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I.1.2 Le marché
Le marché des travaux publics, comme son nom l’indique, est subordonné à
la commande publique et à ses aléas. Il est largement dépendant de la politique menée
par les différentes couches administratives en matière d’aménagement du territoire : le
gouvernement national (ministère des infrastructures travaux publics et reconstruction),
les gouvernements provinciaux à travers leurs structures ou encore certains ministères
tels que celui de l’agriculture (routes pour desserte agricoles), du tourisme (route pour
mettre en valeur un site touristique), de mines, etc…, l’Etat représente en volume la
majorité des commandes de travaux du secteur. Des fortes disparités existent entre les
régions, selon la contiguïté ou non de grands projets d’infrastructure. Le volume
d’affaires n’est pas non plus constant dans le temps, dépendant aussi de la période pré
ou post-électorale, plus ou moins propice aux investissements publics. Les travaux privés
apportent un complément très inégal selon les régions mais minoritaire en volume
financier. Les politiques d’équipement, qu’elles soient publiques ou privées, sont aussi
touchées par la crise : les donneurs d’ordre n’investissent pas quand les caisses sont vides.
Dans ce contexte, l’action politique au sens large est examinée à la loupe par les
entreprises soucieuses de se préparer aux évolutions de leur propre marché.
I.1.3 Particularité du marché
Le prix, c’est la problématique principale dans l’étude des marchés de travaux publics. Il
apparaît normal que tout acheteur de produit, au moment où il contracte son achat,
soit informé du prix qu’il va devoir débourser pour l’acquérir. Dans les marchés de
travaux publics, c’est pareil, et le client doit connaître le prix de l’ouvrage qu’il s’apprête
à passer en commande au moment de passer la commande, c’est-à-dire avant sa
construction. Il est là le problème : l’ouvrage est unique et a son prix. L’entreprise qui
se propose de le construire est obligée de l’estimer avec précision pour pouvoir postuler.
La détermination du prix passe par l’estimation du coût. Les bonnes pratiques dans
l’estimation des coûts de produits industriels conduisent à créer des prototypes, à
mesurer les quantités de ressources et de matières entrant dans leur fabrication et à les
estimer en valeur. Dans le domaine des travaux publics, le prototype est fini lorsque
l’ouvrage est réalisé. Comme l’entreprise doit donner le prix pour que le client passe la
commande et que la commande précède la construction, il faut en conséquence trouver
d’autres moyens pour résoudre les problématiques de l’étude.
Les principaux lots et ouvrages élémentaires dans les travaux publics sont les suivants :
Les terrassements ;
Les structures de chaussée ;
Les annexes de la chaussée.
A côté de ces principaux lots et ouvrages élémentaires, nous en avons d’autres tels que :
Architecture de paysage ;
Eclairage routier ;
Postes et aires de contrôle routier ;
Les mesures d’atténuation environnementales permanentes ;
Ecrans antibruit ;
Engazonnement ;
Arboriculture ;
Passage à niveau ;
La signalisation routière.
Nous nous limiterons aux lots et ouvrages élémentaires principaux dans le cadre de
notre cours.
Le déblai est la partie des terrassements comprenant le total de coupes de terrain à faire
dans les limites d’emprise suivant les plans et devis.
Le remblai est la partie des terrassements exécutés avec des matériaux provenant des
déblais, des excavations ou de bancs d’emprunt, et placés sous la ligne d’infrastructure
suivant les plans et devis.
La déforestation ;
Le débroussaillage ;
Le dessouchage ;
Le décapage de la terre végétale ;
Sous les remblais, l’exécution de sillons ou de redans lorsque la plus grande pente
du terrain naturel dépasse 20 centimètres par mètre ;
Le compactage des sections à remblayer.
L’extraction ;
Le changement ;
Le transport ;
La mise en remblai ou en dépôt.
Remblai : hormis les travaux préparatoires sous remblai, l’opération de mise en remblai
se décompose en trois phases essentielles :
Les couches d’assise : l’assise de chaussée est généralement constituée de deux couches,
la couche de fondation, surmontée de la couche de base. Ces couches en matériaux
élaborés, le plus souvent liés (bitumes, liants hydrauliques), pour les forts trafics,
apportent à la chaussée la résistance mécanique aux charges induites par le trafic. Elles
répartissent les pressions sur le support, afin de maintenir les déformations à ce niveau
dans les limites admissibles.
Dans le cas particulier des chaussées en béton de ciment, la dalle, qui repose sur une
couche de fondation, joue simultanément le rôle de couche de surface et celui de couche
de base.
La couche de surface :
Pour la chaussée souple : hormis les travaux préparatoires, on distingue trois phases :
Le transport de l’enrobé ;
L’épandage mécanique et/ou manuel
Le compactage de l’enrobé.
Les études ;
L’exécution et le contrôle des travaux ;
La mise en service et l’entretien ;
La déconstruction et la reconstruction de l’ouvrage.
Avant sa réalisation et sa mise en service, tout projet routier passe par une
succession d’études au cours desquelles le projet prend une forme de plus en plus
élaborée.
Il résultera de cette étude une première élimination des variantes ne convenant pas et
une appréciation de la rentabilité des variantes restantes.
La variante retenue comme la plus rationnelle réunira en général les qualités suivantes :
Le projet d’exécution
- Les plans ;
- Le projet technique définissant les travaux à réaliser ainsi les modes d’exécution,
d’évaluation, de contrôle et de paiement des travaux ;
- Le dossier de soumission expliquant les modalités de réponses à la consultation.
Contrôle d’implantation ;
Contrôle de la qualité des matériaux ;
Contrôle des conditions de mise en œuvre ;
Réception des travaux ;
Etablissement de la matricule (Document de synthèse final des résultats et
enseignements du contrôle).
Les passages répétés d’essieux entraînent dans les corps de chaussées, des
phénomènes de fatigue qui finissent par en modifier profondément l’état et le
comportement. Lorsque la chaussée vieillit et devient incapable de transmettre
normalement les charges à la fondation, sa déformabilité s’accroît et, parfois très
rapidement, le processus aboutit à sa ruine totale. On appelle déconstruction et
reconstruction de la route, le fait que l’ancienne chaussée, devenue inutile en tant que
telle, est enlevée ou conservée simplement comme couche de fondation.
