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CHAPITRE 6 :

EFFORT TRANCHANT
selon Eurocode 2 (clause 6.2)

M. Ibrahima DIATTA
Enseignant-chercheur à l’UFR-SI
Université de Thiès / SENEGAL
Email: ibrahima.diatta@univ-thies.sn
Références bibliographiques:
[1] NF EN 1992-1-1: Calcul des structures en béton, Partie 1-1 : Règles générales et règles pour les bâtiments,
Octobre 2005, Éditée et diffusée par AFNOR.
[2] Annexe Nationale à la NF EN 1992-1-1: Partie 1-1 : Règles générales et règles pour les bâtiments 2005
[3] Henry Thonier, conception et calcul des structures de bâtiments, Tome 7, l’Eurocode 2 pratique, 2ème édition,
Presse de l’ENPC, 2009.
[4] Jean Perchât, Traité de béton armé selon l’Eurocode 2, 2ème édition, Editions Le Moniteur, 2013.
[5] Damien Ricotier, Dimensionnement des Structures en béton armé selon l’Eurocode 2, Editions Le Moniteur, 2012.
[6] Henry Thonier, Le projet de béton armé, 7ème éditions conforme à l’Eurocode 2, Edition SEBTP, 2010.
[7] Jean Perchât - M. HUEBER, Cours de béton armé dispensé au CHEC, BAEL91 mod.99
[8] Dr. Ir. P. Boeraeve, Cours de Béton Armé
[10] Jean Roux, Maîtrise de l’eurocode 2, Editions Eyrolles - Afnor Editions, 2009.
[11] Jean Roux, Pratique de l’Eurocode 2, Editions Eyrolles - Afnor Editions, 2009.
[12] Jean-Marie Paillé, Calcul des structures en béton, guide d’application, Editions Eyrolles - Afnor Editions, 2009.
[13] S. Multon, Cours béton armé Eurocode 2, 2012
6-1 sollicitations tangentes
6-2 définition de effort tranchant et ses expressions analytiques
6-3 effets des contraintes tangentes
6-4 comportement expérimental de poutres fléchies sous l’effet de l’effort tranchant
6-4-1 dispositions particulières aux essais de poutres à l’effort tranchant
6-4-2 essai sur poutres sans armatures d’âme
6-4-3 essai sur poutres avec armatures d’âme « droites »
6-5 procédures générales de vérification à l’effort tranchant
 en section courante :
 en zones d’about : appuis simples d’about, appuis intermédiaires et croisements de
poutres
o zone d’about (appuis simple de rive)
o rappels sur les bielles (clause 6.5.2)
o rappels sur les nœuds (clause 6.5.4)
o si la contrainte dans la bielle d’about est trop importante:
o zone appuis intermédiaires
o dans les nœuds soumis à compression et à traction
o croisements de poutres
6-6 éléments dépourvus d’armatures d’effort tranchant (clause 6.2.2)
6-7 éléments pour lesquels des armatures d'effort tranchant sont requises (clause
6.2.3)
6-8 transmission directe des charges aux appuis (clause 6.2.1(6))
o cas des charges réparties appliquées
o cas des charges appliquées sur la face supérieure à av du nu de l’appuis
(clause 6.2.1(6))
6-9 dispositions constructives relatives aux armatures d’effort tranchant (6.2.3 /9.2.2)
6-10 répartition des armatures transversales (méthode Caquot)
6-11 sollicitations tangentes
6-12 Cisaillement entre l'âme et les membrures des sections en T
6-2-1 Cas de la table comprimée
o Vérification de la compression des bielles de béton
o L'aire de la section des armatures transversales par unité de longueur,
6-2-2 Cas de la table tendue
6-13 Poutres en T à talon
Armatures de peau
Cisaillement le long des surfaces de reprise
6-14 croisements de poutres
6-1 SOLLICITATIONS TANGENTES
L’Effort tranchant, le poinçonnement et la torsion constituent les « sollicitations
tangentes » entrainant les contraintes tangentes. Ces dernières peuvent être calculées
indépendamment des contraintes normales (flexion simple, flexion composée).
Les contraintes tangentes sont moins prépondérantes quantitativement que les
contraintes normales, mais, leur détermination est indispensable pour calculer les
armatures transversales des poutres en BA et BP: section, types, cours, espacement,
etc. Néanmoins, la présence des armatures transversales dans la poutre modifie sont
fonctionnement mécanique et, par conséquent, le calcul de la répartition des armatures
longitudinales (arrêts des barres) et des armatures transversales (espacements).
A l’issue de ce chapitre, le l’étudiant doit être capable de dimensionner les armatures
longitudinales et transversales d’une poutre en béton armé.
6-2 DÉFINITION DE EFFORT TRANCHANT
L’effort tranchant (V) agissant dans une section droite S quelconque, d’abscisse x, d’une
poutre peut être défini :
 Soit, comme la somme des composantes, perpendiculaires à la ligne moyenne et
contenues dans le plan moyen, des forces (réactions comprises) appliquées à gauche
de cette section: V  x     forces de gauche
i
d M x 
 Soit, comme la dérivée du moment de flexion par rapport à l’abscisse: V x  
dx

