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CHAP I : L’ENVIRONNEMENT DE TRAVAUX PUBLICS

I.1. Entreprise de travaux publics


I.1.1 Entreprise

Une entreprise se définit comme toute application de l’activité humaine qui


consiste à combiner l’emploi de forces diverses pour atteindre un objectif déterminé.
Dans la pratique, quelle que soit sa constitution juridique, une entreprise est un
groupement de moyens (des hommes, des machines, des produits, des savoirs et des
savoir-faire), destinés à répondre efficacement et durablement aux contraintes fixées par
le marché et celles de sa propre survie dans un contexte de concurrence.

Les objectifs à atteindre sont multiples :

 Satisfaire le client par un produit correspondant à ses exigences ;


 Dégager des profits en réalisant les produits ;
 Donner confiance au client, de façon à lui donner envie de travailler à nouveau
avec l’entreprise.

La création d’une entreprise répond à plusieurs obligations :

 Volonté de création et d’engagement sur le long terme ;


 Capacité à mettre à disposition les moyens pour atteindre les objectifs ;
 Existence d’un marché pérenne.

I.1.2 Le marché

Le marché des travaux publics, comme son nom l’indique, est subordonné à
la commande publique et à ses aléas. Il est largement dépendant de la politique menée
par les différentes couches administratives en matière d’aménagement du territoire : le
gouvernement national (ministère des infrastructures travaux publics et reconstruction),
les gouvernements provinciaux à travers leurs structures ou encore certains ministères
tels que celui de l’agriculture (routes pour desserte agricoles), du tourisme (route pour
mettre en valeur un site touristique), de mines, etc…, l’Etat représente en volume la
majorité des commandes de travaux du secteur. Des fortes disparités existent entre les
régions, selon la contiguïté ou non de grands projets d’infrastructure. Le volume
d’affaires n’est pas non plus constant dans le temps, dépendant aussi de la période pré
ou post-électorale, plus ou moins propice aux investissements publics. Les travaux privés
apportent un complément très inégal selon les régions mais minoritaire en volume
financier. Les politiques d’équipement, qu’elles soient publiques ou privées, sont aussi
touchées par la crise : les donneurs d’ordre n’investissent pas quand les caisses sont vides.

Dans ce contexte, l’action politique au sens large est examinée à la loupe par les
entreprises soucieuses de se préparer aux évolutions de leur propre marché.
I.1.3 Particularité du marché

Les ouvrages de travaux publics sont à la différence des autres industries


uniques dans leur conception, leur forme, leur environnement et les conditions dans
lesquelles ils peuvent être réalisés. Bien sûr, d’un ouvrage à l’autre il y a des similitudes,
mais celles-ci permettent rarement d’envisager une industrialisation globale conduisant
à le considérer comme un produit de consommation. Ainsi, chaque ouvrage a ses
particularités et chaque ouvrage a son prix.

Le prix, c’est la problématique principale dans l’étude des marchés de travaux publics. Il
apparaît normal que tout acheteur de produit, au moment où il contracte son achat,
soit informé du prix qu’il va devoir débourser pour l’acquérir. Dans les marchés de
travaux publics, c’est pareil, et le client doit connaître le prix de l’ouvrage qu’il s’apprête
à passer en commande au moment de passer la commande, c’est-à-dire avant sa
construction. Il est là le problème : l’ouvrage est unique et a son prix. L’entreprise qui
se propose de le construire est obligée de l’estimer avec précision pour pouvoir postuler.

La détermination du prix passe par l’estimation du coût. Les bonnes pratiques dans
l’estimation des coûts de produits industriels conduisent à créer des prototypes, à
mesurer les quantités de ressources et de matières entrant dans leur fabrication et à les
estimer en valeur. Dans le domaine des travaux publics, le prototype est fini lorsque
l’ouvrage est réalisé. Comme l’entreprise doit donner le prix pour que le client passe la
commande et que la commande précède la construction, il faut en conséquence trouver
d’autres moyens pour résoudre les problématiques de l’étude.

I2. Lot, Ouvrages élémentaires et Mise en œuvre


La construction d’une route passe par la réalisation de plusieurs ouvrages
élémentaires qui constituent différents lots, la connaissance de ces ouvrages élémentaires
et différents lots, ainsi que leurs méthodes de mise en œuvre, s’avère indispensable pour
une meilleure estimation.

Les principaux lots et ouvrages élémentaires dans les travaux publics sont les suivants :

 Les terrassements ;
 Les structures de chaussée ;
 Les annexes de la chaussée.

A côté de ces principaux lots et ouvrages élémentaires, nous en avons d’autres tels que :

 Architecture de paysage ;
 Eclairage routier ;
 Postes et aires de contrôle routier ;
 Les mesures d’atténuation environnementales permanentes ;
 Ecrans antibruit ;
 Engazonnement ;
 Arboriculture ;
 Passage à niveau ;
 La signalisation routière.

Nous nous limiterons aux lots et ouvrages élémentaires principaux dans le cadre de
notre cours.

I.2.1 Les terrassements

Les terrassements comprennent l’ensemble des travaux de déblai et de


remblai exécutés pour donner à la route la forme déterminée par les plans et profils en
long et en travers jusqu’au niveau de la ligne d’infrastructure.

Le déblai est la partie des terrassements comprenant le total de coupes de terrain à faire
dans les limites d’emprise suivant les plans et devis.

Le remblai est la partie des terrassements exécutés avec des matériaux provenant des
déblais, des excavations ou de bancs d’emprunt, et placés sous la ligne d’infrastructure
suivant les plans et devis.

Les terrassements comprennent aussi les travaux préparatoires tels que :

 La déforestation ;
 Le débroussaillage ;
 Le dessouchage ;
 Le décapage de la terre végétale ;
 Sous les remblais, l’exécution de sillons ou de redans lorsque la plus grande pente
du terrain naturel dépasse 20 centimètres par mètre ;
 Le compactage des sections à remblayer.

Mise en œuvre du terrassement

Déblai : on distingue dans l’exécution de déblais 4 phases essentielles :

 L’extraction ;
 Le changement ;
 Le transport ;
 La mise en remblai ou en dépôt.

Remblai : hormis les travaux préparatoires sous remblai, l’opération de mise en remblai
se décompose en trois phases essentielles :

 Le déchargement du camion transporteur ;


 Le régalage ;
 Le compactage.
I.2.2 Les structures de chaussée

La chaussée se présente comme une structure multicouche mise en œuvre sur


un ensemble appelé plate-forme support de chaussée, constituée du sol terrassé, dit sol
support, le plus souvent surmonté d’une couche de forme.

La couche de forme, ne fait pas partie intégrante de la chaussée, a plusieurs fonctions :

- Pendant les travaux, elle protège le sol support, contribue au nivellement et


permet la circulation des engins de chantier ;
- Elle permet de rendre plus homogènes les caractéristiques du sol terrassé.

Les couches d’assise : l’assise de chaussée est généralement constituée de deux couches,
la couche de fondation, surmontée de la couche de base. Ces couches en matériaux
élaborés, le plus souvent liés (bitumes, liants hydrauliques), pour les forts trafics,
apportent à la chaussée la résistance mécanique aux charges induites par le trafic. Elles
répartissent les pressions sur le support, afin de maintenir les déformations à ce niveau
dans les limites admissibles.

La couche de surface : la couche de surface est constituée :

- La couche de roulement, qui est la couche supérieure de la chaussée sur laquelle


s’exercent directement les agressions conjuguées du trafic et du climat,
- Et le cas échéant d’une couche de liaison, entre les couches d’assise et la couche
de roulement

Dans le cas particulier des chaussées en béton de ciment, la dalle, qui repose sur une
couche de fondation, joue simultanément le rôle de couche de surface et celui de couche
de base.

Mise en œuvre des structures de chaussée

La couche de forme et les couches d’assises : hormis les travaux préparatoires, on


distingue généralement 4 phases dans leurs mises en œuvre :

 Le transport des matériaux ;


 L’épandage et le nivellement des matériaux par couches d’épaisseur uniforme ;
 L’humidification ou l’assèchement des matériaux en vue de l’obtention de la
teneur en eau optimale ;
 Le compactage des différentes couches.

La couche de surface :

Pour la chaussée souple : hormis les travaux préparatoires, on distingue trois phases :

 Le transport de l’enrobé ;
 L’épandage mécanique et/ou manuel
 Le compactage de l’enrobé.

Pour la chaussée rigide : hormis les travaux préparatoires, on distingue 6 phases :

 Le coffrage (cas de coffrages fixes) ;


 La pose des armatures (cas du béton armé)
 Le transport du béton ;
 La mise en œuvre du béton ;
 Le traitement de surface ;
 La confection des joints

I3. Etapes du projet routier


Toute opération d’investissement routier connaît généralement 4 étapes
principales :

 Les études ;
 L’exécution et le contrôle des travaux ;
 La mise en service et l’entretien ;
 La déconstruction et la reconstruction de l’ouvrage.

I.3.1 Les études

Avant sa réalisation et sa mise en service, tout projet routier passe par une
succession d’études au cours desquelles le projet prend une forme de plus en plus
élaborée.

Il existe généralement 4 étapes successives :

 L’étude préliminaire (EP) ;


 L’avant-projet sommaire (APS) ;
 L’avant-projet détaillé (APD) ;
 Le projet exécution

L’étude préliminaire (EP)

L’étude technique commence généralement par une recherche de tracé.


Cette première phase d’étude s’appuie généralement sur des documents existants (cartes
ou photos) à l’échelle 1/50000 ou mieux 1/25000 ou 1/20000.

Elle comprend l’ensemble des recherches nécessaires permettant d’identifier


les diverses variantes possibles et favorables. Il s’agit notamment de cerner les questions
relatives à la planification nationale, régionale et locale, ainsi que des problèmes de
trafic. On réunit également tous les renseignements qui caractérisent la région, tels que
les conditions topographiques, climaciques, démographiques, industrielles, agricoles,
forestières, etc.
Elle comporte les documents suivants :

- L’esquisse des divers tracés en situation ;


- Les profils en long généraux ;
- L’analyse du trafic et profil en travers type ;
- L’évaluation grossière du coût de construction ;
- Le rapport justificatif (mémoire descriptif de chaque variante).

Il résultera de cette étude une première élimination des variantes ne convenant pas et
une appréciation de la rentabilité des variantes restantes.

L’avant-projet sommaire (APS)

Il se base sur les conclusions de l’étude préliminaire ; les plans de situation


utilisés sont au 1/5000, exceptionnellement au 1/10000.

A ce stade, il faut définir de façon beaucoup plus précise :

- Le caractère juridique de la route ;


- Les vitesses de base des différentes sections et les caractéristiques géométriques
qui leur sont liées ;
- Le ou les profils en travers types, les profils en travers courants à l’échelle 1/200,
1/100 ou 1/50 ;
- Le tracé de l’axe (en plan et en profil en long) à l’échelle 1/5000 ou 1/10000 ;
- Les principes de réalisation des terrassements et de la chaussée (avec sa
constitution) ;
- Les principes du réseau d’assainissement et les ouvrages courants ;
- Les caractéristiques sommaires des principaux ouvrages d’art ;
- Les principes d’aménagement des carrefours ;
- L’inventaire des équipements (signalisation, équipements, annexes, éclairage
éventuel) ;
- L’avant-métré sommaire ;
- L’estimation des coûts de chaque partie de l’ouvrage.

On recherche en outre l’adaptation des tracés retenues à la configuration du


terrain, en tenant également compte de la nature sol, des conditions hydrologiques et
climatiques, des dangers éventuels et des contraintes de constructions existantes. On
indique aussi les modifications à apporter éventuellement au réseau routier existant.

A l’issue de cette étude, la confrontation des variantes doit aboutir en principe à la


proposition d’une solution unique, justifiée dans le rapport technique.
La sélection des variantes s’opère principalement sur la base des considérations telles
que :

- La longueur entre les points extrêmes ;


- L’altitude maximum atteinte ;
- Le volume approximatif des terrassements ;
- Le nombre et la nature des ouvrages d’art (éventuellement la longueur cumulée
des tunnels et surface en élévation cumulée des viaducs) ;
- Le coût total de la construction.

La variante retenue comme la plus rationnelle réunira en général les qualités suivantes :

- Elle sera la plus courte ;


- Elle comportera le moins d’ouvrages d’art ;
- Elle sera la moins exposée aux crues et aux éboulements ;
- Enfin, elle sera la plus la plus économique.

Avant de se prononcer définitivement, des reconnaissances locales (avec un géologue)


fourniront des renseignements pouvant influencer le choix du meilleur tracé :

- Nature géologique et géotechnique des terrains ;


- Présence de nappes d’eau souterraines ;
- Présence de marécages ;
- Présence de glissements en cours ;
- Présence d’emprunts de matériaux (carrières) ;
- Conditions d’ensoleillement et ensablement.

L’avant-projet détaillé (APD)

Cette étude est un perfectionnement de la solution unique retenue à l’issue


de l’étude d’APS.

Les plans sont établis à l’échelle 1/1000 à 1/2000.


A part les documents courants de l’étape précédente, le dossier sera accompagné de :

- Plan des emprises ;


- Avant-projet des ouvrages d’art ;
- Plan d’évacuation des eaux ;
- Plan de piquetage ;
- Plan de signalisation ;
- L’étude géotechnique ;
- L’étude hydrologique ;
- L’étude hydraulique ;
- L’étude hydrogéologique, si nécessaire ;
- Le détail estimatif.

Le projet d’exécution

Il se distingue essentiellement de l’avant-projet détaillé par la représentation


du terrain. Le tracé est matérialisé sur le terrain et les profils en long et en travers sont
directement levés in-situ au cours des opérations d’implantation de l’axe.

Le dossier de projet d’exécution comprend :

- Les plans ;
- Le projet technique définissant les travaux à réaliser ainsi les modes d’exécution,
d’évaluation, de contrôle et de paiement des travaux ;
- Le dossier de soumission expliquant les modalités de réponses à la consultation.

I.3.2 L’exécution et le contrôle des travaux

Après l’étape des études, vienne naturellement l’étape de l’exécution et du


contrôle des travaux.

L’exécution des travaux

L’exécution des travaux de construction de la route est l’opération qui


consiste à réaliser le projet routier conformément aux plans et spécifications. Elle se
décompose en :

 L’exécution de l’implantation de l’ouvrage ;


 L’exécution des terrassements ;
 L’exécution du corps de chaussée ;
 L’exécution des annexes de la chaussée.

Le contrôle des travaux

Le contrôle des travaux de construction de la route est l’opération qui


consiste à faire réaliser un projet routier conformément aux plans et spécifications, il
représente donc, pour le maître de l’ouvrage l’assurance d’avoir un ouvrage conforme
au projet qui a été conçu, ou à l’objectif qui a été fixé. Il se décompose en :

 Contrôle d’implantation ;
 Contrôle de la qualité des matériaux ;
 Contrôle des conditions de mise en œuvre ;
 Réception des travaux ;
 Etablissement de la matricule (Document de synthèse final des résultats et
enseignements du contrôle).

I.3.3 La mise en service et l’entretien

Dès sa mise en service, la route se dégrade.


Lorsque la couche de roulement est en terre, les désordres sont souvent spectaculaires,
et leur développement est particulièrement rapide. Les chaussées pourvues d’un
revêtement s’usent également, pas plus que les premières, elles ne sauraient se passer
d’une surveillance et des soins attentifs.

I.3.4 La déconstruction et la reconstruction de l’ouvrage

Les passages répétés d’essieux entraînent dans les corps de chaussées, des
phénomènes de fatigue qui finissent par en modifier profondément l’état et le
comportement. Lorsque la chaussée vieillit et devient incapable de transmettre
normalement les charges à la fondation, sa déformabilité s’accroît et, parfois très
rapidement, le processus aboutit à sa ruine totale. On appelle déconstruction et
reconstruction de la route, le fait que l’ancienne chaussée, devenue inutile en tant que
telle, est enlevée ou conservée simplement comme couche de fondation.

