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Chapitre 4 : Dimensionnement des ouvrages d’assainissement

4.1. Déversoirs d’orage :


Les déversoirs d’orages permettent de diminuer la charge des stations d’épuration, mais
de l’autre côté, ils déversent une grande quantité de matières polluantes provenant des
eaux usées dans le milieu naturel par temps de pluie.

Le calcul des déversoirs d’orage a trait :


• A la galerie proprement dite
• Au seuil de déversement dont la cote conditionne le fonctionnement de
l’ouvrage.

La galerie doit être calculée pour pouvoir transiter la totalité des débits amont.

Aucune règle générale ne peut être fournie quant à la fréquence de fonctionnement des
déversoirs, celle –ci étant essentiellement fonction des conditions locales.

4.1.1. Calcul d’un déversoir d’orage


La procédure de dimensionnement des déversoirs d’orage est :
- Evaluation du débit maximum conservé à l’aval vers la station d’épuration,
selon une dilution admissible à la station. Ce débit est de l’ordre de 3 à 6 fois le
débit de temps sec.
- Détermination de la valeur du seuil de fonctionnement ainsi que la valeur de
remplissage de la conduite d’amenée, cette dernière valeur déterminant le niveau
de trop plein.
- Pour les débits de l’événement orageux considéré, on calcule ensuite la
longueur du déversoir par application des formules du seuil (fonction du type de
l’ouvrage).
La formule utilisée est celle de Poléni :

Qd : débit du flot déversé en m3/s


µ : coefficient de débit
b : longueur de la crête déversante (m)
h : hauteur de charge (m)
g : accélération de la pesanteur (9,81 m/s2 )

Application :

On veut déterminer les caractéristiques d’un bassin d’orage pour un débit de dilution de
l’ordre de 5 fois le débit par temps sec : 1 partie d’eau usée pour 4 parties d’eau pluvial.
Diamètre du collecteur principal avant le déversoir d’orage : D 600 mm.
Pente : 1,6%
Débit par temps de pluie : 800 l/s
Débit par temps sec : 60 l/s
Vous pouvez utiliser l’équation de Manning Strickler Q = Kst. A. Rh2/3. I1/2 avec Kst =
90 et la Formule de Poléni avec µ = 0.6

Solution :
Calcul du débit du collecteur s’amenant vers la station d’épuration avec une
dilution 5 :
Q1 = (60 x 4) + 60 = 300 l/s

Calcul du débit rejeté directement dans le cours d’eau :


Q2 = 800 – 300 = 500 l/s

Calcul du niveau d’eau p1 dans la conduite d’arrivée


D : 600 mm
I : 1.6%
K = 90
Le débit à pleine section, en utilisant l’équation de Manning est :

Qv = Kst . A. Rh 2/3 . I1/2 = 90. (π.0,62 / 4). (0,6/4) 2/3 . (0,16)1/2 = 0,908 m3/s ≈
900 l/s.

La hauteur partielle par temps de pluie :

Rq= QT/Qv = 800/900 = 0,89.


En utilisant l’abaque donné à la page suivante, on obtient un rapport de remplissage de
h/H=0,77

Donc p1= (h/H) x 600 =0,77 x 600 = 462mm

Calcul de la hauteur partielle p2 lorsque le débit = 5x débit par temps sec = 300 l/s

Qr/Qv = 300/900 = 0,33

En utilisant l’abaque à la page suivante, on obtient un rapport de remplissage de h/H=0,38

Donc p2=(h/H) x 600 =0,38 x 600 = 228 mm

La hauteur du seuil du déversoir est de 228 mm (voir coupe)


Calcul de la longueur du seuil du déversoir (Formule de Poléni)

Qd = 2/3 μ b hd 3/2 (2.g)1/2


b = 3/2 . Qd / (μ . hd 3/2 (2.g)1/2 ) avec μ = 0,6
b = 3/2 . 0,5 / {0,6. [(0,462 – 0,228) /2] 3/2 (19,62)1/2} = 7,05 m

Calcul du tuyau d’étranglement (EU)


Il doit être construit de telle façon que le débit ne dépasse pas 300 l/s.
Q = 300 l/s , Kst = 90 , I = 1,6%

Choisissons D 400
Qv = Kst . A . Rh 2/3 . I1/2 = 90 . [π.(0,4)2 / 4]. (0,4/4) 2/3 . (0,016)1/2 = 0,308 m3/s ≈ 300 l/s.

Le diamètre choisi est validé.

