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Chapitre I : LE PROJET DE CONSTRUCTION

I- DOCUMENTS ADMINISTRATIFS
I.1 Permis de construire
Avant de réaliser les travaux de construction, l’on doit introduire une
demande auprès des autorités compétentes pour l’obtention d’une
autorisation de construire.
L’autorisation de construire ou permis de construire vise à garantir le respect
des normes urbanistiques et architecturales. Il est exigé pour les travaux
neufs de construction, les clôtures d’une hauteur de plus de deux (02) mètres,
les modifications extérieures apportées aux constructions existantes, les
reprises de gros-œuvres et les travaux entrainant une modification importante
de la distribution intérieure des bâtiments existants.
La demande de permis de construire doit être initiée par la personne physique
ou morale, propriétaire des lieux ou par une personne dument mandatée.
Elle s’impose aussi aux administrations, aux services publics, etc.
Ainsi, le propriétaire s’assure que les droits d’usage qui lui sont concédés
sont réels et que l’ouvrage prévu présente toutes les garanties de sécurité.
Les pièces à fournir pour l’obtention du permis de construire sont :
- Une demande manuscrite adressée au Maire de la Commune ;
- Une copie du titre de propriété (titre foncier, bail, etc) ;
- Un plan de situation et de délimitation du terrain, certifié exact par le
service des Cadastres ;
- Des plans architecturaux (plan de masse, vues en plan, coupes, façades) ;
- Un devis descriptif du projet ;
- Un plan de fosse septique ou indiquer le système d’évacuation à l’égout
s’il existe.
Le dossier est accompagné d’une taxe d’urbanisme et d’un timbre fiscal.

I.2 Autres pièces administratives


I.2.1 Cahiers de charges
Ce sont des documents qui précisent les conventions du contrat de construction
d’un point de vue :
- Administratif (ex : révision de prix) ;
- Juridique (ex : responsabilités, pénalités).

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I.2.2 Planning des travaux
C’est le calendrier des travaux à réaliser pour l’ensemble des entreprises.

I.2.3 Plans
 Plan de situation : il permet de situer la parcelle dans le lot par rapport à
une voie (route ou rue) connue.

 Plan de masse : il précise l’emplacement de la construction dans le lot


par rapport aux limites de la parcelle.

 Plans d’ensemble : ils comportent la vue en plan des différents niveaux


(RDC, étage, etc), les coupes verticales et les façades (principales,
arrières, latérales).

 Plans d’exécution : ce sont des plans fournis par des bureaux d’études
spécialisés (plan de béton armé, plan d’électricité, etc). Ils servent à
préciser les travaux par spécialité ainsi que les dispositions constructives
nécessaires à l’exécution (plans de détails).

I.2.4 Devis
 Devis descriptif : il décrit la nature des ouvrages pour chaque corps d’état
(métier) à savoir les matériaux utilisés avec les caractéristiques
(dimensions, qualité, etc) et les renseignements techniques de mise en
œuvre (Documents Techniques Unifiés : DTU).

 Devis estimatif : il indique la désignation des ouvrages, les quantités


d’ouvrage de l’avant-métré et le coût de l’ouvrage.

II- PRINCIPAUX ACTEURS INTERVENANT DANS UN PROJET


DE CONSTRUCTION

Lors de la construction d’un bâtiment, les principaux acteurs qui interviennent


sont notamment : le maitre d’ouvrage, le maitre d’œuvre, le bureau de contrôle
et l’entreprise exécutante.

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II.1 Maitre d’ouvrage
Le maître d’ouvrage est l’initiateur du projet de construction. C’est donc la
personne pour qui l’ouvrage est construit, autrement dit le client. Il peut s’agir
de l’Etat, d’une collectivité territoriale, d’un promoteur ou même d’un
particulier.
Ce dernier a de nombreuses missions à remplir telles que s’assurer de la
faisabilité du projet, trouver le terrain, définir l’enveloppe financière
prévisionnelle, organiser le financement. Il exprime également ses exigences en
matière de délai et de qualité.
Le maître d’ouvrage intervient dans un projet de construction de la conception
des avant-projets jusqu’à la livraison de l’ouvrage.
Le maitre d’ouvrage peut également transférer ses prérogatives à une autre
entité : on parlera de « maitre d’ouvrage délégué ».

