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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

DEDICACES

A mes chers parents

NKOTTO NTOM PARFAIT et ESSELEBO NYANGONO PAULINE

Tout mon amour et ma reconnaissance pour votre gentillesse et votre assistance.

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REMERCIEMENTS

Nous remercions le Seigneur Dieu Tout Puissant pour avoir permis que
ce travail se réalise.

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Je dis sincèrement merci :

Au Dr-Ing. NJANKOUO Jacques Michel, ingénieur polytechnicien, chargé de cours à


l’ENSP, qui a accepté d’encadrer ce travail et qui malgré ses sollicitations multiples, nous a
réservé un encadrement inconditionnel.

Au Professeur Thomas TAMO TATIETSE qui nous fait l’honneur de présider le jury
de ce mémoire ;

Au Dr. MBESSA Michel, enseignant à l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique, chef


de département de l’Ecole des Travaux Publics, pour avoir accepté d’examiner ce travail, nous
exprimons notre profonde gratitude.

Aux ingénieurs TAFO Dechâteau, TAKOU KAMDEM Armel et FOMEKANG


Prudence qui nous ont fait l’honneur d’examiner ce travail en tant qu’entrepreneur et homme
d’expérience, nous exprimons notre profonde gratitude.

A l’endroit du personnel du Cabinet OFFERTEC.BET, en particulier à l’ingénieur conseil


NGUE Simon, l’architecte MANGUELE Jean Lebon pour nous avoir encadrés au cours du
stage de fin d’études et pour leur assistance dans la rédaction de ce mémoire, nous exprimons
notre profonde gratitude.

Nous remercions toute l’Administration de l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique


pour la qualité de l’encadrement administratif et le Corps Enseignant du Département de Génie
Civil et Urbanisme pour la qualité des enseignements dont nous avons été bénéficiaires.

Que tous ceux qui nous ont apportés leur soutien de quelque nature que ce soit, trouvent
ici l’expression de nos sincères remerciements.

Mes camarades de la promotion 2014.

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ABREVIATIONS

AEEBC : Association d’Expert Européens du Bâtiment et de la Construction


AFGC : Association Française du Génie Civil

AQC : Agence de la Qualité de la Construction

CIB : Comité International du Bâtiment

ONIGC : Ordre National des Ingénieurs de Génie Civil

CSTC : Centre Scientifique et Technique de la Construction

C.I.A Sarl : Cabinet Ingénieurs Associés

OFFERTEC: Office d’Etude, de Réalisations, d’Expertise et de Contrôle Technique

CBB: Cameroon Building and Business

MAGZI : Mission d’Aménagement et de Gestion des Zones Industrielles

LABOGENIE: Laboratoire de Génie Civil du Cameroun

CAMBUILD: Construction and Maintenance of Buildings

EFRBE: Entreprises Fotso Rene (Bâtiment & Entretien)

CMC : Chantier Moderne du Cameroun

ASSERS.: Agence Spéciale des Services

BATTEC'S: Bâtiments Techniques Services

SETUBA: Société d'Etude et de Travaux pour l’Utilisation du Béton Armée

LCPC : Laboratoire Central de Ponts et Chaussées

MINRESI : Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

RESUME

Le génie civil est régi par des normes et des règlements, qui permettent de proposer des
modes constructifs toujours plus performants, plus flexibles et donc plus intelligent. Mais au
Cameroun on observe de nombreuses dégradations et des effondrements spectaculaires
d’immeubles qui discrétisent la profession. La compréhension des mécanismes à l’origine de ces
phénomènes et la proposition de solutions pour les traiter, les atténuer, ou les prévenir passe
nécessairement par un diagnostic. C’est dans cette optique que s’inscrit notre thème de mémoire
de fin d’étude intitulé « diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en
béton armé ».
Tout d’abord nous avons cherché à comprendre ce à quoi renvoient les notions clés de
notre étude à savoir : « diagnostic », « réhabilitations », « pathologie » et limiter notre contexte
sur les pathologies des bâtiments en cours d’exploitation.
Notre problématique est centrée sur la question : comment améliorer les méthodes de
diagnostic couramment utilisées pour la réhabilitation des pathologies dans les bâtiments en
béton armé ? Notre objectif principale est la recherche de la(ou les) cause(s) prépondérante(s)
d’une pathologie par la méthodologie de diagnostic de l’arbre à pannes qui s’effectue à travers :
 La définition de l’évènement redouté ;
 La recherche des causes I.N.S. (Immédiates Nécessaires et Suffisantes) ;
 La définition des évènements intermédiaires ;
 La définition des évènements de base.
Pour ce faire nous avons apportés des améliorations à cette méthodologie et à travers son
modèle initial inclure des améliorations afin de rendre l’arbre fiable. Ces améliorations
concernent :
 La collecte des informations sur le bâtiment dégradé ;
 Le relevé des dégradations avoisinant l’évènement redouté ;
 L’examen succinct de la structure entière ;
 L’inspection ;
 L’analyse et les essais dans le laboratoire.

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Enfin à travers cette méthode, nous avons apporté des réhabilitations pertinentes face aux
deux cas illustratifs que nous avons étudiés, à savoir : une fissure sur la clôture périphérique du
Ministère de la Recherche Scientifique et de L’Innovation et un décollement de carreaux muraux
dans la salle de bain d’une maison privée.

MOTS CLES : bâtiment, diagnostic, dégradation, réhabilitation et pathologie.

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ABSTRACT

Civil engineering is governed by standards and regulations in order to provide a more


efficient, more flexible and more intelligent methods of construction. Cameroon has observed
damage and many spectacular building collapses which discretizes the profession. Understanding
the mechanisms underlying these phenomena and proposing solutions to treat, mitigate, or
prevent them necessarily involves a diagnosis. It is in this light that fits our topic of this
dissertation "Diagnostics and rehabilitation of pathologies in the reinforced concrete buildings."

In order to carry out this study, firstly we tried to understand the key concepts of our study
which are: "diagnosis", "rehabilitation", "pathology" and also to limit our context on the
pathologies of buildings currently under operation.

Our problem is centered on the question: how to improve diagnostic methods commonly
used for the rehabilitation of pathologies in reinforced concrete buildings? Our main goal is the
search for the (or) cause (s) of a particular pathology by the diagnostic methodology of shaft
failure which occurs through:

 The definition of the feared event;


 Research into the causes I.N.S. (Necessary and Sufficient Immediate);
 The definition of intermediate events;
 The definition of basic events.

To do this we have made improvements to the methodology and through the original design
include improvements to make reliable the tree/algorithm reliable. These improvements include:

 Gathering information about the deteriorated building;


 The survey of damage surrounding the feared event;
 A concise review of the entire structure;
 Inspection;
 The analysis and testing in the laboratory.

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Finally through this method, we have made pertinent to the two illustrative cases we studied,
namely: a crack on the fence of the Ministry of Scientific Research and Innovation and peeling
wall tiles in the bathroom of a private house.

KEY WORDS: construction, diagnostics, degradation, rehabilitation and pathology.

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LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Décomposition des coûts du cycle de vie ..................................................................... 20

Figure 2 : Fissuration le long d’un mur ......................................................................................... 25

Figure 3 : Eclatement de béton ...................................................................................................... 26

Figure 4 : Représentation schématique de processus de base de la corrosion des aciers dans le


béton. ............................................................................................................................................. 27

Figure 5 : Images des aciers corrodés ........................................................................................... 27

Figure 6 : Processus de corrosion des armatures dans un élément en béton armé ......................... 28

Figure 7 : Formation des efflorescences le long d'un mur suite aux remontées capillaires .......... 29

Figure 8 : Formation des mousses et des lichens en bordure des murs suite à l’humidité ........... 29

Figure 9 : Mise en place des tuyaux de drainage après construction suite à une mauvaise
exécution des travaux ..................................................................................................................... 33

Figure 10 : Orientation des fissures selon les contraintes à l’origine ............................................ 33

Figure 11 : Illustration d’une détérioration provoquée par les écoulements d’eau contenant des
sels de déverglaçage corrosifs. ...................................................................................................... 34

Figure 12 : Les principales opérations de la méthodologie du Dr Gergely.................................... 35

Figure 13 : Démarche pour l’élaboration du système Expert ....................................................... 37

Figure 14 : Démarche pour l’élaboration du modèle de Karoly Möller ........................................ 40

Figure 15 : Elément de base d’une analyse par arbre à panne ...................................................... 43

Figure 16 : Démarche pour l’élaboration d’un arbre de défaillances ............................................ 44

Figure 17 : Démarche pour l’élaboration de la méthode anglaise.................................................. 47

Figure 18 : Image représentative des deux voies par lesquelles le béton est projeté .................... 57

Figure 19 : Exemple d’un arbre à pannes ....................................................................................... 66

Figure 20 : Procédure à suivre pour la construction d’un arbre de défaillances ........................... 68

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Figure 21 : Démarche pour l’élaboration de l’arbre de défaillance avec ses points d’amélioration
........................................................................................................................................................ 74

Figure 22 : Aperçu de l’Immeuble ministériel de la recherche scientifique et de l’innovation du


Cameroun ....................................................................................................................................... 78

Figure 23 : Images de l’aperçu de la zone de fissure sur la clôture périphérique au Ministère De


La Recherche Scientifique Et De l’innovation ............................................................................... 79

Figures 25 : Aperçu des images utilisées pour la recherche des causes I.N.S. de la fissure à
diagnostiquer ................................................................................................................................. 82

Figure 26 : Etablissement de l’arbre de défaillance de la fissure observée sur la barrière


périphérique ................................................................................................................................... 83

Figure 27 : Nomenclature de chaque évènement .......................................................................... 84

Figure 28: Arbre réduit .................................................................................................................. 85

Figure 29 : Représentation schématique des couches nécessaires à la pose des carreaux ............. 87

Figure 30 : Aperçu de la maison privée dans laquelle va s’opérer le diagnostic ........................... 88

Figure 31 : Aperçu du décollement de carreaux dans la salle de bain d’une maison privée ......... 88

Figure 32 : Etablissement de l’arbre de défaillance sur le décollement des carreaux muraux dans
une salle de bain ............................................................................................................................ 90

Figure 33 : Nomenclature de chaque évènement .......................................................................... 91

Figure 34 : Arbre réduit .................................................................................................................. 92

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Présentation les phases de vie d’un bâtiment où l’on rencontre les pathologies et les
principaux intervenants pouvant y faire face ................................................................................. 24

Tableau 2 : conséquences de l’alcali-réaction sur les caractéristiques mécaniques du béton ........ 31

Tableau 3: Résumé des avantages et inconvénients de chaque méthodologie de diagnostic ........ 49

Tableau 4: Les principales normes relatives aux produits de réparation ....................................... 52

Tableau 5: Les actions entreprises pour la réfection du béton ....................................................... 53

Tableau 6: Résumé des actions entreprises pour l’utilisation des produits hydrofuges ................. 54

Tableau 7: Résumé des actions entreprises pour l’utilisation des inhibiteurs de corrosion ........... 56

Tableau 8: Résumé des actions entreprises pour l’utilisation du béton projeté ............................ 61

Tableau 9: Résumé de la symbolique des évènements .................................................................. 67

Tableau 10: Portes logiques de l’arbre à pannes ............................................................................ 67

Tableau 11 : Symbolique du transfert des sous arbres ................................................................... 69

Tableau 12 : Résumé des règles de BOOLE dans l’arbre de défaillance ....................................... 75

Tableau 13 : Classification des carreaux selon la norme NBN B 27-011 ...................................... 87

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SOMMAIRE

DEDICACES ................................................................................................................................................ 1
REMERCIEMENTS .................................................................................................................................... 2
ABREVIATIONS ........................................................................................................................................ 4
RESUME ...................................................................................................................................................... 5
ABSTRACT ................................................................................................................................................. 7
LISTE DES FIGURES ................................................................................................................................ 9
LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................................... 11
SOMMAIRE ............................................................................................................................................. 12
INTRODUCTION GENERALE.............................................................................................................. 15
CHAPITRE I. NOTION SUR LES PATHOLOGIES ........................................................................... 17
I.1. GENERALITES SUR LES PATHOLOGIES DU BATIMENT ........................................................... 16
I.1.1. Définition des concepts .................................................................................... 16
I.1.2. Objectifs sur l'étude des pathologies du bâtiment ............................................ 18
I.1.3. Types de pathologies du bâtiment.................................................................... 19
I.2. LES DEGRADATIONS COURAMMENT RENCONTREES SUR LES BATIMENTS
ET LEURS CAUSES................................................................................................................ 22