Note : Bien que l’effort tranchant (ET) a un signe (+ ou -), il convient de ne pas
prendre en compte son signe négatif au moment de la détermination des armatures.
avec :

 Cas d’une charges uniformément répartie :

(Voir la suite des cas de charges dans les TI)


 Cas d’une charge d’exploitation uniformément répartie d’étendue variable:

 x
2
l  x
2
x2
V x   Rw  q  x  q  x1     q
x
V x   Rw  q  1     q
 2l  2l 2 l  2l

 l l
L’effort tranchant à mi-portée : Vx q
 2 8
6-3 EFFETS DES CONTRAINTES TANGENTES
Entre l’axe neutre et le centre de gravité des armatures tendues (zone de béton tendue), une
prisme élémentaire (ABCD) à base carré de coté dx parallèle à la ligne moyenne, et de
hauteur bw (épaisseur de la poutre) est soumise dans le plan des quatre faces uniquement à
des efforts de glissement = g dx  xy  yx 

 yx  Zone comprimée

 xy  g dx Plan neutre (lieu des axes neutres)


Sur l’élément plan de trace BD, d’aire 2 bw dx , s’exerce un effort de traction dFt  2 g dx
La contrainte de traction correspondante est :

dFt 2 g dx g V V
t      max Sachant que : g max 
bw BD 2 bw dx bw z bw z
I1
Et compte tenu de ce que : z   0,9 d
S1

V
 τ max 
0,9 d b w
De même l’élément plan de trace AC, d’aire 2 bw dx , s’exerce un effort de compression
dFc  dFt
V
La contrainte de compression correspondante est :  c  t   max  c
z bw

V
 τ c  τ max 
0,9 d b w
Ainsi, outre les contraintes tangentes  max longitudinale et transversale, avant fissuration
oblique, l’effort tranchant provoque sur des plans inclinées à 45° sur la ligne moyenne des
contraintes de traction t et de compression c toutes deux d’intensité égale à  max

Les deux (02) conséquences sont les suivantes:

1) Risque de fissuration à 45° au voisinage des appuis


 D’où la nécessité de mise en place des armatures de coutures, dites armatures d’âme
ou encore armatures d’effort tranchant.
2) Risque d’écrasement du béton suivant les « bielles de compression » découpées par les
fissures, une fois celles-ci cousues.
 D’où la nécessité de limiter c pour ne pas avoir de contrainte excessive de
compression dans les bielles de béton.
 c   t Avant fissuration.

Remarque: 
  
 c t
Après fissuration.