Une grande précision n’est pas exigée et l’estimation du coût des travaux ne
sera pas fondée sur un avant-métré des quantités, mais sur des coûts kilométriques
moyens ($/km) appliqués à des zones homogènes de l’itinéraire.
Ces coûts kilométriques moyens sont obtenus en additionnant les coûts kilométriques
moyens ($/km) de :
- Terrassements ;
- Corps de chaussée ;
- Annexes de la chaussée.
Ces coûts kilométriques sont estimés par référence à des marchés (antérieurs) de travaux
publics ayant les caractéristiques géométriques similaires aux tracés estimés et situés dans
la même zone géographique ou une zone géographique proche de celle des tracés.
Une précision plus grande est nécessaire, et la marge d’erreur doit être limité
à 20%, il n’est pas nécessaire de le faire sur tous les postes, une attention particulière
doit être accordée sur les postes importants tels que :
Les terrassements ;
Le corps de chaussée.
Pour les terrassements, les quantités à prendre en compte résultent des cubatures et de
l’étude du mouvement des terres.
Pour la chaussée, les quantités sont déterminées à partir du profil en travers-type adopté
et des longueurs d’application.
Le prix n’est plus au kilomètre d’une section routière, mais par ouvrage élémentaire.
Pour les travaux publics en général, chaque chantier routier est un cas
particulier qui requiert la constitution d’un ensemble de moyens de production qui lui
est propre et ces moyens sont mis en œuvre dans les circonstances de temps et de lieu
non reproductibles.
Exemple :
Dans ce type d’entreprises, les études comportent nettement moins d’articles à chiffrer
et surtout moins de détails, ce qui rend d’une certaine manière un peu plus facile à
établir que dans le secteur du bâtiment. L’étude détaillée des prix de cette phase fera
l’objet de ce cours.
CHAP II : LES DOCUMENTS NECESSAIRES A L’ETUDE DES PRIX
Avant toute estimation d’une affaire ou étude de prix, la première étape va consister à
se renseigner et à rassembler les documents nécessaires pour effectuer correctement son
travail.
Nous retrouvons :
- Le tracé en plan
- Le profil en long
- Les profils en travers
Les plans du projet Les différents plans nous renseignent sur :
- La forme de l’ouvrage ;
- Les dimensions de l’ouvrage et de ses annexes ;
- La localisation de l’ouvrage et des annexes ;
- La description sommaire de l’ouvrage et de ses
annexes.
Le CCTP précisera :
Le CCTP - La nature et la qualité des matériaux ;
- Les recommandations de mise en œuvre ;
- La localisation des ouvrages élémentaires.
Les caractéristiques géotechniques :
- Profil en travers : Horizons géotechniques rencontrés,
Etudes géotechniques sol support, constitution du remblai ;
- Profil en long : les différentes strates, classification des
sols rencontrés.
- Délimitation des bassins versants de chaque
écoulement ;
- Détermination des caractéristiques morphologiques
des bassins versants ;
Etude hydrologique - Détermination des débits de crue de chaque
écoulement qui franchit le tracé ;
- Rétablissement de tous les écoulements par des
ouvrages hydrauliques.
Etude hydraulique - Dimensionnement des ouvrages d’assainissement
La main-d’œuvre de production ;
La main-d’œuvre frais de chantier ;
Les matériaux ;
Le matériel ;
Les sous-traitants ;
L’encadrement ;
Les charges d’exploitations.
Ces éléments sont en partie regroupés au sein d’un sous-détail de prix.
Ce sont des heures de main-d’œuvre fournies par des ouvriers travaillant sur tout ou
partie de l’ouvrage à exécuter. Ces heures directes sont obtenues en multipliant le temps
unitaire exprimé en heures ou centièmes d’heure par la quantité de la tâche à exécuter.
On notera donc l’importance de la précision d’un temps unitaire, qui est dans la majorité
des cas d’origine statistique, c’est-à-dire issu de l’expérience et des résultats des chantiers
antérieurs. Certaines entreprises ont parfois recours au chronométrage, soit pour vérifier
certains temps unitaires, soit pour les établir.
Ces heures sont également fournies par des ouvriers mais sur des tâches de frais de
chantier, c’est-à-dire des tâches qui ne sont pas directement liées aux ouvrages ou parties
d’ouvrage à construire, comme par exemple les heures d’installation de la centrale à
béton.
On utilisera également des temps unitaires pour en calculer le montant total. Dans sa
journée de travail, un ouvrier pourra consommer des heures en production et des heures
en frais de chantier : cela ne changera rien pour son pointage journalier, mais ce
distinguo sera utile pour la gestion.
III.1.4 Les matériaux
Exprimés en m3, m2, ml, Tonne, ils sont introduits au niveau du sous-détail avec des
quantités unitaires généralement affectées d’un coefficient modifiant la quantité de
référence.
Ces quantités unitaires peuvent provenir des documents techniques unifiés ou des pièces
écrites du marché, dans lesquels le client impose une formule du béton ou des quantités
précises de telle ou telle fourniture.
Le coefficient est, dans la majeure partie des cas, d’origine statistique ; il est obtenu en
comparant les quantités réellement mises en place aux quantités achetées.
Les coefficients habituellement rencontrés sont les suivants :
III.1.5 Le matériel
Pour connaître d’une part la charge du matériel et d’autre part la durée de location en
jours, semaines ou mois de ce matériel, nous serons obligés de faire figurer ce matériel
sous forme de temps unitaire dans toutes les tâches de l’étude où son utilisation est
prévue. Ce temps unitaire est calculé à partir du rendement du matériel.
Exemple :
Une pelle mécanique ayant un rendement effectif de 400 m3/jour en terrassement pleine
masse aura un temps unitaire de : 8h / 400 m3 = 0,02 h/m3
Dans toute étude, nous rencontrerons du matériel affecté à des tâches bien précises de
production, et du matériel lui aussi nécessaire, mais qu’il ne sera pas possible d’affecter
à une tâche plutôt qu’à une autre. C’est le cas, par exemple, des baraquements, des
groupes électrogènes, ainsi que des installations générales du chantier.
