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COURS DE CONSTRUCTION APPLIQEE- MASTER/ EIC DAUPHINE

CHAPITRE 1 : GENERALITES
1. Génie civil
Le Génie civil représente l'ensemble des techniques concernant les constructions
civiles. Les ingénieurs civils ou ingénieurs en génie civil s’occupent de la
conception, de la réalisation, de l’exploitation et de la réhabilitation d’ouvrages
de construction et d’infrastructures dont ils assurent la gestion afin de répondre
aux besoins de la société, tout en assurant la sécurité du public et la protection
de l’environnement. Très variées, leurs réalisations se répartissent
principalement dans cinq grands domaines d’intervention: structures,
géotechnique, hydraulique, transport, et environnement. En France, génie civil
est une expression désignant la construction en général.
2. Domaine d'application
Le domaine d'application du génie civil est très vaste ; il englobe les travaux
publics et le bâtiment. Il comprend notamment : Le gros œuvre en général, quel
que soit le type de construction ou de bâtiment, comme les gratte-ciel, etc. Les
constructions industrielles : usines, entrepôts, réservoirs, etc. Les infrastructures
de transport : routes, voies ferrées, ouvrages D'art, canaux, ports, tunnels, etc.
Les constructions hydrauliques : barrages, digues, jetées, etc. Les infrastructures
urbaines : aqueducs, égouts, etc.
3. Phases d'un projet
Un projet de génie civil peut être scindé en plusieurs phases, souvent confiées à
des organismes différents : La planification qui consiste à intégrer le projet dans
un ensemble de plans directeurs, La conception, qui inclut la réalisation des
études détaillées d'avant-projet, le dimensionnement, qui consiste à déterminer
les dimensions des éléments constitutifs de la future réalisation, l'appel d'offres
qui permet de planifier la réalisation, notamment le coût de celle-ci, et de choisir
l'entreprise qui en aura la charge, l'exécution de la construction, qui inclut
l'élaboration du projet définitif. Différents corps de métiers interviennent dans la
réalisation d'un ouvrage : Les études techniques (techniques de génie civil)
entrent dans le détail de la phase de dimensionnement et établissent les plans de
construction. Ensuite, interviennent les méthodes qui valident la faisabilité des
plans de construction et définissent le mode et les outils de construction. Le
département de production : Fondation (construction), terrassements, gros
œuvre, corps d'états secondaires, corps d'états techniques, corps d'états
architecturaux, équipements.
Réceptions provisoire et finale de l'ouvrage,

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L’exploitation et l'entretien de l'ouvrage.


4. Intervenants
Un projet de génie civil est réparti entre plusieurs intervenants : Le maître
d'ouvrage est celui (personne ou organisme) qui déclenche une entreprise de
construction et sera celui qui réceptionnera l'ouvrage. En premier lieu c'est celui
qui paie l'entreprise, le maitre d'œuvre et le bureau de contrôle. Le maître
d'œuvre élabore un projet (l'œuvre) à la demande du maître d'ouvrage. Le bureau
de contrôle est chargé par le maître d'ouvrage de donner un avis sur l'œuvre ainsi
que les travaux. Le coordonnateur SPS (Sécurité et Protection de la Santé) est
chargé d'évaluer les risques liés à la co-activité des entreprises travaillant sur le
projet et de préconiser des actions de prévention visant à éviter les accidents
pendant les travaux de construction (PGC : Plan Général de Coordination) et de
maintenance (DIUO : Dossier d'Intervention Ultérieure sur l'Ouvrage) les
entreprises réalisent les études puis les travaux. Le maître d'œuvre valide les
études et vérifie les travaux. Il présente mensuellement au maître d'ouvrage une
situation des travaux réalisés. Le maître d'ouvrage se doit de payer aux
entreprises les travaux réalisés dans le mois.
5. Bâtiment (construction)
Un bâtiment au sens commun est une construction immobilière, réalisée par
intervention humaine, destinée d'une part à servir d'abri, c'est-à-dire à protéger
des intempéries des personnes, des biens et des activités, d'autre part à
manifester leur permanence comme fonction sociale, politique ou culturelle. Un
bâtiment est un ouvrage d'un seul tenant composé de corps de bâtiments
couvrant des espaces habitables lorsqu'il est d'une taille importante. (Le terme
édifice désigne tout ce qui est édifié : un ensemble architectural ou industriel (un
ou plusieurs bâtiments jointifs ou non ayant la même destination), une
construction bâtie pour aménagement de terrain, un signal monumental.)
Le Bâtiment au sens commun est le secteur d'activité professionnel de la
construction des édifices et des voies et routes (secteur économique "Bâtiment et
Travaux Publics" appelé B.T.P.) L'art de concevoir des bâtiments s'appelle
architecture aussi bien pour leur forme globale que pour l'aménagement intérieur
en salles, la science de la conception des édifices s'appelle le génie civil tandis
que celui de disposer les constructions à l'échelle de la ville pour les raccorder
en agglomération aux réseaux de voies, eau, égouts,... s'appelle urbanisme. La
construction des bâtiments relève de spécialités professionnelles définies en
corps de métier, appelées corps d'état, qui forment ensemble le secteur du
bâtiment. Il est traditionnellement divisé en gros œuvre fournissant la bâtisse, au

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sens propre "la partie édifiée en structure qui résiste" et le second œuvre partie
qui l'habille.
En dehors des « gars du bâtiment », ouvriers qui bâtissent manuellement, la
construction d'ouvrage nécessite après la conception par un maître d'ouvrage ou
un architecte l'intervention de professions particulières comme les métreurs, les
ingénieurs, les décorateurs, les contrôleurs, les géomètres,... avant ou pendant la
réalisation puis à la réception de l'ouvrage.
6. Vocabulaire technique
Acrotère : Socle disposé aux extrémités et au sommet d'un fronton ou d'un
pignon et portant un ornement.
Béton banché : Béton coulé entre des coffrages verticaux (banches) en métal ou
en contreplaqué.
Boisseaux : Eléments d'un conduit de fumée.
Chaînage : Elément de liaison ceinturant l'ensemble des murs. Il peut être
horizontal ou vertical.
Chatière (tuile) : Tuile destinée à la ventilation de la sous-toiture.
Chevron : Pièce de bois inclinée supportant le liteau.
Contreventement : Dispositif destiné à stabiliser une partie de l'ouvrage, malgré
les contraintes imposées par le vent.
Dalle flottante : Elle est plus épaisse qu'une chape et elle est séparée de la dalle
support par un matelas« souple ». La dalle flottante, désolidarisée du plancher et
des murs, amortit les bruits dus aux chocs.
Drain périphérique : constitué d'une cunette béton + ballastre + feutre bidim
Dressage : Dépôt de mortier sur un mur pour en assurer la planéité et/ou la
verticalité.
Doublage : Revêtement posé contre une paroi pour renforcer l'isolation
thermique.
Enduit hydrofuge : Enduit destiné à améliorer l'imperméabilisation.
Embrasure : Ouverture d'un mur.
Entrait : Partie horizontale d'une ferme ou d'une fermette.
Etanchéité des Murs enterrés : enduit hydrofuge + une couche de goudron + cala
duite + protection d'un Delta MS

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Faîtage : Partie la plus haute de la couverture.


Feuillure : Entaille à deux pans perpendiculaires servant à recevoir le bord d'une
pièce (ex : feuillure d'une porte).
Fouille : Creusement du sol pour permettre la construction. Fouille en pleine
masse à l'emplacement du futur sous-sol, fouille en rigole à l'emplacement des
futures semelles de fondation.
Génoise : Corniche en tuiles destinée à éloigner les eaux de pluies de la façade.
Hourdage : Assemblage d'éléments de construction (briques, boisseaux,
parpaings,...) à l'aide de mortier.
Hourdis, Entrevous : Bloc de béton plein ou creux, de terre cuite ou de
polystyrène placé entre les poutrelles d'un plancher préfabriqué en béton.
Hors d'air : Se dit d'une construction dont la couverture, les portes et fenêtre sont
posées.
Hydrofuge : Qui préserve de l'eau et de l'humidité.
Impression (couche d') : Première couche diluée de peinture appliquée sur un
matériau.
Jambage : Partie verticale de la maçonnerie, le long d'une fenêtre.
Jointoiement : Traitement d'une maçonnerie ou d'un mur afin que les joints
effleurent le parement.
Linteau : Partie pleine au-dessus d'une baie (porte ou fenêtre).
Ossature : Ensemble continu des éléments porteurs et assurant la solidité et la
tenue de la construction.
Ouvrant : Partie mobile d'une fenêtre ou porte autour d'un axe de rotation.
Panne : Pièce horizontale supportant les chevrons.
Plafond flottant : Plafond indépendant de l'ossature, posé sur un isolant.
Plancher dit « Sandwich » : hourdis négatif + isolant polyérétane + dalle de
compression en béton armé dosé à 350 kg.
Pont Thermique : Rupture de continuité dans l'étanchéité d'un mur, d'un châssis
de fenêtre...
Refend (mur de) : Mur porteur intérieur.
Rive : Bord de la couverture.
Radier : Elément de fondation fait d'une dalle en béton armé.
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Ragréage : Rendre une surface le plus lisse possible.


