Chapitre III.

Les terrassements

III.1. Généralité

III.1.1. Le terrassement :

Pour construire un ouvrage, quel qu'il soit (tunnel, route, pont, bâtiment, barrage, ...), il est nécessaire de
modifier le terrain naturel. Il faut profiler la surface du terrain de telle sorte qu'il soit apte à supporter le
poids de l'ouvrage et à en intégrer la forme. L'ensemble de ces opérations s'appelle "le terrassement"

 Le déblai

C’est l’opération qui consiste à creuser dans le sol pour dégager

de la terre, il peut se faire manuellement (pelle, pioche,..)
ou à l’aide d’engin mécanique, tous dépend de la nature de sol
et des volumes de terre à terrasser.

 Le remblai

Il consiste à transporter et déposer des terres pour combler

des cavités, il prend en considération le tassement
et le coefficient de foisonnement du sol.

Déblai

Remblai Terrain
Naturel

1
 L’objet des
terrassements est double
modifier le terrain naturel pour l’amener
au niveau prévu par le projet
préparer une plate-forme support de la
chaussée répondant aux critères de qualité
Les travaux nécessaire d’ordres géométrique et
comprennent mécanique. • l’exécution des
• l’exécution des déblais
remblais
• l’exécution de la plate-forme
support de la chaussée.

III.1.2. Les types de terrassements

Il existe 2 types de terrassement :

- Les terrassements généraux (mise en forme du relief général),

- Les terrassements ordinaires (liés aux ouvrages de réalisation).

III.1.3. Les sols

III.1.3.1- Classification

Mise à part la classification géologique des sols, il existe une classification liée à la facilité d’extraction :

Terrain Constitution Granulo. Classe Rendement

Ordinaire Sable, gravier, terre végétale 0/200 A 100%
Semi compact Argileux, caillouteux 200/500 B 80%
Compact Argile, marne 200/500 C 60%
Roche Grès tendre >500 D < 60%
Roche dure à très dure Nécessitant une étude spécifique

III.1.3.2- Le foisonnement :
Terrain Foisonnement
Lors des travaux de terrassement le matériau extrait
s’aère et produit un volume plus important. Cette Argile, limon, sable argileux 1.25
augmentation de volume s’appelle le foisonnement. Grave et sable graveleux 1.10
Ce phénomène varie avec la nature de la terre. Sols rocheux altérés 1.30
Sol meuble 1.35

2
État initial en place État foisonné État reconstitué (compacté)

Volume en place : Vp Volume foisonné : Vf Volume reconstitué : Vr

Vr = Vf x Cc

Vf = Vp x Cf
1.200 m3

1.000 m3 Vr = Vp x Cfr 1.100 m3

Le coefficient de Le coefficient de compactage Dans le cas des terrassements

foisonnement (Cf)
permet d'évaluer le
volume apparent
foisonné (Vf) d'un
terrain déplacé en
fonction du volume
en place (Vp) :
(Cc) permet l'évaluation du
volume reconstitué (Vr) de ce
même volume foisonné (Vf)
après sa mise en place et son
compactage définitif. Il est rare
d'obtenir un volume de terrain
reconstitué (Vr) égal au volume
initial en place (Vp) :
routiers ou sur les chantiers
de terrassement très importants,
il est intéressant de prévoir
l'exacte quantité à extraire pour
obtenir un volume reconstitué
précis. Cela évite les
mouvements de terre inutiles
et donc onéreux.

Vf = Cf x Vp Vr = Cc x Vf Vr = Vp x Cfr

On trouve que : Vr = Vp x Cf x Cc . Donc : (Cf x Cc) est appelé le coefficient de foisonnement résiduel : (Cfr)

Ces divers coefficients sont donnés en pourcentages :

- Si le foisonnement = 25 % : Cf = 1.25
- Si le résidu suite au compactage = 8 % : Cc = 1 - 0.08 = 0.92
- Alors le foisonnement résiduel =15 % : Cfr = 1.15, car Cfr = Cf x Cc = 1.25 x 0.92 = 1.15

3
III.1.3.3- Le tassement :

Il désigne la réduction des volumes des sols, se produit naturellement sous le propre poids des
matériaux. Il est en moyenne de 15 %. Mais, il varie en fonction de la nature des sols :
- Un sol sableux se tassera moins qu'un sol argileux.