I.2.1. Les phases de vie d'un bâtiment ....................................................................... 22


I.2.2. Description des symptômes des pathologies du bâtiment : les dégradations ... 25
I.2.3. Les causes des dégradations............................................................................. 30
CHAPITRE II LES MESURES DE REHABILITATIONS ................................................................. 36
II.1. PRESENTATION DES METHODOLOGIES DE DIAGNOSTIC DES PATHOLOGIES DU
BATIMENT PAR EVALUATION VISUELLE .................................................................................. 36
II.1.1. Méthode du Dr Gergely Molnarka ................................................................. 36
II.1.2. Méthode d'analyse de KarolyMöller............................................................... 40
II.1.3. Méthode d'analyse par Arbre à Pannes ........................................................... 43
II.1.4. Méthode d'analyse Anglaise ........................................................................... 46
II.1.5. Analyse des méthodologies de diagnostic par évaluation visuelle ................. 49
II.2.LES METHODES DE REHABILITATION .............................................................................................. 51
II.1.1. La reconstitution de l'enrobage ....................................................................... 51

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II.1.2. La réfection du béton ..................................................................................... 52


II.1.3. Les hydrofuges ou produit consolidant .......................................................... 54
II.1.4. Les inhibiteurs de corrosion ........................................................................... 56
II.1.5. Le béton projeté .............................................................................................. 58
CHAPITRE III.AMELIORATION DE LA METHODOLOGIE DE DIAGNOSTIC DE L’ARBRE A
PANNES .................................................................................................................................................... 63
III.1.PRESENTATION DETAILLEE DE LA METHODOLOGIE DE DIAGNOSTIC DE
L'ARBRE A PANNES ...................................................................................................................... 63
III.1.1. L'objectifs ...................................................................................................... 63
III.1.2. Définitions .................................................................................................... 64
III.1.3. Méthode ......................................................................................................... 65
III.1.4. Structure de l'arbre à pannes ......................................................................... 67
III.1.5. Résumé de la symbolique des évènements ................................................... 68
III.1.6. Procédure de construction de l'Arbre de défaillances ................................... 69
III.2.POINTS D'AMELIORATION APPORTES AL'ARBRE A PANNES ....................................... 71
III.1.1. L'objectif du diagnostic ................................................................................. 71
III.1.2. Les visites préliminaires ................................................................................ 73
III.1.3. Les inspections détaillées .............................................................................. 73
III.1.4. Les investigations in situ ............................................................................... 74
III.1.5. Des analyses et des essais dans les laboratoires ............................................ 75
III.1.6. Rapport du diagnostic.................................................................................... 76
III.3.EXPLOITATION DE L'ARBRE DE DEFAILLANCES .................................................... 76
III.1.1. Constitution du chemin critique .................................................................... 77
III.1.2. Exploitation qualitative de l'Arbre de défaillances ....................................... 77
III.1.3.Exploitation quantitative de l'Arbre de défaillances ...................................... 78
III.1.4. Limites et avantages ...................................................................................... 78
CHAPITRE IV.ETUDE DE CAS ............................................................................................................ 79
IV.1. CAS DE LA FISSURE SUR LA CLOTURE PERIPHERIQUE DU
MINRESI ......................................................................................................................... 79
III.1.1. Algorithme de l'étude des cas ........................................................................ 80
III.1.2. Recherche des causes Immédiates Nécessaires et Suffisantes (I.N.S.) ......... 82

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III.1.3.Proposition d'une réhabilitation ...................................................................... 86


IV.2. CAS DU DECOLLEMENT DE CARREAUX MURREAUX .......................................... 87
III.1.1. Pourquoi les carreaux? .................................................................................. 87
III.1.2. Algorithme de l'étude des cas ........................................................................ 89
III.1.3. Recherche des causes Immédiates Nécessaires et Suffisantes (I.N.S.) ......... 90
III.1.4.Proposition d'une réhabilitation ...................................................................... 93
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES .............................................................................. 94
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................................ 96

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INTRODUCTION GENERALE

Au Cameroun, on constate au fil du temps de nombreuses dégradations pouvant aller de


simple fissure sur les murs à l’effondrement d’un bâtiment. A l’instar de l’effondrement de
l’immeuble de six niveaux survenue au quartier Akwa à Douala le 17 juillet 2013 au environ de
3h, causant la mort d’une fillette de quatre ans et de sa mère enceinte de six mois. Ces
dégradations découlent généralement des pathologies (maladies) qui provoquent sa mort
précocement.

Les bâtiments sont nécessaires au bon fonctionnement de notre société, car ce sont des
éléments facilitant ou améliorant la vie des usagers. Pour permettre de remplir leur rôle, il est
nécessaire de s’assurer de leur bonne santé dans le cas contraire de les réparer. C’est dans cette
optique que s’inscrit le thème « Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments
en béton armé».

A partir du moment où une pathologie est apparue même si cela ne remet pas en cause la
stabilité de l’ouvrage, il est important de diagnostiquer d’une part d’où vient le problème, à quel
degrés il affecte l’édifice. Dans un second temps, il est nécessaire de supprimer le problème à la
source et de réparer l’ouvrage.

Le diagnostic est donc un moment clé lorsqu’il y’a présence de pathologie. En effet, si la
source du problème est mal diagnostiquée, les réparations préconisées ne correspondront pas
réellement à ce qui est nécessaire et l’ouvrage sera toujours soumis aux mêmes attaques.

Or les méthodes de diagnostic couramment utilisées sont basées sur l’évaluation visuelle,
elles ne rendent pas bien compte de l’évaluation des pathologies en vue de prédire à des
réhabilitations appropriées, d’où la question centrale : comment améliorer les méthodes de
diagnostic couramment utilisées pour la réhabilitation des pathologies du bâtiment en béton
armé?

Afin de mener à bien notre étude, le travail sera reparti en quatre principaux chapitres repartis de
la façon suivante :

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

Le premier chapitre traite essentiellement de la revue de la littérature. Il est question de


présenter de façon générale la notion de pathologie du bâtiment en nous attardant sur les
dégradations généralement observées sur les bâtiments en cours d’exploitation et leurs causes.
Le second chapitre aborde les méthodologies de diagnostic élaboré jusqu’à présent dans
le cadre des pathologies du bâtiment et les mesures de réhabilitations couramment employées
face aux dégradations abordées au premier chapitre.
Dans le troisième chapitre, il sera question de ressortir la méthodologie de diagnostic la
plus appropriée « arbre de défaillances », apporter des améliorations à cette méthodologie dans le
but de déterminer la(ou les) cause(s) prépondérante(s) face à une pathologie relevant d’une
dégradation observée.
Dans le quatrième chapitre, deux études de cas seront menées à savoir la fissure sur la
clôture périphérique du Ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation et le
décollement des carreaux muraux dans la salle de bain de la maison d’un particulier.

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CHAPITRE I. NOTION SUR LES PATHOLOGIES

Ce chapitre vise deux rôles principaux, tout d’abord la compréhension sur les principaux
concepts. Il s’agit de : bâtiment, diagnostic, dégradation, réhabilitation et pathologie. Ensuite
nous allons présenter en revue les dégradations couramment rencontrées dans les bâtiments en
cours d’exploitation et leurs causes.

I.1. GENERALITES SUR LES PATHOLOGIES DU BATIMENT

I.1.1. Définition des concepts

I.1.1.1. Bâtiment
Un bâtiment est une construction immobilière, réalisée par intervention humaine, et
destinée d'une part à servir d'abri (protéger les personnes, les biens et les activités contre les
intempéries), d'autre part à manifester leur permanence comme fonction sociale, politique ou
culturelle.
Le cycle de vie du bâtiment comporte 3 phases principales :
 La phase conception : elle se situe avant les travaux; elle est constituée par les études
architecturales, les études structurales, et les études géotechniques.
 La phase de construction : elle se situe pendant des travaux ; à ce stade s’effectue la
sélection de l’entreprise de construction devant réaliser les travaux sous le contrôle et la
supervision de la maitrise d’œuvre.
 La phase d’exploitation : elle se situe après les travaux ; à ce niveau une attention
particulière est portée à, l’entretien et les réparations des dégradations du bâtiment. La vie
d’un bâtiment s’achève par sa destruction. Celle-ci peut être plus délibérée ou
accidentelle ; dans ce dernier cas, on parle d’effondrement.

I.1.1.2. Diagnostic
Le terme de diagnostic se décompose en « dia » = à travers et «gignosko » = connaître,
comprendre, soit étymologiquement « à travers la connaissance », le diagnostic est défini comme
l’identification d’une maladie d’après ses symptômes. Le terme symptôme doit être élargi ici à

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tous les résultats de l’anamnèse, des examens complémentaires, etc. Le diagnostic consiste donc
en un processus d’identification à travers deux niveaux de connaissances :
 D’une part la connaissance des faits à étudier (description de leurs caractéristiques) ;
 D’autre part des connaissances exploitables acquises par l’examinateur au cours de ses
études (connaissances théoriques réactualisées), ses capacités de raisonnement et
d’observation ainsi que son expérience de praticien.

I.1.1.3. Dégradation
La dégradation est le changement, généralement non désiré, des propriétés physiques et
mécaniques, causé par des facteurs environnementaux plus ou moins agressifs : attaque d'un
produit chimique tel un acide concentré, dioxygène (oxydation), chaleur, radiation (photolyse),
eau (hydrolyse), contrainte, etc. Ensemble, ces facteurs agissent souvent en synergie. La
dégradation peut rendre la structure non exploitable exigeant une rénovation ou à être détruit.
C’est un symptôme observable généralement issu d’une pathologie.
La plupart des dégradations (aussi appelées vieillissement, endommagements, altérations,
détériorations) généralement observées sur les bâtiments sont issues par les intempéries, des
actions organiques sont causées par l'oxydation, la chaleur et l'humidité.

I.1.1.4. Réhabilitation
La réhabilitation désigne au sens large le fait de réaménager un local, un bâtiment ou un
lieu (quartier, friche, espace vert...). Elle consiste à garder l'aspect du bâtiment, à améliorer le
confort intérieur et extérieur d’un local.

Dans le cadre du bâtiment c’est une remise aux normes d'habitabilité actuelle d'un bâtiment
ancien. On distingue plusieurs niveaux de réhabilitation :
 Légère : sans travaux sur les parties communes ;
 Moyenne : des travaux plus complets sur les parties privatives ;
 Lourde : redistribution des pièces, réfection des toitures, travaux touchant les gros œuvres ;
 Exceptionnelle : intervention sur les gros œuvres.

I.1.1.5. Pathologie du bâtiment


L’expression « pathologie du bâtiment », est employée pour définir l’étude systématique
des maladies dans les buts de comprendre leurs causes, leurs symptômes, et d’en déterminer un

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traitement. Une telle approche exige une connaissance détaillée sur la façon dont des bâtiments
sont conçus, construits, employés et changés, et les divers mécanismes par lesquels leur matériel
et conditions environnementales peuvent être affectés.
C'est par nécessité, une approche interdisciplinaire qui exige une identification et une
compréhension plus large sur les manières suivantes lesquelles les bâtiments et les gens
réagissent et interagissent entre eux.

I.1.2. Objectifs de l’étude des pathologies de bâtiment

La définition de la pathologie du bâtiment donné par l’AEEBC (Watt, 1999) attire


notre attention sur trois objectifs séparés bien qu’inter-reliés :
 L’identification, la recherche et le diagnostic des défauts dans les bâtiments existants ;
 Les recommandations sur la ligne de conduite la plus appropriée vu le bâtiment, la
prévision des défauts diagnostiqués, les recommandations pour agir de façon appropriée
sur le bâtiment, son future et les ressources disponibles.
 La conception, la spécification, l’exécution et la surveillance des procédés appropriés, la
surveillance et l’évaluation des travaux réparateurs en termes de leur performance
fonctionnelle, technique et économique en service.

D’autres définitions sont incluses tels que :


 L’étude de la durée de la pathologie,
 Le traitement systématique définit dans le guide de bâtiment, il s’agit d’examiner les
causes, les conséquences et les remèdes des pathologies (CIB W86, 1993),
 L’étude des pathologies dans la corrélation entre les fondations et les matériaux avec leurs
environnements et occupants,
 Les corrélations entre les matériaux de construction, la construction, les services et
l'arrangement spatial avec leurs environnements, occupants et contenu (Singh, 1997).

