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Chapitre 4: Justification des éléments

courants en béton armé vis-à-vis


de l’effort tranchant

Module Béton Armé - 2AGC - ENIT


Karim MILED
Email: karim.miled@enit.utm.tn

1
Contraintes de cisaillement dues à l’effort tranchant

La flexion (M) s’accompagne toujours d’un effort tranchant (V) qui provoque des
contraintes de cisaillement

Contraintes de cisaillement (V) + Contraintes normales (M)

Modification de la direction des contraintes principales de traction et de


compression (entre 0 et 45°)

2
Fissures inclinées et orientées: entre 45° (appuis) et supérieures à 75° (mi travée)
Contraintes de cisaillement dues à l’effort tranchant
Les contraintes de cisaillement modifient la direction des contraintes principales

•  45°: zones de cisaillement pures (zone du béton tendu: pas de


contraintes normales dues à la flexion)

•  25°: zones du béton comprimé proche des appuis (effort


tranchant: important et flexion : assez faible )

• 0°: zones où le moment fléchissant est maximal et où l’effort


3
tranchant est presque nul (proche de la mi-travée)
Contraintes de cisaillement dues à l’effort tranchant

• Faciès de fissuration d’une poutre isostatique sans armatures d’effort


tranchant (essai de flexion)

4
Contraintes de cisaillement dues à l’effort tranchant

Remarque 1
Dans lez zones où le béton est comprimé, les contraintes de cisaillement viennent
perturber la direction des contraintes dues à la flexion pure et qui, en absence
d’effort tranchant, sont normales à la section. Les zones où règnent des
contraintes principales de compression du béton sont appelés des bielles de
compression

Remarque 2
Les fissures se développent perpendiculairement aux directions des contraintes
principales de traction.

5
Contraintes de cisaillement dues à l’effort tranchant
Problème: Possibilité du développement des fissures inclinées à 45° dues aux

cisaillements ?

Solution: Mise en place des armatures transversales

Objet: Compenser le mauvais comportement du béton en traction et coudre les


fissures d’effort tranchant

Contraintes principales:  45°  armatures inclinées à 45° ?


Chantier: Mise en œuvre  armatures transversales droites (90°) : simple et

éviter l’inversion de la direction de l’angle des cadres !


6
Exemple illustratif
Poussons à la rupture une poutre de béton sans armature soumise à la flexion
(4points). Pour une faible charge : F = 6 kN, la rupture intervient brutalement.

La forme même de la rupture nous montre que cette dernière provient d’une
insuffisance du béton à la traction.

Nous allons remédier à cette insuffisance en plaçant des barres d’acier en zone
inférieure (aciers longitudinaux 4 HA20 = 12,57cm²), là où se développent les
contraintes de traction.
Exemple illustratif
Armée d’aciers longitudinaux en partie tendue, la poutre présente une
résistance grandement améliorée : F = 70 kN (12 fois plus)

Ce sont des fissures inclinées, près des appuis, qui vont brusquement s’ouvrir et
provoquer la rupture de la poutre…
Ce type de fissure est dû à l’ effort tranchant (ou cisaillement).

Pour empêcher ce type de rupture, nous allons concevoir une 3ème poutre
possédant en plus des armatures transversales (cadres)
Exemple illustratif

Ainsi armée (aciers longitudinaux + aciers transversaux), la poutre aura encore


une résistance améliorée.
La rupture intervient à F = 110 kN (18 fois plus que la poutre en béton seul)
Procédure Générale de justification des éléments courants en B.A. vis-à-vis de l’effort
tranchant selon l’EC2
• L’EC2 distingue les éléments:
- Sans armatures d’effort tranchant (exemples: dalles, voiles, …)
- Avec armatures d’effort tranchant (exemples: poutres, nervures, …)
• Notations (EC2)
- V Ed : Effort tranchant agissant à l’ELU, dû aux charges extérieures appliquées
- V Rd ,c : Effort tranchant résistant du béton en l’absence d’armatures d’effort tranchant
- V Rd , s : Effort tranchant résistant repris par les armatures
-V Rd ,max : Effort tranchant résistant maximal pouvant être supporté par la poutre sans
provoquer l’écrasement des bielles du béton comprimé.
- V Rd : Effort tranchant résistant maximal du béton et des armatures.
Remarque: Pour les éléments en B.A., toutes les justifications vis-à-vis de l’effort
tranchant sont conduites à l’ELU 10
• Principe des vérifications

- V Ed  V Rd ,c  Le béton tendu par cisaillement-traction n’est pas fissuré 


Les armatures transversales d’effort tranchant ne sont pas nécessaires, mais un
ferraillage transversal minimal de non fragilité est nécessaire pour les poutres.

