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constructions 1
Chapitre 4
Les terrassements
1
I. Définitions
La construction d’un ouvrage commence
généralement par la réalisation des terrassements.
Les terrassements correspondent à l'ensemble des
travaux modifiant les formes naturelles du terrain
afin de le rendre apte à l’implantation d’un projet
(préparation de l’infrastructure des ouvrages de génie
civil).
Ces travaux comprennent l’ensemble des mouvements
de terre (déblais et remblais) destinés à régler la
surface du sol, ainsi que les fouilles nécessaires pour
établir les fondations.
Les travaux de terrassement s’appliquent:
- aux infrastructures linéaires (Routes, autoroutes,
voies ferrées);
- aux plates-formes aéroportuaires;
- aux plates-formes industrielles;
2
- aux barrages, surtout en terre, et aux digues;
- aux fondations de bâtiments et des ouvrages d’art.
II. Difficultés d’exécution des
terrassements
L’exécution des travaux de terrassement se complique
dans les cas suivants :
- Terrassement exécuté sur argile peu consistant;
- Terrassement exécuté en profondeur avec présence
d’eau;
3
III. Les opérations des déblais et des
remblais
1. Déblai
C’est l’opération de creusement proprement dite qui
consiste à pratiquer dans la terre une fouille, une
tranchée ou une excavation.
4
2. Remblai
C’est l’opération qui consiste à mettre en place une
certaine quantité de terre qui doit combler des cavités
ou à établir sur la surface du sol un massif de terre.
5
Remblai Déblai
3. Différentes phases d’exécution
Une opération complète de terrassement peut
comporter 5 étapes élémentaires :
- Extraction des déblais (fouille, tranchée, excavation)
- Chargement des déblais sur les engins de transport
- Transport des déblais
- Décharge ou mise des déblais en remblais
- Compactage et consolidation des remblais
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4. Pente des talus
Les talus sont des surfaces réglées et inclinées
limitant latéralement un déblai ou un remblai. Ils
doivent être stables et se rapprocher le plus possible
de la pente de talus naturel.
Talus
Remblai
TN
Déblai
Talus
7
Pour obtenir un équilibre stable nécessaire au bon
tenu des terres, il convient de donner aux talus une
inclinaison convenable.
On définit cette inclinaison soit par la valeur de
l’angle « i » avec l’horizontal, soit par « tg(i) ».
i Remblai
TN
Déblai i
+ F.V0
Vf
V0 = V0
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Foisonnement des sols
On peut aussi définir un coefficient de tassement « T »
des déblais qui est la diminution relative au volume
apparent de déblais définitivement tassé par rapport
au volume initial des déblais récemment extraits tel
que :
𝑉𝑓 − 𝑉𝑡
𝑇=
𝑉𝑓
Vf
Vt
Sable 10 à 15 % 1à2% 8 à 12 %
Gravier 15 à 20 % 1à2% 12 à 15 %
Terre argileuse 25 à 30 % 4à6% 17 à 19 %
Argile 30 à 35 % 6à7% 19 à 22 %
Marne 35 à 40 % 7à8% 22 à 25 %
Argile et Marne 40 à 65 % 8 à 15 % 25 à 30 %
très compacts
Roche tendre 30 à 40 % 8 à 15 % 17 à 19 % 13
Roche dure 40 à 65 % 25 à 40 % 12 à 15 %
Ces coefficients sont très importants car ce qui
concerne le maitre d’œuvre, c’est le volume en place
V0 extrait ou le volume Vt après compactage, mais
l’entrepreneur qui transporte le matériau, c’est Vf qui
détermine les prix et la capacité des engins.
Exercice 1 :
On a un chantier de terrassement. Le calcul de
cubature donne un volume en place à déblayer de
1000 m3. Le sol à excaver est constitué d’argile très
compacte tel que : F = 50 % et T = 25 %.
1) Calculer le volume du déblai à transporter.
2) Calculer le volume du remblai à réaliser.
