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COURS DE PROCEDES DE CONSTRUCTION EN BATIMENTS

GENERALITES
Le cours d’initiation de « Techno-Cons » permet de faire connaître les différentes parties
de la construction dans son aspect constitutif, mais aussi les fonctions que remplissent ces
différents composants qui peuvent être structurelles, fonctionnelles, esthétiques, etc. L’étude des
principaux éléments constitutifs d’un bâtiment est examinée sous trois angles :
- L’aspect Structurel compte tenu des exigences, de la statique ainsi que de la
configuration
Volumétrique pour la stabilité du bâtiment;
- Les matériaux utilisés selon leur origine et leur nature ;
- Les modes de mise en œuvre selon les règles de l’art ainsi que les techniques
d’exécution.
Dans ce cours l’accent sera mis sur la connaissance du langage technique utilisé, sur
l’acquisition de la géométrie des éléments ainsi que de leur représentation graphique.
Un bâtiment comporte plusieurs éléments qui ont des fonctions différentes mais
complémentaires pour une parfaite cohérence d’ensemble. Un élément pris dans son ensemble
peut avoir des fonctions différentes si cet élément appartient à un bâtiment à un niveau ou de
plusieurs niveaux. Par exemple, la valeur d’un mur dans un bâtiment à un niveau est différente
de celle de plusieurs niveaux : Pour un R.D.C les murs ont surtout une fonction de structure,
alors que dans un bâtiment à plusieurs étages ces murs ont une fonction esthétique.
Un projet d’architecture ou de construction peut être appréhendé sous son aspect, sa
forme, ses fonctions, ses espaces et sa construction. Pour cette raison on ne se limitera pas
uniquement à son aspect constructif.

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Dans un bâtiment à « plusieurs étages », l’organisation des fonctions permet de donner au


R.d.C une signification spécifique : il peut jouer le rôle d’entrée principale du lieu de réception à
buts communs, sociaux, ou commerciaux. De plus l’enveloppe du R.d.C, en tant que façade et
vitrine, nécessite un traitement particulier.
Dans un bâtiment à « R.D.C » (à un niveau), en tant que simple l’enveloppe, elle est la
seule façade que puisse montrer ce bâtiment et elle joue à la fois le rôle de soubassement, de
choc et de couronnement.
A ces contraintes s’ajoute encore un problème structurel : Les charges que doit supporter
un bâtiment à R.d.C sont différentes de celles d’un bâtiment étage. Pour un bâtiment à R.D.C. on
considère uniquement, en dehors du poids du toit et de l’effet du vent, le poids propre de l’édifice.
Pour les bâtiments à étages, en dehors du R.D.C., s’ajoute le poids des différents niveaux. Ainsi
on peut estimer le poids d’un bâtiment qui devient important en fonction des niveaux : on a UNE
TONNE/ M2/ NIVEAU.
De telles différences de problèmes agissent sur plusieurs facteurs selon les solutions
envisagées. Ce sont : * Le coût du bâtiment (les mesures constructives à prendre concerne
l’importance de la surface du toit pour les bât. A un niveau ; et les façades pour les bât. A
plusieurs niveaux) ; * La forme (lorsque la surface des façades est importante la forme du bât
peut être fortement influencée par des mesures constructives leur concernant).

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Chapitre I/. INSTALLATION DE CHANTIER

I] - Généralités :

L’organisation et l’installation du chantier sont indispensables quelle que soit la taille et


l’importance du projet à construire. Une installation rationnelle contribue au bon fonctionnement
et au bon déroulement des travaux. Elle permet de respecter les délais, d’éviter les pertes de
temps, le gaspillage de matériaux, des matériels et de main d’œuvre mais surtout de réaliser une
bonne construction.
Une installation de chantier comprend des constructions auxiliaires (baraques de chantier,
poste de gardiennage etc. ), des machines nécessaires à la construction de l’ouvrage, des voies
d’accès et circulation au sol, des dispositions de sécurité primaire (clôture et signalisation), des
installations et parc de stockages des matériaux, des installations nécessaires aux machines
(fabrication de béton, transport, élévation ou manutention ), les échafaudages, les éléments de
coffrages, le raccordement divers (pour l’eau, téléphone, électricité et les eaux usées…), le parc
des engins mobiles (pelle mécanique, monte charge, toupie, pelleteuse chargeuse, niveleuse,
bulldozer, compresseur à air comprimé.

II] - Importance de ces Installations :

L’importance de ces installations est fonction de la taille du chantier, des nombres


d’ouvrier et la de la qualité de béton à produire. Elle est aussi fonction des délais ainsi que du
volume des travaux à exécuter.
1°/- Les Petits Chantiers jusqu’à 15 Ouvriers
Dans ces chantiers on y trouve une baraque de chantier comprenant un local
pour les matériels et un bureau ; une autre faisant office de vestiaire ou de cantine ; une
bétonnière de capacité maximale de 250 litres ; une petite grue ou monte charge; une aire de
stockage pour les granulats (gravier et sable), pour les bois de coffrage, les aciers, les parpaings
de ciment ; une installation électrique simple, etc.

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2°/- Les Grands Chantiers de 60 à 200 Ouvriers


On y trouve plusieurs baraques de chantier constituées des locaux
différends : on a la direction de chantier, le surveillant et le vérificateur, le secrétariat, la salle de
réunion, en plus on y trouve une ou plusieurs baraques de chantier pour les vestiaires et les
cantines, le gardiennage, les toilettes, l’infirmerie, pour le stockage de certains matériaux ou
matériels échantillons). On y trouve aussi des ateliers divers : de mécanique pour la réparation
des engins, de charpentes, des façonnages de fer etc. Un grand chantier comporte entre autre
une installation de bétonnage de capacité variable entre 500 à 3000 litres, plusieurs grues, des
aires de stockages de matériaux à l’aire libre ou couverte ; un parking pour véhicule, des
installations électriques pour la force motrice ou pour l’éclairage de la construction ou bien des
voies d’accès ; des compresseurs…

3°/- La Nature de ces Installations


a°)….Les Voies d’accès : Elles sont d’une importance capitale et devront
permettre d’éviter les pertes de temps. Elles doivent être praticables par n’importe quel temps
(les stabiliser de préférence avec de la latérite ou du gravier concassé). Suivant la nature de sol,
il faut envisager l’écoulement des eaux de pluies ainsi que les drainages. Pour éviter les risques
d’accident et permettre un contrôle plus facile de chantier, il faut limiter les points
d’accès.L’emplacement de décharge et du stockage doit être situé dans les zones d’influences
des grues et leur accès facile mais limité.

b°)….Les Dispositions de sécurité Primaires : Comme disposition on


peut citer les signalisations qui indiquent les zones à risque surtout le panneau de chantier. On a
aussi l’importance de la clôture qui délimite la zone du chantier à fin d’empêcher l’accès au public
tout en diminuant les risques de vole.