- V Ed  V Rd ,c  Le béton tendu par cisaillement-traction est fissuré  Les


armatures transversales d’effort tranchant sont nécessaires  Dimensionnement
et disposition des armatures transversales d’effort tranchant (cadres, étriers, …)

- Vérification: V Ed  V Rd

11
Eléments en béton armé sans armatures d’effort tranchant

•Vérification: V Ed  V Rd ,c  Ferraillage transversal minimal pour les poutres

• Calcul de l’effort tranchant résistant du béton: V Rd ,c


 1

  C Rd ,c .k 100  l . f ck   k1 . cp  bw .d
3

V Rd ,c  max   
  v  k .  b .d
 min 1 cp w
Avec: f ck : la résistance caractéristique à la compression du béton (MPa)
0,18 (valeur recommandée par l’EC2 et l’ANF)
C Rd ,c 
c
200
k 1  2 avec d est la hauteur utile exprimée en mm
d
k1 = 0,15 (valeur recommandée par l’EC2 et l’ANF)
vmin est modifiée par l’ANF comme suit:
1
0,34
- dalles bénéficiant d’un effet de redistribution transversale: vmin  f 2

0, 053 3 1 c ck

- poutres et dalles autres que ci-dessus: vmin  k .f


2 2

0,35 1 c ck

- voiles: vmin  f 2

c ck

Asl
l   0,02
bw .d
- Asl est l’aire de la section des armatures longitudinales tendues,
dépassant la section de calcul d’une distance au moins égale à d + lbd
en direction de l’appui ( lbd : longueur d’ancrage droit de calcul
définie au chapitre 2)
- bw est la plus petite largeur de la section droite dans la zone tendue
N Ed
-  cp   0, 2 f cd (en MPa) est la contrainte normale, N Ed est l’effort
Ac
normal de compression agissant à l’ELU appliqué au niveau du centre de gravité de
la section droite de béton d’aire Ac (en flexion simple: NEd = 0)
13
Eléments en béton armé avec armatures d’effort tranchant: VEd  VRd ,c
Modèle de fonctionnement d’une poutre en béton armé fissurée par cisaillement-
traction: Poutre en Treillis (Treillis de Ritter –Mörsch) formée de bielles et tirants
Treillis élémentaire de Ritter –Mörsch

bielle cadre
z

 
arm. longi.
z .cot g z .cot g

• Les bielles de béton comprimé forment un angle  avec la ligne moyenne de la


poutre
• Les armatures d’âme tendues forment un angle  avec la ligne moyenne de la
poutre
14
Inclinaison des bielles (par rapport à l’horizontale): 
Pour les éléments soumis à la flexion simple ou composée avec compression:
1  cot   2, 5  21,8     45 
• Inclinaison des armatures d’effort tranchant par rapport à l’horizontale : 
45    90
 

Généralement, les cadres et les étriers sont droits pour des raisons pratiques de
montage:   90 
• bras de levier: z entre l’effort de compression dans le béton et l’effort de
traction dans les armatures longitudinales. Pour les éléments en béton armé (où le
béton tendu est fissuré): z  0,9d (d est la hauteur utile de la section)
L’état limite ultime sous sollicitation tangente d’effort tranchant peut
être alors dépassé soit :
• par dépassement de la résistance de calcul des armatures d’âme: ELU
des armatures d’âme => VEd  VRd, s
• ou/et par écrasement du béton des bielles comprimées: ELU du béton de
l’âme => VEd  VRd, max 15
Vérification de la résistance des armatures transversales: VEd  VRd,s
• Treillis multiples de Ritter-Mörsh
s

z
 
z cot  z cot 

Pour un treillis quelconque, limité par les lignes pointillées en rouge (armatures transversales)
et en bleu (bielles), nous avons « n » armatures transversales comprises dans ce treillis. Dans le
treillis choisi, on a « n = 3 » comme le marquent les petits cercles bleus (en haut du dessin).
- Largeur de base de ce treillis: z  cot   cot  
- Soit s : Espacement des armatures transversales, alors on a :

nz
 cot   cot   n représente aussi le nombre de treillis multiples
juxtaposés et superposés et qui participent à la 16
s résistance du treillis considéré ci-dessus.
Effort tranchant résistant V Rd ,s
- Soit « FRd , s » la force de traction résistante reprise par un cours d’armatures
transversales passant dans une section quelconque d’abscisse « x » et provenant de
la résistance à l’effort tranchant « V Rd , s » des n treillis multiples assurée par les n
cours d’armatures transversales espacés de « s » .
s