4.2. Bassins de retenue :


Les bassins de retenue sont utilisés dans le cas où on cherche à réduire les dimensions
des collecteurs projetés à l’aval en étalant les débits de pointe sur un temps imposé
par les conditions d’écoulement à l’aval.
On peut utiliser les dépressions naturelles comme des bassins de rétention, si on les
relit au réseau d’assainissement pour l’évacuation des débits de ruissellement stockés
pendant un certain temps dans la dépression.
Ces bassins sont constitués par un corps de bassin et un ouvrage aval constitué par un
seuil d’évacuation qui peut être un déversoir ou un orifice.

Figure : Hydrogrammes d’entrée et de sortie d’un bassin de retenue

On peut obtenir l’hydrogramme de débit à l’entrée du bassin de retenue à partir de la


courbe intensité – durée de la pluie maximale pour la fréquence choisie.

Calcul du volume d’un bassin de rétention :


La méthode dite “ des Volumes ” est utilisée pour calculer le volume utile d’un bassin de
rétention.
L’application de cette méthode revient à calculer un volume V en fonction du temps t,
le volume sera maximum quand dV/dt = 0.
La formule de base pour calculer la capacité d’un bassin de rétention
s’écrit : V = h. S.C - Q.t, dans laquelle :
V : est le volume de retenue en m3

h : est la hauteur d’eau tombant pendant un temps t, elle est donnée

par la formule : h= a.t(1-b)

où a et b sont les paramètres de la formule de Montana i =a.tb


a : est à multiplier par 10-3 pour obtenir h en m;
S : surface du bassin en m²
C : Coefficient d’apport : Fraction du volume d’eau précipitée qui arrive au bassin de
rétention
Q : est le débit admissible à l’aval (débit de fuite) en m3/mn
t : est le temps en mn.
Les formules d’application sont :

V = a.S.C. t1-b - Q.t


La détermination de C est délicate, on pourra adopter en première approximation les
valeurs ci-après pour des pourcentages de boisement variant de 0 à 100% :
• Sol imperméable (argileux) - 0,60 à 0,15
• Sol plutôt imperméable - 0,40 à 0,10
• Sol plutôt perméable - 0,20 à 0,05
• Sol perméable (sableux) - 0,10 à 0,05

Le débit de sortie du bassin de rétention s’écrit :


Qs = m Ω . √ 2g h
Qs : débit sortant du bassin de rétention (m3/s)
h : hauteur de l’eau dans le bassin de rétention (m)
g : accélération de la pesanteur, g = 9,81 m/s²
m : constante caractéristique de l’orifice, m=0,7
Ω : section de l’orifice (m²)
Application 4.1 : Calcul du volume d’un bassin de retenue
Soit une cuvette dont le volume est de 248 594 m3.
Le bassin d’apport de ladite cuvette a les caractéristiques suivantes :
Paramètres de Coefficient
Superficie montana d’apport
(ha)
a b C
1145 3.87 0.56 0.4
On demande de calculer :
1. le débit de fuite pour un temps de vidange de 6 heures ;
2. la section de l’orifice pour l’évacuation du débit de fuite pour une hauteur d’eau de
de 2 mètres dans le bassin.
4.3. Siphons à point bas :
Ils ont pour rôle de franchir un obstacle à un niveau plus haut ou plus bas que celui du
collecteur principal. Un obstacle peut être un cours d’eau, un canal, une route, un
tunnel, une voie ferrée, une tranchée ou une conduite à grande dimension.

Les siphons à point bas fonctionnent toujours en charge, même s’ils transitent un débit
très faible (débit par temps sec).
Afin d’éviter l’obturation de siphons par des résidus secs volumineux, on choisit le
même diamètre minimum que celui du réseau (Φ200 pour un réseau des eaux usées,
Φ 300 pour un réseau unitaire ou pluvial). Le calcul hydraulique consiste à réaliser une
vitesse minimale (environ 1 m/s pour un collecteur des eaux usées, 1.20 à 1.50 m/s
pour un réseau unitaire ou pluvial). Pour la réaliser, il faut souvent utiliser plusieurs
conduites en parallèle (une conduite pour le débit par temps sec, avec une ou plusieurs
conduites en parallèle pour le débit par temps de pluie). Lorsqu’on ne peut pas réaliser
les vitesses minimales ci-dessus, il faut installer des chasses d’eau.
Un siphon à point bas doit avoir un regard de visite à chaque extrémité.
Le calcul consiste donc à :
- déterminer les sections S1 et S2 pour les débits minima ;
- calculer les pertes de charge et la répartition des débits minima ;
- vérifier si l’ensemble peut évacuer les débits maxima et éventuellement
augmenter les section S1 et S2.
Chapitre 5 : Eléments constitutifs des réseaux d’assainissement

Les éléments consécutifs d’un réseau d’assainissement se subdivisent en :


⇒ Ouvrages principaux
⇒ Ouvrages annexes

Les ouvrages principaux comprennent :


• Des tuyaux circulaires
• Des tuyaux ovoïdes préfabriqués
• Des ouvrages visitables de profils particuliers, limités aux grands centres urbains.

