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Technologie des

constructions 1

Chapitre 4
Les terrassements

Enseignante : Hend Zbidi

1
I. Définitions
 La construction d’un ouvrage commence
généralement par la réalisation des terrassements.
 Les terrassements correspondent à l'ensemble des
travaux modifiant les formes naturelles du terrain
afin de le rendre apte à l’implantation d’un projet
(préparation de l’infrastructure des ouvrages de génie
civil).
 Ces travaux comprennent l’ensemble des mouvements
de terre (déblais et remblais) destinés à régler la
surface du sol, ainsi que les fouilles nécessaires pour
établir les fondations.
 Les travaux de terrassement s’appliquent:
- aux infrastructures linéaires (Routes, autoroutes,
voies ferrées);
- aux plates-formes aéroportuaires;
- aux plates-formes industrielles;
2
- aux barrages, surtout en terre, et aux digues;
- aux fondations de bâtiments et des ouvrages d’art.
II. Difficultés d’exécution des
terrassements
 L’exécution des travaux de terrassement se complique
dans les cas suivants :
- Terrassement exécuté sur argile peu consistant;
- Terrassement exécuté en profondeur avec présence
d’eau;

- Terrassement exécuté sur souterrain (obscurité);


- Terrassement exécuté sous l’eau.

3
III. Les opérations des déblais et des
remblais
1. Déblai
 C’est l’opération de creusement proprement dite qui
consiste à pratiquer dans la terre une fouille, une
tranchée ou une excavation.

4
2. Remblai
 C’est l’opération qui consiste à mettre en place une
certaine quantité de terre qui doit combler des cavités
ou à établir sur la surface du sol un massif de terre.

5
Remblai Déblai
3. Différentes phases d’exécution
 Une opération complète de terrassement peut
comporter 5 étapes élémentaires :
- Extraction des déblais (fouille, tranchée, excavation)
- Chargement des déblais sur les engins de transport
- Transport des déblais
- Décharge ou mise des déblais en remblais
- Compactage et consolidation des remblais

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4. Pente des talus
 Les talus sont des surfaces réglées et inclinées
limitant latéralement un déblai ou un remblai. Ils
doivent être stables et se rapprocher le plus possible
de la pente de talus naturel.
Talus
Remblai
TN

Déblai
Talus

7
 Pour obtenir un équilibre stable nécessaire au bon
tenu des terres, il convient de donner aux talus une
inclinaison convenable.
 On définit cette inclinaison soit par la valeur de
l’angle « i » avec l’horizontal, soit par « tg(i) ».

i Remblai
TN

Déblai i

 Il faut que : i < φ


 φ est appelée la pente naturelle des terres ou angle de
frottement interne, c’est-à-dire l’inclinaison que prend
un talus soumis seulement à l’action allongé des
agents atmosphériques. 8
 Cet angle φ dépend essentiellement de la nature, de
degré de consistance et de la teneur en eau du
terrain.
Inclinaison du talus
Déblai en terrain
Déblai en terrain
non fraichement
Catégorie du fraichement remué
remué
terrain
Terrain Terrain Terrain Terrain
sec immergé sec immergé
φ° tg(φ) φ° tg(φ) φ° tg(φ) φ° tg(φ)
Sable fin 30 1/2 20 1/3 30 1/2 20 1/3
Gravier 35 2/3 30 1/2 35 2/3 30 1/2
Argile 35 2/3 20 1/3 40 1/5 20 1/3
Terre grâce mêlée de
35 2/3 30 1/2 45 1/1 20 1/2
pierre
Cailloux 45 1/1 40 1/5 45 1/1 40 1/5
9
Roches tendres 45 1/1 45 1/1 55 3/2 55 3/2
Roches dures 45 1/1 45 1/1 80 5/1 80 5/1
 La connaissance de « i » est indispensable :
- Lors de l’étude des projets de terrassement pour fixer
les profils et déterminer ensuite le cube de
terrassement et la surface d’emprise qui sont plus
grand que l’angle « i » et plus petit.
- Lors de l’exécution, pour donner aux talus une
inclinaison correcte et compatible avec un bon statut
de l’ouvrage.
5. Foisonnement et tassement des terres
 Tout matériau extrait augmente de volume, on dit
qu’il foisonne, par contre, un matériau abandonné
diminue de volume sous l’action des agents
atmosphériques, on dit qu’il tasse.
 On définit un coefficient de foisonnement initial « F »
que l’on mesure après tassement des déblais tels que : 10
V0 = Le volume du terrain en place
𝑉𝑓 − 𝑉0 Vf = Le même volume après foisonnement
𝐹=
𝑉0 Vt = Le même volume après tassement

+ F.V0
Vf
V0 = V0

11
Foisonnement des sols
 On peut aussi définir un coefficient de tassement « T »
des déblais qui est la diminution relative au volume
apparent de déblais définitivement tassé par rapport
au volume initial des déblais récemment extraits tel
que :
𝑉𝑓 − 𝑉𝑡
𝑇=
𝑉𝑓

Vf

Vt

Tassement des sols


 La connaissance de ces coefficients sert à résoudre
certains problèmes qui se posent pour un chantier de 12

terrassement tel que :


 Le calcul de volume de remblai nécessaire
 Le transport à l’aide de véhicule d’une capacité
connue
 Le déblai extrait d’une fouille dont le cubage est
déterminé
Natures des Coefficient de foisonnement Coefficient de
terrains Initial F Persistant Fp tassement

