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i

UNIVERSITÉ D’ÉTAT D’HAÏTI

UEH

FACULTÉ D’AGRONOMIE ET DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE

FAMV

Département du Génie Rural

DGNR

« Evaluation technique du réseau d’irrigation de Dory dans le Sud en vue de faire des
propositions pour une meilleure planification de l’irrigation du périmètre »

Mémoire de fin d’étude

Présenté par:

Gérardson MATHIEU,

pour l’obtention

Du diplôme D’Ingénieur Agronome

Conseiller scientifique : Professeur Nyankona GONOMY, Dr

Damien, Mai 2016


ii

Ce mémoire intitulé:

« Evaluation technique du réseau d’irrigation de Dory dans le Sud en vue de faire des
propositions pour une meilleure planification de l’irrigation du périmètre »

A été vu et approuvé par le jury composé :

Signature Date

Nyankona GONOMY , Le
Président et
Conseiller Scientifique

Hans GUILLAUME , Le
Membre

Thomas FERDINAND , Le
Membre
iii

DÉDICACES

Ce mémoire est dédié :


 Dieu mon créateur qui est mon tout
 A ma mère Rose Romanie DESPERO qui a toujours cru en moi
 Mon amie Ruth Shamma PIERRE-LOUIS qui m’a été d’une aide sans
pareil
 Ceder SIMON, un ami et un frère pour moi
 Noverlyn EDMOND et Chrisnel OSCAR qui m’ont épaulé autant qu’ils
le pouvaient.
 A ma tres chère amie Cherline FREDERIQUE pour son apport
considérable.
 A Clotaire qui a pris soin de moi pendant les périodes d’enquêtes
 Mes collègues de la FAMV
 A tous les futurs Ingénieurs Agronomes
iv

REMERCIEMENTS

Tous mes sincères remerciements sont adressés au (à) :


 Dieu, le Seigneur des seigneurs pour son amour et sa grâce infinie envers
moi
 Mon conseiller scientifique Nyankona GONOMY qui m’a accompagné
pour la réussite de ce travail
 Mon professeur Adermus JOSEPH, qui m’a beaucoup soutenu dans ce
travail
 Mes promoteurs à l’UCL Yves ZECH et Sandra SOARES-FRAZAO qui
ont beaucoup contribué pour ma réussite
 Raphael D’ADRIMONT (UCL)
 Olivier Carlier D’ODEIGNE qui m’a beaucoup épaulé
 Tout le Staff de UCL particulièrement le pole du Génie civil
 Bob E. SAINT FLEUR pour son support
 Karl Henry VICTOR, pour son aide
v

RÉSUMÉ
Le périmètre irrigué de Dory qui se trouve dans la commune de Cavaillon fait face à de
nombreuses difficultés liées à la gestion rationnelle de la ressource en eau surtout en saison
sèche où la ressource est limitée. Pendant les périodes sèches la superficie irriguée varie
entre 300 à 800 hectares. La superficie totale du périmètre est 1356 hectares. Dans le but
d’apporter une solution à ces problèmes ce travail a été réalisé.

Les paramètres étudiés sont : La variation du débit dans la rivière pendant la période sèche,
les besoins en eau, la dose d’irrigation et la fréquence d’irrigation, le mode de Gestion du
périmètre ainsi que le pilotage technique.

Le diagnostic a permis de voir qu’il n’y a pas de système de gestion sur le périmètre, ce
qui empêche le réseau de fonctionner avec efficience. Du point de vue de pilotage
technique, les méthodes utilisées n’arrivent pas encore à rendre le système plus performant
pour mieux desservir les parcelles en aval et encore moins pour irriguer toutes les terres
irrigables. D’où une limitation dans le niveau de la production agricole sur ce périmètre.

Ainsi, une comparaison a été faite entres les différents débits mobilisés dans la rivière, le
canal tête morte et les besoins en eau de tout le périmètre. On a pu constater que la
ressource disponible en période sèche est insuffisante pour irriguer tout le périmètre. Ce
qui nous a conduit à faire une planification de l’irrigation en fonction de la ressource en
eau disponible en tête du réseau en utilisant le logiciel Hec-Ras.

Le logiciel Hec-Ras donne la possibilité de rentrer des données telles que les débits, la
forme et la dimension de tous les canaux et de choisir le type d’écoulement pour faire une
simulation. La première simulation consiste à donner un débit en tête et connaissant les
besoins des différents secteurs, le logiciel permet de voir les différentes zones
potentiellement irrigables (A quel canal secondaire il n’y aura plus d’eau qui correspond
au premier jour). La partie du réseau n’étant pas été irriguée fait l’objet d’une autre
simulation qui va correspondre au deuxième jour, ensuite au troisième jour et ainsi de
suite. Pour la seconde partie (deuxième jour) du périmètre, il suffit de mettre zéro (0)
pour les canaux en amont et selon le débit disponible, la deuxième partie peut être
totalement ou partiellement arrosée.
vi

Quantitativement, les besoins en eau pour tout le périmètre en considérant toutes les pertes
sont de 3398119.92 m3 et convertis en débit équivalent à 2.812 m3/s. Le débit maximal
mesuré sur le périmètre en période sèche est de 1.923 m3/s ce qui n’est pas suffisant pour
irriguer tout le périmètre.

Avec un échantillon de cinq débits différents mesuré dans le canal tête morte (quand toute
l’eau est dérivée dans le canal, pas d’eau en aval du barrage) la simulation a été faite sur
Hec-Ras et les résultats sont présentés sur Hec-Ras ArcGIS et Excel.

La simulation montre qu’avec un débit de 1.923m3/s en tête du réseau, la ressource permet


d’irriguer 66% de la superficie totale en un jour. Ce qui permet d’irriguer le périmètre en
deux jours. Cependant avec un débit de 0.824 m3/s la ressource ne permet que de couvrir
36.17% de la superficie totale en un jour. Ce qui signifie qu’il faut prendre 3 jours pour
irriguer tout le périmètre.

L’atout majeur de ce logiciel est qu’il permet de connaitre la taille de la zone irrigable à
partir du débit disponible, et facilite l’élaboration d’un calendrier d’arrosage approprié en
fonction de la disponibilité de la ressource.
vii

TABLE DES MATIERES


DÉDICACES .................................................................................................................... ii

REMERCIEMENTS .........................................................................................................iv

RÉSUMÉ ........................................................................................................................... v

TABLE DES MATIERES .............................................................................................. vii

LISTE DES TABLEAUX .................................................................................................xi

LISTE DES FIGURES .................................................................................................... xii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ................................................................. xiii

LISTE DES ANNEXES ..................................................................................................xiv

1.1.- Généralités ................................................................................................................. 1


1.2. - Contexte et Justification de l’étude ........................................................................... 2
1.3.- Problématique de la recherche ................................................................................... 3
1.4.- Objectifs de la recherche............................................................................................ 4
1.4.1.- Objectif général ............................................................................................... 4

1.4.2.- Objectifs spécifiques ....................................................................................... 4

1.5. - Hypothèse de la recherche .................................................................................... 4


1.6.- Limites de la recherche .............................................................................................. 4

PARTIE II.- REVUE DE LITTERATURE ....................................................................... 5

2.1.- Détermination des besoins en eau des cultures .......................................................... 5


2.1.1.- Une approche globale ...................................................................................... 5

2.1.2.- Dose D’Irrigation (DI) ..................................................................................... 6

2.1.3.- Reserve Utile (RU) .......................................................................................... 6

2.1.4.- Le Débit Fictif de Continu (DFC) ................................................................... 6

2.2.- Les canaux découverts et leurs caractéristiques hydrauliques ................................... 6


2.3.- Les types d’écoulements ............................................................................................ 6
viii

PARTIE III.- PRESENTATION DE LA ZONE ............................................................. 10

3.1.1.- Situation générale du périmètre ..................................................................... 10

3.1.1.1.- Aspect climatique ................................................................................... 11

3.1.1.2.- Aspect hydrographique ........................................................................... 11

3.1.1.3.- Typologie et caractéristiques des sols ..................................................... 11

3.1.1.4.- Végétations et situation environnementale ............................................. 12

PARTIE IV.- METHODOLOGIE ................................................................................... 13

4.1.- Matériels et outils utilisés ........................................................................................ 13


4.1.1.- Présentation de HEC-RAS ............................................................................ 13

4.1.2.- Le courantomètre mobile (OTT MF pro) ...................................................... 14

4.2.- Méthode adoptée ...................................................................................................... 15


4.2.1.- Revue bibliographique et cartographique ...................................................... 15

4.2.2.- Phase de visite d’exploration et enquête ....................................................... 15

4.2.2.1.- Visite d’exploration et enquête légère .................................................... 15

4.2.2.2.- Enquête formelle ..................................................................................... 15

4.2.2.3.- Collecte des données ............................................................................... 16

4.2.3.- Phase de diagnostic du réseau ....................................................................... 16

4.2.3.1.- Composition du réseau............................................................................ 16

4.2.3.2.- Configuration spatiale du réseau d’irrigation ......................................... 16

4.2.3.3.- Description des ouvrages ........................................................................ 17

4.2.3.4.- Évaluation de la fonctionnalité technique des ouvrages ......................... 17

4.2.3.5.- Évaluation de la fonctionnalité sociale de l’infrastructure ..................... 18

4.2.3.5.- Evaluation de la capacité technique locale de maintenance ................... 18


ix

4.2.3.6.- Analyse de la fonctionnalité technique et sociale de l’infrastructure ..... 18

4.2.3.8.- Traitement des données et interprétations des résultats. ......................... 19

PARTIE V.- RESULTATS ET DISCUSSIONS ............................................................. 20

5.1.- Résultat du diagnostic .............................................................................................. 20


5.1.1.- Historicité du Réseau ..................................................................................... 20

5.1.2.- Analyse de l’état actuel du réseau d’irrigation ............................................. 20

5.1.3.- Les différents ouvrages du périmètre ............................................................ 22

5.1.3.1.- La prise ................................................................................................... 22

5.1.3.2.- Le canal tête morte .................................................................................. 23

5.1.3.2.- Le canal primaire .................................................................................... 24

5.1.3.2.- Les canaux secondaires ........................................................................... 26

5.1.4.- Les atouts et contraintes du périmètre ........................................................... 27

5.1.5.- Le Système de Drainage ................................................................................ 27

5.1.6.- Les Pistes d’accès .......................................................................................... 27

5.1.7.- Système de Gestion ....................................................................................... 27

5.1.8.- Conclusion .................................................................................................... 27

5.2.- Analyse du système de production .......................................................................... 28


5.2.1.- Aspect foncier ............................................................................................... 28

5.2.2.- Les cultures pratiquées ................................................................................. 28

5.2.3.- L’outillage agricole ...................................................................................... 29

5.2.4.- Organisation du travail agricole ................................................................... 29

5.2.5.- Gestion et performances des systèmes de cultures sur le périmètre .............. 29

5.2.6.- Opérations post récolte/stockage ................................................................... 30

5.2.7.- L’élevage sur le périmètre irrigué ................................................................ 30


x

5.3.- Analyse de l’état du bassin versant .......................................................................... 31


5.4.- Principales contraintes liées à la production végétale ............................................. 32
5.5.- Evaluation des besoins en eau et des capacités de transport du réseau existant. ..... 33
5.5.1.- Présentation du calendrier cultural pratiqué sur le périmètre ........................ 33

5.5.2.- Evaluation globale des besoins en eau sur tout le périmètre ......................... 33

5.5.2.1.- Evaluation des besoins en eau par secteur .................................................. 35

5.5.2.1.1.- Evaluation de la dose d’irrigation ........................................................ 36

5.5.2.1.2.- Evaluation du nombre d’heures d’arrosage et de la fréquence


d’irrigation............................................................................................................. 37

5.5.2.1.3.- Fréquence D’Irrigation ........................................................................ 38

5.5.3.- Appréciation de la capacité des canaux d’irrigation ............................................. 38


5.5.4.- Evaluation de la ressource disponible ................................................................... 39
5.6.- Simulation avec HEC-RAS ..................................................................................... 40
5.6.1.- Simulation avec un débit de 1.923 m3/s ........................................................ 41

5.6.1. a.- Planification avec ce débit (Jour-1) ....................................................... 42

5.6.1. b.- Planification avec ce débit (Jour-2) ....................................................... 43

5.6.2.- Simulation avec un débit de 0.824 m3/s..................................................... 44

5.6.2a.- Planification avec ce débit (Jour-1) ......................................................... 45

5.6.2. b.- Planification avec ce débit (Jour-2) ....................................................... 46

5.6.2. c.- Planification avec ce débit (Jour-3) ....................................................... 47

PARTIE VI.- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ......................................... 50

6.1.- Conclusion ............................................................................................................... 50


6.2.- Recommandations .................................................................................................... 51
PARTIE VII.- BIBLIOGRAPHIE ................................................................................... 52