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PANNEAU DE CHANTIER CLOTURE ET BARAQUES DE CHANTIER

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c°)….Le Stockage des Matériaux : Il faut dimensionner suffisamment les


aires de stockages de matériaux pour assurer une réserve suffisante. Le ciment est stocké dans
une baraque ou une aire couverte lorsqu’il est livré en sac ; s’il est livré en vrac son stockage se
fait dans des silos. Les granulats sont stockés sur des aires légèrement en pente pour faciliter
l’écoulement des eaux : cependant les sables et les graviers sont séparés. Pour les armatures,
elles sont posées sur de plots en ciment ou sur de carrelets mais jamais sur le sol (pour éviter les
salissures). Les terres provenant des terrassements sont stockées à la périphérie du chantier ;
on ne gardera que les volumes nécessaires pour le remblayage.

STOCKAGE DES GRANULATS

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d°)….Le Matériel : Ce sont tous les éléments nécessaires à l’élaboration et


à la mise en œuvre des matériaux servant à la réalisation de l’ouvrage, de la partie d’ouvrage ou
de l’ouvrage élémentaire. On peut citer : les bétonnières, les grues, les treuils, les pelles
mécaniques, les brouettes etc. Ce sont aussi les coffrages, les échafaudages et les petits
matériels de chantier (marteau, truelle, serre joints, pic, pioche, barre à mine, taloche, fil à plomb
et fil à pointe etc.).
 Les Bétonnières : L’importance de leur installation est fonction du
volume de béton à produire, mais également des délais impartis. Par exemple : on peut à titre
indicatif donner les valeurs suivantes : pour une bétonnière de 500 litres le volume de béton fini
produit par heure est de 7 m3 ; on admet une cadence moyenne de 20 gâchées par heure.

CENTRALE A BETON ; LA TREMIS ET LA TOUPIE : stockage du béton frais

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BETONNIERE MOBILE

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LE TREUIL ELEVATEUR (couplé à la bétonnière) BENNE A BETON

 Les engins de levage : De nos jours l’engin de levage est devenu


l’élément l’important de la productivité sur le chantier. Avec l’évolution des techniques, nous
assistons à un système de préfabrication avec des éléments pré assemblés et montés. Sur le
chantier de faible importance, les appareils de levage se composent de treuils, de palans et de
monte-charges. Par contre sur les chantiers plus important on y trouve la grue à tour, car
combinant des opérations de manutention horizontale et verticale. De plus cette grue permet de
balayer une aire de plusieurs mètres de rayon ; et les charges admissibles sont fonction de la
portée. Pour une grue à tour fixe et à flèche mobile les charges admissibles sont 20 tonnes pour
une portée de 10 mètres ; 12 tonnes pour une portée de 20 mètres ; 8 tonnes pour une portée de
30 mètres ; 5 tonnes pour une portée de 40 mètres.

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LA GRUE MOBILE LA GRUE FIXE

Pour une grue à tour mobile avec à flèche et chariot, les charges admissibles sont de : 12
tonnes pour une portée de 10 mètres ; 5 tonnes pour une portée de 20 mètres ; 2 tonnes pour
une portée de 40 mètres.

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L’utilisation de grue nécessite beaucoup de précaution : la grue doit atteindre les points
vitaux du chantier (c-à-d emplacement des aires de préfabrication...), la charge maximale prévue
en bout de flèche doit correspondre à la charge admissible, il est à noter qu’il est plus efficace
d’employer deux petites grues au lieu d’une grande pour une bonne distribution du chantier. A
la fin de la journée de travail il est conseillé de libérer la mobilité de la flèche (sa possibilité de
rotation) pour éviter le dommage causé par le vent.

ENGIN DE LEVAGE : LA GRUE

 Les échafaudages: Ces échafaudages sont des constructions


provisoires permettant d’accéder à tous les points de l’ouvrage et assurant par ailleurs la
protection des ouvriers voire même des passants. Vu le caractère temporaire de ces
constructions il faut respecter particulièrement la sécurité, la solidité, la rapidité de montage et de
démontage, la légèreté, la facilité de transport et de manutention ainsi que tous les facteurs
d’économie qui s’y rapportent. Ils doivent aussi permettre la possibilité de réemployer le matériel
utilisé.

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ECHAFAUDAGES

**…Les échafaudages en bois : Dans ce cas les matériels utilisés sont des
grumes de bois rondes pour les perches verticales (diamètre mini.=10cm) et pour les longrines
horizontales (diamètre mini.=8cm). Les plateaux sont constitués par des planches ou planchettes
en bois ; ou des profilés ou panneaux de contre plaqué.

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Echafaudage en tubulaire

Echafaudage roulant

Echafaudage volant

SCHEMA CARACTERISTIQUE DES ECHAFAUDAGES


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**..Les échafaudages métalliques : Ils sont encore appelés échafaudages


tubulaires car étant constitués de tubes d’acier de diverses longueurs et des raccords en acier
que l’on serre par des boulons et des écrous. Les échafaudages télescopiques qui sont
assemblés par emboîtement constituent l’exemple typique des échafaudages métalliques actuels
car présentant à la fois des avantages pratiques (de montage, démontage, facilité de transport et
possibilités de réemploi) et économiques.

e°)….Les Raccordements Divers : On peut citer les réseaux d’adduction et


d’alimentation en eaux, les réseaux d’assainissement et d’égout, les réseaux d’énergie électrique
et de téléphone.
Chaque fois que celle-là est possible, on utilisera des ouvrages prévus pour les dessertes
définitives des constructions envisagées par souci d’économie ; seul le branchement et le poste
de comptage sont établis de façon provisoire au nom de l’entreprise et ceci jusqu’à la fin du
chantier ou des travaux.

4°/- Le Plan d’Aménagement du Chantier


Il est nécessaire voire obligatoire, avant tous travaux de construction de procéder à la
conception du plan d’aménagement du chantier. Le support utilisé est le plan de masse dans
lequel figure les courbes de niveau. Ce plan permet de configurer la répartition de l’espace
disponible du terrain à bâtir entre les différents aménagements nécessaires à la vie et au
fonctionnement du chantier mais aussi la topographie indispensable aux travaux de terrassement
projetés. L’étude doit être fait avant le début des travaux. Elle est réalisée par la direction des
travaux de l’entreprise ou le bureau organisation et méthode. Ce plan permet de repérer les
accès ainsi que les contraintes de circulation ; il définit la possibilité de raccordement aux
réseaux et facilite la mise en place l’installation principale (la grue) ainsi que les installations
secondaires.