V Rd , s z
FRd , s
n 

x
z  cot   cot  
FRd , s  f ywd . Asw
f ywd : la lim ite d ' élasticité de calcul des armatures d ' effort tranchant
Asw : la sec tion d ' un cours d ' armatures transversales
V Rd , s 17
: Effort tranchant résistant repris par un seul cours d’armatures transversales
n
Effort tranchant résistant V Rd , s
V Rd , s
 FRd , s .sin   f ywd . Asw .sin 
n
d’où: V Rd , s  n. f ywd . Asw .sin 

Comme : nz
 cot g  cot g 
et z  0,9 d , on obtient:
s
Asw
V Rd , s  0,9 d  cot g  cot g  f ywd .sin 
s
• Dimensionnement d’armatures d’effort tranchant :
V Ed  V Rd , s

Asw V Ed
 2
( en m / m )
s 0,9 d  cot g  cot g  f ywd .sin  18
Dispositions constructives

-Section minimale

 Asw  0, 08 f ck
   bw .sin   en m 2
/ m ; f ck et f yk en MPa 
 s  min f yk

 Asw   Asw 
- Vérification :  V Ed  Vérifier que :   
 s   s  min

Asw 1 f cd sin
- Section maximale:  bw1
s 2 f ywd 1 cos

Espacement maximal entre cours d’armatures d’effort tranchant

L’espacement entre deux cours successifs d’armatures d’effort tranchant doit


vérifier:
s  sl ,max  0, 75 d 1  cot g 
Résistance des bielles de compression du béton: V Rd ,max
• Force de compression résistante reprise par une bielle: FRd ,c
V Rd ,max s.sin 
n
 Rd ,c

FRd ,c
bw z
s
 
x s
z  cot g  cot g 

La force résistante FRd ,c susceptible d’être reprise par une bielle de compression dans
une section quelconque « x » et provenant de la résistance à l’effort tranchant V Rd ,max :

FRd ,c   Rd ,c .bw .s.sin  20


FRd ,c   Rd ,c .bw .s.sin 
Avec:
- bw : la plus petite largeur de la section droite dans la zone tendue
-  Rd ,c : la contrainte de compression « admissible » du béton de la bielle:

 Rd ,c   cw . 1 . f cd

-  1 : coefficient de réduction de la résistance du béton fissuré à l’effort tranchant


Remarque 1: La valeur de 1 à utiliser dans un pays donné peut être fournie par son Annexe
Nationale. L’EC2 recommande de prendre :
 f ck 
 1    0, 6 1   f ck en MPa 
 250 
Remarque 2: pour les éléments en béton armé ou béton précontraint, si la contrainte de calcul
des armatures d’effort tranchant est inférieure à 80% de la limite caractéristique d’élasticité f yk
de l’acier on peut adopter pour 1 :  1  0, 6 pour f ck  60 MPa
f ck
 1  0,9   0, 5 pour f ck  60 MPa
200
21
Remarque 3: La valeur de  cw à utiliser dans un pays donné peut être fournie
par son annexe nationale. La valeur recommandée de  cw est la suivante:

1 pour les structures non précontra int es



  1   cp  pour 0    0, 5 f
  
f cd 
cp cd

 cw 
1, 25 pour 0, 25 f cd   cp  0, 5 f cd
   cp 
 2,5  1   pour 0,5 f cd   cp  1, 0 f cd
  f cd 
Rappel
f ck
f cd   cc ( cc  1 et  c  1,5 ( situations classiques );  c  1, 2 dans le cas accidentel )
c
22
Effort tranchant résistant V Rd ,max
V Rd, max
 FRd,c .s in   b w .s .s in 2 . Rd , c
n
Comme:  Rd ,c   cw . 1 . f cd , on obtient :