Solin : Garniture de mortier, ciment ou plâtre, exécuté sur une couverture, le
long d'un mur pour en assurer l'étanchéité.
Souche : Elément en maçonnerie placé au-dessus des combles et renfermant un
ou plusieurs conduits fumée ou ventilation.
SHOB (Surface hors œuvre brute) : Total de la surface de plancher murs
extérieurs inclus.
SHON (Surface hors œuvre nette) : Totalité des surfaces de plancher déduction
faite de ce qui n'est pas aménageable.
Soubassement : Sert de support à la construction et prend appui sur les
fondations.
Trémie : Vide dans le plancher pour le passage des équipements.
Trappe de visite : Petite ouverture destinée aux visites et aux réparations.
Vantail : Partie mobile d'un ouvrant.
VRD (voiries et réseaux divers) : Equipements de circulation, d'alimentation
électrique, en gaz, eau potable, égout.
VMC (Ventilation mécanique contrôlée) : Système d'aération qui permet à l'air
de circuler entre les pièces avec un débit constant. Vide sanitaire : Vide ménagé
entre le sol et la dalle de rez-de-chaussée.

B. LES REGLES DE CONCEPTION STRUCTURALE


La conception, parfois appelée le Design, a pour but de déterminer les
dimensions et les armatures de l'ossature d'un bâtiment, de façon à répondre
économiquement aux exigences de l'architecte et de son client tout en
garantissant la capacité portante de l'ossature et son fonctionnement à long
terme. C'est une étape très délicate, très importante, car l'ingénieur doit choisir la
forme, parmi un éventail de possibilités, de façon à réduire au minimum le coût
de la réalisation, tout en respectant les critères posés par l'architecte et les
experts-conseils des autres disciplines en cause.
D'une manière générale, la conception d'un bâtiment est déterminée par:
• La destination de l'ouvrage et son programme (cahier des charges, coûts,
délais)
• Le site et la forme de la parcelle où sera réalisé le bâtiment;
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• Les règlements en matière d'urbanisme et de construction ~


• Les exigences en matière de protection incendie :
• Les exigences en matière énergétique et de protection environnementale ~
• Les conditions géologiques, géotechniques et hydrologiques du terrain;
• Les choix en matière d'équipements et d'installations (chauffage, ventilation,
climatisation, éclairage, informatique, etc.) ~
• Les choix architecturaux ~
• Les choix relatifs aux matériaux et aux principes de systèmes porteurs.
La conception d'un système constitue donc Je travail d'une équipe
pluridisciplinaire, maîtrisant à la fois les aspects théoriques du calcul et les
contraintes de l'exécution sur le chantier. Elle s'élabore généralement en trois
étapes, qui sont les suivantes:
• La détermination des dimensions,
• Le calcul de l'armature,
• L'exécution des détails d'armature.
Mais avant de passer réellement dans la phase de conception, il est nécessaire,
voire obligatoire, de faire des études d'avant-projet puis des études préliminaires.
1. ETUDES D'AVANT-PROJET
Ces études s’élaborent par ordre chronologique de la façon suivante:
a. Objectifs et Budget:
Dans cette étape, le client explique à l'architecte les fonctions que le bâtiment
doit remplir, lui exprime ses contraintes particulières et lui fixe un budget
global.
b. Emplacement et Règlement locaux:
L'architecte, relève dans le code local du bâtiment les exigences relatives à
l'emplacement à l'occupation du site, à l'apparence et à la taille du bâtiment, à la
prévention des incendies, à la sécurité et à la santé des occupants et des
travailleurs.
c. Relevé du Site:
L'architecte et l'ingénieur visitent le site et étudient les actes de propriété et
d'autres documents afin d'identifier les contraintes particulières (servitudes,
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services publics, constructions enfouies, accès au site, eau, électricité,


communications et transport).
d. Etudes des Sols et système de Fondations:
L'ingénieur choisit le système de fondations à partir d'une étude de la nature et
des propriétés des sols et du socle effectuée par des essais géotechniques.
e. Plans préliminaires d'architecture:
L'architecte détermine la forme et les dimensions du bâtiment, élabore ses plans
préliminaires, et soumet la maquette et les dessins au client (maître d'ouvrage).
2. ETUDES PRELIMINAIRES
Elles ont pour but de préciser les données d'ingénierie nécessaires pour émettre
les plans destinés à l'appel d'offre.
a) Etudes des Matériaux:
L'ingénieur et l'architecte fixent leur choix parmi les différents matériaux du
bâtiment (bois, acier. composite acier béton, béton coulé sur place, béton
préfabriqué, béton précontraint) en tenant compte de leur disponibilité sur le
marché, des possibilités de transport et d'installation sur le chantier, et des autres
avantages relatifs, en se fondant sur une étude comparative des coûts. La
construction est soumise à un ensemble de charges et de déformations traduisant
les forces et couples qui s'exercent sur ces différents éléments. Ce sont les
actions :
- Les actions directes : charges permanentes, charges d'exploitation, charges
climatiques et éventuellement, séismes.
-Les actions indirectes : effets thermiques et variations de température.
Précontraintes, déplacements imposés, tassements différentiels, étaiements
provisoires. Les actions dites directes à considérer dans la conception d'un
bâtiment comprennent les charges permanentes et les charges variables,
désignant les charges d'exploitation et les charges climatiques.
b) Les charges permanentes
Ce terme désigne le poids propre de tous les éléments permanents constituant
l'ouvrage terminé. Il s'agit donc non seulement du poids de l'ossature mais aussi
de tous les éléments du bâtiment (planchers, plafonds, cloisons, revêtements de
sol, installations fixes et les pressions des liquides dont les niveaux varient peu).
Le fascicule de documentation NF P 06-004 donne des valeurs indicatives des

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poids à considérer pour différents matériaux. A terme, il sera remplacé par l'EN
1991-1-) (actuellement ENV 1991-2-\).
c) Les charges d'exploitation
S'appliquant en principe aux planchers, elles résultent de l'usage des locaux et
correspondent au mobilier, aux matières en dépôt et aux personnes pour un
mode normal d'occupation. Elles incluent les équipements légers tels que:
canalisations de distribution des fluides ménagers, appareils sanitaires,
radiateurs, appareils de chauffage individuels, mais également les charges
d'entretien.
d) Les charges climatiques
Les documents traitant de la neige et du vent distinguent:
- Les surcharges normales qui considèrent à la fois un niveau d'agression pour le
comportement normal en service de l'ouvrage (état limite de service ou ELS) et
un autre, plus sévère et statistiquement peu probable durant la vie de l'ouvrage
(état limite ultime ou ELU).
- Les surcharges extrêmes correspondant à une situation «accidentelle ».
La graduation de l'agressivité de ces charges se traduit par des coefficients de
pondération adaptés aux différentes situations.
e) Action due au vent
Les effets induits par l’action du vent sur lin bâtiment varient selon son
implantation géographique. L'action du vent dépend aussi de l'orientation, des
dimensions et de la forme de ce bâtiment ainsi que de la vitesse de J'écoulement
de l'air. En pratique, on procède à la décomposition du bâtiment en parties
élémentaires (murs, toitures, acrotères. auvents,...) afin de considérer les actions
du vent sur chacune de ces parties.
 Surfaces « au vent» : exposées, elles sont soumises à un écoulement
régulier de l'air qui se traduit par une pression.
 Surfaces « sous le vent» : abritées ou parallèles à la direction du vent,
elles sont soumises à un écoulement turbulent qui se traduit par une
dépression.
L'action exercée par le vent sur une partie d'ouvrage est donnée en général par
une pression agissant perpendiculairement à cette partie.

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3. FACTEURS DETERMINANTS POUR LA CONCEPTION


La fonctionnalité et l'architecture interviennent de manière décisive pour la
conception du système porteur d'un bâtiment. Le choix de ce système est
fonction de l'usage des locaux: bâtiment d'habitation, bureaux, école, hôpital,
locaux commerciaux, salle de spectacle, usine, entrepôt, etc. Ainsi l'exigence en
matière de portées, de flexibilité, de charges utiles et de performances
particulières varie selon l'usage des locaux. Le tableau suivant, met en évidence
la répercussion de l'usage des locaux sur le choix du système porteur.
Usage Flexibilité Cloison Porteurs verticaux Portées(m)
habitation Faible à nulle fixe murs 2,5 à 5
scolaire Moyenne à élevée mobile colonnes 4 à 10
administratif élevée mobile colonnes 5 à 12
commercial Très élevée aucune Noyaux + colonnes 8 à 15
Tableau 1 : Usage des locaux par rapport au choix du système porteur
La hauteur totale d'un bâtiment est souvent limitée par des règlements. La
hauteur des locaux entre le niveau fini du sol et le plafond dépend de l'usage et
elle est très souvent fixée par des règlements ou le cahier des charges. Les
réseaux d'installations (eau, chauffage, climatisation, électricité, téléphone,
informatique, etc.) nécessitent souvent sous chaque dalle un espace
supplémentaire d'une hauteur de 0,15 m au minimum et pouvant aller jusqu'à
1,00 rn pour y loger toutes ces installations. fis peuvent être cachés ou non par
un plafond suspendu assurant également une fonction de protection acoustique
et contre le feu.
La construction de tout bâtiment en site urbain comprend de plus en plus
fréquemment un parking sur un ou plusieurs niveaux en sous-sol.
La conception des niveaux concernés est conditionnée d’une part par les
exigences géométriques propres au parcage et à l'accès de véhicules et d'autre
part par les inévitables venues d'eau inhérentes à l'exploitation d'un parking (eau
amenée par les véhicules, nettoyage occasionnel, etc.).
Leur intégration dans le projet de bâtiment se traduit par diverses mesures
appropriées de conception, dont les plus importantes sont les suivantes:
 le choix de la trame pour l'implantation des porteurs verticaux;
 la réalisation des dalles avec une pente favorisant l'évacuation des eaux
(généralement, on réalise des grilles avaloires avec une fosse de relevage
pour l'évacuation des eaux au sous-sol);
 les dispositions permettant d'assurer une étanchéité des dalles.

