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Quelques facteurs influant le gonflement des sols argileux, exemple de la teneur en eau
et de la densité sèche initiale
LOUAFI B.
Laboratoire Bâti dans l’environnement
Faculty of Civil Engineering/ USTHB,
BP. 32 El Alia, Bab-Ezzouar, Algeria
BAHAR R.
Laboratoire de Géomatériaux, Environnement et Aménagement,
Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, BP.17, 15000, Tizi-Ouzou, Algeria
Résumé
En vue d’explorer les relations qui peuvent exister entre les paramètres de gonflement des sols
argileux d’une part, la teneur en eau et la densité sèche initiales d’autre part, on a mené une étude
expérimentale concernant principalement l’analyse de l’influence de la teneur en eau et de la densité
sèche initiales en maintenant les autres paramètres constants. Pour répondre à cet objectif, deux types
de sols argileux ont été préparés en laboratoire; le premier type est une bentonite seule et le second est
un mélange bentonite-sable.
Les résultats ont montré une influence appréciable de la teneur en eau initiale sur le gonflement de la
bentonite. En outre, à des valeurs de densités sèches initiales élevées, l’amplitude et la pression de
gonflement sont plus importantes. Le nombre de particules argileuses est un facteur important
affectant le gonflement.
Par ailleurs, les résultats obtenus ont permis de mettre en évidence l’efficacité du sable dans la
réduction du gonflement. Il a té trouvé que cette réduction est quelque peu indépendante de la teneur
en eau et de la densité sèche initiale.
MOTS –CLES : Sols argileux, gonflement, paramètres d’état, teneur en eau, densité sèche
1. INTRODUCTION
Le gonflement des sols naturels, est un phénomène très complexe, il est spécifique à certains sols
argileux. L’amplitude et la pression de gonflement sont deux paramètres utilisés pour l’expression du
gonflement des sols argileux à caractère expansif. L’expérience a montré que ces paramètres sont
affectés par de nombreux facteurs environnants et intrinsèques. Dans cette étude, on a analysé sur la
base d’une investigation expérimentale réalisée sur un sol argileux purement gonflant, l’influence
d’un ajout de sable sur le comportement au gonflement de cette argile caractérisée par une forte
plasticité. On a ciblé au départ l’étude de l’influence de deux facteurs prédominants affectant le
gonflement, la teneur en eau et la densité sèche initiales, d’une bentonite non traitée et d’un mélange
de bentonite-sable en maintenant les autres paramètres constants.
1. MATERIAUX UTILISES
2.1 La bentonite
C’est un sol purement argileux provenant de la région de Mostaghanem. Elle est de couleur grise et se
présente sous forme de poudre finement broyée. La courbe granulométrique montre qu’elle est
constituée de plus de 90% d’éléments fins. Elle est très plastique, sa limite de liquidité est de 187%, sa
limite de plasticité est de 47% et son indice de plasticité est de 140%. On remarque la valeur très
élevée de la limite de liquidité. Cette bentonite présente des capacités de gonflement très important.
2.2 L’additif
Pour le traitement du sol expansif, on a utilisé un sable de plage de couleur grisâtre provenant de la
région de Zemmouri, située à l’est d’Alger. Sa courbe granulométrique (figure1) montre un sable
relativement moyen, à granulométrie uniforme et serrée.
100
90
80
70
Percentage of tamisat (%)
60
50
40
30
20
10
0
100 10 1 0,1 0,01 1E-3
Diameter(mm) Equivalent diameter (mm)
Granulometry Sédimentometry Bentonite
Sand
Figure 1 : Courbes granulométriques des matériaux utilisés
26.5%) et de (10%, 15%, 20%, 25%) respectivement. Les teneurs en eau sont toutes choisies
supérieures à la teneur en eau correspondante à la limite de retrait. Touts les échantillons sont
compactés statiquement en trois couches dans la cellule oedométrique à une densité sèche de 1.3.
Concernant l’étude de l’effet de la densité sèche sur le gonflement, on a testé quatre échantillons de
bentonite seule préparés à des densités initiales variables (0.8, 0.9, 1.0, 1.3) et à (1.3, 1.45, 1.5) pour
ce même matériau mélangé avec 20% de sable. Tous les échantillons ont été préparés à la même
teneur en eau optimale de la bentonite (26.5 %).
90 8
7
80
6
Pression de gonflement (bars)
Amplitude de gonflement (%)
5
70
60
3
2
50
1
40 0
0,7 0,8 0,9 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8
Densité sèche initiale Densité sèche initiale
Bentonite non traitée Bentonite non traitée
Bentonite +20 % de sable Bentonite +20% sable
De nombreux résultats confirment l’influence de la densité sur les paramètres de gonflement d’un sol.
Les travaux d’El Sohby [7] (El Sohby, 1981) sur des échantillons de sols expansifs naturels d’Egypte,
ont montré que le potentiel et la pression de gonflement varient dans le même sens que la densité
sèche initiale, avec une loi non linéaire, ce résultat est confirmé dans cette étude (figure 2, 3).
La synthèse élaborée par [12] (Mrad, 2005) note en citant les travaux de Komine et Ogata ([9]) que la
pression de gonflement croit d’une manière exponentielle alors que le taux de gonflement croit d’une
manière linéaire en fonction de la densité sèche initiale.