II.2 Maitre d’œuvre


Le maître d’œuvre est le « chef d’orchestre » du projet de construction. Le plus
souvent, il s’agit de l’architecte qui a conçu l’ouvrage. Mais la maîtrise d’œuvre
peut aussi être confiée à un technicien ou à un bureau d’études.
Le maitre d’œuvre est chargé de veiller à la conformité architecturale, technique
et économique du projet, de gérer la bonne réalisation des travaux et d’assister
le maître d’ouvrage lors des opérations de réception.

II.3 Entreprises de construction


Les entreprises de construction sont sélectionnées par le maître d’ouvrage et
ont pour mission de construire l’ouvrage. Il peut s’agir d’une entreprise générale
qui va s’engager pour la totalité des travaux, tout corps d’Etat confondus ou bien
choisir une entreprise par corps d’Etat si bien que chacune a la charge de la
réalisation d’un lot.

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Chapitre II : IMPLANTATIONS-TERRASSEMENTS
II.1 IMPLANTATIONS-TERRASSEMENTS
II.1.1 Généralités
L’implantation est l’opération qui consiste à reporter sur le terrain, suivant les
indications d’un plan, la position de bâtiments, d’axes ou de points isolés, dans
un but de construction ou de repérage.
La plupart des tracés sont constitués de droites, de courbes et de points isolés.
Les instruments utilisés doivent permettre de positionner des alignements ou des
points : théodolites, équerres optiques, rubans, niveaux, etc. l’instrument choisi
dépend de la précision cherchée, elle-même fonction du type d’ouvrage à
implanter : précision millimétrique pour les fondations spéciales, centimétriques
pour les ouvrages courants et décimétriques pour les terrassements.
II.1.2 Instruments d’implantation
 Jalons : tiges en bois ou en métal, peintes alternativement en blanc et
rouge, ils permettent de déterminer ou prolonger un alignement.
 Cordeaux ou fils : ils permettent d’obtenir des alignements.
 Rubans : appelés décamètres ou double-décamètres, ils permettent de
mesurer des longueurs.
 Niveaux à bulle d’air : ils permettent de déterminer ou contrôler
l’horizontalité.
 Niveaux à caoutchouc : composés de 2 fioles en verre et d’un tuyau en
caoutchouc, ils permettent le traçage des traits de niveau.
 Equerres d’implantation en bois ou en métal : elles permettent de
tracer les retours d’équerre (angles droits).
 Equerres à prismes avec canne à plomber : équerres optiques
constituées par 2 prismes, elles permettent d’effectuer des alignements et
anges droits.
 Niveaux à lunettes : appareils optiques qui comportent une lunette
permettant d’obtenir des visées rectilignes et d’un cercle gradué pour
obtenir la lecture des angles, ils permettent le tracé d’alignement, les
mesures d’angles horizontaux et un nivellement de précision.
 Fils à plomb : ils permettent de reporter les axes des fondations des
cordeaux jusqu’au fond des fouilles.
 Chaises d’implantation : constituées par des piquets enfoncés dans le sol
et de traverses horizontales avec repères de fixation des cordeaux, elles
permettent la fixation des cordeaux d’alignement.

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II.1.3 Mesures de niveau
II.1.3.1 Nivellement direct
On observe à l’aide d’un instrument de visée horizontal (niveau) une mire (règle
graduée, pliante de 3 à 5m de longueur). On peut aussi effectuer un nivellement
par cheminement.
II.1.3.2 Nivellement indirect trigonométrique
Il permet de viser un point non accessible et peut être réalisé avec un théodolite
(appareil muni d’une lunette astronomique, d’échelles pour le mesurage d’angle
et d’un dispositif de mesure de distances horizontales).
II.1.3.3 Niveau de référence
Il s’agit, en général, du niveau du sol fini du plancher bas du rez-de-chaussée. Il
est indiqué sur chantier par un trait d’emprunt tracé à 1.00m du sol fini.

II.2 TERRASSEMENTS
II.2.1 Généralités
Pour construire un ouvrage (bâtiment, route, pont, barrage, etc), il est nécessaire
de modifier le terrain naturel. Il faut profiler la surface du terrain de telle sorte
qu’il soit apte à supporter le poids de l’ouvrage et à intégrer la forme.
L’ensemble de ces opérations s’appelle « terrassements ».
Les terrassements sont donc des travaux de préparation de terrain pour les
ouvrages à venir. Ils sont constitués :
- des creusements de terres appelés déblais ;
- des apports de terres connus sous le nom de remblais.