PARTIE VIII.- ANNEXE ................................................................................................ 53


xi

LISTE DES TABLEAUX


Tableau 1: Matériels utilisés pour le travail.................................................................... 13
Tableau 2: Forme Géométrique du canal primaire ......................................................... 24
Tableau 3: Formes et dimension des canaux secondaires............................................... 26
Tableau 4: Formes et Dimensions des canaux Tertiaires ............................................... 27
Tableau 5: Calendrier cultural de la région (A partir des informations collectées) ........ 33
Tableau 6: Calcul des Besoins eau du périmètre ............................................................ 34
Tableau 7: Besoins par localité et par secondaire ........................................................... 35
Tableau 8 : Reserve Facilement Utilisable ..................................................................... 36
Tableau 9 : Profondeur racinaire des cultures ................................................................ 36
Tableau 10 : Dose d'irrigation......................................................................................... 37
Tableau 11 : Infiltration en fonction de la texture .......................................................... 37
Tableau 12 : Nombre d'heures d'irrigation...................................................................... 38
Tableau 13: Appréciation de la capacité maximal des canaux ....................................... 38
Tableau 14: Débits mesurés sur le périmètre .................................................................. 39
Tableau 15: Résultats de la simulation sur HEC-RAS avec un débit de 1.923 m3/s ...... 41
Tableau 16: Présentation des résultats sur HEC-RAS avec 0.824 m3/s ......................... 44
Tableau 17: Résumé pour cinq (5) débits différents ....................................................... 48
xii

LISTE DES FIGURES


Figure 1: Section transversale d'un canal .......................................................................... 7
Figure 2: Présentation du périmètre dans le bassin versant ............................................ 10
Figure 3: HEC-RAS ........................................................................................................ 13
Figure 4: Le courantomètre mobile ................................................................................. 14
Figure 5: Mesures de débits dans la rivière..................................................................... 14
Figure 6: Mesures de débits dans les canaux .................................................................. 14
Figure 7: Architecture Physique du périmètre ................................................................ 21
Figure 8 : Vue de face de la prise.................................................................................... 22
Figure 9: Dimensions et formes des canaux d’irrigation ................................................ 23
Figure 10 : Le profil en long du canal tête morte............................................................ 23
Figure 11 : Les différentes formes et dimensions du canal primaire .............................. 25
Figure 12: Profil en long de deux tronçons du canal primaire ........................................ 25
Figure 13: Profil en travers du canal tête morte et de quelques sections du canal
primaire ............................................................................................................................ 26
Figure 14 : Irrigation jour-1 avec le débit de 1.923 m3/s ................................................ 42
Figure 15: Jour -2 avec le débit de 1.923 m3/s ................................................................ 43
Figure 16: Jour 1 avec le débit de 0.824 m3/s ................................................................. 45
Figure 17: Jour 2 avec le débit de 0.824 m3/s ................................................................ 46
Figure 18: Jour 3 avec le débit de 0.824 m3/s ................................................................. 47
xiii

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS


AI : Association D’irrigants
BBP: Besoin brut de pointe
BV: Bassin versant
CPH: Comité Protos Haïti
DFP: débit fictif de pointe
DIA: Direction des Infrastructures Agricoles
ETM: Evapotranspiration Maximale
ETo: Evapotranspiration de référence exprimée en mm/jour
ETP: Evapotranspiration Potentielle
ETR: Evapotranspiration Réelle
FAO: Food and Agriculture Organization
GPS: Global Positioning System
Ha: Hectare
Kc: Coefficient cultural qui dépend de l'espèce végétale et de son stade de croissance et
développement.
MARNDR: Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement
Rural
ONG: Organisation Non-Gouvernementale
PIB: Produit Intérieur Brut
PPI: Petit Périmètre Irrigué
RFU: Reserve Facilement Utilisable
SNRE: Service National des ressources en eau
SIGR: Service d'Irrigation et de Génie Rural
xiv

LISTE DES ANNEXES


Annexe 1 : Prise et Canal Tête Morte ............................................................................. 53
Annexe 2 : Canal Primaire .............................................................................................. 54
Annexe 3 : Portes, canaux Secondaires, Tertiaires et le courantomètre .......................... 55
Annexe 4 : Fiche d’enquête ............................................................................................. 56
1

1.1.- Généralités
L’agriculture haïtienne est l’un des secteurs piliers de l’économie nationale. Dans un
rapport publié en 2014, le secteur agricole génère 44.6% des emplois dans le pays, 62.6%
des emplois en milieu rural et représente 26% du PIB (MARNDR, 2014). D’après cette
même source, cette agriculture qui est à 90% pluviale, reste très peu compétitive et ne
contribue à fournir que les 45% environ des produits consommés. Cette situation se traduit
par un sérieux problème d’insécurité alimentaire dans le pays. La faible productivité de
l’agriculture haïtienne porte les décideurs à développer le sous-secteur de l’irrigation pour
relancer la production nationale. Malgré l’abondance des précipitations dans une large
part du pays, l’irrigation se justifie en raison de la grande irrégularité des précipitations
(Rody, 2013).

Selon certaines statistiques disponibles, le potentiel d’irrigation en Haïti se situe entre


135 000 et 150 000 hectares (principalement par gravité) ce qui représente environ 50 %
des terres de plaines et qui sont les zones à fort potentiel du pays. La superficie aménagée
est estimée à environ 90 000 ha et la surface effectivement irriguée à 80 000 ha repartie
entre 250 périmètres irrigués principalement par gravité (MARNDR, 2012).

Le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural


(MARNDR) a adopté une politique d’irrigation pour le quinquennat 2012-2016 en vue
d’augmenter l’efficacité des périmètres irrigués. Les axes d’interventions de cette
politique sont les suivants :
 La réalisation d’investissements pour la mise en place ou la réhabilitation des
infrastructures hydro-agricoles ;
 La mise en place et le renforcement des associations d’irrigants (AI) pour la
gestion et la maintenance des systèmes ;
 Le financement des projets d’Appui à la mise en valeur des terres irriguées;
 La sécurisation foncière pour garantir une mise en valeur durable et optimale
des terres irriguées ;
 La coordination des acteurs intervenants.
2

Le MARNDR possède une Direction des Infrastructures Agricoles (DIA), qui est
constituée d'un Service National des Ressources en Eau (SNRE) et d'un Service
d'Irrigation et de Génie Rural (SIGR). La DIA est responsable de la conception, de la
coordination, de l'étude et du contrôle des infrastructures agricoles pour l'irrigation, le
drainage, l'hydraulique agricole et l'approvisionnement en eau des zones agricoles à
l'intérieur des périmètres irrigués. Elle est responsable du programme, du développement
et de la gestion des systèmes d'irrigation publics et est également chargée de la
construction des barrages et des digues.
« L’accès à l’eau d’irrigation et la gestion des Petits Périmètres Irrigués (PPI) est l’une
des priorités de la politique du MARNDR, qui promulgue la nécessité d’assurer une
meilleure maitrise de l’eau à travers la mise en place des aménagements hydro-agricoles
moyennant des subventions aux investissements et selon une stratégie prenant en compte
à la fois l’infrastructure physique, l’aspect social et institutionnel, la mise en valeur
agricole mais également la gestion des Bassins Versants (BV) » (MARNDR, 2012). Le
réseau d’irrigation a donc une place de choix au sein des politiques agricoles du
MARNDR pour l’irrigation.

1.2. - Contexte et Justification de l’étude


Le périmètre irrigué Dory a bénéficié, conformément aux politiques de l’État pour la
relance de la production nationale par le développement de l’agriculture irriguée, des
travaux de mise en place d’infrastructures hydro-agricoles. En appui au MARNDR, des
ONG font souvent des interventions sur les périmètres irrigués en vue d’améliorer les
résultats techniques. Ces interventions peuvent se porter sur les infrastructures physiques,
la gestion sociale, le bassin versant ou sur le système de production. C’est ainsi qu’en
2008 le Comité Protos Haïti (CPH) a fait une intervention à Dory-Cavaillon en réhabilitant
certains ouvrages d’irrigation pour améliorer la desserte en eau de ce périmètre (Renaud,
2008). Malgré cette intervention majeure, beaucoup de parcelles accusent un déficit en
eau d’irrigation, d’autres ne sont pas desservies par le réseau et que toute l’eau disponible
ne serait pas distribuée avec efficience. De ce fait, une étude visant l’évaluation technique
du réseau parait importante pour pouvoir faire des propositions techniques aux futurs
intervenants sur le réseau. C’est dans ce contexte qu’il faut placer cette présente étude.
3

1.3.- Problématique de la recherche


Actuellement en Haïti, le niveau de performance technique recherchée avec
l’agriculture irriguée est loin d’être atteinte. D’une manière générale on constate :

- Une dégradation et une insuffisance des aménagements hydro agricoles ;


- Une dégradation à 85% environ des bassins versants qui alimentent les rivières ;
- Un pilotage technique insuffisant des périmètres irrigués.

Le périmètre Dory a déjà été l’objet de plusieurs interventions en vue d’améliorer sa


performance. Selon un diagnostic qui a été réalisé en 2002, il y a lieu de remarquer une
faiblesse notoire au niveau des infrastructures hydro-agricoles. Seules les parcelles en tête
et relativement au milieu du système d’irrigation dont leur superficie globale est estimée
à 58% sont plus ou moins bien desservies. Malgré les efforts déployés, la gestion des
infrastructures et de l’eau laisse encore à désirer (CHERY, 2002). En 2008, une étude a
prédit que les problèmes de la desserte en eau allaient persister même après une
intervention subséquente visant de réhabiliter certains tronçons de canal, compte tenu de
l’état d’alors du réseau et le caractère temporaire des interventions. Dans son étude
d’investigation des problèmes sur le périmètre de Dory-Cavaillon en 2008, Renaud a
relaté que seulement 500 ha de terres environ seraient touchés par le réseau d’irrigation
alors que le potentiel est estimé à plus de 800 ha.

Le problème de la dégradation croissante du bassin versant a aussi contribué à aggraver


la fonctionnalité du réseau.

Du point de vue de pilotage technique, on n’arrive pas encore à rendre le système plus
performant pour mieux desservir les parcelles en aval et encore moins pour irriguer toutes
les terres irrigables. D’où une limitation dans le niveau de la production agricole sur ce
périmètre.
4

1.4.- Objectifs de la recherche


Le réseau d’irrigation du périmètre de Dory qui est l’objet de cette présente étude, fait
face à des problèmes techniques qu’il faut résoudre pour une meilleure valorisation des
terres par l’irrigation. Pour cela nous nous fixons des objectifs à atteindre.

1.4.1.- Objectif général


Cette étude a comme objectif général de contribuer à l’amélioration de la distribution
et de la répartition de l’eau d’irrigation sur le périmètre de Dory.

1.4.2.- Objectifs spécifiques


Nous articulons les objectifs spécifiques de cette étude de la façon suivante :

 Délimiter le périmètre irrigué par le réseau de Dory ;


 Mettre en évidence les atouts et les faiblesses au niveau du réseau ;
 Comparez les besoins en eau de tout le périmètre et la ressource disponible ;
 Formuler des recommandations permettant d’améliorer la performance du réseau.

1.5.- Hypothèse de la recherche


La mauvaise gestion de la ressource disponible et certaines faiblesses au niveau de
certaines infrastructures du réseau constituent un handicap majeur à la valorisation de la
ressource en eau sur le périmètre.

La quantité d’eau mobilisée au niveau de la prise sur la rivière est insuffisante en période
sèche pour l’irrigation des terres du périmètre.

La performance hydraulique du réseau d’irrigation de Dory est limitée par le pilotage


technique en place.

1.6.- Limites de la recherche


Plusieurs éléments ont été des facteurs limitants à cette étude. D’abord le manque de
disponibilité des données climatiques récentes de la zone. Pour les calculs des besoins en
eau des cultures, les paramètres tels que l’évapotranspiration maximal, la pluie probable
à 80% ont été puisés dans le document « Rainfed Agriculture in Haiti By GEORGES H.
HARGREAVES ZOHRAB A. SAMANI (1983) ».

L’étude ne prend pas en compte les parcelles potentiellement irrigables.


5

PARTIE II.- REVUE DE LITTERATURE


2.1.- Détermination des besoins en eau des cultures
2.1.1.- Une approche globale
Pour arriver à déterminer les besoins en eau des cultures, plusieurs méthodes sont
appropriées. Parmi lesquelles on peut citer les méthodes directes et les méthodes
indirectes.
Les méthodes de détermination directe des besoins en eau des cultures à la parcelle sont
les suivantes :
 La méthode du bilan hydrique: l'évapotranspiration réelle (ETR) ou
évapotranspiration maximale (ETM) de la culture est déterminée en mesurant la
variation du stock d'eau dans le profil de sol prospecté par les racines et d'éventuels
apports d'eau ou pertes par drainage. Elle présente l'avantage d'être facile à mettre
en œuvre.
 Les méthodes microclimatiques basées sur le bilan d'énergie de la surface du
couvert végétal. Leur mise en œuvre nécessite toutefois un équipement très
sophistiqué et coûteux.
 La méthode lysimétrique : les lysimètres restent les plus généralement utilisés
dans les stations de recherche ou d'expérimentation hydro agricole.