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Chapitre II /. LES TERRASSEMENTS

I] - Définitions :

Les terrassements se rapportent à la modification du relief. Ils sont nécessaires dans tout
acte de construction, car permettant de préparer les différentes plateformes ainsi que les
excavations destinées à recevoir les ouvrages en infrastructure.
Cette modification du relief s’effectue par des apports de terre ou pour enlèvement de terre.
Ainsi on parle de remblayage ou de déblayage.
Le remblayage se définit comme étant des apports de terre (remblais contre fondation, remblais
sous dallage…).
Les déblais se définissent comme étant les enlèvements des terres. Dans le bâtiment le déblai
utilisé porte le nom de fouille.

II] - Classement des Terrassements :

Ce classement concerne plus particulièrement les fouilles ; cependant nous auront à


définir les différents remblais. Comme fouilles on distingue principalement : le décapage, la
fouille en pleine masse, la fouille en rigole ou en tranchée ou en canalisation, la fouille en puits et
la fouille en galerie qui porte le nom de tunnel.

1°/- Le Décapage des Terres


On appelle décapage un terrassement de faible profondeur (10 à 30 cm) exécuté sur
l’emprise du bâtiment à construire, sur celle des voies de circulation interne ainsi que
l’emplacement des baraques de chantier. Sa surface est obtenue en considérant pour le
bâtiment, l’emprise du terrassement général (son assiette) plus un débord de 2m. Le décapage
consiste à enlever la terre végétale qui peut contenir des substances agressives pour les
éléments de structure. Ces terres végétales sont stockées en périphérie de chantier avant d’être
obligatoirement évacuer à la décharge publique.

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2°/- La Fouille en Pleine Masse


Elle est encore appelée excavation ou fouille à ciel ouvert. C’est une fouille exécutée sur
une surface importante pour une profondeur importante (extraction de masse de terre
importante). La fouille en pleine masse est exécutée lorsque nous avons à réaliser un radier
général ou un sous-sol. Au niveau du fond de fouille, la distance entre murs et terre sera un
minimum de 50 cm pour permettre l’exécution des crépis et éventuellement la pose des drains.
Les terres excédentaires seront immédiatement évacuées et on ne gardera que les volumes
nécessaires au remblayage.

FOUILLE EN PLEINE MASSE

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3°/- La Fouille en Rigole


Encore appelée fouille en tranchée ou fouille en canalisation ou fouille linéaire ; c’est une
fouille exécutée sur une petite surface pour une longueur importante. C’est une fouille linéaire
exécutée pour la réalisation des semelles filantes, des murs de soutènement ou de
soubassement, pour la pose de canalisation pour les fluides et l’énergie (eau potable, eaux
usées, câbles électriques, téléphones, informatiques…). La largeur de fouille est fonction de la
profondeur. On admet les chiffres suivants : 40cm de large pour 1m de profondeur ; 75cm de
large pour 2m de profondeur ; 1m (minimum) de large pour + de 4m de profondeur.

FOUILLE EN TRANCHEE OU RIGOLE EXECUTEE À LA MAIN

FOUILLE EN TRANCHEE OU RIGOLE EXECUTEE À LA PELLE MECANIQUE

L’étayage de ces fouilles est obligatoire dès que l’on atteint des profondeurs de 1,3m. Au-
delà de 1,5m de largeur cette fouille est assimilée à une fouille en pleine masse.

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4°/- La Fouille en Puits


C’est une fouille destinée à recevoir les semelles isolées ainsi que les piliers du bâtiment,
les fosses d’ascenseur etc. Cette fouille est exécutée sur une petite surface pour une profondeur
importante.

FOUILLE EN PUITS
L’étayage de ces fouilles en puits prend le nom de blindage.

5°/- La Fouille en Galerie


Elle est exécutée sous terre pour relier deux ou plusieurs points (système de tunnel). Pour
ce type de fouille l’étayage des parois est obligatoire ainsi que celui des plafonds.

6°/- Le Puisard et l’Epuisement des Eaux


Dés que les travaux de terrassement sont assez avancés dans certains terrains aquifères,
il faudra prévoir l’exécution du puisard. C’est une fouille en puits exécutée au niveau des fonds
de fouille en pleine masse pour obtenir le point le plus bas vers lequel convergent les eaux
d’infiltration et de ruissellement (pluie). Ce puisard est constitué d’un trou de 1 m de profondeur.
Ces eaux sont ensuite pompées ou évacuées par gravitation, si cela est possible vers l’égout
publique ou un exutoire naturel, afin d’éviter qu’elles ne gênent les travaux souterrains.

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NB : Pour les remblais, en dehors de ceux destinés à modifier artificiellement le relief, on peut
citer :
 Les remblais contre fondation : exécutés contre les éléments d’ouvrage en infrastructure, ils
sont constitués de sable d’apport de bonne qualité (dune ou carrière ou sable de qualité
provenant des fouilles) destiné à combler les résiduels au niveau des fouilles après mise en
place des éléments de fondation. Dans tous les cas le Descriptif Général ou le CCTP
précisera la prescription concernant ces remblais. En quelque sorte ils constituent la mise
sous terre des éléments d’ouvrage de fondation ;

REMBLAIS CONTRE FONDATIONS

 Les remblais sous dallage : exécutés à l’intérieur des locaux ou de façon générale dans le
bâtiment, ils ont pour but de surélever ces espaces intérieurs pour leur mise hors d’eau.

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Il est à noter que les remblais sont exécutés par couches successives de 10 à 20 cm épaisseur
soigneusement arrosées et compactées (compactage hydraulique et mécanique).
 Les remblais extérieurs en masse : se sont des remblais en masse exécutés sur le terrain afin
de créer les plates-formes aménageables sinon son but sera de relever la cote altimétrique
d’une partie du terrain compte tenu des cotes de projet finies. C’est l’exemple de
l’aménagement des parkings, des terrains de jeu multifonctionnels, des chaussées stabilisées
ou en terre battue, des aires gazonnées et espaces verts… Pour le compactage, on utilise
généralement des engins vu l’importance des ouvrages.

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Le choix et les caractéristiques des sables d’apport pour les remblais sont précisés dans le
Descriptif Général ou bien le CCTP.

7°/- L’Implantation
Une fois les fouilles en pleine masse exécutées, l’entrepreneur procède à l’emplacement
définitif de la construction ; celle-ci est matérialisée par des chaises d’implantation situées aux
angles des bâtiments et formées de traverses en planches maintenues par des piquets fichés en
terre. Les chaises ont une hauteur minimale de 2m pour permettre la libre circulation à l’intérieur
du chantier. Sur la partie supérieure des planches ou traverses on pratique des entailles ou on
plante des clous dont la situation correspond à l’emplacement des murs extérieurs ou bien à
l’axe d’implantation des semelles, des piliers et des longrines. Entre les repères d’une chaise à
l’autre on place les fils de fer maintenus par des contrepoids (moellons en morceaux de
parpaings). Sur ces fils de fer tendus, le maçon pourra suspendre son fil à pointe en vue du
traçage des murs et des semelles. C’est par rapport à ce réseau que s’édifie le futur bâtiment.

