Vous êtes sur la page 1sur 342

Royaume du Maroc

Université Mohammed Premier


Ecole National Des Sciences Appliquées
Filière Génie Civil
Oujda

Cours d’Alimentation en Eau Potable

Dr. Ing. ZIANE IMANE 1


Plan du cours

 Chapitre 1 : Généralités sur l ʼ AEP


 Chapitre 2 : Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux noeuds
 Chapitre 3:origine et captage des eaux
 Chapitre 4 : Etude des conduites dʼadduction
 Chapitre 5: Réservoirs
 Chapitre 6: Réseaux de distribution
❖ 6.1 : Types des réseaux de distribution
❖ 6.2: Eléments de calcul d ʼ un réseau de distribution d ʼ eau potable
6. 3 : Calcul d ʼ une conduite de distribution d ʼ eau potable
6.4 : Calcul d ʼ un réseau de distribution

2
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP

• L’eau est un bien naturel et économique. Elle constitue un patrimoine qui doit être géré avec l’objectif de protéger
l’intérêt de toute la collectivité. La conquête de l’eau a de tout temps été au centre des préoccupations de l’homme.
Ce dernier a consenti des efforts pour inventer, puis améliorer des moyens pour amener l’eau aux consommateurs.
Ces moyens sont les réseaux de distribution .

• Les réseaux d’eau sont formés d’un ensemble d’infrastructures qui doivent véhiculer jusqu’aux points prévus une
eau de bonne qualité, en quantité suffisante et avec le moins de défaillance possible. Cette eau doit être propre à la
consommation, exempte de matière nocives et de microbes dangereux, et conserver impérativement ses qualités
jusqu’aux points de consommation, qui sont les habitations et les fontaines et bâtiments publics et, souvent, aux
besoins en eau nécessaire pour lutter contre les incendies et les besoins d’irrigation.

• Un réseau d’alimentation en eau potable (AEP) peut être confronté à un certain nombre de défis liés à de
nombreux facteurs dans l'approvisionnement en eau de qualité, efficace, fiable, résilient et durable pour les
générations présentes et futures.
• .

3
Pourquoi nous avons besoin de gérer les ressources en eau ?

RARETÉS DE L’EAU

LES FUITES D’EAU SONT


COUTEUSES

CONSOMMATEURS ET
RÉGLEMENTATION 4
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP

Des questions s'imposent donc lorsqu’on se propose d'alimenter une localité en eau potable

- Les besoins en eau


- La source de l'eau
- La qualité de l'eau
- Le traitement nécessaire
- Le mode de Transport (Adduction)?
- Le réseau de distribution?
- Le réseau d'assainissement des eaux usées
- Le degré de pollution des eaux usées
- L'épuration de ces eaux
- Le rejet des eaux usées?

5
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP

❑ Pour pouvoir alimenter une localité en eau, il faut que cette eau soit :

❖ Apte à être consommée, c’est à dire potable , qui devra satisfaire à certaines normes de
qualité /Normes de qualité.

❖ En quantité suffisante (pour satisfaire aux besoins de la localité)

❖ Fournit sous une pression minimale.

❑ Le réseau de l 'A.E.P: Ensemble des ouvrages et appareillages à mettre en place pour traiter et

transporter ces besoins en eau à satisfaire ,depuis la ressource en eau jusqu’aux abonnés.

6
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP

Le système hydraulique décrit ci-dessus peut être résumé par le schéma suivant :

7
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP

L’eau distribuée peut servir principalement à 4 catégories de consommations :

Consommation domestique

L’eau est utilisée pour : Boisson – Cuisson, Lingerie – Lavage, Arrosage


Le volume consommé dépend du niveau de vie des habitants et des conditions de confort de l’habitat.

Consommation industrielle
L’eau est utilisée pour : Procédés de fabrication – Circuits de refroidissement – Lavage –Nettoyage – Autres besoins.
Les abonnés de cette catégorie sont considérés comme des Gros consommateurs.
Le volume consommé régulièrement dépend de la nature et de la taille de l’industrie en question (Sucrerie –Huilerie –
Laiterie – Papeterie – Tannerie, etc…).

8
CHAPITRE 2: LES ELEMENTS CONTITUFS DU R2SEAU AEP

• CONSOMMATION PUBLIQUE :

Les abonnés de cette catégorie sont : L’administration publique – Hôpitaux – Ecoles – Marchés – Jardins

publics – Incendie – Lavage de trottoirs et rues – Fontaines.

• CONSOMMATION TOURISTIQUE :

Les abonnés de cette catégorie sont : Hôtels – Campings – Complexes touristiques – Village des vacances.
Le volume consommé est très irrégulier à l’échelle de l’année.

9
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP

- LA PRODUCTION

Elle recouvre l’ensemble des prélèvements d’eau brute dans le milieu naturel (eau souterraine et de surface) ainsi que le traitement quand il y a
nécessité.
- LE TRANSFERT

Le transfert signifie le transport de l’eau potable à un débit généralement constant depuis un ouvrage vers un autre sans distribution notable en route.

Le transfert est soit gravitaire sous pression, soit en charge à l’aide d’une station de pompage.
- LE STOCKAGE
Les eaux d’adduction sont transférées vers un réservoir de stockage situé à l’interface entre la conduite d’adduction et le réseau de distribution.
- LA MISE EN PRESSION

La mise en pression du réseau de distribution peut être assurée de 2 manières :

- Soit par un réservoir implanté à une cote suffisamment élevée


.- Soit par un équipement de pompage (refoulement directement dans le réseau).
- LA DISTRIBUTION

La distribution est assurée par un réseau de conduites de distribution véhiculant de l’eau potable et comportant des branchements des abonnés.
10
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP

Cycle artificiel de l'eau

Captage Traitement Adduction Stockage

Rejet

Rejet dans
Epuration réseau Utilisation
d’assainisst Distribution

11
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP Installation de traitement
Fonctions des installations

a. Captage ou prise :
⚫ D'origine superficielle : lac, barrage, oued, mer ...
⚫ D'origine souterraine : nappe, source ...

b. Traitement des eaux


c. Conduite d'amenée : Conduite qui transporte l'eau entre la station de traitement et le réservoir de stockage.

⚫ Gravité, si le niveau de la station de traitement ( ou captage) est supérieur au niveau du réservoir (conduite d'adduction).

⚫ Refoulement si le niveau de la S.T ( ou captage) est inférieur au niveau du réservoir (conduite de refoulement).

d. Accumulation : L'accumulation des eaux (ou stockage) s'effectue dans des réservoirs pour assurer la régularité du débit capté et pour
avoir des réserves d'eau en cas d'indisponibilité de la conduite d'amenée.
e. Réseau de distribution : Une série de conduites qui desservent les différents consommateurs. L'écoulement de l'eau dans les conduites
de distribution se fait le plus souvent par gravité

12
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP Installation de captage

Captages

Les captages sont les travaux effectués pour prélever les eaux naturelles en vue de l’alimentation, ils peuvent
concerner soit l’eau présente dans le sous-sol, sous forme de nappes aquifère, soit celle qui surgit du sous-sol à
la surface par des sources, soit encore celle que l’on trouve à la surface du sol, dans les rivières ou dans des
étangs naturels ou artificiels

Installations du captage : Ensemble des ouvrages qui permettent de capter de l’eau (au niveau de la
ressource en eau) et qui peut être :

● Une eau de surface telle qu’une rivière, source non captée sur place, …retenue de barrage
● Une eau de profondeur telle qu’un puits ou forage , source captée sur place, …

13
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP Installation de transfert

Ensemble des conduites ,ouvrages et appareillages permettant le


transport de l’eau captée, jusqu’à son lieu de stockage au niveau du
village:

❑ Gravitaire :Où l'écoulement de l'eau à des pressions importantes est


causé par la différence des niveaux hydrauliques : l'altitude de la
source est supérieure à l'altitude du point de consommation, et se
déplace donc grâce à la force de gravitation d’où son nom. C'est le
principe du Château d'eau.

14
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP Installation de transfert

❑ Par Refoulement (c’est à dire non gravitaire), : où la pression sur le réseau et l'acheminement de l'eau se fait à
l'aide de pompes à l'intérieur de stations de pompage.

15
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP

• Les réservoirs doivent maintenir l’eau à l’abri des risques de contaminations, et autant que possible des fortes
variations de température ,
Il sert aussi à deux choses :

• Constituer une réserve d’eau disponible même si le pompage est arrêté.


• Séparer le pompage de la distribution
A partir du réservoir, l’eau s’écoule dans les tuyaux par son propre poids, donc plus le réservoir sera plus haut, plus
l’eau pourra aller loin et vite.
C’est pour que certains réservoirs sont au sol mais que d’autre doivent être surélèves (château d’eau) pour que l’eau
ait une pression suffisante pour alimenter tout le village.

16
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP

• Du réservoir de stockage sort une conduite principale de gros diamètre. Celle-ci, en se prolongeant le
long des rues de l'agglomération forme un ensemble de conduites maîtresses. Sur chacune de ces
dernières, sont branchées des conduites de diamètres moindres dites conduites secondaires, tertiaires,
etc.

• L'ensemble de toutes ces différentes canalisations avec l'ensemble des équipements qui les
accompagnent forment le réseau de distribution. Ce dernier comprend donc des conduites, auxquelles
il faut ajouter (en fonction de la topographie, de l’importance de l’agglomération, du mode de gestion
et de la qualité de la protection des ouvrages), des vannes, des ventouses, de systèmes de purge et de
régulateurs de pression pour assurer la bonne circulation de cette eau courante.

17
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP Distribution

La distribution

Elle désigne toute la partie se situant après le réservoir. A partir du ou des réservoirs, l’eau est distribuée dans un réseau
de canalisations sur lesquelles les branchements seront piqués en vue de l’alimentation des abonnés. Les canalisations
devront en conséquence présenter un diamètre suffisant, de façon à assurer le débit maximal avec une pression au sol
compatible avec la hauteur des immeubles,
La distribution de l’eau s’effectue à l’aide des réseaux enterrés constitués de conduites et de canalisations sous pression
qui comprennent des :

• Conduites et pièces spéciales ;


• Appareils de robinetterie : vannes, clapets ;
• Appareils de mesure : compteurs, débitmètres ;
• Appareils de fontainerie : bouches d’incendie.

18
ELEMENTS
CHAPITRE
DE1:RÈSEAU
GENERALITES SUR L'AEP Installation

19
CHAPITRE 2: LES ELEMENTS CONTITUFS DU RESEAU AEP

Les conduites sont caractérisées par 3 paramètres essentiels :


- La nature des matériaux qui les constituent ;
- Le diamètre nominal qui correspond au diamètre intérieur pour la majorité des conduites existantes sur
le marché, excepté le PVC et le polyéthylène pour lesquels le diamètre normalisé est le diamètre
extérieur ;
- La pression à laquelle elles peuvent résister et qui doit correspondre à la pression maximale de service
(PMS).

20
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP Matériaux

• La fonte ductile: Domaine particulier d’utilisation : Terrain accidenté, traversée des oueds, réseau à forte
pression.
- Matériau. : Fer (97%)+carbone ou graphite ( 3%).+ magnésium (forme sphéroïdale).

Caractéristiques

- Insensible à la corrosion, robuste mais fragile au choc (précaution dans la manutention)


et au travail en poutre. Il existe 2 types :
- Propriétés mécaniques supérieures, plus légères, moins fragiles, et se cintrent dans le
chantier pour des diamètres inférieurs à 400, d’où une économie de coudes.
- Protection intérieure au mortier de ciment centrifugé.
- Revêtement extérieur en zinc + bitume.
- Coefficient de rugosité : k = 0.1mm.

Joints : caractéristiques figurant dans les catalogues des fabricants


Pression d’épreuve - Joints Gibaux
- Joints à brides
- 60 bars : pour 60mm ≤ DN <300mm. -Joints express
- 50 bars : pour 350mm ≤ DN <700mm. - Joints automatiques
- 40 bars : pour 800mm ≤ DN <1600mm.
- 32 bars : pour DN ≥1800mm

21
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP

22
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP

• Pièces spéciales
Coudes, Tés, Brides, Manchons, Réductions
- Autres permettant de réaliser toutes les dispositions nécessaires.

23
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP

• L’acier:
Domaine particulier d’utilisation : Terrain accidenté, réseau à forte pression.

- Matériau. : Fer + carbone (0,1 à 1,5%).


Dimensions
Caractéristiques
 Très conductrice d’électricité si le joint est réalisé par - Diamètres normalisés : 80 à 1600mm.
- Longueur utile : 10 à 12m.
soudure. - Pression nominale : 10 à 64 bars.
- Coefficient de rugosité : k = 0.1mm.
- Matériau élastique, découplable, soudable, cintrable et
souple dans la pose. Joints : caractéristiques figurant dans les catalogues des fabricants
- Protection intérieur : revêtement au mortier de ciment, - Joint par soudure bout à bout (exécutés par des spécialistes).
- Joints à emboîtement et soudure à clin.
peinture époxy mais discontinuité au niveau des joints. - Emboîtement à joint automatique.
- Protection extérieur : fibre de verre + bitume pour le cas
- Pièces spéciales :
des marécages, bras de mer, eaux usées et milieu agressif
ainsi que l’isolation électrique.  Coudes, Tés, Brides, Manchons, Réductions
Autres permettant de réaliser toutes les dispositions nécessaires.

24
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP

Le polychlorure de vinyle (PVC)

Domaine particulier d’utilisation : Adduction et réseau de distribution pour des pressions limitées.
Matériau : Matières plastique en granulé + adjuvants à 200°c → pâte à modeler
Caractéristiques :
- Tenue à l’abrasion et à la corrosion est excellente.
- Propriétés mécaniques faibles et surtout variables.
- Tuyau fragile à basse température.
- Coefficient de dilatation thermique très important (transit des eaux chaudes à éviter).
- Très sensible au rayon ultra violet (décoloration et fragilisation).
- Peut être attaqué par les solvants.
- Insensible aux phénomènes électriques (effet de pile).
- Facteurs qui diminuent sa durée de vie sont : Température (>25°c) et Surpression).
- Longévité moyenne supérieure à 50 ans

25
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP

• Le polyéthylène
Domaine particulier d’utilisation : Adduction et réseau de distribution pour des pressions limitées.

- Matériau : Résine de polyéthylène + plastifiant + colorant noir de carbone à 230°c.

Les conduites utilisées pour l’AEP se caractérisent par des bandes bleues longitudinales.
- Caractéristiques :

Insensible à la corrosion, et à l’abrasion manutention et aux courants vagabonds électriques.


Plus souple que le PVC, mais même coefficient de rugosité : k=0.01mm.
Propriétés mécaniques moyennes.
Dimensions :

Diamètre extérieur = 20 à 800mm (barres droites).


Diamètre extérieur = 20 à 110mm (couronnes).
Diamètre extérieur = 63 à 160mm (tourets).

26
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP

• Le béton armé (BA)

Domaine particulier d’utilisation : Adduction et réseau de distribution pour des pressions élevées, les conduites
utilisées sont en béton armé précontraint.

Matériau: Gravette + sable + ciment + eau +acier (armatures longitudinales et transversales).

- Tuyau en béton précontraint : des contraintes de compression sont exercées par les armatures longitudinales et
les cerces sur le béton grâce à leur mise en tension avant tout coulage du béton. Le tuyau est ainsi doté d’une
grande résistance aux efforts de flexion et d’ovalisation et aux efforts de traction, ce qui évite la fissuration,
l’étanchéité est parfaitement assurée.

27
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP

• L’Amiante Ciment (AC)



Matériau : Fibres d’amiante ciment +ciment + eau = mélange enroulé et comprimé en plusieurs couches sur un moule
mandarin, on retire le mandarin et les tuyaux obtenus sont immergés dans
l’eau où se poursuit son durcissement.

Dimensions :
 Diamètre : 60 à 150 mm, → classe 30 → PMS = 15bars
 Diamètre : 200 à 300 mm, → classe 25→ PMS = 12.5bars
 Diamètre : 350 à 500 mm, → classe 20 → PMS = 12.5bars
 Epaisseur : 85 à 135mm.
 Longueur utile : 3m – 4m – et 5m.

Caractéristiques :
 De plus en plus abandonné car elle est cancérigène et donc nuisible à la santé humaine.
 Sensible à la corrosion chimique (CO2 agressif ou sulfate présente dans l’eau ou dans le sol).
 Etanche et peu sensible aux fortes températures.
 Conductivité électrique très faible.
 Sensible aux chocs et travail en poutre.
 Rugosité k = 0.1mm

28
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP

Le PRV : Polyester Renforcé de fibres de Verre


Matériau : la résine, la fibre de verre, le sable siliceux et autres additifs

Dimensions :
- Diamètre : 300 mm à 3000 mm
- Pression PN : 1 bar (gravitaire) à 32 bars.
- Longueur utile : 3m – 4m – et 5m.

Caractéristiques :

- Facilité de pose : donc réduction de la durée de réalisation des chantiers ;


- Prix compétitifs : donc réduction du cout des projets d AEP ;
Elle est adaptée au transport de tous les types de fluide Au Maroc et son utilisation dans le domaine de l’eau
potable n est pas encore engagé par l’ONEP. Elle est conçue avec des matériaux de haute technologie : donc une

bonne résistance face à la corrosion et un risque de fuite presque nul ;


29
CHAPITRE 1: GENERALITES SUR L'AEP

• Résumé sur les caractéristiques des matériaux:


Type de conduit Caractéristiques Avantages Inconvénients
PVC Densité = 1,4 Matériau hydrauliquement lisse : pdc
Nécessité d’un lit de pose soigné
- Résistance à la traction = 550 kg/cm² faibles
Pièces spéciales très chères
- Résistance à la compression = 800 kg/cm² - Légers, Résistants
- Difficiles à retrouver les conduites
- Thermo plasticité = rigide jusqu’à 60° (fusion - Isolants thermiquement
enterrées par les méthodes
200 à 240°C, façonnage à 120 - 145°C) Coût moins cher.
classiques de recherche.
- Résistance à la corrosion
Polyéthylène Canalisation souple, utilisées pour le Conduites souples. - Résistance très faible
raccordement d’appareils - Moins chers. - Lit de pose soigné
- Densité faible (0,92 à 1,1) - Résistance à la corrosion.
- Résistance à la traction = 120 à 190 kg/m -Longueur (100 m), donc moins de
pièces spéciales
Fonte ductile Masse volumique = 7000 à 7300 kg/m3 Disponible pour tout diamètre Très faible résistance à la corrosion
(nuance 23 - 45 M) - Facile à travailler Coût cher
Résistance à la traction = 18 à 25 DaN/mm²
Béton Densité variable suivant la pression caractéristique Très lourd, coût élevé de transport
précontraint - Très faible résistance à la traction, d’où introduction Avantages du béton précontraint Diamètres disponibles supérieurs
des armatures
à 300 mm
Amiante Très faible rugosité. Diamètre disponible inférieur à 800
Ciment Bonne résistance à l’agressivité ;
des eaux et des sols ; Risque de santé à la fabrication.
Matériau léger
Coût faible /Béton précontraint

30
31
32
33
34
CHAPITRE 2: Calcul des besoins en eau et détermination des débits
aux nœuds

❑ Calcul des besoins en eau potable

❑ Application pour le calcul des besoins en eau

❑ Détermination des débits aux noeuds

❑ Application pour le calcul des besoins aux noeuds

35
CHAPITRE 2: Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

A partir du réservoir, l’eau potable est distribuée dans un réseau de canalisations sur lesquelles des branchements
sont piqués pour alimenter les habitants de l’agglomération.
Le réseau est considéré comme un ensemble de circuits hydrauliques véhiculant l’eau depuis le réservoir
jusqu’aux abonnés et qui peuvent comporter :
- Conduites
- Réservoirs
- Robinetterie et fontainerie : raccords, vannes, ventouses, poteaux d’incendie, organes
de régulation et de comptage, des branchements, etc…

36
CHAPITRE 2: Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

• Structure d’un réseau

Un réseau est un ensemble de tronçons reliés par des par des points communs appelés nœuds.
Le réseau doit être dimensionné pour transiter le débit maximum horaire de la journée

• Les nœuds

Les nœuds sont caractérisés par :

- Débit sortant
- Cote du terrain nature
- Cote piézométrique
- Pression au sol

37
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

Calcul des besoins en eau

Il existe trois niveaux de besoins en eau :

Production : Quantité d’eau produite de la ressource (Vprod)

Distribution : Quantité d’eau distribuée à partir du (des) réservoir(s) ( Vdist)


Consommation : Quantité d’eau consommée par l’ensemble des utilisateurs (Vcons)

38
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

• Les B.E peuvent être évalués à 3 niveaux :


- Au niveau de la production

Volume produit (Vproduit) = Volume distribué (V distribué) + les pertes d’eau dues à l’adduction (vidange,
purge, consommation, fuites d’eau).

- Au niveau de la distribution

Volume distribué (Vdistribué) = Volume consommé (Vconsommé) + les pertes d’eau dans le réseau (fuites
d’eau, casses des conduites, entretien, etc…).

- Au niveau de la consommation

Volume consommé (Vconsommé) = Volume total comptabilisé (Vcompt) au niveau des compteurs.

39
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

• Le volume consommé se compose de :

- Besoins domestiques.

- Besoins industriels.

- Besoins administratifs ou publics.

- Besoins touristiques.

40
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

Calcul des besoins de consommation

Les besoins de consommation sont calculés par l’expression suivante :

Vcons = DOT_ PB x PB + DOT_ PNB x PNB + DA x P + DI x P

DOT_ PB : Dotation de la population branchée (l/j/hab) PB : Population branchée (hab)

DOT_ PNB : Dotation de la population non branchée (l/j/hab)

PNB : Population non branchée (hab). PNB = P – PB ,

P : population totale (hab)

DA : Dotation des équipements administratifs (l/j/hab)

DI : Dotation des équipements industriels (l/j/hab)

41
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

Le calcul de la population peut s’effectuer par l’une des méthodes suivantes :


⚫ Méthode rationnelle
⚫ Méthode arithmétique
⚫ Méthode géométrique

La méthode la plus utilisée est la méthode rationnelle

Pn = P0 (1 + )
n

P0 : population à la date 0
Pn : population à la date n
 : taux d’évolution de la population entre les dates 0 et n

42
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

• A partir du recensement de la population, on définit le taux d’accroissement démographique(τ) qui permet


d’estimer la population avenir.

