Vous êtes sur la page 1sur 9

Chapitre III

TECHNIQUE DE FORAGE
1- Généralités sur les ouvrages
Les forages, les puits ou les sources sont des ouvrages qui permettent de capter les eaux
souterraines.
La réalisation d’un ouvrage répond avant tout à un besoin et un usage auquel on le destine. Cet
usage peut être varié :
 la production d’eau pour la consommation humaine et animale (captages
publics, puits domestiques, etc.) ;
 l’irrigation des cultures ;
 les prélèvements industriels (eaux de process, refroidissement, etc.) ;
 la surveillance des nappes (piézomètres et qualitomètres) ;
 la géothermie ;
 le thermalisme ;
 la dépollution / lutte contre l’intrusion d’eau salée ;

Le captage des nappes d’eaux souterraines nécessite la réalisation de forages, avec l’intervention
d’une foreuse. Les forages sont réalisés par des entreprises spécialisées.

2- Généralités sur les Méthodes de forage


Les principales méthodes de forage sont :
 Marteau fond trou (MFT) : cette méthode de forage utilise la percussion assortie d’une poussée
sur l’outil qui se trouve lui-même en rotation. L’énergie utilisée pour actionner cet outillage est
l’air comprimé à haute pression (10-25 bars).
> Méthode adaptée pour la recherche hydrogéologique en terrains durs.

 Odex : Identique à la technique marteau fond de trou avec tubage à l’avancement


> permet de forer avec la méthode marteau fond de trou dans un contexte géologique peu
sableux
 Rotary : cette méthode utilise un outil (trépan) monté au bout d’une ligne de sonde (tiges
vissées les unes aux autres), animé d’un mouvement de rotation de vitesse variable et d’un
mouvement de translation verticale sous l’effet d’une partie du poids de la ligne de sonde ou
d’une pression hydraulique.
Exemples d’outils utilisés en rotary
 Carottage : cette méthode consiste en la réalisation d’un ouvrage à l’aide d’un outil spécial, le
carottier, destiné à récupérer la formation en place sans destruction, permettant une
observation géologique optimale des terrains traversés. Méthode généralement non utilisée
en forage d’eau.
 Tarière : le forage à la tarière fait intervenir un outil de type « vis sans fin », qui permet de
traverser des terrains meubles et d’observer facilement les matériaux qui sont remontés avec la
tarière.
 Battage : cette méthode consiste à soulever un outil lourd (trépan) et à le laisser retomber sur
le terrain à traverser. La hauteur et la fréquence de chute varient selon la dureté des
formations.
Le procédé est simple et relativement peu coûteux, bien adapté aux terrains fissurés, mais la
vitesse d’avancement est faible, la méthode est peu adaptée pour les terrains peu stables ou
plastiques.
 Havage : plus connue sous le nom de procédé Benoto, dans ce type de forage par curage ou
havage, les tubages pénètrent dans la formation sous l’effet de leur propre poids ou sous
l’action de vérins hydrauliques. Une benne « preneuse » vide progressivement l’intérieur du
tubage tant que celui-ci se trouve au-dessus du niveau statique. En-dessous du niveau statique,
l’emploi d’une soupape est recommandé.
La méthode est adaptée pour des ouvrages de gros diamètre en terrains alluvionnaires
(formations meubles) dans le domaine du bâtiment ou travaux publiques.
3- Principe de foration par ROTARY
Un outil est monté au bout d’une ligne de sonde (tiges et masses tiges creuses), est animé d’un
mouvement de rotation de vitesse variable et de mouvement de translation verticale accompagné
d’une pression verticale poids ou pression d’un vérin hydraulique).

Une boue, dont la composition et consistance sont fonction du terrain rencontré, circule à l’intérieur
des tiges et de l’outil, lui-même muni d’évents et provoque la remontée au sol des déblais (cuttings)
détachés du fond par cet outil.

En même temps cette boue tapisse les parois du trou qu’elle consolide (cake).