III.1.6 Le sous-traitant
Au début d’une étude, on ne sait pas encore si certaines tâches seront exécutées par
l’entreprise (travaux à l’entreprise) ou sous-traitées. Lors de l’exécution, une tâche
prévue pour être exécutée par l’entreprise dans le budget pourra être sous-traitée sans
difficultés, en tenant compte de compensations budgétaires qui accompagnent ce
changement.
III.1.7 L’encadrement
Le cadre responsable pour le futur chantier ainsi que les autres cadres seront
généralement choisis en fonction :
Du montant du projet ;
De sa difficulté ;
De leurs compétences en accord avec le projet à réaliser ;
Du lieu où sera construit l’ouvrage ;
Du maître d’ouvrage ;
Du maître d’œuvre ;
De leur disponibilité au moment de l’exécution.
Le coût horaire main-d’œuvre est la dépense totale (salaires + charges) déboursée par
l’entreprise pour l’emploi d’un ouvrier pendant une heure.
La prise en compte de l’ensemble des paramètres de coûts des main-d ’œuvres constitue
une valeur variable d’un chantier à l’autre, d’une activité à l’autre, et c’est pourtant cette
valeur qui va être utilisée pour l’établissement des coûts de production.
Pour ce faire on étudiera sur une période donnée (mois, année), les éléments suivants
essentiels au calcul du coût horaire main-d’œuvre :
Comme son unité ($/h) l’indique, le coût horaire de main-d’œuvre est le résultat d’un
rapport entre le montant global déboursé et le temps de travail productif.
Il correspond donc au temps réel de travail d’un ouvrier sur chantier, en effet, seules les
heures passées sur le chantier sont facturées au client.
Le mois ;
L’année en cours.
Les jours ouvrables sont les jours qui peuvent être légalement travaillés aux yeux de la
loi. Les jours ouvrables sont les jours de la semaine, du lundi au samedi inclus et ils
excluent les dimanches et les jours fériés. Il y a y a légalement 6 jours ouvrables par
semaine.
III.2.1.1.3 Les jours ouvrés
Le « jour ouvré » est un jour travaillé au sein de l’entreprise. La grande majorité des
entreprises de TP ne comptent que 5 jours ouvrés par semaine : du lundi au vendredi.
Une semaine typique, sans jour férié, compte donc 6 jours ouvrables et 5 jours ouvrés.
Il est interdit de faire travailler un salarié plus de 6 jours par semaine. Tout salarié doit
bénéficier d’un repos hebdomadaire. Le repos hebdomadaire est d’au moins 24 heures
consécutives. Le plus souvent, le salarié bénéficie de 2 jours de repos (en principe dans
les TP)
Tous les salariés, quels que soient la durée de son contrat, sont temps de travail et son
ancienneté, a droit à des jours de congés payés par son employeur. La durée des congés
varie en fonctions du droits acquis.
Ex : 2 jours ouvrables / mois => 2 jours ouvrables / mois x 12 mois = 24 jours ouvrables
Les jours fériés sont les jours de fêtes légales énumérés au code du travail
Le 1er janvier ;
Le 4 janvier ;
Le 16 janvier ;
Le 17 janvier ;
Le 1er mai ;
Le 17 mai ;
Le 30 juin ;
Le 1er août ;
Le 25 décembre.
Un pont est :
Une journée non travaillée de 1 ou 2 jours ouvrables compris entre un jour férié
et un jour de repos hebdomadaire ;
Ou une journée non travaillée précédant les congés annuels.
III.2.1.1.8 Les absences exceptionnelles
Tout salarié bénéficie sans avoir à justifier d’une ancienneté minimale, d’une autorisation
d’absence exceptionnelle (AE) prévue par la loi sans que celui-ci ne subisse de réduction
de salaire et ne soit obligé de récupérer les heures perdues. Ci-après les durées des
absences exceptionnelles :
Les temps improductifs sont des temps perdus autres que les pertes normales ou
accidentelles de temps inhérentes aux conditions particulières du travail. Ils font partie
intégrante des temps unitaires d’exécution.
On a alors affaire à des heures improductives, c’est-à-dire des heures qui sont payées
aux salariés mais qui ne sont pas incorporées dans le calcul des temps unitaires, donc pas
facturées en tant que telles aux clients au travers des devis estimatifs.
C’est le temps qui est pris en compte pour déterminer la durée de travail effectuée par
les salariés d’une entreprise. Il détermine si le salarié dépasse la durée légale et doit, de
ce fait, être rémunéré en heures supplémentaires.
C’est le temps qui permet également de contrôler les durées maximales de travail.
C’est le temps de travail effectif qui sert de décompte aux temps improductifs.
Durée maximale quotidienne : la durée de travail effectif ne doit pas dépasser la durée
maximale de 9 heures
Durée maximale hebdomadaire : la durée de travail effectif hebdomadaire ne doit pas
dépasser 45h
Temps de pause
Un temps de pause (minimum 20 min) est accordé au salarié dès que son temps de
travail quotidien atteint 6 heures. La pause est accordée soit immédiatement après 6
heures de travail, soit avant que cette durée de 6 heures ne soit entièrement écoulée.
Le repos compensateur est un dispositif réglementé par le droit du travail qui prévoit un
temps de repos pour compenser les heures supplémentaires réalisées par un salarié au-
delà de son contingent d’heures annuel.
Nombre de jours ouvrés : pour déterminer le nombre de jours ouvrés il faut prendre un
calendrier et successivement :
L’ouvrabilité :
Exemple : sur l’année 2019 une entreprise fait ressortir un nombre de jours ouvrés =
250 jours. L’horaire hebdomadaire moyen pratiqué est de 40 h/s. L’ouvrabilité
correspondante en heure sera donc de 250 j x 8 h/j soit 2000 heures.