Parmi les méthodes indirectes, l’approche climatique est généralement la plus utilisée.
Elle est basée sur le modèle : ETM = Kc x ETo
ETo : évapotranspiration de référence exprimée en mm/jour
Kc : Coefficient cultural qui dépend de l'espèce végétale et de son stade de croissance et
développement.
La formule de Penman-Monteith se distingue parmi les différentes formules par son
origine théorique dérivée du bilan des flux énergétiques à la surface du couvert végétal.
Dans un souci de normalisation, la FAO à travers son groupe d’experts, opérant dans
différents contextes climatiques, a adapté la formule de Penman-Monteith aux conditions
d’un couvert de gazon et propose la formule dérivée comme la nouvelle définition de
l’évapotranspiration de référence ou ETo.
6

2.1.2.- Dose D’Irrigation (DI)


La dose d’irrigation correspond à la quantité d’eau nécessaire à la satisfaction des besoins
en eau .La dose peut être exprimée en millimètre d’eau ou m3/ha ou encore litre/arbre.

2.1.3.- Reserve Utile (RU)


La Réserve Utile correspond à la quantité d’eau contenue dans la tranche de sol explorée
par les racines, entre le point de ressuyage et le point de flétrissement.

2.1.4.- Le Débit Fictif de Continu (DFC)


Cette notion traduit le débit qu’il faut apporter en continu pendant toute une période
donnée si on veut irriguer 1 ha de terre. DFC = [(2,781 x BB) / (N x H)] (l/s/ha)

BB : besoins bruts de la période (mm) N : Nombre de jours d’irrigation par mois

H : Nombre d’heures d’irrigation par jour

(Source : Document de cours Irrigation et Drainage I, Rody Félix, 2013).

2.2.- Les canaux découverts et leurs caractéristiques hydrauliques


Les canaux sont des ouvrages permettant la circulation de l’eau d’irrigation pour
l’arrosage des plantes cultivées. L’écoulement de l’eau dans les canaux a lieu sous l’action
des forces de gravité et est caractérisé obligatoirement par une surface libre du courant.
Les courants à surface libre peuvent être permanents, non permanents, uniformes et non
uniformes (KRÉMÉNETSKI et al. 1984).

2.3.- Les types d’écoulements


Écoulement permanent et non permanent
Suivant la variabilité de l’écoulement dans le temps on parle d’écoulement permanent et
d’écoulement non permanent. Le mouvement de l’eau au niveau du canal est permanent
si les vitesses des courants de liquide et la profondeur restent invariables dans le temps en
grandeur et en direction. Le mouvement est non permanent dans le cas contraire.
Il est à signaler que l’écoulement dans les canaux découverts est très rarement permanent.

1 2.78 : C’est un coefficient de conversion qui permet de donner directement les résultats en litre/seconde/ha
7

Écoulement uniforme
Compte tenu de la variabilité dans l’espace de l’écoulement, on parle d’écoulement
uniforme et d’écoulement non uniforme. L’écoulement est dit uniforme dans le cas où les
paramètres qui caractérisent cet écoulement restent invariables dans les diverses sections
du canal. La ligne de la pente du fond est donc dans ce cas parallèle à la ligne de la surface
libre.

Écoulement non uniforme


Le mouvement est dit non-uniforme ou varié si les paramètres caractérisant cet
écoulement changent d’une section à l’autre. La pente de la surface libre est dans ce cas
différente de celle du fond.

Éléments hydrauliques des sections transversales


La section transversale d’un canal est la section plane normale à la direction de
l’écoulement. Un ensemble de paramètres est utilisé pour caractériser les canaux sont :
 La surface mouillée, S, est la portion de la section occupée par le fluide dans la
section du canal;
 Le périmètre mouillé, P, est formé par la longueur de la ligne de contact entre la
surface mouillée et les parois de la section (la largeur de la surface libre n’entre
pas en compte) :

Figure 1: Section transversale d'un canal


𝑺
 Le rayon hydraulique est donné par: Rh = 𝑷

 La largeur superficielle ou largeur au miroir,


B, est la largeur du canal au niveau de la
surface libre ;
𝑺
 La profondeur hydraulique est donnée par: Dh= 𝑩

 La pente, I, varie peu. (KRÉMÉNETSKI et al. 1984)


8

Formules pour déterminer les coefficients de rugosités


Selon KRÉMÉNETSKI et al. (1984), il existe une grande quantité de formules qui permet
de déterminer le coefficient de Chézy. En Russie, on utilise le plus souvent la formule
empirique de Pavlovski et la formule semi-empirique d’Agroskine, alors qu’aux
États-Unis et d’une manière générale en Europe sauf en France, on utilise la formule
Manning.
Formulation de Chézy et de Manning-Strickler
Dans l’écoulement uniforme, les forces appliquées à la masse fluide comprise entre deux
sections d’un canal sont en équilibre. On écrit ainsi la formule de Chézy :
V= C√𝑅ℎ ∗ 𝐼 ;
C : Coefficient de résistance selon Chézy ;
Rh : Rayon Hydraulique ;
I : Pente du fond du canal ;
V : Vitesse moyenne du courant d’eau.
Différentes formules ont été avancées pour exprimer ce coefficient de résistance C
Ce sont :
 coefficients de Bazin et Kutter
 Coefficient de Manning Strickler
100×√𝑅ℎ 87×√𝑅ℎ
C= Kutter C = 𝐾𝐵+√𝑅ℎ Bazin
𝐾𝑘+√𝑅ℎ

Ces coefficients sont valables uniquement en régime turbulent rugueux et les valeurs de
KB (Bazin) et de KK (Kutter) dépendent du degré de rugosité des parois des canaux.
KB Varie entre 0.06 pour les canaux en béton bien lissé et 1.75 pour les canaux en terre
mal entretenus avec de la végétation sur le fond et les berges.
KK de son côté varie entre 0.12 pour les parois en béton bien lissé et des canaux en terre
complètement abandonnés.
De toutes ces formules, celle de Manning Strickler donne une bonne approximation de la
réalité dans le cas de l’écoulement turbulent, cas le plus courant en hydraulique à surface
libre.
9

La formule de Manning-Strickler s’énonce ainsi : C = Ks×Rh1/6 ce qui donne suivant la


𝑉2
relation de Chézy I = 4⁄
𝑅ℎ 3 ×𝐾𝑠2

V : Vitesse moyenne des courants d’eau ; Rh : Rayon hydraulique ;


Ks : Coefficient de Strickler [m1/3×S-1]
1
n : Coefficient de Manning donné par la relation n= 𝐾
𝑠
10

PARTIE III.- PRESENTATION DE LA ZONE


3.1.1.- Situation générale du périmètre
Le périmètre irrigué se situe dans le département du Sud, l’ouvrage de prise se trouve au
niveau de Dory 10eme Section communale de Maniche. La prise est réalisée au niveau de
la rivière de Cavaillon mais le périmètre irrigué s’étend jusqu'à Christine une localité de
la commune de Cavaillon.

Figure 2: Présentation du périmètre dans le bassin versant

La section communale est bornée au Nord, par les communes de Pestel et de Baradères;
au Sud par les communes des Cayes et de Camp-Perrin ; à l’Est, par la commune de
Cavaillon; et à l’Ouest, par les communes de Cayes, de Camp-Perrin et de Pestel. Le
périmètre irriguée de Dory se situe entre les longitudes 73°43'51.06" ; 73°39'48" et
latitudes 18°21'09" ; 18°16'26",(GPS).
11

La piste agricole conduisant au périmètre est en terre battue et en mauvais état ainsi que
la prise alimentant le périmètre.

3.1.1.1.- Aspect climatique


Le climat de la région de Dory est caractérisé par une alternance de saisons sèches et de
saisons pluvieuses avec une pluviométrie moyenne annuelle d’environ 1800 mm. Il faut
signaler que les précipitations les plus importantes s’étendent d’Avril à Novembre, avec
une diminution en Juillet.

3.1.1.2.- Aspect hydrographique


La localité de Dory est baignée par la rivière de Cavaillon. Cette dernière est alimentée
par plusieurs ravines. Cette rivière, dont le débit d’étiage est très faible surtout dans les
périodes sèches (période de collecte de données), est estimée à 0.627m3/s en moyenne.
Elle alimente le réseau d’irrigation de Dory.

3.1.1.3.- Typologie et caractéristiques des sols


En se basant sur l’origine de la roche mère, les sols du BV de Cavaillon ont été
catégorise en plusieurs groupes :

Groupe I : Sols alluviaux bordent la rivière sur une certaine distance mais se trouvent
surtout en amont car en aval la différence de niveau entre la rivière et les sols irrigués est
considérable de l’ordre de 5 à 10 mètres de hauteur.

Groupe II : Les podosols, jeunes avec une profondeur moyenne et de valeur agronomique
très limitée. On les retrouve en amont du périmètre irrigué.

Groupe III : Les entisols sont caractérisés par des sols peu profonds de couleur noire
cendreuse, avec une fertilité moyenne et de valeurs agronomique très limitée.

Groupe IV : Les alfisols sont caractérisées par des sols noirs, cendreuses avec une
profondeur variable.

Groupe V : Les vertisols qui sont des sols noirs, profonds avec une fertilité moyenne. On
retrouve ces sols dans les fonds des talwegs et au niveau de certains versants.
12

Groupe VI : Les sols rouges tropicaux avec une texture limono-argileuse et limono-
sableuse, profonds, avec une fertilité faible. On les retrouve au niveau de certaines
dépressions, (Michel Sylvestre AZAR & Djo Marie LAFRANCE, 2010).

3.1.1.4.- Végétations et situation environnementale


La couverture végétale de la région est composée d’espèces fruitières, forestières et
arbustives. Mais, la végétation a presque totalement disparu sous la pression des habitants
qui exploitent quotidiennement les ressources ligneuses. La couverture arborée dense (20
à 30 arbres par hectare) ne subsiste que dans les montagnes peu accessibles, les thalwegs
et aux alentours des habitats, (Michel Sylvestre AZAR & Djo Marie LAFRANCE, 2010).
13

PARTIE IV.- METHODOLOGIE


4.1.- Matériels et outils utilisés
Les matériels utilisés pour la réalisation du travail sont présentés dans le tableau suivant.

Tableau 1: Matériels utilisés pour le travail

Matériels Rôles
Grille d’entrevue Collecte d’informations auprès des usagers
GPS Prise des coordonnées géographiques de points sur le terrain
ArcGIS/QGIS Réalisation des cartes
Autocad / Civil 3D Présentation du Réseau
Courantomètre Détermination du débit
HEC-RAS Simulations hydrauliques
Ruban métrique Réalisation des mesures
Sachets Collecte d’échantillons de sols
Caméra numérique Prise de photos
Matériels de bureau Elaboration des fiches de la grille de collecte et du mémoire

4.1.1.- Présentation de HEC-RAS


Le logiciel HEC-RAS est un logiciel de simulation de l'hydraulique dans les rivières et
canaux développé par le corps des ingénieurs de l'armée américaine. Il permet d'évaluer
les débits et hauteurs d'eau sur l'ensemble des sections d'une rivière. Il utilise des équations
d'hydraulique à surface libre (Saint-Venant 1D, Manning-Strickler...) et des modèles pour
les seuils, le frottement etc.

Le logiciel permet entre autre de : Figure 3: HEC-RAS

 Tracer l’architecture du réseau en entrant les dimensions


et formes de tous les canaux
 donner un coefficient de rugosité à tous les canaux
 établir un type d’écoulement dans les canaux
 rentrer les différents débits pour les simulations
14

4.1.2.- Le courantomètre mobile (OTT MF pro)


OTT MF pro est un courantomètre à induction Figure 4: Le courantomètre mobile

magnétique pour la mesure des vitesses par point dans


les ruisseaux, les rivières, les canaux et les canalisations.
Ce système nécessitant peu de maintenance, constitué
d’un capteur compact et léger et d’un dispositif de
commande robuste fournit des données fiables même
dans des conditions difficiles. Les deux composants
du système sont conçus pour être fixés sur des perches
standard. L’appareil mesure même les vitesses les plus faibles (à partir de 0 m/s) dans les
profondeurs d’eau les plus minimes.

Le courantomètre permet entre autre :

 des mesures de débits dans la rivière Figure 5: Mesures de débits dans la rivière
en donnant un nombre de stations qui
part d’une rive à une autre et totalise
la longueur de la rivière. A chaque
station l’appareil mesure verticalement
plusieurs vitesses selon la hauteur
comme on peut le voir sur la figure 3, ensuite le convertir en débit
dépendamment de la section mouillée.