Chaise d’Implantation Image de Chaises d’implantation

VUE EN PLAN DETAIL D’ANGLE DE CHAISE

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Il est important de préciser que les constructions provisoires des chaises d’implantation
doivent être solides et suffisamment contreventées pour supporter sans déformation la charge
de contrepoids de même que l’action des vents.

III] - Classification et Caractéristiques des Sols :

1°/- La Classification
Cette classification est établie en fonction des difficultés rencontrées lors de l’exécution des
fouilles. On peut citer par exemple :
_Terrains ordinaires : constitués des terres végétales, des sables ou de gravois (pierres
concassées) ; ces terres sont faciles à prendre à la pelle ou à la pioche. Le temps nécessaire à
la réalisation d’un m3 de fouille à sec est estimé à 3 /4 heures .
Terrains semi compacts : Ce sont des terrains argileux, caillouteux ou pierreux. Ils sont
difficiles à prendre à la pelle, mais facilement attaquable à la pioche et au pic. Le temps
nécessaire à la réalisation d’un m3 de fouille à sec est de 1h 15mn.
Terrains durs : Ils sont composés à sec d’argile (essentiellement) ou de marne ou de
glaises compactes. Ces terrains sont difficilement attaquables à la pioche et au pic, mais
cependant facilement attaquables au marteau pneumatique ; le temps nécessaire à la réalisation
d’un m3 de fouille à sec est estimé à 1h 35mns
Terrains compacts : Ils sont constitués essentiellement de calcaires ou d’anciennes
maçonneries en fondation. Ces terrains sont difficilement attaquables au marteau pneumatique.
On emploie l’explosi ou le coin éclateur. Le temps nécessaire à la réalisation d’un m 3 à sec est
estimé à 2h 45mns.

2°/- Le Foisonnement
Le foisonnement des terres est une augmentation de volume due à l’ameublissement
provoqué lors de l’exécution des fouilles. L’importance du foisonnement dépend de la nature du
terrain rencontré ;
Pour le sable, le gravier fin et la terre végétale, le foisonnement s’annule presque avec le temps.
Il faut tenir compte du foisonnement lors de l’évacuation des déblais ou de l’exécution de
remblayage ; Et son taux varie entre 15 à 30%. Pour annuler le foisonnement il faut procéder à
des damages énergiques plus arrosage (couches successives de 20cm environ et compactées).

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3°/- Le Talus Naturel


Lorsqu’on procède à un terrassement il est rarement possible de laisser vertical les parois
des fouilles. Si l’étayage n’est pas exécuté il est conseillé d’incliner les parois des fouilles d’un
certain angle par rapport au fond de fouille. L’inclinaison naturelle du terrain ou des terres par
rapport à un plan horizontal est appelée l’angle de talus naturel du terrain. Cet angle varie
fortement avec la nature du terrain rencontré.

Nature du terrain Coeff. Angle de talus Poids t/m3


Foisonnement naturel
Sable fin sec 1.1 10 à 20° 1.4
Sable fin humide 1.2 15 à 20° 1.6
Terre végétale humide 1.2 30 à 45° 1.6 à1.7
Cailloux 1.5 40 à 50° 1.5 à1.7
Argile sèche 1.5 30 à 50° 1.6
Argile humide 1.3 0 à 20 ° 1.2 à 1.8
Roche 1.5 à1.8 50 à 90° 2 à 2.5

Compte tenu de ces valeurs on admet :


 Pour le déblai : une pente de 1/1 cad un angle de 45°
 Pour le remblai : une pente de 2/3 cad un angle de 33°
De façon générale pour l’exécution des fouilles, on admet une pente de 2/1 pour les terrains
tendre mais résistants et 3/1 pour les terrains très compacts. Si ces valeurs sont dépassées la
fouille doit être étayée.

IV] - Etayage et Blindage des Fouilles :


Lorsque la profondeur de fouille est importante (1.35m), pour éviter les éboulements ainsi
que les risques d’accidents, on doit procéder à l’étayage ou au blindage des fouilles. De même
ils s’appliquent, lorsque l’on ne dispose pas assez de place nécessaire afin de pouvoir appliquer
la pente de talus naturel lors de l’exécution des fouilles.

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Blindage à Boisage Horizontal


Blindage de la Fouille

Blindage à Boisage Vertical

Etayage de la Fouille
ETAYAGE BLINDAGE

Dans l’étayage on distingue le boisage, (partie en contact avec le terrain) et l’étayage qui
soutient ce boisage. Le boisage est constitué par des planches de 4 à 5cm d’épaisseur qui
peuvent être jointives ou non jointives, verticales ou horizontales. La distance entre les planches
est fonction de la nature du terrain rencontré. Pour éviter d’avoir à travailler dans un embarras
d’étais, les plateaux ou le boisage ainsi que des étayages sont remplacés par des profilés
métalliques verticaux et dans ce cas l’étayage prend le nom de blindage.

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V] - Réalisation des Terrassements :

1°/- Terrassements à la Main


Les fouilles doivent être réalisées à la pelle, à la bêche, au pic ou à la pioche dans la terre
végétale ou le sable. On les effectue à la main lorsqu’il s’agit d’un petit terrassement (fouille en
rigole ou en puits) non accessible aux machines et engins ou encore dans un embarras d’étais.
Les fouilles en rigole nécessaires aux canalisations ou au fondations sont exécutées par
couches successives de 40cm et la terre ameublie étant rejetée hors de la fouille par jet de
pelle.

2°/- Les Engins de Terrassement


Pour les terrassements d’une certaine importance il est plus économique d’utiliser des
engins mécaniques. Les principales machines employées pour ces travaux sont : la pelle
mécanique, la pelleteuse chargeuse, le bulldozer, le scraper, la niveleuse, le compacteur…..

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La pelle mécanique offre une grande variété d’emploi et peut être équipée de 4 manières
différentes (les accessoires : rétro, godet, benne preneuse, bras de manutention en serres
mouton, marteau pneumatique ou éclateur), chaque équipement correspondant à un type de
travail particulier.
La pelleteuse chargeuse est une machine utilisée dans les terrains tendres à semi-
compacts pour les fouilles en pleine masse et pour les remblayages. Elle effectue le
terrassement et le chargement et peut transporter la terre dans un rayon de 60m
Le bulldozer est une machine conçue pour pousser des terres ou blocs de rochers ; cette
machine ne peut pas charger.

3°/- Les Terrassements dans les Roches


Lorsque le terrain rencontré lors d’exécution de la fouille est constitué de roches, il ne
sera plus possible de travailler à la pioche ou à la pelle mécanique. Si la roche est tendre et se
présente en couches stratifiées de petites épaisseurs le pic peut suffire. La roche compacte et
non fissurée exige l’emploi du coin éclateur ou outils pneumatiques. Dans le trou préparé au
marteau on enfonce des coins éclateurs qui provoquent la fissuration de la roche. Pour certain
terrassement important dans la roche on utilise l’explosif.