- AE : absences exceptionnelles
Exemple :
Le pont de l’ascension est accordé et les absences exceptionnelles représentent un
pourcentage de 1.5 % des jours ouvrés. Le temps ouvré disponible sera donc égal à :
La présence
𝐏𝐫é𝐬𝐞𝐧𝐜𝐞 (𝐡)
Présence = 𝐡
𝐇𝐨𝐫𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐣𝐨𝐮𝐫𝐧𝐚𝐥𝐢𝐞𝐫 ( )
𝐣
THB = SM / 151,67 h
Les primes sont des récompenses en argent qui font partie intégrante des gains réels des
ouvriers. Elles sont assimilées à des salaires et sont, à ce titre, assujetties ou soumises aux
charges salariales.
Elles sont très variables d’une région à l’autre, d’une entreprise à l’autre.
Ce sont des sommes allouées aux ouvriers pour des raisons très diverses :
Leur prise en compte au niveau du calcul des coûts horaires de main d’œuvre productive
exige des précautions. Il y a lieu de savoir :
L’indemnité de repas
L’indemnité de transport
L’indemnité de trajet
Cette indemnité a pour objet d’indemniser le temps passé, sous une forme forfaitaire,
la sujétion que représente pour l’ouvrier la nécessité de se rendre de l’entreprise sur
chantier ou du chantier vers l’entreprise.
Montant des indemnités
Les montants des indemnités de petits déplacements (transport, trajet, repas) sont
variables d’une région à l’autre.
- Zone 1 : de 0 à 10 km
- Zone 2 : de 10 à 20 km
- Zone 3 : de 20 à 30 km
- Zone 4 : de 30 à 40 km
- Zone 5 : de 40 à 50 km
Les kilomètres définis par les zones sont des kilomètres à vol d’oiseau. Certaines
conventions régionales prennent en compte les kilomètres réellement parcourus. De
même, certaines conventions scindent la zone 1 en deux zones : la 1A et la 1B. la
première allant de 0 à 4km, la seconde de 4 à 10 km.
Remarque : les montants sont toujours donnés en dollars par jour de présence.
Les charges sociales aussi appelées cotisations sociales sont des prélèvements obligatoires
permettant de financer des prestations sociales (assurance maladie, allocations familiales,
etc.). Elles sont calculées sur la base des salaires.
Les charges salariales (ou charges salariées) sont des cotisations et contributions sociales
dues par le salarié. Le montant, servant au financement de prestations sociales, apparaît
sur la fiche de paie du salarié.
Les charges patronales
Contrairement aux charges salariales payées par l’employé, les charges patronales sont
celles payées par l’employeur. Ces dernières sont calculées selon les rémunérations
brutes versées aux salariés.
Ces charges correspondent donc aux cotisations sociales employeurs dont les entreprises
sont redevables, quels que soient leur taille et leur secteur d’activité.
Les charges patronales et salariales sont récoltées principalement par la Caisse Nationale
de Sécurité Sociale (CNSS).
Employeurs et salariés paient des cotisations et contributions. Celles dues par le salarié
sont revenues sur le bulletin de paie par l’employeur qui déclare et verse l’ensemble des
cotisations et contributions patronales et salariales aux organismes de recouvrement.
La formation professionnelle
Le taux de contribution due à l’Office National de l’Emploi, ONEM en sigle, par chaque
employeur, tant public, parapublic que privé, est fixé à 0,5% de la rémunération
mensuelle payée par l’employeur à ses travailleurs.
L’impôt professionnel sur le revenu
Le calcul du coût horaire de main-d’œuvre est basé sur l’appréciation des deux données
suivantes :
La masse salariale ;
Le temps de travail productif ou les heures productives.
Quelle que soit la méthode employée la connaissance de ces deux données est
indispensable.
Elle est entièrement basée sur les résultats antérieurs globaux récents. Elle permet de
connaître ponctuellement le coût horaire moyen de la période précédente. Elle ne
donne les résultats par catégorie d’ouvrier que dans le cas d’une très bonne organisation
du suivi de la main d’œuvre.
Pour la même période, on fait ressortir la masse d’heure productive sur la basse des
relevés de chantiers.
Ces éléments sont assez simples à retrouver puisque d’une part les salaires nets figurent
sur les livres relatifs à la main d’œuvre et que d’autre part les charges sociales font l’objet
d’enregistrements.
Afin de chiffrer correctement les temps improductifs correspondant, il est nécessaire d’en
faire le pointage périodique et de calculer le pourcentage par rapport aux heures de
présence dans l’entreprise.
Exemple :
Une petite entreprise de 10 ouvriers productifs a enregistré au cours de l’année
précédente les dépenses suivantes :
Les incidences d’une prime de fin d’année équivalent à une majoration des coûts partiels
de 5 %. Le nombre total d’heures pointées est égal pour l’année à 15 540 h. les temps
improductifs sont estimés à 3% du temps de présence.
Cette méthode repose sur l’étude préalable détaillée des trois paramètres suivants :
Cette méthode permet de connaître très précisément le coût horaire de main d’œuvre
correspondant à chaque catégorie d’ouvrier.
Elle nécessite l’actualisation des résultats préétablis (en principe pour une année) dès
qu’un élément vient à varier.
Ces techniques donneront des résultats allant du moins précis au plus précis. Nous allons
utiliser la dernière méthode, celle du calcul du coût horaire en passant par la masse
salariale annuelle avec calendrier.
La méthode de calcul consiste à déterminer un coût horaire direct à l’heure, nous allons
utiliser celle qui détermine le coût horaire par rapport à l’heure de présence.
Il faut ramener chacun des éléments à l’heure de présence en le divisant par le temps de
présence correspondant. Il convient alors de majorer le résultat obtenu pour tenir
compte des temps improductifs. Le calcul préalable d’une incidence ou d’un coefficient
majorateur est nécessaire.
Tous les ouvriers qui travaillent plus de 35 h/s ont droit à un supplément de
rémunération au titre de la majoration pour heure supplémentaire. Cette majoration ne
concerne que les heures effectuées au-delà de la durée légale de travail.
35 h x 1,00 $/h = 35 $
Nous savons que les ouvriers ont droit à des repos compensateurs lorsque leurs
conditions de travail dépassent certaines limites. Bien qu’il soit assez difficile de maîtriser
à l’avance le problème des heures supplémentaires exceptionnelles, nous pouvons tout
de même envisager si les ouvriers auront droit ou non à ce type d’avantage.