Arrivée au sol la boue est décantée dans des canaux et arrive dans un ou plusieurs bacs ou fosses
étanches où se produit l’aspiration d’une pompe à boue qui ferme le circuit en refoulant dans la ligne
de sonde, une boue qui a été débarrassé de ses cuttings. Ces derniers déposés dans les canaux sont
soigneusement recueillis et examinés, ils constituent les échantillons du terrain en cours de forage.

Ainsi une augmentation de niveau dans la fosse à boue, qui s’accompagne toujours d’une diminution
de la densité, est l’indice de pénétration de l’outil dans une nappe aquifère.

Par contre, une perte de boue, ou perte de circulation, indique que l’outil se trouve dans une zone
très perméable parfois karstique, souvent aquifère, amis elle oblige le sondeur à redoubler
d’attention pour ne pas risquer de bloquer la ligne de sonde dans le trou en cours d’exécution.

4- METHODOLOGIE DE FORAGE

 Le choix du site de forage est définit par une étude d’implantation.


 Avant de forer il est impératif de réaliser un avant trou pour poser un tube guide (trou 22’’,
tube 20’’), cimenté sur une hauteur de 1 à 2 mètres, et ce pour maintenir les terrains en
surface.
 Le reste du trou « L’exploration », se fait en général en 8’’1/2 (200mm), 6’’ ou bien en 5’’7/8.
 Au fur et à masure de l’avancement de l’outil des échantillons sont prélevés ; ceci à chaque
changement de terrain (s’il n’y a pas de changement de terrain, des cuttings sont récupérés
tous les deux mètres environ), comme suit :
 On interrompe l’avancement de l’outil tout en maintenant la circulation et la
rotation de l’outil, et ce pour remonter tous les cuttings restants au fond du
trou jusqu’à obtention d’une boue claire.
 Noter la cote
 Reprendre l’avancement jusqu’à profondeur souhaitée tout en prélevant les
cuttings.
 Répéter l’opération d’échantillonnage sur toute la profondeur du forage
 Les cuttings sont séchés et mis dans des sacs avec les cotes correspondantes, ces derniers
vont permettre à l’ingénieur hydrogéologue chargé du suivi de dresser une coupe
lithologique ; document très important qui retrace les terrains traversés lors de la foration.
 Alléger la boue
 Remonter l’outil et le train de tige
 Faire une diagraphie électrique en trou nu, qui consiste en :
 le diamètreur, qui permet de contrôler le diamètre et la verticalité du trou
 Ȣraie, enregistre la radioactivité des argiles
 la PS (polarisation spontanée), enregistre le courent électrique naturel des
terrains
 mesure de la résistivité électrique des terrains (petite et grande normale ;
R8, R16, R32, R64).
 La confrontation des résultats de la diagraphie et la coupe lithologique, permet de
déterminer les horions (niveaux) aquifères et leurs profondeurs, et donc de décider de
l’équipement tubulaire du forage (le programme du tubage, plein et crépiné).
 On réalise par la suite un essai de nappe « essai à blanc » qui permet de vérifier encore une
fois la présence d’une nappe et d’estimer son débit :
 En trou nu en 8’’1/2, on envoie un dispositif formé d’un tube d’air (Ø2’’) à
l’intérieur d’un tube d’eau (Ø4’’) « le même dispositif est employé lors du
développement », et à l’aide d’un compresseur on envoie de l’air « on
souffle » dans le tube d’air et l’eau récupérée en surface est quantifiée à
l’aide d’un fût « estimation du débit produit par le forage (durée de l’essai 40
à 60minutes), cette opération doit s’accompagner de la mesure du niveau
dynamique. Si le forage produit le débit escompté avec un rabattement
faible, on peut considérer que la reconnaissance est positive, cette étape
nous donne une idée sur la pompe à installer.
 Remarque : Les opérations de diagraphie et de l’essai de nappe doivent se
faire dans l’espace de 24heures pour éviter l’éboulement du forage.
Pendant le développement prendre un échantillon d’eau pour analyse
chimique.
 Alésage en 12’’1/2 ou en 17’’3/8, le choix dépend du diamètre externe de la pompe à installer :
a) Exemples : pour un débit supérieur à 6l/s, on met en place un GEPI de Ø 6’’,
donc le trou sera alésé avec un outil 12’’1/8, pour introduire un tubage de Ø
intérieur 9’’5/8 (toujours laisser un jeu de 1’’ entre le Ø intérieur du tubage et
le Ø extérieur du GEPI.
Si le forage par contre donne de faibles débits 4l/s ou 5 l/s on équipe avec
une petite pompe de Ø 4’’, donc un tubing de Ø intérieur 57/8.