Sable 10 à 15 % 1à2% 8 à 12 %
Gravier 15 à 20 % 1à2% 12 à 15 %
Terre argileuse 25 à 30 % 4à6% 17 à 19 %
Argile 30 à 35 % 6à7% 19 à 22 %
Marne 35 à 40 % 7à8% 22 à 25 %
Argile et Marne 40 à 65 % 8 à 15 % 25 à 30 %
très compacts
Roche tendre 30 à 40 % 8 à 15 % 17 à 19 % 13
Roche dure 40 à 65 % 25 à 40 % 12 à 15 %
 Ces coefficients sont très importants car ce qui
concerne le maitre d’œuvre, c’est le volume en place
V0 extrait ou le volume Vt après compactage, mais
l’entrepreneur qui transporte le matériau, c’est Vf qui
détermine les prix et la capacité des engins.
Exercice 1 :
 On a un chantier de terrassement. Le calcul de
cubature donne un volume en place à déblayer de
1000 m3. Le sol à excaver est constitué d’argile très
compacte tel que : F = 50 % et T = 25 %.
1) Calculer le volume du déblai à transporter.
2) Calculer le volume du remblai à réaliser.

14
Correction :
1)
𝑉𝑓 − 𝑉0
𝐹=
𝑉0

𝑉𝑓 = 𝑉0 1 + 𝐹 = 1000 × 1 + 0.5 = 1500 𝑚3

2)
𝑉𝑓 − 𝑉𝑡
𝑇=
𝑉𝑓

𝑉𝑡 = 𝑉𝑓 1 − 𝑇 = 1500 × 1 − 0.25 = 1125 𝑚3

15
Exercice 2 :
On désire remplir une fouille de longueur 30m, de
largeur 1,6m et de profondeur 0,8m par du sable.
Le sable sera pris d'une carrière puis transporté vers la
fouille.
Les coefficients de foisonnement et de tassement du
sable sont égaux respectivement à F= 15% et T=10%.
Déterminez le volume de la fouille qui doit être réalisée
dans la carrière pour extraire le sable ?

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Correction :
Question : cherchons V0 connaissant Vt

𝑉𝑡 = 𝑙𝑜𝑛𝑔𝑢𝑒𝑢𝑟 × 𝑙𝑎𝑟𝑔𝑒𝑢𝑟 × 𝑝𝑟𝑜𝑓𝑜𝑛𝑑𝑒𝑢𝑟


𝑉𝑡 = 30 × 1.6 × 0.8 = 38.4 𝑚3

𝑉𝑓 − 𝑉𝑡
𝑇=
𝑉𝑓
𝑉𝑡 38.4
𝑉𝑓 = = = 42.66 𝑚3
1 − 𝑇 1 − 0.1

𝑉𝑓 − 𝑉0
𝐹=
𝑉0
𝑉𝑓 42.66
𝑉0 = = = 37.1 𝑚3 17
1 + 𝐹 1 + 0.15
IV. Nature du terrain
 Tout problème de terrassement est conditionné à la
nature du terrain à extraire de point de vue
consistance et dureté.
 La nature du terrain détermine :

- La méthode du travail à adopter


- Le choix des engins à mettre en œuvre
- Le rendement des engins choisis
- Le prix de revient des terrassements
- La valeur des pentes à donner aux talus de déblais ou
de remblais

18
1. Identification de la nature de terrain
 Pour effectuer la reconnaissance du sol, il faut
recourir à des sondages, c’est-à-dire pratiquer des
trous de manière à déterminer l’épaisseur et la nature
de chacune des couches rencontrées.
 Le sondage doit descendre à la côte inférieure à
atteindre pendant les travaux de terrassements.
 On distingue 2 grandes catégories d’essais :

- Les essais effectués en laboratoire sur des échantillons


de sols carottés.
- Les essais effectués sur place (in situ) à l’endroit même
des ouvrages à construire par l’exécution des
sondages visitables.

19
Sondage carotté
20
2. Classification des terrains
On distingue 2 grandes classes de terrains :
a. Les terrains meubles
 Les terrains meubles sont ceux qui peuvent être
exécutés sans difficultés, on distingue :
 Les terrains légers : terre de terrain sèche, sable
sec et gravier fin.
 Les terrains ordinaires : terre de végétation
humide, sable humide, sable argileux, gros graviers,
tourbe.
 Les terrains lourds : terre grasse pierreuse ou
caillouteuse, terre argileuse, gros graviers argileux
compacts, marnes, tufs.
 Les terrains très lourds : argile plastique humide.
21
Sable sec Sable humide Tourbe

Argile Marnes 22
b. Les terrains rocheux
 Les terrains rocheux sont ceux qui préalablement à
leur extraction doivent subir une désagrégation
destinée à les briser. On distingue :
 Les roches tendres : elles peuvent être attaquées ou
à la pioche (Exemple : Calcaire…)
 Les roches demi dures : elles peuvent être
attaquées au marteau piqueur (Exemple : grès,
feldspath…)
 Les roches dures : elles nécessitent l’emploi de la
mine, d’explosifs (Exemple : marbre, granite,
basalte…)
 Les roches très durs : l’emploi de l’explosif est
interdit (Exemple : quartz…)

23
V. Différents types des terrassements
 On distingue :

 Les terrassements en fouille qui portent sur des


quantités généralement faibles, souvent avec des
sujétions d’exécution délicates, nécessitant des engins
bien adaptés mais souvent à faible rendement.