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Un des facteurs qui influe aussi sur la conception des bâtiments est la longueur
de ceux-ci. Ainsi les normes exigent un joint de dilatation tous les 25 m dans les
régions sèches et chaudes et en cas de crainte de tassements différentiels on
prévoit un joint de rupture. Mais étant donné que notre bâtiment ne fait que 30
rn et que le risque de tassement sur le terrain est quasiment nul alors il n'est
prévu aucun joint ni de dilatation ou de rupture.
3.1. REPRISE DES CHARGES VERTICALES ET
HORIZONTALES
Reprise des charges horizontales
La stabilité horizontale du bâtiment cl la reprise des charges horizontales dues
par exemple aux effets du vent sont assurées par les dalles, qui sont quasi-
indéformables dans leur propre plan et qui s'appuient latéralement contre
certains murs verticaux, notamment ceux délimitant les cages d'escaliers ou
d'ascenseurs encastrées dans la boite rigide que constitue dans la plupart des cas
le sous-sol du bâtiment.
Reprise des charges verticales
Différentes solutions s'offrent à l'ingénieur pour la reprise des charges
verticales:
a) La plus courante consiste à reprendre les charges et à les transmettre
jusqu'aux fondations par le plus court chemin. Elles sont tout d'abord reprises
par les dalles et les poutres sollicitées en flexion puis descendues sous forme
d'efforts normaux de compression par les éléments porteurs verticaux les plus
proches (colonnes ou murs).
b) Les dalles peuvent être réalisées en porte-à-faux à partir d'un noyau central,
libérant ainsi les surfaces de tout autre porteur vertical. Les dalles devront alors
être conçues et dimensionnées de manière à réduire le plus possible le risque
d'apparition de flèches importantes à j'extrémité des porte-à-faux.
c) Les dalles peuvent à la fois s'appuyer sur un noyau central et être fixées à des
suspentes ou tirants sur tout leur pourtour. Les charges situées assez loin du
noyau central sont transmises par flexion de la dalle aux colonnes de bord
sollicitées en traction (suspentes ou tirants). Les charges sont ainsi remontées
jusqu'au sommet du bâtiment où une structure appropriée les ramène au centre
du bâtiment. Ces charges sont finalement redescendues et transmises aux
fondations grâce à des efforts normaux de compression dans le noyau.

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3.2. CONCEPTION DE L'OUVRAGE PROPREMENT DIT


C'est la phase de l'étude, car on doit choisir un système porteur capable de
transmettre l'ensemble des sollicitations à l'infrastructure puis au sol tout en
respectant les plans architecturaux et en ayant toujours comme objectif
j'amélioration de mobilité au sein des parkings, dans les halls etc.
Tout au long de cette phase, nous avons veillé à :
 respecter les plans architecturaux le plus possible (conformité entre les
plans de l'ingénieur civil et ceux de l'architecte) ;
 respecter les normes en ce qui concerne aussi bien les portées pour les
éléments horizontaux, que les élancements pour les éléments verticaux;
 la faisabilité technique (structures réalisables par l'entreprise exécutante) ;
 l'enveloppe financière.
 la mobilité dans le parking au sous-sol et dans les halls puis dans les
restaurants et cuisine (l'étude de l'évacuation, dégagement en cas
d'incendie).
Le dernier paramètre est très important surtout en cas d'incendie ou de drame
nécessitant une évacuation du public ou lorsqu'on est dans un hall, centre
commercial ou la circulation doit être fluide et sans ambiguïté.
En Afrique, le système le plus couramment utilisé est celui de poteaux poutres
en béton armé. Le réseau de poutraison reprend les charges qui lui sont
transmises par les planchers. Ces poutres s'appuient à leur tour sur les éléments
verticaux que sont les colonnes ou poteaux et les voiles..
Finalement il faut trouver une structure porteuse qui est capable de jouer son
rôle de transmission des charges vers le sol sans nuire ni à la fonctionnalité de
l'ouvrage, ni à son esthétique.
C. LES HYPOTHESES DE CALCU L
I. ETAT LIMITE ULTIME DE RESISTANCE
Dans les calculs relatifs à l'état limite ultime de résistance les sollicitations
(moment de flexion. moment de torsion. effort normal, effort tranchant), sont
déterminées à partir des combinaisons d'actions définies par 1,35G + 1.5Q et des
hypothèses suivant l’article A.4.3. 2 du B.A.E.L qui est les suivantes:
 les sections droites planes avant déformation, restent planes après
déformation. C'est l’hypothèse de Navier-Bernoulli.

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 Il n'y a pas de glissement relatif entre les armatures et le béton, c'est-à-


dire qu'une armature subit la même déformation que la gaine de béton qui
l'entoure. cette gaine de béton étant supposée nOI1 fissurée pour les
armatures tendues.
 Le béton tendu est négligé dans les calculs. Etant donné que la résistance
à la traction du béton est faible on néglige, par mesure de sécurité, le
béton tendu en considérant que sa résistance à la traction est nulle. Il
résulte de cette hypothèse que les contraintes normales de traction
doivent être équilibrées uniquement par les efforts existant dans les
armatures longitudinales.
 L'allongement unitaire de l'acier est limité à 10%0 dans tous les cas.
 Le raccourcissement unitaire du béton est limité à 3,5%0 dans les cas de
flexion simple ou composée et à 2 %0 dans le cas de compression simple.
 Utilisation du diagramme déformations-contraintes rectangulaire de
calcul du béton lorsque la section n'est pas entièrement comprimée et le
du diagramme déformations-contraintes parabole-rectangle lorsque la
section est entièrement comprimées.
 Utilisation du diagramme déformations-contraintes de calcul des aciers
 La section totale d'un groupe de barres, tendues ou comprimées en
plusieurs lits, peut-être remplacée par la section d'une barre unique située
au centre de gravité GS du groupe à condition que l'erreur commise sur
les déformations ne dépasse pas 15% pour les lits extrêmes.
1I- ETAT LIMITE ULTIME DE RESISTANCE
Dans les calculs relatifs à l'état limite de service, les sollicitations (moment de
flexion, moment de torsion, effort normal, effort tranchant), sont déterminées à
partir des combinaisons d'actions définies par G + Q et des hypothèses suivant
l'article A.4-5 du B.A.E.L qui sont les suivantes:
 les sections droites planes avant déformation restent planes après
déformation. C'est l'hypothèse de Navier-Bernoulli
 Il n'y a pas de glissement relatif entre les armatures et le béton, c'est-à-
dire qu'une armature subit la même déformation que la gaine de béton qui
l'entoure, cette gaine de béton étant supposée non fissurée pour les
armatures tendues.
 Le béton tendu est négligé dans les calculs.
 Le béton et l'acier sont considérés comme des matériaux linéairement
élastiques, c'est-à-dire que la contrainte est proportionnelle à la
déformation, cr = E* E.

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 Par convention, le rapport n du module d'élasticité longitudinale de l'acier


à celui du béton à pour valeur 15 ; n = Es / E,
 On ne déduit pas dans les calculs les aires des aciers de l'aire du béton
comprimé.
 La section totale d'un groupe de barres, tendues ou comprimées en
plusieurs lits, peut-être remplacée par la section d'une barre unique située
au centre de gravité GS du groupe à condition que l'erreur commise sur
les déformations ne dépasse pas 15% pour les lits extrêmes.
D. LA DESCENTE DE CHARGE
On appelle «descente de charge», l'opération qui consiste à calculer pour tous les
éléments porteurs de la construction (murs et poteaux) les charges qu'ils
supportent à chaque niveau en partant du dernier niveau en descendant jusqu'aux
fondations.
Un calcul rigoureux ne peut être fait qu'après avoir effectué le calcul de poutres
car les efforts tranchants aux extrémités de celles-ci dépendent des moments de
continuité.
Généralement, l'opération «descente de charge» précède le calcul des poutres.
Les calculs pratiques sont faits en admettant que les poutres reposent aux appuis
simples sur les poteaux.
Pour tenir compte de la continuité qui provoque une distribution de charges un
peu différente, on majore la charge des poteaux voisins de rive de 10 % et on
peut éventuellement minorer la charge des poteaux de rives de 5 %.
La descente de charge manuelle s'articule autour de trois procédures principales:
 Détermination du type de plancher
 Détermination de l'épaisseur du plancher
 Détermination des charges ou actions au niveau des planchers.
 Pour les poteaux:
Pour chaque poteau et ce par niveau on aura à analyser:
 La charge de plancher qu'il supporte (revêtement chape, plafond...)
 La part des cloisons repartie sur le plancher
 Le poids propre des poutres qui chargent le poteau
 Les éléments spéciaux: escaliers gaines et canalisations
techniques.
 Pour les murs:

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Il est d’usage de négliger les vides des ouvertures quand la surface celles-ci ne
dépasse pas 25% des surfaces des murs par contre on doit peut le poids des vides
(portes, fenêtres) quand cette proportion est dépassée. Cette déduction se fait
sous la forme d'un coefficient < L rapport de la partie pleine et de la partie
surface totale de la façade concernée.
E- CALCULS DE CHARGES ET SURCHARGES
I– SYSTEME PORTEUR
I – 1 Définition :
L’architecte dessine l’intérieur et l’extérieur d’un bâtiment et envoie les plans à
un bureau d’études. Le travail de ce bureau d’études est alors de définir à partir
de ces plans, tous les éléments porteurs du bâtiment. La structure composée de
tous les éléments porteurs est appelée système porteur et correspond au squelette
du bâtiment.
Le système porteur sert :
- à assurer la solidité de l’ouvrage :
• par rapport au séisme, vent, etc…….
• sans se rompre,
• sans déformations excessives,
- et à transmettre les charges aux fondations.
I– 2 Eléments du système porteur :
En ce qui concerne les différents matériaux utilisés dans le BTP (béton armé,
béton précontraint, bois lamellé collé, bois, pierres, acier…) et le type de
bâtiment qui leur correspond, on se reportera à l’introduction à la mécanique.
On rappelle qu’il existe deux sortes d’éléments porteurs :
- les porteurs horizontaux, situés dans un plan horizontal,
- les porteurs verticaux, situés dans un plan vertical.
Et que le cheminement des charges a lieu du haut vers le bas, des planchers vers
les porteurs verticaux, pour aboutir finalement aux fondations.
En bois lamellé collé et en acier, les porteurs horizontaux sont les poutres et les
porteurs verticaux, les poteaux.

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En béton armé (béton précontraint), les porteurs verticaux sont des poteaux ou
des voiles en béton armé ou des murs en maçonneries et les dalles reposent sur
des poutres ou des murs ou des voiles.
I – 3 Modélisation du système porteur :
Le but d’une descente de charges est de trouver les charges qui s’appliquent sur
chaque élément de la structure pour le dimensionner. On doit donc commencer
par modéliser le système porteur :
Les assemblages entre éléments d’une structure doivent être modélisés par une
liaison appui simple, articulation ou encastrement.
Les éléments d’une structure doivent être eux-mêmes modélisés par leur ligne
moyenne en faisant attention à ne pas reporter les charges sur la ligne moyenne
n’importe comment.
Les distances à utiliser pour les portées des poutres sont :
- les entraxes pour les poutres en bois et en acier,
- les entraxes (ou les distances entre nus d’appuis pour certaines méthodes) pour
les poutres et les dalles en béton armé d’après l’eurocode 2,
- entre nus d’appuis + 1/3 de l’épaisseur du mur d’appui dans le cas d’un mur en
maçonneries.
I – 4 Stabilité du système porteur du bâtiment
Un bâtiment est soumis à des actions horizontales comme le séisme et le vent.
Les effets de ces actions horizontales sont repris par un dispositif appelé
contreventement qui a deux fonctions principales : transmettre au sol l’effet des
actions horizontales et limiter les déformations d’ensemble de la structure.
Dans le cas d’un bâtiment courant en béton armé, les voiles, les planchers et les
cages d’escalier et d’ascenseur jouent le rôle de contreventement. Il n’y a donc
pas de problème et pas de calcul à faire.
Mais dans le cas d’un bâtiment en acier ou en bois lamellé collé, il faut penser à
placer des contreventements dans les trois plans perpendiculaires au bâtiment
(sans que cela soit nécessaire sur toute la surface extérieure du bâtiment) :

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II – LES CHARGES
II – 1 Les différents types de charges verticales
Il existe deux types de charges :
- les charges permanentes, qui ont pour symbole G, comprenant les poids des
parties porteuses telles que les poutres, les poteaux… et les poids des parties non
porteuses telles que les isolants, les revêtements…,
- les charges variables comprenant les charges d’exploitation comme les poids
des personnes, des meubles…, notées Q, et les charges climatiques comme le
poids de la neige notée S.
II – 2 Les différents types de charges horizontales ou obliques :
Les deux types de charges sont les mêmes :
- les charges permanentes comme la poussée des terres, notée Pt,
- les charges variables comprenant les charges climatiques comme le vent noté
W, mais aussi les effets dus à des variations de températures, à des séismes, ou à
d’autres actions accidentelles.
II – 3 Calcul des charges permanentes :
On détermine le poids propre P en N ou en kN de tous les éléments d’un
bâtiment:

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- soit le poids volumique γ en kN/m3, donnés pour les matériaux, par exemple
pour le béton armé, 25 kN/m3, on utilise alors P = γ . v avec v volume de la
paroi en m3,
- soit le poids surfacique γs en kN/m2, donnés pour des épaisseurs définies, par
exemple pour les briques creuses d’épaisseur 15 cm, 1,3 kN/m2. On utilise alors
P = γs . S avec S : surface de la paroi en m2, S n’étant jamais calculé avec
l’épaisseur de la paroi,
- Soit la masse volumique ρ du matériau considéré, en kg/m3, comme par
exemple pour les isolants. On utilise alors P = ρ . v . g avec v volume de la paroi
en m3 et g = 9,81 N/kg, g étant l’accélération de la pesanteur,
- Soit la densité d sans unité du matériau considéré. On utilise alors P = d. ρ0. v.
g avec ρ0 = 1000 kg/m3, masse volumique de l’eau, v volume de la paroi en m3
et g = 9,81 N/kg, g étant l’accélération de la pesanteur.
II – 4 Calcul des charges d’exploitation
De la même façon que pour les poids propres, on détermine les charges
d’exploitation appliquées à un bâtiment. On lit dessus les charges d’exploitation
surfaciques qk en kN/m2 déterminées selon la nature des locaux ou selon le type
d’usage du bâtiment. On multiplie ensuite ce poids surfacique par la surface
d’influence SP pour obtenir les charges d’exploitation en N ou en kN. Q = γs .
SP
Il existe en plus un coefficient de majoration pour faible surface et de
minoration pour grande surface. Ce coefficient notéAα n’est utilisé que pour les
catégories d’usage suivantes : A, B, C3, D1, et F. Ces différentes catégories sont
données dans le tableau en annexe 2 page 13. Il n’y a pas de réduction à
appliquer pour les autres catégories. Ce coefficient se multiplie à qk.

Ce coefficient est calculé selon l'expression : 200531770m,AAA,A=≤+=α A aire


chargée
Il existe aussi un autre coefficient noté αn qui sert à diminuer les charges
d’exploitation pour tenir compte du fait que l’occupation des divers niveaux ne
se fait pas toujours en même temps. Mais ce coefficient s’applique sur un grand
nombre de niveaux. Le coefficient αn n’est pas cumulable avec le coefficient
αA.

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II – 5 Charge d’entretien des toitures terrasses


Les toitures terrasses de catégorie I sont des toitures terrasses accessibles. Si une
toiture terrasse de catégorie I ne correspond pas à une catégorie d’utilisation
précédemment définie mais à un aménagement paysager, une valeur minimale
de 3 kN/m2 est recommandée dans les documents particuliers du marché. Cela
facilite l’organisation des travaux de réfection qui nécessitent une planification
tenant compte du déplacement d’une protection lourde.
Les toitures de catégorie H sont des toitures terrasses inaccessibles.
La charge répartie qk couvre une aire rectangulaire de 10 m2, dont la forme et la
localisation sont à choisir de la façon la plus défavorable pour la vérification à
effectuer (sans toutefois que le rapport entre longueur et largeur dépasse la
valeur 2). Les charges qk correspondent à la surface projetée de la toiture
considérée. Les charges d’exploitation appliquées sur les toitures terrasses ne
sont pas prises en compte en même temps que les charges de neige ou les
actions du vent.
Il existe aussi les toitures de catégorie K qui sont accessibles pour des usages
particuliers comme pour les hélicoptères. Ce sujet n’est pas développé dans ce
cours.
II – 6 Calcul des charges de neige
L’accumulation de la neige sur les toits est rarement uniforme. Elle dépend de la
forme de la toiture et de beaucoup d’autres facteurs. La neige est toujours
considérée comme une action verticale et elle est donnée par mètre carré
horizontal, c’est à dire qu’il faut projeter horizontalement la surface de la toiture.
On détermine d’abord la valeur caractéristique de la charge de neige sur le sol sk
qui est fonction de la localisation géographique et de l’altitude du lieu considéré,
comme le montrent la carte et les tableaux de l’annexe 3 page 14. Le domaine
d’application concerne les altitudes A ≤ 2000 m.
200,ks correspond à la valeur caractéristique de la charge de neige sur le sol,
pour une altitude inférieure à 200 m. Le tableau page 14 donne en fonction de la
zone définie par la carte suivant la région. Pour une altitude A (en mètres) :

Le tableau page 14 permet d’obtenir Δsi(A) à rajouter pour tenir compte des
effets de l’altitude.