14
Correction :
1)
𝑉𝑓 − 𝑉0
𝐹=
𝑉0
2)
𝑉𝑓 − 𝑉𝑡
𝑇=
𝑉𝑓
15
Exercice 2 :
On désire remplir une fouille de longueur 30m, de
largeur 1,6m et de profondeur 0,8m par du sable.
Le sable sera pris d'une carrière puis transporté vers la
fouille.
Les coefficients de foisonnement et de tassement du
sable sont égaux respectivement à F= 15% et T=10%.
Déterminez le volume de la fouille qui doit être réalisée
dans la carrière pour extraire le sable ?
16
Correction :
Question : cherchons V0 connaissant Vt
𝑉𝑓 − 𝑉𝑡
𝑇=
𝑉𝑓
𝑉𝑡 38.4
𝑉𝑓 = = = 42.66 𝑚3
1 − 𝑇 1 − 0.1
𝑉𝑓 − 𝑉0
𝐹=
𝑉0
𝑉𝑓 42.66
𝑉0 = = = 37.1 𝑚3 17
1 + 𝐹 1 + 0.15
IV. Nature du terrain
Tout problème de terrassement est conditionné à la
nature du terrain à extraire de point de vue
consistance et dureté.
La nature du terrain détermine :
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1. Identification de la nature de terrain
Pour effectuer la reconnaissance du sol, il faut
recourir à des sondages, c’est-à-dire pratiquer des
trous de manière à déterminer l’épaisseur et la nature
de chacune des couches rencontrées.
Le sondage doit descendre à la côte inférieure à
atteindre pendant les travaux de terrassements.
On distingue 2 grandes catégories d’essais :
19
Sondage carotté
20
2. Classification des terrains
On distingue 2 grandes classes de terrains :
a. Les terrains meubles
Les terrains meubles sont ceux qui peuvent être
exécutés sans difficultés, on distingue :
Les terrains légers : terre de terrain sèche, sable
sec et gravier fin.
Les terrains ordinaires : terre de végétation
humide, sable humide, sable argileux, gros graviers,
tourbe.
Les terrains lourds : terre grasse pierreuse ou
caillouteuse, terre argileuse, gros graviers argileux
compacts, marnes, tufs.
Les terrains très lourds : argile plastique humide.
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Sable sec Sable humide Tourbe
Argile Marnes 22
b. Les terrains rocheux
Les terrains rocheux sont ceux qui préalablement à
leur extraction doivent subir une désagrégation
destinée à les briser. On distingue :
Les roches tendres : elles peuvent être attaquées ou
à la pioche (Exemple : Calcaire…)
Les roches demi dures : elles peuvent être
attaquées au marteau piqueur (Exemple : grès,
feldspath…)
Les roches dures : elles nécessitent l’emploi de la
mine, d’explosifs (Exemple : marbre, granite,
basalte…)
Les roches très durs : l’emploi de l’explosif est
interdit (Exemple : quartz…)
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V. Différents types des terrassements
On distingue :
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Fouille en rigole :
Une fouille est dite en rigole lorsque ses dimensions
sont liées par les relations suivantes :
- Largeur : l ≤ 2 m
- Hauteur : h ≤ 1 m
Fouille en tranchée :
Une fouille est dite en tranchée lorsque ses
dimensions sont liées par les relations suivantes :
- Largeur : l ≤ 2 m
- Hauteur : h > 1 m
Fouille en puits :
Une fouille est dite en puits lorsque ses dimensions
sont liées par les relations suivantes :
- Largeur et longueur : l = L
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- Hauteur : h > 1 m
Fouille en excavation :
Une fouille est dite en excavation lorsque ses
dimensions sont liées par les relations suivantes :
- Largeur et longueur : l > 2 m
- Hauteur : h ≤ l/2
Pour les différents types de fouilles, la profondeur h
est mesurée à partir du niveau du sol tel qu’il est livré
pour l’exécution des fouilles. Ce niveau peut être, soit
celui du sol naturel, soit celui qui résulte de
l’exécution préalable de terrassements généraux.
Selon leur importance, les fouilles sont réalisées
manuellement ou à l’aide des engins mécaniques.