Nous verrons plus tard que dans ce dernier cas, et si on dispose les  t  0

armatures d’âme perpendiculairement à la ligne moyenne (armatures 
  2
d’âme droite) avec une inclinaison des bielles de béton de 45°:  c max
6-4 COMPORTEMENT EXPÉRIMENTAL DE POUTRES FLÉCHIES
SOUS L’EFFET DE L’EFFORT TRANCHANT
FIG.: TRAJECTOIRE SIMPLIFIÉE DES DIRECTIONS PRINCIPALES
1 cot   2,5    21,8    45

45    90

Les directions principales sont les directions pour lesquelles le tenseur des
contraintes est représentée par une matrice diagonale. Ainsi, sur une facette orientée
selon les axes principaux (nouvelle base (X, Y)), il n’existe qu’une contrainte normale
et aucune contrainte tangente.

 XX ou  YY   xx  xy   XX 0 
T    
 yx  yy   YY 
 x,y   X ,Y 
 XX   YY  0  0
6-4-1 DISPOSITIONS PARTICULIÈRES AUX ESSAIS DE POUTRES À L’EFFORT
TRANCHANT
6-4-2 ESSAI SUR POUTRES SANS ARMATURES D’ÂME

La poutre s’est ruinée prématurément par


fissuration diagonale (45°), dans la zone
proche de l’appui, et décollement du
béton situé au-dessus de l’armature de
flexion.
Vu
La contrainte tangente calculée à partir de l’effort tranchant Vu de rupture, soit :
u 
bw zo
0,6 f tr   u  0,8 f tr

zo : Bras de flexion du couple de flexion dans la section totale homogène (0,9d),

f tr : Résistance à la traction du béton au jour de l’essai


6-4-3 ESSAI SUR POUTRES AVEC ARMATURES D’ÂME « DROITES »
Les armatures d’âmes sont dites « droites » lorsqu’elles sont perpendiculaire à la ligne moyenne
de la poutre.
Ce cas est celui des poutres horizontales comportant des cadres ou étriers verticaux qui
constituent la forme la plus usuelle des armatures d’âmes des poutres courantes.

Ruine en flexion à mi- portée


(si armatures d’âmes suffisantes)

Ruine par
Ruine par insuffisance
compression des d’armature
bielles en béton d’âme
Dispositions des armatures d’âmes (droites et inclinées)

L’objectif est de remonter l’effort


tranchant dans la zone comprimée de
la poutre: c’est le rôle des armatures
transversales (voir figure ci-dessous).
Même rôle dans les deux cas
6-5 PROCEDURES GENERALES DE VERIFICATION À L’EFFORT TRANCHANT

COMBINAISONS D’ACTIONS POUR LA DÉTERMINATION de VEd :

 Combinaison d’actions fondamentales en situations de projet durables ou


transitoires

VEd 1,35 VG,max  VG,min  1,5 VQ1  1,5  ψ 0i VQi


i 1

 Dans les cas les plus courants, l’effort tranchant agissant ultime sera
fréquemment défini par :

VEd 1,35 VG  1,5 VQ


Le format général de vérification des constructions aux ELU décrite dans l’article
6.4.2 de la norme NF EN 1990 consiste à vérifier que, dans toutes les sections,
l’effort tranchant agissant de calcul VEd est inférieur à l’effort tranchant résistant VRd.

L’effort tranchant agissant VEd peut être repris par :


 La seule section de béton, dans le cas des poutres non armée
transversalement;
 Les armatures transversales et par les bielles de béton comprimé dans le cas
de poutres armées transversalement.
VRd,c : Pour un élément sans armatures d’âmes VEd  VRd,max
VEd  VRd  
VRd,s : Pour un élément requérant des armatures d’âmes : VRd,c  VEd  VRd,max

Avec : VRd,c : est l'effort tranchant résistant de calcul de l'élément (béton) en l'absence d'armatures
d'effort tranchant

VRd,s : est l'effort tranchant de calcul pouvant être repris par les armatures d'effort tranchant
travaillant à la limite d'élasticité fywd = fyd = fyk/gs.

VRd,max : est la valeur de calcul de l'effort tranchant maximal pouvant être repris par l'élément, avant
écrasement des bielles de compression.

