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Pose de canalisations

• Les canalisations sont généralement posées en tranchée à l’exception de certains cas où elles sont posées sur sol à
condition d’être rigoureusement entretenues et protégées.

• Si la canalisation est posée en tranchée. Celle-ci doit être suffisamment large de façon à permettre l’entrée des
ouvriers. Le fond doit avoir été réglé et nivelé conformément au profil en long définitif de la conduite.

• La tranchée devra présenter un élargissement au niveau des joints (niches).

• L’épaisseur du remblai au dessus de la génératrice supérieure de la conduite est variable suivant les régions du fait
du gel. En général , elle est de 1 m dans les régions tempérées et de 1,25 à 1,50 m dans les régions à climat
rigoureux.

• Une conduite doit toujours être posée de façon à créer des points bas pour la vidange et des points hauts pour
l’évacuation de l’air entraîné soit lors du remplissage de la conduite soit pendant le fonctionnement. On adopte en
conséquence un tracé en dents de scie avec des pentes de quelques mm par mètre et des changements de pente
tous les 200 à 400 m.

• Les canalisations doivent être éloignées lors de la pose de tout élément dur d’environ 10 cm, de 30 cm des câbles
électriques et de 60 cm des canalisations de gaz.

1. Pose de canalisations dans un terrain ordinaire : La canalisation est posée en tranchée ayant une largeur
minimale de 60 cm.
La profondeur de la tranchée doit permettre de recevoir le lit de pose, la conduite et l’épaisseur du remblai (
80 cm au minimum ).
Le fond de la tranchée est recouvert d’un > 80cm
lit de sable d’une épaisseur de 15 à 20 cm
convenablement nivelé. Tout venant
Avant mise en fouille, on procède au tri
des conduites de façon à écarter celles qui
15 à 20 cm de sable
ont subi des chocs, fissurations, etc…
après cela, on pratique la descente en lit
soit manuellement soit mécaniquement.
15 à 30 cm
Source : SALAH B. « Alimentation en eau potable des agglomération », ENSH. Septembre 2014.

Dans le cas d’un soudage de joints, cette tache doit être faite de préférence en fond de tranchée en calant la
canalisation soit avec des butées de terre ou bien des tronçons de madrier en bois disposés dans le sens de la
largeur de la tranchée.
La tranchée est ensuite remblayée, jusqu'à 0,30 m au-dessus de la conduite, par couches successives arrosées
et bien tassées avec de la terre purgée de pierre. Le remblaiement est achevé avec du tout venant.

2. Pose de canalisations dans un terrain peu


consistant : Pour éviter tout mouvement
ultérieurement, la canalisation doit être posée sur une
semelle en béton armé ou non avec interposition d’un lit
de sable. La semelle peut être continue ou pas selon la
nature du sol.
Source : DUPONT A. « Hydraulique urbaine », Tome 2 Ouvrage de transport élévation et distribution des eaux, Édition
Eyrolles, Paris, 1979.

Présenté par Mme KADI L.


Dans le cas où la canalisation repose sur des tasseaux, ceux-ci doivent être placés près des joints et
soutenus par des pieux enfoncés jusqu’au bon sol.

3. Pose de canalisations dans un terrain


marécageux : Il est prévu dans la tranchée un moyen
pour le drainage (conduite par exemple) couvert d’un lit
de gravier de gros calibre par la suite un lit en béton armé
sur lequel repose la conduite.

Source : La pose des canalisations pour l’adduction et la distribution de l’eau potable. Fondation de l’eau, 1990.

4. Pose de canalisations en galerie : Un canal est prévu pour éviter et évacuer les eaux stagnantes dans
la galerie et déverser dans l’égout voisin. Les canalisations de petit diamètre peuvent être dans un
fourreau de diamètre supérieur et reposant sur des tasseaux en béton. Les robinets vannes sont placés
des deux cotés de la route.

