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Ecole National des Sciences appliquées

Filière: Génie civile


Intitulé du module : Hydrogéologie et technique de forge
Essai de pompage

Jamal STITOU EL MESSARI


jstitouelmessari@uae.ac.ma
1. Introduction

Après identification des limites géométriques de l’aquifère et analyse de ses conditions


d’alimentation et de circulation des eaux souterraines, il est nécessaire d’acquérir des
informations
spécifiques sur les caractéristiques propres du réservoir. Elles peuvent être obtenues par des
mesures
effectuées en laboratoire sur des échantillons, par des essais ponctuels en sondages ou par
des
pompages d’essai plus ou moins prolongés.

1.1. Mesures en laboratoire

Il s’agit de mesures de la perméabilité K des terrains, effectuées sur des


échantillons prélevés en sondage.

Elles ne sont citées que pour mémoire, car le remaniement des échantillons
entraîne une modification plus ou moins marquée de la structure initiale du
terrain en place, pouvant altérer la validité des résultats obtenus. Ces méthodes
sont surtout utilisées en géotechnique (mécanique des sols), à l’aide de
perméamétries et d’œdomètres (lors des essais de compressibilité)
1.2. Principe de base

Comment

Rabattement de montée:Rabattement résiduel: Sr


Chois du site
Eléments à surveiller lors de l’essai

Connaissance sur l’ouvrage ou on va faire l’essai

Matériels indispensables

Chois de la pompe
1.3. Essai de puits / Essai par paliers
Objectifs
• Évaluer les caractéristiques du complexe aquifère / ouvrage de captage:
– Pertes de charges dans l’ouvrages et son environnement direct
– Débit spécifique (m3/h/m et rabattement spécifique m/(m3/h)
– Débit critique (m3/h)
– Productivité: débit maximum d’exploitation.
• Déterminer la courbe caractéristique de l’ouvrage: s=f(Q) au temps t

méthode 1
• Par paliers de débit constant et durée égale (1h à 2h). Interruption de pompage
d’une même durée entre chaque palier (exemple nappe libre dans la craie)
méthode 2: • Par paliers enchaînés de débit constant

La durée des paliers est en général, de


1h à 3h, jusqu’à obtention d’une
stabilisation (régime permanent) ou
pseudo-stabilisation (Évaluation de
durée à faire au cours des tests
préliminaires)
En nappe captive: minimum 3
En nappe libre ou semi captive: 4
ou plus
• Le derniers paliers sera effectué à
un débit égal au Qmax estimé (>Q
critique) si possible

On aura déterminé le Qmax au cours des opérations préliminaires de développement ou de


tests. A défaut on prendra le Q instantané maximum observé en cours de foration (MFT).

Avec 4 paliers Avec 3 paliers


Palier 1: Qmax/4 Palier 1: Qmax/3
Palier 2: Qmax/3 Palier 2: 2.Qmax/3
Palier 3: Qmax/2 Palier 3: Qmax
Palier 4: Qmax
Réalisation de l’essai par palier
• Noter l’heure de démarrage du 1er palier
• En cours de pompage, noter tout événements particuliers (pluie, problème de pompe, …)
• En fin de palier et avant arrêt de pompage: Contrôle à la sonde manuelle du niveau
dynamique P Prélèvement d’eau pour analyse (T°, pH, Conductivité auminimum, éléments
particuliers (Chlorure) dans certains cas)

Le rabattement de l’eau mesuré dans l’ouvrage est la résultante de la somme des différentes
pertes de charges
Tableau récapitulatif des résultats (nappe captive – sables Aptien de la vallée de
l’Hérault)
Tableau récapitulatif des résultats
2: Interprétation des résultats
Interprétation Essai par paliers: courbe Débit=f( rabattement spécifique)

Débit critique Qc: Débit correspondant au moment ou l’écoulement laminaire fait


place à un écoulement turbulent (vitesse critique). A cet instant, le régime turbulent
fait augmenter les pertes de charges quadratiques. Cela se traduit par un
accroissement rapide du rabattement.
En nappe libre, s max.= b/3 (b épaisseur de l’aquifère). En nappe captive s max.= 0,75 h
(hauteur d’eau avant pompage)
Débit maximum admissible Qadm: cette notion tient compte du Qc, des caractéristiques de
l’aquifère, du matériel, et des risques divers de colmatage.
Deux parties sont distinguées dans cette courbe:
A: correspondant au débit critique Qc =140 m3/h

Le débit critique, Qc = 140 m3/h est calculé par


m’abscisse du point A déterminé par l’augmentation
de la pente de la courbe.

