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Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar

Siège social : 32-38 Av. Jean Jaurès DAKAR B.P :3144 – Tél :33 849 66 00-FAX :33 823 46 54

Ecole Africaine de la Météorologie et de l’Aviation Civile


544, Avenue du Président Carl Carsten Plateau, B.P :746 Niamey - NIGER

MESURE DE L’EVAPORATION
I-Généralité :
Les mesures de l’évaporation des nappes d’eau libre et du sol, ainsi que la transpiration des
végétaux, revêtent une grande importance dans les études agronomiques et
hydrométéorologiques, ainsi que dans l’étude des projets et de l’exploitation des réservoirs
et des systèmes d’irrigation et de drainage, en particulier dans les zones arides et semi
arides.
II-Méthodes de mesure
Il existe trois principales méthodes pour mesurer l’évaporation et l’évapotranspiration :
 En mesurant la quantité d’eau évaporée par un couvert végétal, c’est-à-dire par le sol
et par les plantes (évapotranspiromètre) ;
 En mesurant la perte en eau d’une surface poreuse saturée (évaporomètre) ;
 En mesurant le changement du niveau d’une surface d’eau libre d’un grand réservoir
(bacs d’évaporation).
III- Evaporomètre PICHE
1- Description

L’évaporomètre Piche se compose de :


 Une éprouvette(1) en verre gradué
 Une rondelle de papier buvard(2)
 Une boucle en laiton(3) maintenant le buvard
 Un anneau de fixation(4)
 Un crochet d’accrochage(5,6)
B-Fonctionnement
L’eau contenue dans le tube imbibe constamment la rondelle de buvard. D’autre part, l’eau
contenue dans le buvard s’évapore plus ou moins vite selon que l’air extérieur est plus ou
moins sec.
Plusl’évaporation est grande, plus le niveau de l’eau baisse dans le tube.
C -Calcul de la quantité d’eau évaporée

Supposons que la hauteur d’eau évaporée en une journée soit de 1 mm, cela veut dire que
le niveau d’eau dans le tube a baissé de 1 mm par évaporation. Et l’évaporation dépend de
la surface évaporante.
Dans l’évaporomètre Piche, c’est la rondelle de papier buvard qui est la surface
évaporante.La rondelle buvard s’évapore de deux côtés et que, sur un de ces côtés, en
contact avec le tube contenant de l’eau, la surface de contact ne s’évapore pas.
Si on appelle :
S :la surface de la rondelle de papier buvard
S :la surface de la section extérieure du tube en verre

SURFACE EVAPORANTE (SE) = 2S – s


Sachant que :
S=7,065 cm2 et s=1,54cm2
Donc, la surface évaporante= (7,065X2) – 1,54 = 14,13 – 1,54 = 12,59 cm2≈ 12,6 cm2.
Une évaporation de 1mm sur la graduation du Piche correspond à un volume cylindrique
de :
h= 1mm=0,1 cm et la surface évaporante du tube= 12,6 cm2
D’où V=SEXh V= 12,6X0,1= 1,26 cm3
Une quantité d’eau évaporée de 1mm équivaut à une perte d’un volume d’eau 1,26 cm3
dans le tube.
D-Installation
Il est placé à l’envers dans la partie centrale de l’abri météorologique, il est accroché soit
par son anneau sur la barre transversale soit maintenu fixe et vertical par deux crochets sur
la monture du psychromètre et à gauche du thermomètre sec.
Une fois mis en place, il ne doit être décroché que pour des raisons d’entretien :
 Changer la rondelle buvard
 Remplir le Piché de l’eau
E- Exécutions des observations
Pour mettre l’évaporomètre en marche, il faut d’abord :
 Redresser le tube, l’ouverture vers le haut ;
 Le remplir d’eau distillée ;
 Mettre la rondelle buvard en place, bien maintenue par la boucle en laiton ;
 Vérifier qu’il n’y a pas fuite d’eau au niveau du buvard ;
 Relever le niveau d’eau et l’inscrire sur le carnet ;
 Les observations sont exécutées à 06h00 et 18h00 TU.