I.1.3. Types de pathologies du bâtiment (David Watt)

Selon les facteurs à l’origine des défaillances dans le bâtiment, on distingue plusieurs
types de pathologies du bâtiment :
 Les pathologies économiques : lorsque les choix de construction opérés sur la base
financière entrainent des conséquences néfastes pour la qualité du bâtiment ;

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 Les pathologies institutionnelles : lorsque c’est le facteur humain qui sont en cause ;
 Les pathologies techniques : lorsque des facteurs tels que la nature et les
caractéristiques des matériaux de construction, ou les actions de l’environnement sur
le bâtiment sont en cause.

I.1.3.1. Pathologie économique


Un bâtiment peut être vu comme un produit commercial, résultant d’un investissement
privé ou public. L’aspect économique a une influence directe sur les choix techniques. La
tendance est à réduire au maximum les coûts de l’ouvrage, ce qui pousse les entreprises à faire
des prestations au rabais, entrainant ainsi l’apparition de désordres. Nous observons deux
phénomènes majeurs :

 Le choix de l’entreprise de construction selon le critère de «l’offre la moins disant»


(ONIGC, 2010): des prix bas se traduisent certainement par la réduction des effectifs
en personnels d’encadrement et de chantier, le manque de matériel, la multiplication
des travaux supplémentaires, etc.
 La conception du bâtiment sur la seule base des coûts de construction (Kasser et
Preisig, 2006): il est de plus en plus recommandé de se baser sur les coûts du cycle de
vie qui représentent l’ensemble de frais dépensés pour le bâtiment au cours de son
cycle de vie ; à savoir : les frais de construction (communément appelés coûts de
l’ouvrage), les frais d’utilisation ou d’affectation et les frais d’élimination. Ceci est
illustré par la figure.
L’irrégularité et les retards excessifs de payement des décomptes des entreprises : en effet
les entreprises de construction contractent très souvent des prêts à taux élevé auprès des banques
pour réaliser les travaux; de ce fait le payement des décomptes bien après les dates prévues
génère des frais d’usure supplémentaires et met en difficulté les entreprises, qui reportent ces
surcoûts sur la qualité des travaux.

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

Figure 1: Décomposition des coûts du cycle de vie


(Kasser et Preisig, 2006)

I.1.3.2. Pathologie institutionnelle


La construction d’un bâtiment est le résultat d’une œuvre humaine. De ce fait, le facteur
humain a une influence considérable sur la qualité des bâtiments. Face aux dégradations du
bâtiment, on se demande très souvent ce qui est en cause. Plusieurs raisons sont avancées :
 Les erreurs de conception ;
 Les défauts de mise en œuvre ;
 L’utilisation de matériaux de mauvaise qualité ;
 Le manque d’entretien ;
 Le vieillissement.
Du point de vue management des projets, le bâtiment peut être vu comme un projet
mobilisant des personnes et des ressources pendant une certaine durée sur un espace donné dans
le but de produire un ouvrage. De ce point de vue, il ressort que la qualité du bâtiment dépend de
deux aspects :

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

 L’efficience de chaque acteur dans la réalisation des tâches qui lui sont confiées ;
 La qualité des interactions entre les différents acteurs.

Dans la pratique de la construction, on observe malheureusement des faits alarmants, ce qui


est à l’origine de nombreux dégâts sur les bâtiments (ONIGC, 2010). Voici quelques constats :
 Le manque de coordination entre les différents services chargés des études, du contrôle,
de l’exécution et du suivi des travaux de construction des bâtiments ;
 Les entreprises de constructions ne sont pas toujours dirigées par des experts du domaine,
par conséquent les choix opérés n’ont pas toujours un fondement technique solide ;
 Le personnel chargé des questions techniques n’a pas très souvent la formation requise :
par exemple, la plupart de la main d’œuvre dans les chantiers est formée sur le tas.
 Les organismes publics sont parfois incapables d’assurer pleinement leurs missions, soit
parce qu’ils sont submergés, soit parce qu’ils ne disposent toujours pas du personnel
qualifié pour assurer des prestations techniques. C’est par exemple le cas dans les mairies
qui sont désormais habilitées à délivrer les permis de bâtir, suite à la décentralisation
opérée en 2004, mais qui cependant ne disposent pas toujours de personnes ressources
compétentes pour assumer cette tâche ;
 Les fabricants des matériaux de construction n’ont souvent aucune formation technique et
parfois ne sont même pas au courant des normes sur les matériaux : c’est le cas de
plusieurs fabriques de parpaing où le principal souci est la rentabilité économique et non
la qualité technique.

I.1.3.3. Pathologie technique


Selon la nature du phénomène à l’origine des dégradations visibles sur les bâtiments, on
distingue :
 Les dégradations dues aux actions mécaniques ;
 Les dégradations dues aux actions hygrothermiques ;
 Les dégradations dues aux actions chimiques et biologiques ;
 Les dégradations résultant des interactions entre matériaux différents.
Dans la suite de notre étude, nous nous appesantirons sur les pathologies techniques.

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

Le mot « pathologie » est un terme générique employé dans plusieurs domaines ;


notamment le domaine de la construction en général et des bâtiments en particulier.
Dans le contexte médicinal, la personne malade fait l’objet d’une investigation
minutieuse et d’examens détaillés, en tenant compte de son âge, de son état de santé, et de son
style de vie en vue de déterminer le mal qui le ronge. Une approche similaire est applicable à
l’étude des bâtiments dégradés. Ainsi comme dans le cadre médical avant d’appliquer un
traitement sur un bâtiment il est nécessaire d’effectuer une consultation face au mal que l’on
soupçonne à travers un diagnostic.

I.2. LES DEGRADATIONS COURAMMENT RENCONTREES SUR LES BATIMENTS


ET LEURS CAUSES.

I.2.1. Les phases de vie d’un bâtiment


La plupart des projets de construction accordent aujourd’hui une place essentielle aux
frais de construction et au rendement. Ceux-ci influent dans une mesure déterminante sur de
nombreux facteurs tels que choix du lieu d’implantation, fonctionnalité, présentation et substance
construite. Chaque projet de construction doit être géré, ce qui entraîne des frais désignés souvent
par frais d’utilisation ou d’affectation. Ajoutés aux frais de construction (coûts de l’ouvrage) et
d’élimination, ils composent les coûts du cycle de vie. Le cycle de vie d’un bâtiment se
décompose en cinq phases à partir desquelles on peut dès lors observer des pathologies. Il s’agit
de :
 La phase de conception qui est un processus de création, de dessin ou de projet, plus
spécifiquement dans le cadre de produits matériels ou immatériels. Une bonne conception
demande généralement une bonne connaissance des règles de l’art.
 La phase d’étude qui nécessite des connaissances techniques généralement rencontrés
dans des bureaux d’étude et demande une bonne connaissance du terrain sur lequel
l’ouvrage sera construite.
 La phase de construction qui nécessite une technicité sur les règles de mise en œuvre d’un
bâtiment et des connaissances en urbanisme.
 La phase d’exploitation caractérisée par la présence humaine.

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

 La phase rénovation généralement effectué lorsque en dépit des dégradations observées,


le diagnostic effectué sur le bâtiment montre que les caractéristiques physiques et
mécaniques de la structure sont encore en bon état, c'est-à-dire lorsque l’ossature n’a pas
encore été atteint. Et parfois la phase d’effondrement qui survient généralement lorsque
les contraintes structurelles ne sont pas respectées ou alors lorsque l’étude du sol n’a pas
été effectué.

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

Tableau 1: Présentation les phases de vie d’un bâtiment où l’on rencontre les pathologies et les principaux intervenants
pouvant y faire face

LES ETAPES DE VIE D'UN BÂTIMENT Où L'ON RENCONTRE LES PATHOLOGIES


PHASES SUIVANTS LESQUELLES INTERVENANT POUVANT FAIRE FACE A LA
TYPES PATHOLOGIES ENTREPRISES CAMEROUNAISES
ON OBSERVE LES PATHOLOGIES PATHOLOGIE
PHASE DE CONCEPTION Maitre d'ouvrage, Maitre d'œuvre, l'architecte C.I.A Sarl, OFFERTEC.Bet, CBB,
Maitre d'œuvre, La Maitrise d'œuvre, sous- C.I.A Sarl, LABOGENIE, ASSERS.Sarl, BATTEC'S,
PHASE D'ETUDE
traitant, laborantin SETUBA, SOIL AND WATER, EFRBE
PATHOLOGIE ECONOMIQUE COMPETING.Bet, RAZEL,CMC SARL,CAMBUILD
PHASE DE CONSTRUCTION L'entrepreneur, Le coordinateur des travaux
SARL, EFRBE
Les Sous-Traitants, La Maitrise d'œuvre,
PHASE DE RENOVATION C.I.A Sarl, MAGZI,CAMBUILD SARL ,EFRBE
Entrepreneur
PHASE DE CONCEPTION Maitre d'ouvrage, Maitre d'œuvre, l'architecte C.I.A Sarl, OFFERTEC.Bet, CBB,
Maitre d'œuvre, La Maitrise d'œuvre, Sous- C.I.A Sarl, LABOGENIE, ASSERS.Sarl, BATTEC'S,
PHASE D'ETUDE
Traitant, Laborantin SETUBA, SOIL AND WATER, EFRBE
PATHOLOGIE COMPETING.Bet, RAZEL,CMC SARL, CAMBUILD
PHASE DE CONSTRUCTION L'entrepreneur, Le Coordinateur Des Travaux
INSTITUTIONNELLE SARL, EFRBE
Les Sous-Traitants, La Maitrise d'œuvre,
PHASE DE RENOVATION C.I.A Sarl, MAGZI,EFRBE ,CAMBUILD SARL
Entrepreneur
PHASE D'EFFONDREMENT Les laborantins LABOGENIE, SOIL AND WATER,
COMPETING.Bet, RAZEL,CMC SARL
PHASE DE CONSTRUCTION L'entrepreneur, Le Coordinateur Des Travaux CAMBUILD SARL, EFRBE
PATHOLOGIE TECHNIQUE
Les Sous-Traitants, La Maitrise d'œuvre,
PHASE DE RENOVATION C.I.A Sarl, MAGZI,CAMBUILD SARL, EFRBE
Entrepreneur

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

I.2.2. Description des symptômes des pathologies du bâtiment : les


dégradations
Les dégradations des bâtiments sont des symptômes de pathologie généralement évaluées à
travers une observation ou un signe précurseur. Elles sont issues des actions chimiques,
organiques, mécaniques et même physiques. Les dommages auxquels on va s’intéresser sont ceux
observés sur les bâtiments en cours d’exploitation, ils sont classés de la manière suivante :
 La fissuration,
 Les éclatements de béton,
 La corrosion des armatures,
 Les déformations,
 Les efflorescences et salpêtre,
 Les mousses et les lichens,
 Les moisissures.

I.2.1.1 La fissure
La fissure est une ouverture linéaire au tracé plus ou moins régulier, elle est généralement
subdivisée en trois sous-groupes à savoir :
 Les petites fissures dont la largeur d’ouverture est inférieur à 0.2 mm ils sont encore
appelées faïençage et sont généralement issues du retrait du béton. C’est un réseau
caractéristique de microfissures qui affecte principalement la couche superficielle du
béton
 Les fissures moyennes donc la largeur est située entre 0.2 mm et 2 mm, elles
proviennent généralement de la détérioration du béton, de la corrosion des aciers.
 Les grandes fissures encore appelé lézardes de largeur supérieure à 2 mm donc l’origine
est généralement lié à un problème de structure ou de sol.

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

Figure 2: Fissure le long d’un mur

I.2.1.2 Les éclatements de béton


Ce sont le détachement d’écailles de béton dû à l’accroissement de l’éclatement ou de
l’écaillage. La séparation des écailles en béton entraîne non seulement des dommages dans la
structure mais aussi mène à un niveau de sécurité inacceptablement bas pour les tiers.

Figure 3: Eclatement de béton

I.2.1.3 La corrosion des aciers


Le mécanisme de corrosion comprend deux phases. La première, dite phase d’incubation,
dépend en grande partie des processus assurant le transport des éléments agressifs jusqu’à
l’armature, mais aussi des réactions chimiques se produisant au sein du béton et des réactions
électrochimiques à l’interface. La seconde phase est la phase de croissance pendant laquelle la
corrosion se poursuit avec une certaine vitesse, conduisant à la formation de la rouille et aux états
ultimes de dégradation. (Macmillan, 1994)

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

L’oxygène pénètre dans le béton soit à travers une fissure, soit à travers les pores
des matériaux constituants le béton et finit par atteindre la surface de l’acier qui est
constituées de micro-piles ; elles-mêmes constituées des zones dites anodique où les
électrons sont libérés et des zones cathodiques où les électrons sont consommés. Sur cette
surface, dans la zone cathodique, l’oxygène est réduit en ion hydroxyde par la réaction :
O2 + 2H2O + 4e- 4OH- (1)
Cette réaction s’accompagne d’une augmentation du PH dans la solution
interstitielle au niveau de la zone cathodique. Suite à cela va s’effectuer une réaction
anodique correspondant à la dissolution de l’acier conformément à la réaction :
Fe Fe2+ + 2e- (2)
Réaction s’accompagnant de la diminution de la section de l’acier qui peut finir par
se rompre.