4°/- Le Transport des Terres


Les principaux véhicules utilisés pour les transports des terres sont :
 La brouette : elle est utilisée dans le petit chantier avec une contenance variant entre 30 à 70
(la moyenne est de 60L) pour une distance max. de 60m. En une journée il est possible de
transporter 20 à 30m3 de terre.
 La moto basculante : elle est encore appelée Dumper. C’est un engin automoteur muni d’une
benne basculante à l’avant. Il est utilisé pour le transport des terres sur le chantier de
moyenne importance. Sa contenance varie de 1.5 à 1.8m 3 pour une vitesse moyenne de
25km/h et la distance maximale à franchir ne dépasse pas un km.

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PETITS ENGIN DE TRANSPORT


 Le camion à benne ou le tombereau : c’est un véhicule automobile muni d’une benne
basculante à l’arrière et ou latéralement. La contenance est variable en fonction de la
puissance du moteur ; la contenance est de 8 à 16m3 voire environ 30m3 dans les carrières à
ciel ouvert.

5°/- Les Remblayages


Il consiste à remplir les fouilles après la pose de canalisation ou d’éléments de fondation ; ou à
remplir le vide contre les parois de sous-sol par exemple. Dans la mesure du possible, on
utilisera la terre de bonne qualité, les terres végétales ou de détritus étant exclues. Pour réduire
le foisonnement des matériaux à porter et par conséquent le terrassement ultérieur indésirable.
On exécute le remblayage par superposition de couches de 20 à 30cm d’épaisseur ; chaque
couche étant soigneusement damée ou compactée puis arrosée.

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Chapitre III /. LES FONDATIONS

I] - Généralités :

Les rôles des fondations sont de transmettre tout en répartissant les poids de l’ouvrage
sur le bon sol porteur. Ainsi pour dimensionner une fondation, il faut nécessairement connaître
d’une part le poids total de l’ouvrage (poids propre, poids morts et surcharges) et d’autre part la
force portante du sol. On a l’expression suivante.

Poids de l’ouvrage (kg) / Surface d’appui au sol (cm2) ≤ Force portante du sol (kg/cm2)

II] - Reconnaissance des Sols :

Avant d’entreprendre une construction il s’agit de déterminer la qualité du terrain et en


particulier les contraintes admissibles de celui-ci ; ce qui permettra ensuite de déterminer le
système de fondation à adopter. La force portante du sol peut se déterminer soit par des essais
effectués directement sur le sol (le terrain ou essai in situ) soit au laboratoire avec des
échantillons prélevés sur le terrain. Dans le cas d’une petite construction le Maître d‘Oeuvre ou
l’Entrepreneur peut procéder à l’étude relativement simple dont les résultats donnent une
approximation suffisante. Pour les constructions plus complexes, ce travail est généralement
confié à un laboratoire géotechnique.
1°/- Les Essais de Charge

Sur le fond de fouille destiné à recevoir les fondations, on installe un dispositif


permettant de charger progressivement le terrain à l’aide de charges de poids connus (sacs de
ciment). La surface de contact de l’appareil avec le sol étant également connue ; il est facile de
mesure l’enfoncement successif grâce à la règle graduée et le niveau topographique.
Tant que les enfoncements sont proportionnels aux charges et tant que ces
enfoncements sont faibles les sols sont alors susceptibles de supporter ces charges. Dès que
l’enfoncement croît brusquement pour une petite charge apportée ; et dès qu’il est plus important
que la progression linéaire constatée au début de l’essai, dans ce cas on a dépassé la charge
maximale que peut supporter ce terrain. Ces charges sont les charges de rupture. On adopte
dans la pratique un coefficient de sécurité de 10%. Cet important coefficient de sécurité est dû

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aux incertitudes d’homogénéité de l’ensemble du sol, aux modifications de résistance pouvant


provenir des éventuelles infiltrations d’eau. Ainsi, la force portante ou contrainte admissible d’un
sol est généralement fixée au dixième de la résistance à la rupture ou contrainte à la rupture.
NB : Avant de fixer définitivement les contraintes admissibles, il faut toujours procéder à
plusieurs essais à des endroits différents.

2°/- Le Sondage par pénétromètre Dynamique


Le principe est le suivant : une tige métallique de section circulaire ou carrée est enfoncée
dans le sol par une masse appelée Mouton dont le poids est normalisé de façon que les essais
restent comparables.
L’enfoncement est obtenu par percutions de la masse sur le plateau inférieur (grâce à la
pesanteur), le nombre de coups étant constant (généralement =10).
Il ne reste qu’à mesurer l’enfoncement après chaque volée de 10 coups. Un faible enfoncement
indique un bon terrain de fondation. Cette méthode donne uniquement des indications
mécaniques et les résultats sont approximatifs ; par compte elle est rapide et peu coûteuse.
NB : il est conseillé de mailler ou tramer le terrain et d’effectuer plusieurs essais à des
endroits différents afin d’éviter des surprises d’hétérogénéité du sol.

3°/- Le Sondage par Prélèvement d’Echantillons


Pour les ouvrages importants dans des sols à couches variées ou de résistance douteuse,
on procède à des sondages ou à des prélèvements d’échantillon. On introduit dans le sol par
rotation et à l’aide d’un engin mécanique, un tube métallique appelé le carottier. L’échantillon
ainsi prélevé (la carotte) est envoyé au laboratoire qui, par des analyses et des expériences,
détermine les caractéristiques du terrain rencontré c.à.d. sa composition, sa densité, sa
cohésion, son taux de compressibilité, sa teneur en eau… Cette méthode permet d’obtenir des
résultats indiscutables mais cependant elle reste coûteuse.

4°/- Etendue des Reconnaissances


Les profondeurs d’investigations ne doivent pas se limiter à la profondeur du bon sol (situation de
niveau de bon sol), il est important de connaître les caractéristiques du sol qui est en dessous de
celle-ci.

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Il faut toujours rechercher l’épaisseur de la couche d’assise (couche de fondation) et s’assurer si


les couches sous-jacentes sont compressibles ou sans résistances. On admet la profondeur de
reconnaissance suivante :
 Pour les semelles filantes la profondeur = 2fois la largeur de la semelle
 Pour les semelles isolées la profondeur = 3 fois la largeur de la semelle

5°/- Classification des Sols selon les Contraintes Admissibles


On admet :
 Comme terrain de mauvaise qualité, les sols dont la contrainte admissible est comprise entre
0 et 1,5 kg/cm2. Cela concerne la terre végétale, la tourbe, la craie ainsi que les remblayages
non compactés.
 Comme terrain de qualité moyenne, les sols dont les contraintes admissibles varient entre
1,5 à 3 kg/cm2. On a principalement le sable fin ou moyen, humide et de faible cohésion ; les
argiles et glaises ainsi que les marnes humides et de faible cohésion.
 Comme terrain de bonne qualité, les sols dont les contraintes admissibles varient de 3 à 20
kg/cm2.On peut citer le sable gros grain, les graviers, la roche, la glaise, l’argile et la marne
non humide.
Pour information complémentaire se conférer au tableau de classification du terrain dans la
polycopie.