5. Traversée d’une rivière :


 La pose de canalisation à la traversée d’une rivière demande certains travaux confortatifs en fonction de l’état
de la traversée et de l’importance de l’adduction.
 L’existence d’un pont route servira également de support de la canalisation, où celle-ci sera accrochée au
tablier.
 La canalisation pourra suivre le lit de la rivière, elle sera posée sur des ouvrages spéciaux (tasseaux par
exemple) et couverte de tout-venant contre les chocs (dû à la navigation par exemple).
 Dans ce cas de traversée par le fond, on opte pour des canalisations en acier et en polyéthylène du fait de leur
élasticité. Les joints type soudés sont maintenus par des butées de béton posées de part et d’autre des joints.
 Le revêtement des conduites en acier est fait à base d’un anti-rouille en plusieurs couches.
6. Pose de canalisation sans ouverture de tranchée :
• Initialement mise en œuvre pour des franchissements d’obstacles délicats (voie de chemin de fer, chaussée à
forte circulation, cours d’eau, etc.), Les techniques de pose sans ouverture de tranchée sont de plus en plus
répandues, en milieu urbain notamment.
• Parmi les avantages: il faut relever une moindre gêne pour les riverains des chantiers, une sécurité accrue pour
le personnel et pour les autres réseaux ou équipements enterrés, parfois une réduction des coûts.
• L’usage différencie les techniques de fonçage pour les diamètres 800 mm et plus, et les techniques de forages
pour les diamètres inférieurs.
6.1. Pose par fonçage :
• La méthode consiste à pousser, à l’aide de vérins un fourreau perforant, en prenant appui sur un ancrage
transversal. Un outil désagrège le terrain devant et à l’intérieur du fourreau.
• Lorsque la conduite à mettre en place présente des caractéristiques mécaniques suffisantes, elle peut être
utilisée directement en lieu et place du fourreau ; on dispose à son extrémité une trousse coupante.
• Pour des longueurs importantes, la résistance au frottement devient trop grande et l’on exécute le forage par
sections, en utilisant des stations intermédiaires et une lubrification de la circonférence extérieure du tuyau
foncé au moyen d’une suspension de bentonite.

Présenté par Mme KADI L.


6.2. Pose par forage dirigé : La pose d’une canalisation par forage dirigé est réalisée en deux étapes. Après
reconnaissance soigneuse du sous-sol.
- Forage du trou pilote : à l'aide d'une tête pilotée et orientable qui creuse le terrain dans un premier temps,
une tête de forage munie de buses d’injection de bentonite, et actionnée par un train de tiges, réalise un
premier tracé de faible diamètre (50 mm), par rotation et jets à haute pression de bentonite. C’est une
sonde, associée à un récepteur d’ondes, placée sur la tête de forage qui permet de connaître sa position
exacte et donc de diriger le forage.
- Alésage du trou pilote et tirage des tuyaux en fonte ou en PEHD : le train de tiges installé dans le forage à
l'issue de l'étape "trou pilote" est utilisé pour tirer ("au retour") une tête d'alésage suivie des tuyaux en
fonte ou en PEHD assemblés les uns aux autres au fur et à mesure de l'avancement (soudés ou
verrouillés); Cette opération, ainsi que la précédente, s'accompagnent d'une injection et d'une circulation
permanente de bentonite. On s'assure que la connexion à l'aléseur n'entraîne pas de rotation de la conduite.
- Différence entre les deux techniques :
• Le forage dirigé horizontal permet de poser des canalisations souples capables de prendre une
trajectoire courbe (PEHD), dans certains cas des canalisations en acier. C’est là l’une des
principales différences entre les deux techniques, le fonçage fait le plus souvent appel à des tubes
en acier qui sont posés de façon rectiligne.
• A la différence du fonçage où la machine est installée dans une fosse et réalise un tir droit, la
foreuse elle, est positionnée sur le terrain naturel afin d’effectuer son tir.
• Le fonçage consiste à pousser des conduites en acier dans le sol qui seront assemblées entre elles à
l’aide d’un rail de guidage au fur et à mesure qu’elles progressent. On extrait ensuite les déblais
• Le fonçage permet la pose d’une conduite n’excédant pas les 60 à 80 mètres, pour des diamètres
allant jusqu’au 1200. Le forage dirigé permet quant à lui une longueur de pose allant de 30 à 500
mètres (voir plus dans certains cas), jusqu’à un diamètre 800.
• Les conditions naturelles du terrain et de l’environnement du chantier peuvent également définir
le choix de la technique: le forage dirigé est utilisé pour un terrain favorable ou rocheux. Le
fonçage est utilisé en présence d’un terrain peut homogène.
7. Pose en pente :
P : le poids total eau + conduite.
P1 : composante normale à la pente donnant naissance à une résistance de
frottement (conduite –lit).
P2 : force de glissement.
La résistance de frottement naissant sera : k P1 , où (k ) désigne le coefficient
de frottement compris entre 0,2 et 0,3.
Dans le cas d’un glissement, il en résulte une force d’emportement ayant
pour valeur :
Fg  P2  kP1
Tenant compte de la pente , la force de glissement : Fg  Psin   k cos  
Puisque: P2  P sin 
P1  P cos 