I4. Avant-métré et Types d’estimations


I.4.1 En phase étude préliminaire

Une grande précision n’est pas exigée et l’estimation du coût des travaux ne
sera pas fondée sur un avant-métré des quantités, mais sur des coûts kilométriques
moyens ($/km) appliqués à des zones homogènes de l’itinéraire.

Ces coûts kilométriques moyens sont obtenus en additionnant les coûts kilométriques
moyens ($/km) de :

- Terrassements ;
- Corps de chaussée ;
- Annexes de la chaussée.

Ces coûts kilométriques sont estimés par référence à des marchés (antérieurs) de travaux
publics ayant les caractéristiques géométriques similaires aux tracés estimés et situés dans
la même zone géographique ou une zone géographique proche de celle des tracés.

Note : Pour le terrassement en particulier, les volumes varient en fonction de la


topographie du site, des caractéristiques géométriques (tracé en plan, profils en long et
en travers) de la route et des caractéristiques géotechniques des sols en place. Les
volumes peuvent varier dans de très grandes proportions pour 1 km de section routière.

I.4.2 En phase avant-projet sommaire (APS)

Une précision plus grande est nécessaire, et la marge d’erreur doit être limité
à 20%, il n’est pas nécessaire de le faire sur tous les postes, une attention particulière
doit être accordée sur les postes importants tels que :

 Les terrassements ;
 Le corps de chaussée.

Pour ces postes, il y a un coût important du transport de matériaux, le principe de


l’estimation est analogue à celui de la phase « étude préliminaire » c’est-à-dire
l’estimation par référence à des marchés antérieurs, mais cette fois ci les quantités
résultent d’un avant-métré et non d’une estimation moyenne au kilomètre.

Pour les terrassements, les quantités à prendre en compte résultent des cubatures et de
l’étude du mouvement des terres.

Pour la chaussée, les quantités sont déterminées à partir du profil en travers-type adopté
et des longueurs d’application.

Le prix n’est plus au kilomètre d’une section routière, mais par ouvrage élémentaire.

Ex : $/m3 de déblai, $/m3 de remblai ou $/m2 décapée.

I.4.2 En phase avant-projet détaillé (APD) et projet

Pour les travaux publics en général, chaque chantier routier est un cas
particulier qui requiert la constitution d’un ensemble de moyens de production qui lui
est propre et ces moyens sont mis en œuvre dans les circonstances de temps et de lieu
non reproductibles.

Exemple :

 Site : topographie, géotechnique, hydrologie, hydrogéologie, la végétation, le


climat, site urbain ou rural ;
 Les moyens mis en œuvre diffèrent selon les contraintes du site, pour chaque
terrain, il faut adapter les moyens de mise en œuvre ;
 La période : saison sèche ou de pluie.

Dans ce type d’entreprises, les études comportent nettement moins d’articles à chiffrer
et surtout moins de détails, ce qui rend d’une certaine manière un peu plus facile à
établir que dans le secteur du bâtiment. L’étude détaillée des prix de cette phase fera
l’objet de ce cours.
CHAP II : LES DOCUMENTS NECESSAIRES A L’ETUDE DES PRIX
Avant toute estimation d’une affaire ou étude de prix, la première étape va consister à
se renseigner et à rassembler les documents nécessaires pour effectuer correctement son
travail.

Ces différents documents à rassembler sont liés :

 Aux travaux demandés (prestations demandées) ;


 Aux conditions d’exécution du chantier ;
 Aux options de réalisation.

Les documents nécessaires à l’étude

Nous retrouvons :
- Le tracé en plan
- Le profil en long
- Les profils en travers
Les plans du projet Les différents plans nous renseignent sur :
- La forme de l’ouvrage ;
- Les dimensions de l’ouvrage et de ses annexes ;
- La localisation de l’ouvrage et des annexes ;
- La description sommaire de l’ouvrage et de ses
annexes.
Le CCTP précisera :
Le CCTP - La nature et la qualité des matériaux ;
- Les recommandations de mise en œuvre ;
- La localisation des ouvrages élémentaires.
Les caractéristiques géotechniques :
- Profil en travers : Horizons géotechniques rencontrés,
Etudes géotechniques sol support, constitution du remblai ;
- Profil en long : les différentes strates, classification des
sols rencontrés.
- Délimitation des bassins versants de chaque
écoulement ;
- Détermination des caractéristiques morphologiques
des bassins versants ;
Etude hydrologique - Détermination des débits de crue de chaque
écoulement qui franchit le tracé ;
- Rétablissement de tous les écoulements par des
ouvrages hydrauliques.
Etude hydraulique - Dimensionnement des ouvrages d’assainissement

Etude - Drainage profond de la route


hydrogéologique
Le CCAP regroupe l’ensemble des stipulations d’ordre
juridique et financières régissant l’exécution du marché, telles
que :
- Les conditions de règlement ;
Le CCAP - Les conditions de financement ;
- Les garanties ;
- Les conditions de livraison ;
- Les pénalités ;
- Les délais d’exécution.

Le Planning Le planning enveloppe sert à indiquer à chaque entreprise


enveloppe répondant au DAO les bornes qui lui sont imposées pour
réaliser les travaux.
PARTIE B : ETUDES DE PRIX
CHAP III : LES RESSOURCES DE PRODUCTION ET LEURS COUTS

III.1 LES RESSOURCES


III.1.1 Définition

On appelle « ressources » les éléments que l’entreprise va employer pour concevoir et


exécuter les ouvrages. Ces éléments sont classés en sept catégories et se retrouvent dans
les sous-détails :

 La main-d’œuvre de production ;
 La main-d’œuvre frais de chantier ;
 Les matériaux ;
 Le matériel ;
 Les sous-traitants ;
 L’encadrement ;
 Les charges d’exploitations.
Ces éléments sont en partie regroupés au sein d’un sous-détail de prix.

III.1.2 La main-d’œuvre de production

Ce sont des heures de main-d’œuvre fournies par des ouvriers travaillant sur tout ou
partie de l’ouvrage à exécuter. Ces heures directes sont obtenues en multipliant le temps
unitaire exprimé en heures ou centièmes d’heure par la quantité de la tâche à exécuter.

Exemple : pour construire un mur en briques creuses de 20 cm d’épaisseur et de 2 m de


hauteur, le temps unitaire sera de 1,15 heure par m 2 construit. Si le devis prévoit une
surface de mur de 87,65 m2, le nombre d’heures sera de :

87,65 m2x1,15h = 100,80h

On notera donc l’importance de la précision d’un temps unitaire, qui est dans la majorité
des cas d’origine statistique, c’est-à-dire issu de l’expérience et des résultats des chantiers
antérieurs. Certaines entreprises ont parfois recours au chronométrage, soit pour vérifier
certains temps unitaires, soit pour les établir.

III.1.3 La main-d’œuvre frais de chantier

La main-d’œuvre frais de chantier est aussi appelée main-d’œuvre indirecte ou


improductive, par opposition aux heures prévues sur des tâches de production. Elle est
souvent négligée par les bureaux d’études qui se concentrent en général sur les heures
de production.

Ces heures sont également fournies par des ouvriers mais sur des tâches de frais de
chantier, c’est-à-dire des tâches qui ne sont pas directement liées aux ouvrages ou parties
d’ouvrage à construire, comme par exemple les heures d’installation de la centrale à
béton.

On utilisera également des temps unitaires pour en calculer le montant total. Dans sa
journée de travail, un ouvrier pourra consommer des heures en production et des heures
en frais de chantier : cela ne changera rien pour son pointage journalier, mais ce
distinguo sera utile pour la gestion.
III.1.4 Les matériaux

L’approvisionnement en matériaux, pour les travaux routiers, comprend toutes les


opérations de stockage et de transport nécessaires pour leur acheminement depuis le
lieu d’exploitation (emprunts et carrières) ou de fabrication (centrales à béton, centrales
d’enrobés, centrales de traitement de graves, des ateliers de ferraillage, des ateliers de
préfabrication totale, etc.) jusqu’au lieu de mise en œuvre.

Les types de matériaux :

 Les matériaux non traités : fillers, sable, graves naturelles, tout-venants


concassés, gravillons ;
 Les mélanges : sols ciments, sols bitume, enrobés, bétons, graves-ciment…….

Exprimés en m3, m2, ml, Tonne, ils sont introduits au niveau du sous-détail avec des
quantités unitaires généralement affectées d’un coefficient modifiant la quantité de
référence.

Ces quantités unitaires peuvent provenir des documents techniques unifiés ou des pièces
écrites du marché, dans lesquels le client impose une formule du béton ou des quantités
précises de telle ou telle fourniture.

Le coefficient est, dans la majeure partie des cas, d’origine statistique ; il est obtenu en
comparant les quantités réellement mises en place aux quantités achetées.
Les coefficients habituellement rencontrés sont les suivants :

 Le foisonnement pour le transport des terres ;


 Le contre-foisonnement pour le compactage des terres ;
 Les chutes pour les aciers des armatures ;
 Le serrage pour le béton armé ;
 Les pertes pour les matériaux et les liquides ;
 Les réemplois et réutilisations pour les coffrages ;
 Les recouvrements pour les nappes d’acier, les géotextiles.

III.1.5 Le matériel

Toute construction, la plus modeste comme la plus élaborée, prévoit l’utilisation de


matériel. Ce matériel figure comme ressource dans les sous-détails là où il est nécessaire.

Les types d’engins :

 Les engins de production : destinés couramment à extraire et charger (plus


rarement déplacer) des matériaux : pelle hydraulique, chargeuse, chargeuse-
pelleteuse, mini-pelle, mini-chargeuse, bouteur, décapeuse ;
 Les engins de transport : utilisés pour déplacer des matériaux : camion à gabarit
routier, tombereau de chantier, motobasculeur ;
 Les matériels d’assistance à la production : facilitent, soit la mise en œuvre des
engins précédemment cités, soit celle des matériaux : compacteur, niveleuse,
finisseur, arroseuse, etc.
Le matériel affecté

Pour connaître d’une part la charge du matériel et d’autre part la durée de location en
jours, semaines ou mois de ce matériel, nous serons obligés de faire figurer ce matériel
sous forme de temps unitaire dans toutes les tâches de l’étude où son utilisation est
prévue. Ce temps unitaire est calculé à partir du rendement du matériel.

Exemple :

Une pelle mécanique ayant un rendement effectif de 400 m3/jour en terrassement pleine
masse aura un temps unitaire de : 8h / 400 m3 = 0,02 h/m3

Le matériel non affectable

Dans toute étude, nous rencontrerons du matériel affecté à des tâches bien précises de
production, et du matériel lui aussi nécessaire, mais qu’il ne sera pas possible d’affecter
à une tâche plutôt qu’à une autre. C’est le cas, par exemple, des baraquements, des
groupes électrogènes, ainsi que des installations générales du chantier.

III.1.6 Le sous-traitant

Au début d’une étude, on ne sait pas encore si certaines tâches seront exécutées par
l’entreprise (travaux à l’entreprise) ou sous-traitées. Lors de l’exécution, une tâche
prévue pour être exécutée par l’entreprise dans le budget pourra être sous-traitée sans
difficultés, en tenant compte de compensations budgétaires qui accompagnent ce
changement.

III.1.7 L’encadrement

Le cadre responsable pour le futur chantier ainsi que les autres cadres seront
généralement choisis en fonction :

 Du montant du projet ;
 De sa difficulté ;
 De leurs compétences en accord avec le projet à réaliser ;
 Du lieu où sera construit l’ouvrage ;
 Du maître d’ouvrage ;
 Du maître d’œuvre ;
 De leur disponibilité au moment de l’exécution.

III.1.8 Les charges d’exploitation

L’évaluation de ce type de charges est généralement laissée à l’appréciation du bureau


d’études qui les identifie et les chiffre en fonction du projet et surtout de l’expérience
passée sur des chantiers similaires, en utilisant les statistiques de l’entreprise.
III.2 COUTS DES RESSOURCES
III.2.1 COUT HORAIRE MAIN-D’ŒUVRE (CHMO)

Le coût horaire main-d’œuvre est la dépense totale (salaires + charges) déboursée par
l’entreprise pour l’emploi d’un ouvrier pendant une heure.

La prise en compte de l’ensemble des paramètres de coûts des main-d ’œuvres constitue
une valeur variable d’un chantier à l’autre, d’une activité à l’autre, et c’est pourtant cette
valeur qui va être utilisée pour l’établissement des coûts de production.

Pour ce faire on étudiera sur une période donnée (mois, année), les éléments suivants
essentiels au calcul du coût horaire main-d’œuvre :

 Le nombre d’heures productives sur une période ;


 Le coût de la masse salariale correspondante à cette période.

Comme son unité ($/h) l’indique, le coût horaire de main-d’œuvre est le résultat d’un
rapport entre le montant global déboursé et le temps de travail productif.

𝐌𝐨𝐧𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐠𝐥𝐨𝐛𝐚𝐥 𝐝é𝐛𝐨𝐮𝐫𝐬é 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐩é𝐫𝐢𝐨𝐝𝐞 𝐝𝐨𝐧𝐧é𝐞 ($)


CHMO =
𝐍𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝′ 𝐡𝐞𝐮𝐫𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐯𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐫𝐫𝐞𝐬𝐩𝐨𝐧𝐝𝐚𝐧𝐭𝐞𝐬 à 𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐩é𝐫𝐢𝐨𝐝𝐞 (𝐡)

La connaissance de ces données va dépendre de la maîtrise de nombreux éléments

III.2.1.1 Etude du temps productif

Le temps de travail productif ou le nombre d’heures productives d’une période donnée


est le temps réel de travail correspondant à cette période.

Il correspond donc au temps réel de travail d’un ouvrier sur chantier, en effet, seules les
heures passées sur le chantier sont facturées au client.

III.2.1.1.1 Période de référence

La base de calcul pour déterminer le nombre d’heures productives ou le temps de travail


productif sera soit :

 Le mois ;
 L’année en cours.

III.2.1.1.2 Les jours ouvrables

Les jours ouvrables sont les jours qui peuvent être légalement travaillés aux yeux de la
loi. Les jours ouvrables sont les jours de la semaine, du lundi au samedi inclus et ils
excluent les dimanches et les jours fériés. Il y a y a légalement 6 jours ouvrables par
semaine.
III.2.1.1.3 Les jours ouvrés

Le « jour ouvré » est un jour travaillé au sein de l’entreprise. La grande majorité des
entreprises de TP ne comptent que 5 jours ouvrés par semaine : du lundi au vendredi.
Une semaine typique, sans jour férié, compte donc 6 jours ouvrables et 5 jours ouvrés.

III.2.1.1.4 Les repos hebdomadaires

Il est interdit de faire travailler un salarié plus de 6 jours par semaine. Tout salarié doit
bénéficier d’un repos hebdomadaire. Le repos hebdomadaire est d’au moins 24 heures
consécutives. Le plus souvent, le salarié bénéficie de 2 jours de repos (en principe dans
les TP)

III.2.1.1.5 Les congés payés

Tous les salariés, quels que soient la durée de son contrat, sont temps de travail et son
ancienneté, a droit à des jours de congés payés par son employeur. La durée des congés
varie en fonctions du droits acquis.

La durée du congé : ˃ 1.5 jours ouvrables / mois

Ex : 2 jours ouvrables / mois => 2 jours ouvrables / mois x 12 mois = 24 jours ouvrables

Soit 4 semaines (1 mois) de congé par an.

III.2.1.1.6 Les jours fériés

Les jours fériés sont les jours de fêtes légales énumérés au code du travail

On compte 9 jours fériés légaux chaque année. Ce sont :

 Le 1er janvier ;
 Le 4 janvier ;
 Le 16 janvier ;
 Le 17 janvier ;
 Le 1er mai ;
 Le 17 mai ;
 Le 30 juin ;
 Le 1er août ;
 Le 25 décembre.