 Des mesures dans les canaux pour ce Figure 6: Mesures de débits dans les canaux

Il suffit de donner les dimensions du


Canal (Trapézoïdale, rectangulaire,
Circulaire, ovoïde.). Ensuite on fait
Les mesures des différentes vitesses
Dépendamment de la hauteur d’eau
Pour ensuite les convertir en débit
15

4.2.- Méthode adoptée


4.2.1.- Revue bibliographique et cartographique
La revue de la documentation disponible, servant de point de départ de l’étude, a
permis d’avoir une vision générale du réseau d’irrigation, d’avoir des connaissances sur
les réalités agraires de la zone et les pratiques agricoles, de poser la problématique de la
recherche et de mieux conduire l’étude. Les ressources cartographiques du périmètre
Dory-Cavaillon ont permis de constater les évolutions éventuelles du réseau.
4.2.2.- Phase de visite d’exploration et enquête
Cette importante étape a permis de vérifier et compléter les informations obtenues à l’aide
de la revue bibliographique.

4.2.2.1.- Visite d’exploration et enquête légère


Une première visite a été faite sur les lieux. Elle a permis d’informer les usagers du
réseau des objectifs de l’étude et a permis d’avoir une vue panoramique du système irrigué
de Dory. Pendant cette visite, les informations sommaires sur la desserte en eau ont été
collectées. La prise de contact avec les membres de l’association des usagers sur le
périmètre a été faite.
4.2.2.2.- Enquête formelle
Dans cette démarche auprès des agriculteurs, on a utilisé une fiche d’enquête (Annexe
4), en même temps on a commencé à tester les hypothèses formulées. Certaines
importantes informations ont été collectées. Ce qui a aussi permis de préciser de façon
plus ou moins clair :
 L’histoire du périmètre irrigué ;
 La structure de gestion actuelle du périmètre ;
 L’organisation et la distribution de l’eau ainsi que la capacité locale de
maintenance du réseau;
 Les systèmes de cultures pratiqués;
 La cartographie des zones potentiellement irrigables par le réseau de Dory ;
 Les problèmes liés à la déficience du réseau et les solutions proposées.
16

4.2.2.3.- Collecte des données


Pour faire le diagnostic la fiche d’enquête citée plus haut a été utilisée. Cette fiche a permis
d’identifier les différents problèmes du réseau, les différentes contraintes. La fiche a subi
certaines modifications tout au long de l’enquête.
L’identification des différents ouvrages du périmètre a été faite et ceux-ci ont été
enregistrés sous forme de point par le GPS, l’architecture du périmètre peut être vu
uniquement par un nuage de point GPS.
Les débits ont été mesurés dans la rivière, dans le canal tête morte dans le canal primaire
et dans le canal secondaire avec un courantomètre mobile.

4.2.3.- Phase de diagnostic du réseau


Parallèlement à la phase d’enquête auprès des agriculteurs nous avons parcouru à pied
la totalité du réseau afin de découvrir et de noter toutes les caractéristiques et les
défaillances du réseau. Durant cette phase, nous avons fait des mesures de débits en
utilisant un courantomètre mobile. Ces mesures ont été prises dans la rivière, dans le canal
tête morte dans le canal primaire et dans certains canaux secondaires. Les caractéristiques
géométriques des canaux de différents ordres, ainsi que l’ouvrage de prise ont été
collectées. Tous les détails physiques et ponctuels sont notés, décrits et référés au GPS.
Les données collectées sont traitées et analysées. Cette phase a permis de mettre en
évidence les atouts et les faiblesses au niveau du réseau.

4.2.3.1.- Composition du réseau


La composition du réseau a été faite en parcourant tout le périmètre irrigué de la prise
jusqu’au dernier canal secondaire. En identifiant de façon précise chaque zone irriguée
par chaque secondaire.

4.2.3.2.- Configuration spatiale du réseau d’irrigation


La position respective des ouvrages sur le périmètre est importante. Elle permet
d’avoir une idée générale sur la desserte au niveau de chaque bloc ou quartier d’irrigation.
Pour faire ressortir la configuration spatiale du réseau d’irrigation, pour délimiter chaque
17

quartier, ArcGIS a été l’outil idéal, en utilisant les points GPS pris sur le terrain. Ces
points (GPS) identifient clairement chaque ouvrage sur le périmètre.

4.2.3.3.- Description des ouvrages


Les ouvrages d’irrigation, pour bien remplir leur fonction, doivent être en bon état.
Ainsi au cours de ce diagnostic, les formes, les dimensions et le niveau d’aménagement
relatif (terre-battue et maçonnerie) de chaque ouvrage selon leur type ont été relevés. Les
ouvrages de chaque quartier ont été vus séparément.

 Les ouvrages de dérivation et de prise d’eau en rivière


On s’est intéressé aux paramètres suivants :

 Etat actuel de la prise, dimensions du barrage, vanne de chasse, vanne de


prise, seuil de prise, organe de protection contre les crues, etc.
 Les réseaux de canaux
Le nom, le revêtement des canaux, la dimension des profils en long et en travers,
la superficie des blocs desservis sont des paramètres d’intérêts.
 Les ouvrages ponctuels
 Caractérisation du réseau de drainage

4.2.3.4.- Évaluation de la fonctionnalité technique des ouvrages


Pour évaluer la fonctionnalité technique des ouvrages, on a retenu les indicateurs suivants :

 Etat de l'ouvrage de prise et des canaux ;


 Etat des ouvrages de régulation, de sécurité et des ouvrages de distribution ;
 Etat des échelles de mesure ;
 Etat du réseau de drainage ;
 Facilité des interventions de curage ou de réparation.
18

4.2.3.5.- Évaluation de la fonctionnalité sociale de l’infrastructure


Les indicateurs retenus sont les suivants :

 Usage adéquat de l'ouvrage par les usagers ;


 Responsables (police d’eau, chef canal) et méthode de distribution aux usagers
(par partition c’est-à-dire au prorata des surfaces irriguées ou droits d’eau, au tour
d’eau, à la demande) ;
 Adaptation des ouvrages de distribution aux pratiques des usagers ;
 Existence de conflits sur un ouvrage (respect des règlestour d’eau, redevance,
main d’eau, droits d’eau) ;
 Existence de prises illégales (twou rat vol d’eau,).

4.2.3.5.- Evaluation de la capacité technique locale de maintenance


Les points retenus sont les suivants :
 Disponibilité d'une équipe compétente et des moyens adéquats pour son
fonctionnement ;
 Formation des usagers à l'entretien et connaissance de normes de maintenance ;
 Planification et réalisation d'un entretien de routine (graissage, nettoyage, etc.) ;
 Réalisation régulière de curages ;
 Capacité de réparation et remplacement de parties d'ouvrages endommagées par
les usagers.

4.2.3.6.- Analyse de la fonctionnalité technique et sociale de l’infrastructure


L’identification et la hiérarchisation des principales contraintes ont été faites. Une
analyse des dysfonctionnements identifiés au niveau des ouvrages est effectuée.

En évaluant les différents niveaux de fonctionnalité, les constatations ont permis de faire
ressortir les contraintes.
19

4.2.3.7.- Elaboration de la planification de l’irrigation


Pour la planification la méthodologie a été la suivante :
 Le découpage du périmètre (GPS) a été fait à partir des différentes localités, et
ensuite à partir de chaque secondaire. En général un secondaire arrose une localité.
Dans des cas particulier un secondaire irrigue deux localités ou plusieurs
secondaires irriguent une même localité ;
 Les besoins en eau ont été calculés pour tout le périmètre et pour chaque zone
délimitée à partir des pratiques culturales de la région. Les différents prélèvements
de chaque secondaire sont connus. Les prélèvements par pompage sur certaine
partie du périmètre ont aussi été calculés de cette façon ;
 Une comparaison a été faite entre les besoins réels du périmètre et les débits
prélevés dans la rivière par la prise avec un courantomètre mobile. (Les
prélèvements ne pourront satisfaire tout le périmètre d’où la nécessité de la
planification) ;
 Une simulation a été faite avec le logiciel HEC-RAS à partir des différents débits
mesurés sur le périmètre (L’objectif de la simulation est de voir pour jusqu’où le
périmètre sera irrigué avec chaque débit collecté avec les différents besoins ;
 La dose d’irrigation a été calculée pour chaque secteur à partir de la texture des
sols et des différentes pratiques culturales ;
 A partir de la Simulation et de la dose d’irrigation la planification a été mise en
place ;

4.2.3.8.- Traitement des données et interprétations des résultats.


Le traitement des données a été fait sur différent logiciels. Le téléchargement des points
GPS sur Civil 3D a permis de présenter le périmètre en donnant le profil en long de
différents tronçons.
Ces mêmes points ont permis de faire une présentation de la zone et du périmètre irrigué
sur Arc Gis.
Les données de débit et de besoin ont été traitées avec Hec-Ras. Hec-Ras a fait la
simulation qui a conduit à la planification de l’irrigation.
Les résultats ont été interprétés après la simulation et sont présentés sur ArcGIS.
20

PARTIE V.- RESULTATS ET DISCUSSIONS


5.1.- Résultat du diagnostic
5.1.1.- Historicité du Réseau
Le réseau d’irrigation existe depuis 1976 après son inauguration (Pierre Jean Claude
DESIR, Vannier depuis 1976). Il a connu de nombreux dégâts causés par les divers
cyclones dont les principaux Ana et Yvonne. Le réseau d’irrigation a été réhabilité par
plusieurs organisations dont récemment par le Comité Protos Haïti (2008). Il n’y a pas
eu de Curage sur le réseau ces cinq dernières années.

5.1.2.- Analyse de l’état actuel du réseau d’irrigation


Le réseau existant est en mauvais état. En effet, la prise est ensablée, le barrage et les
canaux sont à peine fonctionnels étant remplis de sédiments. La situation dégradante du
bassin versant surplombant le périmètre combiné avec l’absence d’une association et le
manque de fonds nécessaire pour assurer l’entretien régulier du réseau d’irrigation sont
les principales causes de la détérioration de l’état des infrastructures, pour certains
usagers.
En l’absence des travaux sérieux de maintenance et d’entretien du réseau d’irrigation, il
sera très difficile de gérer effectivement le périmètre et d’assurer une distribution effective
de l’eau aux usagers.
Sur le périmètre de Dory, les ouvrages de dérivation sont constitués par un déversoir de
40 mètres de longueur et 1.50 mètres de hauteur (hauteur en aval l’amont est rempli de
sédiments) installé sur la rivière de Cavaillon. Le déversoir a un pertuis qui permet
d’alimenter la rivière même si l’eau ne traverse pas celui-ci. Il alimente une prise
principale aménagée en rive gauche et assorti de deux (2) vannes d’alimentation et d’une
(1) vanne de chasse, qui se jette encore dans la rivière. L’architecture globale du périmètre
est donnée dans la figure 2.
21

Figure 7: Architecture Physique du périmètre


22

5.1.3.- Les différents ouvrages du périmètre


5.1.3.1.- La prise
La prise est constituée de deux vannes d’alimentation dont les dimensions sont données dans la
figure 7.

La hauteur maximale où l’eau peut arriver au-dessus de vannes d’alimentation est de 50


centimètres sans traverser le pertuis pour se déverser dans la rivière. Cette hauteur est
utilisée pour calculer la quantité maximale d’eau que peut prélever la prise.

Figure 8 : Vue de face de la prise

Les grilles des vannes sont parfois obstruées par les branches, les débris venant de la
rivière.
Dans les périodes de forte pluie et dans les saisons cycloniques, les vannes sont fermées
pour éviter la destruction des ouvrages en aval par un trop fort débit.
23

5.1.3.2.- Le canal tête morte


L’eau arrive à la tête du périmètre par un canal d’amener souterrain de forme irrégulière
(figure 8). Le canal souterrain fait 675 ml de longueur pour finalement aboutir au canal
primaire alimentant le périmètre. Et une vanne de chasse se jetant dans la rivière. Même
étant souterrain, ce canal fonctionne comme un canal à ciel ouvert.

Figure 9: Dimensions et formes des canaux d’irrigation

Figure 10 : Le profil en long du canal tête morte


24

5.1.3.2.- Le canal primaire


Le canal primaire dessert 805 usagers environ sur près de 1356 hectares de terre. Les
canaux du réseau existant totalisent environ 19,361 ml revêtus (Tableau 2) sur toute sa
longueur. Les tronçons alimentant Christine GrandDieu Felix sont en mauvais état. Trente
(30) portes d’irrigation ont été identifiées dont 23 fonctionnelles les autres méritent d’être
réhabilitées.

