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PGC Procédés Généraux de Construction

Chapitre I
TERRASSEMENT GENERAUX

DEFINITION

Les terrassements correspondent à la première phase de travaux en vue de l'édification d'un


ouvrage. Ils regroupent tous les ouvrages et travaux destinés à modifier provisoirement
ou définitivement les formes d‟un terrain.
Les ouvrages de terrassement regroupent principalement l'exécution des travaux suivants :
-Les fouilles
-Les déblais, les remblais
-Les tranchées, le talutage, etc

I- LES ETUDES PREALABLES :


Ces réflexions peuvent être adaptées et généralisées à tout type de chantier : gros œuvre par
exemple.
Une visite du site et de ses abords est souvent indispensable pour mieux appréhender les
caractéristiques du chantier. Elle favorise l‟approche du dossier et facilite la rédaction des
documents qui serviront à la bonne marche du chantier.
Elles s‟appuient sur un Dossier de Consultation des Entreprises (DCE) qui peut comprendre
entre autres :
- des pièces écrites dont le rapport d‟études des sols permettant de connaître des
caractéristiques des terrains qui seront rencontrés lors des travaux :
 la stratigraphie des couches de terrain,
 les caractéristiques mécaniques et physiques,
 la présence d‟eau
 les pentes possibles des talus, le drainage, la possibilité d‟utiliser des déblais pour un
remblaiement ultérieur.
Pour les décrire, une distinction entre marché privé et marché public est nécessaire :
 Le cahier des Clause Administratives Générales (CCAG) ou le cahier des Clauses
Techniques Générales (CCTG) est applicable aux marchés publics (travaux effectués dans
un but d‟intérêt général, sous le contrôle d‟une personne publique : mairie, école….), sans
être toujours joint à chaque marché particulier.
Ils sont toutefois cités et doivent être respectés sauf si des documents particuliers (acte
d‟engagement, CCAP, CCTP) viennent préciser des clauses particulières au marché étudié.
Pour le lecteur qui ne serait pas familiarisé avec cette terminologie, voici brièvement
expliqué le contenu ou l‟utilisation de ces différents documents :
 L‟acte d‟engagement concerne l‟entreprise qui s‟y engage à effectuer les prestations
demandées pour un certain prix dans un délai donné.
 Le CCAG est un recueil de clauses courantes (administratives, juridiques ou
financières) relatives à l‟exécution d‟un marché public. Les parties d‟un contrat peuvent y
déroger mais il permet d‟alléger la rédaction des contrats.
 Le CCAP définit les conditions particulières de réalisation du projet du point de vue
administratif et financier : nature du marché et des travaux, quantités, mois de référence

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retenu pour l‟établissement des prix, modalités choisies pour actualiser ou réviser les prix,
pour le règlement définitif des travaux ou les pénalités pour retard (par rapport au délai
attribué)…
 Le CCTP (anciennement dénommé devis descriptif) définit l‟opération étudiée :
matériaux à utiliser, localisation des ouvrages, limites de prestation entre corps d‟état,
hypothèses de calcul (exemple pour l‟étaiement d‟un coffrage), techniques d‟exécution
envisagées : phases, mode de réalisation d‟un soutènement provisoire lors de la réalisation
d‟une fouille ou encore, solution technologique retenue pour réaliser les planchers pour un
bâtiment.
-des plans (plan masse, coupes dans le cas des ouvrages de bâtiments, des profils dans des
ouvrages de travaux publics), faisant notamment apparaître les pentes des talus.
A partir de ces informations, le responsable des études détermine les volumes de production
à atteindre, donc le matériel nécessaire, compte tenu des délais accordés, pour aboutir à une
soumission, lors de la remise de l‟offre, au meilleur coût.

Documents à établir :

 Relevé des obstacles ou particularités liées aux mitoyennetés éventuelles (position,


nature), à la végétation à conserver, aux canalisations enterrées.


Phases de démolition :
Nature, qualité, volume des terres à déplacer : ces indications sont reportées sur des
plans de mouvements de terre (éventuellement associés à des notes de calcul des
soutènements ou de reprises en sous-œuvre à mettre en place en raison des mitoyennetés :
zones d‟emprunt, de dépôt ou d‟évacuation des terres, décharges.
 Conditions climatiques locales : les intempéries (alternances pluie temps sec, périodes
de gel dégel) transforment de façon importante le comportement des sols qui peuvent
devenir impraticables aux machines.
- Eté : temps sec et chaud, pluies rares. Les terrains argileux sont difficiles à travailler,
par exemples.
- Hiver : temps humide, température basse, gel. Les travaux s‟en trouvent perturbés,


quelle que soit la nature du terrain.
Choix des matériels employés (bien souvent, on utilisera en priorité celui disponible dans
l‟entreprise !) : études des temps de cycles des engins en relation avec la production


horaire (ou journalière) imposée par les délais.
Accès et circulations sur le chantier pour :
- des matériels généralement lourds,
- les ravitaillements en fluides (fioul),


- le personnel.


Etudes de prix : par sous détail de prix
Prévision de la main d’œuvre


Planigramme général des travaux
Installation de chantier : lors de l‟exécution, on vérifiera que les hypothèses retenues et
les conditions réelles permettent de tenir les délais prévus avec un coût de revient
acceptables. Des adaptations, au fur et à mesure de l‟apparition de problèmes, seront
indispensables pour aboutir à un bilan de chantier positif.

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II- LES OPERATIONS DE DEMOLITIONS :

1- RECONNAISSANCE DE L EXISTANT :

Avant tout engagement de travaux, une analyse préalable est indispensable, qui concernera
l‟ouvrage lui-même mais aussi ses mitoyens, pour définir leur typologie et constater leur
état de conservation.
Pour cela, il faut connaître (ou savoir reconnaître) la technologie de construction des
ouvrages anciens.
Les opérations à mener sont les suivants :
 Identifier les éléments principaux contribuant à la stabilité de l‟ouvrage
Les cages d‟escalier, qui forment souvent des éléments de contreventement dans les
structures anciennes, doivent être conservées le plus longtemps possible. Elles facilitent en
plus les déplacements des ouvriers.
Un plancher ne doit être abattu, en général, qu‟après démolition des refends qu‟il porte.
Rappelons que les deux rôles mécaniques assurés par les planchers sont :
- le report des charges sur les ouvrages verticaux sous-jacents (poteaux, murs),
- le raidissement et l‟indéformabilité de la structure d‟ensemble (butée, chaînage) et
notamment, l‟anti-flambement des parois verticales porteuses.
 Analyser la nature des mitoyens, leur résistance et les conséquences de la démolition sur
leur stabilité en phase provisoire et définitive.
Des saignées sépareront les ouvrages mitoyens des planchers et des murs de l‟ouvrage à
démolir, avant qu‟on procède à l‟effondrement quels que soient le moyen et les matériels
retenus.
 Repérer :
- les réseaux : eau, assainissement, électricité, gaz…. ;
- les cuves à hydrocarbures. Leur présence interdit en général l‟emploi de procédés à
flamme nue comme le chalumeau ou la lance thermique.

PHASAGE DES TRAVAUX

A partir de cette reconnaissance et en tenant compte bien sûr des conditions du marché
(délais, prix), les modes opératoires des différentes phases de démolition peuvent être
élaborés.
Il est souhaitable que chaque phase soit bien délimitée (dans l‟espace et dans le temps) pour
qu‟un suivi efficace puisse être mis en place, de façon à veiller à la sécurité des exécutants
et au bon déroulement du chantier.
L‟exécution des travaux se déroule alors de la manière suivante :
- enlèvement des cloisonnements légers, des équipements techniques….,
- démolition du gros œuvre, pour un étage donné, à partir du haut, en commençant par les
murs pour finir par les planchers.
On commence bien évidemment sous les combles, et on descend progressivement vers le
sous-sol.

2- PROCEDES D’EXECUTION LES PLUS COURANTS

 Le dérasement (démolition de la partie supérieure d‟un mur), l‟effondrement ou


l‟éboulement concernent essentiellement les constructions anciennes (à ossature bois ou
métallique), en maçonnerie de petits éléments, de quelques niveaux.

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 La dislocation ou la fragmentation, l‟abattage d‟éléments horizontaux ou verticaux


sont utilisés pour les constructions récentes, en béton armé, qui sont plus massives.
 Le démontage est plutôt réservé aux constructions métalliques, aux charpentes
notamment.
 Le découpage est recommandé, par exemple, dans le cas de création d‟ouvertures dans
une ossature en béton armé, pour le démontage d‟une charpente ou d‟une ossature
métallique ancienne.
L‟utilisation d‟un chalumeau est interdite en présence de cuves ayant contenu des
hydrocarbures.

3- MATERIEL EMPLOYE

Quelle que soit la technique choisie, on utilise des outils portatifs et des moyens mécaniques
portés par des engins, qui sont détaillés.
Des moyens plus exceptionnels comme les explosifs sont parfois employés : leur emploi ne
doit pas ébranler le terrain ou les maçonneries voisines et ne doit pas disloquer le terrain au-
dessous du niveau prévu. Dans tous les cas, la finition de la fouille (fond et parois) doit être
achevée par des moyens traditionnels.
Réservé aux grosses opérations (des immeubles entiers en béton armé, des massifs…) et à
un personnel spécifiquement formé, cette technique n‟est pas développée ici.

4- OUTILS PORTATIFS

 Les plus courants sont la pioche, la masse, le marteau-piqueur frappant le béton à de


grandes cadences (outil bruyant qui nécessite par ailleurs un compresseur pour obtenir de
l‟air comprimé).
 Les outils de forage permettent de découper en éléments transportables : ponctuels, les
trous circulaires facilitent la mise en place d‟explosifs ou d‟éclateurs ; jointifs, ils permettent


de réaliser un contour de découpe.


Les outils de sciage (scies diamantées) réalisent des saignées nettes.
La lance thermique, en permettant d‟obtenir une source de chaleur très intense sur une
petite surface, détruit les matériaux. Le forage est rapide, peur bruyant, sans vibrations, mais
dégage des étincelles et des fumées.
Ce procédé est utilisé, par exemple, pour réaliser des signées qui affaiblissent ou délimitent
la zone à abattre dans un mur en béton armé.

5- OUTILS « MECANIQUES »

 Le godet d‟un bouteur ou d‟une pelle mécanique, pour de petites constructions peu

 Un câble permet l‟abattage par traction d‟éléments verticaux entourés en partie


élevées, permet de procéder à un abattage par poussée.

supérieure. Ce procédé est très utilisé pour les murs maçonnés.