Les ouvrages annexes comprennent :


• Regard de visite
• Bouches d’égout
• Regards borgnes
• Branchements particuliers
• Stations de relèvement
• Déversoirs d’orage
• Bassin de rétention
5.1 Ouvrages principaux
Un égout est considéré comme un aqueduc à écoulement libre dont la mise en charge
doit être exceptionnelle et limitée par le débordement éventuel des regards et ouvrages
annexes.

Du point de vue de l’étanchéité, il y a lieu de distinguer deux cas :

• L’étanchéité parfaite aux eaux transitées qui était jadis peu recherchée sauf dans
certains cas spéciaux, contamination d’une nappe, par exemple.
• L’étanchéité aux eaux extérieures, provenant de la remontée saisonnière d’une
nappe, doit être absolue, faute de quoi l’égout fonctionne comme drain de ladite
nappe, ce qui a pour effet de perturber, considérablement le fonctionnement de la
station d’épuration.

Les conduites d’assainissement existantes sur le marché peuvent être distinguées en 2


catégories selon leurs modes de fabrication :
• Conduites préfabriquées : elles sont généralement circulaires.
• Conduites coulées sur place et pouvant avoir les formes les plus diverses :
circulaires, ovoïdes normalisés ou non, dalots, en voûte.
Les tuyaux circulaires sont désignés par leur diamètre intérieur, dit diamètre nominal,
exprimé en mm. Les tuyaux ovoïdes sont désignés par leur hauteur intérieure, dite
nominale, exprimée en centimètres.

Les joints furent d’abord réalisés en mortier de ciment sur le chantier. Ces joints
cédèrent la place aux joints en élastomètre, étanches tant aux eaux intérieures qu’aux
eaux extérieures.
5.1.1 Conduites préfabriquées
On distingue selon la nature des matériaux utilisés :
• les conduites en béton comprimé ou vibré non armé
• les conduites en béton armé
• les conduites en P.V.C.

Les avantages et les inconvénients de ces tuyaux sont présentés sur le tableau 5.1.

D’autres types de canalisations sont aussi utilisés :


• les conduites en fonte ductile
• les conduites coulées sur place

5.1.1.1 Conduites en béton comprimé ou vibré non armé


Elles figurent parmi les plus anciens produits réalisés en béton.

Domaine d’utilisation :
Bien qu’elles continuent à être utilisées à l’heure actuelle, leur usage devient de moins
en moins courant au niveau de l’ossature des réseaux. Les conduites en béton
comprimé sont parfois utilisées pour la réalisation des branchements particuliers de
200 mm et les raccordements des bouches d’égout de diamètre 300 mm.
Caractéristiques :
Les diamètres fabriqués vont du 120 au 1000 mm dans les 3 classes suivantes : 30B, 60B
et 90B.
Tableau 5 .1: Classement des tuyaux en béton non armé selon leurs
résistances à l’écrasement

Diamètre Charge de rupture par mètre de longueur Pr


nominal DN (KN/m)
SERIE 30 B SERIE 60 B SERIE 90 B
(120) (15) (18.50) (25.50)
150 15 19 26.50
200 15 20 28
250 15 21 30
300 15 22 32
400 15 24 36
500 15 30 45
600 18 36 54
(700) (21) (42) (63)
800 24 48 72

5.1.1.2 Conduites en béton armé

Parmi les conduites en béton armé fabriquées dans le domaine de l’assainissement on


trouvera :
• les conduites en béton vibré armé
• les conduites en béton centrifugé ordinaire (CAO)
• les conduites en béton précontraint

5.1.1.2.1 Conduites en béton vibré armé

Procédés de fabrication :
Le processus de fabrication utilisé est organisé de la manière suivante :
La cage d’armatures est montée verticalement sur un collet en acier sur lequel vient
coulisser le moule extérieur. Le béton est injecté par passes montantes par centrifugation.
A la fin de fabrication, la buse est soumise à une compression qui permet d’améliorer
sa compacité. La conduite ainsi fabriquée est transportée verticalement vers l’aire de
stockage où elle est maintenue jusqu’à ce qu’elle atteigne une résistance suffisante.
Caractéristiques :
Les éléments fabriqués ont une longueur de 2.50 m en diamètres variant de 300 à
1000 mm et correspondent à deux classes de résistance (90 A et 135 A). Les charges
de rupture sont données sur le tableau 5.2. Ils sont à bouts mâle et femelle.