𝐃𝐫𝐨𝐢𝐭 𝐚𝐧𝐧𝐮𝐞𝐥
Incidence RC = x 100
𝐓𝐞𝐦𝐩𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐫é𝐬𝐞𝐧𝐜𝐞
Les temps improductifs (TI) ont pour conséquence une diminution de la durée de travail
permettant d’amortir les dépenses consentis.
Cela va donc se traduire par une majoration du coût horaire. Il faudra la calculer comme
précédemment en utilisant une incidence exprimée en pourcentage.
𝐓𝐞𝐦𝐩𝐬 𝐢𝐦𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐟𝐬
Incidence TI = x 100
𝐓𝐞𝐦𝐩𝐬 𝐝𝐞 𝐭𝐫𝐚𝐯𝐚𝐢𝐥 𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐟
Exemple :
Un OE2 travaillant 38 h/s en 5 jours et ayant ¼ heure de TI par jour aura un coût
majoré : [0,25 h / (7,60 h – 0,25 h)]x100 = 3,40%
Etude du nombre de jours ouvrés Repérer sur le calendrier en respectant l’ordre suivant :
Evaluation statistique
Amortissement technique ;
Gros entretien ;
Entretien courant ;
Consommables ;
Personnel de conduite ;
Frais généraux.
L'étude statistique, qui est à la base de l'étude des charges, est établie dans l'hypothèse
où les conditions de travail pratiquées sur les chantiers sont normales et correspondent
aux valeurs conventionnelles suivantes :
Travail à plusieurs postes Dans le cas de travail à plusieurs postes, et pour les raisons
évoquées ci-dessus, les charges d’emploi horaires du deuxième et du troisième poste
seront augmentées de 30 %.
Cas d’une immobilisation de longue durée sans activité En cas d’arrêt de chantier
prolongé, la charge d’amortissement technique reste constante. Le matériel n’étant pas
utilisé, la charge de gros entretien n’est toutefois pas nulle. En effet, la charge de gros
entretien peut être réduite aux coûts occasionnés par un conditionnement au stockage,
par les opérations de remise en service, auxquels il convient d’ajouter les coûts d’usure
liée au temps.
La charge d’emploi globale d'un matériel est la somme de cinq termes, majorée d'un
coefficient prenant en compte les frais généraux propres à l'entreprise :
Lj = Ct x Vt
N.B : nous avons des tableaux qui définissent la valeur de Ct des différents matériels de
construction en fonction de leurs longévités pour une utilisation normale de matériels.
Les charges journalières de petit entretien sont gérées dans les frais de chantiers, donc la
formule devient :
Avec :
TOTAL F 1 = %
- De la structure de l'entreprise,
- De la taille et des conditions d'exécution des travaux du chantier,
- Des conditions du marché.
Les différents postes peuvent être lus dans le tableau suivant sans que cette liste soit
limitative.
- Frais de siège
- Frais d’agence
- Assurances
- Frais financiers (paiements différés par le client)
- Aléas révision
TOTAL F 2 = %
Le coût horaire obtenu x coefficient des frais de gestion du matériel, nous donne le coût
horaire d’utilisation du matériel
Exemple :
Calculer le prix de revient total et le coût horaire d’utilisation d’une décapeuse sur pneus
de 20 m3 de capacité.
Données :
Solution :
Frais fixes
87 400$ X 18%
= 7.86$/h
2000 h
Frais variables
Conducteur : 13.15$/h
La valeur hors taxes d’un matériau rendu chantier (VRC) correspond au coût du
matériau prêt à être utilisé sur le chantier.
L’objectif de l’étude est de calculer les coûts réels des matériaux prêts à être utilisés sur
le chantier (à pied œuvre). Cette valeur comprend les éléments ci-après :
- La valeur intrinsèque du matériau (coût départ fournisseur) qui peut être calculé :
A partir d’un tarif préférentiel ;
En fonction de la quantité achetée ;
En fonction de la nature du conditionnement.
- Les remises accordées par le fournisseur ;
- Les incidences de transport, de conditionnement, d’emballage, de chargement et
de déchargement.
Transport, chargement et déchargement des matériaux
Les frais liés au transport, chargement et déchargement des matériaux (manutention) qui
sont susceptibles d’intervenir au niveau de la livraison peuvent avoir trois origines
différentes :
- Le fournisseur ;
- Un transporteur (spécialiste de livraison) ;
- L’entreprise.
Selon les cas, la méthode sera différente mais les deux règles suivantes sont à respecter :
- Les frais engagés représentent un coût supplémentaire pour l’entreprise. Ils
doivent donc être récupérés, ils seront considérés comme des déboursés ;
- Les coûts supplémentaires s’appliquent aux quantités à approvisionner (pertes,
chutes, casses incluses) et non aux quantités qui seront mises en œuvre.
Frais engagés par un tiers
Les frais engagés par un tiers (fournisseur, transporteur) figurent en clair sur la facture.
Il faudra donc reprendre intégralement le montant hors taxes facturé par le fournisseur
et le ramener à l’unité du matériau avant de l’ajouter à la valeur achat nette de remise
du matériau.
Exemple :
Un fournisseur nous facture pour une palette de 70 briques cuites perforées 68.4$ (coût
remisé de la palette) et une incidence transport de 17$ la palette. Quelle est la VRC
d’une brique ?
VRC d’une brique :
- Coût remisé de la palette : 68.4$
- Transport : 17$
- VRC de la palette : 85.4$
- VRC de la brique (85.4$/p : 70briques/p) : 1.22$
Frais engagés par l’entreprise
Les frais engagés par l’entreprise seront estimés en valeur déboursé sec avant d’être
ramenés à l’unité du matériau et d’être ajoutés aux dépenses de base.
Si l’entreprise assure ses propres transports et manutentions sans en avoir une gestion
particulière, elle peut les reprendre dans les frais de chantier.
