’article original, on peut lire que
T1 = 295 K et T2 = 83 K. Commenter.
4. Quels facteurs limitent la visibilité des interférences ?
Remarque Ces résultats sont tirés de l’article d’O. Carnal et J. Mlynek, Young’s
Double-Slit Experiment with Atoms : A Simple Atom Interferometer, Phys. Rev.
Lett. 66, p. 2689, 1991.
! Corrigé
1. On peut interpréter les résultats de l’expérience comme des figures d’interférences
pour les deux températures T1 et T2 . Sur ces figures, on peut en effet visualiser des
franges. Elles sont resserrées pour T1 (N1 = 6 maxima sur une distance de I1 = 22 µm),
tandis qu’elles sont plus élargies pour T2 (N2 = 4 maxima pour I2 = 24 µm). Les
interfranges respectives sont
I1 I2
i1 = = 4,4 µm et i2 = = 8,0 µm .
N1 − 1 N2 − 1
On peut estimer que les incertitudes sur ces évaluations sont de l’ordre de 10 %. Ces
interfranges sont dues aux interférences des ondes de matière, dont la longueur d’onde
λ de De Broglie est donnée par la formule de l’interfrange pour des interférences de
λD
type Young i = , où D est la distance entre l’écran et les fentes, et a la distance
a
entre les deux fentes. Pour les deux températures, on en déduit respectivement, à 10 %
près,
λ1 = 0,055 nm et λ2 = 0,10 nm .
Pour estimer la durée de l’expérience, on constate que chaque point de mesure repré-
sente 10 min d’acquisition. Pour la température T1 , il y a 22 points de mesure, soit
3 h 40 min. Pour la température T2 , il y a 17 points de mesure, soit 3 h 10 min. Il faut
en plus compter toutes les manipulations pour déplacer le détecteur d’une position à
la suivante. Une telle expérience dure donc plus de 8 heures.
2.
Rappel (suite)
où les atomes n’ont pas tous la même longueur d’onde du fait d’une distribution de
vitesse élargie.
! Les fentes de Young n’ont pas une largeur nulle, donc il existe aussi de la diffraction
clairement visible sur l’expérience : le nombre de coups par minute tend vers zéro
lorsqu’on s’éloigne du centre de la figure. Par analogie avec l’optique, la demi-largeur
de la tache centrale de diffraction doit être égale à d = λb 1
D , où b = 1,0 µm ≈ 8 a est la
largeur d’une fente. On ne peut donc voir pas plus de 8 franges d’interférences dans
une demi-largeur de la frange centrale de diffraction, ce que l’on vérifie aisément pour
la température T1 .
2. En physique quantique, ces deux quantités sont liées par la relation de Heisen-
berg, qui relie l’indétermination de 4la connaissance de la quantité de mouvement
4 p
de l’atome, c’est-à-dire l’écart type ⟨p2 ⟩, et l’indétermination de sa position ⟨x2 ⟩
par
4 !
⟨p2 ⟩ ⟨x2 ⟩ ! .
2
179
« boîte », de largeur L = 10,0 cm. Le potentiel est supposé nul dans la boîte, et
infini en dehors.
1. En résolvant l’équation de Schrödinger, exprimer l’énergie En d’une molécule de
masse m dans cette boîte, pour un état stationnaire indexé par un nombre n à
définir.
2. Calculer l’écart entre les deux plus bas niveaux d’énergie d’une molécule.
3. On suppose que les molécules ne peuvent être que dans les deux plus bas
niveaux d’énergie, et que le nombre de molécules dans chacun de ces deux états
obéit à une statistique de Boltzmann. Calculer la proportion de molécules de plus
haute énergie.
4. Pour quelle valeur du niveau d’énergie n l’énergie atteint-elle l’énergie thermique
à 300 K ? Exprimer alors l’écart entre les énergies des niveaux n et n + 1. Peut-on
répondre à la question posée dans le titre de l’exercice ?
Données. Constante de Planck h = 6,62 · 10−34 J · s, constante de Boltzmann
kB = 1,38 · 10−23 J · K−1 , nombre de masse de l’azote A = 14, unité de masse
atomique mu = 1,66 · 10−27 kg.
! Corrigé
1. Pour une particule de masse m dans un espace unidimensionnel compris entre x = 0
et x = L, les états stationnaires vérifient l’équation de Schrödinger
!2 d2 ψ
− = Eψ , (7.3.1)
2m dx2
h
où ! = est la constante de Planck réduite, ψ(x) décrit la fonction d’onde de
2π
la particule, et E > 0 son énergie. La solution de cette équation est alors de type
1
2mE
sinusoïdal ψ(x) = A sin(kx) + B cos(kx), où k = est la pulsation spatiale,
!2
et A et B des constantes à déterminer avec les conditions aux limites. Le potentiel
étant infini hors de la boîte, la particule ne peut pas s’y trouver, et la fonction d’onde
est donc nulle pour x < 0 et x > L. Or, la fonction d’onde est continue même lorsque
le potentiel est discontinu, ce qui donne deux conditions aux limites,
ψ(0) = 0 et ψ(L) = 0 .
On en déduit immédiatement B = 0, ainsi qu’une seconde condition qui quantifie les
valeurs de la pulsation spatiale de la fonction d’onde,
sin(kL) = 0 ⇒ kL = nπ où n est un entier.
Sans perdre en généralité, on peut se restreindre aux valeurs de n strictement positives.
En effet :
! pour n = 0, la fonction d’onde est nulle, ce qui n’a pas d’intérêt ;
! pour n < 0, on peut absorber le signe alors négatif de k dans la constante A qui n’est
toujours pas déterminée, et qui ne peut pas l’être sans information supplémentaire.
181
E2 E2 − E1
exp − exp −
n2 k T kB T
= + , B + ,= + , .
ntot E1 E2 E2 − E1
exp − + exp − exp − +1
kB T kB T kB T
À la température T = 300 K, on constate que l’écart est très faible,
+ ,
E2 − E1 n2 1
E2 − E1 ≪ kB T ⇒ exp − ≈1 ⇒ ≈ .
kB T ntot 2
On trouve donc autant de molécules dans l’état 1 que dans l’état 2. L’agitation ther-
mique fait que ces deux états sont équiprobables. Il est donc peu vraisemblable que
seuls les deux premiers niveaux d’énergie soient peuplés à cette température. Les
niveaux suivants sont tout autant accessibles par agitation thermique.
ν0 mc
l’incertitude sur la donnée de δν se propage bien sur la connaissance de px ,
δν δpx m c δν
= ⇒ δpx = . (7.4.2)
ν0 mc ν0
(1) (2)
4. Lors de l’émission du photon, l’atome passe de la vitesse vx à la vitesse vx dans
le référentiel de l’observateur, car le système {atome + photon}, qui est isolé, conserve
sa quantité de mouvement. En projection sur l’axe #– u x , cela s’écrit
hν % & hν
mvx(1) = mvx(2) + ⇒ ∆px = m vx(1) − vx(2) = . (7.4.3)
c ' () * c
déf.
= ∆vx
x(t)
δx
hν
∆px = (2)
c vx
(1)
vx
t0 t0 + τ t
Fig. 7.4.1. Représentation de la position le long de l’axe x de l’atome en fonction
du temps, et de l’influence du temps d’émission du photon sur la position.
185
Les incertitudes sur les mesures de x et px sont bien limitées par la relation de
Heisenberg. Ici, cela signifie que, si l’on souhaite avoir une grande précision sur
la mesure de la quantité de mouvement, il faut connaître la fréquence ν avec une
grande précision. Autrement dit, il faut mesurer un train d’onde d’une grande
durée. Or, si la durée du train d’onde est grande, on perd en précision sur la
connaissance de la position de l’atome. Cette limite ne peut pas être franchie,
car elle est liée à la relation entre δν et τ , qui est fondamentale. C’est pour-
quoi, pour ces incertitudes en particulier, on préfère parler d’indétermination.
Le terme incertitude désigne en effet l’imprécision d’une mesure, imprécision qui
peut provenir de l’expérimentateur ou bien de l’appareil de mesure incapable de
donner une précision infinie. Ici, cette imprécision est intrinsèque, on ne peut
pas la dépasser. L’incertitude de la mesure expérimentale peut être inférieure à
l’indétermination, il n’en reste pas moins que les différentes mesures d’un même
système seront élargies, du fait de l’indétermination.
⎨ A exp − δ
⎪ si x > 0 ,
ϕ(x) = % &
⎩ B exp + x
⎪
si x < 0 .
δ
! Corrigé
1.
En mécanique classique, une particule est dans un état lié si sa trajectoire reste
bornée dans l’espace, et dans un état libre sinon.
En mécanique quantique, la notion de trajectoire n’est plus valable, et la définition
de ces états change un peu.
! Un état quantique est dit lié si la fonction d’onde spatiale ϕ(x) de cet état est
´ +∞
normalisable, c’est-à-dire si −∞ |ψ(x)|2 dx existe.
! Un état est libre si sa fonction d’onde spatiale n’est pas normalisable. C’est le
cas, par exemple, pour une particule libre non localisée, car ϕ(x) = A exp(ipx/!),
où p est sa quantité de mouvement et ! = h/2π la constante de Planck réduite.
Si la particule classique associée à la particule quantique est dans un état libre
classique, alors la particule quantique l’est aussi. Attention, l’inverse n’est pas
vrai : le contre-exemple est l’effet tunnel (voir exercice 7.6 page 188).
En mécanique quantique, un état lié est tel que sa fonction d’onde spatiale ϕ(x) doit
posséder une norme finie. Cette norme vaut 1 (probabilité de 100 % de trouver la
particule dans tout l’espace),
ˆ +∞
|ϕ(x)|2 dx = 1 . (7.5.1)
−∞
Rappel (suite)
2. Dans chacun des intervalles x < 0 et x > 0, la fonction d’onde vérifie l’équation de
Schrödinger avec V (x) = 0, c’est-à-dire
!2 d2 ϕ
− = Eϕ ,
2m dx2
dont les solutions dépendent du signe de l’énergie E.
! Si E > 0, les solutions sont du type ϕ(x) = A exp(ikx) + B exp(−ikx), où A
et B sont des constantes complexes, et où k 2 = 2mE/!2 . Ces solutions ne sont pas
normalisables car |ϕ(x)|2 = |A|2 + |B|2 n’est pas intégrable sur l’intervalle ] − ∞; 0[.
Elles ne correspondent donc pas à des états liés.
% x& %x&
! Si E < 0, les solutions sont de la forme ϕ(x) = A exp − + B exp , où A et
δ δ
1
!2
B sont d’autres constantes complexes, et où δ = − . Ces fonctions peuvent
2mE
être normalisables seulement si leurs normes ne divergent pas en +∞ et −∞. Comme
il y a deux solutions différentes sur les deux intervalles, on en déduit donc que les
états liés sont forcément de la forme
⎧ % x&
⎪
⎨ A exp − pour x > 0,
δ
ϕ(x) = % &
⎩ B exp x
⎪
pour x < 0,
δ
où A et B sont encore d’autres constantes complexes, que l’on continue de nommer
ainsi pour simplifier les notations.
3. Pour déterminer ces deux constantes A et B, on doit exprimer les contraintes sur
la norme et sur la continuité (ou non) de la fonction d’onde et de sa dérivée en x = 0.
La fonction d’onde est continue en x = 0, ce qui donne immédiatement A = B . Elle
doit aussi avoir une norme égale à un d’après l’équation (7.5.1),
ˆ 0 + , ˆ ∞ + ,
2x 2x
1= |A|2 exp dx + |A|2 exp − dx = δ|A|2 . (7.5.2)
−∞ δ 0 δ
1
1
On en déduit donc que |A| = . Enfin, on connaît la valeur de la discontinuité
δ
de la dérivée en x = 0,
dϕ + dϕ −
(0 ) − (0 ) = −βϕ(0) .
dx dx
A
On en déduit que −2 = −βA, c’est-à-dire βδ = 2 . D’après l’expression de δ
δ
188
β 2 !2
obtenue à la question précédente, la seule valeur possible de l’énergie est E = − .
Chapitre 7. Physique quantique
8m
Finalement, la fonction d’onde peut s’écrire sous la forme condensée, en notant φ une
phase indéterminée,
1 + ,
1 |x|
ϕ(x) = exp − exp(iφ) .
δ δ
Sa norme est tracée sur la figure 7.5.1.
1
√ •
δ
|ϕ(x)|
0 •
0 δ
x
Fig. 7.5.1. Norme de la fonction d’onde des états liés du potentiel créé par un puits
de largeur infiniment petite. La tangente à l’origine recoupe l’asymptote horizontale en
x = δ.
On note que la fonction d’onde est ici connue à une phase spatiale constante près, ce
qui n’a pas d’importance. La grandeur δ représente l’extension spatiale de la fonction
d’onde, c’est-à-dire la zone de l’espace où il est très probable de trouver la particule.
V (x)
V0
x
0 a
! Corrigé
1. Lorsque la particule de masse m est à la position x < 0 et possède une vitesse v,
elle la garde. En effet, le potentiel est constant et nul, donc la résultante des forces
subies par la particule est nulle (particule isolée). La particule possède de l’énergie
1
uniquement sous forme cinétique, E = mv 2 < V0 . En arrivant en x = 0, elle subit un
2 #–
choc car le potentiel possède une discontinuité (la norme de F = − grad # – V tend vers
l’infini). Ce choc est-il suffisant pour qu’elle reparte en arrière ou bien cela ralentit-il
uniquement un peu la particule ?
En mécanique classique, le raisonnement est le suivant. Comme la force qui réalise le
choc dérive d’une énergie potentielle V (x), l’énergie mécanique de la particule est la
même avant et après le choc (choc dit élastique). Si la particule a franchi x = 0, sa
1
vitesse v ′ pour x ∈ [0,a] vérifie E = V0 + mv ′2 . La conservation de l’énergie mécanique
2
1 1 1
impose mv ′2 = mv 2 − V0 . Or, cette quantité est négative car mv 2 < V0 , donc
2 2 2
cette situation n’est pas possible.
2. Les états stationnaires possèdent une fonction d’onde spatiale ψ(x) vérifiant l’équa-
tion de Schrödinger (voir encadré « Rappel » page 181)
Chapitre 7. Physique quantique
!2 d2 ψ
− + V (x)ψ = Eψ .
2m dx2
Comme le potentiel est continu par morceaux, on doit résoudre cette équation dans
chacune des zones x < 0, 0 < x < a et x > a. Selon la zone, il y a deux types de
solutions.
