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REPUBLIQUE TUNISIENNE

Ministère de l’agriculture Ministère de l’enseignement supérieur


des ressources hydrauliques et de la pêche et de la recherche scientifique
Institut de la recherche Université de Carthage
et de l’enseignement supérieur agricoles

INSTITUT NATIONAL AGRONOMIQUE DE TUNISIE


Département Agronomie et Biotechnologie Végétale

PROJET DE FIN D’ÉTUDES


DU CYCLE INGENIEUR
Présenté par :
Marwa TIFAFI
Spécialité : Sciences de la production végétale
Option : Sciences des sols et de l’environnement

EVALUATION DE L’EROSION HYDRIQUE DANS LES


BASSINS VERSANTS : ETUDE COMPARATIVE ENTRE
LA CARTOGRAPHIE PAP/CAR ET LA METHODE
SCORING/NOTATION DANS LE BASSIN VERSANT
KAMECH

Soutenu le 29 Juin 2012 devant le jury composé de :


MM F. GADDAS Président du jury
M. SANAA Encadreur INAT
H. HAMROUNI Encadreur profession
S. AGREBAOUI Encadreur profession
S. SLIM Examinateur

La direction des sols de Tunis

Année Universitaire 2011-2012


TIFAFI Marwa Projet de Fin d’Etude I.N.A.T

Dédicaces

Je dédie ce mémoire de fin d’études


A mon très cher père et ma très chère mère en témoignage de
ma reconnaissance envers le soutien, les sacrifies et tous les
efforts qu’ils ont fait pour mon éducation ainsi que ma
formation

A ma chère sœur et mes chères cousines pour leur affection,


compréhension et patience

A tous ceux qui ont une relation de proche ou de loin avec la


réalisation du présent rapport.

A toute ma famille grands et petits

A tous mes amis

Et à tous ceux qui me sont chers

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TIFAFI Marwa Projet de Fin d’Etude I.N.A.T

Remerciements

En préambule à ce mémoire, je souhaite adresser mes remerciements les plus sincères aux
personnes qui m'ont apporté leur aide et qui ont contribué à l'élaboration de ce travail ainsi qu’à
la réussite de cette formidable année universitaire.

Au terme de ce travail, j’exprime ma profonde reconnaissance et mes vifs remerciements


à Mr. Hamrouni Hedi qui a contribué à son aboutissement, pour m’avoir accueilli au sein de
la direction des sols, de m’avoir guidé tout au long de mon stage et surtout de m’avoir procuré
l’honneur de travailler sur un tel sujet qui se traite pour la première fois en Tunisie et qui m’a
honoré avec sa grande confiance.
Je tiens à remercier sincèrement Mr. Agrbewi Sadak, qui, en tant qu’encadreur
professionnel, s'est toujours montré à l'écoute et très disponible tout au long de la réalisation de
ce mémoire, ainsi pour l'inspiration, l'aide et le temps qu'il a bien voulu me consacrer et sans qui
ce mémoire n'aurait jamais vu le jour, et la grande patience dont il a su faire preuve malgré ses
charges professionnelles.
Mes remerciements et mes reconnaissances s’adressent également à Mr. Mustapha
Sanaa, encadreur université, qui a eu la gentillesse de suivre, lire et corriger ce travail, pour sa

générosité, en plus de ses encouragements qui m’ont été d’un grand apport.

J'exprime ma gratitude à toutes les personnes rencontrées lors des recherches effectuées et
qui ont accepté de répondre à mes questions avec gentillesse.
Je voudrais également remercier tous les enseignants à l’INAT qui ont contribué à ma
formation.
Je n'oublie pas mes parents pour leur contribution, leur soutien et leur patience.
J'adresse mes plus sincères remerciements à tous mes proches et amis, qui m'ont toujours
soutenue et encouragée au cours de la réalisation de ce mémoire.
Enfin, je tiens particulièrement à remercier les membres de jury qui m’ont fait l’honneur
d’accepter de lire et de juger ce travail.

Merci à tous et à toutes.

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Table de matière

Résumé i
Abstract ii
‫الخالصة‬ iii
Liste des abréviations iv
Liste des tableaux v
Liste des figures vi
Introduction 1
Problématiques et objectifs 2
Analyse bibliographique
1- Le bassin versant 3
1-1 Définition d’un bassin versant 3
1-2 Quelques caractéristiques du bassin versant 4
2- L’érosion hydrique 8
2-1 Définition de l’érosion hydrique 8
2-2 L’érosion hydrique en Tunisie 9
2-3 Mécanisme de l’érosion hydrique 10
2-4 Formes de l’érosion hydrique 11
2-5 Facteurs de l’érosion hydrique 16
3- Les méthodes d’évaluation de l’érosion hydrique 19
3-1 Approche qualitative 19
3-2 Approche quantitative 22
Matériels et Méthodes
1- Présentation de la zone d’étude 28
1-1 Situation géographique 28
1-2 Les données géologiques 30
1-3 Les types des sols 30
1-4 Les données géomorphologiques 31
1-5 Choix du site pilote 31
1-6 Caractéristiques Agro-pédologique du site pilote 32

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1-7 Les données climatiques du site pilote 34


1-8 Les données socioéconomiques du site pilote 37
2- Présentation des méthodologies 38
2-1 L’approche PAP/CAR 38
2-2 L’approche Notation (Scoring) pour l’évaluation visuelle de l’érosion 40
3- Les outils méthodologiques 43
3-1 Les photographies aériennes 43
3-2 Les logiciels de traitement de données 43
4- La démarche méthodologique 44
Résultats et discussion
1- Résultats de la Cartographie PAP/CAR 45
1-1 La carte de l’érosion prédictive 45
1-2 La carte de l’érosion descriptive 52

2- Résultats de la Cartographie Scoring/Notation 53


3- Discussion 54
3-1 Comparaison des deux méthodologies 54
3-2 Les contraintes rencontrées dans le bassin versant Kamech 55
3-3 Les mesures préventives et curatives pour le bassin versant Kamech 57
Conclusion 59
Références bibliographique 60
Annexes 65

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Résumé

La dégradation et la perte des sols constituent un enjeu fort du développement durable.


Ses effets environnementaux sont, à la fois locaux : érosion des sols, dégradation de la fertilité et
de la structure des sols, pollutions des nappes souterraines... Et globaux : appauvrissement de la
biodiversité, réduction de la capacité des sols à fixer le carbone, pollution des eaux...
Les terres tunisiennes sont particulièrement vulnérables à la dégradation. En effet,
l’érosion hydrique menace environ 3 millions d’ha dont 1,5 millions d’ha sont gravement
affectés par une érosion forte à moyenne.
Avec une population mondiale qui devrait atteindre 9 milliards d’ici 2050, l’évaluation de
l’érosion hydrique ou toute forme de dégradation des sols demeure nécessaire afin d’assurer un
bon suivi des terres et une protection des sols de toute urgence.

Le présent travail, qui a eu lieu au sein de la direction des sols de Tunis, se propose de
comparer deux méthodologies (Scoring et PAP/CAR) utilisées pour l’évaluation de l’érosion
hydrique dans la zone du Cap Bon (Bassin versant de Lebna), moyennant la cartographie de ce
phénomène.
Les résultats d’application de ce travail montrent l’intérêt de l’utilisation du scoring de
l’érosion dans l’évaluation de l’érosion. Il s'agit d'un outil simple et facile à appliquer sur le
terrain. Il permet en plus de l’identification des types d’érosion, de les classer et donner une
tendance à ces processus.
L'application de l'approche CAR/PAP de la cartographie des processus d'érosion hydrique
permet l’analyse de l’impact des aménagements sur le milieu physique (eau, sol), sur le milieu
naturel (paysage, faune, flore) et l’étude de la stabilité des différentes unités de la zone d’étude
vis-à-vis des facteurs de dégradation.

Mots clés : érosion hydrique, bassin versant, cartographie, notation/scoring, PAP/CAR

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Abstract

Degradation and soil loss is a major challenge of sustainable development. Its


environmental effects are, both local: soil erosion, decline in soil fertility and soil structure,
groundwater pollution... And overall: biodiversity loss, reducing the capacity of soils to sequester
carbon, water pollution...
Tunisian lands are particularly vulnerable to degradation. Indeed, the erosion threat about
3 million ha of which 1.5 million ha are seriously affected by a sharp erosion to average.
With a world population expected to reach 9 billion by 2050, the assessment of water
erosion or any form of land degradation is still necessary to ensure proper monitoring of land and
soil protection.

This study proposes to compare two methodologies recently used to assess water erosion
in the area of Cap Bon (Watershed Lebna), through the mapping of this phenomenon.
The results of application of this work show interest in the use of erosion in scoring for
the assessment of erosion. This is a simple and easy method to implement on the ground. It also
allows users to identify the types of erosion, to classify them and give a trend in these processes.
The application of the approach PAP/CAR mapping of water erosion permits analysis of
the impact of development on the physical environment (water, soil), on the natural environment
(landscape, fauna, flora) and the study of the stability of the various units of the study area vis-à-
vis the deterioration factors.

Keywords: erosion, watershed, mapping, Notation /Scoring, PAP / CAR

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‫‪TIFAFI Marwa‬‬ ‫‪Projet de Fin d’Etude‬‬ ‫‪I.N.A.T‬‬

‫الخالصة‬

‫تدهور وفقدان التّربة يشكل تح ّديا كبيرا للتنمية المستديمة ‪ .‬تتبلور آثاره على الصّعيدين‪ ،‬المحلي ‪:‬تآكل التربة‪ ،‬انخفاض‬
‫خصوبة التربة و تدهور بنيتها‪ ،‬وتلوث المياه الجوفية‪.. .‬والعام ‪:‬فقدان التنوع البيولوجي‪ ،‬الحد من قدرة التربة على تنحية‬
‫الكربون‪ ،‬تلوث المياه‪...،‬‬

‫ومن المالحظ أن األراضي التونسية معرضة بشكل خاص للتدهور ‪.‬وفي الواقع‪ ،‬فإن التهديد يناهز نحو ‪ 3‬ماليين‬
‫هكتار من بينها ‪ 5.1‬مليون هكتار متأثر بشكل خطير بتدهور حاد إلى متوسط‪.‬‬

‫مع االرتفاع المتواصل لعدد سكان العالم المتوقع أن يصل الى ‪ 9‬مليارات بحلول عام ‪ ،0212‬تقييم أي شكل من أشكال‬
‫تدهور األراضي ال يزال ضروريا لضمان الرصد السليم لحماية األرض والتربة على وجه السرعة‪.‬‬

‫هذه الدراسة تقترح مقارنة بين المنهجيات المستخدمة مؤخرا لتقييم تدهور التربة في منطقة الوطن القبلي من خالل‬
‫رسم الخرائط لهذه الظاهرة‪.‬‬

‫نتائج تطبيق هذا العمل اظهر اهمية استخدام لتقييم التآكل‪ .‬هذه الطريقة هي بسيطة وسهلة التنفيذ على أرض الواقع‪ .‬كما‬
‫يسمح للمستخدمين تحديد أنواع التآكل‪ ،‬وتصنيفه وإعطاء ه اتجاه في هذه العمليات‪.‬‬

‫تطبيق منهج ‪ PAP / RAC‬لرسم الخرائط لتآكل المياه يسمح تحليل أثر التنمية على البيئة المادية (المياه والتربة)‪،‬‬
‫وعلى البيئة الطبيعية (المناظر الطبيعية والحيوانات والنباتات) ودراسة لالستقرار في وحدات مختلفة من منطقة الدراسة وجها‬
‫لوجه عوامل التدهور‪.‬‬

‫كلمات البحث‪ :‬التآكل‪ ،‬ورسم خرائط ‪ ،‬مستجمعات المياه‪ ،‬التصنيف ‪ /‬التهديف‪،‬‬

‫‪2011-2012‬‬ ‫‪8‬‬
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Liste des abréviations

CTI : Composite Threat Index


FAO : Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
GROBEC : le groupe de concertation des bassins versants de la zone Bécancour
INM: Institut national métérologique
IRD : Institut de la recherche et du développement
J-C : jésus christ
LCA : La longueur d'un bassin versant
LADA: Land degradation Assessment in Drylands
PNUE : Programme des Nations Unies pour l’environnement
REP : Relative Erosion Prediction
TUT : Type d’Utilisation des Terres
USLE: Universal Soil Loss Equation
WDI: Watershed Development Index

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Liste des tableaux

Tableau n°1 : Influence de la nature de la couverture végétale sur le ruissellement 17


Tableau n°2 : Interaction texture-matière organique sur la stabilité structurale 19
Tableau n°3 : Valeur de C de quelques cultures 24
Tableau n°4 : Répartition du bassin versant Lebna par délégation 29
Tableau n°5 : Répartition mensuelle et saisonnière de la pluviométrie 34
Tableau n°6 : Moyennes mensuelles des températures 35
Tableau n°7 : Nombre de cas pour chaque classe de vitesse 36
Tableau n°8 : Evapotranspiration mensuelle 37
Tableau n°9 : Evaluation de l’érosion, carte des pentes 38
Tableau n°10 : Evaluation de l’érosion, carte des formations superficielles 39
Tableau n°11 : Evaluation de l’érosion, carte de niveau de protection 39
Tableau n°12 : Evaluation de l’érosion, carte d’érodabilité 39
Tableau n°13 : Evaluation de l’érosion, carte des états érosifs 40
Tableau n°14 : Critères et méthode pour l’évaluation de l’érosion 41
Tableau n°15 : L’évaluation de l’érosion 41
Tableau n°16 : Les classes des pentes 45
Tableau n°17 : Conversion des donnés de la carte pédologique à des données de la carte des
formations superficielles 47
Tableau n°18 : Les classes des formations superficielles 48
Tableau n°19 : Les classes de niveau de protection 49
Tableau n°20 : Les classes d’érodabilité 50
Tableau n°21 : Les classes des états érosifs 51
Tableau n°22 : Tableau comparatif entre la méthode Scoring et la méthode PAP/CAR 55

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Liste des figures

Figure n°1 : Schématisation d’un bassin versant 3


Figure n°2 : Bassin versant allongé 4
Figure n°3 : Bassin versant en éventail 4
Figure n°4 : Courbe hypsométrique du bassin versant Ecublens 5
Figure n°5 : Classification de Strahler 6
Figure n°6 : Ordination des cours d’eau selon les propositions de Gravelius, Horton, Strahler et
Shreve 7
Figure n°7 : Schématisation du détachement 10
Figure n°8 : Schématisation du transport 10
Figure n°9 : Effet des gouttes de pluie (effet splash) 11
Figure n°10 : Mode de transport par ruissellement 12
Figure n°11 : Le décapage sans pavage 12
Figure n°12 : Le décapage avec pavage 13
Figure n°13 : Les griffures 13
Figure n°14 : Les rigoles 14
Figure n°15 : Mode de transport par ruissellement 14
Figure n°16 : Les ravins individualisés 15
Figure n°17 : Ravins individualisés accompagnés de sapement des berges et/ou canyons de
suffusion 15
Figure n°18 : Les ravinements généralisés et badlands 15
Figure n°19 : Le rôle de la couverture végétale sur le ruissellement 17
Figure n°20 : Le triangle permettant la détermination de la battance des sols à partir de leur
texture 18
Figure n°21 : Photo d’un stéréoscope 21
Figure n°22 : Carte de localisation géographique du bassin versant Lebna 28
Figure n°23 : Localisation administrative du bassin versant Lebna 29
Figure n°24 : Carte du réseau hydrographique 30
Figure n°25 : Carte de localisation des sites pilotes 31
Figure n°26 : La répartition des surfaces cultivées en classe d’occupation du sol 33

