Vous êtes sur la page 1sur 20

Efficacité énergétique dans les bâtiments

Introduction
Le bâtiment est un volume à l’intérieur duquel il s’agit de maintenir
des conditions de bien-être exemptes des répercutions imposées par les
fluctuations du milieu extérieur ; pour l’essentiel, il est constitué d’une
“enveloppe isolante“. Des constructions inadaptées au climat conduit à une
qualité thermique médiocre dans les bâtiments. Cela engendre la surchauffe
des locaux d’habitation dans les régions chaudes ou du refroidissement
excessif des locaux dans les régions froides et provoque chez les usagers
une sensation d’inconfort thermique néfaste pour leur santé. La résolution
des problèmes liés à 2cette mauvaise conception de l’habitat nécessite une
vision globale et la compréhension de la construction comme une enceinte
devant procurer aux usagers des conditions d'ambiance favorables à leur
bien-être. Pour le corps humain, la sensation de bien-être dépend de son
métabolisme et de son environnement. Près de 80% de l’énergie produite
par le métabolisme est dissipée dans l’environnement sous forme de
chaleur. Les pertes d’énergie par évaporation d’eau sont nécessaires au
bien-être. Pour éprouver la sensation du bien-être, l’évaporation d’eau doit
être suffisante mais non exagérée, elle dépend de l’environnement. Le
corps humain est en équilibre physiologique à une température interne
voisine de 37°C. Une sensation de bien-être s’établit dès lors que la
température de la peau reste inférieure à 37°C (l’écart ne doit pas être
grand).
Pour rétablir l’équilibre physiologique du corps humain dans les
bâtiments non efficaces, la science utilise des moyens techniques très
nuisibles à l’environnement. Avoir un bâtiment efficace d'un point de vue
énergétique, c'est s'engager dans une démarche citoyenne pour le respect
de l'environnement et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le
"surcoût" éventuel pour un bâtiment plus efficace est généralement faible
par rapport aux coûts de construction ou de rénovation d'un bâtiment.
La conception d'un bâtiment et de ses installations influence le coût
d'exploitation pendant toute la durée de vie du bâtiment et des
installations, soit 20, 30 ou 40 ans. La tendance structurelle du coût de
l'énergie sur 20 ou 30 ans est à la hausse.
L’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments constitue
alors une source importante d’économie d’énergie dans les pays en
développement.
L'efficacité énergétique vise l'obtention du meilleur rendement
énergétique par le choix des sources d'énergie, le recours aux technologies
les plus appropriées, le choix des équipements et des procédés les plus
performants, l'élaboration et l'application de normes et les mesures de
sensibilisation de manière à influencer le comportement du consommateur
et à lui permettre de faire des choix éclairés.
Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 1
Efficacité énergétique dans les bâtiments

Chapitre 1 : Notions générales de thermique du bâtiment.


Introduction
La thermique est le domaine de la physique qui traite des transferts
de chaleurs accompagnés ou non d’échanges de masse et de changement
d’état. Ces transferts se produisent lorsque des écarts de température liés à
un processus physique ou chimique quelconque apparaissent.
Analyse des différents types d’échange de chaleur dans le
bâtiment.
Les échanges de chaleur entre le bâtiment et son environnement
(comme pour le corps humain avec l’environnement) s’effectuent suivant
trois modes à s’avoir la conduction, la convection et le rayonnement.

Figure 1 : les trois modes de transfert de chaleur


La conduction
Définition
La conduction est un processus physique de transmission de la
chaleur qui s’appuie sur un milieu matériel (solide, liquide, gaz), sans
mouvement de matière, et qui fait passer la chaleur des zones chaudes aux
zones froides à l’aide de mécanismes à l’échelle microscopique (vibrations
atomiques ou moléculaires, diffusion électronique,...).
C’est le passage de la chaleur d’un corps à un autre par
interaction entre les atomes et molécules de la matière. C’est le mode
de transfert exclusif à l’intérieur des solides (et entre solides) mais
aussi accessoirement au sein des liquides et des gaz au repos.

Figure 2 : Barre de fer chauffée à une extrémité

Loi de Fourier
Le phénomène de la conduction est régi par la loi de Fourier que l’on
peut appeler la « loi fondamentale de la conduction ». Cette loi stipule que

Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 2
E 1.1
Efficacité énergétique dans les bâtiments

la densité de flux de chaleur φ (W/m2) résultant de la conduction


thermique, est proportionnelle au gradient de température T (K) mais
lui est opposé en signe.
𝜑 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑇
⃗ = −𝜆 𝑔𝑟𝑎𝑑
Où 𝜆 est la conductivité thermique du matériau (W/m2.K).