 Descente du tubage (plein et crépiné), suivant le programme élaboré par l’ingénieur

hydrogéologue chargé du suivi ;

a) Les tubes utilisés sont fabriqués selon les normes API (American petroleum

institute) sont fournis par les aciéries, en longueurs de 4 à 10m.Ils sont en

acier étiré, sans soudure, sans renflement, filetés extérieurement et

raccordés par des manchons. Ces tubes sont fabriqués de telle manière à

résister aux efforts : de traction, d’écrasement, d’éclatement et de flambage.


 Pose du gravier, ce dernier doit être siliceux (non calcaire) à grains roulés ou arrondi, lavé, de

même diamètre ou supérieur que le diamètre que la crépine.

 Le développement, son but est d’augmenter la productivité d’un forage en éliminant les

particules fines,

Il existe plusieurs méthodes ; le développement pneumatique est le plus efficace :

o La première opération consiste en l’introduction de l’hexamétaphosphate de sodium

Na6O18P6 (poudre vert-jaune, très fine à dissoudre dans de l’eau juste avant

introduction dans le forage ‘’50kg/m3’’, pour éviter la formation de gel), ou bien

acidification à l’acide chlorydrique (20°Baumé), dont le but est de décaper ou de se

débarrasser du cake déposé sur les parois du forage.

o Le développement pneumatique à forage ouvert, consiste à alterner des phases de

pompage à l’air lift et de soufflage brusque, et ce en descendant un tube d’air à

l’intérieure de la crépine, on procède ainsi à :

a) Descendre le pied du tube d’eau à 0,60m environ du sabot de la crépine

b) Descendre ensuite le tube d’air de façon que sa base soit à environ 0,30m

au-dessus de celle du tube d’eau


c) Ouvrir l’air et laisser s’écouler l’eau puisée par l’ai lift, jusqu’à ce qu’elle ne

contienne plus de sable

d) Fermer l’air et laisser la pression monter au maximum au compresseur

e) Pendant ce temps descendre le sabot du tube d’air à environ 0,30 m au-

dessous du sabot du tube d’eau, soit 0,60m plus bas que précédemment et à

0,30m du fond de la crépine

f) Ouvrir brusquement le robinet d’air. L’eau sera violemment projetée en

dehors par le tube d’eau et par le casing, mais pendant un temps très court

g) Remonter ensuite le tube d’air à sa première position, ce qui provoque un

violent reversement de flux dans le tube d’eau et une grande turbulence

dans la formation autour de la crépine. L’eau éjectée par air lift s’écoule très

trouble

h) Quand elle est redevenue claire remonter le tube d’eau de 0,60m à 1m et

recommencer les opérations précédentes pour traiter la formation sur toute

la hauteur de la crépine

i) Il sera alors nécessaire de redescendre le tube d’eau à sa première position

afin de sortir, par air lift, le sable qui s’est déposé tout au fond de la crépine

j) Lorsque l’eau extraite à ce dernier stade sort claire, sans sable, on peut

considérer que l’opération de développement est terminée.

 Les essais d’eau, qui consistent

o en un essai de puits par paliers de débit de courtes durées dont le but est d’évaluer

les caractéristiques du complexe aquifère/ouvrage de captage (débit critique, débit

spécifique, débit spécifique relatif, pertes de charge dans l’ouvrage et son

environnement immédiat et débit maximum d’exploitation ou productivité).

o Les pompages d’essai de longue durée, qui permettent d’avoir les caractéristiques du

réservoir notamment la transmissivité et le coefficient d’emmagasinement.

Vous aimerez peut-être aussi