III.1.4- Mode d’ouverture :

Pour obtenir un équilibre stable, nécessaire à la bonne tenue des terres en remblais et des tranchées, il
convient de donner aux talus qui limitent ces terrassements une inclinaison convenable.

Les pentes maximales des talus admises dans trois types de terrains sont :
- Talus 1/1 dans les terrains ébouleux (peu stables)
- Talus 2/1 dans les terrains tendres résistants (stables)
- Talus 3/1 dans les terrains très compacts (très stables)

III.1.5. Les étapes de terrassement :

III.1.5.1- Décapage des terres

Appelé également terrassement en
découverte, est un terrassement de très
faible profondeur (environ 10 à 30 cm)
destiné à enlever la terre végétale.

4
 III.1.5.2- Les fouille
Différents type de fouille:

Fouille en rigole : Fouille en tranchée : Fouille en pleine Fouille en puits :

Appelée aussi fouille en C’est une fouille plus masse (Excavation) :
fondue est la fouille la profonde, leur Réalisée sur la totalité C’est un terrassement
plus simple, leur profondeur est de l’emprise du de petite surface mais
profondeur n'excède pas supérieure à 1 mètre bâtiment, plus ou de grande profondeur,
1 mètre et leur largeur et leur largeur n'excède moins profonde, selon on les appelle ainsi
2 mètres. Elle est pas 2 mètres. Elle est l’importance lorsque leur profondeur
destinée à recevoir des destinée à recevoir les de la partie enterrée P est supérieure à 1
fondations égouts ou les fondations de la construction mètres
ou certaines profondes et que la longueur l est
canalisations. P > 1 m, L < 2 m de même ordre de la
L < 2 m, P < 1 m. largeur L : L P > L + l
L : longueur - P :
profondeur

0 0 1
Largeur
1 2 2 3 3 4
0
. . . .(mètres)
. . . . .
.0 Excavation
Profondeur

1 0 5 0 5 0 5 0 5 0
0.1
0 superficielle 0 0
(mètres)

. 0 0 0 0 0 0
025 . Tranchée ou
020
.
0.5
3
0
puits
. 350
40
0.40
.
505.
Graphe de classification
0
. 05
0
des fouilles
00
0

III.2. Exécution des travaux de terrassement :

5
En fonction de l’importance des travaux et des caractéristiques du sol, les terrassements peuvent
s’effectuer manuellement, mécaniquement ou à l’explosif.

III.2.1- Exécution manuelle

Les terrassements exécuté manuellement ne peut s’appliquer qu’ou creusement de rigoles ou
d’excavation superficielles en terrain meuble. Lors de ces travaux, le terrassier utilisera la pioche pour
creuser et la pelle pour dégager le sol à enlever.

III.2.2- Exécution mécanique

Ce procédé est utilisé lorsque de grandes masses de terres sont mises en mouvement, «et à l’aide des
engins (pelle mécanique, chargeur,…)

III.3. Mesures de sécurité pendant les terrassements

III.3.1- Le talutage
On donne aux parois une inclinaison suffisante pour assurer la stabilité des terres. Cette inclinaison ou
angle du talus est en fonction de la nature des sols.

III.3.2- Le blindage :

Lorsque le talutage n’est pas possible, la stabilité

des parois peut être assurée par la mise en place
d’étais et supports appropriés qui s’opposent
à la poussée des terres : Profondeur maximale
d’une fouille sans blindage.
En régle générale le blindage est conseillé à partir
d’une profondeur de 1.30m pour les tranchées
de largeur inferieur à 1m.

Pour ne pas créer de talus, on utilise des techniques

permettant de tenir les terres lors du terrassement :

Largeur
en m

6
 Profondeur en m
III.3.3- Protection des talus :

Revêtement végétal : Revêtement artificiel :

Il suffit souvent de protéger
la surface d’une pente très
voisine de celle du talus naturel
par la culture de plantes dont
les racines retiennent les terres.
Si la pente du talus terrassé est légèrement supérieure à celle du talus
naturel, on fait recours à une protection artificielle constituée :
- De pierre sèche : posée et damée dans le sol et dont l’épaisseur peut
varier de 0,25 m à 0,50 m, suivant la rigidité du talus.

- De pierre maçonnée : Dans ce cas, le revêtement peut être considéré

comme étanche. Il faut favoriser l’écoulement des eaux d’infiltration
par la réalisation des ouvertures à la base.