V Rd ,max  n.FRd ,c .sin   n.bw .s.sin  .( cw . 1 . f cd )


2

Or : nz
 cot g  cot g 
et sin  
2 1
, alors:
s 1  cot g 
2

VRd ,max  cw .bw.z.1. fcd


 cot g  cot g  avec : z  0,9d (enbétonarmé )
1 cot g  2
Eléments en béton armé avec armatures d’effort tranchant: VEd  VRd ,c
Récapitulatif (armatures transversales inclinées: 45     90  )
• Vérifications:
V Rd , s

V Ed  min V Rd , max
 0 ,5 f b d
 1 cd w
(Vérification complémentaire en cas de charge concentrée au voisinage des
appuis)

Asw
V Rd , s  0,9 d  cot g  cot g  f ywd .sin 
s
(cot g   cot g  )
V Rd , max  0 ,9 cw 1 f cd b w d
1  cot g ²
• Section minimale d’armatures d’effort tranchant:
Asw VEd
s

z  cot g  cot g  f ywd .sin 
 en m 2
/ m

Asw f ck
Avec:  0 , 08 b w sin α et s  0 , 75 d (1  cot g  )
s f yk
( z=0,9d ) 24
• Cas particulier: Armatures transversales droites (  = 90° )
- Efforts tranchants résistants:

Asw
V Rd ,s  z . f yw d . cot g 
s
 cw . 1 .bw . z . f cd
V Rd ,max 
tan g  cot g
- Section minimale d’armatures d’effort tranchant :

Asw V Ed
s

z .cot g . f ywd
 en m 2
/ m

Avec: Asw f ck
 0 , 08 b w et s  0 , 75 d
s f yk
25
( z=0,9d )
Vérification des zones d’about vis-à-vis de l’effort tranchant
Armatures longitudinales inférieures à prolonger sur un appui de rive

Appui simple d’about


FE : Effort de traction en bas dû à l’effort tranchant et à ancrer sur l’appui de rive
V Ed : Effort tranchant agissant de calcul au nu d’appui
V Ed
B
N Ed
z
As ,appui  FE 

al

al
L’équilibre des moments en B donne V ED .al  FE .z FE  VED .
z
al  z cot g  s
z (cot g  cot g ) z cot g  cot g 
s avec n  2 ici (voir figure ci - dessus) al  26
n 2
Vérification des zones d’about vis-à-vis de l’effort tranchant
Armatures longitudinales inférieures à prolonger sur un appui de rive

Si, en plus, il existe un effort normal agissant de calcul N Ed :

al  0 compression
FE .  VEd .  N Ed , N Ed 
z   0 traction
Il faut donc:

 al As ,travée= section d’aciers


 V Ed . z  N Ed
longitudinaux tendues
placés en travée
A s , appui  Max   2 = 0,25, valeur recommandée
f yd
 par l’EC2 ou fixée par
  2 . A s , travée l’annexe nationale (l’annexe
nationale française préconise
que  2 = 0 )
Pour: =90° et =45° : al  0,45.d
V Ed
A s , appui  0 ,5 . pour N Ed  0
f yd 27
Vérification des zones d’about vis-à-vis de l’effort tranchant

Armatures longitudinales inférieures à prolonger sur un appui intermédiaire

M Ed : moment fléchissant sur l’appui intermédiaire


L’effort de traction dû à l’effort tranchant et à ancrer sur l’appui intermédiaire:

al M Ed   0 si fibre inférieure tendue


FE .  VEd .  N Ed  , M Ed 
z z  0 si fibre supérieure tendue
La section d’acier à ancrer au-delà du nu d’appui intermédiaire est égale à:

 al M Ed
 V Ed . z  N Ed  z
A s , appui  Max 
f yd

  2 . A s , travée

Remarque: Cette section est à vérifier à gauche et à droite de l’appui intermédiaire


28
considéré (à cause de la discontinuité de l’effort tranchant sur appui)
Vérification des zones d’about vis-à-vis de l’effort tranchant
Vérification de la bielle d’about

L’inclinaison  a de la bielle sur l’appui de rive est différente de l’inclinaison des bielles en section
courante car il n’y a pas d’armatures transversales dans cette zone.