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑇
𝑔𝑟𝑎𝑑
Normale à l'élément de surface, 𝑛⃗
(dS est l’élément de surface)
⃗⃗⃗⃗ = 𝑑𝑆 𝑛⃗
𝑑𝑆
dS

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑇 et la normale à un élément de surface.


Figure 3 : 𝑔𝑟𝑎𝑑

Le flux de chaleur
Posons 𝑑∅ = 𝜑 ⃗⃗⃗⃗ ; avec ∅ le flux de chaleur par conduction (W).
⃗ . 𝑑𝑆
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑇. 𝑑𝑆. 𝑛⃗
𝑑∅ = −𝜆 𝑔𝑟𝑎𝑑 E 1.2
En étudiant la propagation le long d'un axe (x'x),
𝑑𝑇 E 1.3
𝑑∅ = −𝜆 𝑑𝑆𝑥
𝑑𝑥
Pour une surface plane entière S, perpendiculaire à l'axe, on a alors le flux
total
𝑑𝑇 E 1.4
∅ = −𝜆 𝑆
𝑑𝑥
Équation de la chaleur
L’équation de la chaleur en régime permanent sans sources de la chaleur se
résume à:
∆𝑇 = 0 E 1.5
Plaque (ou mur) soumise à un écart de température T1 – T2
T(x)

T1

x T2
0 e x
Figure 4 : Les faces d’un mur soumis à des températures différentes

Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 3
Efficacité énergétique dans les bâtiments

On veut trouver l’équation de température T(x,y,z) et le flux de chaleur dans


un mur soumis sur une face à la température T1 et sur l’autre à la
température T2. T1 > T2
Pour résoudre le problème, nous admettons que l’épaisseur du mur
(dimension suivant x) est négligeable devant ses dimensions suivants y et z.
Les équations résultantes sont alors:
T(x,y,z) = T(x)
𝑑2𝑇
∆𝑇 = =0
𝑑𝑥 2
La résolution de cette équation donne un profil de température linéaire de
la forme:
T(x) = a.x + b
Où a et b sont des constantes d’intégration. Pour déterminer le profil exact
de température à l’intérieur du mur plan, il faut la connaissance des
conditions aux limites (CL).
Ici les 2 conditions aux limites (CL1 et CL2) d’après la figure 4 sont :
𝐶𝐿1: 𝑥 = 0; 𝑇(𝑥 = 0) = 𝑇1
{
𝐶𝐿2: 𝑥 = 𝑒; 𝑇(𝑥 = 𝑒) = 𝑇2
La solution du problème est :
𝑇2 − 𝑇1 E 1.6
𝑇(𝑥) − 𝑇1 = 𝑥
𝑒
𝑇1 − 𝑇2 E 1.7
∅ = +𝜆 𝑆
𝑒
La température varie linéairement dans le mur et le flux est dirigé de T1
vers T2.
Pour limiter le flux de chaleur transféré de l'extérieur vers l'intérieur d'un
mur d'habitation il faut alors chercher à :
 augmenter son épaisseur (e).
 diminuer la surface du mur (S)!!
 diminuer la conductivité (λ) du matériau constituant le mur ; on
intercale par exemple, de l'isolant thermique" entre deux parois
rigides en briques ; on peut aussi utiliser du bois au lieu de
béton, etc...)

Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 4
Efficacité énergétique dans les bâtiments

Toutes les matières ne transmettent pas l'énergie de la même façon. Les


matériaux sont caractérisés par les coefficients suivants :
 La conductivité thermique du matériau (λ)
 La résistivité thermique du matériau (r)
 La perméance thermique d'une couche de matériau (P)
 La résistance thermique d'une couche de matériau (R)
La conductivité thermique (λ)
La conductivité thermique est la quantité de chaleur qui passe en 1
seconde au travers de 1 m² d'une couche de matériau homogène de 1
mètre d'épaisseur, soumis à une différence de température de 1 degré.

Figure 5 : illustration de la conductivité thermique.