Dans les zones de l'élément où VEd ≤ VRd,c, aucune armature d'effort tranchant n'est requise
par le calcul 6.2.1(3).
Dans les régions où VEd > VRd,c, il convient de prévoir des armatures d'effort tranchant en
quantité suffisante de telle sorte que VEd ≤ VRd = VRd,s
Dans le cas particulier des éléments de hauteur variable comportant des
armatures d’effort tranchant (voir figure 6.2), la résistance à l’effort tranchant est
égale à:

VEd  VRd  VRd,s  Vccd  Vtd

Vccd : est la valeur de calcul de la composante d'effort tranchant de la force de compression, dans le cas
d'une membrure comprimée inclinée

Vtd : est la valeur de calcul de la composante d'effort tranchant de la force dans l'armature tendue, dans le
cas d'une membrure tendue inclinée
LES VÉRIFICATIONS À FAIRE :
Sous les combinaisons d’actions aux états limites ultimes (comb. fondamentale en situation de projet
durable), les différents types de vérification qu’il convient d’effectuer doivent porter en section courante
et en zone d’about.

 EN SECTION COURANTE : il y a trois (03) vérifications à effectuer:


o Positionner des armatures transversales, droites ou inclinées, pour « coudre » les fissures d’effort
tranchant : dimensionnement des cadres et étriers pour résister aux efforts de traction s’il en existe:
VRd,c  VEd,max  VRd,s Clause 6.2.1 (5)

o Vérifier que les contraintes développées dans les bielles de béton comprimé sont acceptables;
VEd,max  VRd,max ou VEd,max  Vccd - Vtd  VRd,max Clause 6.2.1 (6)

o Vérifier le ferraillage transversal minimal et les espacements maximaux.

A sw  A sw  s  sl ,max En l’absence d’armatures ET le ferraillage minimal peut être


  et
 omis dans les éléments tels que dalles pleines, alvéolées
 s  min
s  st ,max
s lorsqu'une redistribution transversale des charges est possible et
dans le ca des éléments secondaires tels que linteaux l ≤ 2m.
 EN ZONES D’ABOUT :
o APPUIS SIMPLES D’ABOUT,
o APPUIS INTERMÉDIAIRES ET il y a deux (02) vérifications à effectuer:
o CROISEMENTS DE POUTRES :

Ces zones soumises à des efforts concentrés sont des régions de discontinuité « D »
où les hypothèses classiques de la théorie des poutres ne sont pas applicables.
Les vérifications à faire ont pour objet de s’assurer que ces efforts sont bien transmis
aux parties de la poutre capable de les équilibrer.
o ZONE D’ABOUT (APPUIS SIMPLE DE RIVE)
o Armatures longitudinales tendues à ancrer : effort de traction à ancrer en appliquant la règle du décalage:

a   cot   cot  
Ftd  VEd,max   l   N Ed  VEd,max    N Ed  A s,l  f yd Clause 9.2.1.4 (2)
z   2 

 cot   cot   
Ftd
et A s,l 
A st
al  z    A s,l
 2  f yd 4
Clause 9.2.1.4 (1)

o Vérification de la résistance en compression du béton des bielles d’about (sur appuis de rive).
Quelques Rappels sur les bielles et les Nœuds
(Clause 6.5.2) (Clause 6.5.4)

Rappels sur les Une bielle est une zone comprimée entre deux fissures
bielles (Clause 6.5.2)
 Rd,max f cd …(6.55)

Il convient de réduire la résistance de calcul des bielles de béton dans les zones
comprimées avec des fissures longitudinales à moins d'utiliser une approche plus rigoureuse,
cette résistance peut être calculée à l'aide de l'Expression (6.56) (voir Figure 6.24).

 fck 
 Rd,max  0,6  'f cd avec υ'  1  
 250 
…(6.56)
Rappels sur les Nœuds (page 100 de la NF EN 1992-1-1) : Clause 6.5.4)

