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ISTIC MADJA ORGANISATION ET PLANIFICATION DES TRAVAUX

Chapitre 2 : Plan d’installation

1. Objectif du plan d’installation


L’objectif primordial de ce plan est de rendre possible la mise en route rapide de l’exécution de la
commande (Ouvrages) et de permettre le démarrage des travaux et cela dans les meilleures conditions
de productivité. Il s’agit :

 De préparer des lieux pour recevoir :


- Le personnel (Locaux sociaux, bureau, ateliers) ;
- Le matériel (Aires d’installation) ;
- Les matériaux (Aires de stockages) ;
 De prévoir les besoins pour la marche des travaux, en assurant les divers branchements
(Energie électrique, eau, etc.), et la circulation aisée et en toute sécurité du personnel et des
engins.
 En définitif, il faut repartir les espaces disponibles du terrain à bâtir entre les divers
aménagements nécessaires à la vie du chantier et à son fonctionnement.

Ce plan doit être soumis à l’approbation du maitre d’ouvrage et du maitre d’œuvre, nous permettant
d’obtenir des autorisations particulières pour l’utilisation de terrain public si nécessaire (route, trottoir,
parking, etc.).

Les choix des installations devront être définitifs dans la plupart des cas car les tâtonnements, les
hésitations, les modifications et déplacements des installations en cours des travaux, coutent cher à
l’entreprise.

NB : Dans les grands projet (surtout pour les travaux publics), l’installation de chantier se trouve dans
le devis estimatif comme un corps d’état pour le payement.

2. Contenu d’un plan d’installation


Sur le plan de masse du projet agrandi à une échelle convenable (1/50 en général) sur lequel figure
l’encombrement des bâtiments à construire et les limites du terrain concerné, on projette :

 L’emplacement des locaux du personnel : bureaux, barraque pour vestiaires, réfectoire et


dortoir éventuel, lavabos, WC et des entrepôts divers (Magasin, hangar abri pour des engins,
etc.), avec leurs surfaces respectives d’encombrement ;
 L’emplacement de la grue ou des grues : l’emprise cotée de la voie et la trace de l’aire de
balayage de la flèche (EX : Rayon d’action 25 m) ;
 L’emplacement et la disposition en plan du poste de fabrication du béton : bétonnière, stock
de granulats, silo ou barraque des liants avec l’indication des surfaces occupées ;
 L’emplacement coté des autres postes de travail fixes : ferraillage, préparation des coffrages,
taille de pierre, préfabrication, entretien du matériel et d’outillage (forgeron) ;

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 Les aires de stockages divers à prévoir (matériaux, dépôt de terre végétale, gravois) et de
stationnement d’engins (compresseur, pompe à eau, etc.) ;
 La disposition précise des voies d’accès (entrée et sortie des voies de chantier) et des chemins
de circulation intérieure des véhicules (camions, tractopelle, dumper, etc.) et aux piétons ;
 Les circuits de branchement d’alimentation : électricité, eau, téléphone, évacuation des eaux
usées et drainage des eaux pluviales avec une indication précise des points de distribution ou
de raccordement ;
 La clôture du chantier avec les parties amovibles prévues et l’indication des panneaux de
chantiers et accessoires de signalisation à implanter ;
 Des vues de détails (coupes) d’installations de poste particulier tel que : bétonnage,
ferraillage, préparation de coffrage, levage, préfabrication, la disposition et l’emplacement des
canalisations existantes, la conception des prises de terres, etc.

Figure 1. Exemple d’installation de chantier

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3. Mode d’établissement du plan d’installation


3.1. Introduction

Selon l’organisation interne de l’entreprise, le plan d’installation peut être élaboré soit par le bureau
des méthodes en accord avec le directeur des travaux ou bien le plus souvent par le service des travaux
(conducteur des travaux). Avant d’opter pour des choix définitifs d’occupation d’espace, il faut
consulter le chef de chantier qui fera appliquer ce plan et exécuter les travaux.