L‟élément de traction peut aussi être un engin mécanique (pelle, bouteur, chargeuse) qui
agit avec son godet pour provoquer l‟éboulement de toute ou partie de la construction.
Un boulet (10à20kn) suspendu par un câble au bras d‟une grue mobile (sur chenilles pour
être plus stable)est animé d‟un mouvement pendulaire ou tombe sous son poids : ce procédé
simple, économique, mais qui produit beaucoup de poussière, est réservé aux grandes
opérations, comme par exemple la démolition d‟une usine. Il permet de disloquer le béton
armé mais il reste souvent à couper les armatures au chalumeau.

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Un Brise-roche Hydraulique (BRH), monté sur le bras d‟une pelle hydraulique, frappe le
béton à grandes cadences : le BRH est bruyant mais très puissant. Il est utile pour des travaux
importants, en permettant de disloquer et de fragmenter des morceaux compacts d‟une
construction.

Pelle hydraulique équipée de marteau piqueur

 Les éclateurs comportent un cylindre, composé par exemple de deux demi–coquilles,


qui peuvent grossir à l‟aide de vérins. Ils agissent par expansion après avoir été introduits
dans un trou forcé à l‟avance. Ce procédé, économique et peu bruyant, est assez long à
mettre en œuvre. Il est utilisé pour des démolitions ponctuelles.

7-RISQUES ET MESURES DE PREVENTION


Démolir et /ou modifier une structure, en créant des ouvertures dans les murs porteurs, des
trémies dans les planchers, des saignées au droit des mitoyens, modifie, provisoirement ou
définitivement, le cheminement des charges.
Pour éviter des effondrements inopinés, il faut assurer la stabilité de l‟ouvrage durant les
phases de démolition en :
-étrésillonnant des ouvertures
-contreventant les mitoyens
-étayant provisoirement, en cas de dépose partielle d‟un plancher, par exemple.
Les risques concernent :
-le personnel du chantier,
-les voisins et les usagers des voies publiques mitoyennes :
Les chutes de matériaux sur des emplacements accessibles au public en bordure du chantier
nécessitent des mesures de protection.
Le port du casque et des chaussures de sécurité est indispensable pour toute personne
pénétrant dans l‟enceinte du chantier.
 Projection de matériaux : ne pas travailler à proximité d‟une trémie d‟évacuation
pendant qu‟on nettoie des planchers dans les étages supérieurs.
 Effondrement non contrôlé de toute ou partie de la construction : le risque est
limité en évitant l‟accumulation des gravats sur un plancher, en nettoyant régulièrement les
zones de travail. Durant un effondrement partiel de la construction délibérément provoqué,

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il faut momentanément interdire l‟accès des lieux dans les parties restantes. Ainsi, il est
interdit d‟installer des cantonnements de chantier dans un bâtiment en cours de démolition !
Ils doivent au contraire s‟en trouver éloignés.
 Chute de hauteur d’un membre du personnel et/ou de matériaux :
- préférer les procédés ne demandant pas la présence en hauteur d‟ouvriers. A défaut on
prévoira :
- Eviter les postes de travail superposés.
- Protéger, baliser les zones de circulation et de stockage.

- Les trémies doivent être protégées. Chaque plancher doit être ceinturé par des garde-corps
dès que les murs extérieurs ont été abattus.

8- IMPLANTATIONS DES OUVRAGES


Une fois réalisées les opérations de démolition, l‟abattage, l‟arrachage des souches
(communément appelé dessouchage) et l‟évacuation de la végétation située dans l‟emprise
de la construction (hormis celle dont il est précisé dans les pièces du marché qu‟elle doit
être protégée), puis le décapage de la terre végétale (sur environ 20 à 30 cm d‟épaisseur sur
l‟emprise de la fouille) et sa mise en dépôt, il faut procéder à l‟implantation des fouilles.

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III- LES FOUILLES : TERMINOLOGIE, PENTE DES TALUS

1-TALUS
La profondeur d’une fouille (appelée aussi dénivelée d) est mesurée à partir du niveau du
sol tel qu‟il est livré pour l‟exécution des fouilles, c'est-à-dire le terrain naturel (noté TN) ou
bien encore, le niveau résultant de terrassements généraux, réalisés au préalable.
Les talus sont les surfaces réglées et inclinées limitant latéralement un déblai ou un remblai.
L‟inclinaison est définie par le rapport sans dimension (t/d) de la longueur de la trace
horizontale (t) de la ligne de plus grande pente à la valeur de la dénivelée (d) mesurée entre
les extrémités de cette ligne.
Ils doivent :
-être stables par tous les temps : prévoir un film plastique type polyéthylène (souvent
dénommé « polyane ») pour les grandes pentes permettant de limiter les coulées de boues en
fond de fouille lors d‟orage violents.(Fig2)
-se rapprocher le plus possible de la pente dite du « talus naturel », tout en étant souvent un
peu plus raide en phase provisoire que dans le cas d‟un talus définitif : le talus est exposé de
façon limitée aux intempéries dans le cas d‟une fouille de chantier.
La nature du sol, sa cohésion, sa granulométrie et la présence ou non d‟eau sont des
paramètres importants pour déterminer cette pente et plus généralement la stabilité d‟une
fouille.
Si la fouille est étroite et profonde (Fig3), les parois latérales doivent être blindées.

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Remarque
- les déblais (sol naturel en place) et les remblais (sol remanié et compacté) n‟ont pas
nécessairement la même pente.
- Les talus peuvent être réalisés par palier, en étant interrompus par des banquettes d‟au
moins 1m de large, pour briser le ruissellement de l‟eau et permettre la circulation à
des étages intermédiaires.
- La tête du talus est protégée par une bande libre de 1à 2m de large, sur laquelle on ne
prévoira pas de surcharges, circulations…..

2-CONDITIONS ATMOSPHERIQUES
Quand on se trouve en présence d‟un terrain sensible à l‟eau, marnes, schistes, argiles…),
la finition d‟un fond de fouille (noté FF) doit intervenir peu de temps savant l‟exécution

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des soutènements ou des fondations. Il faut couler, au moins, le béton de propreté dans les
heures qui suivent la découverte du terrain, sous peine de voir les sols se détremper sous
l‟action de la pluie, éventuellement gonfler, se soulever dans certains cas.

3- MOYENS EMPLOYES
L‟excavation est réalisée par les engins de production, qui chargent les engins de transport.
Des engins d‟assistance assurent la finition de la fouille ou la mise en place des remblais.

4-EXTRACTION DU SOL
 La nature du terrain à extraire détermine :
 L‟excavation par couches successives, en augmentant l‟évaporation
superficielle, favorise l‟extraction de sols humides : elle consiste à terrasser
une fouille ou une emprise par enlèvements successifs de petites couches de
terrain sur toute l‟emprise.
 L‟extraction frontale limite le détrempage des sols en périodes de pluies : il
s‟agit de terrasser une fouille ou une emprise sur toute la hauteur, en allant, dès
le début, au fond de la fouille. La zone de terrain, exposée aux intempéries, en
fond de fouille, est donc limitée.

-le choix des engins de production,


-le rendement de la production, (Fig4)
-la pente des talus.

5-UTILISATION DES DEBLAIS POUR UN REMBLAIEMENT


La facilité de pénétration des outils dans un sol est, pour un entrepreneur spécialisé dans les
terrassements, la caractéristique principale à connaître lorsqu‟il s‟agit d‟exécuter des
terrassements. Cette caractéristique est bien entendu insuffisante ensuite, pour déterminer
l‟utilisation ultérieure, en remblais, des matériaux extraits.
Il convient de procéder à des études plus fines, notamment en s‟appuyant sur des guides
technique établi intitulé Réalisation des remblais et des couches de forme

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6- PRESCRIPTIONS PARTICULIERES CONCERNANT LES TOLERANCES


D’EXECUTION
6-1- Dans les terrains non rocheux (Fig 5) :
 Tolérance de niveau : 5 cm.
 Tolérance d’implantation (écarts par excès seulement) :
* 10cm pour les fouilles en tranchée, en puits et en excavation superficielle,
* 5cm pour les fouilles en rigole.
 L’excavation avec des engins mécaniques doit s‟arrêter par défaut, plus haut que la
cote de fond prévue et à l‟intérieur du tracé définitif des parois latérales, pour éviter
l‟ameublissement du fond et des parois par les griffes de l‟engin. La finition du fond de
fouille est faite manuellement.

Fig 5 :

6-2- Dans les terrains rocheux


 Les parois doivent être purgées des blocs dont la résistance est douteuse.
 Tolérances :
- Aucune saillie n‟est autorisée par rapport aux niveaux prescrits sous les fondations,
mais des sur profondeurs locales de 10 cm sont autorisées dans le cas des roches.
- Des sur profondeurs de 20 cm sont autorisées sous réserve d‟être soigneusement
comblées (éclats de pierre, sable) et damées pour reconstituer un sol plan au niveau
fixé.

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IV- ETAIEMENTS ET BLINDAGES : BLINDAGE MANUEL DES FOUILLES EN


TRANCHEE
1. GENERALITES
Les fouilles pour bâtiments, en site urbain, nécessitent souvent des soutènements,
provisoires ou définitifs, pour réduire l‟emprise des talus, ou bien, en raison de
mitoyennetés.
A l‟arrière de ces ouvrages, les terrains retenus ou les bâtiments mitoyens exercent une
poussée sur l‟écran réalisé : Pour réaliser l‟excavation en toute sécurité, il faut terrasser
sans décomprimer le sol derrière l‟écran.
Il est parfois possible de creuser une tranchée verticalement jusqu‟à sa profondeur finale,
uniquement grâce à la cohésion à court terme du terrain, notée Cu. Cu représente la
capacité d‟un sol à s‟opposer aux efforts de cisaillement, c'est-à-dire au glissement relatif
d‟une couche de terrain par rapport à une autre. Elle est essentiellement due à la présence
d‟eau dans le sol qui induit des forces de cohésion entre les grains du squelette. Ces
actions sont d‟autant plus importantes que la taille des particules du sol est petite : les
argiles sont cohérentes tandis que le sable est pulvérulent. La cohésion Cu varie, dans le
temps, en fonction des apports et possibilités de circulation de l‟eau dans le sol, qui
influent sur la teneur en eau du sol.
Il faut donc blinder, étrésillonner ou étayer la fouille si les parois sont quasi verticales.

2. SOLUTIONS TECHNOLOGIQUES COURANTES

Cet ouvrage se limite aux solutions suivantes :


-le blindage manuel des fouilles en tranchées. Les blindages, à l‟aide de cages
métalliques, mis en place à l‟aide d‟engins type pelle hydraulique, ne sont pas abordés.
-le voile contre terre ou voile masque,
-la paroi berlinoise,
-la tranchée blindée à l‟avancement,
-la reprise en sous-œuvre.