Les fonds de fouilles seront dressés horizontalement
sauf dans le cas où un assainissement s’avère
nécessaire, lequel sera facilité par une pente de 2 à
27
5%.
b. Evacuation de l’eau dans les fouilles
Certains travaux de fondation ne peuvent être
réalisés sans procéder à un assèchement préalable de
la fouille, il peut être nécessaire d’évacuer l’eau
contenue dans le terrain situé dans la zone à excaver.
Il peut s’agir soit des eaux de pluie, soit des eaux de la
nappe :
Si les eaux sont peu abondantes (eaux de pluie), les
terrassements s’exécuteront d’une manière normale.
Il convient toutefois de donner une ou plusieurs
pentes au fond de forme, de créer des fossés pour
évacuer l’eau par gravité ou par pompage. Les déblais
ainsi extraits ne pourront généralement être utilisés
tels quels.
S’il s’agit d’une nappe suffisamment abondante pour
gêner les terrassements, on procédera à un
rabattement de la nappe.
28
Si la fouille est très large et profonde et les venues
d’eau abondantes, on crée autour de celle-ci un écran
étanche qui empêchera toute nouvelle venue d’eau.
L’écran étanche peut être réalisé différemment selon
la nature des terrains et de l’environnement, ce peut
être :
- Un rideau de palplanches
- Une paroi moulée coulée en place ou préfabriquée
- Un rideau d’injection
Epuisement de l’eau à ciel ouvert :
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L’épuisement des eaux à ciel ouvert nécessite un
système de captage des eaux relativement simple,
constitué de tranchées de cheminement (rigoles) et de
puits (puisards), depuis lesquels on évacue l’eau par
des pompes.
Rabattement de la nappe phréatique :
30
Il est réalisé avant le début des travaux d’excavation
et permet de terrasser un sol sec. Le principe consiste
à installer au tour de la fouille une série de points
filtrants appelés wellpoints qui captent l’eau par
aspiration (pompe situé à l’extérieur) ou de puits
filtrants (pompe enfermée au fond du puits), et de
rabattre la nappe phréatique par pompage jusqu’au
niveau désiré.
31
32
33
Les rideaux de palplanches
Les rideaux de palplanches constituent une
importante catégorie d’ouvrages de soutènement. Ils
sont très utilisés et dans la plupart des cas, ils sont
encrés en tête.
Ce sont des pièces longues en acier laminé profilé
s’emboitant les unes dans les autres par des joints
coulissants.
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Elles servent d’ancrage de retenue des terres ou d’eau
: elles subissent des efforts transversaux de poussée
et travaillant à la flexion comme des consoles
encastrées en pied.
battages et arrachages.
Les longueurs des palplanches peuvent atteindre 30
mètres. Au-delà, les palplanches sont liées par
soudage.
La mise en place des palplanches peut se faire par
battage ou par vibrofonçage.
Le battage des palplanches se fait à l’aide d’une
masse appelée mouton muni d’un dispositif de
guidage qui permet de faire tomber sur la tète des
palplanches un nombre de fois suffisant pour les
enfoncer à la profondeur voulue.
36
Dans le cas de vibrofonçage, la mise en place
s’effectue sous l’effet du poids du vibrofonceur auquel
s’ajoute l’effet des vibrations qui diminue le
frottement palplanche terrain. Ce procédé est très
rapide. Il est utilisé pour les sols granuleux et sableux
et ne peut pas être utilisé dans le cas des sols
argileux.
37
Les parois moulées coulées sur place dans le sol
Une paroi moulée est un mur en béton armé coulé
dans le sol.
Ce procédé permet d’obtenir des ouvrages divers :
- Ecrans étanches
- Murs de soutènement
- Organes porteurs (Murs de fondation)
Les dimensions varient de 0.5 à 2 m d’épaisseur et
jusqu’à 50 m de profondeur.
38
La première tâche est la réalisation au sol de deux
petits murets, dits « murette-guide », espacés de
l'épaisseur de la future paroi, qui positionne le mur,
et servira de support aux armatures.
