Béton Armé – M Chemrouk Dalles en Béton Armé

Chapitre 7

III- DALLES NERVUREES PORTANT SUR UN SEUL SENS

Les dalles nervurées sont relativement plus économiques que les dalles solides pour des
longues portées (L > 5m) et avec des charges d’exploitation légères à modérées tels que les
hôpitaux, les bâtiments administratifs et les bâtiments à usages d’habitation. Ce type de dalle
ne convient pas pour des structures lourdes telles que les entrepôts de stockages, les garages
ou les grandes salles de gymnastique.

Les règlements (BS8110, Eurocode 2, ACI 318, BAEL 91/99) recommandent deux méthodes
de constructions :
(a) Dalles nervurées sans blocs permanents : Planchers nervurés ou planchers à poutrelles
parallèles rapprochées, coulés avec un coffrage permanent ou temporaire.

(b) Dalles nervurées avec des blocs creux permanents : Planchers à corps creux. Les corps
creux sont généralement une sorte de briques creuses faites en terre cuite ou des blocs en
béton faits à base d’agrégats légers, couramment appelés hourdis ou corps creux. Pour réduire
d’avantage leurs poids, il existe actuellement des corps creux en polypropylène.
Dans le cas des planchers à corps creux, les parois supérieures et latérales de l’hourdis servent
de coffrages aux nervures et à la dalle de compression coulées sur place. Pour avoir une bonne
liaison entre le béton coulé et les blocs d’hourdis, il est important d’humidifier
convenablement ces derniers avant le bétonnage.
La hauteur des hourdis creux est généralement de 15, 16 ou même 20 cm et leur longueur de
25, 30, 40 ou 50cm.

FGC/USTHB 1
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bav
Dalle de compression ≤ 1,50m

≥ 50

≤ 4bav
Nervure

≥ 120

(a) Dalle nervurée ou dalle

à poutrelles rapprochées

(b) Dalle nervurée avec corps creux

L’avantage de ce type de planchers réside dans la réduction du poids propre, obtenue par
l’élimination de la partie de béton au-dessous de l’axe neutre (béton tendu) et, dans le cas de
planchers à corps creux, la remplaçant par une forme légère de construction, connue sous le
nom de hourdis ou corps creux.
Le corps creux n’est souvent pas pris en compte dans l’évaluation de la résistance.
Les règlements requièrent à ce que les dalles avec nervures aient les proportions suivantes :
(a)- La distance entre axes des nervures ne doit pas dépasser 1,5m. Pour les planchers à corps
creux, les distances entre axes des nervures les plus couramment utilisées sont de 56cm et
65cm en Algérie.

FGC/USTHB 2
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(b)- La hauteur des nervures, sans la dalle de compression, ne doit pas dépasser quatre fois sa
largeur moyenne (4bav).
(c)- La largeur minimale de la nervure est de 120mm pour des considérations de résistance au
feu.
(d)- L’épaisseur de la dalle de compression ne doit pas être moins que le max (50mm or 1/10
de la distance libre entre nervures). Pour le cas des dalles avec corps creux, l’épaisseur
minimale de la dalle de compression est le max (40mm or 1/10 de la distance libre entre
nervures).

III.1) – Calcul du Ferraillage:

Les moments fléchissant des dalles continues avec nervures peuvent être obtenus à partir de
l’analyse faite pour une combinaison simplifiée de chargement (cas des poutrelles et poutres)
ou à partir de la RDM.
a-Aciers principaux de traction
La section à mi-travée est calculée comme une section en T avec la largeur de la table de
compression prise comme la distance entre axes des nervures. La section à l’appui est calculée
comme une section rectangulaire (bav . h).
b-Renforcement d’effort tranchant
Pour l’effort tranchant, la contrainte de calcul est donnée par :
T

b.d
Où T représente l’effort tranchant ultime pour une largeur de dalle égale à la distance entre
axes de deux nervures adjacentes ; d étant la hauteur effective de la nervure et b la largeur
moyenne de la nervure.
- Quand    c les aciers d’effort tranchant ne sont pas nécessaires.