 Les terrassements en pleine masse, qui sont des


terrassements généraux, exécutés à l’air libre ou sous
l’eau, employant des moyens importants avec des
cadences élevés, donc faisant appels à des engins à
grand rendement. 24
1. Les fouilles

a. Différents types de fouilles


On distingue différents types de fouilles :

25
 Fouille en rigole :
 Une fouille est dite en rigole lorsque ses dimensions
sont liées par les relations suivantes :
- Largeur : l ≤ 2 m
- Hauteur : h ≤ 1 m
 Fouille en tranchée :
 Une fouille est dite en tranchée lorsque ses
dimensions sont liées par les relations suivantes :
- Largeur : l ≤ 2 m
- Hauteur : h > 1 m
 Fouille en puits :
 Une fouille est dite en puits lorsque ses dimensions
sont liées par les relations suivantes :
- Largeur et longueur : l = L
26
- Hauteur : h > 1 m
 Fouille en excavation :
 Une fouille est dite en excavation lorsque ses
dimensions sont liées par les relations suivantes :
- Largeur et longueur : l > 2 m
- Hauteur : h ≤ l/2
 Pour les différents types de fouilles, la profondeur h
est mesurée à partir du niveau du sol tel qu’il est livré
pour l’exécution des fouilles. Ce niveau peut être, soit
celui du sol naturel, soit celui qui résulte de
l’exécution préalable de terrassements généraux.
 Selon leur importance, les fouilles sont réalisées
manuellement ou à l’aide des engins mécaniques.
 Les fonds de fouilles seront dressés horizontalement
sauf dans le cas où un assainissement s’avère
nécessaire, lequel sera facilité par une pente de 2 à
27
5%.
b. Evacuation de l’eau dans les fouilles
 Certains travaux de fondation ne peuvent être
réalisés sans procéder à un assèchement préalable de
la fouille, il peut être nécessaire d’évacuer l’eau
contenue dans le terrain situé dans la zone à excaver.
 Il peut s’agir soit des eaux de pluie, soit des eaux de la
nappe :
 Si les eaux sont peu abondantes (eaux de pluie), les
terrassements s’exécuteront d’une manière normale.
Il convient toutefois de donner une ou plusieurs
pentes au fond de forme, de créer des fossés pour
évacuer l’eau par gravité ou par pompage. Les déblais
ainsi extraits ne pourront généralement être utilisés
tels quels.
 S’il s’agit d’une nappe suffisamment abondante pour
gêner les terrassements, on procédera à un
rabattement de la nappe.
28
 Si la fouille est très large et profonde et les venues
d’eau abondantes, on crée autour de celle-ci un écran
étanche qui empêchera toute nouvelle venue d’eau.
L’écran étanche peut être réalisé différemment selon
la nature des terrains et de l’environnement, ce peut
être :
- Un rideau de palplanches
- Une paroi moulée coulée en place ou préfabriquée
- Un rideau d’injection
 Epuisement de l’eau à ciel ouvert :

29
 L’épuisement des eaux à ciel ouvert nécessite un
système de captage des eaux relativement simple,
constitué de tranchées de cheminement (rigoles) et de
puits (puisards), depuis lesquels on évacue l’eau par
des pompes.
 Rabattement de la nappe phréatique :

30
 Il est réalisé avant le début des travaux d’excavation
et permet de terrasser un sol sec. Le principe consiste
à installer au tour de la fouille une série de points
filtrants appelés wellpoints qui captent l’eau par
aspiration (pompe situé à l’extérieur) ou de puits
filtrants (pompe enfermée au fond du puits), et de
rabattre la nappe phréatique par pompage jusqu’au
niveau désiré.

31
32
33
 Les rideaux de palplanches
 Les rideaux de palplanches constituent une
importante catégorie d’ouvrages de soutènement. Ils
sont très utilisés et dans la plupart des cas, ils sont
encrés en tête.
 Ce sont des pièces longues en acier laminé profilé
s’emboitant les unes dans les autres par des joints
coulissants.

34
 Elles servent d’ancrage de retenue des terres ou d’eau
: elles subissent des efforts transversaux de poussée
et travaillant à la flexion comme des consoles
encastrées en pied.

 Les palplanches se fabriquent de formes différentes


présentant chacune des modules de résistance
différents.
 Pour des usages répétés afin de permettre les
réemplois, on choisit un module suffisant avec des
joints robustes afin de pouvoir supporter plusieurs 35

battages et arrachages.
 Les longueurs des palplanches peuvent atteindre 30
mètres. Au-delà, les palplanches sont liées par
soudage.
 La mise en place des palplanches peut se faire par
battage ou par vibrofonçage.
 Le battage des palplanches se fait à l’aide d’une
masse appelée mouton muni d’un dispositif de
guidage qui permet de faire tomber sur la tète des
palplanches un nombre de fois suffisant pour les
enfoncer à la profondeur voulue.

36
 Dans le cas de vibrofonçage, la mise en place
s’effectue sous l’effet du poids du vibrofonceur auquel
s’ajoute l’effet des vibrations qui diminue le
frottement palplanche terrain. Ce procédé est très
rapide. Il est utilisé pour les sols granuleux et sableux
et ne peut pas être utilisé dans le cas des sols
argileux.

37
 Les parois moulées coulées sur place dans le sol
 Une paroi moulée est un mur en béton armé coulé
dans le sol.
 Ce procédé permet d’obtenir des ouvrages divers :
- Ecrans étanches
- Murs de soutènement
- Organes porteurs (Murs de fondation)
 Les dimensions varient de 0.5 à 2 m d’épaisseur et
jusqu’à 50 m de profondeur.