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Figure n°27 : Le régime pluviométrique mensuel 35


Figure n°28 : La répartition mensuelle de la pluviométrie 35
Figure n°29 : Les températures moyennes mensuelles 36
Figure n°30 : La répartition du vent par direction par rapport au Nord 37
Figure n°31 : La carte des pentes du bassin versant kamech 45
Figure n°32 : La carte pédologique du bassin versant kamech 46
Figure n°33 : La carte des formations superficielles du bassin versant kamech 47
Figure n°34 : La carte d’occupation des sols du bassin versant kamech 48
Figure n°35 : La carte de niveau de protection du bassin versant kamech 49
Figure n°36 : La carte d’érodabilité du bassin versant kamech 50
Figure n°37 : La carte des états érosifs du bassin versant kamech 51
Figure n°38 : La carte de l’érosion descriptive du bassin versant kamech 52
Figure n°39 : La carte d’occupation des sols actuelle du bassin versant kamech 53
Figure n°40 : La carte d’érosion hydrique selon la méthode Scoring 54

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Analyse bibliographique

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Introduction

Dans le domaine de la pédologie et de l'écologie, la régression et la dégradation sont des


processus d'évolution associés à une perte d'équilibre d'un sol antérieurement stable. Ceci
commence généralement avec la destruction du couvert végétal, phénomène depuis longtemps
connu puisque Platon lui-même, 400 ans avant J-C écrivait dans le Critias : «Notre terre est
demeurée, par rapport à celle d’avant, comme le squelette d’un corps décharné par la maladie.
Les parties molles et grasses de la terre ont coulé tout autour, et il ne reste plus que la carcasse
nue de la région».
L’érosion hydrique constitue l’un des problèmes environnementaux et agricoles majeurs
dans le monde, dont souffre non seulement les pays développés, mais aussi les pays en voie de
développement.
En effet, la dégradation des sols par érosion hydrique représente une grave menace qui
met en danger la production alimentaire et les moyens d'existence ruraux et qui continue de
prendre des proportions alarmantes, notamment dans les régions pauvres et de forte démographie.
Plusieurs millions d’hectares des terres arables disparaissent progressivement chaque
année dans le monde. Cette dégradation est d’autant plus accentuée par une exploitation intensive
et imprudente des terres agricoles ou encore par la mauvaise gestion des champs. Outre la
dégradation agronomique, les impacts environnementaux de l'érosion hydrique sont importants et
génèrent des répercussions importantes au delà du sol lui-même : dégradation de la qualité des
eaux de surface, envasement des barrages et contamination chimique d’origine agricole des
ressources en eau.
La lutte contre la dégradation des sols par l’eau nécessite une bonne connaissance de ses
causes et de ses effets, afin de pouvoir choisir avec précision les techniques convenables de
conservation des sols et les bonnes stratégies pour remédier aux problèmes pour une production
agricole durable.
Ce travail constitue une contribution sur l’approfondissement des connaissances du
phénomène de l’érosion hydrique dans les bassins versants en faisant ressortir les particularités de
cette forme de dégradation, ainsi que les différentes méthodes de son évaluation.

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Problématiques et Objectifs

Le facteur sol constitue une donnée fondamentale à intégrer conjointement avec les autres
informations pour la production agricole. Néanmoins, cette ressource est soumise à des pressions
croissantes menaçant sa durabilité, parmi lesquelles, l’érosion du sol par l’eau qui est, de longue
date, reconnue comme une sérieuse menace à la pérennité de l’agriculture.
L’érosion du sol survient sous l’effet de trois principaux phénomènes. Elle se produit
naturellement sur les terres agricoles par l’action du l’eau, et peut être accélérée par certaines
activités agricoles. Elle est aussi provoquée directement par la méthode de travail du sol, qui
entraîne un mouvement progressif vers le bas des pentes, donnant ainsi lieu à une perte de sol au
sommet et à une accumulation à la base des pentes.
L’érosion entraîne la couche de surface du sol, réduit sa matière organique et contribue à
la destruction de sa structure. Ces effets peuvent à leur tour influer négativement sur la fertilité du
sol, sur le mouvement de l’eau vers l’intérieur et l’extérieur de sa surface et enfin, sur les
rendements et la rentabilité des cultures. Les rendements des cultures sur des sols fortement
érodés peuvent être très inférieurs à ceux des cultures sur des sols stables dans un même champ.
L’érosion peut aussi avoir d’importants effets négatifs sur l’environnement à cause du
transport physique et du dépôt de particules de sol et d’éléments nutritifs, de pesticides, d’agents
pathogènes et de toxines détachés par des mécanismes érosifs ou transportés par des sédiments
érodés.
Le présent travail traite deux méthodologies utilisées pour évaluer le risque d’érosion du sol sous
l’effet de l’eau ou encore l’érosion hydrique dans le bassin versant de Kamech.
Dans ce contexte deux questions se posent :
 Quelle est la méthode la plus simple et la plus précise pour l’évaluation de ce
phénomène ?
 Quels sont les contraintes rencontrées dans ce bassin versant et quels sont les moyens de
lutte préventives et curatives possibles pour faire face à ce phénomène ?

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1- Le bassin versant :
1-1 Définition d’un bassin versant :
L’agence de l'eau Rhône-Méditerranée et Corse définit le bassin versant comme étant la
représentation de l'ensemble d'un territoire drainé par un cours d'eau et ses affluents.
Un bassin versant est, selon la définition du GROBEC (le groupe de concertation des
bassins versants de la zone Bécancour), une unité territoriale correspondant à l'ensemble du
territoire qui alimente un cours d'eau en eau.
Comme le montre la figure 1, son contour est délimité par des frontières naturelles, les
crêtes des sommets, ce que l’on appelle la ligne de partage des eaux, qui déterminent la direction
de l'écoulement des eaux de pluie vers un cours d’eau.

Figure n°1 : Schématisation d’un bassin versant (anonyme 1)

Dans un bassin versant, l’écoulement des eaux se fait de l’amont vers l’aval. Il comprend
un cours d’eau récepteur (cours d’eau principal) et ses tributaires (cours d’eau qui se jette dans un
cours d’eau de plus grande importance ou dans un lac). Chaque bassin versant est composé de
plusieurs sous-bassins versants qui, à leur tour, sont également composés de sous-bassins
versants.
On retrouve à l’intérieur d’un bassin versant des caractéristiques qui lui sont propres, soit :
Hydrographie et hydrologie, géomorphologie et reliefs, pédologie et géologie, utilisation et
couverture des sols, écologie,… On va citer ci après quelques caractéristiques qu’on a jugés les
principaux.

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1-2 Quelques caractéristiques du bassin versant :


1-2-1 Surface du bassin :
La surface du bassin versant peut être mesurée par superposition d'une grille dessinée sur
papier transparent, par l'utilisation d'un planimètre ou, par des techniques de digitalisation
(Legout, 2007).
1-2-2 Morphologie / Forme :
La forme du bassin versant influence l'allure de l'hydrogramme à l'exutoire. Sa forme
allongée va induire de faibles débits de pointe de crue (Figure 2). A l'opposé, une forme en
éventail entraînera un fort débit de pointe en période de hautes eaux (Figure 3).

Figure n°2 : Bassin versant allongé Figure n°3 : Bassin versant en éventail
(Musy et Higy, 2003)

Indice de compacité de Gravelius :


Il existe différents indices morphologiques permettant de caractériser le milieu, mais aussi
de comparer les bassins versants entre eux. L'idée la plus simple est de comparer le bassin étudié
à un bassin de forme standard.
C'est ainsi que Gravelius, professeur à l'Université de Dresde (Allemagne), a proposé en
1914 le coefficient de compacité "compactness coefficient" défini comme le rapport du périmètre
du bassin à celui d'un cercle de même surface (Bendjoudi et Hubert, 2002).
Si le périmètre du bassin est noté P et sa surface A, le coefficient de compacité s'exprime par:
P P
0,2 .
2. .A A
Où :
KG : est l'indice de compacité de Gravélius, A : surface du bassin versant (km2),
P : périmètre du bassin (km)

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1-2-3 Topographie / Relief :


 Courbes hypsométriques
C’est un graphique (Figure 4) sur lequel les valeurs des altitudes sont réparties en
intervalles sur l’axe des ordonnées et en abscisses, est portée la surface, en % de la surface totale
comprise entre deux altitudes successives (Baccar et al., 2001).

Figure n°4 : Courbe hypsométrique du bassin versant Ecublens (anonyme 2)


L’hypsogramme et la courbe hypsométrique traduisent la répartition des altitudes à
l’intérieur du bassin versant.
 Pente moyenne du bassin
La pente moyenne est une caractéristique importante qui renseigne sur la topographie du
bassin. Elle donne une bonne indication sur le temps de parcours du ruissellement direct.
Pour son estimation, la méthode proposée par Carlier et Leclerc en 1964 et citée par Thieman
(2000) consiste à calculer la moyenne pondérée des pentes de toutes les surfaces élémentaires
comprises entre deux altitudes données. Une valeur approchée de la pente moyenne est alors
donnée par la relation suivante (Thieman, 2000) :
D.L
im
A
0
im : pente moyenne (m/km ou /00), L : longueur totale de courbes de niveau (km),
D : équidistance entre deux courbes de niveau (m), A : surface du bassin versant (km2)
 Indice de pente (rectangle équivalent)
Cet indice est égal à la somme des racines carrées des pentes moyennes de chacun des
éléments pondérés par la surface intéressée selon l’équation suivante (Carluer et Gascue, 2009) :

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n
1 d
ip . xi .
L xi
i 1

Où : ip: indice de pente (%), L: longueur du rectangle (m), xi: distance qui sépare deux courbes
sur la rectangle (m), d: distance entre 2 courbes de niveau successives (m), d/xi: pente moyenne
d'un élément (%)
1-2-4 Topologie des cours d’eau : Classification de Strahler
La classification est facilitée par un système de numérotation des tronçons de cours d'eau
(rivière principale et affluents). L'ordre des cours d'eau est donc une classification qui reflète la
ramification du cours d'eau. Il existe plusieurs types de classifications des tronçons des cours
d'eau, dont la classification de Strahler est la plus utilisée, selon Ward et D’ambrosio (2008).
Cette classification se base sur les règles suivantes :
 Tout cours d'eau dépourvu de tributaires est d'ordre un.
 Le cours d'eau formé par la confluence de deux cours d'eau d'ordre différent prend l'ordre
du plus élevé des deux.
 Le cours d'eau formé par la confluence de deux cours d'eau du même ordre est augmenté
de un.
Un bassin versant a l'ordre du plus élevé de ses cours d'eau, soit l'ordre du cours d'eau
principal à l'exutoire. La figure 5 est un petit exemple de classification de strahler en
arborescence numérotée.

Figure n°5 : Classification de Strahler (anonyme 3)

Il existe d'autres classifications de ce type comme celle de Horton en 1945, celle de


Gravelius en 1914 et celle de Shreve en 1966 (Ward et D’ambrosio, 2008) qui sont utilisées dans
le même but, comme indiqué sur la figure 6.

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Figure n°6 : Ordination des cours d’eau selon les propositions de Gravelius, Horton, Strahler et Shreve
(anonyme 4)
1-2-5 Les longueurs caractéristiques :
Un bassin versant se caractérise principalement par les deux longueurs suivantes,
illustrées sur la figure ci-dessous.
 La longueur d'un bassin versant (LCA) est la distance curviligne mesurée le long du cours
d'eau principal depuis l'exutoire jusqu'à un point représentant la projection du centre de
gravité du bassin sur un plan (Snyder, 1938).
 La longueur du cours d'eau principal (L) est la distance curviligne depuis l'exutoire
jusqu'à la ligne de partage des eaux, en suivant toujours le segment d'ordre le plus élevé
lorsqu'il y a un embranchement et par extension du dernier jusqu'à la limite topographique
du bassin versant. Si les deux segments à l'embranchement sont de même ordre, on suit
celui qui draine la plus grande surface (Snyder, 1938).
1-2-6 Les caractéristiques agro-pédo-géologique :
 Couverture du sol :
L'activité végétative et le type de sol sont intimement liés et leurs actions combinées
influencent singulièrement l'écoulement en surface. Le couvert végétal retient, selon sa densité,
sa nature et l'importance de la précipitation, une proportion variable de l'eau atmosphérique. Cette
eau d'interception est en partie soustraite à l'écoulement.
La forêt, par exemple, exerce une action limitatrice importante sur le ruissellement
superficiel. La forêt régularise le débit des cours d'eau et amortit les crues de faibles et moyennes
amplitudes (Roche, 1963).

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A l'inverse, le sol nu, de faible capacité de rétention favorise un ruissellement très rapide.
L'érosion de la terre va généralement de paire avec l'absence de couverture végétale.
Etant donné l'importance du rôle joué par la forêt, on traduit parfois sa présence par un indice de
Surface des forêt
couverture forestière K (Roche, 1963): K= Surface totale du bassin .100

 Nature du sol :
La nature du sol intervient sur la rapidité de montée des crues et sur leur volume. En effet,
le taux d'infiltration, le taux d'humidité, la capacité de rétention, les pertes initiales, le coefficient
de ruissellement sont fonction du type de sol et de son épaisseur.
Pour étudier ce type de réactions, on peut comparer le coefficient de ruissellement sur
différentes natures de sol. La littérature fournit des valeurs du coefficient de ruissellement pour
chaque type de sol, très souvent, en rapport avec d'autres facteurs tels que la couverture végétale,
la pente du terrain ou l'utilisation du sol (Laglaine et al.,1990).
 Géologie du substratum :
La géologie du substratum influe non seulement sur l'écoulement de l'eau souterraine mais
également sur le ruissellement de surface. Dans ce dernier cas, les caractères géologiques
principaux à considérer sont la lithologie (nature de la roche mère) et la structure tectonique du
substratum (Nehlig, 2010). Un bassin à substratum imperméable présente une crue plus rapide et
plus violente qu'un bassin à substratum perméable, soumis à une même averse.
 Le coefficient du ruissellement :
Pour caractériser la capacité d'un bassin versant à ruisseler, un indice est très souvent
utilisé en hydrologie de surface : le coefficient de ruissellement (Cr). Son calcul et son emploi
sont simples, mais notons qu'il peut conduire à commettre de grossières erreurs. Ce coefficient est
défini comme suit (Tassin, 2000) :
Hauteaur d'eau ruisselée
Cr= Hauteur d'eau précipitée (mm)

Ce coefficient est fortement influencé par la couverture du sol.