III.2.1.1.7 Les ponts

Un pont est :

 Une journée non travaillée de 1 ou 2 jours ouvrables compris entre un jour férié
et un jour de repos hebdomadaire ;
 Ou une journée non travaillée précédant les congés annuels.
III.2.1.1.8 Les absences exceptionnelles

Tout salarié bénéficie sans avoir à justifier d’une ancienneté minimale, d’une autorisation
d’absence exceptionnelle (AE) prévue par la loi sans que celui-ci ne subisse de réduction
de salaire et ne soit obligé de récupérer les heures perdues. Ci-après les durées des
absences exceptionnelles :

 Mariage du travailleur : 2 jours ;


 Accouchement : 2 jours ;
 Décès au premier degré : 4 jours ;
 Mariage d’un enfant : 1 jour ;
 Décès au second degré : 2 jours.

Soit un total de 11 jours.

III.2.1.1.9 Les temps improductifs

Les temps improductifs sont des temps perdus autres que les pertes normales ou
accidentelles de temps inhérentes aux conditions particulières du travail. Ils font partie
intégrante des temps unitaires d’exécution.

Ces temps improductifs, prévisibles pour la plupart, résultent soit de l’application de


mesures légales ou conventionnelles, soit de l’existence de particularités propres aux
travaux sur les chantiers.

On a alors affaire à des heures improductives, c’est-à-dire des heures qui sont payées
aux salariés mais qui ne sont pas incorporées dans le calcul des temps unitaires, donc pas
facturées en tant que telles aux clients au travers des devis estimatifs.

Ces temps improductifs sont souvent établis statistiques en % du temps de présence.

III.2.1.1.10 Le temps de travail effectif ou temps de présence

C’est le temps qui est pris en compte pour déterminer la durée de travail effectuée par
les salariés d’une entreprise. Il détermine si le salarié dépasse la durée légale et doit, de
ce fait, être rémunéré en heures supplémentaires.

C’est le temps qui permet également de contrôler les durées maximales de travail.

C’est le temps de travail effectif qui sert de décompte aux temps improductifs.

La durée légale du travail pour un temps complet est fixée à :

- 35 heures pour une semaine ;


- 151,67 heures par mois ;
- 1764 heures par an.

Durée maximale de travail

Durée maximale quotidienne : la durée de travail effectif ne doit pas dépasser la durée
maximale de 9 heures
Durée maximale hebdomadaire : la durée de travail effectif hebdomadaire ne doit pas
dépasser 45h

Temps de pause

Un temps de pause (minimum 20 min) est accordé au salarié dès que son temps de
travail quotidien atteint 6 heures. La pause est accordée soit immédiatement après 6
heures de travail, soit avant que cette durée de 6 heures ne soit entièrement écoulée.

III.2.1.1.11 Le repos compensateur obligatoire (RCO)

Le repos compensateur est un dispositif réglementé par le droit du travail qui prévoit un
temps de repos pour compenser les heures supplémentaires réalisées par un salarié au-
delà de son contingent d’heures annuel.

III.2.1.1.12 Détermination du nombre d’heures productives

L’étude consiste à déterminer 4 durées prévisionnelles représentatives de la période


considérée :

- Le nombre de jours ouvrés ;


- Ouvrabilité correspondante au nombre de jours ouvrés ;
- Le temps de travail effectif ou le temps de présence ;
- Le temps de travail productif ou le nombre d’heures productives.

Nombre de jours ouvrés : pour déterminer le nombre de jours ouvrés il faut prendre un
calendrier et successivement :

- Repérer les 9 jours fériés légaux ;


- Cocher les congés payés pour l’année ;
- Cocher les repos hebdomadaires (samedi + dimanche) ;
- Décompter mois après mois le nombre de jours ouvrés ;
- Totaliser les résultats obtenus.

L’ouvrabilité :

Ouvrabilité (h) = nombre de jours ouvrés (j) x horaire journalier (h/j)

Exemple : sur l’année 2019 une entreprise fait ressortir un nombre de jours ouvrés =
250 jours. L’horaire hebdomadaire moyen pratiqué est de 40 h/s. L’ouvrabilité
correspondante en heure sera donc de 250 j x 8 h/j soit 2000 heures.

Les jours ouvrés disponibles

Temps ouvré disponible = nombre de jours ouvrés – ponts – AE

- AE : absences exceptionnelles

Exemple :
Le pont de l’ascension est accordé et les absences exceptionnelles représentent un
pourcentage de 1.5 % des jours ouvrés. Le temps ouvré disponible sera donc égal à :

2000 h – (1 j pont x 8 h/j) - [(1,5 % de 250 j) x 8 h/j] = 1962 h

La présence

Présence = ouvrabilité – (ponts + AE + RCO)

Présence = temps ouvré disponible - RCO

- RCO : repos compensateur

𝐏𝐫é𝐬𝐞𝐧𝐜𝐞 (𝐡)
Présence = 𝐡
𝐇𝐨𝐫𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐣𝐨𝐮𝐫𝐧𝐚𝐥𝐢𝐞𝐫 ( )
𝐣

Le temps de travail productif

Temps de travail productif = temps de présence – temps improductifs

III.2.1.2 Etude de la masse salariale

III.2.1.2.1 Principe de la mensualisation

La loi a prévu le paiement chaque mois d’une rémunération déterminée


indépendamment du nombre de jours que comporte le mois, et ce afin de neutraliser
les conséquences de la répartition inégale des jours entre les 12 mois de l’année.

La rémunération mensuelle est une moyenne calculée sur la base de l’horaire


hebdomadaire légal ou contractuelle de travail. Pour un salarié à plein temps dans une
entreprise qui applique la durée légale hebdomadaire du travail, soit 35 heures, elle est
de 35 h/s x (52 s/an : 12 m/an) soit 151,67 h/mois

III.2.1.2.2 Les horaires mensuels et les coefficients applicables

Horaire hebdomadaire de Horaire mensuel Coefficient multiplicateur


référence (h/s) forfaitaire (h/mois) à appliquer sur la base de
35 h/s
35 151,67 1,000
36 156 1,036
37 161 1,071
38 165 1,107
39 169 1,143
40 174 1,179
41 179 1,214
42 183 1,250

III.2.1.2.3 La classification des ouvriers de TP

Niveau I Ouvrier d’exécution (OE)


- Position 1 (N1P1) Coefficient 150
- Position 2 (N1P2) Coefficient 170
Niveau II Ouvrier professionnel (OP)
- Position 1 (N2P1) Coefficient 185
Niveau III Compagnon professionnel (CP)
- Position 1 (N3P1) Coefficient 210
- Position 2 (N3P2) Coefficient 230
Niveau IV Chef d’équipe (CE) ou maître ouvrier
- Position 1 (N4P1) Coefficient 250
- Position 2 (N4P2) Coefficient 270

III.2.1.2.4 Calcul du salaire mensuel

SM = THB X 151,67 h X Coefficient multiplicateur

- THB : taux horaire de base ($/h)


- 151,67 h : équivalence mensuelle pour une base de 35 h/s ;
- Coefficient multiplicateur à utiliser si l’ouvrier est mensualisé sur une base
différente de 35 h/s.

THB = SM / 151,67 h

III.2.1.2.5 Les heures supplémentaires

Les textes officiels qui autorisent un dépassement contingenté de la durée légale du


travail (35 h/s) imposent une majoration de la rémunération de base de ces heures dites
supplémentaires.

- 25% pour les 8 premières heures (soit de la 36e à la 43e incluses) ;


- 50% pour les suivantes (à partir de la 44e heure) ;
- 100% pour chacune des heures supplémentaires effectuées pendant le jour de
repos hebdomadaire ;
- Le travail pendant les jours fériés (heures payées double)

III.2.1.2.6 Les primes

Les primes sont des récompenses en argent qui font partie intégrante des gains réels des
ouvriers. Elles sont assimilées à des salaires et sont, à ce titre, assujetties ou soumises aux
charges salariales.

Elles sont très variables d’une région à l’autre, d’une entreprise à l’autre.

Ces primes sont liées :


- A l’exécution du travail (qualité, rendement, assiduité, sécurité, intéressement) ;
- Au type de travail (pénibilité, nuit) ;
- A des événements (fin d’année, noël, naissance, mariage) ;
- Historiques (13ème mois, habillage, outillage).

III.2.1.2.7 Les indemnités

Ce sont des sommes allouées aux ouvriers pour des raisons très diverses :

- Remboursement des frais (déplacement, repas, etc.)


- Chômage, intempéries ;
- Licenciement ;
- Etc.

Leur prise en compte au niveau du calcul des coûts horaires de main d’œuvre productive
exige des précautions. Il y a lieu de savoir :

- Si elles ont un caractère régulier ou accidentel ;


- Si elles font ou non l’objet d’un remboursement par l’entreprise ;
- Si elles sont soumises ou non aux charges salariales.

La plupart des indemnités comportent un seuil maximum de type réglementaire ou


conventionnel. Dans ce cas, seule la partie d’indemnité en dessous du seuil sera exonérée
des charges salariales. La partie d’indemnité dépassant ce seuil sera, elle assujettie aux
charges.

L’indemnité de repas

L’indemnité de repas a pour objet d’indemniser le supplément de frais occasionné par


la prise du déjeuner en dehors de la résidence habituelle de l’ouvrier. Cette indemnité
n’est pas due par l’employeur lorsque :

- L’ouvrier prend son repas à sa résidence habituelle ;


- Il existe sur son lieu de déplacement un restaurant d’entreprise, dont le repas est
pris en charge par l’entreprise, au moins à la hauteur de l’indemnité forfaitaire
de repas ;
- Le repas est fourni gratuitement, ou pris en charge par l’entreprise, au moins à
hauteur de l’indemnité forfaitaire de repas.

L’indemnité de transport

Cette indemnité a pour objet d’indemniser les frais de transports engagés


quotidiennement par l’ouvrier pour se rendre sur le lieu du travail depuis sa maison et
d’en revenir en fin de journée.

L’indemnité de trajet

Cette indemnité a pour objet d’indemniser le temps passé, sous une forme forfaitaire,
la sujétion que représente pour l’ouvrier la nécessité de se rendre de l’entreprise sur
chantier ou du chantier vers l’entreprise.
Montant des indemnités

Les montants des indemnités de petits déplacements (transport, trajet, repas) sont
variables d’une région à l’autre.

Indemnités de transport et de trajet : En ce qui concerne les indemnités de trajet et de


frais de transport, elles sont à priori forfaitaires, mais certaines conventions collectives
régionales peuvent prévoir une indemnisation selon les frais réels. Le forfait
d’indemnisation se calcule selon la distance parcourue lors du déplacement.

Un découpage des lieux de déplacement en 5 zones circulaires concentriques :

- Zone 1 : de 0 à 10 km
- Zone 2 : de 10 à 20 km
- Zone 3 : de 20 à 30 km
- Zone 4 : de 30 à 40 km
- Zone 5 : de 40 à 50 km

Les kilomètres définis par les zones sont des kilomètres à vol d’oiseau. Certaines
conventions régionales prennent en compte les kilomètres réellement parcourus. De
même, certaines conventions scindent la zone 1 en deux zones : la 1A et la 1B. la
première allant de 0 à 4km, la seconde de 4 à 10 km.

Indemnités de repas : l’indemnité de repas, également forfaitaire, n’évolue pas selon le


lieu de déplacement

Remarque : les montants sont toujours donnés en dollars par jour de présence.

III.2.1.2.8 Les charges

Les charges sociales

Les charges sociales aussi appelées cotisations sociales sont des prélèvements obligatoires
permettant de financer des prestations sociales (assurance maladie, allocations familiales,
etc.). Elles sont calculées sur la base des salaires.

Deux types de cotisations sociales :

- Les cotisations sociales salariales (à la charge du salarié) ;


- Les cotisations patronales (à la charge de l’entreprise)

Charges sociales = charges salariales + charges patronales

Les charges salariales

Les charges salariales (ou charges salariées) sont des cotisations et contributions sociales
dues par le salarié. Le montant, servant au financement de prestations sociales, apparaît
sur la fiche de paie du salarié.
Les charges patronales

Contrairement aux charges salariales payées par l’employé, les charges patronales sont
celles payées par l’employeur. Ces dernières sont calculées selon les rémunérations
brutes versées aux salariés.

Ces charges correspondent donc aux cotisations sociales employeurs dont les entreprises
sont redevables, quels que soient leur taille et leur secteur d’activité.

Les charges patronales et salariales sont récoltées principalement par la Caisse Nationale
de Sécurité Sociale (CNSS).

Employeurs et salariés paient des cotisations et contributions. Celles dues par le salarié
sont revenues sur le bulletin de paie par l’employeur qui déclare et verse l’ensemble des
cotisations et contributions patronales et salariales aux organismes de recouvrement.

Les taux de cotisation

Les taux de cotisations sont fixés comme suit :

 10% pour la branche des pensions dont la répartition est de :


- 5% à charge du travailleur ;
- 5% à charge de l’employeur.
 6,5% pour la branche des allocations familiales à charge exclusive de
l’employeur ;
 1,5% pour la branche des risques professionnels à charge exclusive de
l’employeur.

Soit un total de 18% à payer à la CNSS

La formation professionnelle

Le taux de cotisation due à l’institut National de Préparation Professionnelle (INPP), par


chaque employeur, sur les rémunérations versées à ses travailleurs est fixé à :

 Pour les entreprises publiques : 3%


 Pour les entreprises et établissements privés :
- Occupant entre 1 à 50 travailleurs : 3%
- Occupant entre 51 à 300 travailleurs : 2%
- Occupant plus de 300 travailleurs : 1%

L’office national de l’emploi

Le taux de contribution due à l’Office National de l’Emploi, ONEM en sigle, par chaque
employeur, tant public, parapublic que privé, est fixé à 0,5% de la rémunération
mensuelle payée par l’employeur à ses travailleurs.
L’impôt professionnel sur le revenu

(Ordonnance loi n°13/008 du 23 février 2013)

N° Taux Imposition mensuelle


Tranches en FC
1ère
0% 0,00 à 43.680,00
2ème 15% 43.681,00 à 119.000,00
3ème 20% 119.001,00 à 225.000,00
4ème 22,5% 225.001,00 à 385.000,00
5ème 25% 385.001,00 à 605.000,00
6ème 30% 605.001,00 à 855.000,00
7ème 32,5% 855.001,00 à 1.159.000,00
8ème 35% 1.159.000,00 à 1.402.000,00
9ème 37,5% 1.402.000,00 à 1.913.000,00
10ème 40% Pour le surplus

III.2.1.3 Le calcul du coût horaire main-d’œuvre

Le calcul du coût horaire de main-d’œuvre est basé sur l’appréciation des deux données
suivantes :

 La masse salariale ;
 Le temps de travail productif ou les heures productives.

Quelle que soit la méthode employée la connaissance de ces deux données est
indispensable.

Deux théories s’affrontent :

 La méthode dite statistique ;


 La méthode dite analytique.

III.2.1.3.1 La méthode statistique

Elle est entièrement basée sur les résultats antérieurs globaux récents. Elle permet de
connaître ponctuellement le coût horaire moyen de la période précédente. Elle ne
donne les résultats par catégorie d’ouvrier que dans le cas d’une très bonne organisation
du suivi de la main d’œuvre.

Elle est particulièrement rapide et efficace.

Les deux données suivantes seront nécessaires au calcul :

- La masse salariale globale relative à la main d’œuvre productive ;


- Le nombre total correspondant d’heures productives.

Ces deux données seront entièrement appréciées à partir de la tenue à jour de


statistiques concernant les rémunérations, les charges sociales.
Principe de la méthode

Sortir de la comptabilité pour le mois ou mieux l’année précédente, la masse des


dépenses salariales.

Pour la même période, on fait ressortir la masse d’heure productive sur la basse des
relevés de chantiers.

