TOULOUSE
4ème Année Informatique & Réseaux
_________
ANTENNES
&
OUTILS ET MODELES POUR LA
TRANSMISSION
SUPPORT DE COURS
ENONCE DE TRAVAUX DIRIGES
Alexandre Boyer
alexandre.boyer@insa-toulouse.fr
www.alexandre-boyer.fr
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Introduction ................................................................................................................................ 4
A. Notions fondamentales ........................................................................................................ 12
B. Caractéristiques des antennes .............................................................................................. 30
C. Antennes pour les télécommunications ............................................................................... 46
D. Adaptation d'une antenne .................................................................................................... 79
E. Antennes de réception .......................................................................................................... 96
F. Réseau d’antennes .............................................................................................................. 105
G. Modèles de propagation des ondes radioélectriques pour les réseaux terrestres .............. 123
Références .............................................................................................................................. 144
Annexe A – Rappel sur les unités .......................................................................................... 145
Annexe B – Champ proche et champ lointain........................................................................ 147
Annexe C – Effet sur le corps humain ................................................................................... 148
Annexe D – Equations des Télégraphistes ............................................................................. 150
Annexe E – Diagramme de Smith .......................................................................................... 159
Travaux Dirigés ...................................................................................................................... 161
Annales ................................................................................................................................... 170
A. Boyer 3
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Introduction
1. Historique
La figure 1 dresse un rapide historique des découvertes et inventions liées aux
radiocommunications et aux antennes. Le développement des radiocommunications est basé sur la
théorie de l’électromagnétisme, mise au point au XIXe siècle et améliorer au XXe siècle. Les ondes
électromagnétiques, support des radiocommunications, ont été prévu de manière théorique dans le
cadre des équations de Maxwell et mises en évidence expérimentalement par Hertz à la fin du XIXe
siècle. Peu de temps après, les premières applications de transmission radio sont apparues. Leur
développement s’est fait en parallèle avec celui de l’électronique au début du siècle. Le XXe siècle est
ensuite ponctué d’innovations majeures, qui répondaient à des besoins précis.
1934 1940-45
1819 1887 – expérience 1970 - 75
1e radar Concept de
Expérience de Hertz (mise en RFID antennes
d’Oersted (lien évidence des patch
ondes EM)
1908
électricité –
Tube triode de 1946
magnétisme) 2010
Lee de Forrest équation 1958
1901 1984 Déploiement
de Friis récepteur 3.9G LTE
1873 – 1e liaison radio MIMO
Rake
équations intercontinental
de Maxwell 1926 –
antenne Yagi 1946 1962
1831 Telstar (1e 1987
Loi d’induction 1896 1906 Réseau Spécifications
d’antennes satellite de
de Faraday Radio de Création de télécom.) GSM
Marconi l’ITU - R
2. Applications
Les antennes sont utilisées sur une large gamme de fréquence (ou de longueur d’onde) pour un
grand nombre d’applications différentes comme le montre la figure 2.
A. Boyer 4
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
A. Boyer 5
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Transceiver RF
Antenne
Signal analogique Dispositifs RF
bande de base (duplexeur, switch RF)
Codage
bande de Front-end RF
base Configuration
Ligne de
Réseau d’adaptation –
bande de base
transmission
Signal digital
Alimentation
statut, réveil
Filtre bande étroite
Contrôle,
Alimentation
Processeur
d’application
Le cerveau de ce système est formé par un microcontrôleur ou processeur dit bande de base. Il
supporte l'application embarquée, élabore le signal numérique à transmettre ou traite le signal
numérique reçu. Celui-ci peut assurer un grand nombre de fonctions dans une application complexe
comme une tablette ou un smartphone (gestion de l'affichage, traitement audio, gestion des ports de
communication, gestion des réseaux sans fil …) via des périphériques dédiés et conformes à un ou
plusieurs standards donnés. En raison de sa complexité, du nombre important de fonctions embarquées
et de sa fréquence de fonctionnement élevée, celui-ci est très gourmand en énergie. Avec la
démocratisation des systèmes de télécommunications mobiles et autonomes en énergie, de nombreuses
innovations ont été développées pour réduire la consommation énergétique des processeurs en bande
de base. Des circuits dits de power management lui sont adjoints pour lui fournir des alimentations
stabilisées et la puissance nécessaire de fonctionnement.
Cependant, ces processeurs de bande de base n'intègrent pas les fonctions de
modulation/démodulation du signal, nécessaire à la transmission sans fil ou radiofréquence (RF) d'un
signal. Les technologies permettant le développement de fonctions digitales rapides et faible puissance
sont généralement incompatibles avec celles permettant de réaliser les fonctions de
modulation/démodulation avec de bonnes performances. Ces fonctions sont assurées par des
composants appelées MoDem ou Transceiver RF. Le processeur bande de base transfère et reçoit donc
le signal de bande de base et l'horloge symbole vers le transceiver. Il gère aussi l'activation, la
configuration, le réveil du transceiver RF et gère son statut (interruption, niveau de puissance du signal
reçu RSSI…).
Le transceiver RF est l'étage clé de tout émetteur-récepteur radio, faisant le lien entre le signal
numérique en bande de base et le signal radiofréquence propagé sur le canal radioélectrique. Il est
composé de deux parties plus ou moins complexes selon les applications visées et le coût : une
machine à état numérique assurant le codage bande de base et un circuit analogique appelé frontal
radiofréquence (front-end RF) assurant la transposition du signal de la bande de base vers la fréquence
porteuse. Le transceiver intègre donc l'ensemble des fonctions pour l'émission ou la réception du
signal radiofréquence, qui peuvent être résumées de la manière suivante :
A. Boyer 6
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• mise en forme du signal digital bande de base, modulation, amplification pour fournir
un signal suffisamment puissant pour exciter l'antenne d'émission
• amplification faible bruit du signal capté par l'antenne de réception, démodulation,
récupération du débit de symbole, détection du signal et décision, mise en forme du
signal digital bande de base
Avec l'amélioration des technologies de conception des circuits intégrés, ces différentes sont
de plus en plus intégrées au sein d'un même circuit. On parle de RFIC (Radiofrequency Integrated
Circuit).
L'antenne constitue soit le point d'entrée, soit le point de sortie du signal RF reçu ou à
transmettre. Son rôle est de convertir l'énergie électrique du signal qui l'excite en énergie
électromagnétique transportée par une onde électromagnétique se propageant librement et
inversement, de convertir l'énergie transportée par une onde électromagnétique en énergie électrique.
Les performances du système en terme de portée vont fortement dépendre des caractéristiques de
l'antenne, mais aussi de l'environnement de propagation. Ainsi, la présence d'obstacles proches ou
lointains, en mouvement ou non, larges ou non, va modifier la propagation des ondes
électromagnétiques et induire une atténuation et/ou un étalement temporel du signal reçu.
Néanmoins, on trouve d'autres dispositifs dans ce système, qui vont avoir un impact important
sur les performances générales de la transmission ou de la réception. De nombreux filtres (passifs,
Surface Accoustic Wave (SAW)) sont ajoutés entre le transceiver et l'antenne de manière à limiter
l'occupation spectrale du signal transmis ou réduire l'influence des interférences hors bande. Il faut
rappeler que les radiocommunications se font toujours sur des bandes de fréquence étroites, soit sur
des bandes de fréquence à licence, soit sur des bandes dites libres mais avec restrictions. Des
dispositifs RF spécifiques sont parfois ajoutés : par exemple, des duplexeurs afin de séparer la voie RF
montante de la voie RF descendante, des switchs RF pour connecter une source sur une antenne parmi
N.
Enfin, ces différents composants échangent des signaux électriques rapides le long de lignes
de transmission. On trouve des liens digitaux entre le processeur bande de base et le transceiver, et des
liens RF entre le transceiver et l'antenne. La transmission d'un signal électrique correspond en réalité à
la propagation d'une onde électromagnétique guidée le long d'une ligne de transmission. Les
caractéristiques de ces lignes de transmission vont fortement influer sur la qualité des signaux
échangés ou sur la puissance électrique délivrée. Des réseaux d'adaptation sont indispensables pour
limiter certains effets néfastes liés à la propagation guidée sur une ligne de transmission.
Ci-dessous, deux circuits sont donnés à titre d'exemple pour illustrer les fonctions typiques des
transceivers et les processeurs bande de base. Il convient de préciser qu'ils ne sont pas représentatifs de
tous les transceivers ou processeurs bande de base, dont les fonctions, performances et caractéristiques
varient selon l'application désirée et le marché visé.
A. Boyer 7
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Figure 4 – en haut : schéma-bloc de l'OL2381; en bas : montage typique d'une application utilisant l'OL
2381 (NXP)
On retrouve les fonctions suivantes :
le codage bande de base : codage Manchester des données, contrôle du débit de symbole,
filtrage bande de base, détection des données digitales
gestion des horloges pour la génération des porteuses (bloc PLL) et la récupération de
l'horloge symbole à partir des données reçues (clock recovery)
modulation/démodulation FSK et ASK réglable et filtrage bande étroite
réglage automatique du gain pour accroître la dynamique de réception et régler la puissance
d'émission de manière optimale
récupération du Residual Signal Strength Indicator (RSSI), défini sur 8 bits (indication du
niveau de puissance du signal reçu)
machine à état SPI pour le dialogue avec le microcontrôleur
fonction de réveil du circuit dès réception des données
gestion de différentes signatures du signal reçu afin de basculer de configuration
A. Boyer 8
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
….
A. Boyer 9
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
4. But de ce cours
Ce cours vise à fournir les connaissances de base sur les antennes utilisées dans les
radiocommunications, et de fournir les outils de base pour la compréhension des phénomènes de
propagation des ondes électromagnétiques (propagation libre ou propagation guidée sur ligne de
transmission). Le but de ce cours est triple :
comprendre le principe de fonctionnement d’une antenne, leurs caractéristiques et connaître
les principaux types d’antennes employées pour les radiocommunications.
comprendre les problèmes liés à la propagation guidée sur une ligne de transmission,
notamment les problèmes d'adaptation d'impédance, et les solutions employées.
disposer de modèles permettant d'estimer l'effet de l'environnement sur la propagation d'un
signal, notamment l'atténuation de parcours. Ces modèles dits de propagation permettent de
faire le lien entre la perte de propagation issue d'un calcul de bilan de liaison (voir cours de
canaux de transmission bruités) et la portée de ce lien RF (c'est-à-dire la distance maximale
de séparation entre l'émetteur et le récepteur garantissant des conditions de réception
acceptable).
Le cours est orienté de la manière suivante : le premier chapitre revient sur des notions
d’électromagnétisme afin de mieux comprendre le principe de fonctionnement d’une antenne et la
propagation guidée d'une ligne de transmission. Le second chapitre présente les caractéristiques
principales d’une antenne, en se concentrant uniquement sur les antennes utilisées en émission. A
l’issue de ce chapitre, vous devrez être capables de « décoder » la notice technique d’une antenne.
Dans le troisième chapitre, les principaux types d’antennes utilisées pour les
radiocommunications sont présentés (dipôles, boucle, antenne patch, ouverture rayonnante …). Des
formules pratiques sont données pour un premier dimensionnement de ces antennes. Cependant, en
raison de la complexité de la résolution des équations de Maxwell, la conception d’antenne repose
essentiellement sur l’utilisation de simulateur numérique.
Le quatrième chapitre est dédié à la résolution des problèmes d'adaptation d'impédance des
lignes de transmission et des antennes, qui garantissent un transfert de qualité des signaux. Un outil
graphique appelé diagramme de Smith sera présenté et employé afin de dimensionner les réseaux
d'adaptation d'impédance.
Le cinquième chapitre est dédié aux antennes de réception : les relations permettant de relier le
champ incident et la puissance reçue par l’antenne sont présentées, l’équation de Friis, aussi appelée
aussi équation des télécommunications, est introduite car elle permet de faire des bilans de liaisons
radio simplifiée. Il s’agit d’un modèle de propagation très restrictif car uniquement valable en espace
libre, mais le but de ce cours n’est pas de présenter en détail les modèles de propagation. Cette version
A. Boyer 10
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
de ce cours omet donc ces notions. Enfin, les notions de diversité spatiale et de polarisation sont
présentées. Le sixième chapitre traite des réseaux d’antennes, qui permettent littéralement de « tailler »
un diagramme de rayonnement complexe à partir d’éléments rayonnants basiques. Les principes de
base des réseaux sont présentés. Ces bases sont nécessaires pour aborder certaines techniques de
pointe utilisées aujourd’hui en télécommunications. La fin de ce chapitre en abordera certaines.
Enfin, le dernier chapitre proposera une liste non exhaustive de modèles de propagation pour
les environnements terrestres, en environnement extérieur et intérieur. Ces modèles sont primordiaux
lors du dimensionnement de réseaux de téléphonie mobile, de réseaux sans fil locaux (par exemple
WiFi), de réseaux de radio ou télédiffusion, de réseaux de capteurs sans fil, d'application de RFID …
A. Boyer 11
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
A. Notions fondamentales
Les charges électriques et les courants constituent donc les sources élémentaires des champs
électromagnétiques. Les deux cas précédents correspondent au cas où les charges sont immobiles
(électrostatique) et les courants continus (magnétostatique), qui conduisent à des champs constants
dans le temps. Cependant, l’action d’une charge ou d’un courant n’est pas instantanée et est retardée
par un temps t = r/c, où c est la vitesse de la lumière. Ainsi, tout mouvement de charges ou toute
variation de courant induira une variation de champ électrique ou magnétique en un point donné de
l’espace après un temps de retard donné.
Bien qu’en électrostatique et en magnétostatique les champs électriques et magnétiques soient
indépendants, cela n’est plus le cas dès que la quantité de charge ou le courant varient. Les champs
électriques et magnétiques sont alors liés. On parle alors de champ électromagnétique. Par exemple,
dans un circuit électrique soumis à un champ magnétique, un courant se mettra à circuler en raison de
A. Boyer 12
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l’apparition d’une force électromotrice, elle-même liée au champ électrique induit par la variation de
champ magnétique (loi de Faraday).
I I r H(r)
d/c
Élément 2 Élément 1
0 r/c t
Figure 6 - Rayonnement électromagnétique créé par la variation d’un courant dans un circuit de petite
taille [Dobkin]
On peut donc voir le rayonnement électromagnétique comme la résultante des différences de
phase des contributions de chaque élément de l’antenne.
A. Boyer 13
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La Figure 7 présente de manière générale le champ électromagnétique produit par une antenne
parcourue par un courant sinusoïdal. Celui-ci se propage à la vitesse de la lumière, son amplitude
décroit avec la distance et sa phase varie avec la distance en fonction d’une constante de phase ou
d’onde β.
Point
d’observation
Antenne (longueur
effective Leff)
exp( −iβ r )
r phase = Leff .I . exp(iωt )
I exp(iωt) r
r
délai =
c
r
phase = ω × = β .r
c
Figure 7 - Rayonnement électromagnétique produit par une antenne de longueur effective Leff et
parcouru par un courant sinusoïdal
La répartition des champs électriques et magnétiques dans l’espace produite par une
distribution donnée de charges et de courants peut être déterminée en résolvant les équations de
Maxwell. En outre, celles-ci permettent de déterminer comment l’onde électromagnétique se propage
dans l’espace. Pour un milieu homogène et isotrope (cas général de la propagation en espace libre ou
guidée), celles-ci sont données par les équations 3 à 7.
ρ
Equation de Maxwell-Gauss div E = Équation 3
ε
Equation de Maxwell-
Thompson div B = 0 Équation 4
Equation de Maxwell- dH
Faraday rot E = − µ Équation 5
dt
Equation de Maxwell- dE
Ampère rot H = σ E + ε Équation 6
dt
Avec :
ρ : densité volumique de charge
A. Boyer 14
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2. Interprétation
Que se passe t-il lorsqu’un courant de conduction variable traverse un fil ? D’après l’équation
de Maxwell-Ampère, un champ magnétique variable est produit au voisinage de ce fil. Localement
autour de ce point, il y a une variation du flux du champ magnétique qui, d’après l’équation de
Maxwell-Faraday, va donner naissance à un champ électrique variable. Localement, cette variation de
champ électrique donne naissance à un champ magnétique et ce processus continue de proche en
proche. Les champs électriques et magnétiques se propagent conjointement à l’image d’une vague. La
résolution des équations de Maxwell montre que la vitesse de déplacement des champs est une
constante c égale à la vitesse de la lumière.
A. Boyer 15
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
exp(−iβr )
chaque charge Q0 un rayonnement proportionnel à Q0 . On remarque que l'amplitude du
r
rayonnement décroit en 1/r. De plus, on observe un terme de phase (exp(-iβr)), donc la phase du
rayonnement varie linéairement en fonction de r et de la constante de phase β.
Il est possible d’exprimer la contribution de toute source primaire caractérisée par une
distribution volumique de courant IM et de charge QM en un point P par les potentiels scalaires V et
vecteur A.
µ exp(−iβ r )
A( P) = ∫
4π v
IV
r
dv Équation 7
1 exp(−iβ r )
4πε ∫
V ( P) = Q V dv Équation 8
v
r
A partir de ces potentiels, il est possible de calculer les champs électriques et magnétiques en
tout point de l’espace :
dA
E=− − gradV Équation 9
dt
1
H= rot A Équation 10
µ
1. Equation de propagation
La résolution des équations de Maxwell va nous permettre de déterminer l’équation de
propagation des champs. Nous ne considérerons ici que le cas d’un milieu de propagation sans pertes
caractérisé par une constante diélectrique et magnétique réelle, où il n’y a donc aucune charge et
courant. En combinant alors les équations de Maxwell-Ampère et de Maxwell-Faraday, il est possible
d’écrire les 2 équations différentielles dites de propagation :
d2E
∆ E − εµ = 0 Équation 11
dt 2
r
r d 2H
∆H − εµ = 0 Équation 12
dt 2
A. Boyer 16
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Les solutions à ces 2 équations se comportent comme des ondes qui se propagent à la vitesse
1
v: v= . Dans le vide ou dans l’air, cette vitesse est notée c et est égale à
ε ×µ
1 c
c= = 3.10 8 m / s . De manière générale, la vitesse peut s’écrire v = , en
ε 0 × µ0 ε r × µr
fonction de la permittivité électrique relative εr et la perméabilité magnétique relative du milieu µr.
Une onde qui se propage est appelée onde progressive.
A. Boyer 17
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
E µ
= =η Équation 16
H ε
η est appelé impédance d’onde du milieu. Dans le vide, η = η0 = 120π ≈ 377 Ω.
La Figure 8 représente une vue d’une onde électromagnétique dans l’espace à un instant
donné. L’onde est formée par la superposition des champs électriques et magnétiques qui évoluent de
manière sinusoïdale dans l’espace. A un instant après, la position des maximums et des minimums de
champs se déplaceraient le long de l’axe z, indiquant la propagation de l’onde. A noter la longueur
d’onde qui correspond à la distance entre 2 maximums de l’onde. Celle-ci se calcule à l’aide de
l’équation 17.
c
λ= Équation 17
ε r µr × f
Longueur d’onde λ
H Plan H
Plan E Direction de
propagation
3
Figure 8 – Représentation d’une onde électromagnétique TEM se propageant dans l’espace
A. Boyer 18
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Remarque : plans E et H
Pour une antenne à polarisation rectiligne, on appelle le plan E le plan formé par la direction
de propagation et par la direction du champ électrique. Le plan H est celui formé par la direction de
propagation et par la direction du champ magnétique.
A. Boyer 19
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εE 2 + µH 2 1
L’énergie totale est donc de dV = E.H .dV . On peut montrer que l’onde
2 c
transporte la puissance suivante, exprimée sous la forme d’un vecteur appelée vecteur de Poynting. H*
est le conjugué du champ magnétique.
1
P= E ∧ H * (W / m 2 ) Équation 19
2
Remarque :
Pour une onde progressive (comme une onde TEM), les champs E et H sont en phase, le
vecteur de Poynting est réel donc l’onde transporte une puissance active qui peut être fournie à une
charge. Si les champs E et H sont en quadrature, l’onde est stationnaire et le vecteur de Poynting est
purement imaginaire. L’onde ne transporte pas de puissance active.
Le fait qu’une onde électromagnétique transporte une puissance est à la base de deux types
d’applications fondamentales :
le transport d’énergie sans contact, imaginé par Nicolas Tesla et repris depuis plusieurs
années sous le nom de Wireless Power Transfer
le transport d’une information par une onde électromagnétique, à condition de la moduler,
utilisé par tous les systèmes de radiocommunication.
A. Boyer 20
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Réseau de distribution
> 10 kms électrique (fil de cuivre)
100 – 1 m
1 mm
Echelle
z
0 L
ZG
I(z,t)
Interconnexion
++++++
VG ZL
-------
Source du signal I(z,t)
(générateur de Charge
Ligne de
Thévenin équivalent)
transmission
Figure 11 – Modèle équivalent d'une ligne de transmission à 2 conducteurs
A. Boyer 21
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Analysons rapidement cette ligne du point de vue électromagnétique. En supposant que les
deux conducteurs de la ligne sont plongés dans un milieu homogène, en considérant qu'ils ont une
section uniforme et que leur séparation est négligeable devant la longueur d'onde, les charges et les
courants créent des champs électriques et magnétiques transversaux (Fig. 12), qui forment une onde
dite quasi-TEM. Comme pour le cas d'une onde électromagnétique en espace libre, celle-ci transporte
une puissance active. L’existence de ce mode TEM dépend de la fréquence. Lorsque la section de la
ligne de transmission n’est plus électriquement petite, de nouveaux modes de propagation que le mode
TEM peuvent apparaître. Cependant, pour des lignes de transmission de type ligne de circuit imprimé
ou des câbles coaxiaux, ces modes n’apparaissent qu’au dessus de plusieurs GHz. Nous les ignorerons
donc dans ce cours. Dans le cadre d'une propagation quasi-TEM, il est possible de définir une tension
et un courant en tout point de la ligne, qui ne sont rien d'autres que les représentations des champs E et
H existant autour des conducteurs en ce point (équations 20 et 21).
x
0 L z C
y
I(z,t) C1 C1
C1 Ht
++++++
Et Et Ht
-------
C0
I(z,t)
C0 C0
I ( z , t ) = ∫ H t dl
C1
V (z , t ) = − ∫ Et dl Équation 20 Équation 21
C0 C
De la même manière que pour la propagation des ondes en espace libre, il est possible de
combiner les équations de Maxwell pour déterminer des équations permettant de déterminer les
équations de propagation de l'onde TEM le long d'une ligne de transmission : ces équations sont
appelées les équations des Télégraphistes (voir annexe D). Celles-ci, présentées ci-dessous, relient
les tensions et les courants en tout point d'un petit tronçon de ligne de longueur dz petit devant la
longueur d'onde à travers deux équations différentielles. Elles font apparaître les paramètres
électriques par unité de longueur de la ligne notés r, l, c et g. L'interprétation de ces équations
permettent d'établir un modèle électrique équivalent d'un tronçon de ligne électriquement court, où l'on
suppose que la tension et le courant sont constants (Fig. 13).
dV ( z , t ) dI ( z , t )
= − rI ( z , t ) − l
dz dt
dI ( z , t ) dV ( z , t ) Équation 22
= −c − gV ( z , t )
dz dt
Conducteur Inductance l
Résistance r (stockage énergie
I (z,t) (pertes ohmiques) magnétique)
V (z,t) Conductance g
(pertes
dz << λ Capacité c diélectriques)
(stockage énergie
électrique)
A. Boyer 22
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conducteurs sont données, avec les valeurs des inductances et des capacités par unité de longueur. On
négligera dans la suite l'effet des pertes.
Paire bifilaire :
Cette ligne est constituée de 2 fils séparés par une longueur constante, généralement torsadés
pour limiter l'émission électromagnétique ou le couplage d'interférences électromagnétiques externes.
Les expressions des inductances et capacités par unité de longueur restent valables lorsque le diamètre
du conducteur est faible devant la séparation D.
E
H
2a
I
I
D
µ0 µr D πε 0 ε r
l (H / m ) = ln − 1 Équation 23 c (F / m ) = Équation 24
π a D
ln − 1
a
Câble coaxial :
Blindage (tresse) E
externe Ame
centrale
H
Gaine (Isolant Isolant
externe) interne r1 r2
µ 0 r2 2πε 0 ε r
l (H / m ) = ln Équation 25 c (F / m ) = Équation 26
2π r1 r
ln 2
r1
I
2a h
Plan de h
masse idéal
I
A. Boyer 23
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µ 2h πε 0
l (H / m ) = ln − 1 Équation 27 c (F / m ) = Équation 28
π a 2h
ln − 1
a
E h
Plan de
Ligne image
masse idéal
−1 / 2
εr +1 εr −1 h
ε eff = + 1 + 10 Équation 29
2 2 W
µ 8h W 2πε eff ε 0
l (H / m ) = ln + Équation 30 c (F / m ) = Équation 31
2π W 4h 8h W
ln +
W 4h
+ z − z
V ( z , t ) = V t − v + V t + v
Équation 32
I ( z , t ) = I + t − + I − t +
z z
v v
1 1
v (m / s ) = = Équation 33
lc µε
En tout point d'une ligne de section uniforme, le rapport tension sur courant des ondes
incidentes et rétrogrades est constant et égal à l'impédance caractéristique Zc. Comme la vitesse de
propagation, la géométrie et les propriétés électriques fixent l'impédance caractéristique d'une ligne.
V+ V−
Z C (Ω ) =
l
+
= − −
= Équation 34
I I c
A. Boyer 24
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Le rapport entre l'onde incidente et rétrograde dépend des conditions électriques aux deux
extrémités de la ligne, c'est-à-dire les impédances de charge ZG et ZL. Voyons de manière simple ce
qu'il se passe dans la ligne lorsqu'elle est excitée par le générateur. L’onde incidente est produite par
l’excitation de la ligne induite par le générateur. Elle se propage à la vitesse v dans la direction de la
charge tant que les caractéristiques de la ligne sont uniformes. Puisqu'il s'agit d'une onde quasi-TEM,
elle transporte une puissance active depuis l'émetteur jusqu'au récepteur (ondes progressives). Lorsque
cette onde arrive au niveau de la charge ZL, une partie de cette puissance est fournie à la charge.
Cependant, une partie de cette onde est réfléchie et donne naissance à l'onde rétrograde (Fig. 14). Cette
réflexion apparaît lorsque l'onde rencontre une discontinuité : le passage d'un milieu caractérisé par
une impédance Zc à un milieu caractérisé par une impédance ZL. La quantité d’onde réfléchie au
niveau de la charge est déterminée par le coefficient de réflexion au niveau de la charge (équation 35) :
il ne dépend que de l’impédance caractéristique et de l’impédance de charge. Il est compris entre -1 et
1. Lorsqu'il est nul, il n'y a pas de réflexion. Selon la valeur du coefficient de réflexion, la tension aux
bornes de la charge sera plus ou moins importante (équation 36).
0 L
ZG ZC
V+ Transmission
V-
VG V(z,t) ZL
Réflexion
Générateur de Charge
Thévenin
Ligne de
transmission
Figure 14 – Réflexion d'une onde incidente en bout de ligne et création d'une onde rétrograde
L
V − t +
v Z L − ZC
ΓL = = Équation 35
L Z L + ZC
V + t −
v
L L
V (z = L, t ) = V + t − + V − t + = V + × (1 + ΓL ) Équation 36
v v
L'onde rétrograde se propage maintenant dans le sens inverse à la vitesse v et se superpose à
l'onde incidente. Selon le signe de l'onde rétrograde, la superposition avec l'onde incidente va donner
lieu à une interférence constructive ou destructive.