Les matériaux élaborés dans l’entreprise
Appartenant totalement à l’entreprise ou en participation dans des groupements, des
carrières, des centrales d’enrobés, des centrales de traitement de graves, des centrales à
béton, des ateliers spécifiques de ferraillage, des ateliers de préfabrication totale, etc.
élaborent des produits pour les mettre à la disposition des chantiers selon les besoins
relevant de la réalisation des marchés.
Les coûts de ces différents produits, tiennent compte de coûts matières premières entrant
dans l’élaboration de produits, y compris les coûts de fabrication, de traitement, de
stockage, chargement et transport jusqu’au chantier.
Emprunt : Les emprunts sont payés à la tonne ou au mètre cube, selon les stipulations
des plans et devis. Le prix couvre notamment l’achat du matériau, le déboisement, le
décapage du site d’emprunt, l’extraction, l’assèchement, le chargement, le pesage si les
emprunts sont payés à la tonne, la construction des chemins de halage, le transport
total, l’épandage, le compactage, la restauration de la chambre d’emprunt ainsi que les
travaux et obligations stipulés aux articles sur la fourniture de matériaux de carrière ou
de sablière, et il inclut toute dépense incidente.
Matériaux granulaires : Le prix unitaire, au mètre cube ou à la tonne, couvre notamment
la fabrication et la fourniture de tous les matériaux, le forage, le dynamitage, le
concassage, la mise en réserve, la réalisation de la planche de référence, la correction de
la granulométrie, le chargement, le pesage, la mise en œuvre ainsi que le compactage,
et il inclut toute dépense incidente. Le transport est également inclus en totalité dans le
prix unitaire, à moins qu’il ne fasse l’objet d’articles particuliers au bordereau
Enrobé : L’enrobé est payé à la tonne. Le prix couvre notamment la fourniture et le
transport de tous les matériaux requis pour la fabrication de l’enrobé, la fabrication de
l’enrobé, le chargement, la mise en œuvre, le compactage ainsi que le liant d’accrochage
pour badigeonnage de joints, la réalisation et l’enlèvement du raccordement
temporaire, et il inclut toute dépense incidente. Le transport à partir de la centrale
d’enrobage jusqu’au site des travaux est également inclus en totalité dans le prix, sauf si
le transport additionnel fait l’objet d’un article au bordereau
CHAP IV : LA STRUCTURE DU PRIX
IV.1 La formule
N° Rubriques Sigles
01 Déboursés secs (Coût de production) DS
02 + FC
Frais généraux de chantier
03 = Déboursé total DT
+
04 Frais spéciaux FS
+
05 Frais généraux FG
06 = Prix de revient (Seuil de rentabilité) PR
+
07 Marge nette + aléas (Variable) M+A
Ces charges sont aussi appelées déboursés directs. Ils sont constitués de tâches unitaires
contenant chacune tout ou partie des ressources suivantes :
- Main-d’œuvre de production ;
- Fournitures ;
- Matériel ;
- Sous-traitants.
Ces déboursés sont qualifiés de « secs » parce que leur valeur n’est affectée d’aucun
coefficient majorateur.
Pour assurer une production, il faut prévoir des dépenses complémentaires sans
lesquelles le chantier ne pourrait pas se faire. Les frais de chantier vont constituer cette
intendance.
Ces charges sont imputables au chantier seulement, elles s’amortissent au fur et à mesure
que la production avance. Elles sont totalement amorties lorsque le chantier, c’est-à-dire
la production, est terminé.
L’encadrement ;
Les charges d’exploitation : Elles comprennent les consommables inclus dans les
frais de chantier et dont la liste suit.
Tous les consommables non inclus dans les tâches de production : Eau potable ;
eau sanitaire ; gaz, butane, propane ; produits d’entretien ; oxygène, acétylène,
azote, fréon ;
- Les repas : Restaurant ;
- L’hébergement : Hôtel ; locations de villas et d’appartements ;
- Les voyages : Déplacements professionnels liés au chantier ;
- Les frais de gestion : Frais de première installation ; locations des bureaux ;
téléphone ; télex ; eau ; électricité ; fournitures de bureau ; publicité ;
timbres ; amendes, contraventions ; frais de représentation ;
photocopies ; traductions ; laboratoires ; films, photos, vidéo ; essais de
sol, sondages ; provisions pour aléas ; provisions pour dépassement de
planning ; œuvres sociales ; pharmacie, santé ; assurances spéciales
chantier ; vêtements de travail.
IV.4 Le déboursé total
Le déboursé total est, selon les relations usuelles, la somme des déboursés secs et des
frais de chantier : c’est donc le budget total mis à la disposition du responsable du
chantier pour exécuter l’ouvrage dans les règles de l’art.
Chronologiquement, ces charges viennent après les frais de chantier et sont aussi appelés
frais de marché.
Ces charges ne seront pas gérées par le chantier et ne font pas partie des frais généraux
puisqu’elles sont relatives à une affaire ; ce sont, la plupart du temps, des frais imposés
à un chantier qui comprennent :
Les frais généraux sont des frais nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise, qu’il
n’est pas possible de ventiler et d’affecter à une production précise : administration,
organisation, gestion. Certaines entreprises les décomposent en deux parties codifiées et
publiées par l’Aproba (Association professionnelle pour l’accroissement de la
productivité dans l’industrie du bâtiment), et que nous reproduisons ici :
Frais d’études : Etudes à caractère général non affectables par chantier, études
n’ayant pas l’objet de commandes ;
Assurances : Pour les locaux et les biens ; pour les véhicules de tourisme ; pour le
chef d’entreprise et les cadres ; pour les contrats et les chantiers ; assurances
diverses ;
Ils comprennent :
Les frais relatifs aux locaux : Loyers, amortissements des bureaux ou des
magasins ; réparations locatives ; réfections des peintures ; entretien ; eau ;
électricité ; gardiennage des bureaux, des magasins ;
Les frais financiers : Intérêts des avances d’argent, stocks ; charges des emprunts
à long ou à moyen terme ; agios et frais bancaires ; autres frais financiers ;
C’est la somme déboursé total + frais spéciaux + frais généraux, c’est-à-dire le coût
toutes dépenses confondues d’un projet. Dans ce cas, le prix de revient est prévisionnel :
à l’issue du chantier, la comptabilité produit le prix de revient réel et fait des
comparaisons avec le prévisionnel.