Etablir le coût horaire moyen d’ouvrier sur la période

𝐌𝐚𝐬𝐬𝐞 𝐬𝐚𝐥𝐚𝐫𝐢𝐚𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐦𝐚𝐢𝐧 𝐝′ 𝐨𝐞𝐮𝐯𝐫𝐞 𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐯𝐞


CHMO « moyen » =
𝐓𝐞𝐦𝐩𝐬 𝐜𝐨𝐫𝐫𝐞𝐬𝐩𝐨𝐧𝐝𝐚𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐭𝐫𝐚𝐯𝐚𝐢𝐥 𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐟

Ajuster les paramètres pour la période à venir ou les futurs chantiers

Recherche de la masse salariale globale de main d’œuvre productive

Pour une période donnée on a la relation suivante :

Masse salariale globale de la main d’œuvre


=
Somme des rémunérations nettes versées aux ouvriers + Somme des
charges sociales salariales et patronales

Ces éléments sont assez simples à retrouver puisque d’une part les salaires nets figurent
sur les livres relatifs à la main d’œuvre et que d’autre part les charges sociales font l’objet
d’enregistrements.

Les deux précautions suivantes s’imposent :

- La période doit être immédiatement antérieure au calcul effectué ;


- La correspondance entre les rémunérations et les charges doit être parfaite.

Recherche du nombre d’heures productives

Pour la période, il faut respecter la relation ci-dessous :

Temps de travail productif


=
Somme des heures des présences dans l’entreprise – Somme des temps
improductifs

Afin de chiffrer correctement les temps improductifs correspondant, il est nécessaire d’en
faire le pointage périodique et de calculer le pourcentage par rapport aux heures de
présence dans l’entreprise.

Exemple :
Une petite entreprise de 10 ouvriers productifs a enregistré au cours de l’année
précédente les dépenses suivantes :

- Total des salaires nets versés : 208 800 $


- Total des charges sociales salariales : 41 760 $
- Total des charges sociales patronales : 129 456 $

Les incidences d’une prime de fin d’année équivalent à une majoration des coûts partiels
de 5 %. Le nombre total d’heures pointées est égal pour l’année à 15 540 h. les temps
improductifs sont estimés à 3% du temps de présence.

Masse salariale globale pour la période considérée :

- Salaires nets versés 208 800 $


- Charges sociales salariale 41 760 $
- Charges sociales patronales 129 456 $
- Total masse salariale : 380 016 $

Temps de travail productif correspondant :

- 15 540 h x 0.97 : 15 073,80 h

Coût horaire de main d’œuvre :

- Coût horaire partiel : 380 016 $ / 15 073,80 h = 25.21 $/h


- Incidence prime de fin d’année (+5%) = 1,26 $/h
- CHMO en vigueur = 26,47 $/h

III.2.1.3.2 La méthode analytique

Cette méthode repose sur l’étude préalable détaillée des trois paramètres suivants :

- Les éléments bruts de rémunération compris les indemnités ;


- Le pourcentage permettant de récupérer les charges sociales salariales et
patronales ;
- Les éléments permettant d’apprécier le temps de travail productif.

Ces paramètres doivent faire l’objet d’analyses détaillées.

Cette méthode permet de connaître très précisément le coût horaire de main d’œuvre
correspondant à chaque catégorie d’ouvrier.

Elle nécessite l’actualisation des résultats préétablis (en principe pour une année) dès
qu’un élément vient à varier.

On peut la matérialiser par la relation suivante :

CHMO par catégorie


=
𝐌𝐚𝐬𝐬𝐞 𝐬𝐚𝐥𝐚𝐫𝐢𝐚𝐥𝐞 𝐩𝐫é𝐯𝐮𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐩é𝐫𝐢𝐨𝐝𝐞 + 𝐢𝐧𝐜𝐢𝐝𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐚𝐜𝐭𝐮𝐚𝐥𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧
𝐍𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝′ 𝐡𝐞𝐮𝐫𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐯𝐞𝐬 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞𝐬 à 𝐥𝐚 𝐦ê𝐦𝐞 𝐩é𝐫𝐢𝐨𝐝𝐞
Il existe plusieurs techniques de résolution :

 Calcul du coût horaire à l’heure ;


 Calcul du coût horaire en passant par la masse salariale mensuelle ;
 Calcul du coût horaire en passant par la masse salariale annuelle sans calendrier ;
 Calcul du coût horaire en passant par la masse salariale annuelle avec calendrier.

Ces techniques donneront des résultats allant du moins précis au plus précis. Nous allons
utiliser la dernière méthode, celle du calcul du coût horaire en passant par la masse
salariale annuelle avec calendrier.

Détermination des charges

La technique à employer est simple et ne fait appel qu’à la logique et à des


raisonnements simples à comprendre. Elle consiste à :

- Etablir la liste de toutes les charges dites sociales propres à l’entreprise ;


- Relever et chiffrer charge après charge les différents montants à prendre en
compte ;
- Totaliser les résultats obtenus ;
- Calculer le pourcentage de charges à prendre en compte.

Calcul direct du coût horaire main d’œuvre

La méthode de calcul consiste à déterminer un coût horaire direct à l’heure, nous allons
utiliser celle qui détermine le coût horaire par rapport à l’heure de présence.

Il faut ramener chacun des éléments à l’heure de présence en le divisant par le temps de
présence correspondant. Il convient alors de majorer le résultat obtenu pour tenir
compte des temps improductifs. Le calcul préalable d’une incidence ou d’un coefficient
majorateur est nécessaire.

Incidence des majorations pour HS

Tous les ouvriers qui travaillent plus de 35 h/s ont droit à un supplément de
rémunération au titre de la majoration pour heure supplémentaire. Cette majoration ne
concerne que les heures effectuées au-delà de la durée légale de travail.

Principe de calcul de l’incidence de la majoration pour HS

Prenons comme exemple un ouvrier travaillant 36 h/s et rémunéré au taux de base de


1,00$/h. cet ouvrier a donc droit à une heure supplémentaire majorée de 25 %.
Calculons maintenant sa rémunération hebdomadaire :

35 h x 1,00 $/h = 35 $

1 h x 1,00 $/h x 1,25 = 1,25 $

36 h lui rapportent = 36,25 $


Tout se passe comme s’il avait travaillé 36 h au taux moyen de :

36,25 $ : 36 h soit 1,007 $/h

Incidence des primes et indemnités

Le calcul des incidences des éléments de la rémunération complémentaire du salaire


exige de ramener chacun de ces éléments au type d’heure choisi pour le calcul en divisant
par le nombre d’heures correspondant.

Incidence horaire prime (ou indemnité)


=
𝐌𝐨𝐧𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐩𝐚𝐲é à 𝐥′𝐨𝐮𝐯𝐫𝐢𝐞𝐫
𝐍𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝′ 𝐡𝐞𝐮𝐫𝐞𝐬 𝐚𝐲𝐚𝐧𝐭 𝐩𝐞𝐫𝐦𝐢𝐬 𝐝𝐞 𝐥′𝐚𝐦𝐨𝐫𝐭𝐢𝐫

Incidence des jours fériés, AE, ponts

La présence de jours fériés, d’absences obligatoires exceptionnelles, de ponts rémunérés


doit se traduire par une augmentation des coûts horaires car la durée d’amortissement
des dépenses est réduite d’autant.

En principe, la mensualisation rémunère automatiquement des jours non travaillés. Dans


la mesure où les temps ouvrables, de présence et de travail productif en tiennent
également compte, il n’est pas utile de prévoir une quelconque incidence.

Dans le cas contraire il convient de la calculer au préalable.

𝐃𝐮𝐫é𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐛𝐬𝐜𝐞𝐧𝐜𝐞𝐬


Incidence des absences en % = x 100
𝐃𝐮𝐫é𝐞 𝐝𝐞 𝐩𝐫é𝐬𝐞𝐧𝐜𝐞

Incidence des repos compensateurs

Nous savons que les ouvriers ont droit à des repos compensateurs lorsque leurs
conditions de travail dépassent certaines limites. Bien qu’il soit assez difficile de maîtriser
à l’avance le problème des heures supplémentaires exceptionnelles, nous pouvons tout
de même envisager si les ouvriers auront droit ou non à ce type d’avantage.

𝐃𝐫𝐨𝐢𝐭 𝐚𝐧𝐧𝐮𝐞𝐥
Incidence RC = x 100
𝐓𝐞𝐦𝐩𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐫é𝐬𝐞𝐧𝐜𝐞

Incidence des temps improductifs

Les temps improductifs (TI) ont pour conséquence une diminution de la durée de travail
permettant d’amortir les dépenses consentis.

Cela va donc se traduire par une majoration du coût horaire. Il faudra la calculer comme
précédemment en utilisant une incidence exprimée en pourcentage.
𝐓𝐞𝐦𝐩𝐬 𝐢𝐦𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐟𝐬
Incidence TI = x 100
𝐓𝐞𝐦𝐩𝐬 𝐝𝐞 𝐭𝐫𝐚𝐯𝐚𝐢𝐥 𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐟

Exemple :

Un OE2 travaillant 38 h/s en 5 jours et ayant ¼ heure de TI par jour aura un coût
majoré : [0,25 h / (7,60 h – 0,25 h)]x100 = 3,40%

Phases de calcul Démarches – règles de calcul

Etude du nombre de jours ouvrés Repérer sur le calendrier en respectant l’ordre suivant :

- Les jours fériés chômés ;

- La période des congés payés

- Les repos hebdomadaires

Décompter mois après mois les jours ouvrés.

Totaliser les résultats des 12 mois pour obtenir le nombre total


des jours ouvrés

Etude d’ouvrabilité en heures Rechercher l’horaire journalier de travail.

Rechercher l’ouvrabilité correspondante à cet horaire.

Ouvrabilité (h) = H journalier x nombre de jours ouvrés

Etude du temps de présence Rechercher à partir des renseignements statistiques de


l'entreprise :

- Les absences exceptionnelles (AE)

- L'incidence du repos compensateur (RC)

Présence = ouvrabilité – (AE + RC)

Etude du temps de travail productif Rechercher à partir des renseignements statistiques de


l'entreprise l’incidence des temps improductifs (TI) par
rapport à la présence.

Calculer le temps de travail productif

Temps productif = présence - TI


Phases de calcul Démarches – règles de calcul

Salaire de base Rechercher la qualification de l'ouvrier.

Calculer son salaire mensuel (SM).

SM = THB x Constante x coefficient multiplicateur (HS)

THB : taux horaire de base

Heures supplémentaires Calculer le nombre d'heures supplémentaires :

(Temps ouvré disponible / 5j/s) x nombre d’HS/s

Calculer la majoration des HS :

Nombre d’HS x THB x Coefficient de majoration

Les primes Rechercher la nature et le montant des primes.

Calculer le montant correspondant.

Les primes sont soumises aux charges salariales.

Les indemnités Rechercher la nature et le montant des indemnités.

Rechercher le nombre de jours de présence.

Calculer le montant des indemnités ; vérifier si elles sont


soumises ou non aux CS

Charges salariales Rechercher le taux de charges salariales en vigueur au moment


du calcul du DH.

Calculer le montant des charges salariales

Déboursé global Il correspond à la masse salariale (éléments soumis et non


soumis aux charges) à laquelle il faut rajouter le montant des
charges

Déboursé horaire DH = Déboursé global / Temps productif


III.2.2 COUT HORAIRE D’UTILISATION DU MATERIEL (CHUM)

Le coût de fonctionnement d’un engin ou plus généralement le coût d’utilisation d’un


matériel est le rapport de l’ensemble des dépenses engagées pendant une période
donnée, à la durée correspondante. D’où la formule ci-dessous :

∑ 𝐝𝐞𝐬 𝐝é𝐩𝐞𝐧𝐬𝐞𝐬 𝐫𝐞𝐥𝐚𝐭𝐢𝐯𝐞𝐬 à 𝐮𝐧𝐞 𝐩é𝐫𝐢𝐨𝐝𝐞


Coût d’utilisation =
∑ 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐮𝐫é𝐞 𝐜𝐨𝐫𝐫𝐞𝐬𝐩𝐨𝐧𝐝𝐚𝐧𝐭𝐞

Ce coût pourra être établi :


- A la journée
- A l’heure ;
III.2.2.1 Nature des dépenses à prendre en compte
Les natures ainsi que les dépenses constituant les coûts d’utilisation sont variables suivant
le type de matériels et les conditions de leur emploi.
On retrouve cependant dans la plupart des cas, les cinq grandes catégories de frais
suivantes :
- L’amortissement ou la location ;
- L’entretien et les réparations éventuelles ;
- Les matières consommables (énergie, lubrifiant, etc.) ;
- Les frais complémentaires (assurance) ;
- Les frais de main d’œuvre de conduite.
III.2.2.2 Influence sur la provenance des matériels
Selon la provenance ou la destination des matériels, les coûts d’utilisation présentent
des caractéristiques différentes qu’il ne faut pas ignorer. Il importe de faire la différence
ou la distinction entre un matériel loué par l’entreprise à l’extérieur (loueur) et du
matériel appartenant à l’entreprise.
Matériel appartenant à l’entreprise
On parle de la location interne à l’entreprise. Ces locations sont soumises à des règles
qui doivent être connues par les personnes concernées :
- Gestionnaire du parc matériel ;
- Utilisateur du matériel ;
- Personne chargée de l’estimation.
Le montant de la location interne correspond au montant des charges prises en compte
par le service matériel qui agit en tant que loueur. C’est un coût partiel qui doit être
parfaitement défini. Il doit comprendre les éléments ci-dessous :
- Provision effectuée en vue du renouvellement du matériel (amortissement) :
- Les frais de mise à disposition et de retour ;
- Provision pour les réparations en cours de travaux ;
- Provision pour la remise en état du matériel en fin de location ;
- Les dépenses relatives aux matières consommables ;
- Les assurances et taxes diverses ;
- Frais de gestion du service matériel (main d’œuvre, fournitures, locaux).
Matériel loué
Les matériels loués par l’entreprise à des sociétés spécialisées (loueurs) ont un coût de
location augmenté des frais dus aux :
- Matières consommables ;
- Charges complémentaires (assurances par exemple, petits entretiens) ;
- Frais du conducteur
III.2.2.3 Calcul des coûts d’utilisation des matériels
La personne chargée de l’estimation devra :

- Apprécier la nature des frais engagés pour le matériel ;


- Connaître les conditions de mise à disposition ;
- Juger les conditions d’emploi ;
- Estimer les dépenses ;
- Estimer l’utilisation (nombre de jours par exemple) ;
- Evaluer les productions (temps unitaires par exemple) ;
- Calculer les coûts et les tarifs de location (à l’heure, au km, etc.)

Evaluation statistique

Les éléments du coût, peuvent être estimés au moyen de données statistiques. La


conception des statistiques repose sur l’exploitation des résultats antérieurs. Elle
consiste :

- A rassembler des données de base, à les récapituler ;


- A en déduire des résultats ponctuels ;
- A établir des proportions, des pourcentages, des données de référence.
- La démarche est la suivante :
- Enregistrement des données antérieures ;
- Récapitulation des dépenses par rubriques ;
- Elaboration de ratios (à l’année, à l’heure, à la journée, etc.) ;
- Elaboration de prévisions après correction.

Pour l’évaluation statistique, nous allons utiliser la méthode de détermination des


charges d’emploi des principaux matériels de la construction.

Cette méthode permet de déterminer les charges d'emploi du matériel correspondant à


l’amortissement technique et au gros entretien. Par convention :

- La méthode fixe la durée de vie technique ou longévité de chaque matériel,


- La charge de gros entretien est une fraction de la valeur de remplacement à neuf
du matériel,
- La répartition dans le temps des charges d’amortissement technique et de gros
entretien est constante sur la durée de vie technique du matériel.
Les hypothèses de la méthode :

- Les charges d'amortissement technique et de frais financiers sont déterminées


suivant la méthode de calcul économique dite à annuités constantes, sur la
période de longévité du matériel.
- Les charges de gros entretien sont évaluées à partir d'études statistiques par type
de matériel sur sa période de longévité et déterminent une moyenne
indépendante de l'âge du matériel.
- Le choix de ces deux procédés de calcul a été fait pour ne pas créer de disparité
suivant l'âge du matériel.
- La charge d’emploi globale d'un matériel est la somme des charges suivantes :

 Amortissement technique ;
 Gros entretien ;
 Entretien courant ;
 Consommables ;
 Personnel de conduite ;
 Frais généraux.