43
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

➢ Calcul de la population

Le nombre de population d’une agglomération dépend des facteurs suivants :

⚫ Taux de natalité
⚫ Taux de mortalité
⚫ Immigration et émigration.

On peut connaître les populations des années à venir sur la base des statistiques effectuées en :

⚫ 1960 → P0
⚫ 1971 → P1
⚫ 1982 → P2
⚫ 1994 → P3
⚫ 2004 → P4
⚫ 2014 → P5

44
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

45
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

L´exploitation des données statistiques relatives a à la production, à et aux consommations pour différents types
d'utilisateurs permet de dégager l´évaluation des différents dotations (besoins prévisionnels)
Dotation : C'est une estimation de la consommation unitaire par catégorie d´utilisateur

Dotations en eau
Dotation moyenne de la population branchée
La dotation de la population branchée est obtenue par l’expression :

DOT_ PB= CONS PB /PB

DOT_ PB : Dotation de la population branchée (l/j/hab) CONS PB : Consommation de la population branchée (m3/j)
PB : Population branchée (hab)

La population branchée est calculée par : PB= TB x P

Population branchée
TB : taux de branchement au réseau d’eau potable = *100
Population totale
P : nombre de population (hab)
46
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

• Exemple :

• P= 20 000 hab, TB = 50 %, CONS PB = 1000 m3/j

• PB = 0,5 x 20 000 = 10 000 hab

• DOT_PB = 1 000 x 1 000/10 000 = 100 l/j/hab.

47
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

 Dotation moyenne de la population non branchée

La dotation de la population non branchée au réseau d’eau Potable (alimentée par des bornes fontaines) est
obtenue par l’expression :

DOT_PNB =CONS PNB/PNB


DOT_PNB : Dotation de la population non branchée (l/j/hab)
CONS PNB : Consommation de la population non branchée (m3/j)

PNB : Population non branchée (hab).

PNB = P - PB

48
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

- Dotation des équipements administratifs

La dotation des équipements administratifs sert à calculer la consommation journalière des équipements
administratifs en multipliant cette dernière par la population totale de agglomeration.

DA = CEA / P

DA : Dotation des équipements administratifs (l/j/hab)


CEA : Consommation des équipements administratifs (m3/j)
P : population totale (hab)

- Dotation industrielle :

La dotation industrielle est définie par : la consommation industrielle rapportée sur la population totale de
l’agglomération (l/j/hab).

DI = CI / P
49
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds
Exemple de calcul :

• Déterminer les volumes d’eau consommée et les taux de branchements pour les horizons indiqués au tableau suivant :
Horizon 1987 1990 1995

Pop branchée
- Population (hab) 5000
- Dotation (l/j/hab) 7000 9000
100
100 100
- Volume consommé (l/j)
Pop non branchée
- Population (hab)
6000 5000 4000
- Dotation (l/j/hab) 20 20 20

- Volume consommé (l/j)


Taux de branch. TB (%)

Volume consommé total (l/j)

50
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

Horizon 1987 1990 1995

Pop branchée
5 000 7 000 9 000
- Population (hab)
100 100 100
- Dotation (l/j/hab)

- Volume consommé (l/j) 500 000 700 000 900 000

Pop non branchée


6 000 5 000 4 000
- Population (hab)
20 20 20
- Dotation (l/j/hab)

- Volume consommé (l/j) 120 000 100 000 80 000


Taux de branch. TB (%) 45% 58% 69%

Volume consommé total (l/j) 620 000 800 000 980 000

51
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

Variations des besoins

Variationsjournalières

Le coefficient de la pointe journalière, Kj, est le rapport du volume moyen des trois journées successives les plus
chargées de l’année sur le volume moyen annuel.

𝑉𝐶𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑡𝑟𝑜𝑖𝑠 jours 𝑠𝑢𝑐𝑐𝑒𝑠𝑠𝑖𝑓𝑠 𝑑𝑢 𝑚𝑜𝑖𝑠 𝑙𝑒 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔é𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑙 𝑎𝑛𝑛é𝑒
𝐾𝑗 =
𝐶𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛𝑛𝑒 𝑗𝑜𝑢𝑟𝑛𝑎𝑙𝑖è𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑙 𝑎𝑛𝑛é𝑒

Variations horaires

Le coefficient de pointe horaire, Kh, est le rapport du volume moyen de l’heure la plus chargée d’une journée par le
volume moyen de cette journée.

Consomation horaire maximale de l année


𝐾ℎ =
Consommation horaire moyenne de l année

52
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

Rendement

53
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

- Rendement

L’évolution des rendements d’adduction et de distribution pendant les années 2000 et 2001 est :

Production Distribution Consommation Rendements (%)


Année
(m3/an) (m3/an) (m3/an)
Adduction Réseau

2000 314488 286758 264350 91,2 92,2

2001 340444 318323 280575 93,5 88,1

Pour les horizons futurs :


nous retiendrons un rendement plus réaliste (85 %) pour le réseau de distribution et de 92 % pour l’adduction.

- Coefficients de pointe retenus

• Coefficient de pointe journalière : 1,3


• Coefficient de pointe horaire : 2

- Tableau de Besoins en eau de Rommani

54
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds
S ta tis tiq u e s P ré vis io n s
D E S IGNATION 1994 2000 2001 2002 2005 2010 2015 2020

11433 12875 13107 13343 14077 15315 16498 17686


POPULATION D U C E N T R E
2.00% 1.80% 1.80% 1.80% 1.70% 1.50% 1.40%
T A U X D'ACCROIST (%)
T A U X D E B R A N C HT (%) 79% 84% 85% 85% 90% 98% 98%
P O P . B R A N C H E E (h a b ) 10172 11010 11342 11965 13783 16168 17332
P O P . N O N B R A N C H E E (h a b ) 2704 2097 2001 2112 1531 330 354
D O T A T I O N S (l/j/hab.)
POPULATION BRANCHEE 53.5 54 60 60 60 60 60
POP.NON BRANCHEE 14.5 13.5 15 15 15 15 15
ADMINISTRATIVE 9 9 10 10 10 10 10
INDUSTRIELLE 2 2.4 5 5 5 10 10
DOTATION N E T T E GLOBALE 56 59 68 68 71 79 79
CONSOM M ATION (m 3 /j)
POPULATION BRANCHEE 544 595 680 718 827 970 1040
POP.NON BRANCHEE 39 28 30 32 23 5 5
ADMINISTRATIVE 116 118 133 141 153 165 177
INDUSTRIELLE 26 31 67 70 77 165 177
T OT AL CONSOM M ATION 725 772 911 961 1080 1305 1399
RENDEMENTS
RESEAU 92% 88% 85% 85% 85% 85% 85%
ADDUCTION 91% 94% 92% 92% 92% 92% 92%
GLOBAL 84% 82% 78% 78% 78% 78% 78%
B E S O I N S A L A D I S T R I B U T I O N (l/s)
TOTAL MOYENNE 9 .1 10.1 12.4 13.1 14.7 17.8 19
TOTAL POINTE JOURNALIERE 11.8 13.2 16.1 17 19.1 23.1 24.8
B E S O I N S A L A P R O D U C T I O N (l/s)
TOTAL MOYENNE 10 10.9 13.5 14.2 16 19.3 20.7
TOTAL POINTE JOURNALIERE 13 14.1 17.5 18.5 20.8 25.1 26.2
91
P o i n te journalière :1,3 55
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

Application1

DEPOUILLEMENT DES STATISTIQUES D’AEP DE LA VILLE


DE BENI MELLAL
Recensement de la
population
Année Populations
1960 28933
1971 53826
1982 95003
1994 140212
Statistiques de consommation (m3) des années 2000 à 2003

Années 2000 2001 2002 2003


Domestique 3219890 3343333 3675768 3448836
Borne fontaine 321367 305500 326549 222546
Administration 560377 514565 539835 543589
Industrie 186929 161032 153051 231401
Total 4288563 4324430 4695203 4446372

56
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

❑ Application 2
Statistiques du nombre d’abonnés des années 2000 à 2003
Années 2000 2001 2002 2003
Particuliers 23852 25792 27346 27449
Administrations 383 388 398 391
Industriels 38 38 38 38
BF 65 61 61 74
BM 34 67 69 36
Total 24 372 26 346 27 912 27 988

Nombre de personne par abonnement selon les enquêtes


5,70

Statistiques de la production et la consommation en eau des années 2000 à 2003


Années 2000 2001 2002 2003
Production (m3) 8119217 7795131 7493968 7429110
distribution (m3) 8119217 7795131 7493968 7429110
Consommation (m3) 4288563 4324430 4695203 4446372

57
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

Application 2

Statistiques du volume maximum distribué pendant 3 jours successifs

Années 3 jours successifs Volume distribué (m3/j)

01/07/2000 27823
2000 02/07/2000 27652

03/07/2000 24152

01/06/2001 25850
2001 02/06/2001 28314

03/06/2001 27115

28/07/2002 26330
2002 29/07/2002 29990

30/07/2002 23620

01/08/2003 27900
2003 02/08/2003 27870

03/08/2003 26160

58
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

59
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

❑ Détermination des débits aux nœuds


➢ Besoins en eau potable par secteur
Le dimensionnement d’un réseau de distribution nécessite la détermination du débit maximal à véhiculer par le réseau.
Ce débit est le débit de pointe horaire :
(Qph = Kh.Qpj, avec Kh : Coefficient de la pointe horaire)

Qpj est le débit de la pointe journalière :


Qpj = Kj.Qmj (Qmj : débit moyen journalier : produit de la dotation en eau et du nombre de population, Kj :
coefficient de la pointe journalière).

Le débit Qmj est calculé par l’expression : P .D ot


Qmj l s =
P : Population ou nombre d’habitants desservis 86400
Dot : dotation en eau des populations (l/j/hab)
La population est calculée par : P = D x TR x S

D : densité d’habitat (hab/ha)


TR : taux de remplissage de la zone d’habitat.
S : superficie de la zone (ha).

60
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

• Le coefficient de pointe horaire rend compte de la pointe de la consommation au cours de la journée. Il


exprime donc les habitudes du consommateur au cours de la journée. Il est indépendant de la saison. Il n’a
aucune influence sur les quantités d’eau à mobiliser. Il est d’autant plus atténué que la ville à des activités
diversifiées.
• Le coefficient de pointe horaire est estimé par des études statistiques sur divers systèmes similaires ou par le
biais de formules empiriques.
• La formule dite du Génie Rural ( France)

Suivant l’expérience, le coefficient de pointe horaire est proche de 1.5 pour les villes de plus de 200.000
habitants (industrialisés), et 3 pour les localités de moins de 10.000 habitants. Valeur du coefficient de pointe
horaire selon la taille de la localité

61
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

La densité d’habitat :

La densité d’habitat est le nombre d’habitant par hectare. On donne pour :

Habitat individuel : 200 hab/ha ;


Habitat R+1 : 250 hab/ha ;
Habitat R+2 : 300 hab/ha ;
Zone villa : 100 hab/ha.

Taux de remplissage :

Rapport de la surface habitée d’une zone sur la surface totale de la même zone.

62
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

Dotation en eau

A partir des statistiques de consommation, on peut déduire les dotations correspondantes et par suite
pour chaque horizon considéré la consommation totale de chaque catégorie de consommation.

Dotation domestique

La dotation en eau est calculée par secteurs pour des zones d’habitat homogènes sur la base des
statistiques de consommation par secteurs.

Exemple :
Zone d’habitat R+1 ……..60 l/j/hab
Zone d’habitat R+2 ……..70 l/j/hab
Zone d’immeubles.. ……..80 l/j/hab
Zone de villas……. …….100 l/j/hab 63
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

Dotation des équipements administratifs

La dotation des équipements administratifs sert à calculer la consommation journalière des équipements
administratifs en multipliant cette dernière par la superficie propre de chaque administration.

DA = CEA / ST
DA : Dotation des équipements administratifs (m3/j/ha)
CEA : Consommation des équipements administratifs (m3/j)
ST : Superficie totale des équipements (ha)

Dotation industrielle

La dotation industrielle est définie par : la consommation industrielle rapportée sur la superficie
totale des équipements constituant l’industrie (m3/j/ha).

64
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

❑ Répartition spatiale de la consommation

La consommation totale, évaluée pour l’horizon d’étude, est répartie selon:

▪ la méthode nodale entre les différents nœuds constituant l’ossature principale du réseau projeté. Cette
méthode se base sur l’évaluation des zones d’influence d’un nœud donné.

▪ Les consommations des gros consommateurs industriels ou des abonnés administratifs seront localisées
selon leurs emplacements, tandis que pour les abonnées domestiques, elle se fera compte tenu de
l’occupation du sol (Type habitat, superficie…).

L’exemple suivant illustre bien l’application de cette méthode

65
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

➢ Application : Calcul des besoins en eau par secteur

Calculer la population par secteur ainsi que la dotation par type d’habitat.
Taux de
Type Superficie Consommation
Secteurs remplissage
d’habitat (ha) (m3/j)
%

4 32 100 396
R+1

11 12.71 100 171


24 23.41 80 218
2 17.66 55 264
3 12.69 95 362
R+2
7 9.6 100 235
36 14.7 78 286
6 27.81 23 276
R+3
27 12.28 42 195
Villas 10 29.22 69 276

Les densités de la population retenues sont :


Densité
Type d’habitat
(hab/ha)
R+1 200
R+2 400
R+3 600
Villas 150 66
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

67
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

68
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

Application : Calcul des besoins en eau par secteur


Déterminer le débit moyen, le débit de pointe journalière et le débit de pointe horaire au niveau du nœud n°1.

M2

E2

69
CHAPITRE 2:Calcul des besoins en eau et détermination des débits aux nœuds

➢ Application : Calcul des besoins en eau par secteur


Les superficies occupées par les différents types d’occupation de la zone d’influence du nœud 1 sont comme suit :

- Z1.1 : 2 Ha
- Z2.5 : 5 Ha
- E1 : 1 Ha , E2 : 2Ha
- M1 : 0.5 Ha, M2 : 0.5 Ha

Les hypothèses à retenir pour l’évaluation des besoins en eau sont :

- Densité :
o Zone villa : 100 hab/Ha
o Zone d’habitat à plusieurs niveaux : 300 hab/ha

- Taux de remplissage:
o Zone villa : 80 % - Rendement : Réseau : 80%, Adduction : 90%
o Zone d’habitat à plusieurs niveaux : 95%
- Dotation :
o Zone d’habitat à plusieurs niveaux : 70 l/j/hab.
o Zone villa : 100 l/j/hab
o Mosquée : 5 m3/j
o Ecole : 25 m3/j/Ha

- Coefficients de pointe
o Journalière : 1.5
o Horaire : 2
70
CHAPITRE 3:ORIGINE ET CAPTAGE DES EAUX

Origine des eaux

Figure : Cycle de lʼeau

71
CHAPITRE 3:ORIGINE ET CAPTAGE DES EAUX

a- Nappes libres :
Lorsque la nappe peut se développer librement vers le haut, on dit que cette nappe est une nappe libre.
b- Nappes captives :
Si la nappe est emprisonnée entre deux couches imperméables, elle est dite captive.

Puits

Terrain
naturel

Niveau
piezométrique

Nappe en Terrain
perméable

Terrain
imperméable

72
CHAPITRE 3:ORIGINE ET CAPTAGE DES EAUX

Sources :
Les sources sont les emplacements où les eaux souterraines débouchent à lʼair libre.
Toute source est alimentée par une portion de la nappe qui lui a donné naissance

Les principaux types de sources sont :


 Sources dʼaffleurement
 Sources de déversement
 Sources dʼémergence.
a- Sources d'affleurement :
 Les sources dʼaffleurement sont alimentées par la partie inférieure
de la nappe. Le fond de la vallée atteint l'imperméable.

b- Sources de déversement :
Les sources de déversement prennent naissance dans les
formations fissurées. L'eau apparaît au point de rencontre des
fissures avec le flanc de la vallée.

73
CHAPITRE 3:ORIGINE ET CAPTAGE DES EAUX

c- Sources d'émergence :
 Ces sources sont alimentées par la partie supérieure de la nappe. Le fond de la vallée n'atteint pas l'imperméable.

Eaux de surface:
 Eaux de rivière
 Eaux de barrage ou lac

74
CHAPITRE 3:ORIGINE ET CAPTAGE DES EAUX

Eaux souterraines :
Captage des nappes ( eaux peu profondes )
L'accès à la nappe peut s'effectuer comme suit :

• Verticalement par des puits

• Horizontalement par des drains

• Par combinaison des deux procédés en utilisant des puits à drains rayonnants.

75
CHAPITRE 3:ORIGINE ET CAPTAGE DES EAUX

Puits
 Une nappe souterraine peut être atteinte par un ouvrage vertical : puits.
 Les conditions à satisfaire pour la réalisation des puits, dans le souci dʼéviter la pollution des
eaux, sont :
⚫ Construction d'un avant puits et montage de buses pleines.
⚫ Le corps de puits sera constitué de buses captantes perforées ou barbacanes. Les trous sont
dirigés du bas vers le haut afin d'éviter les rentrées du sable dans le puits.

Drains horizontaux
 Lorsque la nappe est peu profonde et peu épaisse, on utilise les drains horizontaux.
 Ces drains sont constitués d'éléments préfabriqués en béton, comportant :
⚫ Semelle d'appui

⚫ Sur les faces verticales, des barbacanes inclinées

⚫ La protection contre la pollution superficielle s'effectue par des corrois en argile

Barbacane: Tube ou une ouverture verticale étroite réservée dans un mur de soutènement
pour permettre l'écoulement des eaux d'infiltration ou réduire la pression d'eau.
Corroi: Terre d'argile qui sert à rendre étanche un bassin
76
CHAPITRE 3:ORIGINE ET CAPTAGE DES EAUX

c- Puits à drains rayonnants :

 Pour capter des débits importants dans une nappe, il peut être
intéressant, de forer des drains horizontaux depuis le fond dʼun puits de
grand diamètre.

77
CHAPITRE 3:ORIGINE ET CAPTAGE DES EAUX

Captages profonds

 Le captage des eaux profondes sʼeffectue généralement au moyen dʼouvrages dénommés forages.
 Le forage est un moyen dʼatteindre la nappe souterraine.
 Il faut ensuite capter lʼeau avec toutes les précautions dictées par lʼhygiène.
 Cet équipement comprend une colonne de captage et un dispositif de prise dʼeau, ou crépine.
 La colonne de captage est constituée par des éléments pleins et la crépine sert au captage de lʼeau.
Le captage des sources s'effectue par construction d'une galerie établie au sein du gisement .
Captage en rivière : La prise doit être située en amont des agglomérations pour éviter les pollutions.

Crépine :Tôle perforée servant à arrêter les corps étrangers à l'ouverture d'un tuyau.

78
CHAPITRE 3:ORIGINE ET CAPTAGE DES EAUX

Captage à partir d'un barrage (ou lac) :


 Pour le captage de débits importants, on fait recours aux barrages
ou lacs.

 L'eau d'un barrage ou d'un lac est caractérisée par la stratification de la


température et de la
composition, dʼoù le problème de choix de la profondeur de la prise.
En effet :

➢ Il n'est pas souhaitable de distribuer de l'eau, dont la


température est supérieure à 15 °C.
➢ L'eau tiède connaît un développement rapide des microbes.
➢ La qualité de l'eau est variable avec les saisons, il faut alors
envisager une tour avec prises à différentes profondeurs.

79
Chapitre 4: Etude des conduites
d’adduction

❑ Cas d’une adduction gravitaire

❑ Adduction par refoulement

80
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

Une adduction est une conduite reliant les ouvrages de production au(x) réservoir(s) de
stockage. On distingue :
Adduction gravitaire
Adduction par refoulement.

81
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

82
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

83
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

Les conduites sont soumises à des actions qui sont les suivantes :

• La pression verticale due au remblai ;


• La pression résultante des charges permanentes de surface ;
• La pression résultante des charges roulantes ;
• La pression hydraulique extérieure due à la présence éventuelle d’une nappe phréatique ;
• Le poids physique de l’eau véhiculée ;
• Le tassement différentiel du terrain ;

84
CHAPITRE 4: Etude des conduites d’adduction

Cas d’une adduction gravitaire


On peut distinguer :
❑ Les parcours ou tracés obligés
❑ Les parcours intermédiaires, par exemple station de pompage – réservoir
Etude du tracé : projection de la route sur un plan horizontal

le tracé à adopter doit :


▪ Eviter la multiplicité des ouvrages coûteux ou fragiles (traversées de rivières, de canaux
ou de routes importantes, …)
▪ Eviter la traversée de propriétés privées nécessitant des expropriations.
▪ Suivre les voies publiques qui présentent les avantages
▪ Travaux de terrassement et d’approvisionnement de tuyaux souvent moins onéreux
▪ Accès facile aux regards contenant les appareils robinetterie et aux canalisations pour les
réparations
85
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

❑ Cas d’une adduction gravitaire

Profil en long : développement de l’intersection de la surface de la route avec le cylindre a génératrice verticale passant par
l’axe de celle-ci. Les impératifs du profil en long sont :

Profondeur : Les canalisations sont posées en tranchée avec une hauteur de couverture minimale de 0.80m au dessus de la génératrice
supérieure.

Pente : En principe, les montées sont lentes (pente minimale de 3 pour mille) et les descentes sont rapides (pente minimale de 6 pour
mille) afin de pouvoir éliminer facilement les bulles d’air en les accumulant dans les points hauts.