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On calcule ensuite la charge de neige s sur une toiture qui vaut pour les
situations de
projet durables/transitoires : s = sk . μi .Ce
avec
μi : coefficient de forme pour la charge de neige donné dans le tableau en
annexe page 14,
Ce : coefficient d’exposition
Ce = 1,25 Lorsque les conditions d’abri quasi permanentes de la toiture dues aux
bâtiments voisins conduisent à empêcher pratiquement le déplacement de la
neige par le vent.
Ce = 1 Dans tous les autres cas
Cas de toitures présentant des zones de faible pente (inférieure ou égale à 5%).
Lorsque la toiture présente des zones de faible pente (inférieure ou égale à 5%),
il y a lieu, pour tenir compte de l’augmentation de la densité de la neige résultant
des difficultés d’évacuation de l’eau, de majorer la charge de neige sur la toiture
de : s
- 0,2 kN/m2 lorsque la pente nominale du fil de l’eau est inférieure ou égale à
3%,
- 0,1 kN/m2 si elle est comprise entre 3% et 5%.
II – 7 Calcul des charges horizontales

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Charges vent
Elles peuvent être dues à la neige qui génère des charges verticales mais aussi au
vent qui génère des charges horizontales. D'après les Règles Neiges et vent
NV65 nous avons: la pression dynamique de base q10 (à une hauteur Hs10m)
vaut 60daN/m2 Pour une hauteur H on a :
(𝐻 + 18)
𝑞10 × 2,5 𝑘𝑠 × 𝛽 × 𝛿 × 𝑐𝑡
(𝐻 + 60)

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le coefficient de site k; est égal à 1,3 en considérant qu'on est à moins de 6km de
la mer donc site exposé;
le coefficient dynamique β est égal à 1 considérant que le l'immeuble est
ordinaire;
le coefficient de traînée globale Ct est égal à 1,3 ;
le coefficient de réduction ᵟ correspondant à une surface exposée de 2,73m x
30m la plus grande dimension de la surface 30m donne 8= 0,765

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CHAPITRE 2 : ETUDE DES STRUCTURES


ETUDE DES PLANCHERS
Le plancher est une aire plane horizontale séparant deux niveaux d’une
construction et est capable de supporter des charges (plancher sur vide sanitaire,
planchers intermédiaires, plancher de toiture terrasse) (Figure 1). Les planchers
sont des éléments porteurs. Les dallages sur terre-plein peuvent être assimilés à
des planchers.

Figure 1 : Différents niveaux


Il peut être exécuté en bois, en acier ou en béton armé. Le plancher est réalisé
par une dalle horizontale de 160 à 300 mm d’épaisseur et un réseau porteur
horizontal constitué de poutre, poutrelles et chevêtres (Figure 2).
Les voiles et les poteaux constituent les porteurs verticaux du plancher.
Généralement, le plancher est constitué de 3 parties distinctes qui sont : le
revêtement, la partie portante et le plafond.
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• partie portante : est constituée par des poutres en B.A. ou en béton


précontraint, des poutrelles métalliques, des solives en bois, des dalles en béton
armé pleines ou nervurées.
La partie portante doit résister aux charges transmises par le poids propre (de
l’élément porteur lui-même, du revêtement et du plafond) ; les surcharges
d’exploitation qui sont fonction de l’utilisation qu’on va faire du bâtiment ; le
poids des diverses cloisons de séparation (dans le cas de bâtiment à usage
d’habitation, on assimilera leur effet à celui d’une charge supplémentaire
d’environ 75kg /m²).
• Le revêtement : repose sur la partie portante : ce peut être du carrelage, parqué
en bois, dallages divers, revêtements synthétiques. Il doit être adapté au type de
la construction, il doit garantir essentiellement une isolation acoustique et
thermique satisfaisante, tout en présentant un aspect esthétique.
• Le plafond : est réalisé sous l’élément porteur, c’est un enduit de plâtre, ce peut
être des plâtres préfabriqués en matériaux de tous genres. Il contribue à
l’amélioration de l’isolation qui peut être obtenue tout en obéissant à
l’esthétique.

2. FONCTIONS DES PLANCHERS

Les planchers doivent répondre aux critères suivants :


- Résistance et stabilité (porteuse)
- supporter les charges d’utilisation
- ne pas fléchir (limiter la flèche au moment du coffrage puis en cours
d’utilisation)
- durabilité
- Etanchéité et protection
- à l’air
- au feu
- aux effractions
- Isolation thermique et acoustique
- isolant thermiquement (par exemple au-dessus d’un garage)
- isolant acoustiquement (bruits d’impacts, ...)
- Fonction architecturale
- aspect décoratif en sous face
- Fonctions techniques
- facilité de mise en œuvre
- liaisons avec les porteurs verticaux
- passage de gaines (eau, chauffage, électricité, ...)

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3. LES PLANCHERS A CORPS CREUX

3.1. Définition
Les planchers à corps creux sont composés de 3 éléments principaux (Figure 3) :
- les corps creux ou "entrevous" qui servent de coffrage perdu (ressemblent à des
parpaings),
- les poutrelles en béton armé ou précontraint qui assurent la tenue de l'ensemble
et reprennent les efforts de traction grâce à leurs armatures,
- une dalle de compression armée ou "hourdis" coulée sur les entrevous qui
reprend les efforts de compression.
Le plancher est entouré par un chaînage horizontal.
3.2. Dimensions
La hauteur de l'entrevous et du plancher dépendent de la portée des poutrelles.
Par contre, l'entraxe entre ces poutrelles est de 60 cm.

Tableau 1 : portée indicative du plancher en fonction de sa hauteur


L’épaisseur peut être déterminée par les relations suivantes :

1
× 𝑝𝑜𝑟𝑡é𝑒 𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑡𝑟𝑎𝑣é𝑒 𝑖𝑛𝑑é𝑝𝑒𝑛𝑑𝑎𝑛𝑡𝑒
20
1 1
à × 𝑝𝑜𝑟𝑡é𝑒 𝑙𝑖𝑏𝑟𝑒 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑡𝑟𝑎𝑣é𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑖𝑛𝑢𝑒𝑠
22 23

3.3. Les poutrelles (Figure 4)


Les poutrelles supportent le plancher et transmettent ses charges à la structure
porteuse.
On trouve toute une gamme de poutrelles préfabriquées sur le marché:
- poutrelle en béton précontraint par fils adhérents,
- poutrelle en béton armé,
- poutrelle treillis,

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Figure 4 : les différents types de poutrelles

3.4. Les entrevous (hourdis) (Figure 5)

Le rôle des entrevous consiste au départ à supporter le poids de la dalle de


compression en phase de coulage. Ce sont donc des éléments de coffrage perdu.
Mais on peut aussi leur octroyer un rôle d'isolant.

Figure 5 : Schémas des entrevous en béton et des entrevous en polystyrène

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Généralement les entrevous sont en béton de petits granulats. Mais, on trouve


aussi dans le commerce des entrevous en terre cuite ou en polystyrène (isolation
thermique).
La hauteur des éléments en béton varie de 9 à 30 cm suivant la portée du
plancher.
La largeur varie de 16 à 21 cm. La longueur est constante et correspond à un
espacement des poutrelles de 60 cm.
5) La table de compression (Figure 7)
Le hourdis est l'âme de ce type de plancher. Il a généralement une épaisseur
supérieure à 4 cm.
Cette dalle de compression qui est coulée en place sur les entrevous et les
poutrelles doit être correctement armée.

Figure 7 : la table de compression


3.6. Mise en œuvre des planchers avec poutrelles préfabriquées (Figure 8)
Les poutrelles sont tout d'abord posées sur les porteurs. Leur bon écartement est
assuré par la mise en place d'entrevous à chaque extrémité.
Ensuite, on pose des bastaings soutenus par des étais sous les poutrelles afin de
leur permettre de supporter la mise en œuvre du hourdis.
Les files d'étais sont posées au 1/3 de la portée pour les poutrelles BA et au 2/5
pour les poutrelles BP. Puis, on pose les autres entrevous, le treillis et on coule
le hourdis.
La pose s’effectue à partir du plan fourni par le constructeur : Préconisations de
certains constructeurs……
- pose d’une poutrelle d’extrémité,
- pose d’une seconde poutrelle d’entraxe 60 cm,
- pose des 2 entrevous d’extrémité de poutrelles

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- pose de toutes les poutrelles + 2 entrevous,


- étaiement (ou non) des poutrelles en L/2,
- pose des entrevous

Figure 8 : Mise en œuvre des planchers avec poutrelles préfabriquées


- coffrage « classique » des zones restantes et étude des zones particulières
(trémies, renfort, ponctuels, balcons…) ;
- mise en place d’appuis particuliers (poutre noyée, poutre en retombée…) ;
- ferraillage de la table de compression avec treillis soudés ;
- coulage .

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Les étais resteront en place au moins 21 jours afin d’obtenir une résistance mini
du béton.

3.7. Critiques de ce mode de construction

AVANTAGES INCONVENIENTS

C'est le type de plancher le plus employé - Grande épaisseur de plancher,


par les - Sous face à enduire,
petites entreprises, car: - Portée limitée à 6 ou 7 mètres,
- Mise en œuvre facile, pas de coffrage, - Pas de souplesse de forme et de
- Ne nécessite pas de gros engin de taille.
levage, - « Mauvaise » isolation acoustique,
- Isolation thermique améliorée, - Nécessite beaucoup de
- Le plancher est relativement léger, manutentions
- Idéal pour la confection des vides - Mise en œuvre relativement
sanitaires. longue.