Conditions d’emploi du matériel :

L'étude statistique, qui est à la base de l'étude des charges, est établie dans l'hypothèse
où les conditions de travail pratiquées sur les chantiers sont normales et correspondent
aux valeurs conventionnelles suivantes :

 Durée d'une journée = 7 heures


 Nombre de jours d'un mois = 21 jours
 Nombre d'heures d'un mois = 150 heures
 Nombre de jours annuel = 250 jours

Heures supplémentaires Pour tenir compte à la fois :

 De l'amortissement déjà pris en compte dans les charges correspondant aux


heures normales ;
 De l'augmentation de l'usure et donc de la réduction de la longévité du matériel,
les charges d’emploi horaires pour une durée de mise à disposition supérieure à
7 heures par jour seront augmentées de 20 %.

Travail à plusieurs postes Dans le cas de travail à plusieurs postes, et pour les raisons
évoquées ci-dessus, les charges d’emploi horaires du deuxième et du troisième poste
seront augmentées de 30 %.

Cas d’une immobilisation de longue durée sans activité En cas d’arrêt de chantier
prolongé, la charge d’amortissement technique reste constante. Le matériel n’étant pas
utilisé, la charge de gros entretien n’est toutefois pas nulle. En effet, la charge de gros
entretien peut être réduite aux coûts occasionnés par un conditionnement au stockage,
par les opérations de remise en service, auxquels il convient d’ajouter les coûts d’usure
liée au temps.

Il appartient à chaque entreprise d’évaluer son cout d’entretien pour un matériel


immobilisé pendant une longue durée.
Calcul de la charge d’emploi globale d'un matériel

La charge d’emploi globale d'un matériel est la somme de cinq termes, majorée d'un
coefficient prenant en compte les frais généraux propres à l'entreprise :

- Le = Ce x Vt = charges journalières de gros entretien,


- Li = Ci x Vt = charges journalières d'amortissement technique,
- Lj = charge journalière de gros entretien et d'amortissement, pour heures
normales jusqu'à sept heures et pour une durée de mise à disposition supérieure
à un mois, est donnée par la formule : L j = (Ci + Ce) Vt = Ct x Vt
- Ej = charges journalières de petit entretien,
- Moc= charges journalières de personnel de conduite,
- Co = charges journalières de consommables telles que les carburants (essence,
gas-oil, GNR, fuel détaxé), huiles, graisses

Coût journalier d’utilisation du matériel

F1 x F2 x (Le + Li + Ej + Moc + Co)

Avec Li + Le = Lj, la formule devient

Coût journalier d’utilisation du matériel

F1 x F2 x (Lj + Ej + Moc + Co)

Lj = Ct x Vt

Ci =coefficient de charge journalière d'amortissement technique et de frais financiers,


exprimé en %

Ce = coefficient de charge journalière de gros entretien, exprimé en %

Ct = Ci + Ce = coefficient de charge journalière de gros entretien et d'amortissement


technique et de frais financiers, exprimé en %

N.B : nous avons des tableaux qui définissent la valeur de Ct des différents matériels de
construction en fonction de leurs longévités pour une utilisation normale de matériels.

Vt = Valeur de remplacement du matériel : La valeur de remplacement du matériel Vt


est un élément déterminant du calcul des charges d'emploi. Elle représente la valeur de
renouvellement à neuf d’un matériel, à la date t. Elle s'entend : matériel chargé, départ
usine pour le matériel d'origine métropolitaine ; frontière dédouané pour les autres
matériels. Elle ne comprend pas le montant des taxes fiscales. L'évolution de celles-ci est
en effet indépendante de l'évolution économique des coûts du matériel. C'est pourquoi,
il faut prendre en compte la valeur hors taxe du matériel, sauf pour les matériels pour
lesquels la T.V.A. n'est pas récupérable. La valeur de remplacement peut être obtenue
soit par une consultation récente, soit par actualisation de la valeur d’achat initiale à
l’aide de l’indice de variation des prix du matériel.

Les charges journalières de petit entretien sont gérées dans les frais de chantiers, donc la
formule devient :

Coût journalier d’utilisation du matériel = F2 x F1 x (Lj + Moc + Co)

Avec :

- Les frais fixes du service matériel, exprimés en pourcentage de la charge d’emploi


hors frais généraux : F1 %
- Les frais généraux de l'entreprise, exprimés en pourcentage de la charge d’emploi
totale : F2 %.

Frais fixes du service matériel en % du prix avant frais généraux

- Frais de personnel d'encadrement, de secrétariat et de sécurité


- Location et charges des locaux et dépôts
- Frais d'amortissement du matériel d'atelier
- Frais d'entretien du matériel d'atelier
- Frais de contrôle du matériel
- Assurance (responsabilité civile, incendie, vol, vandalisme)
- Aléas divers
- Taxes (taxe à l’essieu, TVS)

TOTAL F 1 = %

Frais généraux de l’entreprise

Les frais généraux de l'entreprise dépendent notamment :

- De la structure de l'entreprise,
- De la taille et des conditions d'exécution des travaux du chantier,
- Des conditions du marché.

Les différents postes peuvent être lus dans le tableau suivant sans que cette liste soit
limitative.

Frais généraux % revient

- Frais de siège
- Frais d’agence
- Assurances
- Frais financiers (paiements différés par le client)
- Aléas révision

TOTAL F 2 = %

Coût horaire d’utilisation du matériel = Coût journalier d’utilisation du matériel / 7 h


Evaluation analytique
Ce type d’évaluation consiste à faire l’étude prévisionnelle de la dépense relative à
chaque élément du coût grâce :
- A des calculs ;
- A l’utilisation d’abaques (tableaux) ;
- Des formules ;
- A l’élaboration de sous-détails de prix simplifiés.
Pour l’évaluation analytique, nous allons utiliser le formulaire type pour l’estimation du
coût d’exploitation des engins proposé par CATERPILLAR

CALCUL ESTIMATIF DU COÛT D’EXPLOITATION HORAIRE


INFORMATIONS SUR LE MATERIEL
Désignation de la machine
Durée prévue d’exploitation (années) N
Fréquence d’utilisation prévue Heures / année
(heures/année)
Utilisation réelle pendant la durée Durée totale en heures
d’exploitation (total des heures)
FRAIS FIXES
1 A. Prix à destination (équipements
inclus)
B. Prix de remplacement des pneus
(le cas échéant)
C. Prix à destination sans les pneus A-B
2 Valeur résiduelle à la revente
3 Valeur à amortir 1-2
4 Amortissement 𝐕𝐚𝐥𝐞𝐮𝐫 à 𝐚𝐦𝐨𝐫𝐭𝐢𝐫
𝐃𝐮𝐫é𝐞 𝐭𝐨𝐭𝐚𝐥𝐞 𝐞𝐧 𝐡𝐞𝐮𝐫𝐞𝐬
5 Intérêt 𝐍+𝟏 ′
𝟐𝐍 𝐱 𝐏𝐫𝐢𝐱 à 𝐝𝐞𝐬𝐭. 𝐱 𝐭𝐚𝐮𝐱 𝐝 𝐢𝐧𝐭
𝐇𝐞𝐮𝐫𝐞𝐬/𝐚𝐧𝐧é𝐞
6 Assurances 𝐍+𝟏 ′
𝟐𝐍 𝐱 𝐏𝐫𝐢𝐱 à 𝐝𝐞𝐬𝐭. 𝐱 𝐭𝐚𝐮𝐱 𝐝 𝒂𝒔𝒔
𝐇𝐞𝐮𝐫𝐞𝐬/𝐚𝐧𝐧é𝐞
7 Impôts (taxes) 𝐍+𝟏
𝐱 𝐏𝐫𝐢𝐱 à 𝐝𝐞𝐬𝐭. 𝐱 𝐭𝐚𝐮𝐱 𝐝′ 𝒊𝒎𝒑
𝟐𝐍
𝐇𝐞𝐮𝐫𝐞𝐬/𝐚𝐧𝐧é𝐞
TOTAL DES FRAIS FIXES HORAIRES
FRAIS VARIABLES
8 Carburant Consommation x prix unitaire
9 Huiles, graisse, filtres Consommation x prix unitaire
10 A. Pneus 𝐂𝐨û𝐭 𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐦𝐩𝐥𝐚𝐜𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭
𝐃𝐮𝐫é𝐞 𝐞𝐧 𝐡𝐞𝐮𝐫𝐞𝐬
B. Train de roulement (Chocs + abrasion + facteur Z) x
facteur de base
11 Réserve pour réparations 𝐅𝐚𝐜𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐱 𝐩𝐫𝐢𝐱 à 𝐝𝐞𝐬𝐭
𝐃𝐮𝐫é𝐞 𝐭𝐨𝐭𝐚𝐥𝐞 𝐞𝐧 𝐡𝐞𝐮𝐫𝐞𝐬
12 Pièces d’usure spéciales 𝐂𝐨û𝐭
𝐃𝐮𝐫é𝐞 𝐞𝐧 𝐡𝐞𝐮𝐫𝐞𝐬
TOTAL DES FRAIS VARIABLES
FRAIS FIXES + FRAIS VARIABLES
SALAIRE HORAIRE DU CONDUCTEUR
(avantages inclus)
TOTAL DES FRAIS

Le coût horaire obtenu x coefficient des frais de gestion du matériel, nous donne le coût
horaire d’utilisation du matériel

Exemple :

Calculer le prix de revient total et le coût horaire d’utilisation d’une décapeuse sur pneus
de 20 m3 de capacité.

Données :

- Prix, machine livrée : 160 200$


- Coût remplacement des pneus : 14 000$
- Valeur de reprise de la machine : 14 600$
- Période d’amortissement prévue : 10 000 heures pendant 5 ans
- Taux annuel d’intérêt : 13.5%
- Assurance : 2%
- Taxes : 2.5%
- Combustible : 56.77 l/h, 0.30$/l
- Lubrifiant : moteur 0.53l/h, transmission 0.113l/h, réducteurs latéraux 0.15l/h,
hydraulique 0.45l/h, 0.88$/l
- Graisse 0.045kg/h, 1.55$/kg
- Filtres 0.30$/h
- Durée pneus : 3 000h
- Facteur de réparation : 0.90
- Lame de coupe : 0.50$/h
- Conducteur 13.5$/h
- Les frais de gestion du matériel sont estimés 25% du prix de revient

Solution :

Frais fixes

𝐯𝐚𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐧𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐝′𝐚𝐦𝐨𝐫𝐭𝐢𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭


Amortissement =
𝐩é𝐫𝐢𝐨𝐝𝐞 𝐝′𝐚𝐦𝐨𝐫𝐭𝐢𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧

Valeur nette d’amortissement = Prix machine – coût de remplacement pneus – valeur


de reprise

Valeur nette d’amortissement = 160 200$ - 14 000$ - 14 600$ = 131 600 $


131 600$
Amortissement = = 13.16$/h
10 000h

Intérêt, assurance, taxes (investissement)

𝐯𝐚𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐦𝐨𝐲𝐞𝐧𝐧𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐦𝐚𝐜𝐡𝐢𝐧𝐞 (𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐩𝐧𝐞𝐮𝐬) 𝐗 𝐭𝐚𝐮𝐱 𝐚𝐧𝐧𝐮𝐞𝐥 𝐝′𝐢𝐧𝐯𝐞𝐬𝐭𝐢𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭


𝐧𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝′ 𝐡𝐞𝐮𝐫𝐞𝐬 𝐝′ 𝐮𝐭𝐢𝐥𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐩𝐚𝐫 𝐚𝐧

87 400$ X 18%
= 7.86$/h
2000 h
Frais variables

Prix unitaire x consommation

- Carburant = 56.77l/h X 0.30$/l = 17.03$/h


- Lubrifiant = (0.53l/h + 0.15l/h + 0.113l/h + 0.45l/h) x 0.88$/l = 1.1$/h
- Graisse 1.55$/kg x 0.045 kg/h = 0.07$/h
- Filtres 0.30$/h
𝐜𝐨û𝐭 𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐦𝐩𝐥𝐚𝐜𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝟏𝟒 𝟎𝟎𝟎$
- Pneus : = = 𝟒. 𝟔𝟕$/𝒉
𝐝𝐮𝐫é𝐞 𝐞𝐬𝐭𝐢𝐦é𝐞 𝐞𝐧 𝐡𝐞𝐮𝐫𝐞 𝟑 𝟎𝟎𝟎𝐡
𝐅𝐚𝐜𝐭𝐞𝐮𝐫 𝐗 𝐏𝐫𝐢𝐱 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐦𝐚𝐜𝐡𝐢𝐧𝐞 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐩𝐧𝐞𝐮𝐬 𝟎.𝟗𝟎 𝐱 𝟏𝟒𝟔 𝟐𝟎𝟎$
- Réparations : = = 13.16$/h
𝐝𝐮𝐫é𝐞 𝐝′𝐚𝐦𝐨𝐫𝐭𝐢𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝟏𝟎 𝟎𝟎𝟎𝐡
- Articles spéciaux : 0.50$/h

Conducteur : 13.15$/h

Total prix de revient engin par heure : 71,00$/h

Coût horaire d’utilisation du matériel : 1.25 x 71,00 $/h = 88,75 $/h


III.2.3 COUT DES MATÉRIAUX RENDUS CHANTIER

La valeur hors taxes d’un matériau rendu chantier (VRC) correspond au coût du
matériau prêt à être utilisé sur le chantier.
L’objectif de l’étude est de calculer les coûts réels des matériaux prêts à être utilisés sur
le chantier (à pied œuvre). Cette valeur comprend les éléments ci-après :

- La valeur intrinsèque du matériau (coût départ fournisseur) qui peut être calculé :
 A partir d’un tarif préférentiel ;
 En fonction de la quantité achetée ;
 En fonction de la nature du conditionnement.
- Les remises accordées par le fournisseur ;
- Les incidences de transport, de conditionnement, d’emballage, de chargement et
de déchargement.
Transport, chargement et déchargement des matériaux
Les frais liés au transport, chargement et déchargement des matériaux (manutention) qui
sont susceptibles d’intervenir au niveau de la livraison peuvent avoir trois origines
différentes :
- Le fournisseur ;
- Un transporteur (spécialiste de livraison) ;
- L’entreprise.
Selon les cas, la méthode sera différente mais les deux règles suivantes sont à respecter :
- Les frais engagés représentent un coût supplémentaire pour l’entreprise. Ils
doivent donc être récupérés, ils seront considérés comme des déboursés ;
- Les coûts supplémentaires s’appliquent aux quantités à approvisionner (pertes,
chutes, casses incluses) et non aux quantités qui seront mises en œuvre.
Frais engagés par un tiers
Les frais engagés par un tiers (fournisseur, transporteur) figurent en clair sur la facture.
Il faudra donc reprendre intégralement le montant hors taxes facturé par le fournisseur
et le ramener à l’unité du matériau avant de l’ajouter à la valeur achat nette de remise
du matériau.
Exemple :
Un fournisseur nous facture pour une palette de 70 briques cuites perforées 68.4$ (coût
remisé de la palette) et une incidence transport de 17$ la palette. Quelle est la VRC
d’une brique ?
VRC d’une brique :
- Coût remisé de la palette : 68.4$
- Transport : 17$
- VRC de la palette : 85.4$
- VRC de la brique (85.4$/p : 70briques/p) : 1.22$
Frais engagés par l’entreprise
Les frais engagés par l’entreprise seront estimés en valeur déboursé sec avant d’être
ramenés à l’unité du matériau et d’être ajoutés aux dépenses de base.
Si l’entreprise assure ses propres transports et manutentions sans en avoir une gestion
particulière, elle peut les reprendre dans les frais de chantier.
Les matériaux élaborés dans l’entreprise
Appartenant totalement à l’entreprise ou en participation dans des groupements, des
carrières, des centrales d’enrobés, des centrales de traitement de graves, des centrales à
béton, des ateliers spécifiques de ferraillage, des ateliers de préfabrication totale, etc.
élaborent des produits pour les mettre à la disposition des chantiers selon les besoins
relevant de la réalisation des marchés.
Les coûts de ces différents produits, tiennent compte de coûts matières premières entrant
dans l’élaboration de produits, y compris les coûts de fabrication, de traitement, de
stockage, chargement et transport jusqu’au chantier.
Emprunt : Les emprunts sont payés à la tonne ou au mètre cube, selon les stipulations
des plans et devis. Le prix couvre notamment l’achat du matériau, le déboisement, le
décapage du site d’emprunt, l’extraction, l’assèchement, le chargement, le pesage si les
emprunts sont payés à la tonne, la construction des chemins de halage, le transport
total, l’épandage, le compactage, la restauration de la chambre d’emprunt ainsi que les
travaux et obligations stipulés aux articles sur la fourniture de matériaux de carrière ou
de sablière, et il inclut toute dépense incidente.
Matériaux granulaires : Le prix unitaire, au mètre cube ou à la tonne, couvre notamment
la fabrication et la fourniture de tous les matériaux, le forage, le dynamitage, le
concassage, la mise en réserve, la réalisation de la planche de référence, la correction de
la granulométrie, le chargement, le pesage, la mise en œuvre ainsi que le compactage,
et il inclut toute dépense incidente. Le transport est également inclus en totalité dans le
prix unitaire, à moins qu’il ne fasse l’objet d’articles particuliers au bordereau
Enrobé : L’enrobé est payé à la tonne. Le prix couvre notamment la fourniture et le
transport de tous les matériaux requis pour la fabrication de l’enrobé, la fabrication de
l’enrobé, le chargement, la mise en œuvre, le compactage ainsi que le liant d’accrochage
pour badigeonnage de joints, la réalisation et l’enlèvement du raccordement
temporaire, et il inclut toute dépense incidente. Le transport à partir de la centrale
d’enrobage jusqu’au site des travaux est également inclus en totalité dans le prix, sauf si
le transport additionnel fait l’objet d’un article au bordereau
CHAP IV : LA STRUCTURE DU PRIX

IV.1 La formule

Au cours de l’étude de prix, nous utiliserons systématiquement les relations usuelles, ou


égalités fondamentales, présentées dans le tableau suivant.

