Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar

Siège social : 32-38 Av. Jzan Jaurès DAKAR B.P :3144 – Tél :33 849 66 00-FAX :33 823 46 54

Ecole Africaine de la Météorologie et de l’Aviation Civile

544, Avenue du Président Karl Carsten Plateau, B.P :746 Niamey - NIGER

LA MESURE DE LA PRESSION
I -Généralité :
L’atmosphère gazeuse de la terre, en raison de son poids, exerce une pression sur la surface
de la terre. La pression est égale au poids d’une colonne verticale de l’air sur une surface.
L’existence de la pression atmosphérique a été démontrée par TORRICELLI(1643).

II -Méthodes de mesure :
En météorologie, la pression atmosphérique est mesurée à l’aide des instruments ci-après :
 Le baromètre à mercure
 Le baromètre électronique
 Le baromètre anéroïde
III -Unité de pression atmosphérique
Les données barométriques sont exprimées en hectopascal. Dans les conditions normales,
une colonne de mercure d’une hauteur vraie de 760mm exerce une pression de 1013,25
hpa. A partir de cette relation, le rapport entre hectopascal et millimètre de mercure
normal (mm Hg) est le suivant :
 1 hectopascal (hpa)= 0,750062 mm de mercure (mm Hg)
 1 millimètre de mercure (mm Hg)= 1,333224 hpa
IV –LE BAROMETRES A MERCURE
Le baromètre est un instrument qui sert à déterminer la pression atmosphérique, c’est-à-
dire la force qu’exerce l’atmosphère sur une surface quelconque. En météorologie, on se
sert des baromètres à lecture directe qui sont des baromètres à mercure :
1 -Le baromètre Fortin :
Jadis utilisé dans les stations, Il sert aujourd’hui à faire l’étalonnage des baromètres :

2 -Le baromètre à mercure à large cuvette ou TONNELOT ou à échelle compensée :

Les plus utilisés dans les stations malgré l’intrusion timide des baromètres numériques.
V -Le baromètre à Fortin :

1 -Description
Il se compose :
D’une cuvette contenant du mercure munie d’une vis de pistonnage (à sa partie inférieure)
et à l’intérieur une pointe en ivoire. A l’extérieur, à travers une paroi en verre, la surface
libre du mercure et la pointe en ivoire sont visibles. En agissant sur la vis de pistonnage, on
fait monter ou descendre le niveau du mercure dans la cuvette ;
 D’un tube barométrique qui n’est autre qu’un tube en verre protégé, par une
enveloppe de métal et pourvu d’une graduation qui lui est parallèle ;
 D’un curseur, à l’aide d’un bouton moleté, qui servira à mesurer la hauteur du
mercure dans le tube ;
 D’un thermomètre annexé dans le baromètre ;
 D’un anneau se trouvant, à l’extrémité supérieure du baromètre, qui sert à fixer
l’instrument sur son support, celui-ci étant posé verticalement sur un mur ;
 Trois vis servent à fixer solidement l’anneau dans sa position verticale.
2 -Fonctionnement
Lorsque le mercure s’élève ou s’abaisse dans le tube, le niveau du mercure dans la cuvette
s’abaisse ou s’élève (inversement). En effet, la cuvette, outre son rôle de donner le niveau
de la surface libre, sert également de réservoir qui fournit du mercure quand le niveau
s’élève dans le tube (si la pression augmente) ou qui emmagasine le mercure quand le
niveau baisse dans le tube (si la pression baisse).
3 -Lecture
A chaque lecture, régler le mercure de manière que le zéro de la graduation coïncide
exactement avec la surface libre du mercure dans la cuvette. C’est à l’aide de la vis de
pistonnage que l’on visse ou dévisse la pointe d’ivoire jusqu’à l’effleurement exact de la
surface libre du mercure. Et par la suite, agir sur le bouton moleté pour ramener le curseur
solidaire avec le vernier au niveau du sommet du ménisque de la colonne de mercure
contenue dans le tube et faire les lectures sur l’échelle de la graduation pour obtenir la
partie entière de la hauteur ou de la pression et sur le vernier la dixième de la mesure.

VI -Baromètre Tonnelot ou large cuvette ou à échelle compensée.