4- LES PLANCHERS EN BETON ARME (DALLES)

Les planchers en béton armé présentent des avantages qui expliquent leur
utilisation de plus en plus répandue, non seulement le béton armé permet des
réalisations variées et économique mais de plus, il offre, par son monolithisme,
des garanties d’une excellente liaison entre les différents éléments

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Figure 15 : Plancher en béton arme (dalles)

Les planchers en béton armé peuvent être entièrement coulés sur place (d’où
nécessité de coffrage) ;
Ils peuvent être semi-préfabriqués (les éléments préfabriqués vont servir de
coffrage) ; Ils peuvent être entièrement préfabriqués.
Dans la suite on expose les trois types de planchers les plus répandus
4.1. Les dalles pleines en béton armé
C’est une plaque en béton armé qui peut reposer avec ou sans continuité sur 2, 3
ou 4 appuis constitués par des poutres, des poutrelles ou des murs (Figure 16 (a,
b, c, d)).
L’épaisseur à donner aux dalles résulte des conditions :
- de résistance à la flexion :
1/30 à 1/35 de la portée pour une dalle reposant sur 2 appuis ;
et 1/40 à 1/50 pour une dalle reposant sur 3 ou 4 cotés.
- d’isolation acoustique : ≥ 16 cm
- de rigidité ou limitation de la flèche ≤ 1/500 ;
- de sécurité vis à vis de l’incendie : on adopte une épaisseur de 7 cm pour 1
heure de coupe-feu et de 11 cm pour 2 heures de coupe-feu.

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Figure 16 a

La dalle est réalisée sur un coffrage jointif recouvrant toute la surface. Le


ferraillage est simple et facile à poser, cependant la dalle est un élément plan, les
efforts qui la sollicitent doivent être repris suivant les deux directions principales
d’où la nécessité de constituer un quadrillage lors du ferraillage des dalles.
Les ouvertures nécessitées par le passage de conduites électriques ou de
tuyauteries doivent être prévues et tracées sur le plan de coffrage avant la
réalisation.
4.2. Dalles coulées en place

4.2.1. Disposition des armatures (Figure 17)

Les planchers sont généralement armés comme ci-dessous en fonction de leur


chargement et des liaisons aux appuis.
* En zone courante: En partie basse, un treillis à calculer.
* Aux appuis: Des aciers en chapeau.
* Aux rives: un chaînage tout autour du plancher.

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Figure 17 : Disposition des armatures dans les dalles

4.3. Critiques de ce mode de construction

AVANTAGES INCONVENIENTS
- Pas de contrainte liée à la - nécessite l'immobilisation de
préfabrication, nombreux
- Dalle de taille et de forme quelconque, coffrages,
- ne nécessite pas forcément un gros - mise en œuvre longue,
matériel de -mauvaise résistance aux bruits
levage, d'impacts.
- bonne isolation aux bruits aériens,
- bonne résistance au feu.

4.4. Les dalles champignons

C’est des dalles pleines reposant sur des points d’appuis isolés constitués par des
poteaux et comme les poteaux ont la tête évasée, on les appelle dalle
champignon. Ce type de dalle est adopté lorsqu’on a besoin d’un espace libre
important sans murs avec simplement les piliers et les planchers et lorsqu’on
veut éviter la présence de poutres apparentes (Figure 18).
Les poteaux disposés selon une trame régulière doivent cependant être implantés
de manière à ce que la portée dans un sens ne dépasse pas 2 fois la portée dans
l’autre sens.
Dans le cas de plancher champignon, l’évasement, c.a.d., l’augmentation
progressive de la section du poteau en tête s’appelle chapiteau. Le chapiteau
présente une forme homothétique à celle du poteau pour une distribution
régulière des forces.
L’écartement des poteaux varie de 8 à 12 m dans chaque sens, et l’épaisseur de
la dalle varie de 22 à 35 cm.

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Plancher champignon

Figure 18
5. LES PLANCHERS A PREDALLES
5.1. Définition
La partie inférieure du plancher est préfabriquée en usine ou sur chantier. Cet
élément s'appelle une prédalle (Figure 19). Il fait entièrement partie du plancher
et il renferme toute ou partie des armatures de la zone courante.

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Figure 19 : les planchers à prédalles

5.2. Dimensions

Si ht est la hauteur totale du plancher et hp la hauteur de la prédalle, alors: hp ≤


ht/2. En règle générale, on prend : 5 cm ≤ hp ≤ 7,5 cm, mais on peut descendre à
4 cm si la portée est faible.
La largeur varie de 0,6 à 2,4 m et la longueur est égale à la portée de la dalle.
5.3. Phase de préfabrication.

Les prédalles sont des éléments relativement légers bien que leur manipulation
nécessite un engin de levage. Elles sont coulées sur une table vibrante.
Les armatures doivent dépasser d'au moins 10 cm dans le sens de la portée afin
d'assurer la continuité sur appuis en phase finale.
Des crochets de levage sont positionnés pour permettre le transport de la
prédalle.
5.4. Mise en œuvre – Manutention

Dès que le béton a atteint une résistance suffisante on peut poser les prédalles
sur les éléments porteurs. Toutefois, leur faible inertie ne permet pas un
transport induisant des efforts horizontaux dans l'élément.
Elles sont donc transportées à l'aide d'un palonnier dont l'action de levage
n'engendre que des actions verticales sur la pièce. Ainsi, elle ne risque pas de se
plier en deux comme une vulgaire feuille de papier.
Les prédalles sont des dalles d’épaisseur limitée (de 5 à 10 cm), peu rigides, qui
peuvent donc facilement fléchir et rompre si elles sont mal manutentionnées.
MISE EN OEUVRE DES PREDALLES.
*Les prédalles sont appuyées d'au moins 2 cm sur les porteurs verticaux, côte à
côte, et sont étayées,
* On pose un treillis à la jonction de 2 prédalles afin d'assurer la continuité
transversale,

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* on pose les chapeaux aux appuis,


* le reste du béton (hourdis) est coulé sur les prédalles.
Les étais restent en place le temps nécessaire à contrer le fluage du béton.

Figure 21 : Mise en œuvre des prédalles


Après le coulage du hourdis, il est important de traiter soigneusement les joints
entre prédalles par lesquels de la laitance a pu passer.
Le schéma ci-contre présente 4 solutions possibles.

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Figure 22 : mise en œuvre des prédalles

5.5. Critiques de ce mode de construction

AVANTAGES INCONVENIENTS
- utilise des éléments préfabriqués sur place - nécessite un gros matériel
ou en usine de formes diverses. (grue, palonnier),
- pas de coffrages à placer en hauteur, - traitement des joints nécessaire,
- mise en œuvre rapide et facile, - portée relativement limitée

6. LES PLANCHERS METALLIQUES

Le système de plancher métallique permet de franchir de grandes portées avec


des charges considérables, son exécution est rapide et précise, par contre il est
coûteux et les aciers doivent être protégés de la rouille soit par la peinture soit en
les enrobant de béton. On distingue les types suivants :
6.1 Planchers en tôle pliée ou ondulée
Ce sont des planchers développés pour les constructions industrielles et les
constructions de bureaux.

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Plancher en tôle ondulée

Plancher en tôle pliée


Figure 24 : les planchers métalliques
6.2. Planchers à corps creux et poutrelles en acier
Ce sont des planchers appropriés pour les constructions d’habitation et de
commerce. Les hourdis peuvent prendre différentes formes et être fabriqués en
différents matériaux (Figure 25).

Figure 25 : Planchers à corps creux et poutrelles en acier

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6.3. Les planchers collaborant


Ce plancher est surtout utilisé pour les constructions métalliques (Figure 26).
Une tôle bac en acier est placée dans la zone tendue du plancher et collabore
avec le béton par l’intermédiaire de connecteurs (plots) pour reprendre les
efforts de traction.

Figure 26 : Les planchers collaborant


7. LES DALLAGES
Un dallage constitue une plate-forme rigide ou un plancher bas au niveau du rez-
de-chaussée ; il utilise le sol comme assise. Son rôle principal est d’isoler la
construction de l’humidité provenant du sol et de limiter les déperditions
thermiques (Figure 27).
Le dallage est composé des éléments constitutifs suivants :
- Une forme drainante : épaisseur de 15 à 30 cm, c’est un mélange de tout
venant (granulats de carrière, 0 à 40 mm) en une couche régulière et compactée ;
- Une couche de sable : épaisseur de 3 à 5 cm, c’est une couche nivelée de sable
de carrière (0 à 5 mm) et qui sert d’assise aux couches supérieures ;
- Des panneaux isolants : épaisseur 40 ou 50 mm, c’est du polystyrène
incompressible ;
- Une membrane étanche ou film : épaisseur 200 microns, c’est un film
polyéthylène en rouleaux de largeur 3,00m ;
- Une dalle en béton armé : épaisseur 10 à 14 cm avec armature par treillis
soudé.

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Figure 27 : Composants d’un dallage sur terre-plein


8. LES PLANCHERS ALVEOLES
Les planchers alvéolés se composent d’éléments creux préfabriqués en usine. Ils
se manipulent au palonnier.

Figure 32 : les planchers alvéoles


Ces dalles précontraintes allégées et d’épaisseur réduite permettent de franchir
des portées exceptionnellement élevées. A la rapidité de mise en oeuvre s’ajoute
une simplification de la structure par la suppression des porteurs intermédiaires
et une réduction de la hauteur finie des bâtiments.
Les grands volumes ainsi dégagés, grâce à l’utilisation de ce type de plancher,
permettent une très grande latitude dans l’aménagement intérieur des locaux.
L’utilisation de la dalle alvéolée est particulièrement indiquée dans:
- les constructions industrielles,
- les locaux commerciaux,

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- les parkings,
- les immeubles de bureaux,
- les groupes scolaires,
Avantages et inconvénients des dalles alvéolées
AVANTAGES INCONVENIENTS
- Préfabrication en usine, - Coût élevé,
- Portée atteignant 16 à 20 m sans aciers -Problèmes de fixations ultérieures,
complémentaires et sans hourdis - Joints très nombreux,
- Généralement, pas d’étaiement, - Levage de forte puissance,
- Cadence de pose élevée, - Trame plus ou moins imposée.
- Peu ou pas d’armatures complémentaires.