De façon générale, on commence l’élaboration du plan par l’installation :

3.2. Les engins de levage

Ils représentent le poste clé de la productivité. Selon leurs nombres, leurs caractéristiques techniques
et leurs positionnements, les grues vont délimiter des espaces appelés aires de balayage et toutes les
décisions suivantes devront être prises en fonction de cette zone circonscrite :

 Pour éviter les manutentions manuelles répétées, les stockages de matériaux et produits ouvrés
(ferraillage et coffrage façonné, produit préfabriqué) devront se faire à l’intérieur de l’espace
balayé.
 Les abris pour le personnel (baraques, bureaux) ainsi que les postes fixe de préparation de
coffrage et de ferraillage se trouveront en dehors de la zone de balayage.

On distingue les postes d’installations suivants :

3.2.1. Grue fixe :

 Caractéristiques :

Elle a le caractère de suffisance : Dans le cas où l’aire de balayage peut couvrir tout le bâtiment et
qu’en bout de flèche la charge utile soit encore valable pour le chantier considéré, la grue doit être
fixe, c’est la position la moins couteuse comme installation et la plus rentable en exploitation car
aucun mouvement de translation n’est nécessaire lors de son fonctionnement. Ce qui entraine une :

- Réduction du temps de rotation d’une opération de levage ;


- Stabilisation plus rationnelle : le haubanage pourra être définitif (la fixation par des
tensiomètres, câbles).

 Emplacement : Il peut être :


- Soit à l’intérieur du bâtiment ou dans la cage d’ascenseur avec la possibilité d’installer une
grue hissable ;
- Soit extérieurement dans l’axe transversal d’un bâtiment allongé ou dans l’angle d’un bâtiment
en L.

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Dans le cas de l’emploi de coffrage outils de grande longueur (Tunnels, tables, etc.), il faut penser
surtout en ce qui concerne les travées proches d’un mat de grue au dégagement nécessaire pour sortir
de telles plates formes : cela peut obliger à modifier l’emplacement initial prévu pour la grue. De
même le dégagement des tables ou de coffrage tunnel des travées extrêmes peut entrainer le
prolongement de la voie de circulation de la grue.

Figure 2. Grues à tour GMA et GME (Grue à tour à montage automatisé ou par élément)

3.2.2. Grue mobile sur rail

Elle a le caractère de besoin : C’est la solution la plus couteuse, la plus difficile : elle mobilise
beaucoup d’espace, oblige à entretenir et à surveiller constamment les voies, elle présente des dangers
supplémentaires du fait de la translation en charge, le trainement des câbles électriques au sol pendant
le mouvement.

3.2.3. Grue mobile sur pneu ou chenilles

Elle a le caractère le plus avantageux : c’est la solution la plus rapide, économique dans le cas ou
l’entreprise dispose de ce matériel, (télécopie, PPM, Tractopelle, etc.), elle est suffisamment utilisée
pour les travaux publics et peu pour les travaux de bâtiment.

Les surfaces mobilisées vont ainsi varier de 20 à 200 m².

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Figure 3. Grue mobile sur rail et grue mobile sur pneu

NB : Si plusieurs grues sont nécessaires, il faudra qu’il y’ai un chevauchement dans les aires de
balayage pour faciliter toutes les opérations des travaux tout en se méfiant des problèmes de
coïncidence. A ce moment, la hauteur des grues ne doit pas être la même, il faut équiper les grues
d’avertisseur sonores, la priorité de manœuvres doit être pour la grue la plus haute.

Figure 4. Exemple d’installation de 02 grues

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3.3. Poste de fabrication du béton

Le poste de fabrication du béton est celui qui exige un approvisionnement continuel, parfois
journalier ; Il serait donc préférable que le parc à granulats et le silo à ciment soient le plus près
possible des voies d’accès extérieures au chantier afin d’éviter des manœuvres intensives de camions à
l’intérieur, solution qui économise en outre l’espace disponible.

D’autre part le béton malaxé doit pouvoir être acheminé le plus rapidement possible vers les coffrages,
la bétonnière devrait se trouver au moins sur la périphérie de l’aire de balayage, ce qui implique le
choix d’une grue pouvant lever à bout de flèche le gâcher de béton correspondant à la capacite de
malaxage de la centrale à béton.

Lorsque le béton n’est pas repris directement par la grue (cas de plusieurs bâtiments dispersés), le
cheminement du béton se fait alors par divers moyens rationnels : dumpers, pompes, tapis, etc.

L’encombrement du poste de fabrication du béton varie selon son importance de 40 à 200 m².

