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Stabilité des ouvrages

Notion de sécurité
Sommaire
1. Introduction
2. Critères et paramètres
3. Incertitudes
4. Conception déterministe de la sécurité
5. Conception semi-probabiliste de la sécurité
6. Exigences du calcul
7. Conclusion

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Civil Notion de Sécurité
René Motro
1. Introduction
• Toute construction ne doit pas être mise hors
service pendant sa durée de vie.
• La durée de vie comporte la période de
construction et la période d’exploitation.
• Une construction inapte à l’usage prévu est mise
hors service.
• La sécurité correspond à la marge entre la mise
hors service et l’état normal de la construction.

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2. Critères et paramètres
• 2.1 Critères
• Résistance (critère
relatif au matériau)
Elle peut être mesurée
en termes de
contraintes
sigma, ou de
déformations
relatives (epsilon).

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2. Critères et paramètres
• Rigidité (critère relatif aux déformées des
éléments et/ou de l’ouvrage)

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2. Critères et paramètres
• Stabilité (au sens de
permanence)
– De l’équilibre
– De la forme de l’élément ou
de la construction

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2. Critères et paramètres

•Forme
•Forces
•Matériau
•Structure
•Technologie

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1 4

Résistance
2 5

Flèche maximale
verticale
Flèche maximale

3
horizontale

Stabilité 6
Rigidité

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3. Incertitudes
• La marge de sécurité permet de couvrir les
incertitudes :
– Incertitudes sur les actions : intensité
maximale (dépassée ?), statique, dynamique,
support …
– Dispersions des propriétés mécaniques des
matériaux : défauts internes, contraintes
internes

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3. Incertitudes
– Modifications des propriétés avec le temps
– Imprécisions sur les dimensions : tolérances de
fabrication, position des armatures du béton
armé, usure, verticalité des cadres.
– Incertitudes de modélisation : hypothèses
simplificatrices, éléments négligés, calcul
approximatif.
– Malfaçons diverses : contrôles déficients

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3. Incertitudes
• Incertitudes et erreurs, ne pas confondre :
fautes de calcul, matériau incorrect, charge
oubliée.
• En l’absence d’essais en vraie grandeur, il
faut disposer de méthodes basées sur le
calcul.

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4. Conception déterministe de
la sécurité
4.1 Coefficient de sécurité global
Une structure présente le coefficient de sécurité  vis-à-vis
de la ruine si les valeurs des actions maximales de service
sont telles qu’en les faisant croître toutes
proportionnellement de 1 à , on obtient exactement la
ruine.
S(.Qmax en service)ruine
Ceci ne correspond pas à la réalité des variations (certaines
charges restent constantes par exemple)
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4.2 Méthode des contraintes admissibles
Passage des actions aux contraintes (si on
admet que la progression est linéaire tant pour la
géométrie que pour les matériaux).Ceci est inacceptable
dans certains cas (instabilités en particulier), mais
permet de comparer les valeurs calculées avec des
valeurs mesurées en laboratoire.
.max en service  ruine
Contraintes admissibles : la sécurité est assurée si
les contraintes en service ne dépassent nulle part les
contraintes admissibles.
 peut dépendre de certaines 1
Conditions (règlement)
    ruine

max en service adm

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5. Conception semi-probabiliste
de la sécurité
• 5.1 Notion probabiliste de la sécurité
Le critère de ruine d’une structure ne se limite pas à la
vérification des seules contraintes. La nouvelle
conception introduit la notion d’état limite.
• 5.2 États limites
On appelle état limite un état dans lequel la structure, ou une
partie de celle-ci, n’est plus apte à remplir l’usage ou la
fonction auxquels on la destine.
On distingue les États limites ultimes et les États limites de
service.

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• 5.2.1 États limites ultimes (ou de ruine)
– Rupture : matériau déficient, rupture des boulons d’un
assemblage.
– Perte d’équilibre global : glissement, renversement…
– Ruine par fatigue : sollicitations sans cesse répétées
peuvent entraîner des ruptures pour des contraintes
inférieures à celles mesurées classiquement.
– Rupture fragile : cas d’un matériau raide de type acier
lorsque trois conditions se présentent :
• Température basse
• Sollicitations de traction
• Effet d’entaille produisant une concentration de contrainte
– Déplacements excessifs : accumulation d’eau sur un
toit trop flexible.

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•5.2.2 États limites de service (ou
d’utilisation)
–Structure trop déformable : blocage des menuiseries,
fluage des matériaux, perte de précision de la
structure.
–Déplacements localement excessifs : tassement dune
pile de pont, rupture de joints d’étanchéité.
–Vibrations exagérées : cas des immeubles de grande
hauteur, effets de résonance.
–Fissurations excessives : risques de corrosion des
armatures, éclatement des revêtements.
–Corrosion, détériorations et autres dégradations :
rouilles, efflorescences, pourriture des matériaux

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5.3 But du calcul et vérification de la
sécurité
Le but du calcul est de réduire la probabilité
d’atteindre un état limite inférieure à une certaine
valeur de l’ordre de 5% pour l’ELS, et de 1 pour
100 000 pour l’ELU.
Le calcul probabiliste est irréaliste (certaines
grandeurs, comme les actions, sont trop mal
connues), c’est pourquoi on réalise un calcul semi-
probabiliste.