39
Au fur et à mesure de la réalisation de l'excavation,
on la remplit avec de la boue de bentonite dont les
propriétés permettent de stabiliser les parois.
40
Le béton est ensuite coulé dans ces colonnes, et il se
substitue à la boue de bentonite. La boue est alors
pompée depuis le haut de la tranchée. Elle peut être
recyclée et réutilisée pour une prochaine excavation.
41
Les parois préfabriquées
La paroi préfabriquée est mise en place et scellée
dans une tranchée creusée sous coulis spécial. Le
coulis utilisé pour le scellement est composé de ciment
et bentonite dont la prise est retardée par des
adjuvants. Sa mise au point nécessite de grands soins
ainsi qu’une surveillance attentive.
Les éléments de parois sont en béton armé de
dimensions fixées par le calcul et la capacité des
engins de levage. Ils peuvent être de formes très
diverses selon les conditions à remplir.
42
c. Soutènements et blindages des fouilles
Définitions :
43
D’une façon générale, toute paroi d’une fouille doit
être blindée lorsque la pente des talus dépasse les
valeurs usuelles et lorsque la hauteur est très
importante.
45
- Blindage par palfeuilles
Les palfeuilles sont des profilés en acier utilisés pour
le blindage des fouilles. Les palfeuilles ont des
épaisseurs et des résistances beaucoup plus faibles
que les palplanches (des épaisseurs allant de 3 mm à
8 mm).
On enfonce dans le sol un double rideau de palfeuilles
de longueur supérieur à la profondeur de la fouille.
46
- Blindage par rideau de palplanches :
47
- Blindage par les parois berlinoises :
Il s’agit d’un mode de soutènement simple et
économique qui ne peut être utilisé qu’en hors de la
présence de l’eau.
La paroi berlinoise est réalisée à l'aide de profilés
métalliques, implantés de manière régulière, et d’un
blindage en planches de bois, en plaques de béton ou
encore en plaques d'acier.
48
Il faut d’abord forer à l’aide d’une tarière, à
espacement régulier des trous dans lesquels, on met
en place un profilé métallique en forme de H et le
sceller en pied.
49
On procède au terrassement par passes successives
d’une hauteur qui est en fonction de la tenue du
terrain.
A l’avancement du terrassement, on met en place ces
parois de blindage.
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Méthodes de Nature des terrains Avantages
soutènement
Fouilles blindées Terrains hors nappe et Méthode souple
non boulants
Rideaux de Terrains meubles Ecran étanche pouvant
palplanches permettre de travailler
hors de l’eau
Parois berlinoises Terrains hors nappe Méthode la moins
couteuse
Parois moulées Tout type de terrains Ecran étanche pouvant
permettre de travailler
hors de l’eau
54
d. Exécution des remblais :
Les travaux de remblais seront exécutés par couches
horizontales ou si nécessaires en légère pente vers
l’extérieur, d’une épaisseur de 20 cm.
Un tout venant peut constituer un remblai qui n’agit
que par son poids propre. Par contre, un remblai
destiné à retenir l’eau (digue) ou à supporter un
ouvrage (route, voie ferrée) doit être constitué par des
matériaux exempts de débris de végétaux, plâtre,
ferrailles, pierres … ; c’est un matériau sélectionné.
55
e. Le compactage des remblais :
Définitions :
58
Remarques :
La vibration est plus efficace que le roulage.
61
On emploi deux chaises implantées perpendiculairement
pour repérer deux murs d’angle ou une fouille de
fondation.
Pour éviter les risques d’erreur sur le terrain, il est bon de
préparer au bureau un canevas du tracé comportant
toutes les côtes nécessaires à l’implantation.
62
VII. Terrassements des bâtiments
Le plan de terrassement comprend :
- Une vue en plan
- Des coupes
63
L’emprise du terrassement sera déterminée en tenant
compte d’une surlargeur de travail de fond de fouille.
Le talus est établi en fonction de la profondeur de la
fouille et des caractéristiques du sol.
