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UNIVERSITÉ BADJI MOKHTAR ANNABA

Faculté des Sciences de la Terre


Département de Géologie

Pr. Hicham CHAFFAI


Département de Géologie,
Faculté des Sciences de la Terre,
Université Badji Mokhtar, Annaba - Algérie.
E-mail : hichamchaffai@yahoo.fr

MASTER ®
S2 Master 1 : Eau et Environnement
S2 Master 1 : Environnement sédimentaire et géosciences
S2 Master 1 : GRM

Prospection et captage

1. INTRODUCTION
Le forage est le seul moyen direct d’acquisition de données dans le cadre de l’étude d’un gisement.
Il est à mettre en aval de moyens indirects comme une étude structurale du site, des études
géophysiques… Ces dernières aident à définir une hypothèse de gisement, puis la meilleure
implantation du forage dans le cadre de cette hypothèse. Les données acquises lors de la réalisation
du forage ont pour objectif de confirmer ou non l’hypothèse de départ, la préciser, avant un
équipement définitif d’exploitation.

Pour utiliser au maximum les informations, le suivi des opérations de sondage est essentiel :
pour valider la réalisation de l’ouvrage suivant les règles de l’art,
pour permettre d’adapter en cours de réalisation et le plus judicieusement possible le programme
de test et de mesures sur l’ouvrage,
pour rentabiliser l’investissement forage et limiter la multiplication des ouvrages sur un site en
optimisant l’acquisition de données et en valorisant leur interprétation.

L'exploration
L'évaluation des ressources passe par une phase de reconnaissance, qui vise à délimiter les zones
apparaissant à priori les plus favorables. Cette phase de reconnaissance préliminaire s'appuie, dans
la mesure du possible, sur les données déjà disponibles notamment celles qui ont pu être obtenues
lors de forages déjà réalisés dans le cadre de recherches géologiques, pétrolières ou d'eau.
Pour définir plus précisément les caractéristiques de la ressource, il est généralement fait appel aux
disciplines suivantes : la géologie, l'hydrogéologie, la géochimie, la géophysique. On peut
également réaliser des forages de reconnaissance spécifiques si une analyse économique le justifie.
La géologie permet dans la phase de reconnaissance de définir le contexte, la lithologie, la
succession et l'âge des couches et les structures tectoniques.
Les investigations hydrogéologiques permettent d'évaluer la ressource d'un point de vue
quantitatif et qualitatif. Elles permettent également de caractériser les écoulements du fluide au sein
de sa matrice réservoir.
Les analyses géochimiques permettent de caractériser la composition chimique du fluide. L'analyse
des éléments dissous permet également de fournir des indications sur le parcours du fluide, son âge,
son origine et donc les conditions d'alimentation et de réalimentation des réservoirs.

Prélèvement pour analyse géochimique Prélèvement sous-marin de fluides géothermaux


permettant de caractériser les fluides dans la baie de Bouillante (Guadeloupe).
géothermaux. © BRGM im@gé © BRGM im@gé

La géophysique, consiste à enregistrer dans le sous-sol un certain nombre de données physiques et


à les interpréter en termes géologiques. Les principales techniques à la disposition du géophysicien
sont la gravimétrie et la sismique.

La sismique est fondée sur l'observation de la réflexion des ondes transmises au sous-sol. Elle
permet de localiser les limites de structures géologiques ainsi que les accidents, failles...

La gravimétrie permet d'identifier les anomalies dans le sous-sol : présence de roches à haute
densité ou à l'inverse la présence de roches à faible densité. Un forage d'exploration permettra bien
évidemment d'obtenir des informations plus précises, mais son coût est l'obstacle essentiel. Il peut
être réalisé en petit diamètre, mais généralement pour la basse énergie le forage est conçu pour
pouvoir être utilisé s'il révèle des perspectives d'exploitation prometteuses. Les mesures de
température, de débit, de pression permettent de définir les caractéristiques essentielles
d'exploitabilité du gisement. L'analyse des déblais de forage, différentes diagraphies et
éventuellement des carottages permettent de compléter les données sur les couches traversées.