Le seuil de rentabilité
Cette situation se transformera avec l’effet d’inflation en une perte pour l’entreprise. La
direction générale se doit donc, dans la mesure du possible, de majorer le prix de revient
d’un pourcentage variable, appelé marge + aléas. Moins il y aura d’aléas, plus il restera
de marge.
La marge a deux définitions selon qu’elle est dite brute ou nette, et ce terme est souvent
employé suivi du mot aléas (au pluriel) : il indique que le montant de la marge peut
englober un certain nombre de dépenses imprévues mais inévitables lors de l’exécution.
Une marge positive est appelée « bénéfice » et une marge négative est appelée « perte » ;
cette marge est dite prévisionnelle avant le début des travaux et réelle après exécution
de ces travaux.
Dans notre économie de marché, une entreprise doit bien entendu dégager des profits
ou bénéfices et, avec ses profits, investir dans les moyens de production pour la
pérennité de de l’entreprise.
La marge brute
Le montant de la marge brute rassemble le total des charges situées après le déboursé
total (coût de production), et qui sont dans l’ordre :
La marge nette
Le montant de la marge nette est la différence entre le montant de la vente hors taxes
d’une affaire et le montant de son prix de revient.
- Etat du marché ;
- Concurrence ;
- Carnet de commandes.
Les aléas représentent les impondérables, les dépenses imprévisibles et inévitables dans
le type de production qui nous occupe.
C’est le prix de revient majoré d’une marge bénéficiaire variable suivant les affaires :
Le montant du prix de vente hors taxes peut être le plus souvent modifié à la baisse par
une remise :
L’arborescence d’un prix de vente hors taxes a généralement la structure suivante sur le
plan de la terminologie.
L’ouvrage : c’est la construction en projet ou en cours de construction : un
hôpital ; un pont ; une maison individuelle.
Les ouvrages élémentaires : ils constituent un lot ; ce sont par exemple, dans le
lot gros œuvre : les terrassements ; les fondations ; les soubassements.
Les articles : à l’intérieur d’un ouvrage élémentaire, comme par exemple les
terrassements, elles peuvent se décomposer en : fouilles en rigole ; fouilles en
tranchée ; fouilles en puits.
Chaque chantier produit et facture les travaux exécutés, la somme de toutes les factures
hors taxes pendant un an représente le chiffre d’affaires annuel de l’entreprise. Il est
généralement en augmentation régulière d’une année à l’autre, mais ce n’est pas une
règle absolue.
CHAP V : LE COUT DE PRODUCTION
La production c’est l’activité consistant à réaliser ce qui est parfaitement décrit dans les
pièces d’un marché ou d’une commande, et rémunéré en conséquence de ce qui est
décrit.
V. 1 Principes
Par rapport à une tâche déterminée, le choix des ressources de réalisation est établi en
tenant compte à la fois :
Atelier de terrassement (Déblais) : la ressource principale c’est la pelle qui charge les
camions. En effet, c’est elle qui assure le rendement de l’atelier ; la faire attendre par un
nombre insuffisant de camions à charger, c’est perdre dangereusement du rendement,
donc augmenter le coût. Dans le cadre d’une étude, la prévision d’un nombre insuffisant
de camions entraîne une perte de compétitivité sur la ligne de prix, et en conséquence
sur l’affaire
Le rendement c’est la capacité des ressources à effectuer une certaine quantité d’œuvre
dans une certaine durée. Il est bien évident que la variation des conditions
environnementales de réalisation et les difficultés spécifiques au marché, génèrent pour
une même tâche des variations du rendement.
M3 en place : mètre cube du matériau mesuré à l’état normal dans le sol avant
excavation ;
M3 foisonné : mètre cube du matériau après excavation, et par conséquent
affecté par le foisonnement ;
M3 compacté : mètre cube du matériau après compactage qui a réduit son
volume antérieur
T : tonne
En général, les terrassements sont calculés selon leur volume (mètres cubes en place). Les
préparateurs d’agrégats travaillent généralement au poids (tonnes).
𝐯𝐨𝐥𝐮𝐦𝐞 𝐟𝐨𝐢𝐬𝐨𝐧𝐧é
Volume en place =
(𝟏+𝐟𝐨𝐢𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭)
𝟏𝟎𝟎%
C.C =
𝟏𝟎𝟎%+% 𝐅𝐨𝐢𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭
Pour exprimer en mètres cubes la charge utile transportée par l’engin de terrassement,
on multipliera le volume à l’état foisonné (m3 foisonnée) par le coefficient de
chargement :
𝐦𝟑 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐚𝐜𝐭é
C.R =
𝐦𝟑 𝐞𝐧 𝐩𝐥𝐚𝐜𝐞
Le coefficient de retrait s’obtient par estimation, ou à partir des cahiers des charges de
l’ouvrage qui précisent le degré de compactage exigé par comparaison avec le volume
en place (c.-à-d. excavé).
Densité du matériau : La densité est le poids d’un matériau par unité de volume. Il existe
de différentes densités selon la taille des particules du sol, la teneur en eau et les
différents matériaux.
𝐏𝐨𝐢𝐝𝐬 𝐓
Densité = =
𝐕𝐨𝐥𝐮𝐦𝐞 𝐦𝟑
Poids = Volume x Densité
La densité d’un matériau donné change selon qu’il est en place ou foisonné. Du fait de
la présence de poches d’air et d’espaces vides, une unité cubique de matériau foisonné
pèse moins qu’une unité cubique de matériau en place.
Cycle de travail d’un engin : la durée d’un cycle de production est le temps nécessaire
pour exécuter un tour complet, pour une opération donnée. Pour estimer la durée d’un
cycle, un simple chronométrage suffit. Un bon résultat est obtenu en faisant une
moyenne sur quelques rotations.
