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ISSAT Sousse Hydrologie et Hydraulique Urbaine Jmour Marwen

Chapitre 4 : Détermination de débit de crue

1. Introduction
En physique, un débit permet de mesurer un volume ou une quantité de matière
par unité de temps. Les exemples les plus courants sont un débit d'électrons (on
parle alors d'intensité du courant) ou du débit d'un fluide à travers une surface.
En hydrologie, un débit est le volume d'eau qu'un cours d'eau véhicule par unité
de temps. Sa mesure relève de l’hydrométrie, branche de la métrologie relative aux
mesures d'écoulement d’eau.
En médecine, cette dernière définition appliquée au sang donne le débit
cardiaque.
Dans le domaine de la protection des rayons ionisants, le débit de dose mesure
la dose absorbée par unité de temps en Gy/s (grays par seconde).
En informatique et en télécommunications, on parle de débit binaire (bit
rate en anglais).
Le haut débit désigne un accès internet relativement rapide.
En comptabilité générale (ou financière), débiter un compte revient à modifier le
solde d'un compte par le crédit d'un autre compte.
En pétrographie, le débit caractérise une roche à l'affleurement.
Dans le domaine du sciage, le débit est une façon de découper le bois.
Un débit de boisson est un café.
2. Coefficient de ruissellement
Le coefficient de ruissellement (Cr) est le rapport entre la pluie nette (hauteur
d’eau ruisselée à la sortie d’une surface considérée) et la pluie brute (hauteur d’eau
précipitée). On distingue ici le coefficient de ruissellement à l’échelle d’un projet
d’aménagement et le coefficient de ruissellement propre à une surface donnée.
Le calcul du coefficient de ruissellement (Cr) à l’échelle d’un projet peut
s’avérer complexe. Celui-ci est en effet dépendant de plusieurs variables : la nature
du sol, la couverture du sol, la pente, la pluviométrie ainsi que la saturation en eau
du sol (liée aux évènements pluvieux précédents). Il est donc nécessaire de calculer
et pondérer le coefficient de ruissellement par surface considérée à l’échelle du
bassin versant.
Le coefficient de ruissellement varie selon les surfaces et il existe plusieurs
référentiels communément admis. Certains tableaux répertorient les valeurs
moyennes de coefficients de ruissellement par :
 Type de sol : limon, argile
 Type de culture : sarclées, non sarclées, à petites graines
 Type de zone urbaine : tertiaire, résidentielle, industrielle, parc, …

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 Pourcentage d’emprise au sol


 Pourcentage de pente
Le responsable de l’étude hydraulique ou de la modélisation détermine le ou les
référentiel(s) le(s) mieux adapté(s) aux caractéristiques du projet.
Les coefficients de ruissellement (Cr) pondérés par surface servent ainsi à
déterminer le coefficient d’apport (Ca), c’est à dire le pourcentage de pluie
parvenant réellement à l’exutoire du bassin versant considérer.
Coefficient de
Types de surfaces
ruissèlement (C)
Zones d’activités Centres villes 0.70 – 0.95
tertiaires Autres 0.50 – 0.70
Pour 1 pavillon 0.30 – 0.50
Zones résidentielles Ensemble de pavillons détachés 0.40 – 0.60
Ensembles de pavillons attachés 0.60 – 0.75
Zones industrielles 0.50 – 0.90
Cimetières – Parcs 0.10 – 0.25
Zones de jeux 0.25 – 0.35
Asphalte 0.95
Rue et trottoirs Béton 0.95
Pavé 0.85
Pente < 2 % 0.05 – 0.10
Pelouse (sol
2 % < pente < 7 % 0.10 – 0.15
sablonneux)
7 % < pente 0.15 – 0.25
Pente < 2 % 0.13 – 0.17
Pelouse (terreux) 2 % < pente < 7 % 0.18 – 0.22
7 % < pente 0.25 – 0.35
Tableau 9 : Coefficient de ruissèlement

3. Période de retour
La période de retour, ou temps de retour, est la durée moyenne au cours de
laquelle, statistiquement un événement d’une même intensité se reproduit. Ce terme
est très utilisé pour caractériser les risques naturels comme les tremblements de
terre, la crue ou l'inondation, la tempête, l'orage, etc., selon le paramètre d'intensité
correspondant adéquat magnitude d'un séisme, débit (ou épaisseur de lame d'eau)
d'un cours d'eau, vitesse du vent, quantité de pluie, etc.
Cette notion est utilisée par les autorités gouvernementales pour planifier
des infrastructures qui doivent répondre à l'usage normal des citoyens en tenant
compte d'une marge pour les événements exceptionnels. Les assureurs utilisent la
période de retour pour estimer le risque de chaque assuré et donc la prime à charger.
L'utilisation du mot période conduit à donner au terme « période de retour » un
sens calendaire, plus ou moins cyclique, complètement erroné et trompeur.