Arrivée au niveau du générateur, le même phénomène va se produire : une partie de la
puissance électrique transportée par l'onde rétrograde est délivrée à l'impédance ZG, l'autre partie
donne naissance à une nouvelle onde se propageant dans la même direction que l'onde incidente. La
quantité d'onde réfléchie au niveau du générateur est caractérisée par le coefficient de réflexion au
niveau du générateur (équation 37) et ne dépend que de l’impédance caractéristique et de l’impédance
de charge. Ce mécanisme de réflexion va se produire au niveau de la charge et du générateur à chaque
fois qu'un front d'onde les atteint.
L
V − t + 2
v Z G − Z C Équation 37
ΓG = =
+ L ZG + ZC
V t − 2
v
En combinant les contributions des ondes réfléchies aux extrémités de la ligne, on peut
déterminer le profil temporel de la tension et du courant en tout point de la ligne. Nous allons voir
maintenant les conséquences sur le transport du signal : la dégradation éventuelle du profil temporel
du signal et de la puissance transportée par l'onde en bout de ligne. Celles-ci vont dépendre des
coefficients de réflexion à chaque extrémité de la ligne, et donc des rapports entre impédance
A. Boyer 25
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
caractéristique et impédances de charge. On parlera alors des conditions d'adaptation d'impédance, que
nous allons préciser.
Plus les coefficients de réflexion à chaque extrémité de la ligne sont importants, plus la
dégradation de l'intégrité du signal sera importante. Il convient donc d'annuler les coefficients de
réflexions, en assurant les conditions d'adaptation d'impédance à chaque extrémité de ligne. Cela
consiste à assurer une égalité entre l'impédance caractéristique de la ligne et les impédances de charge.
En pratique, cela consiste soit à concevoir des émetteurs et des récepteurs avec des impédances de
sortie ou d'entrée présentant une impédance donnée et de dimensionner une ligne avec la même
impédance caractéristique, soit d'ajouter un réseau d'adaptation d'impédance en sortie d'émetteur et en
entrée de récepteur, assurant les conditions d'adaptation d'impédance à chaque extrémité de ligne (voir
chapitre C).
A. Boyer 26
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
ΓL = 0 ⇒ Z L = Z C
Équation 39
ΓG = 0 ⇒ Z G = Z C
Considérons le premier cas de figure (Figure 16). Dans le cas d'une ligne sans pertes, la
tension et le courant délivrés à la charge sont donnés par les équations 40 et 41.
ZG=RG+jXG ZC=ZL
I(L)
VG
V(L) ZL=RL+jXL
Figure 16 – Puissance électrique délivrée à une charge ZL, l'impédance de la charge ZL est égale à
l'impédance caractéristique de la ligne Zc
ZL
Vˆ (L ) = Vˆ Ge −γL Équation 40
Z L + ZG
1
Iˆ(L ) = Vˆ Ge −γL Équation 41
ZC + ZG
La puissance électrique moyenne PL délivrée à la charge est donnée par l'équation ci-dessous,
où le symbole * désigne le conjugué. Il s'agit d'une grandeur complexe où la partie réelle est appelée
puissance active PA et la partie imaginaire puissance réactive PR. Seule la puissance active présente un
intérêt pratique puisque c'est celle-ci qui sera convertie sous une autre forme : chaleur (pertes
ohmiques) ou radiation (onde électromagnétique produite par l'antenne). La partie réactive correspond
à un stockage de l'énergie sous forme électrique et/ou magnétique.
A. Boyer 27
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
1
PL = PA + jPR = V × I *
2
Équation 42
1 ZL 1
P(L ) = VG2
2 Z L + ZG Z L + ZG*
*
VG2 1
PA max = Équation 44
2 4 RL
Considérons maintenant le second cas de figure, où l'impédance de sortie de l'émetteur est égal
à l'impédance caractéristique de la ligne. Dans le cas d'une ligne sans pertes, la tension et le courant
délivrés à la charge sont donnés par les équations 40 et 41. L'expression de la puissance active
moyenne est donnée par l'équation 42.
ZG=RG+jXG ZC=ZG
I(L)
VG
V(L) ZL=RL+jXL
Figure 17 – Puissance électrique délivrée à une charge ZL, l'impédance de sortie de l'émetteur ZG est égale
à l'impédance caractéristique de la ligne Zc
(
Vˆ (L ) = Vˆ + e − jβL 1 + Γˆ L ) Équation 45
( )
ˆ+
ˆI (L ) = V e − jβL 1 − Γˆ Équation 46
L
ZC
( )
2
1 VG 2
PA = 1 − ΓL Équation 47
2 4Z C
La puissance active délivrée à la charge est optimisée lorsque le coefficient de réflexion
s’annule. La puissance réactive est aussi annulé. On retrouve la même condition d’adaptation
d’impédance que pour éviter les problèmes d'intégrité du signal.
A. Boyer 28
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Z L = ZC
ZG = ZC
Néanmoins, lorsqu'on cherche à optimiser le transfert de puissance électrique entre un
générateur d'impédance de sortie ZG et sa charge d'impédance ZL, il faut assurer la condition
d'adaptation d'impédance conjuguée :
Z L = ZG
*
Pour assurer ces deux conditions d'adaptation simultanément, il est donc nécessaire d'annuler
les parties imaginaires des impédances ZL et ZG. En pratique, il est difficile de concevoir des systèmes
avec une impédance donnée, constante, sans partie imaginaire et cela quelque soit la fréquence. Il est
alors indispensable d'ajouter en sortie des émetteurs et en entrée des récepteurs des dispositifs
transformant les impédances de sortie de l'émetteur et de charge, appelés réseaux d'adaptation
d'impédance. Nous traiterons de cela dans le chapitre C, dans le cas pratique de l'adaptation d'une
antenne.
A. Boyer 29
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Quel que soit la fréquence de fonctionnement de l’antenne, quel que soit sa structure physique,
le rayonnement des antennes est caractérisé par des propriétés communes. Le but de ce chapitre est de
les présenter. Ces propriétés doivent permettre de répondre aux questions suivantes :
Comment une antenne rayonne t-elle la puissance qui lui est fournie dans l’espace ? Dans
quelle(s) direction(s) ?
Avec quelle efficacité se fait le transfert d’énergie entre la puissance de l’émetteur et la
puissance rayonnée ?
Sur quelle bande de fréquence l’antenne rayonne de manière optimale ?
Quelles sont les propriétés données par l’antenne à l’onde électromagnétique émise ?
Bien que les propriétés d’une antenne restent les mêmes qu’elles soient utilisées en émission
ou en réception, nous ne présenterons pas dans ce chapitre, mais dans le chapitre D, certaines
propriétés propres aux antennes employées en réception.
A. Boyer 30
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Onde
Amplification - filtrage
électromagnétique
Puissance PS
rayonnée
réseau de Eléments
rayonnants
…
polarisation
Sources
…
…
Puissance PR
Puissance PA
A. Boyer 31
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
angle solide
Z Ω
PA
P (θ , ϕ ) = (W ou W / sr ) Équation 48
Ω
R
θ
PA
Puissance O p(θ , ϕ ) = (W / m 2 ) Équation 49
antenne PA Y Ω.R 2
φ
Remarque : soit un repère cartésien où l’axe z correspond à l’axe vertical. On appelle plan horizontal
π
le plan repéré dans le repère sphérique par les coordonnées ( θ = ; ϕ ∈ [0,2π [ ).On appelle plan
2
vertical tous les plans repérés dans le repère sphérique par les coordonnées
( θ ∈ [0,2π [ ; ϕ = cons tan te ).
PA
Puissance rayonnée par unité de surface : p ( R, θ , ϕ ) = Équation 52
4πR 2
2. Diagramme de rayonnement
Les antennes sont rarement omnidirectionnelles et émettent ou reçoivent dans des directions
privilégiées. Le diagramme de rayonnement représente les variations de la puissance rayonnée par
l’antenne dans les différentes directions de l’espace. Il indique les directions de l’espace (θ0,φ0) dans
lesquelles la puissance rayonnée est maximale. Il est important de noter que le diagramme de
rayonnement n’a de sens que si l’onde est sphérique.
A. Boyer 32
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
r (θ , ϕ ) =
une direction quelconque
Équation 54
P0 (θ 0 , ϕ 0 )
Puissance rayonnée max.
A gauche, vue en 3D du diagramme de rayonnement. Plus la forme affichée s'éloigne de l'origine dans
une direction, plus la fonction caractéristique de rayonnement est importante. A droite, visualisation en
2D du diagramme de rayonnement dans le plan vertical (phi = 0°), sous la forme d'un diagramme
polaire. La fonction caractéristique de rayonnement est affichée sous la forme d'un gain. Le résultat
montre un rayonnement orienté vers l'avant de l'antenne (axe X). Il s'agit du lobe principal du
diagramme de rayonnement.
A. Boyer 33
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Theta
(Phi=0°)
3. Angle d’ouverture
L’angle d’ouverture (beamwidth) caractérise la largeur du lobe principal. L’angle d’ouverture
à 3 dB 2θ3 représente la portion de l’espace dans lequel la majeure partie de la puissance est rayonnée.
Il s’agit de l’angle entre les 2 directions autour du lobe principal où la puissance rayonnée est égale à
la moitié de la puissance rayonnée dans la direction de rayonnement maximal.
r(θ,φ) Lobe
Lobes 1 principal
secondaires
0.5 zéro
2θ3
0 θ
Figure 22 – Diagramme de rayonnement et angle d’ouverture
D’autres grandeurs sont utilisées pour caractériser l’ouverture d’une antenne et sa capacité à
focaliser la puissance rayonnée dans une direction donnée. On trouve l’angle entre la direction de
rayonnement maximale et le premier zéro.
Pour les stations de base, on trouve aussi
les paramètres suivants : l’ouverture horizontale Angle
antenne d’élévation
ou azimuth beamwidth et l’ouverture verticale ou
elevation beamwidth. Celles-ci sont conçues pour
couvrir une portion donnée du sol, dont
l’ouverture horizontale dépend du secteur Station de
qu’elles ont à couvrir (120° par exemple). base Lobe principal
A. Boyer 34
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
A l'aide du tracé polaire du diagramme de rayonnement dans le plan vertical, on mesure un angle
d'ouverture à 3 dB du lobe principal de 74° (à gauche). Le rayonnement face arrière est caractérisé par
un rapport avant/arrière de 24.7 dB.
1. Directivité
La directivité D(θ,φ) d’une antenne dans une direction (θ,φ) est le rapport entre la puissance
rayonnée dans une direction donnée P(θ,φ) et la puissance que rayonnerait une antenne isotrope.
A. Boyer 35
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
P (θ ,ϕ ) P (θ , ϕ )
D(θ , ϕ ) = = 4π Équation 55
PR PR
4π
2. Gain
Le gain G(θ,φ) d’une antenne dans une direction (θ,φ) est le rapport entre la puissance
rayonnée dans une direction donnée P(θ,φ) sur la puissance que rayonnerait une antenne isotrope sans
pertes. En général, le gain G correspond au gain dans la direction de rayonnement maximal (θ0,φ0).
Cette propriété caractérise la capacité d’une antenne à focaliser la puissance rayonnée dans une
direction.
P (θ , ϕ ) P (θ 0 , ϕ 0 )
G (θ , ϕ ) = 4π ⇒ G = 4π Équation 56
PA PA
Si l’antenne est omnidirectionnelle et sans pertes, son gain vaut 1 ou 0 dB. Le gain est
généralement exprimé en dB (voir annexe A) ou en dBi car une antenne isotrope est utilisée comme
référence. On trouve aussi parfois le gain exprimé en dBd, lorsqu’une antenne dipôle est utilisée
comme référence.
3. Rendement
Le rendement η d’une antenne traduit sa capacité à transmettre la puissance électrique en
entrée PA sous forme de puissance rayonnée PR. On le définit comme le rapport entre la puissance
totale rayonnée par une antenne et la puissance qui lui est fournie. Le rendement est lié aux pertes dans
le réseau de polarisation, d'adaptation d'impédance (matching) et dans les éléments rayonnants. En
comparant les équations 55 et 56, on voit que le rendement relie le gain et la directivité.
PR = η .PA ⇒ G = η .D Équation 57
4π
G = η . 4π Équation 58
∫ r (θ ,ϕ )dΩ
0
A. Boyer 36
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Dans le cas idéal où l’antenne émet uniformément dans un cône (r(θ) = 1 si 0 < θ < θ0, = 0
η
ailleurs), le gain est égal à : G = . Par exemple, pour une antenne sans pertes, si l’antenne
2 θ0
sin
2
4
rayonne dans une demi sphère (θ0 = π/2), G = 2 = 3 dB. Pour un cône très étroit (θ0 0), G ≈ .
θ 02
Pour θ0=1°, G = 13000 = 41 dB.
La puissance isotrope rayonnée équivalente d’une antenne (PIRE ou EIRP en anglais) est un
terme souvent utilisé en télécommunications (principalement dans les bilans de liaison) qui définit,
dans la direction de rayonnement maximal, la puissance électrique qu’il faudrait apporter à une
antenne isotrope pour obtenir la même puissance rayonnée dans cette direction. Elle se calcule selon
l’équation 61.
PIRE = G × PA Équation 61
A. Boyer 37
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
longueur d’onde. Par exemple, si on souhaite réaliser un dipôle demi-onde fonctionnant à 1 GHz (sa
fréquence de résonance est égale à 1 GHz), si le milieu ambiant est constitué d’air (εr ≈ 1), la longueur
c 3e 8
d’onde à cette fréquence étant de : λ res = = = 30cm , la longueur totale du dipôle doit
ε r Fres 1e 9
avoisiner 15 cm.
Remarque : cette résonance correspond à la résonance primaire de l’antenne. Elle présentera d’autres
résonances, à des fréquences multiples de Fres.
Lorsqu’une antenne est connectée à une source d’excitation (source de tension), elle absorbe
un courant. On peut donc la représenter par une impédance d’entrée Zant, qui est le rapport entre la
tension appliquée aux bornes de l’antenne et le courant absorbée. Cette impédance est une grandeur
complexe (nous verrons plus en détail la nature de cette impédance dans la prochaine partie). A la
fréquence de résonance d’une antenne, on peut observer que :
la partie réelle de l’impédance de l’antenne d’entrée est maximale
la partie imaginaire de l’impédance d’entrée de l’antenne s’annule
La mesure de l’impédance d’entrée d’une antenne permettra donc de repérer la fréquence de résonance
d’une antenne. En pratique, cette mesure se fera à l’aide d’un analyseur de réseau vectoriel.
antenne Modèle
électrique
Iin C L RLoss
Iin
Vin
Vin RRad
Vin
Z in = = Rin + j. X in
I in Équation 63
Par exemple, prenons le cas d’une antenne dipôle. L’inductance et la capacité sont liées à la
longueur de l’antenne. En basse fréquence, l’inductance est négligeable et l’antenne se contente de
A. Boyer 38
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
stocker des charges à la manière d’un condensateur. Lorsque la fréquence augmente, l’effet de la
capacité diminue alors que celui de l’inductance s’accroît en raison du courant qui circule le long de
l’antenne. Une partie de l’énergie est stockée sous forme d’énergie magnétique. Ces 2 éléments
réactifs ne participent donc pas au rayonnement électromagnétique de l’antenne. La conservation
d’énergie électrique et magnétique est à l’origine de champ électrique et magnétique qui reste à
proximité de l’antenne mais qui ne forme pas une onde électromagnétique transportant une puissance
radiative (vecteur de Poynting nul). On parle alors de champ proche car localisé à grande proximité de
l’antenne.
A une fréquence particulière appelée fréquence de résonance, l’inductance et la capacité sont
égales en magnitude et leurs effets s’annulent. L’antenne est alors équivalente à une résistance pure. Si
les pertes ohmiques sont négligeables, la puissance fournie à l’antenne est alors entièrement rayonnée.
Sa capacité à rayonner est alors liée à la résistance de rayonnement.
Dipôle de longueur 30 cm pour résonner à environ 1 GHz. Les pertes ohmiques de l'antenne sont
négligées. La fréquence ci-dessous présente l'évolution fréquentielle de l'impédance d'entrée de
l'antenne, en séparant parties réelle et imaginaire. On remarque que :
la partie imaginaire s'annule à 940 MHz. Il s'agit de la fréquence de résonance
la partie imaginaire de l'impédance est négative en dessous de la fréquence de résonance.
Electriquement, l'antenne est équivalente à un condensateur. Au-dessus de la fréquence de
résonance, la partie imaginaire de l'impédance est positive. L'antenne est équivalente à une
inductance.
A la résonance, l'antenne est équivalente à une résistance de 73 Ω. Les pertes ohmiques étant
négligeables, il s'agit d'une résistance de rayonnement
Autour de la résonance, l'antenne peut être modélisée par un circuit équivalent R-L-C série
A. Boyer 39
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
3. Résistance de rayonnement
Il ne s’agit pas de la résistance liée aux pertes ohmiques de l’antenne, mais de la perte de
puissance liée à l’onde électromagnétique rayonnée par l’antenne. Il s’agit donc d’une puissance active
Une grande résistance de rayonnement indique une forte capacité à convertir l’énergie électrique
incidente (lié au courant qui « passe » dans la résistance de rayonnement) en énergie
électromagnétique. En effet, la puissance électrique qui lui est fournie est une puissance égale à :
1
PRad = R Rad I in2 Équation 64
2
A partir de la connaissance du courant en tout point de l’antenne, il est possible de calculer la
puissance rayonnée. Cependant, cette définition suppose que le courant soit constant en tout point de
l’antenne. En pratique, on considèrera le point où le courant est maximum.
L’efficacité d’une antenne est reliée au rapport entre la puissance rayonnée et la puissance
dissipée totale (équation 65). Elle dépend donc du rapport entre la résistance de rayonnement de
l’antenne et ses pertes.
PRad RRad
η= = Équation 65
PA RRad + RLoss
Pour une antenne électriquement courte (longueur nettement inférieure à la longueur d’onde),
la résistance de rayonnement tend à augmenter lorsque sa longueur augmente.
A. Boyer 40
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
On en déduit les conditions suivantes sur les impédances pour optimiser le transfert en
puissance :
dPant
Pant =0
dRin
Rin = RS Pant max
X in = 0 Équation 66
A. Boyer 41
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
1
F1 = F0 ' ⇒ Lext = − Lant Antenne à
(2πF1 ) 2 C ant Inductance accorder
d’accord Lext
Cela paraît donc très intéressant pour réduire les dimensions d’une antenne, ce qui faciliterait
son intégration dans une application électronique. Cependant, comme nous le verrons dans la partie
C.V, la fréquence de résonance évolue, mais pas la résistance de rayonnement ou la bande passante. A
fréquence de résonance égale, une antenne plus petite rayonnera moins bien et présentera un facteur de
qualité plus grand.
V max 1 + Γin
VSWR = = Équation 67
Vmin 1 − Γin
V max VSWR − 1
Γin = = Équation 68
Vmin VSWR + 1
Remarque : en pratique, on considère qu'une bonne adaptation est réalisée lorsque le taux d'onde
stationnaire est inférieur à 2, soit un coefficient de réflexion inférieur à 0.33.
A. Boyer 42
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
S11
0 dB
-10 dB
Fréquence
Bande passante
Figure 25 – Bande passante et coefficient de réflexion
D’un point de vue électrique, nous avons vu que l’antenne pouvait être vue comme un circuit
résonant RLC. La bande passante BW (bande passante à 3 dB de la valeur du champ) est liée au
facteur de qualité Q du circuit RLC à la fréquence de résonance fRes. Le facteur de qualité représente la
quantité de résistance présente lors de la résonance (pour un circuit résonant série équation 70).
f Re s
Q= Équation 69
BW
1 Rant
= Équation 70
Q 2πf Re s .Lant
Une antenne avec un fort facteur de qualité rayonne très efficacement à la fréquence de
rayonnement sur une bande de fréquence très étroite, ce qui peut limiter les interférences hors bande.
Cependant, si la bande passante est trop étroite, tout signal émis ou reçu près des bornes de la bande de
fréquence de fonctionnement sera atténué. Une antenne avec un faible facteur de qualité est large
bande mais collecte le bruit présent sur la bande de fonctionnement, dégradant ainsi la qualité du
signal reçu.
Charge +Q I I
Charge +Q
A. Boyer 43
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Par exemple, une antenne dipôle électrique présente une polarisation rectiligne. L’antenne est
inscrite dans le plan E (Figure 27).
+Q
Plan de symétrie ou plan E
E
M
I
Plan d’antisymétrie ou Direction de
plan H H propag.
-Q
2. Perte de polarisation
Pour optimiser la réception d’un signal radioélectrique, la polarisation de l’onde
électromagnétique et celle de l’antenne réceptrice doivent être les mêmes (Figure 28). Dans le cas
d’une liaison entre 2 antennes à polarisation rectiligne, la perte de polarisation dépend de l’angle α
entre les 2 antennes qui représente la différence d’alignement. Cette perte dite de cross-polarization
est maximale lorsque les plans de polarisation sont perpendiculaires. En pratique, en raison des
dimensions non négligeables des antennes, celles-ci ne sont jamais inférieurs à 20-30 dB en pratique.
L pol (dB ) = 20. log(cos α ) Équation 71
A. Boyer 44
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
A. Boyer 45
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Plusieurs exemples d’antennes de base ou avancées utilisées pour les télécommunications sont
présentées dans ce chapitre. Les principes de fonctionnement, les structures, les performances typiques
et quelques formules basiques pour le dimensionnement sont proposées. Bien que les antennes filaires
et les boucles constituent les antennes les plus courantes car les plus simples et les moins onéreuses,
leurs performances sont parfois limitées et il est nécessaire de concevoir des éléments rayonnants plus
complexes pour obtenir de meilleurs gains, des bandes passantes plus larges. Le développement des
applications sans fils embarquées et mobiles augmentent l’exigence en terme de miniaturisation des
antennes.
I. Antennes élémentaires
1. Dipôle élémentaire ou dipôle de Hertz
Un dipôle élémentaire ou dipôle de Hertz ou doublet électrique est un fil de longueur h très
inférieure à la longueur d’onde (h < λ/10). Connecté à une source d’excitation, on considère que
l’amplitude du courant est constante le long de l’antenne. On l’appelle dipôle ou doublet car des
charges de signe opposé sont stockées à chaque extrémité. Les équations 72 à 75 donnent les
expressions générales des champs électriques et magnétiques générées par cette antenne. Bien
qu’idéale, cette antenne sert de référence car une antenne filaire plus longue peut être vue comme une
succession de dipôles élémentaires.
Eθ r ηβ 2 I o h 1 j
Er = 2 cos θ 2 2 − 3 3 e − jβr Équation 72
Z
Er 4π β r β r
r ηβ 2 I o h 1 j j
θ R Hφ Eθ = sin θ 2 2 + − 3 3 e − jβr Équation 73
4π β r βr β r
Io O Y
r I ×h 1 1
Hϕ = 2 × × β 2 × sin θ × ( + j ) × e − jβr Équation 74
φ 4π β ²r ² βr
X r r r r
Eϕ = H r = H θ = 0 Équation 75
Figure 30 – Champ rayonné par
un dipôle élémentaire
Ces expressions font apparaître des termes réels et imaginaires. Dans le calcul du vecteur de
Poynting, les termes réels correspondent à la puissance active, celle transportée par l’onde progressive,
alors que les termes imaginaires correspondent à la puissance réactive, celle conservé par une onde
stationnaire qui ne se propage pas et reste au voisinage du doublet. A proximité de l’antenne (zone de
champ proche) le champ électrique est prédominant. Ces expressions peuvent se simplifier lorsqu’on
λ 1 1
s’éloigne suffisamment ( β R >> 1 ⇒ R >> ). Les termes en et deviennent
2π (βR) 2
(βR) 3
négligeables. Seules termes réels persistent, l’onde formée est donc une onde progressive. L’antenne
rayonne ! En outre, seule les champs E et H forment une onde TEM puisqu’elles sont forment un
trièdre direct avec la direction de propagation. On peut remarquer aussi que la polarisation de l’onde
est rectiligne.
A. Boyer 46
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
8
r 60π 2πR
Eθ = j h.I . sin θ exp − j
La résistance de rayonnement est égale à : Rrad = 80 Équation 80. Plus le rapport
λ
entre la longueur du doublet sur la longueur d’onde augmente, plus le rayonnement devient
efficace.
Calcul du rayonnement en champ lointain : on confirme que le gain est de l'ordre de 1.5 dans le
plan horizontal.
Calcul de la distribution des champs autour de l'antenne (champ proche). A très grande
proximité de l'antenne (r < λ/(2π)), distribution complexe du champ électrique, qui passe d'un pôle de
A. Boyer 47
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
l'antenne à l'autre. Les champs sont très intenses. A mesure que l'on s'éloigne, le champ E est orienté
selon l'axe theta, le champ H selon l'axe Phi. Il forme une onde plane qui s'éloigne de l'antenne. En
affichant l'amplitude instantanée (figure ci-dessous), on voit apparaître les fronts d'onde autour de
l'antenne, maximum dans le plan horizontal. Les maxima sont séparées de λ/2.
Io
b y 4πη o βor βo r βo r
ωµβ o2 1 1
Eϕ = − j × Iπb 2 × sin θ × j + 2 2 × e − jβ r Équation 83
o
4π βor βo r
x
Figure 31 – Champ rayonné
par une boucle de courant
H ϕ = E r = Eθ = 0 Équation 84
Les expressions sont proches de celles du dipôle électrique, d'où le nom de dipôle magnétique.
Les équations du champ font aussi apparaître des termes réels et imaginaires, qui vont correspondre à
la puissance active (onde progressive) et réactive (onde stationnaire). A proximité de l’antenne (zone
λ
de champ proche) le champ magnétique est prédominant. A grande distance ( β R >> 1 ⇒ R >> ),
2π
1 1
les termes en et deviennent négligeables.
(βR) 2
(βR) 3
A. Boyer 48
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
8
Seules termes réels persistent, l’onde
Calcul du rayonnement en champ lointain : on confirme que le gain est de l'ordre de 1.5 dans le
plan horizontal.
A. Boyer 49
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Calcul de la distribution des champs autour de l'antenne (champ proche). A très grande
proximité de l'antenne (r < λ/(2π)), distribution complexe du champ magnétique, qui s'enroule autour
de l'antenne. Les champs sont très intenses. A mesure que l'on s'éloigne, le champ H est orienté selon
l'axe theta, le champ E selon l'axe Phi. Il forme une onde plane qui s'éloigne de l'antenne. En affichant
l'amplitude instantanée (figure ci-dessous), on voit apparaître les fronts d'onde autour de l'antenne,
maximum dans le plan horizontal. Les maxima sont séparées de λ/2.
L’antenne boucle est principalement inductive, sa capacité propre est assez faible. Sa
fréquence de résonance est généralement fixée à l’aide d’une capacité placée en série. De nombreuses
formes peuvent être données à cette boucle. Par exemple, la figure ci-dessous présente un exemple
typique d’antenne boucle de forme carrée pour un lecteur d’une application RFID fonctionnant à 13.56
MHz. Celle-ci est généralement construite sur une plaque de circuit imprimé en vue d'une intégration
au plus près des circuits électroniques.
A. Boyer 50
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
P πfµ
Rloss = Équation 90
2w σ
Avec les dimensions de l'antenne boucle carrée de la Figure 32, on a w = 10 mm, P = 4*250 =
1000 mm et S = 62500 mm². Pour une fréquence de fonctionnement à 13.56 MHz, on en déduit les
paramètres électriques suivants en considérant un conducteur en cuivre :
L = 780 nH
Rrad = 8 mΩ
Rloss = 48 mΩ
A. Boyer 51
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
dipôle magnétique quelle que soit sa forme. Les équations 81 à 84 peuvent être utilisées pour calculer
le champ magnétique.
Un cas pratique est la spire circulaire. Le champ magnétique dans l'axe z (Figure 31) peut être
calculé à l'aide de la formule ci-dessous, où I est le courant d'excitation supposée uniforme le long de
la boucle, Ntour le nombre de tours de la spire, b le rayon de la spire et z la distance au point de mesure.