A la découverte des gisements

L'exploration
Inventaire des ressources
Forages

La technique de foration à retenir pour la réalisation d'un ouvrage dépend de son objectif du forage,
des caractéristiques de l’ouvrage et essentiellement de la nature des terrains traversés (terrains
meubles, terrains durs, présence de fractures, de cavités).
Les principales techniques sont les suivantes:

le marteau fond de trou (MFT) pour des terrains consolidés et des ouvrages à profondeur
limitée.
la foration rotary à la boue pour des terrains peu stables et pour des ouvrages importants à
grande profondeur ou nécessitant des déviations.

Ces ouvrages seront tubés et cimentés chaque fois qu’il existera des risques d’effondrement du trou
ou bien pour protéger les aquifères traversés.
Le forage à la boue est également utilisé pour éviter les éruptions dues à des aquifères artésiens
(artésianisme jaillissant, gaz sous pression…).
La foration rotary à la boue pourra être privilégiée dans les cas où le risque d'éruption est grand.
Cette technique permet en effet, par augmentation de densité de la boue, de contenir les effets de
pressions.
Un autre élément important concerne l’énergie captée :
- Dans le cas où elle est contenue directement dans les terrains, on réalise une sonde géothermique,
qui est un forage non équipé de tube, mais dans lequel on place un échangeur qui sera scellé.

- Dans le cas de la récupération de la chaleur dans un aquifère, il est nécessaire de réaliser un


ouvrage spécifique si les terrains ne tiennent pas (crépine et massif de gravier) et de descendre une
pompe pour amener l’eau à la surface (sauf dans le cas d’un puits artésien présentant un débit
suffisant pour l’exploitation).

Forage marteau fond de trou

Le forage au marteau fond de trou (MFT) utilise la percussion assortie d'une poussée sur l'outil
qui se trouve lui-même en rotation.
Cet outillage est actionné par de l'air comprimé (air-lift) à haute pression (10 -25 bars) qui
permettra la remonté des déblais de forage.
Un marteau pneumatique équipé de taillants est fixé à la base d'un train de tiges et animé en
percussion par envoi d'air comprimé dans la ligne de sonde, d'où le nom de "marteau fond de trou".
C'est un procédé très efficace en terrains durs et homogènes jusqu’à 300 m de profondeur. Il permet
une bonne observation des “cuttings” et limite la pollution des zones productrices.
En revanche, il est peu adapté aux terrains non consolidés ou plastiques (sables, argile).
Une technique variante consiste à l'emploi de mousse injectée dans le circuit d'air pour favoriser la
tenue des parois et/ou la remontée des cuttings.
Le tubage destiné à équiper le forage est mis en place soit en fin de forage soit au fur et à mesure de
la foration à l’avancement.
Cette dernière méthode, dite “à l’avancement” est la seule possible lorsque les terrains ne sont pas
suffisamment consolidés.
LE MARTEAU FOND DE TROU (MFT) © ADEME – BRGM

Le Forage rotary
La technique de forage la plus fréquemment utilisée est celle dite « rotary », couramment employée
pour les forages pétroliers.
Le forage du puits est réalisé par un outil (tricône muni de molettes dentées) travaillant par
destruction de la roche sous l'effet de deux facteurs principaux : poids et rotation. Le poids est
assuré par un ensemble de tiges lourdes connectées au-dessus de l'outil par vissage, appelées masse-
tiges.

L'ensemble masse-tiges et outil est relié à la surface par un train de tiges plus légères entraînées en
rotation par une table de rotation actionnée par un moteur.

Le train de tiges est creux, assurant ainsi l'acheminement sous pression d'un fluide appelé boue de
forage. Les fonctions de la boue sont multiples : refroidissement de l'outil, évacuation des déblais
par l'espace annulaire compris entre le terrain et le train de tiges, maintien des formations
géologiques traversées sous l'effet de sa densité et pression.

Les boues sont classiquement composées de colloïdes argileux ou organiques, de fluidifiants et


défloculants, d'additifs minéraux, de produits organiques spéciaux, enfin d'alourdissants. Des acides,
bases et sels sont également souvent utilisés.