5.1.1.2.2 Conduites en béton Centrifugé Armé Ordinaire (CAO)

Procédés de fabrication :
Les armatures sont obtenues à partir des fils d’acier en bottes et enroulés autour d’un
mandrin. La fabrication se fait par centrifugation de la cage d’armatures
horizontalement avec insertion du béton durant la rotation de la buse. Cette
centrifugation confère à la buse une très bonne compacité, une bonne résistance à
l’ovalisation et une bonne étanchéité.

Caractéristiques :
Les buses se présentent sous formes d’éléments à joint torique ou d’éléments à bouts
droits. La jonction des tuyaux CAO. (JT) se fait par l’intermédiaire d’un joint torique en
élastomère qui autorise des déviations angulaires de plusieurs degrés ; la jonction des
tuyaux CAO à bouts droits (BD) se fait par l’intermédiaire d’une bague matée au mortier
sec.
Les éléments fabriqués présentent des diamètres de 200 à 2200 mm correspondant à 3
classes : 60 A, 90 A et 135 A.

Tableau 5.2 : Charges de rupture des canalisations CAO


Série 60 A Série 90 A Série 135 A
Charge Charge Charge
Diamètre Epaisseur de Epaisseur de Epaisseur de
nominal de paroi rupture de paroi rupture de paroi rupture
DN (mm) (mm) (kN/m) (mm) (kN/m) (mm) (kN/m)
250 34 38 34 38 34 38
300 37 38 37 38 37 41
400 43 38 43 38 45 54
500 50 40 50 45 53 68
600 56 43 58 54 62 81
700* 62 46 66 63 70 95
800 68 49 74 72 80 108
900* 74 54 82 81 90 122
1000 80 60 90 90 100 135
1200 92 72 105 108 120 162
1400* 105 84 120 126 140 189
1500 113 90 128 135 148 203
1600* 118 96 135 144 155 216
1800 130 108 150 162 170 243
2000 140 120 160 180 180 270
700* : tuyau dont il est recommandé d’éviter l’emploi

La justification de la résistance mécanique des tuyaux d’assainissement repose sur la


comparaison de la charge de rupture Pr garantie par le fabriquant avec la charge Pc
calculée lors des essais d’écrasement prescrits pour le contrôle des tuyaux, majorée
d’un coefficient de prise en compte “ a ” :
Pr > a * P c

Ce coefficient “ a ” est pris égal à 1.3 pour le béton armé d’assainissement comportant
un pourcentage minimal d’armatures répondant à la norme marocaine 10-01-F040 ou
à son homologue européenne NF 16-341.
La charge calculée Pc résulte du cumul des actions sur le tuyau mises en œuvre par
le remblai d’une part, les charges mobiles d’autre part. Elle est déterminée par la
formule : Pc = [(P-P’)*De] / m

dans laquelle :

De : est le diamètre extérieur du tuyau, exprimé en mètre :


m : est un coefficient de pose dont la valeur est de 2.3 pour les diamètres inférieurs
ou égaux à 0.50 m et de 2 pour les diamètres nominaux supérieurs à 0.50 m :
p : la pression exercée par le remblai au niveau de la génératrice supérieure du
tuyau, est calculée par la formule : p = [[De + (De + 2)]/(2De)]*h*µ
dans laquelle :
h : est la hauteur de remblai au-dessus de la génératrice supérieure du tuyau et µ le poids
spécifique des remblais pris égal à 1.800 kg/m3.
p : est la pression exercée au niveau de la génératrice supérieure de la conduite par
une roue de 10.000 da.N affectée d’un coefficient de majoration dynamique égal à
(1+0.3)/(1 + H), H étant la hauteur au - dessus de la génératrice supérieure.
En ce qui concerne les diamètres de fabrication courante, ils ont été pris en compte
dans les calculs et abaques fournis par la SOCA (voir figure n°6.1) pour les diamètres
de 300 à 800 mm avec surcharges roulantes. Pour les diamètres supérieurs le choix
de la classe a été déterminé par le diamètre du tuyau et sa position dans le sol.
En cas de dépassement des limites autorisées pour la classe 135A, il est nécessaire
de mettre en place un tuyau de cette classe mais avec un enrobage de sable stabilisé
à 150 kg ciment par m3. La mise en place de sable stabilisé s’effectue en respectant
la méthode suivante : - pose d’une couche de 20 cm d’un mélange sable-ciment ; -
pose, réglage et calage du tuyau ;
- remplissage de la tranchée avec le mélange sable-ciment jusqu’à 20 cm au-
dessus de la génératrice supérieure du tuyau, suivi d’un léger damage. Le
mélange peut être sec ou légèrement humide pour faciliter sa mise en place.