I .N tour b 2
Hz = Équation 91
( )
3
2b +z 2 2 2
On rappelle que c'est dans cette axe que le champ magnétique est le plus fort. Cette formule
peut être étendue aux boucles carrées avec une précision acceptable, en donnant un rayon efficace
a
beff = où a est la longueur du côté de l'antenne carrée.
π
1. Principe
Un dipôle est constitué de 2 tiges cylindriques de diamètre fin (d < λ/100), connectées à une
source d’excitation. Cette fois-ci, sa longueur n’est plus négligeable devant la longueur d’onde et la
répartition du courant n’est plus constante le long du fil. L’analyse du rayonnement du dipôle peut se
faire en découpant le dipôle en tronçon élémentaire et en sommant leur contribution. Chacun de ces
tronçons peut être considéré comme un dipôle élémentaire, parcouru par un courant uniforme.
A. Boyer 52
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
La répartition du courant le long du dipôle est quasi sinusoïdale (vrai si le diamètre de la tige
est nul), à l’image de la répartition du courant le long d’une ligne bifilaire. Cependant, le courant doit
être nul à chaque extrémité du dipôle (le circuit est ouvert donc il ne peut y avoir de courant de
conduction aux extrémités). La charge est maximal et de signe opposée à chaque extrémité du dipôle,
d'où son nom. La période de variation du courant le long du dipôle est égale à λ. Le courant vibre
quasiment en phase tout le long du dipôle. De cette manière, les contributions de chaque tronçon de
l'antenne s'additionnent lorsqu'ils sont tous en phase et produisent un rayonnement. Si les contributions
sont en opposition de phase, leur effet se compense et le rayonnement est réduit.
E
L
Direction de
Répartition propagation
du courant I
H
-
Figure 34 – Dipôle : répartition des charges et orientation des champs E et H en champ lointain
Pour un dipôle fin, lorsque la longueur du dipôle L est égale à λ/2 ou λ, l’antenne est alors en
résonance. Le rayonnement se trouve alors optimisé, car c'est à cette fréquence que les contributions
de chaque tronçon du dipôle s'additionne le mieux, comme le montre la Figure 35. En dessous de cette
fréquence, le courant vibre en phase dans chaque tronçon, mais l'amplitude du courant ne passe pas par
un maximum. Au dessus de la fréquence de résonance, le courant ne vibre plus en phase dans chaque
tronçon et l'addition des différentes contributions au rayonnement ne se fait plus aussi efficacement.
L = λ/2
L < λ/2
(résonance)
Rayonnement
Rayonnement
champ lointain
champ lointain
Amplitude
Amplitude
Courant
Courant
Imax 0 Imax 0
Figure 35 – Répartition du courant le long d’un dipôle demi-onde : sous la fréquence de résonance (à
gauche) et à la fréquence de résonance (à droite)
A. Boyer 53
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
λ c
L= ⇔ f res = Équation 93
2 2.L
Remarque : dBd
Il est possible de calculer le gain d’une antenne en utilisant n’importe quelle antenne de
référence, par exemple un dipôle demi onde. Dans ce cas, le gain est exprimé en dBd. Le passage des
dBi au dBd se fait par la relation suivante : G (dBd ( ) = G (dBi ) − 2.15dB .
A. Boyer 54
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
(a) Vue 3D
5400 9700
Z in = 73.2 − + i 42.5 − Équation 95
RC RC
λ
RC = 120 ln − 1 Équation 96
d
λ 27 2300
La résonance d’un dipôle demi-onde apparaît pour : L = 1 − + 2 . Pour un
2 RC RC
dipôle fin, l’antenne présente une résistance d’entrée égale à 73.5 Ω et une réactance d’entrée égale à
42.5 Ω
Le facteur de qualité d’un dipôle demi-onde est donné par la relation suivante. Pour accroître
la bande passante d’une antenne dipôle, il faut réduire son facteur de qualité en augmentant sa
résistance d’entrée. A partir de la relation ci-dessous, on voit qu’on peut y parvenir en modifiant le
diamètre du dipôle.
λ
Q = 1.3 ln − 1 Équation 97
d
A. Boyer 55
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
La longueur de l'antenne est réglée pour résonner à 434 MHz. A la fréquence de résonance, la
partie imaginaire de l'antenne s'annule. Sa partie réelle est de l'ordre de 73 Ω (figure ci-dessous).
A. Boyer 56
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
dipôles demi-onde, reliés par deux tiges courtes. L'espacement entre les deux dipôles est noté e et doit
rester faible. Un des deux brins est connecté à l'alimentation.
L≈λ/2
A première vue, on pourrait penser que cette antenne fonctionne comme une antenne boucle et
n'a donc rien à voir avec un dipôle demi-onde. Cependant, une antenne boucle suppose que le courant
soit distribué (quasi) uniformément le long de la boucle, c'est-à-dire que la longueur de la boucle soit
petite devant la longueur d'onde. Ce n'est pas le cas ici, puisque la longueur totale du dipôle replié est
proche de λ.
Lorsqu'on analyse la distribution du courant sur le dipôle replié à la résonance demi-onde
(Figure 38), on remarque que les courants ont la même distribution dans les deux brins, ont la même
direction et vibrent en phase. La distribution du courant dans chacun de ces brin est identique à celle
que l'on trouverait le long d'un dipôle demi-onde. Les contributions au rayonnement de ces deux brins
étant en phase, elles s'additionnent de manière constructives. Le diagramme de rayonnement et la
polarisation sont donc similaires à ceux d'un dipôle demi-onde.
e <<λ
L≈λ/2
Cependant, cela n'explique pas encore pourquoi la bande passante du dipôle replié est plus
large que celle du dipôle demi-onde. Supposons que l'on applique la même puissance électrique Pelec à
ces deux types d'antennes et que cette puissance est complètement convertie en puissance rayonnée. Il
en résulte que les puissances rayonnées Prad dip et Prad fold par les antennes dipôle et dipôle replié sont
égales : Pelec = PRad dip = PRad fold . Dans le dipôle replié, cette puissance électrique est équitablement
répartie dans les deux brins donc le courant Ifold dans chaque brin du dipôle replié est égal à la moitié
A. Boyer 57
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
I dip
de celui dans le dipôle demi-onde : I fold = . En exprimant les puissance rayonnées en fonction
2
des résistances de rayonnement, on en déduit donc que la résistance de rayonnement du dipôle replié
Rrad fold est quatre fois plus élevée que celle du dipôle demi-onde (Rrad dip).
1 1
PRad dip = PRad fold ⇒ 2
RRad dip I dip = RRad fold I 2fold
2 2
2
1 1 I dip
⇒ RRad dip I dip
2
= R Rad
fold
2 2 2
⇒ RRad fold = 4 R Rad dip
L'impédance d'entrée de l'antenne dipôle repliée étant plus importante que celle du dipôle
demi-onde, son facteur de qualité est plus faible et sa bande passante plus large. On peut aussi noter
qu'à courant de polarisation identique, la puissance rayonnée par le dipôle replié sera 4 fois plus
importante que celle du dipôle demi-onde.
Un dipôle demi-onde présentant une résistance de rayonnement de l'ordre de 73 Ω à la
résonance, celle du dipôle replié est de l'ordre 4˟73 = 292 Ω. Cette résistance varie cependant en
fonction des diamètres des brins et de l'espacement entre les brins.
Comparaison des bandes passantes d'une antenne dipôle replié et d'une antenne dipôle
demi-onde
Antenne dipôle replié (Folded_dipole_434MHz.cfx)
On compare les bandes passantes d'une antenne dipôle repliée et d'une antenne dipôle demi-
onde. Les deux antennes ont été réglées pour résonner à 434 MHz. A la fréquence de résonance, la
partie imaginaire de l'antenne s'annule. Sa partie réelle est de l'ordre de 73 Ω (figure ci-dessous). En
considérant une bande passante où le coefficient de réflexion est inférieure à -10 dB, la bande passante
du dipôle replié est de 89 MHz, soit 21 % de la fréquence centrale. Cette bande passante est 56 %
supérieure à celle d'un dipôle demi-onde. Un ajustement du diamètre des brins et de l'espacement entre
les brins permettrait d'accroître encore plus sa bande passante.
A. Boyer 58
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Plan image
Un plan de masse idéal est un plan infini formé par un conducteur parfait. Electriquement, il
représente une équipotentielle. Un plan de masse se comporte comme un plan d’antisymétrie pour tout
courant. En effet, supposant qu’un fil parcouru par un courant soit placé au dessus d’un plan masse. Si
le plan est parfaitement conducteur, l’onde émise par le fil vers le plan est entièrement réfléchie et
repart vers le fil. Tout se passe comme si le plan de masse se comportait comme un plan
d’antisymétrie, c'est-à-dire qu’un fil virtuel serait placé sous le premier fil symétriquement au plan de
masse et serait parcouru par un courant opposé en phase. Ce principe est à la base de la méthode des
images, qui permet de déterminer l’effet d’un plan de masse sur une antenne.
I2
I1
I1 I2
Figure 40 – Un plan de masse se comporte comme un plan image
Revenons au monopôle. Le plan de masse créé donc un deuxième brin virtuel sous le premier
et parcouru aussi par un courant I1opposé en phase. Ces 2 brins forment donc un dipôle demi-onde. Le
monopôle aura donc les mêmes propriétés qu’une antenne dipôle pour un encombrement deux fois
plus faible ! Contrairement au dipôle qui représente une antenne qui résonne en λ/2, le monopôle
résonne en λ/4 : on parle d'antenne quart d'onde.
Dans le cas d'un plan de masse infiniment large, celui-ci se comporterait comme un plan
image idéale et ses bords ne produiraient aucun rayonnement (puisqu'il serait placé à l'infini). Le
diagramme de rayonnement serait similaire à celui du dipôle demi-onde. Cependant, le plan de masse
étant infini, il bloquerait tout rayonnement dans la demi hémisphère située sous le plan de masse.
Ainsi, la directivité et le gain seraient deux fois plus élevés que ceux d'un dipôle demi-onde.
L'impédance d'entrée du monopôle est la moitié de celle du dipôle. En effet, puisque la tension
d'excitation est moitié moins que celle du dipôle, l'impédance est donc divisée par deux. La résistance
à la résonance est de l'ordre de 73/2 = 36.5 Ω.
A. Boyer 59
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Monopôle idéal
La longueur du brin est proche du quart de la longueur d'onde à 434 MHz. La distribution du
courant sur ce brin est similaire à celle sur un des deux brins d'un dipôle demi-onde. Le diagramme de
rayonnement est similaire à celui d'un dipôle demi-onde, hormis l'absence de rayonnement sous le plan
de masse et un gain 3 dB plus grand (figure ci-dessous).
Monopôle réel
La figure ci-dessous montre l'effet d'un plan de masse aux dimensions finies : ici, un disque de
diamètre = λ.
A. Boyer 60
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
1. Structure
Une antenne patch consiste en un élément métallique de forme quelconque (rectangulaire,
circulaire, à fente, ou formes plus élaborées) déposé sur la surface d’un substrat diélectrique qui
présente sur l’autre face un plan conducteur (plan de masse). Une antenne patch rectangulaire est
l’antenne patch la plus courante, sa structure est détaillée ci-dessous.
L
Substrat εr, µr
Patch – élément
W rayonnant
O W = largeur (width)
L = longueur (length)
H
H = épaisseur du
plan de substrat (Height)
Connexion
masse
coaxiale
A. Boyer 61
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
l’élément rayonnant tels que des lignes d’alimentation, des structures d’adaptation, de contrôle de la
phase…
mπx nπy
E X = EY = 0 E Z = E0 cos cos Équation 99
L W
Pour des fréquences particulières (fréquences de résonance de cavité, équation 98) liées aux
dimensions de la cavité rectangulaire, la distribution du champ électrique est telle que le rayonnement
est optimisé.
2 2
c m n
Fm, n = + Équation 100
2 εr L W
Où m et n sont des entiers supérieurs ou égaux à 0, qui représentent les modes de cavités. Ces
modes caractérisent la distribution du champ électrique le long d’un axe de la cavité. Le mode
fondamental est le mode (m,n) = (0,1) si W > L, indiquant que le champ électrique présente un
minimum le long de l’axe parallèle à la largeur, et (m,n) = (1,0) si L > W, indiquant que le champ
électrique présente un minimum le long de l’axe parallèle à la longueur. Cette formule est valable
uniquement si la hauteur de la cavité est négligeable. Si ce n’est pas le cas, il faudra pendre en compte
une troisième composante dans le mode de résonance. Vous pouvez vous reporter à des ouvrages
spécialisées [Hill] pour plus de détails sur les modèles de cavité résonante.
Prenons le cas où L > W et étudions la distribution du champ électrique dans la cavité (Figure
43). Lorsque la longueur L de la cavité est environ égale à λ/2, l’antenne entre en résonance, à la
manière d’un dipôle demi onde. Le champ électrique est maximal et en opposition de phase aux 2
extrémités séparées par L. Le long de l’axe Y (parallèle à W), le champ électrique est quasiment
uniforme. Par contre, le champ électrique n’est pas uniforme le long de l’axe X (parallèle à L). Il
présente un minimum et un maximum et passe par un zéro le long des extrémités séparées par W.
Cette distribution de champ électrique est liée à une accumulation de charges de signes opposées sur
les bords séparées par L et un courant orienté le long de l’axe X.
A. Boyer 62
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Champ EM rayonné
E
L>w
z H
E L
y
x
w
Plan de masse
Le champ présent entre les bords du patch et le plan de masse va déborder et contribuer à
générer le champ électromagnétique rayonné : ceux généré par les bords séparés par L étant maximum
et en opposition de phase vont avoir tendance à s’additionner de manière constructive et optimale, et
générer un rayonnement inscrit dans le plan YZ. Ces 2 bords sont donc appelés bords rayonnants.
Ceux générés par les bords séparés par W présentant un zéro, ils ne vont pas contribuer au
rayonnement.
Cependant, en raison de ce débordement du champ électrique, la résonance ne se fait pas
parfaitement lorsque la fréquence est telle que la longueur du patch est égale à la demi longueur
d’onde, mais lorsque L ≈ 0,49 λ.
Le calcul des performances de l’antenne n’est pas trivial et repose sur soit sur un calcul
analytique et plusieurs hypothèses simplificatrices, soit sur l’utilisation de méthodes numériques
exactes. Pour des géométries simples, les méthodes analytiques sont facilement utilisables. Pour des
géométries plus complexes, il est nécessaire d’employer des méthodes numériques.
A. Boyer 63
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
θ
z I
O φ L
z
y H
x W
x y
θ=0° θ=0°
2θE 2θH
θ=90° θ=90°
θ=270° θ=270°
θ=180° θ=180°
Plan E (φ=0°) Plan H (φ=90°)
Source
L Alim.
coaxiale
c
Fente
A. Boyer 64
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πx L R pos
R pos = Rin cos 2 ⇔ x= arccos Équation 106
L π Rin
Rin
Rpos
150
0
0 L/2 L yx
La bande passante d’une antenne patch est relativement faible, seulement quelques % de la
fréquence centrale. Pour accroître la bande passante, il est possible d’augmenter l’épaisseur du substrat
pour réduire le facteur de qualité de la cavité résonante (tout en conservant un substrat suffisamment
fin pour conserver l’effet de cavité). Il est aussi possible de modifier la méthode d’alimentation du
patch, ou couplages entre antennes résonantes (2 patches superposés).
A. Boyer 65
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Figure 47 – Exemple d’antenne planaire multi-bande (antenne PIFA) pour les bandes GSM, DCS et
UMTS [Ciais]
Figure 48 – Exemple d’antenne planaire multi-bande (antenne PIFA) : station de base indoor pour les
bandes GSM et DCS [Chen]
A. Boyer 66
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
λe λe
En pratique, on trouve 0.005 ≤ ∆L ≤ 0.01
2 2
d. Calcul de la longueur du patch L :
λe
L = Le − 2∆L = − 2∆L Équation 110
2
e. Calcul de la position du point d’alimentation : à partir de l’équation 106.
patch_fini_FEM.cfx
Une antenne patch rectangulaire est conçue pour fonctionner à 750 MHz. La longueur du patch
rectangulaire est légèrement plus faible que λ/2 (87.5 mm). La figure ci-dessous présente l'orientation
des courant le long de l'antenne patch à la fréquence de résonance. Celui-ci est uniformément orienté
d'un bord rayonnant à l'autre du patch. Son amplitude est maximal au centre du patch et s'annule sur les
bords rayonnants. Il vibre en phase sur tout le patch.
A. Boyer 67
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
La largeur du patch et la position du point d'alimentation ont été ajustées pour que l'antenne
soit adapté 50 Ω à la fréquence de résonance, comme le montre son coefficient de réflexion tracé ci-
dessous. Cependant, la bande passante de cette antenne est très étroite en raison d'un facteur de qualité
trop grand.
6. Patch circulaire
Une antenne patch peut présenter différentes formes. Le principe de fonctionnement va rester
le même quelle que soit la forme, seuls les modes de résonance vont changer. Une autre forme simple
pour une antenne patch est le patch circulaire (Figure 49). Comme l'antenne patch rectangulaire, elle
est alimentée en un point. Celui-ci ne doit pas être placé au centre de l'antenne, sinon l'impédance
d'entrée s'annule et le rayonnement est fortement dégradé. C'est une antenne à polarisation rectiligne.
Le champ électrique est orienté selon l'axe reliant le point d'alimentation au centre du patch. La
distribution du champ sous le patch peut être aussi décomposée en une infinité de modes
(contrairement au patch rectangulaire caractérisé par des modes transverses électrique TEmn, le patch
circulaire est caractérisé par des modes transverses magnétique TMmn). Le premier mode présente une
fréquence de résonance F11 donnée par l'équation ci-dessous, où r est le rayon du patch et εe la
constante diélectrique effective. Le dimensionnement de cette antenne peut suivre le même principe
que celui donné dans la partie précédente.
1.841c
F11 = Équation 111
2πr ε e
A. Boyer 68
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Patch
circulaire
Orientation du
r courant à la résonance
Point
Plan de masse d’alimentation
Cependant, réduire la taille d’une antenne a un impact sur les performances en terme de gain,
d’efficacité et de bande passante. Réduire la taille d’une antenne augmente sa fréquence de résonance.
Il est toujours possible de réduire la fréquence de résonance par ajout d’un condensateur ou d’une
inductance externe, mais cela ne modifie pas le facteur de qualité de la résonance et donc la bande
passante. A fréquence de résonance égale, l’antenne la plus courte aura une bande passante plus faible.
Cela peut poser un problème lorsque l’antenne est censée être utilisée pour une application pour
A. Boyer 69
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
laquelle une bande de fréquence de plusieurs dizaines de MHz a été alloué. De plus, pour une antenne
électriquement courte, la résistance de rayonnement et donc l’efficacité et le gain tendent à augmenter
avec la longueur électrique de l’antenne. On peut trouver dans la littérature [Skrievervik] sur les
antennes des formules donnant des limites théoriques en terme de facteur de qualité minimum Qmin et
de gain maximum Gmax pour une petite antenne polarisée de manière rectiligne :
1 1
Qmin = 3
+ Équation 112
(k .a ) k .a
2π
avec k le nombre d’onde : k = et a le rayon de la plus petite sphère qui contient l’antenne.
λ
Il existe cependant des techniques pour rendre des antennes plus petites tout en conservant de
bonnes performances en terme de gain, de résistance de rayonnement et de bande passante
[Skrievervik]. Nous allons voir brièvement quelques techniques courantes favorisant la miniaturisation
des antennes. Leur dimensionnement est généralement basé soit sur un ajustement expérimental soit à
l'aide d'un logiciel de conception assistée par ordinateur (CAO).
2. Chip antenna
Le concept de (Ceramic) Chip Antenna est apparu à la fin des années 90 et correspond à la
réalisation des différents composants constitutifs de l’antenne sur un même substrat céramique et leur
encapsulation dans un même boîtier. Les éléments rayonnants sont généralement des antennes patches
et des antennes MLA. Le degré le plus poussé d’intégration d’une antenne consiste à la réaliser
directement à la surface d’un circuit intégré.
A. Boyer 70
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Chip
antenna
3. Antenne IFA
L'antenne IFA ( Inverted F-Antenna) est une antenne quart d'onde couramment employé dans
les systèmes de télécommunications mobiles comme les téléphones mobiles grâce à sa compacité et à
la possibilité d'en faire une version planaire. La figure ci-dessous présente un schéma de principe, soit
en version filaire, soit en version planaire sur circuit imprimé. Son nom vient de sa forme (un F
inversé). Bien qu'elle ressemble de prime abord à une antenne monopôle, pour comprendre son
fonctionnement, il faut la considérer comme la moitié d'une ouverture rayonnante, dont la longueur
serait égale à λ/2. Nous nous contenterons de donner les grandes lignes du dimensionnement de
l'antenne IFA.
Elle se présente sous la forme d'une brin de longueur L à peu près égale à λ/4 placé à une
distance H au-dessus d'un plan de masse. Celui-ci doit avoir une largeur plus grande que L. Le brin est
court-circuité à une extrémité et ouvert de l'autre. Le brin est excité sur un brin placé à proximité du
court-circuit (séparation S). Cette antenne présente une polarisation verticale et une quasi
omnidirectionalité dans le plan horizontal. La hauteur H doit être rester une faible fraction de la
longueur onde et faible devant L, de façon à ce que la fréquence de résonance de l'antenne soit ajustée
principalement par la longueur L. Cependant, plus H diminue, plus la bande passante et l'efficacité de
l'antenne diminuent aussi. Le diagramme de rayonnement et l'impédance d'entrée de l'antenne
dépendent faiblement de cette hauteur.
Version filaire Version planaire
L
L
H D
H Ø=D S
S Alimentation
Court-circuit
Plan de masse Plan de masse
Figure 53 – Antenne IFA
On peut se demander à quoi sert le court-circuit. Celui-ci sert à adapter l'impédance de
l'antenne, et notamment à annuler la partie réactive de son impédance. L'antenne est principalement
formée par un brin ouvert d'une longueur légèrement plus petite que λ/4. Electriquement, on peut
l'assimiler à un condensateur entre le brin et le plan de masse en parallèle avec la résistance de
rayonnement (voir figure ci-dessous). Le court circuit est placé à proximité du brin d'alimentation. S
doit rester aussi une fraction de la longueur d'onde. Un brin électriquement court et en court-circuit est
équivalent à une inductance, qui dépend principalement de S, mais aussi de H et D. Cette inductance
étant mise en parallèle du brin ouvert, elle compense en partie la capacité introduite par le brin ouvert.
En ajustant la distance de séparation S, on choisit une position pour le brin d'alimentation qui permet
la compensation de la capacité du brin ouvert par l'inductance du court circuit.
A. Boyer 71
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
C RRad
L
IFA_2v45GHz.cfx
Une antenne IFA est réalisée à base de fil au-dessus d'un plan de masse infini, pour en
comprendre les caractéristiques principales. Elle est conçue pour résonner à 2.45 GHz. La longueur du
brin ouvert a une dimension légèrement inférieur à λ/4. La séparation S entre le brin d'alimentation et le
court-circuit est ajustée pour régler l'impédance à 50 Ω.
La figure ci-dessous présente le diagramme de rayonnement à 2.45 GHz. Le diagramme de
rayonnement est similaire à celui de l'antenne monopôle vue dans la partie III.5. Le rayonnement est
quasi omnidirectionnel dans le plan horizontal. Contrairement à ce que l'on pourrait penser
intuitivement, le champ électrique n'est pas orienté parallèlement au brin ouvert, mais parallèlement au
brin d'alimentation. Ici, le plan de masse bloque le rayonnement en face arrière, d'où un gain de l'ordre
de 4.5 dBi. En pratique, il serait sans doute 3 dB plus faible. Dans une réalisation pratique avec un plan
de masse au dimensions finies, celui-ci aurait une influence non négligeable.
4. Antenne PIFA
Les antennes PIFA (Planar Inverted Folded Antenna) sont aux antennes patch rectangulaires
ce que sont les monopôles pour les dipôles. Il s'agit d'une version quart d'onde d'une antenne patch
rectangulaire, comme celle vue dans la partie précédente. La figure ci-dessous compare les structures
d'une antenne patch rectangulaire et d'une antenne PIFA.
A. Boyer 72
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Antenne patch
rectangulaire Antenne PIFA
E E
z z
Annulation du
champ E en x = L/2 Rangée de vias connectés
y Annulation du
y au plan de masse
x champ E en x = L/2
O x
O
H H
E L ≈λ/2 E L ≈λ/4
w w
O = point O = point
Plan de masse Plan de masse
d’alimentation d’alimentation
Figure 55 – Structures d'une antenne patch rectangulaire (à gauche) et d'une antenne PIFA (à droite)
En regardant la distribution du champ électrique du premier mode de résonnance du patch
rectangulaire (lorsque L = λ/2), on constate que celui-ci est maximal et opposé en phase sur les deux
bords rayonnants. C'est ce qui permet à l'antenne patch de rayonner efficacement. Mais on constate
aussi que le champ électrique (et aussi la tension) s'annule au milieu de la longueur résonante (en x=
L/2). C'est pour cela qu'il était déconseillé de placer le point d'alimentation au milieu de la longueur
résonante, car la tension appliquée sur l'antenne aurait été nulle. Le champ électrique présente une
symétrie par rapport à une plan passant par le milieu de la longueur résonante.
On exploite cette propriété dans une antenne PIFA : en introduisant un mur électrique parfait à
cet endroit, la distribution électrique n'est pas altérée. Un mur électrique est formé par un plan
conducteur, qui force le champ électrique tangentiel à s'annuler. Il joue le rôle de plan image que nous
avions introduit dans l'étude du monopôle. Par exemple, un plan de masse parfait forme un mur
électrique. Dans le cas d'une antenne PIFA, ce mur électrique est formé par un conducteur métallique
qui court-circuite le patch en son milieu. En pratique, une rangée de via suffisamment serrés reliant le
patch au plan de masse peut jouer le rôle de mur électrique. La distribution des champs E et H et du
courant sur les deux parties du patch sont symétriques et il n'est pas utile de garder ces deux parties.
On obtient donc une antenne de longueur égale à λ/4.
Bien qu'elle présente les mêmes performances qu'une antenne patch, une antenne PIFA a une
bande passante plus faible qu'une antenne patch. Comme pour une antenne patch, celle-ci peut être
accrue en augmentant la hauteur H du patch au-dessus du plan de masse.
A. Boyer 73
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
radar … La structure de ce type d’antennes diffèrent des précédentes, car nous ne considérions que
l’élément conducteur à l’origine du rayonnement. Une antenne à ouverture rayonnante est composée
de 2 parties : une source primaire qui rayonne sur plan métallique présentant une ouverture, dont les
propriétés géométriques vont modifier le diagramme de rayonnement. Le rayonnement de la source
primaire peut être produit par une antenne quelconque situé à l’arrière de l’ouverture (suffisamment
loin pour être en zone de champ lointain) ou bien il peut être guidé par un guide d’onde jusqu’à
l’ouverture rayonnante.
L’étude des ouvertures rayonnantes est aussi nécessaire pour comprendre le fonctionnement
des antennes à réflecteur et notamment les réflecteurs paraboliques.
x Bords Sources
diffractants secondaires
θ
A. Boyer 74
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Ouverture
rayonnante
Zone de
Zone de Zone de transition champ lointain
Rayleigh (de Fresnel) r
D D 2
r≤ D2
2λ r≥2
λ
Ondes planes
Ondes sphériques
2D 2
r > 10 D ou r> Équation 114
λ
Dans le cas d’une ouverture de faible surface, l’amplitude et la phase de l’onde incidente
peuvent être constants. Prenons le cas d’une ouverture équiphase et équiamplitude, en notant E0 le
champ incident. Le champ électrique émis dans la direction de rayonnement maximal (θ=0°) est donné
par :
1 E .S
E max = E (θ = 0°) = ∫∫ E 0 dS = 0 Équation 116
λ .r S λ.r
Calculons maintenant l’expression du gain à partir de sa définition. La puissance par unité de
surface est donnée par le module du vecteur de Poynting. Il est alors possible de déterminer la
puissance rayonnée par unité d’angle solide (équation 118).
