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CHAPITRE V : Essais de pompage et validation de forage

V.1. Introduction
Une fois qu’un forage a été développé et ne contient plus de particules fines, le débit du forage doit être testé.
L’essai de pompage a pour but de connaître les caractéristiques hydrodynamiques de l’aquifère dans lequel
l’eau est puisée et validé le forage construit. Cette méthode est une des plus précises puisqu’elle est effectuée
sur la nappe sur place. Les trois acteurs de forage : le propriétaire de forage, l’entreprise de réalisation et
l’hydrogéologue, s'assurent, vérifier les capacités de production de l'ouvrage par l'exécution d’essais de
pompage, validé le choix du matériel proposé ainsi que le protocole d’essai et de suivi prévu et détaillé dans
son mémoire technique. Ces tests de pompage, constituent un préalable nécessaire à la déclaration ou
autorisation du prélèvement, ainsi qu’à la garantie de bonne exploitation de l’ouvrage. Les essais de débit
permettent de savoir si la productivité du forage sera suffisante pour son usage.
Le forage doit être laissé au repos au moins 24 heures après son développement avant de commencer les essais
de débit. L’essai de pompage concerne tous les ouvrages en vue d’une exploitation des eaux souterraines. Ils
se déroulent en deux phases : essai par paliers et essai de longue durée à débit constant.
L'essai de pompage est un essai destiné à déterminer les caractéristiques hydrauliques du sol. Il consiste à
abaisser par pompage la surface piézométrique de la nappe et à mesurer, en fonction du temps, les variations
du niveau de cette surface ainsi que le débit pompé. L'essai permet de déterminer: le coefficient de perméabilité
de la couche testée, le facteur d'emmagasinement et le rayon d'action du pompage.
V.2. Débit d’exploitation
Le débit d’exploitation est le débit fictif journalier sur une période de 24 h.
Le débit d’exploitation est fixé à 10% en dessous de débit critique, qui est préconisé lors de la réalisation de
l’essai de longue durée. (ya lamine vérifier 10%)
V.3. Essais de pompage
Avant de commencer les essais de débit, il est très important de mesurer le niveau de l’eau dans le forage. Ce
niveau est appelé niveau statique. Quand vous prenez les mesures, choisissez un point de référence fixe, par
exemple le haut du tuyau d’équipement du forage.
Un dispositif approprié pour mesurer le niveau de l’eau au fond du forage est requis pour tout projet de
construction ou d’entretien du forage. Le niveau statique du forage devrait être mesuré avant le test de débit.
En générale, les tests de débit sur les forages à faible capacité et faible demande se font avec la pompe
permanente.
Descendre la pompe immergée jusqu’à une profondeur maximale de 1 mètre au-dessus de la crépine.
Le suivi des débits de pompage devra être réalisé à l’aide d’un débitmètre électromagnétique, ce type d’appareil
permettant de déterminer plus exactement le débit, il est capable d’afficher les mesures assez précises pour le
calcul des gros débits.
Commencez à pomper, tout d’abord à un débit minimal (par exemple 0,2 ou 0,5 m3/h). Contrôlez régulièrement
(avec un seau et un chronomètre ou avec un débitmètre électronique) et écrivez le débit tout en suivant
l’évolution du niveau de l’eau pendant le pompage. Continuez à pomper au même débit jusqu’à ce que le
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niveau de l’eau se stabilise. Notez le niveau de l’eau, le débit et l’heure. La différence entre les niveaux statique
de l’eau (avant le pompage), et le niveau dynamique de l’eau (tout au long du pompage) est appelé rabattement.
Les mesures de rabattement et de remontée du niveau d’eau au cours des essais de pompage seront réalisées à
l’aide d’un tube-guide de dimension adaptée au passage d’une sonde de niveau manuelle ou automatique. Le
suivi piézométrique de la nappe concernera le plus grand nombre de forages possible présents sur la zone.
Ces pompages d’essai seront complétés en cours d’exploitation par :
o un contrôle permanent des débits pompés (compteur)
o un contrôle régulier de la qualité de l’eau (adapté à la réglementation liée à l’usage de l’eau) et des
niveaux de la nappe pour ajuster les prévisions d’exploitation.
L’essai de pompage sera mené comme suit :