- D’un revêtement en béton (armé ou non) : Le poids de l’ouvrage

étant peu important, il est recommandé d’implanter des piquets assez
profonds pour assurer une meilleure stabilité de l’ouvrage.

III.4. Problèmes rencontrés et solutions :

III.4.1- Mauvais sols /renforcement des sols

- Faible capacité de portance (résistance)

- Tassement excessif (compressibilité)
- Faible perméabilité (conductivité hydraulique)
- Gonflement et retrait (Changement de volume)

 Renforcement des sols

Généralement, on évite de prévoir des constructions de mauvais terrains. Mais quelques fois, on ne peut
pas choisir une autre implantation. Il faut alors se contenter du site choisi, et améliorer la qualité des sols
déficients. L’amélioration des sols se fait :

 En augmentant leur compacité : - Diminution du volume des vides (compactage)

- Remplissage
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des vides avec un produit résistant (injection)
 En modifiant leurs caractéristiques physico-chimiques : - Efficace pour les silts et les argiles
 La consolidation dynamique : Les injections dans le sol et pompes d’injection :

Elle se fait à partir d’un damage.
Il s’agit un moyen efficace pour
densifie profondément
les terrains compressibles.
Il s’agit d’introduire dans les vides du sol un produit se rigidifiant
par la suite. Les facteurs principaux permettant de choisir
les produits à injecter sont les dimensions des vides ou des
fissures
à remplir. Généralement, on utilise un coulis.

III.4.2- Présence d’eau / drainage, rabattement de nappe

 La présence d’eau dans les sols, modifie de manière non négligeable ses caractéristiques
et les modes de terrassements pour cela il faut :

- Collecter les eaux de ruissellement

- Pomper les venues d’eau (faible) ou drainer
- Dans le cas de nappe phréatique avec présence d’eau permanente il faut procéder à un rabattement
de nappe.

Drainage :
Dans le cas d’implantation en terrain très humide
mais d’allure sensiblement horizontale, on isole
la construction des venues d’eau par un drainage
périphérique.
- Dans le cas d’une route, les caniveaux,
les fosses et les buses sont opter pour drainer
les eaux de ruissèlement.

Rabattement de la nappe:
Une pompe est montée sur des tubes d’acier, les
zones d’influences respectives des puits doivent se
recouper de façon que la surface enveloppe résultante
passe partout sous la fouille. Hauteur de pompage 7 à
8m. 8
Si besoin d’une hauteur plus importante on a recours
à des puits filtrants équipés d’une pompe immergée
III.5. Les cubatures :
Le calcul de cubatures est un calcul d’évaluation des volumes de terres à déplacer pour l’exécution d’un
projet.

 Exemple de profil en long d’une voirie :

17 23 8 2

 Exemple de profil à travers n°27 d’une voirie :

9
 Calcul des cubatures

La cubature des terrassements est l’évaluation du volume des terres à enlever ou à mettre en remblai
pour l’exécution du projet.
Il existe 3 méthodes de calcul des cubatures :

- la méthode par le calcul des volumes élémentaires,

- la méthode des aires moyennes,

- la méthode des profils.

 Méthode des volumes élémentaires

On décompose le volume total en volumes élémentaires (pyramides,cube, etc…)

 Méthode des aires moyennes

10
 On utilise la formule des 3 niveaux et on obtient : V1 = D1 r1 + r2
2

Le volume entre 2 profils consécutifs est donc égal au produit de la moyenne des aires de ceux-ci par la
Généralisation:
longueur de l’entre profil.

Pour une suite de profils, on généralise la formule ci-dessus.

Entre le profil P3 remblai et le profil P4 déblai, il existe une ligne de passage que l’on appellera profil
fictif (P.F.) de superficie nulle.

Après avoir calculé la distance horizontale D’3 entre le profil P3 et le Profil Fictif (voir formulaire
profils) appliquer la méthode de la moyenne des aires en considérant qu’au niveau du P.F. se trouve un
profil de superficie nulle.

 Entre P3 et P.F, le remblai vaut :

V3r = D'3 r3 + 0 = D'3 r3

2 2
 De même entre P.F. et P4, le volume de déblai vaut :

V3d = D"3 0 + d4 = D"3 d4

2 2

NB: La méthode s’applique sans interruption à tout un projet, sous réserve de faire intervenir
les distances partielles à la ligne de passage (P.F.) quand on passe d’un profil en remblai
à un profil en déblai ou inversement.

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12