Tableau 2: Forme Géométrique du canal primaire

Point Kilométrique Géométrie Dimension (bXh) Longueur(m) P Largeur en gueule


Pk 0+000 @ Pk 0+080 Rectangulaire 2X2 80
Pk 0+090 @ Pk 0+804 Trapézoïdale 2,8 X 0,85 714 0.8 3.8
Pk 0+804 @ Pk 1+090 Rectangulaire 2X2 286
Pk 1+090 @ Pk 1+194 Siphon 104
Pk 1+194 @ Pk 2+424 Trapézoïdale 2,8 X 0,65 0.8 3.8 1230
Pk 2+424 @ Pk 2+494 Rectangulaire 2,8 X 0,65 70
Pk 2+494 @ Pk 2+694 Trapézoïdale 2,8 X 0,65 200 0.8 3.8
Pk 2+694 @ Pk 2+784 Rectangulaire 2,8 X 0,65 90
Pk 2+784 @ Pk 3+786 Trapézoïdale 2,8 X 0,65 1002 0.8 3.8
Pk 3+786 @ Pk 3+930 Rectangulaire 2,8 X 0,65 144
Pk 3+930 @ Pk 4+210 Trapézoïdale 2,8 X 0,65 280 0.8 3.8
Pk 4+210 @ Pk 4+355 Rectangulaire 2,8 X 0,65 145
Pk 4+355 @ Pk 4+538 Trapézoïdale 2,8 X 0,65 183 0.8 3.8
Pk 4+538 @ Pk 4+758 Rectangulaire 2,8 X 0,65 220
Pk 4+758 @ Pk 5+282 Trapézoïdale 2,8 X 0,65 524 0.8 3.8
Pk 5+282 @ Pk 5+385 Rectangulaire 2,8 X 0,65 103
Pk 5+385 @ Pk 5+ 606 Trapézoïdale 2,8 X 0,65 221 0.8 3.8
Pk 5+606 @ Pk 5+793 Rectangulaire 2,8 X 0,65 187
Pk 5+793 @ Pk 9+706 Trapézoïdale 2,8 X 0,65 3238 0.8 3.8
Pk 9+706 @ Pk 12+264 Rectangulaire 2X2 2558
Pk 12+264 @ Pk 13+133 Trapézoïdale 2,8 X 0,65 869 0.8 3.8
Pk 13+133 @ Pk 14+855 Rectangulaire 1X1 1752
Pk 14+855 @ Pk 20+046 Trapézoïdale 1,5X 0,65 5161 0.8 2.5

Suivant la forme il existe deux types de canal : le canal trapézoïdal et le canal rectangulaire.
Suivant la dimension les deux types cités ci-dessus se divisent à leur tour en deux autres types
identifiés sur la figure 10.
25

Figure 11 : Les différentes formes et dimensions du canal primaire

Figure 12: Profil en long de deux tronçons du canal primaire


26

5.1.3.2.- Les canaux secondaires


Les canaux secondaires sont très courts et se divisent dans la majorité des cas en deux
canaux tertiaires, et exceptionnellement en trois canaux tertiaires, qui sont eux aussi
revêtus sur une petite longueur (3 – 5 mètres) et arrivent directement sur le périmètre, ces
canaux sont en bon état. (Tableau 3).

Tableau 3: Formes et dimension des canaux secondaires

Dimension
Nom du Canal Forme Longueur (ml)
Largeur hauteur

Secondaire 1 Rectangulaire 10 1 0.8


Secondaire 2 Rectangulaire 182 1 0.8
Secondaire 3 Rectangulaire 7 1 0.8
Secondaire 4 Rectangulaire 8 1 0.8
Secondaire 5 Rectangulaire 6 1 0.8
Secondaire 6 Rectangulaire 8 1 0.8
Secondaire 7 Rectangulaire 7 1 0.8
Secondaire 8 Rectangulaire 7 1 0.8
Secondaire 9 Rectangulaire 7 1 0.8
Secondaire 10 Rectangulaire 8 1 0.8
Secondaire 11 Rectangulaire 14 1 0.8
Secondaire 12 Rectangulaire 12 1 0.8
Secondaire 13 Rectangulaire 13 1 0.8
Secondaire 14 Rectangulaire 14 1 0.8
Secondaire 15 Rectangulaire 5 1 0.8
Secondaire 16 Rectangulaire 6 1 0.8
Secondaire 17 Rectangulaire 7 1 0.8
Secondaire 18 Rectangulaire 7 1 0.8
Secondaire 19 Rectangulaire 5 1 0.8
Secondaire 20 Rectangulaire 5 0.5 0.6
Secondaire 21 Rectangulaire 6 0.5 0.6
Secondaire 22 Rectangulaire 7 0.5 0.6
Secondaire 23 Rectangulaire 15 0.5 0.6
Secondaire 24 Rectangulaire 22 0.5 0.6
Secondaire 25 Rectangulaire 16 0.5 0.6
Secondaire 26 Rectangulaire 13 0.5 0.6
Secondaire 27 Rectangulaire 14 0.5 0.6
Secondaire 28 Rectangulaire 16 0.5 0.6
Secondaire 29 Rectangulaire 14 0.5 0.6
Secondaire 30 Rectangulaire 13 0.5 0.6
27

Les autres ouvrages du périmètre tels que le siphon, les dalots sur le canal primaire et les
canaux secondaires, les ouvrages de rétablissement d’entrée sont en bon état, méritent
seulement d’être entretenus.
Chaque secondaire sur une très courte distance fait place généralement à deux ou trois
canaux tertiaires sur la première partie du périmètre. Plus loin en aval les canaux
secondaires alimentent directement les parcelles.

Tableau 4: Formes et Dimensions des canaux Tertiaires

Longueur Dimension
Secondaire Canaux Forme
Correspondant tertiaires T1 T2 hauteur Largeur
Sec 1 Ter 1,2 Rectangulaire 289 559 0.5 0.5
Sec 2 Ter 3,4 Rectangulaire 50.8 113 0.5 0.5
Sec 3 Ter 5,6 Rectangulaire 31.2 44.5 0.5 0.5
Sec 4 Ter 7,8 Rectangulaire 115 74.4 0.5 0.5
Sec 5 Ter 9,10 Rectangulaire 56.7 381 0.5 0.5
Sec 6 Ter 11,12 Rectangulaire 95.4 101 0.5 0.5
Sec 7 Ter 13,14, 15 Rectangulaire 67.4 225 0.5 0.5
Sec 8 Ter 16,17, 18 Rectangulaire 78.8 84 0.5 0.5
Sec 11 Ter 19,20 Rectangulaire 21.3 167 0.5 0.5
Sec 12 Ter 21, 22 Rectangulaire 215 310 0.5 0.5
Sec 13 Ter 23,24 Rectangulaire 91.2 75.9 0.5 0.5
Sec 14 Ter 25, 26 Rectangulaire 135 101 0.5 0.5
Sec 15 Ter 27, 28 Rectangulaire 115 283 0.5 0.5
Sec 16 Ter 29, 30 Rectangulaire 292 219 0.5 0.5
Sec 17 Ter 31,32 Rectangulaire 66.8 43.4 0.5 0.5
Sec 18 Ter 32, 33 Rectangulaire 54 47 0.5 0.5
Sec 19 Ter 34, 35, 36 Rectangulaire 43 36 0.5 0.5
26

Profil en travers

Le canal tête morte et les différents tronçons du canal primaire sont présentés dans la figure 12.
Figure 13: Profil en travers du canal tête morte et de quelques sections du canal primaire
27

5.1.4.- Les atouts et contraintes du périmètre


Les atouts du périmètre :
 Tous les canaux, le canal primaire, les canaux secondaires et les canaux tertiaires
sur une courte distance sont revêtus.
 Le système a été récemment réhabilité, beaucoup de canaux sont en très bon état.
Les lacunes suivantes ont été identifiées au niveau de ces ouvrages :
 Tassement au droit de la vanne de chasse installée sur le canal tête morte ;
 Détérioration des armatures du grillage d’entrée du grand canal ;
 Fissures au niveau des parois et affouillement du béton de fond des canaux
primaires et secondaires et les portes d’irrigation ne fonctionnent plus ;
 Prises irrégulières par pompages au niveau du canal primaire pour
alimenter des terrains qui sont plus haut placés que le canal primaire.

5.1.5.- Le Système de Drainage


Il n’y a pas un système de drainage proprement dit sur le périmètre mais l’eau qui laisse
les parcelles se jette directement dans la rivière qui borde les terres.

5.1.6.- Les Pistes d’accès


Il y a une seule route en terre battue qui va directement sur la prise en traversant la rivière
cavaillon. Les autres pistes ne sont pas carrossables

5.1.7.- Système de Gestion


Il n’y a pas de système de Gestion à proprement parler. Il n’y a que le vannier qui ouvre
et ferme la vanne de la prise. L’eau circule dans les canaux sans aucun contrôle. Chaque
personne irrigue sa parcelle. Il n’y a pas de police d’eau, pas de redevance.

5.1.8.- Conclusion
Lorsqu’on tient compte de l’historicité de ce système d’irrigation, on peut conclure que le
manque d’entretien du système combiné aux effets dévastateurs des phénomènes
climatiques incluant les actions humaines défavorables sur son bassin versant paralysent
son bon fonctionnement jusqu’à date.
28

5.2.- Analyse du système de production


5.2.1.- Aspect foncier
À Dory, la majorité des terres sont cultivées par leur propriétaire. Sur le périmètre irrigué
de Dory, il existe très peu de terre en fermage et en métayage. Cependant, il semble qu’il
existe des différences importantes entre les sections, étant donné que le prix du foncier est
beaucoup plus important dans les sections qui possèdent les « bonnes terres », comme
c’est le cas des sections qui ont des sols directement près des canaux d’irrigation qui sont
plus facilement irrigables en période de sécheresse.

5.2.2.- Les cultures pratiquées


Pour ce qui concerne les cultures principalement pratiquées par les paysans sur le
périmètre, la sécheresse qui s’accentue de jour en jour représente un handicap majeur à
leur développement. Des récoltes sont parfois entièrement perdues sous l’effet de ce
phénomène. Des plantules, à peine levées, sont parfois mortes par non disponibilité de
l’eau dans les canaux. L’agriculture devient, chaque jour, une activité plus risquée sur le
périmètre de Dory.

Il n’y a aucun encadrement technique des planteurs qui se déclarent isolés dans la lutte
contre les maladies et les insectes ravageurs. Les semences et les fertilisants sont
difficilement accessibles aux usagers à cause de la hausse que connaît le prix de ces
intrants sur le marché local. La zone est également caractérisée par l’absence d’institutions
de crédit agricole, et les planteurs sont livrés à eux-mêmes. Le phénomène de
l’urbanisation constitue également un coup dur pour l’agriculture sur le périmètre. Un
nombre important de maisons est construit sur certains espaces réservés habituellement
aux cultures. Ce phénomène gagne chaque jour de l’importance et risque de compromettre
l’avenir de l’agriculture sur le périmètre irrigué de Dory.
Il existe en général trois grandes campagnes agricoles. La première débute en Décembre
et prend fin en mars, et la seconde débute en Mars-Avril et prend fin en Juillet et la dernière
commence en Aout et prend fin en Novembre. Au cours de la première campagne, l’espèce
principalement mise en place est le Haricot, on peut néanmoins voir le pois inconnu et le
pois congo, ce dernier chevauche les campagnes. Au cours de la deuxième campagne, les
29

agriculteurs installent sur certaines parcelles le Haricot et sur d’autres le chou. Dans la
troisième campagne le maïs est cultivé. Sur certaines parcelles, de façon isolée, on peut
voir des bananiers, du piment, des épinards.

5.2.3.- L’outillage agricole


L’outillage agricole est archaïque et l’agriculture est caractérisée par un niveau de
technicité très faible à Dory. On pratique une agriculture traditionnelle avec les outils les
plus couramment utilisés en Haïti tels : la machette, la houe, la dérapine, la fourche, la
serpette… etc. L’utilisation de tracteur dans les travaux de préparation de sol est rare.
Certaines fois les agriculteurs se mettent ensemble pour louer un tracteur pendant un
temps donné. La traction animale est quasi inexistante.

5.2.4.- Organisation du travail agricole


Sur le périmètre, pour qu’un exploitant effectue un travail il doit prendre des journaliers.
Ceci permet aux gens de former des groupes et de vendre des journées de travail en
réclamant un repas chaud et du tafia... Le prix de la journée est de 75 gourdes par personne
sur une durée de deux heures de temps. Les travaux nécessitant cette main d’œuvre sont :
la préparation de sol, la plantation, les travaux d’entretien et de récolte.

5.2.5.- Gestion et performances des systèmes de cultures sur le périmètre


En matière d’irrigation pendant la saison pluvieuse toutes les cultures sont irriguées mais
en période sèche seules les parcelles en amont reçoivent de l’eau. Les usagers en aval du
périmètre se plaignent de la mauvaise distribution de l’eau.
Les engrais sont utilisés par certains usagers surtout en période où ils cultivent le maïs et
le haricot. Vu le coût de ces derniers, bon nombre d’entre eux ne cultivent pas les cultures
exigeantes en engrais, ils s’organisent avec les fumures organiques et priorisent d’autres
productions. Quant au contrôle phytosanitaire, il n’est pas vulgarisé sur le périmètre.