(1)P Les règles pour les nœuds s'appliquent également aux régions dans lesquelles des forces
concentrées sont transmises à un élément mais qui ne sont pas dimensionnées à l'aide de la
méthode des bielles.
(2)P Les efforts agissant dans les nœuds doivent s'équilibrer. On doit notamment tenir compte
des efforts transversaux de traction perpendiculaires au plan du nœud.
(3) Le dimensionnement des nœuds de concentration d’effort et les dispositions constructives
correspondantes sont déterminants pour l’établissement de la capacité résistante. Les nœuds de
concentration d’effort peuvent apparaître par exemple là où sont appliquées des charges
ponctuelles, au droit des appuis, dans les zones d'ancrage (avec concentration d'armatures de
béton armé ou d'armatures de précontrainte), dans les parties courbes des armatures et enfin dans
les jonctions et angles des éléments.
Les valeurs de calcul des contraintes maximales de compression à l'intérieur des
nœuds (sur les faces d’un nœud) peuvent être déterminées par :

k1  'f cd dans les nœuds soumis à compression, en l’absence de tirants (fig.
 6.26) : cas d’un appui intermédiaire
 Rd,max 
k  'f dans les nœuds soumis à compression et à traction, avec tirants
 2 cd ancrés dans une direction (fig. 6.27) : cas d’un appui de rive

' : Coefficient d’« efficacité » déterminé expérimentalement

 f ck 
k1 1,0 ; ou k1  ANF avec une justification spéciale et υ'  1 -
1

υ'  250 

k 2  0,85 ; ou k 2 1 ANF avec une justification spéciale


6.5.4 (4) b)
Contraintes maximales de compression  Rd1 
   f ck  f ck
 Rd  max     Rd,max  0,85 1  
   250  γ c
 Rd2 

 VEd
Fcd2  Rd1  b a : la contrainte de compression sur appui
 w 1


Ftd  VEd / sinθ' : la contrainte de compression
 Rd2  dans la bielle d'about
 bw a 2

Fcd1  VEd a1  l bd  c nom  2  s0




a  a  cot θ' 2  s  s  sin θ'
 2 1 0
VEd,max VEd,max
Ftd   N Ed 
tan θ 0 tan θ 0
Ftd VEd,max
Fcd  
cosθ 0 sinθ 0

Fcd sinθ 0  f ck 
c    Rd,max  0,85 1   f cd
a1 b w  250 

1  a1  z 
avec cotθ 0    cotθ c   
z 2  2 
1  cotθ 0  2,5  220  θ 0  450
VEd
Fcd 
sin θ 0
R  VEd
Fcd  Ftd2  VEd
2
θ0

Ftd  VEd  cotθ 0


(clause 8.4.4 EC2)

  σ sd
lb ,rqd   (clause 8.4.3 EC2)

4  f bd

f bd  2,25 η1 η 2 f ctd

Ancrages de barres tendues

Ancrages de barres comprimées


 f ck  f ck
Si la contrainte dans la bielle d’about est trop importante:  Rd2   Rd,max  0,85 1  
 250  γ c
soit en élargissant l’appui aappui

soit en plaçant des armatures supplémentaires, en forme d’épingles,


ZONE APPUIS INTERMÉDIAIRES
o Aciers d’ancrage : effort de traction à ancrer en appuis de rive:
 al M Ed 
Ftd  VEd,max   N Ed    A s,l f yd
 z z 
Ftd A st
A s,l  et A s,l 
f yd 4
M Ed VEd,max
: Moment fléchissant concomitant à

 cotθ  cotα 
al  z    0,5 z cotθ  cotα 
 2 
o Vérification de la résistance en compression du béton des bielles sur appuis intermédiaires en
considérant successivement à la place de VEd,max; VEd,gauche et VEd,droite de l’appui intermédiaire.
6.5.4 (4) a)
Dans les nœuds soumis à compression et à traction, avec tirants ancrés dans
plus d'une direction (voir Figure 6.28) :
6-6 ÉLÉMENTS DÉPOURVUS D’ARMATURES D’EFFORT TRANCHANT (CLAUSE 6.2.2)
Pour une Poutre de hauteur constante:

 
 C Rd,c k 100 ρ l f ck 1/3  k1 σ cp b w d  VRd,c1 Formule de calcul avec : bw et d en mm
 cot 
VEd  VRd,c  max  VEd  VRd ,max 1  f cd  bw  z
 
 
2
 1 cot
(en N)  υ min  k1 σ cp b w d  VRd,c2 Valeur minimale (sécuritaire)
0,18
C Rd,c  γ c 1,5 situation de projet durable et transitoire; γ c 1,2 situation de projet accidentelles
γc
200
k 1   2,0 avec d : hauteur utile (en mm)
d
A sL
ρl   0,02 A sL : est l'aire de la section des armatures tendues, prolongées sur une longueur ≥ (lbd + d)
bw d au-delà de la section considérée (voir Figure 6.3 )

f ck en MPa

k1  0,15 Prise en compte d’un effort normal éventuel


 0,34 sur les dalles bénéficiant d'un effet de
 f ck redistribution transversale sous le cas
 γc de charge considéré

 pour les poutres, et pour les dalles
 0,053 3/2
υ min  0,035 k 3 f ck est remplacé par : υ min   k  f ck autres que celles ci-dessus ;
 γc


 0,35 f pour les voiles
 min  0,035 k f ck
3 pour les semelles
 ck
(vérif. Poinçonnement)  γc

σ cp MPa  
N Ed f ck
 0,2 f cd  0,2 Ac : est l'aire de la section droite du
Ac γc béton, en mm²

N Ed est l'effort normal agissant dans la section droite (CDG), dû aux charges extérieures appliquées et/ou à la
précontrainte, en newtons (N Ed > 0 pour la compression).

VRd,c en Newtons (N)


Détermination de Asl

Compte tenu de l’inclinaison des bielles, les armatures longitudinales doivent être prolongées en direction de
l’appui (ce qui revient au même que d’augmenter , au point de calcul, la valeur de l’effort dans les armatures
longitudinales) :
 D’une longueur aL = d pour les éléments non armés à l’effort tranchant (cas des dalles principalement)
 D’une longueur aL = 0,5 z (cotan  – cotan ) pour les éléments armés (poutres principalement).
EXERCICE 1:

Déterminer VRd,c pour une dalle non armée transversalement d’épaisseur 0,2 m, dont
le béton a une résistance fck = 25 MPa, en situation de projet durable.

EXERCICE 2 :

On considère une dalle d’un bâtiment de catégorie B de portée 6,00 m portant dans
une direction et exposée à la classe XC3.
1) Déterminer l’épaisseur
2) Vérifier la dalle à l’ET
On donne :
situation de projet durable.
Largeurs d’appuis = 25 cm
6-7 ELÉMENTS POUR LESQUELS DES ARMATURES D'EFFORT TRANCHANT SONT
REQUISES (CLAUSE 6.2.3)

Analogie de Mörsch
Lorsque VEd > VRd,c, des armatures transversales deviennent nécessaires pour assurer
la reprise des efforts de traction dus a l'effort tranchant. Pour établir les équations
d‘équilibre, on se base sur l'analogie de Mörsch qui consiste a comparer le
fonctionnement d'une poutre en béton armé a celui d'une poutre fictive en treillis.
L'analogie de Morsch se complète notamment par un modèle de treillis en N dont la
correspondance de disposition verticale des étriers dans une poutre en béton est plus
conventionnelle et tout aussi acceptable pour reprendre l'effort tranchant au vu du
théorème statique.
Treillis de Ritter-Mörsch
avec:
 f ctm  σ ct  0
z cot   cot  
Une fissure d’effort tranchant est cousue par n aciers transversaux et l’effort tranchant repris
s
par ces n armatures est égal à: z cot θ  cot α 
VRd,s   A sw  f ysw  sin α
s  A sw 
ρ w   
On définit le Pourcentage géométrique des armatures d’âme:  s  b w  sin α 

 cot   cot  
VRd ,max   cw bw z 1 f cd  
   b z  f cot   cot   sin 2

 1  cot  
2 cw w 1 cd
 f ck 
1   0,6 1   valeur recommandée
 250 
Cependant, si la contrainte de calcul des armatures d’effort tranchant est inférieure à
80% de la limite caractéristique d’élasticité fyk; on peut adopter les valeurs suivant :