2- L’érosion hydrique :
2-1 Définition de l’érosion hydrique :
Selon la FAO (1994) l'érosion vient du verbe latin "erodere" qui signifie "ronger".
L'érosion ronge la terre. L'érosion hydrique est un processus qui emporte et redistribue le sol.
Elle représente l'ensemble des phénomènes qui contribuent, sous l'action d'un agent d'érosion

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(notamment l'eau) à modifier les formes de relief. Cette modification se fait par ablation de
matières (sols et roches), mais aussi par accumulation de la matière arrachée (Domingo, 1996).
L'érosion des sols se développe lorsque les eaux de pluie, ne pouvant plus s'infiltrer dans le
sol, ruissellent sur la parcelle en emportant les particules de terre. Ce refus du sol d'absorber les
eaux en excédent apparaît soit lorsque l'intensité des pluies est supérieure à l'infiltrabilité de la
surface du sol, soit lorsque la pluie arrive sur une surface partiellement ou totalement saturée par
une nappe (Cros-Cayot, 1996). Une fois le ruissellement déclenché sur la parcelle, l'érosion peut
prendre différentes formes qui se combinent dans le temps et dans l'espace.
De ce fait, L'érosion hydrique est un phénomène complexe, qui menace particulièrement les
potentialités en eau et en sol. Elle se définit comme le détachement et le transport de particules de
sol de son emplacement d'origine par différents agents vers un lieu de dépôt.
2-2 L’érosion hydrique en Tunisie :
L’origine de l’érosion des sols en Tunisie est due à sa situation géographique, à la
succession de plusieurs civilisations, à ses conditions climatiques, à la colonisation et aux
modes de vie des populations rurales.
Cependant, si l’érosion n’est pas un phénomène nouveau en Tunisie, elle revêt
d’année en année une intensité plus inquiétante. En soixante-dix ans, et selon le rapport de
l’évaluation des systèmes de conservation des eaux et du sol du ministère de l’agriculture (1991),
l’espace rural tunisien a subi des bouleversements considérables. Les terrains mis en culture
en 1920 étaient estimés à 1,2 millions d’ha, actuellement, ils dépassent 5 millions d’ha. La
même année, la population tunisienne était évaluée à 2 millions de personnes, elle a quadruplé
depuis. Cet accroissement démographique a amené à un défrichement considérable de la
végétation naturelle, considérée comme étant la meilleure protection anti-érosive des sols. II
a également entravé la mise en culture de terrains auparavant utilisés comme parcours,
étendant les labours à des sols marginaux accidentés, très sensibles à l’érosion. La réduction sans
cesse croissante de ces parcours est traduite par une surexploitation des surfaces pâturées,
accélérant leur dégradation.
Les processus d’érosion qui marquent le pays sont fortement liés aux types de sols, leurs
positions dans la topographie et à l’étage bioclimatique auquel ils appartiennent. La répartition
selon Attia et al., (2007) est comme suit :

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 Le nord de la Tunisie appartient aux étages de bioclimats sub-humides et humides, les terres
situées dans ces régions sont affectés par un système d’érosion dans lequel prédominent les
actions de ravinement et de mouvement de masse; ce qui implique une dégradation profonde
des terres même dans les secteurs forestiers.
 Dans les régions semi-arides Centrales, les processus d’érosion liés aux ruissellements diffus
et concentrés occasionnent le taux le plus important d’érosion hydrique.
 Plus on avance vers le Sahara, le système d’érosion change, les formes d’érosion hydriques
disparaissent à cause de la rareté des précipitations et les processus de déflation s’installent et
deviennent les plus dominants.
2-3 Mécanisme de l’érosion hydrique :
L'érosion hydrique résulte de divers processus que sont le détachement, le transport et le
dépôt ou la sédimentation.
 Le détachement des particules (Figure 7) : se produit à la surface du sol lorsque, sous l'action
des gouttes de pluie, des agrégats s'éclaboussent ou lorsque la force de cisaillement du
ruissellement devient supérieure à la résistance au détachement du sol.

Figure n°7 : Schématisation du détachement (anonyme 5)


 Le transport (Figure 8): Il est dû à la fois aux gouttes d'eau de pluie (par rejaillissement = effet
splash) et aux eaux de ruissellement. Ainsi, le transport est assuré par ces eaux. Cependant, il est
à signaler que le mode de transport par effet splash est généralement négligeable sauf sur pente
forte. Alors que les eaux de ruissellement sont les plus responsables du transport des particules du
sol détachées. Les modes de transport par ruissellement sont illustrés par la figure 8.

Figure n°8 : Schématisation du transport (anonyme 6)

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 La sédimentation : L’agent responsable de la sédimentation est l’eau de ruissellement. Les


particules arrachées du sol se déposent entre le lieu d'origine et l’aval en fonction :
1. de leur dimension
2. de leur densité
3. de la capacité de transport du ruissellement ou du cours d’eau.
Les particules se déposent dans l'ordre suivant : sable, sable fin, limon.
Les argiles et l'humus colloïdal sont généralement transportés jusqu'à l'embouchure du cours
d'eau où il se dépose soit après évaporation de l'eau, soit après floculation.
2-4 Formes de l’érosion hydrique :
2-4-1 Erosion par l’impact des gouttes de pluies (« splash ») :
L’effet splash (Figure 9) est un terme désignant l'érosion d'un sol nu provoquée par
l'impact des gouttes d'eau. Le splash est susceptible de provoquer, même en l'absence de
ruissellement, une reptation des particules sédimentaires. Il est aussi responsable de la
modification de l'état de surface du sol, et peut provoquer la battance sur les sols limoneux
(LADA, 2010).

Figure n°9 : Effet des gouttes de pluie (effet splash) (anonyme 7)


Elle se traduit, comme le montre la figure 9, par l'éclaboussement et la dispersion des
particules du sol causé par l'impact de l'énergie cinétique des gouttes de pluie sur le sol. Les
particules redéposées peuvent ou non être ensuite évacuées par le ruissellement.
Les particules détachées sont redéposées ou éjectées sur les tiges et les dessous des feuilles des
plantes (végétation herbacée ou jeunes plantules)
2-4-2 Erosion en nappe :
L'érosion en nappe ou aréolaire ou laminaire ou "sheet erosion" est le stade initial de la
dégradation des sols par érosion hydrique. Cette érosion en nappe entraîne la dégradation du sol
sur l'ensemble de sa surface, autrement dit c’est une forme d’érosion diffuse. De ce fait, elle est
peu visible d'une année à l'autre (LADA, 2010).

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C'est la forme d'érosion résultante du ruissellement étalée des eaux des pluies. Elle se
manifeste sous plusieurs formes et à des différents degrés.
 Le ruissellement diffus (Figure 10):
C'est la première forme de ruissellement qui se forme après une pluie; sa compétence ne dépasse
pas le transport des éléments fins et formation de quelques voiles sableuses dans les traces des
sillons des labours ou piégés par les petites touffes de la végétation herbacées (LADA, 2010).

Figure n°10 : Mode de transport par ruissellement (anonyme 8)


 Le décapage sans pavage (Figure 11):
Il se traduit par amincissement du sol avec transport et dépôt des particules en bas de la pente.
L'ablation de la couche superficielle n'atteigne pas l'horizon sous jacent. On observe un
déchaussement net de quelques racines d'arbres, d'herbe et/ou plantes annuelles (LADA, 2010).

Figure n°11 : Le décapage sans pavage (LADA, 2010)

 Le décapage avec pavage (Figure 12):


C'est la forme la plus avancée du décapage, elle se manifeste par un soutirage de matériel et
l'ablation du profil du sol avec tendance à évoluer en ravines. Cet état est accompagné d'un
déchaussement des racines des arbres et affleurement de l'horizon sous jacent (LADA, 2010).

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Figure n°12 : Le décapage avec pavage (LADA, 2010)


2-4-3 Erosion linéaire :
Ou micro-channel ou Rill Erosion, lorsque l'intensité des pluies dépasse la capacité
d'infiltration de la surface du sol, il se forme d'abord des flaques; ensuite ces flaques
communiquent par des filets d'eau et lorsque ces filets d'eau ont atteint une certaine vitesse, ils
acquièrent une énergie propre qui va créer une érosion limitée dans l'espace par des lignes
d'écoulement. Cette énergie n'est plus dispersée sur l'ensemble de la surface du sol, mais elle se
concentre sur des lignes de plus forte pente. L'érosion linéaire est donc un indice que le
ruissellement s'est organisé, qu'il a pris de la vitesse et acquis une énergie cinétique capable
d'entailler le sol et d'emporter des particules de plus en plus grosses: non seulement des argiles et
des limons comme l'érosion en nappe sélective, mais des graviers ou des cailloux et même des
blocs (LADA, 2010).
L'érosion linéaire est exprimée par tous les creusements linéaires qui entaillent la surface
du sol suivant diverses formes et dimensions (griffes, rigoles, ravines, etc.).
 Les griffures (Figure 13):
Les premières traces causées par le ruissellement rapide et concentré sur des sols à pentes fortes
.les profondeurs de ces formes ne dépassent quelques centimètres (LADA, 2010).

Figure n°13 : Les griffures (anonyme 9)

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 Les rigoles (Figure 14):


L’érosion du sol due à l'entaille de nombreux ruisselets et petits chenaux causés par le
ruissellement concentré de profondeurs ne dépassant pas les 30cm. Les traces des rigoles peuvent
être effacées par les pratiques culturales ordinaires (LADA, 2010).

Figure n°14 : Les rigoles (anonyme 10)

 Les ravineaux/petits ravins (Figure 15):


Désigne les ravins peu profonds (moins de 1m), mais qui ne sont pas effacés par les façons
culturales.

Figure n°15 : Mode de transport par ruissellement (LADA, 2010)

 Les ravins (Figures 16, 17, 18):


Réservé aux ravins de plus de 1m de profondeur, qu'ils soient isolés les uns des autres ou
hiérarchisés et/ou contigus.

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Figure n°16 : Les ravins individualisés (LADA, 2010)

Figure n°17 : Ravins individualisés accompagnés de sapement (éboulement) des berges et/ou
canyons de suffusion (érosion sous le sol en tunnel et ensuite effondrement) (LADA, 2010)

Figure n°18 : Les ravinements généralisés et badlands (LADA, 2010)


2-4-4 Les mouvements de masse :
Alors que l'érosion en nappe s'attaque à la surface du sol, le ravinement aux lignes de
drainage du versant, les mouvements de masse concernent un volume à l'intérieur de la
couverture pédologique. On attribue à l'érosion en masse tout déplacement de terre selon des

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formes non définies, comme les mouvements de masse, les coulées de boue et les glissements de
terrain (LADA, 2010).
 Mouvements de masse superficiels:
Ce type de glissement affecte les formations sans plasticité (coup de cuillère), les terrains
argileux qui se caractérisent par une topographie de bossellement (loupe de solifluxion). On peut
rencontrer d'autres formes telles que les terrassettes, les reptations (creep)
 Mouvements de masses profondes:
Caractérisent les formes de glissement plus profondes et importantes que les précédentes qu'elles
soient localisées ou généralisées. Dans cette catégorie, on peut trouver les glissements en
planche, les forages par paquets, les coulées boueuses
2-5 Facteurs de l’érosion hydrique :
Les paramètres de l'érosion sont les différentes informations qui peuvent permettre de
caractériser les facteurs de l'érosion. Par exemple, la pente est un paramètre pouvant caractériser
le facteur topographie, de même que la dénivelée, l'altitude moyenne, etc.
Bref, l’érosion résulte de l’interaction des facteurs suivants:
 Les activités humaines :
L’homme qui, par des pratiques inadaptées sur les versants, est le facteur principal
conditionnant l’intensité de l’érosion (De Noni et Vìennotn, 1992). Les défrichements qu’il opère
sur les forêts et les parcours naturels, le surpâturage, la mise en culture sans précaution des terres
susceptibles à l’érosion en pente, les labours mécanisés dans le sens des grandes pentes et la non
restitution au sol de ses éléments nutritifs enlevés par les cultures facilitent le ruissellement et par
conséquent l’érosion et ses effets indésirables pour l’environnement et pour l’économie.
 La régression du couvert végétal :
L’absence du couvert végétal expose le sol à l’action directe des gouttes de pluie (figure
19). Les arbres forestiers ou les plantes cultivées protègent le sol contre l’érosion hydrique. En
effet, celles-ci protègent le sol de l’action des gouttes de pluie et les racines maintiennent en place
les particules emprisonnées dans un réseau racinaire dense qui accroît ainsi la résistance du sol au
cisaillement et limite l’incision (Yue-Qing et al., 2009).
Donc la couverture végétale est un facteur primordial de protection du sol contre l'érosion.

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Figure n°19 : Le rôle de la couverture végétale sur le ruissellement (anonyme 11)


L’action protectrice de la couverture végétale contre le ruissellement dépend de type de
végétation installé sur le sol. Un exemple de cet effet protecteur est illustré par les données
consignées sur le tableau 1.
Tableau n°1: Influence de la nature de la couverture végétale sur le ruissellement (Almeida et al.,
1984) :
Nature du couvert végétal Ruissellement/ infiltration
Forêts 2%
Prairies 5%
Culture de blé 25%
Culture de Mais 50%

 Les facteurs climatiques :


Le Climat constitue la cause et la source d’énergie érosive. Ce sont les gouttes de pluie et
les eaux de ruissellement sur les terrains en pente et les vents violents qui détachent et entraînent
les particules terreuses (Eimberck, 1989).
L'évaporation qui intervient entre les périodes pluvieuses peut jouer sur le degré de
dessiccation des fragments de surface et modifier la stabilité structurale et le profil hydrique des
couches superficielles et modifier ainsi l'infiltrabilité.
 Les facteurs géomorphologiques et hydrologiques :
La géomorphologie du terrain: conditionne la gravité de l’érosion. En effet, à petite échelle,
on note que la rugosité de la parcelle explique les pertes du sol. Quant à grande échelle, c'est le
relief du bassin versant qui conditionne l'importance des dégâts occasionnés par l'érosion
hydrique (Eimberck, 1989).

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L'infiltrabilité des sols: L’érodibilité d’un sol est définie comme étant la vulnérabilité du sol à
l’érosion dans des circonstances précises, est fonction de la perméabilité de la surface des sols.
En effet, les sols issus de roches tendres (marnes et schistes feuilletés) sont généralement
imperméables et très sensibles à l’érosion (Eimberck, 1989).
 La morphologie du terrain :
Les paramètres topographiques sont fondamentaux pour expliquer l'importance des
phénomènes érosifs.
La pente : La pente est un facteur important d'érosion. Le ruissellement et l'érosion
commencent sur des pentes faibles (1 à 2%). Egalement, la perméabilité des sols est un acteur
déterminant. En effet, si les sols sont absolument imperméables, le ruissellement de la pluie sera
total et ne dépendra pour une surface de pente donnée que de l'intensité de la pluie. Par contre, si
les sols sont relativement perméables, la pente aura une influence certaine sur l'infiltration et
donc le ruissellement.
La longueur de la pente : En principe, plus la pente est longue, plus le ruissellement
s'accumule, prend de la vitesse et de l'énergie et plus l'érosion s'intensifie.
La forme de la pente : Une pente donnée a tendance à devenir de plus en plus concave
parce que les produits arrachés au sommet s'accumulent en bas de la pente. Cette évolution est
parfois sensible et se traduit parfois par une diminution de l'érosion au cours du temps.
 Le sol :
En plus des facteurs favorisant le ruissellement, l'entraînement des particules du sol est
facilité par les caractères du sol comme sa texture, sa minéralogie, sa stabilité structurale et la
matière organique qu'il contient.
La composition granulométrique : Monnier (1965) a mis en évidence l'influence de la
composition granulométrique sur la stabilité structurale en l'absence des autres facteurs. Elle en a
tiré un triangle structural (Figure 20) où les sols limoneux apparaissent comme les plus instables
contrairement aux des sols argileux.
La nature minéralogique des constituants : la stabilité des agrégats peut varier
énormément suivant la nature des minéraux argileux, du fait de leur propriété de gonflement à
l'eau. Les phénomènes de gonflement-retrait qui interviennent lors des cycles d'humectation
dessiccation des particules argileuses entraînent une micro-fissuration des agrégats qui ne se

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traduit pas systématiquement par une désagrégation mais facilite les désagrégations ultérieures
(Eimberck, 1989).