Exemple : à l’observation de 05h50 tu, le niveau d’eau dans le tube correspondait à la


division 1,7 mm. A 17h50, le même jour, le niveau correspond à la division 5,3 mm. La
quantité évaporée au cours de la période a été donc de :
H = 5,3- 1,7 = 3,6 mm.
La journée d’évaporation va de : de 06h00 la veille à 06h00 le lendemain
F- Maintenance :
On change la rondelle de buvard tous les jours dans les régions arides, chaque fois que le
niveau d’eau a dangereusement baissé compromettant la prochaine lecture et lorsque l’on
constate qu’il est sale. On utilise de l’eau distillée ou de l’eau de pluie. On fait le
remplissage juste après une lecture et on doit changer le buvard à cette occasion. Ne pas
utiliser deux fois le même buvard.
IV-Bac d’évaporation classe A
A-Description

Ce type d’instrument, dont l’emploi est largement répandu pour la mesure de


l’évaporation, sert de base à plusieurs méthodes d’évaluation de l’évaporation naturelle.
L’évaporation est mesurée en observant le changement du niveau de la surface d’eau libre
dans le Bac.
C’est un appareil constitué par un cylindre en acier ou en cuivre(1) de diamètre égal à 120,7
cm et de hauteur 25,5 cm. Le bord supérieur est roulé sur une ceinture de renforcement en
acier galvanisé. Le cylindre est généralement placé sur une claie ou un caillebotis support
en bois(3) de sorte que l’air puisse circuler librement sous le bac.
Le niveau de l’eau dans le bac doit être maintenu entre deux traits repères tracés sur la
paroi latérale du bac, respectivement à 50 et 75 mm du bord supérieur(4). Un puits de
tranquillisation(2) permettant de faire les lectures à l’aide de la jauge à crochet.
B- Le puits de tranquillisation
A l’intérieur du côté Nord, se trouve un puits de mesure, petit cylindre circulaire d’environ
30 cm de hauteur, généralement soudé sur le fond du bac.
Ce cylindre a pour but d’assurer la tranquillisation du niveau de l’eau lorsque la surface libre
de l’eau dans le bac est agitée par le vent. Trois trous percés à la partie inférieure du puits
permettent au niveau de l’eau de se mettre en équilibre avec celui du bac.
C- La jauge à crochet
La mesure de la hauteur d’eau évaporée s’effectue en repérant la variation du niveau
d’eau, en tenant compte des précipitations observées pendant la période d’observation.
Le niveau de l’eau dans le bac est repéré directement à l’aide de la jauge à crochet. Il est
constitué :
1 Tige graduée
2 Echelle circulaire en dixième de
mm
3 Vis moletée
4 Point de repère pour la lecture des 1/10 mm
5 Point servant à l’affleurement du niveau de
l’eau
6 Trois tiges cylindriques
permettant de fixer la jauge
D- Anémomètre totaliseur :

Pour déterminer le vent passé entre lectures consécutives, on utilise un anémomètre


totaliseur à axe vertical. Cet anémomètre totalise la distance parcourue par le vent au cours
de la période considérée. Il est placé à un mètre au-dessus du bac sur une hampe
anémométrique fixée du côté Nord de la CLAIE SUPPORT. A chaque observation, il faut lire
l’anémomètre et inscrire la mesure sur le carnet d’observation.
Exemple :
A l’observation du matin à 06h00TU, l’observateur lit sur le compteur : 10600m
A 18h00TU le même jour la valeur trouvée sur le compteur est : 32200m.
Dans ce cas la distance parcourue par le vent est de :
32200-10600= 21600m
Le temps passé entre 0600 et 1800TU est de 12heures soit 720minutes= 43200 secondes.
D’où la vitesse moyenne du vent passé est :
V= 21600/43200=0,5 m/s
E-Thermomètre flotteur