3. BLINDAGE MANUEL DES FOUILLES EN TRANCHEE PAR ENFILAGE


DE PLANCHES VERTICALES
3-1. Amorce de la fouille et soutènement des bords proches du Terrain Naturel
(TN)
La tranchée est creusée sur une profondeur d‟environ 30à50cm. Un premier cadre
horizontal est mis en place au sommet de la fouille (Fig 6).
L‟excavation est poursuivie à l‟abri d‟un rideau de planches(e=40mm mini, longueur
=2m) que l‟on enfonce au fur et à mesure que l‟on creuse. Légèrement inclinées, ces
planches s‟appuient, en partie supérieure sur le cadre, et sont maintenues à leur base
dans le terrain par une fiche d‟environ 15 cm, qui forme butée. Un faux cadre permet de
maintenir les planches à mi-hauteur des cadres (Fig7).

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3-2. Progression de l’excavation

Une fois les planches complètement enfoncées, un deuxième cadre est posé à l‟aplomb
du premier. Des cales et des coins, disposés entre la longrine de ce deuxième cadre et le
rideau de planches, permettent de reprendre le creusement, en conservant le même
principe. Ainsi, les parois excavées ne sont jamais découvertes et des profondeurs
importantes peuvent être atteintes, même dans un sol sans cohésion, sans aucune
décompression du terrain. Ce procédé exige une main-d‟œuvre qualifiée, habituée à ce
type de réalisation. (Fig8,9 et 10).

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4. VOILE CONTRE TERRE OU VOILE MASQUE

4-1. Réalisation par puits alternés avant exécution du terrassement en grande


masse (trois niveaux maximum)

Des puits, blindés au fur et à mesure de la descente, sont ouverts à la limite de l‟ouvrage
à réaliser, en commençant de préférence par les puits situés dans les angles du bâtiment
existant et en alternant (Fig11.a), pour s‟assurer un fonctionnement mécanique
provisoire en voûte de décharge. (Fig12)
La paroi est bétonnée, par passe d‟environ 2.50m de hauteur, soit en descendant, soit en
remontant après avoir atteint le niveau désiré (Fig12). En descendant, on peut couler

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directement contre la terre si la surface bétonnée faible. En remontant, le blindage est


abandonné au fond du coffrage.
Des armatures en attente, permettant la liaison avec la zone adjacente (continuité
mécanique de la paroi), sont disposées sur le pourtour de la partie coulée :
-soit repliées dans la partie bétonnée, pour être ensuite dépliées,
-soit fichées en terre et dégagées par la suite en retirant le terrain.
La totalité de la paroi étant réalisée, on peut faire intervenir les engins de terrassement
pour excaver la fouille. Attention, les parois réalisées devront être maintenues par des
butons, tant que la structure de l‟ouvrage définitif ne sera pas apte à reprendre les efforts
de poussée.

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4-2.Réalisation par talus / banquette après exécution d’un terrassement en grande


masse (deux niveaux maximum)
Une banquette talutée est réservée en avant de mur à reprendre (fig 13). De proche en
proche, une tranchée blindée de faible largeur est alors réalisée, dans le talus, pour
pouvoir couler un tronçon du mur contre terre (qui peut être réalisé en montant ou en
descendant). On peut commencer l‟infrastructure dans la zone centrale de l‟emprise.
Lorsqu‟une passe est ouverte, on utilise les parties d‟infrastructure déjà réalisées pour
reprendre les efforts de poussée du voile extérieur.

6- TRANCHEE BLINDEE

Réalisé à l‟intérieur d‟une tranchée blindée, le mur est banché ( Fig16) au fur et à
mesure de l‟avancement de la tranchée.
Généralement, on utilise des éléments modulaires manu portables de petites dimensions
pour coffrer le voile (F16a à d).
Cette technique permet de terrasser sur des profondeurs relativement limitées (sauf si on
prévoit le maintien des voiles par des tirants d‟ancrages).
Très délicates à réaliser, l‟exécution de ces tranchées est le plus souvent réservée à des
entreprises spécialisées.

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7-REPRISE EN SOUS-ŒUVRE
Elle consiste à réaliser sous le mur existant, en mitoyenneté, de nouvelles fondations,
ayant le même niveau d‟assise que le futur ouvrage. (Fig17)
Selon la profondeur, le type de sol et l‟emprise du chantier, on adopte l‟une des
méthodes évoquées précédemment à l‟exception de la paroi berlinoise.
A l‟origine, une reprise en sous-œuvre était réalisée en maçonnerie de moellons. Le
béton armé coulé en place est de plus en plus employé.

 Reprise en maçonnerie
On procède en remontant à partir du fond de l‟excavation. Le blindage est abandonné
dans le sol, contre la paroi. Un mortier est maté en tête entre le nouveau mur et
l‟ancienne fondation, pour éviter tout tassement de cette dernière, qui entraînerait des
fissurations dans l‟ouvrage existant. Il faut prévoir un harpage ou un chaînage pour
assurer la liaison avec la future tranche de la reprise.
 Reprise en béton armé
Le coffrage est aménagé en partie supérieure. Une ouverture inclinée (appelée goulotte)
permet de venir couler le béton ente la paroi et le coffrage. Le mur est donc réalisé en
descendant. Des armatures en attentes sont prévues pour rétablir la continuité avec les
tronçons adjacents.

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V- LES FOUILLES : VENUES D’EAU

1. GENEALITES
Les constructions présentant plusieurs niveaux de sous-sols ont souvent leurs fondations,
voire des niveaux de l‟infrastructure, situées dans des terrains aquifères. La fouille devra
donc être mise hors d‟eau pour permettre une réalisation correcte, avec les moyens usuels,
de ces ouvrages.
Cette opération peut être réalisée de plusieurs façons, la méthode adoptée dépendant de la
nature du terrain et de la quantité d‟eau à évacuer.

2. VENUE D’EAU UNIQUEMENT ACCIDENTELLE, DUE AUX


INTEMPERIES (pas de nappe phréatique)
On réalise un simple drainage par des rigoles en fond de fouille qui convergent vers un
puisard (Fig18). L‟eau s‟évacue par gravité dans les vides du sol. Des rigoles en crête de
fouille recueillent les eaux de ruissellement extérieures et les évacuent suffisamment loin de
la fouille.

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3. FOND DE FOUILLE SOUS LE NIVEAU DE LA NAPPE PHREATIQUE


Il faut donc continuellement évacuer l‟eau en provenance de la nappe, en réalisant un
rabattement de nappe.
3-1. Assèchement de la fouille à l’aide d’un fossé
L‟eau, recueillie dans un fossé en de fouille, est collectée dans un puisard, surcreursé de 0.5
à 1m, puis évacuée par pompage (Fig 19).

Cette méthode simple est utilisée pour des fouilles de faibles profondeurs (3 à 4m). En effet,
les parois étant saturées d‟eau, les caractéristiques du sol s‟en trouvent affectées.
Il faut donc que la pente des talus soit plus faible que si le terrain était sec. Le fond de
fouille constamment humide gêne le travail du personnel.
3-2. Rabattement de nappe
Il s‟effectue par pompage, à l‟intérieur d‟éléments filtrants (Fig 20). Les pointes
(technologie et dimensionnement) sont abordées.

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 Avantages
- Stabilité du fond de fouille et des talus.
- Pente plus importante qu‟en terrain sec.
- Fond de fouille sec, sans entraînement de matériaux.
o Domaine d’emploi
- La perméabilité horizontale kh (1) du sol est comprise entre 10-2 et 10-6 m/s.
- Le terrain est faiblement hétérogène.
- Le rabattement est inférieur à 30m.
- La hauteur d‟eau résiduelle au –dessus du substratum étanche, après rabattement, est
supérieure à une valeur comprise entre ¼ et 1/6 de la hauteur d‟eau avant rabattement.
- Débit global jusqu‟à 3m3/s.

3-2. Rabattement de nappe (suite)


3-2.1. Réseau de pointes filtrantes (50 à 80mm) ( Fig 21a à c) :
 Mise en œuvre
Elles sont enfoncées dans le sol par lançage, c'est-à-dire par injection d‟eau sous pression
sortant à la base de la pointe munie d‟un clapet. La pointe pénètre au fur et à mesure de
l‟évacuation et de l‟extraction du terrain par le courant d‟eau.
Les pointes sont reliées entre elles par un collecteur relié à une pompe sous vide. L‟eau est
aspirée en bas du tube, dans une partie crépinée ( sur environ 1m à partir de la base du tube),
ce qui a pour effet de fermer le clapet. Elle chemine ensuite dans la pointe.
La hauteur d‟aspiration est d‟environ 8m et on peut alors espérer un rabattement de 6.50m. Si
la hauteur à rabattre est supérieure, il faut implanter les pointes sur plusieurs étages.
Le débit unitaire est de l‟ordre de 0.15 l/s pour une pointe.

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 Pré dimensionnement rapide d’un réseau de pointe ( Fig 22)


 Utilisation préconisée
Pour des sols perméables (graviers, sables grossier), le nombre de pointes devient très vite
important. On utilise donc ce procédé pour des sols de perméabilité moyenne à faible dans
lesquels le lançage est possible : sables fins ou limons sableux, ayant un coefficient de
perméabilité compris entre 10-4 et 10-6 m/s.

3-2.2. Puits filtrants


 Mise en œuvre
Une crépine et un outil de pompage sont descendus dans un puits foré au préalable (400 à
600mm). Entre le tube crépiné (150 à 350 mm) et le forage, un massif filtrant (gravier) est
constitué. Les puits sont espacés de quelques mètres jusqu‟à une cinquantaine de mètres et
leur profondeur varie entre 10 et 50 m. les pompes, généralement immergées au-delà de 6m
d‟aspiration, évacuent 1.5 à 110L/s (débit d‟exhaure : 5 à 400m3/h)

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 Utilisation préconisée
Cette méthode est utilisée quand on a de grands débits à évacuer, pour des sols de forte
perméabilité (kh compris entre 10-2 et 10-4 m/s) : graviers, sables…
Le pompage est interrompu dès que la construction est suffisamment avancée pour équilibre
les poussées dues à l‟eau.

3-2.3. Remarques
 Si les solutions précédentes sont inadaptées, il faut isoler la fouille en créant
une barrière étanche par injection du fond de fouille et réalisation de parois
latérales étanches (parois moulées….) détaillées dans le Précis de bâtiment,
 Les couches de faible perméabilité jouent le rôle de couches étanches vis-à-vis
des autres (rapport des perméabilités supérieur ou égal à 10).
Ainsi, lorsqu‟un horizon de graviers (10-3< k h <10-4m/s), on considéra le toit du sable
comme le fond étanche :
-Si le fond de fouille se trouve dans le sable fin, il faut prévoir un rabattement
complémentaire et indépendant. De plus, cette couche ne sera atteinte qu‟à l‟abri d‟un écran
étanche.
- Dans le cas contraire, il suffit de rabattre la nappe dans les graviers pour tout assécher
(l‟alimentation se fait par la couche la plus perméable)( Fig 21b).