Le glissement aura lieu si :

Fg  0  P2  kP1  0
C’est-à-dire:

sin   k cos   0
Présenté par Mme KADI L.
8. Stabilisation des conduites :
- Les conduites sont constituées par une suite de tuyaux assemblés par des joints. En dehors des cas où les
joints sont à brides et soudés, il y a tendance sous la poussée exercée par l’eau à un déboitement des
joints dans les parties coudées, les branchements et les pièces coniques.
- On construit alors des massifs en béton, qui par leur poids s’opposent à ce déboitement.
- Ces massifs associés à des fers d’amarrage, sont parfois nécessaires même pour des conduites à joints
soudés ou à brides.

- Les poussées sur les éléments de conduites se calculent par la formule :


F=KxPxS
K : coefficient qui dépend de la géométrie de l’élément de conduite
8.1. Cas d’un coude :
Soit une pression P régnant dans une conduite munie d’un coude d’angle α . La pression à prendre en compte
est celle qui se manifeste pendant l’essai d’épreuve ; c'est-à-dire la pression de service majorée de 50% . On devra
tenir compte également des surplus de pression dus au coup de bélier.

Pour trouver la valeur de la pression F , nous devrons appliquer au déplacement de l’eau le théorème des
quantités de mouvement projetés en prenant pour axe de projection la bissectrice de l’angle α .

Sur un coude, la poussée est dirigée suivant la bissectrice et tend à chasser le coude vers l'extérieur. Elle a
pour valeur :

F  2.P.S . sin
2
Valeurs de K :
"1,414" pour un coude 1/4
"0,765" pour un coude 1/8
"0,390" pour un coude 1/16
"0,196" pour un coude 1/32
Source : La pose des canalisations pour l’adduction et la distribution de l’eau potable. Fondation de l’eau, 1990

8.2. Extrémité d’une conduite :

A l'extrémité de la canalisation, la poussée tend à décoller la plaque pleine. Elle a pour


valeur :
F=P.S
K=1
8.3. Cas d’un té :
Quand une conduite secondaire où une conduite de même diamètre que la conduite
principale vient se raccorder perpendiculairement à cette dernière, il est nécessairement
utile de buter le raccordement par un massif de béton.
Source : La pose des canalisations pour l’adduction et la distribution de l’eau potable. Fondation de l’eau, 1990

Sur un té, la poussée est dirigée suivant l'axe de la tubulure et a pour valeur : F=P.S
S : section de la tubulure en cm2
8.4. Cas d’un cône :

Présenté par Mme KADI L.


Sur un cône, la poussée qui tend à chasser le cône dans la direction de la petite
section a pour valeur :
F = P x (S - S')
S : grande section en cm2 ; S' : petite section en cm2

Source : La pose des canalisations pour l’adduction et la distribution de l’eau potable. Fondation de l’eau, 1990

8.5. Butées :
Une butée poids constituée par un massif en béton oppose à la poussée de l'eau F une force F’ proportionnelle
à son poids Q, que l'on calcule par la formule :
F’ = f . Q
II est donc aisé de calculer le volume de béton à mettre en œuvre qui évitera tout déboîtement des éléments de
canalisation. F
V
f .
V : volume de béton à mettre en œuvre en m3
F : poussée de l'eau calculée précédemment en daN
f : coefficient de frottement entre béton et terrain
ρ : masse volumique du béton en kg/m3 (ρ = 2100 kg/m3 )

Présenté par Mme KADI L.

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