II.2.2 Fouilles
Ce sont des creusements réalisés dans le sol. Il existe plusieurs types de fouilles
dont les principaux sont les suivants :
 Décapage en surface : plus connu sous l’appellation « décapage de la
terre végétale », il est effectué sur la couche superficielle de la terre sur
une épaisseur variant de 20 à 50 cm ;
 Fouille en puits : elles permettent la réalisation de semelles isolées ;

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 Fouilles en rigoles : ce sont des fouilles linéaires destinées à recevoir des
semelles filantes ou à la pose de canalisations. Leur profondeur ne
dépasse pas 1.00m et leur largeur n’excède pas 2.00m ;
 Fouilles en tranchées : jouissant des mêmes fonctions que les fouilles
rigoles, leur profondeur dépasse 1.00m et leur largeur n’excède pas
2.00m ;
 Fouilles en pleine masse : appelées également fouilles à ciel ouvert, elles
sont exécutées sur toute l’emprise de l’ouvrage et servent en général à
encaisser un sous-sol.
II.2.3 Talus et blindage des fouilles
Pour obtenir une stabilité, il convient de donner aux parois qui limitent les
terrassements, une inclinaison convenable. Les talus sont donc des inclinaisons
apportées aux parois des terrassements pour empêcher les éboulements de terres.
Cette pente peut se définir :
- Soit par la tangente de l’angle (pente) que fait le talus avec l’horizontale
(talus à 4/5 o à 0.80m ou à 80%) ; cotgi= b/h
- Soit par la cotangente de l’angle (inclinaison) dont la valeur s’exprime
généralement comme celle de la tangente par une fraction (5/1 ; 3/2 ; 1/1 ;
etc). tgi= h/b
Tableau 1 : talus en fonction de la nature du sol
DESIGNATION NATURE DES TERRES ANGLE DE TALUS NATUREL
Terrain ordinaire Sable 10 à 25º
Gravier 30 à 40º
Terre végétale 30 à 50º
Terrain semi-
compact ou moyen Cailloux 40 à 50º
Terrain compact Argile 30 à 50º
Marne 30 à 45º
Rohes Grés tendres
50 à 90º
Roches diverses

La hauteur, parfois importante des terrassements, impose la mise en place d’un


blindage. En règle générale, le blindage est requis à partir d’une profondeur de
1.30 m pour les tranchées de largeur inférieure à 1.00m.

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Tableau 2 : blindage en fonction de la nature du sol
TYPE DE BLINDAGE EMPLOI OBSERVATIONS
Platelage butonné Fouille en tranchée Gène dans les travaux de
provisoire hors nappe terrassements
Tubage Fouille en puits
provisoire ; présence de
nappe admise
Parois berlinoises Fouille en pleine masse Emploi en site urbain.
provisoire ou définitive Coffrage de la paroi
hors nappe extérieure peu coûteuse
Terrain drainable
Parois moulées Fouille en pleine masse Emploi en site urbain.
définitive ; présence de S’intègre à la structure du
nappe admise bâtiment.
Installation de chantier
lourde et coûteuse.
Rideaux de palplanches Fouille en pleine masse Nuisance pour les
provisoire ou définitive ; riverains.
présence de nappe Récupération aléatoire.
admise
Parois clouées Fouille en pleine masse Talutage éventuel : peu
provisoire ou coûteux
définitive hors nappe

II.2.4 Remblais
II.2.4.1 Définition
Le remblai est une opération qui consiste à apporter un ensemble de terres ou de
matériaux inertes sur un terrain pour créer une plateforme ou combler un vide. Il
est donc nécessaire pour la mise en place d’un terrassement.
Il existe en général, dans le bâtiment, deux (02) types de remblais : les remblais
contre-fondations et les remblais sous-dallage.

II.2.4.2 Matériaux et remblais


Le remblai peut être constitué de divers éléments adaptés aux conditions
climatiques et mécaniques. Ainsi, nous avons :

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- La craie : elle se désagrège en sol humide et constitue une pâte qui
pourrait occasionner des pressions, empêchant la stabilité de la structure
finale. Par ailleurs, en sol sec, la craie est résistante ;
- Les roches argileuses : elles ne sont pas recommandées pour les travaux
en remblayage. En effet, ces roches peuvent être réduites en poudre
laissant des éléments sablonneux qui gonflent le sol, destabilisant ainsi la
structure finale ;
- Les roches silicieuses : ces roches sont fragmentables mais résistantes ;
- Les roches salines : la composition en sel de ces roches leur procure un
caractère soluble qui ne permet pas de les utiliser comme matériaux de
remblais ;
- Les terres de remblais appelées remblais provenant des fouilles : ce sont
des terres capables d’être utilisées comme terres de remblais. Cependant,
après excavation, il est conseillé d’éviter l’utilisation des terres argileuses
sableuses ou trop humides pour servir de remblais ;
- Les matériaux de démolition : les débris et matériaux issus d’une
démolition peuvent être réutilisés dans le remblai. Nous pouvons citer
entre autres : les briques, les blocs de ciment, les mortiers, etc.