64
VIII. Terrassements des routes
Les caractéristiques géométriques sont illustrées par
le tracé en plan, le profil en long et le profil en
travers.
1. Tracé en plan
Il est constitué par la projection horizontale sur
un repère cartésien topographique de l’ensemble des
points définissant le tracé de la route.
Le plan est à une échelle adaptée au projet (1/500 à
1/2000). On y trouve :
- l’origine et l’extrémité du projet
- La localisation des profils en travers
- La localisation des talus
- Le sens d’écoulement des eaux et les ouvrages de
recueillement. 65
2. Profil en long
C’est une coupe verticale longitudinale du projet
réalisée suivant l’axe du tracé. On y trouve :
- Une ligne représentant l’axe de la route
- Une ligne représentant le terrain naturel (TN)
- Les points représentatifs du projet et du TN sont
repérés par leur abscisse comptée à partir de l’origine
et par leur altitude définie par rapport à un plan de 66
référence (ou plan de comparaison)
67
3. Profil en travers
C’est une coupe verticale, perpendiculaire à l’axe du
projet sur laquelle on représente le terrain naturel et
le tracé du projet.
68
Il existe plusieurs cas de profils en travers :
69
IX. Exécution des terrassements dans
les terrains meubles
1. Terrassement à la main
Dans les chantiers qui comportent des sujétions et se
prêtent mal à l’emploi des engins mécaniques.
Exemple : Tranchée étroite dans la voie publique
Pince bêche
Pioche
72
Pelle Dame
Les outils mécaniques
Ce sont les outils portatifs qui fonctionnent à air
comprimé :
- Le marteau – bêche : remplace la pioche ou la bêche
pour attaquer les terrains lourds tel que l’argile
compacte. Le rendement d’un homme avec un
marteau est égal 5 à 10 fois son rendement à la pioche
ou à la bêche.
- Le marteau piqueur : remplace le pic et la pince pour
attaquer les terrains à roche tendre et pour démolir
les massifs bétonnés.
Marteau – Bêche 73
Marteau piqueur
Le terrassement à la main comporte trois opérations :
l’excavation, la charge et la mise en remblai.
Le rendement de ce type de terrassement est très
variable suivant la consistance du terrain et les
moyens utilisés.
2. Terrassements par engins mécaniques :
On a recours aux engins mécaniques pour les travaux
de terrassement, quand ils conduisent à une économie
par rapport au terrassement à la main.
Les engins mécaniques de travaux peuvent être
catalogués en trois grandes catégories :
Les engins de production
- Excavation des sols
- Chargement des sols
- Déplacement des sols
Les engins de transport
Les engins de compactage 74
a. Les engins de production :
Les engins de production sont destinés couramment à
extraire et charger des sols en vue de transport. Les
principaux engins sont :
Les pelles :
Ces sont des engins automoteurs à roues ou à
chenilles. Elles peuvent effectuer une rotation de 360°
pour creuser, soulever et décharger les sols à l’aide
d’un godet monté sur une flèche et un bras.
Selon le type de chantier et de terrain, on distingue :
- Pelle en butte :
Elle est caractérisée par un godet vers le haut. Elle
excave en hauteur . Le godet se remplit en raclant le
front de bas en haut.
Le godet est muni des dents qui permettent la 75
pénétration dans la matière à excaver.
- Pelle en rétro :
Elle est caractérisée par un godet vers le bas. Le
godet se remplit quand il est tiré vers la machine et se
vide par extension du bras.
Elle est destinée essentiellement à l’excavation en bas
(en profondeur), comme les fouilles.
76
- Pelle en dragline :
Elle est utilisée pour l’excavation des terres meubles à
sec ou sous l’eau et lors de reprise et chargement d’un
stocke de sol sur un engin de transport.
Elle est caractérisée par un godet à câble et une flèche
en treillis.
On amène par inclinaison de la flèche le godet vertical
de point à excaver et on le laisse descendre jusqu’au
contact avec le sol. Ensuite, par attraction du câble de
tirage, le godet se met en position d’attaque, puis
d’excavation et de remplissage.