Dans le cas où l’approvisionnement en granulats est difficile ou lorsque la cadence de bétonnage est
grande, on peut avoir recours à un approvisionnement en béton prêt à l’emploi, et il faut prévoir dans
les aires de balayages de la grue un espace réservé à cette opération de livraison de béton frais dans le
cas où la pompe à injection ne peut pas jouer se rôle convenablement.

3.4. Poste de ferraillage

Ce poste n’est installé qu’après tout le reste des postes, sans doute parce qu’il s’accommode dans
toutes les situations. C’est le poste qui exige le plus de place (200 à 800 m²) et cela pour une équipe
relativement réduite par rapport aux autres postes de travail. La manutention des armatures ouvrées est
journalière, d’où le stockage des armatures finies doit se trouver dans l’aire de balayage de la grue,
mais les autres compartiments du poste en dehors de cette zone.

Pour un chantier disposant de peu de place, les armatures peuvent être confectionnées, soit au dépôt de
l’entreprise, soit dans une zone avoisinante préalablement louée, on peut aussi recourir à une livraison
par une usine spécialisée.

3.5. Locaux sociaux et de services, voies de circulation

Le choix de l’implantation des bureaux et baraquements pour le personnel se fera en tenant compte de
la place disponible, hors de l’aire de balayage de la grue et simultanément avec l’implantation des
voies de circulation.

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3.6. Les aires de stockage

Nécessairement elles se trouvent dans l’aire de balayage de la grue pour tous les matériaux et produits
ouvrés à manutentionner, la même aire peut servir à déposer successivement divers produits et cela
doit être prévu dans le planning d’approvisionnement. La fréquence et l’importance des livraisons
conditionneront les surfaces à réserver.

4. Mode de visualisation du plan d’aménagement


Pour rendre ce plan plus lisible aux utilisateurs, il faut adopter des symboles conventionnels ou des
nombres pour désigner les diverses installations. Ces signes seront présentés sous forme de légende
explicative.

5. Principes généraux d’installation


1. Installer l’engin de levage le plus près possible du bâtiment à desservir et de préférence à poste
fixe si elle peut couvrir tout l’ouvrage à édifier. Le choix des caractéristiques de cet engin est
primordial et notamment les 03 caractéristiques suivantes devront figurer sur le plan :
a) La hauteur sous crochet en relation avec le bâtiment à construire et avec l’environnement
survolé par la flèche ;
b) La charge au bout de la flèche : c’est la charge maximale, en relation directe avec la
capacité de la bétonnière, et le poids maximum du matériel spécial (banches métalliques de
grande longueur, etc.), ou des éléments lourds préfabriqués qu’il faudra mettre en œuvre ;
c) La longueur de la flèche, c’est-à-dire son rayon d’action, l’aire de balayage, espace
conditionnant tous les autres aménagements.
2. Réduire au minimum la pénétration des camions à l’intérieur du chantier, surtout pour les
semi-remorques, ce principe implique notamment l’implantation du parc à granulats et celui
des aciers le plus près possible des voies d’accès. De toute manière, il faut éviter dans la
mesure du possible aux camions de monter en charge un terrain en pente et de contourner tout
l’immeuble en construction pour atteindre l’aire de stockage.
3. Stocker les matériaux, produits ouvrés et matériels spéciaux, le plus possible à pieds d’œuvre
afin de réduire les manutentions (dans l’aire de balayage de la grue).
4. Savoir utiliser l’espace disponible : grouper au lieu de disperser. Lorsque le terrain libre est
grand, il ne faut pas s’étendre à l’excès, mais concentrer judicieusement les installations sans
créer bien sûr de la gêne mutuelle dans le fonctionnement des postes. Cela permet de réduire
les voies de circulation, de rapprocher les œuvres vives du chantier de l’aire de balayage de la
grue, tout en attribuant à chaque compartiment de l’aménagement général son implantation
préférentielle. Il est bon de cumuler les surfaces occupées par les installations et de comparer
ce total à la surface bâtie et à la surface totale disponible.

L’application de ce principe facile à traduire sur un dessin, ne sera vraiment réelle sur le terrain que si
un chef d’équipe responsable de tous les mouvements se produisant au sol y est garant.

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