V Ed ( ai ) V Ed ( ai )
FRd ,c 
sin  a
ac
 Rd ,c bw
z
a a
FE

V Ed ai
lbd lbd2  z 2
z  0, 9 d
a
Equilibre de la bielle d’about lbd 29
lbd2  z 2 z2
 z 2
 l 2
 sin  a 
z
z  0, 9 d sin  a
2 bd
z 2  lbd2
a
lbd
Largeur de la bielle d’about: a c  lbd .sin  a
F Rd ,c
Contrainte de compression dans la bielle d’about:  Rd ,c 
a c .b w

VEd (ai ) V Ed ( a i )
FRd ,c 
sin  a
 Rd ,c 
l bd .b w . sin 2  a
Vérification de la bielle d’about:

 Rd ,c   Rd ,max  k 2 . . f cd   1  f ck / 250 ; k 2  0,85

Remarque: L’effort tranchant à prendre en compte pour vérifier la bielle d’about est 30
celui du nu d’appui et non pas à l’axe de l’appui.
Vérification de la jonction Table-nervure
Il y a un risque de séparation (rupture) entre la
table de compression et l’âme (plan MNN’M’) sous h0
l’action des contraintes de cisaillement =>
armatures de couture droites nécessaires

Vérification de la compression des bielles de la table

1 VEd (b  b0 )
 Ed   f cd sin  f cos  f   f cd sin 2 f  Ed 
0,9dh0 2b0
2
 f : inclinaison des bielles de la table de compression tel que: 1  cot g f  2,0
 26,5   f  45 ( = 0.6 ( 1 – fck/250 ))

Vérification des armatures de couture table-nervure

Asf  Ed .h0 Asf : Section d’aciers de couture traversant le plan MNN’M’



sf f yd . cot g f s f : Espacement longitudinal entre ces armatures
31
Rappel: Portée utile des poutres et dalles ( Leff )

Leff  Ln  a1  a 2
Où:
- Ln est la distance libre entre nus des appuis
- a1 et a2 sont la distance du milieu de l’appui comme défini sur la figure ci
après.
- Dans ce qui suit, on note par: h : la hauteur de la poutre et t: la largeur de
‘’contact’’ avec l’appui (dite aussi « repos » de la poutre)
- Pour a) et b) : 1
 2 h
a i  m in 
1 t
 2
- Pour c) : ai est la distance entre le nu d’appui et l’axe de l’appareil d’appui
32
Portée utile de calcul Leff pour différentes conditions d’appui

a) Appui de rive b) Appui intermédiaire +


éléments continus

h h
ai Ln ai
Ln
Leff Leff
t t

c) Présence d’un appareil d’appui

Leff

ai Ln

33
Exemple
1
0,7m
0,21m
1,2m
1A
1,45m
0,4m

0,4m 4,4m 0,4m Coupe 1-1

• Charges permanentes y compris poids propre: g=8T/ml Armatures de


montage
• Charges d’exploitation: q = 5T/ml "4HA10"

• Charge concentrée : G= 120T ; Q=50T


• Béton: C30/37
• Acier HA: S500, classe de ductilité A
• Classe d’exposition: XC3 => cnom=5cm 1er lit : 4HA25
2éme lit: 4HA25
• Armatures d’âme droites 3éme lit: 4HA2534
4éme lit: 4HA 20
Exemple
Portée utile de calcul: L=4,4+2*min(0,4/2;1,2/2)=4,4+2*0,2=4,8m
P p
A
A
a b x
L L
V V
Pb/L

Pa/L
Vp(x) = pL/2 –px
Effort tranchant agissant maximal à l’ELU:
VuA= 1,35*(Vg+VG) + 1,5*(Vq+VQ)= 1,35*(gL/2+G(L-1,65)/L) + 1,5 *(qL/2+Q(L-1,65)/L) = 1,995 MN

Effort tranchant agissant de calcul à l’ELU: effort tranchant au niveau de la section de la poutre située
sur le nu d’appui

VEd= Vu (x=ai=0,2m)= VuA – (1,35g+1,5q)*ai = 1,958 MN


35
Exemple
• Besoin ou non d’armatures d’effort tranchant ? => Calcul de l’effort tranchant résistant du
béton: V Rd ,c
 1