77
- La pelle à benne preneuse :
Elle comprend une flèche et une benne preneuse
formée de deux demi coquilles jointives munies de
dents ; elle tombe en position ouverte sur le terrain à
excaver. Le relevage de la benne entraîne sa
fermeture, puis elle est ensuite ouverte au dessus de
la position de déchargement.
La pelle en benne preneuse sert au creusement des
puits et fouilles de fondation, aussi des tranchées
verticales étroites profondes et à la manipulation de
gros blocs de matériaux.
78
- Pelle équipée par un outil de démolition :
C’est une pelle équipée par brise roche hydraulique
(BRH) monté sur son bras.
79
- Pelles ou Excavateurs à godets multiples :
Les excavateurs à godets multiples unissent les
avantages de la pelle à godet en butte et de la
dragline. Ils excavent les déblais d’une façon continue
au moyen d’une chaine à godets. Il s’agit d’engins
spéciaux de haut rendement.
Ils sont composés d’un plan inclinable et supportant
une chaine de godets sans fin. Ils travaillent en fouille
ou en butte et pendant le basculement, ils déversent
par l’arrière sur un convoyeur qui jette les déblais
latéralement.
L’excavateur à godets multiples est principalement
affecté au travail dans les gravières et pour le
creusement de canaux.
80
Les chargeuses :
Ce sont des engins automoteurs à roues ou à chenilles
équipés d’un godet frontal supporté par une structure
qui charge ou creuse par le mouvement de l’engin vers
l’avant, soulève, transporte ou décharge des
matériaux sur une courte distances.
Les chargeuses sur pneus sont utilisées
principalement pour les travaux nécessitant de
81
nombreux déplacements.
Chargeuses sur pneus
82
Chargeuses à chenilles
Les chargeuses pelleteuses :
Les chargeuses pelleteuses (tractopelles) sont des
engins sur pneus très polyvalents.
Très souple d’emploi, la tractopelle associe, sur un
châssis de tracteur, un godet de chargeuse à l’avant et
une pelle en rétro à l’arrière. C’est un engin qui se
prête particulièrement bien aux petits travaux de
terrassement et au creusement de tranchées
destinées à la pose de conduites.
83
Les bouteurs (ou bulldozers) :
Le bulldozer (ou bouteur) est un puissant engin
d’excavation et de refoulement de terre et de roche
sur une distance allant jusqu’à 100 m et dont la lame
peut mesurer 5 m de largeur.
84
Les décapeuses (ou scrapers) :
Elles sont très utilisés pour les terrassements routiers :
ils peuvent assurer à la fois l’excavation, le
remplissage, le transport et le déversement des sols par
couches de déblais sur une distance de 2 km.
Elles se composent d’un tracteur et d’une benne qui se
charge par le fonds en décapant le terrain comme un
rabot.
85
b. Les engins de transport
Une fois l’extraction des sols est réalisée par les
engins de production, les engins de transport
déplacent les déblais vers le lieu de remblaiement, ou
placent en dépôt ceux qui ne seront pas réutilisés.
Un engin de transport doit être rapide et présenter
une grande adhérence au terrain.
Les principaux engins sont :
Les camions routiers :
Ces camions sont équipés d’une benne basculante
pour permettre le transport des matériaux.
La benne, munie d’un vérin hydraulique, peut soit
basculer vers l’arrière soit par le côté.
86
Les camions tombereaux (ou dumpers)
Ils sont équipés d’une benne ouverte pour transporter
et déverser des matériaux, mais restent à l’intérieur
du chantier.
Ils ont une plus grande capacité que le camions
routiers. Cependant, ils ne sont pas autorisés à
circuler sur le réseau routier.
L’emploi de ces engins est donc réservé aux grands
87
ouvrages de terrassements.
88
c. Les engins de nivellement et de compactage
(Les engins d’assistance et de mise de remblais)
Le compactage d’un remblai consiste à réduire le
volume des pores et des interstices (l’eau).