Si x < 0 ou x > a, puisque V (x) = 0 et E > 0 par hypothèse, la solution est du type
R
A exp(ik1 x) + B exp(−ik1 x) x < 0 ,
ψ(x) =
E exp(ik1 x) + F exp(−ik1 x) x > a ,
1
2mE
où A, B, E et F sont des constantes complexes, et en posant k1 = , comme
!2
l’énoncé le suggère. Ces solutions décrivent des états libres d’une particule, totale-
ment délocalisée dans l’espace. Notamment, une onde en A exp(ik1 x) représente une
particule qui se déplace vers les x positifs. En effet, la partie temporelle de la fonction
d’onde complète comporte le facteur exp(−iEt/!), de sorte que
< + ,=
Et
Ψ(x,t) = A exp i k1 x −
!
est bien une onde progressive se propageant vers les x positifs.
∂Ψ !2 ∂ 2 Ψ
i! =− + V (x)Ψ(x,t) .
∂t 2m ∂x2
Les états stationnaires sont ceux dont la fonction d’onde est à variables séparées,
Ψ(x,t) = ψ(x)f (t). En injectant cette forme dans l’équation de Schrödinger, on
trouve
< =
1 df 1 !2 d2 ψ
i! = − + V (x)ψ(x) . (7.6.1)
f (t) dt ψ(x) 2m dx2
Les deux membres de cette équation ne dépendent pas des mêmes variables
(x et t). Comme celles-ci sont indépendantes, les deux membres sont égaux à
une même constante, notée E. Le premier membre donne alors la partie tempo-
relle de la fonction d’onde d’un état stationnaire
+ ,
Et
f (t) = f (0) exp −i ,
!
où l’on peut prendre f (0) = 1 sans perdre en généralité, car cette constante peut
être intégrée à la partie spatiale ψ(x) de la fonction d’onde complète.
191
Rappel (suite)
La partie spatiale ψ(x) est donnée par le second membre de l’équation (7.6.1)
qui est l’équation de Schrödinger indépendante du temps. Elle décrit en effet
les fonctions d’onde spatiales des états stationnaires (voir encadré « Rappel »
page 181).
La fonction d’onde d’une particule est toujours continue et bornée par définition.
La dérivée de la fonction d’onde spatiale peut posséder une discontinuité selon le
potentiel auquel la particule est soumise.
192
Rappel (suite)
Chapitre 7. Physique quantique
+ ,2
k12 + k22 V02
5. Pour la suite, on note γ = = et β = γ sinh2 (k2 a). On
2k1 k2 4E(V0 − E)
1 1 β
a alors T = et R = −1
= . On en déduit donc que R + T = 1 .
1+β 1+β 1+β
Cela signifie que la particule quantique est soit transmise, soit réfléchie. Autrement
dit, si on impose un flux de particules identiques et indépendantes, ce flux se partage
193
! Corrigé
1. La densité particulaire représente le nombre de particules par unité de volume, soit
dN
ϱ= , exprimé en m−3 dans le système international.
dV
La densité particulaire est le rapport des deux grandeurs extensives N et V , elle est
donc intensive. Une sphère d’échelle a contient un atome, donc la densité particulaire
1
moyenne est de l’ordre de ϱm ≈ 3 .
a
196
2. Pour mesurer une densité particulaire, il faut spécifier l’échelle sur laquelle on fait
la mesure, car la matière est constituée d’atomes. En effet, si cette échelle est trop
Chapitre 8. Physique statistique
! L’échelle microscopique est l’échelle de distance sur laquelle les grandeurs intensives
varient fortement du fait du caractère particulaire de la matière. Il s’agit ici d’une
distance de l’ordre de a.
! À l’échelle mésoscopique, on peut considérer que ces grandeurs intensives sont des
fonctions continues de l’espace. On les mesure à des échelles suffisamment grandes
pour que la matière puisse être considérée comme continue (absence de granularité), et
petites devant les échelles macroscopiques pour que les « bords » du système puissent
être sans influence. Ici, ce sont les échelles comprises entre a et R.
! À l’échelle macroscopique, les bords du système (échelle R), mesurables facilement
à l’échelle humaine (du millimètre à l’année-lumière en fonction du système consi-
déré. . . ), influent sur la mesure moyenne des grandeurs intensives. Dans ce cas, on ne
peut plus dire qu’une telle grandeur est indépendante du point autour duquel on la
mesure.
197
10a
R
log
1
∝
N (r)
V (r)
r3
ρ(r) =
ρ0
1
∝
r3
tourne à vitesse de rotation ω constante autour d’un axe fixe (voir figure 8.2.1).
Le gaz possède une masse molaire M , et le tout est à température constante et
uniforme T . On suppose que la longueur du tube est assez grande devant son
diamètre.
! Corrigé
1. Un élément mésoscopique de volume dτ de gaz est a priori soumis à trois forces : son
# –
g , les actions de pression, et la force axifuge ϱ dτ ω 2 HM dans le référentiel
poids ϱ dτ #–
du tube. En régime permanent, le gaz est immobile par rapport au tube, donc ces
trois forces ont une somme nulle. La pression s’organise pour compenser le poids,
dirigé vers le bas, et la force axifuge, dirigée radialement vers l’extérieur. C’est donc
la force axifuge qui est à l’origine de la dépendance en r de la pression.
Le poids crée une dépendance en z de type hydrostatique, régie par l’équation
∂P
= −ϱg.
∂z
Or, le diamètre du tube est petit devant sa longueur. La variation en z de la pression
devrait donc selon toute vraisemblance être négligeable devant la variation en r. On
peut donc a priori négliger l’influence du poids, qui ne permet pas d’expliquer la
variation P (r), due à la force axifuge. Cette hypothèse sera vérifiée quantitativement
une fois le champ P (r) déterminé.
2. Dans le référentiel tournant à vitesse constante angulaire dans le référentiel du
laboratoire, on applique le principe fondamental de la statique à un élément de vo-
199
On résout l’équation (8.2.1) par la même technique que pour l’atmosphère isotherme
(voir encadré « Méthode » page 258). L’équation des gaz parfaits, sous sa forme locale,
s’écrit ϱ = MP
RT , donc
´r
2 ˆ P (r) ˆ r
PM 2 dP Mω r r=0 dP M ω2r
dP = − ω r dr ⇒ =− dr ⇒ = − dr .
RT P RT P (r=0) P r=0 RT
On utilise la condition aux limites P (r = 0) = P0 , car le gaz est en contact avec
l’atmosphère en r = 0, donc
+ ,
1 M r2 ω 2
P (r) = P0 exp + . (8.2.2)
2 RT
Ce résultat est très petit devant un, ce qui valide le développement limité. Il y a donc
une variation de 1,6 % entre le fond du tube et son entrée lors de la centrifugation.
ticules ni dans une tranche i sont répertoriés dans le tableau 8.3.1, en fonction de
l’altitude zi de cette tranche comptée depuis le bas de la cuve.
Chapitre 8. Physique statistique
Altitude z (µm) 5 35 65 95
Nombre moyen de particules n 100 47 22,6 12
Tableau 8.3.1. Résultats des mesures de Jean Perrin. Nombre de particules dans
des tranches horizontales en fonction de l’altitude.
1. En tenant compte de la poussée d’Archimède, calculer la masse effective d’une
particule.
2. On suppose que ces particules se répartissent dans le liquide selon une loi de
Boltzmann. Dans cette hypothèse, exprimer la densité particulaire c(z).
3. En déduire, d’après les mesures de n (voir tableau 8.3.1), la valeur de la constante
de Boltzmann kB en effectuant une régression linéaire à l’aide d’un logiciel.
4. Dans son article, Jean Perrin indique qu’il a compté le nombre de particules
dans une très petite région en obturant le champ de son microscope, de sorte que 4
à 5 particules au maximum étaient visibles simultanément. Les particules bougeant
sans cesse, il a ensuite répété ce procédé plusieurs fois pour arriver à la valeur de
n. Les mesures du tableau 8.3.1 représentent le comptage de 13 000 grains. Pour
simplifier, le premier nombre a été ramené à 100. Enfin, la vis micrométrique utilisée
pour mesurer l’altitude est précise au quart de micromètre. Commenter la valeur
de kB et la précision de l’expérience.
Remarque L’article original (J. Perrin, Mouvement brownien et réalité molécu-
laire, Annales de chimie et de physique 18, p. 5, 1909) est accessible en ligne à
l’adresse http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k349481/ .
! Corrigé
1. Une particule de masse m dans le champ de pesanteur #– g est soumise à son propre
poids m #–
g , d’une part, et à la pression de l’eau environnante (poussée d’Archimède),
d’autre part. La poussée d’Archimède est dirigée vers le haut et sa norme est égale
à celle du poids de l’eau déplacée. Si on suppose que la particule est sphérique de
rayon a, qu’elle possède une masse volumique ϱ = dϱeau , alors la poussée d’Archimède
#– #–
s’exprime comme F = ϱeau 34 πa3 (d − 1) #– g . Elle se met sous la forme F = meff #–g , où
meff est une masse effective, avec
4
meff = ϱeau πa3 (d − 1) = 8,22 · 10−18 kg .
3
3. Les mesures expérimentales donnent accès au nombre moyen n(z) de particules dans
un volume donné et constant en fonction de z. Ce nombre n est donc proportionnel
4,5
3,5
2,5
Les points expérimentaux semblent très bien suivre une loi linéaire, et l’ajustement
donne accès à la valeur la plus probable de A = 2,36 · 104 m−1 . On en déduit une
estimation de la constante de Boltzmann,
meff g
kB exp = = 1,17 · 10−23 J · K−1 .
AT
En effet, si chaque point yi est très proche de son modèle f (xi ), alors cette somme
sera petite. Dans le cas extrême où yi = f (xi ) pour tout point i, alors χ2 = 0,
sinon χ2 > 0. Cette somme cumule des termes qui comparent l’écart dit statistique
à la courbe σistat = yi −f (xi ) avec l’incertitude expérimentale σiexp de chaque point.
Cette méthode est implémentée dans de nombreux logiciels : un algorithme
effectue une recherche automatique sur les paramètres de f (x) pour minimiser χ2 .
Pour éviter des problèmes dus à l’algorithme, il faut spécifier initialement des
estimations, les plus précises possibles, de ces paramètres.
Pour savoir si l’ajustement est correct, on peut exploiter la valeur finale du χ2 .
! Si l’ajustement est correct, cela signifie que l’écart statistique à la courbe est
de l’ordre de l’incertitude expérimentale, et on a alors χ2 ≈ n.
! Si la courbe passe loin des points expérimentaux, on a alors χ2 ≫ n.
! Dans le cas où χ2 ≪ n, cela signifie que les incertitudes expérimentales sont
très grandes devant l’écart à la courbe. Il y a de fortes chances pour que ces
incertitudes aient été surévaluées, car la loi est « trop » bien vérifiée !
C’est seulement lorsque l’ajustement est de bonne qualité que l’on peut interpréter
les valeurs obtenues des paramètres de la fonction f . Enfin, le logiciel d’ajustement
précise les incertitudes (compatibles avec les incertitudes expérimentales) sur les
valeurs des paramètres obtenus.
205
! Corrigé
1. Les vitesses vg et 4
vℓ représentent, d’un point de vue statistique, les vitesses qua-
dratiques moyennes ⟨v 2 ⟩ dans le gaz et dans le liquide. Les vitesses (vectorielles)
moyennes sont nulles dans le gaz comme dans le liquide. En effet, il y a statistiquement
autant de molécules qui vont dans un sens que dans l’autre pour chaque direction.
206
2.a. Dans ce modèle continu où les particules de liquide peuvent acquérir toutes les
énergies E comprises entre 0 et ∞, la probabilité d’acquérir une quelconque énergie
Chapitre 8. Physique statistique
entre ces deux bornes extrêmes du fait de l’agitation thermique est certaine, donc
égale à un. Cela donne la contrainte suivante, qui impose p0 ,
ˆ ∞ + ,
E 1
p0 exp − dE = 1 ⇒ p0 = . (8.4.1)
0 kB T kB T
2.b. La fonction P(W ) est la somme (intégrale) de toutes les probabilités d’avoir
l’énergie E, avec E > W . Elle représente donc la probabilité d’acquérir une énergie
supérieure à W . D’après l’expression de p0 obtenue à l’équation (8.4.1),
ˆ ∞ + , < + ,=∞
E E
P(W ) = p0 exp − dE = − exp −
W kB T kB T W
+ ,
E
⇒ P(W ) = exp − . (8.4.2)
kB T
1 W
ces molécules vont dans la bonne direction, seule la portion pe = exp − des
6 kB T
molécules du volume peut s’évaporer à chaque instant.
dt
Finalement, dNe = pe dNℓ,tot molécules s’évaporent du volume de surface dS pen-
τ
+ ,
1 vℓ σ W
dant dt, soit un flux surfacique d’évaporation φc = exp − .
6 δ kB T
5. Si les molécules de gaz sont dans un état d’énergie E1 et celles du liquide dans un
état d’énergie E2 , la forme générale du nombre de molécules dans chacun de ces deux
états est donnée par le facteur de Boltzmann, soit
+ , + ,
E1 E2
ng = n0 exp − et nℓ = n0 exp − ,
kB T kB T
où n0 est une constante. Ce qui importe est que ce soit la même constante pour n1
et n2 , sans s’intéresser au mécanisme d’échange. La description du système est globale
et ce système contient deux états d’énergies différentes. Le rapport fournit
+ ,
E1 − E2
ng = nℓ exp − .
kB T
Par identification avec l’équation (8.4.3), on constate que W = E1 − E2 . L’énergie W
représente bien l’écart d’énergie entre les états liquide et gazeux, soit celle qu’une
σvℓ
molécule doit acquérir pour passer du liquide au gaz. Le facteur s’identifie de
δvg
même avec la densité du liquide. En effet, par équipartition à l’équilibre thermique,
vℓ ≈ vg . De plus, δ/σ représente le volume occupé par une molécule dans le liquide.
La densité particulaire est donc l’inverse de ce volume.
208
Remarque Cet exercice traite un modèle simplifié, qui ne peut pas expliquer la
transition de phase liquide-vapeur.
! Corrigé
1. Par quantification des échanges d’énergie, la fréquence ν des photons suscep-
+ , + ,
n1 E2 − E1 hν
= exp = exp (8.5.1)
n2 kB T kB T
dn2
4. À l’équilibre, les densités ne dépendent plus du temps, = 0. On en déduit une
dt
Chapitre 8. Physique statistique
fil de torsion
θ(t) miroir
vers plaque
photo défilante
Le miroir, assez petit, est suspendu par un fil de torsion en quartz, d’un diamètre
d’environ 1 µm, et dont la constante de torsion a été étalonnée à
C = 9,43 · 10−16 N · m · rad−1 à 0,2 % près.
L’ensemble possède un moment d’inertie autour de l’axe du fil J = 1 · 10−14 kg · m2 .
211
Le tout est placé dans une enceinte à la température T = 14,0 ◦C et sous pression
atmosphérique. Le mouvement du miroir est enregistré grâce à un système optique
P = 1,0 atm
θ
P = 1,3 · 10−7 atm
0 t 30 min
Fig. 8.6.2. Reproduction des résultats de l’expérience de Kappler. Représentation
de l’angle θ de rotation du miroir en fonction du temps. Deux courbes pour deux pressions
sont superposées à des angles arbitraires. Les variations de l’angle sont de l’ordre de 0,1°.