La boue de forage effectue un circuit fermé; elle est débarrassée de ses déblais sur des vibrateurs en
surface.

La descente de l'outil nécessite de rajouter périodiquement des tiges sur le train de tiges. Entre la
partie externe des tubages et la formation, il est injecté du ciment afin d'assurer à la fois, une bonne
tenue mécanique, une protection, contre la corrosion externe, une protection des nappes d'eaux
souterraines traversées par le forage, éventuellement leur isolation thermique.

Au niveau de la formation productrice, soit le réservoir est laissé à nu notamment dans les
formations de type calcaire (cas du Dogger), soit il est équipé d'une crépine derrière laquelle peut
être mis en place un massif de gravier.

D’autres techniques de forage existent comme celle du forage hors et fond de trou. Ce procédé
associe percussion et rotation, l'outil est actionné grâce à l'air comprimé.

Pour des forages moins profonds, d'autres techniques peuvent être mises en œuvre comme le
battage. Cette technique très ancienne consiste à briser la roche en laissant tomber un objet lourd (le
trépan) sur celle-ci.
Plateforme de forage Rotary © BRGM im@gé

Forage rotary : La technique du forage Rotary consiste à utiliser un outil qui détruit la roche sous
l'effet du poids et de la rotation. Le poids est assuré par un ensemble de tiges lourdes et creuses,
assemblées en un train qui achemine sous pression les boues de forage. Celles-ci refroidissent l'outil
et assurent le déblaiement du trou. Autour des parois du forage, des tubes sont descendus et du
ciment est injecté afin de garantir la tenue des parois du puits, ainsi qu’une protection contre la
corrosion mais aussi la protection des nappes d'eau souterraines et leur isolation thermique.
2.2 FORAGE ROTARY CIRCULATION DIRECTE
Fig. 2 : Dispositif schématique d’un atelier de forage rotary
2.2 FORAGE EN CIRCULATION INVERSE
2.3. FORAGE PAR BATTAGE
3. CONCLUSIONS

4. LES FLUIDES DE CIRCULATION


On peut citer l’air, l’eau et la boue à la bentonite.

CIRCULATION DE LA BOUE

Tige d’entraînement

Plancher Table de rotation

Goulotte Conduite de refoulement


Tube fontaine

Tamis vibrant Pompe à boue


Déblais
Conduite d’aspiration

Bac à boue

4.1. LA BOUE A LA BENTONITE


En forage rotary, la boue de circulation peut être la meilleure ou la pire des choses.
La meilleure parce que son indispensable utilité n’est, désormais, contestée par personne. La pire,
car, si l’on n’est pas suffisamment instruit sur son rôle, sa composition, son comportement et son
utilisation, elle peut provoquer de graves avaries : coincement, blocage de la ligne de sonde,
entraînant parfois la perte totale de l’ouvrage et, pour le moins, constituant une considérable perte
de temps.
En outre, si le « cake » (dépôt consolidant les parois du trou) est trop épais et trop adhérant, les
venues d’eau des couches productrices peuvent se trouver sensiblement diminuées ou difficiles à
détecter.

Rôle de la boue:
Le circuit parcouru par la boue en forage rotary est le suivant:
Refoulement de la pompe à boue, par tuyauterie rigide et par flexibles, jusqu’à la tête d’injection
située au sommet de la ligne de sonde ;
Circulation de haut en bas à l’intérieur de toute la ligne de sonde jusqu’à l’outil ;
Circulation de bas en haut dans l’espace annulaire entre tiges et terrain ;
Circulation dans les goulottes et les rigoles (canaux de décantation) jusqu’aux bacs ou aux fosses
à boue, avec, s’il y a lieu, passage au tamis vibrant pour retirer les « cuttings ».
Aspiration dans les bacs ou les fosses par la pompe à boue qui la refoule sur la ligne de sonde,
etc…

Les fonctions de la boue sont les suivantes :