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VI- REMBLAIS ET COUCHES DE FORME (INFRASTRUCTURE


ROUTIERE) : CLASSIFICATION DES SOLS

1. GENERALITES
Pour établir un projet de terrassement, il faut :
-connaître les matériaux concernés,
-disposer des classifications adaptées,
-connaître les conditions de réemplois en remblais des sols déplacés,
-prendre en compte les conditions climatiques locales,
-définir les procédures (matériels et techniques) de compactage.
 Les paramètres à retenir sont :
-la granularité caractérisée par la dimension Dmax des plus gros éléments
(conditionnant les matériels de mise en œuvre, les possibilités de traitements et
d‟amélioration), le pourcentage de tamisat à 2mm (passage d‟une tendance sableuse à une
tendance graveleuse).
- l‟argilosité (pourcentage de tamisat à 80µm définissant la sensibilité à l‟eau)
caractérisée par :
 L‟indice de plasticité Ip: limites d‟Atterberg
 La valeur de bleu de méthylène VBS
Le comportement mécanique notamment caractérisé par :
 Le coefficient de Los Angels (LA)
 Le micro-Deval en présence d‟eau (MDE)
 Le coefficient de friabilité des sables (FS) : Ces essaies sont détaillés lors de la
présentation des caractéristiques mécaniques des granulats naturels pour le béton
hydraulique.
- l‟état hydrique caractéristique par :
 la position de la teneur en eau naturelle (Wn) par rapport à l‟optimum Proctor
(Wopn) (NF P94-093),
 l‟indice de consistance Ic (NF P 94-051) : limites d‟Atterberg,
 l‟indice de portance immédiat IPI (indice CBR immédiat )

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Chapitre II
LES FONDATIONS

I Principes et fonctions
Les fondations sont les bases de l'ouvrage; c'est donc la partie la plus importante de la
construction.
On doit apporter le plus grand soin à la préparation des fondations afin de ne pas nous exposer
à de graves désordres dont la réparation est souvent difficile et toujours coûteuse.
Les fondations mettent en contact le bâtiment avec le terrain d'assise, et doivent reporter sur le
« bon sol » les charges et assurer la stabilité et la sécurité de la construction sans tassement, ni
glissement, ni affouillement préjudiciable.

1- Reportez les charges au « bon sol »

Dans ce but, les charges à reporter doivent être estimées. Elles comprennent:
Le poids propre du bâtiment :
· Murs
· Planchers et revêtements
· Cloisons
· Charpente et couverture
Les surcharges admises pour le type de construction :
Personnel
Mobilier
Matériels divers ...

Condition à vérifiée : (Poids des charges + surcharges)/ Surface d'appui au sol


est inférieur à la résistance admissible du sol (σs).

2- Assurez la stabilité :

Le terrain ne doit pas se tasser sous les massifs de fondation. En pratique, les tassements
doivent rester inférieurs à 20 mm, et, surtout, être uniformément répartis.
Des tassements non uniformes sont dits « différentiels ». Ils peuvent se produire pour un
ouvrage:
· reposant sur des sols de natures différentes
· Chargé dissymétriquement
· reposant sur un remblai d'épaisseur variable

L‟ouvrage ne doit pas se déplacer sous "action de poussées de terrain ou sous l'effet de
glissements éventuels (cas de terrains en pente ou couche de terrains inclinés).

Enfin l'ouvrage ne doit pas être soulevé par la poussée de la nappe phréatique.
En conséquence vous devez: ,
- apprécier, par une reconnaissance de sol les contraintes admissibles aux différentes
profondeurs.

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- évaluer ensuite les charges et surcharges à transmettre.


Le choix du type de fondations et la détermination de leurs dimensions seront alors possibles.

Les critères du choix seront fonction :


a) de la qualité du terrain
b) de la valeur des charges et surcharges
c) du type de bâtiment
d) du prix

a) sols de natures différentes b) charges différentes

Types de fondations:

Plusieurs cas peuvent se présenter auxquels devra être adapté le type de fondations.
- Bon sol (1) à faible profondeur ou charges et surcharges faibles.
Les fondations seront réalisées par des semelles en gros béton coulé dans des rigoles
Elles sont dites « superficielles ».

Dans le cas de charges plus fortes conduisant à des dimensions plus élevées, les semelles
seront alors exécutées en béton armé.
Sous les murs, ces fondations sont dites filantes et sous poteaux, on les désigne sous le nom
de fondations isolées.

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- Le sol présente à faible profondeur une résistance faible au regard des charges qui lui sont
appliquées.
On peut adopter le principe d'un radier général répartissant les charges sur totalité de la
surface de la construction.

Fondation sur radier général

Cette solution peut être également préconisée dans le cas des venues d‟eau, surtout si celles-ci
sont permanentes. Le radier devra donc aussi résister à la pression et assurer l'étanchéité.

Le bon sol se trouve à plus grande profondeur. Vous aurez recours à des fondations dites
« profondes », par puits ou pieux.

Fondation sur pieux ou sur puits

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D'une manière générale, il faut penser que les fondations peuvent être en contact avec des
eaux agressives: soit séléniteuses (présence de gypse), soit eaux polluées présentes ou à
venir. Pour se prémunir contre les risques de détérioration des ouvrages enterrés en béton, il
est vivement recommandé de prévoir leur exécution en utilisant du ciment de Clinker (HRS)
en remplacement du ciment Portland Artificiel.

Fondations superficielles
Ces fondations sont proches du sol naturel et se trouvent placées directement la structure
porteuse (murs ou poteaux).

Fondations sur semelles filantes ou isolées.

Toute structure doit être fondée. L'importance des fondations dépend de deux paramètres :
nature du sol, charges à transmettre.
Parmi ce type de fondation on distingue: les fondations par rigole et les fondations par
semelle de répartition.

a) Fondations par rigole.

Ce sont des fondations filantes dans un bon sol d'assise sous de faibles charges (maison
individuelle). Creusez le sol, à l'aplomb du mur; utilisez si possible un engin mécanique qui
réalise une tranchée de la largeur d'un godet de pelle

Le débord d'une semelle ou empattement par rapport au mur qui la surmonte sera au moins de
5 cm

Avec A cm ≥ a cm+2x5cm

Mais la largeur A devra aussi vérifier la condition suivante:

P est la charge amenée par une tranche de 1,00 m de mur et si on désigne par σs la contrainte
du sol, on a:
σs = P/100xA

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Cette fondation massive n'a, théoriquement, pas besoin d'être armée et peu donc être exécutée
en gros béton dosé à 250 kg de ciment par m3 de bétons.
Remplissez directement la rigole de béton coulé assez sec que l'on pilonne par couches
successives de 0,20 m environ.
Toutefois ces fondations formant une véritable ceinture périphérique de la construction, il est
conseillé d'y placer une armature dite de chaînage en utilisant un béton doser à 300 kg de
ciment au m3 pour assurer une protection efficace des armatures dans le temps.

Avant de placer l'armature dans la rigole, il est très souhaitable d'exécuter un béton de
propreté. Le béton de propreté d'une épaisseur de 5 à 10 cm va constituer un fond de fouille
propre sur lequel en place les armatures avant de déverser le béton de la semelle.

Cas particulier d'un terrain rocheux


Enlevez les parties superficielles de roche qui s'effritent; assurez-vous bien qu‟il n‟y ait pas de
fissures dans celles-ci, sinon obstruez-les au mortier de ciment.

Ancrer la fondation de 10 cm au moins dans la bonne roche; effectuer le décapage par


portions horizontales.

b) Fondations par semelles de répartition

Lorsque les charges sur le mur sont plus importantes les semelles deviennent plus larges,
exécutez-les obligatoirement en béton armé.
Ce matériau permet des hauteurs de semelles moindres, toutefois celles-ci doivent- être telles
que l'épanouissement des efforts du mur dans la masse de la fondation se fasse aisément
On , doit avoir:
H cm≥ (A - a) + 5 cm
4
En admet que les réactions du sol sont uniformément réparties sous la semelle.

c) Fondations isolées ou semelles isolées

Elles se situent sous des piliers ou des poteaux. Les charges sont concentrées et souvent
importantes
Semelle excentrée sous poteau
Dans ce cas, la charge est concentrée, donc souvent forte.
Si la charge est modérée, agisser sur la forme du poteau situé du poteau sur la semelle comme
l‟indique la figure ci-dessus

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Si la charge est forte l„équilibre est plus difficile à réaliser. Il faut trouver le moyen de
recentrer la charge sur la semelle, on y parvient par l‟intermédiaire d‟une poutre que l‟on
nomme longrine de redressement

Pratiquement on intègre la longrine dans l‟épaisseur de la semelle de rive.


Solution plus économique : décalez systématiquement tous les poteaux de rive vers l‟intérieur
de la construction.
e) longrines
On appelle longrines les poutres situées au droit des fondations. Habituellement leur rôle est
d‟assurer les liaisons entre semelles, surtout nécessaires sur sol médiocre. Les longrines
reposent directement sur le sol de fondation.
Lorsque l‟on a un dallage, celui-ci peut éventuellement servir de liaison entre semelles, dans
ce cas, il est obligatoirement armé.

Fondations sur radier


Principe
Lorsque le terrain de fondation est médiocre les semelles deviennent très importantes et dans
certains cas arrivent même à se chevaucher.
On préfère alors réaliser une fondation unique qui embrasse toute la surface de la construction
et que l‟on appelle radier :

Le choix du radier se justifie donc :


- pour un terrain médiocre de grande épaisseur lorsque l‟on veut éviter l‟appui sur le bon sol
en profondeur, mais à condition que le terrain soit homogène, qu‟il soit in affouillable, qu‟il
soit d‟épaisseur constante.

Les deux premières conditions sont impératives :

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 le terrain doit être homogène, cela veut dire que le terrain sur toute sa surface et
surtout sa hauteur est de même nature et que ses propriétés mécaniques sont


identiques, en particulier, il faudra extraire du sol toutes les anciennes fondations.
Le terrain doit être inaffouillable : souvent le terrain médiocre est constitué d‟anciens
remblais mis en place pour réaliser une plateforme horizontale dans un terrain en pente


ou pour combler une cavité importante
le terrain doit être d'épaisseur constante, cette condition est très souhaitable Le
tassement d'un remblai, par exemple, est très long, il peut se faire sur un période de 15
à 30 ans. Notons qu'il est indépendant des surcharges et charges appliquées sur le
terrain, autrement dit que celui-ci soit construit ou non, le tassement existe.

L‟important pour le constructeur est que ce tassement soit le même d'un bout à l‟autre de la
construction. Cela est le cas pour un terrain homogène médiocre et d‟épaisseur constante.
Soulignons qu'une construction fondée sur remblai va subir deux types de tassement: d'une
part le tassement propre du remblai, d‟autre part le tassement dû au poids de la construction.
Une couche de remblais non uniforme peut causé un tassement différentielle.
Le même phénomène peut se produire sur un remblai d'épaisseur constante pour une
construction chargée dissymétriquement. Dans ce cas le tassement différentiel est dû à une
différence de poids importante entre deux points d'un bâtiment. La solution consiste à couper
le bâtiment sur toute sa hauteur par un joint de rupture pour créer deux bâtiments
indépendants.