- Quand    c Les aciers d’effort tranchant doivent être calculés comme pour une poutre.
Les règlements stipulent que quand la nervure contient deux barres ou plus, des cadres
doivent être pourvus en utilisant le % minimum de cadres comme pour les poutres. Leur
espacement ne doit pas dépasser 0.75d. Ces cadres ne sont pas nécessaires pour des nervures
contenant une barre uniquement.

FGC/USTHB 3
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c-Renforcement pour la dalle de compression

Les règlements recommandent un maillage en treillis soudés avec une section au moins égale
0,12% bht, avec bht = section de la table de compression, et ce pour chaque direction. Les
mailles d’espacement ne doivent pas dépasser la moitie de la distance entre axes des nervures.
Le treillis soudés doit être placés au milieu de l’épaisseur de la dalle de compression pour
éviter une courbure par le retrait.
Si les nervures sont largement espacées, la dalle de compression nécessite d’être calculée pour
des moments et des efforts tranchants comme une dalle continue portant sur un seul sens
entre les nervures.

Exemple de calcul: Dalle nervurée portant sur un seul sens

Une dalle avec nervures est continue sur quatre travées égales de portée 6 m chacune, de
largeur 7m. La charge permanente, y compris le poids propre, les finitions et les
cloisonnements est de 4,5 kN/m2. La charge d’exploitation est de 2,5 kN/m2. Les matériaux de
construction sont 30 MPa pour le béton et 460 MPa pour les aciers. Ferrailler la travée de rive
de la dalle et faire les vérifications nécessaires. Considérer un environnement doux où un
enrobage de 25 mm est toléré. Les dimensions géométriques de la dalle avec nervures sont
indiquées sur la figure.

FGC/USTHB 4
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A B

C
6,0m

450mm 450mm

60

275
215

125

Vérification des conditions constructives d’un plancher nervuré :

- Distance entre axes des nervures : 450mm < 1,5m
- Largeur de de la nervure bw = 125mm > 120mm
- Hauteur de la nervure sans la table de compression = 215mm < 4xbw = 4x125mm
- ht = 60mm > max [50mm ; (450-125)/10]

d = 275 – 25 (environnement doux) – 6 = 244mm.

a) – Moments et efforts tranchants : considérons une largeur de plancher de 0,45m (surface
de chargement reprise par une nervure)
- Charge de calcul : p = (1,35x 4,5) 0,45 + (1,5 x 2,5) 0,45 = 4,42 kN/m linéaire
- Charge de calcul totale par travée : F = 4,42 x 6 = 26,53 kN
- Moment de flexion à mi-portée (en C) : travée de rive Mt = 0,85M0
MtC = + 0,85M0 = 0,85 x (4,42 x 62 )/8 = 16,9 kN.m
- Moment de flexion à l’appui intérieur (en B) : Map = - 0,5M0
MaB = - 0,5M0 = - 0,5 x (4,42 x 62 )/8 = – 9,95 kN.m
-Moment de flexion à l’appui de rive : Mar = -0,2M0
Mar= -0,2M0= -0,2(4,42 x 62 )/8 = - 3,98 kN.m
- Effort tranchant à l’appui adjacent à l’appui de rive (en B)
Tableau 1 donne : TB = 0,6F = 0,6 x 26,53 = 15,92 KN.