Remarque Les résultats sont tirés de l’article : Eugen Kappler, Versuche zur
Messung der Avogadro-Loschmidtschen Zahl aus der Brownschen Bewegung einer
Drehwaage, Annalen der Physik 11, p. 233, 1931.
! Corrigé
1 2 1
δWop = d Cθ = dEp , avec Ep = Cθ(t)2
2 2
en prenant la constante d’intégration nulle lorsque θ(t) = 0, c’est-à-dire à l’équilibre.
Finalement, l’énergie mécanique du pendule s’écrit
+ ,2
1 dθ 1
Em = Ec + Ep ⇒ Em = J + Cθ(t)2 .
2 dt 2
Elle est conservée au cours du temps.
2. Deux grandeurs interviennent explicitement dans l’expression de l’énergie du sys-
dθ
tème, θ et . D’après le théorème d’équipartition, chacun des termes intervenant
dt
1
dans l’énergie a pour valeur moyenne kB T , donc
2
S+ , T
2
P 2
Q kB T dθ kB T
θ(t) = et = .
C dt J
3. D’après
P les
Q valeurs expérimentales de C, T et de la fluctuation quadratique de
l’angle θ(t)2 exp due à son mouvement aléatoire autour de θ = 0 (appelé mouvement
« brownien »), on trouve
P Q
C θ(t)2 exp
kB exp = = 1,372 · 10−23 J · K−1 .
T
P Q
δC δ θ(t)2
La mesure de C est connue à = 0,2 %, et celle des fluctuations à = 0,4 %.
C ⟨θ(t)2 ⟩
Par propagation des incertitudes relatives dans le cas d’un produit, on en déduit que
l’incertitude relative sur la mesure de kB est
U # P Q $2
V+
δkBexp V δC ,2 δ θ2
= W + = 0,5 % ,
kB exp C ⟨θ2 ⟩
soit kB exp = (1,372 ± 0,006)10−23 J · K−1 . Cette mesure est à 0,6 % de la valeur at-
tendue, ce qui est assez remarquable, car il y a moins de deux écarts types, ce qui
valide l’expérience. La prouesse de cette mesure consiste, d’une part, à mesurer la
constante C de ce très fin fil de quartz à cette précision, et, d’autre part, à réaliser un
montage optique d’une grande précision pour former un pinceau de lumière (les lasers
n’existaient pas à l’époque) et enregistrer sur une plaque photographique déroulante
ce pinceau réfléchi sur le miroir.
4. Si on baisse la pression dans l’enceinte, la température du gaz baisse, ce qui diminue
les fluctuations. Toutefois, on remarque sur les données de Kappler que le signal
enregistré perd son caractère aléatoire. En effet, l’équilibre thermique est plus long à
atteindre, et on voit apparaître des fluctuations dues aux vibrations mécaniques du
dispositif, qui se transmettent le long du fil de torsion. Cela montre notamment que
ces vibrations possèdent une fréquence caractéristique, visible très clairement sur les
enregistrements.
213
! Corrigé
δ #–
r = δx #–
u x + δy #– u z , de sorte que le potentiel se met sous la forme
u y + δz #–
Chapitre 8. Physique statistique
1 1 1
U ( #– r ) = U0 + kx (δx)2 + ky (δy)2 + kz (δz)2 .
r 0 + δ #–
2 2 2
Enfin, le solide est isotrope. On peut donc supposer que le potentiel perçu dans les
directions x, y et z est identique, autrement dit que kx = ky = kz = k. Finalement,
le potentiel d’un oscillateur harmonique tridimensionnel s’écrit
1 5 6
U ( #– r ) = U0 + k (δx)2 + (δy)2 + (δz)2 .
r 0 + δ #–
2
3. D’après le théorème d’équipartition, chaque terme qui apparaît dans l’énergie d’un
atome a pour valeur moyenne 12 kB T à l’équilibre thermique, donc
1 P 2 Q 1 P 2Q 1 P 2Q 1 P 2 Q 1 P 2 Q 1 P 2 Q 1
m vx = m vy = m vz = k (δx ) = k (δy ) = k (δz ) = kB T .
2 2 2 2 2 2 2
On en déduit la valeur moyenne de l’énergie de cet atome, ⟨E⟩ = 3kB T .
thermique est
+ ,
Tableau 8.7.2. Écart des capacités thermiques molaires par rapport à la loi de
Dulong et Petit à 300 K.
Chapitre 9
O PTIQUE
P
A
Fig. 9.1.1. Schéma optique.
F
M
f
! Corrigé´
L’intégrale nds permettant de calculer le chemin optique n’est pas exploitable ici
car l’épaisseur de verre traversée n’est pas connue (une erreur classique consiste à
la supposer nulle car, sur le schéma, la représentation symbolique de la lentille lui
attribue une épaisseur nulle. . . il n’en est rien évidemment !). En revanche, quand
on utilise le théorème de Malus, après la lentille les surfaces d’ondes sont des plans
perpendiculaires aux rayons (les rayons sont parallèles en sortie de la lentille car
l’objet A est dans le plan focal de la lentille). La surface d’onde passant par P est
représentée sur la figure 9.1.2 ; l’intersection de ce plan avec le rayon passant par M est
notée H. D’après le théorème de Malus, (AP ) = (AH). Finalement, la différence de
chemin optique (AM )−(AP ) = (AH)+(HM )−(AP ) se résume à (HM ), c’est-à-dire
la distance HM puisque l’indice de l’air est 1.
X
H M
f
Pour exprimer HM , on introduit par exemple l’angle α que font les rayons avec
l’axe optique en sortie de la lentille ; cet angle se retrouve en P dans le triangle
rectangle HP M . Sur la figure, avec une convention trigonométrique d’orientation des
218
α
α
F α
A
H
M
P
B
Fig. 9.2.1. Schéma optique.
F′
M
f′
! Corrigé
Comme pour l’exercice 9.1 page 217, on considère le plan perpendiculaire aux rayons
incident et passant par P ; le point d’intersection de ce plan avec le rayon passant
par M est noté H ′ (voir figure 9.2.2).
219
P
B
β F′
β
M H′ f′
Fig. 9.2.2. En traçant la perpendiculaire passant par P aux rayons allant vers la
lentille, on montre que (P B) = (H ′ B).
La suite du corrigé est identique à celui de l’exercice 9.1 page 217 (avec ici β > 0 sur
la figure), et ainsi (M B) − (P B) = (M H ′ ) = a sin β ≃ aXB /f ′ en supposant l’angle
β petit.
Comme dans l’exercice 9.1, le résultat obtenu est algébrique, il reste valable si le
point B est en dessous de l’axe.
Calculer un chemin optique pour un rayon traversant une lentille est une entre-
prise délicate (et hors programme) car on ne connaît pas directement l’épaisseur
de verre traversée. Puisque en pratique seule une différence de chemin optique est
nécessaire, il faut utiliser le théorème de Malus pour faire apparaître des chemins
optiques égaux.
220
! Corrigé
La valeur moyenne du carré d’un cosinus sur une période égale à 1/2, le produit des
cosinus est transformé à l’aide des formules de trigonométrie, ainsi
J 5 ! " ! "6K
E(M ) = s0,1 2 +s0,2 2 +2 s0,1 s0,2 cos 2ωt−ϕ1 ( #–
r )−ϕ2 ( #–
r ) +cos ∆ϕ( #–
r) (9.3.1)
utilise une source primaire pour obtenir les deux sources « secondaires » S1 et S2 ).
De même, E2 = s0,2 2 est l’éclairement monovoie au point M dû à la source S2 . Avec
Le calcul est un peu plus rapide en notation complexe. Les amplitudes instanta-
nées complexes des deux ondes peuvent s’écrire (avec i = 1 ou 2)
si (M,t) = s0,i exp [j (ωt − ϕi )] .
L’amplitude instantanée résultante est
s(M,t) = s1 (M,t) + s2 (M,t) = exp (jωt) × [s0,1 exp (−jϕ1 ) + s0,2 exp (−jϕ2 )] .
L’éclairement est alors
4
E(M ) = s × s∗ = E1 + E2 + E1 E2 {exp [j (ϕ1 − ϕ2 )] + exp [j (ϕ2 − ϕ1 )]} .
Le terme entre accolades est la somme de deux complexes conjugués et donc
égal à deux fois la partie réelle, ce qui permet de retrouver le cosinus de l’équa-
tion (9.3.2).
0 1 E1 /E2
Fig. 9.3.1. Contraste en fonction du rapport des éclairements monovoies.
222
Plus le contraste est grand, plus le phénomène d’interférences sera visible (toutes
choses égales par ailleurs), mais un contraste de l’ordre de 0,1 reste encore décelable
Chapitre 9. Optique
par l’œil.
9.4. Interfrange
Quelle doit être la distance maximale entre deux sources ponctuelles cohérentes
pour que l’interfrange soit d’au moins 1 mm sur un écran placé à une distance
D = 2 m des sources (l’écran est orthogonal au plan médiateur des deux sources) ?
Prendre λ = 0,5 µm pour l’application numérique. Commenter.
! Corrigé
La situation est représentée sur la figure 9.4.1, où un repère orthonormé direct a été
ajouté. L’observation se fait en un point M de l’écran. Afin de déterminer le déphasage
au point M entre les ondes issues de S1 et S2 , il faut calculer la différence de marche δ
(ou différence de chemin optique), soit, en notant n l’indice du milieu de propagation
(on prendra n = 1 pour l’air dans l’application numérique),
δ = (S2 M ) − (S1 M ) = nS2 M − nS1 M .
x
M (x,y,0)
Fig. 9.4.1. Obtention de franges
S1 rectilignes sur un écran ; calcul de la
différence de marche entre les
a
sources et le point d’observation.
y z Les sources sont dans le plan xOz, le
point M est dans le plan xOy.
S2
D
écran
On note a la distance entre les deux sources ; les coordonnées des sources sont
S1 (−D,0, + a/2) et S2 (−D,0, − a/2).
Les coordonnées du point d’observation sont M (x,y,0). On rappelle le calcul classique
de la différence S2 M −S1 M . Sa démonstration ne présentant pas d’intérêt (physique),
le résultat peut le plus souvent être admis,
1% 1
a &2 %x a &2 % y &2
S1 M = x− + y 2 + D2 = D 1 + − + . (9.4.1)
2 D 2D D
Les conditions expérimentales sont telles que, d’une part, l’observation se fait à grande
distance, c’est-à-dire que la distance a entre les deux sources est très inférieure à la
distance D entre les sources et l’écran, soit a ≪ D, et d’autre part l’observation se
fait au voisinage du point O, ce que l’on traduit par |x| ≪ D et |y| ≪ D. Compte tenu
de ces hypothèses, on peut effectuer un développement limité de l’équation (9.4.1) à
l’ordre 2,
< =
1%x a &2 1 % y &2
S1 M ≃ D 1 + − +
2 D 2D 2 D
<% & =
D x 2 % y &2 % a &2 ax
=D+ + + − .
2 D D 2D 2D
223
E (x) i = λD/a
4 E0
0 i x
En utilisant la formule i = λD/a, on obtient a = λD/i, soit, avec les valeurs proposées,
a = 1 mm . Cette distance est très faible, les montages permettant d’observer un
Chapitre 9. Optique
f cuve 2 S2 D
ℓ écran
Fig. 9.5.1. Trous de Young précédés de cuves pouvant contenir des gaz. Ce
montage est utilisé afin d’en déterminer les indices.
Les cuves sont éclairées par une onde plane au moyen d’une source ponctuelle S
monochromatique placée au foyer objet d’une lentille convergente L ; l’observation
se fait sur un écran placé dans le plan z = 0 à une distance D des trous (D ≫ a). On
note ℓ la longueur des cuves parallèlement à la direction de l’onde plane incidente.
1. En notant respectivement n1 et n2 les indices de réfraction des gaz contenus dans
les cuves 1 et 2, déterminer la différence de chemin optique ∆L = (SS2 M )−(SS1 M )
en un point M (x,y,0) de l’écran. En déduire l’éclairement.
2. Préciser l’interfrange et la position de la frange d’ordre 0. Est-il possible de
repérer la position de cette frange en lumière monochromatique ?
3. Initialement, un vide très poussé avait été effectué dans la première cuve, la
seconde contenant de l’air (à la pression et à la température du laboratoire) de
telle sorte que n1 = 1 et n2 = nair . On fait rentrer lentement de l’air dans la
première cuve, qu’observe-t-on sur l’écran ?
4. Entre l’état initial et l’équilibre (n1 = nair ), on observe le défilement de
N franges ; en déduire l’indice de l’air. Discuter de la faisabilité de l’expérience
sachant que nair − 1 ≃ 3 · 10−4 .
! Corrigé
Cet exercice est très classique et constitue une application directe du cours. On note
nair l’indice de l’air.
1. Il faut décomposer ∆L en (SS2 )−(SS1 ) = n2 ℓ−n1 ℓ et (S2 M )−(S1 M ) = nair ax/D
(voir exercice 9.4 page 222 pour l’établissement de cette expression). Ainsi,
ax
∆L = (n2 − n1 )ℓ + nair .
D
225
2. Les franges sur l’écran sont rectilignes, l’interfrange est i = λD/a avec
λ = λ0 /nair . La frange d’ordre 0 est en
n1 − n2 D
x0 = ℓ . (9.5.1)
nair a
Il n’est pas possible de distinguer cette frange d’ordre 0 en lumière monochromatique.
On pourrait la repérer en lumière blanche à condition que les indices ne dépendent
pas de la longueur d’onde, ce qui n’est pas le cas et ne pourrait être négligé ici.
3. L’indice des gaz dans les cuves ne modifie pas l’interfrange ; en revanche, d’après
l’équation (9.5.1) donnant la position de la frange d’ordre 0, une variation d’indice
translate le système de franges. Dans le cas de l’expérience considérée, la cuve 1 est
initialement vide et se remplit progressivement d’air. L’indice n1 passe donc lentement
de n1 = 1 à n1 = nair > 1. Dans la cuve 2, n2 = nair en permanence. D’après
l’équation (9.5.1), les franges sont translatées vers le haut car n1 augmente. La position
de la frange d’ordre 0 passe de sa valeur initiale x = x0,ini à x = 0 ; à l’équilibre en
effet, la frange d’ordre 0 est en O par symétrie par rapport à l’axe (O, #– u z ).
λD nair − 1 D λ0
N× = ℓ ⇒ nair − 1 = N .
a nair a ℓ
La longueur d’onde λ doit être dans le visible, donc λ0 ≃ λ ≃ 6 · 10−7 m ; le seul
paramètre sur lequel l’expérimentateur va pouvoir jouer est la longueur ℓ des cuves,
ℓ = N λ/(nair − 1). Plus celle-ci est grande, plus le nombre de franges qui défilent
est grand (ce qui améliore la précision de la mesure de l’indice). Par exemple, pour
observer le défilement d’une dizaine de franges, il faut une longueur
ℓ ≃ 10 × 6 · 10−7 /3 · 10−4 m = 2 cm.