5.1.1.2.3 Conduites en béton précontraint


Le tuyau est constitué par un cylindre en béton centrifugé précontraint
longitudinalement à des taux tels que, dans les conditions de manutention et
d’utilisation, le béton ne soit jamais tendu dans le sens de la longueur du tuyau.
La fabrication des tuyaux passe par les différents stades suivants :
• Préparation des armatures longitudinales et transversales.
• Installation des armatures dans les moules et la mise en tension.
• Mise en place du béton et centrifugation. Le béton utilisé est dosé à 450
kg/m3 de ciment (Portland CPJ 45)
• Enroulement de fils d’aciers dur appelé frettage
• Un revêtement de protection du frettage (minimum 19 mm)
La pression caractéristique à un point d’une conduite est la pression maximum
susceptible de s’exercer en service à ce point. Le tableau ci-dessous donne les valeurs
des pressions caractéristiques en fonction du diamètre.
La résistance à l’écrasement est la suivante :
• Charge d’essai à la fissuration par m2 de surface diamétrale intérieure : 6T
• Charge d’essai à la rupture par m2 de surface diamétrale intérieure : 9 T
Tableau 6.3 : Pressions caractéristiques des canalisations en BP
Diamètre nominal en mm Pressions
caractéristiques en
kg/cm2
300 3,700
400 3,000
500 2,600
600 2,300
700 2,000
800 1,750
900 1,500
950 1,400
1000 1,300
1100 1,100
1150 1,000
1200 0,900
1300 0,800
1550 0,675
1850 0,475
2000 0,400

5.1.1.4 Tuyaux en PVC


Ces tuyaux deviennent de plus en plus utilisés dans le domaine de l’assainissement
liquide.
La fabrication de ces tuyaux est parfaitement contrôlable au laboratoire. La tenue à
l’ovalisation des tubes en PVC peut être mesurée par leur ‘module de rigidité’ qui permet
de les classifier en ‘classes de rigidité’. Les tuyaux en PVC sont prévus avec joint collé ou
avec joints en caoutchouc.
Leur résistance chimique est remarquable : ils ne craignent rien des effluents domestiques
ni de leurs produits de décomposition (H2S, acide sulfurique). Même en milieu sulfurique
concentré, ils sont inaltérés. Ils sont donc particulièrement conseillés pour les effluents
acides jusqu’à 70% de concentration. C’est le tuyau recommandé pour les installations de
teintureries, de l’industrie chimique, de savonnerie, d’effluents très salés, etc...
Leur capacité hydraulique est aussi excellente. On peut affirmer que le coefficient de
rugosité des canalisations en PVC est le meilleur de tous les matériaux d’assainissement.
Bien sûr, en eaux usées tous les matériaux finissent par se tapisser d’un film gras ce qui
implique que leur capacité d’écoulement arrive à se rapprocher les unes des autres, mais
ce n’est pas le cas en canalisation pluviale ou en système unitaire.
Leur résistance à l’abrasion est très supérieure, particulièrement en présence de sable, à
celle des autres matériaux.
Le PVC est sensible aux rayons ultraviolets, il faudra donc éviter de le stocker au soleil,
mais il faut bien dire que cette attaque n’est sensible qu’après plusieurs mois.
De plus, ces tuyaux sont très légers. Cette qualité les rend très compétitifs pour des sites
éloignés de leur lieu de fabrication, et pour leur utilisation dans les zones difficiles d’accès.