Pour la mesure de la température de l’eau, on utilise un thermomètre ordinaire monté sur


un flotteur en liège et muni d’un écran contre le rayonnement solaire. Le réservoir du
thermomètre doit être complètement en dehors du liège. Le stabilisateur maintient le liège
avec l’écran dans la position normale
F- Installation du bac
Le bac est posé à une hauteur de 5 cm environ au-dessus du sol sur un support en bois
appelé CLAIE ou CAILLEBOTIS. Le sol doit être légèrement remblayé et soigneusement
nivelé, afin que le support soit parfaitement horizontal et légèrementsurélevé pour que
l’eau de pluie puisse facilement s’écouler sous le bac, ainsi le fond de ce dernier ne risque
pas d’être atteint par l’eau qui stagne sur le sol en cas de pluie et la base de l’instrument
peut être inspectée sans difficulté. L’herbe autour du bac doit être coupée souvent pour
que la hauteur reste inférieure à celle du bord du bac.
Le niveau d’eau dans le bac doit être maintenu entre deux traits-repères tracés sur la paroi
latérale interne du bac respectivement à 50 à 75 mm au-dessous du bord supérieur.
Le bac n’est généralement pas peint.
Remplissage du bac
Avant d’être par l’eau, l’étanchéité du bac doit être contrôlée puis le bac placé sur son
support et nivelé. Ensuite, il doit être rempli par de l’eau propre.
G- Installation de l’anémomètre
Il doit être placé à un mètre au-dessus du sol sur une hampe anémométrique fixée du côté
Nord de la CLAIE. La hampe est éloignée de un mètre du bac. Après la fixation,
l’anémomètre doit garder la position verticale. La fenêtre du compteur doit être orientée
vers le Nord.
H- Entretien
1 -Entretien du bac
 Vérifierrégulièrement l’étanchéité du bac
 Niveler régulièrement le sol sur lequel est posé la claie
 Vider l’eau lorsqu’elle baisse dangereusement ou si elle est devenue sale
2 -Entretien de la jauge
 Une fois la mesure effectuée, la jauge doit être gardée dans l’abri météorologique ou
dans la salle d’observation. La noix taraudée doit être huilée de temps à autre avec
de l’huile de bonne qualité ;
 Nettoyer la jauge avec un chiffon doux et propre avant de la remettre dans l’abri
pour éviter l’oxydation des parties chromées.
3 -Entretien de l’anémomètre
L’anémomètre doit être régulièrement nettoyé de la poussière avec un chiffon doux et
surtout après la pluie. En cas d’inclinaison, il doit être ramené sur sa position initiale.
4 -Entretien du thermomètre flotteur
Le thermomètre n’exige pas un entretien spécial. Après la mesure de la température de
l’eau du bac, sécher le thermomètre des gouttes d’eau et le placer dans l’abri
météorologique en gardant la même position.
I -Observation de l’évaporation
1 -Les heures de mesure
Les mesures évaporomètriques doivent être faites aux réseaux de 06h00 et 18h00tu et
également au niveau du thermomètre flotteur et à l’anémomètre totalisateur.
2 -Mesure de la hauteur d’eau dans le bac
La mesure de la hauteur d’eau dans le bac s’effectue comme suit :
 Placer la jauge sur le puits de tranquillisation, l’échelle orientée vers le Nord. Les trois
tiges doivent reposer parfaitement dans les créneaux du puits de tranquillisation ;
 Faire descendre le crochet pointu en l’enfonçant totalement dans l’eau. Pour cela, il
faut tourner la vis moletée dans le sens inverse des aiguilles d’une montre ;
 Tourner la vis moletée très lentement dans le sens des aiguilles d’une montre en
faisant remonter la pointe effilée tout en suivant très attentivement sa progression.
En regardant ainsi le reflet de la lumière du ciel sur la surface de l’eau au repos, on
voit apparaitre le ménisque de la pointe avec une bonne précision ;
 Lire les millimètres entiers sur l’échelle de la tige verticale et les dixièmes sur l’échelle
circulaire. Pour cette dernière lecture se référer au trait repère se trouvant sur la
partie circulaire immobile.
N.B : dans aucun cas, le niveau d’eau ne doit dépasser la surface supérieure du puits de
tranquillisation.

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