Figure 4 : Représentation schématique de processus de base de la corrosion des aciers dans le


béton.
Les ions Fe2+ issues de la réaction anodique sont des produits intermédiaires de la
corrosion. Pouvant s’oxyder ensuite en Fe 3+ sous certaines conditions, s’accumulant à la surface
de l’acier où sont dissous dans la solution interstitielle ou bien encore diffuse loin de l’armature en
fonction des caractéristiques du milieu.

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

Figure 5 : Images des aciers corrodés

Le béton par sa forte alcanalité, riche en oxygène et possédant un PH élevé dans sa solution
interstitielle, les ions Fe2+ peuvent soit resté sous la forme Fe(OH)2 ou être oxydés en ions Fe 3+,
qui hydroxydés se trouvent sous la forme Fe(OH)3. Ce qui forme ainsi un film passif à la surface
de l’acier qui retardera la dissolution du fer. Dans ce cas l’acier est bien protégé, il n-y-a pas de
dommages détectables dus à la corrosion. Tout de même on distingue des éléments tels que : les
sels chlorures, le gel, des ions sulfates qui constituent de véritable catalyseur pour un tel processus.
Ceci est détaillé sur la figure ci-dessous.

Figure 6 : Processus de corrosion des armatures dans un élément en béton armé


(Macmillan, 1994)

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

I.2.1.4 Les déformations


Il y a deux types de déformation :
 Les déformations induites par des forces extérieures agissant sur le béton de la structure ;
 Les déformations dues au retrait, au fluage du béton ou au changement de température.
Les déformations des structures en béton induisent généralement de la fissuration.

I.2.1.5 Les efflorescences et le salpêtre


L'eau contenue dans les matériaux humides est le plus souvent chargée des sels provenant
très fréquemment du matériau lui-même. Ces sels, lorsque l'eau s'évapore, se déposent sur la face
extérieure de la maçonnerie, créant des traces, des tâches ou efflorescences. Ces efflorescences
peuvent provoquer des détachements de plaques entières. Les efflorescences sont communément
appelées « salpêtre ». Le salpêtre peut être définit comme étant une maladie de la pierre, du mortier
ou du béton. Il est le résidu du développement des bactéries. Ces dernières utilisent pour se nourrir,
l'ammoniaque provenant des eaux du sol et le carbonate de calcium contenu dans les murs, la
transformation se termine en présence de l'oxygène de l'air pour former le nitrate de calcium.

Figure 7: Formation des efflorescences le long d'un mur suite aux remontées capillaires

I.2.1.6 Les mousses et les lichens


Les parties de maçonneries humides s'exposent à la prolifération des mousses et des
lichens. Ce sont des végétaux qui ne se développent qu'en terrain humide. Jugés parfois comme
étant esthétiques (aspect rustique), ils présentent l'inconvénient de retenir l'humidité et de
détériorer les matériaux.

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

Figure 8: Formation des mousses et des lichens en bordure des murs suite à l’humidité

I.2.3. Les causes des dégradations

I.2.2.1. La carbonatation
La carbonatation est causée par la pénétration du dioxyde de carbone de l’air dans le béton.
Ceci entraîne la disparition des couches passivantes au niveau des armatures et la corrosion
commence donc dans les surfaces d’acier exposées à l’oxygène et à l’humidité.
La carbonatation est engendrée par réaction entre le dioxyde de carbone de l'air et certains
constituants du béton tel que le ciment selon l’équation suivante :
CO2 + Ca (OH)2 => CaCO3+ H2O (3)
Ce qui provoque un abaissement du pH à 9 environ, suivant la réaction suivante en milieu
aqueux. (Macmillan, 1994)
La carbonatation correspond à une valeur particulière de la teneur en dioxyde de carbone dans le
béton. Cette pénétration de la carbonatation correspond à une diffusion de dioxyde de carbone.
Pour déterminer la diffusivité D de la carbonatation, la profondeur Xc est mesurée à
divers âges t. Dans une première approximation, ces grandeurs sont reliées par la loi de FICK qui
donne :

Xc = k√ (4)

Cette approximation n'est pas rigoureuse car la loi de FICK ne convient pas en présence de
réaction chimique (ici, de carbonatation). Toutefois dans la pratique, c'est cette loi qui est utilisée,
surtout pour un béton qui est assez âgé.

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

Ainsi, pour prévoir l'évolution de la profondeur de carbonatation, il faut déterminer D à une date
donnée car la carbonatation est un phénomène progressif qui, avec le temps, atteint des couches de
plus en plus importantes.

I.2.2.2. L’alcali-réaction
L’alcali réaction est un phénomène où des agrégats contenant des minerais de silice et
roche de carbonate réagissent avec les composants alcalins du ciment pour générer des gels qui
absorbent alors l’eau et gonflent, entraînant ainsi des fissurations significatives du béton.
Les agrégats qui réagissent avec les composants alcalins pour produire des gels sont appelés
agrégats réactifs.
La plupart des auteurs s’accordent pour affirmer que les caractéristiques mécaniques du
matériau sont altérées par l’alcali-réaction, la microfissuration qui se développe progressivement
dans le matériau étant probablement la cause principale de ce phénomène. À partir d’expériences
menées par le LCPC, il a été possible de confirmer que la résistance à la traction du béton est la
caractéristique mécanique la plus affectée, que le module de déformation subit une baisse
significative et que, par contre, la résistance à la compression est peu affectée. L’alcali réaction
réduit les performances mécaniques du béton.

Tableau 2: conséquences de l’alcali-réaction sur les caractéristiques mécaniques du


béton

(Godart et Le Roux, 1994)

I.2.2.3. L’attaque par les sels chlorures


L’attaque par les sels chlorures est un phénomène où la corrosion des éléments en acier
dans le béton est accélérée par la présence d’ions chlorure ; ceci mène à la fissuration et à
l’écaillage du béton, dus au gonflement des produits corrodés, à la réduction de la section des
aciers, et finalement à des performances dégradées de la structure. Les ions chlorures qui

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

accélèrent la détérioration proviennent soit initialement des matériaux de construction, soit plus
fréquemment de l’environnement extérieur.
La présence de sels dès l’origine peut être due à l’utilisation d’un sable de mer
insuffisamment lavé ou du chlorure de sodium utilisé comme accélérateur du durcissement du
béton. Les sels apportés provenant de l’extérieur, peuvent avoir pour origine le sel contenu dans les
embruns maritimes ou l’utilisation de sels de déverglaçage
Ainsi, la prévision de la pénétration des chlorures dans le béton utilise les lois de la
diffusion (de FICK) qui nécessite la connaissance de la diffusivité D ou coefficient de diffusion.
L'équation de FICK :

Qui permet de déterminer D. Dans cette équation, c’est la teneur en chlorure à une
profondeur x et à l'instant t. Ce coefficient de diffusion D des chlorures dans le béton varie, en
toute rigueur au fur et à mesure que ce matériau vieillit.

I.2.2.4. Gel/Dégel
Le dommage dû au gel/dégel est un phénomène où l’écaillage du béton d’enrobage, de
fines fissures et l’éclatement du béton apparaissent à cause de l’alternance répétitive gel/dégel. La
réduction de la section transversale du béton peut accélérer la corrosion des aciers. La fine
fissuration et l’écaillage, qui entraîne la détérioration de la pâte du béton, a souvent lieu lorsque la
qualité du béton est faible ou lorsque l’air est insuffisamment entrainé. L’éclatement du béton se
produit lorsque les agrégats ne sont pas de bonne qualité.

I.2.2.5. L’action des ions sulfates


La détérioration due à l’action des ions sulfates peut être due à des causes externes ou
internes. Quand elle est due à des causes externes, la détérioration est un type d’érosion chimique
dans le béton. Lorsque le béton est exposé aux sulfates de sodium, de calcium, de magnésium, etc.,
leur réaction avec le Ca(OH)2 du ciment produit le gypse, et la réaction du gypse avec C3A
(notation des cimentiers de l’aluminate tricalcique) génère l’ettringite1, provoquant un gonflement
significatif conduisant à la détérioration du béton. Ce problème ne se manifeste que dans des
environnements particuliers tels que dans les installations chimiques, les installations d’eau usées,

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

ou dans les sols pollués. Quand elle est due à des causes internes, les dommages visibles sont
similaires à ceux engendrés par l’alcali-réaction.

I.2.2.6. La mauvaise exécution des travaux


Mauvaise exécution veut dire défauts initiaux causés par des travaux de construction
inappropriés. La mauvaise exécution dans le cadre des travaux du chantier sont pour la plus part de
la responsabilité du coordonnateur des travaux qui au cours de l’exécution de travaux ne prend
parfois pas la peine de superposer ses plans d’exécutions afin de prévoir des réservations. C’est
ainsi que pour la plupart des cas on se retrouve à perforer le bâtiment pour faire passer les tuyaux
de drainage, ce qui fragilise la structure. C’est le cas des observations faites sur les dortoirs
universitaires de Yaoundé I nouvellement construits illustrés par la figure ci-dessous.

Figure 9: Mise en place des tuyaux de drainage après construction suite à une mauvaise
exécution des travaux

1
Ettringite : C3A. CaSO4. 32H2O
I.2.2.7. L’excès de chargement
Quand une structure subit un chargement au-delà de sa charge de dimensionnement, des
fissures de flexion et de cisaillement se produisent, conduisant à une accélération de la corrosion
des aciers et à d’autres types de dommages.

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

Figure 10: Orientation des fissures selon les contraintes à l’origine (Plumier, 2006)

I.2.2.8. La fatigue
La fatigue est un phénomène où les fissures qui se sont développées dans le béton ou les
armatures sous l’effet d’un chargement répété conduit à un écaillage du béton d’enrobage et à la
rupture de l’acier. La rupture par fatigue peut apparaître si des charges excessives sont appliquées
répétitivement.

I.2.2.9. Les défauts de drainage


Un système de drainage inadéquat est susceptible de limiter sévèrement la durée de vie
d’un tablier en béton à cause des détériorations provoquées notamment par les écoulements d’eau
contenant des sels corrosifs.

Les pathologies du bâtiment constituent un risque avéré pour la sécurité des usagers,
elles se manifestent généralement par la présence des dégradations (symptômes) perceptibles par
l’homme. Ces dégradations sont pour la plupart réparer sans étude sérieuse, conduisant ainsi à la
progression de cette pathologie pouvant entrainer des catastrophes, ainsi avant d’apporter une
réhabilitation à une pathologie il convient de mener une étude sérieuse, d’où la nécessité d’un
diagnostic.

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

CHAPITRE II. LES MESURES DE REHABILITATIONS

Ce chapitre présente les méthodologies typiques de diagnostic des pathologies du bâtiment


en béton armé et les mesures de réhabilitation généralement employées. Comme le précédent
chapitre, il est aussi destiné à aider également les lecteurs non familiarisés avec les structures en
béton à mieux comprendre la notion de pathologie.