II.2.4.3 Mise en place d’un remblai


Il s’agira de suivre une démarche bien précise pour la réaliser. Cette
démarche consiste à :
- Faire une étude préalable servant entre autres à déterminer la hauteur à
atteindre pour ce remblai ;
- Nettoyer le terrain susceptible de recevoir le remblai afin d’éviter le
gonflement des débris de matériaux comme le bois ;
- Arroser puis compacter pour réduire les vides et ainsi favoriser la
cohésion de l’ensemble.
Par ailleurs, le compactage est une étape primordiale au remblai. Cette
technique peut être élaborée de plusieurs manières et par diverses machines à
savoir : le compacteur statique qui tasse l’ensemble grâce à son poids, le
compacteur vibrant qui tasse l’ensemble grâce au poids et à la plaque
vibrante et le compacteur à pneu.
II.2.5 Notions de foisonnement et de tassement
II.2.5.1 Foisonnement
En terrassements, le foisonnement est la capacité d’un sol ou de gravats à
augmenter de volume lors du déplacement du matériau.

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On calcule le coefficient de foisonnement qui est la proportion de volume
supplémentaire sur le volume initial ramené à 100.
Exemple : un décaissement de 100m3 de matériau donnant suite à un volume de
120m3 aura un foisonnement de 20m3 et un coefficient de foisonnement de 1.20
soit 20%.
Tableau 3 : foisonnement en fonction de la nature du sol
NATURE DU MATERIAU COEFFICIENT DE FOISONNEMENT
Terre végétale, alluvions, sable 1.1
Terre franche 1.2
Terre crayeuse 1.2
Terre marneuse 1.5 à 1.7
Rocs réduit en moellons 1.6

II.2.5.2 Tassement
Le tassement du sol est sa déformation verticale due à l’application des
contraintes extérieures telles que les remblais, les fondations ou son propre
poids.
Les tassements peuvent être uniformes ou différents d’un point à l’autre selon la
nature du sol en place. Dans les sols non-saturés, les tassements sont presque
instantanés mais dans les sols saturés, ils peuvent s’étendre sur quelques
secondes dans les sols sableux-graveleux jusqu’à plusieurs dizaines d’années
dans les argiles peu perméables.
Pour vérifier la conformité des structures vis-à-vis des conditions de sécurité et
de service, on doit faire un calcul de tassement.
 Tassements uniformes : les tassements uniformément repartis affectent
peu la structure. Les mouvements qui en résultent peuvent cependant
endommager les services et accessoires tels que les conduites d’eau et les
passages souterrains.
 Tassements différentiels : les tassements différentiels sont des
mouvements d’enfoncement de sol qui ne sont pas uniformes. Ils peuvent
de ce fait provoquer des dislocations des maçonneries comme l’apparition
de fissures. C’est un grave facteur de désordre qui est, la plupart du temps,
irrémédiable.

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II.2.6 Engins de terrassement
Après l’implantation, les fouilles peuvent être réalisées :
- Manuellement s’il s’agit de faibles volumes. On utilise alors des pics ou
des marteaux pneumatique ou électriques ;
- Mécaniquement avec des engins de terrassement.

II.2.6.1 Engins d’excavation


 Pelles hydrauliques : elles sont utilisées pour réaliser des rigoles et
tranchées dans les terrains meubles ou compacts (ex : sable, argile, etc).
 Chargeuses : ce sont des tracteurs sur chenilles ou sur pneu, équipés d’un
large godet à l’avant.

II.2.6.2 Engins de nivellement


 Dozers : tracteurs avec un bouclier ou large lame à l’avant. Il existe le
bulldozer dont la lame est non orientable, l’angledozer qui peut incliner sa
lame de 45º et le tilt-dozer dont la lame peut s’incliner sur l’horizontal.
 Niveleuses : elles servent au réglage des surfaces et des talus.
 Scrapers : ces engins peuvent effectuer le chargement, le transport et
l’épandage des terres.