III] - Principe Généraux Concernant les Fondations :

La qualité des sols étant connue, il y a lieu de retenir trois grands principes généraux :
1°/- On Accepte le Sol cad que sa qualité lui permet de supporter l’ouvrage. Dans
ce cas on adopte le système de fondation superficielle : les semelles filantes, ou isolées ou le
radier général.
2°/- On Echappe du Sol c-a-d qu’on descend la fondation pour atteindre un sol
meilleur et que l’on traverse le sol impropre par des pieux qui viendront prendre appui sur des
couches solides situées à des profondeurs importantes ; c’est le cas des fondations profondes.
3°/- On améliore le Sol c-a-d qu’on lui donne artificiellement des qualités qu’il ne
possédait pas initialement.

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IV] - Les Fondations Superficielles :

1°/- Les Semelles Filantes Encore appelées semelles continues, on les rencontre
souvent dans les constructions courantes. Ces fondations reprennent les charges transmises par
le mur continu ou porteur (mur de façade, mur de refend, mur d’échiffre, mur de
soubassement….).

Ces fondations peuvent s’exécuter en maçonnerie, moellons ou briques (parpaings) mais


cette forme de réalisation tend à être remplacée par l’utilisation du béton ou du béton armé.
Lorsque l’on travaille avec du béton, les semelles sont généralement coulées contre terre dans
des fouilles en rigoles faisant office de coffrage après étalement d’une couche de gros béton.
Pour éviter que l’assiette (la base de la fondation) ne soit contaminée au contact de la terre il
convient de répandre sur le fond de fouille une couche d’épaisseur de 5cm de gravier ou de gros
béton (béton de propreté). Cette couche de béton est appelée béton de propreté; elle a une
épaisseur de 5cm et un débordement de 5cm de part et d’autre de la semelle et le dosage est de
150 à 200kg CPA (ciment portland artificiel).
Si le béton est armé le béton de propreté évite la souillure des armatures.

a°)….Les Fondations non Armées Pour de petites constructions à un


niveau la largeur d’empattement peut être limitée à 10cm ; cette valeur suffit dans la plupart des
cas pour reporter sur un bon sol les charges transmises par les murs. Les matériaux
généralement utilisés dans ces fondations sont du béton soigneusement damé.
Le béton utilisé dans cette fondation est généralement dosé entre 250 à 350kg CPA.
Toujours dans le cas des petites constructions, une armature métallique n’est pas toujours
nécessaire. Cependant un léger ferraillage longitudinal permet de constituer un chaînage qui
aura pour but de supprimer certaines déformations dues aux manques d’homogénéité de
certains sols.
Pour les constructions plus importantes à plusieurs niveaux, la largeur des semelles se
déduit par des calculs de descentes de charges qui prendront en compte le poids propre de
l’ouvrage ou charges permanentes ; les charges d’exploitation ainsi que les charges
accidentelles (vent, effets sismiques, neige) ; On a la formule suivante :

Largeur semelle = charge totale par ml de fondation (kg / m) : contrainte admissible


(kg/cm2)*100

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b°)…. Les Fondations Armées Si la charge de l’ouvrage augmente ou si la


contrainte admissible du sol est faible, il va falloir augmenter la largeur de la semelle. Sous l’effet
de la réaction du sol et du fait que le béton non armé travaille mal en traction ; la semelle de
grande largeur à tendance à se rompre. Dans ce cas, il est beaucoup plus pratique et
économique de faire absorber l’effort de traction au bas de la semelle par des armatures.
Pour l’absorption de ces efforts de traction, on dispose une armature principale dans le
sens transversal et au bas de la fondation et dans le sens longitudinal on dispose d’armatures de
répartition dont le rôle sera de répartir uniformément les efforts tout en contribuant au
raidissement de la fondation dans le sens longitudinal. On estime entre 50 à 60kg d’acier par m 3
de béton de fondation mis en place.
2°/- Les Semelles Isolées
Elles sont destinées à transmettre au sol porteur des charges provenant des piliers ou
poteaux. Ces semelles obéissent déjà aux règles d’exécution énoncées ci-dessus. Toute fois les
efforts de traction ne sont plus limités dans le sens transversal ; l’absorption de ces efforts aussi
bien dans le sens transversal que longitudinal nécessite la pose de deux nappes ou treillis
d’armatures superposées. Chaque nappe joue alternativement le rôle d’armatures principales
dans un sens et d’armatures de répartition dans l’autre sens. On estime entre 50 à 100kg d’acier
par m3 de béton de fondation mis en place.

Ces semelles isolées sont souvent reliées entre elles par les chaînages horizontaux appelés
longrines. Ces derniers assurent à la fois un entretoisement tout en évitant le déversement dans
des semelles isolées. Parfois les longrines ont pour rôle de supporter la maçonnerie de
remplissage. Elle assure aussi le rôle de chaînage bas tout en participant à la rigidité de
l’ensemble de la fondation.

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3°/- Le Radier Général


Si la contrainte du terrain est très faible pour un sol homogène et si les charges sont
importantes, les semelles isolées tendent à se rencontrer. Dans ce cas il est préférable et plus
pratique d’exécuter un radier général à l’image de la dalle pleine. On peut ainsi comparer le
radier à une dalle pleine en Béton Armé recevant la contrainte du sol et reposant sur les appuis
de la construction. Le radier général transmet les charges de l’ouvrage sur le sol par une surface
supérieur ou égale à celle de la construction ; l’épaisseur minimale d’un radier général est de
20cm. Dans le radier général les armatures sont placées en partie supérieure, en treillis ou
nappes bidirectionnelles, à l’inverse d’une dalle pleine sur des appuis. Le dosage du radier est de
300 Kg CPA /m3.

D’une manière générale, on adopte le radier général dans les cas suivants :
 Lorsque le sol est très médiocre mais homogène
 Lorsque la surface de l’ouvrage est petite par rapport à son volume (cas des silos ou maison
tour)
 Lorsqu’il est nécessaire d’obtenir un sous sol étanche dans le cas d’une présence d’une
nappe souterraine (technique de cuvelage ou caisson étanche).

V] - Les Fondations Profondes : ces types de fondation ont des bons sols non
accessibles par fouilles traditionnelles
1°/- Fondations en Puits
C’est parce que les couches du terrain les plus proches de la surface du sol ne sont pas
aptes à porter l’édifice projeté que l’on se voit obligé de délaisser les techniques de fondation
superficielle (semelles ou radier).