L’expérience est donc tout à fait réalisable. On remarque de plus que la distance a
entre les trous, délicate à mesurer car faible si l’on veut pouvoir observer les franges
sur l’écran, n’intervient pas dans la détermination de l’indice.
S1 (0,0,a/2) M (x,y,D)
S
ℓ
O z
S2 (0,0, − a/2)
d D
! Corrigé
La source S a pour coordonnées (ℓ,0, − d). Dans le cas où la source primaire n’est
pas sur l’axe, les deux sources secondaires S1 et S2 n’ont pas de raison d’être en
phase. Il faut déterminer la différence de marche δ = (SS2 M ) − (SS1 M ), que l’on
peut décomposer en δ = [(SS2 ) − (SS1 )] + [(S2 M ) − (S1 M )]. Le calcul du deuxième
terme a été effectué à l’exercice 9.4 page 222. On obtient (S2 M ) − (S1 M ) = ax/D
en supposant l’indice de l’air égal à un. Le calcul de la différence S2 S − S1 S se
fait de même en remplaçant x par ℓ et D par d, soit (SS2 ) − (SS1 ) = aℓ/d (en
supposant ℓ ≪ d et a ≪ d). Finalement, on calcule l’ordre d’interférence p = δ/λ, soit
! "
p = λa dℓ + D
x
.
Pour faire varier l’ordre d’interférence d’une unité, il faut faire varier x d’une in-
terfrange i = λD/a (cette interfrange, obtenue à l’exercice 9.4, reste inchangée et
la figure d’interférence reste constituée de franges rectilignes). Cependant la frange
ℓ x0
d’ordre nul n’est plus sur l’axe mais en x0 tel que d + D = 0, soit x0 = − D
dℓ .
Cette relation évoque le théorème de Thalès (voir figure 9.6.2).
Faire varier ℓ conduit à translater la figure d’interférence sur l’écran (dans le sens
opposé au déplacement de la source et dans un rapport de longueur D/d).
x
O′
H O z
Mc
! Corrigé
1. En introduisant un repère orthonormé direct, le schéma demandé est représenté en
figure 9.7.1.
x
S1 (0,0,a/2) M (x,0,D)
S∞ H
α
O
z
α
S2 (0,0, − a/2)
D
a%x &
p= − sin α .
λ D
% &
Ainsi, la frange d’ordre p a pour abscisse xp = D pλ a + sin α . L’interfrange i corres-
pond à la distance entre deux franges dont les ordres diffèrent de 1, soit i = |xp+1 −xp |,
ce qui donne le résultat classique i = λD/a . La frange d’ordre zéro est située à
l’abscisse x0 = D sin α .
2. Les deux étoiles sont incohérentes (sources indépendantes). On peut donc sommer
les éclairements : les deux systèmes de franges se superposent. Il y a brouillage lorsque
les franges brillantes de l’un coïncident avec les franges sombres de l’autre, c’est-à-dire
lorsque les positions des franges d’ordre zéro de chaque système sont distantes d’un
nombre demi-entier de fois l’interfrange (de la forme m + 21 avec m ∈ Z). Puisque
la frange d’ordre zéro est en x = 0 pour l’étoile Ea , il faut que la !position " de la
1
frange centrale
! créée
" par l’étoile Eb soit à une abscisse de la forme m + 2 i, soit
1
D sin α = m + 2 λD/a où m est entier. Les valeurs am de a qui assurent le brouillage
sont donc
+ ,
1 λ
am = m + , où m ∈ N .
2 sin α
L’entier m est pris dans N et non dans Z car am doit être positif (distance entre les
deux trous).
3. En pratique, la valeur de a est limitée par la taille de l’objectif. La plus petite
λ
valeur a0 de a qui assure le brouillage est obtenue pour m = 0, soit a0 = 2 sin α .
Comme on souhaite le brouillage, plus α est petit, plus cette valeur doit être grande.
Numériquement, la limite de résolution est α ≃ sin α = λ/(2a0 ) = 1,0 · 10−6 rad,
soit α = 0,21′′ . Cette valeur est extrêmement faible. La méthode interférométrique
étudiée ici est beaucoup plus efficace que celle consistant à repérer la position de
l’image géométrique des deux étoiles.
229
S1 (0,0,a/2) M (x,y,D)
Source
z
b
S2 (0,0, − a/2)
D
! Corrigé
1. Le repère orthonormé utilisé pour la résolution de l’exercice est rappelé figure 9.8.2.
On décompose la source de largeur b en une infinité de sources de largeur infinitési-
male dx. Ces sources quasi ponctuelles sont incohérentes entre elles (les trains d’ondes
issus des différents points de la source étendue sont émis indépendamment les uns des
autres). L’éclairement sur l’écran est donc la somme des éclairements issus de chaque
source infinitésimale (elles n’interfèrent pas entre elles). Ainsi les systèmes de franges
dus à chaque source infinitésimale vont se superposer. La différence de chemin op-
tique δx′ (x) correspondant à la situation de la figure 9.8.2 (source infinitésimale à
l’abscisse x′ et point d’observation à l’abscisse x) se calcule de la même manière qu’à
l’exercice 9.6 page 225 en remplaçant ℓ par x′ . On obtient alors l’ordre d’interférence
en M
+ ,
a x′ x
px′ (x) = + .
λ d D
2. En un point M fixé, on constate qu’une translation d’une distance δx′ d’une source
′
élémentaire conduit à une variation de l’ordre d’interférence de λa δxd . En considé-
′
rant simultanément la source initiale et la source translatée de δx , si la variation de
l’ordre d’interférence est demi-entière, il y a brouillage des franges (les deux systèmes
de franges sont décalés d’une demi-interfrange, la figure d’interférence est brouillée
comme sur la figure 9.8.3 : l’éclairement résultant est en gris clair épais, constant,
l’écran est ainsi uniformément éclairé.
230
x
Chapitre 9. Optique
S1 (0,0,a/2) M (x,y,D)
x′
z
b
S2 (0,0, − a/2)
d D
E ′ , E ′′ et E ′ + E ′′
0 i x
i/2
Fig. 9.8.3. Brouillage des franges lorsque l’on superpose deux systèmes de franges
décalés d’une demi-interfrange.
Si la variation de l’ordre d’interférence est égale à 1/2, la distance entre les sources est
alors δx′ = λd/(2a). Pour assurer le brouillage dans le cas d’une source large, il suffit
de pouvoir associer deux à deux des trous sources élémentaires assurant le brouillage
sur l’écran. Pour obtenir la largeur la plus faible, il faut que, lorsque l’un des trous
sources élémentaires décrit la moitié supérieure de la source large, l’autre décrive
la moitié inférieure (voir figure 9.8.4). La largeur ℓs , appelée longueur de cohérence
spatiale de la source, est alors égale à deux fois la distance δx′ , soit ℓs = λd/a .
Remarque La figure d’interférence produite par les deux trous de Young est inva-
riante par translation selon l’axe y. Remplacer les deux trous par deux fentes fines
infinies selon y ne change donc pas la figure d’interférence (cela a pour effet de laisser
passer plus de lumière, donc de renforcer la figure sur l’écran). De même, rendre la
source primaire invariante par translation selon y (autrement dit, utiliser une fente
source) ne fait que rendre la figure d’interférence plus lumineuse.
231
! Corrigé
1. Le point M est dans le plan focal image de la lentille convergente, les rayons qui
passent par M arrivent sur la lentille parallèles entre eux. Le rayon passant par O, non
dévié, permet de les tracer (voir figure 9.9.1). Attention cependant : pour des raisons
de commodité, la figure est plane, mais il n’y a pas de raison pour que le point M
soit dans le plan passant par S1 , S2 et O.
L’onde incidente (non représentée) arrive sous incidence normale, les sources secon-
daires S1 et S2 sont ainsi en phase. Reste donc à calculer δ = (S2 M ) − (S1 M ). On
utilise le principe du retour inverse de la lumière en supposant qu’il existe une source
en M . D’après le théorème de Malus, les surfaces équiphases sont orthogonales aux
rayons ; donc, à gauche de la lentille, les surfaces équiphases relatives à l’onde (fic-
tive) issue de M sont des plans perpendiculaires aux rayons. En notant H le projeté
orthogonal de S1 sur le rayon passant par S2 (voir figure 9.9.1), (S1 M ) = (HM ) et la
différence de marche à calculer est alors δ = (S2 H) . Une nouvelle fois, le point H
n’a a priori pas de raison d’être dans le plan passant par S1 , S2 et O.
2. En supposant que l’indice de l’air est égal à 1, δ = (S2 H) = S2 H : on fait apparaître
une mesure algébrique car l’angle α n’est pas nécessairement positif. Sur la figure,
S2 H > 0. Les rayons issus de S1 et S2 qui # –
arrivent en M ont nécessairement la
# – OM
direction et le sens de OM . On note #– u = OM le vecteur unitaire associé,
# – 1 # – # – # –
S2 H = S2 S1 · #–
u = S2 S1 · OM avec OM = x #– u y + f ′ #–
u x + y #– uz .
OM
# – ax
Puisque S2 S1 = a #– u x , δ = OM . Par ailleurs, en supposant que |x| ≪ f ′ et
√ 4
|y| ≪ f ′ , on trouve OM = OM 2 = x2 + y 2 + f ′2 ≃ f ′ , donc δ ≃ ax/f ′ .
232
ux
#–
Chapitre 9. Optique
uy
#–
S1
M (x,y,f ′ )
O α
F′ z
α
S2 H
écran
écran opaque d’observation
f′
Fig. 9.9.1. Observation dans le plan focal d’une lentille de la figure d’interférence
produite par des fentes de Young.
Cet éclairement est périodique. L’interfrange i correspond à une période spatiale, soit
i = λf ′ /a .
Remarque Le calcul de la différence de marche fait apparaître un résultat indé-
pendant de y. Un calcul effectué en supposant M dans le plan de la figure conduit
donc au même résultat. Dans ces conditions, la rédaction est plus légère. D’après la
figure 9.9.1, S2 H = a sin α, où α est l’angle des rayons incidents sur la lentille avec
l’axe optique. De plus, sin α ≃ tan α = x/f ′ . Ainsi, δ = ax/f ′ . Cette méthode
n’est pas rigoureuse puisque le point M n’est pas a priori dans le plan de la figure,
mais elle est cependant souvent utilisée (on l’utilisera lorsque la difficulté de l’exercice
réside ailleurs).
Afin de contourner les difficultés qui ne sont pas essentielles, on raisonne souvent
dans le plan de la figure (mais il faut être capable de le justifier si l’énoncé le
demande).
Conformément à l’exercice 9.9 page 231, on peut, pour simplifier les calculs, rai-
sonner dans le plan de la figure (l’exercice 9.9 concernait des trous de Young, mais,
x′ L1 L2 x
S1
f1 SN f2′
réseau écran
E
N = 80 N 2 E0
1
N = 10
N =5
N =2
∆ϕ
−π 0 2π/N π
Fig. 9.10.2. Éclairement E pour différentes valeurs de N . La quantité E0 utilisée
pour normaliser les ordonnées est l’éclairement monovoie, c’est-à-dire celui que l’on obtien-
drait sur l’écran en ne considérant qu’une seule source secondaire.
1. Faire un schéma du dispositif. Tracer les rayons issus de S et arrivant aux sources
secondaires Sm (m = 1 à N ) ainsi que ceux qui, partant des Sm , arrivent en M .
2. Déterminer la différence de chemin optique δm = (SSm M )−(SS1 M ) en fonction
de θ, θ′ , λ et a. En déduire l’expression de ∆ϕm (M ) = 2π λ δm et montrer que
∆ϕm (M ) = (m − 1)∆ϕ(M ), où ∆ϕ(M ) est le déphasage en M entre deux ondes
issues de sources secondaires voisines.
234
4. Justifier, à l’aide d’une construction Fresnel, la valeur 2π/N sur la figure 9.10.2
représentant l’éclairement normalisé en fonction du déphasage ∆ϕ entre deux che-
mins voisins. Commenter l’intérêt d’une valeur de N importante pour utiliser le
réseau en spectroscopie (mesure de longueurs d’onde).
! Corrigé
1. La source S est placée dans le plan focal objet d’une lentille convergente L1 . Le
réseau est donc éclairé par une onde plane (voir figure 9.10.3). L’observation se fait
« à l’infini » au sens où la lentille convergente L2 ne fait que conjuguer l’infini et son
plan focal image. Les rayons qui arrivent en M sont tous parallèles avant d’arriver
sur la lentille, conformément à la figure 9.10.3. L’angle θ est celui entre ces rayons et
l’axe optique Oz.
x′ x
S1
H2′ H2
′
Hm θ′ θ Hm M (x)
S(x′ )
Sm
θ
θ′ z
′
HN
HN
SN
f1 f2′
L1 réseau L2 écran
Fig. 9.10.3. Réseau plan constitué de N fentes infiniment fines, éclairé par une
onde plane ; observation à l’infini. En pratique, la lentille L1 sert de lentille collimatrice
pour réaliser l’onde plane incidente et l’observation se fait dans le plan focal d’une lentille de
projection L2 . Cette lentille, aussi appelée lentille d’observation, force les rayons parallèles
issus du réseau à se couper en M . On dit que l’observation se fait « à l’infini » car, sans cette
lentille L2 , les rayons se couperaient infiniment loin. L’angle θ′ est négatif sur la figure.
235
En M , le déphasage ∆ϕm (M ) entre l’onde passant par Sm et celle passant par S1 est
2π 2πa ! "
∆ϕm (M ) = δm = (m − 1) sin θ − sin θ′ = (m − 1)∆ϕ(M ) , (9.10.3)
λ λ
où ∆ϕ(M ) est le déphasage en M entre deux ondes issues de sources secondaires
voisines. Cette quantité, notée simplement ∆ϕ, sera utilisée par la suite afin d’alléger
les calculs,
2πa ! "
∆ϕ = sin θ − sin θ′ . (9.10.4)
λ
3. L’éclairement est maximal lorsque toutes les ondes interfèrent de manière totale-
ment constructive, donc lorsque ∆ϕ est un multiple de 2π, soit ∆ϕ = 2pπ, avec p ∈ Z.
Ainsi, la direction θp des maxima 1 doit vérifier sin θ − sin θ′ = p λa .