II.1. PRESENTATION DES METHODOLOGIES DE DIAGNOSTIC DES


PATHOLOGIES DU BATIMENT PAR EVALUATION VISUELLE

II.1.1. Méthode du Dr GERGELY MOLNARKA

II.1.1.1. Description de la méthode


Gergely Molnarka expert hongrois s’inspire des résultats des travaux de la conférence de
1993 des experts mondiaux sur la question des pathologies des bâtiments organisées par le C.I.B.
pour formaliser une méthodologie pour diagnostiquer les pathologies des bâtiments. Ainsi ce
modèle a été résumé dans le modèle suivant :

Figure 11: Les principales opérations de la méthodologie du Dr Gergely (Gergely, 2000)

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

Le modèle du Dr Gergely s’appuie sur une évaluation visuelle des pathologies, le corps de
cette méthode s’appuie 4 éléments à savoir:
 L’établissement d’un système morphologique : qui passe par la systématisation des
connaissances sur le domaine de la construction d’un bâtiment.
 L’établissement d’un catalogue des pathologies observées sur les bâtiments : c’est une
compilation des résultats des diagnostics effectués sur plusieurs cas de pathologies de bâtiment.
 L’utilisation d’une méthode rigoureuse d’analyse des pathologies afin d’une part de traiter les
cas non répertoriés, et d’autre part d’éviter de se tromper par un diagnostic hâtif sur la seule
base de l’expérience ;
 L’évaluation de la pathologie diagnostiquée : il s’agit de conclure le diagnostic par des
propositions. Selon l’auteur, ce modèle peut être utilisé pour automatiser le diagnostic des
pathologies des bâtiments en créant un logiciel informatique, où il est possible d’entrer de
nouvelles données.
De façon détaillée le schéma du modèle se présente sous cette forme :

Figure 12: Démarche pour l’élaboration du système du Dr Gergely (Gergely, 2000)

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

II.1.1.2. Fonctionnement de la méthode


Le modèle de Gergely Molnárka met en exergue deux aspects fondamentaux de la
méthodologie d’évaluation visuelle. En effet, elle est à la fois :
 Empirique car elle permet de capitaliser les données recueillies sur le terrain en matière de
diagnostic et de traitement des pathologies des bâtiments par la constitution d’une base de
données ;
 Et théorique car elle recommande l’usage d’une méthode logique rigoureuse pour établir
de façon quasi certaine les causes probables des pathologies constatées.

Le but de chaque examen est de trouver les causes des phénomènes expérimentés. Pour ce
système le processus est divisé en étapes :
 Tout d’abord, on devra identifier la construction à diagnostiquer ; trouver alors les
pathologies typiques à ce type de construction.
 Puis à travers le catalogue de défaut identifier la pathologie en question ; mener une
analyse détaillée.

II.1.1.3. Le Catalogue
Le catalogue contient les pathologies examinées et étudiées dans les constructions et leurs
causes probables. Il est basé sur la morphologie du bâtiment. Cette banque de données offre des
points de référence à l'examen supplémentaire des éléments observés. Elle permet une meilleure
prise de décision sur la méthode réparation face à une pathologie. Son usage en pathologie de
bâtiment a besoin de considération soigneuse.
Ce catalogue s’appuie sur 5 points pratiques qui sont :
 L’évaluation du dégrée de gravité de la pathologie ;
 Les méthodes alternatives de réparation de la pathologie ;
 L’évaluation des causes et des facteurs responsables de la pathologie ;
 Les travaux expérimentés sur ces types de pathologie et la documentation appropriée
 La systématisation.
Ce catalogue contient une liste de pathologie causée par des facteurs externes. Il va
constituer une bibliothèque sur les pathologies du bâtiment.

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

II.1.1.4. Avantages et inconvénients de la Méthode


Cette méthode présente les avantages ci-dessous :
 Mise en évidence d’une pathologie est rapide : car les informations utilisées pour faire
le diagnostic sont obtenues directement lors de l’examen visuel des dégradations et tout
est contenu dans un catalogue ;
 Elle est moins coûteuse : elle ne nécessite pas la réalisation des essais de laboratoire qui
coûtent très cher ;
 Elle est moins complexe : le nombre d’étapes est réduit ;

Les inconvénients de la méthode sont les suivants :


 Cette méthode ne s’appuie sur aucun essai ainsi la précision sur l’étendue de la
dégradation et la technique de traitement appropriée cause problème.
 Cette méthode s’appuie sur une évaluation visuelle donc prendre en compte les
imperfections liées à l’acuité visuelle.
 Le catalogue utilisé peut ne pas contenir tous les types de dégradation,
Ce modèle décrit les différentes actions menées par l’expert depuis le constat d’une
dégradation jusqu’à la détermination des causes probables. Selon la gravité du cas et les ressources
disponibles, le diagnostic peut être suivi d’une étape de traitement des pathologies constatées.
Cette méthode s’applique particulièrement sur les pathologies liées à morphologie d’un bâtiment.

II.1.2. Méthode d’analyse de KAROLY MÖLLER

II.1.2.1. Description de la méthode


Elle a été développée dans les années 1940 par un chercheur hongrois Karoly Möller. Il a
collecté l’ensemble des cas d’expériences réalisés au cours de sa carrière et les a classifiés en
plusieurs catégories, qui servent de référence pour le diagnostic des bâtiments. La méthode
d’analyse développée par cet auteur est schématisée dans l’organigramme de la figure suivante :

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

Figure 13 : Diagramme de la méthode d’analyse de Karoly Möller développée en 1940


(Gergely, 2000)

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

Ce modèle s’appuie sur 6 aspects à savoir :


 L’aspect descriptif de la pathologie qui donne des informations sur le type de pathologie.
 L’aspect horaire qui donne des informations sur la chronologie liée à la pathologie
 L’aspect source qui donne l’origine des causes probables de la pathologie à savoir si la
pathologie dérive d’une cause non prévue , d’un malheur , d’une mauvaise exploitation du
bâtiment, d’une détérioration, d’un défaut dans l'exécution ou d’un défaut dans la
conception .
 L’aspect lié à l’importance de la réparation qui nous donne des informations sur l’état de la
pathologie, si elle nécessite une réparation ou si l’on peut s’en passer, le degré de gravité de
la pathologie.
 L’aspect lié à la réparation qui nous permet de savoir si la pathologie est finalement
réparable ou demande une somme immense pour sa réparation ou, si sa réparation n’est
possible que par la rénovation ou alors si la pathologie est non réparable
 Enfin l’aspect lié au processus habituel des bâtiments il s’agit ici des pathologies liées à
l’appel d’offre, à la conception, à l’exécution, …

II.1.2.2. Avantages et inconvénients de la Méthode


Cette méthode présente les avantages ci-dessous :
 Elle est assez détaillée, elle commence par proposer les sources de la pathologie jusqu’à
évaluer si la pathologie est réparable ou pas.
 L'avantage principal de cette méthodologie est sa convenance à examiner l'architecture -
technologie de la construction - industrie dans l'ensemble.
Les inconvénients de cette méthode sont les suivantes :
 Elle nécessite la présence des documents liés à l’appel d’offre, ce qui n’est toujours pas
évident ;
 Certaines catégories de cette méthode sont mal adaptées aux types de constructions
récentes ;
 Elle est longue d’utilisation donc la vérification de tous ces critères demande beaucoup
de temps ;
 Elle ne s’appuie sur aucun essais d’où son manque de fiabilité.

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

II.1.3. Méthode d’analyse par L’ARBRE A PANNES

II.1.3.1. Description de la méthode


L’analyse par arbre à pannes fut historiquement la première méthode mise au point en vue
de procéder à un examen systématique des risques. Elle a été élaborée au début des années 1960
par la compagnie américaine Bell Téléphone. La méthode d’analyse des dégradations par arbre à
pannes est un outil d’aide à la décision. De nos jours, c’est une méthode très répandue pour
l’examen de systèmes des plus simples aux plus complexes dans la plupart des secteurs de
l’ingénierie (nucléaire, aéronautique, industrie chimique, informatique,...).
Un arbre de défaillances est un diagramme qui montre les corrélations entre un
événement critique potentiel (événement redouté) dans le système examiné (bâtiment) et les
raisons (événements de bases) pour cet événement. Les raisons peuvent être des conditions
environnementales, des erreurs humaines, des événements normaux (événements qui sont attendus
pour se produire pendant la durée du système) et des échecs d'élément spécifique. Les symboles
graphiques employés pour illustrer ces raccordements s'appellent les portes logiques.
Un arbre à pannes correctement construit fournit une bonne illustration des diverses
combinaisons des échecs et d'autres événements qui peuvent mener à un événement critique
indiqué. Il s’agit d’une image statique des combinaisons des échecs et des événements qui peuvent
faire produire l'événement redouté. Les résultats possibles de l'analyse peuvent par exemple être :
Une liste des combinaisons possibles des facteurs environnementaux, des erreurs humaines,
des événements normaux et des échecs composants qui peuvent avoir comme conséquence un
événement critique dans le système.

II.1.3.2. Les étapes de la méthode


L'analyse d'une pathologie par la technique d'arbre de défaillances est effectuée dans quatre
étapes :
 Définition du problème et des conditions de frontière,
 Construction de l'arbre de défaillance,
 Identification des ensembles minimaux de coupe,
 Analyse qualitative de l'arbre de défaut.
Pour obtenir une analyse cohérente, il est important que les conditions limites pour
l'analyse soient soigneusement définies.

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Figure 14: Eléments de base d’une analyse par arbre à pannes


Le diagnostic de l’arbre à pannes obéit au modèle suivant :

Figure 15: Démarche pour l’élaboration d’un arbre de défaillances

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II.1.3.3. Avantages et inconvénients de la Méthode


Cette méthode présente les avantages ci-dessous :
 Elle est facile à utiliser et est basée sur une logique booléenne, ainsi elle peut être
informatisée.
 Elle semble efficace si l’on en juge par le nombre de domaines d’ingénieries où elle est
utilisée.
 Elle est largement vulgarisée au plan international en effet elle a été formalisée par la
norme ISO cela peut faciliter les échanges entre experts.

Les inconvénients de cette méthode sont les suivantes :


 Elle ne se base sur aucun essais ce qui la rend parfois pas fiable ;
 Elle s’appuie sur des hypothèses, donc dépend du niveau de connaissance que possède
celui qui l’utilise sur le domaine ;
 Le manque de connaissance sur la probabilité d’apparition d’un évènement rend l’étape
coupe minimale presqu’impossible.
Elle est utilisée dans beaucoup de domaine de l’ingénierie et vue sa facilité à l’utilisation elle
peut être appliqué dans tous les domaines de la vie en général dans le cadre du bâtiment en
particulier.

II.1.4. Méthode d’analyse Anglaise

II.1.4.1. Description de la méthode


Compte tenu de son vaste patrimoine culturel et architectural, l’Angleterre a créé une
agence appelée « Property Services Agency » où plusieurs experts travaillent dans le souci
quotidien de préserver des bâtiments anciens. Ils procèdent l’évaluation de la qualité des bâtisses
en vue de réparer ou de les conserver. Compte tenu de la fragilité des bâtisses et de l’envergure des
coûts de réparation, il est nécessaire d’identifier toutes les causes possibles susceptibles d’être
responsable des dégradations observées afin de choisir la technique de traitement adéquate.

II.1.4.2. Principe
Ce diagnostic s’appuie sur une suite d’hypothèses où on relève avec soin les causes
probables d’une telle dégradation. Les divers indicateurs utilisés lors du diagnostic du bâtiment à
travers cette méthode sont :

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 Le visuel
 Le physique
 L’olfactif
 L’auditif
 Le tactile
Le diagnostic exige donc la collecte et l'assimilation de toute l'information appropriée sur :
 La connaissance du comportement des matériaux de construction appropriés
 La connaissance de la construction du bâtiment
 La connaissance sur l’usage effectué (après, présent et futur) sur bâtiment pourrait
affecter la construction.
Ici l’évaluation de la dégradation se fait sur la base des séries logiques de questions et de
réponses posées au commencement pendant l'aperçu et, au besoin, après recherche. La question
devrait chercher à confirmer ou nier une simple cause combinée pour ce qui est vu où impliqué.
On recherche ici l'ampleur de la pathologie et puis on cherche à savoir s’il pourrait affecter
d'autres parties du bâtiment ? On recherche également les manifestations de cette pathologie : les
dégradations observées ? Puis on cherche le moyen d’en faire face ?

II.1.4.3. Le Diagnostic
Par l’utilisation de cette méthode, on recherche d’abord la cause principale qui constitue
l’élément clé. Puis on examine si la cause est unique. On déduit à partir des observations dans le
temps si la dégradation est statique ou progressive, nécessite-t-elle une réparation ?
Là où l'évidence d'un potentiel guident est à la disposition d'un arpenteur par le symptôme
ou la prétention, la probabilité de la déflexion étant réellement présente doit être évaluée en
considérant toute l'information disponible que le temps passé soulève cette probabilité, souvent par
un processus d'élimination, considérera au but de l'aperçu et du dossier convenu.
Là où de tels symptômes sont complexes ou sont en conflit avec d’autres informations
disponibles, l'arpenteur peut devoir adopter une approche plus scientifique au diagnostic. En cela,
une ligne particulière du raisonnement où la recherche est examinée contre des faits assumés de
sorte qu'elle pourrait être prouvée ou rejetée en faveur d'une autre approche basée sur un certain
nombre d'étapes à savoir :
 L’Observation : observer et enregistrer les symptômes évidents.
 Les théories-développer un certain nombre de théories basées sur des observations.