2 2
1 E max 1 E 0 .S
p(W / m ) =2
= Équation 117
2 η 2η λ .r
2
1 E0 .S
p(W / sr ) = Équation 118
2η λ
1 2
Connaissant la puissance totale rayonnée par l’ouverture : PA = E 0 .S , le gain peut être
2η
déduit :
P(θ ,ϕ ) 4πS
G = 4π = 2 Équation 119
PA λ
A. Boyer 75
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
introduit un facteur de gain de l’ouverture noté FG et compris entre 0 et 1, qui traduit une diminution
de la surface équivalente de rayonnement de l’ouverture.
4πS .FG
G= Équation 120
λ2
c. Diagramme de rayonnement
Jusque-là, nous ne nous sommes intéressés qu’au lobe principal de cette antenne. Cependant,
le diagramme de rayonnement est complexe et contient de nombreux lobes secondaires en raison de la
surface non nulle de l’ouverture (l’apparition de nuls et de lobes provient des interférences
constructives ou destructives des contributions de chaque source secondaire de l’ouverture) et de la
diffraction dû aux bords de l’ouverture (que nous ne prendrons pas en compte ici). A partir de la
formule de Fresnel, il est possible de déterminer le diagramme de rayonnement de toute ouverture
plane rayonnante en intégrant le champ incident sur la surface de l’ouverture rayonnante. L’expression
ne sera valable que sur une plage angulaire limitée autour du lobe principal si les diffractions ne sont
pas prises en compte. Le diagramme de rayonnement dépend de 2 paramètres : la forme de l’ouverture
et la loi d’éclairement de l’ouverture, que nous allons supposer équiamplitude ici. Nous allons
présenter le cas d’une ouverture rectangulaire.
Dans le cas d’une ouverture rectangulaire de longueur a et de largeur b, le champ électrique en
un point P en champ lointain est donné par l’équation 121. On peut remarquer que la fonction
caractéristique de rayonnement contient de nombreux termes trigonométriques, à l’origine des
nombreux lobes secondaires apparaissant dans les plans E et H, comme le montre la Figure 59. De
plus, la présence des termes en sin x/x indique une décroissance de l’amplitude des lobes quand on
s’éloigne de la direction du lobe principal.
πa
u1 = sin θ cos ϕ Équation 122
λ
πb
u2 = sin θ sin ϕ Équation 123
λ
La loi d’éclairement va aussi modifier le diagramme de rayonnement. Le tableau ci-dessous
compare l’effet de 2 lois d’éclairement sur le rayonnement d’une ouverture rectangulaire [Combes].
Suivant la loi d’éclairement, il est possible soit de réduire la largeur du lobe principal, soit de diminuer
l’amplitude des lobes secondaires.
Loi d’éclairement (l Rapport des Angle d’ouverture à Facteur de gain Niveau relatif du 1e
= a ou b) amplitudes 3 dB (°) lobe secondaire
bord/centre
Uniforme 1 λ 1 -13.2 dB
50.8
l
πx 0 λ 0.81 -23 dB
cos 68.8
l l
d. Antenne cornet
Les antennes cornet sont des guides d’ondes dont la section augmente progressivement avant
de se terminer par une ouverture rayonnante, dont la section peut être rectangulaire, carrée ou
A. Boyer 76
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
circulaire. Suivant la forme du cornet, il est possible d’obtenir un diagramme de rayonnement fin soit
dans le plan E, soit dans le plan H, soit les deux. La figure ci-dessous présente un exemple d’antenne
cornet (Figure 58) ainsi que son diagramme de rayonnement (Figure 59).
2. Antenne à réflecteur
Les antennes à réflecteur sont très utilisées dans les télécommunications par faisceau hertzien,
qu’elles soient terrestres ou spatiales, en raison de leur fort gain et de la concentration de la puissance
rayonnée dans un seul faisceau. De nombreuses antennes contiennent des réflecteurs plans situés en
face arrière, qui permettent de bloquer un lobe dans la direction du lobe principal. Dans le cas de
faisceau hertzien, les réflecteurs employés sont de forme parabolique. Lorsqu’une source primaire est
placée en leur foyer, ces réflecteurs sont capables de concentrer la puissance réfléchie dans un faisceau
étroit. Nous allons nous intéresser uniquement à ce type de réflecteur.
La Figure 60 décrit le principe de rayonnement d’une antenne à réflecteur parabolique. Une
source primaire (antenne cornet) est placée au foyer du réflecteur parabolique de manière à produire
une onde sphérique. Cette onde incidente va interagir de 2 manières avec le réflecteur :
La majeure partie de l’onde incidente interceptée par le réflecteur va y induire des courants
de surface, qui vont à leur tour produire un rayonnement. La surface du réflecteur va donc
se comporter comme une source secondaire d’après le principe de Huygens, que nous avons
utilisé pour les ouvertures rayonnantes. La forme du réflecteur permet de focaliser le
rayonnement dans un faisceau étroit. On parle d’un rayonnement par diffusion.
Le champ incident qui arrive sur le bord du réflecteur produit un rayonnement par
diffraction (que nous allons négliger).
A. Boyer 77
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Diffraction sur
les bords
Ouverture
rayonnante
équivalente
Réflecteur
parabolique
D
Rayonnement Antenne
par diffusion cornet
(πD) 2 .FG
G= Équation 124
λ2
A. Boyer 78
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Comme nous l'avons vu dans le chapitre A, des conditions d'adaptation d'impédance sont
nécessaires pour garantir un transfert optimal de la puissance électrique vers une charge. Dans un
système de télécommunications radiofréquences, cette problématique se pose sur différents liens :
entre l'antenne et le LNA du récepteur radio
entre l'antenne et le PA de l'émetteur radio
entre les étages intermédiaires, comme entre le mixeur et le LNA, le VCO.
Dans ce chapitre, nous nous intéresserons uniquement à l'adaptation des antennes. Bien qu'il
soit parfois possible de contrôler l'impédance d'entrée d'une antenne en fonction de ses dimensions, ce
n'est pas toujours le cas (par exemple, une antenne boucle est généralement très inductive et présente
une faible résistance de rayonnement, bien inférieure à 50 Ω). En outre, une antenne présenter une
adaptation d'impédance sur une bande de fréquence étroite, qui peut ne pas correspondre avec la bande
de travail. De plus, l'impédance de sortie ou d'entrée de l'émetteur/récepteur radio peut varier d'un cas
à l'autre où il est préférable de conserver la même antenne. C'est pour ces raisons qu'il est préférable de
placer un dispositif appelé réseau d'adaptation d'impédance en entrée de l'antenne, dont le but est
transformer l'impédance d'entrée de l'antenne vue à travers le réseau. S'il rend l'impédance de l'antenne
quasiment identique à l'impédance de sortie ou d'entrée de l'émetteur/récepteur à la fréquence de
travail, alors le transfert de puissance sera optimal.
Ce réseau est basé soit des composants passifs, soit sur des lignes de transmission, qui ne
dissipent pas de puissance électrique. Comme nous le verrons, il s'agit de dispositifs à bande étroite,
l'adaptation d'impédance n'étant assurée que sur une ou plusieurs bandes de fréquence étroites, devant
coïncider avec la bande de fréquence d'émission et de réception du système. Il existe une multitude de
topologies de réseaux d'adaptation d'impédance. Nous ne verrons qu'une forme simple basée sur des
composants passifs.
Cependant, avant de s'attaquer à l'adaptation d'impédance d'une antenne, nous introduirons la
notion de paramètres S. Ceux-ci sont couramment employés pour caractériser les dispositifs RF et
nous servirons à quantifier l'adaptation d'une antenne. Ensuite, nous introduirons un outil graphique
dédié au dimensionnement des réseaux d'adaptation : le diagramme de Smith. Celui-ci nous évitera
d'avoir recours à des calculs complexes.
A. Boyer 79
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Figure 61 – Exemple de quadripôle d'une ligne de transmission reliant les tensions et les courants en
entrée et en sortie
Dans ce chapitre, nous ne sommes pas directement intéressés par les tensions et courants, mais
par les ondes incidentes et réfléchies au niveau de chaque port. Pour cela, nous allons définir une
matrice appelée matrice de paramètres S (ou scattering matrix en anglais ou matrice de répartition),
dont les termes sont définies ci-dessous pour un quadripôle. Ceux-ci constituent l’outil de base pour
l’étude pour les transferts de puissance entre les entrées et les sorties et des réflexions sur les entrées et
les sorties des multipôles linéaires. Ils sont parfaitement adaptés à la caractérisation des dispositifs
électroniques linéaires à haute fréquence (au-dessus de quelques centaines de MHz).
Soit a1 et a2 les ondes incidentes arrivant sur chacun des deux ports du quadripôle. Ces ondes
sont produites par un générateur de tension VG présentant une impédance de sortie Zc, que l'on
suppose réelle et constante quelle que soit la fréquence. Selon l'adaptation entre Zc et les impédances
d'entrée et de sortie du quadripôle, des ondes réfléchies vont apparaître à chaque port, notées
respectivement b1 et b2. Ces deux ondes sont reliées aux ondes incidentes à travers la relation 125.
Quadripôle Q
ZC Port 1 Port 2 ZC
a1 P1 P2 a2
VG1 b1 b2 VG2
réf réf
S S12
S = 11
S 21 S 22
b1 = S11a1 + S12 a 2
Équation 125
b2 = S 21a 2 + S 22 a1
où :
b1
S11 = est le coefficient de réflexion vu en entrée du quadripôle. Il suppose que la
a1 a2 =0
sortie n'est pas excitée et adaptée par une charge d'impédance Zc.
A. Boyer 80
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
b2
S 22 = est le coefficient de réflexion vu en sortie du quadripôle. Il suppose que
a2 a1 = 0
l'entrée n'est pas excitée et adaptée par une charge d'impédance Zc.
b1
S12 = est le coefficient de transmission entre la sortie et l'entrée du quadripôle (on
a2 a1 = 0
parle aussi de coefficient de transmission inverse). Il suppose que l'entrée n'est pas excitée
et adaptée par une charge d'impédance Zc.
b2
S 21 = est le coefficient de transmission entre l'entrée et la sortie du quadripôle (on
a1 a2 = 0
parle aussi de coefficient de transmission directe). Il suppose que la sortie n'est pas excitée
et adaptée par une charge d'impédance Zc.
Les paramètres S sont des grandeurs complexes, définies dans le domaine fréquentiel, et
d'amplitude comprise entre 0 et 1 dans le cas de dispositifs passifs. Dans le cas de dispositifs actifs,
leur amplitude pourra dépasser 1 comme nous le verrons dans la prochaine partie.
A. Boyer 81
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
A. Boyer 82
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
montre l'évolution du module du coefficient S11 (exprimé en dB) en fonction de la fréquence. Celui-ci
présente un minimum autour de 2.025 GHz, indiquant une excellente adaptation. Cependant, cela n'est
vrai que sur une bande passante très étroite. Le taux d'onde stationnaire est inférieur à 2 seulement
entre 2 et 2.05 GHz. L'adaptation d'impédance n'est effective que sur une bande passante de 50 MHz.
Un tel comportement bande étroite peut rendre l'antenne très sensible au moindre décalage de la
fréquence de résonance (lié aux incertitudes sur les dimensions de l'antenne, au réseau d'adaptation, à
"l'effet de main").
Figure 64 – Coefficient de réflexion mesuré au VNA en entrée d'une antenne patch (à gauche) et
extraction du VSWR (à droite)
A. Boyer 83
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Figure 65 – Caractérisation à l'analyseur de réseau d'un amplificateur de puissance large bande (port 1 =
entrée, port 2 = sortie)
A. Boyer 84
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Z L − ZC
Γ = ΓR + jΓI = Équation 129 1
Z L + ZC r=0 x=1
x=0.5 x=2
En pratique, Zc est fixée. Afin de
r=0.33
minimiser le nombre de termes, au lieu de 0,5
x=0.25
parler d'impédance ZL, on va utiliser la notion
d'impédance réduite z, telle que : r=1
x=0.1
imag(Γ)
ZL
z= = r + jx Équation 130 Short 0
r=5 Open
ZC -1 circuit -0,5 0 0,5 1circuit
x=-0.1
Où r et x sont les parties réelles et
imaginaires de l'impédance réduite de la x=-0.25
charge. On prendra r > 0 et x ∈ ℜ . Une
-0,5
A. Boyer 85
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Les cercles précédents représentent donc les cercles où les parties réelles r et imaginaires x de
l'impédance sont constantes. Pour les tracer sur le diagramme de Smith, il est nécessaire de préciser les
relations entre le coefficient de réflexion et l'impédance, en repartant de l'équation 129. On peut
exprimer l'impédance réduite et ses parties réelles et imaginaires sous la forme suivante :
1 + Γ 1 + ΓR + jΓI
z= = Équation 131
1 − Γ 1 − ΓR − jΓI
1 − ΓR − ΓI 2ΓI
2 2
r 2 + x2 −1 2x
ΓR = Équation 134 ΓI = Équation 135
(1 + r ) 2
+x 2
(1 + r )2 + x 2
L'équation 131 peut être réécrite pour montrer une relation géométrique dans le plan complexe
(ΓR,ΓI) lorsque la partie réelle de l'impédance réduite r est constante (la partie imaginaire pouvant
prendre n'importe quelle valeur) : il s'agit de cercles de rayon 1/(1+r) et dont le centre a pour
coordonnée (r/(r+1) ; 0). La Figure 67-gauche montre un exemple de représentation d'impédance à
partie réelle constante. Par exemple, le cercle r = 1 a pour centre le point (0.5 ; 0) et 0.5 de rayon. Il
inclut notamment le point (0 ; 0) qui correspond à une réflexion nulle, c'est-à-dire une impédance
adaptée. Le cercle de partie réelle nulle a pour centre (0 ; 0) et un rayon = 1. C'est le cercle le plus
large. Dans ce cas, le module du coefficient de réflexion est toujours égal à 1, donc il y a toujours
réflexion totale. Lorsque la partie réelle devient infinie, le cercle tend vers le point (1;0) correspondant
aussi à une réflexion totale (|Γ| = 1).
2 2
r 1
ΓR − + ΓI =
2
Équation 136
r + 1 1+ r
Figure 67 – Construction du diagramme de Smith - A gauche, cercle de partie réelle constante; à droite,
cercle de partie imaginaire constante
A. Boyer 86
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Dès lors que l'on connaît la partie réelle de l'impédance, on détermine le cercle sur lequel doit
être placé le point. Pour le placer, il suffit de connaître la partie imaginaire. De la même manière que
pour la partie réelle, nous allons déterminer une relation géométrique dans le plan complexe (ΓR,ΓI)
lorsque la partie imaginaire de l'impédance réduite x est constante. En repartant de l'équation 130, on
détermine la relation ci-dessous. Il s'agit de cercles de centre (1 ; 1/x) et de rayon égal à 1/x. On
rappelle que x peut être positif ou négatif, comme le montre la Figure 67-droite. Tous les cercles
incluent le point (1 ; 0), correspondant au cas d'une partie réelle infinie. Les parties imaginaires
positives (charge inductive) correspondent au demi-plan ΓI positif tandis que les parties imaginaires
négatives (charge capacitive) correspondent au demi-plan ΓI négatif. Le cas particulier x = 0
correspond à l'axe des abscisses, c'est-à-dire ΓI = 0. Il passe donc par le point (0 ; 0) correspondant au
cas d'une réflexion nulle. En effet, assurer l'adaptation sur l'impédance Zc nécessite d'annuler la partie
imaginaire de l'impédance de charge.
2
(ΓR − 1) + ΓI − 1 = 12
2
Équation 137
x x
Le diagramme de Smith présenté à la figure 63 correspond simplement à la superposition des
deux familles de cercles précédents dans le plan complexe (ΓR;ΓI). On comprend maintenant comment
le lien entre l'impédance d'une charge et son coefficient de réflexion peut être fait. Si on connait
l'impédance ZL0 d'une charge, on détermine l'impédance réduite z0 = r0+jx0. Le point dans le
diagramme de Smith est trouvé simplement en cherchant l'intersection des cercles r = r0 et x = x0.
Inversement, connaissant le coefficient de réflexion ΓL = ΓR+ΓI, on peut placer le point
d'abscisse ΓR et d'ordonnée ΓI. On trouve l'impédance réduite z0 en cherchant les valeurs r0 et x0 des
cercles présentant une intersection en ce point, et on en déduit la valeur ZL.
Exemple :
On considère Zc = 50 Ω. Placez les cinq points suivants sur le diagramme de Smith présenté à
la ci-dessous : Z1 = 50+j.100 Ω, Z2 = -j.25 Ω, Z3 = 50 Ω, Z4 = court-circuit (0 Ω), Z5 = circuit ouvert et
donnez le coefficient de réflexion dans chaque cas.
Déterminez les impédances des charges présentant les coefficients de réflexion suivants : Γ6
= 0.5-j.0.5 (z6= 1-j.2), Γ7 = -0.5 (z7= 0.33), Γ8 = +j (z8= j.1)
Z8
Z1
Z4 Z7 Z3 Z5
Z6
Z2
A. Boyer 87
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
A. Boyer 88
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Exemple :
On considère le circuit ci-dessous. Placez sur le diagramme de Smith les impédances vues
depuis les points A, B et C. Calculez le coefficient de réflexion vu depuis les points A, B et C.
1
r=0 x=1
x=0.5 x=2
r=0.33
x=0.25
zA 0,5
r=1
x=0.1 zB
imag(Γ)
xA=0.5
xC=-0.5 rB=0.67
r=5
0
-1 -0,5 zC0 0,5 1
x=-0.1
zC zB zA rA=0.33
x=-0.25
-0,5
x=-0.5
x=-2
x=-1
-1
real(Γ)
L'utilisation de la notion de l'admittance présente un intérêt lorsque l'on met deux impédances
en parallèle. Soit deux charges d'impédances z1 et z2 , ou d'admittance y1 et y2, mises en parallèle. En
utilisant la notation en admittance, l'admittance équivalente est simplement la somme des admittances
y1 et y2.
1 1 1
= + ⇒ y eq = y1 + y 2
z eq z1 z 2
Comme avec l'impédance, regardons les liens entre le coefficient de réflexion et l'admittance.
En repartant de l'équation 126, on peut déterminer la relation suivante (équation 139). On trouve une
A. Boyer 89
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
propriété intéressante (équation 140) : soit une charge d'impédance z et d'admittance y = 1/z. Les
relations entre y, z et Γ sont identiques à un signe - près.
1 1
−
Z − Z C YL YC YC − YL 1 − y
Γ= L = = = Équation 139
Z L + ZC 1 1 YC + YL 1 + y
+
YL YC
z −1 1− y
Γ(z ) = = = −Γ ( y ) Équation 140
z +1 1+ y
Ainsi, pour représenter une charge sur le même diagramme de Smith à partir de l'admittance, il
suffit de placer ce point comme s'il s'agissait d'une impédance puis d'effectuer une symétrie centrale
par rapport à l'origine du plan complexe Γ. Cela permet de visualiser les admittances sans avoir besoin
de tracer un nouveau diagramme.
zA
xB=-0.5 xA=0.5 zL
zL zA
yL
rB=0.5 rA=0.33
+bB
+gB
yA
A. Boyer 90
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
cercle de susceptance b = -1.39. Sa susceptance est ensuite augmentée de bB. Sur le diagramme de
Smith, cela correspond à un passage du cercle b = -1.39 au cercle b = -0.39, le long du cercle de
conductance g = 1.92. Graphiquement, on arrive au point d'admittance yL ≈ 1.92-0.39j.
Pour déterminer l'impédance de la charge équivalente zL, il nous faut revenir en notation
impédance. Pour cela, on place le point d'impédance zL par une symétrie centrale par rapport à
l'origine du plan Γ. On retrouve des cercles de résistance et de réactance constante. Graphiquement, on
peut lire l'impédance équivalente zL ≈ 0.5+0.1j.
Graphiquement ou en utilisant les équations 131 et 132, on déduit la valeur du coefficient de
réflexion en entrée de la charge équivalente ΓL = -0.33+0.09j.
Maintenant que nous avons l'ensemble des outils pour visualiser les transformations
d'impédance, nous allons nous intéresser à la réaliser de réseaux d'adaptation d'impédance pour les
antennes.
A. Boyer 91
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
distribués). La première méthode permet de réaliser des réseaux d'adaptation prenant un minimum de
place jusqu'à plusieurs GHz. Nous nous limiterons donc aux réseaux d'adaptation d'impédance basés
sur des composants passifs discrets. Les techniques basées sur des lignes de transmission série et des
stubs ne seront pas abordées dans ce cours.
Les réseaux d'adaptation basés sur des composants passifs n'utilisent que des inductances et
des condensateurs pour réaliser des transformations d'impédance. On pourrait être tenté d'introduire
des résistances en série ou en parallèle pour ramener la partie réelle de l'impédance à Zc. Bien que cela
adapte la charge, cela n'améliorera pas la puissance électrique active fournie à l'antenne. En effet, la
puissance active délivrée à la charge adaptée sera dissipée en chaleur à la résistance que l'on a ajouté et
ne servira pas à améliorer le rayonnement de l'antenne.
Exemple :
On dispose d'une antenne que l'on cherche à adapter sur Zc = 50 Ω à la fréquence F = 868
MHz. Celle-ci présente une impédance ZL = 50+j.36. Proposez un réseau d'adaptation.
Il suffit d'ajouter un condensateur en série qui présente une réactance Xs = -36 Ω à la
fréquence de travail F. La valeur de la capacité d'adaptation est donc de : Cs = -1/(2πF.Xs) = 5.1 pF.
La figure ci-dessous décrit comment déterminer les éléments du réseau d'adaptation avec le
diagramme de Smith. L'impédance réduite de l'antenne est zL = 1+0.72j. En plaçant ce point sur le
diagramme de Smith, on voit qu'il suffit de se déplacer le long du cercle de résistance constante r= 1
pour atteindre le centre du diagramme. Pour cela, il faut passer du cercle de réactance x = 0.72 vers le
cercle de réactance x = 0. Il est donc nécessaire d'ajouter une réactance réduite en série xS = -0.72. A la
fréquence de travail, cela correspond à une capacité Cs = -1 /(2πF. Zc .xs) = 5.1 pF.
zL
xs=-0.72 xL=0.72
+xS
A. Boyer 92
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
= - bL. Si bL est positif, la charge est capacitance et il est nécessaire d'ajouter une inductance en
parallèle. Sinon, la charge est inductive et il est nécessaire d'ajouter une capacité en parallèle.
Cependant, il n'est pas évident au premier abord de déterminer les impédances qui présentent
une conductance g = 1. En effet, le cercle de conductance constante g=1 n'apparaît pas directement sur
le diagramme de Smith. Néanmoins, il est facile à construire en utilisant la propriété de l'équation 137.
Si on passe en notation admittance, le cercle de résistance constante r = 1 devient un cercle de
conductance constante g = 1. Pour revenir en notation impédance, il suffit de réaliser une symétrie
centrale par rapport à l'origine du plan complexe Γ. Les impédances qui présentent une conductance =
1 forment donc un cercle symétrique au cercle de résistance constante r = 1 par rapport à l'origine du
plan complexe Γ (voir exemple ci-dessous).
Exemple :
On dispose d'une antenne que l'on cherche à adapter sur Zc = 50 Ω à la fréquence F = 868
MHz. Celle-ci présente une impédance ZL = 25+j.25. Proposez un réseau d'adaptation.
xL=0.5 zL
ymatch
zmatch zL rL=0.5
bP=1
+bP
yL
3. Cas général
Dans les deux cas précédents, seul un composant passif mis en série ou en parallèle était
nécessaire pour adapter la charge. Cependant, si la charge ne présente pas une résistance réduite r = 1
ou une conductance réduite g = 1, comment faire ? La stratégie proposée est simple et repose sur
l'ajout de deux composants passifs mis en série et/ou en parallèle selon le cas. Elle présente deux
étapes, que l'on peut facilement visualiser sur le diagramme de Smith :
d'abord déplacer le point soit sur le cercle de résistance constante r =1, soit sur le cercle de
conductance constante g =1. On se place ainsi dans un des deux cas triviaux présentés
précédemment
ensuite, ajouter une réactance en série ou une susceptance en parallèle selon le cas.
A. Boyer 93
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
L ou C ZANT
Uniquement un L/C en
série, suivie d’un L/C en L
L ou C
parallèle
L ou C
L ou C ZANT L ZANT
L ou C ZANT
Un L série suivi d’un L/C parallèle
Un L parallèle suivi d’un L/C série
Remarque : dans certains cas, plusieurs réseaux d'adaptation sont possibles. Lequel choisir ?
On peut se baser sur les composants passifs réellement disponibles. Seules certaines valeurs
d'inductance et de capacité sont commercialisées (valeurs normalisées). On choisira le réseau
présentant des valeurs de composants proches de valeurs normalisées. On peut aussi choisir le réseau
qui nécessite les moins grandes valeurs d'inductance et de capacité. En effet, plus ces valeurs sont
grandes et plus les composants présentent de pertes de capacité ou d'inductance parasite, qui vont
dégrader les performances du réseau d'adaptation.
Exemple :
On souhaite connecter une antenne sur la sortie d'un transceiver RF dont l'impédance de sortie
est de 50 Ω sur la bande 2400 - 2500 MHz. Une mesure de paramètre S à l'analyseur de réseau
vectoriel de l'antenne donne le résultat suivant à la fréquence F = 2420 MHz: S11 = 0.7-0.4j. Proposez
un réseau d'adaptation de cette antenne. On ne dispose pas d'inductances de valeurs inférieures à 1 nH
et pas de condensateurs de valeurs inférieures à 0.1 pF.
On commence par déterminer l'impédance réduite de l'antenne. On peut se baser sur les
équations 129 et 130 ou utiliser le diagramme de Smith. On trouve zANT = 1.4-3.2j (point A). Ce point
se situe à l'intérieur du cercle de résistance constante r = 1, donc d'après la figure 66, il est nécessaire
de placer une inductance ou une capacité en parallèle, puis une inductance ou une capacité en série. Il
existe donc plusieurs solutions possibles que nous sélectionnerons en fonction des valeurs disponibles.
Puisqu'on commence par mettre une susceptance en parallèle de l'antenne, on passe en
notation admittance (point A'). On relève yANT = 0.11+0.26j. L'ajout d'une susceptance va déplacer le
point sur le cercle de conductance g = 1. Il y a deux possibilités pour y parvenir : soit on atteint le
point yB = 0.11+0.31j (chemin le plus court), soit le point yB = 0.11-0.31j (chemin le plus long). Il
serait préférable de prendre le chemin le plus court qui consiste à ajouter une susceptance positive b =
0.05, c'est-à-dire un condensateur C = b/(2πF˟Zc) = 66 fF. Cependant, c'est une très faible valeur qui
n'est pas disponible. Il est donc nécessaire d'emprunter le chemin le plus long, qui consiste à ajouter
une susceptance négative b = -0.57, c'est-à-dire une inductance L = - Zc /(2πF˟b) = 5.8 nH. Cette
valeur est bien disponible.