1 -Description
Il ressemble assez au baromètre Fortin mais en diffère par sa cuvette qui est beaucoup plus
large et qu’on règle qu’une seule fois, lors de l’installation de l’instrument dans la station.
Le tube barométrique est assez semblable à celui du Fortin et possède une graduation et un
curseur solidaire d’un vernier mobile à l’aide d’un bouton moleté.
2 -Fonctionnement
La cuvette est suffisamment large pour qu’on puisse négliger la variation du niveau de la
surface libre lorsque le mercure monte ou descend dans le tube barométrique. Toutefois,
l’échelle compensée permet de mesurer la hauteur du mercure sans avoir recours du
niveau de la surface libre dans la cuvette.
Dans les deux cas, un thermomètre est fixé sur l’appareil pour mesurer la température du
mercure. Au moment de l’observation, cette température sert à pouvoir calculer la
correction de réduction à 0°.
3 -Installation
L’installation des baromètres à mercure est minutieuse et assez compliquée, elle doit être
faite par un agent formé. Lorsqu’il est installé sur son support, à aucun cas, il doit être
dérèglé. Si le cas se produit, il faut une nouvelle réinstallation de l’appareil par l’agent
assermenté. Elle se passe comme suit :
 Fixer le râtelier ou la planchette-support et les colliers et vérifier leur verticalité à
l’aide d’un fil à plomb ;
 Desserrer les trois vis du collier de la planchette-support ;
 Sortir le baromètre de son coffret et le redresser très lentement, la cuvette en bas ;
 Suspendre le baromètre par son anneau au crochet de la planchette ;
 Faire un réglage d’équilibre et de verticalité à l’aide de trois vis calantes du collier
sans les bloquer ;
 Dévisser la vis de pistonnage, s’arrêter lorsque la pointe d’ivoire est dégagée (pour le
Fortin)
 Enlever le capot de la vis de pistonnage ;
 Faire le pistonnage en dévissant la vis jusqu’à fond et remettre le capot.
4 -Conditions d’installation
Il faut tenir compte des conditions suivantes :
a- Le baromètre doit être étalonné avec un baromètre étalon, après son installation à la
station, deux semaines après. La norme O.M.M veut que la correction instrumentale doit
être comprise entre -0,30 et + 0,30 hpa ;
b- l’instrument doit être placé dans les conditions où la température est stabilisée ;
c- l’emplacement du baromètre doit être choisi avec un grand soin en évitant l’effet:
  du vent ;
 du rayonnement ;
 des chocs et des vibrations.
d- La lecture de l’instrument doit être aisée et rapide
e- veiller à la bonne verticalité du baromètre à mercure
f- A l’installation, vérifier le fractionnement de la colonne de mercure du thermomètre.
5 -Le transport des baromètres
Il faut bloquer la colonne de mercure. On procède comme suit :
 Remplir la cuvette et le tube barométrique en agissant lentement sur la vis de
pistonnage ; lorsque le sommet de la colonne de mercure est sur point de disparaitre
dans l’extrémité supérieure de la monture du tube barométrique, appliquer l’oreille
contre la monture, arrêter instannement à la moindre résistance ;
 Retirer lentement le baromètre de son support et le placer dans son coffret.
Les baromètres à mercure doivent être transportés la cuvette toujours légèrement plus
haute que le tube barométrique (c’est pourquoi, la poignée de la boite n’est pas placée au
milieu).
6 -Lecture du baromètre
Les diverses opérations à effectuer, pour faire une lecture barométrique, sont les
suivantes :
 Effectuer la lecture du thermomètre fixé au baromètre au dixième le plus proche et
noter la valeur lue (cette valeur servira à réduire la pression à 0°) ;
 Tapoter légèrement avec l’index le tube du baromètre pour supprimer toute
adhérence du mercure à la paroi du tube ;
 Déplacer le vernier solidaire du curseur, à l’aide du bouton moleté de manière que le
ménisque du mercure et la base du curseur soient dans le plan horizontal. L’œil au
niveau du ménisque de mercure, amener le zéro du vernier en contact visuel avec le
sommet de la colonne de mercure, de telle sorte qu’on aperçoive deux petits
triangles entre le vernier et le sommet du ménisque;
 Lire la partie entière de la valeur sur l’échelle principale ;
  Lire la partie décimale sur l’échelle du vernier au dixième d’hectopascal le plus
proche. Pour cela, on regarde alors quelle division de la graduation du vernier est en
prolongement exact avec un trait de la graduation de l’échelle principale. La valeur
de cette division prolongée devient le dixième de la lecture.
L’opération doit faire l’objet d’une attention particulière, le zéro du vernier ne doit jamais
couper le sommet ni laisser un espace au-dessus du ménisque de la colonne de mercure. La
ligne zéro doit être tangente au point le plus haut du ménisque.