Equipement points hauts : Les points hauts doivent être équipés de ventouses pour libérer les canalisations des bulles d’air
emprisonnées.

Equipement des points bas : Les points bas sont à équiper de robinets vannes de vidange pour la vidange des conduites au moment
d’éventuelles réparations.

86
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

 On placera aux points hauts des ventouses pour évacuer l’air ou le faire entrer pendant le remplissage,
le fonctionnement normal et la vidange de la conduite.
 On placera aux points bas des vannes de vidanges en cas de réparation.
 En cas de terrains très accidentés, il faut prévoir des cheminées d’équilibre (ou des stabilisateurs de pression
amont) aux points hauts s’élevant au dessus de la ligne piézométrique pour éviter les cavitations (rupture de
veine liquide).

87
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

88
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

❑ Calcul du diamètre de la conduite d’adduction :

➢ Profil piézométrique :

Figure : Profil Pièzométrique et ligne de charge

89
CHAPITRE 4:Etude des conduites d’adduction

P1 V12 P2 V22
Z1 + + = Z2 + + + J12
.g 2.g .g 2.g
Zi : Energie potentielle
Pi
: Energie due à la pression
 .g
Vi2
: Energie due à la vitesse
2.g
J12 : Perte de charge entre les sections 1 et 2.

Si V2 , la ligne piézométrique est confondue avec la ligne de charge


=0
2.g

Pression au sol = Cote piézométrique – Cote TN

=

90
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

1. Rappel sur l’hydraulique générale :


Ecoulement à surface libre: : (en régime uniforme et permanent) :
• Formule de Manning
• Formule de Chézy
2. Ecoulement en charge :
2.1. Perte de charge linéaire (PdcL)
• Formule de Darcy-Weisbach :

J (mce ) = j  l = 8
 Q2 .l = R  Q2  l = avec R = résistance à l'écoulement
L
 gD
2 5

8
avec j=  Q2 = R  Q2 ( parabolique)
 gD
2 5

JL/L= j (m/m) → représente la pente de la LP

= fR ,k  donnée par le diagramme de Moody

91
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

❑ Calcul du diamètre d’une conduite :


* Pour le calcul du diamètre d’une conduite d’adduction, on sait que :

C.Q 2 ( C = 8. )
j=
D5  2 .g
 .D 2
Q = V.S = .V
4
Q est connu, On cherche D.
*Quatre paramètres interviennent pour le dimensionnement d’une conduite : Q , j, V, D
* Il y a 2 équations et 3 inconnues ( j, V, D)
* La solution consiste à se fixer l’un des paramètres j ou V et trouver D.
* Il faut ensuite vérifier que la valeur du paramètre non utilisé est acceptable.
* Il faut aussi éviter des vitesse situées en dehors de l’intervalle [0,5 ; 2m/s],
car :
▪ V< 0,5 m/s ; risque de dépôt et acheminement de l’air difficile vers les points hauts.
V> 2 m/s ; accroissement du risque de dégradation de la conduite et du coup de bélier.


92
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

1er cas : j fixé:

On connaît : j =J/L , Q
On utilise l’expression de
2
C.Q 8.
D =5
avec C = 2 .g
j

La détermination du diamètre nécessite le calcul de par la formule de Colebrook:

1 = −2Log  k + 2,51 

V .D   3,7.D Re.  
avec Re =

*A l’aide d’un programme sur machine à calculer (ou sur ordinateur) ou à l’aide des tables ou abaques, on détermine .On calcule ensuite C et enfin le
diamètre D. On peut aussi calculer D en utilisant les formules simplifiées de calcul des pertes de charge (Exemple : formule de Scimemi).Il faut également
vérifier que V<Vmax ( =2m/s)
93
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

2ème cas : V fixé:


Si Q est connu et V fixée, alors :
4.Q
D2 =
 .V

4.Q
D’où D=
 .V

Avec Q et D connus, on obtient j à l’aide de la formule et les pertes de charges linéaires J=j x L

➢ Avec Q et D connus, on obtient j à l’aide de la formule et les pertes de charges linéaires J=j x L
➢ Si l’emplacement du réservoir R1 est connu, il faut vérifier si l’emplacement du réservoir R2 est compatible avec la
topographie des lieux.

94
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

➢ Application 1 : Conduite d’adduction gravitaire en acier issue d’un réservoir (R1)

→ Trouver la côte piézométrique d’arrivée au Réservoir R2 en utilisant la formule de Scimemi et l’abaque simplifié
 Q = 120 l/s
 L = 2000 m
 Cote piézométrique de départ R1 : 40

 La formule de Scimemi pour l’acier est :

Q = 36,4.D 2 , 5 9 . j 0 , 5 5
Q(m3/s), D(m), j(m/m)

Les diamètres normalisés pour l’acier sont présentés sur l’abaque ci-dessous :

95
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

→ Formule de Hazen Wiliams

h 
0,54

V = 0,355.C.D0,63. f 
 L 
D : (m), hf : (m), L (m), V(m/s)
C pour le PVC =140
Les diamètres normalisés extérieurs pour le PVC : DN50, DN 63, DN 75, DN 90, DN 110, DN 125, DN 140, DN 160, DN
200, DN225, DN250, DN 315.
Les caractéristiques techniques des tuyaux en PVC sont données sur le tableau ci- dessous :
Caractéristiques des tuyaux PVC
DN
(mm) PN 6 bars PN 10 bars PN 16 bars PN 25 bars
Epaisseur (mm) D, Int (mm) Epaisseur (mm) D, Int (mm) Epaisseur (mm) D, Int (mm) Epaisseur (mm) D, Int (mm)
D ext
20 1,5 17 2,3 15,4
25 1,9 21,2 2,8 19,4
32 1 30 2,4 27,2 3,6 24,8
40 1,3 37,4 3 34 4,5 31
50 1,6 46,8 3,7 42,6 5,6 38,8
63 2 59 3 57 4,7 53,6 7,1 48,8
75 2,3 70 3,6 67,8 5,5 64
90 2,8 84,4 4,3 81,4 6,6 76,8
110 3,4 103,2 5,3 99,4 8,1 93,8
125 3,9 117,2 6 113 9,2 106,6
140 4,3 131,4 6,7 126,6 10,3 119,4
160 4,9 150,2 7,7 144,6 11,8 136,4
200 6,2 187,6 9,6 180,8 14,7 170,6
225 6,9 211,2 10,8 203,4 16,6 191,8
250 7,7 234,6 11,9 226,2 18,4 213,2
315 9,7 295,6 15 285 23,2 268,6 96
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

➢ Application 2 : Dimensionnement d’une conduite simple

→ Calculer le diamètre de la conduite reliant le réservoir au point B en utilisant la formule de Hazen Wiliams

20 l/s

→ Données :
Réservoir en A alimentant une conduite AB (cote réservoir = 70) L’altitude de B est de 35 m
Le débit acheminé par la conduite est égal à 20 l/s
La longueur de la conduite est égale à 2000 m
La pression au sol en B imposée est égale à 30 m

97
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

❑ Adduction par refoulement


Tracé

Le pompage a pour but d’élever l’eau du captage (ou d’un réservoir bas) et de la refouler dans
l’adduction qui va vers un réservoir haut.
On peut avoir soit :

Refoulement direct :

Le tracé idéal est celui qui correspond à une rampe régulière de la station de pompage vers le réservoir.
Des cantonnements d’air sont à craindre dans le cas contraire au droit des points hauts.

98
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

❖ Adduction mixte refoulement- gravitaire :

Dans certains cas, la topographie des lieux imposera une adduction mixte refoulement-gravitaire. Un
réservoir intermédiaire recevra l’eau provenant de la conduite de refoulement. L’eau s’écoulera ensuite par
gravité.

99
CHAPITRE 4:Etude des conduites d’adduction

➢ Diamètre économique de la conduite de refoulement

Deux éléments principaux entrent en considération lors du calcul économique :

o L’investissement : Le prix de canalisation, y compris le transport, la pose, le terrassement…


Les frais d’exploitation et de maintenance.

L’investissement des conduites augmente avec le diamètre mais le prix de la pompe et des frais d’exploitation diminuent
avec le diamètre (à cause des faibles pertes d’énergie), donc un compromis technico- économique doit exister.

La puissance absorbée par le moteur (Pam) est proportionnelle à la hauteur manométrique totale Hmt avec :
Hmt = Hg + Ja + Jr

Hg : Hauteur géométrique Ja : Pdc d’aspiration


Jr : Pdc de refoulement

100
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

C . Q 2 .L
Jr =
D5
Généralement si la longueur de la conduite de refoulement L est grande
- Jr est grande.

.V 2 L V =
Q
Jr = . et
2.g D  .D 2

Pour L donné et : 4
• D grand  Jr diminue
• D petit  Jr augmente

D’où Hmt (D grand) < Hmt (D petit)


- Pam (D grand) < Pam (D petit); Pam : puissance absorbée par moteur
- Frais d’exploitation (énergie) pour D grand < Frais d’exploitation (énergie) pour D petit

101
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

Si on combine aux frais d’exploitation (coût d’énergie) les frais d’investissement de la conduite (FI D grand > FI D
petit), on doit chercher le diamètre optimal.
On voit que :

• Si on choisit un grand diamètre, le prix Pc de la conduite sera élevé mais Jr sera réduit et donc la puissance du
groupe sera faible : On économisera donc sur le prix Pe de l’électricité et le prix Pg du groupe.

• Si on adopte un petit diamètre, Pc sera plus petit mais Pg et Pe seront plus élevés.

Donc, on voit qu’il doit exister un compromis économique correspondant à un diamètre optimal résultant du
compromis entre les deux tendances suivantes :

▪ Les frais d’amortissement (Ia) qui augmentent avec le diamètre.

▪ Les frais d’exploitation (Ie) qui diminuent avec le diamètre par suite de la diminution des pertes de charge.

L’optimum est obtenu pour It=Ia + Ie minimum.

102
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

103
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

➢ Méthodes simplifiées pour le calcul du diamètre économique de la conduite de refoulement


❖ 1ère méthode : formule de Bresse :
D e = 1,5 Q
(m) (m3/s)

Cette formule conduit à une faible vitesse, on adopte: De(m) = Q (m3 / s)

104
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

❖ 2ème méthode : formule de Vibert :

0,154
e
𝐷e = 𝑘 ⋅ ⋅ 𝑄0,46
𝑓

k : Coefficient dépendant du nombre d’heures de marche du groupe, de la durée d’amortissement et du taux


d’intérêt de l’investissement.
e/f : Rapport du prix du Kwh au prix du kg de conduite. Q : Débit refoulé en m3/s.

* Pour une marche de 24h/24 et pour une durée d’amortissement de la canalisation de refoulement de 50
ans à un taux d’intérêt de 8% ; k=1,456

*Pour une marche de 10h/24 et une durée d’amortissement de la Canalisation de 50 ans à 8 % ;


*k =1,27.

105
v
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

Abaque de Vibert donnant le diamètre économique

106
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

❖ 3ème méthode : formule de Munier :

De = (1 + 0,02.n ). Q

n : Nombre d’heures de pompage par jour


Q : Débit refoulé en m3/s

❖ Application :
Calculer le diamètre économique par une conduite de refoulement de : Q= 50 l/s ; Hg = 30m ; L = 1200 m ;
pdc aspiration négligeable ;
Le rendement du groupe = 0,60

Méthode de Bresse
Méthode de vibert (e = 1DH/Kwh ; f = 14 DH/kg ) Marche 24h/24h

107
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

❖ Solution :

➔ Formule de Bress

De = Q = 0,05 = 0,224m

➔ Formule de Vuibert Marche 24h/24

0,154
(1 )
De = 1,456 x   .(0,05 )0,46 = 0,244m
( 14 )

108
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

➢ Application 3 : Dimensionnement d’une conduite de refoulement

Calculer le diamètre économique pour une conduite en acier en utilisant la formule de Bresse

20 l/s
Données :
 CD : Côte d’aspiration de la pompe : 30
 CA : Côte d’arrivée de la conduite : 80
 Q = 20 l/s
 Longueur entre Forage et réservoir en acier = 2 Km
 Rendement global de la pompe : 0.65
 Prix de Kwh : 1DH

109
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

➢ Application : Conduite d’adduction gravitaire en acier issue d’un réservoir (R1)

→ Trouver la côte piézométrique d’arrivée au Réservoir R2 en utilisant la formule de Scimemi et l’abaque simplifié
 Q = 120 l/s
 L = 2000 m
 Cote piézométrique de départ R1 : 40

 La formule de Scimemi pour l’acier est :

Q = 36,4.D 2 , 5 9 . j 0 , 5 5
Q(m3/s), D(m), j(m/m)

Les diamètres normalisés pour l’acier sont présentés sur l’abaque ci-dessous:

110
111
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

Exemple : Conduite dʼadduction gravitaire issue d ʼ un réservoir (R1)


Conduite en acier Q = 120 l/s
L = 2000 m
Cote départ R1 : 40
Trouver la côte d ʼ arrivée au Réservoir R2 en utilisant l ʼ abaque de Colebrook pour acier (k=1mm) ?

112
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

Solution :
V = 2m/s

4.Q 4.0,12
D= D=
 .V  .2
D = 300 mm
Abaque : Q=120 l/s et D =
300mm → j=12mm/m J= 12 x 2000 = 24m
Cote finale R2 = 40 - 24 = 16

113
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

Diamètre économique de la conduite de refoulement

Deux éléments principaux entrent en considération lors du calcul économique :


➢ Lʼinvestissement : Le prix de canalisation, y compris le transport, la pose, le terrassement…
➢ Les frais dʼexploitation et de maintenance.

Lʼinvestissement des conduites augmente avec le diamètre mais le prix de la


pompe et des frais dʼexploitation diminuent avec le diamètre (à cause des
faibles pertes dʼénergie), donc un compromis technico-économique doit exister.

La puissance absorbée par le moteur (Pam) est proportionnelle à la hauteur manométrique totale Hmt avec : Hmt
= Hg + Ja + Jr
Hg : Hauteur géométrique Ja : Pdc dʼaspiration
Jr : Pdc de refoulement

114
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

C .Q 2 .L
Jr =
D5
Généralement si la longueur de la conduite de refoulement L est grande
 Jr est grande.

..V2 L =
Q
Jr = . et V
2.g D  .D 2

4
Pour L donné et :
➢ D grand  Jr diminue
➢ D petit  Jr augmente

D ʼ où Hmt (D grand) < Hmt (D petit)


 Pam (D grand) < Pam (D petit); Pam : puissance absorbée par moteur
 Frais dʼexploitation (énergie) pour D grand < Frais dʼexploitation
(énergie) pour D petit

115
CHAPITRE 4 :Etude des conduites d’adduction

Si on combine aux frais dʼexploitation (coût dʼénergie) les frais dʼinvestissement de la conduite (FI D grand > FI D petit),
on doit chercher le diamètre optimal.
On voit que :
➢ Si on choisit un grand diamètre, le prix Pc de la conduite sera élevé mais Jr sera réduit et donc la puissance du
groupe sera faible : On économisera donc sur le prix Pe de lʼélectricité et le prix Pg du groupe.
➢ Si on adopte un petit diamètre, Pc sera plus petit mais Pg et Pe seront plus élevés.

Donc on voit qu ʼ il doit exister un compromis économique correspondant à un diamètre optimal résultant du compromis
entre les deux tendances suivantes :
➢ Les frais dʼamortissement (Ia) qui augmentent avec le diamètre.
➢ Les frais dʼexploitation (Ie) qui diminuent avec le diamètre par suite de la diminution des pertes de charge.

Lʼ optimum est obtenu pour It=Ia + Ie minimum.

116
Chapitre 5: Réservoirs

❑ Rôle d’un réservoir


❑ Classification des réservoirs
❑ Emplacement des réservoirs
❑ Capacité théorique d’un réservoir
❑ Construction des réservoirs
❑ Applications

117
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

Au cours d'une journée ordinaire, la consommation d'eau, passe par des hauts
et des bas ; la vie sociale impose ses rythmes. En effet, il y a des heures
intenses où, comme un seul homme, toute une population fait sa toilette ou sa
cuisine, et des heures creuses durant lesquelles la demande est presque nulle. A
quatre heures du matin les robinets sont fermés et les égouts sont vides. Or,
l'eau potable est "produite" de manière à peu près constante. Qu'elle provienne
des captages de nappes ou des usines qui traitent l'eau de rivière, les conduites
l'amènent de façon régulière, sans à-coups. Il est donc nécessaire d'installer des
réservoirs tout au long du réseau de distribution si l'on veut éviter les coupures.

118
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

• Tout d’abord, le réservoir est un ouvrage régulateur de débit qui permet d’adapter
la production à la consommation. La production est généralement dimensionnée
pour produire, pour un temps journalier de fonctionnement généralement compris
entre 20 et 24 heures, le volume correspondant à la consommation journalière
totale de pointe du réseau.
• La consommation journalière présentant des fluctuations importantes, il est la
plupart du temps judicieux, au point de vue technique et économique, de faire
jouer un rôle d’appoint aux réservoirs pour la satisfaction des besoins horaires de
pointe. La présence de ces réservoirs diminue ainsi la capacité qui serait exigée
des équipements de production, si ceux-ci devaient assurer seuls l’alimentation du
réseau pendant l’heure de pointe.

119
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

• En second lieu, le réservoir est un ouvrage régulateur de pression puisque son niveau conditionne, aux
pertes de charge près, la côte piézométrique dans le réseau.
• La troisième fonction technique est une fonction de sécurité d’approvisionnement dans l’éventualité
d’un incident sur les équipements d’alimentation du réseau de distribution : pollution de l’eau brute
alimentant la station de traitement, pannes d’origines diverses de la station de pompage, rupture d’une
canalisation d’adduction.
• La quatrième fonction technique réside dans la simplification des problèmes d’exploitation en
permettant les arrêts pour entretien ou réparation de certains équipements : ouvrages de
production, station de pompage, canalisations maîtresses.
• Au point de vue économique, outre la possibilité déjà signalée de limiter les investissements au niveau
de la production, les réservoirs peuvent conduire à des économies significatives sur les investissements à
réaliser sur le réseau de distribution, et également, de façon plus globale sur l’ensemble du projet.
• Enfin, la dernière fonction économique, est d’apporter, lorsque le réservoir de distribution est alimenté
par pompage, une économie sur divers aspects énergétiques : puissance installée et puissance souscrite
en pointe, consommation énergétique spécifique (Wh/m3), dépenses relatives aux consommations
proprement dites par le jeu des divers tarifs horaires.
120
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

❑ Rôle d’un réservoir

Cas d’une adduction gravitaire :


• Pouvoir stocker l’eau au moment de faible consommation et la restituer au moment de la pointe
• Avoir une réserve d’incendie

Cas d’une adduction par refoulement :


• L’absence d’un réservoir présente les inconvénients suivants :
⚫ Coupure d’eau en cas de :
▪ panne électrique,
▪ travaux sur adduction,
▪ panne de pompe
• Les avantages de la présence d’un réservoir sont :
⚫ Régularité dans le fonctionnement du pompage (Q=cte, H=cte), d’où une régularité de la pression dans le réseau.
Assurer les débits de pointe
Avoir une réserve d’incendie

121
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

Un réservoir placé à l’interface entre la production et la distribution joue 4 rôles essentiels :

• La mise en pression du réseau de distribution:


• Le réservoir maintient dans le réseau une pression permanente permettant de desservir les abonnés dans les
bonnes conditions.
• Il doit assurer une pression minimale au niveau de l’abonné le plus loin et le plus élevé, c à d l’abonné
défavorisé du réseau.

• La régulation du débit entre la production et la distribution (répondre aux besoins de pointe et faire travailler
les pompes à régime fixe).
• La sécurité d’approvisionnement
• La défense d’incendie

122
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

Classification d’un réservoir :


❑ Les réservoirs peuvent être classés de différentes façons selon le critère retenu :

Par rapport au sol :


• Réservoirs posés sur le sol.
• Réservoir légèrement enterrés (semi-enterré).
• Réservoirs surélevés (château d’eau).
• Réservoirs souterrains.
D’après la nature des matériaux, on distingue :
• Les réservoirs métalliques
• Les réservoirs en maçonnerie
• Les réservoirs en béton – béton précontraint , Acier , Plastique
Le matériau le plus utilisé est le béton armé.

123
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

Par leur forme

• Circulaire : le plus économique.


• Rectangulaire, carré, ou de forme irrégulière

124
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

Emplacement des reservoirs

Le réservoir d’eau doit être le plus proche possible de l’agglomération a alimenter.

Le réservoir est un régulateur de la demande en eau : il transforme au niveau de la production


les débits de pointe horaire (Qph = variables) en demande moyenne (Qpj = constantes) :
- Si Qpj > Qph. , alors il y a stockage de l’eau dans le réservoir
- Si Qpj < Qph. , alors le réservoir se vide dans le réseau.
- Si Qpj = Qph. , alors le niveau de l’eau dans le réservoir se maintient constant
. 125
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

126
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

127
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

➢ Choix du site d’un réservoir :

• La présence d’un relief à proximité d’une localité peut faciliter l’établissement d’un
réservoir semi enterré qui sera toujours plus économique qu’un réservoir surélevé (à
capacité égale).

• Le réservoir doit être placé sur un site dont l’altitude lui garantit une pression suffisante sur
le réseau au moment de la pointe.

• La pression sur le réseau doit être comprise entre 20 et 60 m.

• S’il existe entre la localité et le site du réservoir une grande dénivelée, on fait recours à
une distribution étagée.

128
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

129
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

130
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

Exemple distribution étagée : Ville située entre les cotes


30 et 70 NGM

1- Réservoir 1 placé à la cote 70


* Bas de la ville : 70 – 30 = 40m
* Haut de la ville : 70 – x = 20m x =50 NGM
Le réservoir 1 alimente la zone située entre les cotes 30
et 50
2- Entre les cotes 50 et 70
On place un réservoir qui puisse garantir une pression
minimale de 20 m sur la partie du réseau située à la cote
70 ; soit : 70+20 = 90 NGM. Sur la cote 50, on aura une
pression de: 90 - 50 =40m.