C
  Rd ,c .k 100  l . f ck  3  k .
1 cp  bw .d
V Rd ,c  max   
  v  k .  b .d
 min 1 cp w
0 ,18 0 ,18 200 200
C Rd,c    0 ,12 ; k  1   1  1, 42  2; bw  0 ,4 m
γc 1,5 d 1125 ,5
On commence par supposer que seul le premier lit (4HA25) est prolongé au delà du nu de l’appui A
=> d=d1=1125,5 mm et Asl= 4*4,91= 19,64 cm²
Flexion simple: N Ed  0  σ cp  0
0 ,053 3 / 2 1 / 2 0 ,053
 min  k f ck  1, 42 3 / 2 30 1 / 2  0 ,33 MPa
γc 1,5
A 19 ,64
1  sl   0 ,00436  0,02
bw d 40 * 112 ,55
0,12 * 1, 42 * (100 * 0,00436 * 30 )1 / 3 * 0, 4 * 1,1255  0,181 MN
V Rd,c  max   0,181 MN
0,33 * 0, 4 * 1,1255  0,148 MN
Le béton est fissuré par cisaillement-traction
V Ed  1,956 MN  V Rd,c  0,181 MN  au voisinage de l’appui A => Besoin d’armatures d’âme
au voisinage de l’appui A 36
Exemple
• Choix d’armatures d’âmes droites :   90 
 Asw
V
 Rd , s  zf ywd cot gθ
s

V Ed  V Rd,c  α cw ν1b w zf cd
  V Ed  min V
 Rd , max 
  90   tan gθ  cot gθ
 0 ,5 1 f cd b w d


Choix de l’inclinaison des bielles :
 des bielles courantes au voisinage de l’appui A est variable et vérifie selon l’EC2:
L’inclinaison
1  cot g  2,5 soit : 21,8    45
En général, on choisit l’inclinaison la plus défavorable pour la compression des bielles courantes,
c.-à-d. celle qui minimise la valeur de l’effort tranchant résistant des bielles VRd,max :
30 30
 cw,  1 (poutre en B.A); f cd  1 .  20 MPa ; 1  0,6(1 - )  0,528 ; z  0,9 * 1,1255  1,013 m
1,5 250
Pour   21,8   cot g   2,5  V Rd , max  1, 475 MN
Pour   45   cot g   tan g   1  V Rd , max  2,139 MN
Donc l’inclinaison des bielles la plus défavorable est   21,8 (cot g   2,5)
Dans ce cas : VRd,max  1,475MN  VEd  1,958MN  Risque de rupture du béton des bielles
courantes par excès de compression!37
Exemple
Solution: On propose de garder le coffrage (section) et d’augmenter la résistance caractéristique à la
compression du béton jusqu’à fck=36 MPa (fcd=24 MPa) et de faire travailler les armatures transversales
à 0,8 fyk au lieu de fyd. Dans ce cas, selon l’EC2 :  1  0,6

Alors: VRd,max  2,012MN  VEd  1,958MN  Il n’ y a plus de risque de rupture


du béton des bielles courantes par
• Dimensionnement des armatures d’âme excès de compression

  21,8   cot g   2,5 ; f wyd  0,8 f yk  0,8 * 500  400 MPa et z  1,013 m
Asw VEd 1,958 *10 4
   19,33cm 2 / m
s zf ywd cot gθ 1,013 * 400 * 2,5

Asw f ck 36
 19 ,33 cm / m  0 , 08
2
b w  0 , 08 0 ,4 * 10 4  3,84 cm 2 / m  O . K .
s f yk 500
On choisit un cours d’armature d’âme formé d’un cadre et deux étriers HA12 (choix compatible
avec le ferraillage longitudinal)  Asw  6 *1,13  6,78cm²
6,78
 s   0,35m  soit s  35cm
19,33
38
s  35cm  smax  0,75d  0,75 *112,55  84,4cm  O.K .
Exemple
Asw 6,78
Ainsi : VRd , s  zf ywd cot gθ  1,013 * 400 * 2,5  1,962 MN  VEd  1,958MN  O.K .
s 35 *100
• Vérification de: VEd  0,5 1 f cd bw d ?
0,5 1 f cd bw d  0,5 * 0,6 * 24 * 0,4 *1,1255  3,241MN  VEd  1,958MN  O.K .
• Armatures longitudinales inférieures à prolonger sur un appui de rive
 al al 1, 266
 V Ed . V Ed . 1, 958 *
z z  1, 013
A s , appui  Max   * 10 4  56 , 29 cm ²
f yd f yd 434 ,8