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Radiers généraux en béton armé

Le radier peut être assimilé à un plancher courant de bâtiment, mais c'est un plancher très
chargé qui reçoit l'ensemble du poids de la construction et qui travaille à l'envers. Les charges
appliquées (qui sont les réactions du sol) sont dirigées du bas vers le haut. Les dispositions
structurales d'un plancher courant se retrouvent : dalles, murs, poutres, poteaux. On distingue:
Le radier plat que l'on trouve sous une structure porteuse par mur continu. On remarque sa
disposition simple, c'est une dalle d‟épaisseur constante reposant sur le sol par l'intermédiaire
du béton de propreté. Les armatures principales sont placées en haut.

Pour le radier sous structure par points d'appui isolés: Il faut alors raidir la dalle du radier par
des poutres situées au droit des files de poteau.

Fondations profondes
Lorsque la qualité du terrain à faible profondeur ne permet pas de fonder la construction sans
risque de désordres, il faut chercher à reporter les charges sur les couches inférieures plus
résistantes, par l'intermédiaire de points d'appui séparés.
Deux solutions s'offrent aux constructeurs:
- puits
- pieux
(Regroupées sous le nom de « fondations profondes »). Ce type de fondations doit être réalisé
par des entreprises spécialisées après étude précise par un Ingénieur Conseil.

Fondations sur puits

- Principe: Descendre la charge au bon sol par une colonne

- Réalisation: Exécutez le terrassement à la main ou mécaniquement on blindant si nécessaire.


Effectuez le bétonnage à l'aide d'une goulotte pour éviter:
a) la ségrégation que pourrait provoquer une hauteur de chute trop grande.
b) le mélange des terres des parois au béton qui conduisent à une baisse de résistance du
puits.
Employez un béton de cailloux assez sec au dosage de 250 kg environ de CPA

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Si vous vous trouvez en présence d'eaux agressives, employez du ciment de type HRS.
Le pilonnage par couches ou la vibration sont recommandés dans la mesure où l‟inconvénient
ci-dessus (décollements de la terre des parois) peut être évité.
- liaisonnement : Les puits, généralement espacés de 6 à 8 m et résistant mal aux efforts
horizontaux, doivent être liaisonnés par des poutres, longrines ou voiles en béton armé dont
le rôle peut être également de transporter les charges apportées par la structure (fig. II. 55).

Fondations sur pieux

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- Principe: Le pieu reporte sur le terrain l'effort qui lui est appliqué:
- par effet de pointe (en principe sur le bon sol)
- et par frottement latéral sur les couches intermédiaires

On distingue principalement deux techniques de mise en œuvre:

a) les pieux battus

Les pieux battus sont préfabriqués en béton armé et enfoncés ensuite dans le sol par battage
jusqu‟au refus. Cette technique nécessite l‟emploi d‟un engin appelé sonnette et portons un
mouton (partie mobile venant frapper le pieu)

b) les pieux moulés dans le sol (pieux forés).

 au moyen d'un tube métallique descendu à un niveaux de 6 à 10 m d'appui par forage.

 sans tubage, au moyen d'une simple tarière ou grâce aux boues bentonite (dans le cas de
chantiers importants)

 sans tubage au moyen d'un cône métallique vibro foncé

Les pieux moulés dans le sol peuvent être ferraillés, mais la présence d'armatures limite la
possibilité de compactage du béton.

Avantages et inconvénients des pieux battus et des pieux moulés

Pieux battus :

- les efforts de battage éliminent toute incertitude sur la qualité de la réalisation


- la force portante peut être connue par le contrôle du battage

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- le risque de tassements sous charge est faible (frottement mobilisé lors du battage)
- leurs parois lisses limitent le frottement négatif
- emploi aisé en présence d'eau
- il peut être difficile de prévoir leur longueur exacte
- la présence locale d'un élément dur (rocher) peut provoquer une cassure
- le battage provoque des vibrations susceptibles d'affecter les bâtiments voisins.

Pieux moulés dans le sol:

- leur longueur peut être déterminée exactement et il est aisé d‟atteindre de grandes
profondeurs
- leur mise en œuvre n'apporte pas de vibrations aux ouvrages voisins
- la réalisation de pieux de diamètre important est possible.
- Très sensibles au frottement négatif (remblais non consolidés en particulier), un
chemisage perdu peut être nécessaire, grevant fortement le prix.
Il existe beaucoup de variantes aux méthodes exposées ci-dessus, mais elles sont souvent
brevetées et nécessitent un matériel spécialisé.
Liaisonne ment des pieux
Plus sensibles encore que les puits aux efforts horizontaux, les pieux isolés doivent être
coiffés d‟une semelle et liaisonnés entre eux par l‟intermédiaire d‟une longrine.
Les groupes de pieux doivent être reliés par une semelle qui assure la transmission des efforts.
Les efforts dans les pieux doivent toujours être axiaux.

Méthodologie et moyens d’exécution des travaux


Implantation des pieux
L‟implantation des pieux est réalisée par une station total (distancimétre), en mesure de
donner des coordonnées en trois dimensions (X, Y, Z) en tout point du projet.
Les implantations sont réalisées à partir d‟un canevas de base établi à partir de 3 points fixes
de coordonnées connues et un quatrième point origine dont l‟altitude est prédéfinie.

1.1 Forage

1.1.1 Mise en place de la gaine


Les gaines utilisées sont des tubes métalliques de longueur variable dont le diamètre intérieur
est supérieur de 10 cm au diamètre nominal du pieu considéré.
Elles sont mises en place par vibrofonçage jusqu‟à une profondeur de 6 à 10m leur
implantation est centrée sur celle du pieu ; la verticalité de la gaine est suivi tout au long de
son enfoncement.
La gaine permet le soutènement des parois à la traversée des remblais superficiels et de la
vase molle jusqu‟à la profondeur de – 19.50 m environ.
La bentonite (boue de forage) assure la tenue des parois au delà de la gaine, la bentonite est
mélangée à l‟eau à la dose de 50 Kg au mètre cube
Les caractéristiques de la bentonite demandé à être suivi à sa mise en œuvre, après forage et
avant bétonnage.

 Bentonite neuve
Les valeurs requis sont :

- PH  7 à 9 ,5
- Densité : 1,01  D  1,05

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- Viscosité : Viscosité Marsh > 35 s


- Teneur en sable nulle
- Filtrat < 30 cm 3
- Epaisseur du cake < 3 mm
 Bentonite avant bétonnage

La teneur en sable dans la bentonite avant bétonnage nous renseigne de la qualité du


curage du fond du pieu
- Densité < 1,20
- 35 s  Viscosité  90 s
- Teneur en sable  5 %
Des valeurs supérieures peuvent être tolérées sur justification vis à vis de la
décantation.

1.1.2 Etapes de forage

Le forage est l‟opération la plus importante dans l‟exécution du pieu parce qu‟elle
conditionne en grande partie la réussite de l‟exécution du pieu et qu‟elle peut se
heurter à des difficultés imprévisible tant d‟ordre géotechnique (nature et profondeur
des terrains traversés) que d‟ordre matériel (aptitude et fiabilité des moyens de forage
mis en œuvre)

 Forage à l’intérieur de la gaine

Le forage à l‟intérieur de la gaine se fait à la tarière et à sec étant donné que la gaine
empêche les arrivée d‟eau et cette outil permet un avancement rapide et sans pollution
des environs (contrairement au forage sous bentonite) ce type d‟excavation se
prolonge jusqu‟à deux à trois mètre au dessus de la base inférieure de la gaine.

 Forage sous bentonite

A l‟approche de la base inférieure de la gaine on remplit la gaine de bentonite on


change d‟outil de forage ( bucket) et continue le forage on rajoutant au fur et à mesure
de l‟avancement du forage la boue de bentonite

A la fin du forage on procède au nettoyage du fond du pieu avec une bucket à fond
tournant voir à la soupape si c‟est nécessaire, afin de régulariser le fond, permettre un
bon contact sol béton en pointe et éliminer la totalité des déblais du fond du pieu .
Après mise en place de la cage d‟armatures nous procédons au recyclage de la boue
afin d‟élimination les sédiments fin en suspension ou en dépôt au fond du forage
On cas d‟impossibilité de traversée de couche dure intermédiaire on procède au
trépannage afin de percer le banc en question suite à quoi on reprend le forage au
moyen des outils habituels jusqu‟à l‟horizon prévu pour l‟ancrage du pieu.

1.1.3 Equipement des pieux

Les pieux peuvent êtres ferraillés sur toute leur longueur et sont équipés
systématiquement par des tubes métalliques destinés à l‟auscultation sonique.

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 Le ferraillage des pieux

Cette étape intervient suite au forage et consiste à mise en place du ferraillage qui est
descendu dans le forage par élément de 12 m reliés entre recouvrement sur une
hauteur de 60 fois le diamètre des armatures longitudinales soit 1,50 m et des ligatures
en fil de fer. Le ferraillage est caractérisé par un frettage par des spires au droit des
recouvrements et la zone critique à la base des semelles.

 Tubes d’auscultations

Conformément au DTU 13.2 les pieux sont équipés de trois tubes métalliques deux 50/
60 et un 102/114, pour les pieux de diamètres 800 les trois peuvent êtres 50/60 cette
disposition a été engendrée par les difficultés de bétonnage de profondeurs importante
60 à 61 m et particulièrement du suivi de la montée de la colonne bétonnée.

1.2 Matériel principal d’exécution


1.2.1 Matériels de forage
3 foreuses type „Soilmec‟ R12, R518 et R 312et divers outils de forage (tarières,
buckets etc…)

Foreuse R 518 en cours de forage d‟un pieu

1.2.2 Matériels traitement et alimentation en boue de forage


- 2 malaxeurs de bentonite
- 2 déssableurs
- 3 pompes à boue (domine)
- 2 pompes (varisco)

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- une batterie de cuves de stockage


- un lot de tubes (boer) pour l‟alimentation et la récupération de la boue

- un lot de contrôle de la qualité de la boue ( balance barroïde, cône de marsh,


élutriométre etc …)

1.2.3 Matériels pour mise en place gaine


2 vibrofonceur hydraulique type PTC avec leur pince

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Arrachage d‟une après bétonnage du pieu

1.2.4 Matériels de manutention


2 grues sur chenilles :
- Une grue “link belt 108 HD”
- Une grue “liebeherr”

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la grue liebherr pendant la mise en place du tube plongeur pour bétonnage

2. Contrôle qualité
Le contrôle de l‟exécution concerne la vérification de la conformité des différente phase
de l‟exécution des pieux (forage, niveau d‟ancrage, ferraillage et coulage) et des différents
matériaux la constituant ( acier et béton)

 Le DTU 13.2
Les documents de référence sont les suivants :

 CCTG, Fascicule 62 Titre V, règles de calcul des fondations des ouvrages de génie
civil – décembre 1993
 Les pieux forés recueil des règles de l‟art – décembre 1978
 NFP 94-160-1, Auscultation d‟un élément de fondation, partie I – Méthode par
transparence.