Cette croissance linéaire entre l’amplitude de gonflement et la densité sèche initiale est aussi confirmé
par [14] (Rao, Phanikumar et sharma, 2004 ).
Ces auteurs attribuent cette variation au fait que dans un sol expansif dense se trouve un nombre plus
important de particules argileuse susceptibles de gonfler. Diminuer la densité voudra dire réduire ce
nombre de particules qui gonflent et parallèlement augmenter le nombre de vides, et dans ce cas, on
peut envisager la possibilité d’encaissement d’une partie du gonflement par ces vides.
Ce changement dans le mode de dépendance doit être confirmé, il peut être dû au mode opératoire qui
est différent entre les études cités ci-dessus et la présente étude.
Les relations correspondantes entre la densité et le gonflement laissent supposer qu’il existerait
d’autres phénomènes contribuant à cette évolution.
Les pressions de gonflement varient dans le même sens que les potentiels de gonflement. Pour une
densité sèche initiale de 0.8, la pression de gonflement de la bentonite est de 2.5 bars et augmente
jusqu’à atteindre 6.5 bars pour une densité de 1.3 (figure3).
La courbe de la figure 3 montre qu’il existerait une densité sèche initiale pour laquelle le sol non
traitée ainsi que le mélange bentonite-sable donneraient une pression de gonflement nulle qui peut
être évaluée grossièrement à 0.2 et 0.5 pour la bentonite seule et la bentonite traitée avec 20 % de
sable, sachant que cet état de compacité de sol ne peut exister dans les cas pratiques.
90
7
85
6
Pression de gonflement (Bars)
Amplitude de gonflement (%)
80
5
75
4
70
65 3
60 2
5 10 15 20 25 30 5 10 15 20 25 30
Teneur en eau initiale (%) Teneur en eau initiale (%)
Bentonite non traitée Bentonite non traitée
Bentonite +20 % de sable Bentonite + 20 % de sable
La tendance à gonfler diminue avec l’augmentation de la teneur en eau initiale et devient en effet
négligeable à des teneurs élevées proches de la teneur en eau de saturation.
Concernant la dépendance des paramètres de gonflement en fonction de la teneur en eau initiale, il en
ressort des résultats obtenus qu’il n y a pas de tendance claire dans l’évolution du gonflement. Ces
résultats sont confirmés par ceux trouvés par [5] (Djedid, A. 2009) .
D’après [4] (Chen, 1988) l’influence de la teneur en eau sur la pression de gonflement n’est
appréciable que pour des valeurs de la teneur en eau initiale supérieure à la limite de retrait.
D’après [7] (El Sohby et al, 1981) , dès que la teneur en eau initiale augmente, l’affinité du sol à l’eau
diminue et par conséquent, sa capacité d’absorption diminue également. L’eau déjà présente dans
l’échantillon de sol a satisfait une partie de cette affinité et par conséquent le gonflement, et de même
la pression de gonflement.
Fondamentalement, l’augmentation de la teneur en eau d’une argile favorise la rupture des liaisons
entre les feuillets résultant en une augmentation du volume d’une même particule.
Par ailleurs, le degré de saturation augmentant lui aussi avec la teneur en eau des échantillons,
diminue l’affinité du sol à l’adsorption d’eau pour atteindre la saturation. Par conséquent une
diminution de gonflement.
80 7
70 6
60
5
50
4
40
3
30
2
20
10 1
0 0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 0 10 20 30 40 50 60 70 80
Teneur en sable (%) Teneur en sable (%)
Cette variation montre néanmoins trois phases dans la réduction du potentiel et pression de
gonflement caractérisée par trois branches d’inclinaison distinctes, On a une pente élevée caractérisée
par une chute du gonflement égale ou légèrement supérieure au pourcentage de sable ajouté. Par
contre pour de moyens pourcentages de sable (40%< %S<60%), on a une chute plus rapide
caractérisée par une pente plus élevée. La dernière branche est très faible tend vers un palier pour de
très fortes teneurs en sable des mélanges. Cette évolution peut traduire le changement du
comportement des mélanges argile-sable montrant aussi que la diminution du gonflement n’est pas
que le résultat de la diminution de la fraction argileuse, d’autres facteurs contribuent à la réduction du
gonflement des mélanges. Elle pourrait être due à l’abaissement de la densité sèche propre de l’argile
dans les mélanges pour un même effort de compaction, contribuant partiellement dans la réduction du
gonflement.
5. CONCLUSION
Les résultats obtenus à partir des essais réalisés dans cette étude, forment un ensemble qui illustre
l’influence de deux paramètres d’état semblant gouverner le phénomène de gonflement en dehors des
propriétés intrinsèques aux matériaux argileux et l’effet de l’ajout de sable sur le comportement au
gonflement d’un sol expansif. On rappelle les principales conclusions obtenues :
Concernant la teneur en eau, il semble qu’il n ya pas de corrélation nette entre la teneur en eau initiale
et les paramètres de gonflement. Ces derniers varient dans le sens inverse avec la teneur en eau
initiale.
A des valeurs de densités sèches élevées, le potentiel et la pression de gonflement sont plus
importants. Le nombre de particules argileuses est un facteur important affectant le gonflement.
Par ailleurs, Les résultats obtenus ont mis en évidence l’efficacité de l’ajout de sable dans la
stabilisation des sols à caractère gonflant. Il a été trouvé que cette stabilisation est quelque peu ou pas
affectée par la teneur en eau et la densité sèche initiales
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