  2 . A s ,travée  0 (  2  0 )
z cot g  cot g  z cot g 1,013 * 2,5 f yd 500
al     1,266m; f yd    434,8MPa
2 2 2  s 1,15
Donc il faut prolonger les trois premiers lits (4HA25 + 4HA25 + 4HA25) au-delà du nu de l’appui A,
puisque: 12*4,91=58,92 cm² > 56,29cm²
il faut re-calculer d et z et ensuite les efforts tranchants résistants, mais il est inutile de re-calculer
VRd,c puisqu’il restera très faible par rapport à VEd (sa valeur ne changera pas beaucoup):
d= (112,55+110,05+104,55)/3=109,05cm (voir chapitre 3, exemple 4) et z=0,9d=98,14cm
 VRd,max  1,949MN  VEd  1,958MN  Condition Non Vérifiée
=> On augmente fck jusqu’à 40 MPa : fck= 40 Mpa => fcd= 26,66 MPa
 VRd,max  2,166MN  VEd  1,958MN  Condition Vérifiée 39
Exemple
• Re-calcul et re-vérification de l’effort tranchant résistant VRd,s avec z= 98,14cm et le choix
initial d’armatures d’âme (1 cadre + 2 étriers HA12, espacés de s= 35 cm) :
VRd , s  1,901MN  VEd  1,958MN  condition non vérifiée
=> On choisit de serrer un peu plus les armatures d’âme, soit s= 30 cm:
 VRd , s  2,218MN  VEd  1,958MN  condition vérifiée
• Re-vérification de: VEd  0,5 1 f cd bw d ?
0,5 1 f cd bw d  3,49 MN  VEd  1,958MN  O.K .
• Vérification de la bielle d’about
V Ed 1,958
 Rd , c    15 ,8 MPa
lbd .bw . sin  a 0,35 * 0, 4 * 0,94 ²
2

z
lbd  lappui  cnom  40  5  35cm; sin  a 
2
 0,94
z ²  lbd
 Rd ,c  15,8MPa   Rd ,max  k 2 . . f cd  0,85 * 0,6 * 26,66  13,6 MPa  condition non vérifiée!
(   1  0,6 ; k 2  0,85 ) 40
Exemple
Solution: Pour justifier la condition de non-écrasement de la bielle d’about par excès de
compression, on propose d’augmenter encore la résistance caractéristique à la
compression du béton jusqu’ au moins fck= 47 MPa (fcd=31,33 MPa) =>

 Rd ,c  15,8MPa   Rd ,max  k 2 . . f cd  0,85 * 0,6 * 31,33  16 MPa  condition vérifiée


Remarque: Suite à cette modification favorable de fck, les autres conditions restent vérifiées
(il est inutile de les re-vérifier)
• Vérification de la jonction Table-nervure
Vérification de la compression des bielles de la table:
VEd (b  b0 )
 Ed   3,56MPa
0,9dh0 2b0
1 1
 Ed  3,56 MPa   f cd sin 2 f  * 0,49 * 31,33 sin( 2 * 26 ,5)  6,1MPa  O .K .
2 2
On choisit l’inclinaison  f la plus défavorable pour la compression des bielles de la table, et
tel que: 1  cot g  2,0 , soit   26,5(cot g  2) (  0,6(1 - 47 )  0,49)
f f f 250

Dimensionnement des armatures transversales de couture table-nervure:


Asf  Ed .h0 3,56 * 0,21
  *10 4  8,6cm² / m  soit s f  0,3m  Asf  0,3 * 8,6  2,58cm²
sf f yd . cot g f 434,8 * 2
41
On choisit 1 cadre HA14 => Asf= 2*1,54=3,08 cm² > 2,58 cm², avec un espacement sf= s=30cm
Exemple
Schéma de ferraillage de la poutre (coupe transversale sur appui A)

lit supérieur de montage: 6HA12


Armatures de couture table-nervure:
1cadre HA14/ s=30cm

Armatures d’âme:
1cadre + 2 étriers HA12/ s=30cm

4ème lit: 4 HA20


3ème lit: 4 HA25
2ème lit: 4 HA25
1er lit: 4 HA25

42

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