Figure n°20 : Le triangle permettant la détermination de la battance des sols


à partir de leur texture (Monnier, 1965)
La stabilité structurale des sols: constitue un facteur important dans l’explication des
pertes en sol. En fait, la prédisposition d’un sol à l’incision est due à la perte de cohésion des
particules du sol et donc à la détérioration de la stabilité structurale (Eimberck, 1989).
Les matières organiques : elles favorisent l'agrégation des particules entre elles et ont ainsi
une influence positive sur la stabilité structurale. Leur influence est d'autant plus grande que la
teneur en argile est faible. Elles agissent essentiellement en modifiant la cohésion et la
mouillabilité du sol. Comme le montre le tableau 2, la matière organique agit aussi bien sur les
propriétés physiques, chimiques que biologiques du sol. Cette influence est conditionnée non
seulement par sa quantité dans le sol mais également par sa qualité (Monnier et Stengel, 1982).
Tableau n°2 : Interaction texture-matière organique (Monnier et Stengel, 1982).
Sol Texture Teneur seuil Stabilité Stabilité en présence de matière organique
Argile (%) MO (%) d’origine 1 % MO 2% MO 3% MO 4% MO
texturale
SL 8 0.6 Passable Stable Très Très Très
stable stable stable
L 15 1.05 Très instable Très Très Instable Passable
Instable Instable
LA 25 1.75 Instable Instable Instable Passable Passable
AA 50 3.5 Stable Stable stable Stable Très
stable

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3- Les méthodes d’évaluation de l’érosion hydrique :


3-1 Approche qualitative:
3-1-1 La méthode historique :
Cette méthode est basée sur l’étude des faits historiques et archéologiques en relation avec
l’érosion. Ce mode de recherche est particulièrement favorisé en Tunisie par la présence de
nombreuses ruines antiques et des vestiges très anciens du travail humain du sol (Abdelkefi et al.,
1996).
3-1-2 La télédétection et les systèmes d’information géographique :
De nos jours, les techniques de cartographie numérique, depuis les traitements d’images
satellitaires jusqu’aux systèmes d’information géographique (SIG) en se fondant sur l’équation
universelle de pertes en sols de Wischmeier, sont de plus en plus utilisées. Elles permettent d’une
part, de quantifier les pertes annuelles en sols et d’autre part, d’identifier et de cartographier les
surfaces des sols nécessitant la plus grande priorité d’intervention pour la protection du
patrimoine sol (Begni et al., 2005).
 L’utilisation de l'imagerie satellitaire :
Sur la base de la connaissance des états de surface et de leur comportement vis-à-vis des
ruissellements et de l'érosion par expérimentation, la cartographie des risques érosifs est possible
à grande échelle (parcelle, petit bassin versant élémentaire) mais aussi sur des surfaces qui
peuvent atteindre plusieurs milliers de km2 grâce à des modèles spatiaux (Abdul Aal, 2005).
L'acquisition de données satellitaires (Landsat TM ou SPOT), une technique et un outil
couramment utilisés aujourd'hui, peut servire, d’près Abdul Aal (2005), à la cartographie des
risques érosifs. Si cette approche ne peut en aucun cas remplacer les études de terrain pour établir
une compréhension du phénomène, par son caractère spatial et temporel, elle reste la méthode de
régionalisation et de mise à jour la plus rapide et la moins coûteuse. Actuellement, on peut
atteindre une précision cartographique compatible avec des échelles de l'ordre du 1/25 000 et de
1/50 000 (Bemelmans et Desclée, 2008).
 L’intérêt du système d’information géographique (SIG) :
Un Système d'information géographique (SIG) est, comme son nom l'indique, un outil
informatisé dédié à la gestion de l'information géographique. Ce type de système permet
d'apporter à chacun l'information dont il a besoin pour décider et agir au mieux. C'est un outil de

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représentation d'une réalité, de compréhension des phénomènes et des conditions dans lesquelles
ils se réalisent, de simulation d'alternatives et de leurs effets (David et Lusch, 1999).
La lutte contre l'érosion hydrique en particulier et la complexité de ce phénomène
imposent aujourd'hui l'utilisation de méthodes et de moyens performants pour la gestion de
l'information géographique. C'est ainsi que la cartographie de l’ampleur spatiale du phénomène
de l’érosion est fournie en utilisant le SIG. Dans ce dernier, on peut intégrer des paramètres des
modèles d'érosion comme l’USLE permettant ainsi de faire une modélisation spatialisée de
l'érosion des sols et de la production des sédiments (David et Lusch, 1999).
 La photo-interprétation :
Les photographies aériennes et spatiales sont des documents issus des prises de vues à partir
de satellite, d’un avion ou de tout autre appareil volant et sur lesquels, on peut identifier des
objets, des formes ainsi que leur arrangement spatial, leurs relations (Bonnet, 2003).
Il y a 2 types de documents : les photographies (tirage papier) et les images (format numérique).
Les prises de vues aériennes sont toujours effectuées de façon à ce que deux
photographies aient un même recouvrement longitudinal et latéral. Ces recouvrements permettent
d’observer le territoire en trois dimensions, à l’aide d’un appareil spécialisé. Le phénomène
optique qui permet de voir en trois dimensions s’appelle la stéréoscopie.

Figure n°21 : Photo d’un stéréoscope (anonyme 12)


L’analyse d’une photo s’effectue en fonction du but de la recherche en extrayant un
maximum d’infos sur un objet. Il s’agit également de recouper les informations et d’en tirer des
conclusions. La vérification terrain fait partie du processus.
Les étapes de la photo-interprétation sont d’après Gauthier et al.(2010) :
La photo-identification : observation de l’ensemble de l’image, identification des détails, étude
des formes, délimiter les ensembles homogènes, établir des dénombrements.
La photo-analyse : La reconnaissance de la forme d’un objet ne suffit pas, dans certain cas, à
identifier réellement ce qu’il représente. Il est donc nécessaire d’analyser l’environnement de
l’objet pour aider à le déterminer.

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La photo-interprétation : Elle associe les 2 phases précédentes à des recherches documentaires et


aux connaissances de l’expert afin de dégager le résultat final.
Il faut être spécialiste avant d’être photo-interprète.
3-1-3 Cartographie de l’aléa érosion des sols (Batti) :
Batti (2005) a tenté de spatialiser les pluies extrêmes et de cartographier l’aléa «érosion
des sols» dans les bassins versants en amont du lagon Saint-Gilles à l’île de la Réunion. Ces
études se sont concentrées sur la probabilité qu’il y ait arrachement et transport de particules
solides. Pour effectuer la spatialisation des pluies extrêmes, une analyse des données climatiques
a d’abord été faite. Par la suite, il a caractérisé des distributions d’intensités extrêmes selon
l’approche stochastique. Cette approche se base sur la détermination des Intensités-Durées-
Fréquences (I-D-F) (Benichou et Le Breton, 1987). Une caractérisation de l’environnement
topographique de la zone étudiée est préalablement faite en considérant les principales
composantes du relief. Cette caractérisation est ensuite mise en relation avec la variable
pluviométrique. Un modèle qualitatif a également été appliqué à la zone d’étude. À partir de la
méthodologie élaborée par Le Bissonnais et al. (2002), le processus d’érosion est influencé par
divers facteurs dont le sol, l’occupation du sol, la topographie et le climat.
3-1-4 Cartographie de la sensibilité des sols à l’érosion (Dumas) :
Pour évaluer la sensibilité des sols à l’érosion des communes de Bouloupari, de Dumbéa
et de Paita en Nouvelle-Calédonie, Dumas a réalisé une modélisation qualitative basée sur une
analyse multicritère. La pente, la nature du substrat et l’occupation du sol sont les principaux
facteurs pris en compte par cet auteur. À partir de l’analyse de ces facteurs, quatre niveaux de
sensibilité des terrains sont proposés : faible, moyen, fort et très fort (Dumas, 2004).
3-1-5 Cartographie de l’aléa érosion hydrique (Luneau) :
Dans la continuité de cette étude cartographique réalisée par Dumas (2004), Luneau définit
l’aléa « érosion hydrique » comme la combinaison de la sensibilité des sols et des précipitations.
L’indice de l’érodibilité des sols, le degré de protection de la couverture végétale, la pente, la
courbure horizontale, la courbure de profil, les surfaces drainées et les données pluviométriques
sont les indicateurs qui ont été extraits. Un modèle statistique par évaluation multicritère a été
développé à partir de ces indicateurs qui ont été pondérés lors d’une phase de standardisation
(Luneau, 2006).

2011-2012 35
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3-2 Approche quantitative:


3-2-1 La méthode du laboratoire :
Méthode du Césium 137 (exemple) :
L’étude de l’érosion potentielle qui constitue la base actuelle de tout aménagement des
bassins versants, a été complétée par une étude de quantification de l’érosion par la technique du
137Cs (Moukhchane, 1999). Cette approche consiste à découper la carte de sensibilité à
l’érosion en plusieurs unités homogènes de lithologie, d’occupations des sols et de classes de
pentes. Puis chaque aire a fait l’objet d’un échantillonnage par un carottier de 50 cm de long et
5,5 cm de diamètre. Les carottes obtenues ont aussi fait l’objet d’un traitement spécial et des
mesures d’activités du 137Cs à l’aide d’une chaîne spectrométrique.
Les pertes en césium 137 déduites de la différence entre les activités enregistrées aux
niveaux des terrains stables (forêt ou matorral arboré) et les terrains érodés (terrains de culture ou
de pâturage) permettent de calculer les pertes en sols selon une relation perte en sols (Yen
t/ha/an) en fonction des pertes en Césium 137 (X en %).
Y= 0.87 *X1.18
Avec un coefficient de corrélation R= 0.87 (Moukhchane, 1999).
La carte élaborée par cette méthode est insuffisante à cerner le problème de la dégradation
des sols qui nécessite, outre la classification des risques d’érosion, une classification des zones
sources de sédiments, une caractérisation des processus d’érosion (érosion en nappe, érosion
par ravinement, mouvement en masse, sapement de berges, ...) et une étude de distribution
spatiale de perte en terre pour faciliter l’intervention anti-érosive des aménageurs .
3-2-2 L’équation universelle des pertes de sol :
Une des méthodes les plus répandues pour estimer l’érosion hydrique est l’Universal Soil
Loss Equation (USLE). Cette équation, développée par Wischmeier et Smith en 1978 pour les
milieux cultivés, prend en compte les paramètres suivant : l’érosion pluviale, la topographie, la
couverture végétale et la protection du sol (Deumlich et al., 2006). Ce modèle empirique de
l’érosion du sol a été révisé (le Revised Universal Soil Loss Equation, RUSLE) (Renard et al.,
1997). Cette méthode se base sur les paramètres suivants : l’érosion pluviale, l’érosion du sol, la
pente, la couverture du sol et les pratiques qui y sont faites ainsi que les mesures de conservations
mises en place.

2011-2012 36
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L’équation universelle des pertes de sol regroupe toutes les variables sous six facteurs
majeurs (Wischmeier et Smith, 1978). Elle prédit les pertes moyennes de sol au champ, pertes qui
sont occasionnées par l’érosion de surface.
Elle exprime la quantité de sol A perdue par an et par hectare (t /ha/an) :

A = R* K* LS* C*P

 R: indice d’érosivité potentielle de la précipitation


Les valeurs du facteur R sont déterminées pour la zone d’étude à l’aide de la formule suivante
(Cormary, 1964)
R = k*A*B*C
Où :
R : agressivité des pluies ; k : coefficient régional (en Tunisie, k = 35.10-5 selon Masson, 1971) ;
A : pluviométrie moyenne inter-annuelle ; B : pluie maximale d’une heure et de période de retour
2 ans ; C : l’intensité maximale de 24 heures et de période de retour 2 ans
 K: indice d’érodibilité des sols
L’érodabilité du sol est sa résistance à deux sources d’énergie, la battance des gouttes de la
pluie à la surface du sol et l’entaille du ruissellement entre les mottes dans les griffes ou les
rigoles.
Certains auteurs (Wischmeier et al., 1971), ont trouvé une corrélation entre ce facteur et les
paramètres liés à la structure des sols :
1000 K = 2,1 M1,4 . 10-4 (12 - a) + 3,25 (b - 2) + 2,5 (c - 3)
K : facteur d’érodibilité ; a : pourcentage de matière organique ; b : le code de structure ;
c : la classe de perméabilité ; M : (% sable fin + % limon) (100 - % argile)
 LS: facteur topographique dépendant de la pente et sa longueur
Le facteur LS est le produit de deux sous facteurs : la longueur de la pente et le gradient de la
pente. La longueur de la pente (L) est définie comme étant la distance parcourue par une goutte
d’eau depuis la source de ruissellement jusqu’à un point donné du bassin (Batti, 2005).
 C: facteur de protection des sols par la couverture végétale, incluant la régie des cultures et
des sols et les pratiques culturales (Masson, 1971).

2011-2012 37
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Tableau n°3: Valeur de C de quelques cultures (Masson, 1971)


Type végétation C
Terre nue, jachère 1
Arboriculture fruitière 0,9
Blé d’hiver 0,7
Assolement céréalier 0,4
Fourrages 0,2
Assolement céréalier + Fourrages 0,1 à 0,01
Pâturages améliorés 0,01

Le tableau 3 donne les valeurs de C de quelques cultures (Masson, 1971).


On confond dans le même facteur C, à la fois le couvert végétal, son niveau de
production, les techniques culturales qui y sont associées, la qualité de la couverture et la
croissance des racines, l’utilisation de l’eau par les plantes en cours de croissance et le mode des
traitements des résidus. Les valeurs de C varient de 1 pour les sols nus à 0,001 pour les forêts
denses et cultures paillées abondamment (Roose, 1994).
 P: facteur protection des sols par les pratiques agricoles de conservation et d’aménagement.
Le facteur de conservation exprime l’influence des méthodes de conservation sur l’érosion. II est
égal à l’unité pour un sol cultivé dans le sens de la pente. Le facteur anti érosif P est déterminé à
partir de la carte des aménagements existants. Il varie en fonction de l'aménagement effectué sur
la pente et de la valeur de la pente elle même.
Tout calcul fait, la deuxième phase consiste en une cartographie de l’érosion par le
modèle USLE selon l’organigramme décrit ci dessous.