4. Il s’agit de trouver la demi-largeur des maxima principaux (exprimée en termes de
déphasage ∆ϕ ici). Autrement dit, puisque l’on travaille autour d’un déphasage nul,
on cherche la première valeur de ∆ϕ pour laquelle les interférences sont totalement
destructives (première annulation de l’éclairement). Dans un diagramme de Fresnel,
on prend comme référence la phase en M de l’onde passant par S1 . Sa représentation
est alors un segment horizontal. L’onde passant par S2 a la même amplitude mais
est déphasée de ∆ϕ par rapport à l’onde de référence. Sa représentation dans le dia-
gramme de Fresnel est alors un segment de même longueur mais faisant un angle ∆ϕ
avec l’horizontale. De manière générale, toutes les ondes ayant la même amplitude,
tous les segments ont la même longueur : leurs extrémités sont donc toutes sur un
même cercle de centre O, l’angle entre deux segments consécutifs étant ∆ϕ (voir fi-
1. Il s’agit en fait de maxima principaux, par opposition aux maxima secondaires que l’on observe sur la
figure 9.10.2 page 233 pour N > 2.
236
gure 9.10.4). Lorsque ∆ϕ est « faible », les segments pointent tous grossièrement dans
la même direction (voir figure 9.10.4 à gauche), les interférences sont constructives et
Chapitre 9. Optique
l’éclairement est important, le maximum étant obtenu lorsque toutes les ondes sont en
phase, c’est-à-dire tous les segments alignés, soit ∆ϕ = 0 (modulo 2π) conformément
à la question précédente.
Lorsque ∆ϕ augmente, les segments s’écartent les uns des autres jusqu’à se répartir
régulièrement sur le cercle (voir figure 9.10.4 à droite). Les interférences sont alors
totalement destructives et l’intensité résultante est nulle. Sur la figure, N = 10 est
pair, et l’on constate alors que les contributions de deux ondes passant par des sources
séparées de N2 a s’annulent (les segments sont diamétralement opposés deux à deux sur
2π
la figure). Cette répartition régulière est obtenue lorsque N ∆ϕ = 2π, soit ∆ϕ = N .
∆ϕ
0 ∆ϕ
L’éclairement produit à l’infini par un réseau de N fentes fines éclairé par une
onde plane monochromatique est constitué essentiellement de maxima principaux
de largeur 4π/N et d’amplitude N 2 E0 . La position du pic d’ordre p est donnée
par la formule fondamentale du réseau,
λ
sin θp − sin θ′ = p , p∈Z.
a
237
rM θ1
CD laser 2ℓ1 2ℓ2
rm
tableau
Fig. 9.11.1. Piste en spirale d’un disque compact (à gauche) et dispositif de
diffraction d’un faisceau laser par cette piste (à droite).
1. On rappelle la formule fondamentale du réseau dans le cas d’une incidence nor-
male, sin θp = pλ/a (voir exercice 9.10 page 232 pour sa démonstration). Exprimer,
pour une observation à l’ordre p, le pas a du réseau en fonction de p, ℓp , D et λ.
2. À l’aide des mesures effectuées, calculer a.
3. Déterminer la longueur de la piste de données (longueur de la spirale).
4. En supposant que la distance entre deux bits d’information le long de la
piste est de l’ordre de la moitié de a, estimer la capacité du disque compact en
mégaoctets (Mo).
! Corrigé
1. L’incidence est normale, donc, d’après la formule du réseau, sin θp = pλ/a. Or,
2
ℓp λD ℓp 2
sin θp = 3 , donc a = p 1+ 2 .
D 2 + ℓ2 ℓp D
p
2. Puisque les mesures ont été réalisées dans deux ordres différents (ordre en valeur
absolue, la mesure de la distance entre les ordres 1 et −1 permet de mesurer θ1 par
exemple), deux estimations de a sont possibles. Les mesures à l’aide de l’ordre 1 ou
de l’ordre 2 sont cohérentes et conduisent à a = 1,6 µm en ne conservant que deux
chiffres significatifs.
238
(rM − rm ).
´ θM 2π a
La longueur L est donnée par l’intégrale L = θ=0 dℓ, où dℓ est un élément de longueur
infinitésimale de la piste, qui s’exprime, en coordonnées polaires, comme
2 + ,2
4 #– 4 dr a
2 2
dℓ = dℓ = (dr) + (r dθ) = r + 2 2 dθ , avec r = rm + θ.
dθ 2π
Avec cette expression, l’intégrale donnant L serait compliquée à calculer à la main.
Cependant, elle serait calculable numériquement (calculatrice ou ordinateur) en uti-
lisant les valeurs numériques de rm , rM et a. On peut la rendre (approximativement)
#–
calculable à la main, en remarquant que, pour un déplacement dℓ = dr #– u r + r dθ #–
uθ
le long de la spirale, dr ≪ r dθ (l’accroissement radial est très faible lorsque θ évolue).
#–
Avec cette approximation, dℓ ≃ r dθ #– u θ , donc dℓ = r dθ et la longueur est
ˆ θM
π! 2 "
L≃ r dθ = rM − rm 2 = 5,6 km .
θ=0 a
4. Avec l’hypothèse que la distance entre deux bits d’information le long de la piste
est de l’ordre de a/2, la capacité du disque compact, en bits, est L/(a/2) = 2L/a. On
rappelle qu’un octet est composé de 8 bits ; la capacité du disque en octets est alors
L/(4a), soit, en mégaoctets, 8,8 · 102 Mo.
On retrouve l’ordre de grandeur de la capacité d’un disque compact. Le symbole utilisé
sur les disques est souvent MB (megabytes), byte étant le mot anglais pour désigner
l’octet.
Remarque Le comportement du disque compact comme un réseau peut s’observer
en lumière blanche : l’aspect miroir du disque correspond à l’ordre zéro, pour lequel
toutes les longueurs d’onde sont traitées de la même manière. Lorsqu’on incline le
disque, on observe des irisations, car le maximum, dans un ordre donné, pour une
couleur n’est pas dans la même direction que pour les autres couleurs.
! Corrigé
S1 S1
2e
S2 S2 H
M1′
M2 e
M2
S1′ i
S
S′ S′
SP M1
M∞ M∞
2. Les points S1 et S2 sont les images de S par des réflexions sur des miroirs plans.
Les sources S, S1 et S2 sont donc en phase (on ne tient pas compte d’un éventuel
Chapitre 9. Optique
Du point de vue des ondes réelles issues de S1 et S2 et allant vers M , les points
H et S2 ne sont pas en phase.
3. Sur la figure 9.12.2, les rayons qui se superposent en M arrivent tous sur la lentille
avec la même inclinaison i. En notant C le centre optique de la lentille, on retrouve
cet angle i entre la droite (CM ) et l’axe optique de la lentille, car le rayon passant
par C n’est pas dévié.
Les sources primaires Sa et Sb ne sont pas cohérentes entre elles. Ainsi on dispose de
deux couples de sources cohérentes, le couple (S1a ,S2a ) et le couple (S1b ,S2b ), qui ne
sont pas cohérents entre eux. Pour le couple (S1a ,S2a ), la différence de marche en M
est δa = (S1a Ha ), où Ha est le projeté orthogonal de S2a sur le rayon issu de S1a , soit
δa = 2e cos i. De même, pour le couple de sources cohérentes (S1b ,S2b ), la différence
de marche en M est δb = (S1b Hb ) = 2e cos i. Ainsi la différence de marche en M
est indépendante du couple considéré. Les couples (en nombre infini) qui décrivent
la source large (les images de la source large sont représentées par deux segments en
gris sur la figure) sont incohérents entre eux. Leurs éclairements s’additionnent et,
puisque la différence de marche est la même, la figure d’interférence ne se brouille pas
mais est renforcée (elle est plus lumineuse).
Dans le cas d’une source large, les franges sont nettes dans le plan focal de la lentille
d’observation (c’est-à-dire à l’infini). Sans la lentille d’observation, les systèmes de
franges issus des différents points de la source étendue se brouilleraient sur l’écran,
qui est situé à distance finie. On dit que les interférences sont localisées à l’infini .
241
S1a S1b
S2a S2b
M1′
e
M2
L
C
i
f′
écran O M
r
Fig. 9.12.2. Interféromètre de Michelson réglé en lame d’air à faces parallèles et
éclairé par une source large. L’observation se fait à l’infini par projection dans le plan focal
de la lentille convergente L de centre C. Les positions de M1′ et M2 sont rappelées en gris
clair.
! Corrigé
1. Il suffit de rappeler la formule (9.12.1) démontrée à l’exercice 9.12 (voir page 240),
2e
soit δ = 2e cos i. L’ordre d’interférence est alors δ/λ, soit p= λ cos i .
2. L’ordre d’interférence p diminue lorsque i augmente, donc le premier anneau brillant
(en les comptant à partir de O) correspondra à la partie entière de 2e/λ : E (2e/λ).
Le deuxième anneau aura pour ordre d’interférence E (2e/λ) − 1 et l’anneau numéro q
aura pour ordre d’interférence E (2e/λ) − (q − 1). Ainsi l’incidence iq pour l’anneau q
vérifie + ,
2e 2e
cos iq = E − (q − 1) .
λ λ
Pour poursuivre, on suppose que l’angle d’incidence i reste faible, ce qui est le cas en
pratique. Un développement limité à l’ordre 2 donne
+ , + ,
2e iq 2 2e
1− ≃E − (q − 1) .
λ 2 λ
On note maintenant
+ , ε la différence entre l’ordre d’interférence en 0 et sa partie entière,
2e 2e
ε= −E . Cette quantité, comprise entre 0 et 1 (exclu), n’est a priori pas
λ λ
infinitésimale, contrairement à ce que suggère souvent le symbole employé (symbole
repris ici car le plus souvent utilisé dans les problèmes de concours). L’incidence iq
est alors telle que
1
e 2 λ! "
iq ≃ q − 1 + ε ⇒ iq ≃ q−1+ε . (9.13.1)
λ e
En utilisant tan iq ≃ iq , on obtient le rayon rq de l’anneau brillant q,
1
′ ′ λ! "
rq = f tan iq ≃ f q−1+ε . (9.13.2)
e
√
Le rayon rq varie grossièrement en q − 1, les anneaux deviennent de plus en plus
serrés au fur et à mesure que l’on s’éloigne de O. La figure 9.13.1 présente la figure
d’interférence observée sur l’écran dans le cas où l’ordre d’interférence est entier au
centre de l’écran (ε = 0). En haut à droite de la figure, la variation du rayon en
fonction du numéro de la frange est mise en évidence.
3. Pour e = 5 mm, l’ordre d’interférence au centre vaut 2 · 104 . Il est entier, donc
l’anneau n◦ 1 est en fait ici réduit au point O. Les anneaux suivants ont des rayons
respectifs de 1 cm, 1,4 cm, 1,7 cm, 2 cm, etc.
2. Les valeurs suivantes sont supposées exactes, elles servent à calculer mathématiquement des rayons.
En pratique, tenter de réaliser l’expérience en fixant par exemple l’épaisseur e à la valeur proposée ne
conduirait très probablement pas à la figure attendue (en particulier la valeur de l’ordre d’interférence au
centre), compte tenu de l’incertitude sur cette épaisseur.
243
rayon ! "
λ
′
#
rq = f e
q−1
éclairement
Fig. 9.13.1. Franges d’égale inclinaison (ou franges d’Haidinger). La figure d’inter-
férence est sur la gauche. L’ordre d’interférence au centre est entier (ε = 0), l’anneau n◦ 1 est
réduit à ce centre brillant. En bas à droite, l’éclairement√est représenté en fonction du rayon.
En haut à droite, la variation du rayon des anneaux en q − 1 est mise en évidence. Ici, pour
obtenir des anneaux serrés, l’épaisseur e est de l’ordre de 6 cm. Avec une lentille de projection
de distance focale 1 m, la taille réelle de cette figure serait environ six fois plus petite.
Pour e = 5 cm, l’ordre d’interférence au centre est toujours entier et vaut 2·105. Outre
le centre O brillant, les anneaux ont des rayons respectifs de 3,1 cm, 4,5 cm, 5,5 cm,
6,3 cm, etc.
On constate ainsi que, lorsque l’épaisseur de la lame d’air augmente, les anneaux se
resserrent jusqu’à devenir difficilement discernables (à cela s’ajoutent les problèmes
de cohérence temporelle).
A contrario, lorsque l’épaisseur est faible, le rayon du premier anneau risque de devenir
plus grand que la largeur de la figure d’interférence (limitée par la taille des miroirs),
ce qui ne permet plus de le voir correctement.
Dans tous les cas, les angles calculés ici (environ r/f ′ ) restent faibles, ce qui justifie
l’emploi de la formule déterminée précédemment.
i
H
A i C face avant
e
r
face arrière
I B
Fig. 9.14.1. Lame de verre à faces parallèles éclairée par une source ponctuelle à
l’infini : calcul de la différence de marche.
! Corrigé
1. Les franges sont localisées au voisinage des miroirs. On observe donc les interfé-
rences (schématiquement) en un point A situé sur l’un des miroirs (voir figure 9.15.2).
L’épaisseur e est l’épaisseur du coin d’air au point d’observation.
M1′
Fig. 9.15.2. Interféromètre
de Michelson en coin d’air.
e L’« épaisseur » du coin d’air en A
M2 θ O
est e.
x A arête
En A repéré par son abscisse x, l’épaisseur est donnée par e = x tan θ, où θ est l’angle
du coin d’air. La différence de marche entre deux rayons qui interfèrent correspond à
un aller-retour dans le coin d’air, soit δ = 2e. On suppose que θ est très faible (ce qui
sera confirmé a posteriori par le résultat). Dans ce cas, δ = 2e ≃ 2θx. Une variation
λ
d’une frange correspond à une variation de δ de λ, donc l’interfrange est 2θ . Plus
θ est faible, plus l’interfrange est grande.
En supposant λ = 6 · 10−7 m, une interfrange d’un millimètre correspond à un angle
θ = 3 · 10−4 rad , soit environ une minute d’arc. Pour pouvoir observer des franges
à l’œil nu, il faut que l’angle du coin d’air soit vraiment très faible.
blanche, puis il place une lame de verre d’épaisseur e devant le miroir M1 , parallè-
lement à ce dernier (voir figure 9.17.1).
SP lame de verre
L’indice du verre est n0 = 1,526. Dans quel sens doit-on translater M1 pour
retrouver le contact optique ? Donner l’expression littérale du déplacement d
permettant de retrouver le contact optique en fonction de e, n0 et 1,000, l’indice
de l’air.
L’expérimentateur a déplacé M1 de 0,050 ± 0,005 mm (en valeur absolue) pour
retrouver le contact optique. Calculer numériquement l’épaisseur e de la lame de
verre et l’incertitude sur cette grandeur.
3. En réalité, l’indice du verre dépend de la longueur d’onde. La valeur ci-dessus
est valable pour la longueur d’onde λ0 = 560 nm. On donne n(λ) = A + B/λ2 , avec
B = 3,5 · 103 nm2 pour un verre de type Crown. Il n’est pas possible de repérer la
frange d’ordre zéro (avec la lame, l’épaisseur pour laquelle l’ordre est zéro dépend
de la longueur d’onde) ; l’expérimentateur a en fait repéré la frange achromatique
pour laquelle l’ordre d’interférence ne dépend pas, au premier ordre, de la longueur
dp ! "
d’onde, λ0 = 0, l’œil présentant une sensibilité maximale pour la longueur
dλ
d’onde λ0 .