N° Rubriques Sigles
01 Déboursés secs (Coût de production) DS

02 + FC
Frais généraux de chantier
03 = Déboursé total DT
+
04 Frais spéciaux FS
+
05 Frais généraux FG
06 = Prix de revient (Seuil de rentabilité) PR
+
07 Marge nette + aléas (Variable) M+A

08 = Prix de vente hors taxes (chiffre d’affaires) VHT


+
09 Taxe sur la valeur ajoutée TVA
10 = Prix de vente toutes taxes comprises TTC

IV.2 Les déboursés secs

Ces charges sont aussi appelées déboursés directs. Ils sont constitués de tâches unitaires
contenant chacune tout ou partie des ressources suivantes :

- Main-d’œuvre de production ;
- Fournitures ;
- Matériel ;
- Sous-traitants.

Ces déboursés sont qualifiés de « secs » parce que leur valeur n’est affectée d’aucun
coefficient majorateur.

IV.3 Les frais généraux de chantier

Pour assurer une production, il faut prévoir des dépenses complémentaires sans
lesquelles le chantier ne pourrait pas se faire. Les frais de chantier vont constituer cette
intendance.

Ces charges sont imputables au chantier seulement, elles s’amortissent au fur et à mesure
que la production avance. Elles sont totalement amorties lorsque le chantier, c’est-à-dire
la production, est terminé.

Ces frais comportent la totalité des six masses budgétaires suivantes :


- Main-d’œuvre frais de chantier ;
- Fournitures ;
- Matériel affecté et non affectable ;
- Sous-traitants ;
- Encadrement ;
- Charges d’exploitation.

Et se répartissent en en six postes suivants :

 La main-d’œuvre frais de chantier ;

 L’installation de chantier : Elle consomme de la main-d’œuvre frais de chantier,


des fournitures, du matériel, des sous-traitants et comprend : l’installation
proprement dite du chantier (clôtures, aires de stockage, abris, ateliers, zones de
préfabrication, compteurs, panneaux, signalisation) ; les préparations et les
montages (grues, banches, centrale à béton) ; la maintenance et l’entretien ; les
baraquements, bureaux, sanitaires, etc. ; le repli du chantier et des installations ;

 L’installation de la base-vie : Elle consomme de la main-d’œuvre frais de chantier,


des fournitures, du matériel, des sous-traitants et comprend : l’installation
proprement dite de la base-vie, du réfectoire, etc. ; la maintenance et l’entretien ;
le repli de la base-vie ;

 Le matériel : Il s’agit de prendre en compte le matériel non budgétisé dans les


ressources des tâches unitaires de production, c’est-à-dire du matériel qu’il n’est
pas possible d’affecter à une tâche précise, mais qui est à usage général. On
distingue plusieurs groupes : matériel de chantier ; matériel pour la base-vie ;
transport du matériel (transferts) ; location du matériel ; entretien du matériel ;
outillage et petit outillage ;

 L’encadrement ;

 Les charges d’exploitation : Elles comprennent les consommables inclus dans les
frais de chantier et dont la liste suit.

Tous les consommables non inclus dans les tâches de production : Eau potable ;
eau sanitaire ; gaz, butane, propane ; produits d’entretien ; oxygène, acétylène,
azote, fréon ;
- Les repas : Restaurant ;
- L’hébergement : Hôtel ; locations de villas et d’appartements ;
- Les voyages : Déplacements professionnels liés au chantier ;
- Les frais de gestion : Frais de première installation ; locations des bureaux ;
téléphone ; télex ; eau ; électricité ; fournitures de bureau ; publicité ;
timbres ; amendes, contraventions ; frais de représentation ;
photocopies ; traductions ; laboratoires ; films, photos, vidéo ; essais de
sol, sondages ; provisions pour aléas ; provisions pour dépassement de
planning ; œuvres sociales ; pharmacie, santé ; assurances spéciales
chantier ; vêtements de travail.
IV.4 Le déboursé total

Le déboursé total est, selon les relations usuelles, la somme des déboursés secs et des
frais de chantier : c’est donc le budget total mis à la disposition du responsable du
chantier pour exécuter l’ouvrage dans les règles de l’art.

IV.5 Les frais spéciaux

Chronologiquement, ces charges viennent après les frais de chantier et sont aussi appelés
frais de marché.
Ces charges ne seront pas gérées par le chantier et ne font pas partie des frais généraux
puisqu’elles sont relatives à une affaire ; ce sont, la plupart du temps, des frais imposés
à un chantier qui comprennent :

- Les frais d’études supplémentaires demandées par le client ;


- Les frais de cautionnement ;
- Les assurances complémentaires ;
- Les honoraires complémentaires ;
- Les frais d’assurance pour l’étranger ou pour se prémunir contre les écarts de
change lors d’échanges commerciaux avec l’étranger.

I.V 6 Les frais généraux

Les frais généraux sont des frais nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise, qu’il
n’est pas possible de ventiler et d’affecter à une production précise : administration,
organisation, gestion. Certaines entreprises les décomposent en deux parties codifiées et
publiées par l’Aproba (Association professionnelle pour l’accroissement de la
productivité dans l’industrie du bâtiment), et que nous reproduisons ici :

- Les frais généraux d’exploitation ou de chantier ;


- Les frais généraux de siège.

Les frais généraux d’exploitation

Ces charges regroupent les dépenses communes aux chantiers, à la production.

 Frais d’études : Etudes à caractère général non affectables par chantier, études
n’ayant pas l’objet de commandes ;

 Frais de personnel technique commun : Conducteurs de travaux, chef de


chantier ; commis, adjoints techniques ; responsables, techniciens et employés
divers ;

 Frais de bureaux des méthodes : Préparation du travail, planning ; contrôle de la


rentabilité et des coûts ; analyse et exploitation des résultats du contrôle.

 Gestion de la main-d’œuvre : Centralisation de la paie ; tenue des livres


réglementaires ; déclarations diverses ; service social ;

 Frais de bureau du siège : Entretien et amortissement du mobilier et du matériel ;


fournitures, papeterie, imprimés ; duplication de documents ; matériels et
fournitures de dessin ; courrier, timbres, télégrammes ; téléphone, fax ; timbres à
quittance, papier timbré ; abonnements, revues, journaux ; documentation
professionnelle et technique ; petit déplacements, courses ; étrennes, pourboires,
petits frais de bureaux.

 Frais de transport et de déplacement du personnel du siège : Consommations,


entretien des véhicules de tourisme ; frais de transport, train, avion, etc. ; frais de
déplacement ;

 Assurances : Pour les locaux et les biens ; pour les véhicules de tourisme ; pour le
chef d’entreprise et les cadres ; pour les contrats et les chantiers ; assurances
diverses ;

 Amortissements : Immeubles, locaux divers, magasins ; agencement de bureau ;


véhicules de tourisme ; matériel de bureau et de dessin ; divers ;

 Frais communs aux chantiers, non affectables : Approvisionnements, petites


livraisons ; transport du personnel technique commun ; petit outillage ; retour
du bois de coffrage ; vêtements de travail ; frais d’exploitation des dépôts,
ateliers, magasins ; entretien des ouvrages pendant la période de garantie.

Les frais généraux de siège

Ils comprennent :

 Les frais de direction et de personnel administratif : Chef d’entreprise ;


directeurs ; comptables et employés ; secrétaires ; informaticiens ; standardistes ;
garçons de courses et employés divers ;

 Les honoraires : Expert-comptable ; expert financier ; expert fiscal ;

 Les frais relatifs aux locaux : Loyers, amortissements des bureaux ou des
magasins ; réparations locatives ; réfections des peintures ; entretien ; eau ;
électricité ; gardiennage des bureaux, des magasins ;

 Les frais commerciaux : Frais de représentation ; frais de voyage, visites,


expositions ; frais d’information et de documentation ; publicités, insertions
diverses ; créances perdues ou douteuses ; frais de contentieux ; commissions ;
frais de service après-vente (SAV) ;

 Les frais financiers : Intérêts des avances d’argent, stocks ; charges des emprunts
à long ou à moyen terme ; agios et frais bancaires ; autres frais financiers ;

 Les contributions, taxes, impôts : Taxes professionnelles ; contributions


locatives ; impôts fonciers ; enlèvement des ordures ; divers ;

 Les charges exceptionnelles : Aléas des chantiers (marges prévues non


respectées) ;

 Les honoraires complémentaires : Aléas de l’agence (budget des frais généraux en


dépassement) ;
 Les œuvres sociales : Aléas de certaines prestations (budget des frais de
représentation en dépassement).

IV.7 Le prix de revient

C’est la somme déboursé total + frais spéciaux + frais généraux, c’est-à-dire le coût
toutes dépenses confondues d’un projet. Dans ce cas, le prix de revient est prévisionnel :
à l’issue du chantier, la comptabilité produit le prix de revient réel et fait des
comparaisons avec le prévisionnel.

Le seuil de rentabilité

Le prix de revient induit la notion de seuil de rentabilité, ou ligne rouge, en dessous


duquel il faut éviter de vendre une étude sous peine d’être pénalisé au départ par une
perte prévisionnelle ou une marge négative.

En effet, si le chantier se termine au prix de revient, l’entreprise aura travaillé sans


bénéfice (au seuil) ; elle aura seulement amorti et récupéré :

- Les frais de chantier ;


- Les frais spéciaux ;
- Les frais généraux.

Cette situation se transformera avec l’effet d’inflation en une perte pour l’entreprise. La
direction générale se doit donc, dans la mesure du possible, de majorer le prix de revient
d’un pourcentage variable, appelé marge + aléas. Moins il y aura d’aléas, plus il restera
de marge.

IV.8 La marge nette et les aléas

La marge a deux définitions selon qu’elle est dite brute ou nette, et ce terme est souvent
employé suivi du mot aléas (au pluriel) : il indique que le montant de la marge peut
englober un certain nombre de dépenses imprévues mais inévitables lors de l’exécution.

Une marge positive est appelée « bénéfice » et une marge négative est appelée « perte » ;
cette marge est dite prévisionnelle avant le début des travaux et réelle après exécution
de ces travaux.

Dans notre économie de marché, une entreprise doit bien entendu dégager des profits
ou bénéfices et, avec ses profits, investir dans les moyens de production pour la
pérennité de de l’entreprise.

La marge brute

Le montant de la marge brute rassemble le total des charges situées après le déboursé
total (coût de production), et qui sont dans l’ordre :

- Les frais généraux ;


- La marge nette.
C’est donc la différence entre le montant de la vente hors taxes et le montant du
déboursé total. Cette marge brute s’exprime le plus souvent en pourcentage par rapport
à la vente hors taxes.

La marge nette

Le montant de la marge nette est la différence entre le montant de la vente hors taxes
d’une affaire et le montant de son prix de revient.

Ce supplément que l’on s’efforce d’ajouter au prix de revient se présente généralement


sous forme de pourcentage (appelé « points » par rapport à la vente hors taxes indiquée
par la direction générale : la marge est dite alors prévisionnelle. De plus, elle est
modulable en fonction des études et dépend de beaucoup de paramètres que seule la
direction générale maîtrise :

- Etat du marché ;
- Concurrence ;
- Carnet de commandes.

Les aléas représentent les impondérables, les dépenses imprévisibles et inévitables dans
le type de production qui nous occupe.

IV.9 Le prix de vente hors taxes

C’est le prix de revient majoré d’une marge bénéficiaire variable suivant les affaires :

Prix de revient + marge et aléas = Prix de vente hors taxes.

Cette marge est décidée uniquement par la direction en fonction de renseignements


généralement subjectifs. La somme de toutes les ventes hors taxes de l’année constitue
le chiffre d’affaires de l’entreprise. C’est une donnée essentielle qui caractérise une
entreprise.

Le montant du prix de vente hors taxes peut être le plus souvent modifié à la baisse par
une remise :

 Commerciale : après négociation finale avec le client, elle s’exprimera en


pourcentage par rapport au montant hors taxes du marché ;

 Gracieuse : à l’initiative de l’entreprise, le client n’a encore rien demandé. Elle


s’exprime également en pourcentage et s’applique comme la remise commerciale
ci-dessus. Cette remise permet à l’entreprise de mieux encadrer une négociation
éventuelle ;

 Technique : l’entreprise propose ou le client demande que le montant hors taxes


du marché soit arrondi à la baisse.

La structure du devis quantitatif estimatif (DQE)

L’arborescence d’un prix de vente hors taxes a généralement la structure suivante sur le
plan de la terminologie.
 L’ouvrage : c’est la construction en projet ou en cours de construction : un
hôpital ; un pont ; une maison individuelle.

 Les lots : ils regroupent un ensemble cohérent d’ouvrages élémentaires dans un


ouvrage : le lot gros œuvre ; le lot électricité ; le lot étanchéité.

 Les ouvrages élémentaires : ils constituent un lot ; ce sont par exemple, dans le
lot gros œuvre : les terrassements ; les fondations ; les soubassements.

 Les articles : à l’intérieur d’un ouvrage élémentaire, comme par exemple les
terrassements, elles peuvent se décomposer en : fouilles en rigole ; fouilles en
tranchée ; fouilles en puits.

Le chiffre d’affaires prévisionnel

Chaque chantier produit et facture les travaux exécutés, la somme de toutes les factures
hors taxes pendant un an représente le chiffre d’affaires annuel de l’entreprise. Il est
généralement en augmentation régulière d’une année à l’autre, mais ce n’est pas une
règle absolue.
CHAP V : LE COUT DE PRODUCTION
La production c’est l’activité consistant à réaliser ce qui est parfaitement décrit dans les
pièces d’un marché ou d’une commande, et rémunéré en conséquence de ce qui est
décrit.

En travaux publics, le coût de production correspond aux dépenses de construction de


l’ouvrage (ou partie d’ouvrage), spécifiquement décrites et détaillées sur le bordereau
de prix et sur les lignes du DQE.