131
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

❑ Capacité théorique d’un réservoir

Les fonctions fondamentales assurées par les réservoirs sont résumées ci- dessous :

➢ Régulation de débit
➢ Régulation de pression
➢ Sécurité d’approvisionnement
➢ Simplification de l’exploitation

Le volume des réservoirs sur un réseau de distribution est déterminé à partir des fonctions
suivantes.

132
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

➢ Fonction de régulation entre la demande et la production :

Ce volume se détermine théoriquement en comparant sur un graphique, pour une journée


donnée (généralement la journée de pointe de l’horizon considéré pour le projet),
l’évolution en fonction du temps :

• De la courbe des consommations cumulées telle qu’elle peut être estimée à partir de
mesure sur les conditions actuelles et de prévisions sur son évolution.

• De la courbe des productions cumulées telle qu’elle résulte des conditions de


production (débit constant ou variable suivant la nature de la ressource et ses conditions
d’exploitation)

133
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

➢ Fonction relative à la sécurité d’approvisionnement :

Volume nécessaire à assurer en cas d’insuffisance de l’alimentation


Ex: incident sur les équipements, durée d’une pollution accidentelle, durée de réparation d’une canalisation
maîtresse d’alimentation.

Ce second volume dépend par ailleurs de la ressource, de l’unicité ou de la multiplicité des origines de la
ressource.
➢ Fonction réserve d’incendie :

La réserve d’incendie dans un réservoir est destinée à alimenter le réseau de distribution d’un débit de 60m3/h durant 2
heures (17l/s), soit une réserve de 120 m3.
➢ Charge :

La charge, ou l’altitude, du réservoir nécessaire pour assurer la distribution,est fournie par le calcul du réseau.

134
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

135
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

136
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

❑ Construction des réservoirs


Exigence technique à satisfaire d’un réservoir dans la construction:

• Résistance : le réservoir doit, dans toutes ses parties, équilibrer les efforts auxquels il est soumis.
• Etanchéité : Il doit constituer pour le liquide qu’il contient un volume clos sans fuite. Il doit donc être
étanche.

➢ Durabilité :
• Le réservoir doit durer dans le temps, c’est à dire que le matériau : béton, dont il est constitué, doit
conserver ses propriétés initiales après un contact prolongé avec l’eau.
• Enfin le contact avec le béton du parement intérieur du réservoir ne doit pas altérer les qualités du liquide
emmagasiné. Le revêtement intérieur, s’il protège le béton sous-jacent doit aussi protéger le liquide de
l’influence du béton.

➢ Un réservoir se compose de :
• Cuve (s)
• Chambre des vannes

137
138
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

CONCEPTION DE RÉSERVOIR
Les infrastructures d’approvisionnement collectives doivent tenir compte des objectifs principaux suivants:
- Garantir le maintien de la qualité de l’eau de la production (Objectif qualitatif)
- Ajuster la production à la consommation (objectif quantitatif)
- Assurer la fiabilité et la sécurité du système de distribution (objectif de fiabilité)
- Faciliter le travail du personnel exploitant on à la consommation.

139
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

• Volume de la cuve
 Le volume total prend en compte
 Le volume utile qui correspond au résultat d’un bilan entre la production et la
distribution.
 La réserve d’incendie de 120 m3 pour le milieu urbainet 60 à 80 m3 pour un centre rural
 Une marge de manœuvre entre la couverture et le trop plein (= 50 cm).
Hauteur de la cuve (3 à 6 m)

 Une hauteur supérieure à 6 m donne un marnage entrainant de fortes variations de pressions à l’amont et à l’aval du réseau et des
problèmes de génie civil (construction).
Une hauteur inférieure à 3 m, crée des problèmes de régulation et coût de l’ouvrage.
Forme géométrique de la cuve

Presque toujours circulaire pour des réservoirs importants, car cette section est économique par rapport à d’autres formes rencontrées
(parallélépidique, tronconique, etc…).

Matériaux de construction

 Béton armé et béton armé précontraint (cuve surélevée)


 Maçonnerie en moellon (cuve au niveau du sol).
 Métallique ou plastique (industrie, petite capacité)

140
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

➢ Cuve :
• Les réservoirs sont :
⚫ enterrés
⚫ semi-enterrés
⚫ surélevés

• Les deux premiers sont utilisés quand les conditions topographiques sont favorables et aussi pour de
grandes capacités. Les sections de ces réservoirs sont :
⚫ rectangulaires : V > 3000 m3
⚫ circulaires : V < 3000 m3
• On utilise les réservoirs surélevés (ou châteaux d’eau) quand les conditions topographiques
l’imposent et quand la capacité est faible.
141
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

Réservoirs enterrés et semi-enterrés :

Les réservoirs doivent être :


⚫ couverts contre les contaminations
⚫ aérés
⚫ bien protégés contre la chaleur et le froid (protection thermique)
⚫ Visitables
⚫ Compartimentés pour faciliter le nettoyage (cuves identiques)
Avantages:
• Économie sur les frais de construction,
• Étude architecturale très simplifiée et moins sujette à critiques,
• Étanchéité plus facile à réaliser,
• Conservation à une température constante de l’eau ainsi emmagasinée.

142
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

Réservoirs rectangulaires :
• La hauteur utile d’eau : 4-5 m (revanche 1 m)
• Les parois sont constituées par des voiles en béton, l’intérieur doit être couvert d’un enduit étanche.
• La dalle (couverture) doit reposer sur des poteaux en béton armé
• La couverture doit comporter :
▪ Etanchéité multicouche
▪ Isolation thermique
✓ 1 couche de sable
✓ dallettes en béton
✓ 1 couche végétale
• Le réservoir doit comporter un système de drainage périphérique et sous le radier
• Le réservoir doit comporter des lanterneaux d’aération
La section rectangulaire est surtout adoptée pour les réservoirs de grande capacité (supérieur à 10 000
m3) ; plusieurs étages sont possibles, les niveaux supérieurs étant alimentés par pompage et affectés, par
exemple, à l’alimentation en période de pointe
143
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

Figure : Chambre des vannes d’un réservoir enterré rectangulaire

144
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

 Réservoirs circulaires:
Ces réservoirs ont une section circulaire et la couverture parfois bombée, le reste est identique au réservoir rectangulaire.

145
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

 Réservoirs surélevés
Ces réservoirs ont deux problèmes :
⚫ esthétique
⚫ adaptation au site
Les formes des cuves de ces réservoirs sont :
⚫ Cylindrique : V < 1000 m3
⚫ Tronconique : V > 1000 m3
Ils comprennent une cuve montée sur tour ou sur des piliers. La cuve est en béton armé
ou en béton précontraint.

⚫ La hauteur d’eau dans la cuve =5- 6 m, avec revanche = 1m


⚫ La cuve doit être visitable et ventilée.
⚫ La cuve doit être accessible par des escaliers, des échelles ou des
échelons disposés à l’intérieur ou l’extérieur de la tour.
Pour la préservation contre les variations de température, on utilise
une couche de protection thermique sur la coupole. Elle est parfois
doublée d’une
⚫ enveloppe en briques creuses.
Un tuyau de descente d’eau doit être placé pour recueillir les eaux de
pluie reçues par la couverture
⚫ L’intérieur de la cuve doit être revêtu par un enduit étanche.
146
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

147
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

Chambre des vannes (ou chambre de manœuvre) :Réservoirs enterrés ou semi-enterrés.

La chambre des vannes comprend :

• conduite d’arrivée (ou adduction)


• conduite de départ (ou de distribution)
• trop plein
• vidange
• robinetterie

148
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

Conduited’arrivée:
• La conduite d’adduction, à son débouché dans le réservoir doit pouvoir s’obturer quand l’eau atteint dans la
cuve son niveau maximal : une obturation par robinet flotteur si l’adduction est gravitaire ou un dispositif
permettant l’arrêt du moteur si l’adduction s’effectue par refoulement.
• L’arrivée peut être placée soit au fond du réservoir, soit à la partie supérieure ou même déverser au dessus de
la surface libre.
• Dans un réservoir, la réserve est toujours remplie par le haut, l'eau tombe dans le réservoir. Cette canalisation
est facile à reconnaître car elle est le plus souvent équipée d'une boîte à boue, d'un réducteur de pression et
d'une vanne de sectionnement. Il n'y a généralement pas de compteur sur la conduite d'arrivée d'eau. Il peut y
avoir plusieurs conduites d'arrivée d'eau dans un réservoir.

Conduite de distribution:
• Pour faciliter le brassage de l’eau dans le réservoir, l’orifice de départ de la conduite de
distribution devra être situé autant que possible à l’opposé de l’arrivée, il sera placé à 0.15 ou
0.20m du fond pour éviter d’entraîner dans la conduite de distribution d’éventuels dépôts
décantés dans le réservoir.

149
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

Trop plein:
Il peut arriver que le réservoir déborde lorsque ce dernier reçoit plus d'eau qu'il n'en distribue ou que le robinet de
fermeture ne soit pas assez obturé. Pour éviter que l'eau ne passe par dessus le mur de la réserve et ne se retrouve dans
la chambre de visite, l'ouvrage est muni d'un trop-plein. Il s'agit d'un tuyau en fonte d'assez large section qui longe la
paroi interne de la réserve. La hauteur de ce tuyau est légèrement inférieur de quelques centimètres à la hauteur de la
réserve ce qui fait que lorsque l'eau monte trop haut dans l'ouvrage elle tombe par surverse dans le tuyau de trop-plein.
L'eau est ensuite dégagée par le puisard de la chambre de visite et évacuée en dehors du captage.
Cette conduite de trop plein devra pouvoir évacuer la totalité du débit Q entraînant le dépassement du niveau
maximum de l’eau au réservoir. Elle ne comporte pas de robinet sur son parcours.
Le trop- plein comporte :
▪ Un évasement en forme de tronc de cône dont la plus grande circonférence du rayon R formera déversoir à
seuil circulaire pour le passage du débit Q sous une hauteur h.
▪ Le débit évacué est donné par :

▪ La canalisation de trop plein doit déboucher à un exutoire voisin.


150
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

-Vidange:
Elle part du point bas du réservoir et se raccorde sur la canalisation de trop plein. Elle comporte un robinet vanne. Son
diamètre dépend du temps de vidange du réservoir.
- By-pass entre adduction et distribution :
En cas d’indisponibilité (nettoyage ou réparation du réservoir), il est bon de prévoir une communication entre ces deux
conduites.
- Comptage :
A la sortie de la conduite de distribution, un compteur doit être ménagé pour pouvoir effectuer des relevés périodiques de la
consommation totale.
- Robinets- vannes :
Dans chaque canalisation (arrivée, départ, vidange…..) un robinet-vanne doit être prévu pour pouvoir effectuer le sectionnement
de chacune de ces conduites en cas de besoin.
- Tuyauterie :
Pour la protection de tuyauterie contre la corrosion, celle-ci doit être galvanisée.

151
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

152
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

153
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

Chambre des vannes (ou chambre de manœuvre) :

- Réservoirs surélevés :

La chambre de manœuvre se situe au pied de la tour où se trouvent réunies les


vannes. Seule la vanne de vidange se manœuvre à partir d’une plate-forme
ménagée sous la cuve.
Détermination de la capacité théorique d’un réservoir :

Le réservoir doit stocker l’eau pendant les heures de faible consommation.


Le réservoir doit combler le déficit en eau pendant les heures de pointe.
La détermination de la capacité théorique nécessite la connaissance de la
variation du débit de la pointe horaire Qphd :
▪ 06h – 7h = Qpj
▪ 07h – 11h = 3.5 Qpj
▪ 11h – 16h = 0.4 Qpj
▪ 16h – 18h = 2 Qpj
▪ 18h – 22h = 0.5 Qpj
▪ 22h – 06 h = 0.125 Qpj
154
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

•La consommation totale (de la journée de


pointe) =24 h

Qpj = Consommation totale de la journée de pointe


/ 24

•Le volume théorique du réservoir = 10 Qpj


= (10 /24)x consommation totale de la
journée de pointe= 42 % de la consommation
totale de la journée de pointe.

Figure: Capacité théorique en


adduction continue 24h/24 155
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

➢ Capacité pratique d’un réservoir (fonctionnement d’adduction 24h/24):

• En pratique, la capacité d’un réservoir destiné à alimenter une agglomération est égale à la moitié de la consommation de la
journée de pointe augmentée de la réserve d’incendie. Le volume total à stocker dans un réservoir est :
V = Vres théo + Vincendie

• Si on réduit le temps de fonctionnement de l’adduction en passant de 24h/24 à 10h/24, le rapport du volume de réservoir à la
consommation totale en journée de pointe passe de 42% à 92% correspondant à 22.Qpj (voir applications ci-dessous). Quant
au pompage limité strictement aux 8 heures creuses, il requiert un volume assez peu supérieur au précédant = 23 Qpj, soit
23/24 = 95.8% de la consommation totale de la journée de pointe.

156
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

Applications
Calcul des capacités théoriques d’un réservoir pour les cas suivants :
- Cas 1 : correspond à un pompage nocturne de durée 10 heures/24, entre 20 heures et 6 heures
- Cas 2 : correspond au cas d’un pompage nocturne de durée 8 heures/24, limité aux heures creuses de fourniture d’énergie, c'est-
à-dire entre 22h et 6h

Figure : Capacité du réservoir en


adduction nocturne (pompage
10h/24)

157
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

Figure 2 : Capacité du réservoir en adduction nocturne (pompage 8h/24)


158
CHAPITRE 5 : RESERVOIRS

Solution :
On voit sur les deux figures ci-dessous :

➢ Figure 1 : Le pompage nocturne pendant 10 heures, avec un débit égal à 2,4 Qpj, nécessite un réservoir pouvant
contenir 22 heures du débit Qpj, soit 22/24 = 91.7% de la consommation de la journée de pointe.

➢ Figure 2 : Si le pompage est limité strictement aux 8 heures creuses, le réservoir requiert un volume assez peu
supérieur au précédant = 23heures de débit Qpj, soit 23/24 = 95.8% de la consommation de la journée de pointe.

159
CHAPITRE 6

RESEAUX DE DISTRIBUTION

160
6.1: Types des réseaux de distribution
❑ Réseaux ramifiés

❑ Réseaux maillés

❑ Réseaux étagés

❑ Réseaux à alimentations distinctes

161
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Types des réseaux de distribution

• A partir du réservoir, l’eau potable est distribuée dans un réseau de canalisations sur lesquelles des
branchements sont piqués pour alimenter les habitants de l’agglomération.
• Le réseau est considéré comme un ensemble de circuits hydrauliques véhiculant l’eau depuis le réservoir
jusqu’aux abonnés et qui peuvent comporter :

- Conduites
- Réservoirs
- Robinetterie et fontainerie : raccords, vannes, ventouses, poteaux d’incendie, organes de régulation et
de comptage, des branchements, etc…

162
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Types des réseaux de distribution

163
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Types des réseaux de distribution

Les réseaux de distribution constituent l’ensemble du circuit hydraulique qui permet de véhiculer l’eau potable
depuis le réservoir jusqu’à l’abonné.
L’eau est généralement fournie au réseau par l’intermédiaire d’un réservoir de stockage qui est relié au
réseau par une conduite maîtresse.

Le réseau se compose de conduites principales, secondaires et tertiaires posées dans les rues de
l’agglomération concernée par l’alimentation en eau potable. On distingue :

➢ Réseaux ramifiés
➢ Réseaux maillés
➢ Réseaux étagés
➢ Réseaux à alimentations distinctes.

164
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Types des réseaux de distribution

En ce qui concerne la manière dont l'eau est approvisionné, les schémas de distribution suivants peuvent être
distingués :

1) Par gravité,
2) Par pompage direct, (refoulement)
3) combinés.

Le bon choix est étroitement lié aux conditions topographiques existantes. Les schémas gravitaires utilisent la
topographie existante. La source est, dans ce cas, située à une altitude plus élevée que l'aire de distribution elle-
même. La distribution d'eau peut se faire sans pompage et néanmoins sous une pression acceptable.
Les avantages de ce schéma sont :

• pas de frais d'énergie,


• fonctionnement simple (moins de composants mécaniques, aucune alimentation électrique nécessaire),
• faibles coûts d'entretien,
• des changements de pression plus lents, et
• une capacité tampon pour les situations irrégulières.

165
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Types des réseaux de distribution

166
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Types des réseaux de distribution

Dans les schémas de pompage direct, le système fonctionne sans réserve de stockage pour
l'équilibrage de la demande. La totalité de la demande est directement pompée dans le réseau.
Comme le programme de pompage doit suivre les variations de la demande en eau, le bon choix des
unités est important afin d'optimiser la consommation d'énergie. Une capacité de pompage de
réserve pour les situations irrégulières doit également être prévue. Les avantages du schéma de
pompage direct sont opposés à ceux du schéma gravitaire. Avec une bonne conception et un bon
fonctionnement, toute pression dans le système peut être atteinte. Cependant, ce sont des systèmes
avec un fonctionnement et une maintenance assez compliqués et ils dépendent d'une alimentation
électrique fiable. Des précautions supplémentaires sont donc nécessaires, telles qu'une source
d'alimentation alternative, un mode de fonctionnement automatique de la pompe, un stock de pièces
de rechange, etc.

167
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Types des réseaux de distribution

Les schémas combinés supposent un fonctionnement avec des stations de pompage et des réservoirs
d'équilibrage de la demande. Une partie de la zone de distribution peut être alimentée par pompage direct et
l'autre partie par gravité. Un volume de stockage considérable est nécessaire dans ce cas mais les capacités de
pompage seront inférieures à celles du schéma de pompage direct. Ces systèmes combinés sont courants dans
les zones de distribution vallonnées.

La topographie dominante peut conduire à l'utilisation de zones de pression. En établissant différentes zones de
pression, des économies peuvent être obtenues en fournissant de l'eau aux différentes altitudes à des coûts de
pompage inférieurs et en utilisant des canalisations de classe inférieure, en raison de la pression inférieure.

Techniquement, les zones de pression peuvent être intéressantes pour éviter des pressions trop élevées dans les
parties basses du réseau (on peut utiliser des détendeurs), ou pour assurer des pressions suffisantes dans les parties
hautes (par pompage) lorsque la source d'alimentation est située dans le zone inférieure.

168
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Types des réseaux de distribution

Configurations réseau :
Selon le mode d'interconnexion des canalisations, on distingue les configurations de réseau suivantes :
En série, ramifié, en boucle (ou en grille), et combinés.
Un réseau série est un réseau sans branches ni boucles, la configuration la plus simple de toutes. Il a une source, une
extrémité et quelques nœuds intermédiaires (points de demande). Chaque nœud intermédiaire relie deux conduites :
l'alimentation c'est-à-dire une conduite amont et la distribution c'est-à-dire une conduite aval. Le sens d'écoulement est fixe
de la source à l'extrémité du système. Ces réseaux caractérisent de très petites zones de distribution (rurales) et bien
qu'assez peu coûteux, ils ne sont pas courants en raison de problèmes de fiabilité et de qualité extrêmement faibles causés
par la stagnation de l'eau à la fin du système. Lorsque cette configuration est utilisée pour le transport de l'eau, les grands
diamètres et longueurs des tuyaux entraîneront une augmentation drastique des coûts de construction. Lorsque la fiabilité de
l'approvisionnement est plus préoccupante que le coût de construction, des lignes parallèles seront posées. Un réseau
ramifié est une combinaison de réseaux série. Il se compose généralement d'un point d'approvisionnement et de plusieurs
extrémités. Dans ce cas, les nœuds intermédiaires du système relient une canalisation amont à une ou plusieurs
canalisations aval. Un sens d'écoulement fixe est par conséquent généré par la distribution de la source aux extrémités du
système.
169
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Types des réseaux de distribution

170
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Types des réseaux de distribution

Figure: Configurations de réseau série et ramifié

171
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Types des réseaux de distribution

➢ Réseau ramifié

▪ Il est composé de conduites qui vont toujours en se divisant à partir du point d’alimentation sans jamais se refermer.

▪ Ce réseau présente l’avantage d’être économique à cause du linéaire réduit des canalisations posées et du nombre
moins important des équipements hydrauliques mis en service.

▪ Ses principaux inconvénients résultent de l’absence d’une alimentation en retour dans les conduites : lorsqu’un arrêt
se produit en un point quelconque, toutes les conduites placées en aval se trouvent privées d’eau.

172
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Types des réseaux de distribution

Les réseaux ramifiés conviennent aux petites collectivités, compte tenu des coûts d'investissement acceptables.
Cependant, les principaux inconvénients demeurent :
•faible fiabilité,
• danger potentiel de contamination causé par de grandes parties du réseau étant sans eau lors de situations
irrégulières,
•accumulation de sédiments due à la stagnation de l'eau aux extrémités du système (« impasses »), entraînant
parfois des problèmes de goût et d'odeur, et
• une demande en eau fluctuante produisant des oscillations de pression assez élevées.
Les réseaux en boucle (ou en grille) sont constitués de nœuds pouvant recevoir de l'eau de plusieurs côtés. Ceci
est une conséquence de la structure en boucle du réseau formé afin d'éliminer les inconvénients des systèmes
ramifiés. Une disposition en boucle peut être développée à partir d'un système ramifié en connectant ses
extrémités soit à un stade ultérieur, soit initialement sous la forme d'un ensemble de boucles.
173
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Types des réseaux de distribution

Les problèmes rencontrés dans les systèmes ramifiés seront éliminés dans les circonstances suivantes :
• l'eau du système s'écoule dans plusieurs sens et une stagnation durable ne se produit plus facilement,
• lors de la maintenance du système, la zone concernée continuera à être alimentée par des eaux venant
d'autres directions ; dans le cas des systèmes de pompage, une augmentation de la pression causée par
une alimentation restreinte peut même favoriser cela, et les fluctuations de la demande en eau auront
moins d'effet sur les fluctuations de pression. Les réseaux en boucle sont hydrauliquement beaucoup plus
compliqués que les réseaux série ou ramifiés.