La résistivité thermique du matériau (r)
La résistivité thermique (r) est l'inverse de la conductivité thermique.
R = 1/λ
Elle s'exprime en m.K/W.
Plus la résistivité thermique est élevée, plus le matériau est isolant.
Perméance thermique d'une couche de matériau (P)
La perméance thermique est la quantité de chaleur qui passe en 1
seconde au travers de 1 m² d'une couche de matériau d'épaisseur d
donnée, soumis à une différence de température de 1 degré.

Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 5
Efficacité énergétique dans les bâtiments

Figure 6 : illustration de la perméance thermique


La perméance thermique s'exprime en W/m²K.
Plus la perméance thermique est élevée, plus la couche laisse passer la
chaleur.
Ce coefficient est valable que pour les matériaux homogènes et pour les
matériaux hétérogènes.
• Matériau homogène : P = 𝜆/d où d = épaisseur de la paroi.
• Matériau hétérogène : P est déduite d'essais effectués en laboratoire.
La résistance thermique(R)
On pose d’après (E 1.7) :
𝑒
𝑇1 − 𝑇2 = ∅=𝑅∅ E 1.8
𝜆𝑆
𝒆
𝑹=
𝝀𝑺
R est appelé la résistance thermique. Elle s'exprime en m²K/W. La
résistance thermique (R) est l'inverse de la perméance thermique : R = 1/P.
Analogie Loi d’Ohm - Loi de Fourier.
La loi de Fourier appliquée à un mur plan présente une certaine analogie
avec la loi d’Ohm.
T1

T1 T2
T2

En électricité on a la loi d’Ohm qui s’écrit :


E 1.9
Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 6
Efficacité énergétique dans les bâtiments

𝑈 = 𝑅𝑒 . 𝐼 = ∆𝑉 = 𝑉2 − 𝑉1
Où ∆V : Différence de potentiel électrique
R : résistance électrique
I : intensité du courant
On déduit des relations E1.8 et E1.9 que :
- La résistance thermique R est analogue à la résistance électrique Re ;
- ∆T = T1 – T2 est analogue à la d.d.p ∆𝑉;
- Le flux de chaleur ∅ est analogue à l’intensité du courant I ;
- Le Gradient de température est analogue au champ électrique.
Conductivité thermique de quelques matériaux.

Matéiaux λ (W/m.K)
Argent 419
Cuivre 386
Aluminium 204
Acier doux 45
Acier inox 14,9
Glace 1,88
Béton plein 1,75
Brique terre cuite 1,1
Verre 0,78
Brique réfractaire 0,11 – 0,61
Plâtre 0,48
Béton vermiculite 0,31
Béton cellulaire 0,24
Bois (feuillu-résineux) 0,12 – 0,23
Amiante 0,16
Coton 0,059
Liège 0,044 – 0,049
Laine de roche 0,038 – 0,041
Laine de verre 0,035 – 0,051
Polystyrène expansé 0,036 – 0,047
Polyuréthane (mousse) 0,030 – 0,045
Polystyréne extrudé 0,027
Air 0,026

Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 7
Efficacité énergétique dans les bâtiments

NB : Pour éliminer la conduction, il faut éliminer la matière. Le vide ne


conduit pas la chaleur.
La convection thermique

Définition

La convection est un processus physique de transmission de la chaleur qui


s’appuie sur un milieu matériel avec mouvement de matière. On ne peut
donc avoir de convection que dans les fluides (liquides et gaz).

La convection peut être définie comme le mode de transmission de la


chaleur qui implique le déplacement d’un fluide, liquide ou gazeux. Elle
intervient à la limite de séparation de deux phases de nature différente
(solide/gaz ; solide/liquide ; liquide/gaz).

Les différents types de convection

Selon l’origine ou les causes du mouvement du fluide et la


configuration des milieux autour duquel se déroule le phénomène de
convection, on peut distinguer plusieurs types de convection :

Convection naturelle

Le film, parti de fluide en contact avec la surface, se déplace


naturellement ; sa température est différente de celle du fluide en masse, sa
masse volumique est également différente. Ce qui implique un déplacement
dû à la poussée d'Archimède. Le mouvement du fluide est d’origine
thermique. On observe des courants de convection. (EX. : chauffage
homogène d'un liquide dans une casserole, chauffage central sans
accélérateur, ...).

Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 8
Efficacité énergétique dans les bâtiments

Convection forcée

Le mouvement du film est provoqué par une circulation artificielle


(pompe, turbine) du fluide. Le mouvement du fluide est d’origine
mécanique. Le transfert est plus rapide que dans le cas de convection
naturelle. (EX. : chauffage central avec accélérateur, chauffages électriques
avec soufflerie...)

Convection mixte

On parle de convection mixte lorsqu’il y a coexistence de la


convection forcée et de la convection libre avec des ordres de grandeur
comparables.

Convection intérieure

On parle de convection intérieure si fluide s’écoule à l’intérieur des


surfaces à travers lesquelles l’échange se fait (tube, conduite…). La paroi
constitue ici une enceinte fermée ménageant simplement un ou des orifices
d’entrée et de sortie.

Convection extérieure

L’écoulement se trouve autour du milieu avec lequel le fluide échange


de la chaleur

Loi de Newton

Cette loi stipule que la densité du flux de chaleur transférée à un


fluide au voisinage d’un objet solide, est proportionnelle à la différence des
températures de l’objet et du fluide.
Considérons une paroi à la température Tp en contact avec un fluide
en mouvement à la température Tf (Tp > Tf); la densité de flux de chaleur φ
(W/m2) est donnée par:
𝜑 = ℎ(𝑇𝑃 − 𝑇𝑓 ) E 1.10

Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 9
Efficacité énergétique dans les bâtiments

Où h (W/m2.K) est le coefficient de transfert par convection. Or


∅ = 𝜑. 𝑆
Donc
∅ = ℎ𝑆(𝑇𝑃 − 𝑇𝑓 ) E 1.11

Le coefficient h dépend de plusieurs paramètres :


- Caractéristiques du fluide : la température, la pression, viscosité γ,
masse volumique ρ, chaleur massique c ;
- Forme de la surface d’échange : cylindre, plan ;
- Orientation de la surface d’échange : verticale, horizontale, oblique ;
- État de la surface : rugueux, lisse ;
- Nature de l’écoulement : laminaire ou turbulent.
Remarque
La plus grande difficulté liée au calcul de flux de chaleur par convection se
trouve dans la détermination du coefficient h. Ce coefficient s’obtient
souvent à l’aide de formules empiriques complexes.
NB : Pour éliminer la convection, il faut immobiliser ou supprimer les
fluides. Il n'y a de convection possible ni dans le vide, ni dans un fluide
immobilisé.
3- Le rayonnement thermique

Définition

C’est un transfert d’énergie électromagnétique entre deux surfaces (même


dans le vide). En effet un corps chauffé émet de l'énergie sous forme de
rayonnement électromagnétique. Plus la température du corps est élevée,
plus l'agitation thermique responsable de l'émission est élevée.

Émission

Tout corps porté à une certaine température convertit son énergie interne
(énergie microscopique) en rayonnement thermique : c’est l’émission.

Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 10
Efficacité énergétique dans les bâtiments

Absorption

L’absorption est le processus inverse de l’émission, c'est-à-dire le


rayonnement émis est absorbé par un autre corps. La fraction du
rayonnement incident absorbé par la surface est appelée facteur
d’absorption α.

Transmission

Lorsque deux corps A et B sont en contact tel que TA > TB, le processus de
propagation de la chaleur du corps A vers le corps B est appelé la
transmission. La fraction du rayonnement incident transmis par le corps
est le facteur de transmission 𝜏.

Réflexion

On parle de réflexions lorsqu’une partie du rayonnement élctromagnétique


ne pénètre pas un corps et est réfléchie dans une autre direction bien
définie. La fraction du rayonnement incident réfléchie par la surface est le
facteur de réflexion ρ.

Lorsque les rayons sont réfléchis dans tous les sens, on parle de diffusion.

NB : Ces facteurs sont fonction de la nature du corps, de son épaisseur, de sa


température T, de la longueur d’onde λ du rayonnement incident et de
l’angle d’incidence.

Loi de Kirchhoff

Selon le principe de la conservation de l’énergie (premier principe de la


thermodynamique) nous pouvons établir que :

∝ +𝛕 + 𝛒 = 𝟏 (Loi de Kirchhoff) E 1.12

Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 11
Efficacité énergétique dans les bâtiments

Le corps noir

Le corps noir est un objet idéal qui absorbe tous les rayonnements
incidents, quels que soient la longueur d’onde et l’angle d’incidence.

Figure 7 : illustration du corps noir

Propriétés du corps noir:

1- tous les corps noirs rayonnent de la même manière

2- le corps noir absorbe tous les rayonnements incidents qui arrivent sur
lui, α = 1.