a. Essai par paliers

Un pompage par paliers (croissant), permettant de déterminer le débit critique à ne pas dépasser (débit maximal
d’exploitation ou débit critique). Il renseigne sur les caractéristiques des forages et comprend au minima 3 (de
3 à 5) paliers à débit croissant (paliers), d’une durée unitaire constante (1 h à 2 h) proposée par le foreure et
l’hydrologue, espacés d’un temps d’arrêt au moins équivalent (1 heure) permettant à la nappe de retrouver son
niveau d’équilibre initial, sous peine de la détérioration de l’ouvrage et sans risque d’apparition de pertes de
charges anormales pouvant provoquer des dégradations de l’ouvrage. Le pompage par paliers sera réalisé afin
de déterminer la courbe caractéristique de l’ouvrage.
L’essai de longue durée ne démarrera qu’après accord et validation de l’essai de pompage par paliers par
hydrologue.
b. Essai de longue durée à débit constant ou test de la nappe

Un pompage d’essai continu avec une longue durée selon la demande (au moins 12 heures à 8 semaines), sera
réalisé après une période minimale de mise au repos de la nappe de 24 heures. Au cours de l’essai, le débit de
pompage sera maintenu le plus constant possible et le forage fonctionne en permanence. La durée de l’essai
dépend de débit de pompage. Ce pompage est déterminé selon le critère « volume du débit d’exploitation
journalier maximal exploité au moins une fois dans l’année », de préférence en période de décharge de nappe
nommée période de basses eaux.
Le test de la nappe par pompage permet de déterminer les caractéristiques de celle-ci : transmissivité,
coefficient d’emmagasinement, les limites de l’aquifère, les paramètres physico-chimiques et bactériologiques
des eaux d'exhaure (température, pH) et les limites de l’aquifère. Ces paramètres permettent d’appréhender :
 la zone d’influence du pompage pour le débit testé et de faire des extrapolations pour d’autres
conditions d’exploitation du forage,
 les possibilités de réalimentation de la nappe,
 Le test de la nappe par pompage permet d’ajuster les volumes prélevés dans la nappe en fonction de
ses possibilités de renouvellement sans risque de surexploitation.

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 Il permet d’établir la carte d’identité de l’ouvrage et d’évaluer ses capacités de production compte tenu
de ses caractéristiques (profondeur, diamètre, équipement....).
Le niveau de l’eau pendant le pompage sera mesuré, simultanément pour une durée de temps écoulé depuis le
début de l’essai, dans le forage lui-même et dans la mesure du possible sur au moins un ou plusieurs ouvrages
proches. Les mesures seront adaptées à un report des mesures obligatoirement sur un graphique où le
rabattement est exprimé en fonction du Logarithme du temps c'est-à-dire le rabattement = f (log (temps)), le
temps étant exprimé en secondes (ou en minutes) et le rabattement en mètres.
Remarques

 Un arrêt de pompage sera obligatoire lorsque le niveau de l’eau dans le forage soit stable et que l’eau
soit claire.
 Si le niveau de l’eau se stabilise au-dessus du niveau de la crépine (le niveau de l’eau ne doit jamais
descendre en dessous de ce niveau), alors que le débit du forage est suffisant pour l’installation de la
pompe.
 Un échec de la réalisation de forage est délivré au propriétaire si le forage n’est pas productif ou le
débit est faible par rapport au débit estimé.
V.4. Autres essais
Chaque forage doit être testé pour la potabilité après que tous les désinfectants aient été retirés du forage et
avant la première utilisation pour la consommation humaine.
La potabilité consiste à tester l’existence des agents pathogènes dans l’eau à distribué par exemple
l’Escherichia coli, les bactéries, les coliformes, la teneur en nitrates, et le cas échéant, les teneurs en Sulfates
et en Fer (si les analyses ne sont pas réalisées en cours de foration, il est nécessaire de constituer et conserver
les échantillons selon les normes en vigueur, dans un conditionnement adapté et de les traiter rapidement).
D’autres tests devraient être envisagés en fonction de l’utilisation prévue du forage, des minéraux et
contaminants connus ou soupçonnés dans la région. Ces autres tests comprennent, mais sans s’y limiter : les
nitrates, l’arsenic, le fluorure, la salinité ets.
V.5. Interprétation des résultats de pompage d’essai
Les résultats des pompages d’essais, leur interprétation et l’évaluation de l’incidence de ces pompages sur la
ressource en eau souterraine et sur les ouvrages voisins suivis doivent figurer dans le rapport de fin de travaux
ainsi que dans le dossier d’incidence au titre du prélèvement. Le test de la nappe et de l’ouvrage, sont nécessaire
pour garantir la bonne exploitation futur de l’ouvrage.
On prend l’exemple de la formule de JACOB (1950) quelle s’appuie sur la formule de Theis, pour un
écoulement souterrain en régime uniforme:
0.183.𝑄 ⁡2.25⁡⁡.⁡⁡𝑇
S= . log⁡( 2 𝑡 ⁡)
𝑇 𝑟 ⁡⁡𝑆