Le modèle d'écoulement dans un tel système est prédéterminé non seulement par son disposition mais
aussi par le fonctionnement du système. Cela signifie que l'emplacement des points critiques des
pressions peuvent varier dans le temps.

174
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Types des réseaux de distribution

Dans le cas d'un approvisionnement provenant de plusieurs sources, l'analyse devient encore plus
complexe. Les réseaux en boucle sont plus coûteux à la fois en investissement et en coûts
d'exploitation. Ce sont des solutions appropriées principalement pour les zones de distribution
(urbaines ou .industrielles) qui nécessitent une grande fiabilité d'approvisionnement. Un réseau
combiné est le type de réseau le plus courant dans les grandes zones urbaines de réseaux combinés.
Une structure en boucle forme la partie centrale du système tandis que l'alimentation à la périphérie
de la zone est assurée par un certain nombre de lignes prolongées.

Figure Configurations de réseau en


boucle et combinées

175
175
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Types des réseaux de distribution

➢ Réseaux maillés
▪ Ils sont composés de conduites suivant des contours fermés permettant une alimentation en
retour.
▪ Les risques de perturbation de service sont ainsi réduits.

➢ Réseaux étagés
▪ Dans le cas d’une agglomération présentant des différences de
niveau importantes, la distribution assurée par un seul réseau pose
d’énormes problèmes d’exploitation (de très fortes pressions
peuvent être enregistrées dans une partie du réseau).
▪ Il devient nécessaire de prévoir une distribution étagée en
constituant deux réseaux indépendants pouvant assurer des
pressions limitées.

Réseaux à alimentations distinctes


▪ L’un des réseaux distribue l’eau potable destinée aux besoins
domestiques alors que l’autre permet de véhiculer l’eau non potable
réservée aux usages industriels, lavage, arrosage,….

▪ Ces réseaux ne sont pas fréquents et ne se justifient qu’après une


étude technico- économique très poussée

176
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Eléments de calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Débit de dimensionnement

❑ Choix du diamètre

❑ Vitesse d’écoulement

❑ Pressions à satisfaire

❑ Défenses contre l’incendie

177
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Eléments de calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

- Débit de dimensionnement

▪ Les conduites d’un réseau de distribution devront être calculées pour pouvoir transiter les débits de pointe horaire en
tenant compte de la répartition spatiale des consommations.

▪ Qph = Kj.Kh.Qm
Kj : Coefficient de pointe journalière
Kh : Coefficient de pointe horaire Qm : Débit moyen.
Qph : Débit de pointe horaire

- Choix du diamètre
Le diamètre à choisir doit satisfaire :
▪ Le diamètre à adopter doit être normalisé,
▪ Le diamètre doit être suffisant pour assurer le débit Q et
la pression au sol,
▪ Le diamètre minimal à adopter est de 60 mm,
▪ Dans les tronçons sur lesquels est prévu l’installation de
bouches d’incendie, le diamètre minimal à retenir est de
100 mm.

178
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Eléments de calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

- Vitesse d’écoulement
▪ La vitesse de l’eau dans les conduites doit, en général, être de l’ordre de 0,5 à 2 m/s.
▪ En effet une vitesse faible favorise la formation des dépôts et la stagnation de l’eau dans les conduites pouvant entraîner
une dégradation de sa qualité,
▪ Une vitesse forte entraîne d’importantes pertes de charge et donc une
chute notable de la pression.
▪ En pratique, il faut avoir :
Une vitesse maximale de 2m/s avec le débit de pointe horaire.
Une vitesse minimale de 0,5m/s avec le débit de pointe journalière.
- Pressions à satisfaire
▪ Pour l’ensemble des nœuds constituant le réseau, les pressions doivent satisfaire les conditions de pression minimale et de pression
maximale.

▪ La pression au nœud doit être calculée après le dimensionnement du réseau et comparée à la pression à satisfaire.

▪ Pression au nœud = cote piézométrique – cote du terrain naturel

▪ Pression au nœud > Pression minimale

▪ Pression au nœud < Pression maximale


179
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Eléments de calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

➢ Pression minimale :

Le réseau de distribution doit assurer, dans les conditions les plus défavorables (pointe horaire), une pression au sol Ps
correspondant à :
▪ Pression résiduelle Pr
▪ Hauteur de l’habitat desservi H
▪ Perte de charge dans chaque habitat ΔH
▪ Ps = Pr + H + ΔH

Exemple : Habitat à 2 niveaux (R+1)


Pr = 10 m , H = 3m par niveau , ΔH = 0,5 m dans chaque habitat Ps = 10 + 2x3 + 2x0,5soit 17 m
Les pressions au sol dependent donc du nombre d’étages desservis, soit :

RDC : 13,5 m ; R+1: 17 m ; R+2: 20,5 m ; R+3 : 24 m ; R+4: 27,5 m


R+5 : 31 m

➢ Pression maximale :
▪ En tout point du réseau de distribution, la pression ne doit pas dépasser 60 mètres. Si de telles valeurs devraient se manifester, il y
aurait lieu, en vue de les diminuer, soit d’envisager une distribution étagée, soit de prévoir l’installation sur le réseau d’appareils
réducteurs de pressions.chefc

180
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Eléments de calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Défenses contre l’incendie

▪ En cas d’incendie, le réseau de distribution doit pouvoir alimenter le nœud le plus proche de la zone sinistrée d’un débit de

17l/s avec une pression résiduelle de 1 bar (valeur minimale 0,6 bar). Les bouches ou poteaux d’incendie auront un diamètre

minimal d’alimentation de 100 mm et chacun défendra un rayon de 100 à 150 mètres, celui-ci pouvant être porté à 400

mètres si le risque est faible.

181
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Eléments de calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Formules employées pour le calcul des pertes de


charge

❑ Calcul d’une conduite simple

❑ Conduite assurant à son extrémité un service en


route

182
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Eléments de calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Formules employées pour le calcul des pertes de charge

Les pertes de charges sont calculées par les formules de Darcy et de


Colebrook-White.
 .v 2
 Formule de Darcy : j =
2.g .D

 Formule de Colebrook-White : Où : 1 = −2log K + 2,51 

  3,71.D Re.  
j : Pertes de charge linéaire unitaire (m/m)
: Coefficient de perte de charge (adimensionnel)
D : Diamètre de la conduite (m) v :
Vitesse de l’eau (m/s)
g : Accélération de la pesanteur (9,81 m/s2) K :
Rugosité (m)
v.D
Re : Nombre de Reynolds, Re = υ : Viscosité Cinématique (m2/s)

183
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Eléments de calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Une formule simplifiée peut être utilisée pour le calcul des pertes de charges, il s’agit de celle
de Hazen-Williams. 0,54
ℎ𝑓
𝑉 = 0 , 3 5 5 ⋅ 𝐶 ⋅ 𝐷 0,63 ⋅
𝐿

C : Coefficient de Hazen-Williams D : Diamètre de la conduite (m)


Nordo
hf : Perte de charge(m)
L : Longueur de la conduite (m)

On peut aussi utiliser d’autres formules simplifiées comme celle de Scimemi. Des abaques peuvent
aussi être utilisée .

184
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Eléments de calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul d’une conduite simple

Le calcul d’une conduite simple n’assurant aucun service en route et débitant à son extrémité un débit Q, est effectué en
respectant à l’extrémité une pression au sol suffisante pour l’alimentation des usagers.
Exemple :
Données :
• Réservoir en A alimentant une conduite AB (cote réservoir = 70)
• L’altitude de B est de 35 m
• Le débit acheminé par la conduite est égal à 100 l/s
• La longueur de la conduite est égale à 2000 m
• La pression au sol en B imposée est égale à 30 m
Calculer le diamètre de la conduite reliant le réservoir au point B.

185
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Eléments de calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Conduite assurant à son extrémité un service en route


▪ Le calcul d’une conduite assurant un service en route de débit Q uniformément réparti (cas d’une conduite sur laquelle sont
effectués des branchements ou des piquages répartis sur toute sa longueur) et débitant à son extrémité un débit P, est
effectué en supposant que cette conduite est simple et débite à son extrémité un débit q donné par :
q = P + 0,55 Q
▪ Ce calcul rigoureux est employé surtout pour l’étude des réseaux importants. En ce qui concerne les installations moyennes,
le calcul peut être effectué avec le débit amont sauf pour les conduites en impasse.

186
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Les réseaux de distribution d’eau ont pour objectif de ramener l’eau, à partir du ou des réservoirs,
jusqu’aux consommateurs (ou abonnés) : fournir le débit maximal avec une pression au sol (ou charge)
minimale compatible avec la hauteur des immeubles.

L’eau est distribuée aux consommateurs par des réseaux de conduites locaux, à l’intérieur de la zone alimentée.
Les principaux éléments d’un réseau de distribution sont: les conduites, les branchements et les pièces spéciales
(coudes, raccordements, vannes, compteurs, bouches d’incendies, ...). Les conduites de distribution doivent
suivre les rues de la ville et sont posées en terre, généralement, sous le trottoir.
Selon les liaisons entre les différents tronçons de distribution, on distingue généralement deux types de réseaux:
réseau ramifié et réseau maillé.

❑ Réseau ramifié ❑ Réseau maillé

187
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

La caractéristique d’un réseau ramifié est que l’eau circule, dans toute la canalisation, dans un seul sens (des conduites
principales vers les conduites secondaires, vers les conduites tertiaires,..). De ce fait, chaque point du réseau n’est
alimenté en eau que d’un seul côté.
Ce type de réseaux présente l’avantage d’être économique, mais il manque de sécurité (en cas de rupture d’une
conduite principale, tous les abonnés situés à l’aval seront privés d’eau).

❑ Réseau ramifié

Pour chaque tronçon, on évalue les débits selon la formule : q = P + 0,55Q, ensuite on détermine les diamètres en procédant
comme suit :

➢ Pour un diamètre D, on vérifie à l’aide des calculs ou des tables qu’avec le débit exigé dans chaque tronçon, la vitesse
obtenue est acceptable, et que la perte de charge totale donne finalement, au sol, une pression suffisante.

➢ Si la pression au sol est insuffisante, on reprend les calculs en prenant un diamètre plus grand pour diminuer les
pertes de charge.

188
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

➢ Exemple d’application d’un réseau ramifié


Soit une ville qui est alimentée par un réservoir situé à la cote 50. Le réservoir dessert un réseau ramifié qui se compose comme
suit :

Nombre Longueur
Tronçon
d’habitants (m)
R-1 0 500
1-2 520 520
2-3 200 200
3-4 850 400
3-5 430 100

Les cotes du terrain naturel des nœuds du réseau sont : 1 : 20, 2 : 21, 3 : 18, 4 : 17, 5 : 16
Le schéma de distribution est celui qui est représenté sur la figure suivante :

189
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

La consommation moyenne journalière par habitant (dotation en eau) est de 150 l/j/hab.
Le coefficient de pointe journalière Kj= 1,5 et le coefficient de pointe horaire
Kh= 2, Coefficient de rugosité K=2.10-3 m, Type d’habitat : R+2
La consommation moyenne journalière est calculée par : 2000 x 0, 150 =300 m3 /j Soit 3,47 l/s
Soit par habitant 3,47/2000 = 0,0017 l/s

Débit par tronçon


Désignation Nombre Consommation (l/s)
du tronçon d'habitant Moyenne de pointe K =3
R -1 0 0 0
1-2 520 0.90 2.71
2-3 200 0.35 1.04
3-4 850 1.48 4.43
3-5 430 0.75 2.24

190
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Les débits d’amont pour chaque tronçon sont les suivants :


Tableau : Répartition des débits
Désignation Débit (l/s)
du En route Aval Du tronçon
tronçon
R -1 0.00 10.42 10.42
1 -2 2.71 7.71 10.42
2 -3 1.04 6.67 7.71
3 -4 4.43 0.00 4.43
3 -5 2.24 0.00 2.24

E n faisant maintenant le calcul à partir de la formule q = P+ 0,55 Q

Désignation du Débit (l/s)


tronçon En route Aval P Du tronçon P
Q + 0,55 Q
R -1 0.00 10.42 10.42
1 -2 2.71 7.71 9.20
2 -3 1.04 6.67 7.24
3 -4 4.43 0.00 2.43
3 -5 2.24 0.00 1.23
La différence entre les deux tableaux est surtout sensible pour les conditions en impasse :

Le calcul des diamètres sera effectué en considérant les débits d’amont, sauf pour les conduites en impasse .
191
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

J est calculé à l’aide des tables de Colebrook (pour k = 2. 10 -3 m) .

Cote au Longueur Di Débit Vitesse PDC PDC Cote pièzo Pression


Nœud Tronçon Sol Unitaire J au sol

R 50.00 NGM

1 R-1 20 NGM 500 m 150.0 mm 10.42 l/s 0.59 m/s 0.0050 m/m 2.51 m 47.49 NGM 27.49 m

2 1-2 21 NGM 520 m 150.0 mm 10.42 l/s 0.59 m/s 0.0050 m/m 2.61 m 44.87 NGM 23.87 m

3 2-3 18 NGM 200 m 125.0 mm 7.71 l/s 0.63 m/s 0.0073 m/m 1.46 m 43.41 NGM 25.41 m

4 3-4 17 NGM 400 m 80.0 mm 2.43 l/s 0.48 m/s 0.0081 m/m 3.24 m 40.17 NGM 23.17 m

5 3-5 16 NGM 100 m 60.0 mm 1.23 l/s 0.44 m/s 0.0099 m/m 0.99 m 42.42 NGM 26.42 m

192
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

- Un réseau maillé
Le réseau maillé dérive du réseau ramifié par connexion des extrémités des conduites (généralement
jusqu’au niveau des conduites tertiaires), permettant une alimentation de
retour. Ainsi, chaque point du réseau peut être alimenté en eau de deux ou plusieurs côtés. Les petites
rues sont toujours alimentées par des ramifications. Ce type de réseaux présente les avantages suivants:

✓ plus de sécurité dans l’alimentation (en cas de rupture d’une conduite, il suffit de l’isoler et tous les
abonnés situés à l’aval seront alimentés par les autres conduites).
✓ une répartition plus uniforme des pressions et des débits dans tout le réseau. Il est, par contre, plus
coûteux et plus difficile à calculer.

193
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Eventuellement, on peut utiliser d’autres types de réseaux:


Réseau mixte
Qui est un réseau maillé comportant, en cas de besoin, quelques ramifications permettant d’alimenter
quelques zones isolées de la ville (zones industrielles ou zones rurales).

Réseaux étagés
Dans le cas où la topographie est très tourmentée, la distribution peut se faire par paliers

Réseau étagé 194


CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Réseaux à alimentation distincte

Il existe deux réseaux distincts, l’un pour l’eau potable et l’autre pour l’eau non potable.

En général, on utilise un réseau maillé pour alimenter une zone urbaine et un réseau ramifié pour
alimenter une zone rurale. En irrigation, on n'utilise que les réseaux ramifiés.

195
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Considérations hydrauliques

- Ecoulement en charge : Formules d’écoulement.

Les principes hydrauliques appliqués dans la pratique du transport et de la distribution de l'eau


reposent sur trois hypothèses principales :
1) le système est rempli d'eau sous pression,
2) que l'eau est incompressible, et
3) que l'eau a un débit constant et uniforme. De plus, on suppose que la distorsion des limites
du système est négligeable, ce qui signifie que l'eau s'écoule à travers un système non
élastique Le débit Q (m3/s) à travers une section transversale de conduite de surface A (m2)
est déterminé comme Q = V × A, où V (m/s) est la vitesse moyenne dans la section
transversale. Cet écoulement est stationnaire si la vitesse moyenne reste constante sur une
période de temps t. Si les vitesses moyennes de deux sections transversales consécutives
sont égales à un moment donné, l'écoulement entre les sections transversales est uniforme.

196
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Considérations hydrauliques

- Ecoulement en charge .

-Formules d’écoulement.
Pour un écoulement uniforme, un écoulement régulier dans un tuyau de diamètre constant est également uniforme.
Ainsi:

Ces simplifications permettent de décrire le comportement hydraulique général des systèmes de


distribution d'eau en supposant que l'intervalle de temps entre t1 et t2 est suffisamment court. Des
changements relativement lents des conditions aux limites au cours du fonctionnement régulier de ces
systèmes font que Δt de quelques minutes est suffisamment court pour les hypothèses introduites ci-
dessus. Cet intervalle est également suffisamment long pour simuler des changements dans le
fonctionnement de la pompe, les niveaux dans les réservoirs, les modèles de demande diurne, etc., sans
traiter des quantités de données inutilement importantes.

197
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

S'il y a un changement soudain de fonctionnement, par exemple une situation causée par une défaillance de la
pompe ou la fermeture d'une vanne, des conditions d'écoulement transitoires se produisent dans lesquelles les
hypothèses d'écoulement constant et uniforme ne sont plus valides. Pour pouvoir décrire avec précision ces
phénomènes mathématiquement, une approche plus complexe élaborée dans la théorie des écoulements
transitoires serait nécessaire.

Vitesses dans des sections transversales consécutives


198
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Lois de conservation

Les lois de conservation de la masse, de l'énergie et de la quantité de mouvement sont trois lois
fondamentales liées à l'écoulement des fluides. Ces lois stipulent :

1) La loi de conservation de masse


La masse m (kg) ne peut être ni créée ni détruite; toute masse qui pénètre dans un système doit soit
s'accumuler dans ce système, soit en sortir.
2) La loi sur les économies d'énergie
*L'énergie E (J) ne peut être ni créée ni détruite ; il ne peut être transformé que sous une autre
forme.
3) La loi de conservation des moments
La somme des forces externes agissant sur un système fluide est égale à la variation du taux de
quantité de mouvement M (N) de ce système.

199
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Ces lois de conservation se traduisent en pratique par l'application de trois équations, respectivement :

1) l'équation de continuité,
2) l'équation de l'énergie,
3) l'équation de la quantité de mouvement.

L'équation de continuité est utilisée pour équilibrer les volumes et les flux dans les réseaux de
distribution. En supposant que l'eau soit un fluide incompressible, c'est-à-dire avec une masse
volumique ρ = m/V = const (exprimée en kg/m3), la loi de conservation de la masse peut être appliquée
aux volumes. Dans cette situation, ce qui suit est valable pour les réservoirs

où ΔV/Δt représente la Variation de volume V (m3) dans un intervalle de temps Δt (s). Ainsi, la
différence entre les débits d'entrée et de sortie d'un réservoir est le volume qui est :

200
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

1) accumulé dans le réservoir si Q out < Q inp (le signe + dans l'équation précédente ; la situation illustrée à la
figure ci dessous ),

2) retiré du réservoir si Q out > Q inp (le signe – dans l'équation précédente).

Appliquée au nœud n qui relie j tuyaux, l'équation de continuité peut être écrite comme

Où Qn représente le débit nodal.


Un exemple de trois conduites et d'un point de rejet est illustré à la figure .

201
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

L'équation de l'énergie établit le bilan énergétique entre deux sections transversales quelconques d'un
tuyau :

où ΔE est la quantité d'énergie transformée entre les sections efficaces 1 et 2. C'est


généralement l'énergie perdue du système(le signe + dans l'Équation précédente), mais
peut aussi s'ajouter de l'énergie causée par le pompage de l'eau (le signe -).

validation de l'équation de continuité dans les réservoirs

202
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Validation de l'équation de continuité dans les jonctions de tuyaux

203
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

L'équation de la quantité de mouvement (également connue sous le nom d'équation dynamique) décrit
l'équation de la résistance du tuyau aux forces dynamiques causées par le flux sous pression. Pour les fluides
incompressibles, la quantité de mouvement M (N) transportée à travers une section de tuyau est définie
comme :

Où ρ (kg/m3) représente la masse volumique de l'eau. Les autres forces à l'équilibre sont (voir Figure ) :

La force hydrostatique Fh (N) causée par la pression du fluide p (N/m2 ou Pa) ;


Fh = p × A, où A est la section transversale du tuyau (m2).
2)Le poids w (N) du volume de fluide considéré (qui n'agit que dans le sens vertical).
3) Force F (N) de la surface solide agissant sur le fluide.

204
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

L'équation de la quantité de mouvement telle qu'elle est écrite pour une direction horizontale
indiquerait

L'équation de la quantité de mouvement 205


CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

alors que dans le sens vertical :

Les forces de l'eau agissant sur le coude du tuyau sont les mêmes, c'est-à-dire Fx et Fy mais avec
une direction opposée, c'est-à-dire un signe négatif, auquel cas la force totale, connue sous le nom
de poussée du tuyau, sera :

L'Équation de la quantité de mouvement est appliquée dans les calculs pour le renforcement
supplémentaire des tuyaux aux endroits où le flux doit être détourné. Les résultats sont utilisés pour la
conception des structures en béton requises pour l'ancrage des coudes et des coudes de tuyaux.

206
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Problème

Une vitesse de 1,2 m/s a été mesurée dans une conduite de diamètre D = 600 mm. Calculer le débit du tuyau.

Réponse:

La section transversale du tuyau est :

ce qui donne le flux de :

207
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Problème

Une cuve circulaire de diamètre au fond D = 20 m et à parois verticales a été remplie avec un débit de 240 m3/h.
Quelle sera l'augmentation de la profondeur du réservoir après 15 minutes, en supposant un débit constant pendant
cette période ?

Réponse:

La section transversale du réservoir est :

Le débit de 240 m3/h remplit le réservoir de 60 m3 supplémentaires au bout de 15 minutes, ce qui


augmentera la profondeur du réservoir de 60/314,16 = 0,19 m ≈ 20 cm supplémentaires.