Qmax = 130 m3/h correspond à un rabattement


maximum S max en fonction du débit critique et du
rabattement maximum admissible (5m).
Courbe Débit/rabattement ou courbe
caractéristique du puits.
Le débit spécifique d’un puits, qs, est le débit pompé, Q rapporté au rabattement, s

Calcule de perte de charge: la droite débit /rabattement spécifique


permet de déterminer les coefficients B et C de l’équation:

L’équation de la droite représentative: s = QB + 0.01 Q2 B


Le rabattement déterminé à l'instant t imputable à la perte de charge linéaire. conséquence de
l'écoulement laminaire de l'aquifère. BQ, imposée par ses paramètres hydrodynamiques. est
donnée par l'expression:
s = BQ = 1 10- 2 Q

Pour chaque débit, la différence entre le point de cette droite et celui de la courbe débits/rabattements.
situé au-dessus. donne la valeur de la perte de charge quadratique, CQ2. Par exemple pour un débit de
100 m3/h la perte de charge linéaire est de 1 m de hauteur d'eau et la perte de charge quadratique de
l,50 m.
Le débit d’exploitation recommandé
La productivité d'un puits (Pr). est le débit maximum qui peut être pompé dans l'ouvrage. pendant une
durée définie, sans que le rabattement induit par le pompage ne dépasse le rabattement maximum
admissible (J .F. Forkasiewicz. 1978).
Le rabarrement maximum admissible est imposé par:
- des contraintes physiques et techniques du complexe aquifère ouvrage de captage, exprimées par le
débit critique. Qc et le rabattement critique, Sc· correspondant. mesurés par les essais de puits .

Par exemple : Qc= 140 m31h et Sc = 4 m. Le débit maximum, Q max et le rabattement maximum.
doivent être inférieurs, soit Q max = 130 m3/h et smax = 3.50 m.

- des contraintes socio-économiques. dont la principale est le cour de production de l'eau, imposant la
profondeur du niveau dynamique.

Le rabattement maximum retenu doit donc être égal au rabattement maximum mesuré sans dépasser
le rabattement maximum admissible.

Il devra tenir compte:


• Du débit critique déterminé par l’essai par palier
• Des résultats de l’essai de nappe (effets limites, fluctuations saisonnières de la nappe)
• Des caractéristiques de l’équipement de captage (position des crépines, de la pompe, des
sécurités manque d’eau)
• Des risques de colmatage (mécanique, physico-chimique, bactérien, entartrage)
• Des problématiques liées à la qualité de l’eau (biseau salé, …)
• Du mode d’exploitation souhaité par le maître d’ouvrage
Essai de nappe /Essai de pompage longue durée
Objectifs:
1. Déterminer les caractéristiques hydrauliques de l’aquifère:
En nappe captive:
• Transmissivité T (m2/s
• Coefficient d’emmagasinement S
• Rayon fictif Rf (ou rayon d’influence du pompage) (m)
En nappe semi-captive:
• Résistance hydraulique verticale c (jours) (ou résistance à l’écoulement vertical)
• Facteur de drainance L (m)
En nappe libre:
• Facteur d’égouttement
2. Déterminer les conditions aux limites de l’aquifère

4
2 3
1
Transmissivité T (m2/s): débit traversant une section normale à l’écoulement, de largeur unitaire
prise sur toute l’épaisseur de l’aquifère et sous un gradient hydraulique égal à l’unité
Coefficient d’emmagasinement S: volume d’eau libéré ou emmagasiné à travers une surface
d’aire égale à l’unité, pour une variation de la charge hydraulique normale à cette surface. Pour
1 une nappe captive, il dépend de l’élasticité des roches et de l’eau. Grandeur de l’ordre de 10-4 à
10-6. En nappe libre, il équivaut à la porosité efficace de la roche (élasticité négligeable)
Rayon fictif Rf (m):(ou rayon d’influence du pompage)
Conditions aux limites de l’aquifère: (limite d’alimentation, limite imperméable, et tous les états
intermédiaires)

Résistance hydraulique verticale c (jours) (ou résistance à l’écoulement vertical)= c’est le rapport
entre l’épaisseur saturée D’ de la couche semi-captive et sa perméabilité verticale k’, soit D’/k’.
Elle caractérise la résistance de la couche semi-perméable à la drainance vers le haut
2 ou vers le bas.
Facteur de drainance L (m)= Le facteur de drainance détermine la répartition des échanges d’eau
entre la nappe principale et la couche semi-perméable. Il permet de connaître la provenance de
l’eau pompée dans l’ouvrage de captage. Un facteur L élevé indique une grande
résistance à l’écoulement dans la couche semi-perméable par rapport à la résistance dans la
nappe proprement dite. L’influence de la drainance est alors faible.