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 Les questions-définir un ensemble de questions pour différencier entre les théories.


A cet effet, cette agence a développé une méthode d’analyse des dégradations intéressante
bien que relativement complexe, dont le schéma de principe est le suivant :

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Figure 16 : Démarche pour l’élaboration de la méthode anglaise (Watt, 1999)

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II.1.4.4. Avantages et inconvénients de la méthode


Cette méthode présente les avantages ci-dessous :
 Elle est facile à utiliser car il est question d’apporter des réponses à une suite de
questions.
 Elle peut exiger la recherche détaillée comprenant l'utilisation des techniques non
destructive d'aperçu, de l'essai de matériaux, de la mesure, d'ouvrir le tissu de bâtiment.

Les inconvénients de cette méthode sont les suivantes :


 Elle exige pour la plupart des temps toutes les qualifications de l'ingénieur.
 Elle s’appuie sur un tas de causes émises sous forme d’hypothèses ce qui rend son
appréciation variable selon les ingénieurs.
 Elle est relativement longue.

II.1.5. Analyse des méthodologies de diagnostic par évaluation visuelle

II.1.5.1. Critères et performances de choix d’une méthode d’analyse


Une analyse est définie comme une suite d’opérations élémentaires, statistiquement
indépendantes les unes des autres, qui commencent au moment de la prise d’essai et aboutissent à
l’expression d’un résultat d’analyse qu’il faudra valider pour pouvoir disposer enfin d’une donnée
analytique. Dans le cadre de l’analyse des méthodes de diagnostic des pathologies du bâtiment
nous avons recensé les critères suivants :
 Cout (investissement et fonctionnement)
Le cout ici réside sur les démarches entreprises dans l’application de la méthode choisi, on
fait référence ici aux procédures administratives, aux investissements en temps et en dépenses. Les
décisions sur les investissements sont prises en tenant compte de la rentabilité et de la durabilité de
l'option technique retenue et des capitaux disponibles ou empruntés.
 La rapidité
La rapidité d’une méthode fait référence non seulement à la durée mais aussi à la facilité
mise pour l’application de la méthode.
 L’aptitude à l’automatisme
Il s’agit de la capacité à informatiser une méthode.
 La spécificité

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 La justesse et la fidélité
La fidélité est, selon l’ISO 3534-1, est l’étroitesse de l’accord entre des résultats d’essai
indépendants obtenus sous des conditions stipulées. La fidélité dépend uniquement des erreurs
aléatoires et n’a pas de relation avec la valeur vraie ou spécifiée ;
La justesse est, selon l’ISO 3534-1, l’étroitesse de l’accord entre la valeur moyenne obtenue à
partir d’une large série de résultats d’essai et une valeur de référence acceptée. Elle s’exprime
généralement en termes de biais.
 La détection de la cause prépondérante
C’est l’élément clé de notre travail ceci dans le but prétendre à une réhabilitation appropriée.
 La quantification de la pathologie
Il s’agit ici à partir de certaines lois comme celle de FICK d’estimer la probabilité d’apparition
de l’évènement redouté à partir de sa vitesse de progression.
Les critères ne pouvant s’accompagné sans performance nous nous sommes donné les choix
suivants qui seront pour la plupart justifié, ainsi les valeurs données à nos critères seront les
suivantes :
* : point faible
** : point moyen
*** : point fort
Tableau 3 : Performances et critères de choix d'une méthode d'analyse
Méthode d'analyse Méthode d’analyse Méthode
Méthode Méthode
Critères du Dr Gergely de KAROLY d’analyse de
d’analyse Anglaise
Molnarka MÖLLER l'arbre à pannes
Cout (Investissement et
** * * ***
fonctionnement)
Rapidité d’exécution * ** *** ***
Aptitude à l'automatisme *** * ** ***
Spécificité ** ** ** ***
Justesse et fidélité
** ** ** **
(répétabilité)
la détection de la cause
* * *** **
prépondérante
la quantification * * * *

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 Aucune des méthodes de diagnostic des pathologies du bâtiment énuméré ci haut ne permet
de donner la probabilité d’apparition d’une pathologie d’où la notation * à toutes ces
méthodes.
 Méthode d'analyse du Dr Gergely Molnarka
En terme d’investissement et de fonctionnement, la méthode du Dr Gergely s’inspire des
résultats des travaux de la conférence de 1993 des experts mondiaux sur la question des
pathologies des bâtiments organisées par le C.I.B. pour formaliser une méthodologie pour
diagnostiquer les pathologies des bâtiments. Cette méthode demande beaucoup de temps mais tout
de même passe par un catalogue ce qui rend l’investissement facile à un certain point d’où la
notation **
En ce qui concerne la justesse, la fidélité et la spécificité de cette méthode la notation
donnée est de ** pour les même raison énoncé que précédemment.
Selon l’auteur, ce modèle peut être utilisé pour automatiser le diagnostic des pathologies
des bâtiments en créant un logiciel informatique, où il est possible d’entrer de nouvelles données.
C’est la raison des *** pour l’aptitude à l’automatisation.
Cette méthode s’achève par la détermination des causes de la pathologie. C’est la raison
pour laquelle on accorde * pour la détermination de la cause prépondérante.

 Méthode d'analyse de KAROLY MÖLLER


La modèle de la méthode de KAROLY MÖLLER est assez complexe et s’attarde même sur
les mesures de réparation de la pathologie ainsi son investissement et assez complexe et nécessite
beaucoup de temps d’où *.
Cette méthode est complexe mais moyennement rapide car elle ne elle ne s’attarde pas
seulement à la recherche des causes de la pathologie mais également sur l’aspect réparation de la
pathologie.
L’automatisation de cette méthode serait très fastidieuse car le nombre de données à
prendre en compte est considérable. D’où * pour l’automatisation.
La justesse, la fidélité et la spécificité de cette méthode ont pour valeur de notation ** car
l’expert KAROLY MÖLLER a collecté l’ensemble des cas d’expériences réalisés au cours de sa
carrière et les a classifiés en plusieurs catégories, qui servent de référence pour le diagnostic des
bâtiments.

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

La détermination de l’origine de la pathologie est un fait avéré mais la cause prépondérante


nous importe très peu raison pour laquelle nous lui donnons l’indice *

 Méthode d'analyse anglaise


Cette méthode est née dans le souci de préserver le patrimoine culturel et architectural des
vieux bâtiments anglais, ainsi l’investigation faite ici se fait sur tout le bâtiment et exige beaucoup
de dépenses et de temps d’où la notation *.
Cette méthode est assez rapide car les divers indicateurs rencontrés dans son utilisation sont :
 Le visuel
 Le physique
 L’olfactif
 L’auditif
 Le tactile
L’automatisation de cette méthode serait possible car d’après son modèle nous répondons à
une suite de questions inter-reliées par des éléments de Boole.
En ce qui concerne la spécificité, la justesse et la fidélité de cette méthode on accorde la
notation ** car cette méthode est née dans le souci de préserver le patrimoine culturel et
architectural de l’Angleterre.
Ce diagnostic s’appuie sur une suite d’hypothèses où on relève avec soin les causes
probables d’une telle dégradation. Par l’utilisation de cette méthode, on recherche d’abord la cause
principale qui constitue l’élément clé. Puis on examine si la cause est unique, ainsi la recherche de
la cause prépondérante à la pathologie est un facteur essentiel à cette méthode d’où la notation ***

 Méthode d'analyse de l’arbre à pannes


La méthode de diagnostic de l’arbre à pannes nécessite peu de temps et d’investigation, elle
permet une analyse des accidents à postériori raison pour laquelle la notation est ***
Cette méthode est rapide et facile à mettre en œuvre de plus son modèle est très réduit.
Notation donnée ***
Elle est facile à utiliser et est basée sur une logique booléenne, ainsi elle peut être
informatisée. Notation à l’aptitude à l’automatisme est ***

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

La notation *** donnée à la spécialité de cette méthode réside sur le fait qu’elle est efficace
si l’on en juge par le nombre de domaines d’ingénieries où elle est utilisée.
Elle est largement vulgarisée au plan international en effet elle a été formalisée par la
norme ISO cela peut faciliter les échanges entre experts. Raison pour laquelle nous accordons ** à
la justesse et fidélité de cette méthode.
La cause prépondérante de la pathologie fait généralement partir des évènements de base,
raison pour laquelle la notation est **.

II.1.5.2. Analyse des méthodes de diagnostic des pathologies du bâtiment par


la méthode multicritère ELECTRE I
Cette méthode proposée par (Roy, 1968) permet de résoudre les problèmes multicritère de
choix. Cette méthode permet d’identifier le sous-ensemble d’actions offrant le meilleur compromis
possible. Souvent utilisée dans le choix de projets concurrents, afin d’identifier le sous-ensemble
de projets le plus performant sur la base des critères considérés. Dans le cas de la méthode Electre
I, on définit de vrai-critères, on retrouve également une notion de concours dans cette méthode;
retenir les meilleurs.
Le principe de cette méthode est le suivant :
On considère un ensemble A de m actions, qui représentent l’objet de la décision, dont le but est
d’identifier un sous-ensemble d’actions offrant un meilleur compromis parmi l’ensemble de départ.
On définit pour chaque critère une fonction d’évaluation g j (où j =1 à n, n est le nombre de
critères), pour chaque critère, on évalue un poids kj qui augmente avec l’importance du critère.
L’indice de concordance pour deux actions a et b est noté par C (a, b), compris entre 1 et 0, il
mesure la pertinence de l’assertion « a surclasse b » noté aSb, comme suit :

Avec ∑

L’indice de discordance D (a, b) est défini par : D (a, b) 0 si j, g j (a) g j (b)
Sinon

D (a, b) = max g j (b) - g j (a)avec est la différence maximale entre le même critère pour

deux actions données.La relation de sur-classement pour Electre I est construite par la
comparaison des indices de concordance et de discordance à des seuils limites de concordance ̇ et
de discordance ̇ .

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Ainsi, « a surclasse b », si :
aSb C (a, b)  ̇ et D (a, b)  ̇ .
Dans le cadre de notre étude nous ferons les affectations suivantes :
Méthode d'analyse du Dr Gergely Molnarka=M1
Méthode d’analyse de KAROLY MÖLLER=M2
Méthode d’analyse Anglaise=M3
Méthode d’analyse de l'arbre à pannes=M4

Cr 1=Cout de la méthode
Cr 2=Rapidité d'exécution de la méthode
Cr 3=Aptitude à l'automatisation
Cr 4=Spécificité de la méthode
Cr 5=Justesse et fidélité de la méthode
Cr 6=Détermination de la cause prépondérante à la pathologie
Cr 7=Quantification de la pathologie
Dans le cadre des objectifs fixés au départ de cette étude nous fixons pour chaque critère les
poids suivants :
Tableau 4 : Poids des critères
Critères Cr 1 Cr 2 Cr 3 Cr 4 Cr 5 Cr 6 Cr 7
Poids des critères 3 3 4 2 5 5 1

Les performances ci-dessous proviendront du tableau des performances et critères de choix


d'une méthode d'analyse :
Tableau 5 : Tableau de performances
Cr 1 Cr 2 Cr 3 Cr 4 Cr 5 Cr 6 Cr 7
M1 2 1 3 2 2 1 1
M2 1 2 1 2 2 1 1
M3 1 3 2 2 2 3 1
M4 3 3 3 3 2 2 1

Disposant des performances et des poids des critères pour chaque méthode nous résumons
les valeurs des indices de concordances dans le tableau suivant :
Tableau 6 : Matrice de concordance

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

M1 M2 M3 M4
M1 * 0.9 0.7 0.4
M2 0.7 * 0.5 0.3
M3 0.7 1 * 0.6
M4 1 1 0.8 *

L’indice de discordance est calculé pour une valeur de  3 1 2
Tableau 7 : Matrice de discordance
M1 M2 M3 M4
M1 * 0.5 1 1
M2 1 * 1 1
M3 0.5 0 * 1
M4 0 0 0.5 *

L’intérêt de la méthode Electre I est d’isoler un sous ensemble de solutions, dans notre cas
d’identifier de surclasser les méthodes de diagnostic des pathologies du bâtiment. En considérant
̇ = 1 et ̇ = 0, on aura :
c(M3,M2) = 1 ̇ d(M3,M2)=0 ̇ donc M3SM2

c(M4,M1) = 1 ̇ d(M4,M1)=0 ̇ donc M4SM1

c(M4,M2) = 1 ̇ d(M4,M2)=0 ̇ donc M4SM2

Avec les considérations faites sur ̇ et ̇ on observe que M3 et M4 ne sont pas comparable de
même M1 et M2 ne sont pas comparable on obtient le graphe ci-dessous :

Sachant que le classement entre M4 et M3 n’est pas effectué on va devoir changer les
valeurs seuil ̇ = 0.7 et ̇ = 0.5
c(M1,M2) = 1 ̇ d(M1,M2)=0 ̇ donc M1SM2

c(M3,M1) = 1 ̇ d(M3,M1)=0 ̇ donc M3SM1

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c(M3,M2) = 1 ̇ d(M3,M2)=0 ̇ donc M3SM2

c(M4,M3) = 1 ̇ d(M4,M3)=0 ̇ donc M4SM3


On obtient le graphe ci-dessous :

La méthodologie d’évaluation visuelle des pathologies des bâtiments est adaptée pour les
professionnels opérant sur le terrain. Elle est utile pour détecter rapidement les causes de
dégradation du bâtiment, mais elle fait face à un problème de fiabilité car elles ne s’appuient sur
aucun essais au laboratoire ceci hors mis la méthode de diagnostic anglaise qui peut parfois exiger
la recherche détaillée comprenant l'utilisation de la technique non destructive d'aperçu, d'essai de
matériaux, de la mesure ou d'ouvrir le tissu de bâtiment. Tout de même une méthode de type
déductive en plein évolution s’en fait ressentir « la méthode de diagnostic de l’arbre à pannes » par
sa facilité d’utilisation et offre plusieurs perspectives.