3- le corps noir rayonne plus que le corps non noir à la même température
(« corps gris »).

Le corps gris

A la différence du corps noir, un corps gris n'absorbe pas tout le


rayonnement reçu, une partie est réfléchie ou transmise. De même, à
température égale, un corps gris n'émet pas autant qu'un corps noir.

Les propriétés émissives des corps réels (facteur d’émission ԑ) sont définies
toujours par rapport à celles du corps noir dans les mêmes conditions de

Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 12
Efficacité énergétique dans les bâtiments

température et de longueur d’onde. Le facteur d’émission est donc le


rapport de l’émittance du corps gris par l’émittance d’un corps noir placé
dans les mêmes conditions. L’émissivité d’un corps noir est égale à 1.

La loi du rayonnement de Kirchhoff relie l’absorption et l’émission d'un


radiateur réel en équilibre thermique. Elle exprime qu'émission et
absorption sont liées.

En considérant la loi de Kirchhoff, un bon ‘’absorbeur ‘’ est aussi un bon


émetteur.

∝= 𝛆 E 1.13

Loi de Wien

Elle indique que plus un corps est chaud, plus son pic d’émission maximum
se déplace vers les courtes longueurs d’onde (λ).

2898
𝜆max (𝜇𝑚) =
𝑇(𝐾)

Loi de Planck

L’émittance monochromatique est calculée par la loi de Planck qui dit :

Avec C1 = 3,742. 10-16 W/m2 et C2 = 1,4385.10-2 m.K

Loi de Stéphan Boltzmann

L’émittance totale M rayonnée par un corps noir dans toutes les longueurs
d'onde et dans toutes les directions est proportionnelle à sa surface S et à la
quatrième puissance de sa température.

Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 13
Efficacité énergétique dans les bâtiments

M = σ S T4
Avec:
σ = 5,675 10-8 W.m-2.T-4, constante de Stefan-Boltzmann
S: section du corps noir, m2
T : température du corps, K
La résistance thermique associée au rayonnement.
Soit un corps à la température T dans une enceinte à Ta.
Le transfert de chaleur total par rayonnement est donné par :
P = Pémis - Pabsorbé = Sεσ (T4 - Ta4)
Propagation de la chaleur à travers une paroi : coefficient global de
transmission (K)

Une paroi séparant deux ambiances de températures différentes, constitue


un obstacle plus ou moins efficace, au flux de chaleur qui va s'établir de la
chaude vers la froide. La chaleur va devoir :

 pénétrer dans la paroi,


 traverser les différentes couches de matériaux constituant la paroi,
 traverser des couches d'air éventuelles,
 et sortir de la paroi.

4-1-Parois composées de couches homogènes accolées.

Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 14
Efficacité énergétique dans les bâtiments

Outre la résistance thermique des différents matériaux (R), les


coefficients thermiques utilisés sont les suivants :

 La résistance thermique d'échange superficiel (Ri et Re)


 La résistance thermique des couches d'air (Ra)
 La résistance thermique totale d'une paroi (RT)
 Le coefficient de transmission thermique d'une paroi "U" (ou
anciennement "k")

4.1 La résistance thermique d'échange superficiel (Ri et Re)

La transmission de la chaleur de l'air ambiant à une paroi et vice versa se


fait à la fois par rayonnement et par convection.

hi, le coefficient d'échange thermique superficiel entre une ambiance


intérieure et une paroi est la somme des quantités de chaleur transmise
entre une ambiance intérieure et la face intérieure d'une paroi, par
convection et par rayonnement, par unité de temps, par unité de surface de
la paroi, et pour un écart de 1 K entre la température de la résultante sèche
de l'ambiance et la température de surface.

hi s'exprime en W/m²K.

Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 15
Efficacité énergétique dans les bâtiments

Ri, la résistance thermique d'échange d'une surface intérieure est égale à


l'inverse du coefficient d'échange thermique de surface intérieure hi.

Ri = 1/hi

Ri s'exprime en m²K/W.

he, le coefficient d'échange thermique superficiel entre une paroi et une


ambiance extérieure est la somme des quantités de chaleur transmise entre
la face extérieure d'une paroi et une ambiance extérieure, par convection et
par rayonnement, par unité de temps, par unité de surface de la paroi, et
pour un écart de 1 K entre la température de la résultante sèche de
l'ambiance et la température de surface.

he s'exprime en W/m²K.