II.2.6.3 Engins de transport


 Dumpers : engins qui font leur vidage par basculement vers l’avant.
 Dum-trucks : puissants engins (capacité de 20m3) qui déversent les
terres par basculement vers l’arrière.

II.2.6.4 Engins de compactage


Ce sont des rouleaux vibrants automoteurs, des rouleaux vibrants tractés, des
rouleaux mixtes agissant par vibration et pression et des compacteurs à pneu.

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Chapitre III : LES FONDATIONS
I- GENERAITES
Une fondation se définit comme un élément architectural du bâtiment qui assure
la transmission et la répartition des charges de cet ouvrage dans le sol (poids
propre du bâtiment, forces climatiques et surcharges liées à son utilisation).
Les fondations d’un bâtiment représentent un enjeu essentiel de son architecture
car elles forment la partie structurelle qui s’oppose au tassement et aux
infiltrations.
Selon la capacité portante, les forces mises en jeu et les tassements admissibles,
le constructeur choisira une solution du type de fondation superficielle, semi-
profonde ou profonde, qui diffèrent par leur géométrie et leur fonctionnement.
En dernier recours, si le sol en place ne possède pas les capacités suffisantes
pour qu’on puisse y fonder l’ouvrage, des techniques de renforcement de sols
sont utilisables.
II- LES FONDATIONS SUPERFICIELLES
II.1 Définition et généralités
Les fondations superficielles forment un type d’assise pouvant être mis en place
sur des sols de bonne portance, c’est-à-dire capable de reprendre les charges du
bâtiment en entrainant un tassement minimum. Leur simplicité de réalisation et
leur faible coût font de ce type de fondation, les structures les plus courantes.
Selon la structure qu’elles supportent, les fondations superficielles peuvent
porter différents noms :
- On parlera de plots de fondation ou semelles isolées si elles se trouvent
sous un poteau ou un pilier :
- On parlera de semelles filantes ou linéaires si elles supportent un mur ou
un voile ;
- On parlera de radiers si elles forment une dalle posée sur le sol, sur toute
l’emprise de l’ouvrage.
Le niveau du sol sur lequel reposent les fondations superficielles est appelé
« niveau d’assise », « fond de coffre » ou encore « fond de fouille ».
II.2 Fondations par semelles isolées
Elles supportent des charges concentrées et ont, le plus souvent, une forme carrée
ou rectangulaire.

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II.2.1 Exemples de semelles isolées
Schémas
II.2.2 Cas d’une semelle isolée excentrée
Les semelles isolées excentrées sont le plus souvent implantées en rive de
propriété ou contre un mur existant. Le diagramme des pressions est alors tel
que l’on peut rapidement dépasser la limite élastique du sol, sans tout
simplement parler d’une rotation de la semelle, qui pour un ouvrage en hauteur,
peut entrainer des conséquences fâcheuses. Il convient donc de chercher à
réobtenir un diagramme uniforme de pression sous la semelle. La solution
consiste à adjoindre une longrine de redressement.
II.3 Fondations par semelles continues
Schémas
II.4 Fondations par radiers
Un radier est une dalle pleine, éventuellement nervurée, constituant l’ensemble
des fondations d’un bâtiment. Ce type de fondation est utilisé dans deux (02)
cas :
- Lorsque la capacité portante du sol est faible : le radier joue alors un rôle
répartisseur de charges ;
- Lorsque le sous-sol d’un bâtiment est inondable : le radier joue alors le
rôle de cuvelage étanche pouvant résister aux pressions hydrostatiques.
Il existe en général quatre (04) types de radier :
- Le radier dalle (peu utilisé) ;
- Le radier nervuré (très courant) ;
- Le radier champignon sous poteaux (très peu utilisé) ;
- Le radier voute (rarement utilisé).
-
III LES FONDATIONS SEMI-PROFONDES ET PROFONDES
III.1 Fondations par semelles continues
Les fondations semi-profondes et profondes sont des structures permettant de
fonder un bâtiment en profondeur lorsque la couche superficielle de sol n’est pas
suffisamment résistante pour employer des fondations superficielles.
 Les fondations semi-profondes atteignent généralement une profondeur
comprise entre 3.00 et 6.00 m et sont utilisées lorsque des fondations

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superficielles ne peuvent être réalisées et que des fondations profondes ne
sont pas nécessaires, ce qui évite un coût trop important.
 Les fondations profondes sont celles qui permettent de reporter les
charges dues à l’ouvrage qu’elles supportent sur des couches situées
depuis la surface jusqu’à une profondeur variant de quelques mètres à
plusieurs dizaines de mètres.

