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Chapitre : Alimentation en Eau Potable

VII – LES DIFFERENTS RESEAUX DE DISTRIBUTION D’EAU POTABLE

Un réseau de distribution d’eau potable est un ensemble de canalisations dont


l’une d’elles (canalisation principale) est directement raccordée au réservoir ou à la
station de pompage. D’autres conduites de moindre importance du point de vue
diamètre sont raccordées à la conduite maitresse, on les appelle conduites secondaires
ou tertiaires. L’ensemble de ces canalisations sera développé à travers une
agglomération et va permettre aux usagers d’effectuer des prélèvements conformément
aux dotations en vigueur.
Au vu des différents tracés que pourra suivre un réseau de distribution d’eau potable,
on distingue deux types de réseaux, le réseau dit « ramifié » et le réseau dit « maillé ».

1) - LE RESEAU RAMIFIE

Dans ce cas la distribution s’effectue de l’amont vers l’aval à partir de


conduites secondaires en dérivation avec les conduites principales (figure 05). C’est le
réseau le plus économique mais il est moins pratique du point de vue exploitation par
rapport au réseau maillé. En effet lorsqu’on constate une défection sur le réseau
ramifié, et pour pouvoir procéder aux réparations toute la partie située en aval de ce
point seront privées d’eau.

Figure N°05 : Réseau de distribution eau potable sous forme ramifié.

2 )- LE RESEAU MAILLE

On l’appelle également réseau parallèle, il est constitué d’une ou plusieurs


mailles (boucles) de telle sorte que chaque point du réseau peut être desservie selon
plusieurs directions (alimentation en retour). Ce système parait donc plus pratique
pour la distribution, néanmoins il est plus coûteux que le réseau ramifié.

Maille N°01

Figure N° 6 : Alimentation en eau


potable à partir d’un Maille N°02
réseau maillé.

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3) – IMPLANTATION DU RESEAU D’A.E.P

Le réseau d’A.E.P est généralement implanté sous les trottoirs, les


canalisations d’eau potable sont placées à l’intérieur de tranchées à une profondeur
moyenne de 1 m environ (Il n’y a pas lieu de prévoir une pente pour la conduite
compte tenu que l’écoulement est sous – pression), dans ce cas cette profondeur est
nécessaire pour protéger les conduites contre d’éventuelles dégradations ainsi que du
gel. Malgré que la pente n’ait pas d’influence sur le fonctionnement du réseau, les
conduites doivent être toujours légèrement inclinées afin de créer des points bas et des
points hauts.
Au niveau des points hauts on dispose un dispositif de purge de la conduite, au niveau
des points bas on place des vidanges.
Les changements de pentes s’opèrent sur chaque 300 à 400 m le long des conduites.
Une distance minimale doit être également observée entre l’axe d’une plantation
d’arbre est la conduite, cette distance est de l’ordre de 0,50 à 1 m selon la nature de
l’arbre. Par rapport aux autres réseaux, il faudra prévoir un espacement minimal de
0,50 m, cet espace pourra être réduit au droit d’un obstacle isolé, 0,20 cm au moins si
l’obstacle est ponctuel.
Les autres ouvrages annexes au réseau d’A.E.P concernent les bouches d’arrosage,
elles seront disposées à proximité des espaces verts, ainsi que les poteaux et bouches
d’incendie.

4) – CALCUL D’UN RESEAU DE DISTRIBUTION

Il ne s’agit pas seulement de dimensionner les canalisations de distribution


d’eau potable ou encore de définir les vitesses est pertes de charge en chaque point du
réseau. En effet une distribution adéquate implique également une certaine conformité
avec les pressions de service dites optimales. La méthode de calcul d’un réseau
d’A.E.P est différente que l’on soit en présence d’un réseau ramifié ou maillé.