FGC/USTHB 5
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b) Armatures principales :
- Section à mi-travée : section en T avec une largeur de la table b = 450mm (distance entre
nervures)
Mu = 16,9 KN.m
 h 
Capacité de la table de compression en moment : Mrt = f bu b.ht  d  t 
 2

0,85.30  60 
 .450.60. 244  
1,5  2
= 98,2 KN.m > 16,9 KN.m
L’axe neutre est dans la table de compression  le calcul de la section en T se fait comme
pour une section rectangulaire (b x h) = 450 x 275


  1,25 1  1  2 bu  avec  bu 
Mu
=
16,9.106
f bu b.d 2 17.450.244 2
= 0,037

 = 0.047 ; z = d(1-0,4.0,047) = 0,98d

z = 0,98d > 0,90d : pour éviter une ductilité excessive, le bras de levier est limité à 0,9d
 z = 0,9d = 0,9.244 = 219,6 mm
Mu 16,9.106
As    192,3 mm2
0,87 f e z 0,87.460.219,6
On adopte 2T12  As = 226mm2
- Section à l’appui intérieur : Mu = -9,95 kN.m : Table de compression tendue et nervure
comprimée : la section à l’appui doit être calculée comme une section rectangulaire bav.h =
(125x275)


  1,25 1  1  2 bu  avec bu 
9,95.106
17.125.2442
 0,079

 = 0,10 ; z = d(1-0,4.0,10) = 0,96d

z = 0,9.244 = 219,6mm
Mu 9,95.106
As    113,3 mm2
0,87 f e .z 0,87.460.219,6
On adopte 2T12  As = 226mm2.

FGC/USTHB 6
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- Section à l’appui de rive : Mu = -3,98 kN.m: Table de compression tendue et nervure
comprimée : La section à l’appui doit être calculée comme une section rectangulaire bav. h =
(125x275)


  1,25 1  1  2bu  avec bu 
3,98.106
17.125.2442
 0,031

 = 0,4 ; z = d(1-0,4.0,04) = 0,98d

z = 0,9.244 = 219,6mm
Mu 3,98.106
As    45,3 mm2
0,87 f e .z 0,87.460.219,6
On adopte 2T8  As = 100,5 mm2.

c) – Effort tranchant :
- Appui adjacent à l’appui de rive (en B) : T = 0,6F = 0,6*26,53 = 15,92 KN
15,92.10 3 T
   0,52 N/mm2
125.244 b.d

 c  0,05 f c 28 = 1,5N/mm2
Avec deux barres placées dans la nervure  % minimum d’armatures d’effort tranchant
doit être utilisé : considérons des aciers ronds lisses fe = 250N/mm2 comme cadres :
Ast 0,4.b 0,4.125
   0,23 mm
st 0,87. f yv 0,87.250

Considérons des cadres de 6mm  Ast = 2 6 = 56,54 mm2

As t .0,87. f yv 56,54.0,87.250
st    246 mm
0,4.b 0,4.125
st = 246 mm > 0,75d = 183 mm : l’espacement maximum est dépassé,
donc utilisons R6 espacés à 180mm le long de la travée. A l’appui simple, les aciers de
traction de la travée sont ancrés à 12 au-delà de l’axe de l’appui.

d) – Flèche : Poutre en T
bw 125
  0,27  0,3
b 450
Le rapport L/d de base est celui d’une poutre continue en T qui est : 20,8.

FGC/USTHB 7
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Chapitre 7

M 16,9.106
  0,63 (acier en travée, donc b=450mm)
b.d 2 450.244 2
5 Asreq 5 192,3
fs  . fe .  .460.  244,6 N/mm2
8 Asutilisée 8 226

477  244,6
Rs = 0,55 +  1,81 < 2 donc on prend Rs = 1,81
120.(0,9  0,63)
L/d toléré = 20,8 x 1,81 = 37,7
L/d réel = 6000/244 = 24,59 < 37,7
La dalle n’aura pas de problème de flèche.

e) – Armatures de la dalle de compression :

La quantité requise par mètre de largeur : 0,12% bht avec b=1m et ht=épaisseur de la table :
0,12.60.1000
 72 mm2/m
100
L’espacement (ou la taille de la maille du treillis soudé) ne doit pas dépasser la moitié de la
distance entre axes des nervures, soit 450/2 = 225mm
On adopte un treillis soudé de 5mm de diamètre et de maille 200mm (dans les deux
directions), c’est un D98 = 98 mm2/m)

2T8 1800 2T12

R6-180

2T12
6,0m

Renforcement dans la nervure

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