Déterminer l’épaisseur de la lame. Quelle erreur relative commettait l’expérimenta-
teur en confondant la frange achromatique avec la frange d’ordre zéro à la question
précédente ?
! Corrigé
1. Pour un réglage en lame à faces parallèles d’épaisseur e, la différence de marche
optique entre deux rayons qui interfèrent à l’infini est δ = 2e cos i. Ainsi l’intensité
lumineuse sur l’écran varie avec i. On observe les anneaux d’Haidinger (franges d’égale
inclinaison) décrits à l’exercice 9.13 page 241.
Par définition, le contact optique correspond à e = 0, donc δ = 0 pour toute inclinai-
son i de rayon : l’éclairement est uniforme sur l’écran.
Pour régler le contact optique, l’expérimentateur peut travailler en lumière monochro-
matique (lampe à vapeur de sodium, par exemple). Il commence par voir des anneaux
(e ̸= 0), puis translate le miroir M1 , ce qui fait défiler les anneaux. S’il translate
dans le bon sens, les anneaux s’épaississent (moins d’anneaux dans le champ visuel).
Lorsque e = 0 (contact optique), l’écran est uniformément éclairé (teinte plate), ce
qui peut être interprété comme un unique anneau infiniment épais.
2. La lame de verre, placée devant M1 , introduit un chemin optique supplémentaire.
Pour compenser cette augmentation, il faut rapprocher M1 de la séparatrice. À cause
de la lame, le chemin optique augmente de 2(n0 − 1)e. En rapprochant M1 d’une
distance d, le chemin optique diminue de 2d. Pour retrouver le contact optique, il faut
donc que 2(n0 − 1)e − 2d = 0, soit e = d/(n0 − 1) .
248
entre les deux longueurs d’onde de la source en calculant ∆λ tel que λ+∆λ = 1/σ1 .
Donner l’expression donnant ∆λ en fonction de λ et N .
! Corrigé
1. L’interféromètre de Michelson est réglé en lame d’air à faces parallèles. L’obser-
vation se fait en plaçant un photorécepteur au foyer image d’une lentille convergente
(lentille d’observation). La différence de marche en ce point est alors δ = 2e car l’angle
d’inclinaison i est nul. Il faut ensuite enregistrer l’éclairement mesuré par le photoré-
cepteur en fonction du temps tout en faisant varier l’épaisseur de la lame d’air à l’aide
du moteur (afin d’obtenir une translation à vitesse constante). L’épaisseur de la lame
d’air et le temps écoulé sont ainsi proportionnels (à une constante près éventuelle).
Les sources associées aux deux longueurs d’onde sont incohérentes (car de nombres
d’onde différents). Il y a donc un ordre d’interférence p1 = 2eσ1 pour la première ra-
diation et p2 = 2eσ2 pour la seconde. Il y a brouillage lorsque p2 − p1 est demi-entier,
soit 2e∆σ = m + 12 avec m ∈ Z et ∆σ = σ2 − σ1 . Cela correspond aux épaisseurs de
lame d’air
1 m
em = + où m ∈ Z .
4∆σ 2∆σ
0 1/σ δ
Fig. 9.18.1. Éclairement obtenu lorsque la source émet deux radiations de lon-
gueurs d’onde voisines et de même intensité. Les enveloppes sont représentées en gris.
L’éclairement monovoie pour une radiation est noté E0 .
✲
σ0 σ
L’interféromètre est en lame d’air à faces parallèles. La position du miroir M1 est
repérée par l’abscisse x comptée à partir du contact optique. La grandeur x est
ainsi l’épaisseur algébrique de la lame d’air.
On enregistre l’éclairement E(x) observé au foyer image principal d’une lentille
convergente. On constate sur l’enregistrement que les franges sont brouillées pour
une valeur Xc /2 de x (première valeur positive de x pour laquelle on observe le
brouillage).
1. Que représente Xc ? En utilisant la relation ∆ν∆t ≃ 1 (∆t caractérise la largeur
temporelle du signal, ∆ν son extension dans le domaine fréquentiel), déterminer
Xc en fonction de ∆σ puis en fonction de λ0 = 1/σ0 et ∆λ (largeur spectrale de la
source exprimée en termes de longueur d’onde).
2. Pour systématiser le calcul, on calcule la largeur Xc du lobe central dans l’enre-
gistrement (voir figure 9.19.2) et on compte le nombre N de franges dans ce lobe
central. Déterminer littéralement ∆λ en fonction de N et Xc , puis faire l’application
numérique.
251
Remarque La mesure de Xc n’est pas possible par une lecture directe de la vis
micrométrique, mais le devient en utilisant un moteur entraînant très régulièrement
E (x)
x (en µm)
−3 −2 −1 0 1 2 3
Fig. 9.19.2. Éclairement enregistré par le photorécepteur.
! Corrigé
Dans la relation ∆ν∆t ≃ 1, ∆t est l’extension temporelle du signal, c’est-à-dire ici son
temps de cohérence τ , et ∆ν la largeur de son spectre en fréquence. Puisque λν = c
et σ = 1/λ, on en déduit ν = cσ, donc ∆ν = c∆σ, soit finalement Xc ∆σ = 1 .
x (en µm)
−3 −2 − 1 −1 0 Xp = λ0 /2 1 1 2 3
2∆σ 2∆σ
Fig. 9.19.3. Éclairement enregistré par le photorécepteur. Les enveloppes sont repré-
sentées en gris.
Chapitre 10
E XERCICES OUVER TS
Les exercices de cette section entrent dans la catégorie des « résolutions de pro-
blèmes ». Les situations étudiées sont réelles et, du fait de leur complexité, font
appel à de nombreuses parties du programme. Il est souvent difficile de faire une
modélisation tenant compte de tous les phénomènes. On procède donc avec des
modèles très simplifiés et on utilise l’estimation dimensionnelle pour en extraire
des ordres de grandeur. Pour cela, il faut maîtriser la méthode présentée page 279.
Les interférences sont localisées à l’infini, on peut les observer sur un écran si on
place celui-ci dans le plan focal image de la lentille L2 . On observe alors des anneaux
Chapitre 10. Exercices ouverts
2e A
θ Fig. 10.1.1. Interféromètre
S1 de Michelson réglé en lame
miroir image M′2 d’air à faces parallèles.
e
miroir M1
θ
S
3. En un point M situé à l’infini, la différence de marche entre les deux ondes est
δ = (S2 M ) − (S1 M ). On introduit le point A projeté orthogonal de S1 sur la droite
S2 M . Les chemins optiques (AM ) et (S1 M ) sont égaux, d’où δ = S2 A = 2e cos θ .
L’ordre d’interférence diminue quand l’angle d’incidence θ augmente. Il est donc maxi-
mal pour θ = 0. On en déduit pmax = λ2e0 . L’ordre p varie donc entre 0 pour θ = π/2
2e
(cas théorique) et pmax . On observe au maximum N = λ0 anneaux.
L1
source
4. Chaque point de la source a une image à l’infini par la lentille L1 . Les rayons faisant
un angle maximal avec l’axe optique sont ceux issus des points situés à la périphérie
de la source. On en déduit tan θmax = R/f1′ = 0,3, soit θmax = arctan(R/f1′ ) .
L’ordre d’interférence varie entre 2e/λ0 et 2e cos(θmax )/λ0 . On peut donc observer
2
Nobs = 2e(1−cos
λ0
θmax )
≃ feR
′2 λ
0
anneaux. En faisant intervenir la grandeur N précédem-
2
R
ment définie, le nombre d’anneaux observables Nobs = N 2f ′2 = 0,045N .
f ′2
e < λ0 = 6,6 µm .
R2
255
%
t !("#$
(s)
!
t (s)
3. À l’aide de la figure 10.2.2, préciser si l’hypothèse sur l’intensité des deux com-
posantes du doublet est vérifiée (on attend une justification).
Chapitre 10. Exercices ouverts
λm λ2m
T0 = et ∆t = .
2V 2V ∆λ
On peut vérifier que ces deux grandeurs sont bien homogènes à des temps.
2. On observe sur le temps long que u(t) est un signal quasi sinusoïdal de période T0
modulé en amplitude par une fonction sinusoïdale (enveloppe) de période ∆t. On
utilise la courbe de la figure 10.2.1 pour mesurer T0 . Afin d’améliorer la précision de
la lecture, on mesure un grand nombre de périodes, par exemple 27 T0 = 14 s. On en
déduit T0 = 0,52 s, donc λm = 0,58 µm . Cette longueur d’onde correspond bien à
du jaune. Compte tenu de la précision de lecture et de la précision sur V , on ne peut
être plus précis sur la valeur de λm .
On tire de la courbe de la figure 10.2.2 la période du contraste (enveloppe du signal),
∆t = 143 s, d’où ∆λ = 2,1 nm .
Les deux composantes du doublet jaune du mercure sont plus séparées que celles du
doublet jaune du sodium, pour lequel ∆λ = 0,59 nm.
3. Si les deux composantes du doublet ont la même intensité, le contraste varie entre 0
(figures d’interférence en anticoïncidence) et 1 (coïncidence). Dans le cas où les deux
composantes ont des intensités E1 et E2 différentes, le contraste maximal vaut tou-
jours 1 lorsque les deux figures sont en coïncidence (l’intensité maximale vaut alors
E1 + E2 ), mais le contraste minimal ne vaut plus zéro.
257
! Corrigé
1.
Chapitre 10. Exercices ouverts
La relation de la statique des fluides s’écrit dp = −ϱg dz. En combinant les deux
relations, on obtient
´z
ˆ p(z) ˆ z
pM dp Mg z=0 dp Mg
dp = − g dz ⇒ =− dz ⇒ = − dz
RT p RT0 p(z=0) p z=0 RT
+ ,
p(z) Mg M gz
ln =− (z − z0 ) ⇒ p(z) = p0 exp − . (10.3.1)
p0 RT RT
La loi des gaz parfaits peut s’écrire pV = nNa kB T . Cela fait apparaître N = nNa ,
le nombre de molécules contenues dans le volume V , donc pV = N kB T . En divisant
par le volume, on fait apparaître la densité moléculaire n∗ = N V , grandeur intensive
qui correspond au nombre de molécules par unité de volume. Ainsi p = n∗ kB T , soit,
d’après la relation (10.3.1) et en notant eP (z) = mgz l’énergie potentielle de pesanteur
d’une molécule,
< =
eP (z)
n∗ (z) = n∗0 exp − . (10.3.2)
kB T
une densité volumique de charge uniforme. L’électron évolue dans cette boule.
#–
Déterminer l’expression du champ électrique E créé par le noyau pour r < a.
#–
1.b. En déduire la force F ext qu’exerce le noyau sur l’électron lorsque celui-ci se
déplace dans la boule uniquement suivant (O, #– u x ). Établir le lien avec la force de
rappel proposée et exprimer ω0 en fonction de e, m, ε0 et a.
2. On étudie les oscillations libres de l’électron, c’est-à-dire que les pertes par rayon-
nement sont omises dans cette question. Déterminer x(t) en fonction des données,
en prenant pour conditions initiales x(0) = x0 et ẋ(0) = 0. En déduire l’expres-
sion de l’énergie mécanique moyenne E de l’électron sur une période d’oscillation.
Exprimer le résultat en fonction de m, ω0 et x0 .
3. On tient désormais compte du rayonnement. On considère que E, malgré sa di-
minution due au rayonnement, diffère peu sur une période de l’expression établie
à la question 2. En tenant compte de la puissance moyenne ⟨P⟩ perdue par rayon-
nement, établir l’équation différentielle vérifiée par E. En déduire que E dépend du
temps et se met sous la forme
E(t) = E0 exp(−Γ t) .
Calculer 1/Γ dans le cas de la raie bleue du spectre de l’atome d’hydrogène
(λ = 486,1 nm) et en donner une interprétation physique. Compte tenu de la valeur
de 1/Γ par rapport à T0 = 2π
ω0 , justifier le calcul effectué.
Données. e ≃ 1,6 · 10−19 C ; m ≃ 9,1 · 10−31 kg ; ε0 = 8,85 · 10−12 F · m−1 ;
c = 3 · 108 m · s−1 .
! Corrigé
#–
1.a. Le calcul du champ E créé par une boule uniformément chargée est décrit à
l’exercice 4.2 page 77,
#– ϱr #–
E= u r si r < a .
3ε0
#– #– #–
1.b. L’électron est alors soumis à la force électrique F ext = q E = −eE. Dans le
#–
cadre des mouvements envisagés, r = x(t) et #– u x , donc F ext = −eϱx
u r = #– 3ε0 u x . La
#–
+e
densité volumique de charge du noyau est supposée uniforme, donc ϱ = 4 πa3 , et
3
#– 2
Fext = − e x #– u . En comparant avec la force proposée, on identifie
4πa3 ε0 x
2
e2
ω0 = .
4πa3 mε0
2. Dans le cas des oscillations libres, on obtient, compte tenu des conditions initiales,
x(t) = x0 cos(ω0 t). Par conséquent, ẋ(t) = −ω0 x0 sin(ω0 t) et
Y Z
1 2 1 2 2 1
E = ⟨Ec + Ep ⟩ = m ẋ + m ω0 x ⇒ E = m ω02 x20 .
2 2 2
261
dE 1 6π ε0 c3 m
⇒ + E = 0 avec τ = (temps de relaxation) .
dt τ e2 ω02
On en déduit + ,
t
E(t) = E(0) exp − .
τ
g
#–
! Corrigé
Intuitivement, on a tendance à affirmer que la planche la plus lourde touchera le sol
Chapitre 10. Exercices ouverts
en premier. Or, ce raisonnement est faux pour la chute libre sans frottement d’un
objet ponctuel, car le temps de chute ne dépend pas de la masse ( #– a = #–g ). La chute
résulte de la compétition entre deux termes, l’inertie et le poids. Ici, le mouvement
est restreint par une liaison au sol, qui provoque un mouvement de rotation autour
de la ligne de contact I.
On commence par étudier le mouvement de la planche avec la masse m. Le mouvement
de la planche sans masse s’en déduira en prenant m = 0. Le mouvement est une
rotation autour de l’axe fixe I, repérée par l’angle θ par rapport à la verticale, qui
varie de θ0 ≪ 1 rad à π/2. Les notations sont définies sur la figure 10.5.2.