38
 La première tâche est la réalisation au sol de deux
petits murets, dits « murette-guide », espacés de
l'épaisseur de la future paroi, qui positionne le mur,
et servira de support aux armatures.

 La paroi est ensuite réalisée par panneaux unitaires


creusés par un trépan-benne.

39
 Au fur et à mesure de la réalisation de l'excavation,
on la remplit avec de la boue de bentonite dont les
propriétés permettent de stabiliser les parois.

 Une fois atteinte la profondeur voulue, on installe


les cages d'armatures.

40
 Le béton est ensuite coulé dans ces colonnes, et il se
substitue à la boue de bentonite. La boue est alors
pompée depuis le haut de la tranchée. Elle peut être
recyclée et réutilisée pour une prochaine excavation.

41
 Les parois préfabriquées
 La paroi préfabriquée est mise en place et scellée
dans une tranchée creusée sous coulis spécial. Le
coulis utilisé pour le scellement est composé de ciment
et bentonite dont la prise est retardée par des
adjuvants. Sa mise au point nécessite de grands soins
ainsi qu’une surveillance attentive.
 Les éléments de parois sont en béton armé de
dimensions fixées par le calcul et la capacité des
engins de levage. Ils peuvent être de formes très
diverses selon les conditions à remplir.

42
c. Soutènements et blindages des fouilles
 Définitions :

 Le blindage (appelé aussi étaiement) consiste à


maintenir provisoirement les parois d’un talus ou
tranchée durant les travaux pour éviter les risques
d’éboulements en assurant ainsi la sécurité des
ouvriers.

43
 D’une façon générale, toute paroi d’une fouille doit
être blindée lorsque la pente des talus dépasse les
valeurs usuelles et lorsque la hauteur est très
importante.

 Dans le cas contraire, les talus doivent être protégés


des intempéries, soit en les recouvrant d’une feuille de
plastique, soit par projection d’un mortier de ciment
et de l’eau de ruissellement en creusant une petite 44
tranchée à leur sommet.
 Quelques types de blindages :
- Blindage par planches verticales :

- Blindage par planches horizontales :

45
- Blindage par palfeuilles
 Les palfeuilles sont des profilés en acier utilisés pour
le blindage des fouilles. Les palfeuilles ont des
épaisseurs et des résistances beaucoup plus faibles
que les palplanches (des épaisseurs allant de 3 mm à
8 mm).
 On enfonce dans le sol un double rideau de palfeuilles
de longueur supérieur à la profondeur de la fouille.

46
- Blindage par rideau de palplanches :

- Blindage par les parois moulées coulées sur place et


préfabriquées :

47
- Blindage par les parois berlinoises :
 Il s’agit d’un mode de soutènement simple et
économique qui ne peut être utilisé qu’en hors de la
présence de l’eau.
 La paroi berlinoise est réalisée à l'aide de profilés
métalliques, implantés de manière régulière, et d’un
blindage en planches de bois, en plaques de béton ou
encore en plaques d'acier.

48
 Il faut d’abord forer à l’aide d’une tarière, à
espacement régulier des trous dans lesquels, on met
en place un profilé métallique en forme de H et le
sceller en pied.

49
 On procède au terrassement par passes successives
d’une hauteur qui est en fonction de la tenue du
terrain.
 A l’avancement du terrassement, on met en place ces
parois de blindage.

50
Méthodes de Nature des terrains Avantages
soutènement
Fouilles blindées Terrains hors nappe et Méthode souple
non boulants
Rideaux de Terrains meubles Ecran étanche pouvant
palplanches permettre de travailler
hors de l’eau
Parois berlinoises Terrains hors nappe Méthode la moins
couteuse
Parois moulées Tout type de terrains Ecran étanche pouvant
permettre de travailler
hors de l’eau

Parois Tout type de terrains Béton de meilleure


préfabriquées qualité et parement
propre

Tableau récapitulatif des divers modes de soutènement


51
2. Les terrassements généraux
 Ils sont exécutés dans des chantiers importants
portant des volumes très importants exécutés
généralement à l’air libre.
 On distingue :

- Les terrassements des chaussées


- La pose des conduites
- Les barrages en terre
- Les dragages en mer ou en rivière
 Les différentes étapes des travaux de terrassements
sont :
a. Décapage de la terre végétale :
 La terre végétale est enlevée sur une profondeur au
moins égale à 20 cm et mise en dépôt pour une
utilisation ultérieure. 52
b. Préparation de l’emprise :
 Le sol de l’emprise sera débarrassé de tout ce qui
pourrait nuire à la liaison du terrain en place avec les
remblais (racines, souches d’arbres …). Les grosses
masses seront brisées, les vides et les cavités seront
remplis des pierres et de bonne terre. Ce sol assiette
ne doit subir aucun tassement et ne doit permettre
53
aucun glissement des remblais.
c. Exécution des déblais :
 Cet opération consiste à retirer l’ensemble des terres
du sol.
 Les terres sont soit réutilisées sur le terrain sous
forme de remblais, soit retirées du chantier.

54
d. Exécution des remblais :
 Les travaux de remblais seront exécutés par couches
horizontales ou si nécessaires en légère pente vers
l’extérieur, d’une épaisseur de 20 cm.
 Un tout venant peut constituer un remblai qui n’agit
que par son poids propre. Par contre, un remblai
destiné à retenir l’eau (digue) ou à supporter un
ouvrage (route, voie ferrée) doit être constitué par des
matériaux exempts de débris de végétaux, plâtre,
ferrailles, pierres … ; c’est un matériau sélectionné.