Sur le plan agronomique, les rendements obtenus pour les différentes espèces peuvent être
considérés comme relativement faibles. Ils varient fortement avec la pluviométrie de
30

l’année ou la disponibilité de l’eau dans les canaux d’irrigation. Cependant, les autres
facteurs à prendre en compte sont la faible utilisation d’intrants et le faible potentiel des
variétés. Il s’agit ici de deux facteurs importants sur lesquels il faudra agir pour augmenter
la performance agronomique des systèmes de cultures dans la zone.
Sur le plan environnemental, les systèmes mis en place ont des problèmes de durabilité
dans la mesure où leur pilotage a des conséquences en termes de dégradation de la fertilité
et augmente fortement les risques d’érosion dans le haut du bassin versant du périmètre.
L’impact négatif de ces systèmes pourrait être atténué, s’ils étaient mis en place avec des
structures de protection ou de conservation des sols.

5.2.6.- Opérations post récolte/stockage


Il n’y a pas beaucoup de produits issus de la récolte des cultures qui sont transformées au
niveau de l’exploitation agricole. Toutefois, on peut transformer le maïs en « pépète» et
en maïs moulu par des petits moulins artisanaux. Les produits destinés aux semences pour
la prochaine campagne sont stockés à la maison. Le séchage des produits récoltés se fait
sur le glacis avant de les stocker.
La majorité de la production est autoconsommée (60% environ), mais il existe encore une
part qui est vendue au marché de Dory, au marché de Maniche, au marché de Cavaillon
et dans d’autres marchés de la région. Près de 30% des produits récoltés y sont écoulés, et
l’autre 10% est pratiquement passé dans les pertes et le stockage.

5.2.7.- L’élevage sur le périmètre irrigué


Les espèces d’animaux qu’on a remarqué sur le périmètre sont en premier lieu les équins,
les porcins, les bovins, les caprins et les volailles. Les volailles sont libres sur le périmètre
et se concentrent dans la basse-cour des agriculteurs. Ils les nourrissent de maïs en général.
Les caprins, les porcins, les équins et les bovins sont élevés à la corde. Les bovins et les
équins sont en plus grand nombre sur les exploitations agricoles. Les porcins sont parqués
à la corde sous les manguiers. Ils se nourrissent de résidu de végétaux et de cuisine. Les
maladies et la rareté d’aliments sont des contraintes incontournables pour l’élevage sur le
périmètre irrigué de Dory.
31

5.3.- Analyse de l’état du bassin versant


Le bassin versant de la rivière de Cavaillon localise sur le versant sud du massif
de la Hotte dans la partie occidentale de la Presqu'ile du Sud d'Haïti. Cette unité
hydrologique étudiée couvre 37000 ha avec un long bras Ouest-Est (depuis Saut
Mathurine à l’Ouest vers Maniche, Dory… jusqu’à Rousseau à l’Est) et un bras Nord-Sud
dans lequel la rivière Boumier rejoint, peu avant l’embouchure dans la baie de Cavaillon.

La coupe anarchique des arbres sur les pentes et la pratique de cultures inappropriées
entraînent une érosion accélérée au niveau du bassin versant. Cette situation a des
répercussions néfastes sur l’environnement, dont sur les côtes marines où les dépôts
d’alluvions ne sont pas sans conséquence sur l’habitat aquatique malgré la morphologie
karstique du bassin versant. De même, les réseaux hydrographiques, la production agricole
et les potentiels touristiques sont touchés. À cet effet, on note aujourd’hui une
augmentation de l’intensité des inondations, cause de plusieurs pertes.

Au niveau du Bassin Versant, la plupart des agglomérations se caractérise par une


urbanisation anarchique où une rue, le plus souvent la route d’accès, représente la
principale artère. Les maisons, éparpillées de part et d’autre de cette voie, ne respectent
pas les normes les plus élémentaires d’urbanisme. Dans cet espace, où se rencontrent les
rares services de la commune, les rues transversales sont le plus souvent des sentiers
poussiéreux ou boueux, selon le temps.

Ces agglomérations, en croissance continue, sont en fait des bourgs ruraux qui ne se
démarquent pas de leur hinterland immédiat. Seule la présence de petits commerces de
détail et de quelques grossistes assure un minimum d’activités économiques différentes
de l’espace rural adjacent. Le taux de chômage élevé et leur faible desserte en services, en
font au mieux des lieux de transit des migrants ruraux vers les Cayes et Port-au-Prince.

Au niveau du Bassin Versant (BV) toutes les localités ne sont pas accessible certains zones
nécessitent de long parcours à pied pour s’y rendre. Ce qui rend difficile la
commercialisation de certains produits agricoles. Les besoins en ressources financières
constituent aussi une limite pour les exploitants du BV car les taux sont souvent usuraires.
En outre, elles sont très peu les institutions qui accordent des prêts aux agriculteurs.
(Michel Sylvestre AZAR Ing-Agro & Djo Marie LAFRANCE, 2010).
32

5.4.- Principales contraintes liées à la production végétale


Les contraintes sont les suivantes :
 Les petits exploitants n’ont pas les moyens de s’approprier un terrain;
 Les manques d’intrants et d’autres moyens de production tels que : tracteur,
motoculteur etc.;
 Les maladies des cultures;
 La faible rentabilité des cultures;
 Les faibles moyens d’investissement des paysans;
 Le mauvais état du réseau d’irrigation (prise ensablée, fonds canaux obstrués);
 Pas de du comité de Gestion du périmètre;
 La pollution accidentelle de l’eau (déchet humain, lessive dans les canaux);
 L’accès difficile et la mauvaise qualité des semences;
 La difficulté d’accès sur le périmètre (zone enclavée);
 Gaspillage et perte post récolte des produits agricoles;
 Les mauvaises techniques culturales contribuent à faire disparaitre les semences;
 La rareté de la main d’œuvre;
33

5.5.- Evaluation des besoins en eau et des capacités de transport du réseau


existant.
5.5.1.- Présentation du calendrier cultural pratiqué sur le périmètre
La pénurie d’eau dans la région oblige les habitants à pratiquer les cultures moins
exigeantes. Il y a trois principales cultures sur le périmètre qui sont données dans le tableau
5.

Tableau 5: Calendrier cultural de la région (A partir des informations collectées)

Degré Nombre de
Culture J F M A M J J A S O N D
d'importance Campagne

Haricot 1 2 RE1 SE2 RE2 SE1

Maïs 2 1 SE RE

Chou 3 1 SE RE

SE Semis RE Récolte

5.5.2.- Evaluation globale des besoins en eau sur tout le périmètre


La connaissance des besoins en eau des cultures nous a permis de déterminer le débit de
dimensionnement des ouvrages, de programmer les apports d’eau et de planifier
l’utilisation des ressources en eau.
Comme on peut le voir sur la figure 9, dans la première partie du périmètre les terres qui
se trouvent à droite sont plus haut placées que le canal primaire. Les agriculteurs pompent
l’eau pour arroser leurs parcelles. Ce prélèvement a été pris en considération dans les
calculs de besoin en eau.
Pour chacune des cultures principalement pratiquées sur le périmètre irrigué de Dory, on
a évalué les besoins en eau et les résultats obtenus sont tabulés ci-après :
34

Tableau 6: Calcul des Besoins eau du périmètre

Mois Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Septembre Octobre Novembre Décembre Total
ETP (mm/j) 113 122 150 150 161 163 172 171 154 131 111 109
Pluie probable a 80% 23 9 41 54 103 56 65 73 103 112 39 10
Pluie Efficace 22.15 8.87 38.31 49.33 86.03 50.98 58.24 64.47 86.03 91.93 36.57 9.84
MAIS
Kc 0.4 0.75 0.75 1.15
ETM 68.4 115.5 98.25 127.65
Besoin net(BN) 3.93 29.47 6.32 91.08
HARICOT
Kc 0.75 1.1 0.5 0.35 0.75 1.1 0.5 0.35
ETM 84.75 134.2 75 52.5 120.75 179.3 86 38.15
Besoin net(BN) 62.60 125.33 36.69 3.17 34.72 128.32 27.76 28.31
CHOU
Kc 0.45 0.75 1.15 0.9
ETM 67.5 112.5 185.15 146.7
Besoin net(BN) 29.19 63.17 99.12 95.72
BESOINS
Besoin total (mm) 62.6 125.33 36.69 16.1776 48.945 113.721 61.73 3.93 29.47 6.32 91.08 28.31 624.31
Efficience (50%) 50% 50% 50% 50% 50% 50% 50% 50% 50% 50% 50% 50%
Besoin brut total 125.2 250.66 73.38 32.3552 97.89 227.442 123.4776 7.86 58.94 12.64 182.16 56.62 1248.62
Débit Fictif Continu
1.12 2.07 0.65 0.29 0.87 2.03 1.10 0.07 0.53 0.11 1.62 0.50 12486.25
(l/s/ha)
Pour 1356 ha (l/s) 1512.70 2812.23 886.60 390.93 1182.74 2748.02 1491.89 94.97 712.13 152.72 2200.91 684.10

Semis Récolte
35

5.5.2.1.- Evaluation des besoins en eau par secteur


Le périmètre a été découpé dans un premier temps en localité ensuite par secondaire. Un
secondaire peut desservir plusieurs localités, comme plusieurs peuvent desservir une
seule localité. Ces découpages ont été possibles grâce aux points GPS enregistrés sur le
terrain. Les besoins par secteur sont donnés dans le tableau 7.

Tableau 7: Besoins par localité et par secondaire

Sup Arrosée par Sup Arrosée par Superficie Besoin Besoin


Localités Secondaire
gravité (ha) pompage (ha) totale irriguée (m3) (m3/s)
Marechal Secondaire 1 9.581 9.581 24015.7346 0.020
Reingnein Secondaire 2 159.9 159.9 400805.34 0.331
Secondaire 3 3.112 3.112 7800.5392 0.006
Laplace et Secondaire 4 4.231 4.231 10605.4246 0.009
Siline Secondaire 5 16.524 19.823 36.347 41419.0584 0.034
Secondaire 6 22.43 13.671 36.101 56223.038 0.046
Secondaire 7 19.12 10.92 30.04 47926.192 0.040
Clonnard Secondaire 8 13.27 9.669 22.939 33262.582 0.027
Secondaire 9 50.671 5.121 55.792 127011.929 0.105
Secondaire 10 32.343 4.574 36.917 81070.9638 0.067
Bercy Secondaire 11 22.152 12.3 34.452 55526.2032 0.046
Secondaire 12 52.75 8.29 61.04 132223.15 0.109
Secondaire 13 46.24 12.788 59.028 115905.184 0.096
Annote
Secondaire 14 37.28 37.28 93446.048 0.077
Secondaire 15 11.43 11.43 28650.438 0.024
Cassignol
Secondaire 16 73.23 73.23 183558.318 0.152
Delmass/ Secondaire 17 65.13 65.13 163254.858 0.135
Pacelo Secondaire 18 46.168 46.168 115724.709 0.096
Secondaire 19 76.11 76.11 190777.326 0.158
Nan Roche
Secondaire 20 37.12 37.12 93044.992 0.078
Secondaire 21 43.13 43.13 108109.658 0.089
Secondaire 22 22.25 22.25 55771.85 0.047
Cavaillon
Secondaire 23 34.12 34.12 85525.192 0.072
Secondaire 24 50.23 50.23 125906.518 0.104
Secondaire 25 45.18 45.18 113248.188 0.094
Felix/ Secondaire 26 54.13 54.13 135682.258 0.113
Christine/ Secondaire 27 18.23 18.23 45695.318 0.038
GrandDieu Secondaire 28 42.34 42.34 106129.444 0.088
Secondaire 29 52.28 52.28 131045.048 0.108
Avale Secondaire 30 97.831 97.831 245223.185 0.203
1355.669 3398949.6 2.812
36

5.5.2.1.1.- Evaluation de la dose d’irrigation


En irrigation le sol est un réservoir qui contient de l’eau et des particules de sol
(sable, limon, argile). Ces calculs permettent de maintenir dans les limites acceptables la
quantité d’eau contenue dans ce réservoir. Pour ce faire, nous avons collecté deux
informations importantes.
-Les profondeurs racinaires des principales cultures se trouvant sur le périmètre
- La réserve en eau facilement utilisable par la plante en fonction du type textural
de sol.
Les trois types texturaux les plus fréquents sur le périmètre est le sol limoneux, le
sol limon argileux et le sol limon sableux.
Ces tableaux résument la réserve facilement utilisable de quelques types texturaux
de sol et de la profondeur racinaire des différentes cultures à maturité.