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Les fondations sur puits consistent à remplir de béton la fouille réalisée préalablement. On
établit ainsi de gros piliers dans le but de reporter les charges sur le sol sain. Ces puits sont
généralement constitués d’une masse en béton de forme circulaire et réunis à leurs
extrémités par des longrines en B.A. Ce système est avantageux pour des puits de
profondeur maximale comprise entre 6 à 8m.

2°/- Fondations sur Pieux


Ce mode de fondation est choisi lorsque le terrain d’assise est difficilement accessible par les
fouilles traditionnelles à ciel ouvert, excavation, tranchées ou puits : ce qui exclut le système
de fondation étudié préalablement.
Les pieux sont constitués par des prismes ou cylindres de forme allongée enfoncés ou
confectionnés dans le sol et capable de résister aux charges à transmettre. Les matériaux les
plus utilisés sont le béton armé souvent précontraint cependant il existe des pieux en bois, en
acier...

a°)….Les Pieux Battus


Il s’agit des pieux préfabriqués et précontraints sous forme de pièces longues
en B.A. La section peut être carrée, circulaire ou polygonale. Le diamètre de ces pièces varie
entre 30 et 40cm et la longueur peut atteindre 30m.
L’enfoncement des pieux dans le sol est obtenu par battage ; opération qui consiste à
frapper la tête des pieux protégés par une casque en acier au moyen d’une masse lourde
appelée Mouton jusqu’à la pénétration dans la couche géologique jugée apte à encaisser les
charges. Lors de l’opération d’enfoncement des pieux, il faudra prendre la précaution de protéger
la pointe de cette dernière par la mise en place d’un sabot en fonte (Protection perdue).

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b°)….Les Pieux Moulés dans le Sol


La forme ronde de ces pieux permet d’avoir des diamètres qui varient entre
20 à30cm alors que la longueur varie entre 15 et 20 m. Le dosage courant de ces béton varie
entre 350 et 400kg/m3.

PIEUX DE TYPE FRANKI PIEUX DE TYPE COMPRESSOL


Le principe de ce procédé consiste dans le refoulement du sol obtenu soit par battage
direct (Pieux COMPRESSOL) ou soit par battage d’un bouchon en béton ou en acier ou en fonte
introduit dans un tube métallique en même temps (Pieux FRANKIE). Le but est de réaliser des
pieux qui prendront appui sur le bon sol situé à des profondeurs importantes.

C°)….Les Pieux Forés


Cette catégorie des pieux est caractérisée par le fait très important que l’on
creuse dans le sol tant que le terrain apte à supporter l’ouvrage n’est pas rencontré. On utilise
pour se faire un outillage de forage très perfectionné ; Ainsi chaque exécution des pièces
consiste à un véritable sondage qui, chaque fois révèle la nature du terrain sur lequel on
s’appuie.

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D°)….Les micro pieux


L e principe des micro pieux fonctionnent de la même façon que les pieux
battus ou moulés ou forés : c.à.d. qu’ils reposent sur le bon sol porteur situé à des profondeurs
importantes.
La différence réside dans la situation en profondeur du bon sol pouvant atteindre 100m,
mais aussi sur la section des pièces. En effet les micros pieux sont conçus comme des
échasses de section circulaire (8-12cm de diamètre) enfoncées dans le sol par système de
forage. Ces tubes sont remplis de béton et sont adhérents à la semelle de fondation grâce aux
plaques d’assise ou barres en acier soudées à leurs extrémités.

VI] - Techniques d’Amélioration du Sol :


Lorsqu’on est en présence d’un très mauvais terrain et que les couches saines sont
pratiquement à des profondeurs inaccessibles, il est nécessaire d’envisager d’autres solutions
parmi lesquelles on peut citer :
1°/- Les Fondations sur Pieux Flottants Ordinaires ou Classiques :
Les pieux flottants ne descendent pas jusqu’au bon terrain ; cependant lors du relevage
du tube de forage, le béton est damé très fortement de telle façon qu’il comprime latéralement le
terrain jusqu’à ce qu’il épouse sa forme.
Les pieux résistent alors par frottement (réaction du sol comprimé). Sur ces pièces on
dispose un radier général. L’association pieux flottants-radier général permet de répartir les
charges non seulement sur la surface du radier mais encore par le frottement des pieux engagés
dans la couche du mauvais terrain.

2°/- Les Pieux Flottants Coniques :


La forme conique des pieux permet de supporter des charges plus élevées qu’avec les éléments
cylindriques. Ceci est dû à l’importance des réactions occasionnées par la forme conique.

3°/- Les Caissons Flottants :

4°/- Les Autres Procédés :


 Injections : Afin d’améliorer un mauvais sol de fondation, on peut procéder par
consolidation de ces sols en injectant des coulis de ciment, d’argile ou de chaux hydraulique
dans le terrain en question qui comporte parfois des poches de vide ou des sols de faible
cohésion.

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 Damages : C’est un procédé mécanique dont le but principal est de compacter le sol à
faible cohésion et résistance afin d’améliorer ses caractéristiques mécaniques : sa portance ou
sa contrainte admissible.
 Remblais Spéciaux : Pour améliorer la portance d’un sol on peut exécuter des fouilles en
pleine masse destinées à recevoir des remblais spéciaux préparés à l’avance et dont la portance
est connue. Ces remblais seront compactés et damés soigneusement jusqu’à atteindre la
contrainte admissible voulue.

VII] - Les Joints de Tassement et les Joints de Dilatation :

Un ouvrage travaille selon les sollicitations. On dit qu’il joue. En effet, sous l’effet de la
température, des problèmes liés à l’hétérogénéité des sols ainsi que les types de fondations, les
ouvrages peuvent observer un comportement instable : raison pour laquelle on ménage des
joints afin de limiter les fissurations indésirables.
1°/- Les Joints de Dilatation.
La différence de température sur les ouvrages du bâtiment se traduit par des variations
dimensionnelles (dilatation) qui peuvent être volumiques ou linéaire (K dont l’unité est exprimée
en mm/m.°c).
Exple : Pour le béton et l’acier K = 0.01 mm/m.°c
L’effort de dilatation sur un bâtiment de grande longueur a comme effet visible l’apparition de
fissurations. Pour éviter ces désagréments, il est préconisé d’aménager des joints de dilatation
qui constitue une rupture nette sur la hauteur totale du bâtiment sans que la partie interne
(fondation) ne soit concernée par cette rupture. L’espace constitué par le joint a une épaisseur
de2.5 à 5 cm et elle est souvent remplie par un matériau souple comme le polystyrène. Parfois
aussi on peut remplacer ce remplissage par l’application d’un plaquage appelé couvre joint ; les
matériaux sont parfois le solin métallique ou l’élastomère.