4-1) – RESEAU RAMIFIE

La marche à suivre pour le calcul d’un réseau ramifié est comme suit :
1°)- On se fixe le débit conformément aux besoins à desservir pour chaque tronçon,
pour ce faire on procédera à la délimitation ainsi qu’à la numérotation des tronçons.
2°) – Lorsque la conduite assure un service en route ainsi qu’un débit transité à l’aval
on définira le débit équivalent comme suit : Qm = P + 0,54 Qr
3°) – On déterminera le diamètre de la conduite en fonction de la vitesse
d’écoulement dite optimale et qui doit être comprise en 0,50 m/s et 1,50 m/s.
Il n’est pas conseillé de faire varier souvent le diamètre de la conduite car cela
générera des pertes de charge importantes sans compter les accessoires
supplémentaires nécessaires lors des raccords ou jonctions entre les conduites.
4°) – Calculer les pertes de charge unitaires et totales pour chaque tronçon en fonction
du débit du diamètre et de la vitesse optimale. (la table de Colebrook est dans ce cas
recommandée).
5°) – Déterminer les pressions nécessaires aux extrémités de chaque tronçon, celles –ci
doivent être suffisantes pour pouvoir alimenter le point le plus défavorisé et permettre
le fonctionnement des appareillages sanitaires (chauffe – bain). En effet, une pression
minimale de 0,50 bar (05 m) est recommandée sans pour autant que la pression
maximale dépasse 4 bars (40 m) pour une meilleure protection contre la dégradation
de la robinetterie.

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Pour des pressions dépassant légèrement 4 bars, une petite réduction des diamètres
suffit à augmenter les pertes de charge et atténuer par la même occasion les pressions.
Dans le cas contraire, des réducteurs de pression s’imposent.
Dans tous les cas, il est utile de déterminer la pression au sol à l’entrée de chaque
bâtiment. Celle – ci est déduite à partir de la pression en amont, des pertes de charge
entre les deux extrémités du tronçon et de la dénivelée entre les deux côtes au sol.

1
Q0 Q1
o
Q0 = Q1 + Q2

Q2
2

Figure N° 07 : Répartition des débits par ramification

La figure N° 07 ci- dessus montre une dérivation à partir du point 0. Ainsi les
expressions des pressions respectives au sol en 1 et 2 peuvent s’écrire ainsi :

= + ( − )−
. .

= + ( − )−
. .
Pour ce qui est des pressions de service, elles sont justement évaluées à partir du
niveau piézométrique disponible (pression au sol) et du terme (h+2+J).
Pression de service = Pression au sol – (h+2+J)
H = hauteur totale de l’immeuble en (m)
2 = 2 mètres, c’est pour tenir compte du robinet le plus défavorisé de l’immeuble
J = La somme des pertes de charge totales en (m) depuis le branchement au sol
jusqu’au robinet le plus défavorisé.
Lorsqu’on est dans l’impossibilité d’évaluer les pertes de charge à l’intérieur d’un
immeuble, on peut prendre les approximations suivantes :
Bâtiment comprenant un seul niveau : (h + 2 + J) ≈ 8 à 10 m
// // 02 niveaux : (h + 2 + J) ≈ 12 à 15 m
- // // 03 niveaux : (h + 2 + J) ≈ 16 à 19 m
- // // 04 niveaux : (h + 2 + J) ≈ 20 à 23 m
- // // 05 niveaux : (h + 2 + J) ≈ 14 à 27 m
- // // 06 niveaux : (h + 2 + J) ≈ 28 à 31 m
Le calcul d’un réseau ramifié comprenant plusieurs tronçons sera présenté sous la
forme du tableau suivant :

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Côtes

Nombre d’habitants
Côtes

Pression aval (m)


Au
N° du tronçon
Piézométriques

Qm Cumulé
Qr V j J sol

Longueur
(m)
(l/s) (mm) (m/s) (m/m) (m) (m)

(l/s)
(m)