On atteint le point B' qui se situe bien sur le cercle de conductance g = 1. On repasse en
notation impédance puisqu'on va ajouter une réactance en série. On passe au point B. On vérifie que
A. Boyer 94
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
l'on est quasiment sur le cercle de rayon r = 1. L'impédance réduite zB = 1.02+2.87j. La seule
possibilité pour atteindre le centre du diagramme est de placer une réactance négative en série x = -
2.87, c'est-à-dire un condensateur de valeur C = -1/(2πF˟x˟ Zc) = 0.46 pF.
g= 1 r= 1
B’
A’
A
B’
x=-2.87 x=-3.2
zM
zB zA
r=1.4
b=-0.57
A. Boyer 95
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
E. Antennes de réception
Une antenne passive peut être utilisée en émission et en réception. Jusque-là, nous avons
raisonné sur des antennes d’émission, connectées à une source électrique et rayonnante une onde
plane. Dans ce chapitre, nous allons travailler sur des antennes de réception, excitées par une onde
plane incidente et connectées à un récepteur. Quel que soit le sens d’utilisation, les propriétés restent
les mêmes. Une antenne à fort gain émet la majeure partie de l’énergie rayonnée dans une direction de
l’espace et, inversement, couple principalement une onde électromagnétique venant de cette direction.
Une antenne émettrice adaptée permet un transfert de puissance efficace depuis la source électrique
vers l’onde rayonnée. Une antenne réceptrice adaptée permet un transfert de puissance de l’onde
incidente vers le récepteur.
Plusieurs caractéristiques sont propres aux antennes de réception, comme le facteur de
conversion entre le signal capté et le champ incident (facteur d’antenne) ou le seuil de réception
imposé par l’antenne. Connaissant les propriétés des antennes émettrices et réceptrices d’une liaison
radio et celles su canal de propagation, il est possible de réaliser un bilan de liaison, c’est-à-dire
déterminer la puissance reçue par un récepteur connaissant la puissance émise et la séparation entre
antennes. Le bilan de liaison nécessite de connaître les conditions de propagation et de modéliser
l’ensemble des effets parasites dégradant la propagation des ondes électromagnétiques. Ces modèles
devenant très complexes dans un environnement réel, ils dépassent le cadre de ce cours. Dans ce
chapitre, nous n’aborderons que le modèle de perte puissance par propagation en espace libre (formule
de Friis). Pour une bonne introduction à la problématique de la propagation des ondes
électromagnétiques dans les réseaux terrestres, vous pouvez vous reporter aux ouvrages suivants
[Siwiak] [Sizun] [Lee].
Enfin, nous commencerons à aborder quelques techniques permettant d’améliorer la sensibilité
d’un récepteur en exploitant les techniques de diversité d’antenne. Nous verrons d’autres techniques
dans le prochain chapitre.
Seq
pR (W/m²) pR (W/m²)
PA
PR = ∫ p ds = p
S eq
R R × S eq
A. Boyer 96
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
S eq Gλ 2
G = 4π ⇔ S eq = Équation 142
λ2 4π
E2 λ2 E 2
PA = S eq .PR = S eq =G Équation 143
η0 4π η 0
Si l’antenne de réception est connectée à un récepteur de résistance RR, la tension VR aux
bornes de ce récepteur est égal à VR = PR .RR . Le champ électrique de l’onde incidente et la tension
reçue est donnée par l’équation 144. Le rapport entre le champ électrique incident et la tension générée
aux bornes de l’antenne de réception est appelé facteur d’antenne AF, exprimé généralement en dB.
VR 4πη 0
E= Équation 144
λ G.RR
4πη 0
( )
AF m −1 =
E 1
=
V λ G.RR
Équation 145
Dipole_434MHz_reception.cfx
On considère un dipôle demi-onde accordé 434 MHz. Son gain est 2.15 dBi, soit 1.64 à la
résonance. Sa résistance d'entrée à la résonance est de 73.5 Ω. Une résistance de charge de 73.5 Ω lui
est connectée. Elle est illuminée par une onde plane polarisée de manière rectiligne (le champ E est
parallèle à l'orientation du dipôle). La densité de puissance transportée est de 1 mW/m².
Les deux figures ci-dessous présentent l'évolution en fonction de la fréquence de la puissance
électrique moyenne délivrée à la résistance de charge et la tension induite à ses bornes.
A. Boyer 97
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
A. Boyer 98
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
A. Boyer 99
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Pe Ge G r λ2 PG G PIRE.G r
Pr = PRay .S eq = × = e e r2 = Équation 149
4πd 2
4π d d
2
4π 4π
λ λ
La puissance reçue diminue avec le carré de la distance. Il s’agit d’une perte de propagation ou
affaiblissement de parcours en espace libre, appelée Free Space Path Loss en anglais. Cette perte de
propagation en espace libre Lp peut s’écrire :
λ2 4π
2
PG
LP = e e = = ×d × f Équation 150
Pr Gr (4πd ) 2
c
LP (dB) = 32.4 + 20 ⋅ log(d (km)) + 20 ⋅ log( f ( MHz )) Équation 151
Dipole_434MHz_Friis.cfx
Deux dipôles demi-onde accordés 434 MHz sont séparées d'une distance de 10 m. Leur gain
est 2.15 dBi, soit 1.64 à la résonance. Leur résistance d'entrée à la résonance est de 73.5 Ω. Une des
antennes est excitées par un générateur de tension adapté 73.5 Ω. La puissance électrique moyenne
disponible est de 1 W. L'autre antenne est utilisée en réception : une résistance de charge de 73.5 Ω lui
est connectée.
La figure ci-dessous présente l'évolution en fonction de la fréquence de la puissance électrique
moyenne délivrée à la résistance de charge. On s'intéresse à la puissance captée par l'antenne de
réception à la résonance.
2. Bilan de liaison
Le bilan de liaison se présente sous la forme d’un tableau avec 3 lignes principales :
Les caractéristiques de l’émetteur
Les caractéristiques du récepteur
A. Boyer 100
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
L f MS
Station de base Alimentation
PeMS Tx Rx PrMS
Station mobile
Figure 72 – Transfert de puissance entre une station de base et une station mobile
L’équation constitutive du bilan de liaison est la suivante. Le bilan de liaison est donné par le
tableau ci-dessous.
V. Diversité
Lors de sa propagation, l’onde électromagnétique subit une forte atténuation qui devient
parfois aléatoire en présence d’obstacles (fading), en raison du phénomène de propagation multi-trajet.
A. Boyer 101
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Dans ce type d’environnement, la puissance du signal reçue peut être améliorée à chaque fois qu’il est
possible de recevoir ce signal par au moins 2 chemins indépendants. En diversifiant les canaux de
réception, on améliore l’amplitude du signal reçu. On parle alors de gain de diversité.
1. Diversité spatiale
Dans les environnements où de nombreux obstacles sont présents, de nombreuses réflexions
sont engendrées qui conduisent à la création de plusieurs canaux de transmission. A cause de cette
propagation multi-trajet, le signal reçu par un site fixe semble provenir d’une source distribuée dans
l’espace. Il subit alors de fortes variations sur de petites distances (Figure 73). Supposons qu’on ait un
récepteur dual, c’est-à-dire utilisant 2 antennes. Si ces antennes sont suffisamment éloignées, il y a de
fortes chances que les signaux reçues par chacune d’elles soient décorrélés. Cette différence de signal
reçu peut être exploitée comme technique de diversité pour améliorer l’amplitude du signal reçu. Le
récepteur sélectionne alors la voie sur laquelle le signal capté est maximal. La puissance moyenne
reçue au cours du temps est alors supérieure au cas où une seule antenne est utilisée. Le gain apportée
est appelé gain de diversité. Cette diversité est exploitée dans les stations de base des réseaux
cellulaires et les routeurs WiFi.
A B Puissance Pdiv
Récepteur
dual Pdiv moyen
PB Gain de
E diversité S
(dBµV/m) d PA
PA moyen
PB moyen
x (m)
Temps
A. Boyer 102
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
λ/5 λ/5
Figure 74 – Gain de diversité en fonction de la séparation entre antennes d’un récepteur dual fonctionnant
à 2450 MHz
2. Diversité de polarisation
La plupart des systèmes de télécommunications terrestres utilisent des polarisations verticales.
Cependant, les réflexions ne se font pas toutes selon des plans verticaux. La présence d’objets
horizontaux est à l’origine d’ondes polarisées horizontalement. Ce changement de plan de polarisation
conduit à une perte de polarisation. La diversité de polarisation consiste à employer 2 antennes
proches polarisées orthogonalement de manière à compenser les changements de polarisation. Le gain
de diversité de polarisation est de l’ordre de 4 à 6 dB.
A. Boyer 103
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
R1 H 11 H 12 E1
R = H H 22 E 2
Équation 155
2 21
Pour reconstituer les 2 trames, il faut résoudre le système d’équations précédent. Cela est
possible car le système MIMO utilise une modulation de type OFDM (Orthogonal Frequency Division
Multiplexing). Le signal à transmettre est modulé par un grand nombre de sous-porteuses orthogonales
entre elles et placées sur des fréquences proches. La propagation multi-trajet étant très sélective en
fréquence, certaines fréquences seront mieux transmises que d’autres. Connaissant le signal
initialement transmis, il est possible de déterminer la fonction de transfert du canal Hij. Ainsi, dans un
système OFDM, les trames présentent des entêtes connues permettant de la déterminer. Ainsi, grâce à
l’utilisation de plusieurs antennes et l’exploitation de la diversité spatiale, il est possible d’accroître le
débit de transmission. Dans le domaine de la téléphonie mobile, la technologie MIMO a fait son
apparition avec l'interface radio 4G, dans laquelle des systèmes 4x4 sont prévus (c'est-à-dire 4
antennes pour la transmission et 4 antennes pour la réception, permettant théoriquement de multiplier
par 4 le débit. Le nombre d'antennes mises en jeu devrait largement augmenter dans les futurs réseaux
cellulaires : le concept de Massive MIMO a été introduit en téléphonie 5G, où les stations de base
seront équipées de 2 à 128 antennes !
A. Boyer 104
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
F. Réseau d’antennes
I. Réseaux d’antennes
1. Association de deux antennes
Le concept de réseau d'antennes repose sur l'association de plusieurs éléments rayonnants,
disposés et excités de telle manière à augmenter ou diminuer le rayonnement en champ lointain en
fonction de la direction. Avant d'expliquer ce concept de manière plus formelle (voir partie I.2), il est
intéressant de se pencher sur le rayonnement produit par deux antennes proches.
Considérons N antennes excitées de manière quelconque par des sources sinusoïdales. Nous ne
intéressons ici qu'au rayonnement en champ lointain. Le rayonnement en tout point de l'espace
correspond à la somme des contributions de chaque antenne (le principe de superposition s'applique).
Cependant, il convient de garder à l'esprit que les champs électromagnétiques produits par chacune des
antennes sont des grandeurs vectorielles. Il faut donc tenir compte à la fois de l'amplitude et de la
phase des champs électromagnétiques :
l'amplitude décroit en 1/r en champ lointain, où r est la distance entre la source et le point de
mesure
la phase varie linéairement avec la distance r en champ lointain (terme exp(-jβr))
A. Boyer 105
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
A grande distance de ces N antennes (en zone de champ lointain), une petite augmentation de
l'éloignement r ne conduira pas à une diminution significative de l'amplitude des champs produits par
chacune des antennes. Par contre, la moindre variation de chemin parcouru par l'onde produit par une
des antennes va conduire à un déphasage proportionnel à la différence de distance parcourue ou
différence de marche. Le fonctionnement des réseaux d'antennes est justement lié au déphasage entre
les contributions de chacune des antennes. Ce déphasage pourra être apportée par :
la différence de marche entre les ondes, liée à leur disposition respective dans l'espace
l'excitation respective de chaque antenne
M Eθ
Z r1
r2
θ
O
I1 I2 Y
φ
X A1 A2
d= λ/2
Figure 77 – Association de plusieurs éléments rayonnants ou réseau d’antennes
x
Considérons l'excitation de l'antenne A1 comme la référence de phase. En notant Φ la
différence de phase entre les excitations des 2 antennes, on peut calculer le champ électrique total Etot
dans le plan horizontal (équation 157) :
A. Boyer 106
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
E0 φ E φ
Etot = E1 + E 2 = exp(− jβ r1 ) exp − j + 0 exp(− jβ r2 ) exp j
r1 2 r2 2
E0 d φ E d φ
Etot ≈ exp − jβ r + sin ϕ exp − j + 0 exp − jβ r − sin ϕ exp j
r 2 2 r 2 2
E φ d φ
= 0 exp(− jβ r ) × exp − jβ sin ϕ exp − j + exp jβ sin ϕ exp j
d
Etot
r 2 2 2 2
2E0 d φ
E tot = exp(− jβ r ) × cos β sin ϕ + Équation 157
r 2 2
Dans un premier temps, considérons le cas où les excitations des deux antennes sont
identiques en amplitude et en phase. La circulation des courants I1 et I2 est donc identique dans les
deux dipôles. Comme la séparation entre les antennes d = λ/2, l'expression du champ électrique total
devient :
2E0 π
E tot = exp(− jβ r ) × cos sin ϕ Équation 158
r 2
L’expression indique une périodicité en fonction de φ. L'évolution du champ E en fonction de
φ est représentée sur la Figure 78 (à gauche). On voit apparaitre deux lobes principaux. Pour φ = 0 ou
2E0
π, Etot est maximal = E tot = exp(− jβr ) , soit 2 fois le rayonnement produit par une seule
r
antenne. Les contributions des deux antennes arrivent en phase, d’où une interférence constructive
maximale. Pour φ = π/2 ou 3π/2, Etot s'annule. Les contributions des deux antennes ont un déphasage
de π, d'où une interférence destructive.
Dans un second temps, considérons le cas les deux antennes sont excitées en opposition de
phase. L'expression du champ électrique devient :
2E0 π π
E tot = exp(− jβ r ) × cos sin ϕ + Équation 159
r 2 2
L'évolution du champ E en fonction de φ est représentée sur la Figure 78 (à droite). Puisqu'un
déphasage supplémentaire de π liée à l'excitation est ajoutée à une des contributions, les directions
pour lesquels il y avait interférence constructive deviennent des directions d'interférence destructives,
et inversement. Le diagramme de rayonnement a tourné de 90°.
Excitation : même amplitude Vo, Excitation : même amplitude Vo,
pas de déphasage. déphasage de 180 °.
90°
90° φ
2E0
φ
A2 A2
2E0 0° 0 0°
180° 0 2E0 180°
A1 A1
A. Boyer 107
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Illustration sous FEKO - Réseau de deux antennes dipôles séparées par une distance =
λ/2
Excitation en phase (Reseau_2_Dipole_Phase.cfx)
Phi
(Theta=90°)
Phi
(Theta=90°)
En changeant l'espacement entre les deux antennes ainsi que leur excitation, on modifierait le
diagramme de rayonnement (voir TD n°15). Le nombre et la direction des lobes principaux
changeraient. Cet exemple simple montre qu'en positionnant astucieusement des antennes et en
contrôlant leur excitation, il était possible d'ajuster le diagramme de rayonnement pour accroître ou
annuler le rayonnement dans une direction. C'est ce principe qui est utilisé dans les réseaux d'antennes.
2. Présentation du concept
L’idée est de combiner le rayonnement de plusieurs éléments rayonnants afin d’accroître le
rayonnement de l’antenne dans une ou plusieurs directions données, comme le montre la Figure 79. En
d’autres termes, il s’agit de créer une interférence constructive entre les ondes électromagnétiques
issues de différentes sources. La combinaison de ces différentes ondes va dépendre de la disposition et
de la séparation entre les éléments rayonnants, ainsi que des propriétés en amplitude et en phase de
l’excitation. Le réseau d’antennes comprend les différents éléments rayonnants ainsi que les structures
permettant de modifier l’excitation de chaque élément rayonnant. Les éléments peuvent être
quelconques : dipôles, patches, fentes rayonnantes. L’unique condition est que la mise en réseau de ces
éléments ne modifie pas leurs caractéristiques propres. Par rapport aux éléments rayonnants, le gain et
l’angle d’ouverture du réseau d’antenne seront donc modifiés.
A. Boyer 108
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
…
Déphaseurs rayonnants
Récepteur Att φ
Att φ
3. Théorie
Soit N sources identiques et indépendantes notées Sk placées sur une surface quelconque. On
suppose que les couplages entres ces différentes sources sont nuls (condition valable si les distances
entre antennes sont supérieures à λ). Les notations et les hypothèses suivantes seront employées :
M Sk : centre de la source
Ai.exp(iΦk) : alimentation complexe de chaque
θ3 source
z
|SkM| = rk ≈ r : distance entre le centre d’une source
S3 et un point M très éloigné
y SN
x d1
α 1 dk est la distance entre l’origine du repère st une
S1 S2 source Sk
O
αk est l’angle d’élévation, entre la surface et la
Figure 80 – Position du problème : N sources direction SkM
indépendantes placées sur une surface fk(θk) : fonction caractéristique de rayonnement de
chaque source. Pour simplifier, on suppose une
symétrie de révolution autour de l’axe z (diagramme
de rayonnement indépendant de φ)
Le champ rayonné au point M par une antenne peut être calculé à l’aide de l’équation 160. K
est un facteur constant, dépendant des éléments rayonnants employés, qui permet de déterminer la
valeur du champ électrique.
Ak 2π
E k ( M ) = K . f k (θ k ) exp(iΦ k ) exp(−iβrk ) , β =
r λ
Ak
E k ( M ) = K . f k (θ k ) exp(iΦ k ) exp(−iβ (r − d k cos α k ))
r
A
E k ( M ) = K . f k (θ k ) k exp(−iβ r ) exp i (Φ k + β d k cos α k )
r
Ak
⇒ E k ( M ) = K . f k (θ k ) exp(−iβr ) exp iΨk Équation 160
r
Ψi correspond au déphasage entre les ondes issues de chaque antennes. Il dépend de la phase
de chaque source et des distances entre les antennes. Le champ rayonné total au point M est la somme
des contributions de chaque source (équation 161).
Équation 161
A. Boyer 109
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
N
FN (θ ) = f (θ )∑ Ak exp(i.Ψk )
k =1
×
G1
G0
2θ3
2θ3
0° 90° 180° θ 0° 90° 180° θ 0° 90° 180° θ
…
S1 S2 S3 SN
d
Ak = A0
Alimentation des antennes : Φk = k×Φ, k=[0,N-1]
A. Boyer 110
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
N −1
AF (α ) = A0 ∑ exp i (k .Ψ ) , Ψ = φ + βd cos α
i =0
Suite géométrique
de raison N
Équation 163
Une suite géométrique de raison N apparaît dans l’expression du facteur de réseau qui peut
alors s’écrire de la manière suivante :
NΨ NΨ NΨ NΨ NΨ
exp i exp − i − exp i exp i sin Équation 164
1 − exp(iNΨ ) 2 2 2 =A 2 2
AF (θ ) = A0 = A0
1 − exp(iΨ ) Ψ Ψ Ψ Ψ Ψ
0
exp i exp − i − exp i exp i sin
2 2 2 2 2
A. Boyer 111
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Rayonnement α=90°
Lobe primaire transversal
α=180° α=0°
Lobes …
secondaires S1 S2 S3 SN
Rayonnement Rayonnement
d
longitudinal longitudinal
Rayonnement
transversal α=-90°
α-
Figure 83 – Facteur de réseau pour un réseau composé de 8 antennes colinéaires (d= λ et Φ=0°)
Illustration sous FEKO - Réseau de huit antennes dipôles séparées par une distance = λ,
excitations en phase
Excitation en phase (Reseau_8_Dipoles_DephasageNul.cfx)
Theta
(Phi=90°)
φ φλ
⇒ cosα 0 = − =− Équation 166
βd 2πd
D’après la relation précédente, la direction du lobe principale s’éloigne de la direction normale
de l’alignement au fur et à mesure que le déphasage Φ grandit. Il apparaît aussi que le lobe principal
(ainsi que les lobes secondaires) s’incline du coté où les phases retardent. Cette propriété est
A. Boyer 112
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
intéressante. En effet, en contrôlant le déphasage entre les antennes du réseau, il est possible de
contrôler, réajuster l’orientation du faisceau produit par le réseau d’antennes.
Si Φ >0, cos α0 < 0 Si Φ < 0, cos α0 > 0
α0
α0
S1 S2 S3 … SN
S1 S2 S3 … SN
Φ1 < Φ2 < Φ3 < ΦN Φ1 > Φ2 > Φ3 > ΦN
Figure 84 – Effet du déphasage entre les sources sur un réseau d’antennes colinéaires : le lobe principal
s’incline du côté où les phases retardent
Illustration sous FEKO - Réseau de huit antennes dipôles séparées par une distance = λ,
gradient de phase
Excitation en phase (Reseau_8_Dipoles_GradientPhase.cfx)
Gradient de phase = 60° décalage de 10° des lobes principaux.
Theta
(Phi=90°)
λ
⇒ d< Équation 167
1 + cosα 0
Cette condition conduit à ne pas espacer les antennes de plus d’une longueur d’onde. Elle tend
à rapprocher le plus possible les antennes. Cependant, plus celles-ci sont rapprochées, plus les
A. Boyer 113
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
couplages en champ proche entre antennes sont importants. Or, ceux-ci vont modifier les
caractéristiques de chaque antenne. Il y a donc un compromis sur la distance de séparation à trouver
entre annulation des lobes secondaires et réduction des couplages entre antennes.
La figure ci-dessous reprend l’exemple présenté à la Figure 83. On souhaite avoir un lobe
principal dans la direction α0 = 90° et annuler les lobes secondaires. Le déphasage entre source est fixé
à Φ = 0° et la séparation entre antennes à d = 0.8λ. La figure ci-dessous présente le tracé de l’évolution
du facteur de réseau en fonction de l’angle d’élévation. Le résultat montre que les lobes secondaires
ont été fortement réduits.
Lobe primaire
(élargissement)
Lobes secondaires
atténués
Figure 85 – Facteur de réseau pour un réseau composé de 8 antennes colinéaires (d= 0.8λ et Φ=0°) –
réduction des lobes secondaires
Illustration sous FEKO - Réseau de huit antennes dipôles séparées par une distance =
0.8λ, annulation des lobes secondaires
Excitation en phase (Reseau_8_Dipoles_Annulation_Lobes.cfx)
Theta
(Phi=90°)
A. Boyer 114
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
a. Antenne Yagi-Uda
L’antenne Yagi (ou Yagi-Uda) est une antenne couramment
employée pour la réception de la télévision (Figure 86). Elle est utilisée
pour la réception sur les bandes HF, VHF et UHF. Cette antenne est
conçue pour :
présenter un fort gain dans la direction de l'émetteur TV
augmenter le rapport avant-arrière de l'antenne (front-to-back
ratio), c'est-à-dire le rapport entre les gains vers l'avant et
l'arrière de l'antenne. Plus ce rapport est important, plus
faible sera l'interférence associée à une autre source
d'émission située vers l'arrière de l'antenne. Figure 86 – Antenne Yagi-
Uda
Il s’agit d’un réseau d’antennes formé d’un élément rayonnant actif appelé élément "radiateur"
(il s'agit du seul élément alimenté) et de N éléments rayonnants dits "parasites" directeurs ou
réflecteurs colinéaires et équidistants. Ils sont dits parasites car ils ne sont pas directement alimentés.
Les courants qui circulent sur ces éléments sont liés au couplage parasite avec les autres éléments. Ils
re-rayonnent donc la puissance reçue de l'élément radiateur. Tous ces éléments sont orientés le long
d’un axe qui est pointé vers l’émetteur de télévision. Dans la pratique, l'élément radiateur est un dipôle
résonant demi-onde. L'antenne présente un élément réflecteur et plusieurs éléments directeurs.
L'élément réflecteur est un peu plus long que l'élément radiateur, alors que les éléments directeurs sont
un peu plus courts.
La mise en réseau est à l’origine d’un rayonnement longitudinal vers l'avant. Comme dans un
réseau d'antennes, c'est le déphasage entre les champs produits par les différents éléments rayonnants
qui va déterminer le diagramme de rayonnement. Celui-ci va dépendre de la longueur de chacun des
éléments, de leur espacement et de leur diamètre. Ainsi, ces trois paramètres sont ajustés pour
optimiser le diagramme de rayonnement.
d << λ
d << λ
Support
« boom »
arrière avant
excitation
Elément
Elément
Elément directeur
radiateur
réflecteur
Figure 87 – Schéma de principe d'une antenne Yagi-Uda
A. Boyer 115
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Le calcul de l'amplitude et la phase de ces courants reste complexe et est très fortement
dépendant de l'espacement, de la disposition et de la taille des dipôles. Dans la pratique, les éléments
sont faiblement séparés (de λ/10 à λ/4) de sorte à ce que les courants aient des amplitudes proches sur
chacun des dipôles. Dans la suite, nous allons considérer que les courants ont la même amplitude sur
les différents dipôles. L'élément radiateur sera considéré comme la référence de phase.
Dans un premier temps, considérons l'influence de l'élément directeur seul, de longueur
légèrement plus courte que l'élément radiateur. Le courant induit dans l'élément directeur est déphasé
par rapport à celui dans l'élément radiateur, en raison de deux contributions :
le déphasage Φd introduit par l'espacement entre les deux dipôles. Il indique le retard de
l'interaction entre le radiateur et l'élément directeur.
le déphasage Φh introduit par la longueur de l'élément directeur, ou plus exactement par son
impédance d'entrée.
Si le dipôle est à la résonance demi-onde, son impédance d'entrée est réelle et la phase entre la
tension d'excitation et le courant est nulle. Si le dipôle a une longueur légèrement inférieure à λ/2, il
présente alors une impédance capacitive. La phase Φh entre la tension d'excitation et le courant est
négative (retard). Si le dipôle a une longueur légèrement supérieure à λ/2, il présente alors une
impédance inductive. La phase Φh entre la tension d'excitation et le courant est positive (avance). En
ajustant la longueur de l'élément directeur de sorte que :
Φ h = −π − 2φ d Équation 168
la contribution au rayonnement de l'élément directeur sera en opposition de phase de celle de
l'élément radiateur vers la direction arrière. Elles se compenseront donc mutuellement. Dans la
direction avant, la différence de phase sera telle qu'il y aura une interférence constructive et donc
augmentation significative du rayonnement. Ce principe est illustré sur la Figure 88. La présence de
l'élément directeur permet de réduire le rayonnement en face arrière et de l'augmenter en face avant.
Amplitude du champ Amplitude du champ
d << λ
résultant à l’arrière : résultant à l’avant :
E0(1+ej(2Φd+Φh))ejbz E0ejΦd (1+ejΦh) ejbz
Somme
Le même genre de raisonnement peut être utilisé pour expliquer pourquoi l'élément réflecteur
doit être un peu plus grand que λ/2. Sa longueur est ajustée pour que la contribution de l'élément
réflecteur soit en opposition de phase avec celle du radiateur en face arrière et atténue le rayonnement.
Vers la face avant, il y aura aussi une interférence constructive et renforcement du rayonnement.
A. Boyer 116
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L'élément radiateur est un dipôle demi-onde. La longueur de l'élément directeur est ajustée à 0.92 fois
la longueur de l'élément radiateur. La séparation des deux éléments est fixée à λ/10. Fonctionnement à
100 MHz.
L =λ/2 L =0.92˟λ/2
Face arrière
Face avant
λ/10
Directeur
Radiateur
L'élément radiateur est un dipôle demi-onde. La longueur de l'élément réflecteur est ajustée à 1.025 fois
la longueur de l'élément radiateur. La séparation des deux éléments est fixée à λ/10. Fonctionnement à
100 MHz.
L =1.025˟λ/2
L =λ/2
Face arrière
Face avant
λ/10
Réflecteur Radiateur
On associe les trois dipôles dimensionnés dans les deux cas précédents.