Exemple : cette figure nous permet de faire une lecture de : 1013,8hpa

7 –Correction et réduction
Cette pression lue au niveau du baromètre ne pourra pas être comparée à celle d’autres
stations obtenue à la même heure temps universel. Il faut faire une réduction à 0° et une
réduction au niveau de la mer.
La pression lue au niveau du baromètre à mercure doit subir les corrections suivantes :
 Correction instrumentale
 Correction de température
 Correction de gravité
D’où la nécessité d’établir des tables de réduction après chaque étalonnage. Dans les tables
de réductions que les stations possèdent, les erreurs dues à la correction instrumentale et
celle de la gravité sont prises en compte
8 -Entretien
Dépoussiérer l’appareil avec un pinceau ou un chiffon doux
9 -Maintenance
L’étalonnage se fait tous les deux ans.
VII -Baromètre anéroïde

1 -Caractéristiques générales
Le baromètre anéroïde est une capsule de VIDIE. Il a l’avantage d’être un appareil portatif,
peu encombrant et moins fragile.
Le baromètre anéroïde est utilisé là où une grande précision n’est pas exigée. Leur
utilisation est aussi recommandée lorsqu’il s’agit d’obtenir rapidement la pression
atmosphérique.
2 -Fonctionnement
L’organe sensible du baromètre anéroïde est une boîte métallique hermétiquement fermée
dans laquelle on a fait le vide. Un ressort antagoniste empêche la capsule de céder sous la
pression atmosphérique extérieure. D’autres capsules n’ont pas de ressort, l’élasticité du
métal faisant foi.
Lorsque la pression extérieure augmente, la capsule a tendance à s’aplatir. Cette
déformation de la capsule est amplifiée et transmise à une aiguille par l’intermédiaire d’une
chaîne et d’un ressort de rappel. L’aiguille se déplace devant un cadran gradué en
hectopascals, ou en millimètres de mercure.
3 -Exposition et méthode d’observation
Les conditions d’exposition d’un baromètre à mercure s’imposent aussi aux baromètres
anéroïdes, mais en plus, l’instrument doit être toujours lu dans la même position que celle
qu’il avait lorsqu’il a été étalonné. Il doit être tapoté légèrement avant d’être lu.
4 -Correction
En général, le baromètre anéroïde doit être réglé de façon à lire la pression au niveau de
l’instrument. Toutefois les erreurs instrumentales doivent être corrigées, mais on estime
habituellement que l’instrument est suffisamment compensé pour la température et qu’il
n’a pas besoin d’être corrigé pour l’accélération de la pesanteur.
VIII -Le baromètre numérique

1 -Description
Le baromètre numérique est composé
À l’extérieur par :
 Un afficheur à cristaux liquides LCD
 Des touches Menu
 Un boîtier étanche
 Une prise de pression
 Une prise de communication RS232 et RS485
 Une prise pour l’alimentation en 12 volts
À l’intérieur :
 Deux capteurs capacitifs, reliés à la prise de pression
 Un capteur de température
 Deux circuits oscillants transformant les variations reçues des capteurs capacitifs en
fréquence
 Un micro-processeur pour apporter la correction de la température à la mesure et
par rapport aux courbes d’étalonnage, transformer le signal en valeur numérique et
mettre les informations à disposition des systèmes d’acquisition.
2 -Fonctionnement