V. 1 Principes

Le calcul d’un coût de production tâche par tâche relève de l’application de la


méthodologie de gestion de projet dans laquelle :

 L’unité de base à étudier, c’est la tâche ;


 Chaque tâche opérationnelle correspond à une quantité à réaliser ;
 Pour réaliser une tâche, des ressources sont nécessaires ;
 Les ressources agissent sur la tâche selon un certain rendement ;
 Le rendement appliqué à la quantité détermine la durée de la tâche ;
 A chaque ressource main d’œuvre ou matériel correspond un coût par unité de
temps ;
 Pour les ressources de matériaux, dès l’instant où en amont dans le calcul on a
introduit la notion de rendement, il est possible de ramener leurs à l’unité de
temps ;
 La durée de la tâche est multipliée par les coûts par unité de temps de chaque
ressource. L’addition de ces valeurs donne le coût de la tâche ;
 L’addition des coûts de chaque ligne d’étude donne le coût de production de
ligne de prix ;
 La division du coût de la ligne de prix par la quantité précisée au quantitatif
donne le prix unitaire sec de la ligne de prix.

Le résultat obtenu par les calculs dépend essentiellement de trois paramètres :

- Le bon choix des ressources ;


- La détermination ou le calcul du rendement opérationnel (réel) ;
- Les coûts des ressources (étudiés ci-haut).

V. 2 Choix des ressources

Par rapport à une tâche déterminée, le choix des ressources de réalisation est établi en
tenant compte à la fois :

- Des règles de l’art ;


- De l’expérience en la matière :
 Celle de la personne chargée de l’étude,
 Celle de l’entreprise par les retours d’expérience pour autant qu’elle soit
formalisée ;
- Du niveau de disponibilité des ressources au moment où il faudra
(éventuellement) réaliser l’ouvrage.

Quelle que soit l’activité, en matière de ressources il y a toujours une ressource


dominante, celle qui fait et fixe le rendement, celle autour de laquelle tout l’atelier de
production est organisé.

Atelier de terrassement (Déblais) : la ressource principale c’est la pelle qui charge les
camions. En effet, c’est elle qui assure le rendement de l’atelier ; la faire attendre par un
nombre insuffisant de camions à charger, c’est perdre dangereusement du rendement,
donc augmenter le coût. Dans le cadre d’une étude, la prévision d’un nombre insuffisant
de camions entraîne une perte de compétitivité sur la ligne de prix, et en conséquence
sur l’affaire

Atelier de mise en œuvre d’une couche de chaussée en béton bitumineux : la ressource


principale c’est le finisseur

Atelier de pose bordures : la ressource principale c’est l’équipe d’ouvriers.

V. 3 Rendement (Production) des ressources

Les ressources d’une tâche étant désormais fixées, le calcul ou la détermination du


rendement opérationnel constitue l’étape suivante dans la constitution du coût de
production.

Le rendement c’est la capacité des ressources à effectuer une certaine quantité d’œuvre
dans une certaine durée. Il est bien évident que la variation des conditions
environnementales de réalisation et les difficultés spécifiques au marché, génèrent pour
une même tâche des variations du rendement.

Pour chaque tâche et en fonction de chaque variable environnementale, le rendement


devra être déterminé ou calculé. Compte tenu de l’inverse proportionnalité de son
niveau avec le prix de la tâche, et en conséquence de l’incidence directe de ses variations
sur la compétitivité de l’entreprise dans l’affaire étudiée, il y a lieu d’être extrêmement
attentif dans le traitement des paramètres de calcul qui conduisent à l’établir.

Le rendement est déterminé à priori si l’entreprise est en situation de maîtrise absolue


de l’activité par l’expérience acquise en la matière. Le déterminer sans calculs en tout
autre situation c’est prendre un risque.

V.3.1 Calcul du rendement d’un engin

V.3.1.1 Éléments de production

 M3 en place : mètre cube du matériau mesuré à l’état normal dans le sol avant
excavation ;
 M3 foisonné : mètre cube du matériau après excavation, et par conséquent
affecté par le foisonnement ;
 M3 compacté : mètre cube du matériau après compactage qui a réduit son
volume antérieur
 T : tonne

En général, les terrassements sont calculés selon leur volume (mètres cubes en place). Les
préparateurs d’agrégats travaillent généralement au poids (tonnes).

Foisonnement : Le foisonnement est le pourcentage du volume original (mètres cubes)


duquel un matériau augmente lorsqu’il est dérangé de son état naturel.

𝐯𝐨𝐥𝐮𝐦𝐞 𝐜𝐮𝐛𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐟𝐨𝐢𝐬𝐨𝐧𝐧é 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐮𝐧 𝐩𝐨𝐢𝐝𝐬 𝐝𝐨𝐧𝐧é


1 + Foisonnement =
𝐯𝐨𝐥𝐮𝐦𝐞 𝐜𝐮𝐛𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐞𝐧 𝐩𝐥𝐚𝐜𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐦ê𝐦𝐞 𝐩𝐨𝐢𝐝𝐬

𝐯𝐨𝐥𝐮𝐦𝐞 𝐟𝐨𝐢𝐬𝐨𝐧𝐧é
Volume en place =
(𝟏+𝐟𝐨𝐢𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭)

Volume foisonné = Volume en place x (1 + Foisonnement)

1 + Foisonnement = Coefficient de Foisonnement (C.F)


Coefficient de chargement : Au lieu de diviser par 1 + Foisonnement pour déterminer
le volume en place, le volume foisonné peut être multiplié par un coefficient de
chargement. Si l’on connaît le pourcentage de foisonnement du matériau, on peut
obtenir le coefficient de chargement (C.C.) à l’aide du rapport relation suivant :

𝟏𝟎𝟎%
C.C =
𝟏𝟎𝟎%+% 𝐅𝐨𝐢𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭
Pour exprimer en mètres cubes la charge utile transportée par l’engin de terrassement,
on multipliera le volume à l’état foisonné (m3 foisonnée) par le coefficient de
chargement :

Chargement (volume en place) = m3 foisonnée x C.C


Coefficient de retrait : Le rapport entre les volumes d’une même masse de terre mesurés
à l’état compacté et à l’état en place (avant excavation) s’appelle coefficient de retrait
(C.R.).

𝐦𝟑 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐚𝐜𝐭é
C.R =
𝐦𝟑 𝐞𝐧 𝐩𝐥𝐚𝐜𝐞

Le coefficient de retrait s’obtient par estimation, ou à partir des cahiers des charges de
l’ouvrage qui précisent le degré de compactage exigé par comparaison avec le volume
en place (c.-à-d. excavé).

Densité du matériau : La densité est le poids d’un matériau par unité de volume. Il existe
de différentes densités selon la taille des particules du sol, la teneur en eau et les
différents matériaux.

𝐏𝐨𝐢𝐝𝐬 𝐓
Densité = =
𝐕𝐨𝐥𝐮𝐦𝐞 𝐦𝟑
Poids = Volume x Densité
La densité d’un matériau donné change selon qu’il est en place ou foisonné. Du fait de
la présence de poches d’air et d’espaces vides, une unité cubique de matériau foisonné
pèse moins qu’une unité cubique de matériau en place.

Coefficient de remplissage : Le pourcentage de volume disponible réellement utilisé dans


une benne ou un godet est exprimé sous la forme d’un coefficient de remplissage. Un
coefficient de 87% pour une benne de camion signifie que 13% du volume nominal
n’est pas utilisé pour transporter du matériau. Les godets présentent souvent un
coefficient de remplissage de plus de 100%.

V.3.1.2 Production de l’engin

Production horaire th = [Chargement (m3 en place) / cycle] x (Nombre de cycles/heure)

Cycle de travail d’un engin : la durée d’un cycle de production est le temps nécessaire
pour exécuter un tour complet, pour une opération donnée. Pour estimer la durée d’un
cycle, un simple chronométrage suffit. Un bon résultat est obtenu en faisant une
moyenne sur quelques rotations.

Durée totale du cycle = Temps fixe + temps variable


- Les temps fixes qui varient généralement peu d’un chantier à l’autre : temps de
chargement et de vidage, manœuvres de mise en place…
- Les temps variables (temps transport aller et retour), qui sont essentiellement
fonction de la vitesse moyenne des engins, doivent être réévalués à chaque
opération.

𝟔𝟎 𝐦𝐧
Nombre de cycles/heure =
𝐃𝐮𝐫é𝐞 𝐭𝐨𝐭𝐚𝐥𝐞 𝐝𝐮 𝐜𝐲𝐜𝐥𝐞 (𝐦𝐧)

Les valeurs des temps fixes sont indiquées dans les tables fournies par les fabricants sont
des temps idéaux, correspondant à un travail sans obstacles, dans des conditions plutôt
bonnes, avec un conducteur expérimenté…. Ils doivent être pondérés par des
coefficients d’efficience.

Ainsi, la durée moyenne d’un cycle de transport dépend des performances de l’engin,
mais aussi des paramètres suivants :

- Le type de matériau à transporter, son aptitude à être facilement chargé et


déchargé ;
- L’habilité des opérateurs ;
- Les conditions atmosphériques (visibilité, température) ;
- La durée des arrêts.
ESTIMATION DE LA DURÉE D’UN CYCLE Tcp D’UN ENGIN DE PRODUCTION

Nature du sol Pelle Chargeuse


Terrains légers 0,40 min 0,40 min
Terrains compacts 0,50 min 0,45 min
Débris rocheux 0,65 à 1 min 0,50 min
Blocs de rochers 1 min et plus 0,60 min et plus

Production réelle = Production horaire th x Coefficient d’efficience


Coefficient d’efficience : les coefficients d’efficience (k) permettent de déterminer la
production réelle (Pr) d’un engin en tenant compte :

- De paramètres liés au mode de fonctionnement de l’entreprise (gestion de la


maintenance du parc matériel) ou du chantier ;
- D’une production théorique (Pth) dépendant de paramètres propres à la machine,
donnés par le fabricant.

Pr (m3/h), = k x Pth(m3/h), avec k < 100%


Les tableaux, abaques ou courbes indiqués dans les documents de constructeurs sont
basés sur une efficience idéale (k = 100%), après essais en « laboratoire » sur chantiers
expérimentaux dont l’objectif est de mesurer des évolutions de prototypes, et d’établir
des comparaisons significatives).

Des imprévus dus à l’opérateur, à la marche du chantier ou de la machine diminuent le


temps d’utilisation réel par rapport au temps d’utilisation théorique. Pour une heure de
fonctionnement théorique, un engin travaillera effectivement, par exemple, 50 min.

Son efficience k atteindra donc : 50/60 = 83%

EFFICIENCE HORAIRE

Efficience Médiocre Moyenne Normale Bonne Très Théorique


horaire bonne
K (%) 58 66 75 83 92 100
Travail
effectif 35 40 45 50 55 60
(min/h)

Parmi les paramètres qui font varier le coefficient d’efficience k d’une machine, certains
sont fixes comme :

- La puissance de la machine,
- Le type de transmission de la puissance (chenilles, roues),
- La vitesse de déplacement,
- Les temps de fonctionnement particuliers à chaque engin….
D’autres sont variables, notamment :

- L’adéquation de la machine et de son équipement au travail demandé,


- Le type de sol à manipuler,
- La durée des cycles,
- L’état du chantier,
- Les conditions de travail du conducteur,
- La disponibilité et les caractéristiques réelles à l’instant t de la machine (qualité
de son entretien, de sa maintenance)

FACTEUR DE REMPLISSAGE R DU GODET D’UNE PELLE (en % de la capacité


nominale)

Nature du sol R%
Pelle hydraulique Pelle mécanique
Terrains légers 100 90 à 110
Terrains compacts 95 85 à 95
Débris rocheux 85 70 à 80
Blocs de rochers 70 50 à 70

Exemple :

Les paramètres retenus pour l’exemple sont les suivants :

- Godet rétro de capacité nominale : 4,1 m3,


- Conditions de travail facile à moyenne, extraction d’un terrain plutôt compact :
k = 0,83
- Facteur de remplissage du godet : R = 0,95
- Capacité nominale de l’engin de transport : Cut = 15 m3
- Cycle moyen de chargement Tc : 24 s

Le calcul de la production suit les étapes suivantes :

- Capacité utile du godet = capacité nominale x R


Soit : Cup = 4,1 m3 x 0,95 = 3,9 m3
- Nombre de coups de godets pour remplir un camion = capacité nominale de
l’engin de transport Cut / Cup
Soit : 15 m3 / 3,9 m3 = 3,85 arrondis à 4 coups de godets pour remplir un camion,
d’où un cycle de 1 min 36 s ou 1,6 min pour le remplissage d’un camion
- Nombre de camions remplis en 1 heure :
0,83 x 60 min / 1,6 min = 31,1 camions,
- Production horaire moyenne : 31,1 x 15 = 466,9 m3/h

V. 4 Dimensionnement des engins

Dimensionner un engin, revient à déterminer ses caractéristiques principales


premièrement, et le nombre d’unités nécessaire par atelier pour la réalisation de la tâche
considérée deuxièmement.
Caractéristiques principales des engins

 Le débit ou la capacité de production : dépend notamment du volume du godet


pour les engins de production, du volume de la benne pour les engins de
transport ;
 La vitesse de déplacement : dépend de la puissance de la machine, qui doit être
majorée pour tenir compte de la résistance totale au roulement (liée à la portance
du sol, à la pente, à la nature du contact avec le sol) ;

Le dimensionnement des engins concerne principalement les 2 deux caractéristiques ci-


dessus.

V. 4. 1 Dimensionnement des engins de production

Le dimensionnement des engins de production est effectué en trois étapes.

 Etape 1 : on détermine successivement :

- La production horaire minimale Pm (m3/h), à partir du délai, accordé par


le planning J (jours) et du volume d’emprunt Ve (m3), soit :
Pm = Ve / (J x Hj) avec Hj est le nombre d’heures de travail journalier
- La capacité utile G (m3) du godet nécessaire, en tenant compte du taux
de remplissage du godet R (%)
- Le temps de cycle (Tcp) de l’engin de production et donc le nombre de
cycles par heure (Ncp), à partir d’estimations moyennes connues (pour les
engins du parc matériel de l’entreprise), ou à l’aide de tableaux
d’estimation de la durée d’un cycle des engins de production. Les
conditions de travail sont prises en compte à l’aide du coefficient
d’efficience kp : Ncp = Kp x 60 / Tcp, avec Tcp en minutes

Pm (m3/h) = G (m3) x R (%) x Ncp (cycles/heure)

G (m3) = Pm (m3/h) / [R (%) x Ncp (cycles/heure)]


CAPACITÉ RELATIVE DES EXACTEURS ET DES ENGINS DE TRANSPORT

Excavateur (m3) Engin de transport (t)


≤2 10 à 20
2à4 10 à 40
4à6 20 à 60
6à8 30 à 80
8 à 10 40 à 100
10 à 15 50 à 100

Nombre d’unités nécessaires = Pm (m3/h) / Pr (m3/h) de l’unité


 Etape 2 : on choisit une (ou plusieurs) machine (s) de capacité légèrement
supérieure (s) à celle évaluée précédemment pour garder une marge de sécurité
suffisante et conserver des engins en bon état, qui demandent une faible
maintenance.
 Etape 3 : on compare le temps de cycle de la (des) machine(s) déterminée(s) avec
celui estimé au départ. Si la différence est trop élevée, on recommence avec une
durée de cycle intermédiaire.

V. 4. 2 Dimensionnement des engins de transport

Le nombre d’unités de transport (Nt) affectées à un engin de production est égal à

Nt = Tct / (Tcp x nG), avec Tct, durée du cycle de l’engin de transport et nG, nombre
de coups de godet nécessaires pour remplir une unité de transport.