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La période de retour doit être interprétée comme la probabilité statistique. Par


exemple, si une accumulation sur 24 heures de 73 mm est une pluie de période de
retour 10 ans (ou décennale), c'est que cette pluie s'est produite statistiquement à la
fréquence d'une fois tous les dix ans. Cela ne veut pas dire qu'une telle pluie se
produira régulièrement toutes les dix années mais que statistiquement, elle a 10 % de
chance de se produire durant une année particulière (chaque année, probabilité 1/10
de survenir).
Ainsi une pluie de période de retour de 20 ans, qui a donc une probabilité de 5 %
durant une année, peut se produire plusieurs fois dans une même année ou une fois
durant un certain nombre d'années consécutives (exemples : Tunis, été 2000, été
2001 et été 2002), puis ne plus se produire durant 40 ans.
4. Temps de concentration
Le temps de concentration est le temps écoulé entre le début d'une précipitation
et l'atteinte du débit maximal à l'exutoire du bassin versant. Il correspond au temps
nécessaire pour permettre à l'eau de ruisseler du point le plus reculé du bassin
versant jusqu'à l'exutoire

Domaine
Nom Formule Observation
d'application
0.77
𝑡 = 32.5 × 10 𝑙 x𝐼

 Lth : longueur du talweg (m) Utiliser généralement pour


Kirpich S < 10 km²
 Imoy : Pente moyenne (m/m) les bassins versant urbains

 tc : Temps de concentration (heure)

𝑆
𝑡 = 0.128 ×
𝐼

Ventura  S : Surface du bassin versant (km²) S > 10 1km²

 Imoy : Pente moyenne (m/m)

 tc : Temps de concentration (Heure)

(𝑆 × 𝑙 ℎ )
0.024 ×
𝐼 .
Passini S > 40 km²
 S : Surface du bassin versant (Ha

 Lth : longueur du talweg (m)

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 Imoy : Pente moyenne (%)

 tc : Temps de concentration (heure)


.
𝑙 ℎ
0.126 × .
𝐼
Utiliser généralement pour
Espagnol  Lth : longueur du talweg (km) S < 10 km²
les bassins versant urbains
 Imoy : Pente moyenne (m/m)

 tc : Temps de concentration (heure)

5. Intensité de pluie
Volume d’eau de pluie précipité par unité de temps et par unité de surface.
La pluie étant un phénomène discontinu dans le temps et dans l'espace, l'intensité
d'une pluie ne peut être définie qu'en faisant le rapport du volume d'eau tombé
pendant une durée donnée sur une surface donnée (unités usuelles : mm/h ou de
façon équivalente et souvent utilisé par les médias, L/m 2/h). En pratique, l'intensité
d'une pluie est toujours définie en fonction de l'appareil qui a permis de la mesurer.
La manière la plus classique consiste à utiliser un pluviomètre, qui cumule les
gouttes d'eau reçues dans un cône dont la surface varie, selon les appareils, de 400 à
1 000 cm2. Les durées usuelles de cumul prises en compte varient de quelques
minutes à plusieurs heures. Elles sont typiquement de 5 à 6 minutes en hydrologie
urbaine.
a. Courbe IDF
Les courbes IDF (Intensité–Durée–Fréquence) représente l’évolution de
l’intensité de la pluie iT(d) en fonction de la durée d de la pluie (généralement de
quelques minutes à quelques heures) et de la fréquence de la pluie exprimée en
période de retour T (souvent quelques valeurs échantillonnées entre 2 et 100 ans).
Elles sont donc une composante majeure de la construction des pluies de projet.

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1000

100
Intensité en mm/h

100 ans
50 ans
20
10 ans
ans
10 5 ans
2 ans

1
0.1 1.0 Durée en min 10.0 100.0

Figure 24 : Courbes IDF

b. Méthode analytique (Formule de Montana


Compte tenu des courbes intensité-durée-fréquence (IDF), les intensités pluviométriques
peuvent êtres écrits suivant la relation suivante (formule de Montana) : 𝐼 = 𝑎 × 𝑡 Avec
 I : Intensité de pluie en (mm/h)
 tc : Temps de concentration (h)
 a : est un coefficient en fonction de la période de retour
 b : est un coefficient en fonction du régime des intensités dans la zone.

Coefficient 10 20 50 100
ans ans ans ans
a (T) 369.1 436.8 537.1 621.1

b (T) 0.640 0.640 0.630 0.630


Tableau 10 : Exemple de Coefficient de Montana pour la Station Tunis Mannoubia

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