Deux capteurs capacitifs de pression et deux circuits oscillants composent le baromètre

pour que la mesure soit toujours effectuée. Si un des deux capteurs tombe en panne ou si
l’on note une dérive dans la mesure, le deuxième capteur est là pour prendre le relais et
effectuer les mesures.
Le baromètre numérique mesure la pression atmosphérique à l’aide de deux capteurs
capacitifs : un capteur de pression et un capteur de température. En effet, la variation de la
température entraîne une dilatation du capteur de pression qu’il faut prendre en compte
lors de la mesure. Ces deux capteurs sont reliés à un circuit oscillateur qui délivre un signal.
La fréquence de ce signal varie en fonction de la pression. Ce signal est ensuite traité par un
micro-processeur qui calcule la valeur de la pression en tenant compte de la température et
délivre les informations sous forme numérique. Des courbes d’étalonnage sont enregistrées
dans la mémoire du micro-processeur pour tenir compte des caractéristiques de chaque
capteur.
3 -Les caractéristiques d’une cellule capacitive

Les propriétés caractéristiques des deux capteurs capacitifs au silicium sont : une bonne
répétabilité, une faible dépendance thermique et une bonne stabilité à long terme. Le
capteur est également résistant aux chocs mécaniques et thermiques. Ce capteur est
constitué de deux lames de silicium séparées par une lame de verre.
4 -Installation du baromètre
Pour installer correctement un baromètre, il faut tenir compte des contraintes liées à ce
type d’instrument.
Concernant tout d’abord l’environnement thermique, plusieurs précautions sont à prendre
: éviter la proximité d’une source de chaleur (chauffage…), d’une source de rayonnement
(fenêtre…) et éviter toute variation brutale de la température de la pièce dans laquelle se
trouve le baromètre.
Il faut également tenir compte de la ventilation de la pièce dans laquelle on va installer le
baromètre. Il est recommandé d’éviter toute pièce soumise à des courants d’air pouvant
provoquer des surpressions dynamiques (un vent de 10 m/s peut créer une surpression de
0,2hPa) et toute pièce climatisée.
Afin d’éviter au maximum les vibrations, l’appareil doit être installé sur un support stable
ou muni d’amortisseurs adaptés.
Enfin, l’emplacement choisi doit être protégé de la poussière.
Si le baromètre est installé dans une station automatique isolée, il doit être protégé de la
pluie, la présence d’eau pouvant nuire au capteur et générer des erreurs de mesure. On
peut par exemple l’installer dans un coffret étanche à l’eau.
5 -Maintenance
Maintenance Action de maintenance Périodicité Matériel nécessaire
Etalonnage Annuelle Baromètre étalon

L’étalonnage est effectué à l’aide d’un baromètre étalon. Il permet de corriger les dérives
ayant eu lieu pendant l’année.
Il faut aussi vérifier régulièrement les bonnes conditions de fonctionnement du capteur
(données cohérentes

IX -LE BAROGRAPHE

1 -Principe
Les barographes, aussi appelés baromètres enregistreurs, sont composés de plusieurs
capsules de VIDI utilisées comme capteurs, empilées et reliées à un système de leviers
pour amplifier la variation. Le signal qui est transmis à un style inscrit les variations au cours
du temps de la pression atmosphérique sur un cylindre enregistreur.
2 -Description
L’organe sensible est composé par une pile de capsules de VIDI non communicantes ,
l’amplification et la transmission sont assurées par un ensemble de plusieurs leviers qui
communiquent avec l’organe d’enregistrement composé d’un cylindre hebdomadaire et le
tout protégé par une cage vitrée.
3 -Réglage :
Réglage du frottement de la plume
Lorsque l’appareil est incliné à 45° environ d’angle, la plume doit se détacher du cylindre,
sinon agir sur la petite vis du style.
Réglage et contrôle
Le lundi après la mise en place du diagramme et la mise à l’heure, mettre sur le diagramme
l’heure TU et la valeur exacte de l’élément lu sur la lecture directe.
Réglage du zéro
Le réglage du zéro s’effectue en agissant soit sur la vis à tête carrée avec une clé, soit sur la
petite vis avec un tournevis.
Entretien :
 Le dépoussiérage ;
 Le graissage et la vérification du système d’enregistrement ;
 Changement du diagramme