A (M )
θ
g
#–
I
•
dθ #–
La masse m, située en A, a pour vecteur vitesse #– v (A) = L u θ . Les actions exté-
dt
rieures qui s’appliquent à la planche sont le poids et la réaction du sol sur la planche
(les frottements contre l’air sont omis). La réaction est inconnue, ce qui compliquerait
une étude par la loi de la quantité de mouvement. Comme cette réaction s’applique
sur l’axe I, son bras de levier est nul, donc son moment par rapport à l’axe est
nul. Il est plus simple d’étudier la dynamique en appliquant le théorème du moment
cinétique à l’ensemble {planche + m}. Le moment cinétique scalaire σI de la planche
par rapport à l’axe (I, #–
u y ) est, par extensivité, celui de la planche sans la masse m,
auquel on ajoute celui de la masse m,
dθ % # – & dθ
σI = J + IM ∧ m #– v (A) · #–u y = (J + mL2 ) .
dt dt
Le moment du poids par rapport à l’axe (I, #– u y ) est aussi obtenu par extensivité. Le
poids de l’ensemble est en effet le poids de la planche, qui s’applique en son milieu G,
car celle-ci est homogène, ainsi que le poids de la masse m, qui s’applique en A. Le
moment total est donc
%# – & + ,
#– M
MP = IG ∧ M #– g + IA ∧ m #–g · #–
uy = L + m g sin θ .
2
Il est positif, car il tend à faire augmenter θ. Finalement, l’équation du mouvement
dσI
est = MP , soit pour les deux planches, avec et sans masse m,
dt
+ ,
d2 θ M
(J + mL2 ) 2 = Lg + m sin θ ,
dt 2
d2 θ M
et J = Lg sin θ .
dt2 2
263
Qualitativement, ces équations représentent bien une chute, car elles correspondent
à un mouvement de plus en plus accéléré, le sinus étant en permanence positif et
1
θ
θ
0,5
0 • • 0 •
t tf,1 tf,2 0 1 2 3 4 5 uf
u
Fig. 10.5.3. À gauche, allure des solutions de l’angle de chute en fonction du temps
pour les deux planches : laquelle est lestée ? À droite, solution de l’équation adimen-
sionnée intégrée numériquement pour θ0 = 0,01. Dans ce cas, on trouve uf = 5,80.
Pour répondre à la question posée, c’est-à-dire comparer deux solutions d’une même
équation différentielle, la méthode la plus adaptée est d’adimensionner l’équation. En
effet, la solution mathématique de ces deux solutions ne dépend que d’un paramètre
de contrôle, le temps d’évolution qui apparaît dans l’équation différentielle. On pose
2 2
J + mL2 2J t
τ1 = M
, τ2 = , et u = , pour i = 1 ou 2 (planche lestée
L( 2 + m)g LM g τi
ou non, respectivement). Dans ce cas, les deux situations sont décrites par l’unique
d2 θ dθ
équation = sin u . Pour les conditions initiales (0) = 0 et θ(0) = θ0 , celle-
du 2 du
ci admet une solution unique, notée θc (u), dont le tracé est donné à droite sur la
figure 10.5.3. Graphiquement, l’équation θc (u) = π/2 possède une unique solution uf .
Sa valeur pour θ0 = 0,01 a été obtenue numériquement et indiquée sur la figure 10.5.3.
Méthode (suite)
Chapitre 10. Exercices ouverts
V
eau
eau et glace U = K ∆T
bouillante
• •
à Patm T1 T2 à Patm
Les résultats bruts pour les N = 18 groupes, tels qu’ils sont lus sur les voltmètres,
sont reportés dans le tableau 10.6.2.
Chapitre 10. Exercices ouverts
Groupe 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Tension U (mV) 4,023 4,012 3,994 4,019 4,052 4,011 3,997 4,006 4,010
Groupe 10 11 12 13 14 15 16 17 18
Tension U (mV) 4,003 4,011 4,026 4,017 4,007 3,996 4,017 4,019 4,010
Tableau. 10.6.2. Résultats des mesures brutes des 18 groupes pour la mesure
de la différence de potentiel U aux bornes du thermocouple.
1. Quelles sont les caractéristiques statistiques utiles de cet ensemble de résultats ?
Donner leurs significations physiques et les évaluer numériquement.
2. À l’aide d’un logiciel graphique (ou d’une calculatrice), tracer l’histogramme
de cet ensemble, c’est-à-dire le nombre de résultats compris dans un certain inter-
valle, en fonction de la valeur centrale de l’intervalle. Commenter. Où retrouve-t-on
les caractéristiques statistiques de la distribution énoncées précédemment ? Que se
passe-t-il si on augmente le nombre N de mesures, vers quoi tend cette distribu-
tion ?
3. On considère que la valeur expérimentale recherchée Uexp de la tension est la va-
leur moyenne de la distribution lorsque N → ∞. Quelle caractéristique s’approche
le mieux de cette valeur ? Cette caractéristique n’est pas égale strictement à la va-
leur recherchée : quelle est la meilleure évaluation de l’erreur commise ? Comment
se comporte cette erreur si N → ∞ ?
4. Quel résultat retient-on alors pour la mesure de la tension U ? Mentionner l’éva-
luation de l’incertitude et les chiffres significatifs retenus.
5. Quelle est la valeur attendue Uatt par l’expérience ? Y-a-t-il une incertitude sur
cette valeur attendue ? Quelle évaluation peut-on en faire ?
6. Commenter la valeur attendue par rapport à celle obtenue par l’expérience.
Que peut-on dire sur la qualité de l’expérience ? Quel est le critère généralement
retenu ?
7. Quel est le résultat de la mesure si seules les données du groupe no 1 sont ac-
cessibles ? Comment évaluer l’incertitude sur cette mesure unique ? A-t-on accès à
cette information grâce à l’histogramme de la question 1 ? Commenter.
8. Comparer et commenter la valeur mesurée, en tenant compte des incertitudes,
de la différence de température ∆Texp , en prenant en compte les 18 mesures ou
seule la mesure du groupe no 1.
! Corrigé
Cet exercice suit le raisonnement que l’on doit avoir en travaux pratiques lors de
la rédaction d’un compte-rendu. Les premières questions sont des rappels sur les
principes qui guident la méthode d’évaluation des incertitudes expérimentales.
267
1.
Pour un ensemble de résultats numériques Ui , avec ici 1 " i " N , les premières
caractéristiques sont la moyenne ⟨U ⟩ et l’écart type σU (appelé aussi déviation
standard, c’est un anglicisme), définis respectivement par
U
N 3 V N : ;
1 F 2
V1 F 2
⟨U ⟩ = Ui et σU = ⟨U ⟩ − ⟨U ⟩ =
2 W Ui2 − ⟨U ⟩ .
N i=1 N i=1
Méthode Histogramme
⟨U ⟩ = 4,0128 mV
Chapitre 10. Exercices ouverts
nombre n de valeurs
4
σU = 0,0133 mV
3
0 • • •
3,985
3,990
3,995
4,000
4,005
4,010
4,015
4,020
4,025
4,030
4,035
4,040
4,045
4,050
U (mV)
Fig. 10.6.3. Histogramme des données brutes des mesures de la différence de
potentiel U . La valeur moyenne et l’écart type ont été représentés.
12
5 11
10
4 9
8
7
3
6
5
2 4
3
1 2
1
0 0
3,985
3,990
3,995
4,000
4,005
4,010
4,015
4,020
4,025
4,030
4,035
4,040
4,045
4,050
3,980
3,990
4,000
4,010
4,020
4,030
4,040
Fig. 10.6.4. Histogrammes établis avec les mêmes données que pour celui de la
figure 10.6.3, mais dans des représentations mal choisies.
En théorie, on peut aussi évaluer l’erreur commise sur cette estimation, mais
c’est encore une autre formule qu’il est inutile de rappeler ici.
! La formule (10.6.1) n’est valide que lorsque le nombre de mesures N est suffi-
samment grand. La formule plus générale est
tσ est
δU = √U , (10.6.2)
N
où t est appelé coefficient de Student, qui permet de rattraper les erreurs plus
grandes commises lorsque N est petit.
⋄ Le coefficient de Student est supérieur à 1 dans le cas où N est petit. Par
σest
exemple, pour N = 2, on gonfle l’estimation de δU par √U2 d’un facteur t = 1,84.
est
⋄ On assimile l’écart type σU de la distribution des N mesures à l’estimation σU
de l’écart type de la distribution réelle. Ces deux grandeurs ne sont pas tout-à-fait
identiques, mais la différence est minime pour N grand.
⋄ Le signe ≈ de la relation (10.6.1) est donc globalement correct lorsque N est
grand. On peut négliger la présence du coefficient de Student, qui est proche de
est
un, ainsi que la différence entre σU et σU .
! En théorie, l’intervalle ±δU autour de ⟨U ⟩ représente 68 % de probabilité de
trouver le résultat recherché dans cet intervalle.
Finalement, l’évaluation δU de l’incertitude représente seulement une évaluation
au sens statistique. Lorsqu’elle est approchée par la formule (10.6.1), on doit
retenir qu’il y a raisonnablement une chance sur deux à partir de N = 4 à 5
mesures de trouver la valeur recherchée Uexp dans un intervalle de largeur ±δU
autour de la valeur moyenne ⟨U ⟩. Cette évaluation est bien souvent grossière
lorsque l’on ne fait pas de métrologie. Il ne faut donc pas prendre ce résultat
comme exact.
ce résultat. Elle n’est donc pas précise dans l’absolu. Cela fixe ainsi le nombre de
chiffres significatifs sur ⟨U ⟩. On retient donc finalement
Chapitre 10. Exercices ouverts
Uatt
| • |
Uexp
| • |
U (mV)
3,96 3,97 3,98 3,99 4,00 4,01 4,02 4,03 4,04 4,05
Fig. 10.6.5. Intervalles évalués compte tenu des incertitudes des valeurs expéri-
mentales Uexp et attendues Uatt pour la tension aux bornes du thermocouple.
En conclusion, les 18 mesures n’étaient pas nécessaires pour mesurer une différence
de température vu la façon de procéder (utilisation d’un thermocouple). Pour une
Chapitre 10. Exercices ouverts
k 0 0,5 1 2 3 5
P(k) 0,50 0,31 0,16 2,3 · 10−2 1,3 · 10−2 2,9 · 10−7
! Corrigé
1. Sur l’histogramme 10.6.3 page 268, on remarque que la valeur U5 = 4,052 mV est
clairement en dehors de la distribution des autres valeurs obtenues par les autres
groupes. Si on élimine ce résultat qui semble aberrant, on trouve ⟨U ⟩ = 4,010471 mV
et σU = 0,009295 mV. Le résultat de l’expérience en ne prenant en compte que les
N = 17 points restants est alors
Uexp = 4,0105 ± 0,0023 mV .
En supprimant ce point, la valeur de la moyenne s’est décalée vers la gauche (le point
no 5 est clairement surévalué), et l’écart type et donc l’incertitude sont assez peu
modifiés (la largeur de la distribution est toujours à peu près la même).
Le résultat de l’expérience est un peu meilleur, car la valeur expérimentale s’est rap-
prochée de la valeur moyenne (attendue), comme on peut l’observer sur l’échelle des
résultats donnée à la figure 10.7.2.
Uatt
| • |
Uexp
| |• •| |
U (mV)
3,96 3,97 3,98 3,99 4,00 4,01 4,02 4,03 4,04 4,05
Fig. 10.7.2. Intervalles évalués compte tenu des incertitudes des valeurs expéri-
mentale Uexp et attendue Uatt pour la tension aux bornes du thermocouple, en
ne prenant pas en compte la mesure du groupe no 5. En gris, derrière Uexp , mesure
expérimentale prenant en compte le résultat du groupe no 5.
´x
2.a. Par définition, la probabilité de trouver x entre x1 et x2 est x12 p(x)dx (somme
des probabilités infinitésimales p(x) dx sur l’intervalle considéré). La grandeur P(k)
représente donc la probabilité d’obtenir une mesure de x supérieure à x0 + kσ. Par
conséquent, le nombre k mesure l’écart par rapport à x0 , exprimé en nombre d’écarts
types. La fonction P(k) représente donc la probabilité d’obtenir une mesure au-delà
de k écarts types de la valeur moyenne.
On connaît deux propriétés importantes sur p(x).
ˆ ∞ + 2,
1 t
P(k) = √ exp − dt .
2π k 2
2.b. On retrouve bien les résultats précédents pour k = 0, et P(k) semble bien tendre
vers 0 lorsque k augmente. De même, cette fonction semble bien monotone. On note
que, pour k = 5, la probabilité d’avoir un résultat à plus de 5 écarts types de x0
est inférieure à un pour un million ! On peut aussi la tracer grâce à un logiciel (voir
figure 10.7.3) et on obtient une courbe conforme aux propriétés attendues. Souvent,
déf. ´x
la fonction « erreur », erf(x) = √2π 0 exp(−t2 ) dt, est prédéfinie dans les logiciels.
On peut s’en servir pour le tracé de P(k).
1
0,8 P(k)
0,6
0,4 p(x)
0,2
0
−10 −5 0 5 10
Fig. 10.7.3. Tracé des fonctions p(x), gaussienne pour x0 = 0 et σ = 1, et de P(k)
indépendante de x0 et σ. La fonction P(k) représente la probabilité d’obtenir une mesure
au-delà de k écarts types σ de la valeur moyenne x0 .
I. Opérateurs
Définition intrinsèque des opérateurs
#–
gradient et différentielle # – f · dℓ
df = grad
#–
divergence et flux dφ A
#– = (div A) dτ
#– # –
rotationnel et circulation dC = (rot#– A) · dS
laplacien scalaire △f = div(grad
# – f)
#– # – #– #–
laplacien vectoriel △ A = grad(div A) − rot(
#– rot
#– A)
# – f = ∂f #–
⋄ grad ur +
1 ∂f #–
uθ +
∂f #–
uz
∂r r ∂θ ∂z
#– 1 ∂(r Ar ) 1 ∂Aθ ∂Az
⋄ div A = + +
r ∂r r ∂θ ∂z
< = < = < =
#– 1 ∂Az ∂Aθ #– ∂Ar ∂Az #– 1 ∂(rAθ ) 1 ∂Ar #–
⋄ rot
#– A = − ur + − uθ + − uz
r ∂θ ∂z ∂z ∂r r ∂r r ∂θ
+ ,
1∂ ∂f 1 ∂2f ∂2f
⋄ △f = r× + 2 2 +
r ∂r ∂r r ∂θ ∂z 2
276
⎡ ⎤
∂ 2 Ar 1 ∂ 2 Ar ∂ 2 Ar 1 ∂Ar 2 ∂Aθ Ar
2
+ 2 2
+ + − 2 − 2
⎢ ∂r r ∂θ ∂z 2 r ∂r r ∂θ r ⎥
Annexes
⎢ ⎥
#– ⎢ ∂ 2 Aθ 1 ∂ 2 Aθ ∂ 2 Aθ 1 ∂Aθ 2 ∂Ar Aθ ⎥
⋄ △A = ⎢ + 2 + + + 2 − 2 ⎥
⎢
⎢ ∂r2 r ∂θ +
2 ∂z
,
2 r ∂r r ∂θ r ⎥
⎥
2 2
⎣ 1∂ ∂Az 1 ∂ Az ∂ Az ⎦
r + +
r ∂r ∂r r2 ∂θ2 ∂z 2
⋄ div(grad
# – f ) = △f ⋄ grad(f
#– · g) = f · grad
# – g + g · grad
#– f
#– #– #– #– # –
⋄ div(rot
#– A) =0 ⋄ div(f · A) = f · div A + A · grad f
#– #– #– #– #– #– #– #– #–
⋄ rot(grad f ) = 0
#– # – ⋄ div( A ∧ B) = B · rot A − A · rot B
#– #– #– #– #– #–
⋄ rot(
#– rot
#– A) = grad
# – (div A) − △A ⋄ rot(f
#– · A) = f · rot
#– A # – f) ∧ A
+ (grad
u ∧ ( #–
#– v ∧ w) u · w)
#– = ( #– v − ( #–
#– #– u · #–
v )w
#–
V. Le symbole nabla
Nabla est un opérateur différentiel d’ordre 1. On peut formellement lui associer une
écriture sous forme de vecteur en coordonnées cartésiennes,
⎡ ∂ ⎤
+ , ∂x
#– ∂ ∂ ∂ ⎢ ∂ ⎥
∇ = #– ux + #–
uy + #–
uz = ⎣ ∂y ⎦.