Pour un remblai, le compactage a pour but de réduire
le tassement ultérieur des ouvrages et donc
d’augmenter sa capacité portante.
Le nivellement du sol consiste à égaliser la surface de
votre terrain, en la rendant plane et horizontale.
Pour les terrassements importants :
89
- Les niveleuses (ou motorgraders) :
Les niveleuses sont constituées principalement d’une
lame montée sur une couronne. Cette lame est mobile
et présente le principal avantage de l’engin.
Les niveleuses sont utilisées principalement pour le
nivellement, le talutage, la mise en forme, l’exécution
et le nettoyage des fossés, le répandage des
matériaux, l’entretien des pistes…
90
- Compacteurs vibrants à pieds dameurs :
Ils sont utilisés pour les sols cohérents, plastiques ou
fins (argiles, limons …). L’effet du compactage
commence par le fond de la couche en raison des
dents.
91
- Compacteurs tractés vibrants à un seul cylindre :
Ils ont comme élément agissant des cylindres
métalliques hérissés.
Ils sont utilisés en compléments des bouteurs, ils sont
remorqués par le tracteur qui dresse le terrain avec
sa lame.
93
- Compacteurs monocylindre ou tandem à bandages
lisses :
L’élément compacteur est un cylindre en acier de
diamètre variant de 0.4 à 2 m. La surface cylindrique
s’appelle le bandage lisse.
Ils sont utilisés pour les surfaces stabilisées ou
asphaltées en finition de travaux superficiels.
94
- Compacteurs vibrants automoteurs :
L’élément compacteur est un cylindre qui contient un
mécanisme vibrant appelé balourd.
La vibration facilite le compactage en diminuant le
frottement entre les grains.
95
Pour des petites opérations près des ouvrages :
Cela concerne les compactages dans de petites
tranchées ou au voisinage des murs, pour des faibles
volumes ou des lieux difficiles d’accès, en complément
de compacteurs lourds.
- Petits compacteurs vibrants à guidage manuel :
Ils existent à un ou deux cylindres, de poids variant
entre 5 et 10 kN, facilement transportables, pouvant
travailler sur des pentes de 25 à 30 %.
96
- Plaques vibrantes :
Le cylindre est remplacé par une plaque ou des
patins, qui subissent un mouvement alternatif
vertical, avec un léger mouvement horizontal.
97
d. Les engins pour des travaux spéciaux
Pour des travaux spéciaux, le terrassier dispose de
certains matériaux spéciaux.
Les charrues à disque :
98
Les stabilisatrices des sols :
Ce sont des engins plus sophistiqués que les charrues
à disques qui permettent d’ameublir et d’aérer mais
aussi d’ajouter des liants hydrauliques (chaux ou
ciment) pour assurer la stabilisation des sols.
Montés sur pneus, tractés ou autotractés, ces engins
peuvent travailler à une profondeur variable qui ne
peut toutefois pas dépasser 40 cm en terrain meuble.
99
X. Exécution des terrassements dans
les terrains rocheux
Les terrain rocheux ne peuvent être extraits sans
désagrégation préalable. Cette désagrégation peut
être réalisée par des marteaux piqueurs et des brises
roches ou par des rippers et des explosifs.
1. Les brises roches
Ce sont des engins qui fonctionnent à l’air comprimé,
équipées des marteaux piqueurs et que les on utilise
pour des faibles épaisseurs des roches tendres ou
demi dures.
La perforation par ces engins est réalisée soit par
percussion, soit par rotation.
100
2. Les rippers :
Ils sont montés à l’arrière d’un tracteur à chenilles.
Ils peuvent comporter un ou plusieurs socs selon la
dureté du terrain.
La profondeur de défonçage peut varier de 30 à 75 cm.
L’utilisation de ces engins est limitée par la nature de
la roche, ses caractéristiques et ses discontinuités
(failles, fractures). 101
3. Les explosifs
La désagrégation des roches par les explosifs est
utilisé lorsque les terrains sont trop durs et que les
méthodes précédentes ne peuvent plus être réalisées.
a. Définition
Les explosifs sont des substances capables de se
transformer rapidement en gaz à haute température.