55
e. Le compactage des remblais :
 Définitions :

 C’est est une technique utilisée visant à améliorer la


qualité des sols pour la construction.
 Cette technique vise principalement à :

- Obtenir une plate forme de capacité portante


uniforme sans que les remblais ne glissent sur la
pente naturelle du site
- Eviter les tassements ultérieurs importants aux
abords des ouvrages
- Diminuer la perméabilité des sols.

 Le compactage des remblais doit être conduit de


manière à ne provoquer aucun dommage ni aucune
dégradation aux ouvrages existants.
 Le compactage est généralement effectué par des 56
engins mécaniques.
 Principaux procédés utilisés :
- Pour les sols sans cohésion (gravier, sable …) :
 La vibration : le réarrangement des grains est
favorisé par les vibrations qui détruisent une partie
des liaisons internes entre les grains du sol.

- Pour les autres types de sols :


 Le roulage : une charge lourde, non vibrante, se
déplace en exerçant une forte pression par
l’intermédiaire de ses pneus, d’un cylindre ou par 57
action de ses dents.
 Le pilonnage : une masse tombe d’une certaine
hauteur et transmet par les chocs successifs une
énergie au sol.

58
 Remarques :
 La vibration est plus efficace que le roulage.

 Le tassement s’effectue par serrage des grains du sol


en chassant l’eau ou l’air, donc, en réduisant l’indice
des vides qui existent toujours entre ces grains. La
capacité portante du sol s’en trouve augmentée et les
tassements futurs diminués.
f. Dressement, nivellement et talutage
 On considère comme dressement ou nivellement tout
mouvement de terre, pour mise à la côte horizontale
ou avec une pente légère d’une couche n’ayant pas
une épaisseur supérieure à 25 cm.
 La plate forme devra présenter une surface uniforme.
Elle sera exempte de roche, vestige de fondation ou de
canalisation, souche …
 Le talutage sera exécuté de telle sorte que tout
mouvement ultérieur soit évité. Sa pente maximale 59

sera fonction de la nature des terrains rencontrés.


VI. Implantation et piquetage
1. Définition
 Avant de passer à l’exécution d’un ouvrage, il faut
l’implanter sur le terrain, c’est-à-dire matérialiser par
des piquets les points caractéristiques, cette opération
s’appelle piquetage.
 L’implantation d’un ouvrage est donc l’opération qui
consiste à fixer la position et le tracé de cet ouvrage
sur le terrain conformément au plan d’exécution.
2. Opération d’implantation
 La réalisation de l’implantation nécessite la
matérialisation d’une origine et d’un repère de niveau
constamment stable lors de l’exécution des travaux.
 Les piquets peuvent être en bois ayant une encoche
ou sous forme d’une tige métallique sellée dans un
massif de béton.
 Pour le repère des alignements, on utilise des chaises 60
en bois.
3. Implantation des alignements
 Le repérage des murs et des fondations s’effectue au
moyen des chaises en bois reliées par des cordeaux.

61
 On emploi deux chaises implantées perpendiculairement
pour repérer deux murs d’angle ou une fouille de
fondation.
 Pour éviter les risques d’erreur sur le terrain, il est bon de
préparer au bureau un canevas du tracé comportant
toutes les côtes nécessaires à l’implantation.

62
VII. Terrassements des bâtiments
 Le plan de terrassement comprend :
- Une vue en plan
- Des coupes

63
 L’emprise du terrassement sera déterminée en tenant
compte d’une surlargeur de travail de fond de fouille.
Le talus est établi en fonction de la profondeur de la
fouille et des caractéristiques du sol.

64
VIII. Terrassements des routes
 Les caractéristiques géométriques sont illustrées par
le tracé en plan, le profil en long et le profil en
travers.
1. Tracé en plan
 Il est constitué par la projection horizontale sur
un repère cartésien topographique de l’ensemble des
points définissant le tracé de la route.
 Le plan est à une échelle adaptée au projet (1/500 à
1/2000). On y trouve :
- l’origine et l’extrémité du projet
- La localisation des profils en travers
- La localisation des talus
- Le sens d’écoulement des eaux et les ouvrages de
recueillement. 65
2. Profil en long
 C’est une coupe verticale longitudinale du projet
réalisée suivant l’axe du tracé. On y trouve :
- Une ligne représentant l’axe de la route
- Une ligne représentant le terrain naturel (TN)
- Les points représentatifs du projet et du TN sont
repérés par leur abscisse comptée à partir de l’origine
et par leur altitude définie par rapport à un plan de 66
référence (ou plan de comparaison)
67
3. Profil en travers
 C’est une coupe verticale, perpendiculaire à l’axe du
projet sur laquelle on représente le terrain naturel et
le tracé du projet.