Tableau 5.5 : Charges de rupture des canalisations en PVC

Diamètre extérieur Charges de ruptures par mètre linéaire (kN/ml)


(mm) Série I Série II
125 17,0 -
160 21,0 16,0
200 32,4 18,0
250 43,2 22,5
315 53,1 28,35

5.1.1.5 Avantages et inconvénients des différents matériaux

Le tableau ci-dessous (5.6) résume les avantages et les inconvénients des différents
matériaux des canalisations exposés ci-dessus.

Tableau 5.6 : avantages et inconvénients des différents matériaux


Type de Avantages Inconvénients
matériau
- Sensible à H2S (acide
sulfurique),
BC, BVO - Mauvaise tenue en sols
Béton agressifs ou de mauvaise qualité
Coût modéré Fragile
comprimé ou -
béton vibré - Eléments courts de 1 mètre
ordinaire - Joints médiocres : mortier
- Rugosité intérieure élevée
- Durée de vie : faible
- Bonne qualité du béton - Sensible à H2S
(Contrôlable) - Coûts un peu plus élevés du
- Bonne résistance à la fait de la présence d’acier
rupture - Enrobage des aciers à
BVA - Eléments de 2,5 ml surveiller (distance des aciers par
Béton vibré armé - Rugosité intérieure rapport à la surface)
moyenne pouvant être - Gamme de diamètres réduite
améliorée - Aspect quelquefois à améliorer
- 3 Classes de résistance - Lourd
: 60 A, 90 A et 135 A
BP - Economie d’acier - Faible résistance aux agressions
Béton - Bonne résistance mécaniques
précontraint - Longueur assez - Lourd
importante des éléments : 4 à 6
m
CAO - Très bonne qualité du béton - Sensible à H2S
Centrifugé armé - Bonne résistance à - Résistance assez faible aux
ordinaire l’écrasement sols et aux eaux agressifs
- Imperméable – Joints - Rugosité moyenne
étanches - Lourd
- Eléments : 3,50 m
PVC - Très résistant à H2S
- Résistance mécanique - Cher pour diamètre > 400 mm
suffisante
- Très léger- Très
imperméable
- Montage très facile
- Joints étanches
- Haute résistance aux
agents chimiques ordinaires
- Eléments : 6 m

5.1.2 Autres produits utilisés (fonte ductile)


La fonte est un produit sidérurgique à base de fer et de carbone.
La fabrication se fait en introduisant un débit constant de fonte liquide par un canal de
coulée légèrement incliné dans un moule cylindrique appelé coquille, tournant à grande
vitesse autour de son axe et monté sur un chariot qui se déplace longitudinalement par
rapport au canal de coulée. La fonte liquide se déversant de l’extrémité du canal est
appliquée, par la force centrifuge, contre la paroi de la coquille refroidie par une
centrifugation d’eau à température contrôlée. Elle s’y répartit uniformément et se
solidifie à son contact. Extraits de coquilles, les tuyaux sont transportés dans des fours
munis d’une installation de régulation de température où ils subissent un recuit. Ce
traitement a pour effet d’accroître l’allongement et la résilience du métal tout en
diminuant sa dureté. Il supprime tes tensions internes et empêche leur formation. Il
facilite enfin l’usinage et la coupe éventuels.
Pour ce qui concerne les résistances mécaniques, la résistance minimale à la traction est
de 420 Newtons/mm2 et les pressions d’épreuve sont :
• DN ≤300mm 60 bars
• 300 ≤ DN ≤ 600 m 50 bars
• DN > 600mrn 4 bars
La hauteur de couverture minimale est de 1 m
Il est à préciser que les conduites en fonte ne sont pas utilisées au niveau de l’ossature
du réseau d’assainissement. Elles ne sont utilisées que pour des ouvrages spéciaux
(traversées de cours d’eau par exemple) ou pour des conduites de refoulement.

5.1.3 Conduites coulées sur place


Le recours à la réalisation des conduites d’assainissement coulées sur place est dicté par
l’un des impératifs suivants :
• inexistence de gabarit équivalent en préfabriqué.
• Nécessité d’adopter une section autre que circulaire.
• Nécessité de travailler en souterrain
• économie par rapport à un ouvrage préfabriqué.
Très souvent, quand on parle des ouvrages réalisés sur place, on se réfère à l’ovoïde,
section la plus utilisée pour les conduites non préfabriquées.
Les sections ovoïdes normalisées sont : T100, T130, T150, T180 et T200. D’autres
sections peuvent être rencontrées et sont définies par les dimensions : D/H (H = 3/2 D)
: 120/180, 160/240, 180/270 et 200/300.
Lorsque les calculs montrent qu’un tuyau nécessite un diamètre de plus de 0,60 m, il est
préférable d’utiliser un tuyau ovoïde.
Le tableau d’équivalence entre tuyaux circulaires et ovoïdes est :

H (cm) D(mm)
100 800
130 1000
150 1200
180 1400
200 1500
5.1.4 Ouvrages visitables de profils particuliers :

Les ouvrages visitables particuliers réalisés dans les grands centres urbains peuvent se
classer en diverses catégories.