1  0,6 pour f ck  60 MPa


f ck
1  0,9   0,5 pour f ck  60 MPa
200
La valeur recommandée de αcw est la suivante :

Flexion simple
Flexion composée
avec compression
(précontrainte)

σ ct
α cw  α cw,t 1  Flexion composée avec traction
f ctm  z cot θ  cot α 
V
 Rd,s   A sw  f ysw  sin α;
s

  cot θ  cot α 
L’effort tranchant résistant est égal à : VRd  min  VRd,max  b w  z  υ1  f cd   ;
 1  cot θ 
2

0,5 b d υ f
 w cd


La section d’acier transversale est obtenue en égalant : VEd  VRd,s
A sw VEd
On en déduit: 
s z f ywd sin α cot α  cot θ 
Cas particulier des armatures droites ( = 90°):

A sw A sw VEd
VRd,s  z f ywd  cot θ et 
s s z  f ywd  cot θ

L'aire effective maximale de la section des armatures d'effort tranchant Asw,max

υ1  0,6 pour f ck  60 MPa


avec f ywd  0,8 f ywk Expression à utiliser si f ck
υ1  0,9   0,5 pour f ck  60 MPa
200
f ywk  f ck 
f ywd  Expression à utiliser si 1   0,6 1  
γ  250 
  
α cw b w z  υ1 f cd 
1
 VRd ,max
  tanθ  cotθ   Rd ,max 
 bw z
VRd,max  α cw b w z υ1 f cd cos θ  sin θ 

α b z  υ f  sin 2θ  avec 21,8    45
1 cd  
 cw w
 2 
VEd  f ck 
et le Cisaillement limite pour  max  45    Rd ,max  0,5  f cd avec   0,6 1  
z bw  250 
0,345 Pour  = 21,8°
VRd ,max  Rd ,max 
Rd ,max   Rd ,max  
b w z  f cd  f cd 0,500 Pour  = 45°

6-8 TRANSMISSION DIRECTE DES CHARGES AUX APPUIS (CLAUSE
6.2.1(6))
Clause 6.2.1 (8)
VEd,max  PELU  d  VEd,0 pour x  d

VEd x    L 
PELU  2  x   VEd,max  PELU  x pour x  d
  

L
VEd,max  PELU 
2
Cas des charges concentrées
appliquées sur la face supérieure à
av du nu de l’appuis (clause 6.2.1(6))
Éléments pour lesquels aucune armature d'effort tranchant n'est requise

 av
 2d

 
0,25
6.2.2(6)


Éléments pour lesquels des armatures d'effort tranchant sont requises
Si la condition VEd  VRd ,max  0,5 bw d  f cd n’est pas satisfaite, il faut disposer des armatures transversales

afin de remonter l’effort tranchant. Celles-ci doivent être disposées dans la partie centrale sur une longueur de 0,75 av.

La section d’armatures doit vérifier la relation suivante:

 VEd  Asw f ysw sin  si  VEd  VRd ,c

VRd,max  0,5  b w  d  υ  f cd 6.2.2(6) 


 ... (6.5)
 f ck 
VEd,max  avec υ  0,6 1  
VRd,s,max  A sw  f ywd  sin α 6.2.3(8) 
  250 
... (6.19)
6-9 Dispositions constructives relatives aux armatures d’effort
tranchant (6.2.3 /9.2.2)
A sw f ck A sw,max 0, 5 α cw υ1 f cd b w 1
 0,08 b w sinα 
s f yk s f ywd sin α
et