68
 Il existe plusieurs cas de profils en travers :

69
IX. Exécution des terrassements dans
les terrains meubles
1. Terrassement à la main
 Dans les chantiers qui comportent des sujétions et se
prêtent mal à l’emploi des engins mécaniques.
Exemple : Tranchée étroite dans la voie publique

 Lorsque l’exécution par ces moyens est plus


économique que les engins mécaniques. 70
a. Les outils utilisés
 Les terrassements à la main s’exécutent soit avec les
outils à la main soit des outils mécaniques portatifs.
 Les outils à la main :

- La pioche : est en acier, il se termine à une extrémité


par une pointe et à l’autre par un tranchant. Le
manche est en bois de longueur égale à 1 m.
- Le pic : est un instrument composé d’un fer pointu de
deux extrémités ajusté à un manche servant pour
désagréger les roches fissurées.
- La pince : est un levier en acier de 1.2 m de longueur
terminé d’un côté par une pointe et de l’autre par un
coin.
- La bêche : composée d’une large lame de métal, plate
et tranchante adaptée à un long manche.
71
- La pelle : qui sert au chargement de déblais
préalablement désagrégés.
- Dame : composée d’un fer massif et un manche
servant à compter le sol.

Pince bêche
Pioche

72

Pelle Dame
 Les outils mécaniques
 Ce sont les outils portatifs qui fonctionnent à air
comprimé :
- Le marteau – bêche : remplace la pioche ou la bêche
pour attaquer les terrains lourds tel que l’argile
compacte. Le rendement d’un homme avec un
marteau est égal 5 à 10 fois son rendement à la pioche
ou à la bêche.
- Le marteau piqueur : remplace le pic et la pince pour
attaquer les terrains à roche tendre et pour démolir
les massifs bétonnés.

Marteau – Bêche 73
Marteau piqueur
 Le terrassement à la main comporte trois opérations :
l’excavation, la charge et la mise en remblai.
 Le rendement de ce type de terrassement est très
variable suivant la consistance du terrain et les
moyens utilisés.
2. Terrassements par engins mécaniques :
 On a recours aux engins mécaniques pour les travaux
de terrassement, quand ils conduisent à une économie
par rapport au terrassement à la main.
 Les engins mécaniques de travaux peuvent être
catalogués en trois grandes catégories :
 Les engins de production
- Excavation des sols
- Chargement des sols
- Déplacement des sols
 Les engins de transport
 Les engins de compactage 74
a. Les engins de production :
 Les engins de production sont destinés couramment à
extraire et charger des sols en vue de transport. Les
principaux engins sont :
 Les pelles :
 Ces sont des engins automoteurs à roues ou à
chenilles. Elles peuvent effectuer une rotation de 360°
pour creuser, soulever et décharger les sols à l’aide
d’un godet monté sur une flèche et un bras.
 Selon le type de chantier et de terrain, on distingue :
- Pelle en butte :
 Elle est caractérisée par un godet vers le haut. Elle
excave en hauteur . Le godet se remplit en raclant le
front de bas en haut.
 Le godet est muni des dents qui permettent la 75
pénétration dans la matière à excaver.
- Pelle en rétro :
 Elle est caractérisée par un godet vers le bas. Le
godet se remplit quand il est tiré vers la machine et se
vide par extension du bras.
 Elle est destinée essentiellement à l’excavation en bas
(en profondeur), comme les fouilles.

76
- Pelle en dragline :
 Elle est utilisée pour l’excavation des terres meubles à
sec ou sous l’eau et lors de reprise et chargement d’un
stocke de sol sur un engin de transport.
 Elle est caractérisée par un godet à câble et une flèche
en treillis.
 On amène par inclinaison de la flèche le godet vertical
de point à excaver et on le laisse descendre jusqu’au
contact avec le sol. Ensuite, par attraction du câble de
tirage, le godet se met en position d’attaque, puis
d’excavation et de remplissage.

77
- La pelle à benne preneuse :
 Elle comprend une flèche et une benne preneuse
formée de deux demi coquilles jointives munies de
dents ; elle tombe en position ouverte sur le terrain à
excaver. Le relevage de la benne entraîne sa
fermeture, puis elle est ensuite ouverte au dessus de
la position de déchargement.
 La pelle en benne preneuse sert au creusement des
puits et fouilles de fondation, aussi des tranchées
verticales étroites profondes et à la manipulation de
gros blocs de matériaux.

78
- Pelle équipée par un outil de démolition :
 C’est une pelle équipée par brise roche hydraulique
(BRH) monté sur son bras.

- Les mini pelles :


 Ce sont des modèles réduits des pelles classiques.
Elles sont appréciées pour leur légèreté et leur
compacité. Elles sont facilement transportables.

79
- Pelles ou Excavateurs à godets multiples :
 Les excavateurs à godets multiples unissent les
avantages de la pelle à godet en butte et de la
dragline. Ils excavent les déblais d’une façon continue
au moyen d’une chaine à godets. Il s’agit d’engins
spéciaux de haut rendement.
 Ils sont composés d’un plan inclinable et supportant
une chaine de godets sans fin. Ils travaillent en fouille
ou en butte et pendant le basculement, ils déversent
par l’arrière sur un convoyeur qui jette les déblais
latéralement.
 L’excavateur à godets multiples est principalement
affecté au travail dans les gravières et pour le
creusement de canaux.

80
 Les chargeuses :
 Ce sont des engins automoteurs à roues ou à chenilles
équipés d’un godet frontal supporté par une structure
qui charge ou creuse par le mouvement de l’engin vers
l’avant, soulève, transporte ou décharge des
matériaux sur une courte distances.
 Les chargeuses sur pneus sont utilisées
principalement pour les travaux nécessitant de
81
nombreux déplacements.
Chargeuses sur pneus

82
Chargeuses à chenilles
 Les chargeuses pelleteuses :
 Les chargeuses pelleteuses (tractopelles) sont des
engins sur pneus très polyvalents.
 Très souple d’emploi, la tractopelle associe, sur un
châssis de tracteur, un godet de chargeuse à l’avant et
une pelle en rétro à l’arrière. C’est un engin qui se
prête particulièrement bien aux petits travaux de
terrassement et au creusement de tranchées
destinées à la pose de conduites.