Définition des dalles alvéolées


Les dalles alvéolées sont des produits préfabriqués structurels, préfabriqués en
usine, qui comportent des évidements longitudinaux disposés à intervalles
généralement réguliers dénommés alvéoles.

Les dalles alvéolées sont posées jointivement puis assemblées par un béton de
clavetage dans les joints et associées ou non à une dalle collaborant coulée en
œuvre.
Les dalles alvéolées sont généralement en béton précontraint, d’épaisseur
comprise entre 12 et 40 cm, de largeur standard 1,20 m et de longueur pouvant
aller jusqu’à 20 m.

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III – TRANSMISSION DES CHARGES VERTICALES -


SURFACES D’INFLUENCE
Quel que soit le matériau de construction, pour déterminer les charges
transmises par les dalles aux poutres ou aux voiles, et pour tout type de charges
G, Q ou S, il faut se servir de la surface de plancher reprise par ces poutres ou
voiles. Ces surfaces de planchers sont appelées surfaces d’influence et notées
SP.
* Lorsqu’il s’agit de planchers en acier, en bois, ou en béton armé préfabriqué
comme les planchers à prédalles, à poutrelles et entrevous ou à dalles alvéolées,
les planchers sont porteurs dans un seul sens. La surface du plancher est donc
divisée en deux parties égales parallèlement aux deux poutres, murs ou voiles
porteurs. Une poutre reprend donc la moitié de l’espacement de chaque côté de
ce qu’elle supporte.

* Lorsqu’il s’agit de planchers en béton armé coulés en place, il y a deux sens


porteurs avec une répartition à 45° par rapport aux angles de la dalle pour un
angle droit. Cette inclinaison à 45° conduit à des découpes en triangles et
trapèzes isocèles, comme on peut le voir sur le schéma ci-dessous. De plus, si
l’angle que font les éléments porteurs de la dalle n’est pas un angle droit, la
répartition n’est plus à 45° mais se fait suivant la bissectrice (droite située à
angles égaux).

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IV – CALCUL DE CHARGES SUR UNE POUTRE


Les hypothèses suivantes sont faites pour ce calcul :
- charges uniformément distribuées sur toute la surface susceptible d’être
chargée,
- appuis simples pour toutes les liaisons entre éléments porteurs,
- absence de continuité entre les travées successives des poutres, poutrelles et
dalles.
Quel que soit le matériau utilisé, il faudra bien séparer les charges permanentes
et les charges variables.
IV - 1 Cas d’une poutre en bois, en bois lamellé collé, en acier ou
en béton armé préfabriqué
IV – 1 – 1 poutre secondaire
Les charges verticales appliquées sur une poutre qui ne porte aucune autre
poutre sont :
Pour les charges permanentes,
- son poids propre g, charge linéique uniformément répartie exprimée en kN/m.
Ce poids se calcule en multipliant le poids volumique du matériau de la poutre
par la section de la poutre perpendiculaire à sa ligne moyenne. Il faut aussi tenir
compte des poids des éléments non porteurs situés juste au-dessus de la poutre.
- le poids de la dalle ou plancher et des éléments non porteurs supportés de
chaque côté de la poutre qui est aussi une charge linéique uniformément répartie
exprimée en kN/m. Ce poids se calcule :

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• soit à partir du poids surfacique du plancher multiplié par la longueur


perpendiculaire à la poutre reprise par la poutre comme on le voit sur la figure
en haut de la page 5 de ce cours,
• soit à partir du poids volumique du matériau de la dalle ou du plancher
multiplié par l’épaisseur de la dalle ou du plancher et la longueur
perpendiculaire à la poutre reprise par la poutre.
Pour les charges variables,
- les charges d’exploitation q appliquées sur la poutre et la dalle ou le plancher
qui donnent des charges linéiques uniformément réparties exprimées en kN/m et
qui se calculent à partir de leur poids surfacique multiplié par la longueur
perpendiculaire à la poutre reprise par la poutre.
- Ou les charges de neige s dans le cas des toitures qui sont des charges linéiques
uniformément réparties exprimées en kN/m et qui se calculent en multipliant la
surface horizontale de toiture par la charge de neige surfacique.
IV 2 poutres principales
Les charges verticales appliquées sur une poutre portant d’autres poutres sont :
Pour les charges permanentes,
- son poids propre g, charge linéique uniformément répartie exprimée en kN/m.
Ce poids se calcule en multipliant le poids volumique du matériau de la poutre
par la section de la poutre perpendiculaire à sa ligne moyenne. Il faut aussi tenir
compte des poids des éléments non porteurs situés juste au-dessus de la poutre.
- les poids P apportés par les poutres secondaires, charges ponctuelles exprimées
en kN, qui correspondent :
. Aux poids linéiques des poutres secondaires multipliés par la demi-longueur
de chaque poutre secondaire. (+ éléments non porteurs)
. Aux poids linéiques des dalles ou planchers multipliés par la demi-longueur de
chaque poutre secondaire. (+ Éléments non porteurs)
Pour les charges variables,
- les charges d’exploitation Q apportées par les poutres secondaires, charges
ponctuelles exprimées en kN, et calculées à partir de la charge d’exploitation
linéique multipliée par la demi-longueur de chaque poutre secondaire appuyée
sur cette poutre.

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- les charges d’exploitation q appliquées sur la surface du dessus de la poutre


principale, en kN/m et calculées à partir de la charge d’exploitation du tableau
multipliée par la largeur de la poutre.
- Ou les charges de neige pour lesquelles on appliquera le même raisonnement
que pour les charges d’exploitation.
NB : On utilisera des lettres majuscules pour les charges ponctuelles comme G, Q, et des
lettres minuscules pour des charges linéiques uniformément réparties comme g, q.

IV - 2 Cas d’une poutre d’un plancher en béton armé coulé en


place :
Les charges verticales appliquées dessus ne sont plus linéiques et uniformément
réparties mais trapézoïdales ou triangulaires comme le montre le schéma page
10/14, cas d’une dalle rectangulaire :

V – DESCENTE DE CHARGES SUR UN POTEAU OU UN VOILE OU


UN MUR

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DEGRESSION DES CHARGES D’EXPLOITATIONS

VI - COEFFICIENTS DE PONDERATION
Une construction est soumise à un grand nombre d’actions qui peuvent se
combiner entre elles. On est donc amené à faire un choix en essayant de
déterminer les circonstances les plus défavorables qui pourront se présenter au
cours de la vie de l’ouvrage.
Pour le béton armé, les combinaisons et coefficients de pondération les plus
utilisés sont :

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- aux états limites de service : G + Q


- aux états limites ultimes : 1,35 Gmax + Gmin + 1,5 Q
avec Gmax : action permanente défavorable Gmin : action permanente favorable
Les états limites de service (ELS) correspondent aux conditions normales
d’exploitation, c’est à dire aux déformations élastiques des structures.
Les états limites ultimes (ELU) correspondent à un état de ruine conventionnel.
On sollicite le matériau au maximum.

2.2.1. Pré dimensionnement des poutres


Les dimensions des poutres doivent vérifier les conditions suivantes :
-la résistance,
-la déformation,
-l'exécution sur chantier.
 La hauteur de la poutre est donnée par la formule suivant :
𝐿
ℎ=
𝑚
Avec : L : la portée de la poutre (entre nus d’appuis).
m : Coefficient qui dépend de la charge sur la poutre.
Types de charge Lourde Moyenne Légère
Charges 𝑃 > 45 𝐾𝑁/𝑚𝑙 15 < 𝑃 < 45 𝐾𝑁/𝑚𝑙 𝑃 < 15 𝐾𝑁/𝑚𝑙
m 10 ÷ 12 12 ÷ 15 15 ÷ 20

 La largeur b de la poutre est donnée par la relation :


0,3ℎ ≤ 𝑏 ≤ 0,7ℎ
On a deux types de poutres :
Poutres principales.
Poutres secondaires.
On prend la poutre la plus chargée, et on calcule le chargement P.
P =g0 + g
Avec : g0 : poids propre de la poutre.

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g : La charge du plancher revenant à la poutre.


On prend une poutre principale de section (b×h) = (30×45) cm2

Figure 2.1 : surface revenant à la poutre.