5.1.4.1 Egouts ordinaires à cunette :


Les égouts ordinaires à cunette permettent un bon écoulement des eaux, il en existe de
plus ou moins anciens, et de dimensions variables.

5.1.4.2 Egouts à cunette et banquette :


Ils comprennent une cunette centrale et deux banquettes latérales. La banquette permet
la circulation en temps sec pour l’entretien.

5.2 Ouvrages annexes :


Ces ouvrages sont nécessaires au bon fonctionnement d’un réseau d’assainissement. Les
principaux ouvrages sont les regards d’accès au réseau, les bouches d’égout, les
branchements particuliers et les stations d’épurations.

5.2.1 Regards d’accès au réseau (regards de visite)

- Rôle :
Les regards d'accès au réseau permettent d'accéder au réseau d'assainissement afin d'y
pénétrer si sa dimension est suffisante (ouvrage visitable), ou simplement de l’inspecter
et d'assurer sa maintenance et son entretien. Constitués d'un tampon, d'une cheminée et
d'un branchement d'accès, ils permettent aussi d’assurer l’aération du réseau
d’assainissement.
Tampon

Cheminée
Tampon Regard d’accès

- Espacement :
L’implantation des regards de visite sera recommandée sur les collecteurs dans les cas
suivants :
• à chaque jonction entre deux collecteurs;
• à chaque changement de direction;
• à chaque changement de section ;
• à chaque changement de pente;
• à tous les 40 à 50 mètres pour les conduites de diamètre inférieur à 1 000 mm;
• à tous les 80 à 120 mètres pour les conduites de diamètre supérieur à 1 000 mm.

- Emplacement :
Sur les égouts non visitables les regards de visite se placent dans l’axe de la canalisation.
Sur les égouts visitables, ils peuvent être latéraux, Le regard latéral comporte un
branchement d’accès dont le radier est incliné vers l’égout.
- Caractéristiques :
Les regards de visite comprennent (voir schéma ci-dessous) :
• un radier;
• une cheminée verticale;
• une dalle supérieure;
• un dispositif de recouvrement;
• une échelle ou des échelons de descente.

Le radier en béton comporte une cunette de hauteur au moins égale au rayon de la


canalisation et deux plages, inclinées à 10%, se raccordant aux parois de la cheminée.
En aucun point, l’épaisseur du béton ne doit être inférieure à 8cm.

Si une canalisation de branchement ou de bouche d’égout est piquée sur la canalisation


principale à la base du regard, les dispositions suivantes sont à respecter :
- l’angle de raccordement doit être au maximum de 60°;
- le niveau de la génératrice inférieure du branchement doit être supérieur à 0,10 m,
au moins, à celui de la canalisation principale;
- le raccordement des cunettes doit être modelé en pointe de cœur avec arêtes
arrondies;
- la canalisation du branchement doit, dans le cas des égouts â banquette, être
encastrée dans le radier, la continuité de la banquette étant assurée par une grille
ou une dalle.

La cheminée verticale est en éléments préfabriqués, en maçonnerie ou en béton dans


le cas de béton armé, l’épaisseur minimale est de 8 cm. La section des cheminées peut
être circulaire ou carrée ; le côté du carré ou le diamètre du cercle ne doivent pas être
inférieurs à 0,90 m, cette dimension minimale étant portée à 1,00 m si les échelons de
descente font saillie sur le gabarit de l’ouvrage ou si le regard a plus de 3 m de
profondeur.

Si nécessaire, une hotte conique ou pyramidale permet de raccorder la cheminée à la


dalle supérieure.

La dalle supérieure en béton armé comporte une feuillure destinée à supporter le dispositif
de recouvrement.

Le dispositif de recouvrement comporte un cadre et un tampon circulaire d’obturation d’au


moins 600 mm de diamètre.

Pour les dispositifs sous chaussée, il est recommandé de choisir parmi les types:
- circulaire de 850 mm avec une ouverture de diamètre utile de 600 mm; -
carré de côté 850 mm de diamètre, avec une ouverture de diamètre utile de 600
mm.