III.2 Mise en place des fondations semi-profondes et profondes


III.2.1 Pour les fondations semi-profondes
Ces types de fondations peuvent être utilisés dans le cas d’un sol stable en faible
profondeur.
Des puits d’une profondeur suffisante pour se stabiliser sur la couche stable sont
remplis de « gros béton » (béton grossier dosé à 200kg/m3).
Bien souvent, ces puits peuvent être réalisés à la pelle hydraulique, permettant
ainsi à l’entreprise chargée de la réalisation du gros-œuvre de réaliser l’ouvrage
sans faire appel à une entreprise spécialisée comme dans le cas des fondations
profondes.

III.2.2 Pour les fondations profondes


Il existe de nombreux types de fondations qui diffèrent par leur mode de
fonctionnement et d’installation. Les plus courants sont les fondations en pieux.
La technique de la paroi moulée est également très répandue, en particulier lors
de la construction de fouilles (parkings souterrains, tranchées couvertes, etc) où
elle possède également un rôle de paroi de soutènement.
D’autres techniques peuvent être utilisées comme fondations profondes :
micropieux, palplanches, etc. lorsque les ouvrages d’infrastructure se trouvent
soumis aux composantes horizontales des pressions hydrostatiques, la réalisation
d’un cuvelage sera parfois nécessaire pour garantir l’étanchéité à l’eau.
Les pieux et leurs techniques d’installation
Pieu : pièce de bois, d’acier ou de béton de forme allongée qui est installée dans
la terre ou dans le roc.
Il existe six (06) types de pieux : battus, excavés, forés, vibrés, vissés et
enfoncés hydrauliquement. Les deux (02) plus anciennes techniques sont celles
des pieux battus et des pieux excavés.
 Le principe des pieux battus est celui du marteau et du clou. Le marteau
frappe le clou pour l’enfoncer. Quand ce dernier est presque perdu dans le
sol, on rajoute un autre clou au-dessus et on le frappe. On répète
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l’exercice jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’enfoncement. Le pieu atteint ce
qu’on appelle le « refus ».
 Pour les pieux excavés, le principe est d’enlever la terre, d’installer le pieu
et ensuite de remettre la terre autour. Ce pieu n’a pas atteint le refus donc
il ne devrait pas être utilisé pour supporter les charges importantes.
 Les pieux forés sont légèrement différents du principe des pieux excavés
c’est-à-dire, on enlève la terre juste assez pour y insérer un pieu tubulaire
d’acier sans toutefois remettre la terre autour. On peut remplir les espaces
vides avec du béton et ainsi sceller le puits de forage. Etant donné que les
puits de forage sont petits, il n’est pas possible d’y insérer toutes les
grosseurs de pieux. Ils sont donc limités en capacité de support de charges
importantes.
 Les pieux vibrés utilisent une tête de fonçage qui fait vibrer le pieu. Ces
pieux doivent être en acier pour transmettre la vibration. Cette dernière
fait dissiper la terre à la pointe du pieu. Cette technique s’applique bien
quand le sol est mou (ex : sol marécageux). Dès que le pieu atteint un sol
plus dense, il va atteindre un refus prématuré.
 La technique des pieux vissés est récente. La pointe du pieu se visse dans
le sol un peu comme le principe d’une tarière (outil permettant de percer
le sol ou des matériaux comme le bois). Sa vis fait remonter la terre qui se
jette autour du trou. Par contre, si la tarière rencontre de grosses roches ou
un sol plus dense, elle ne fait plus ressortir la terre. Le pieu vissé, lui
aussi, a une limite d’enfoncement. Il n’atteint jamais une profondeur dans
le sol qui puisse garantir un refus solide pour supporter de grandes
charges.
 Les pieux enfoncés hydrauliquement ont besoin d’une charge fixe pour
être enfoncés. C’est la seule technique qui se fait sans bruit et sans
vibration. Elle utilise l’immense force des vérins hydrauliques combinés
avec une mâchoire qui s’agrippe au pieu pour l’enfoncement et qui le
relâche quand les vérins reprennent leur position de départ.
Cette méthode est assez récente puisque le brevet a été déposé par
Hénéault et Gosselin en 1990 et a été accepté en 1996.
Cette technique a aussi l’avantage de ne pas prendre beaucoup de place
car la pompe qui pousse l’huile dans les boyaux demeure dans le camion.

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