On distingue deux grandes classes : 102
Les explosifs déflagrants :
Ce sont des explosifs qui explosent par voies de
combustion. Les ondes de chocs se propagent à une
vitesse modérée.
Ce sont des poudres noires et brunes. Elles
s’emploient dans des trous bien bourrés dans le cas
des roches tendres, compactes et peu humides.
Ils ne sont pratiquement plus utilisés en travaux
publics car leur explosion produit des gaz nocifs.
Exemple : les poudres de mines
103
Les explosifs détonants :
Ce sont des explosifs qui explosent par détonation. La
propagation se fait par des ondes de chocs ayant une
très grandes vitesses à quelques km/s.
Ce sont les explosifs utilisés actuellement en travaux
publics.
Exemple : la dynamite, les explosifs nitratés
Leur explosion ne peut se produire que s’ils sont
soumis à un choc. Ce choc est fourni par un artifice de
tir : le détonateur qui est un petit tube de cuivre
contenant de 1 à 2 g de fulminate de mercure.
104
b. Mise en œuvre des explosifs
Après l’achèvement de perforation de trou, on procède
aux opérations suivantes :
Le chargement de mine : les cartouches sont
poussées doucement à l’aide du bourroir en bois ou
descendues avec précaution dans le trou de mine.
L’amorçage : la charge est amorcée par un
détonateur et la préparation se fait juste avant
l’emploi des explosifs.
Le bourrage : l’obturation des trous de mine est faite
avec de l’argile plastique. Un bon bourrage augmente
l’explosion de l’explosif.
Le tirage des mines : le tire des mines est annoncé
par un signal sonore au moins 5 minutes à l’avance
pour protéger les ouvriers.
105
XI. Exécution des terrassements sous
l’eau
L'objectif peut être de réaliser ou d’entretenir des
ports (creusement de bassins ou de chenaux),
d'effectuer des opérations de remblaiement pour
reconstituer les plages ou gagner des terres sur la
mer ou d'extraire des granulats marins pour répondre
aux besoins du secteur de la construction.
1. Le dragage
Le dragage est l’exécution de terrassements sous l’eau
en terrains meubles.
Si l’emplacement à draguer est accessible depuis la
terre, on utilise les engins terrestres classiques.
Sinon, on utilise des engins flottants. Ceux-ci peuvent
être de configuration semblable à celle des engins
terrestres (bennes preneuses) ou de configuration
spécifique pour un travail à l’eau (drague à godets ou 106
drague suceuse).
Ces engins, automoteurs ou tractés, travaillent au
point fixe ou en marche.
Certains sont porteurs, c’est-à-dire qu’ils se
remplissent eux-mêmes des déblais qu’ils extraient et
les transportent en décharge.
107
La profondeur de dragage peut atteindre couramment
25 mètres.
108
2. Le déroctage
Le déroctage s’applique aux terrassements en terrains
rocheux afin de fragmenter les roches.
On utilise soit le marteau dérocteur, soit l’explosif.
Le marteau, suspendu à une bigue flottante équipée
d’un compresseur, est constitué par un cylindre
massif dans lequel se déplace un piston pesant qui
frappe un poinçon.
Le marteau repose sur le sol par l’outil et est
simplement soutenu par les câbles de suspension.
L’efficacité du marteau dépend de la qualité de la
roche : le rendement est meilleur avec une roche dure
et brisante qu’avec une roche tendre..
109
Si le cube à dérocter est faible, on peut disposer à la
surface de la roche des charges d’explosif brisant que
l’on fait exploser. Une partie de roche est désagrégée
et on recommence autant que nécessaire. Cette
méthode de rendement faible ne nécessite aucun
outillage spécial mais impose une hauteur de 5 à 6
mètres.
Si le cube à dérocter est important, on réalise des
forages soit avec un scaphandrier soit avec un ponton
spécialement équipé. L’explosif est placé dans ces
forages et on fait exploser des séries de coups de
mines. 110