Consolider les parois du forage, par le dépôt du « cake » sur la formation ;
Remonter au jour les sédiments broyés (cuttings) au fond par l’outil ;
Maintenir les cuttings en suspension, s’il se produit un arrêt de circulation ;
Lubrifier et refroidir les outils de forage ou de carottage ;
Augmenter, par le jet à la sortie des évents de l’outil, l’action abrasive de celui-ci sur le terrain
en cours de forage ;
Faciliter et contrôler les opérations de mise en place du gravier additionnel et de cimentation ;
Renseigner, par l’observation des variations de niveau dans les bacs ou fosses à boue, ou bien
par celles de la pression au refoulement de la pompe, sur la nature du terrain découvert par l’outil et
sur son potentiel aquifère ;
Équilibrer les pressions hydrostatiques des couches aquifères rencontrées afin de juguler les
jaillissements intempestifs des forages artésiens ;
Enfin, en turboforage, entraîner la turbine au fond du trou.

4.2. COMPOSITION DE LA BOUE


C’est un mélange colloïdal, et non pas une solution, cette simple constatation donne une idée
de l’instabilité de cette boue. Le produit de base est une variété d’argile, la bentonite, qui doit son
nom à Fort Benton, localité des USA où elle fût découverte. C’est une roche argileuse, de densité
2.6, dont la consistance est voisine du kaolin.
Très fine, la dimension des particules qui la composent est inférieure au micron, elle
s’hydrate au passage de l’eau ou en présence d’un certain volume d’eau en formant des produits
visqueux ou des masses gélatineuses, connues sous le nom de gels. Les changements de volume
résultant de cette hydratation sont considérables. Le volume devient 12 à 15 fois, parfois 25 à 30
fois, plus grand. Un seul gramme de bentonite dispersé dans l’eau offre une surface de contact de
l’ordre de 4 à 5 mètres carrés. A ce mélange bentonite - eau, on ajoute un ou plusieurs additifs pour
le rendre compatible avec le terrain ou la pression de la nappe, ou bien pour conserver ou redonner
à la boue ses propriétés initiales.

Dans le mélange bentonite - eau, on trouve :


de l’eau absorbée, située à l’intérieur des particules de bentonite, dont la texture interne se
modifie pour former le gel ;
de l’eau adsorbée, fixée autour de chacune de ses particules et se déplaçant avec elle ;
de l’eau libre, circulant librement indépendamment du déplacement des particules de bentonite.
Cette constatation est importante car elle explique pourquoi par essorage, ou par filtration,
c’est surtout l’eau libre qui est évacuée, la majeure partie du mélange se déposant seule ou
s’accumulant à la surface pour former le cake. Ainsi, la quantité de bentonite qui pénètre dans la
formation, bien que trop souvent gênante, se trouve-t-elle, de ce fait, sensiblement réduite.

Laboratoire de chantier :
Chaque chantier rotary doit être doté d’un petit laboratoire qui tient tout entier dans une armoire
métallique ayant approximativement les dimensions suivantes :
Hauteur………………..0,80 m
Largeur………………..0,60 m
Profondeur…………….0,40 m
Cette armoire doit se trouver obligatoirement à proximité du foreur, si possible sur la plate-forme de
l’appareil.
Elle contient notamment les instruments suivants, tous simples et robustes :
• Balance BAROID (densité)
• Entonnoir de MARSH (viscosité)
• Presse BAROID (filtrat et cake)
• Appareil BAROID (teneur en sable)
• Colorimétrie (pH)

Préparation de la boue :
Le dosage varie entre 3 et 8% de bentonite, soit 30 à 80 Kg de produit, par mètre cube d’eau.
La densité initiale moyenne est de l’ordre de 1,10.