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5.3.1 Valeurs caractéristiques
Pour les résistances (propriétés mécaniques au sens
large), et les actions.
Les valeurs caractéristiques ont une probabilité élevée
pour que les valeurs effectives lui soient :
•Supérieures pour les résistances
•Inférieures pour les actions.
On associe à cette probabilité un « risque » accepté

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5.3.2 Valeurs de calcul (ou de dimensionnement)
Les valeurs caractéristiques sont transformées en
valeurs de calcul ou de dimensionnement par des
coefficients de pondérations :

 m pour les matériaux, F pour les actions


Exemple pour le cas du béton :
Valeur caractéristique de la résistance à la
compression du bétonf à 28 jours
c28
Valeur de calcul est donnée par : f 
0,85  f c28

 
bc

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5.3.3 Condition fondamentale de sécurité
Les dimensions d’un ouvrage doivent être telles que tout
ou partie de son état, sous l’effet des actions de calcul,
ne dépasse pas l’état limite envisagé correspondant aux
résistances de calcul des matériaux mis en œuvre.

S R
d d

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5.3.4 Valeurs caractéristiques pour les matériaux Rk
Avec Rm, résistance moyenne des résultats de n essais.

s est l’écart type.


R R k s
k m k est un coefficient
dépendant de la
1 n

Rm 
n
 R
1
i
probabilité choisie.
Exemple k = 2 correspond
à un risque accepté de 2,5
 R  R 
n
2
% (Loi de Laplace-Gauss)
i m
s 1

(n  1)
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Exemple :
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

2,2 2,37 2,46 2,72 2,5 2,38 2,59 2,37 2,63 2,68
A
2,24 2,77 3,02 2,57 2,64 2,68 2,52 2,35 1,91 2,2
B

La moyenne est la même dans les deux cas 2,49


KN/cm2 , mais l’écart type est 0,16 pour le cas A et
0,32 pour le cas B. En conséquence si k =2
2
A R  2,49  2  0,16  2,17 KN / cm
k

2
B R  2,49  2  0,32  1,85 KN / cm
k

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5.3.5 Actions
Actions pondérées, combinaisons d’actions, cas de charge
Action pondérée, (action de calcul)
Permanente Gk
Variable Qk Q  Q
d q k

Accidentelle Fk
Combinaison d’actions correspondent à la
concomitance de leur application :
ELU (1,35 G ; 1,5 Q)
ELS (G ; Q)

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Les coefficients de pondération F dépendent de:
• la probabilité du type d’action (permanente,
variable, accidentelle)
• de leur effet favorable ou défavorable
• de la « situation considérée » : durable, transitoire,
accidentelle
• de l’état limite considéré : ELU, ELS
Cas de charge
Pour un ouvrage, ou une partie d’ouvrage, le cas de charge
est complètement défini par les combinaisons d’actions
considérées et l’emplacement de leur application. Le cas
correspond à un type précis d’objectif (voir critères).
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Actions
Poids propre G k
Action variable Q k

Combinaisons d’Actions (ELU)


1 Cas poids propre seul avec F = 1
2 Poids propre et action variable 1,35 G +
1,5 Q

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Cas de charge pour la vérification de l’équilibre statique

G 1,35.G + 1,5. Q

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6. Exigences du calcul

1 Conception
•Choix du système constructif
•Choix des matériaux
•Choix des éléments de l’ouvrage
•Choix des liaisons (structure)

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2 Pré dimensionnement
•Utilisation de formules empiriques et de
l’expérience pour faire un premier choix
des dimensions
•Exemple : poutre en béton armé de portée
« L », prendre : L
h
10
Les liaisons, les actions, les caractéristiques des
matériaux ne sont pas considérées dans ce pré
dimensionnement.

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3 Dimensionnement
•Les dimensions définitives sont définies sur
des critères réglementaires qui fournissent
l’équation de dimensionnement.
•Les deux cas les plus usuels sont :
•Un dimensionnement basé sur la
résistance mécanique du matériau
(déformation relative et/ou contrainte)
•Un dimensionnement basé sur une
limitation de la déformée

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4 Vérification
•Toutes les dimensions sont connues, ainsi que
les actions et les caractéristiques des
matériaux

•On vérifie que toutes les conditions


réglementaires sont satisfaites (ELU et ELS)

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7. Conclusion
•Durée de vie et mise hors service
•Critères : résistance, rigidité, stabilité (de l’équilibre et
de la forme)
•Incertitudes et erreurs
•Ruine et contraintes admissibles
•Sécurité semi probabiliste
•Etats limites (ultime et de service)

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•Valeurs caractéristiques (matériaux et actions)
•Valeurs de calcul (prise en compte de coefficients de
pondération 
•Condition fondamentale de sécurité

S R
d d

•Actions, combinaisons d’actions, cas de charges


•Conception, pré dimensionnement, dimensionnement,
vérification

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