𝟔𝟎 𝐦𝐧
Nombre de cycles/heure =
𝐃𝐮𝐫é𝐞 𝐭𝐨𝐭𝐚𝐥𝐞 𝐝𝐮 𝐜𝐲𝐜𝐥𝐞 (𝐦𝐧)
Les valeurs des temps fixes sont indiquées dans les tables fournies par les fabricants sont
des temps idéaux, correspondant à un travail sans obstacles, dans des conditions plutôt
bonnes, avec un conducteur expérimenté…. Ils doivent être pondérés par des
coefficients d’efficience.
Ainsi, la durée moyenne d’un cycle de transport dépend des performances de l’engin,
mais aussi des paramètres suivants :
EFFICIENCE HORAIRE
Parmi les paramètres qui font varier le coefficient d’efficience k d’une machine, certains
sont fixes comme :
- La puissance de la machine,
- Le type de transmission de la puissance (chenilles, roues),
- La vitesse de déplacement,
- Les temps de fonctionnement particuliers à chaque engin….
D’autres sont variables, notamment :
Nature du sol R%
Pelle hydraulique Pelle mécanique
Terrains légers 100 90 à 110
Terrains compacts 95 85 à 95
Débris rocheux 85 70 à 80
Blocs de rochers 70 50 à 70
Exemple :
Nt = Tct / (Tcp x nG), avec Tct, durée du cycle de l’engin de transport et nG, nombre
de coups de godet nécessaires pour remplir une unité de transport.
𝐃𝐢𝐬𝐭𝐚𝐧𝐜𝐞 (𝐦)
Durée de transport (aller et retour) =
𝐕𝐢𝐭𝐞𝐬𝐬𝐞 (𝐦/𝐦𝐧)
Tous les calculs fait ci-haut donnent un nombre théorique de camion valable en autant
que tout fonctionne bien. Malheureusement la durée du cycle, que ce soit pour les
camions ou excavateur, est très variable. Aussi, par moments, l’excavateur n’aura rien à
faire, tandis qu’à d’autres moments 2, 3, 4 camions ou plus attendront pour se faire
charger.
Les calculs statistiques nous permettent de déterminer la probabilité qu’il y ait un camion
ou plus prêt à être chargé.
Le rendement devient : Pt x rendement normal théorique
Exemple :
Dans les travaux publics, on a l’habitude de présenter les sous-détails sous la forme de
production journalière, ce qui facilite aussi les opérations de planification. Ils sont
appelés cadres de sous-détails.
L’étude de prix dans les travaux publics se fait généralement par ateliers et par jour,
c’est-à-dire par groupe de machines qui exécutent une tâche bien précise déjà repérée
dans le quantitatif comme unité d’ouvrage élémentaire, comme par exemple :
Tous ces ateliers sont des tâches avec les ressources habituelles, comme la main-d’œuvre,
le matériel, les fournitures. Ces tâches sont exprimées et planifiées par jour, ce qui facilite
les études. En revanche, lors du contrôle de la gestion prévisionnelle, elles redeviendront
des sous-détails pour être mieux gérées. Cette présentation à la journée se retrouve dans
la planification, alors que le sous-détail facilite la gestion : ce n’est qu’une question de
forme.
TÂCHE : COUCHE FONDATION 0/31
3
Q. prévue : 7 776 Rend/jour : 500 Délai : 15,55 Unité : m
Distance de : 2 400 j.arrondi à : 16 jours
MAIN-D'ŒUVRE
Prix
Code Désignation Qual Nbre U Q. jour Total/jour Montants
unitaire
223010724 Chef d'équipe MCE 1,00 H 8,00 8,00 21,80 174,40
223010725 Ouvrier compagnon CP1 1,00 H 8,00 8,00 20,10 160,80
223010726 Ouvrier professionnel OP 1,00 H 8,00 8,00 17,20 137,60
Tot aux : 3,00 24,00 19,70 472,80
Total tâche MOP P.U sec : 0,97 % : 3,45 7 564,80
MATERIEL
Prix
Code Désignation Nbre U Q. jour Total/jour Montants
unitaire
424040705 Niveleuse 120 1,00 H 8,00 8,00 70,00 560,00
Compact eur vibrant
424041007 1,00 H 8,00 8,00 60,00 480,00
VM3
424041008 Compact eur pneu 1,00 H 8,00 8,00 55,00 440,00
424041009 Arroseuse 1,00 H 8,00 8,00 55,00 440,00
424050303 Semi-benne 25 T 8,00 H 8,00 64,00 55,00 3 520,00
Tot aux : 96,00 56,67 5 440,00
Total tâche MAT P.U sec : 11,19 % : 39,74 87 040,00
FOURNITURES
Q. Q.
Code Désignation U Coeff. Prix unit. Montants
Unit Totale
3
3 AGR0001 Grave 0/31 m 442,0 1,10 486,2 16,00 7 779,20
Tot aux :
Total tâche FOU P.U sec : 16,01 % : 56,82 124 467,20
Le prix de vente unitaire hors taxes d’une unité d’ouvrage élémentaire sera déterminé
par le produit entre la valeur déboursé sec de cet ouvrage élémentaire et le coefficient
de prix de vente HT.
PVHT = DS X K
- Choix de la marge bénéficiaire
En effet, la valeur du prix de vente hors taxes sera conditionnée par le choix du
pourcentage de la marge pour bénéfice et aléas que l’entreprise va se fixer au
début de l’affaire au moment du chiffrage.
Cette marge est fixée librement par l’entreprise, elle sera fonction de
l’appréciation des éléments suivants : Les particularités de l’affaire et les
conditions économiques ou commerciales.
Le besoin de chantier ;
La volonté délibérée d’obtenir l’affaire ;
Le non besoin du chantier ;
L’impossibilité de satisfaire le chantier ;
La période d’activité ;
Le désir de s’implanter et d’ouvrir des relations commerciales ;
Le besoin de référence ;
Le besoin de publicité.
Ce n’est que lorsque l’entreprise aura appréhendé les deux points ci-dessus et pesé
ses chances de succès qu’elle pourra arrêter sa marge bénéficiaire pour l’affaire et
fixer du même coup les prix de vente HT consentis.
Le coefficient de PVHT, appliqué aux déboursés secs permet de calculer directement les
prix de vente unitaire hors taxes par un simple produit.