Tableau 8 : Reserve Facilement Utilisable

RFU (mm d'eau/cm de sol)


Texture du sol
Variation Moyenne

Sable 0.5 - 0.8 0.65


Sable limoneux 0.7 - 1.0 0.85
Limon 1.5 - 2.0 1.75
Limon Argileux 1.5 - 1.8 1.65
Argile 1.5 - 1.7 1.6
Source : Gestion des ressources en eau en sol et environnement, BEREAU J, 1999

Tableau 9 : Profondeur racinaire des cultures

Profondeur racinaire à
Culture
maturité en mètre
Mais 1 - 1.7
Haricot 0.5 - 0.7
Chou 0.4 - 0.5
Source : Gestion des ressources en eau en sol et environnement, BEREAU J, 1999
37

Pour chaque culture dépendamment de la texture, la dose d’irrigation est résumée dans ce
petit tableau.
Tableau 10 : Dose d'irrigation

Culture Type de sol Profondeur Racinaire RFU Dose (mm)


(cm) (mm d'eau/cm de sol)
Limon 1.75 175
Mais Limon-Argileux 100 1.65 165
Limon- Sableux 0.85 85
Limon 1.75 122.5
Haricot Limon-Argileux 70 1.65 115.5
Limon- Sableux 0.85 59.5
Limon 1.75 87.5
Chou Limon-Argileux 50 1.65 82.5
Limon- Sableux 0.85 42.5

5.5.2.1.2.- Evaluation du nombre d’heures d’arrosage et de la fréquence


d’irrigation
La fréquence va surtout dépendre du taux d’infiltration car une fois arrivée sur la parcelle,
l’agriculteur fait en sorte que l’eau stagne un peu avant de relâcher dans la rivière et la
fréquence d’irrigation va dépendre de l’évapotranspiration et de la réserve facilement
utilisable. Le tableau 12 résume les calculs.

Tableau 11 : Infiltration en fonction de la texture

Classe Infiltration Caractéristique Texture du sol


de base en mm/h

I < 2.5 très lente argileuse


II 2.5 - 15 lente limono-argileuse
III 15 - 28 moyenne limoneuse
IV 28 - 53 élevée limono-sableux
V > 53 très élevée sableux

Source : Document de cours Irrigation et Drainage I, Rody Félix, 2013


38

Tableau 12 : Nombre d'heures d'irrigation

Taux d'infiltration Nombre d'heure


Culture Type de sol Dose (mm)
(mm/h) d'irrigation
Limon 175 21.5 8.14
Mais Limon-Argileux 165 8.75 18.86
Limon- Sableux 85 30.5 2.79
Limon 122.5 21.5 5.70
Haricot Limon-Argileux 115.5 8.75 13.20
Limon- Sableux 59.5 30.5 1.95
Limon 87.5 21.5 4.07
Chou Limon-Argileux 82.5 8.75 9.43
Limon- Sableux 42.5 30.5 1.39

5.5.2.1.3.- Fréquence D’Irrigation


Pour ce calcul, les cas les plus défavorables ont été utilisés comme l’évapotranspiration
potentielle la plus élevée et la dose la plus faible.
L’évapotranspiration potentielle la plus élevée se trouve en juillet et se chiffre à 172
mm/mois ce qui fait en moyenne 6 mm/jour, la quantité d’eau la plus faible est 42 mm.
Ce qui convient de dire qu’il faut au moins 7 jours pour irriguer une parcelle à nouveau.

5.5.3.- Appréciation de la capacité des canaux d’irrigation


Le calcul des débits maximaux pour les canaux a été fait selon les hypothèses d’écoulement
suivantes : Ecoulement permanent, Ecoulement graduellement et brusquement varié, Coefficient
de Manning entre 0.025 et 0.065, pente de fond 5 -7 ‰

Tableau 13: Appréciation de la capacité maximal des canaux

Dimension
Canal (Forme) Débit maximal (m3/s)
Largeur à la base largeur en gueule hauteur
Canal Tête Morte 2 2 1.5 5.4
CP Rectangulaire Type 1 2 2 2 6.5
CP Rectangulaire Type 2 1 1 0.8 0.7
CP Trapézoïdal Type 1 2.8 3.8 0.65 2.85
CP Trapézoïdal Type 2 1.5 2.5 0.65 1.55
CS Rectangulaire Type 1 1 1 0.8 0.5
CS Rectangulaire Type 2 0.6 0.6 0.5 0.2
Canal Tertiaire 0.5 0.5 0.5 0.2
39

5.5.4.- Evaluation de la ressource disponible


Nous avons essayé d’apprécier les débits véhiculés dans les différents canaux composant
le système. Pour ca nous avons utilisé un courantomètre mobile. Les résultats sont
compilés dans le tableau 14.

Tableau 14: Débits mesurés sur le périmètre

Travaux sur la Rivière de Cavaillon


Dory
Date/ Zone
H (cm) Débit Canal (m3/s) Débit Fuite (m3/s) Débit Aval (m3/s) h(cm)
4/8/2015 45 0.435 0.025 _ 30
5/8/2015 44 0.405 0.019 31
6/8/2015 43 0.390 0.020 31
7/8/2015 33 0.145 0.017 31
8/8/2015 32 0.159 0.010 31
9/8/2015 47 0.498 0.013 31
10/8/2015 49 0.524 0.015 31
18/08/2015 43 0.412 0.200 31
19/08/2015 44 0.482 0.036 31
20/8/2015 45 0.410 0.032 30
21/08/2015 42 0.423 0.027 30
22/082015 43 0.465 0.019 30
23/08/2015 45 0.390 0.015 30
24/08/2015 32 0.402 0.026 30
25/08/2015 35 0.397 0.035 30
26/08/2015 40 0.380 0.027 32
30/08/2015 41 0.407 0.038 32
31/08/2015 48 0.712 0.032 0.1 32
1/10/2015 49 0.816 0.036 0.07 32
2/10/2015 49 0.824 0.037 0.09 32
3/10/2015 47 0.769 0.040 0.06 32
4/10/2015 48 0.782 0.070 0.035 32
5/10/2015 46 0.701 0.090 0.020 31
6/10/2015 44 0.662 0.026 31
7/10/2015 47 0.776 0.037 31
8/10/2015 47 0.612 0.045 31
Précipitation Pas d'eau en aval

En résumé, on a obtenu un besoin total de 2.812m3/s pour l’ensemble du périmètre. Or, le


débit maximal mesuré sur le périmètre est 1.923 m3/s en période d’étiage (Tableau 8)
Il est clair et évident que la ressource disponible dans la rivière en période d’étiage n’est
pas suffisante pour satisfaire le périmètre. Des simulations faites sur HEC-RAS ont permis
de faire une proposition de tour d’eau sur le périmètre.
40

5.6.- Simulation avec HEC-RAS


Dans cette simulation, le périmètre a été divisé sur base des canaux secondaires. Chaque
canal secondaire correspond à une superficie donnée et à un besoin donné en eau.
L’objectif de cette simulation est de voir la superficie qui sera irriguée à partir d’un débit
donné et d’organiser des tours d’eau pour une utilisation efficiente de la ressource.

Les hypothèses d’écoulement prises en compte par le logiciel Hec-Ras au niveau des
différents compartiments du réseau d’irrigation sont :

 Ecoulement permanent
 Ecoulement uniforme
 Ecoulement non uniforme
- Graduellement varié dans les canaux
- Brusquement varié dans les chutes
 Un Coefficient de Manning qui varie entre 0.025 et 0.065
 Un coefficient de 0.025 pour les sections relativement lisses comme le
canal tête morte et le canal primaire tronçon en amont ;
 Un coefficient de 0.035 pour les sections ou les pierres apparaissent dans
la structure du canal ;
 Un coefficient de 0.065 pour les sections où il y a beaucoup de sédiments,
on n’arrive même plus à voir la maçonnerie ;
 Une pente de fond qui varie entre 5‰ et 7‰.

Pour la simulation des débits ont été pris en fonction des besoins des quartiers
d’irrigation. Les débits choisis sont compris entre le débit maximal collecté, inferieur au
besoin maximal du périmètre et un débit supérieur au besoin du plus petit quartier
d’irrigation.

Q besoin2 ˂ Q choisi3 ˂ Q SPQ4

2Q besoin : Besoin en eau de tout le périmètre (m3/s)


3Q choisi : Débit pris pour les simulations
SPQ : Débit supérieur au besoin du plus petit quartier d’irrigation
4Q
41

5.6.1.- Simulation avec un débit de 1.923 m3/s


Tableau 15: Résultats de la simulation sur HEC-RAS avec un débit de 1.923 m3/s

Graphe 1: Variation du débit par rapport à la distance en fonction des besoins

Ce débit arrive à arroser 896 ha de terre ce qui correspond à 66.09% de la superficie totale
du périmètre. Une deuxième simulation est nécessaire pour arroser la superficie restante
le second jour. La superficie arrosée avec ce débit est donnée par les figures 14 et 15
pendant les deux jours d’irrigation.
42

5.6.1. a.- Planification avec ce débit (Jour-1)


Figure 14 : Irrigation jour-1 avec le débit de 1.923 m3/s
43

5.6.1. b.- Planification avec ce débit (Jour-2)


Figure 15: Jour -2 avec le débit de 1.923 m3/s
44

5.6.2.- Simulation avec un débit de 0.824 m3/s


Tableau 16: Présentation des résultats sur HEC-RAS avec 0.824 m3/s

Variation de débit par rapport à la distance en fonctions des besoins


0.9
0.8
0.7
0.6
Debit (m3/s)

0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 5000 10000 15000 20000 25000
Distance (m)

Graphe 2: Variation du débit par rapport à la distance en fonction des besoins

Ce débit arrive à arroser 490 ha de terre ce qui correspond à 36.17% de la superficie totale
du périmètre. Deux autres simulations sont nécessaires pour arroser la superficie restante
le second et le troisième jour. La superficie arrosée avec ce débit est donnée par les figures
16, 17 et 18 correspondant respectivement aux jours 1,2et 3.
45

5.6.2a.- Planification avec ce débit (Jour-1)


Figure 16: Jour 1 avec le débit de 0.824 m3/s
46

5.6.2. b.- Planification avec ce débit (Jour-2)


Figure 17: Jour 2 avec le débit de 0.824 m3/s
47

5.6.2. c.- Planification avec ce débit (Jour-3)


Figure 18: Jour 3 avec le débit de 0.824 m3/s
48

Ce tableau e ce graphe résume les cinq débits pris pour la simulation. Il tient compte de la distance sur le périmètre qui sera arrosé en
fonction du débit.

Tableau 17: Résumé pour cinq (5) débits différents

Variation de débit Variation de débit Variation de débit Variation de débit Variation de débit Distance Distance Cumulée
1.923 0.824 0.782 0.662 0.405 0 0
1.903 0.804 0.762 0.642 0.385 587 587
1.572 0.473 0.431 0.311 0.054 833 1420
1.565 0.466 0.424 0.304 0.047 211 1631
1.557 0.458 0.416 0.296 0.039 243 1874
1.522 0.423 0.381 0.261 0.004 1196 3070
1.476 0.377 0.335 0.215 0.000 905 3975
1.436 0.337 0.295 0.175 0.000 483 4458
1.409 0.310 0.268 0.148 0.000 983 5441
1.304 0.205 0.163 0.043 0.000 543 5984
1.237 0.138 0.096 0.000 0.000 718 6702
1.191 0.092 0.050 0.000 0.000 720 7422
1.081 0.000 0.000 0.000 0.000 508 7930
0.986 0.000 0.000 0.000 0.000 1133 9063
0.908 0.000 0.000 0.000 0.000 545 9608
0.885 0.000 0.000 0.000 0.000 618 10226
0.733 0.000 0.000 0.000 0.000 1149 11375
0.598 0.000 0.000 0.000 0.000 660 12035
0.502 0.000 0.000 0.000 0.000 1536 13571
0.345 0.000 0.000 0.000 0.000 674 14245
0.268 0.000 0.000 0.000 0.000 425 14670
0.178 0.000 0.000 0.000 0.000 250 14920
0.132 0.000 0.000 0.000 0.000 261 15181
0.062 0.000 0.000 0.000 0.000 273 15454
0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 1003 16457
0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 476 16933
0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 990 17923
0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 483 18406
0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 464 18870
0.000 0.000 0.000 0.000 0.000 491 19361
49

Variation du débit par rapport en fonction de la distance par rapport aux


besoins
2.5

1.5
Debit en m3/s

1.923 m3/s
0.824 m3/s
0.782 m3/s
1
0.662 m3/s
0.405 m3/s

0.5

0
0 5000 10000 15000 20000
Distance dans le canal primaire en mètre (m)

Graphe 3: Résumé de ces cinq (5) débits par rapport à la distance et au besoin
50