Carte des Carte Résultats


Carte Carte Carte
Pluviométrie aménagement d’occupation expérimentau
géologique pédologique topographique
s existants des sols x ou de
recherche

Carte de Carte du
Carte de Carte de Carte de
l’indice facteur
l’indice R l’indice P l’indice C
K LS

Carte de risque

2011-2012 38
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3-2-3 Les modèles mathématiques (GUESS et PLAG pris comme exemple)


Le modèle GUESS est un modèle mathématique basé sur le concept de Rose (Rose et al.,
19 3), pour la description de l’érosion/sédimentation. Le flux de sédiments au niveau de la
parcelle peut être représenté par trois processus d’érosion/dépôt, à savoir le détachement par la
pluie (e), le dépôt de sédiments (d) et l’entraînement de sédiments (r). Le principe de
conservation de la masse de sédiments de taille i, au niveau de la section élémentaire de
l’écoulement se traduit par:
y
q1ci + (Dci)= ei-di+ri
x t

Où x est la distance en un point donné à partir de l’amont de la parcelle; q1 est une approximation
du flux d’eau volumétrique par unité de largeur de la parcelle ; i est l’indice se référant à une
classe d’intervalle de taille de sédiments; ci est la concentration en sédiment appartenant à la
classe i ; t est le temps; D est l’approximation analytique de la hauteur du ruissellement ; ei est la
masse de sol détaché par unité de surface et de temps pour une classe de sédiment i ; di est la
masse de sol déposé par unité de surface et de temps pour une classe de sédiment i; et ri est la
masse de sol entraîné par unité de surface et de temps pour une classe de sédiment i.
Le modèle PLAG, permet l’estimation de l’évolution de la concentration en sédiments en
fonction du temps ainsi que la quantité totale de sédiments érodés à l’exutoire d’une maille de
forme rectangulaire. Le modèle a pour entrées l’intensité de la pluie et le débit de ruissellement
en fonction du temps pour des pas de temps fixes (Woolhiser et al., 1990).
D’après les données de Rose et al. (1983), une relation linéaire est obtenue entre la charge de
transport nette par charriage de fond, w (kg s-1 m-1), et le débit de ruissellement par unité de
surface R1 (m/s).
Ω ρgS0R1x
w = [(Ω – Ω0)η]/0.6
Où Ω est la puissance de ruissellement en excès par rapport à une valeur limite Ω0.
Les deux paramètres caractérisant la masse de sédiments entraînés sont la puissance du courant
ou de ruissellement critique (Ω0) et l’efficience d’entraînement par l’écoulement de surface (η).
3-2-4 Le modèles « water prediction project »
Le ruissellement et les pertes de sol peuvent aussi être évalués à partir d’un modèle
nommé Water Erosion Prediction Project (WEPP) (Bhuyan et al., 2002). Ce modèle, développé
par Flanagan et Nearing en 1995 selon Nearing et al.,(1989), se base sur de multiples paramètres

2011-2012 39
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dont les notions de base de l’infiltration, la surface de ruissellement, la croissance des plantes, les
résidus de décomposition, l’hydraulique, le labourage, la consolidation du sol ainsi que les
mécanismes d’érosion (Nearing et al., 19 9). Afin d’intégrer ce modèle dans les SIG, un outil a
été créé. Cet outil, appelé Geospatial Modelling of Soil Erosion (GEMSE), est composé de
plusieurs bases de données (le climat, le sol et la topographie ainsi que l’occupation du sol)
(Baigorria et Romero, 2007).
3-2-5 Les indices utilisés pour estimer l’érosion des sols (Atherton et al.) :
Lors de recherches réalisées sur le phénomène d’érosion des bassins versants à Fidji,
Atherton et al. (2005) ont élaboré un indice « Relative Erosion Prediction » (REP). Cet indice
représente une mesure relative de prédiction de l’érosion des sols. Ce modèle est basé sur cinq
principaux facteurs environnementaux de l’érosion : la pente, l’occupation du sol, les
précipitations absolues ou saisonnières et l’érodibilité des sols. Pour chaque bassin versant à
l’étude, des indices statistiques ont été obtenus suite à la combinaison des différentes couches
d’information. Un autre indice le Watershed Development Index (WDI) a aussi été développé par
ces auteurs pour représenter le degré d’impact des infrastructures sur le bassin versant. Pour ce
faire, la densité des routes, le nombre de cours d’eau traversés par les routes par kilomètre carré
et le degré de déforestation sont les paramètres qui ont été pris en compte. En combinant le REP
et le WDI, on obtient le Composite Threat Index (CTI). Ce nouvel indice représente le risque
d’érosion sur le bassin versant (Atherton et al., 2005).

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Matériels et Méthodes

2011-2012 41
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Cette partie consiste à présenter la zone choisie ainsi que la méthodologie adoptée pour
cette étude. On procédera dans un premier lieu à une description des caractéristiques de la région
et du site pilote choisi et dans un deuxième lieu, à une représentation du matériel et des méthodes
adoptés.
1- Présentation de la zone d’étude :
Les données relatives de la zone d'étude sont basées sur les études antérieures menées sur
le site par Agrébaoui et al., 2006 et par Agrébaoui et al., 2007.
1-1 Situation géographique :
Le bassin versant de l'Oued Lebna est situé dans la partie Est de la péninsule du Cap Bon
(Figure 22). Il est limité au nord par la crête de Jbel Sidi Abderrahmane, à l'Est par le bassin
versant de l'Oued Hajjar, à l'ouest par le bassin versant de Oued Chiba, du côté sud il se déverse
directement dans la mer entre Korba et Menzel Temime.
Le bassin versant de l'Oued Lebna s’étend sur une superficie de 192Km², Il draine le versant Sud
de Jbel Abderrhmane, ce dernier constitue son impluvium principal. Sa forme est conique, très
étendue en amont et très rétrécie en aval, reflète la capacité du bassin versant à évacuer des
quantités d’eau provenant du ruissellement de la partie amont (zone de collecte des eaux).

Figure n°22 : Carte de localisation géographique du bassin versant Lebna (Agrébaoui et


al., 2006)

2011-2012 42
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Le bassin versant de l’oued Lebna touche administrativement quatre délégations (Figure


23). La délégation de Menzel Témime contrôle 55.8% de la superficie du bassin versant, ensuite
elle siège le barrage Lebna et les trois barrages collinaires Aïn Essoudane, Akrane et Gombar. La
délégation d’El Haouaria couvre la partie nord du bassin avec 26.2% et contrôle la zone amont
avec la délégation de Takilsa. Cette dernière occupe 1.9%. La délégation d’El Mida longe les
cotés sud et sud-ouest du bassin. Elle contrôle uniquement 16.1% de la superficie. Le bassin
versant est compris entre 40G79’- 40G99’ de latitude Nord, et entre 9G37’ - 9G60' de longitude
Est.
4085000

4085000
655000 660000 665000 670000 675000

Bassin versant Lebna

Carte administrative

Ech: 1/ 120;000
EL HAOUARIA
4080000

4080000
N

LEGENDE:
TAKELSA W

S
E
4075000

4075000
EL HAO UARIA
MENZEL TEMIME EL MID A
ME NZEL TE M IME
TA KELS A
O.

RESEA U H YDROGR APHIQUE


O
ud
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e

EL MIDA
4070000

4070000

e lah O.
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ne e bn
a
4065000

4065000

655000 660000 665000 670000 675000

Figure n°23 : Localisation administrative du bassin versant Lebna (Agrébaoui et al., 2006)
Tableau n°4 : Répartition du bassin versant Lebna par délégation (Agrébaoui et al., 2006)
Délégation Superficie (ha) %
Menzel Témime 10713 55.8
El Houaria 5032 26.2
El Mida 3090 16.1
Takelsa 365 1.9

L'Oued Lebna résulte de la jonction de ses deux principaux affleurants à peu près d'égale
importance (Figure 24). L'oued Bou-Dokhane (Abida) au Sud et l'oued El Oudiane au Nord.

2011-2012 43
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Figure n°24 : Carte du réseau hydrographique (Agrébaoui et al., 2006)


1-2 Les données géologiques :
La zone d’étude est située dans la péninsule du Cap Bon dont le noyau central est
constitué par l'anticlinal d'axe Nord-Est / Sud-Ouest (Jbel Sidi Abderrahmane).
Il s'agit d'une plate forme stable (la plate forme orientale) plissée tardivement dont les plis
ont une orientation générale NE SW. L'oued Lebna coule dans un relief assez plat. Le bassin
versant est occupé essentiellement par des dépôts à prédominance détritique (sable, argile et grés)
du Miocène moyen à supérieur, du Pliocène marin et par des dépôts quaternaires (dunes,
encroûtements, limons de plateau et travertins).
La prédominance spatiale des affleurements meubles dans la zone d’étude augmente la
prédisposition des unités du relief à subir une forte dynamique érosive (Agrébaoui et al., 2006)
1-3 Les types des sols :
La nature des sols répandue dans le bassin versant de 1'Oued Lebna varie d'un secteur à
l'autre. On peut distinguer notamment:
 Les sols rouges méditerranéens, couvrant de grandes surfaces.
 Les sols bruns forestiers assez fréquents sur les versants occidentaux des hauts reliefs
boisés, tels que ceux du Djebel Abderrahmane et de Kef Errend.
 Les lithosols gréseux et maigres, dans certaines collines partiellement érodées.
 Les sols calcimorphes, assez fréquents dans la zone des plateaux et des terrasses.

2011-2012 44
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 Les sols hydromorphes des vallées argileuses et des Sebkhas.


Les sols proviennent des roches mères et de la dynamique érosive. Les bons sols occupent la
partie médiane, où les bancs gréseux, après altération donnent naissance à des sols rouges
exploités par l’arboriculture (olives et cultures annuelles, cultures sarclées). Les zones plus en
aval sont en majeur parti des sols à texture fine et exigeante en eau (Agrébaoui et al., 2006).
1-4 Les données géomorphologiques :
Le bassin versant de l'Oued Lebna fait parti du versant sud de Jebel Abderrahmane à
relief assez marqué et qui se prolonge par des piedmonts taillés en glacis fossilisés par
d'importants dépôts quaternaires et s'abaissent lentement vers le littoral.
Les systèmes de reliefs et des pentes montrent dans le paysage deux éléments
fondamentaux: la proximité du Jebel à l'Ouest et la bordure de la mer à l'Est.
Le haut versant est formé en grande partie par des falaises, taillées dans les bancs calcaires qui
couronnent la montagne de sidi Abderrahmane, la partie médiane du versant est sillonnée par les
cours d’eau en forme de V, bien tracé dans les bancs alternés de marne et des grès friables. Au
piémonts du Jbel, ce sont les dépôts de pentes à formation hétérométrique qui s’acculent sur
plusieurs mètres de hauteurs formés en grande partie de blocs et de galets de différents tailles
colmatés: En aval, la pente devient faible, on rencontre des zones d’épandage ou dépôts
fluviatiles les éléments de reliefs dessinent les zones de piedmont, les formations fluviales, les
constitutions littorales. Au niveau du glacis on note l’extension des plateaux de Menzel Temime,
Henchir Damous, Henchir Erg Sas et celui isolé en butte entre les Oueds El Oudiane et Abida
(Agrébaoui et al., 2006)
1-5 Choix du site pilote :

Figure n°25 : Carte de localisation des sites pilotes (Agrébaoui et al., 2006)

2011-2012 45
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Le sous bassin versant choisi correspond à une unité morphologique bien représentative
du grand bassin versant Lebna. Il fait partie du semi-aride supérieur, il possède des topographies
variées et une diversité du milieu sur le plan potentialité agricole et aspect socioéconomique,
érosion et dégradation des sols y sont bien représentées.
Le site pilote choisi est le sous bassin versant de l’oued Kamech qui représente la
première unité naturelle du bassin versant et qui occupe la partie Nord et Nord Est du bassin
versant comme le montre la figure 25.
1-6 Caractéristiques Agro-pédologique du site pilote :
Situé à l’extrémité Nord du bassin versant de Lebna, couvrant une superficie d’environ
265ha, le climat est de type semi-aride supérieur avec des températures moyennes annuelles de
l’ordre de 14°C (Agrébaoui et al., 2007).
Le bassin a une forme triangulaire, peu allongée, il est caractérisé par une topographie
ondulée et par l’importance du processus d’érosion ravinaire à dominance de bad-lands. Sur le
versant Ouest, le réseau hydrographique est moins dense à cause de la présence de barres
gréseuses qui résistent à l’érosion et inhibent le développement des ravins en limitant
l’écoulement.
La pente moyenne varie de 15% à 40%.
Le bassin versant présente une grande variabilité spatiale et temporelle des systèmes de
cultures dominés par une polyculture-élevage. Les caractéristiques de l’occupation du sol
dépendent de celles du milieu naturel (ressources hydrologiques et en sol) et de la gestion et la
mise en valeur de ce milieu (ouvrages hydrologiques, moyens humains et techniques) en fonction
du contexte économique et social.
Du point de vue sols, trois unités pédologiques ont été observées (Agrébaoui et al., 2007):
 Les sols de type argilo-limoneux (Calcic Cambisols) à argiles actives sur marnes et
argilites. Ces sols peuvent atteindre une profondeur de 120 cm à l’aval du bassin.
 Les sols limoneux à limono-sableux fins ( Regosols), contenant peu d’argiles actives et
peu profonds, ils ont pour origine les barres gréseuses.
 Les sols à caractère vertique (Chromic vertisols), développés sur des marnes géologiques
qui présentent un réseau de fentes larges et profondes en période sèche et dont la
profondeur est très variable en fonction de la topographie.

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1-6-1 L’occupation du sol du site pilote :


Le bassin est caractérisé par un système de polyculture-élevage. C’est un site représentatif
de l’agriculture méditerranéenne avec une forte intensification des activités agricoles basées sur
les cultures traditionnelles: céréales, jachères, légumineuses avec introduction de nouvelles
spéculations maraichères (pois chiches, petit pois…) et l’apparition de l’irrigation avec la
construction du barrage collinaire (Agrébaoui et al., 2007).
Les cultures annuelles sont représentés par un assolement céréales (blé dur, blé tendre,
orge, avoine)-légumineuse (fève, pois-chiche, petit pois)-fourrage (céréales et légumineuses).
Les caractéristiques topographiques et pédologiques conditionnent le système parcellaire
et influencent par conséquent sa mise en culture. Le système d’élevage rentre en jeu dans le choix
et dans la gestion des systèmes de culture. Plus de 70% de la surface du bassin est ainsi cultivé.
La répartition des surfaces cultivées en classe d’occupation du sol agricoles et non agricoles est la
suivante (Figure 26) :

7% 1%
9%
Cultures annuelles
20% Parcours hérbacés
65%
Arboriculture
Parcours ligneux
Lac collinaire

Figure n°26 : La répartition des surfaces cultivées en classe d’occupation du sol


Les céréales sont les cultures dominantes. L’eau du lac collinaire a permis le
développement d’un périmètre irrigué sur la rive gauche en amont du barrage et dans le bas fond
en aval. La superficie des surfaces irriguées sur le bassin est cependant très variable d’une année
à une autre.
1-6-2 Le système d’élevage :
Le système d’élevage à Kamech est de type traditionnel avec un pâturage extensif à semi

2011-2012 47
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extensif tout au long de l’année. Il s’agit essentiellement d’élevage bovin et ovin. Pour
l’alimentation animale, on a recours à l’avoine et l’orge récoltés en foin, à la vesce et au fenugrec
ainsi qu’à l’exploitation des parcours. C’est pourquoi les parcours et les cultures fourragères
représentent des surfaces importantes de l’occupation du sol avec des proportions variantes au
cours d’une même année en fonction des conditions climatiques (Agrébaoui et al., 2007)
1-7 Les données climatiques du site pilote :
Les données relatives aux conditions climatiques de la zone d'étude sont basées sur les
observations de l'Institut National Météorologique (I.N.M) et les études antérieures menées sur le
site par Agrébaoui et al., 2006.
La région de Nabeul où se situe le site pilote proposé appartient au bioclimat
méditerranéen semi-aride supérieur à hiver frais. Le climat du Cap Bon est étroitement lié aux
masses d'eau qui l'entourent, ainsi qu'aux courants aériens circulant dans le goulet d'étranglement
du détroit de Pantelleria entre la Tunisie et la Sicile qui fait communiquer la Méditerranée
occidentale avec la Méditerranée orientale.
L'orientation Nord-Est de la péninsule avec ses reliefs importants, en fait écran
perpendiculaire aux vents hivernaux pluvieux venant du Nord-Ouest. Le même phénomène joue
pour les dépressions, printanières et automnales d'origine Sud-Est.
1-7-1 Les précipitations :
Cette région bénéfice d'une moyenne pluviométrique annuelle de 477.7 mm. Le régime
pluviométrique est caractérisé par une irrégularité interannuelle.
Le tableau 5 présente la répartition mensuelle et saisonnière de la pluviométrie ainsi que
la moyenne mensuelle pluviométrique.