83
 Les bouteurs (ou bulldozers) :
 Le bulldozer (ou bouteur) est un puissant engin
d’excavation et de refoulement de terre et de roche
sur une distance allant jusqu’à 100 m et dont la lame
peut mesurer 5 m de largeur.

84
 Les décapeuses (ou scrapers) :
 Elles sont très utilisés pour les terrassements routiers :
ils peuvent assurer à la fois l’excavation, le
remplissage, le transport et le déversement des sols par
couches de déblais sur une distance de 2 km.
 Elles se composent d’un tracteur et d’une benne qui se
charge par le fonds en décapant le terrain comme un
rabot.

85
b. Les engins de transport
 Une fois l’extraction des sols est réalisée par les
engins de production, les engins de transport
déplacent les déblais vers le lieu de remblaiement, ou
placent en dépôt ceux qui ne seront pas réutilisés.
 Un engin de transport doit être rapide et présenter
une grande adhérence au terrain.
 Les principaux engins sont :
 Les camions routiers :
 Ces camions sont équipés d’une benne basculante
pour permettre le transport des matériaux.
 La benne, munie d’un vérin hydraulique, peut soit
basculer vers l’arrière soit par le côté.

86
 Les camions tombereaux (ou dumpers)
 Ils sont équipés d’une benne ouverte pour transporter
et déverser des matériaux, mais restent à l’intérieur
du chantier.
 Ils ont une plus grande capacité que le camions
routiers. Cependant, ils ne sont pas autorisés à
circuler sur le réseau routier.
 L’emploi de ces engins est donc réservé aux grands
87
ouvrages de terrassements.
88
c. Les engins de nivellement et de compactage
(Les engins d’assistance et de mise de remblais)
 Le compactage d’un remblai consiste à réduire le
volume des pores et des interstices (l’eau).
 Pour un remblai, le compactage a pour but de réduire
le tassement ultérieur des ouvrages et donc
d’augmenter sa capacité portante.
 Le nivellement du sol consiste à égaliser la surface de
votre terrain, en la rendant plane et horizontale.
 Pour les terrassements importants :

89
- Les niveleuses (ou motorgraders) :
 Les niveleuses sont constituées principalement d’une
lame montée sur une couronne. Cette lame est mobile
et présente le principal avantage de l’engin.
 Les niveleuses sont utilisées principalement pour le
nivellement, le talutage, la mise en forme, l’exécution
et le nettoyage des fossés, le répandage des
matériaux, l’entretien des pistes…

90
- Compacteurs vibrants à pieds dameurs :
 Ils sont utilisés pour les sols cohérents, plastiques ou
fins (argiles, limons …). L’effet du compactage
commence par le fond de la couche en raison des
dents.

91
- Compacteurs tractés vibrants à un seul cylindre :
 Ils ont comme élément agissant des cylindres
métalliques hérissés.
 Ils sont utilisés en compléments des bouteurs, ils sont
remorqués par le tracteur qui dresse le terrain avec
sa lame.

 Pour les terrassements plus petits ou pour des


92
matériaux routiers :
- Compacteurs à pneus :
 Ils sont formés par un train de roulement permettant
aux roues de porter bien sur le sol à compacter et
d’exercer une action de pétrissage.
 Les pneus sont soit lisses, soit sculptés et les largeurs
de compactage sont de l’ordre de 2m.
 Ils sont très mobiles et utilisés pour les sols argileux
sableux, graves fines et moyennes et aussi pour la
réalisation de la couche de roulement d’une route.

93
- Compacteurs monocylindre ou tandem à bandages
lisses :
 L’élément compacteur est un cylindre en acier de
diamètre variant de 0.4 à 2 m. La surface cylindrique
s’appelle le bandage lisse.
 Ils sont utilisés pour les surfaces stabilisées ou
asphaltées en finition de travaux superficiels.

94
- Compacteurs vibrants automoteurs :
 L’élément compacteur est un cylindre qui contient un
mécanisme vibrant appelé balourd.
 La vibration facilite le compactage en diminuant le
frottement entre les grains.

95
 Pour des petites opérations près des ouvrages :
 Cela concerne les compactages dans de petites
tranchées ou au voisinage des murs, pour des faibles
volumes ou des lieux difficiles d’accès, en complément
de compacteurs lourds.
- Petits compacteurs vibrants à guidage manuel :
 Ils existent à un ou deux cylindres, de poids variant
entre 5 et 10 kN, facilement transportables, pouvant
travailler sur des pentes de 25 à 30 %.

96
- Plaques vibrantes :
 Le cylindre est remplacé par une plaque ou des
patins, qui subissent un mouvement alternatif
vertical, avec un léger mouvement horizontal.

97
d. Les engins pour des travaux spéciaux
 Pour des travaux spéciaux, le terrassier dispose de
certains matériaux spéciaux.
 Les charrues à disque :

 Elles sont identiques à celles de l’agriculteur, Elles


sont attachées à un tracteur. Elles permettent
d’ameublir les terrains et les aérer lorsque les teneurs
en eau sont trop élevées.