A. Boyer 117
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L =1.025˟λ/2
L =λ/2
L =0.92˟λ/2
Face arrière
Face avant
λ/10 λ/10
Pour accroître le gain de cette antenne, il est nécessaire d'augmenter le nombre d'éléments
directeurs. Cependant, le gain n'augmente pas linéairement avec le nombre d'éléments directeurs et a
tendance à plafonner. En pratique, le gain maximum d'une antenne Yagi-Uda est de l'ordre de 10 à 14
dBi. La polarisation de cette antenne est fixée par l'élément radiateur. Elle a donc une polarisation
rectiligne. L'impédance d'entrée de l'antenne est celle d'un dipôle, et est en pratique comprise entre 50
et 75 Ω. Comme le dipôle, c'est une antenne à bande passante étroite. Afin d'augmenter sa bande
passante, un dipôle replié est généralement utilisé comme élément radiateur (voir D.III.3).
b. Antenne log-périodique
La structure simplifiée de l'antenne LPDA est décrite à la Figure 90. L'antenne est formée par
plusieurs dipôles demi-onde colinéaires et alignés, mais leur longueur Ln et leur espacement dn varient
selon une loi logarithmique. Ainsi, cet alignement de dipôles a une forme triangulaire pointée vers
l'avant. Les longueurs Ln des dipôles sont ajustées pour qu'ils présentent des fréquences de résonance
répartie sur toute la bande de fréquence de fonctionnement.
L'antenne est appelée log-périodique, car les longueurs des dipôles Ln et leur espacement dn
augmentent selon une suite géométrique de raison k, tel que :
Ln +1 d n +1
= =k Équation 169
Ln dn
A. Boyer 118
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Avant Arrière
Ligne L1 L2 L3 L4 L5 L6
d’alimentation
…
Support
Excitation « boom »
d1
d2
d3
d4
d5
A. Boyer 119
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Amplificateur monté
sur tour (mast-head
amplifier)
Station de base
Diviseur
RX
Contrôleur TX
réseau radio
Câbles à
Amplificateur faibles pertes
de puissance
L’ouverture horizontale dépend du plan de réutilisation des ressources. Ainsi, pour des
cellules à 3 secteurs (typiques en environnement urbain), une station de base est formée de 3 antennes
A. Boyer 120
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
espacées de 120° en azimut. L’angle d’ouverture horizontal à 3 dB de chaque antenne est en général
de 65°. Les antennes de station de base doivent couvrir le plan horizontal situé à leur pied. Elles
présentent donc un angle d’ouverture vertical faible (de 3 à 7°). Il est en effet inutile que le lobe
principal soit dirigé vers le ciel. Elles sont généralement placées en hauteur pour éviter les
phénomènes de masquage par des obstacles. Cependant, si elles ne sont pas légèrement orientées vers
le bas (en d’autres termes, si on ne leur ajoute pas un tilt), les utilisateurs placés au pied de la station
de base risquent de ne pas être couverts. En outre, cela permet de réduire le niveau d’interférence reçu
par les utilisateurs des cellules adjacentes. L’angle d’élévation (beamtilt) doit donc être correctement
choisie pour optimiser la couverture d’une cellule et réduire les interférences entre cellules. Celui-ci
peut être ajouté mécaniquement en orientant l’antenne, ou électriquement (Remote Electrical Tilt RET)
en modifiant les phases des excitations des éléments rayonnants de l’antenne. Cette dernière technique
est particulièrement intéressante car elle permet un contrôle en temps réel de la capacité de chaque
cellule. Si à un instant une cellule se trouve surchargée alors que le trafic reste faible sur une cellule
adjacente, les tilts de chaque cellule peuvent être réajustés pour accroître la couverture de cette
seconde cellule et rééquilibré le trafic. Depuis l’introduction des réseaux 2G, le RET est utilisé
massivement dans les réseaux cellulaires.
2. Beamforming
Le RET présenté précédemment est un premier pas vers des antennes “intelligentes”. Le
contrôle du tilt peut aussi être étendu au contrôle de l’azimut du lobe principal ou de l’ouverture
horizontal de l’antenne (Remote Azimuth Steering RAS et Remote Azimuth Beamwidth control
RAB). Cela permettrait de « focaliser » le lobe principal de l’antenne vers le signal reçu désiré et
d’améliorer le rapport signal sur interférences. Cette modification du diagramme de rayonnement
basée sur le contrôle d’un réseau d’antennes est appelée de manière générale Beamforming. Le
beamforming s’apparente à un filtrage spatial, où le signal provenant d’une direction donnée est capté
alors que ceux provenant d’autres directions sont rejetés. Le filtrage étant contrôlé par la direction du
lobe principal à fort gain. La technique la plus simple et la moins couteuse pour faire du beamforming
est de synthétiser plusieurs réseaux présentant des lobes principaux dans des directions différentes,
puis de sélectionner un des faisceaux produit par un des réseaux.
3. Antennes intelligentes
Les antennes intelligentes sont basées sur un beamforming adaptatif. L’idée est d’utiliser un
réseau d’antennes et de modifier en temps réel les conditions d’excitation de chaque élément
rayonnant pour modifier le diagramme de rayonnement et s’adapter à un environnement changeant. Ce
contrôle étant basé sur du traitement de signal très « gourmand » en temps de calcul et bien que les
recherches et les innovations dans ce domaine soient nombreuses, ce type de technique n’est pas
encore largement adopté dans les réseaux cellulaires et les standards de télécommunication. Mais la
pression pour réduire les coûts, les contraintes de plus en plus fortes sur la capacité, la couverture, les
débits, le nombre de systèmes existants sur des fréquences différentes, augmentent le coût de
développement des antennes et rendent l’introduction des antennes intelligentes de plus en plus
intéressante pour les opérateurs.
Technologie standard Technologie antennes intelligentes
Interférant Interférant Interférant Interférant
Signal
Signal désiré
désiré
Diagramme de
rayonnement
Diagramme de
Réseau
rayonnement d’antennes
Traitement numérique –
Antenne omni. 49 Beamforming Octobre 2010
A. Boyer 121
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
A. Boyer 122
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Dans les chapitres précédents, nous avons vu comment déterminer les puissances émises et
reçues par des antennes, connaissant leurs caractéristiques. En combinant ces données aux
informations sur les puissances électriques des émetteurs et les seuil de sensibilité des récepteurs, il est
possible d'établir les pertes de propagation maximale par un bilan de liaison. Cependant, une des
questions récurrentes avec les liaisons radioélectriques est celle de la portée, c'est-à-dire la distance
d'éloignement maximale entre un émetteur et un récepteur radio pour assurer une liaison de qualité
suffisante. Etablir la portée nécessite de disposer d'un modèle de propagation, qui relie la perte de
puissance d'un signal radioélectrique avec la distance, tout en tenant compte des propriétés de
l'environnement traversé. Dans des conditions d'espace libre de tout obstacle, la perte de propagation
suit une simple loi quadratique donnée par l'équation de Friis. Cependant, celle-ci est très vite limitée
dès que l'on cherche à calculer la portée dans un environnement terrestre, dans lequel le signal
radiofréquence est rarement transmis uniquement en visibilité direct. De multiples méthodes et
modèles plus ou moins complexes (et donc plus ou moins précis) ont été développé pour déterminer la
perte de propagation dans des environnements complexes. Dans ce chapitre, nous ne traiterons que des
environnements terrestres, en milieu extérieur (outdoor) ou intérieur (indoor), et nous présenterons
qu'une partie des modèles existants. Ces dernières décennies ont vu l'apparition d'un grand nombre de
modèles de propagation avec le développement des réseaux de communication sans fil (téléphonie
mobile, WLAN).
A. Boyer 123
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Diffraction
Transmission
directe
Multiple
diffraction
réflexion
Atténuation
Diffusion
Onde
guidée
Figure 94 – Principaux modes de propagation des ondes radioélectriques dans un environnement terrestre
Obstacle
d1 d2
λd 1 d 2
Rf = Équation 170
d1 + d 2
A. Boyer 124
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2. Phénomènes de réflexion
Elles se produisent lorsqu’une onde radio se propage dans un milieu diélectrique, et rencontre
une interface avec un autre milieu. Des réflexions vont être produites par le sol et les parois des
obstacles. La réflexion peut être totale ou partielle, suivant les propriétés du nouveau milieu :
diélectrique : une partie de l’énergie est transmise et l’autre partie diffractée, sans perte
d’énergie.
conducteur parfait : toute l’énergie est réfléchie, sans pertes d’énergie.
Le coefficient de réflexion dépend des propriétés des matériaux, de la fréquence, de l’angle
d’incidence, de la polarisation (voir partie III.3).
3. Phénomènes de diffraction
Il s'agit de la création d’interférences entre l’onde directe d’une source et l’onde dont la
direction a été modifiée. Elle entraîne une modification du trajet suivi par une onde. Le phénomène de
diffraction est provoqué par les irrégularités du sol, les reliefs, les bâtiments en milieu urbain. La
diffraction existe pour toutes les longueurs d’onde, mais n’apparaît que dans le cas où les dimensions
de l’obstacle sont inférieures à la longueur d’onde. La diffraction a beaucoup d’influence sur les
bandes HF (λ=100-10m), un peu sur les bandes VHF (λ=10-1m), peu en UHF (λ=1-0.1m).
4. Phénomènes de diffusion
Dans le cas d’un volume comprenant un nombre important d’obstacles, dont la taille est
inférieure à la longueur du signal, le phénomène de diffusion peut apparaître. L’onde
électromagnétique est déviée dans de multiples directions de manière statistique. Sa polarisation est
aussi modifiée de manière aléatoire.
Elle apparaît à l’interface entre 2 milieux, ou quand une onde rencontre une surface pas
parfaitement plane et lisse ou à travers des feuillages. La modélisation du phénomène de diffusion est
complexe et recouvre plusieurs effets. Par exemple, la diffusion des ondes par les molécules suit la loi
de diffusion de Rayleigh.
5. Phénomènes d'absorption
Lorsqu'une onde électromagnétique se propage, la densité de puissance transportée diminue
avec la distance non seulement en raison de la perte quadratique (Friis) mais aussi en raison des
propriétés des caractéristiques des matériaux traversés qui absorbent une partie de l'énergie de l'onde
électromagnétique. Cette atténuation varie généralement linéairement avec la distance et s'exprime en
dB/m ou dB/km. Nous allons présenter quelques unes des principales sources d'atténuation dans un
environnement terrestre.
Les gaz et particules présents dans l'atmosphère absorbent une partie de l'énergie d'une onde
électromagnétique. Cette atténuation varie avec la fréquence et est accentuée à haute fréquence comme
le montre la figure ci-dessous. Sur certaines bandes de fréquence, des pics d'atténuation apparaissent,
provoqués par des phénomènes d'absorption moléculaire. La bande UHF est finalement peu affectée
par les phénomènes d'absorption atmosphérique. Il faut cependant noter l'influence des particules
liquides et solides dans l'atmosphère (pluie, grêle, neige …) qui vont introduire une atténuation non
négligeable selon leur densité.
A. Boyer 125
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
1.0
Dans les réseaux terrestres, la traversée des matériaux de construction contribue fortement à
l'atténuation du signal. Selon leur conductivité et leur permittivité électrique, leurs coefficients de
réflexion et d'absorption varient. Ils dépendent aussi de l'épaisseur des ouvrages et de la fréquence. Le
tableau ci-dessous donne les atténuations typiques apportées par les murs selon les matériaux de
construction dans la bande 1 à 2 GHz (les épaisseurs ne sont pas systématiquement mentionnées, donc
il faut tenir compte d'une marge d'erreur).
Matériau Atténuation moyenne (dB)
Placoplatre 3
Vitre (sans propriété athermique) 2
Vitre renforcée 8
Bois 3
Mur en brique d’épaisseur inférieure à 14 cm 4
Mur composé de béton d’épaisseur inférieure à 10 cm 9
Mur composé de béton d’épaisseur supérieure à 25 cm 15
Mur de béton épais (> 25 cm) + grande vitre 11
Dalle 23
Mur métallique 30
A. Boyer 126
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Une différence entre les polarisations des antennes (émettrices ou réceptrices) et l’onde
conduit à une perte par non adaptation des polarisations.
7. Slow/Fast fading
Dans le cas d'une propagation en non visibilité, l'amplitude du signal reçu subit une grande
variabilité dans le temps et dans l'espace. Si on doit caractériser l'atténuation subit par le signal, il est
important de ne pas se limiter seulement à l'atténuation moyenne et d'inclure un écart type associé à
cette contribution aléatoire. Dans les environnements terrestres, on distingue deux types d'atténuations
aléatoires, appelées aussi fading (Figure 97) :
Slow fading ou log-normal fading: lié aux obstacles de larges dimensions. Il créé une
variation aléatoire lente dans l'espace du niveau de puissance de signal reçu, sur une échelle
de plusieurs dizaines de longueurs d'onde. L'écart type de la variation est compris entre 5 et
7 dB en milieu urbain.
Fast fading : lié aux obstacles de petites dimensions, les objets en mouvement et aux
phénomènes de multitrajet. Il produit une variation aléatoire rapide à la fois dans le temps et
dans l'espace (sur une échelle d'une longueur d'onde). L'écart type de la variation est
compris entre 5 et 12 dB en milieu urbain, avec des diminutions maximales pouvant
atteindre 20 dB.
Fading de Rayleigh
ou rapide
10
0
-10
-20
≈10λ
100
Champ électrique
100 - 1000λ
80
60
(dBµV/m)
Modèle terrain
40 plat
20 Masquage des
immeubles – fading lent
0
1 ou log normal
10 100
Distance (km)
1 10 ( x − β ) 2
p LN ( x) = exp − Équation 173
2πσ LN
2 2σ LN 2
x x2
p R ( x) = exp − Équation 174
σ R2 2σ R
2
A. Boyer 127
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A. Boyer 128
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La perte de propagation est en grande partie liée à l’affaiblissement de parcours en terrain plat
(càd comme si l’émetteur et le récepteur était en visibilité directe). Cette perte dépend de la fréquence
et de la distance séparant l’émetteur du récepteur. Dans un réseau hertzien terrestre, cette situation de
visibilité directe n’arrive que lorsque le mobile est proche de la station de base. La plupart du temps, le
récepteur n'est pas en situation de visibilité directe et il devient nécessaire de prendre en compte les
pertes de masquage. Celles-ci sont liées aux obstacles, qui induisent des phénomènes de réflexion, de
diffraction et de diffusion de l’onde incidente. Ces pertes sont dépendantes de la fréquence, de la taille
et de la géométrie des obstacles et de la nature des matériaux les composant. Les environnements
terrestres (notamment les environnements urbains) comprennent un grand nombre et une grande
variété d’obstacles, rendant difficile une modélisation fine de l’ensemble des obstacles.
En outre, en raison de la présence d’obstacles, un signal arrivant sur un récepteur a
généralement emprunté plusieurs chemins, créés par les multiples réflexions, diffractions, diffusions,
induisant une propagation multi-trajet. La conséquence est l’apparition du phénomène de Fading
(atténuation), qui conduit à des variations plus ou moins rapides et importantes dans l’espace de
l’atténuation.
En outre, il est illusoire de vouloir calculer la valeur exacte de la perte de propagation, en
raison du caractère non déterministe des canaux hertziens. Dans un environnement terrestre, les
obstacles peuvent être en mouvement, modifiant continuellement les caractéristiques du canal. Dans
un réseau cellulaire, les récepteurs peuvent aussi être en mouvement, modifiant sans arrêt le canal de
propagation. Le phénomène de fading varie de manière totalement aléatoire dans le temps et dans
l’espace. La seule manière de traiter ce problème est l’approche statistique.
Milieu rural (ou semi-rural) ou macro-cellules : leur taille est supérieure à plusieurs dizaines
de kms, il présente une faible densité d’obstacles d’origine humaine.
Milieu urbain, semi-urbain ou micro/pico-cellule : leur taille va de quelques
dizaines/centaines de mètres à quelques kilomètres, en fonction de la densité d’habitation.
Les pertes de propagation évoluent très rapidement en fonction de la distance, en raison du
très grand nombre d’obstacles.
Milieu indoor : à l’intérieur d’un bâtiment. La propagation se fait par réflexion le long de
couloirs (similaire à une propagation guidée), de diffraction contre les ouvertures de portes,
de passage à travers les cloisons ou les dalles (atténuation importante).
Dans le cas d'environnement en extérieur, on parlera aussi de milieu outdoor.
A. Boyer 129
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
précision. La Figure 99 présente une classification des méthodes de modélisation en fonction de leur
complexité et de leur précision.
Le canal radioélectrique est difficile à modéliser du fait de la complexité des phénomènes
agissant sur le signal au cours du temps. Ainsi, la prédiction exacte de l'atténuation du signal produite
par l'ensemble des phénomènes physiques d'interaction onde-matière (réflexion, diffraction, diffusion
…) nécessite la résolution des équations de Maxwell (avec plus ou moins d’approximations). Leur
cadre est généralement limité à des cas canoniques. Bien qu'elles fournissent des résultats d'une grande
précision, leur résolution reste difficile. La résolution exacte est généralement limitée à des cas
simples. Elle fait généralement appel à des méthodes de résolution numériques (ou discrètes) :
méthode des moments, volumes finis, FDTD… Ces méthodes font appel à un maillage volumique ou
surfacique des objets, qui conduit à générer des problèmes avec un très grand nombre de variables.
Leur utilisation pour la prédiction de l’atténuation d’une onde électromagnétique dans un
environnement terrestre n’est pas adaptée en raison du trop grand nombre de variables. Elles restent
cantonnées à la modélisation de petits environnements indoor.
théoriques discrètes mixtes empiriques
Exactes Statistiques
Plus précises mais Moins précises
moins rapides mais plus rapides
Enfin, les méthodes mixtes combinent modèles numériques (prise en compte du profil et des
caractéristiques de terrain) et modèles empiriques ou semi-empiriques pour déterminer rapidement et
avec une bonne précision l’atténuation dans un environnement complexe. Ce type de méthode
nécessite des modèles numériques de terrain et sont utilisées dans les outils de planification radio.
A. Boyer 130
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
A noter que ces méthodes restent purement déterministes, alors que l‘environnement
radiofréquence dans un milieu terrestre est très aléatoire (phénomènes de fading lent et rapide).
L'introduction de variables aléatoires devient nécessaire dès lors que l'on souhaite déterminer les
marges de protection contre les phénomènes de fading.
A. Boyer 131
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ho
Obstacle
d1 d2
ho : hauteur de l’obstacle
hL : hauteur de la ligne LOS h = hL − h0
h : différence de hauteur
Lorsqu’il y a plusieurs obstacles, cette méthode peut être étendue, où la perte totale liée aux
diffractions est la somme de chaque diffraction. Bien que simple, cette méthode donne généralement
des résultats “optimistes” car elle considère des obstacles en “lame de couteaux” et ne prend pas en
compte le volume de l’obstacle. La méthode dite “Round Mask” fait une approximation circulaire
volumique sur la cime des obstacles. Cette méthode est recommandée par ITU-R P.526-5. Dans le cas
d’obstacles multiples, la méthode “Cylinder” est une généralisation de la méthode “Round Mask”.
Dans le cas d'une propagation en non-visibilité directe, le modèle Deygout94 peut s'appliquer.
On considère que le sommet des obstacles se comportent comme des arêtes de faible épaisseur
(« knife-edge obstacle »). L’effet des obstacles peut se simplifier à une diffraction par chacune des
arêtes du bâtiment. L'approximation de la perte liée à la diffraction est donnée par l'équation ci-
dessous.
Ellipsoïde de Fresnel
Antenne 1 r Antenne 2
h
Obstacle
d1 d2
A. Boyer 132
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Avec :
GTx, GRx : terme tenant compte du diagramme de rayonnement des antennes Tx et Rx le
long des rayons direct et réfléchi
Γ : coefficient de réflexion du sol
A : contribution des ondes de surface
β : constante de phase β = 2π = 2πf , c = 3.10 8 m / s dans l ' air
λ c
Φ: déphasage du rayon réfléchi par rapport au rayon direct φ = β × (R − D )
2
H + H2
Les grandeurs géométriques sont données par : θ = arctan 1 ,
d
D = d 2 + (H 1 − H 2 ) , R = d 2 + (H 1 + H 2 ) .
2 2
A. Boyer 133
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Ce modèle peut néanmoins être simplifié dans le cas d'un rayon rasant, c'est-à-dire θ petit et d
≈ D ou d >> H1 et H2. Dans ces conditions, on a : Γ≈ -1 et A ≈ -1/(jβdX)². L'atténuation de parcours
peut se calculer selon les deux équations ci-dessous, selon le degré de simplification.
2
1
H 1 H 2 (β X )2
2 2
H1 H 2
Lrefl ≈ + Équation 183 Lrefl ≈ Équation 184
d2 d2 d4
Figure 104 – Comparaison de différents modèles pour la prise en compte de la réflexion par un sol
conducteur (F = 2000 MHz, HTx = 10 m, HRx = 1.8 m, GTx = GRx = 0 dBi, εr = 15, σ = 0.005 S/m)
A. Boyer 134
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Le modèle Okumura-Hata, valide pour les environnements urbains sur la bande 100 - 1500
MHz, est donné par l'équation ci-dessous. Le facteur de correction A dépend de la hauteur du mobile,
de la fréquence et du type d'environnement (sa densité en obstacles).
Lu (dB ) = 69.55 + 26.16 log( f ) − 13.82 log(H b ) − A(H m ) + (44.9 − 6.55 log(H b )) × log(d ) Équation 185
A(H m ) = (1.1 log( f ) − 0.7 ) × H m − (1.56 log( f ) − 0.8) ville de petite et moyenne taille
A(H m ) = 8.29(log(1.54 H m )) − 1.1 ville de grande taille, f < 200 MHZ
2
A(H ) = 3.2(log(11.75H ))2 − 4.97 ville de grande taille, f > 200 MHZ
m m
Pour les zones suburbaines et rurales très dégagées, le modèle prend la forme ci-dessous.
2
f
Lsu (dB ) = Lu − 2 × log − 5.4 Équation 186
28
Lr (dB ) = Lu − 4.78 × (log( f )) + 18.33 × (log( f )) − 40.94
2
Équation 187
Ce modèle initial a été réutilisé par le groupe travail COST231 en charge de l'élaboration de
modèle de propagation pour la planification de réseaux cellulaires. Ci-dessous est présentée l'évolution
du modèle proposée par l'ITU-R pour les bandes 900/1800 MHz (2G, 3G, 4G). Les stations de base
sont supposées être au-dessus des toits.
Lu (dB ) = 69.55 + 26.16 log ( f ) − 13.82 log (H b ) − A(H m ) + (44.9 − 6.55 log (H b )) × log (d ) − B Équation 188
avec A(H m ) = (1.1 log( f ) − 0.7 ) × H m − (1.56 log( f ) − 0.8) et B un facteur de correction
prenant en compte le pourcentage de surface couvert par les bâtiments et exprimé en %.
B = 30 − 25. log(Building _ Area % ) . Les 4 paramètres d'entrée du modèle sont :
f : fréquence (en MHz) entre 150 et 1500 MHz
d : distance en km entre émetteur et récepteur, de 1 à 20 km
Hb : hauteur en m de l’émetteur, de 30 à 200 m
Hm : hauteur en m du récepteur, de 1 à 10m
Le modèle COST231-Hata permet une extension sur la bande 1500-2000 MHz pour prendre
en compte les bandes UMTS. Le coefficient de correction A conserve la même valeur que
précédemment. Seul un nouveau paramètre CM apparaît : il est égal à 0 dB pour les petites et
moyennes villes, et à 3 dB pour les grandes villes.
Lu (dB ) = 46.3 + 33.9 log ( f ) − 13.82 log (H b ) − A(H m ) + C M + (44.9 − 6.55 log (H b )) × log (d ) Équation 189
A. Boyer 135
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5. Modèle ERCEG
Le modèle Okumura-Hata présente une limitation : il n'est pas adapté aux cas où les antennes
sont situées sous le niveau des toits et pour les environnements montagneux. De plus, il n'est valable
que jusqu’à 2 GHz. Le modèle présenté ERCEG est adapté pour les 3 environnements suivants :
type A : terrain montagneux couvert de forêts de moyenne et forte densité, avec une forte
atténuation
type B : environnement intermédiaire entre le type A et le type C
type C : plaine à faible couverture de végétation.
Pour une fréquence comprise entre 800 et 3700 MHz et une hauteur de mobile < 2 m, le
modèle ERCEG prévoit une atténuation de parcours donnée par l'équation ci-dessous.
d
L = A + 10γ . log + s, d > d 0 Équation 190
d0
A : pertes de propagation en espace libre
d : distance en km (compris entre 0.1 et 8 km)
d0 : distance de référence (0.1 km)
S : pertes de masquage ( 8 – 11 dB)
c
Le coefficient γ dépend du type d'environnement γ = a − bH b + , avec Hb compris
H b
entre 10 et 80 m.
Type A (montagneux et forte Type B (montagneux et faible densité Type C (plat et faible densité
densité d’arbre) d’arbre, ou plat et forte densité d’arbre) d’arbre)
A 4.6 4 3.6
B 0.0075 0.0065 0.005
C 12.6 17.1 20
A. Boyer 136
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Diffraction
Multiple diffraction
HTx (m)
b (m)
d (km)
b − Hm
θ θ = arctan
b (m) W
w (m) HRx
1 s
L'amplitude moyenne du signal subit une atténuation donnée par l'équation ci-dessous :
17 H Tx + d 2
L = − L0 − LE1 − L E 2 − 18 log
Équation 191
17 H Tx
L0 : perte de propagation en espace libre L0 (dB) = 32.4 + 20 ⋅ log(d (km )) + 20 ⋅ log( f (MHz ))
LE1 : terme lié aux pertes dues à la diffraction sur les toits
GRx (θ ) 1
2
1
LE1 = −10 log × −
πβ (b − H )2 + W 2 θ 2π + θ
Rx
LE2 : terme lié à l’absorption de l’onde par les bâtiments L E 2 = −10 log(GTx Q 2 )
Si l'antenne d'émission est au dessus des bâtiments (HTx < b),
0.9
s . Sinon, H Tx s .
1000d − s 1 1 Q = 2.35 arctan
Q=
2 (b − H Tx
−
(b − H Tx 1000d λ
2πβ (b − H Rx ) + s arctan 2π + arctan
2
s s
La figure ci-dessous présente un exemple de calcul de l'affaiblissement de parcours en
fonction de la hauteur de l'antenne d'émission à partir du modèle précédent. Il est clair que
l'affaiblissement de parcours est accru dès lors que la liaison s'effectue en condition NLOS.
A. Boyer 137
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
100 MHz
900 MHz
NLOS LOS
1800 MHz
2100 MHz
Le groupe de travail COST231 a repris ce modèle et l'a fusionné avec le modèle d'Ikegami, en
vue d’un modèle de propagation pour environnement urbain avec antennes sous les toits. Ce modèle,
appelé COST231 - Walfish-Ikegami prend en compte les propriétés de diffraction et de réflexion par
les bâtiments, ce qui lui permet d’offrir une bonne précision. Seul l’effet de guide d’onde par des
bâtiments rapprochés n’est pas pris en compte. Il est adapté aux environnement macro, micro et
picocellulaires (valable à partir de 20 m), au cas LOS et NLOS. Il prend en compte les hauteurs et
séparations moyennes des bâtiments, ainsi que les largeurs moyennes des rues, ce qui en fait un
modèle statistique.
Le modèle est complexe et n'est pas décrit ici. La figure ci-dessous compare les atténuations
de parcours dans une grande ville prévus par le modèle de Friis (espace libre), le modèle COST-231 -
Hata et le modèle COST231 - Walfish-Ikegami, dans le cas où les antennes d'émission et de réception
sont situées sous les toits (hauteur des toits Hroof).
A. Boyer 138
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
comprises entre 800 MHz et 2 GHz. Si le mobile n’est pas dans la même rue, comme celle-ci joue le
rôle de guide d’onde, il est proposé de manière empirique de retrancher 20 dB à chaque coin de rue.