208
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Le bilan énergétique dans l'équation

représente les énergies totales dans deux sections transversales d'un tuyau.
L'énergie totale dans chaque section transversale comprend trois composantes, qui s'écrit
généralement comme suit :

exprimé en J ou plus communément en kWh. Écrit par unité de poids mg (N), l'équation se présente
comme suit :

209
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

où l'énergie obtenue sera exprimée en mètres de colonne d'eau (mwc). Le paramètre g dans ces deux
équations représente la gravité (9,81 m/s2).Le premier terme des équations précédentes détermine l'énergie
potentielle, qui dépend entièrement de l'élévation de la masse/volume.
Le deuxième terme représente l'énergie d'écoulement qui provient de la capacité d'une masse de fluide m = ρ
× V à effectuer un travail W (N) généré par les forces de pression susmentionnées F = p × A.
À la longueur de tuyau L, ces les forces créent le travail qui peut être décrit par unité de masse comme :

Enfin, le troisième terme des équations représente l'énergie cinétique générée par le mouvement
masse/volume.
En introduisant l’équation dans la première , cela devient :

210
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

211
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Sous cette forme, l'équation de l'énergie est connue sous le nom d'équation de Bernoulli. Les paramètres de
l'équation sont illustrés à la figure ci dessous.
La terminologie suivante est d'usage courant :
• Hauteur de la charge : Z1 • Hauteur manométrique : p1/ρg
• Hauteur piézométrique : H1 = Z1 + p1/ρg Vitesse de charge: v1/2g
• Energie de charge : E1 = H1 + v1/2g

L'équation de Bernoulli 212


CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

La charge de pression et la charge de vitesse sont exprimées en mCE ce qui donne une bonne impression visuelle tout
en parlant de pressions ou d'énergies « élevées » ou « basses ». La charge d'élévation, la charge piézométrique et la
charge énergétique sont comparées à un niveau de référence ou « zéro ».
N'importe quel niveau peut être pris comme référence; c'est généralement le niveau moyen de la mer suggérant les
unités pour Z, H et E en mètres au-dessus du niveau moyen de la mer. Alternativement, le niveau de la rue peut
également être pris comme référence.
Pour fournir un lien avec les unités SI, ce qui suit est valable :
•1 mCE de la hauteur manométrique correspond à 9,81 kPa en unités SI, ce qui, pour des raisons pratiques, est souvent
arrondi à 10 kPa
.•1 mCE de l'énergie potentielle correspond à 9,81 (≈10) kJ en unités SI ; par exemple, cette énergie sera possédée par
1 m3 du volume d'eau élevé à 1 m au-dessus du niveau de référence.
•1 mCE de l'énergie cinétique correspond à 9,81 (≈10) kJ en unités SI ; par exemple, cette énergie sera possédée par 1
m3 du volume d'eau s'écoulant à une vitesse de 1 m/s.

213
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Dans les réservoirs dont le niveau de surface est en contact avec l'atmosphère, la pression p
est égale à la pression atmosphérique, donc p = patm ≈ 0.
De plus, la vitesse dans tout le volume du réservoir peut être négligée (v ≈ 0 m/s).

En conséquence, la charge énergétique et la charge piézométrique seront positionnées à la


surface de l'eau. Par conséquent, Etot = H = Z.

La profondeur d'eau du réservoir peut également être exprimée comme une pression, auquel
cas
H – Z = p/ρg.

Les lignes qui indiquent le niveau de charge énergétique et le niveau de charge piézométrique
dans des sections transversales consécutives d'un tuyau sont respectivement appelées ligne de
qualité énergétique et ligne de qualité hydraulique.
Les lignes de qualité énergétique et hydraulique sont parallèles pour des conditions
d'écoulement uniformes.

214
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

De plus, la charge dynamique est en réalité considérablement plus petite que la charge de pression.

Par exemple, pour une vitesse de conduite courante de 1 m/s, v2/2g = 0,05 mCE, alors que les chutes de
pression sont souvent de l'ordre de dizaines de mètres de colonne d'eau.

Par conséquent, la vraie différence entre ces deux lignes est, à quelques exceptions près, négligeable et la
ligne de qualité hydraulique est généralement utilisée pour résoudre des problèmes pratiques.

Sa position et sa pente indiquent le sens d'écoulement et les pressions existant dans la conduite, comme on
peut le voir sur la figure suivante.

L'espace entre le tuyau et la ligne de niveau hydraulique donne une indication du tampon de pression
disponible dans le réseau. En plus d'être utile pour atténuer le service irrégulier, ce tampon augmente
également les pertes d'eau lors d'un approvisionnement en eau potable régulier.

215
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Représentation de la ligne de pente hydraulique

216
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

La ligne de pente hydraulique n'est généralement pas parallèle à la pente du tuyau qui varie normalement d'une
section à l'autre. Dans les terrains vallonnés, le niveau d'énergie peut même chuter en dessous de l'inverter du tuyau,
provoquant une pression négative (inférieure à la pression atmosphérique), comme le montre la figure suivante.

La ligne de gradient hydraulique 217


CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

La pression négative est connue dans la pratique comme un siphon arrière qui doit être évité pour empêcher
l'intrusion de contamination par des fissures dans les tuyaux ou par une connexion croisée entre la partie
potable et non potable du système de distribution d'eau.

La pente de la ligne de pente hydraulique est appelée gradient hydraulique,


S =ΔE/L= ΔH/L, où L (m) est la longueur de la section de conduite. Ce paramètre reflète le transport de la
conduite (Figure ci dessous).

Le gradient hydraulique
Le débit dans les canalisations sous pression est lié au gradient hydraulique et non à la pente de la
canalisation. Plus d'énergie est nécessaire pour qu'un tuyau transporte plus d'eau, ce qui s'exprime par la
valeur plus élevée du gradient hydraulique. 218
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Pertes de charges hydrauliques

La perte d'énergie ΔE de l'équation est générée par :

•frottement entre l'eau et la paroi du tuyau, et


• turbulences causées par des obstructions de l'écoulement.

Ces causes infligent respectivement la perte par friction et la perte mineure.

Les deux peuvent être exprimés dans le même format :

où Rf représente la résistance d'une conduite de diamètre D, le long de sa longueur L. Le paramètre Rm peut être
caractérisé comme une résistance à la section transversale de la conduite où une obstruction se produit. Les
exposants nf et nm dépendent du type d'équation appliqué.

219
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

En mécanique des fluides, la perte de charge correspond à la dissipation, par frottements, de l’énergie mécanique
d’un fluide en mouvement.
Le plus souvent, le terme de perte de charge est utilisé pour quantifier la perte de pression au sein d'une canalisation
générée par les frottements du fluide sur celle-ci.

220
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Lorsque l'on est en présence de frottements, le théorème de Bernoulli ne s'applique plus et la charge n'est plus constante dans le
circuit. On parle alors de perte de charge.
Pour les fluides incompressibles, on utilise alors le théorème de Bernoulli généralisé, incluant un terme de perte de charge, qui
s'écrit :

221
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Les pertes de charge régulières


Les pertes de charge régulières sont générées par le frottement du fluide sur la paroi interne de la
conduite tout au long de son passage.
Elles dépendent de :
•la longueur de la conduite (L en mètre) ;
•la rugosité relative de la conduite ;
•la vitesse du fluide en circulation dans la canalisation (V en m/s).

Les équations les plus courantes utilisées pour la détermination des pertes de charges régulières sont :
1) l'équation de Darcy-Weisbach,
2) l'équation de Hazen-Williams,
3) l'équation de Manning.

222
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

En suivant le format de l'équation

223
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Dans les trois cas, la perte de charge régulière hf sera calculée en mCE pour le débit Q exprimé en
m3/s et pour la longueur L et le diamètre D exprimés en m.

Les équations de Darcy-Weisbach et Manning sont dimensionnellement homogènes, ce qui n'est pas le
cas de l'équation de Hazen-Williams.

Néanmoins, il est essentiel d'utiliser les unités de paramètres prescrites dans les équations précédentes
car les constantes devront être réajustées en fonction des unités alternatives utilisées.

Dans les équations ci-dessus λ, Chw et N sont des facteurs déterminés expérimentalement qui
décrivent l'impact de la rugosité de la paroi de la conduite sur la perte de charge

224
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

L'équation de Darcy-Weisbach

Dans l'équation de Darcy-Weisbach, le facteur de frottement λ (-) (également étiqueté f dans certaines
litératures) peut être calculé à partir de l'équation de Colebrook-White

où:k = Rugosité absolue de la paroi du conduite (mm).


D = Diamètre intérieur du tuyau (mm).
Re = nombre de Reynolds (-).

Pour éviter le calcul itératif, Barr (1975) suggère l'approximation acceptable suivante, qui a une
précision moyenne de ±1 % :

225
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Quelques autres approximations aboutissant à une précision similaire incluent


celle de Swamee et Jain (1976) :

ainsi que l'approximation de Haaland (1983) :

Le nombre de Reynolds décrit le régime d'écoulement. Il peut être calculé comme :

226
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Où ν (m2/s) représente la viscosité cinématique.


Ce paramètre dépend de la température de l'eau et peut être déterminé à partir de l'équation
suivante :

pour T exprimé en °C.


Le débit est :
1) laminaire, si Re < 2000,
2) critique (en transition), pour Re ≈ 2000 – 4000, ou
3) turbulent, si Re > 4000.

227
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Les écoulements turbulents sont prédominants dans les réseaux de distribution en fonctionnement normal. Par exemple,
dans une plage typique pour les paramètres suivants : v = 0,51,5 m/s, D = 50-1500 mm et T = 10-20 °C, le nombre de
Reynolds calculé

à l'aide des équations et a une valeur de entre 19 000 et 2 250 000.

Si pour une raison quelconque Re < 4000, les équations

ne sont plus valides. Le facteur de frottement pour les conditions d'écoulement laminaire est alors calculé comme:

228
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Comme cela résulte généralement de très faibles vitesses, ce régime d'écoulement n'est en aucune façon
favorable. Une fois Re, k et D connus, le facteur λ peut également être déterminé à partir du diagramme de
Moody;Ce diagramme est essentiellement une présentation graphique de l'équation de Colebrook-White.

Dans le régime d'écoulement turbulent, le diagramme de Moody montre une famille de courbes pour différents
rapports k/D.
Cette zone est coupée en deux par la ligne pointillée.

La première sous-zone est appelée zone de turbulence transitionnelle, où l'effet de la rugosité de la conduite sur
le facteur de frottement est limité par rapport à l'impact du nombre de Reynolds (c'est-à-dire la viscosité).

229
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

230
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Les courbes dans la deuxième sous-zone de la turbulence grossière (développée) sont presque parallèles, ce qui
indique clairement la situation inverse où le nombre de Reynolds a peu d'influence sur le facteur de frottement.

En conséquence, dans cette zone, l'équation de Colebrook-White peut être simplifiée :

Pour les valeurs typiques de v, k, D et T, le débit dans les conduites de distribution chute souvent dans la zone de
turbulence grossière.

La rugosité absolue dépend du matériau et de l'âge du tuyau. Les valeurs les plus couramment utilisées pour les
tuyaux en bon état sont données dans le tableau suivant:

231
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Type de matériaux Coefficient K

Amiante-ciment 0,015 – 0,03


Fonte galvanisée/enduite 0,06 – 0,3
Fonte non revêtue 0,15 – 0,6
Fonte ductile 0,03 – 0,06
Acier non revêtu 0,015 – 0,06
Acier revêtu 0,03 – 0,15
Béton 0,06 – 1,5
Plastique, PVC, polyéthylène (PE) 0,02 – 0,05
Fibre de verre 0,06
Laiton, cuivre 0,003

232
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Plastique renforcé de fibre de verre Polyéthylène


Exemples de surface intérieure de différents matériaux de tuyaux
Pour les nouveaux tuyaux, la spécification de rugosité absolue sera donnée par le fabricant de tuyaux. Des
exemples de la surface intérieure de certains des matériaux dans un état majoritairement neuf/lisse sont illustrés à
la figure ci-dessous. Avec l'impact de la corrosion, les valeurs k peuvent augmenter considérablement. Dans les cas
extrêmes, une corrosion sévère sera prise en considération en réduisant le diamètre intérieur ; l'effet correspondant
sur le calcul des pertes par frottement sera le même.

233
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Amiante-ciment Fonte ductile cémentée

Acier cémenté Béton 234


234
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

L'équation de Hazen-Williams
L'équation de Hazen-Williams est une équation empirique largement utilisée dans la pratique. Il est particulièrement applicable pour
les tuyaux lisses de diamètres moyens et grands et les tuyaux qui ne sont pas attaqués par la corrosion. Les valeurs de la constante de
Hazen-Williams, Chw(-), pour les matériaux et diamètres de tuyaux sélectionnés sont présentées dans le tableau suivant. Bhave
déclare que les valeurs du tableau suivant sont déterminées expérimentalement pour une vitesse d'écoulement de 0,9 m/s.

Matériau du tuyau

Fonte non revêtue


Fonte revêtue
Acier non revêtu
Acier revêtu
Fer galvanisé
Amiante-ciment sans revêtement
Amiante-ciment enrobé
Béton, valeurs minimales/maximales
Béton précontraint
PVC, laiton, cuivre, Plomb
PVC ondulé
Revêtement bitume/ciment

Les facteurs Hazen-Williams 235


CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Une correction pour le pourcentage donné dans le tableau suivant est donc suggérée si la vitesse réelle
diffère de manière significative. Par exemple, la valeur de Chw = 120 augmente deux fois de 3 % si la
vitesse attendue est d'environ un quart de la valeur de référence, c'est-à-dire Chw = 127 pour v , disons de
0,22 m/s.

En revanche, pour une vitesse doublée v = 1,8 m/s, Chw = 116 soit 3% de moins que la valeur initiale de
120. Cependant, de telles corrections n'influencent pas significativement le calcul des pertes par
frottement, et sont, sauf cas extrêmes, rarement appliqué dans la pratique

Correction des facteurs de Hazen-Williams


Bhave déclare également que l'équation de Hazen-Williams devient moins précise pour
les valeurs Chw nettement inférieures à 100.
236
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

L'équation de Manning

L'équation de Manning est une autre équation empirique utilisée pour le calcul des pertes par frottement.
Dans un format légèrement modifié, il apparaît également dans certaines littératures sous le nom de Strickler
(ou Gauckler).
La plage habituelle des valeurs N (m-1/3s)pour les matériaux de tuyaux typiques est donnée dans le tableau
suivant :
Matériau du tuyau N (m-1/3s)

PVC, laiton, plomb, cuivre, fibre de verre 0,008 – 0,011


Béton précontraint 0,009 – 0,012*
Béton 0,010 – 0,017
Acier soudé 0,012 – 0,013
Fonte revêtue 0,012 – 0,014
Fonte non revêtue 0,013 – 0,015
Fer galvanisé 0,015 – 0,017

L'équation de Manning est plus adaptée aux tuyaux bruts où N est supérieur à 0,015 m-1/3s. Il est
fréquemment utilisé pour les écoulements à canal ouvert plutôt que pour les écoulements sous pression.
237
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Comparaison des équations de perte de charge

Le simple calcul de la résistance des tuyaux, étant le principal avantage des équations de Hazen-Williams et de
Manning, a perdu de sa pertinence en raison des développements de la technologie informatique.
La recherche montre également certaines limites dans l'application de ces équations par rapport à l'équation de
Darcy-Weisbach.

Néanmoins, ce n'est pas nécessairement un problème pour la pratique de l'ingénierie et l'équation de Hazen-
Williams en particulier est encore largement utilisée.
Les deux figures suivantes montrent les diagrammes de perte de charge pour une gamme de diamètres et deux
valeurs de rugosité calculées par chacune des trois équations.

Le débit dans deux tuyaux de longueur différente, L = 200 et 2000 m respectivement, est déterminé pour la vitesse
v = 1 m/s. Ainsi dans tous les cas, pour D en m et Q en m3/s :

238
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Comparaison des équations de perte de charge : diamètres moyens, v = 1 m/s, L= 200 m 239
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Comparaison des équations de perte de charge : grands diamètres, v = 1 m/s, L = 2000 m 240
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

L'exemple montre peu de différence entre les résultats obtenus par les trois équations différentes. Cependant, les
mêmes paramètres de rugosité ont un impact différent sur la perte de charge dans le cas de tuyaux plus gros et
plus longs. La différence dans les résultats devient plus grande si les valeurs de rugosité ne sont pas correctement
choisies. La figure suivante montre la perte de charge calculée en utilisant les valeurs de rugosité suggérées pour
le PVC dans les tableaux ci-dessus. Par conséquent, le choix d'une valeur de rugosité correcte est plus pertinent
que le choix de l'équation de perte de charge elle-même. Laquelle des valeurs correspond le mieux au cas
particulier ne peut être confirmée que par des mesures sur le terrain. En général, la perte de charge augmente
lorsqu'il y a :

1) une augmentation du débit des canalisations,


2) une augmentation de la rugosité des tuyaux,
3) une augmentation de la longueur du tuyau,
4) une réduction du diamètre du tuyau,
ou 5) une diminution de la température de l'eau.

241
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Comparaison des équations de perte de charge pour différents facteurs de rugosité du


PVC 242
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

En réalité, les situations qui provoquent cela sont :


• des taux de consommation ou de fuite plus élevés,
• croissance de la corrosion,
ou• extension du réseau.

Les équations de perte de charge indiquent clairement que le diamètre du tuyau est le paramètre le plus sensible.

L'équation de Darcy-Weisbach montre que chaque réduction de moitié de D (par exemple, de 200 à 100 mm) augmente la perte de
charge 25 = 32 fois ! De plus, la variation du débit aura un impact quadratique sur les pertes de charge, alors que celles-ci croissent
linéairement avec l'augmentation de la longueur des conduites. Les pertes par frottement sont moins sensibles au changement du
facteur de rugosité, en particulier dans les tuyaux lisses (un exemple est présenté dans le tableau suivant.

Enfin, l'impact de la variation de température de l'eau sur les pertes de charge est marginal.
Hydraulic gradient in pipe D = 300 mm, Q = 80 l/s,T = 10° C

243
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Problème :

Pour un tuyau L = 450 m, D = 300 mm et un débit de 120 l/s,


calculer la perte de charge en comparant les équations de Darcy-Weisbach
(k = 0,2 mm), Hazen-Williams (Chw = 125) et Manning (N = 0,01).

La température de l'eau peut être supposée à 10 ºC.


Si la demande croît au taux exponentiel de 1,8 % par an, quelle sera la perte de charge régulière
dans le même tuyau après 15 ans ?
La valeur supposée d'une rugosité absolue accrue au cours de cette période est égale à k = 0,5 mm.

Réponse:
Pour un débit Q = 120 l/s et un diamètre de 300 mm, la vitesse dans la conduite est :

244
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Sur la base de la température de l'eau, la viscosité cinématique peut être calculée à partir de l'équation

Le nombre de Reynolds devient alors :

245
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Pour la valeur de la rugosité relative k/D = 0,2/300 = 0,00067 et le nombre de Reynolds calculé, le facteur de
frottement λ peut être déterminé à partir du diagramme de Moody de la figure 3.9 (λ ≈ 0,019). Sur la base de la
valeur du nombre de Reynolds (>> 4000), le régime d'écoulement est évidemment turbulent et le même résultat
peut également être obtenu en appliquant l'approximation de Barr.
À partir de l'équation :

Enfin, la perte de charge de l'équation de Darcy-Weisbach est déterminée comme :

246
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

mCE

En appliquant Chw = 125 à l'équation de Hazen-Williams, la perte de charge régulière devient:

mCE

L'introduction d'une correction pour la valeur Chw de 3 %, comme suggéré dans le


tableau:

Sur la base de la vitesse de 1,7 m/s (presque deux fois la valeur de 0,9 m/s), donne
une valeur de Chw, qui est réduite à 121. En utilisant la même formule, la perte de
charge régulière devient alors hf = 4,64 mCE, soit 6 % de plus que le chiffre initial

247
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Enfin, en appliquant l'équation de Manning avec le facteur de frottement N = 0,01 :

mCE

Avec un taux de croissance annuel de 1,8 %, la demande après 15 ans devient :

ce qui, avec l'augmentation de la valeur k à 0,5 mm, donne une perte de charge de 8,60 mCE en appliquant
l'équation de Darcy-Weisbach de la même manière que ci-dessus.

Les calculs intermédiaires donnent les valeurs suivantes des paramètres impliqués :
v = 2,22 m/s, Re = 5,1×105 et λ = 0,023.

Le résultat final représente une augmentation de plus de 100 % par rapport à la valeur initiale de la perte de charge
(à l'augmentation de la demande d'environ 30 %).

248
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Les calculs intermédiaires donnent les valeurs suivantes des paramètres impliqués :
v = 2,22 m/s, Re = 5,1×105 et λ = 0,023.

Le résultat final représente une augmentation de plus de 100 % par rapport à la valeur initiale de la perte
de charge (à l'augmentation de la demande d'environ 30 %).

Pertes de charge singulières

Les pertes de charge singulières (locales ou turbulentes dans diverses publications) sont généralement
causées par les vannes, les coudes, les coudes, les réducteurs installés, etc.
Bien que l'effet de la perturbation soit réparti sur une courte distance, par souci de simplicité, les pertes de
charge sont attribuées à une section transversale de la conduite. De ce fait, une baisse instantanée de la
ligne de pente hydraulique sera enregistrée à l'endroit de l'obstruction (figure suivante).
Les facteurs Rm et nm de l‘équation sont uniformément exprimés par :

249
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

où ξ représente le coefficient de perte de charge singulière (local). Ce facteur est généralement déterminé par des
expériences. Un aperçu très détaillé peut être trouvé dans Idel'cik (1986).Les facteurs de perte de charge
singulières pour divers types de vannes sont normalement fournis avec l'appareil. L'équation correspondante peut
varier légèrement de l'équation , principalement afin de permettre un diagramme qui est
pratique pour une lecture facile des valeurs. Dans l'exemple illustré à la figure suivante, la perte de charge
singulière d'une vanne papillon est calculée en mCE sous la forme : hm = 10Q2/Kv2, pour Q en m3/h.
Les valeurs Kv peuvent être déterminées à partir du diagramme pour différents diamètres et réglages de vanne.