Tableau n°5 : Répartition mensuelle et saisonnière de la pluviométrie (I.N.M, 2007)

Mois S 0 N D J F M A M J Jt A Total

Pluviométrie 35.3 65.2 68.7 73.7 73.1 59 42.6 31.6 15.7 6.5 2.7 3.6 477.7
mensuelle
(mm)
Répartition (%)

Mensuelle 7.4 13.6 14.4 15.4 15.3 12.4 8.9 6.6 3.29 1.4 0.6 0.8 100
Saisonnière 35.4 43.1 18.8 2.7 100

2011-2012 48
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Le régime pluviométrique mensuel est caractérisé par un maximum qui se place


généralement en décembre (Figure 27). Le mois de Janvier vient en deuxième position. En
considérant les moyennes mensuelles des précipitations, la pluie semble être bien répartie sur
l'année agricole, seuls les mois de juin, juillet et août reçoivent un faible pourcentage de la
pluviométrie.

Pluviométrie mensuelle
80
Pluviométrie mensuelle (mm)

70
60
50
40
30
20
10
0
S 0 N D J F M A M J Jt A
Mois

Figure n°27 : Le régime pluviométrique mensuel selon les données du I.N.M, 2007
L'hiver marque la période la plus pluvieuse (43.1%). L'automne et le printemps sont
caractérisés par un bon pourcentage de la pluie annuelle (35.4 et 18.8%). Cependant, l'été
représente la saison sèche avec un faible pourcentage de 2.7% (Figure 28).

Répartition mensuelle de la pluviométrie


automne hiver printemps été
3%

19% 35%

43%

Figure n°28 : La répartition mensuelle de la pluviométrie selon les données du I.N.M, 2007

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1-7-2 Les Températures :


Les données sur les températures mensuelles moyennes de l'air sont exposées dans le
tableau 6:
Tableau n°6 : Moyennes mensuelles des températures (I.N.M, 2007)
Mois S 0 N D J F M A M J Jt A

T° moyenne (°C) 24.8 20.9 16.9 13.7 11.9 12.1 14.3 15.6 19.6 23.2 25.5 27

On observe les plus basses températures moyennes mensuelles en janvier et les plus
élevées au mois de juillet (Figure 29). Les étés sont très chauds, les valeurs moyennes pendant
cette saison sont généralement supérieures à 24°C, les maxima moyens sont aux alentours de
30°C. L'hiver est doux, les maxima moyens durant cette saison dépassent 15°C, les minima
moyens se situent entre 6 et 8°C. Les gelées ne sont observées que rarement.

Températures moyennes mensuelles


30
Température moyenne °C

25
20
15
10
5
0
S 0 N D J F M A M J Jt A
Mois

Figure n°29 : Les températures moyennes mensuelles selon les données du I.N.M, 2007
1-7-3 Les Vents:
Au Cap Bon, le vent souffle le plus fréquemment du secteur Nord, Nord-Ouest à Nord,
Nord-Est. Le vent dominant est généralement le vent du Nord aussi bien par sa fréquence que par
sa vitesse. De ce fait, bien que venant de la mer, les vents activent généralement l'évaporation.
Mais les vents les plus générateurs de dessèchement sont essentiellement ceux qui soufflent de
l’Ouest et secondairement du secteur Sud. Les brise-vent seront donc nécessaires pour les
périmètres où l'on préconise dans le futur des cultures maraîchères et de l'arboriculture.

2011-2012 50
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Sur la base d’une banque de données fournies par l’Institut National de la


Météorologie à la station de Nabeul, une étude statistique des fréquences des vents a été réalisée.
Une classification selon la vitesse du vent et le secteur suivant lequel souffle le vent est présentée
dans le tableau 7 et la figure 30 si dessous :
Tableau n°7 : Nombre de cas pour chaque classe de vitesse (I.N.M, 2007)
Vitesse m/s 1.5 2.5 4.0 6.0 9.5 15.0
Nbre de cas 38 306 840 1244 401 62

Répartition du vent par direction par rapport


au Nord
Nbre de cas

500 427
386 370
400 286 309
300 205
176 199 165 158
200 102 121 86
57 49 76 76 72
100
0

20°
40°
60°
80°
100°
120°
140°
160°
180°
200°
220°
240°
260°
280°
300°
320°
340°
Direction

Figure n°30 : La répartition du vent par direction par rapport au Nord selon les données du I.N.M,
2007
En conclusion les brise-vent seront donc nécessaires pour les périmètres où l’on préconise
dans le futur des cultures maraîchères et de l’arboriculture.
1-7-4 L'Evapotranspiration Potentielle:
L’évapotranspiration potentielle (ETP) calculée suivant la formule de Blarmey Criddle est
de 1.394 mm et est distribuée comme suit :
Tableau n°8 : Evapotranspiration mensuelle (I.N.M, 2007)
Mois J F M A M J Jt At S O N D
ETP (mm) 42 55 86 117 161 186 204 187 146 106 61 43

1-8 Les données socioéconomiques :


L'activité économique essentielle est quasiment liée à l'agriculture qui fournit plus de 70%

2011-2012 51
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des emplois dans la région. La mise en valeur agricole se trouve axée sur une mobilisation
maximale des eaux de surface et une intensification de l’utilisation des terres: Cultures
maraîchères, cultures céréalières, plantations fourragères, élevage et autres.
Ces spéculations et aménagements ont certes des impacts sur le milieu naturel,
concernant la modification de l’occupation des sols, le changement morphodynamique des
sols, l’infiltration des eaux de ruissellement, l’instabilité des sols vis-à-vis de certaines
pratiques. La dégradation des sols dans ces cas peut s'exprimer par un départ de matériaux
de la couche arable (perte de productivité à long terme), une diminution de la densité de la
végétation, une perte de la matière organique et de la capacité de rétention, une
minéralisation accrue du paysage, l’apparition d’entailles d'érosion actives et une salinisation
progressive des parcelles irriguées.
L’élevage constitue également une composante essentielle des activités économiques.
L'agriculture est orientée essentiellement vers la céréaliculture. La zone aval est marquée
par une agriculture plus intensive.
Le développement de la production agricole dans la zone du projet se trouve constamment
entravé par les contraintes d'ordre climatiques marquées par l'irrégularité du régime des pluies,
ressources en eau disponibles et morcellement des terres.
2- Présentation des méthodologies :
Afin de réaliser ce travail, deux méthodologies ont été utilisées. Pour bien présenter les
explications sur les traitements réalisés, il a été jugé utile de commencer par donner un aperçu
bref sur ces dernières.
2-1 L’approche PAP/CAR :
L’action concertée PAP/CAR – FAO concernant la protection des sols a été consacrée
plus spécifiquement aux problèmes et aux méthodologies liées à la cartographie et à la mesure
des processus d’érosion dans les zones côtières méditerranéennes (PNUE, 2000).
La procédure de cartographie proposée comporte trois phases :
2-1-1 La cartographie prédictive :
Par l’identification, l’évaluation et l’intégration de l’ensemble des paramètres physiques de base
comme la physiographie (pente),la lithologie, les sols et le couvert végétal
en vue de déterminer une estimation préliminaire des risques et potentiels d’érosion (érodabilité).

2011-2012 52
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 La carte des pentes :


Les pentes constituent un facteur déterminant de l’équilibre du milieu et influence sur l’érosion.
Les classes des pentes sont définis à partir des cartes topographiques (Echelle : 1/25000 et
1/50000). La carte des pentes prend en compte les cinq classes présentées dans le tableau ci-
dessous :
Tableau n°9 : Evaluation de l’érosion, carte des pentes (PNUE, 2000)
Les classes Degré de risque Valeurs de pente
1ère classe Faible 0-3%
2ème classe Faible à moyen 3-7%
3ème classe Moyen à élevé 7-15%
4ème classe Elevé à très élevé 15-30%
5ème classe Très élevé >30%

 La carte des formations superficielles :


Il est très évident que les conditions structurales s’associent à la lithologie. C’est suite à cela que
la méthodologie estime qu’une carte des formations pourrait être utile et mettrait en évidence
l’assise sur laquelle agit l’érosion. Cette carte comprend quatre classes comme indiqué dans le
tableau si dessous :
Tableau n°10 : Evaluation de l’érosion, carte des formations superficielles (PNUE, 2000)
Les classes Nature de la formation Degré du risque
1 Formation compacte Faible
2 Formation consolidée Moyen
3 Formation peu consolidée Elevé
4 Formation meuble Très élevé

 La carte de niveau de protection (densité de la végétation) :


Elle est élaborée à partir de la carte d’occupation du sol. C’est la densité du sol et la nature du
couvert végétal qui déterminent le degré de niveau de protection. Cinq classes peuvent être
mentionnées (Tableau 11).

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Tableau n°11 : Evaluation de l’érosion, carte de niveau de protection (PNUE, 2000)


Les classes Degré de couverture Degré de risque
1 0% Très élevé
2 0-25% Elevé
3 25-50% Moyen
4 50-75% Faible
5 >75% Très faible
 Les cartes de synthèses :
La carte d’érodabilité :
Cette carte est obtenue après confrontation des données de la carte des pentes et celle de la
formation superficielle (Tableau 12).
Tableau n°12 : Evaluation de l’érosion, carte d’érodabilité (PNUE, 2000)
Formations superficielles Compacte Consolidée Peu consolidée Meuble
Valeurs pentes
Faible 1 1 1 2
Faible à moyenne 1 2 3 4
Moyenne à Elevée 2 3 4 4
Elevée à très Elevée 3 4 5 5
Très Elevée 4 5 5 5

1 : Nulle, 2 : Faible à Moyenne, 3 : Moyenne à Elevée, 4 : Elevée à très Elevée, 5 :Très Elevée
La carte des états érosifs (carte prédictive phase I) :
C’est le produit obtenu après la combinaison de la carte d’érodabilité et celle du niveau de
protection du sol (Tableau 13)
Tableau n°13 Evaluation de l’érosion, carte des états érosifs (PNUE, 2000)
Degré de protection Très Faible Faible Moyen Elevée Très Elevé
Indice d’érodabilité
Très Elevé 5 5 5 4 4
Très Elevé à Elevé 5 5 4 3 2
Moyen à Elevé 5 4 3 2 2
Moyen à Faible 4 3 3 1 1
Faible 4 3 2 1 1

1 : Très Faible, 2 : Faible, 3 : Moyen, 4 : Grave, 5 : Très Grave

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2-1-2 La cartographie descriptive :


Par le biais de la description et l’évaluation qualitative des processus actifs de l’érosion
actuelle, ce procédé systématique de cartographie des aspects qualitatifs et dynamiques de
l’érosion aboutit à l’identification de deux grandes catégories de milieux géographiques : les
ensembles géomorphologiquement stables, non affectés par une forme quelconque d’érosion,
d’une part, et les ensembles instables, touchés par des processus érosifs plus ou moins intenses,
d’autre part (PNUE, 2000).
2-1-3 La phase de consolidation et d’intégration :
Qui aboutit au produit cartographique final identifiant et évaluant, à la fois l’érosion potentielle
(statut érosif) et l’érosion actuelle sous ses différentes formes, intensités et tendances évolutives
(PNUE, 2000).
Le procédé méthodologique est présenté en détail en annexe 1.
2-2 L’approche Notation (Scoring) pour l’évaluation visuelle de l’érosion:
Il est à noter qu’une grande diversité de méthodologies et de démarches, est utilisée pour
évaluer et mesurer les processus d'érosion. L’objectif de cette dernière méthode est de
développer et proposer une méthodologie d’évaluation simple, rapide et directe de l’érosion,
grâce à la mise en application d’un protocole de terrain approprié pour faciliter la compréhension,
la description et la classification des processus érosifs et leurs impacts sur la fragilité des
écosystèmes.
La mise au point d’une méthodologie de scoring de l’érosion est basée sur un examen et
une synthèse des méthodes de cartographie existantes de l’érosion les plus appropriées.
L’approche fournit des informations synthétiques et systématiques sur la nature, l'intensité et la
répartition spatiale de l’érosion, et permet donc d'identifier les zones les plus affectées et les types
d'érosion dominants pour connaître la répartition et l'ampleur
La méthodologie consiste à mettre pour chaque degré de l’état d’érosion (c'est-à-dire
pour chaque type d’érosion présente) une valeur de la densité de l’érosion et de la stabilisation
(Tableau 14). Pour chaque type d’érosion identifié on multiplie les valeurs trouvées de l’état, la
densité et de la stabilisation de cette érosion.

2011-2012 55
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Tableau n°14 : Critères et méthode pour l’évaluation de l’érosion (LADA, 2010)


Evaluation de l’érosion Degré Score Cumul des scores
Type d’érosion 1 (par exemple rigoles)
A. Etat de L’érosion Très faible 1
Faible 2
Moyen 3
Fort 4
B. Densité Localisé 1
Modérée 2
Dominante 3
Généralisée 4
Score étape 1 (Score A x score B)
C. Stabilisation >75% 1
50-75% 2
25-50% 3
0-25% 4
Score étape 2 du Type d’érosion 1 ((Score AxB) x Score C)
Type d’érosion 2 (même processus)
Type d’érosion 3 (même processus)
Score final de l’érosion sur Site X Somme des scores de chaque type d’érosion
Une case est réservée en suite pour appréhender la tendance de l’érosion en tenant compte
de la topographie, la lithologie, le couvert végétal et les actions anthropiques.
Le score final de l’érosion (hydrique et éolienne) est déterminé par la sommation de
toutes les valeurs trouvées des différents types d’érosion identifiés au cours de l’évaluation.
L’évaluation de l’érosion est qualifiée par un classement selon le score final pour chaque
type d’érosion selon le tableau 15.

Tableau n°15 : L’évaluation de l’érosion (LADA, 2010)


Classes d’érosion très faible-faible faible-moyenne moyenne-élevé élevé- très élevé
Score <16 16-32 32-48 >48

Exemple 1:
Un ravinement généralisé à un degré d’érosion fort, on lui attribue une valeur de 4,
Si la densité est généralisée on attribue aussi une valeur 4. Le score de la première étape est
donc 4x4 =16. Si le ce ravinement est stabilisé entre 50 et 75% la valeur est de 3. Le score final
est 16 x3= 54.

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Cette érosion est classé comme élevée à très élevée.