Les travaux du groupe COST231 ont été motivé par le développement de la téléphonie mobile
et ont servi aux dimensionnements des réseaux de 2e génération. Le groupe de travail 3GPP en charge
de l'élaboration des spécifications techniques de la téléphonie de 3e et 4e génération a repris le
flambeau et élabore des modèles de propagation empiriques, adaptés aux bandes de fréquences de ces
la téléphonie 4G (bien qu'elles soient aussi sur la bande UHF) et aux conditions de fonctionnement. Le
modèle proposé dans la spécification 3GPP TR 36.942 est adaptée aux environnements
macrocellulaires urbains, suburbains et ruraux pour la téléphonie 4G. La bande de validité du modèle
va de 800 à 2600 MHz. Celui-ci considère des hauteurs de bâtiments uniformes. L'équation ci-dessous
donne l'atténuation de parcours moyenne prévue par ce modèle pour les environnements
macrocellulaires urbains et suburbains.
Lu (dB ) = 40.(1 − 0.004 H b )log (d ) − 18 log(H b ) + 21log ( f ) + 80 + S Équation 193
A 900 MHz, en considérant une antenne émettrice à 15 m au-dessus des toits, l'atténuation
peut se calculer à l'aide de la formule suivante : Lu −900 MHz (dB ) = 120.9 + 37.6 log( d ) + S
A 2 GHz, cette formule devient : Lu − 2 GHz (dB ) = 128.1 + 37.6 log( d ) + S
L'équation 194 donne l'atténuation de parcours moyenne prévue par ce modèle pour les
environnements macrocellulaires ruraux.
L r (dB ) = 69.55 + 26 .16 log ( f ) − 13 .82 log (H b ) + (44 .9 − 6.55 log (H b )) log (d ) − 4.78(log ( f ))
2
Équation 194
+ 18 .33 log ( f ) − 40 .94 + S
A. Boyer 139
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
A 900 MHz, en considérant une antenne émettrice à 45 m au-dessus des toits, l'atténuation
peut se calculer à l'aide de la formule suivante : Lu −900 MHz (dB ) = 95.5 + 34.1 log( d ) + S .
Dans cette partie est proposée une liste non exhaustive de modèles théoriques ou empiriques
adaptés aux environnements extérieurs.
b. Modèle « one-slope »
Le modèle « one-slope » reprend les pertes en espace libre à 1 mètre et recale son modèle avec
l’ajout d’une constante empirique et un coefficient d'affaiblissement en fonction de la distance. Le
tableau ci-dessous donne des valeurs typiques à 1.8 GHz.
LP (dB ) = L0 (r = 1m ) + 10 N log (r ) Équation 196
A. Boyer 140
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
3. Modèle Motley-Keenan
Ce modèle ajoute aux pertes en espace libre les pertes induites par la traversée des murs et des
planchers par l’onde électromagnétique. Seul un trajet direct est pris en compte. Cependant, ce type de
modèle (comme les précédents) est spécifique à un site donné et ne prend pas en compte l'effet des
ouvertures (portes, fenêtres). Les pertes typiques provoquées par la traversée des murs, cloisons et
planchers sont données à la partie I.5.
L (dB ) = L0 + N Wall Lwall + N floor L floor Équation 198
A. Boyer 141
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
f : fréquence en MHz
d : distance en m (d > 1 m)
N : coefficient d’affaiblissement en fonction de la distance d
Lf : coefficient d’affaiblissement dû à la pénétration inter-étage
n : nombre d’étages entre l’émetteur et le récepteur, compris entre 1 et 3
f : fréquence en MHz
d : distance parcourue en indoor, en m
S : distance parcourue en outdoor, en m
Lindoor : pertes supplémentaires en indoor
θ : angle d’incidence
Les pertes introduites par le passage en environnement indoor sont données par l'équation ci-
dessous.
A. Boyer 142
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
A. Boyer 143
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Références
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pour le Public », version 2, 22 février 2008, ANFR, www.anfr.fr
[Boyer] A. Boyer, Cours de Canaux de Transmission Bruités, disponible en ligne sur
http://www.alexandre-boyer.fr
[Brzeska] M. Brzeska, G. A. Chakam, « Modelling of the coverage range for modern vehicle
access systems at low frequencies », 37th European Microwave Conference, October 2007,
Munich, Germany
[Chen] Z. N. Chen, K. M. Luk, « Antennas for Base Stations in Wireless Communications »,
MacGraw Hill, 2009, 978-0-07-161289-0
[Ciais] P. Ciais, R. Staraj, G. Kossiavas, C. Luxey, « Design of an Internal Quad-Band Antenna for
Mobile Phones », IEEE Microwave and Wireless Components Letters, vol. 14, no 4, p. 148-
150, April. 2004.
[Combes] P. F. Combes, « Micro-ondes tome II – Circuits passifs, propagation, antennes »,Dunod,
1997, 2-10-002753-0
[Dobkin] D. M. Dobkin, « The RF in RFID – Passive UHF RFID in Practice », Newness, 2008, 978-
0-7506-8209-1
[Godara] L. C. Godara, « Handbook of Antennas in Wireless Communications », CRC Press, 2001,
978-0849301247
[Hill] D. A. Hill, « Electromagnetic Fields in Cavities – Deterministic and Statistical Theories »,
Wiley, 2009, 978-0-470-46950-5
[Lee] W. C. Y. Lee, « Mobile Communications Design Fundamentals», 1993, Wiley
[Lo] Y. T. Lo, S. W. Lee, « Antenna Handbook – Volume II – Antenna Theory », Van Nostrand
Reinhold, 1993, 0-442-01593-3
[Luxey] C. Luxey, R. Staraj, G. Kossiavas, A. Papiernik, « Antennes Imprimées – Bases et Principes
», Techniques de l’ingénieur, n° E3310
[Sainati] R. A. Sainati, « CAD of Microstrip Antennas for Wireless Applications », Artech House,
1996, 0-89006-562-4
[Scholz] P. Scholz, Basic Antennas Principles for Mobile Communications, Kathrein,
http://www.kathrein.pl/down/BasicAntenna.pdf
[Siwiak] K. Siwiak, Y. Bahreini, « Radiowave Propagation and Antennas for Personal
Communications – 3rd Edition », Artech House, 2007, 978-1-59693-073-5
[Sizun] H. Sizun,, « Propagation des Ondes Radioélectriques des Réseaux Terrestres », Techniques
de l’ingénieur, n° E1162
[Skrievervik] A. K. Skrievervik, J. F. Zürcher, O. Staub, J. R. Mosig, “PCS Antenna Design: the
Challenge of Miniaturization”, IEEE Antenna and Propagation Magazine, vol. 43, no 4,
August 2011.
[Waterhouse] R. Waterhouse, « Printed antennas for Wireless Communications », Wiley, 2007, 978-0-470
A. Boyer 144
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
A. Boyer 145
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
V ( µV )
V (dBµV ) = 20 × log
1 µV Équation 206
V (V )
V (dBµV ) = 20 × log − 6 = 20 log(V (V ) ) + 120 = V (dBV ) + 120
10 V
P(mW )
P(dBm) = 10 × log
1 mW Équation 207
P (W )
P(dBm) = 10 × log −3 = 10 log(P (W ) ) + 30 = P(dBW ) + 30
10 W
A. Boyer 146
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
On distingue deux régions autour d’une antenne : une zone proche appelée zone de champ
proche ou zone réactive à proximité de l’antenne, et une zone de champ lointain ou zone radiative qui
s’étend à l’infini. En champ proche, on ne peut pas parler de rayonnement électromagnétique,
puisqu’une partie importante de l’énergie électrique et magnétique n’est pas liée à une onde
électromagnétique qui se propage. En champ lointain, la partie radiative de l’énergie de l’antenne est
prédominante et on peut parler d’une onde électromagnétique sphérique qui se propage.
La limite entre zone de champ proche et zone de champ lointain est un peu floue et dépend de
la fréquence et des dimensions de l’antenne. On peut considérer qu’on est en zone de champ lointain
lorsque la plus grande dimension D de l’antenne est petite devant la distance séparant l’antenne du
point d’observation. En d’autre terme, il est difficile de différencier les contributions de chaque partie
élémentaire de l’antenne au champ produit au point d’observation. On définit la limite entre zone de
champ proche et champ lointain par les 2 critères suivants :
2D 2
R> Équation 208
λ
R > 10.D Équation 209
Il est important de noter que lorsqu’une antenne est placée dans la zone de champ proche
d’une autre antenne, un fort couplage existe entre les deux antennes (couplage électrique, assimilable à
une capacité) ou magnétique (assimilable à une inductance mutuelle) qui va contribuer à fortement
modifier les propriétés de chaque antenne (impédance, diagramme de rayonnement, fréquence de
résonance). De même, tout objet métallique placé à proximité de l’antenne va modifier ses propriétés
(par exemple le mat d’installation d’une antenne). Lors d’une installation d’antenne, il est important
d’évaluer cette modification.
A. Boyer 147
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
La proximité d’un récepteur mobile à proximité d’un corps humain pose 2 problèmes.
D’abord, le corps humain a une influence sur le diagramme de rayonnement de l’antenne de
réception :
Baisse de l’efficacité des antennes (réduction de 15 – 29 % pour un dipôle à 840 MHz, 60 –
62 % pour une boucle à 152 MHz).
Le corps humain présente une résonance à une onde polarisée verticalement pour des
fréquences comprises entre 30 et 70 MHz.
Ensuite, les rayonnements électromagnétiques non ionisants peuvent avoir un effet biologique.
Ceux-ci peuvent être absorbés plus ou moins efficacement par le corps humain et induire un
échauffement. Le corps humain peut être modélisé au premier ordre par un cylindre parcouru par des
courants en surface, à l’intérieur d’une épaisseur δ appelée épaisseur de peau :
−1 / 2
β 2 2
δS = εr + σ −εr Équation 210
ωε 0
2
ε est la constante diélectrique du corps humain égale à 64 à 100 MHz, et 43 à 1.6 GHz. Sa
conductivité électrique σ est égale à = 0.45 S/m à 100 MHz, et 1.07 à 1.6 GHz. On caractérise la
capacité du corps à absorber de l’énergie par la grandeur suivante Specific Absorption Rate (SAR). Il
s’agit du le rapport entre la quantité d’énergie dW absorbée par un élément de masse dm contenu dans
un volume élémentaire dV. Erms est la valeur efficace du champ électrique absorbé et ρ est la masse
volumique du tissu absorbant.
d dW d dW σE rms2
SAR (W / kg ) = = = Équation 211
dt dm dt ρdV ρ
Figure 111 – Simulation du champ électrique à proximité d’une personne utilisant un téléphone mobile
[source : CST]
Afin de protéger les personnes à proximité d’antennes radio, des standards régulent les valeurs
maximales de champs électromagnétiques radiofréquences auxquels les personnes peuvent être
exposées. De nombreux standards existent. Les standards européens (directive 1999/5/EC) définissent
des recommandations sur la bande 10 MHz – 300 GHz, en se basant sur un SAR < 0.08 W/kg pour un
corps entier [ANFR].
A. Boyer 148
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Prenons l’exemple des antennes de station de base. Un périmètre de sécurité doit être respecté
autour des stations de base fixes. Il convient de s’assurer qu’en dehors du périmètre de sécurité :
2
300 GHz Ei
∑
10 MHz E i lim ite
≤1
Équation 212
Figure 112 – Champ électrique autour d’une station de base GSM en terrasse d’immeuble (source :
www.anfr.fr)
A. Boyer 149
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Dans cette annexe, nous développons les différentes étapes permettant d'établir l'équation des
Télégraphistes, puis nous présentons ses solutions dans le cas d'une ligne à deux conducteurs avec des
pertes négligeables. Sa résolution va nous permettre de déterminer les tensions et courants en tout
point de la ligne. Elle nous permettra de voir l'effet des conditions d'adaptation sur la propagation du
signal et le transfert de puissance le long de la ligne.
0 L z C
y
I(z,t) C1 C1
C1 Ht
++ ++ ++
Et Et Ht
---- ---
C0
I(z,t)
C0 C0
Figure 113 – Ligne à deux conducteurs et approximation quasi-statique
C1
Dans le cadre de l'approximation quasi-TEM, il est possible de relier les tensions et les
courants à travers des équations différentielles en utilisant les équations de Maxwell. On commence
par établir la première équation à partir de la loi de Faraday. On considère ici une ligne avec un
conducteur non idéal (une conductivité σc), de longueur élémentaire dz faible devant la longueur
d’onde. Les deux termes de l'équation peuvent être développés en faisant apparaître les tensions et
courants sur la ligne et les notions de résistances r et inductances l par unité de longueur.
A. Boyer 150
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
x Conductivité métal = σc
r d r
Loi de Faraday :
∫C E dl = −µ dt ∫∫SH dS 0 dz z
y
El B
r Br B' r A' r A r A
∫ E dl = ∫ El dl + ∫ Et dl + ∫ El dl + ∫ Et dl
C
A B B' a'
I (z, t )dz dI (z , t )
V ( z + dz, t ) − V (z , t ) + 2 = −L
σC dt
dV ( z, t ) 2 I (z, t ) L dI ( z, t )
+ =−
dz σC dz dt
dV ( z , t ) dI ( z , t )
+ rI ( z , t ) = −l Équation 215
dz dt
La seconde équation est établie à partir de la loi de conservation de la charge. Bien que le
milieu entourant les 2 conducteurs soit un isolant, il n’est pas parfait et on peut le caractériser par une
conductivité σd (faible pour un bon isolant). On fait apparaître une deuxième équation différentielle
reliant la tension et le courant en un point quelconque de la ligne, à l'aide des notions de conductance g
et capacité c par unité de longueur.
x Conductivité milieu= σd
∫∫ J dS = ∫∫ J dS + ∫∫ J dS
Sl St
S Conductance G :
∫∫ J dS = I (z + dz, t ) − I ( z, t ) + σ ∫∫ d
St
Et dS
∫∫ J d dS ∫∫ σ d Et dS
G= =
S St St
V (z, t ) V (z, t )
∫∫ J dS = I (z + dz, t ) − I ( z, t ) + GV (z, t )
S
dV ( z , t )
I ( z + dz , t ) − I ( z , t ) + GV (z , t ) = −C
dt
dI ( z , t ) dV ( z , t )
= −c − gV ( z , t ) Équation 216
dz dt
Récapitulons : les deux équations que nous venons d'établir relient les variations de tension et
de courant le long d'un tronçon élémentaire de ligne, à l'aide de quatre paramètres électriques. La
traduction directe de ces deux équations conduit au modèle électrique équivalent ci-dessous, qui
permet de mieux comprendre le rôle des quatre paramètres électriques : la résistance et la conductance
traduisent les pertes dans les conducteurs et dans l'isolant. L'inductance est liée au passage du courant
et la génération d'un champ magnétique autour des conducteurs ce qui produit un stockage d'énergie
magnétique. La capacité est liée à la présence de charge sur chacun des conducteurs, produisant un
A. Boyer 151
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
stockage d'énergie magnétique. Ces paramètres dépendent de la géométrie des conducteurs et des
propriétés électriques des matériaux les constituant.
Inductance
Conducteur (stockage énergie
Résistance (pertes
magnétique)
ohmiques)
I (z,t)
V (z,t) Conductance
(pertes
dz Capacité diélectriques)
(stockage énergie
électrique)
Figure 114 – Modèle électrique équivalent d'une ligne à deux conducteurs de longueur dz << λ
Le rapport entre l'onde progressive et l'onde rétrograde est déterminé par les conditions de
charge aux deux extrémités de la ligne. On introduit la notion de coefficient de réflexion Γ en chaque
extrémité de la ligne, qui dépend de l'impédance caractéristique de la ligne et de l'impédance placée à
l'extrémité de la ligne. Supposons que l'on ait placé une impédance ZL en z=L, le coefficient de
réflexion ΓL et le profil temporel de la tension sont donnés par les équations ci-dessous. Le même type
d'équation peut être déterminé à l'autre extrémité en z = 0.
L
V − t +
v Z L − ZC
ΓL = = Équation 221
L Z L + ZC
V + t −
v
A. Boyer 152
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
L L L
V ( z = L, t ) = V + t − + V − t + = V + t − × (1 + ΓL ) Équation 222
v v v
Lorsqu'une onde progressive arrive à l'extrémité de la ligne (en z=L), si la condition ZL=ZC
n'est pas respectée (condition d'adaptation d'impédance), une partie de l'énergie de l'onde progressive
n'est pas transmise à la charge ZL et donne naissance à une onde rétrograde se propageant dans le sens
inverse. Selon les conditions d'adaptation d'impédance à l'autre extrémité de la ligne (en z=0), lorsque
l'onde rétrograde atteindra l'autre extrémité de la ligne, une partie de l'énergie de l'onde rétrograde ne
sera pas transmise à la charge et donnera naissance à une nouvelle onde progressive. Ce processus de
"rebonds" continuera tant que l'énergie transportée par l'onde ne deviendra pas négligeable.
Pour déterminer l'expression exacte du profil temporel de la tension en tout point de la ligne, il
est nécessaire de connaître la forme temporelle de l'excitation de la ligne. Ensuite, il est nécessaire de
calculer l'onde progressive initiale produite par l'excitation, de la propager le long de la ligne et de
déterminer les multiples rebonds en chaque extrémité et de les additionner.
Afin de mettre en évidence les phénomènes de rebonds des ondes se propageant le long d'une
ligne et l'effet sur le profil temporel du signal électrique en chaque extrémité de la ligne, plusieurs
exemples sont proposés ci-dessous. Un algorithme calcule les diagrammes temps-espace des tensions
et courants le long d'une ligne, en fonction de ses caractéristiques (impédance caractéristique,
longueur, vitesse de propagation), des conditions de charge et du profil temporel de l'excitation de la
ligne. Ce diagramme permet de voir sur une même figure l'évolution dans le temps et en tout point de
la ligne de la tension et du courant.
On considère une ligne de longueur L = 1 m, d'impédance caractéristique Zc = 50 Ω, la vitesse
de propagation v est fixée à 2.5.108 m/s. Le temps de propagation Td = L/v = 4 ns. La ligne est excitée
par un générateur placé en z = 0 délivrant une tension maximale VG = 5 V et d'impédance de sortie
notée ZG. Il émet une impulsion courte de largeur = 2 ns, correspondant à la transmission d'un bit
d'information. La charge située à l'autre extrémité (z = L) présente une impédance notée ZL.
A. Boyer 153
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
En z = 0 En z = L
En t = 0.4Td En t = 0.7Td En t = 0.95Td
En t = 0.1Td En t = 1.2Td
Figure 115 – Propagation d'une impulsion le long d'une ligne de transmission adaptée en chaque extrémité
(en haut : diagramme temps-espace; en bas à gauche : évolution de la tension le long de la ligne à
différents instants; en bas à droite : évolution temporelle de la tension le long de la ligne en différents
points de la ligne)
En z = L
En z = 0
A. Boyer 154
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Figure 116 – Propagation d'une impulsion le long d'une ligne de transmission désadaptée en chaque
extrémité (à gauche : diagramme temps-espace; à droite : évolution temporelle de la tension en entrée et
en sortie de la ligne)
Ces deux exemples illustrent clairement la nécessité d'adapter une ligne en impédance pour
assurer un transport du signal sans distorsion. Dans le cas d'une transmission numérique, les rebonds
multiples de l'onde en chaque extrémité peuvent produire de l'interférence intersymbole. Les
conséquences seront une augmentation du taux d'erreur binaire en réception et une limitation du débit
binaire.
(
VG (t ) = VG 0 cos ωt = Re VG 0 e jωt
)
Régime
permanent (
V ( z , t ) = Re Vˆ ( z )e jωt )
(
I ( z, t ) = Re Iˆ( z )e jωt )
Dans le domaine fréquentiel, les équations des lignes de transmission peuvent s'écrire sous la
forme suivante, où γ est la constante de propagation donnée par l'équation xxx.
d 2V ( z , t ) d 2V ( z , t ) d 2Vˆ ( z )
2
= −lc 2 2
= −lcω 2Vˆ ( z ) = γ 2Vˆ ( z )
dz dt dz
d 2 I ( z, t ) d 2 I (z, t ) d 2 Iˆ( z )
= −lc = −lcω 2 Iˆ( z ) = γ 2 Iˆ( z )
dz 2 dt 2 dz 2
A. Boyer 155
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
VG ZG
Γ(z)
Z(z) V(z) ZL
ˆΓ(z ) = V e = Z (z ) − Z C
ˆ − + γz
Équation 226
Vˆ + e −γz Z ( z ) + Z C
ˆΓ( z ) = V e = Z ( z ) − Z C ⇒ Γˆ ( z ) = Γ e 2γ ( z − L )
ˆ − +γz
Vˆ + e −γz Z ( z ) + Z C
L Équation 227
L'onde incidente est donnée par l'équation 229. L'équation 228 peut se reformuler sous la
forme suivante, où ΓG est le coefficient de réflexion au niveau de la source d'excitation de la ligne.
Vˆ (0 ) 1 Zˆ (0 )
Vˆ + = = VˆG Équation 229
1 + Γˆ (0) 1 + Γˆ (0 ) Zˆ (0) + Zˆ G
ˆ 1 + Γˆ L e −2γL e 2γz ZC
V ( z ) = Vˆ Ge −γz
1 − ΓG ΓL e
ˆ ˆ − 2γL
ZC + ZG
− 2γL 2γz Équation 230
Iˆ( z ) = 1 − Γˆ L e e 1
Vˆ Ge −γz
1 − ΓG ΓL e
ˆ ˆ − 2γL
ZC + ZG
A partir des deux équations précédentes, il est possible de calculer la puissance transportée par
l'onde. En se plaçant en z = L, on peut calculer la puissance électrique moyenne PL fournie à la charge
ZL, où * indique le conjugué. En utilisant les équations 229 et 230, on obtient l'équation 231. Il
apparaît que la puissance délivrée à la charge dépend du coefficient de réflexion au niveau de la
charge. L'adaptation d'impédance au niveau de la charge permet d'annuler le coefficient de réflexion et
d'optimiser le transfert d'impédance.
1
PL = V (L ) × I (L )
*
Équation 231
2
( )
2
1V+
2
P(L ) = (1 + ΓL )(1 − ΓL )* = 1 VG 1 − ΓL 2
Équation 232
2 ZC 2 4Z C
A. Boyer 156
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Nous allons maintenant analyser ces résultats dans deux cas de figure : le cas où la ligne est
adaptée en impédance et le cas où la ligne ne l'est pas.
En outre, la tension et le courant sont en phase, ce qui indique le transport d'une puissance
électrique active, c'est-à-dire que toute la puissance électrique transportée par l'onde incidente est
délivrée à la charge terminale. Dans le cas où celle-ci est une antenne, l'adaptation d'impédance permet
le transfert optimal de puissance depuis le générateur vers l'antenne. En utilisant l'équation 234, la
puissance moyenne délivrée à la charge est donnée par :
2
1 VG
P(L ) = Équation 234
2 4Z C
Figure 117 – Evolution de l'amplitude de la tension et du courant le long d'une ligne en fonction de
l'impédance de charge
Dans le cas d'une ligne adaptée (ZL = 50 Ω), on vérifie bien que l'amplitude de la tension et du
courant est constante le long de la ligne. L'adaptation assure qu'il n'y a aucune onde rétrograde qui se
superpose à l'onde incidente, pouvant créer un phénomène d'interférences constructives ou destructives
selon leur différence de phase. Par contre, dans les cas de lignes désadaptées, la tension et le courant
ne présentent pas une amplitude constante le long de la ligne. Elles présentent plutôt des maxima et
des minima en des positions bien localisées selon la longueur de la ligne, la constante de propagation
et les conditions de charge aux extrémités de la ligne. La présence d'une onde rétrograde qui se
A. Boyer 157
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
superpose à l'onde incidente est à l'origine d'un phénomène d'interférences entre ces deux ondes : aux
positions où elles sont en phase, l'amplitude du signal (tension ou courant) est importante. Aux
positions où elles sont en opposition de phase, l'amplitude du signal (tension ou courant) est réduite.
Figure 118 – Evolution de l'amplitude de la tension le long d'une ligne en fonction de l'impédance de
charge
La mesure des maxima et minima de tension le long de la ligne fournit un autre moyen de
mesure l'adaptation d'une ligne. On définit le taux d'onde stationnaire VSWR comme rapport entre la
tension max Vmax et tension min Vmin sur la ligne. Il est donné par l'équation 235 et est lié au
coefficient de réflexion en bout de ligne. Celui-ci est compris entre 1 (pour la condition d’adaptation)
et l’infini (désadaptation totale). En pratique, on considère qu’une bonne adaptation est obtenue si
VSWR < 1.2.
Vmax 1 + ΓL
VSWR = = Équation 235
Vmin 1 − ΓL
A. Boyer 158
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Ci-dessous est donnée une représentation précise du diagramme de Smith (certains éléments
graphiques habituels ont été supprimé pour en faciliter la lecture et l'utilisation dans le cadre de ce
cours). Celle-ci est utile pour une utilisation pratique du diagramme, par exemple pour adapter une
antenne à l'aide d'un réseau de composants passifs. Même s'il semble qu'un tel outil graphique peut
manquer de précision en raison d'éventuelles incertitudes de construction, il faut se rappeler que les
éléments constitutifs du réseau d'adaptation présenteront eux aussi des incertitudes : tolérance sur les
composants passifs, existence de valeurs normalisées, dépendance à la température, inductance,
capacité et résistance parasite introduite par les composants passifs eux-mêmes ou par les
interconnexions. Le but du diagramme est de donner une première approximation du réseau
d'adaptation qui, en pratique, est ajusté ensuite expérimentalement.
A. Boyer 159
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
A. Boyer 160
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Travaux Dirigés
A. Boyer 161
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1. UNITE
Réalisez les conversions suivantes :
P = 20 dBm _W
V = 20 mV _ dBµV
G = 7 dB _
Lp = -3 dB _
2. GRANDEURS ELECTROMAGNETIQUES
Une onde électromagnétique monochromatique de pulsation ω = 1.26˟1010 rad/s se propage
dans un milieu homogène caractérisé par une permittivité électrique relative εr = 2 et une perméabilité
magnétique relative µ r = 1. La densité de puissance moyenne transportée par cette onde est de 1
mW/m². Calculez la longueur d'onde, la vitesse de propagation, la constante de phase, l'impédance
d'onde dans ce milieu, et les amplitudes moyennes des champs électriques et magnétiques. Précisez les
unités des différentes grandeurs.
3. DIAGRAMME DE RAYONNEMENT
Le diagramme de rayonnement d’une antenne a été mesuré dans les plans E et H. Il est
présenté ci-dessous.
1. Est-ce une antenne omnidirectionnelle ? Pour quelle application pourrait-on utiliser cette
antenne ?
3. Quelle est la valeur du rapport entre le lobe principal et le premier lobe secondaire ?
4. CABLES COAXIAUX
Le tableau ci-dessous donne les caractéristiques de quatre câbles coaxiaux. Déterminez pour
chacun d'eux l'impédance caractéristique et la vitesse de propagation. Comparez leurs performances et
discutez de leurs domaines d'application.
Référence Diamètre Diamètre Nature isolant Atténuation Puissance max.
conducteur diélectrique (dB/m) @ 1 GHz (W), f en GHz
central (mm) (mm)
RG6 1.02 4.56 Foam High Density 0.25 ___
Polyethylene
A. Boyer 162
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(epsr=1.43)
RG58 0.9 2.94 Solid Polyethylene 0.67 55/√f
(epsr=2.02)
RG59 0.57 3.71 Solid Polyethylene 0.44 75/√f
(epsr=2.02)
RG174 0.48 1.52 Solid Polyethylene 1.07 16/√f
(epsr=2.02)
4. Quelle est l'impédance caractéristique d'une paire de fil ? On négligera les pertes dans les
fil, l'effet des paires voisines et on supposera que les deux fils sont enroulées de manière régulière.