∂x ∂y ∂z ∂
∂z
Intérêt de nabla
Nabla permet de retrouver rapidement les identités vectorielles à partir des formules
usuelles du produit scalaire, du produit vectoriel, du double produit vectoriel et du
produit mixte. Par exemple :
# – f) = ∇ #– #– #–2
! div(grad · (∇f ) = ∇ f = △f ;
#– #– #– #– #– #– #–
#– A)
! div(rot = ∇ · (∇ ∧ A) = [∇,∇, A] = 0 ;
#– #– #– #– #– #– #– #–2 #– # – #– #–
! rot(
#– rot
#– A) = ∇ ∧ (∇ ∧ A) = ∇ · (∇ · A) − ∇ A = grad(div A) − △ A .
Annexe B
A NALYSE D ’ ORDRES DE GRANDEUR
P
our négliger des termes devant d’autres dans des équations compliquées, il
suffit de pouvoir en donner un ordre de grandeur. L’estimation dimensionnelle
consiste à estimer l’ordre de grandeur des dérivées successives d’une fonction
sur un intervalle.
Sous réserve que f ′′ ait des variations assez douces, on l’estime par le même procédé
que précédemment. Cela signifie que, cette fois, c’est f ′ qui est approchée par une
fonction affine. Il est donc sous-entendu que f est approchée par un polynôme de
degré 2, 9 ′ 9 9 9
′′
9 f (b) − f ′ (a) 9 9 f ′ (b) − f ′ (a) 9
|f (x)| ∼ 9
9
9=9
9 9 9.
b−a L 9
sans trop d’à-coups) sur un intervalle de longueur L, on peut estimer les dérivées
successives par 9 n 9 9 9
9 ∂ f 9 9 valeur typique de f 9
9 9∼9 9.
9 ∂xn 9 9 Ln 9
Cela s’appelle une estimation dimensionnelle car le résultat que l’on donne respecte les
dimensions de l’équation de départ : unité de f divisée par la longueur de l’intervalle
à la puissance n.
Exemple B.2.
Les phénomènes de diffusion unidimensionnels sont régis par l’équation de diffusion
∂T ∂2T
=D ,
∂t ∂x2
où D s’appelle le coefficient de diffusion.
En notant τ la durée typique du phénomène et L la distance sur laquelle la diffusion
a lieu, les deux dérivées partielles s’estiment par :
∂T ∆T
! ∼ ;
∂t τ
∂2T ∆T
! ∼ 2.
∂x2 L
L’équation de diffusion est donc approchée par
∆T ∆T
∼D 2 .
τ L
Cela permet d’estimer le temps de diffusion,
L2
τ∼ .
D
A Boltzmann
absorption stimulée . . . . . . . . . . . . . . . 209 constante de. . . . . . . . 170, 182, 200
accélération facteur de . . . . . . . . . . . . . . . . 89, 200
absolue, relative . . . . . . . . . . . . . . . . 1 bras de levier . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5, 262
de Coriolis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1, 4 brouillage d’interférences . . . . . . . . . 177
d’entraînement . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 brownien (mouvement) . . . . . . . . . . . 259
achromatique (frange) . . . . . . . . . . . . 247
adaptation d’impédance . . . . . . . . . . 148 C
adhérence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 câble coaxial . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98, 156
adiabatique (évolution) . . . . . . . . . . . . 64 capacité
adimensionnement . . . . . . . . . . . . . . . . 263 d’un condensateur . . . . . . . . . 93, 98
AEQS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146 thermique à volume constant . . 70
agitation thermique. . . . . . . . . . . . . . . 206 cellule conductimétrique . . . . . . . . . . 117
ajustement champ
linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203 de claquage/disruptif . . . . . . . . . . 96
moindres carrés . . . . . . . . . . . . . . 204 de pesanteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
amorti (régime) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264 électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
amortissement à 95 % . . . . . . . . . . . . . 126 magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
anneau cylindrique . . . . . . . . . . . . . . . . 45 propre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
anneaux chiffres significatifs . . . . . . . . . . . . . . . 269
d’égale inclinaison . . . . . . . 254, 255 coefficient
de Haidinger . . . . . . . . . . . . 240, 254 d’amortissement . . . . . . . . . . . . . . 28
année tropique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 d’auto-inductance . . . . . . . . . . . . 108
antenne radio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144 d’Einstein. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208
anticoïncidence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256 d’inductance linéique. . . . . . . . . 109
apériodique (régime) . . . . . . . . . . . . . . . 28 de réflexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
apesanteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6, 14 de Student . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269
approche (distance minimale) . . . . . . 79 thermoélectrique . . . . . . . . . . . . . 265
approximation cohérence temporelle . . . . . . . . . . . . . 255
états quasi stationnaires . . . . . 146 coin d’air (Michelson) . . . . . . . . . . . . 244
Archimède (poussée) . . . . . . . . . . . . . 202 coïncidence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256
armatures d’un condensateur . . . . . . 91 collimateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
ARQS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129, 133 composition
électrique . . . . . . . . . . . . . . . 126, 131 des accélérations . . . . . . . . . . . . . . . 4
magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128 des erreurs aléatoires . . . . . . . . . 271
atmosphère isotherme . . . . . . . . . . . . 258 des vitesses . . . . . . . . . . . . . . . . . 2, 12
auto-inductance . . . . . . . . . . . . . 108, 128 condensateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
cylindrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
plan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126, 131
B conditions aux limites
basse fréquence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133 guide d’onde . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
bilan conductimétrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
d’énergie électromagnétique . . 122 conductivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
d’entropie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 d’un plasma . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
282
conservation différentielle logarithmique . . . . . . . . . 25
de la charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128 diffusion thermique . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Index
Index
équation formule
de conservation de la charge. . 128 de Fresnel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220
de diffusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142 de Green-Ostrogradski . . . . . . . 276
de London . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109 de Larmor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259
de Maxwell-Ampère 103, 131, 160 de Stokes-Ampère . . . . . . . . . . . . 276
de Maxwell-Faraday . . . . . 135, 160 Fourier (transformée de) . . . . . . . . . . 183
de Maxwell-Gauss . . . . . . . . 96, 160 fraction molaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201
de Maxwell-Thomson. . . . 141, 160 frange
de Poisson électrostatique . . . . . 90 achromatique . . . . . . . . . . . . . . . . 247
de propagation . . . . . . . . . . . . . . . 141 brillante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223
de Schrödinger . . . . . . . . . . 181, 190 de Fizeau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245
différentielle (stabilité) . . . . . . . . . 9 d’égale épaisseur . . . . . . . . . . . . . 245
équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6, 8 d’égale inclinaison. . . . . . . . . . . . 240
équipartition de l’énergie 178, 207, 214 d’interférences atomiques . . . . 176
erreur fréquence radio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
relative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248 Fresnel (formule de) . . . . . . . . . . . . . . 220
systématique . . . . . . . . . . . . . . . . . 270 frottement solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
estimation dimensionnelle . . . . . . . . 279
état G
libre ou lié . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186 Gauss (théorème de) . . . . . . . . . . . . . . . 76
quantique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181 gaussienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
stationnaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190 générateur basse fréquence . . . . . . . . 133
expérience géothermie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
de Carnal et Mlynek . . . . . . . . . 175 glissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
de Jean Perrin . . . . . . . . . . . . . . . 203 GPS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
extensive (grandeur) . . . . . . . . . . . . . . 195 grandeur extensive/intensive . . . . . . 195
extensivité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262 Green-Ostrogradski (théorème) . . . 122
guide d’onde . . . . . . . . . . . . . . . . . 156, 164
F
facteur H
de Boltzmann . . . . . . . . . . . . 89, 200 Haidinger (anneaux de) . . . . . . . . . . . 240
de qualité . . . . . . . . . . . . . . . . 28, 126 haute tension (ligne). . . . . . . . . . . . . . 144
farad (unité) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 Heisenberg (indétermination) 179, 185
Faraday (loi de) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135 henry (unité) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
fentes de Young . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232 histogramme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 266
fil de torsion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211 homocinétique (jet atomique) . . . . . 177
fonction d’onde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
force I
axifuge. . . . . . . . . . . . 4, 11, 198, 199 impédance adaptée . . . . . . . . . . . . . . . 148
centrifuge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 impesanteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
conservative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 imprécision . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
de Coriolis . . . . . . . . . . . . . . . . 13, 15 incertitude . . . . . . . . . . . . . . 203, 266, 268
de Lorentz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135 indétermination . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
d’inertie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 de Heisenberg . . . . . . . . . . . . . . . . 179
de Coriolis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 inductance
d’entraînement . . . . . . . . . . . . . . . 4 linéique (câble coaxial) . . . . . . . 109
électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79 propre. . . . . . . . . . . . . . 106, 108, 128
travail et référentiel . . . . . . . . . . . 13 intensité lumineuse . . . . . . . . . . . . . . . 220
284
intensive (grandeur) . . . . . . . . . . . . . . 195 longueur
interface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172 de Debye . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90, 91
Index
Index
particule chargée . . . . . . . . . . . . . . . . . 113 recul d’un canon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
pas d’un réseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232 référentiel
peau (épaisseur de) . . . . . 139, 144, 153 galiléen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
perméabilité magnétique . . . . . . . . . . 109 géocentrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
perturbation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 héliocentrique . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
perturbations (méthode des) . . . . . . . 18 sélénocentrique . . . . . . . . . . . . . . . . 22
pesanteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 tournant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198
apparente. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6, 9 réflexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
Petit (loi de Dulong et) . . . . . . . . . . . 215 coefficient de . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
petite variation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 régime
phase amorti . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 264
condensée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 apériodique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
liquide ou vapeur . . . . . . . . . . . . 205 critique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29, 264
vitesse de. . . . . . . . . . . . 53, 158, 163 pseudo périodique . . . 28, 126, 264
photon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170 relation
Planck (constante de) . . . 170, 180, 182 de De Broglie . . . . . . . . . . . 176, 192
plasma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159 de dispersion . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
pulsation de . . . . . . . . . . . . . . . . . 125 de Heisenberg . . . . . . . . . . . . . . . . 179
poids de passage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
#–
apparent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6, 24 pour B . . . . . . . . . . . . . . . 105, 108
#–
définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 pour E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Poisson (équation de) . . . . . . . . . . . . . . 90 relativité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
polynôme caractéristique . . . . . . . . . . 52 relaxation (de densité) . . . . . . . . . . . . 126
potentiel réseau optique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
coulombien. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 résistance électrique . . . . . . . . . . . . . . 115
de Yukawa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79 retour inverse (principe du) . . 218, 231
poussée d’Archimède. . . . . . . . . 202, 258 rotation autour d’un axe fixe . . . . . 261
Poynting (vecteur de) . . . . . . . . 130, 133 Routh (critère de stabilité) . . . . . . . . . . 9
premier principe industriel . . . . . 63, 65
pression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198 S
hydrostatique . . . . . . . . . . . . . . . . 198 Schrödinger (équation de). . . . 181, 190
partielle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201 Schwarz (théorème de) . . . . . . . . . . . 147
principe séparation
de superposition . . . . . . . . . . . . . . 93 de variables . . . . . . . . . . . . . . 51, 190
du retour inverse . . . . . . . . 218, 231 isotopique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198
progressive (onde) . . . . . . . . . . . . . . . . 147 sodium (doublet du) . . . . . . . . . . . . . . 248
pseudo-OPPH ou OPPM . . . . . . . . . 159 solénoïde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
pseudo périodique (régime) . . . 28, 264 spectre cannelé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246
puissance spectroscopie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
d’une force . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 spontanée (émission) . . . . . . . . . . . . . 209
indiquée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63, 70 stabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8, 9
pulsation stable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
de plasma . . . . . . . . . . 125, 126, 159 statistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272
propre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 de Boltzmann . . . . . . . . . . . . . . . . 181
spatiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163 Stefan (loi de) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170
Stokes-Ampère (formule de) . . . . . . 276
Q Student (coefficient de) . . . . . . . . . . . 269
quadrature . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160 superposition (principe de) . . . . . . . . 93
286
superposition (théorème de) . . . . . . . 52 travail
supraconducteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109 d’une force . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
Index
surface et référentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
équipotentielle . . . . . . . . . . . . . . . . 99 intérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
isophase ou équiphase . . . . . . . . 157 trous de Young . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225
symétries
du champ électrostatique . . . . . . 75 V
du champ magnétostatique . . . 103 vapeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
système variables séparées . . . . . . . . . . . . . 51, 165
à deux états . . . . . . . . . . . . . . . . . 208 variation
fermé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 et différentielle . . . . . . . . . . . . . . . . 25
relative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
T vecteur
taux de Poynting . . . . . . . . 122, 130, 133
d’absorption . . . . . . . . . . . . . . . . . 209 rotation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
d’émission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209 verticale locale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
teinte plate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247 visibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178
temps de chute . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261 vitesse
Thalès (théorème de) . . . . . . . . . . . . . 226 absolue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
théorème de groupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
d’Ampère (énoncé) . . . . . . . . . . . 104 d’entraînement . . . . . . . . . . . . . . 1, 2
d’Ampère généralisé . . . . . . . . . 127 de phase. . . . . . . . . . . . . 53, 158, 163
de Gauss (énoncé). . . . . . . . . . . . . 76 quadratique moyenne . . . . . . . . 205
de Green-Ostrogradski . . . . . . . 122 relative. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
de Malus. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217 statistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
d’équipartition . . . . . 178, 212, 214
de Schwarz. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147 Y
de Stokes-Ampère . . . . . . . . . . . . 276 Young
de superposition . . . . . . . . . . . . . . 52 fentes de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
de Thalès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 226 trous de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224
thermocouple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265 Yukawa
train d’onde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261 Hideki . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
transformée de Fourier . . . . . . . . . . . . 183 potentiel de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
transmission . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191