Exemple 2 :
Pour l’érosion en nappe, le décapage a un degré faible (Valeur 2). Si la densité est modérée on
attribue une valeur de 2. Le score de l’étape 1 est de 2x2 4.
Si nous constatons au cours de l’évaluation que ce décapage n’est pas stabilisé (0-25%) on
attribue une valeur maximum de 4. Le score final est de 4x4=16
La classe d’érosion est faible à moyenne.
La stabilisation des milieux dégradés par l'érosion, réduit l'impact des différents facteurs
pouvant intervenir dans les processus de dégradation des ressources. La stabilisation peut être
anthropique (aménagements physiques et mécaniques), ou naturelle (régénération de la
végétation, conditions lithologiques).
Les degrés de stabilisation sont fonction de la superficie réhabilitée.
- Superficie de 0 à 25% stabilisée, valeur attribuée 4
- Superficie de 25 à 50% stabilisée, valeur attribuée 3
- Superficie de 50 à 75% stabilisée, valeur attribuée 2
- Superficie de 50à 75% stabilisée, valeur attribuée 1
Plusieurs facteurs peuvent intervenir dans le développement ou stabilisation d'un processus
d'érosion dans sa nature, son intensité et/ou son expansion spatiale. Les facteurs qui peuvent
commander ces actions, on peut mentionner (la topographie, la lithologie, le couvert végétal et les
actions anthropiques).
 Si les tendances sont expansives; on met la signe (+).
 Pour les situations régressives: vers une stabilisation, c'est la signe(-)
Le procédé méthodologique est présenté en détail en annexe 2.
Les résultats d’application de ce travail montrent l’intérêt de l’utilisation du scoring de
l’érosion dans l’évaluation de l’érosion .Il s'agit d'un outil simple et facile à appliquer sur le
terrain. Il permet en plus de l’identification des types d’érosion, de les classer et donner une
tendance à ces processus.
3- Les outils méthodologiques :
3-1 Les photographies aériennes :
La photographie aérienne a été, jusqu'aux dernières années, la seule base pour les cartes
détaillées modernes que nous avons à notre disposition, avant d'être complétée par des images

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spatiales à petit pixel. Il s'agit de couvrir de vastes zones de territoires avec des images prises
avec un axe vertical. La photographie aérienne montre les entités comme les montagnes, les
canyons et les basses plaines, les cours d'eau, de la source à l'embouchure; elle révèle les
ressources terrestres, comme les lacs, les forêts et la végétation; elle permet enfin de reconnaître
les densités de population. Les photographies aériennes ont de nombreuses applications pratiques
telles que la production de cartes, la planification urbaine et rurale, l'étude des impacts sur
l'environnement, les actions civiles, l'évaluation des biens immobiliers et même la décoration
murale. Le choix des photographies aériennes est basé sur les avantages suivants (Bonnet, 2003) :
 Les photographies aériennes reproduisent de manière impartiale la surface du sol à un moment
donné.
 Les photographies aériennes et spatiales permettent en outre d’explorer une portion du spectre
électromagnétique plus vaste que la seule fraction visible à l’œil humain.
 Permettent d’avoir une meilleur connaissance du monde et ouvre des applications à une multitude
de spécialistes : géologue, géographes, agronomes, …
 permettent d’alléger le travail sur le terrain sans toutefois le remplacer.
 Trois domaines d’utilisation des documents aériens : photogrammétrie à des fins de cartographie,
illustration, photo-interprétation.
3-2 Les logiciels de traitement de données :
 ArcView 3.2 :
Un système d'information géographique (SIG) est un système d'information permettant
d'organiser et de présenter des données alphanumériques spatialement référencées, ainsi que de
produire des plans et des cartes. Ses usages couvrent les activités géomatiques de traitement et
diffusion de l'information géographique. La représentation est généralement en deux dimensions.
L'usage courant du système d'information géographique est la représentation plus ou
moins réaliste de l'environnement spatial en se basant sur des primitives géométriques : points,
des vecteurs (arcs), des polygones ou des maillages (raster). À ces primitives sont associées des
informations attributaires telles que la nature (route, voie ferrée, forêt, etc.) ou toute autre
information contextuelle (nombre d'habitants, type ou superficie d'une commune par ex.). Le
domaine d'appartenance de ce type de systèmes d'information est celui des sciences de
l'information géographique.

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Le logiciel utilisé au cours de ce travail pour l’élaboration des différentes cartes est
ArcView 3.2, assurant les fonctions suivantes :
- Saisie des informations géographiques sous forme numérique (Acquisition)
- Gestion de base de données (Archivage)
- Manipulation et interrogation des données géographiques (Analyse)
- Mise en forme et visualisation (Affichage)
- Représentation du monde réel (Abstraction)
- La prospective (Anticipation).
 Envi 4.0 :
Envi comprend des outils particulièrement avancés, mais néanmoins interactifs et faciles
d'utilisation: analyse spectrale, correction géométrique, analyse topographique, analyse radar,
fonctionnalités SIG raster et vecteur, support d'une large gamme de formats images, et encore
bien d'autre possibilités. Il a été utilisé au sein de ce travail pour le géoréférencement des cartes
topographiques utilisées.
4- La démarche méthodologique :
Les étapes majeures suivis lors de ce travail sont les suivantes :

Délimitation de la zone d’étude et son répartion en différents sites sur photographie aérienne.

Préliminaires et préparatifs avant élaboration des cartes : Géoréférencement des cartes


topographiques, des photographies aériennes, sorties sur terrain, collecte des données visuelles et
remplissage des tableaux Scoring.

Délimitation de la zone d’étude et son répartion en différents sites sur ArcView et selon les deux
méthodes.

Elaboration de la carte d’érosion par la première méthode (méthode PAP/CAR) selon ses différentes
étapes.

Elaboration de la carte d’érosion par la deuxième méthode (méthodes Scoring) selon ses différentes
étapes.

Résultats et discussion

2011-2012 59
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Résultats et discussion

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1- Résultats de la Cartographie PAP/CAR :


Les résultats de la cartographie sont établis à partir de l’interprétation des photos
aériennes, (année 1984, échelle 1/25000, mission la plus récente) et d’une base de données déjà
existante obtenue de la part de la IRD de l’INAT. Ils aboutissent à une reconnaissance des
différentes composantes naturelles et humaine de la zone et une identification de la sensibilité du
terrain vis-à-vis de certains processus érosifs.
1-1 La carte de l’érosion prédictive :
1-1-1 La carte des pentes :

Figure n°31: La carte des pentes du bassin versant kamech


Tableau n°16 : Les classes des pentes
Classe des pentes Superficie (ha) %
Faible 34,724 14,13
Faible à moyenne 59,178 24,08
Moyenne à élevée 51,746 21,07
Elevée à très élevée 50,557 20,58
Très élevée 49,494 20,14

2011-2012 61
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Les valeurs des pentes sont équitablement réparties dans tout le bassin versant. Les
pourcentages varient de 14 à 20%.
On remarque que les pentes élevées à très élevées (15% à plus que 30%) se concentrent
au milieu du bassin versant, aux alentours du court d’eau, ou le relief est très accidenté. De part et
d’autre de ce dernier, les pentes sont de faibles à moyennes (3 à 15%).
On remarque que sur la rive droite du bassin, il y a un passage abrupt d’une classe de
pente à une autre ce qui est à l’origine des ravinements, alors que sur la rive gauche il s’agit d’un
mosaïque de pentes avec une diversité de topologies, ce qui va générer un décapage du sol.
1-1-2 La carte des formations superficielles :
Les formations superficielles sont en fait les composantes les plus profondes de la
géosphère. Elles sont constituées par des matériaux qui proviennent de la transformation
physique de la roche en place (fragmentation, altération...) ou qui résultent d'un transport et d'une
longue évolution physico-chimique (anciens dépôts éoliens, cuirassement ferrugineux...). La
distribution de ces composantes dans l'espace est étroitement liée aux formes du relief. Ce sont
d'ailleurs le plus souvent ces deux facteurs qui expliquent, ensemble, la différenciation globale
des paysages.

Figure n°32: La carte pédologique du bassin versant kamech

2011-2012 62
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Donc, selon les normes de la FAO, on attribue a chaque unité pédologique sa valeur
correspondante de la formation superficielle comme montré dans le tableau suivant :
Tableau n°17 : Conversion des donnés de la carte pédologique à des données de la carte des
formations superficielles

Nature pédologique du sol Type de la formation


superficielle
minéraux bruts, non climatiques, bruts d’érosion, lithosols sur grès Compacte
minéraux bruts, non climatiques, bruts d’érosion, régosols sur Consolidée
marnes
minéraux bruts, non climatiques, bruts d’apports fluviales Meuble
peu évolués, non climatiques, sols d’érosion régosolique sur marne Meuble
peu évolués, non climatiques, d’apports vertiques Meuble
Vertisols à drainage externe réduit à structure argileuse, sols Meuble
vertiques sur marnes
calcimagnésiques carbonatés bruns calcaires à encroutement Peu consolidée
calcaire sur marne
calcimagnésiques carbonatés bruns calcaires à encroutement Meuble
calcaire tronqué ou érodé
calcimagnésiques carbonatés bruns calcaires vertique hydromorphe Meuble

Figure n°33: La carte des formations superficielles du bassin versant kamech

2011-2012 63
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Tableau n°18 : Les classes des formations superficielles


Formation %
Compacte 11,7
Consolidée 4,80
Peu consolidée 31,2
Meuble 52,3

En conclusion la presque totalité des zones cultivées du bassin versant occupent une
formation très fragile, sensible à l’érosion pluviale avec toutes ses formes (décapage, ravinement,
glissement…). Cette sensibilité est accentuée par les façons culturales qui sont elles mêmes
conditionnées par la topographie.
1-1-3 La carte des niveaux de protection :
La carte de niveau de protection sera déduite à partir de la carte pédologique suivante :

Figure n°34: La carte d’occupation des sols du bassin versant kamech

2011-2012 64
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Figure n°35: La carte de niveau de protection du bassin versant kamech


Tableau n°19 : Les classes de niveau de protection
Niveau de protection %
très faible 5,09
faible 82,14
moyen 1,76
élevé 10,01
L’analyse de la répartition des différentes classes sur la carte montre une dominance des
superficies de faible protection, généralement ces dernières sont occupées par les cultures
annuelles et grandes cultures. Leur répartition est en majeure partie commandée par le circuit des
affluents d’eau et par la topographie des terres. Les parcours sont très dégradés. Les sols bien
protégés sont ceux des zones d’arboriculture.
1-1-4 La carte d’érodabilité :
Le bassin versant choisi est situé dans un milieu semi aride, il possède des topographies
variées et une diversité d’unités morphologiques bien représentatives du milieu méditerranéen La
carte d’érodabilité est le résultat de la combinaison des données de la carte des formations

2011-2012 65
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superficielles avec celle de la carte des pentes. Cinq classes sont obtenues. Chacune de ces
classes correspond à des aptitudes à l'érosion différentes et nécessite des aménagements
particuliers.

Figure n°36: La carte d’éodabilite du bassin versant kamech


Tableau n°20 : Les classes d’érodabilité
Erodabilité Superficie (ha) %
Nulle 13,555 5,517
Faible à moyenne 41,579 16,921
Moyenne à élevée 39,589 16,119
Elevée à très élevée 62,532 25,450
Très élevée 88,444 35,993

La classe d'érodabilité moyenne à très élevée concerne la plus grande partie du bassin. Le
risque élevé de l'érosion résulte de l’effet de la topographie mais aussi parce qu’elle constitue le
siège de pratiques culturales intensives appliquées sur des sols marneux fragiles avec la présence
d’alternance d'argiles et grès du Miocène.

2011-2012 66
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En raison de leur topographie et leur nature, les formations à degré de risque d'érodabilité
nulle à moyenne et correspondants à 22,5% de la totalité de la zone d’étude, ne se trouvent pas
menacés par l'érosion.
1-1-5 La carte des états érosifs :
Pour la réalisation de cette carte, on a combiné les données de deux cartes: la carte
d'érodibilité et celle des niveaux de protection du sol. Le produit final obtenu est le croisement
des données de toutes les données de base (pente, végétation et formations superficielles). Cette
carte fait ressortir cinq états érosifs.

Figure n°37: La carte des états érosifs du bassin versant kamech

Tableau n°21 : Les classes des états érosifs

État érosif Superficie (ha) %


Très faible 3,229 1,314
Faible 0,475 0,193
Moyen 51,316 20,885
Grave 39,993 16,277
Très grave 150,686 61,331

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L'extension de la classe des états érosifs très graves et graves 77,7% traduit l'état très
avancé de l'érosion résultant de la prédominance des formations marneuse, en effet les terrains à
faciès marneux avec la présence de sable et d'argile sont le siège d'une érosion hydrique intense
(ravinements et parfois bad-lands). Dans la zone cultivée en céréaliculture, c'est l'érosion en
nappe qui domine. Dans la partie gauche du bassin versant, l'érosion se manifeste par un
décapage ou par ruissellement diffus. Quelques mouvements d'érosion en masse apparaissent sur
la partie droite avec un ravinement important.
1-2 La carte de l’érosion descriptive :

Figure n°38: La carte de l’érosion descriptive du bassin versant kamech


L’analyse de la carte descriptive, montre que la densité et la nature des formes de
l’érosion sont réparties selon les unités morphologiques. La nature des sols, la pente, la position
topographique et l’action humaine commandent, en grande partie, la nature et la vitesse de
l’érosion et de la dégradation.
On trouve 88,93% des zones instables dans le bassin versant avec 218,481ha .Ces zones
présentent un état de dégradation avancé et nécessitent des interventions urgentes.
La diversité des formes d’érosion rencontrées dans le bassin versant reflètent la fragilité
du milieu et leur sensibilité à l’évolution rapide des certaines formes de dégradation.

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Les résultats obtenus des deux phases cartographiques (prédictive et descriptive) montrent
que la majorité des unités du bassin versant appartiennent aux classes d’érosion grave et très
grave et elles sont affectées par des formes d’érosion développées.
2- Résultats de la Cartographie Scoring/Notation :
Les résultats de la cartographie sont établis à partir de l’interprétation des photos
aériennes, (année 1984, échelle 1/25000, mission la plus récente) et de visites répétées sur le
terrain. Ils aboutissent au remplissage des tableaux Scoring et à la cartographie directe de la carte
d’érosion hydrique et de la sensibilité vis-à-vis de certains processus érosifs.

Figure n°39: La carte d’occupation des sols actuelle du bassin versant kamech

Pour chaque type d’occupation du sol rencontrée sur le terrain, la méthode de scoring
consiste à l'identification de la nature des processus d'érosion spécifique, l’importance de la
forme érosive (rigole, ravin, éboulement de berges, glissement de terre) et les principaux facteurs
qui interviennent de façon directe ou indirecte sur le risque d'érosion. Toutes les informations
recueillis sont présentées en détail sur le tableau ainsi que la tendance évolutive basée sur les
observations de terrain indiquant soit la régression ou stabilisation, soit au contraire, le
renforcement de l’activité érosive dans l’annexe 3.

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Figure n°40 : La carte d’érosion hydrique selon la méthode Scoring

On peut noter facilement d’après cette dernière carte que la totalité du bassin Kamech est
atteint par l’érosion hydrique. Elle reflète la fragilité du milieu et sa sensibilité à l’évolution
rapide de la dégradation. La majorité des unités du bassin versant appartiennent aux classes
d’érosion moyenne à très élevée et elles sont affectées par des formes d’érosion développées.
Il est à noter aussi que la rive gauche est plus sensible à l’érosion, favorisée par le passage
abrupt de niveau de pentes, la lithologie, les techniques culturales inappropriées et la
surexploitation de cette zone surtout pour l’alimentation animale.
3- Discussion :
3-1 Comparaison des deux méthodologies :
De point de vue résultats cartographique, les deux méthodes ont abouti au même résultat :
Le bassin est caractérisé par une topographie ondulée et par l’importance du processus d’érosion
ravinaire. Sur la rive gauche, le réseau hydrographique est moins dense à cause de la présence de
barres gréseuses qui affleurent naturellement, qui résistent à l’érosion et inhibent le
développement des ravins en limitant l’écoulement. La pente moyenne varie de 15% à 40%, de ce
fait, c’est le décapage qui prédomine. Par contre, sur la rive droite, le passage abrupt des pentes a
bien favorisé les systèmes de ravinement.