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Chapitre III

FABRICATION ET MISE EN ŒUVRE DU BETON


Pour tout chantier, et quelques soit la composition de béton retenue, il sera nécessaire
d'approvisionner, de stocker de doser et de malaxer les constituants du béton selon des
méthodes précises à l'aide d‟« outils » de fabrication (bétonnières pour les petits chantiers,
centrales de chantier, centrales de BPE).
Excepté les chantiers où l'emploi du BPE s‟impose (faible quantité de béton, manque de
place), c'est l'analyse du coût de revient, entre la fabrication foraine et le BPE qui déterminera
la solution retenue.
1. STOCKAGE DES CONSTITUANTS
Il doit être adapté aux besoins du chantier, en évitant aussi bien les ruptures de stock que les
sur stockages.
1-1. Le ciment
 Petits chantiers
Conditionné en sacs (NF P 15-300), le ciment doit être stocké sur des palettes disposées sur
un sol. plat et sec. Les sacs seront protégés de la pluie, des remontées d'humidité du sol, des
projections de boue et de tout choc mécanique susceptible de les déchirer. Si plusieurs types
de ciment: sont nécessaires, leur stockage sera séparé pour éviter erreurs et mélange.
 Grands chantiers
Livré en vrac par camion-citerne, le ciment est déchargé pneumatiquement et stocké dans des
silos (NF P 11-301) verticaux de forme cylindrique (section circulaire ou polygonale) d'une
capacité supérieure à 30 t (fig. 1) :

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- le corps en construction soudée, pour les petites et moyennes installations, doit respectes le
gabarit routier. Une peinture intérieure facilitera la vidange en diminuant les frottements,

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- la partie supérieure comporte une cheminée (évent de décompression) équipée en général


d'un dépoussiéreur, un trou d'homme avec fermeture étanche, un garde-corps, l'arrivée de la
tubulure de chargement (avec raccord type pompier) et des anneaux de levage.
- le cône (parfois dissymétrique « cône déjeté» limitant la formation de voûtes) comporte en
partie inférieure le dispositif de fermeture (diamètre d‟ouverture mini. recommandé = 40 cm),
- le piétement en tubes et profilés en acier,
- les équipements complémentaires; dispositifs anti-voûte (a) et détecteurs de niveaux (b).

1-2. Les granulats


Il faut éviter tout mélange entre des granulats de natures, d'origines ou de classes granulaires
différentes. Une aire, en général bétonnée et légèrement inclinée (écoulement des eaux), sera
aménagée comprenant parfois, surtout pour les périodes froides, des canalisations de
distribution de vapeur, pour assurer, réchauffage des granulats.

1-3. Les adjuvants


Ils sont stockés dans des bidons ou containers fermés bien identifiés. Les précautions
concernant le stockage par temps froid, ainsi que les dates limites d'emploi doivent être
scrupuleusement respectées.

1-4. L'eau
Lorsqu‟un stock tampon est prévu, il devra rester à l'abri des pollutions (matières organiques,
n

2. DOSAGE DES CONSTITUANTS

Le ciment est acheminé du silo à la trémie de dosage, par des vis sans fin (qui assurent un
débit régulier) à l‟abri de l'humidité ambiante, ou, par transport pneumatique.
Le dosage pondéral (préférable au dosage en volume) est :
- mécanique: la trémie emplie de ciment, portée par un fléau déclenche l'arrêt de l'arrivée de
ciment lorsque le poids requis est atteint,
- ou bien électronique : le fléau classique est remplacé par une jauge de déformation.
Les granulats sont repris par skip, dragline ou par bras raclant et acheminés jusqu'à la doseuse
par bande, tapis ou directement par « bec verseur ». La teneur en eau des granulats doit être

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mesurée de façon continue à l'aide de sondes (capacitives, par résistivité, à neutrons)


moyennant un étalonnage.
Le dosage en eau de gâchage sera effectué, par des compteurs volumétriques ou pompes
doseuses, déduction faite de l'apport d'eau contenue dans les granulats.
Le choix d'une bétonnière ou d'un malaxeur dépend de sa capacité de production, 'de son
aptitude à malaxer différents types de mélanges (secs, plastiques, caverneux, pleins) pour
donner des bétons réguliers adaptés aux besoins d'un chantier.

1. BÉTONNIÈRES

Le mélange des constituants est obtenu par simple rotation de la cuve autour d'un axe
horizontal ou légèrement incliné. Des palettes solidaires de la cuve entraînent' les matériaux
qui retombent par gravité.
 Bétonnières à axe incliné ou à cuve basculante
Envisageables pour des gâchées n'excédant pas 500 litres et pour des bétons plastiques de
qualité moyenne, leur axe peut avoir différentes inclinaisons selon l'opération en cours (rem-
plissage, malaxage ou vidange). Le brassage des éléments s'améliore pour une faible
inclinaison de l'axe sur l'horizontal (sans excéder 25 à 30°). Le malaxage est facilité si l‟on
introduit le gros granulat en dernier.
La vidange est obtenue en faisant basculer la cuve autour d"un axe horizontal.

 Bétonnières à axe horizontal (cylindro-coniques)


Pour des gâchées supérieures à 500 litres, le poids des matériaux rend impossible l'utilisation
d'un tambour basculant. L'axe de rotation reste donc horizontal, ce qui augmente le volume de
la cuve, comparativement aux précédentes, à production équivalente. Ces appareils, plus
lourds, plus coûteux et plus robustes permettent un malaxage et sont de meilleure qualité. Ils

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comportent, en général, deux ouvertures, l'une pour l'arrivée des matériaux, l'autre pour la
vidange, obtenue par inversion du sens de rotation ou partais par basculement d'une goulotte.
Le béton est en général de meilleure qualité qu'avec des bétonnières à axe incliné, mais:
-plus il est ferme, plus la vidange est longue et incomplète,
- plus la durée de malaxage est longue, plus la queue de gâchée est riche en gravillons et
pauvre en sable,
- la queue de gâchée est toujours plus pauvre en eau, sauf pour des durées de malaxage très
faibles (quelques secondes).
Les bétonnières (à axe incliné ou horizontal) peuvent être équipées de dispositifs de
chargement (chargeur relevable), de dosage en eau et de roulements pour leurs déplacements.
 Bétonnières portées:
Auto bétonnières (petites bétonnières portées montées sur châssis autotractés) : certaines
disposent de leur propre système d'alimentation en constituants. Le béton peut être déchargé à
son lieu d'utilisation (petits chantiers de VRD, équipement de chaussées, fondations de
maison individuelle).
2. MALAXEURS
Les palettes, animées de mouvements relatifs, assurent une homogénéité du mélange,
supérieure à celle obtenue avec bétonnières, grâce au déplacement relatif des composants à
l'intérieur du mélange et de la cuve (auge).
La plupart des malaxeurs sont à axes verticaux (fig. 2) et les déplacements sont
essentiellement horizontaux.

Dans les malaxeurs à axes horizontaux (fig. 3), le béton est soumis à des élévations, des
chutes et des mouvements horizontaux) inverses dus aux formes des palettes hélicoïdales. Ces
appareils, équipés, de moteurs 2 à 3 fois plus puissant que les bétonnières (à volumes égaux
de béton malaxé), sont plus coûteux et consomment plus d‟énergie.

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Ils sont intéressants pour des débits de béton importants, des productions variées et des
productions de qualité (faible dispersion des résistances).

3. PARAMÈTRES DE MALAXAGE (fig. 4)

4. CHOIX DES ENGINS DE MALAXAGE (fig. 5)


Les centrales à béton mobiles compactes, au gabarit routier connaissent an essor important.
Transportables, montées sur remorques, elles se mettent en place sans génie civil, tout en étant
dotées d'automatismes et de pesages de haute précision. Équipées de bétonnières à axe
horizontal ou de malaxeurs à axe vertical, elles ont des capacités de débit de 8 à 150 m3/h
(voire 200 m3/h pour des centrales de BPE).

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5. CENTRALES DE CHANTIER « BÂTIMENT» (fig. 1)


5-1. Caractéristiques et fonctionnement
 Mise en service et repliement très rapides.
 Production horaire : 6 à 40 m3/h, sans intervention humaine après la mise en route
journalière.

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L'opérateur affiche sur un tableau de programmation les quantités des différents constituants
puis enclenche le fonctionnement automatique donnant le départ du cycle. Ces centrales
peuvent également fonctionner en manuel.
Les granulats, stockés en étoile (fig. 2) et chargés par bras raclant (1 à 5 selon les modèles et
les fabricants), sont déversés directement dans une bétonnière auto chargeuse ou dans leur
trémie de pesage pour être acheminés par un lapis d'alimentation dans la bétonnière.
Le ciment stocké en silos (deux au maximum) est chargé, par l'intermédiaire d'une vis
incorporée au silo, dans une trémie de pesage et acheminé par me vis à ciment vers la
bétonnière.

Certaines centrales sont équipées de panier porte benne coulissant qui, en fin de course,
déclenche l'inversion du sens de rotation de la cuve qui se vide alors dans la benne. Dans ce
cas, le cycle, (dosage, transfert des granulats. malaxage et vidange) se répète automa-
tiquement par la seule intervention du grutier qui dépose la benne.
La centrale est assise sur une plate forme (fig. 3) (terminée huit jours avant l'installation)
constituée par un radier en BA (épaisseur et constitution à déduire des charges et de la nature
du sol).

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5-2. Critères de choix


 Seuil de rentabilité de la centrale à béton par rapport au BPE fonction de la quantité de
béton (1 000 à 2 000 m3),
 Rendement journalier,
 Portée maximale de la grue: fixée avant le choix de la centrale, elle limite le volume par
benne et par gâchée,
Prendre aussi en compte:
- la grande souplesse d'utilisation (pas de temps d'attente éventuels dans le cas du BPE),
- le temps de montage : 1 à 2 jours selon les modèles (en fonction du nombre de rayons
raclants et de silos),
- la mise en place du matériel
- les caractéristiques de l'installation électrique
6. CENTRALES DE CHANTIER DE TRAVAUX PUBLICS
Les matériels sont plus puissants mais doivent rester malgré tout transportables au gabarit
routier
Le stockage des granulats se fait :
- en étoile à compartiments séparés par des murs et alimentation par dragline (fig. 3),

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- ou dans des trémies en ligne avec alimentation par chargeur à l'aide de rampes sur un ou
deux côtés ou par tapis peseur (fig. 4).
Les opérations sont gérées à partir d'une cabine de commande équipée d'un pupitre où, sur un
tableau synoptique on visualise à chaque instant l'état de l'installation en fonction du
déroulement des opérations. Les panneaux de commande sont répartis par fonction. La
fabrication peut être assurée selon trois modes de fonctionnement: commande presse-bouton
ou automatique, ou isolement des commandes et blocage de la séquence automatique en
cours.