98
 Les stabilisatrices des sols :
 Ce sont des engins plus sophistiqués que les charrues
à disques qui permettent d’ameublir et d’aérer mais
aussi d’ajouter des liants hydrauliques (chaux ou
ciment) pour assurer la stabilisation des sols.
 Montés sur pneus, tractés ou autotractés, ces engins
peuvent travailler à une profondeur variable qui ne
peut toutefois pas dépasser 40 cm en terrain meuble.

99
X. Exécution des terrassements dans
les terrains rocheux
 Les terrain rocheux ne peuvent être extraits sans
désagrégation préalable. Cette désagrégation peut
être réalisée par des marteaux piqueurs et des brises
roches ou par des rippers et des explosifs.
1. Les brises roches
 Ce sont des engins qui fonctionnent à l’air comprimé,
équipées des marteaux piqueurs et que les on utilise
pour des faibles épaisseurs des roches tendres ou
demi dures.
 La perforation par ces engins est réalisée soit par
percussion, soit par rotation.

100
2. Les rippers :
 Ils sont montés à l’arrière d’un tracteur à chenilles.
Ils peuvent comporter un ou plusieurs socs selon la
dureté du terrain.
 La profondeur de défonçage peut varier de 30 à 75 cm.
 L’utilisation de ces engins est limitée par la nature de
la roche, ses caractéristiques et ses discontinuités
(failles, fractures). 101
3. Les explosifs
 La désagrégation des roches par les explosifs est
utilisé lorsque les terrains sont trop durs et que les
méthodes précédentes ne peuvent plus être réalisées.
a. Définition
 Les explosifs sont des substances capables de se
transformer rapidement en gaz à haute température.
 On distingue deux grandes classes : 102
 Les explosifs déflagrants :
 Ce sont des explosifs qui explosent par voies de
combustion. Les ondes de chocs se propagent à une
vitesse modérée.
 Ce sont des poudres noires et brunes. Elles
s’emploient dans des trous bien bourrés dans le cas
des roches tendres, compactes et peu humides.
 Ils ne sont pratiquement plus utilisés en travaux
publics car leur explosion produit des gaz nocifs.
Exemple : les poudres de mines

103
 Les explosifs détonants :
 Ce sont des explosifs qui explosent par détonation. La
propagation se fait par des ondes de chocs ayant une
très grandes vitesses à quelques km/s.
 Ce sont les explosifs utilisés actuellement en travaux
publics.
Exemple : la dynamite, les explosifs nitratés
 Leur explosion ne peut se produire que s’ils sont
soumis à un choc. Ce choc est fourni par un artifice de
tir : le détonateur qui est un petit tube de cuivre
contenant de 1 à 2 g de fulminate de mercure.

104
b. Mise en œuvre des explosifs
 Après l’achèvement de perforation de trou, on procède
aux opérations suivantes :
 Le chargement de mine : les cartouches sont
poussées doucement à l’aide du bourroir en bois ou
descendues avec précaution dans le trou de mine.
 L’amorçage : la charge est amorcée par un
détonateur et la préparation se fait juste avant
l’emploi des explosifs.
 Le bourrage : l’obturation des trous de mine est faite
avec de l’argile plastique. Un bon bourrage augmente
l’explosion de l’explosif.
 Le tirage des mines : le tire des mines est annoncé
par un signal sonore au moins 5 minutes à l’avance
pour protéger les ouvriers.
105
XI. Exécution des terrassements sous
l’eau
 L'objectif peut être de réaliser ou d’entretenir des
ports (creusement de bassins ou de chenaux),
d'effectuer des opérations de remblaiement pour
reconstituer les plages ou gagner des terres sur la
mer ou d'extraire des granulats marins pour répondre
aux besoins du secteur de la construction.
1. Le dragage
 Le dragage est l’exécution de terrassements sous l’eau
en terrains meubles.
 Si l’emplacement à draguer est accessible depuis la
terre, on utilise les engins terrestres classiques.
Sinon, on utilise des engins flottants. Ceux-ci peuvent
être de configuration semblable à celle des engins
terrestres (bennes preneuses) ou de configuration
spécifique pour un travail à l’eau (drague à godets ou 106
drague suceuse).
 Ces engins, automoteurs ou tractés, travaillent au
point fixe ou en marche.
 Certains sont porteurs, c’est-à-dire qu’ils se
remplissent eux-mêmes des déblais qu’ils extraient et
les transportent en décharge.

107
 La profondeur de dragage peut atteindre couramment
25 mètres.

108
2. Le déroctage
 Le déroctage s’applique aux terrassements en terrains
rocheux afin de fragmenter les roches.
 On utilise soit le marteau dérocteur, soit l’explosif.
 Le marteau, suspendu à une bigue flottante équipée
d’un compresseur, est constitué par un cylindre
massif dans lequel se déplace un piston pesant qui
frappe un poinçon.
 Le marteau repose sur le sol par l’outil et est
simplement soutenu par les câbles de suspension.
L’efficacité du marteau dépend de la qualité de la
roche : le rendement est meilleur avec une roche dure
et brisante qu’avec une roche tendre..

109
 Si le cube à dérocter est faible, on peut disposer à la
surface de la roche des charges d’explosif brisant que
l’on fait exploser. Une partie de roche est désagrégée
et on recommence autant que nécessaire. Cette
méthode de rendement faible ne nécessite aucun
outillage spécial mais impose une hauteur de 5 à 6
mètres.
 Si le cube à dérocter est important, on réalise des
forages soit avec un scaphandrier soit avec un ponton
spécialement équipé. L’explosif est placé dans ces
forages et on fait exploser des séries de coups de
mines. 110

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