2°/- Les Joints de Tassement Différentiel


Encore appelés joints de rupture ils sont pratiqués sur toute la hauteur du bâtiment jusque dans
les fondations. Les joints de rupture ont pour principal rôle de palier aux tassements différentiels
qui provoquent des fissurations préjudiciables. Les joints de rupture sont utilisés dans 5 cas
différents.

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 Casn°1 : nous avons deux bâtiments de poids  Cas n° 2 : nous avons deux
différents donc de modes de transmission bâtiments : un ancien et un
différents ce qui se traduit par un tassement nouveau ;dont l’ancien a déjà effectué
différentiel d’où la nécessité de désolidariser ces son tassement. Le nouveau n’a pas
deux bâtiments par un joint de gros œuvre. encore effectué son tassement, ce qui
nécessite sa désolidarisation par
rapport à l’ancien bâtiment.

 Cas n°3 : nous avons deux bâtiments qui  Cas n°4 : nous avons un ensemble de
reposent sur deux types de fondations bâtiment (qui constitue un tout) ayant
différents : ce qui se traduit par 2 modes de le même type de fondation mais
transmissions différents. Dans ce cas il est reposant sur de bons sols de nature
conseillé de désolidariser ces deux bâtiments différente. Pour chaque profondeur
par un joint de gros œuvre considérée la partie du bâtiment qui
se situe en dessous doit être
désolidarisée des parties proches
reposant sur un bon sol de niveau
différent

 Cas n°5 : nous avons un ensemble de bâtiment ayant le même type de fondation mais
reposant sur un même type de bon sol situé à des profondeurs différentes. Pour chaque
système de fondations pratiquées sur un bon sol donné, la partie du bâtiment se situant au-
dessus sera désolidarisée des autres par des joints de gros œuvre.

VIII] - Les Ouvrages Réalisés dans les Sol Aquifères :

1°/- Drainage du Sol


C’est une technique utilisée dans le cas de sous sols situés dans des terrains
ou se produisent des infiltrations d’eau intermittentes et de faible volume. Ces drainages peuvent
être constitués par des drains en terre cuite ou par des tuyaux perforés en ciment posés sans
joints (cad bout à bout). Depuis quelques années, on utilise également des tuyaux en P.V.C

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rigide ou flexible. La portée minimale des drains dépend de l’espacement des regards et la pente
appliquée varie de 2 à 5°/°.

A intervalle régulier (env. tous les 10 à 15m) il faut prévoir des cheminées de
contrôle ou regards de visite qui permettent le nettoyage des drains. Les diamètres des drains
sont fonction de la quantité des eaux à capter (généralement on les sections de 10 à 15cm).
Après la mise en place, les drains sont entourés et recouverts par des chemises de drainage
constituées par une couche de remblai de 40 à 50cm d’épaisseur comprenant de gravier dont le
principal rôle est de filtrer les eaux d’infiltration. On évite ainsi l’introduction dans les drains de
particules plus fines pouvant entraîner l’usure prématurée des drains.
2°/- Cas des Fondations Situées en Dessous d’une Nappe Phréatique
Lorsque les venues d’eau sont importantes et surtout lorsque les fondations sont
situées en dessous des niveaux d’une nappe phréatique, le système de drainage reste
inefficace et peut être rejeté. Il faut alors construire un caisson étanche (mur banché plus radier
général) sur lequel on édifie l’ouvrage. Le rôle du caisson est double car il permet d’une part de
résister à la sous-pression exercée par l’eau et d’autre part d’empêcher l’eau de s’infiltrer dans la
construction.
a°)…. La Sous-Pression
Tout ouvrage situé en dessous d’un plan d’eau est soumis à la poussée
hydraulique. Cette poussée agit à la fois perpendiculairement à la paroi mais également de bas
en haut sous le radier général. A 1m de profondeur la sous pression est de 0.1 kg/cm2 ; à 10 m

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de profondeur cette sous-pression est de 1 kg/cm2 et dans ce cas elle a tendance à soulever
l’ouvrage : ce qui entraîne une diminution des efforts transmis au sol. Le radier conçu doit être
calculé pour résister à cette sous pression.
b°)….L’Etanchéité et le Cuvelage
Le cuvelage est un dispositif constructif réalisé à l’intérieur des nappes phréatiques (en sous-sol).
Il est composé d’un caisson (radier en fondation +voiles en B.A comme mur souterrain), d’une
étanchéité qui protége ce caisson et une forme de béton maigre qui protège l’étanchéité.

IX] - Exécution des Travaux en Dessous des Nappes d’eau :

Les travaux de terrassement et de fondation dans les terrains fortement aquifères exigent
des techniques particulières parmi lesquelles on peut citer les rideaux palplanches,
l’abaissement artificiel de la nappe ainsi que les parois moulées dans le sol.

1°/- Les Rideaux de Palplanches


C’est un principe déjà employé par les romains et qui consiste à créer une enceinte
étanche à l’intérieur de laquelle se déroule, après épuisement des eaux (par pompage),
les travaux de terrassement et de fondation/ Les palplanches peuvent être exécutées en
bois ; et dans ce cas les sections sont étudiées pour permettre un assemblage jointif et
rigide. De nos jours les palplanches en bois sont remplacées par des profilés métalliques
laminés à chaud. Ces palplanches ont des formes caractéristiques évoluées et elles sont
retirées à la fin des travaux.

2°/- Le Batardeau
C’est une construction provisoire constituée par deux parois de palplanches situées à quelques
mètres de distance entre lesquels on exécute un remblai. Ce système permet de réaliser des
barrages ou des enceintes provisoires dans le lit d’un cours d’eau ; c’est aussi la méthode de
création des îles artificielles.

3°/- Les Parois Moulées dans le Sol


Ce sont des parois en béton exécutées selon le principe des pieux moulés dans le sol. Ces
parois jouent le rôle d’enceinte étanche dans lesquelles peuvent se dérouler des travaux de
terrassement et de fondation en sous-sol. Cependant pour raidir les parois moulés, on peut
utiliser perpendiculairement à ces parois des contre forts sinon des systèmes d’encrage obliques
par tirants métalliques.

4°/-Abaissement artificiel des nappes phréatiques


Un dispositif de pompage et de collecteur est mis en place pour procéder à l’assèchement
artificiel et continu (jusqu’à la fin des travaux) de la nappe phréatique. Cette méthode est encore
appelée rabattement. Ainsi les travaux de terrassement et de fondation peuvent débuter après
l’assèchement.

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PROCEDES DE CONSTRUCTION EN BATIMENTS – UNIVERSITE DE DJIBOUTI – IUTI – GC2


PROFESSEUR: MOHAMED AHMED MOHAMED / INGENIEUR EN GENIE CIVIL - BTP

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