BPE

7- TRANSPORT DU BETON
Au cours du transport, deux phénomènes peuvent survenir et compromettre la qualité de
l'ouvrage à réaliser:
- la ségrégation du béton due aux secousses et vibration.
- le raidissement du béton qui est provoqué par le début de la prise
Le béton doit aussi être protégé vis-à-vis des agents atmosphériques :
- le vent ou le soleil provoque une déshydratation en surface
- la pluie risque de délaver le béton frais.
La température a une incidence sur le temps de prise. Une augmentation de 10°C peut diviser
le temps de prise par deux.
Le délai de transport, temps entre la fabrication de la gâchée et la mise à disposition du béton
sur le chantier, est de 1 h 30, pour une température inférieure ou égale à 20°C. Pour une
température de 10°C, il faut réduire ce temps par deux.
Le béton doit avoir pris sa forme définitive au plus tard deux heures sa fabrication à la
centrale (t = 20°C). La mise en place dans les coffrages doit se faire dans les 30 minutes
suivant l‟arrivée du béton.
7 .1. TRANSPORT DU BETON DE LA CENTRALE DE BETON PRET A L’EMPLOI
(BPE) AU CHANTIER
7-1.1 Camions bennes
Ils sont utilisés pour transporter du béton ferme (ou béton sec, faible affaissement au cône
d'Abrams) sur une distance maximale de 30 km. Le béton est alors protégé des agents
atmosphériques par une bâche.

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7.1.2. Bétonnières portées où camions toupies


Elles permettent le transport du béton sur une distance maximale de 50km.
Elles se composent d'un châssis automoteur, d'une cuve tournant sur un axe légèrement
incliné par rapport à l'horizontale (10à 15°), dispositif d'entraînement de cette cuve et d'une
réserve d‟eau (0,4 à 1 m3).
La cuve est de forme cylindro-conique. Son volume est environ égal à 1.7 fois le volume de
béton pour lequel elle est prévue.

Dans la cuve, une pale ou une lame d'acier, formant vis, déplace le béton en translation quand
la cuve est en rotation. Selon le sens de rotation, le béton est déplacé vers le fond de la cuve
lige de la cuve et malaxage ou homogénéisation du vers la sortie (vidange de la cuve).
La vitesse de rotation de la cuve est de 1 à 2 tours par minute pendant le transport (agitation)
et de 10 tr/min en brassage (pour une ré homogénéisation).
La capacité classique des camions toupies est de :
-6m3 pour les plus courants,
-9 à 12 m3 avec la cuve placée sur remorque.

A l‟heure actuelle, 95 % des centrales de béton prêt à l'emploi du type central de malaxage, le
rôle du camion est réduit à celui du transport et accessoirement celui d‟homogénéisation du
béton.
La réserve d'eau est utilisée pour le nettoyage de la cuve.
La réhomogénéisation (après transport ou incorporation de fluidifiant) est obtenue en
augmentant la vitesse de rotation de la cuve (brassage) pendant 1 à 2 minutes.
En sortie de la cuve, on évite toujours d‟utiliser les 50 premiers litres.
Certaines bétonnières portées sont équipées d'accessoires facilitant la mise en œuvre sur le
chantier:

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- tube de 4 à 5 m pour mise en œuvre en contrebas de béton fluide


- tapis transporteur articulé en trois éléments, longueur développée 18 m maximum,
déchargement jusqu'à 10 m du camion sur une hauteur de 5 à 6 m, (attention au risque de
ségrégation en sortie de tapis),
- pompe à béton, avec ou sans flèche de distribution, distance de transport horizontal 200 m,
verticale 80 à 100 m.
 Recommandations
- Précautions à prendre contre les risques de ségrégation du béton :
* limiter la hauteur de chute du béton : hauteur < 3 m,
*utiliser un tuyau souple en sortie de benne: diamètre standard 200 mm, longueur 1,50 m et
plus.
- Le béton utilisé dans les bennes à tuyau doit être fluide, l'affaissement minimum au cône
sera de
* 5 à 6 cm pour des granulats roulés,
* 7 à 8 cm pour des granulats concassés.
* 14 à 18 pour les dallages industriels
*18 à 22 pour les pieux

8. POMPES À BÉTON

Quand les grues sont saturées ou quand les accès par des bennes distributrices sont difficiles
(travaux souterrains), on a recours au pompage du béton.
Cette technique permet le transport et la distribution du béton sur de grandes distances et à des
grandes hauteurs.

8-1. Principes
On dispose d'une trémie dans laquelle est versé le béton, d'un système de pompage et de
tuyaux d'acier jusqu'au lieu de bétonnage.
Les pompes sont de deux types :
- Pompe à écrasement de tube flexible,
- pompe à pistons
 Le pompage par tube flexible est assuré par l'écrasement d'un tuyau souple par des galets
en caoutchouc, entraînés par une chaîne ou un rotor. Ce système est utilisé pour des pompages
courts (longueur 50 m, dénivelé 10 m) et des débits de l'ordre de 15 m3/heure.

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 Les pompes à pistons sont constituées par deux pistons travaillant en opposition. Un
cylindre refoule le béton dans les tubes alors que l'autre aspire le contenu de la trémie
d'alimentation. Un système de distribution par tube orientable assure la continuité du
pompage.

8-2. Matériel
La pompe peut être fixe, utilisée à demeure sur le chantier, ou montée sur un camion .
L'installation de distribution est aussi fixe ou mobile grâce à une flèche de pompage.

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7-2.1. Système mobile

Sur certain camion- pompe, les tuyaux liés à un mât articulé permettent un bétonnage à des
distances importantes (fig. 4).
Pour d'autres chantiers, on utilise un mât, monté sur une colonne tubulaire ou encore sur un
fût de grue (fig. 5).

7-2.2. Réseau fixe


Les tubes utilisés pour réaliser le réseau de distribution sont en acier, d'épaisseur 4,5 à 10 mm
selon la pression de pompage, de longueur 1, 2, 3 et 6 m. Les diamètres classiques sont 100,
125 et 150 mm. Leurs extrémités sont munis de collerettes mâle et femelle qui, à l'aide d'un
collier, permettent un accouplement aisé et étanche.
Des coudes à 90, 60, 45, 30 ou 15° servent aux changements de direction (rayon des coudes :
25 cm). Des aiguillages rendent possible la distribution en différents points. Les tubes doivent
être rigidement liés au support sur lequel ils reposent.
En fin de réseau, ou en extrémité de mât, le béton est mis en place dans les coffrages par un
flexible spéciale.
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Le bétonnage terminé, un soin important doit être pris pour le nettoyage de la pompe et du
réseau. Un premier nettoyage est fait à l'eau, puis une boule de mousse est alors poussée, par
de l'eau ou de l'air, dans les tubes.
8-3. Caractéristiques et dimensionnement d'une pompe
Pour un constructeur donné, le choix dépend:
- du débit de béton en m3 par heure,
- du diamètre des tuyaux de distribution,
- de la longueur des tuyaux et de la hauteur à franchir,
- de l'ouvrabilité du béton à mettre en œuvre.
Pour tenir compte de la perte de charge dans les angles, on compte chaque coude pour une
longueur de tuyau supplémentaire: un angle de 10° correspond à 1 m de tube horizontal.

9. MATÉRIEL DE VIBRATION

9-1. Vibration interne (pervibration)


Elle s'effectue à l'aide d'une aiguille vibrante, constituée d'un cylindre métallique dans lequel
tourne une masselotte excentrée. Cette masse est mise en rotation par l'intermédiaire d'un
système:
- mécanique: un flexible transmet le mouvement d'un moteur (thermique ou électrique) à
l'aiguille,
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- pneumatique: un tuyau amène l'air comprimé jusqu'à l'aiguille,

- électrique: un moteur électrique muni d'une masselotte est incorporé dans l'aiguille reliée par
câble à une source de courant.

L‟aiguille vibrante étant plongée verticalement dans le béton frais, la vibration et le serrage du
béton concernent un cylindre de béton dont le rayon est appelé rayon d'action de l'aiguille.
Il dépend du diamètre de l'aiguille.
Le temps de vibration optimal correspond à la fin du dégagement des bulles et à l'apparition
de la laitance en surface.
 Recommandations:
- la distance entre les points de vibration est donnée.
- Eviter de vibrer près de la peau du coffrage.

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- Ne pas vibrer les armatures.


- Munir les armatures de cales pour éviter leur déplacement pendant la vibration.
- Epaisseur des couches de béton de 40 à 50 cm.
- Faire pénétrer le vibreur de 10 cm dans la couche inférieure.

9-2. Vibration externe


9-2.1. Vibration du coffrage
Ces vibreurs, fixés aux coffrages, sont utilisés :
- en préfabrication,
- sur le chantier pour des coffrages compliqués en complément de la vibration interne.
Ce type de vibreur est le plus souvent constitué d'un axe et d'une masselotte excentrée.
L'énergie de vibration est réglable:
- en agissant sur la vitesse de rotation, entre 1000 et 3000 tours par minute,

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- en modifiant l'excentrement des masselottes.

9-2.2. Vibration de surface


Ces règles vibrantes, constituées d'un ou deux profilés métalliques rigides équipés d'un
vibreur thermique, électrique ou pneumatique, servent à compacter le béton sur une épaisseur
de 10 à 20 cm.
Ce matériel est utilisé pour les dalles (dallage, plancher, dalle de pont, etc.) réalisées en
déplaçant la règle sur deux rails de niveau assurant la planéité.
On obtient des surfaces régulières et assez bien finies.

9-3. Surfaçage et finition


On surface les dalles à l'aide d'une talocheuse (lisseuse rotative, truelle mécanique). Son poids
est compris entre 60 et 80 daN.
Cet appareil, constitué d'une hélice à 3 ou 4 pales, est entraîné par un moteur thermique ou
électrique (70 à 110 tr/min).
L'appareil est mis en action quand le béton commence à faire prise. La laitance remonte et les
pales referment les pores du béton. On obtient ainsi un excellent fini.

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10. CURE DU BETON


Dans le béton, une partie de l'eau est utilisée pour la réaction chimique, une autre partie est
libre et va s'évaporer au cours du temps. Une déshydratation trop rapide des surfaces est
néfaste.
Les zones non coffrées doivent être traitées rapidement après bétonnage, au moment où le
béton perd son eau de ressuage. Les zones coffrées sont protégées par le coffrage, sauf si le
décoffrage est effectué rapidement (8 à 48 heures), ce qui correspond alors au cas des surfaces
non coffrées.