4.3. MISE EN PLACE DE L' EQUIPEMENT


Tubes – Crépine – Gravier

TUBAGE ET CIMENTATION

Tubage

Ciment
4.4. CIMENTATION
1. But: Cette opération consiste à remplir par un mélange à base de ciment, tout ou une
partie de la hauteur de l'espace annulaire entre un tubage et les parois du trou foré.
Le but à atteindre et de rendre étanche cet espace annulaire et d'empêcher la pollution par les eaux
de surface, des nappes aquifères mises en production. Il est, aussi, d'ancrer solidement dans le
terrain une colonne de soutènement et de la protéger, du même coup, contre les attaques corrosives
de certaines eaux.
Si l'on emploie seulement du ciment et de l'eau, le dosage est d'environ 40 à 60 litres d'eau
pour 100 Kg de ciment, ce qui donne environ 75 litres de "laitier" de ciment à 1.9 de densité.
Pour faciliter le calcul des quantités d'eau et de ciment à employer pour obtenir un certain volume
de laitier, on peut utiliser l'abaque pour la préparation du laitier de ciment. Etant donné qu'il faut
souvent agir très vite pour les opérations de cimentation, l'usage de ce graphique fera gagner
beaucoup de temps sur les chantiers.
Si, pour réduire les risques de filtration de l'eau hors du ciment au moment du pompage, on
ajoute de la bentonite, le dosage à employer est le suivant: 70 à 75 litres d'eau, 3 à 5 Kg de bentonite
pour 100 Kg de ciment. Ce mélange retarde quelque peu le temps de prise et n'occasionne qu'un
faible retrait à la prise. Il ne faut employer qu'une eau très pure. Le temps pendant lequel on peut
manipuler à la pompe le lait de ciment ainsi constitué varie avec le type de ciment employé.

Le ciment PORTLAND lent convient pour les ouvrages profonds, sa durée de pompabilité
est de l'ordre de 4 à 5 heures. Le ciment courant, employé en construction, peut être pompé pendant
près de 2 heures seulement. Le ciment rapide n'est pratiquement pas employé, on ne peut plus le
pomper après 40 minutes.

4.5. LE DEVELOPPEMENT
La dernière phase de l'équipement d'un forage est la mise en place de la crépine et,
éventuellement, celle du gravier additionnel.
L'ouvrage pourrait être mis en service à ce moment, mais:
1. nous n'en tirerions pas toute l'eau que pourrait fournir la formation aquifère;
2. nous risquerions fort de pomper beaucoup de sable, d'endommager gravement le
matériel de pompage et, souvent de provoquer des affaissements du sol autour du
forage.
A ces deux maux, un seul remède: le développement. Il faut savoir que la productivité d'un forage,
peut être améliorée en éliminant le plus possible les éléments fins de la formation qui occupent les
espaces entre les grains les plus grossiers. Faire cela, c'est, précisément, opérer un "développement".
LOI DE DARCY: «Le gradient hydraulique varie directement comme la vitesse du flux et,
inversement, comme la perméabilité.»
Selon la définition du gradient hydraulique, on observera que si l'on accroît la perméabilité, on
réduira le gradient et, par voie de conséquence, le rabattement correspondant pour un débit donné,
et, cela, d'autant plus qu'on est plus près du forage. C'est donc, surtout, dans la zone qui entoure
immédiatement le forage que le développement doit agir.
L'autodéveloppement:
Une formation aquifère non uniforme, mise en production par un forage, se développe
automatiquement en pompage. Pour un débit donné, le rabattement est maximum dans le forage et
décroît au fur et à mesure qu'on s'en éloigne.
Dans cette zone très éloignée, le rabattement est nul et l'eau qui s'y trouve n'est pas "appelée"
vers le forage, sa vitesse est nulle, elle reste dans le terrain à l'état statique.
La position de cette zone varie selon les terrains, le rechargement de la nappe, les obstacles
naturels étanches, etc., mais, toutes choses égales, elle est fonction du temps et du débit de pompage.
Parce que, pendant le pompage, le niveau est plus bas dans le forage qu'en tout autre point de la
formation qui l'entoure, l'eau se déplace dans toute la zone dépressionnaire et se dirige vers le
forage, pour remplacer celle qui est retirée par la pompe.
Procédés et outillages à employer pour "développer" un forage:
Cinq moyens s'offrent à nous; on pourra employer, sur le même forage, l'une quelconque de ces
méthodes, ou, successivement, plusieurs d'entre elles:
■Surpompage
■Pompage alterné
■Pistonnage
■Développement pneumatique
■Lavage sous pression
Développement par surpompage:
C'est la méthode la plus simple, elle est couramment utilisée, mais ce n'est pas la plus efficace.
Le procédé consiste à mettre, provisoirement, le forage en production par un pompage à un régime
supérieur à celui fixé pour l'exploitation. Son avantage réside surtout dans le fait qu'il permet
d'obtenir une production régulière, plutôt que dans celui d'un développement absolu, même si ce
surpompage a, apparemment, débarrassé la zone critique de la formation du sable fin qu'elle
contenait.
Un forage qui aura été surpompé à un débit de 100 mètres cubes / heure ne produira
généralement pas de sable si on se borne à ne l'exploiter qu à raison de 80 mètres cubes / heure.
Cela ne saurait signifier que l'ouvrage a été convenablement développé, car, d'abord, rien ne prouve
qu'il n'aurait pas débité plus de 100 mètres cubes / heure s'il avait été traité par l'un des autres
procédés; d'autre part, si pour une raison quelconque, le débit était, même pour un temps très court,
porté à 120 mètres cubes / heure, le forage produirait du sable.
En fait, le surpompage constitue un moyen de nettoyer le forage en provoquant un début de
développement. Il est sans effet sur les "ponts" de "sable" qui ne peuvent être rompus que par un
flux alterné. Enfin, le procédé entraîne une détérioration rapide de la pompe utilisée.