Ainsi après avoir présenté les pathologies généralement rencontrées dans les bâtiments et les
méthodologies de diagnostic de ces pathologies, il nous revient de présenter les méthodes de
réhabilitations généralement employées face à ces pathologies.

II.2. LES METHODES DE REHABILITATION

La réhabilitation d’une pathologie consiste principalement à arrêter, à limiter, ou éviter la


pathologie en question. Mais faut prendre en compte le fait qu’une réparation est fonction des
exigences du client qui peuvent être d’ordre esthétique, d’ordre fonctionnel, avec le respect des
caractères originels ou/et historiques de la structure.
En général, le cahier des clauses techniques particulières fixera les critères de réalisation. Il est
recommandé de demander à l'entreprise chargée du chantier, des planches d'essais pour valider les
traitements à mettre en œuvre. Il peut aussi être demandé de réaliser in situ, une partie de structure

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

qui servira d'essai de convenance. Cette dernière procédure offre l'avantage de pouvoir valider en
une seule fois le matériel, les matériaux. Ces validations peuvent concerner des exigences : de
forme, de couleur, d'aspect, de respect de l'environnement.
Les méthodes de réhabilitations des pathologies du bâtiment sont très nombreuses toutes
fois nous attarderons sur quelques-unes à savoir :

II.2.1. La reconstitution de l’enrobage


L’objectif ici est non seulement d’arrêter la progression de la corrosion tout en rendant à la
structure son intégrité mais aussi de reconstituer le béton. Plusieurs précautions doivent être prises
en compte à savoir :

 Si les zones dégradées sont visuellement identifiables (béton décollé, fissures, épaufrures,
etc.), l'état des zones adjacentes (avoisinantes) n'est en général connu qu'après un
diagnostic généralisé. Ainsi, les surfaces à dégarnir sont en général sous estimées lors de
leur première évaluation.
 Si des zones présentent un risque de corrosion (béton carbonaté ou pollué par les
chlorures), celles-ci peuvent se déclarer après un délai de quelques années, à côté de la
réparation, par l'apparition d'un couple galvanique entre la surface réparée et la surface
adjacente.
Afin de mener à bien cette opération certains points cruciaux seront pris en compte à savoir :
 L'enlèvement du béton dégradé ou pollué risque d'affaiblir ou de déséquilibrer la
structure. Un phasage précis doit être mis en œuvre. Le recours à une stabilisation
peut s'avérer nécessaire.
 L'apport de matériaux en surépaisseur peut modifier la section des éléments de la
structure. Il est donc nécessaire de prendre en compte les données du CCTP pour une
meilleure reconstitution.
 Des remplacements d'armatures seront à envisager selon des critères de décision
(diamètre résiduel, longueur). L'objectif sera de rétablir la section d'origine.

II.2.2. La réfection du béton

La réfection du béton consiste à rétablir l’enrobage du béton après la procédure énoncé ci-
dessus. Ainsi ce dernier doit respecter les critères suivants :

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

 De tenue verticale sans coffrage ;


 De montée en résistance rapide et de résistance mécanique supérieure au béton support ;
 D'adhérence supérieure ou égale à la cohésion du support ;
 D'imperméabilité à l'eau et aux agents agressifs ;
 De bonne protection des aciers.
Ces produits de protections seront conforme à la norme NFP 18-840 ou être admis à la
marque « NF produits spéciaux destinés aux constructions en béton hydrauliques ». Cette marque
définit notamment, pour les produits de réparation de surface, les caractères normalisés garantis
(classe d'adhérence, tenue aux chocs, etc.)
Lorsque pour des raisons d'esthétique, des produits préformulés ne peuvent pas être
appliqués, il conviendra d'étudier un mortier spécifique, de même texture, couleur et aspect de
surface que le béton en place. Les mortiers doivent être peu sensibles au retrait, résister au gel et
être durables. Une autre approche consiste à appliquer une première couche de produit certifié NF
ou équivalent, afin d'assurer l'accrochage sur le béton support et une couche de finition pour
l'aspect.
Pour finir la différence de comportement entre le béton support et le produit de réparation
fait en sorte que certaines zones réapparaissent sous forme fantôme. Une solution peut consister à
appliquer un produit de protection sur toute la surface.
Les actions entreprises peuvent être récapitulé sur le tableau suivant :
Tableau 8 : Les actions entreprises pour la réfection du béton

Domaine d’action Restauration de l'apparence du parement


Mise en œuvre Enlèvement du béton dégradé. Brossage, remplacement d'armatures si
nécessaire protection éventuelle. Application de produit NF ou assimilé.
Limites et précaution Phasage précis des opérations (risques de déséquilibre de la structure).
d'emploi
Efficacité. Contrôle et durée Réception des armatures de renforcement contrôle des renforcements,
réception des supports.
Effets secondaires. Risques de récidive si la partie corrodée n'est pas parfaitement enlevée,
Incidences sur l'ouvrage. attention aux effets cathodiques adjacents
Commentaires

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

II.2.3. Les hydrofuges ou produit consolidant

Ce sont des produits appliqués par imprégnation, elles sont caractérisées par plusieurs
fonctions à savoir :
 Un produit consolidant confère à une zone peu profonde altérée, une cohésion identique à
celle du même matériau d’origine. Il ne s'agit donc pas d’une consolidation structurale à
l’échelle d’un ouvrage.
 Un hydrofuge constitue une barrière interne au matériau, vis-à-vis de la pénétration de l'eau
liquide, sans trop affecter la perméabilité à la vapeur d'eau. Un hydrofuge est dit de surface,
lorsqu’il est appliqué sur le béton durci.
Les hydrofuges n’ont pas d’actions directes sur la corrosion des armatures mais peuvent
être utilisés comme traitement supplémentaire. Elles sont généralement utilisés lorsque le béton a
subit une altération en présence de l’eau provenant de l’atmosphère.
Il ne s’agit pas de l’eau issue des canalisations, donc les hydrofuges ne traitent que des
altérations des bétons observés à l’air libre soit dans un milieu agressif. L’altération du béton
n'affecte généralement que les zones soumises aux pluies battantes, au ruissellement ou au
rejaillissement. Il est donc inutile d’hydrofuger des zones qui sont, par exemple, à l’intérieur d’un
bâtiment.
Les dégradations liées aux sels solubles s’intensifient après hydrofugation. Pour assurer une
bonne durabilité au traitement, il est important de limiter les risques de pénétration d’eau et de sels
par l’arrière de la surface traitée. Les surfaces sur lesquelles l’eau stagne, ne peuvent pas non plus
être traitées efficacement.
Les produits hydrofuges peuvent être classés en fonction de la nature chimique de leur
constituant de base. Les produits les plus répandus sont les silicones et leurs dérivés (siliconâtes,
silanes, siloxanes). Mais il existe aussi des hydrofuges acryliques, des résines fluorées et d’autres.
La classification des hydrofuges tient compte de la taille des molécules. Pour une application
donnée, il convient de choisir le produit qui est adapté à la porosité du béton à traiter.

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Tableau 9 : Résumé des actions entreprises pour l’utilisation des produits hydrofuges

Domaine d'action Action hydrophobe sur le parement


Mise en œuvre Application sur la surface par rouleau ou pulvérisation. La
préparation du support est fondamentale.
Limites et précautions d'emploi. Emploi lorsque l'altération est due à un contact avec de l'eau
liquide provenant de l'atmosphère.
Ne pas appliquer sur des surfaces horizontales.
Efficacité contrôle et durée Contrôle de l'efficacité par l'essai perlant (qualitatif).
Effets secondaires. Mauvaise compatibilité des hydrofuges avec les sels solubles et
Incidences sur l'ouvrage. certains produits de traitement.
Commentaires

II.2.4. Le béton projeté


Un béton projeté est un mélange de granulats, de ciment et d'eau avec parfois des ajouts,
projeté grâce à de l'air comprimé, sur une paroi. Il y'a deux techniques de projection suivant la
norme d'introduction de l'eau dans chaîne :
 Par voie sèche avec ou sans pré- mouillage : l'eau est introduite au niveau de la lance ;
 Par voie mouillée : l'eau est introduite au malaxage du béton.
La figure ci-dessous présente les deux voies par lesquelles on utilise le béton projeté.

Figure 17: Image représentative des deux voies par lesquelles le béton est projeté

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Un béton projeté peut aussi contenir des adjuvants, des fibres et des fumées de silice.
 L'utilisation des adjuvants confère au béton des propriétés spécifiques lors de la mise en
œuvre :
 Obtention et maintien de la fluidité, grâce à des stabilisateurs de prise
introduits à la sortie de la centrale pour une optimisation des conditions de
transport ;
 Obtention de la consistance initiale grâce à des activateurs introduits quelques
mètres avant la lance ;
 Mise en œuvre efficace grâce à des accélérateurs (raidisseurs) introduits en
bout de lance, mais entraînant parfois une baisse de résistance mécanique à
long terme.
 L'adjonction des fibres confère au béton projeté des propriétés complémentaires qui
dépendent de la qualité et du type de fibres :
 Cohésion améliorée du béton frais ;
 Limitation des effets du retrait ;
 Amélioration possible des caractéristiques mécaniques (résistance accrue au
cisaillement et à la flexion).
Le comportement de post-fissuration confère au matériau une ductilité.
 L'utilisation de fumée de silice améliore l'aptitude à la projection (béton plus collant) ainsi
que la durabilité (béton plus dense).

N.B.: l'adjonction d'armatures permet les renforcements ou les réparations de structure.


La réalisation des travaux de béton projeté doit se faire conformément à des normes (NF P95 102,
NF EN 934-2) et à des recommandations sur la prévention, l'hygiène et la sécurité lors des
projections de béton.

II.2.5.1. Béton projeté par voie sèche


Les avantages du béton projeté par voie sèche sont les suivants :
 Grande souplesse d'utilisation : il est facile d'arrêter le travail et de redémarrer sans avoir
à se livrer à des nettoyages fastidieux ;

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 Grandes distances de transport : il est possible d'installer la machine à projeter à quelques


centaines de mètres du lieu de travail. Dans des cas précis, des installations spécialement
étudiées permettent un transport sur plus d'un kilomètre, sans reprise ;
 possibilité de projeter de fortes épaisseurs en une seule couche même sans accélérateur ;
 résistances élevées : l'effet de compaction exercée par les graviers projetés à grande
vitesse et le faible E /C tendent à améliorer les résistances ;
 obtention aisée de béton à hautes performances ;
 robotisation possible pour augmenter les cadences et les conditions de travail.

Les domaines d’emploi privilégiés sont les suivants :


 réparation et renforcement de structure ;
 réalisation de voiles minces avec armatures ;
 projection immédiate de terrain avec activité discontinue et volume restreint ;
 projection en pente ;
 rénovation d'ouvrages souterrains, etc.