10-1. Méthodes de cure


10-1.1. Cure par ré humidification
Ce type de cure, à éviter en cas de gel, est réalisé par:
- arrosage du béton ou réalisation d'un brouillard dans une enceinte enveloppant l'ouvrage,

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- mise en place de toiles perméables humidifiées en permanences.


10-1.2. Cure par protection imperméable
Deux solutions se rencontrent sur les chantiers:
- l'ouvrage est habillé de bâches étanches,
- le béton est recouvert d'un produit de cure: un film est réalisé par projection sur l'ouvrage.
10-2. Durée de cure
Elle est fonction de l'atmosphère ambiante, donc de la température, du vent, de
l'ensoleillement ainsi que du type de ciment mis en œuvre.

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Chapitre IV

LE COFFRAGE
1 GÉNÉRALITÉS
Le béton frais a l'aptitude d'épouser une forme appelée coffrage qui le moule lorsqu'il est
encore à l'état pâteux. Le coffrage est donc une structure provisoire, utile pour mouler le
matériau plastique, en attendant sa prise puis son durcissement. Le terme moule est souvent
réservé aux coffrages utilisés, à poste fixe, pour la préfabrication d'éléments en usine.

Les coffrages outils, utilisés sur les chantiers, ils sont à chaque utilisation mis en place, et ils
doivent être stabilisés et réglés en position nécessitant des opérations de manutention de
coffrage
Puis, après exécution de l'élément souhaité, ils doit être déplacés (opérations de décoffrage et
manutention), en suivant un avancement (cyclage) respectant des phases d'exécution (modes
opératoires) intégrant des mesures de prévention adéquates pour obtenir l'ouvrage projeté.
Parmi les coffrages outils, on distingue deux grandes familles:
- les coffrages standardisés permettant de réaliser des ouvrages de dimensions
différentes, avec le même outil (banche, poteau dit « en aile de moulin»),

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- les coffrages ne pouvant servir que pour une (ou des) dimension(s) imposée(s) :
* poteau", ou,
* les coffrages conçus pour réaliser une petite série de pièces identiques, notamment en
préfabrication.

 Les coffrages manuportables (5 à 10 daN/m2), composés de petits panneaux (poids


maximal d'environ 15 daN), susceptibles d'être manutentionnés à la main, en trouve sur le
marché des panneaux type ILPA, DEKO…

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 Les coffrages traditionnels (madrier, bastaing, chevron, planche … ) sont mis en œuvre,
in situ, par exemple pour réaliser un ouvrage complexe, pour lequel la réalisation d'un
moule réutilisable est trop coûteuse.
 L'usage de coffrages perdus (pas de réemploi possible) est limité à des formes simples
(coffrage par poteaux Ø ou, pour lesquelles la réalisation d'un moule réutilisable peut être
trop coûteux.)
Ils peuvent être collaborant : entrevous, prédalle….

2. PRINCIPAUX CONSTITUANTS
Quelle que soit la nature du coffrage, on retrouve les mêmes constituants.

 Une peau de coffrage détermine l'aspect final (forme et texture) de la pièce moulée

 Une ossature qui limite les déformations de la peau de coffrage, essentiellement dues à la
poussée du béton frais pour les parois verticales, [au poids propre du béton frais, du
coffrage et aux charges d'exploitation pour les parois horizontales]. Elle définit la surface à
engendrer et transfère les efforts à une structure résistante, composée de raidisseurs, qui
reportent les actions aux points d'appuis.

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 Des tiges d'entretoise, des béquilles de stabilité, des étaiements permettent le réglage en
position des surfaces coffrantes.

 Des éléments intégrés au coffrage ou indépendants permettent au personnel de travailler


en toute sécurité.

3. SOLUTIONS USUELLES
 Coffrages verticaux ,
 Coffrages particuliers (grimpants, glissants, tables, bacs acier, tunnel, coffrages gonflables,
coffrages d'escaliers...)

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4. DIMENSIONS FINIES DE L'OUVRAGE

Par suite de l'imprécision des moyens d'exécution, aucun ouvrage ou élément d'ouvrage ne
peut être réalisé à la dimension exacte. On assigne à cette dimension deux limites, l'une
maximale et l‟autre minimale. La différence entre ces limites est appelée tolérance
Deux familles de tolérances sont à prendre en compte:
- l‟une sur les dimensions et la position des ouvrages finis,
- l‟autre sur l‟état e surface des éléments en béton

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Le fascicule n° 65 et la norme NF P 18-201 (DTU n° 21) donnent les tolérances suivantes


pour tout ouvrage en béton armé ou précontraint:

- Tolérance sur toute dimension (fig1) mesurée entre:

* parements opposés,
* arêtes ou intersection d'arêtes.

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- Défaut d'aplomb et d'horizontalité (fig. 2 et 3)

- Tolérances de rectitude d'une arête de longueur l :


* en élévation : max (l/20 et 1 cm),
* en plan: max (l /10 et 1 cm).
- Tolérances spécifiques à certains éléments :
* axes d'une trame: implantation à ± 1 cm,
* petites ouvrages (trémie, réservation, etc..) : implantation à ±2 cm (fig.4).

* parois à parements verticaux ayant le même plan axial (fig. 5):


e1 < min de (e/15 et 3 cm), et e2 < 2 cm.

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Le cumul des écarts sur la hauteur totale du mur doit être inférieur à 6 cm.
* dallage :
 horizontalité ou pente: tolérance en cm = 0,8 3√ L avec L = longueur sur laquelle on effectue
la mesure en m.
 épaisseur: moyenne des mesures> à 90 % de l'épaisseur prescrite; écart type < à 1,5 cm.

5. PAREMENT DES ÉLÉMENTS EN BÉTON (NF P 18-503)


Les surfaces de béton des ouvrages du bâtiment ou des travaux publics, en béton, coulé en
place ou préfabriqué utilisées dans le bâtiment ou les travaux publics présentent des
caractéristiques différentes liées à :

- la planéité de la surface (lettre P),


- la texture (lettre E) représentative du bullage de la surface,
- la teinte du béton (lettre T).
5-1. Planéité (P)

Elle est définie par la flèche maximale : mesurée en déplaçant une règle de 2 m (fig. 1 a) et un
réglet de 20 cm (fig. 1 b) en tous sens sur la surface considérée (fig. 2) :
fmax = a – b

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Il est ainsi défini cinq types de parement, de P (O) à P (4), dont les caractéristiques sont
données figure3.

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Pour les dalles, planchers et dallages, on utilise une autre classification donnée figures 4 et 5.

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5-2. Texture, aspect (E)


Elle prend en compte trois critères:
-le bullage moyen,
- l'existence ou non de zones de bullage concentrées,
- les défauts localisés, chacun des critères étant noté de 0 à 4.
5-3. Teinte (T)

Elle est appréciée par référence à une échelle de gris définissant sept niveaux.

5-4. Exemples de désignation


- P (1), E (1-1-0), T (0) correspond au parement ordinaire du DTU n° 21
- P (3), E (3-2-2), T (3) correspond au parement fin du fascicule n° 65.

6. CONCEPTION D'UN COFFRAGE


 Objectif: respecter les formes, l'aspect et les dimensions, exigées dans les Plans d'Exécution
des Ouvrages (PEO : AFNOR DTU P 18-201) et les autres pièces du marché (Cahier des
Clauses Techniques Particulières ...).

Un coffrage, pour être économique, doit être démontable, léger, simple, modulaire...

L'aspect final du béton mis en œuvre dépend de nombreux paramètres parmi lesquels en
trouve:
- l'interface peau-béton moulé: la peau de coffrage doit être propre, préservée de tout défaut
(épaufrures, chocs, aspérités) et soigneusement huilée à chaque usage,

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- l'étanchéité entre panneaux de coffrage ou aux contacts avec les parties déjà coulées : il faut
éviter que des fuites de laitance, en permettant que la pâte de ciment s'échappe, laissent
apparaître des granulats au moment du décoffrage ou créent une hétérogénéité d'aspect,
- la rigidité du coffrage, vis-à-vis des actions mécaniques appliquées pour respecter les
dimensions finies de l'ouvrage et les tolérances de planéité.

7. POUSSEE DU BETON FRAIS SUR LE COFFRAGE


 Les éléments de coffrage verticaux ou inclinés subissent, de la part du béton frais, une
poussée perpendiculaire à la face coffrante.
Les facteurs influençant la pression exercée sur le coffrage sont: - le poids volumique du béton:

γ en kN/m3,
- l'ouvrabilité mesurée au cône d'Abrams : A en cm,
- la hauteur de béton frais: h en m,
- la dimension minimale du coffrage: d en mm,
- la vitesse de remplissage ou vitesse de levée du béton: v en m/h.
Nota: la pression n'est jamais supérieure à 150 kPa.

7. 1CALCUL DES PRESSIONS


Trois phénomènes sont à prendre en compte. La poussée P à retenir est la plus faible des trois
valeurs :
p = min de (p1 P2, P3).
7.1.1. Poussée hydrostatique P1 (fig. 1)

En considérant le béton frais comme un fluide, la répartition de la pression P1 est triangulaire.


Elle vaut: P1 = γ x h avec γ = 25 kN/m3 et P1 < 150 kPa

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7.1.2. Effet de voûte P2 (fig. 2)

Entre les deux parois du coffrage, un effet de voûte peut se produire quand l'affaissement du
béton A est inférieur à 7,5 cm et

Quand il n'y a pas de vibration externe. Cet effet est fonction de c; la plus petite dimension du
coffrage d et de la vitesse de levée du béton v.

7.1.3. Effet de la prise du béton P3 (fig. 3)

Le durcissement progressif du béton provoque une poussée caractérisée par le paramètre P3.
Les valeurs sont données pour une température du béton la plus défavorable (< 5 ° C).

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7.3.1 EXEMPLES D'UTILISATION


Poussée sur une banche utilisée pour couler un voile de bâtiment d'épaisseur 16 cm, de
hauteur 2,75 m, avec un béton d'affaissement au cône de 7,5 cm.

La vitesse de remplissage (bâtiment courant) est de l'ordre de 10 m/h.


- poussée hydrostatique p1 = 68,75 kPa,
- effet de voûte p2 = 61 kPa,
- effet de prise p3 = 150 kPa.
On obtient alors la répartition de la poussée dessinée figure 4.

 Poussée sur le coffrage d'un poteau de bâtiment 30 x 30 cm, de hauteur 3,5 m, avec un béton
d'affaissement au cône de 7,5 cm.
La vitesse de remplissage: 15 m/h.
- poussée hydrostatique p1 = 87,5 kPa,
- effet de voûte p2 = 90 kPa,
- effet de prise p3 = 150 kPa.
La répartition de la poussée est donnée par le dessin de la figure 5.

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