250
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Exemple de diagramme de pertes mineures provenant du fonctionnement de la vanne


251
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Les pertes de charges singulières substantielles sont mesurées dans les cas suivants :
1) lorsque la vitesse d'écoulement est élevée, et/ou
2) lorsqu'il y a un étranglement important de la vanne dans le système.

De telles conditions se produisent généralement dans les stations de pompage et dans les conduites de plus grande
capacité où les vannes installées sont régulièrement actionnées ; étant donné l'ampleur de la perte de charge, le
terme de perte «singulière» peut ne pas être approprié dans ces situations.

Les pertes de charges singulières apparaissent à de nombreux endroits au sein d'un réseau de distribution, mais
sont encore comparativement plus faibles que les pertes de charges linèaires . En l'absence de mesures précises,
l'impact des pertes de charges singulières sur la perte de charge globale est généralement représenté par un
ajustement des valeurs de rugosité (k et N accrus ou Chw réduit).

252
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Dans de tels cas, ΔH ≈ hf est une approximation acceptable et le gradient hydraulique devient alors :

L'autre possibilité pour considérer les pertes des charges singulières est d'introduire ce que l'on appelle
des longueurs de conduites équivalentes. Cette approche est parfois utilisée dans la conception
d'installations intérieures où l'impact des pertes de charges singulières est simulé en supposant une
longueur de conduite accrue (par exemple, jusqu'à 30-40 %) à partir du point final le plus critique.

253
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite
Les paramètres de base impliqués dans le calcul de la perte de charge d'une seule conduite à l'aide de
l'équation de Darcy-Weisbach sont :
1) longueur L,
2) diamètre D,
3) rugosité absolue k,
4) décharger Q,
5) la différence de charge piézométrique ΔH (c'est-à-dire la perte de charge),
6) température de l'eau T.

Les paramètres dérivés de ce qui précède sont :


7) la vitesse v, en fonction (f) de Q et D,
8) gradient hydraulique, S = f (ΔH, L),
9) viscosité cinématique, = f (T),
10) nombre de Reynolds, Re = f (v, D, ),
11) facteur de frottement, = f (k, D, Re)

254
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite

En pratique, trois des six paramètres de base sont toujours inclus en entrée :
• L, influencé par la localisation des consommateurs,
• k, influencé par le matériau de la conduite et son état général,
et• T, influencé par la température ambiante.

Les trois autres, D, Q et ΔH, sont des paramètres ayant un impact majeur sur les pressions et les débits dans le
système.

N'importe lequel de ces paramètres peut être considéré comme la sortie globale du calcul après avoir défini les
deux autres en plus des trois paramètres d'entrée initiaux. Le résultat obtenu à l'aide de cette méthode répond à
l'une des trois questions typiques qui apparaissent en pratique :

255
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite

1) Quelle est la perte de charge disponible ΔH (et par conséquent la pression) dans une conduite de diamètre D,
lorsqu'elle véhicule le débit Q ?

2) Quel est le débit Q qu'une conduite de diamètre D peut délivrer si une certaine perte de charge maximale
ΔHmax (c'est-à-dire la pression minimale pmin) doit être maintenue ?

3) Quel est le diamètre optimal D d’une conduite qui doit fournir le débit requis Q à une perte de charge
maximale particulière ΔHmax (c'est-à-dire une pression minimale pmin) ?

256
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite
La procédure de calcul dans chacun de ces cas est expliquée ci-dessous.
La forme de l'équation de Darcy-Weisbach liée à l'énergie cinétique est plus adaptée dans ce cas:

257
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Pression de conduite :
Les données d'entrée dans ce type de problème sont : L, D, k, Q ou v, et T, ce qui donne ΔH (ou S) comme
résultat.
La procédure suivante est à appliquer :
1) Pour Q et D donnés, trouvez la vitesse, v = 4Q/(D2π).
2) Calculer Re à partir de l'équation ..
3) Sur la base de la valeur Re, choisissez l'équation de facteur de frottement appropriée,
et déterminer le facteur λ .vous pouvez également utiliser le diagramme de Moody pour un rapport k/D
approprié.

4) Déterminer ΔH (ou S) à l'aide de l'équation.

258
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite
L'exemple de calcul a déjà été démontré dans le problème ci-dessus:

Pour pouvoir définir la hauteur manométrique, p/ρg, une entrée supplémentaire est nécessaire :

• la hauteur d'élévation de la conduite, Z, etla hauteur piézométrique (fixe) connue, H, d'un côté.
Il existe deux sorties finales possibles pour le calcul :

1) Si la hauteur de refoulement piézométrique en aval est spécifiée, suggérant la pression minimale à maintenir, le
résultat final indiquera la hauteur de refoulement/pression requise en amont, c'est-à-dire au point d'alimentation.
2) Si la hauteur d'élévation piézométrique en amont (d'alimentation) est spécifiée, le résultat final indiquera la
hauteur d'élévation/pression disponible en aval, c'est-à-dire au point de refoulement.

259
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite

Problème

La zone du réseau de distribution est alimentée par une conduite de transport L = 750 m, D = 400 mm et
k = 0,3 mm, avec un débit moyen de 1260 m3/h. Pour ce débit, la pression d'eau à l'extrémité de la conduite
doit être maintenue à un minimum de 30 mCE.

Quel sera le niveau piézométrique requis ainsi que la pression côté amont dans cette situation ?

L'élévation moyenne de la conduite varie de Z2 = 51 msl du côté aval à Z1 = 75 msl du côté amont. La
température de l'eau peut être supposée à 10 ºC.

260
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite
Réponse

Pour le débit Q = 1260 m3/h = 350 l/s et le diamètre de 400 mm :

Pour la température T = 10 ºC, la viscosité cinématique de l'équation


υ = 1.31×10-6 m2/s.
Le nombre de Reynolds prend alors la valeur de :

261
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite
et le facteur de frottement de l'équation de Barr est égal à :

La perte de charge de l'équation de Darcy-Weisbach peut être déterminée comme :

mCE

262
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite
L'élévation de la canalisation en aval est donnée à Z2 = 51 msl.
En y ajoutant la pression minimale requise de 30 mCE, la hauteur piézométrique aval devient H2 = 51 + 30 = 81 msl.

Du côté amont, la hauteur piézométrique doit être plus élevée pour la valeur de la perte de charge calculée, ce qui
donne une hauteur H1 = 81 + 14 = 95 msl.

Enfin, la pression en amont sera obtenue en déduisant de cette hauteur de chute la hauteur de conduite amont. D'où
p1/ρg = 95 – 75 = 20 mCE.

En raison de la configuration du terrain dans cet exemple, la pression amont est plus faible que celle aval. Pour la
perte de charge calculée, le gradient hydraulique
S = hf / L = 14 / 750≈ 0,019.

263
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite
Capacité maximale de la conduite
Pour déterminer la capacité maximale du tuyau, les données d'entrée sont : L, D, k, ΔH (ou S) et T. Le résultat est le
débit Q.
En raison du fait que le facteur dépend du nombre de Reynolds, c'est-à-dire de la vitesse d'écoulement, qui n'est pas
connue à l'avance, une procédure itérative est nécessaire ici.
Les étapes suivantes doivent être exécutées :
1) Supposons la vitesse initiale (habituellement, v = 1 m/s).

2) Calculer Re à partir de l'équation

3) Sur la base de la valeur Re, choisissez l'équation de facteur de friction appropriée, , et calculez la valeur λ. Pour les
valeurs Re et k/D sélectionnées, le diagramme de Moody peut également être utilisé comme alternative

4) Calculez la vitesse après avoir réécrit l'équation

264
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite
Capacité maximale de la conduite

Si les valeurs de la vitesse supposée et déterminée diffèrent sensiblement, les étapes 2 à 4 doivent être répétées en
prenant la vitesse calculée comme nouvelle entrée.
Lorsqu'une précision suffisante a été atteinte, généralement après 2-3 itérations pour les écoulements dans la zone
de turbulence de transition, la procédure est terminée et l'écoulement peut être calculé à partir de la vitesse finale.
Si l'écoulement se trouve dans la zone de turbulence grossière, la vitesse obtenue à la première itération sera déjà la
vitesse finale, car le facteur de frottement calculé restera constant (étant indépendant de la valeur du nombre de
Reynolds).

265
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite
Capacité maximale de la conduite
Si le diagramme de Moody est utilisé, une approche alternative peut être appliquée pour déterminer le facteur de friction.

Le calcul commence en supposant le régime de turbulence grossière :

1) Lisez la valeur λ initiale du Diagramme de Moody sur la base du rapport k/D (ou calculez-la en appliquant l'équation

2) Calculer la vitesse en appliquant l'équation

3) Calculer Re à partir de l'équation .

Vérifiez sur le graphique si le nombre de Reynolds obtenu correspond aux supposés λ et k/D. Sinon, lisez la nouvelle valeur λ
pour le nombre de Reynolds calculé et répétez les étapes 2 et 3.

Une fois qu'une valeur suffisamment précise a été atteinte, la vitesse calculée à partir de cette valeur sera la vitesse finale.

266
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite

Capacité maximale de la conduite

Les deux approches sont valables pour une large gamme de paramètres d'entrée. La première approche est
numérique, c'est-à-dire adaptée à la programmation informatique. La seconde est plus simple pour les
calculs manuels ; il est plus court et évite l'estimation de la vitesse à la première itération. Cependant, la
deuxième approche repose beaucoup sur une lecture précise des valeurs du diagramme de Moody

267
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite
Capacité maximale de la conduite

Problème

La zone du réseau de distribution est alimentée par une conduite de transport L = 750 m, D = 400 mm et
k = 0,3 mm, avec un débit moyen de 1260 m3/h. Pour ce débit, la pression d'eau à l'extrémité de la
conduite doit être maintenue à un minimum de 30 mCE.
L'élévation moyenne de la conduite varie de Z2 = 51 msl du côté aval à Z1 = 75 msl du côté amont. La
température de l'eau peut être supposée à 10 ºC.

Calculez la capacité maximale qui peut être transportée si le diamètre de la conduite est augmenté à
D = 500 mm et la perte de charge a été limitée à 10 m par km de longueur de la conduite.
Le facteur de rugosité pour le nouveau diamètre de la conduite peut être supposé à k = 0,1 mm.

268
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite
Capacité maximale de la conduite
Réponse :
Supposons que la vitesse v = 1 m/s. Pour la température T = 10 ºC, la viscosité cinématique de l'équation
, υ = 1.31×10-6 m2/s.

Avec un diamètre D = 500 mm, le nombre de Reynolds prend la valeur de :

et le facteur de frottement de l'équation de Barr est égal à :

269
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite
Capacité maximale de la conduite
La nouvelle valeur de la vitesse basée sur le gradient hydraulique maximal autorisé Smax = 10 / 1000 = 0,01 est
calculée à partir de l'équation

Le résultat diffère sensiblement de la vitesse supposée et le calcul doit être répété dans la deuxième itération avec
cette valeur comme nouvelle hypothèse. D'où:

et le facteur de frottement est égal à :

270
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite
Capacité maximale de la conduite
La nouvelle vitesse résultante sera :

ce qui peut être considéré comme un résultat suffisamment précis, car toute itération supplémentaire
pouvant être effectuée ne changera pas cette valeur. Enfin, le débit maximum pouvant être évacué à S = 0,01
est égal à :

271
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite
Capacité maximale de la conduite
Dans l'approche alternative, la valeur λ initiale suppose que la zone turbulente grossière peut être lue
à partir du diagramme de Moody.

Pour une valeur de k/D = 0,1 / 500 = 0,0002, elle est d'environ 0,014.

Le calcul à partir de l'équation réécrite donne :

Avec cette valeur :

et le nombre de Reynolds devient alors :

ce qui signifie que la nouvelle lecture de λ est plus proche de la valeur de 0,015(k/D = 0,0002). Le calcul répété de la
vitesse et du nombre de Reynolds avec ce chiffre conduit à un résultat final comme dans la première approche.

272
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite Diamètre optimal

Dans le calcul des diamètres optimaux, les données d'entrée sont : L, k, Q, H (ou S) et T.
Le résultat est le diamètre D.
La procédure d'itération est similaire à celle du cas précédent, avec l'étape supplémentaire de calcul du
diamètre d'entrée en fonction de la vitesse supposée :

1) Supposons la vitesse initiale (habituellement, v = 1 m/s).


2) Calculer le diamètre à partir de la relation vitesse/débit. D2 = 4Q / (vπ).

3) Calculer Re à partir de l'équation .

4) Sur la base de la valeur Re, choisissez l'équation de facteur de friction appropriée,

et déterminez la valeur.
Pour les valeurs Re et k/D sélectionnées, le diagramme de Moody peut également être utilisé à la place.
5) Calculez la vitesse à partir de l'équation .

273
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite
Diamètre optimal

Si les valeurs de la vitesse supposée et déterminée diffèrent sensiblement, les étapes 2 à 5 doivent être répétées
en prenant la vitesse calculée comme nouvelle entrée. Une fois qu'une précision suffisante a été atteinte, le
diamètre calculé peut être arrondi à une première taille supérieure (conduite fabriquée).Cette procédure
nécessite normalement plus d'itérations que pour le calcul de la capacité maximale de la conduite.

Le calcul du diamètre à partir d'une vitesse supposée est nécessaire car l'hypothèse de diamètre correcte est
souvent difficile et une estimation inexacte de D accumule plus d'erreurs que dans le cas de l'hypothèse de
vitesse.

274
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite
Diamètre optimal
Problème
La zone du réseau de distribution est alimentée par une conduite de transport L = 750 m, D = 400 mm et k
= 0,3 mm, avec un débit moyen de 1260 m3/h. Pour ce débit, la pression d'eau à l'extrémité de la conduite
doit être maintenue à un minimum de 30 mCE.
L'élévation moyenne de la conduite varie de Z2 = 51 msl du côté aval à Z1 = 75 msl du côté amont. La
température de l'eau peut être supposée à 10 ºC.
Le facteur de rugosité pour le nouveau diamètre de la conduite peut être supposé à k = 0,1 mm.
La perte de charge a été limitée à 10 m par km de longueur de la conduite.

Si le débit du problème doit être doublé à Q = 3600 m3/h, calculez le diamètre qui serait suffisant pour
l'acheminer sans augmenter le gradient hydraulique.

275
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul monoconduite
Diamètre optimal

Réponse
Supposons que la vitesse v = 1 m/s. Sur la base de cette vitesse, le diamètre D :

et le nombre de Reynolds :

Le facteur de frottement de l'équation de Barr est égal à :

et à Smax = 0,01 la vitesse de l'équation devient :

276
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Diamètre optimal
Réponse

Le résultat est sensiblement différent de la vitesse supposée et le calcul doit être poursuivi avec plusieurs
itérations supplémentaires. Les résultats après itération de la même procédure sont indiqués dans le tableau
suivant :

avec la valeur finale pour le diamètre de D = 650 mm.


La taille de la conduite fabriquée serait, disons, D = 700 mm.

277
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Réseaux ramifiés
Le calcul des réseaux ramifiés est entièrement basé sur les méthodes utilisées pour les canalisations simples.
Les différences de performances hydrauliques se produisent entre les systèmes ramifiés avec un seul point
d'alimentation et ceux qui ont plus d'un point d'alimentation.

Alimentation en eau potable en un point


Avec des demandes nodales connues, les débits dans tous les conduites peuvent être facilement déterminés en
appliquant l'équation de continuité (équation
en commençant par les points d'extrémité du système (figure ci dessous).Si les diamètres des conduites sont
également connus, le calcul de la perte de charge suit la procédure du paragraphe de pression de conduite , ce qui
donne le gradient hydraulique S pour chaque conduite.

278
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Réseaux ramifiés

Dans l'étape suivante les hauteurs piézométriques, et par conséquent les pressions, seront calculées pour
chaque nœud à partir du nœud supposé avoir la pression minimale. À cet égard, les nœuds
potentiellement critiques sont ceux avec une altitude élevée et/ou des nœuds situés loin de la source.
L'addition ou la soustraction des pertes de charge pour chaque conduite, en fonction du sens
d'écoulement, déterminera toutes les autres hauteurs, y compris la hauteur piézométrique requise au point
d'alimentation. Le calcul des charges piézométriques en sens inverse, à partir de la valeur connue à la
source, est également possible ; cela montre les pressions dans le système disponibles pour une hauteur
spécifiée au point d'alimentation.

279
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Réseaux ramifiés

Un réseau ramifié avec un seul point d'approvisionnement


280
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Dans les situations où les diamètres des conduites doivent être conçus, le gradient hydraulique maximal
autorisé doit être inclus dans l'entrée de calcul. La procédure itérative du diamètre optimal ou les
diagrammes/tableaux de conduites est requise ici, conduisant à des valeurs réelles pour le gradient
hydraulique de chaque conduite sur la base du meilleur diamètre disponible ( conduite fabriqué). Enfin,
les pressions dans le système seront également déterminées soit en fixant le critère de pression minimale
soit la hauteur manométrique disponible au point d'alimentation. Tout au long de ce dernier processus, il
peut être nécessaire d'augmenter certains diamètres de conduites afin de satisfaire la pression minimale
requise dans le réseau.

281
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Alimentation en eau potable en plusieurs points

Pour plus d'un point d'alimentation, la contribution de chaque source peut différer en fonction de sa hauteur
piézométrique et de la distribution des demandes nodales dans le système. Dans ce cas, les débits dans les conduites
reliant les sources ne sont pas directement connus à partir de l'équation de continuité. Ces flux peuvent changer de
débit et même inverser la direction en raison d'une variation des demandes nodales.

Les figures ci-dessous montrent un exemple d'augmentation anticipée de la demande au nœud 1 qui inverse le
sens d'écoulement dans la conduite reliant les sources.

282
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Un réseau ramifié avec deux points d'approvisionnement

283
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Un réseau ramifié avec deux points d'approvisionnement, montrant une augmentation


du flux nodal Q1
284
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

A l'exception de la source choisie, des conditions fixes sont requises pour toutes les autres sources
existantes dans le système : une hauteur de chute, un débit ou le gradient hydraulique de la ou des
conduites de raccordement. Pour le reste, le calcul se déroule exactement de la même manière que
dans le cas d'un point de ravitaillement. Alternativement, dans le cas de têtes de source connues, un
calcul itératif peut être effectué après avoir lié les sources en boucles fictives en les connectant avec
un ou des conduites fictifs. Les principes généraux du calcul du réseau maillé sont expliqués dans le
paragraphe suivant.

285
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Problème
Pour le système ramifié illustré ci-dessous, calculez les débits des conduites et les pressions nodales pour le niveau de
surface dans le réservoir de H = 50 msl.
Supposons pour tous les tuyaux k = 0,1 mm et une température de l'eau de 10° C.

286
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Réponse:
L'alimentation total du réservoir est égal à la somme de toutes les demandes nodales, qui est de 75,6 l/s. En
appliquant l'équation de continuité dans chaque nœud
(équation , ) ) à la fois le débit et sa direction peuvent être déterminés ; chaque conduite
véhicule le débit qui est la somme de toutes les demandes nodales en aval. La perte de charge au niveau de la
conduite sera encore calculée par l'approche discutée dans le problème de pression de conduite. Si les tables
hydrauliques sont utilisées, la perte de charge sera calculée à partir des gradients hydrauliques interpolés à un
diamètre et un débit donnés (pour k et T fixes). Les résultats du calcul appliquant l'équation de Darcy-
Weisbach sont présentés dans le tableau suivant.

287
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Enfin, la pression dans chaque nœud est calculée en soustrayant les pertes de charge à partir du niveau
de surface du réservoir et en soustrayant encore l'élévation nodale des hauteurs piézométriques ainsi
obtenues. Les résultats finaux sont présentés dans le tableau et la figure suivants.

288
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

La pression la plus basse semble être dans le nœud 4 (12,4 mCE) résultant d'un diamètre relativement petit
(causant une perte de charge importante) de la conduite 5-4.
289
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Problème 1
Pour un réseau ramifié illustré à la figure suivante, calculez les débits de conduites et les pressions
nodales pour un niveau de surface (msl) dans le réservoir qui peut maintenir une pression de réseau
minimale de 20 mCE. Supposons pour tous les conduites que k = 1 mm et que la température de l'eau
soit de 10° C.

Configuration du réseau
290
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Élévations nodales et demandes

Réponse:
L'élévation de la surface de 52,2 msl au nœud 1 donne les pressions indiquées à la figure suivante
La pression minimale semble être au nœud 3 (20,0 mCE).

291
Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Débits des conduites et pressions nodales


292
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Problème 2

Le critère de pression minimale pour le système ramifié illustré à la figure suivante est de 25 mCE.
Déterminer le niveau de surface du réservoir au nœud 1 pouvant fournir un débit de 50 l/s.
Quel sera le niveau d'eau dans le deuxième réservoir dans ce scénario ?
Calculer les pressions et les débits dans le système. Supposons pour tous les conduites que k = 0,5 mm et que
la température de l'eau soit de 10° C.

Configuration du réseau 293


CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Problème 2

Réponse

Débits des conduites et pressions nodales


294
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Problème 3

Pour le même système que dans le problème précédent et les mêmes niveaux de surface dans les
réservoirs comme illustré à la figure suivante :

Déterminer les pressions et les débits si la demande au nœud 8 a augmenté de 10 l/s et au nœud 10
de 20 l/ s

295
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Remarque : Les débits dans les conduites du tracé 1-2-3-5 dépendent de la différence d'élévation de la surface
d'eau entre les réservoirs, qui reflète la perte de charge totale le long de ce tracé. Un processus d'essais et
d'erreurs peut être appliqué pour la distribution exacte du débit. Ceci est fait jusqu'à ce que la position correcte
de la ligne de pente hydraulique reliant les réservoirs ait été obtenue à partir du calcul de perte de charge pour
chacun des trois conduites. Les deux branches émergeant des nœuds 2 et 3 ont une distribution de débit fixe
basée sur les demandes nodales en aval, et leurs pertes par frottement peuvent être calculées par la suite. Les
pressions nodales dans ces branches seront influencées par les élévations du réservoir à travers les têtes des
nœuds 2 et 3.