ETUDE DES POTEAUX
Le dimensionnement peut s’effectuer de la manière suivante :
1- dimensionnement à L’ELU
Br×fc28 Asfe
Nu ≤ α[ + ] (1)
0,9γb γs

Avec 𝛾𝑏 coefficient de sécurité du béton tel que :


 𝛾𝑏 = 1,5 𝑠𝑖𝑡𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢𝑟𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑜𝑢 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑖𝑡𝑜𝑖𝑟𝑒
 𝛾𝑏 = 1,15 𝑠𝑖𝑡𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑐𝑐𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡𝑒𝑙𝑙𝑒
Avec 𝛾𝑠 coefficient de sécurité de l’acier tel que :
 𝛾𝑠 = 1,15 𝑠𝑖𝑡𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢𝑟𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑜𝑢 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑖𝑡𝑜𝑖𝑟𝑒
 𝛾𝑠 = 1 𝑠𝑖𝑦𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑎𝑐𝑐𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡𝑒𝑙𝑙𝑒
N u = 1,35 G + 1,5 Q
G : poids propre des éléments qui sollicitent le poteau considéré
Q : surcharge d’exploitation qui sollicite le poteau
𝛼 : Coefficient de réduction destiné à tenir compte à la fois des efforts du second
ordre et de l’excentricité additionnelle

0,85
𝛼= 𝜆 Pour λ ≤ 50
1+0,2( )²
35

50
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50
𝛼 = 0,6( )² pour 50 ≤ λ ≤ 70
𝜆

λ: L’élancement du poteau considéré : λ= Lf/i on prend Lf=0,7L0=0,7 he

a : dimension de la section du béton du poteau


Lf : longueur de flambement
I
i : rayon de giration de la section du béton seul avec : 𝑖 = √
B

I : moment d’inertie de la section du béton par rapport à son centre de gravité et


perpendiculaire au plan de flambement
B : aire total de la section du poteau
𝐴𝑠
As : section d’acier minimale ; = 1%
𝐵

fc28 : contrainte de compression du béton à 28 jours


fe : contrainte limite élastique des aciers
Br. : la section réduite d’un poteau obtenue en déduisant de la section réelle 1cm
d’épaisseur sur tout son périphérique.
On tire de l’équation (1) la valeur de Br :
𝑁𝑢
𝐵𝑟 ≥
𝑓𝑐28 𝐴𝑠𝑓𝑒
𝛼[ +
0,9𝛾𝑏 𝐵𝛾𝑠 ]

CHAPITRE : ETUDE DES FONDATIONS


1. ROLES DES FONDATIONS
1.1. Définition
Un ouvrage quelle que soient sa forme et sa destination, prend toujours appui sur
un sol d’assise. Les éléments qui jouent le rôle d’interface entre l’ouvrage et le
sol s’appellent fondations. Ainsi, quel que soit le matériau utilisé, sous chaque
porteur vertical, mur, voile ou poteau, il existe une fondation.
1.2. Rôle principal
La structure porteuse d’un ouvrage supporte différentes charges telles que :

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- des charges verticales :


• comme les charges permanentes telles que le poids des éléments porteurs, le
poids des éléments non porteurs,
• comme les charges variables telles que le poids des meubles, le poids des
personnes…, le poids de la neige,
- des charges horizontales (ou obliques) :
• comme des charges permanentes telles que la poussée des terres,
• comme les charges variables telles que la poussée de l’eau ou du vent.

La structure porteuse transmet toutes ces charges au sol par l’intermédiaire des
fondations.

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Il ne s’agit pas de calculer la charge globale que reprend l’ouvrage mais la


charge reprise par chaque fondation. En effet chaque fondation ne reçoit pas la
même charge. Cela dépend des éléments porteurs repris. La charge reprise par
une fondation se calcule au moyen d’une descente de charges. Le rôle principal
d’une fondation est donc d’assurer la transmission des charges appliquées sur
l’ouvrage au sol.
Les critères influant le choix d’une fondation sont donc :
- La qualité du sol.

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- Les charges amenées par la construction.


- Le coût d’exécution.
1.3. Rôles secondaires
1°) La fondation doit résister elle-même aux charges et doit être calculée en
conséquence.
2°) L'ensemble ouvrage – fondation - sol doit être en équilibre stable. Il ne
doit pas y avoir possibilité de mouvement.
- pas de glissement horizontal : L’adhérence sol – fondation doit empêcher les
forces horizontales (poussées du vent, des terres…) de pousser l’ouvrage
horizontalement.
- pas de basculement : Les charges horizontales ont tendance à faire basculer
l’ouvrage car elles créent un moment. Les forces verticales (poids) doivent les
contrebalancer.
- pas de déplacement vertical : Le sol doit être suffisamment résistant pour éviter
l’enfoncement du bâtiment de manière uniforme ou dissymétrique (tassements
différentiels entre deux parties solidaires de l'ouvrage) et le bâtiment doit être
suffisamment lourd pour éviter les soulèvements dus à l'action de l'eau contenue
dans le sol (poussée d'Archimède).
3°) Une fondation doit être durable. Toutes les précautions devront être
prises dans les dispositions constructives, le choix et l'emplacement des
matériaux, ainsi que dans la mise en œuvre.
4°) Une fondation doit être économique. Le type de fondation, les matériaux
employés et la mise en œuvre doivent être le moins coûteux possible.
2. FONCTIONNEMENT DES FONDATIONS
Un mur ou un poteau supporte une partie des charges de l’ouvrage et compte-
tenu de ses faibles dimensions, risquent de poinçonner le sol. C’est pour cela
que sous un mur et un poteau, on place une fondation qui permet de répartir la
même charge mais sur une surface horizontale plus importante et donc de
diminuer la pression exercée sur le sol, c’est à dire de diminuer la force exercée
sur le sol par unité de surface.
Il faudra toujours s’assurer que la pression exercée par la fondation sur le sol est
inférieure à la pression que peut supporter le sol. La pression que peut supporter
le sol a été déterminée grâce aux essais de reconnaissance de sol.

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CONCLUSION : La FONCTION d’une FONDATION est de TRANSMETTRE


au SOL les CHARGES qui résultent des ACTIONS appliquées sur la STRUCTURE
qu’elle supporte. Cela suppose donc que le concepteur connaisse:
- la capacité portante de la semelle de fondation. Le sol ne doit pas rompre, ni tasser de
façon inconsidérée sous la semelle.
- les actions amenées par la structure au niveau du sol de fondation. La semelle doit
résister aux actions auxquelles elle est soumise.

Cette pression s’appelle contrainte et est notée σ.


σ = F/S (Son unité est le MPa = MN/m2)
La pression exercée à la surface du sol entraîne des pressions dans les couches
de sol situées en dessous jusqu’à une certaine profondeur qui varie suivant le
type de fondations et la charge appliquée.
3. TYPES DE FONDATIONS
3.1. Types de fondations :
Les deux types de fondations sont :
- les fondations superficielles,
- les fondations profondes et spéciales.
Les fondations sont dites superficielles si une des deux conditions suivantes est
respectée :
H/L < 6 ou H < 3 m
Avec H : profondeur de la fondation et L : largeur de la fondation.

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3. 2. Choix des fondations


Le choix du type de fondation dépend :
- du type d'ouvrage à fonder, donc des charges appliquées à la fondation
(charges différentes pour une maison individuelle et pour une tour),
- de la résistance du sol. Il est important de faire une bonne reconnaissance des
sols.
. Si la couche superficielle est suffisamment résistante, il sera quand même
nécessaire de faire une reconnaissance de sol sous le niveau de la fondation sur
une profondeur de deux fois la largeur de la fondation et s'assurer que les
couches du dessous sont assez résistantes.
. Si la couche superficielle n'est pas assez résistante, une reconnaissance des sols
devra être faite sur une profondeur plus importante. On choisira toujours la
fondation la plus économique.
4. LES FONDATIONS SUPERFICIELLES
4.1. INTRODUCTION
Les fondations superficielles sont mises en œuvre lorsque la construction peut
prendre appui sur une couche de résistance acceptable à faible profondeur par

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rapport au niveau le plus bas de la construction et non du terrain naturel. Les


fondations superficielles sont de trois types :
Semelle isolée, placée sous un poteau,
semelle filante, placée sous un mur ou plusieurs poteaux rapprochés

4.2. Les semelles isolées


4.2.1. Définitions - Terminologie
Une fondation superficielle est définie par des caractéristiques géométriques

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Figure : Coupe verticale sur semelle superficielle


- L: longueur de la semelle ou plus grand côté d’une semelle.
- B : largeur de la semelle ou plus petit côté de la semelle.
- semelle circulaire B = 2 R
- semelle carrée B = L
- semelle rectangulaire B < L < 5R
- semelle continue ou filante :... L > 5B
- D : hauteur d’encastrement de la semelle. Hauteur minimum au-dessus du
niveau de la fondation. Si un dallage ou une chaussée surmonte la fondation
ceux-ci sont pris en considération dans la hauteur d’encastrement.
- h : ancrage de la semelle. Il correspond à la hauteur de pénétration de la
semelle dans la couche porteuse
Elle est aussi définie par le rapport B/D. Au-delà d’un rapport de 1/6, nous
sommes dans le domaine des fondations profondes
4.2.2. Dimensionnement des fondations superficielles
La surface de la semelle doit être suffisante pour répartir sur le sol, les charges
apportées par les porteurs verticaux.
Répartir une force sur une surface, c’est exercer une pression :

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La capacité portante du sol doit être supérieure à la pression exercée par les
fondations.
La surface S d’une semelle s’exprime :

Nu représente l’effort ultime apporter par l’ouvrage, q représente la contrainte


(capacité portante) du sol.
4.2.3. Dimensions des semelles isolées
Les semelles isolées sont les fondations des poteaux. Leurs dimensions de
surface sont homothétiques à celles du poteau que la fondation supporte :

- Semelles circulaires :
Les semelles sont axées sur le poteau, la hauteur H est définie pareillement, en
fonction des diamètres du poteau et de la semelle.
- Profondeur hors gel des semelles de fondation.
Pour éviter que le sol d’assise des semelles ne soit déstructuré par les cycles de
gel et de dégel du sol, le niveau d’assise des fondations doit être descendu à un
niveau suffisant : profondeur hors gel. Cette profondeur varie selon la zone
climatique et l’altitude :

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4.3. Formes de semelles isolées

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DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES

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