Facteur d’égouttement B (m)= Il peut se comparer au facteur de drainance des nappes semi-
3 et 4 captives. Une valeur de B élevée témoigne d’un drainage rapide. Si le facteur B est infini, on a
affaire à une nappe libre sans débit retardé.
Régime d’écoulement
Régime permanent: Équilibre entre le débit sortant de l’ouvrage et le débit entrant par
ailleurs dans la nappe. L’évolution du rabattement dans le temps (au niveau des piézomètres)
est alors négligeable, et le gradient hydraulique aux abords de l’ouvrage de captage devient
constant.
Régime transitoire (ou de non équilibre) :
Il se produit entre le début du pompage et le moment où l’on atteint le régime permanent.
Nappe captive = Régime transitoire
Méthode d’interprétation des essais de nappe
Condition d’application des méthodes
En règle générale pour la plupart des méthodes d’interprétation les hypothèses de base d’application
suivantes doivent être respectées:
Aquifère isotrope, homogène et d’épaisseur constante dans la zone influencée par le
pompage
Puits complet: l’ouvrage pénètre entièrement l’aquifère et l’eau arrive en écoulement
horizontal sur toute l’épaisseur de la nappe
Surface piézométrique horizontale avant le pompage
Pompage à débit constant

En régime transitoire, on ajoutera à ces hypothèses les conditions suivantes:


L’emmagasinement de l’eau dans l’ouvrage est négligeable
L’eau emmagasinée est libérée au même instant que la baisse de la charge hydraulique
(hors nappe libre ou semi-libre) => diamètre de l’ouvrage de captage étroit

Différentes méthodes d’interprétations en nappe captive


Régime permanent en nappe captive:
Méthode de Thiem – 1906
Régime transitoire en nappe captive: Méthode de Theis Méthode de Chow Méthode de Jacob
Méthode de la remontée de Theis
La programmation des pompages d'essai.guidée par les interprétations. La résolution des expressions
d'approximation logarithmique de C.E. Jacob (51 et 53), est obtenue par le tracé et l'interprétation de la
droite représentative rabattements/logarithmes des temps de pompage ou rabattements
résiduels/logarithmes des temps de remontée (G Cast any, 1967 : J. Forkasiewicz. 1970 et 1972 ; C.E.
Jacob, 1950 : G.P, Kruseman et ait., 1974 et Trupin, 1969; B. Genestier, 1984).

Les données du pompage sont reportées sur


un papier graphique semi-Iogarithmique.
Les rabattements ou les profondeurs du
niveau d'eau exprimés en m. de haut en bas.
en ordonnées linéaires et les temps de
pompage en abscisses logarithmiques.
Le niveau piézométrique initial est indiqué en
haut du graphique.
Les échelles sont choisies dans chaque cas en
particulier celles des temps (secondes,
minutes, heures) afin d'utiliser tout l'espace
du graphique.
Les points obtenus tracent la droite moyenne
représentative de l'expression de C.E, Jacob.
La courbe observée, au début du pompage,
traduit l'effet de capacité de l'ouvrage,
provoquant un écoulement turbulent non
linéaire. Le point d'intersection de la droite
représentative avec le niveau piézométrique
initial. mesure le temps fictif il l'origine, noté
to'
Calcul des paramètres hydrodynamiques

La transmissivité T est calculée par la pente de la droite représentative.


L'échelle des coordonnées n'étant pas homogène, la pente est déterminée par l'accroissement
des rabattements (ou des profondeurs des niveaux d'eau) au cours d'un module logarithmique,
noté C. La transmissivité est calculée par l'expression .

Le coefficient d’emmagasinement est obtenu par calcul numérique dans le deuxième terme de
l'expression . Ou. plus simplement. avec to' lorsqu'il peut être déterminé. par l'expression .

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