Amont

Aval

Aval
4-2) – RESEAU MAILLE

Dans ce cas la valeur de certaines grandeurs ainsi que le sens d’écoulement de


l’eau à l’intérieur des conduites restent à déterminer. En effet s’il est à priori facile de
connaitre les caractéristiques des différents tronçons, s’agissant des longueurs
respectives de ces tronçons, de la population bordant les ruelles et éventuellement des
sections des conduites ainsi que des pressions de service, il est à priori assez difficile
de déterminer dans chaque tronçon le débit réel qui y sera transité ainsi que les pertes
de charge. En effet dans une maille il existe plusieurs directions possibles, l’eau peut
emprunter n’importe laquelle en fonction de la résistance de la conduite à laisser
passer l’eau (compte tenu du diamètre ou encore de la hauteur de pression de la
conduite). Pour lever cette indétermination on fait une analogie avec une maille
traversée par un courant électrique, d’où application des deux lois de Kirchhoff.

4-3 )- PREMIERE LOI DE KIRCHHOFF

Le fait qu’une maille est constituée d’un ou plusieurs nœuds, on considère que
la somme des débits entrants et sortants est nulle. A cet effet les débits entrants sont
affectés du signe (+) alors que le signe (-) est réservé pour les débits sortants du nœud.

Q1 B
Q Q
A J1 D
J2 Q – Q1 – Q2 = 0
Q2
C

Figure 08 : Répartition des débits à travers une maille

4-4) – DEUXIEME LOI DE KIRCHHOFF

Conformément au sens des aiguilles d’une montre, le long de chaque maille du


réseau, la somme algébrique des pertes de charge est nulle. Ainsi pour la maille ABCD
de la figure 08 nous aurons : J1 – J2 = 0
Pour ce qui est de la première équation c'est-à-dire l’équation des nœuds, elle est du
premier ordre, en revanche l’équation des pertes de charge est du deuxième degré car
elle fait intervenir des débits exprimés à la puissance 2. Pour la résolution de tels
problèmes on utilisera la méthode de Hardy-Cross appelée également méthode des
approximations successives.

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4-5)- PRINCIPE DE LA METHODE DE HARDY-CROSS

Le principe de la méthode repose sur le respect des deux lois de Kirchhoff. En


effet en combinant entre les deux équations il apparait une expression générale des
débits correctifs qui devra être rajoutée ou retranchée aux débits initiaux pour
l’obtention des débits réels traversant les différentes branches du réseau.
En se référant une fois de plus à la figure 08, il apparait :
- Le débit Q1 traverse la branche A.B.C
- Le débit Q2 transite par la branche A.C.D
Dans ce cas J1 représente les pertes de charge dans la première branche et J2 dans la
seconde.
. . . . . . . .
= et = on posant =
. . . . .

Il devient : J1 = K1 .Q12 et J2 = K2 .Q22


Les débits Q1 et Q2 sont considérés comme des débits provisoires, et on admettra
qu’ils sont entachés des erreurs respectives de (+q1) et (–q1) de telle sorte que la
somme de ces débits correctifs est nulle.
En égalant les pertes de charge avec débits, il apparait :

K1 (Q1 + q1)2 – K2 (Q2 – q1)2 =0


On suppose que le débit réel est de Q1 +q1 dans la première branche et de Q2 – q1 dans
la seconde .En développant et en négligeant les termes en q2 on aura :

( . − . )
=−
2( . + . )
2
Comme J = K.Q , c'est-à-dire = et =

L’expression générale des débits correctifs devient :

( ) ∑
= = − = −
.∑

Cette expression finale est appelée « formule de Faire », en résumé la solution de ce


problème varie d’un cas à un autre, ce qui revient à dire que la convergence dépend du
choix des débits provisoires à l’intérieur des branches. Un mauvais choix peut
entrainer plusieurs itérations. Les résultats pour le traitement d’un réseau maillé seront
donnés sous forme de tableaux dont la taille de ces derniers dépend du nombre
d’itérations effectuées. En définitif
Une première correction permet d’apporter : = + et = −

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