Re, la résistance thermique d'échange d'une surface extérieure est égale à


l'inverse du coefficient d'échange thermique de surface extérieure he.

Re = 1/he

Re s'exprime en m²K/W.

4.2 La résistance thermique des couches d'air (Ra)

Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 16
Efficacité énergétique dans les bâtiments

Ra, la résistance thermique d'une couche d'air plane est l'inverse de la


quantité de chaleur qui est transmise en régime permanent de la face
chaude de la couche d'air vers la face froide, par conduction, convection et
rayonnement, par unité de temps, par unité de surface et pour un écart de 1
K entre les températures des faces chaudes et froides.

Ra s'exprime en m²K/W.

Résistance thermique d'une couche d'air non ventilée. (tableau à mèttre)

Résistance thermique d'une couche d'air non ventilée. (tableau à mèttre)

Résistance thermique d'une couche d'air très ventilée

Dans le cas d'une couche d'air très ventilée, on considère que :

 Ra = 0 m²K/W
 Les matériaux situés du côté froid de la couche d'air n'interviennent
pas dans le calcul de la résistance thermique globale RT de la paroi.
 La température dans la couche d'air est égale à la température
extérieure.
 La résistance thermique d'échange entre la face chaude de la couche
d'air et la couche d'air vaut Ri.

4.3 La résistance thermique totale d'une paroi (RT)

La résistance thermique totale RT d'une parois d'ambiance intérieure


chaude à ambiance extérieure froide, est égale à la somme des résistances
thermiques de toutes les couches de matériaux ou d'air peu ou non ventilé,
qui constituent la paroi, et des résistances d'échange superficiel.

RT = Ri + R1 + (R2) + (R...) + (Ra) + Re

Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 17
Efficacité énergétique dans les bâtiments

Les valeurs entre parenthèses n'existent pas lorsque la couche (d'air ou de


matériau) est absente.

4-2- Parois composées de couches hétérogènes.

C’est le cas le plus couramment rencontré dans la réalité où les parois ne


sont pas isotropes. Considérons à titre d’exemple un mur de largeur L
constitué d’agglomérés creux :

Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 18
Efficacité énergétique dans les bâtiments

h1
𝑒1 𝑒2 𝑒1
h2
𝑅𝑎1
ℎ𝑒
ℎ𝑖 𝜆1
h3

𝑅𝑎2 h4

R3

R4
R1 R2 R7 R8
R5

R6
Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 19
Efficacité énergétique dans les bâtiments

En supposant le transfert unidirectionnel et en tenant compte de l’axe de


symétrie, on peut se ramener au calcul du flux à travers l’élément encerclé
sur le dessin et calculer la résistance thermique R équivalente d’une portion
de mur de largeur L et de hauteur h= h1 + h2 + h3 + h4 en utilisant les lois
d’association des résistances en série et en parallèle par la relation :

1
𝑅 = 𝑅1 + 𝑅2 + + 𝑅7 + 𝑅8
1 1 1 1
+ + +
𝑅3 𝑅4 𝑅5 𝑅6

Avec

1 𝑒1 𝑒2 𝑒2
𝑅1 = , 𝑅2 = , 𝑅3 = , 𝑅4 = 𝑅𝑎1 , 𝑅5 = , 𝑅 = 𝑅𝑎2 ,
ℎ𝑖 ℎ𝐿 𝜆1 ℎ𝐿 𝜆1 ℎ1 𝐿 𝜆1 ℎ3 𝐿 6
1
𝑅7 = 𝑅1 , 𝑅8 =
ℎ𝑒 ℎ𝐿

4.4 Le coefficient de transmission thermique d'une paroi "U" (ou


anciennement "k")

Le coefficient de transmission thermique de la paroi est la quantité de


chaleur traversant cette paroi en régime permanent, par unité de temps,
par unité de surface et par unité de différence de température entre les
ambiances situées de part et d'autre de la paroi.

Le coefficient de transmission thermique est l'inverse de la résistance


thermique totale (RT) de la paroi.

U = 1 / RT

U (ou k) s'exprime en W/m²K ; plus sa valeur est faible et plus la


construction sera isolée.

Conclusion

Dr Aristide HOUNGAN
et Drt Wilfrid C. ADIHOU Page 20

Vous aimerez peut-être aussi