296
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Réponse

Débits des conduites et pressions nodales


En raison de l'augmentation de la demande, le point de pression minimum s'est déplacé du nœud 3 au
nœud 10. 297
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Problème 4
Déterminez les diamètres des conduites pour la disposition illustrée à la figure suivante, si le gradient
hydraulique maximal autorisé Smax = 0,005.
Déterminer le niveau de surface du réservoir au point d'alimentation, qui peut maintenir une pression
minimale de 20 mCL. Supposons pour tous les conduites que k = 0,05 mm et que la température de l'eau
soit de 10° C.

Configuration du réseau 298


CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Élévations nodales et exigences

Réponse

Le calcul des diamètres des conduites sur la base de S = 0,005 dans chaque conduite donne les résultats
indiqués sur la figure suivante.
Toutes les pressions nodales dans la branche sortant du nœud 2 sont inférieures à 20 mCE, donc
insuffisantes.

299
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Diamètres/débits des conduites et pressions nodales pour S = 0,005 dans chaque


conduite

300
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

L'effet de l'arrondi des diamètres des conduites à la première valeur la plus élevée est illustré à la figure
suivante. L'amélioration des pressions nodales est visible mais n'est toujours pas suffisante.

Diamètres/débits des conduites arrondis et pressions nodales

301
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Par conséquent, quelques diamètres doivent encore être agrandis pour amener toutes les pressions au-dessus de
20 mCE, ce qui est illustré dans la solution finale de la figure suivante :

Diamètres/débits finaux des conduites et pressions nodales.


302
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Problème 5
Pour le même système que dans le dernier problème et le même niveau de surface dans le réservoir comme
illustré à la figure suivante, déterminez les pressions et les débits si la demande aux nœuds 6 et 7 a augmenté de
10 l/s. Modifiez les diamètres des conduites si nécessaire afin de répondre aux critères de conception (Smax et
pmin/ρg).

Configuration du réseau
303
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Réponse
En augmentant la demande aux nœuds 6 et 7 à 13,8 et 14,4 l/s respectivement, les pressions dans le réseau seront
telles qu'illustrées à la figure suivante. Les nœuds 6 à 10 ont une pression inférieure à 20 mCE.

Diamètres/débits de conduites et pressions nodales


304
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Réponse

Pour satisfaire la pression de conception et le gradient hydraulique, les conduites 3–2, 2–9, 9–10, 9–8, 8–6 et 8–
7 doivent être agrandies (voir Figure suivante).

Diamètres/débits de conduites et pressions nodales pour une augmentation de D


305
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Réseaux maillés

Les principes de calcul appliqués aux conduites simples ne sont pas suffisants dans le cas des réseaux
maillés.

Au lieu de cela, un système d'équations est requis qui peut être résolu par un algorithme numérique. Ce
système d'équations est basé sur l'analogie de deux lois de l'électricité connues en physique sous le nom de
lois de Kirchoff.

Ces lois de Kirchoff translatés en eau par les réseaux de distribution, elles stipulent que:

1) La somme de tous les flux entrants et sortants dans chaque nœud est égale à zéro (ΣQi = 0).

2) La somme de toutes les pertes de charge le long des conduites qui composent une maille complète est
égale à zéro (ΣΔHi = 0).

306
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Réseau maillé
307
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

La première loi est essentiellement la loi de conservation de masse, résultant en l'équation de continuité
qui doit être valide pour chaque nœud du système.
De la deuxième loi, il ressort que la ligne de pente hydraulique le long d'une maille est également
continue, tout comme l'écoulement dans n'importe quel nœud.
Le nombre d'équations que l'on peut formuler en appliquant cette loi est donc égal au nombre de mailles.
Par exemple, dans le réseau simple dans le sens des aiguilles d'une montre de la figure ci dessus, cela
donne : (Hr-H1) + (H1-H2) + (H2-H3) -(Hr-H3)=0

308
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Méthodes Hardy Cross

Deux procédures itératives similaires peuvent être dérivées des lois de Kirchoff :
1) La méthode de la tête d'équilibrage.
2) La méthode d'équilibrage des débits.

Ces méthodes, connues dans la littérature sous le nom de Hardy Cross (publiées en 1936 et développées plus avant
par Cornish en 1939), sont utilisées pour calculer les débits des conduites et les hauteurs piézométriques nodales
dans les systèmes en mailles pour une entrée donnée, qui est :

• pour les conduites : longueur L, diamètre D, rugosité absolue k et facteur de perte de charge singulière mineur ξ,
• pour les nœuds : débit nodal Q et élévation Z.
La tête d'au moins un nœud doit être fixée, ce qui influencera la pression dans le reste du système. Il s'agit
généralement d'un point d'alimentation en eau.Un calcul itératif des mailles (nœuds) est exécuté en suivant les
étapes suivantes :

309
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Méthode d'équilibrage de la charge

1) Les débits issus d'une estimation initiale sont attribués à chaque conduite. Cependant, ceux-ci doivent satisfaire
l'équation de continuité dans tous les nœuds.

2) La perte de charge dans chaque conduite est calculée à partir de l'équation

3) La somme des pertes de charge le long de chaque maille est vérifiée.


4) Si la somme des pertes de charge à n'importe quelle maille est en dehors de la plage de précision requise, 0 ± εΔH
mCE, la correction du débit suivante doit être introduite pour chaque conduite dans cette maille (total n conduites) :

310
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

5) La correction δQ est appliquée tout au long de la maille dans un sens constant : horaire ou antihoraire. Ceci a
des implications sur la valeur des débits de la conduite, qui seront négatifs si leur direction va à l'encontre de
l'orientation adoptée. Le signe positif/négatif de la correction doit également être pris en compte lors de son ajout
au débit actuel de la conduite.

6) La procédure d'itération est effectuée pour les nouveaux débits, Q + Q, répétée aux étapes 2 à 5, jusqu'à ce que
εΔH soit satisfait pour toutes les mailles.

7) Une fois l'itération des débits et des pertes de charge terminée, les pressions dans les nœuds peuvent être
déterminées à partir du ou des nœuds de référence à hauteur de chute fixe, en tenant compte des sens
d'écoulement.

311
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Le calcul se déroule simultanément pour toutes les mailles du réseau, leurs corrections
correspondantes δQ étant appliquées dans la même itération. Dans le cas de conduites partagées entre
deux maille voisines, il convient d'appliquer la somme des deux corrections δQ. La continuité du flux
dans les nœuds ne sera pas affectée dans ce cas ; supposer une orientation uniforme pour les deux
mailles inversera le signe du composé δQ dans l'une d'entre elles.

Contrairement aux calculs hydrauliques en réseau ramifié, les sources multiples ne compliqueront pas
le calcul à condition qu'elles fassent partie intégrante des mailles, c'est-à-dire connectées au reste du
réseau avec plus d'une canalisation. Si le système est alimenté à partir d'une ou plusieurs sources
connectées avec des tuyaux simples, le nombre d'inconnues augmente ; techniquement, le réseau n'est
plus en maille mais en partie aussi ramifié c'est-à-dire avec une configuration combinée. Des mailles
factices doivent être créées dans ce cas en connectant ces sources « branchées » avec des conduites
factices avec des L, D et k fictifs, mais avec un ΔH fixe égal à la différence d'élévation de surface
entre les réservoirs connectés. Cette valeur doit être maintenue tout au long du processus d'itération.

312
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Méthode d'équilibrage des écoulements :

1) Les hauteurs piézométriques estimées sont initialement attribuées à chaque nœud du


système, à l'exception de la référence, c'est-à-dire du ou des nœuds de pression fixes. Une
distribution arbitraire est autorisée dans ce cas.
2) La différence de hauteur piézométrique est déterminée pour chaque conduite.
3) Le débit dans chaque conduite est déterminé à partir de l'équation de perte de charge

4) L'équation de continuité est vérifiée dans chaque nœud.

313
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

5) Si la somme des débits dans un nœud est en dehors de la plage de précision requise, 0 ± εQ m3/s,
la correction de la hauteur piézométrique suivante doit être introduite dans ce nœud (n est le nombre
des conduites connectés dans le nœud) :

6) La procédure d'itération se poursuit avec les nouvelles têtes, H + δ H, répétées aux étapes 2 à 5, jusqu'à ce
que εQ soit satisfait pour tous les nœuds.

314
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Une convergence plus rapide est atteinte que dans la méthode Balancing Head en appliquant les
corrections consécutivement. En conséquence, la continuité du flux dans certains des nœuds inclura les
flux de tuyaux calculés à partir des hauteurs piézométriques des nœuds environnants de la même
itération.

Le temps de calcul requis pour les deux méthodes est influencé par la taille du réseau. La méthode
Balancing Head implique des systèmes avec un nombre d'équations plus petit, égal au nombre de boucles,
ce qui permet de gagner du temps lors de la réalisation du calcul manuellement. La méthode d'équilibrage
des flux nécessite un système d'équations plus large, égal au nombre de nœuds. Cependant, cette méthode
exclut l'identification de boucles, ce qui est avantageux pour la programmation informatique. La
configuration et le fonctionnement du système peuvent avoir un impact sur la convergence dans les deux
méthodes. En général, une convergence plus rapide est atteinte par la méthode Balancing Head.

315
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Le temps de calcul requis pour les deux méthodes est influencé par la taille du réseau. La méthode
Balancing Head implique des systèmes avec un nombre d'équations plus petit, égal au nombre de
boucles, ce qui permet de gagner du temps lors de la réalisation du calcul manuellement. La méthode
d'équilibrage des flux nécessite un système d'équations plus large, égal au nombre de nœuds.
Cependant, cette méthode exclut l'identification de boucles, ce qui est avantageux pour la
programmation informatique. La configuration et le fonctionnement du système peuvent avoir un
impact sur la convergence dans les deux méthodes. En général, une convergence plus rapide est atteinte
par la méthode Balancing Head.

316
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Les méthodes Hardy Cross étaient largement utilisées à l'ère pré-informatique. Le premier logiciel de
modélisation hydraulique dans la distribution d'eau était également basé sur ces méthodes, avec
plusieurs améliorations introduites entre-temps. La méthode d'équilibrage des flux a d'abord été
développée pour les applications informatiques, tandis que la méthode des têtes d'équilibrage est restée
une approche plus rapide pour les calculs manuels de réseaux en boucle simples. Les deux méthodes
sont programmables sous forme de tableur, ce qui permet de réduire le temps de calcul dans de tels cas.
Cependant, les explications et les tableurs donnés dans ce livre sont uniquement destinés à permettre
une meilleure compréhension de la genèse des concepts utilisés dans le développement de puissants
logiciels de modélisation de réseau largement utilisés dans la pratique de l'ingénierie de nos jours.

317
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Problème 1

Pour améliorer le transport du système du réseau ramifié ( figure suivante), les nœuds 1 et 4 ainsi que les nœuds
3 et 6 ont été connectés avec des tuyaux D = 100 mm et L = 1200 et 1040 m, respectivement (k = 0,1 mm dans
les deux cas). Calculez les débits au niveau des conduites et les pressions nodales pour un tel système en
appliquant la méthode Balancing Head Method.

318
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Réponse:
Deux mailles sont créées à partir du système ramifié après l'ajout des nouveaux conduites. Le calcul commence par
répartir arbitrairement les écoulements des conduites, mais en satisfaisant l'équation de continuité dans chaque
nœud. L'étape suivante consiste à calculer les pertes de charge dans chaque maille, comme le montrent les tableaux
suivants (les valeurs négatives signifient le sens inverse, du nœud droit au nœud gauche) :

Maille 1 - Itération 1

319
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

La somme de toutes les pertes de charge, qui doit être égale à 0 pour des valeurs de débit correctes, est
dans ce cas Σhf = –147,59 mCE (en sélectionnant le sens horaire). Ainsi, tous les écoulements de conduites
dans la première maille doivent être corrigés dans la nouvelle itération. A partir de l'équation :

(pour ΔH = hf) cette correction devient δQ = 10,96 l/s. Dans le cas de la maille 2 :
Maille 2 - Itération 1

320
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

La somme de toutes les pertes de charge dans ce cas est Σhf = –2,35 mCE, ce qui est plus proche du résultat final
mais nécessite également une autre correction de débit. Après application de l'équation ,

δQ = 1,21 l/s. Dans la deuxième itération, les résultats suivants sont obtenus après l'application des écoulement
des conduites Q + δQ :

Maille 1 - Itération 2

Σhf = -38,27 mCE et donc δQ = 5,31 l/s


321
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Maille 2 - Itération 2

Σhf = -2,10 mCE et donc δQ = 1,40 l/s

Le nouveau débit dans les conduites 2-5 partagé entre les mailles a été obtenu en appliquant la
correction δQ des deux Mailles, soit 20,20 + 10,96 -1,21 = 29,95 l/s. Cette conduite dans la maille
deux a un ordre inversé de nœuds et donc Q5-2 = -20,20 + 1,21 – 10,96 = -29,95 l/s.
Par conséquent, le débit corrigé de la conduite partagé conserve la même valeur dans les deux
mailles, une fois avec un signe positif et une fois avec un signe négatif.

322
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Dans les calculs restants :


Maille 1 - Itération 3

Σhf = -9,69 mCE et donc δQ = 2,09 l/s


Maille 2 - Itération 3

Σhf = -1,48 mCE et donc δQ = 1,11 l/s


323
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Maille 1 - Itération 4

Σhf = −1.20 mCE et donc δQ = 0.29 l/s


Maille 2 - Itération 4

Σhf = −0.29 mCE et donc δQ = 0.16 l/s


324
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Maille 1 - Itération 5

Σhf = −0.12 mCE et donc δQ = 0.03 l/s


Maille 2 - Itération 5

Σhf =-0.08 mCE et donc δQ = 0.04 l/s


325
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Maille 1 - Itération 6

Σhf = mCE −0.02 et donc δQ = 0,00 l/s


Maille 2 - Itération 6

Σhf = −0.01mCE et donc δQ = 0,01 l/s


326
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Comme le montrent les tableaux, cette méthode permet déjà une convergence rapide après seulement les deux
à trois premières itérations et une poursuite des calculs n'ajoute pas grand-chose à la précision des résultats
bien qu'elle soit chronophage, notamment dans le cas de calculs manuels.
La détermination des pressions nodales s'effectuera de la même manière que dans le cas des systèmes ramifiés
: à partir du point d'alimentation à hauteur piézométrique fixe, ou à partir du point de pression minimale
requise dans le système. Dans chaque conduite, la charge piézométrique inconnue d'un côté est obtenue soit en
ajoutant la perte de charge de la conduite à la charge piézométrique aval connue, soit en soustrayant la perte de
charge de la conduite à la charge piézométrique amont connue. Les résultats finaux sont présentés dans la
figure ci-dessous.

327
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Débits de conduites et pressions nodales

328
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Problème 2
Pour le même système que comme illustré à la figure suivante :

Déterminer les pressions et les débits si les nœuds 3 et 9 sont reliés par une conduite, où L = 780 m,
D = 200 mm et k = 0,05 mm.
329
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Note:
Supprimez toutes les branches et ajoutez leurs demandes aux nœuds de la maille 2-3-9-6.Une maille « fictive »,
1-2-3-5, doit être formée pour déterminer les débits des réservoirs. ΔH1–5 = 53,5–52,7 = 0,8 mCE est maintenu
fixe tout en équilibrant les têtes tout au long de calcul itératif.

Disposition du réseau et demandes nodales


330
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Réponse :
Les pressions dans le réseau s'amélioreront en créant des mailles.
Voir Figure suivante

Débits de conduites et pressions nodales


331
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Calcul d’un réseau maillé

➢ Cas d’une maille

Dans un réseau maillé, le sens de circulation de l’eau dans une canalisation Ne peut être déterminé avec exactitude du premier
coup.

La répartition des débits dans les canalisations ne peut être évaluée que d’après des hypothèses, en tenant compte du fait
que,pour assurer une Circulation normale, il doit y avoir égalité des pressions au point de rencontre de deux courants.

Le calcul d’un réseau maillé est conduit par approximations successives. La méthode qui sera utilisée est celle de Hardy Cross.

332
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Cette méthode repose sur deux lois :


➢ Loi des nœuds :
Pour chaque nœud, la somme des débits qui y entrent est égale à la somme
des débits qui en sortent.
➢ Loi de la conservation de la charge :
Le long d’un parcours fermé et orienté, la somme algébrique des pertes de charge est nulle.
Pour chaque maille, on se fixera une répartition des débits ainsi qu’un sens
d’écoulement arbitraire, tout en respectant la première loi.

333
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Le problème revient à résoudre le système d’équations suivant :

➢ Pour chaque nœud : Qsortant – Qentrant = 0

➢ Le long d’un conteur fermé et orienté : ∑ Ji = 0


Ji étant la perte de charge le long du tronçon i

La dernière égalité n’est pas vérifiée du premier coup, et il est nécessaire de modifier en
conséquence les valeurs de Ji. Or, les pertes de charges sont proportionnelles au carré des
débits :
Ji = Ri.Qi2
Ri : représente la résistance de la conduite transitée par le débit qi.

 8..L
Ri =
 2 .g.D5
Ainsi, on peut réécrire la deuxième égalité sous la forme :

  i . R i . q i2 = 0
Avec
εi = +1 dans le sens positif
εi = -1 dans le sens négatif 334
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Soit Δq la valeur dont il est nécessaire de modifier les débits de sorte à vérifier l’égalité concernant les pertes de charges :

La 2ème loi devient :   .R .(q


i i i +  q )2 = 0
Soit en négligeant les termes en (Δq)2  i i i i + 2 .  q . i  i . Ri .q i = 0
 . R .q 2

Ou encore : q =
−  i i . R i . q i2
2 .  i i . R i .q i

D’où
− J i
 q = i

2 . 
Ji
i
qi
Cette quantité est calculée pour chaque maille pour corriger la répartition des débits.
q
Si  Erreur (10-2 ou 10-3 ) par exemple pour chaque maille,
minqi
on arrête les calculs, si non on répète les corrections autant de fois qu’il faut jusqu’à
convergence pour la précision fixée.

335
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Cas de la conduite commune à 2 mailles contiguës


Soit deux mailles contiguës

AEFD ou maille I
EBCF ou maille II
Selon le sens choisi, le débit de la conduite EF qui est commune aux deux mailles sera
affecté d’un signe positif pour la maille I et d’un signe négatif pour la maille II.

336
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

Soit ΔqI et ΔqII les corrections propres aux deux mailles I et II respectivement.

Si on s’intéresse à la maille 1 le débit initial q qui parcourt EF doit être


corrigé :
En premier lieu de la correction ΔqI, cette correction affectera notamment toutes les conduites de la maille I
En deuxième lieu de la correction ΔqII mais changée de signe. La correction donc est (ΔqI – ΔqII ), c’est la
correction effective.
Le même procédé sera fait pour la maille adjacente, par conséquent la valeur absolue de la correction effective ne changera pas, seul
le signe qui va changer.

En conclusion, pour une conduite commune à deux mailles, la correction qu’il faut apporter à cette conduite est la somme algébrique
de la correction propre à la maille considérée avec celle de la maille adjacente changée de signe.

337
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Application 1.1 :

Soit le réseau maillé représenté sur la figure ci-après :

Avec les résistances suivantes :


R1(AB)=R5(DC) =1000
R2(AD)=R4(BC)=2000 R3(BD)=3000

338
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Application1.2: Réseau maillé d’une seule maille

un réseau maillé composé d’une maille alimentée à partir d’un réservoir placé en A et qui est calé à
la cote 70 et dont les conduites ont 300 mm de diamètre et 1000 m de longueur
Soit.

Noeud Tronçon Cote


B AB 10
C BC 10
D CD 10
A AD 10

1. Vérifier l’équilibre du réseau


2. Déterminer les pressions au sol des différents nœuds.
On donne :
L.v 2
1. Equation de Darcy Weisbach hf = .
D . 2 .g
1   2,51 
2. Equation de Colebrook = −2.log  + 
  3,71.D Re.  
3
Q(m / S)
3. Vitesse v(m / s) =
 .D2 339
4
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Application 1.3: Réseau maillé (cas de deux mailles)


Soit u n réseau maillé c o m p o s é d e d e u x mailles d o n t les débits sont représentés sur la figure ci-dessous. L e s d o n n é e s
relatives à c e réseau sont :

Maille Noeud Tro n ç o n cote Longueur D i a m è t re


A AB 10 1000 300
1 B BD 10 1000 300
D AD 10 1000 300
B BC 10 1000 300
2 C DC 10 1000 300
D BD 10 1000 300

On demande de :
1 . C a l c u l e r le coefficient correctif d e s débits d e s d e u x mailles
2. Faire les corrections d e s débits jusqu’à c e q u e le coefficient correctif devienne proche de zéro.
340
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

❑ Application 1.4: Réseau maillé (cas de deux mailles)

Dimensionner le réseau maillé ci-dessous qui est alimenté à partir d’un réservoir calé à la cote 146 et calculer les pressions
aux différents noeuds.

Nœud Tronçon Cote Longueur


R
Maille
D R-D 100 NGM 200 m
C D-C 98 NGM 330 m
B C-B 96 NGM 400 m
A B-A 94 NGM 290 m
1
E D-E 98 NGM 220 m
F E-F 96 NGM 400 m
A F-A 94 NGM 400 m
G H-G 92 NGM 330 m
A G-A 94 NGM 280 m
2
H H-F 90 NGM 400 m
A F-A 94 NGM 400 m

341
CHAPITRE 6 : RESEAUX DE DISTRIBUTION Calcul d’un réseau de distribution d’eau potable

342

Vous aimerez peut-être aussi