r : est la distance entre le forage et le piézomètre (m) ;


t : temps depuis le début du pompage (s);
Les rabattements s’alignent sur une droite dont on calcule la pente (A) et, introduite dans la formule de Jacob,
on obtient la valeur de la Transmissivité (T : m 2 /s).

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𝑄
T = 0.183.
𝐴

Avec le débit Q en (m3/s).


Le coefficient d’emmagasinement « S » ne peut s’obtenir que si des mesures ont pu être enregistrées sur un
piézomètre car la distance forage-piézomètre « r » intervient.
𝑡⁡0
S = 2.25. T.
𝑟 ⁡2

t 0 : temps correspondant à l’intersection de la droite avec l’axe s = 0 ;


L’obtention des valeurs de T et de S permet de calculer les rabattements prévisionnels pour d’autres débits
d’exploitation en les introduisant dans la formule de Jacob.
On prend l’exemple de la figure V.1 dont l’axe des abscisses est le temps en minutes et l’axe des ordonnées le
rabattement en mètres.
Pour un débit de pompage de 12 m3/h avec r = 40 m ;
La pente A = (11-8)/Log 10 = (11-8)/1 = 3
T = (0.183 X 12) / (3600 X 3) = 2.10 -4 m 2 /s
t 0 = 22 minutes = 1320 secondes et la distance forage-piézomètre étant de 40 m :
S = (2.25 X 2.10 -4 X 1320) / (40) = 3.7.10 -4
Les conditions de base d’application de cette méthode sont théoriquement les suivantes :
- écoulement laminaire dans un milieu isotrope ou homogène ;
- aquifère illimite, à substratum et à toit imperméable ;
- puits captant toute l’épaisseur de l’aquifère ;
- surface piézométrique subhorizontale ;
- débit de pompage constant.
A partir de la valeur transmissivité T, le degré de fracturation de la roche réservoir ou aquifère peut être
déterminé de la manière suivante :
- pout T ≥ 10 -4 m2/s, la roche est très fissurée (fissurée) ;
- pour 10 -5 ≤ T ≤ 10 -4 m2 /s, la roche a une fracturation ouverte bien développé ;
- pour 10 -6 ≤ T ≤ 10 -5 m2/s, la roche est faible a moyennement fissurée.
A partir de la valeur de coefficient d’emmagasinement, on peut déterminer le type de la nappe du système
aquifère dont :
- entre 10 -2 à 0,2, pour la nappe libre (toit perméable) ;
- entre 10 -3 à 10 -2, pour la nappe semi-captive (toit semi-perméable) ;
- entre 10 -4 à 10 -3, pour la nappe captive (toit imperméable).
D’après les valeurs de T et S calculées ci-dessus, la roche aquifère est très fracturée
(T = 2.10 -4 m2/s > 10 -4 m2/s) et le système aquifère est à nappe captive c'est-à-dire à toit imperméable (10 -4
< S = 3.7.10 -4 < 10 -4).
Le coefficient de perméabilité K est déterminé par le rapport de la transmissivité sur l’épaisseur de la zone
saturée (épaisseur de la nappe), il est donné par la formule suivante :
T = K. e

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Figure V.1 : Test de nappe pour 90 jours (2.5 mois)

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