PARTIE VI.- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

6.1.- Conclusion
L’étude a permis de s’apercevoir que le réseau de Dory ne fonctionne pas comme il le faut
à cause du manque d’entretien des infrastructures d’irrigation dû à l’inexistence d’une
structure de gestion chargée de l’exploitation de ces infrastructures. Comme conséquence
de ce mauvais fonctionnement, la ressource en eau mobilisée actuellement au niveau de
la prise est insuffisante pour couvrir les besoins en eau de tout le périmètre.
Dans ces conditions la gestion rationnelle de la ressource s’avère nécessaire et
indispensable pour assurer une mise en valeur agricole réfléchie et adaptée aux conditions
du périmètre.
Les besoins en eau calculées pour la satisfaction de la demande en eau des cultures sur la
base du calendrier cultural actuellement pratiqué dans un contexte global d’insuffisance
de la ressource est de 2.812 m3/s. Ce débit est obtenu sur la base d’un débit fictif continu
de 2.07 l/s/ha en admettant un temps d’arrosage de 12h par jour.
Les dimensions géométriques du canal tête morte permettent de véhiculer un débit
maximal de 5.4 m3/s. Mais aujourd’hui les faiblesses répertoriées au niveau de la prise
empêchent un appel d’eau suffisant dans le canal tête morte. Les débits mesurés à plusieurs
reprises au cours de l’étude sont en deçà du débit nécessaire pour la satisfaction des
besoins en eau du périmètre.
Le débit maximal mesuré pendant cette période est de 1.923 m3/s, ce qui constitue 66%
de la demande en eau du périmètre. Les simulations effectuées à l’aide du logiciel Hec-
Ras pour différent débit inferieur à la demande en eau du périmètre ont permis de voir la
taille de la zone arrosable à partir de la ressource en eau disponible. Cette simulation a
aussi permis de suivre le rythme de progression d’arrosages de l’amont vers l’aval du
canal primaire et voir les limites de la zone potentiellement irrigable à partir de cette
ressource.
La visualisation de la dynamique d’arrosage à partir des outils informatiques constitue un
acquis à divulguer et mettre à la disposition des gestionnaires et structure associative de
gestion des périmètres irrigués, pour assurer une meilleure planification de l’irrigation.
51

6.2.- Recommandations

 Améliorer les conditions de l’écoulement au niveau des canaux d’irrigation en


effectuant des curages périodiques.
 Améliorer les conditions d’appel d’eau au niveau de la prise pour augmenter le
niveau de satisfaction des besoins en eau de périmètre
 Assurer la formation des techniciens et operateurs des infrastructures
d’irrigation sur l’utilisation des outils de prédiction de l’irrigation au moyen du
logiciel Hec-Ras
52

PARTIE VII.- BIBLIOGRAPHIE


BEREAU J 1999. Gestion des ressources en eau, en sol et environnement, p82

Chery J. M. R., 2002. Diagnostic du système irrigué de Dory, 46p.

Frédéric A., Christophe E., 2012. Méthode de diagnostic d’un système irrigué pour le
renforcement de la prise en charge de sa gestion par une association d’irrigants, MARNDR
&AVSF Port-au-Prince/Haïti, Lyon/France

GEORGES H. HARGREAVES ZOHRAB A. SAMANI, 1983. Rainfed Agriculture


in Haiti

Herard E., 2005. La gestion sociale de l’irrigation en Haïti, Mémoire pour un diplôme de
Master. UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE, Canada, 132p.

Herard E.,2014.Cours de Gestion des Petits Perimètres Irrigués (GPPI).Faculté


d’Agronomie et de Médecine Vétérinaire (FAMV), Damien/Croix-des-Bouquets, Haïti.

Michel Sylvestre AZAR & Djo Marie LAFRANCE, 2010, Etude de base du bassin
versant de Cavaillon, 6p, 22p.

Ministère d'Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR),


2011 Politique de développement agricole 2010-2025. Damien, Haïti, MARNDR, 31p.

Ministère d'Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural


(MARNDR), 2012 Politique irrigation 2012-2016. Damien, Haïti, MARNDR, 49p.

Ministère d'Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural


(MARNDR), 2014 Bilan agricole 2013-2014. Damien, Haïti, MARNDR, 134p.

Renaud J.-L., 2008. Investigation sur les problemes de gestion du système d'irrigation
Dory-Cavaillon et propositions pour une meilleure prise en charge par l'association des
usagers.Mémoire de fin d'étude, Faculté d'Agronomie et de Médecine
Vétérinaire,Damien, Haïti, 70p.

Rody F., 2013.Cours d'irrigation et drainage. Faculté d’Agronomie et de Médecine


Vétérinaire (FAMV), Damien/Croix-des-Bouquets , Haïti, 144p.
53

PARTIE VIII.- ANNEXE


Annexe 1 : Prise et Canal Tête Morte
54

Annexe 2 : Canal Primaire


55

Annexe 3 : Portes, canaux Secondaires, Tertiaires et le courantomètre


56

Annexe 4 : Fiche d’enquête

Diagnostic d’un système d’irrigation


Grille de collecte des informations

Enquêteur ………………………….. Date ………………………..

Périmètre : …………………………….. Bloc ………………….

Liste des participants : sur une autre feuille

Nom Prénom Organisation/Fonction Téléphone Signature

1. Les infrastructures physiques

1.1. Historique des réseaux (irrigation, drainage, circulation)

Période ou date Dommages Causes Interventions Institution

1.2. Présentation du réseau d’irrigation

- Source d’alimentation : rivière, lac, source, forage, … (nom, débit, disponibilité, modalité
de mobilisation, autres ressources proches et possibilité de mobilisation, autre terre irriguée
par la ressource)
- Composantes du réseau
- Le barrage et les ouvrages connexes (localisation, description, fonctionnement, difficultés
- Découpage du périmètre : présentation, difficulté, proposition d’amélioration.
- Le canal tête morte (longueur, dimension, forme)
- Le canal primaire (longueur, dimension, forme)
- Les canaux secondaires
Nom du Longueur Dimension Nature Superficie Nombre Ouvrages
canal des desservie d’usagers
parois

- Les autres ouvrages : siphon, dessableur, partiteur, chute, aqueduc, … (localisation,


description, fonctionnalité)
- Quels sont les risques potentiels qui peuvent influencer la durabilité des ouvrages du réseau
- Quels sont les moyens qui permettent de contourner ces risques
57

- Propositions d’amélioration du réseau

1.3. Le réseau de drainage

- Les drains naturels et artificiels : description, localisation, fonctionnalité


- Les ravines : Description, localisation, méfaits
- Les zones inondées : superficie, localisation sur le périmètre, culture pratiquée, possibilité
de drainage,

1.4. Le réseau de circulation

- Pistes praticables permettant l’accès au périmètre


- Description des états de ces pistes et des ouvrages connexes
- Priorité entre construction de nouvelles pistes ou réhabilitation de celles existantes
- Voie d’accès prioritaire à réhabiliter à court terme
- Pistes permettant de circuler sur le périmètre/ dans le bloc (description, ouvrage,
fonctionnement)

II – La gestion du système

2.1. Historique de la gestion du système

Date ou période Evènements Décision Remarques

2.2. La structure actuelle de gestion

- Organigramme
- Rôle de chaque organe, relation entre les organes et conditions d’accès à chaque organe ;
- Légalité de la structure : existence de statuts, règlements internes, accord de transfert de
gestion avec le MARNDR, autorisation de fonctionnement de la mairie, reconnaissance
par le ministère des Affaires sociales ;
- Légitimité de la structure : modalités de mise en place, date de mise en place, durée des
mandats, dates des 3 dernières élections, date des 3 dernières assemblées générales, période
prévue pour les réunions, combien de réunion au cours des 12 derniers mois, existence de
procès-verbaux de réunion (vérifier tous les documents déclarés) ;
58

- Fonctionnalité de la structure : services offerts aux membres, existence de liste d’usagers,


date d’élaboration, perception des membres des comités par les usagers
- Le genre : nombre de membre de comité, nombre de femmes, nombre de femmes
présidentes, secrétaires, trésorières.

2.3. La redevance
- Evolution au cours des 5 dernières années
Année Montant prévu Montant collecté

- Montant actuel prévu (par carreau ou par ha)


- Période prévue pour la collecte de redevance (début et fin)
- Montant total prévu pour l’exercice actuel
- Montant déjà collecté
- Modalité de recouvrement (cash, dépôt sur compte bancaire, …)
- Existence de bordereau, de facture
- Connaissance du montant des redevances par les usagers non membres des comités
(demander aux usagers le montant des redevances)

2.4. La gestion financière

- Source de financement
- Existence de budget et modalité de calcul (analyser les postes du budget)
- Évolution du budget durant les 5 dernières années
Année Montant du budget Montant recouvré Source de financement
(montant/source)
59

- Existence de rapport financier : annuel ou par activité (vérifier et analyser les rapports)
- Le budget, le rapport financier, les redevances sont-ils approuvés par l’AG ?

2.5. La gestion administrative

- Police des eaux (nombre, modalité de recrutement, modalité de paiement, salaire,


existence de contrat d’engagement, définition des taches)
- Autre personnel (fonction, modalité de recrutement, modalité de paiement, salaire,
existence de contrat, définition des taches
- Rapport d’activités et rapport annuel (analyser les rapports)
- L’organisation dispose-t-elle de son propre local ?
- Si oui : description du local, si non où heberge l’organisation
- Comment se fait la gestion des archives ?
- Autres services offerts par l’organisation (description, fonctionnement, pertinence)
o Crédit agricole
o Boutique d’Intrants Agricoles (BIA)
o Labourage
o Conseils techniques
o Strockage et transformation

2.6. Entretien et maintenance du réseau

- Type d’entretien
- Période de réalisation et fréquence
- Modalité de mise en œuvre
- Source de financement

2.7. Distribution et tour d’eau

- Nombre de blocs ou quartiers ou canaux secondaires


- Description des modalités de distribution (horaire entre les blocs ou entre les parcelles ou
absence d’horaire, nombre d’heure par ha ou par cx)
- Existence de cadastre ou de roll d’irrigation, superficie du système et nombre d’usagers
- Difficultés rencontrées dans la distribution
- Quels sont les problèmes à résoudre au niveau de la distribution
60

2.8. La gestion des conflits

- Existence de conflits
- Causes des conflits
- Fréquence des conflits
- Donner 5 cas concrets de conflits déclarés (acteurs impliqués et causes)
- Modalités de résolution

2.9. Assistance technique


- Existe-t-il un service technique au niveau de l’association ? décrire le service et son
fonctionnement ?
- Existe-t-il des organismes (État, ONG ou privé) qui apportent un appui technique ou
financier aux usagers?

3. Le système de culture et la gestion de l’eau


- Les espèces aboricoles rencontrées (fruitières et forestières)
- Les espèces cultivées
Association Classement par importance Classement par rentabilité
61

- Calendrier cultural
Cultures J F M A M J J A S O N D

- Outillage et équipement
Type Usage Mode d’accès Taux
d’utilisation
(achat, cadeau, emprunt, location
Manuel
Attelé

Motorisé

Moulin

Glacis

Dépôt

Autres

- Organisation de la main d’œuvre


o Description des différents types de main d’œuvre utilisée dans le bloc et
cout de chaque type
o Fréquence et période d’utilisation des différents types de main d’œuvre

Maladies des cultures

- Les maladies rencontrées et actions entreprises (pour chaque culture)


- Difficultés relatives au système de culture
- Difficultés liées à l’irrigation des terres
- Propositions d’amélioration

- Récolte des cultures


62

- Transformation, stockage et commercialisation des cultures

o Structures de stockage, produits stockés et période

o Produits transformés, type et lieu de transformation

o Marchés d’écoulement des produits / intermédiaires (type et origine),


destination final des produits

o Problèmes rencontrés (stockage, transformation et commercialisation)

- L’accès au capital financier

o Type de financement disponible

o Le crédit

Institution Type de Nombre de Montant Modalité de Taux Taux de


bénéficiaire clients octroyé remboursement d’intérêt recouvrement

- Le système d’élevage

o Les espèces rencontrées et les modes de conduites

o Relations entre l’élevage, les cultures sur le périmètre (élevage libre)

o Difficultés liées à l’élevage sur le périmètre

4. Le bassin versant

- Description du BV surplombant le périmètre


- Menaces potentielles pour le réseau, les cultures, les habitations et les usagers
- Ravine / rivière affectant régulièrement les infrastructures (description, type de
dommages, correction à apporter)
- Gestion des risques et désastres par l’AI :
o Impact des actions de crues et de mauvais temps sur le périmètre, les autres
infrastructures, les cultures et les usagers ;
o Mesures correctives de l’environnement et/ou versant ;
63

- Degré de sédimentation des ouvrages;


- Fréquence de curage des canaux;
- Endommagement des ouvrages par les prises;
- Degré d’érosion;
- Pratique anti-érosive et aménagement du bassin versant;
- Fréquence des crues et intensité d’étiage;
- Respect de la vocation agricole;

5 Les problèmes globaux/défis

- Les réseaux
- La gestion du système
- Le système de culture
- Le bassin versant

5. Recommandations/proposition

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