Tct = Temps de chargement + Transport aller + Temps de vidange + Trajet


retour + attentes et manœuvres

Temps de chargement = Tcp x nG


𝐂𝐮𝐭 (𝐦𝟑)
nG =
𝐆 (𝐦𝟑)𝐱 𝐑(%)

𝐃𝐢𝐬𝐭𝐚𝐧𝐜𝐞 (𝐦)
Durée de transport (aller et retour) =
𝐕𝐢𝐭𝐞𝐬𝐬𝐞 (𝐦/𝐦𝐧)

TEMPS FIXES EN MIN POUR CAMIONS ET REMORQUES


Mise en place sous l’excavateur Virage et déchargement
Conditions Camions Remorques Camions Remorques
Favorables 0,15 0,15 1,0 0,3
Moyennes 0,30 0,50 1,3 0,6
Mauvaises 0,50 1,00 1,7 1,5

Nt = Pr (m3/h) engin de production / Pr (m3/h) de l’engin de transport

Théorie des queues


La théorie des queues détermine le nombre le plus économique de camions.

Tous les calculs fait ci-haut donnent un nombre théorique de camion valable en autant
que tout fonctionne bien. Malheureusement la durée du cycle, que ce soit pour les
camions ou excavateur, est très variable. Aussi, par moments, l’excavateur n’aura rien à
faire, tandis qu’à d’autres moments 2, 3, 4 camions ou plus attendront pour se faire
charger.

Les calculs statistiques nous permettent de déterminer la probabilité qu’il y ait un camion
ou plus prêt à être chargé.
Le rendement devient : Pt x rendement normal théorique

Pt : probabilité qu’il y ait un camion sous excavateur

𝐓𝐚𝐮𝐱 𝐝′ 𝐚𝐫𝐫𝐢𝐯é𝐞𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐚𝐦𝐢𝐨𝐧𝐬


Pt : est fonction de r, r =
𝐓𝐚𝐮𝐱 𝐝𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐫𝐠𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭
Probabilité qu'il y ait un camion à l'escavateur selon le nombre de camions
Nombre de camions
r 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
0.01 0.030 0.040 0.049 0.059 0.069 0.079 0.089 0.099 0.109 0.119 0.129 0.138 0.148
0.02 0.059 0.078 0.098 0.117 0.137 0.156 0.176 0.195 0.215 0.234 0.253 0.274 0.292
0.03 0.087 0.116 0.145 0.174 0.203 0.231 0.260 0.288 0.317 0.345 0.373 0.401 0.429
0.04 0.115 0.153 0.191 0.229 0.266 0.304 0.341 0.378 0.414 0.450 0.486 0.522 0.556
0.05 0.142 0.189 0.236 0.282 0.328 0.373 0.418 0.462 0.506 0.548 0.590 0.631 0.670
0.06 0.169 0.224 0.279 0.333 0.386 0.439 0.490 0.541 0.590 0.637 0.682 0.726 0.766
0.07 0.194 0.258 0.320 0.382 0.442 0.501 0.558 0.613 0.665 0.715 0.762 0.804 0.843
0.08 0.220 0.291 0.361 0.429 0.495 0.559 0.620 0.678 0.732 0.782 0.827 0.866 0.900
0.09 0.244 0.323 0.399 0.473 0.545 0.613 0.676 0.736 0.789 0.837 0.876 0.911 0.938
0.10 0.268 0.353 0.436 0.515 0.591 0.662 0.727 0.785 0.837 0.880 0.916 0.943 0.964
0.11 0.291 0.383 0.471 0.555 0.634 0.706 0.771 0.828 0.875 0.914 0.943 0.964 0.979
0.12 0.314 0.412 0.505 0.593 0.673 0.746 0.810 0.863 0.906 0.939 0.962 0.978 0.988
0.13 0.335 0.439 0.537 0.627 0.709 0.782 0.843 0.892 0.930 0.957 0.975 0.987 0.993
0.14 0.357 0.465 0.567 0.660 0.742 0.813 0.871 0.915 0.948 0.970 0.984 0.992 0.996
0.15 0.377 0.491 0.596 0.690 0.772 0.840 0.894 0.934 0.962 0.979 0.989 0.995 0.998
0.16 0.397 0.515 0.622 0.718 0.799 0.864 0.914 0.949 0.972 0.986 0.993 0.997 0.999
0.17 0.416 0.538 0.648 0.743 0.823 0.885 0.930 0.960 0.979 0.990 0.996 0.998
0.18 0.435 0.560 0.672 0.767 0.844 0.902 0.943 0.969 0.985 0.993 0.997 0.999
0.19 0.453 0.581 0.694 0.788 0.863 0.917 0.954 0.976 0.989 0.995 0.998
0.20 0.470 0.602 0.715 0.808 0.879 0.930 0.963 0.982 0.992 0.997 0.999
0.21 0.487 0.621 0.735 0.826 0.894 0.941 0.970 0.986 0.994 0.998
0.22 0.504 0.639 0.753 0.842 0.907 0.950 0.975 0.989 0.995 0.998
0.23 0.519 0.657 0.770 0.857 0.919 0.958 0.980 0.991 0.996 0.999
0.24 0.535 0.673 0.786 0.871 0.929 0.964 0.984 0.993 0.997
0.25 0.549 0.689 0.801 0.883 0.937 0.970 0.987 0.995 0.998
0.26 0.564 0.704 0.815 0.894 0.945 0.974 0.989 0.996 0.999
0.27 0.577 0.719 0.828 0.904 0.952 0.978 0.991 0.997
0.28 0.591 0.732 0.839 0.913 0.957 0.981 0.993 0.997
0.29 0.603 0.745 0.851 0.921 0.962 0.984 0.994 0.998
0.30 0.616 0.757 0.861 0.928 0.967 0.986 0.995 0.998
0.31 0.628 0.769 0.870 0.935 0.971 0.988 0.996
0.32 0.639 0.780 0.879 0.941 0.974 0.990 0.997
0.33 0.650 0.791 0.887 0.946 0.977 0.991 0.997
0.34 0.661 0.800 0.895 0.951 0.980 0.993 0.998
0.35 0.671 0.810 0.902 0.955 0.982 0.994 0.998
0.36 0.681 0.819 0.909 0.959 0.984 0.995 0.998
0.37 0.691 0.827 0.915 0.963 0.986 0.995 0.999
0.38 0.700 0.835 0.920 0.966 0.987 0.996
0.39 0.709 0.843 0.925 0.969 0.989 0.996
0.40 0.718 0.850 0.930 0.972 0.990 0.997
0.41 0.726 0.857 0.935 0.974 0.991 0.997
0.42 0.734 0.863 0.939 0.976 0.992 0.998
0.43 0.742 0.870 0.943 0.978 0.993 0.998
0.44 0.750 0.875 0.946 0.980 0.994 0.998
0.45 0.757 0.881 0.950 0.982 0.994 0.998
Probabilité qu'il y ait un camion à l'escavateur selon le nombre de camions
Nombre de camions
0.46 0.764 0.886 0.953 0.983 0.995 0.999
0.47 0.771 0.891 0.956 0.985 0.995
0.48 0.777 0.896 0.958 0.986 0.996
0.49 0.783 0.900 0.961 0.987 0.996
0.50 0.780 0.905 0.963 0.988 0.997
0.51 0.795 0.909 0.965 0.989 0.997
0.52 0.801 0.913 0.968 0.990 0.997
0.53 0.807 0.916 0.969 0.990 0.997
0.54 0.812 0.920 0.971 0.991 0.998
0.55 0.817 0.923 0.973 0.992 0.998
0.56 0.822 0.926 0.974 0.992 0.998
0.57 0.827 0.929 0.976 0.993 0.998
0.58 0.831 0.932 0.977 0.993 0.998
0.59 0.836 0.935 0.978 0.994 0.999
0.60 0.840 0.938 0.980 0.994
0.61 0.844 0.940 0.981 0.995
0.62 0.848 0.942 0.982 0.995
0.63 0.852 0.945 0.983 0.995
0.64 0.856 0.947 0.984 0.996
0.65 0.860 0.949 0.985 0.996
0.66 0.863 0.951 0.985 0.996
0.67 0.867 0.953 0.986 0.997
0.68 0.870 0.954 0.987 0.997
0.69 0.873 0.956 0.987 0.997
0.70 0.877 0.958 0.988 0.997
0.71 0.880 0.959 0.989 0.997
0.72 0.882 0.961 0.989 0.998
0.73 0.885 0.962 0.990 0.998
0.74 0.888 0.964 0.990 0.998
0.75 0.891 0.965 0.991 0.998

Exemple :

- Volume d’emprunt : Ve = 5 700 m3 (terres meubles compactes) à excaver en 6


jours. Les terres seront mises en dépôt dans une carrière à 12 km du chantier par
des camions 6x4 (passage sur réseau routier national) la durée d’un transport
aller-retour y compris temps de vidange est de 30 mins.
- Masse volumique des terres foisonnées 1600 kg/m3.
- Coefficient de foisonnement : 1,25
- Facteur de remplissage du godet : R = 0,95
- L’atelier sera composé de pelles et de camions dont les coefficients d’efficience
sont kp = 0,83 pour la pelle, kt = 0,9 pour les camions
- Les camions 6x4 ayant une charge utile de l’ordre de 28 t pour un volume de 14
m3, la pelle sur chenilles choisie sera équipée en retro d’un godet de capacité
nominale G = 2 m3
- Les temps de cycle de chargement estimés Tcp sont de 0,50 min, pour des
conditions de travail normales
- Une journée de travail de 8 heures

V. 5 Le Sous-détail dans les travaux publics

Dans les travaux publics, on a l’habitude de présenter les sous-détails sous la forme de
production journalière, ce qui facilite aussi les opérations de planification. Ils sont
appelés cadres de sous-détails.

L’étude de prix dans les travaux publics se fait généralement par ateliers et par jour,
c’est-à-dire par groupe de machines qui exécutent une tâche bien précise déjà repérée
dans le quantitatif comme unité d’ouvrage élémentaire, comme par exemple :

- Atelier de réglage de plate-forme pour une production journalière de 3000


m2 ;

- Atelier de mise en œuvre de la grave 0/31 pour une production de 1200


t/jour ;

- Atelier d’application du béton bitumineux 0/10 pour une production de 400


t/jour.

Tous ces ateliers sont des tâches avec les ressources habituelles, comme la main-d’œuvre,
le matériel, les fournitures. Ces tâches sont exprimées et planifiées par jour, ce qui facilite
les études. En revanche, lors du contrôle de la gestion prévisionnelle, elles redeviendront
des sous-détails pour être mieux gérées. Cette présentation à la journée se retrouve dans
la planification, alors que le sous-détail facilite la gestion : ce n’est qu’une question de
forme.
TÂCHE : COUCHE FONDATION 0/31
3
Q. prévue : 7 776 Rend/jour : 500 Délai : 15,55 Unité : m
Distance de : 2 400 j.arrondi à : 16 jours
MAIN-D'ŒUVRE
Prix
Code Désignation Qual Nbre U Q. jour Total/jour Montants
unitaire
223010724 Chef d'équipe MCE 1,00 H 8,00 8,00 21,80 174,40
223010725 Ouvrier compagnon CP1 1,00 H 8,00 8,00 20,10 160,80
223010726 Ouvrier professionnel OP 1,00 H 8,00 8,00 17,20 137,60
Tot aux : 3,00 24,00 19,70 472,80
Total tâche MOP P.U sec : 0,97 % : 3,45 7 564,80
MATERIEL
Prix
Code Désignation Nbre U Q. jour Total/jour Montants
unitaire
424040705 Niveleuse 120 1,00 H 8,00 8,00 70,00 560,00
Compact eur vibrant
424041007 1,00 H 8,00 8,00 60,00 480,00
VM3
424041008 Compact eur pneu 1,00 H 8,00 8,00 55,00 440,00
424041009 Arroseuse 1,00 H 8,00 8,00 55,00 440,00
424050303 Semi-benne 25 T 8,00 H 8,00 64,00 55,00 3 520,00
Tot aux : 96,00 56,67 5 440,00
Total tâche MAT P.U sec : 11,19 % : 39,74 87 040,00
FOURNITURES
Q. Q.
Code Désignation U Coeff. Prix unit. Montants
Unit Totale
3
3 AGR0001 Grave 0/31 m 442,0 1,10 486,2 16,00 7 779,20

Tot aux :
Total tâche FOU P.U sec : 16,01 % : 56,82 124 467,20

Total tâche P.U sec : 28,17 % : 100,00 Total sec/j : 13692,00


Prix unitaire sec pour l'article : 28,17
CHAP VII : LE COEFFICIENT DE PRIX DE VENTE HT
Le calcul du coefficient de prix de vente hors taxes est l’avant dernière étape avant la
détermination des prix de vente unitaire hors taxes et l’élaboration du devis quantitatif
estimatif (DQE).

Le prix de vente unitaire hors taxes d’une unité d’ouvrage élémentaire sera déterminé
par le produit entre la valeur déboursé sec de cet ouvrage élémentaire et le coefficient
de prix de vente HT.

PVHT = DS X K
- Choix de la marge bénéficiaire

A la différence du coût de revient prévisionnel qui découle de statistiques


d’entreprise ou de probabilités chiffrées et du coût de revient réel issu d’une
réalité en fin de travaux, le prix de vente unitaire hors taxes est avant tout une
conséquence d’une politique commerciale de l’entreprise.

En effet, la valeur du prix de vente hors taxes sera conditionnée par le choix du
pourcentage de la marge pour bénéfice et aléas que l’entreprise va se fixer au
début de l’affaire au moment du chiffrage.

Cette marge est fixée librement par l’entreprise, elle sera fonction de
l’appréciation des éléments suivants : Les particularités de l’affaire et les
conditions économiques ou commerciales.

 Les particularités de l’affaire

Le premier point concernant les particularités de l’affaire, c’est bien sûr la


clientèle.

 Le client est-il nouveau ?


 Veut-on se l’attacher ?
 Le client est-il habituel ?
 Veut-on le satisfaire ?
 Quel est le niveau de prix je peux consentir ?
 Jusqu’à quel niveau de prix, je peux descendre mon offre ?

Le deuxième élément concerne la nature des travaux :

 L’importance des travaux ?


 Leur consistance ?
 Les conditions particulières d’exécution ?
 La situation géographique des travaux ?

Les autres éléments concernant les particularités de l’affaire sont :

 Les possibilités ou non de travailler en sous-traitance ;


 L’état du marché ;
 La concurrence prévisible ;
 Les perspectives offertes et notamment l’espoir de futurs chantiers.

 La conjoncture économique et commerciale

Les éléments susceptibles d’influencer la marge bénéficiaire en ce qui


concerne la conjoncture économique et commerciale de l’entreprise sont :

 Le besoin de chantier ;
 La volonté délibérée d’obtenir l’affaire ;
 Le non besoin du chantier ;
 L’impossibilité de satisfaire le chantier ;
 La période d’activité ;
 Le désir de s’implanter et d’ouvrir des relations commerciales ;
 Le besoin de référence ;
 Le besoin de publicité.

Ce n’est que lorsque l’entreprise aura appréhendé les deux points ci-dessus et pesé
ses chances de succès qu’elle pourra arrêter sa marge bénéficiaire pour l’affaire et
fixer du même coup les prix de vente HT consentis.

- Calcul du coefficient de PVHT

Quelle que soit la nature du travail à accomplir, il faut connaître :


 Les pourcentages majorateur de de FC, Fop et FG ;
 Le pourcentage de marge bénéficiaire choisi pour l’affaire.
La méthode de détermination du coefficient de PVHT se base sur l’amortissement
des tous les frais (frais de chantier, frais d’opération, frais généraux) et la marge
sur la totalité des déboursés secs.
Données de calcul
DS
FC = a% DS
Fop = b% PVHT
FG = c% PVHT
B&A = d% PVHT
PVHT = DS + FC + Fop + FG + B&A
Soit k le coefficient de vente hors taxes sur la totalité des déboursés secs ;
PVHT = K DS
PVHT = DS + a% DS + (b + c + d) % PVHT
PVHT – (b + c + d) % PVHT = (1+a%) DS
[1 – (b + c + d) %] PVHT = (1+a%) DS
[1 – (b + c + d) %] k. DS = (1+a%) DS
𝟏 + 𝒂%
𝑲=
𝟏 − (𝒃 + 𝒄 + 𝒅)%

Le coefficient de PVHT, appliqué aux déboursés secs permet de calculer directement les
prix de vente unitaire hors taxes par un simple produit.

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