A sw f ck
ρw   ρ w,min  0,08 A sw 0, 5 υ f cd b w sinα
s  b w  sinα  J. PERCHAT
1  cos α 
f yk
s f ywd

s l  s l,max  0,75 d 1  cot α  l'espacement longitudinal maximal entre les cours d'armatures d'effort
tranchant pour les poutres de hauteur h supérieure à 250 mm.

sl  sl ,max 15 Clause 9.2.1.2 (3)

s l  s l,max  0,9 d l'espacement longitudinal maximal entre les cours d'armatures d'effort tranchant pour les
poutres de hauteur h inférieure ou égale à 250 mm.

s l  s l,max  0,6 d 1  cot α  l'espacement longitudinal maximal entre les barres relevées

st  st ,max  0,75 d  600 mm l'espacement transversal des brins verticaux dans une série de
cadres, étriers ou épingles d'effort tranchant
A sw,max 0, 5 α cw υ1 f cd b w 1

s f ywd sin α
A sw f ck
 0,08 b w sinα et
s f yk A sw 0, 5 υ f cd b w sinα J. PERCHAT

s f ywd 1  cos α 

 A sw 
si b w est en mm alors    
 en mm /mm soit 10 mm /ml
2 3 2

 s 
Si

 A sw 
si b w est en cm alors    
 en cm /cm soit 10 cm /ml
2 2 2

 s 
Figure 9.5 Exemples d'armatures d'effort tranchant
6-10 Répartition des armatures transversales (Méthode Caquot)
Méthode Caquot

Asw VEd , 0

s z f ywd cot 
EXERCICE 3 :

Vérifier la poutre du problème (1er cours) à l’ET.

Exercice 4:
Soit une poutre simplement appuyée sur deux appuis distants de 5,20 m entraxe de largeur 20 cm.
On donne: b = 0,2 m/h = 0,4 m
• Béton : C25/30 classe d’exposition XC1, cnom = 35 mm; RH = 70%; to = 28 j; ts = 7j; t= 50 ans; Ciment :
classe N
• Acier : B500B, branche inclinée pour le calcul des armatures longitudinales FSELU.
• Situation de projet durable, chargement de longue durée
• On prendra q = 21,8° angle d’inclinaison des bielles de béton comprimées; et a = 90° armatures
d'âmes droites;
• PELU = 26,55 kN/m; PELS,car = 19 KN/m; PELS,qp = 13 KN/m
1) Dimensionner la poutre aux ELU et vérifier les contraintes du béton et des aciers tendus aux ELS.
2) Vérifier les contraintes de compression dans le béton de la bielle d’about (qA = 29,70°);
3) Faire un schéma de la répartition et disposition des armatures d’effort tranchant.
4) Epure d’arrêt des armatures longitudinales.
Exercice 5:
Soit une poutre simplement appuyée sur deux appuis distants de 5,60 m entraxe de largeur 400 mm.
On donne:
• bw = 0,25 m et h = 0,45 m
• Béton : C30/37 classe d’exposition XC1, cnom = 35 mm
• Acier : B500B
• Situation de projet durable
• On prendra  = 30° angle d’inclinaison des bielles de béton comprimées; et  = 90° armatures d'âmes
droites;
• g = 35 kN/m; q = 17 KN/m . Map,d = -187 kN.m et Map,g = -240 kN.m

1) Dimensionner la poutre aux ELU et vérifier les contraintes du béton et des aciers tendus aux ELS.
2) Vérifier les contraintes de compression dans le béton de la bielle d’about (qA = 29,70°);
3) Faire un schéma de la répartition et disposition des armatures d’effort tranchant.
4) Epure d’arrêt des armatures longitudinales.
L eff ΔM
L eff ΔM VEd,max,droite  PELU 
VEd,max,gauche  PELU  2 L eff
2 L eff

VEd,nu  VEd,max  0,2PELU VEd,nu  VEd,max  0,2PELU


Fin partie 1

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