Développement par pompage alterné:


Comme dans le cas précédent, on met le forage en production par pompage et on provoque, à
plusieurs reprises, des arrêts brusques de la pompe. On crée ainsi des variations brutales de pression
qui ont pour effet de développer la formation.
On emploie de préférence une pompe centrifuge classique à axe vertical, sans clapet de pied,
mais l'on doit prévoir une assez grande fatigue du matériel utilisé.
1er procédé: On utilise la pompe à sa capacité maximum jusqu'à obtenir le plus grand rabattement
possible du niveau de l'eau. On arrête alors la pompe et toute l'eau de la colonne d'aspiration
retombe dans le forage pendant que le niveau remonte à sa cote de départ. On recommence
l'opération autant de fois que nécessaire.
2ème procédé: Même processus que précédemment, mais dès qu'on a obtenu le rabattement
maximum et arrêter la pompe, au lieu d'attendre que le niveau remonte à sa cote de départ, on
recommence l'opération (pompage) presque aussitôt. Cela a pour effet d'agiter fortement l'eau au
fond de la crépine. Il faut cependant prendre garde de ne pas remettre la pompe en marche avant
son arrêt complet pour ne pas risquer une rupture de l'arbre.
3ème procédé: Sans chercher à obtenir le rabattement maximum, on pompe jusqu'à ce que l'eau se
déverse à la surface; on arrête la pompe, ce qui libère toute la colonne d'eau; et on recommence.
Il s'en suit de brefs et puissants chocs de pression sur la couche productrice, à une fréquence
beaucoup plus grande que dans les autres procédés.

Développement par pistonnage:


Principe: L'outil est un piston actionné verticalement dans les deux sens à l'intérieur d'un forage
tubé et crépiné.
Dans son mouvement de remontée, le piston crée une dépression au – dessous de lui, qui attire
l'eau et le sable fin de la formation vers la crépine. Ce sable traverse la crépine et s'accumule à
l'intérieur. On l'extrait ensuite par cuillérage. On peut prévoir, sous la crépine, un tronçon de tube
plein de même diamètre, précisément pour recevoir le sable introduit par la course ascendante du
piston.
Dans son mouvement de descente, le piston comprime la nappe, refoule, loin dans le terrain, les
fines particules qui n'ont pas été entraînées par l'opération précédente. Ils restent en ces points
éloignés car la vitesse de l'eau ne sera pas suffisante pour les en chasser.
Le classement des matériaux de la formation, tout autour et au voisinage immédiat de la crépine,
s'opère progressivement dans cette zone sensible. Les plus gros touchent la crépine et les plus fins
en demeurent les plus éloignés, mais chacun finit par rester à sa place et les ponts de sable ne
peuvent se produire à cause de l'alternance du flux.

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