Pour les dispositifs sous trottoir, il est recommandé de choisir parmi les types suivants :
- circulaire de 800 mm, avec une ouverture de diamètre utile de 600 mm;
- carré de côté 800 mm, avec une ouverture de diamètre utile de 600 mm.

Les échelles fixes, échelons de descente et crosses de sortie sont en acier galvanisé ou
métallisé au zinc à chaud et constitués d’éléments de 0,025 m.
Les échelons doivent avoir une largeur de 0,35 m et être espacés de 0,30 m d’axe en axe.

5.2.2 Bouches d’égout


- Rôle :
Les bouches d’égout servent à l’introduction dans un égout, soit unitaire soit pluvial en
système séparatif, des eaux de pluie.

- Caractéristiques :
Les bouches d’égout comprennent :
- un radier dont l‘épaisseur minimale est de 8 cm;
- un branchement de raccordement à la canalisation principale, dont le diamètre
minimal est de 0,30 m;
- une cheminée verticale en éléments préfabriqués, en maçonnerie ou en béton
dont, en cas de béton armé, l’épaisseur minimale est fixée à 8 cm;
- un cadre supérieur en béton armé, destiné â supporter le couronnement avec
avaloir.
- Systèmes de bouches :
Du point de vue du mode d’introduction de l’eau, les bouches d’égout sont classées en
deux types :
- bouches ordinaires; - bouches sélectives.

• Bouches ordinaires
Les bouches ordinaires sont constituées par le couronnement et la bavette Elles n’offrent
aucun obstacle â la pénétration des résidus dans le réseau.
L’ouverture de la bouche doit être telle qu’elle puisse absorber le flot d’orage en
provenance d’une longueur donnée de caniveau.

• Bouches sélectives
L’objet des bouches sélectives est d’empêcher l’introduction de corps étrangers
volumineux dans le réseau. Divers organes de sélection sont à distinguer.

- LES GRILLES - Généralement, les grilles sont placées horizontalement dans le


caniveau; elles sont en fonte, et de formes plates ou concaves, les barreaux étant
espacés de 0,02 m. L’inconvénient est que, dans cette position, les grilles sont fragiles
et glissantes.

- LES PUISARDS - Deux types de puisards sont exécutés.


Dans les puisards ordinaires, il existe un volume dans lequel les
sables se déposent, l’évacuation de l’eau s’effectuant par trop-plein.
Ces ouvrages n’ont qu’une efficacité relative car, en cas de
précipitation importante, il s’y produit des remous et les sables sont
entraînés. D’autre part, ils sont une cause de fermentation possible
d’eaux polluées, donc de mauvaises odeurs.
Dans les puisards sélectifs, l’objectif est de décanter l’eau qui pénètre dans la bouche,
ce qui conduit à l’utilisation de puisards siphonnés. Ces ouvrages comportent une
cloison siphoïde. - LES PANIERS - Dans la cheminée de la bouche un panier amovible
percé de trous est disposé. Certains systèmes combinent le puisard et le panier.

Le raccordement des bouches d’égout sur le réseau d’assainissement se fait par une
conduite de branchement en PVC de diamètre 300 mm.

5.2.3 Branchements particuliers :


Le rôle des branchements particuliers est d’écouler dans le réseau d’égout les eaux usées
et éventuellement les eaux pluviales des habitations.

Les branchements contiennent :


• Un dispositif de raccordement à la canalisation principale (regard de visite ou
regard borgne)
• Une canalisation de branchement
• Une boite de branchement ou fosse réceptrice (simple ou double)
• Une canalisation (ou deux
• Une canalisation (ou deux) de raccordement habitation -boite de branchement
selon qu’il s’agit d’un seul (ou deux) branchements.

Les branchements doivent satisfaire :


• Toute canalisation de branchement doit avoir un tracé rectiligne, une pente
minimale de 3% et un diamètre inférieur à celui de la canalisation principale
(généralement Φ200 mm pour EU et Φ 300mm pour EP)
• Les regards borgnes sont enterrés
• Les boites de branchement sont visitables.
5.2.4 Stations de relèvement :
En principe, on essaie, chaque fois qu’il est possible de réaliser un écoulement
gravitaire dans un réseau d’égout, car les stations de relèvement augmentent les prix
des installations et elles sont délicates à entretenir.

De toute façon, elles ne sont généralement prévues que pour les réseaux d’eaux
usées, le relèvement des eaux pluviales posant des difficultés dues à la variation et à
l’importance des débits.

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