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L’approche Scoring fournit des informations synthétiques et systématiques sur la nature,


l'intensité et la répartition spatiale de l’érosion, et permet donc d'identifier les zones les plus
affectées et les types d'érosion dominants pour connaître la répartition et l'ampleur géographique
du phénomène, ainsi que sa caractérisation qualitative.
Les résultats d’application de ce travail montrent l’intérêt de l’utilisation du scoring de
l’érosion dans l’évaluation de l’érosion. Il s'agit d'un outil simple et facile à appliquer sur le
terrain. Il permet en plus de l’identification des types d’érosion, de les classer et donner une
tendance à ces processus.
Bien que cette méthode soit très simple, directe et synthétique, elle reste incertaine, et
surtout, elle est limitée à une étude sur des terrains à superficie réduite.
L'application de l'approche CAR/PAP de la cartographie des processus d'érosion hydrique
permet l’analyse de l’impact des aménagements sur le milieu physique (eau, sol), sur le milieu
naturel (paysage, faune, flore) et l’étude de la stabilité des différentes unités de la zone d’étude
vis-à-vis des facteurs de dégradation.
Elle reste la méthode la plus idéale pour une étude bien complète et bien approfondie sur
de très vastes étendues bien qu’elle est beaucoup plus prolixe que l’approche Scoring.
Tableau n°22 : Tableau comparatif entre la méthode Scoring et la méthode PAP/CAR
Méthode Scoring/Notation Méthode PAP/CAR
Méthode synthétique Méthode analytique
Méthode systématique Méthode empirique
Méthode rapide Méthode lente
Érosion actuelle Érosion antérieure et actuelle
S’applique sur des étendues réduites S’applique sur de vastes étendues
Méthode simple Méthode compliquée
Méthode développée Méthode détaillée
Méthode basée sur les sorties sur terrain, le Méthode basée sur les sorties sur terrain et la
remplissage des tableaux et la cartographie cartographie

3-2 Les contraintes rencontrées dans le bassin versant Kamech :


 L’utilisation intensive des ressources naturelles induit à leur dégradation et leur fragilité. En
effet le travail excessif du sol contribue à briser la structure du sol et à augmenter l’érosion.

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 La texture marneuse et la lithologie des matériaux confèrent aux sols une forte sensibilité à
l’érosion. Les piémonts formés dans les terrains à faciès marneux sont le siège d’une érosion
hydrique intense. Ainsi de grandes quantités de sol sont ainsi perdues chaque année à cause du
ravinement. Le ruissellement, causant la formation ou l’élargissement de ravins est
habituellement le résultat de la mauvaise conception des exutoires des systèmes de drainage de
surface.
 Une conséquence de l’interaction entre élevage-environnement est l’érosion accélérée due au
piétinement et/ou à un pâturage excessif.
 Le bassin versant est formé par plusieurs parcelles appartenant à plus de quatre vingt familles.
Les propriétés sont entravées par deux problèmes majeurs, à savoir l'exiguïté des exploitations
et la dispersion des propriétés ce qui a favorise l’émiettement du parcellaire dont les limites
sont difficilement identifiables en certains endroits. Les parcelles ont des superficies allant de
0.1 a 0.4 ha. La plus grande superficie cultivée est de l’ordre de . ha. Deux parcelles
seulement atteignent des superficies supérieures à 10 ha et elles correspondent à des zones de
parcours. Ce morcellement des terres augmente considérablement par l’héritage. Les
discontinuités sur le bassin versant qui sont perçues comme un obstacle à la modernisation des
agricultures et un handicap majeur a leur compétitivité. Les zones bâties sont très dispersées
sur le bassin
 L’impact de la conduite de l’élevage est marqué par le tassement superficiel des sols le
rendant ainsi plus vulnérable à l'érosion hydrique. Un impact, plus ou moins positif du
piétinement du bétail en période sèche, est la destruction de la croûte structurale par le passage
répété des animaux facilitant ainsi le mélange des détritus et des graines aux particules du sol.
 L’opération de préparation du sol comporte un ou plusieurs labours réalisés à l’automne et/ou
au printemps. Cette opération permet de préparer le sol pour les semis en cassant la croûte
structurale et en enfouissant les mauvaises herbes. Les labours se font toujours au tracteur et
souvent dans le sens de la pente lorsque celle-ci est inclinée. Ce n’est que lorsque la pente est
peu ou pas inclinée, que le labour est effectué dans le sens contraire afin de recouvrir les traces
d’érosion. En général, la période du travail du sol est conditionnée par les pluies qui
humectent le sol et le rendent plus propice au labourage. Lorsque le labour est réalisé sur un
sol trop humide, l'affaiblissement des agrégats et le compactage du sol induisent une
dégradation importante de la structure des sols pauvres en matière organique. Cette

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dégradation de la structure du sol nuit à la levée des semis, limite la pénétration et le


mouvement de l'air et de l'eau dans le profil du sol, augmente les risques de ruissellement et
d'érosion et réduit le rendement des cultures.
 Les terres vont subir la pression des engins (moissonneuses, tracteurs) au cours des moissons,
puis la pression animale (ovins, caprins) en été. Ces facteurs laissent ces surfaces céréalières à
découvert au moment de l'arrivée des pluies d'automne.
3-3 Les mesures préventives et curatives pour le bassin versant Kamech :
De part leur position et leur nature, les collines marneuses du bassin versant, cultivées en
céréales et en cultures maraîchères, sont le siège d’une érosion marquée notamment dans les
pentes moyennes à fortes. Ces terres sont touchées par le ravinement. L’intensification de
l’agriculture risque d’aggraver la situation. Elles nécessitent des interventions pour les travaux
d’aménagement en vue de réduire les effets de l’érosion forte qui caractérise la zone et augmenter
la rétention en eau des sols.
Pour les ravinements, il serait nécessaire d’installer des structures antiérosives: banquettes
de retenues, l’aménagement des fonds de ravins par un empierrage, gabionnage et stabilisation
des têtes de ravins par un reboisement.
En cas de difficulté pour les interventions mécaniques, la fixation peut être ou biologique par
de nouvelles plantations d'oliviers, d’arbres fruitiers et des plantations pastorales pour la
consolidation des aménagements anti-érosifs. Ces travaux de consolidation à l'amont du bassin
versant assurent une meilleure performance et contribuent à une réduction de l'envasement de la
retenue.
Le développement de l'élevage est assuré par l'acquisition de génisses de race pure et la
construction de nouvelles étables.
L’introduction au niveau des exploitations des cultures à conduire en irrigué pour une meilleure
valorisation de l'eau, doivent être concentrée autour de la retenue.
Le bassin versant se trouve sujet à plusieurs contraintes à l’origine de certaines
défaillances au niveau de la productivité agricole, au manque de moyens et techniques
d'amélioration de la productivité, de la race bovine et ovine locales enfin à la dégradation des
ressources naturelles. La réalisation des mesures correctives vise l’orientation des actions de
développement du site.
La prise en compte de certaines mesures préventives et curatives est vivenment

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recommandée. Ceci est valable pour renforcer la réussite de la mise en oeuvre du programme de
gestion :
 Un effort pour restaurer la propriété foncière et résoudre deux problèmes majeurs, à
savoir l'exiguïté des exploitations et la dispersion des propriétés.
 Un système de contrôle à long terme de la pollution dans le bassin versant du barrage en
vue de protéger les eaux contre tout signe d'eutrophisation.
 Eviter les risques de développement des parasites aquatiques au niveau de la retenue et
des bassins de rétention en assurant un bon rythme de déstockage fréquents et
programmés dans le temps et un éventuel traitement en cas d'une longue conservation.
 Un système de contrôle continu et de suivi de la qualité des eaux.

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Conclusion

L'érosion du sol reste le plus grand problème de l'environnement du monde, menaçant non
seulement les pays développés, mais encore plus les pays en voie de développement. En effet,
65% des sols sur la terre sont confrontés aux phénomènes de dégradation. En Europe, 12% des
sols sont en cours d'être menacés par l'érosion hydrique, et 4% par l'érosion du vent. Elle existe
également sur 95 millions d'ha de terres en Amérique du Nord et 500 millions d'ha en Afrique.
Les résultats d’application de ce travail montrent l’intérêt de l’utilisation du scoring de
l’érosion dans l’évaluation de l’érosion. Il s'agit d'un outil simple et facile à appliquer sur le
terrain. Il permet en plus de l’identification des types d’érosion, de les classer et donner une
tendance à ces processus.
Bien que cette méthode soit très simple, directe et synthétique, elle reste incertaine, et
surtout, elle est limitée à une étude sur des terrains à superficie réduite.
L'application de l'approche CAR/PAP de la cartographie des processus d'érosion hydrique
permet l’analyse de l’impact des aménagements sur le milieu physique (eau, sol), sur le milieu
naturel (paysage, faune, flore) et l’étude de la stabilité des différentes unités de la zone d’étude
vis-à-vis des facteurs de dégradation.
Elle reste la méthode la plus idéale pour une étude bien complète et bien approfondie sur
de très vastes étendues bien qu’elle est beaucoup plus prolixe que l’approche Scoring.
Récemment, nous avons pu assister à une vraie prise de conscience concernant le
développement rationnel des ressources naturelles qui devrait aboutir à une production agricole
durable et à une meilleure protection de l'environnement. La croissance démographique rapide,
particulièrement dans les pays en voie de développement, entraîne des pressions importantes sur
les ressources de la terre, à la fois sur les terres au potentiel agricole adapté et sur les terres
marginales du continent africain principalement.
La FAO publie continuellement des communications abordant quelques aspects liés à la
gestion durable du sol, un des points essentiels pour maintenir les ressources en sols et préserver
l'environnement. J’espère que les chercheurs, les spécialistes des sols, les agents de
développement et les agronomes en profiteront pleinement.

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2011-2012 80
TIFAFI Marwa Projet de Fin d’Etude I.N.A.T

Annexe 1

2011-2012 81
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A. CARTOGRAPHIE PREDICTIVE:EROSION
II- Milieux instables (**) :
POTENTIELLE/RISQUE D'EROSION

nul (Equivalent de 1'unité 01 de la cartographie  Erosion pluviale


(0)
descriptive: milieux stables sans vocation agricole) A1 localisée (<30% de la zone est affecté)

très faible A2 dominante (30-60%)


(1)
généralisée (>60%)
A3
(2) faible
 Erosion en nappe
(3) moyen L1 Localisée

(4) élevé L2 Dominante

(5) très élevé L3 généralisée avec décapage du sol

B. CARTOGRAPHIE DESCRIPTIVE: DEGRE milieux irrécupérables par décapage total du sol


Lx
DE STABILITE /PROCESSUS D EROSION
ACTUELLE  Erosion linéaire/ en rigoles
I- Milieux stables, non affectes par l'érosion (*)
D1 localisée
milieux stables sans vocation agricole (affleurements
00 D2 dominante
rocheux,
falaises, zones sablonneuses)
D3 généralisée
01 milieux stables, non exploites avec potentiel forestier
 Erosion concentrée/ravinement
milieux stables, non exploites avec potentiel ravins individualisés
02
agricole (culture et pâturage) C1
réseaux localisés de ravins
03 milieux stables, exploites a des fins forestières C2
C3 ravinements dominants
04 milieux stables, exploités à des fins agricoles « culture
et pâturages » ravinements généralisés
C4
* Milieux stabilisés Par : milieux irrécupérables par généralisation
Cx
végétation naturelle on artificielle des bad-lands
05
 Erosion éolienne
06 aménagements physiques et mécaniques Décapage superficiel
(terrasses, barrages régulateurs, travaux E1 déflation/saupoudrage localisés
d'aménagement des cours d'eau) déflation dominante
E2
 Degré de risque d'instabilité déflation généralisée
E3
Le risque d'instabilité pour tous les milieux stables (00
à 04) ou réhabilites (05 et 06), ou présentant on risque milieux irrécupérables par ablation
Ex
au cours des premières années de réhabilitation) ou ensablement total du sol
s'exprime par un indice (de 0 a 3) complémentaire au
symbole des unités stables identifiées:  Mouvements de masse
0: Nul (= le degré le plus élevé de stabilité)
1 : Faible a modéré solifluxion/éboulis de gravite localisés
2: Elève M1
3: Zones menacées/précaires/critiques (Seuil glissement de terrain/lave torrentielle
M2
de stabilité = le degré le plus élevé de risque localisés
d'instabilité).
M3 dominants
Exemple 03 = milieux stables exploités
032=milieux stables exploités avec risque M4 généralisés
d'érosion élevé
MX milieux irrécupérables par affaissement
total des versants

2011-2012 82
TIFAFI Marwa Projet de Fin d’Etude I.N.A.T

 Excés d’eau ou de sédiment


zones périodiquement inondées ct/ou
W1
alluvionnées
zones inondées et/ou alluvionnées en permanence /
W2 zones hydromorphes
 Dégradatiou due à l'utilisation des terres
S1 Compaction
K1 encroutement
piétinement/pieds-de-vache
Z1
salinisation
H1
* * Tendance (taux) d'expansion de l'érosion
Evaluation du taux/tendance d'érosion pour tous les
milieux instables, affectés par l’érosion, à exprimer par un
indice complémentaire (de 0 a 3) au symbole des unités
instables identifiées:
0: Tendance à la stabilisation, à la régression ou à la
limitation de 1'expansion spatiale du processus
d'érosion
1: Tendance localisée à l'expansion ou à
l'intensification
2: Tendance généralisée à l'expansion ou à
l'intensification
3: Tendance de la dégradation généralisée vers une
situation irréversible

2011-2012 83
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Annexe 2

2011-2012 84
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E r o s i o n H y d r i q u e Er o s io n é o lie n n e

Insignifiante En nappe Concentrée + ravinement Mvt de masse


Zone Inondaaable

Calcul des scores


Déflation
Valeur
Degré

Gl.profond localisé
Croute de battance

Ravin. Généralisée
Ravin.+ sapement.

Z. Périodiquement

Accumulation
Ruissellement.

Z.Inondable en
Gl.superficiel
Individualisé
Decap.age +

Score Total
Bad Lands

généralisé
Décapage

ravineaux
Suffusion

Gl.prond
Griffure

localisé

perman
pavage
Splash

Ravin.
Diffus

rigole

Inon
E t a t Très faib l e 1
Faible 2 Etape 1
A de Moyen 3
F o r t 4
L’érosion L o c a l i s é 1
B Densité Modérée 2 AXB
Dominante 3
Généralisée 4
S c o r e é ta p e 1

C Stabilisation
>75% 1
Etape 2
50-75% 2
25-50% 3
0-25% 4
(A XB) X C
Score final (Etape 3)

Somme des scores de chaque processus


Topographie
T e n d a n c e Lithologie
(+,-) C. végétale
A. anthropique

Classes d'érosion Très faible – faible Faible- moyenne Moyenne – élevée Elevée – très élevée
Score < 16 16 - 32 32 – 48 >48

2011-2012 85
Galerie photos
TIFAFI Marwa Projet de Fin d’Etude I.N.A.T

Morcellement des terrains

Évolution des formes d érosion

Les travaux manuels

Le système d’élevage

L’occupation humaine
2011-2012 Page 87

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