5. Quelle est la vitesse de propagation le long de ce câble ? Combien de temps met un signal
pour se propager le long de 100 m de câble ?
6. Quelle doit être l'impédance placée en entrée en sortie de chaque paire de fil ? Est-elle
importante ? On pourra comparer le temps de propagation le long du câble et la durée d'un symbole.
6. ANTENNE AM - FM
Antenne AM
A. Boyer 163
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
4. Déterminer l’expression du champ rayonné par les antennes FM. A quelle condition les
antennes FM peuvent produire un rayonnement omnidirectionnel dans le plan horizontal ?
Un lobe secondaire est émis en direction d’un immeuble voisin situé à 20 m, le gain de
l’antenne dans cette direction est 20 dB plus faible. Quel est le champ électrique appliqué sur
l’immeuble ? Est-ce que le niveau de champ reçu respecte les recommandations d’exposition au
champ (voir annexe C) ?
8. ANTENNES DIPOLES
On dispose de 2 antennes dipôles, de 16 cm et 4 cm. Les notes d’application proposent les
modèles électriques suivants.
[Dobkin]
1. Calculer la fréquence de résonance du premier dipôle. Quelle est sa bande passante ? Pour
quelle application pourriez-vous l’utiliser ?
4. Quelle solution proposez-vous pour faire résonner l’antenne 2 à la même fréquence que
l’antenne 1 ?
A. Boyer 164
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
9. ANTENNE DE MESURE
On souhaite mesurer le champ électrique à 900 MHz en utilisant un dipôle demi-onde.
4. Quelle est la valeur minimale de champ électrique qui peut être mesurée ?
5. On suppose dans un premier temps que les badges intègrent des antennes boucles.
L'orientation des badges a-t-elle une influence sur la réception ? Quel est le problème posé ? Si oui,
comment s'en prémunir ?
A. Boyer 165
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Le badge intègre une antenne 3D dont la sensibilité est de 120 mV/A/m. Les pertes sont
incluses dans ce chiffre. Le récepteur radio du badge a un seuil de réception de -85 dBm. Son
impédance d'entrée est égale à 50 Ω.
z L? r=1
b=1.1 b=-0.3
4. Une version de cette antenne a été réalisé et une mesure à l'analyseur de réseau vectoriel
donne l'impédance d'entrée suivante à 868 MHz : Zin = 39.32+j˟49.46. Un réseau d'adaptation est-il
nécessaire ?
A. Boyer 166
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Optionnel :
6. On souhaite utiliser le même modèle d'antenne utilisant le même réseau de matching sur la
bande ISM à 2.45 GHz (antenne à bandes duales). Une mesure à l'analyseur de réseau vectoriel sur
l'antenne sans réseau d'adaptation donne une impédance d'entrée à 2.45 GHz Zin = 51.36-j˟7.96. Le
réseau d'adaptation proposé dans la question précédente convient-il pour une adaptation à 2.45 GHz ?
8. Proposez un nouveau réseau d'adaptation qui garantit un VSWR < 2 à 868 MHz et à 2.45
GHz. Idée : reprenez le premier réseau d'adaptation, comparez l'effet de C1 et C2 sur l'impédance
d'entrée à 868 MHz et à 2.45 GHz. Indice : seul un composant passif externe suffit !
4. En supposant que l'on vise une portée max de 100 m, sur un terrain relativement dégagé
(pas de gros obstacles), en tenant compte des pertes supplémentaires d'obstruction et en supposant que
le propriétaire du véhicule est dans un bâtiment et vise un véhicule depuis une fenêtre, quelle serait la
puissance d'émission minimale nécessaire pour assurer une liaison de qualité suffisante (BER < 0.2 %)
?
A. Boyer 167
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Puissance RF : 13 dBm
Gain antennes émettrices et réceptrices : 3 dBi
PIRE max : 20 dBm (ETSI EN 300 328)
Débit max : 54 Mbits/s
Sensibilité typique pour 54 Mbits/s : -70 dBm
90°
z
θ
0°
180°
y
φ
λ/4
x 270°
A. Boyer 168
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
N dipôles
…
S
S est la séparation entre le centre de chaque dipôle. On donne S = 0.82×λ. L’excitation des dipôles est
équiamplitude et équiphase.
4. Peut-on utiliser cette antenne comme station de base d’un réseau cellulaire ?
A. Boyer 169
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Annales
A. Boyer 170
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Soit une antenne sur laquelle différentes caractérisations ont été effectué :
• le diagramme de rayonnement dans les plans horizontaux et verticaux (fig. 1)
• le modèle électrique équivalent de l’antenne (fig. 2)
Iin C = 1.7 pF L = 20 nH
Iin
Vin Vin Rrad = 10 Ω
Modèle électrique
Antenne équivalent
Figure 120 - Modèle électrique équivalent de l’antenne
1. Qu’appelle t-on gain d’une antenne ? Quel est le gain de cette antenne ? (2 pts)
Le gain G(θ,φ) d’une antenne dans une direction (θ,φ) est le rapport entre la puissance
rayonnée dans une direction donnée P(θ,φ) sur la puissance que rayonnerait une antenne isotrope
sans pertes. En général, le gain G correspond au gain dans la direction de rayonnement maximal
(θ0,φ0). Cette propriété caractérise la capacité d’une antenne à focaliser la puissance rayonnée dans
une direction.
PA = 20 dBm soit 0.1 W. Le gain est défini dans la direction privilégiée de rayonnement (theta = 90°),
où P = 14 dBm = 25.1 mW :
171
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Câble ZC = 50 Ω Antenne
RG = 50 Ω
(
PA = PS 1 − Γin
2
)= P − P
S insert
2
Pinsert = PS × Γin = 0.1 × 0.67 2 = 44.9mW = 16.5dBm
172
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
(
PA = PS 1 − Γin
2
)= P − PS insert = 100 − 44.9 = 55.1mW = 17.4dBm
En considérant que l’antenne est sans pertes, comme l’impédance d’entrée de l’antenne est
équivalente à la résistance de rayonnement, toute la puissance électrique fournie à l’antenne est
convertie en puissance rayonnée. L’antenne rayonne donc une puissance totale de 17.4 dBm.
La puissance isotrope rayonnée équivalente d’une antenne définit, dans la direction de
rayonnement maximal, la puissance électrique qu’il faudrait apporter à une antenne isotrope pour
obtenir la même puissance rayonnée dans cette direction.
PIRE = G × PA = 3.15 × 55.1 = 173.6 mW = 22.4 dBm
7. On place une antenne de réception de même type à 1 km de l’antenne émettrice. Celle-ci est
connectée à un récepteur d’impédance équivalente égale à 50 ohms. En considérant toujours une
propagation en espace libre, mais en ajoutant 3 dB de pertes supplémentaires liées aux pertes
d’absorption et de polarisation, calculer la puissance électrique reçue par le récepteur à la fréquence de
résonance des 2 antennes ? (3 pts)
En considérant une propagation en espace libre, à partir de la formule de Friis, on peut
calculer la puissance électrique reçue par l’antenne Pr :
Pe Ge Gr 55.1 × 3.15 2
Pr = 2
= 2
= 0.42nW = −63.8dBm
d 1000
4π 4π
λ 0.347
Cependant, comme il n’y a pas d’adaptation d’impédance entre l’antenne réceptrice
(impédance de sortie = 10 Ω) et le récepteur (impédance d’entrée = 50 Ω), il y a une perte par
insertion entre l’antenne réceptrice et le réceptrice. La puissance électrique Prec délivrée par
l’antenne réceptrice au récepteur est donc égal à :
(
PRe c = PR 1 − Γin
2
) = 0.42nW × (1 − 0.67 ) = 0.23nW = −96.4 dBm
2
En tenant compte des pertes additionnelles de 3 dB, la puissance reçue est donc de -99.4 dBm
soit 0.115 nW.
173
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
On dispose d’une antenne de mesure présentant les caractéristiques décrites par les figures ci-dessous.
La mesure du coefficient de réflexion est faite en considérant une impédance caractéristique de 50 Ω.
1. Que signifient ces deux graphes ? Est-ce une antenne large bande ? Est-elle
omnidirectionnelle ? (1 pt)
Le premier graphe donne le diagramme de rayonnement en terme de gain dans les plans horizontaux
et verticaux, le second donne le coefficient de réflexion en entrée de l’antenne et nous permet de
déterminer la bande passante de l’antenne. Cette antenne est large bande mais n’est pas
omnidirectionnelle.
2. Donnez le gain de cette antenne et l’angle d’ouverture à 3 dB dans les plans verticaux et
horizontaux. (2 pts)
Le gain est mesuré dans la direction (0° ; 0°) est de 7 dB. L’angle d’ouverture dans le plan horizontal
est de 130°, celui dans le plan vertical est de 90°.
3. On travaille à une fréquence de 1.8 GHz. Quelle à la perte liée à la désadaptation ? Peut-on
négliger ces pertes ? (1 pt)
Le coefficient de réflexion à 1.8 GHz est d’environ 0.1. La perte liée à la désadaptation sont de :
Pmismatch = Pin*Γ², donc comme Γ = 0.1, la perte ne représente que 1 % de la puissance Pin qu’on
cherche à fournir à l’antenne. On peut donc la négliger.
5. On connecte une source de tension à cette antenne par un câble adaptée 50 Ω, présentant
une perte de 2 dB à 1.8 GHz. Cette source présente une impédance de sortie de 50 Ω. Cette source
délivre une puissance moyenne de 0 dBm à une charge 50 Ω. Calculez la densité de puissance
moyenne rayonnée au point de mesure. En déduire le champ électrique et le champ magnétique. (2 pts)
Le câble introduit une perte de 2 dB. Comme on considère qu’il n’y a pas de pertes liées à la
désadaptation, la puissance électrique Pe fournie à l’antenne de mesure est de -2 dBm, soit 0.63 mW.
174
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
En supposant une condition de champ lointain et un espace libre, la densité de puissance au point de
mesure est de : Pray (mW/m²) = Pe*Ge/(4*pi*r²) = 0.028 mW/m² Pray (dBmW/m²) = Pe+Ge-
10log10(4*pi*r²) = -15.5 dBmW/m²
En champ lointain, on a une onde en mode TEM donc le champ électrique E = sqrt(2*Pray*ηo) =
0.15 V/m, et H = E/ ηo = 0.39 mA/m.
6. On place au point de mesure une antenne dont on cherche à déterminer le gain. Cette
antenne est adaptée 50 ohms à 1.8 GHz. Il est connecté à un récepteur présentant une impédance
caractéristique de 50 ohms, à travers un câble adaptée 50 ohms présentant 3 dB de pertes à 1.8 GHz.
La puissance mesurée par le récepteur est de -41 dBm. Quelle est la puissance électrique induite sur
l’antenne ? (1 pt)
La puissance qu’on mesure est égale à la puissance induite sur l’antenne à caractériser moins les
pertes induites par le câble et la désadaptation, que l’on néglige. La perte du câble étant de 3 dB, la
puissance Pr induite sur l’antenne est donc de -38 dBm, soit 0.16 µW.
175
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
On considère une application de contrôle d’accès à un bâtiment basé sur une liaison sans fil
fonctionnant autour de la fréquence 434 MHz. Le contrôle d’accès est basé sur une station émettrice
placée sur un mur à l’entrée du bâtiment.
Celui-ci transmet continuellement un signal
numérique modulé en QPSK sur un canal de
Zone de
10 KHz de large autour d’une fréquence Badge détection
porteuse de 434.1 MHz, avec un débit de 12
Kbits/s. Ce signal sert à activer tout badge
porté par une personne autorisée à entrer dans
le bâtiment, se situant face à l’entrée du Station
émettrice
bâtiment. Une fois le signal reçu par le badge,
celui-ci répond à la station émettrice par un
signal numérique modulé en QPSK sur un
canal de 10 KHz de large autour d’une
fréquence porteuse de 434.5 MHz, avec un
débit de 12 Kbits/s. Bâtiment
Il est important de noter que l’orientation du badge est à priori inconnue. La puissance d’émission de
la station émettrice est limitée à 10 dBm. On considérera le canal de transmission comme un canal
AWGN.
1. On dispose de 4 antennes dont les diagrammes de rayonnement dans le plan horizontal et les
gains (gain dans la direction privilégiée de rayonnement) sont donnés ci-dessous. Parmi ces 4
antennes, laquelle ou lesquelles choisiriez-vous pour la station émettrice et pour le badge ? (2 pts)
Pour la station émettrice : antenne B (car rayonnement dans une ½ hémisphère). Pour le badge :
antenne A (car omni). 1 point par réponse juste. Toute autre réponse est fausse.
176
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
2. Précisez pour les 4 antennes les angles d’ouverture à 3 dB dans le plan horizontal (à +/- 10°
près) ? (2 pts)
Antenne A : omnidirectionnel
Antenne B : 145 °
Antenne C : 2 lobes de 90°
Antenne D : 60°
3. Les antennes de la station émettrice et du badge sont adaptées de telle manière à assurer un
coefficient de réflexion en entrée inférieur ou égal à 0.5 sur la bande d’émission et de réception.
Quelle est la perte maximale introduite par les désadaptations sur chaque antenne, exprimée en dB ? (1
pt)
Pmismatch =1- coef_refl² = 1-0.5² = 0.75 -1.2 dB
4. Au niveau de chaque récepteur, on souhaite réduire le taux d’erreur binaire (BER) à moins
de 0.1 % afin d’assurer une détection correcte de la station par le badge et du badge par la station. La
figure ci-dessous donne le BER théorique en fonction du rapport signal à bruit par bit pour les
récepteurs utilisés. En déduire le rapport signal à bruit minimal, noté SNR, pour assurer la contrainte
sur le BER. Exprimez-le en dB. (1 pt)
177
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
178
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
On dispose d’une antenne dont les caractéristiques sont données par le fabricant à l’aide des
figures ci-dessous. On souhaite utiliser cette antenne pour un point d’accès WiFi (bande ISM 2400-
2483.5 MHz) en extérieur. Dans la suite, on supposera qu’on est systématiquement en conditions
champ lointain. On négligera les pertes liées aux désadaptations d’impédance si le coefficient de
réflexion est inférieur à 0.1.
2. A quelle fréquence ou sur quelle bande de fréquence est-il conseillé d’utiliser cette
antenne ? Peut-on l’utiliser comme point d’accès WiFi ? (2 pts)
Entre 2325 et 2550 MHz, le coef de réflexion est < -20 dB, donc les pertes par desadaptation
sont négligeables. On peut utiliser cette antenne pour une application WiFi fonctionnant sur la bande
ISM 2400 MHz.
3. Donnez le gain de cette antenne et l’angle d’ouverture à 3 dB dans les plans verticaux et
horizontaux. (2 pts)
Le gain est mesuré dans la direction (0° ; 0°) est de 9 dB. L’angle d’ouverture dans le plan
horizontal est de 110°, celui dans le plan vertical est de 70°.
4. On travaille à une fréquence de 2.4 GHz. Un récepteur WiFi peut se connecter dans de
bonnes conditions s’il est exposé à un champ électrique supérieur à 45 dBµV/m. La puissance
électrique fournit à l’antenne d’émission du point d’accès WiFi étant de 20 dBm, à partir de quelle
distance théorique le récepteur ne pourra plus se connecter ? On supposera une condition d’espace
libre. Cette valeur vous semble t-elle réaliste en pratique ? (3 pts)
A 2.4 Ghz, on peut négliger les pertes par désadaptation (S11 = -25 dB)
179
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
E = 45 dBµV/m = 178 µV/m densité de puissance Pwave = E²/no = 84 pW/m² (no = 377
ohms). En supposant les conditions de champ lointain et d’espace ouvert, la densité de puissance
transportée par l’onde est égale à :
Pwave = PIRE/(4*pi*r²)=Pelec*Ge/(4*pi*r²)
La distance maximale assurant une connexion est donc :
Rmax = sqrt (Pelec*Ge/(4*pi*Pwave)) = 27.4 km
180
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
181
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
1. Donnez les gains des deux antennes. Dans quelles directions doivent pointer leur lobe
principal ? Le gain est-il similaire vers le zénith et vers l'horizon ? (2 pts)
Le gain de l'antenne patch est de 5 dB environ, celui de l'antenne hélicoïdal est de 0 dB. Leur
lobe principal doit pointer vers le ciel et vers son zenith. Aucune des antennes n'est parfaitement
omnidirectionnelle et le gain diminue lorsque l'angle d'élévation diminue (si un satellite se situe près
de l'horizon). Pour l'antenne patch, le gain varie entre 5 et -2.5 dBi. Pour l'antenne hélicoïdale, le
gain varie entre 0 et 5 dBi.
2. Pourquoi une antenne à polarisation circulaire est-elle nécessaire ? (1 pt)
Le signal GPS ayant une polarisation circulaire, si l'antenne n'a pas aussi une polarisation
circulaire, une perte supplémentaire est à craindre. Si l'antenne avait une polarisation circulaire, la
perte serait de l'ordre de 3 dB.
3. Pour chacun des critères listés ci-dessous, laquelle des deux antennes est la plus
avantageuse ? (2 pts)
meilleure réception sur l'ensemble du ciel
plus robuste aux réflexions parasites liées à l'environnement proche
plus compact
moins sensible aux dérives de fréquence de résonance
réception de signaux plus faibles
4. D'après leurs spécifications, calculez la perte maximale liée à la désadaptation des antennes
réceptrices sur leur bande de fréquence de fonctionnement. (2 pts)
VSWR = 1.5 |Γ| < 0.2. La perte maximale est donc de |Γ|² = 0.04. 4 % de la puissance
reçue sera perdue, ce qui reste négligeable.
5. On considère une antenne patch passive. Quelle serait la taille approximative de l'élément
rayonnant ? (2 pts)
Cette antenne est conçue pour fonctionner en condition demi-onde. La longueur physique L de
l'élément rayonné (un carré) est proche de λ/2 à 1.57 GHz. L = 3e8/(2*1.575e9*√12.8) = 26.6 mm.
Cette dimension est proche de la dimension max de l'antenne. La différence vient de l'épaisseur
importante de l'antenne, qui contribue à sa longueur électrique.
182
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
7. En vous basant sur le résultat précédent, une antenne active présente t-elle un intérêt ? Quel
est son inconvénient majeur (2 pts)
En conditions de fortes pertes par multi-trajet, la puissance reçue est de l'ordre ou inférieure
à la sensibilité du récepteur GPS. On se situe donc dans de mauvaises conditions de réception.
L'ajout d'un LNA permet d'améliorer le rapport signal-à-bruit, donc la qualité de réception et
la précision en positionnement.
Néanmoins, il s'agit d'un composant actif qui consomme de l'énergie. Intégré dans un
dispositif mobile autonome en énergie, celui-ci réduira la longévité de la batterie.
8. Une mesure de paramètre S a été effectué sur l'antenne de réception. L'impédance d'entrée
mesurée est de Zin = 14+i˟57. Placez le point sur le diagramme de Smith. En déduire le coefficient de
réflexion, le VSWR et la perte de puissance. Est-ce acceptable ? (3 pts)
Impédance réduite zin = 0.28+i*1.14 (voir point A sur diagramme de Smith)
S11 = 0.128+i*0.78 |S11| = 0.79
VSWR = 8.4
Mismatch loss = Precu*(S11^2) = 0.62*Precu. On perd 62 % de la puissance à cause de la
désadaptation (soit -4.2 dB). Le signal reçu étant déjà fortement atténué, il est préférable d'adapter
l'antenne
9. En utilisant le diagramme de Smith, proposez un réseau d'adaptation d'impédance. (4 pts)
Solution sur le diagramme de Smith :
Solution n°1 :
Passage de A à B : ajout d'une réactance réduite série x1 = -0.69 un condensateur C1
=2.93 pF.
Passage de B à C : ajout d'une susceptance réduite parallèle b2 = 1.6 un condensateur C2
= 3.23 pF.
183
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
g= 1 B r= 1
B’
Solution n°2 :
Passage de A' à B' : ajout d'une susceptance réduite parallèle b1 = 0.43 un condensateur
C1 =0.87 pF.
Passage de B à C : ajout d'une réactance réduite série x2 = -2 un condensateur C2 = 1 pF.
184
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
g= 1 r= 1 B
B’
A’
185
Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
1. En supposant que les gains et les pertes des émetteurs/récepteurs sont nulles, calculez les
pertes de propagation maximales pour les modules A et B. (2 pts)
Pour le module A, à 868 MHz et 2.4 GHz : Lp = 92 dB
Pour le module B, à 2.4 GHz : Lp = 110 dB
2. En espace libre, quelles seraient les portées radio de ces 2 modules ? Le nom du module B
est-il judicieux ? (2 pts)
Equation de Friis : portée radio dmax :
module A - 868 MHz : dmax = 1.1 km
module A - 2450 MHz : dmax = 390 m
module B - 2450 MHz : dmax = 3.1 km
Le module B garantit une plus longue portée que le module A, en raison d'une plus forte
puissance d'émission et d'une meilleure sensibilité.
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Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
4. Le module A est sélectionné en raison de son faible coût. On souhaite réaliser une antenne
patch rectangulaire pour le point d'accès. Celle-ci sera intégrée directement sur circuit imprimé
(matériau FR4, εr = 4.5) et doit être la plus compacte possible. Considérant cette contrainte, quelle
bande de fréquence sera utilisée ? Proposez une dimension approximative pour cette antenne patch. (3
pts)
L'antenne patch étant une antenne lambda/2, ses dimensions sont liées à la fréquence de
fonctionnement. Pour avoir un design le plus compact possible, il est préférable de travailler à la
fréquence la plus élevée.
A 2450 MHz et dans l'air, la longueur d'onde lambda = 3.108/2.45.109 = 12 cm. Dans un
matériau FR4 homogène lambda = 3.108/(racine(4.5)*2.45.109 )= 5.8 cm les dimensions de
l'antenne seront de l'ordre de 5.8/2 = 2.9 cms.
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Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
Gain = 5.5 dBi, angle d'ouverture à 3 dB = 100°, gain en face arrière = -5 dBi
6. Une mesure de paramètre S a été effectué sur cette antenne patch. On prendra comme
impédance caractéristique 50 Ω. Le résultat de la mesure est indiqué sur l'image ci-dessus à droite.
L'antenne est-elle adaptée à 2.45 GHz ? Donnez le module du coefficient de réflexion à 2.45 GHz,
ainsi que l'impédance réelle et imaginaire de l'antenne à cette fréquence. Donnez aussi l'impédance
réduite. (3 pts)
Antenne non adaptée, puisque la courbe ne passe pas au centre du diagramme. Le module du
coefficient de réflexion est de 0.642, ce qui indique aussi qu'on n'est pas adapté. On calcule ou on
mesure sur un diagramme de Smith l'impédance réduite zin = 0.29-0.56*i ou Zin = 14-28*i.
Une des solutions qui respecte les contraintes sur les valeurs des composants :
Passage de A à B' : ajout d'une susceptance réduite parallèle b1 = -0.96 une inductance L1
=3.3 nH.
Passage de B à C : ajout d'une réactance réduite série x2 = +0.61 une inductance L2 =
1.98 nH.
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Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
A’
g= 1 r= 1
B’
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Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
4ème IR – 2016/2017
Contrôle Techniques et Systèmes de transmission
Antennes
Tous documents autorisés
Le barème est donné à titre indicatif.
Il sera tenu compte des justifications apportées à chaque réponse, ainsi que de la présentation.
Une antenne de type boucle est intégrée dans un objet connecté porté par une personne. Cet
objet communique avec une station fixe sur une bande ISM à 868 MHz. Le signal transmis par la
station fixe est modulé en FSK, avec un débit de 20 kbits/s. La puissance électrique délivrée par la
station fixe est de 10 dBm. La station fixe intègre une antenne avec un gain de 3 dB que l'on supposera
constant. Le récepteur placée derrière l'antenne boucle présente un seuil de sensibilité de -85 dBm
(puissance mesurée en entrée du récepteur pour garantir un BER < 1 %). L'impédance d'entrée du
récepteur est de 50 Ω.
La portée en réception de cet objet doit être d'au moins 30 m en extérieur, en condition de
visibilité directe.
1. Calculez la longueur d'onde émis par l'antenne de la station fixe ? Peut-on considérer qu'on
se situe en champ lointain à 30 m ? (2 pts)
On néglige la modulation et on considère un signal sinusoïdal à 868 MHz longueur d'onde
dans l'air = 34 cm. Les dimensions de l'antenne de la station fixe doivent être de l'ordre de quelques
10 de cms. A 30 m, on se situe à plusieurs longueurs d'onde, donc on peut supposer qu'on est en
champ lointain.
2. Une mesure de la portée en réception de l'objet connecté a indiqué qu'elle était inférieure à
30 m. Une mesure du paramètre S11 de l'antenne boucle à 868 MHz a donné le résultat suivant : S11 =
-0.76+j*0.32. Calculez la perte par désadaptation. Est-elle acceptable ? Peut-elle être à l'origine de la
faible portée en réception ? (2 pts)
le module du coef de réflexion = 0.82 la perte par désadaptation est excessive et à l'origine
de la faible portée
3. Sur le diagramme de Smith qui vous est fourni, placez le point correspondant à la mesure du
coefficient de réflexion de l'antenne. Donnez la valeur de l'impédance réduite. (2 pts)
z11 =0.1+0.2i
4. En utilisant le diagramme de Smith qui vous est fourni, proposez un réseau d'adaptation
réalisé à partir de composants passifs discrets : donnez la structure du réseau et les valeurs des
composants. (5 pts)
Réseau 1 :
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Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
x1=0.1
zM
zB zA
zANT = 0.1+j*02
b2=3
L1 = 0.92 nH et C2 = 11 pF
g=1 r=1
B
X1 = 0.1
A
b2 = +3 B’
Réseau 2 :
x1=-0.5
zM
zB zA
zANT = 0.1+j*02
b2=-3
C1 = 7.33 pF et L2 = 3.1 nH
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Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
g=1 b2 = -3 r=1
B’
A
X1 = -0.5
5. L'antenne boucle est-elle directive ? Si oui, est-ce une bonne propriété pour l'application
visée ? (3 pts)
Une antenne boucle est quasi omnidirectionnelle. La position et l'orientation de cette antenne
étant aléatoire, il est préférable de ne pas avoir une antenne directive pour éviter des pertes puissance
selon sa position et son orientation.
6. Une mesure de gain de cette antenne après adaptation a donné la valeur suivante : selon la
direction considérée, le gain évolue entre -22 et -16 dB. En négligeant les pertes supplémentaires de
l'antenne et en supposant qu'elle est parfaitement adaptée, quelle est la puissance électrique reçue en
sortie de l'antenne boucle, lorsque l'objet est placée à 3 m de la station fixe, dans un environnement
extérieur, en visibilité directe ? La connexion entre la station fixe et l'objet connecté devrait-elle être
assurée ? (3 pts)
On peut utiliser la formule de Friis, car espace libre et champ lointain. La puissance
électrique en sortie d'antenne est donnée par :
Pr = Pe*Ge*Gr/(4*pi*d/lambda)² => Pr min (Gr=-22 dB)= 10mW*4*0.006/(4*pi*3/0.34)²
= 0.02 µW soit -47 dBm
=> Pr max (Gr = -16 dB) = 10mW*4*0.025/(4*pi*3/0.34)² = 0.08 µW soit -41 dBm.
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Antennes & Outils et Modèles pour la Transmission Septembre 2018
A partir du modèle de Friis, on en déduit une portée en réception max comprise entre les 2
valeurs suivantes :
20 log(d(km)) = Lp-32.4-20log(f(MHz)) d compris entre 174 m et 348 m
La portée en réception max attendue est de 30 m en environnement extérieur et en visibilité
directe cette portée est largement assurée.
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