Limites d'emploi et inconvénients sont :


 une capacité de production limitée ;
 un dégagement de poussière à la machine et à la lance (pouvant être réduit en humidifiant
les granulats) ;
 une appréciation visuelle de la teneur en eau par le porte-lance ;
 une perte par rebond importante ;
 dans le cas de béton fibré, un appauvrissement en fibres dans le béton placé ;
 un risque de détérioration des supports fragiles, etc.

II.2.5.2. Béton projeté par voie mouillée


Les avantages du béton projeté par voie mouillée sont les suivants :
 Capacité de production élevée, atteignant le double ou le triple de la voie sèche ;
 Diminution des poussières, améliorant les conditions de travail ; diminution des pertes
par rebond ;
 Meilleur contrôle de la qualité du béton ;
 Composition du béton en place homogène dans l'épaisseur de la couche ;
 Dans le cas de béton fibré, dosage en fibres du béton en place proche du dosage initial ;

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 Robotisation, améliorant les conditions de travail.


 Les domaines d’emploi privilégiés sont les suivants :
 travaux en espace confiné ;
 soutènement en tunnel nécessitant des cadences importantes de projection ;
 projection sur support fragile, etc.
 Limites d'emploi et inconvénients
Ce sont :
 Moins de souplesse, formulation exigeant une mise au point rigoureuse (fluidité,
stabilisation, etc.) Et une régularité de la consistance ;
 Un transfert sur de grandes distances difficile ;
 Des adjuvants raidisseurs ou accélérateurs obligatoires pour compenser la fluidité et la
stabilisation du béton projeté ;
 L'usage recommandé d'un stabilisateur pour permettre un temps d'utilisation suffisant du
béton gâché pour minimiser les nettoyages lors des arrêts ponctuels de la machine à
projeter ;
 Un compactage et une adhérence plus faible ;
 La nécessité d'un dosage initial en ciment élevé (minimum 400 kg/m3) pouvant entraîner
des retraits importants.
Les actions entreprises sont résumées sur le tableau suivant :
Tableau 10 : Résumé des actions entreprises pour l’utilisation du béton projeté

Domaine d'action Réparations, renforcements structurels


Mise en œuvre Projection sur la paroi à l'aide d'air comprimé selon deux
techniques ; voie sèche et voie mouillée
Limites et précautions d'emploi Respecter la norme NF 95102 pour la composition comme
pour les épaisseurs
Efficacité. Contrôle et durée Réception des armatures, contrôle d'adhérence, confection
des caisses de convenance avec carottage pour le contrôle
des caractéristiques
Effets secondaires. Incidences sur Surcharges
L'ouvrage. Commentaires

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CHAPITRE III. AMELIORATION DE LA METHODOLOGIE DE


DIAGNOSTIC DE L’ARBRE A PANNES

Généralement en cas d'incident, il est souvent difficile de garder suffisamment de sang-


froid pour analyser ses causes objectives. L'incident, souvent considéré comme le résultat d'un
concours de circonstances malheureux : c'est la faute à... .Ça aurait pu être pire, quelle malchance...
inhibant toute analyse ultérieure. Afin de faciliter les échanges sur les problèmes rencontrés,
d’analyser leurs conséquences, de rechercher des solutions et d’identifier les actions possibles fut
élaborée au début des années 1960 par la Compagnie américaine Bell Téléphone une méthodologie
de diagnostic. Cette méthode nommé « l’arbre à pannes » a été expérimentée pour la première fois
d'une façon pratique en 1970 dans les Mines de fer de Lorraine. A partir de 1976, sa diffusion dans
le milieu industriel utilisée par un grand nombre d'entreprises et d'organismes comme technique
d'investigation et de recherche de facteurs d'incidents.

III.1. PRESENTATION DETAILLEE DE LA METHODOLOGIE DE DIAGNOSTIC


DE L’ARBRE A PANNES

III.1.1. Objectifs
La méthode d’analyse par " arbre à pannes" vise à se situer au-delà des polémiques et des
opinions, elle offre un moyen d'analyses fines des circonstances ayant conduit à un incident, elle
permet de transformer les causes d'un incident en faits prévisibles et elle permet de dégager des
axes de prévention. (Jean-Pierre HECKMANN).
Le diagnostic par la méthode d’analyse par arbre à pannes est un outil d’aide de décision, il
s’agit d’une méthode de type déductif (de l’effet vers ses causes). Il est question de partir de
l’évènement redouté et d’en déterminer les combinaisons d’évènements pouvant conduire à cet
évènement. Il s’agit de représenter les différents évènements et leurs liaisons par des portes
logiques (fonction ET ou fonction OU selon que la défaillance du matériel se produit lorsque les
évènements se réalisent ensemble ou séparément).

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III.1.2. Définitions

Evènement indésirable retenu : est l’événement pour lequel nous faisons l’étude de toutes
les causes qui y conduisent. Cet événement est unique pour un arbre de défaillances et se trouve au
“sommet” de l’arbre. Avant de commencer la décomposition qui permet d’explorer toutes les
combinaisons d’événements conduisant à l’événement redouté, il faut définir avec précision cet
événement ainsi que le contexte de son apparition. L’événement redouté est représenté par un
rectangle au sommet de l’arbre.
Par ailleurs, s’agissant d’une méthode qui peut se révéler rapidement lourde à mener, elle
doit être réservée à des évènements jugés particulièrement critiques tels que les pathologies des
bâtiments.
Événements intermédiaires : Les événements intermédiaires sont des événements à définir
comme l’événement redouté. La différence avec l'événement redouté est qu'ils sont des causes
pour d'autres événements. Par exemple c’est la combinaison d'événements intermédiaires qui
conduit à l’événement redouté. Un événement intermédiaire est représenté par un rectangle comme
l’événement redouté.
Evènements de base : ce sont des évènements suffisamment connus et décrits par ailleurs
pour qu’il ne soit pas utile d’en rechercher les causes. Ainsi, leur probabilité d’occurrence est
également connue.
L’objectif est de suivre une logique déductive en partant d’un événement redouté pour
déterminer de manière exhaustive (sujet traité à fond) l’ensemble de ses causes jusqu’aux plus
élémentaires.
Ceci se fait à travers la validation de ces quatre points :
 La recherche des événements élémentaires, ou leurs combinaisons qui conduisent à un E.R.
(évènement redouté).
 La représentation graphique des liaisons entre les événements. Remarquons qu’il existe une
représentation de la logique de défaillance du système pour chaque E.R. Ce qui implique
qu’il y aura autant d’arbres de défaillances à construire que d ’E.R. retenus.
 Analyse qualitative : cette analyse permet de déterminer les faiblesses du système. Elle est
faite dans le but de proposer des modifications afin d’améliorer la fiabilité du système. La
recherche des éléments les plus critiques est faite en déterminant les chemins qui

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conduisent à un E.R. Ces chemins critiques représentent des scénarios qui sont analysés en
fonction des différentes modifications qu’il est possible d'apporter au système. L’analyse
des scénarios qui conduisent à un E.R. est faite à partir des arbres de défaillances, il est
alors possible de disposer des “barrières de sécurité” pour éviter les incidents.
 Enfin, il est possible d’évaluer la probabilité d’apparition de l’E.R, connaissant la
probabilité des événements élémentaires. C’est l’analyse quantitative qui permet de
déterminer d’une manière quantitative les caractéristiques de fiabilité du système étudié.
L’objectif est en particulier de définir la probabilité d’occurrence des divers événements
analysés.
Les calculs reposent sur : les équations logiques tirées de la structure de l’arbre de défaillances
et des probabilités d’occurrence des événements élémentaires.

III.1.3. Méthode

L'analyse de l'incident relève d'un travail collectif consistant à :


 Identifier l’évènement redouté;
 Recueillir les faits et uniquement les faits identifiés ou mener une enquête. Expliciter les
faits et noter comment et quand ils se produisent.

Recueillir des faits ici consiste à travers une action observée faire une évaluation de l’état des
lieux qui passe par quelque chose de concret, de visible, de précis et de vérifiable. Recueillir des
faits doit tenir compte de certaines considérations à savoir :
 II est rare que les victimes puissent faire une description objective des événements ;
 On ne rencontre que rarement des témoins ayant réellement vu se dérouler les
événements conduisant à l'incident ;
 Certains acteurs s'abstiennent de toutes déclarations afin d'éviter des sanctions, alors
qu'ils détiennent des éléments importants.
Les faits seront recueillis pour l’évènement redouté et les évènements intermédiaires. Pour
mener à bien cette mission il faut éviter par tous les moyens possibles d’apporter une opinion, un
jugement ou même une interprétation.

 Après le recueil d’informations on passe à la construction de l’arbre. Au cours de cette


construction certains évènements pourraient ne pas être développés; ce sont des

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évènements dont on ne souhaite pas poursuivre l’analyse pour plusieurs raisons parmi
lesquelles un manque d’informations. La construction de l’arbre proprement dit passe par :
o Un classement des événements :
 Evénement élémentaire représentant la défaillance d’un composant
 Evénements intermédiaires provenant d’une défaillance de composant,
 Evénements intermédiaires provenant du système indépendamment du composant.
o La recherche des “ causes immédiates ” de l’apparition de chaque événement intermédiaire
afin d’éviter l’oubli d’une branche.
C’est l’exercice fondamentale pour la construction de l’arbre car mal élaboré l’arbre
devient erronée. C’est l’étape la plus délicate et il est souvent utile de procéder à cette construction
au sein d’un groupe de travail pluridisciplinaire. Afin de sélectionner les évènements
intermédiaires, il est indispensable de procéder pas à pas en prenant garde à bien identifier les
causes directes et immédiates de l’événement considéré et se poser la question de savoir si ces
causes sont bien nécessaires et suffisantes.
o Puis on devra vérifier que les connexions directes entre portes ont été évitées car elles sont en
général dues à une mauvaise compréhension du système ou une analyse trop superficielle.
o Enfin supprimer les incohérences comme par exemple : un événement qui est à la fois cause
et conséquence d’un autre événement.
Pour utiliser de manière efficace l’arbre de panne dans l’analyse d’un système, il faut respecter
les étapes suivantes :
 Définir la portée de l’analyse ;
 Se familiariser avec la conception, les fonctions et le fonctionnement du système ;
 Définir l’événement de tête ;
 Construire l’arbre de pannes ;
 Analyser la logique de l’arbre de pannes ;
 Faire un rapport sur les résultats de l’analyse ;
Si l’on envisage d’effectuer une analyse quantitative, il faut aussi :
 Définir une technique d’évaluation numérique ;
 Choisir les données à utiliser ;
 Procéder au calcul numérique des caractéristiques de fiabilité.

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III.1.4. Structure de l’arbre à pannes

L’analyse par arbre de panne est essentiellement une méthode d’analyse déductive qui a
pour but de faire apparaître les causes ou les combinaisons de causes pouvant provoquer
l’événement de tête défini. Elle se construit sous la forme d’un arbre dont la racine est la
dégradation étudiée et met l’accent sur les relations de causes à effets.

Figure 18: Exemple d’un arbre à pannes

La méthode d’analyse par l’arbre à pannes utilise une symbolique graphique particulière
qui permet de présenter les résultats dans une structure arborescente. Les conventions de
présentation sont proposées dans la norme CEI 61025 :1990 « Analyse par Arbre de Panne »
(AAP).
III.1.5. Résumé de la symbolique des événements
Il existe d’autre type d'événements défini par la norme leurs symboles ainsi que leurs
significations sont répertoriées dans le tableau suivant :
Tableau 11 : Résumé de la symbolique des évènements

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Les portes logiques permettent de représenter la combinaison logique des événements


intermédiaires qui sont à l’origine de l’événement décomposé, elles sont mieux explicitées sur les
tableaux suivants :
Tableau 12 : Portes logiques de l’arbre à pannes

III.1.6. Procédure de construction de l’arbre de défaillances

La construction de l’arbre de panne vise à déterminer les enchaînements d’évènements


pouvant conduire à l’événement final retenu. Cette analyse se termine lorsque toutes les causes
potentielles correspondent à des évènements élémentaires. L’élaboration de l’arbre de défaillances
suit le déroulement suivant :

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Figure 19 : procédure à suivre pour la construction d’un arbre de défaillances

Il existe pour les arbres de défaillances une symbolisation normalisée qui permet de faire
référence à des parties de l’arbre qui se répètent de manière identique (même structure et même
évènements) ou de manière semblable (même structure mais évènements différents) pour éviter de
les redéfinir. L’objectif est de réduire la taille du graphique. Le tableau suivant présente les
symboles ainsi que les significations qui sont utilisés.

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Tableau 13 : Symbolique du transfert des sous arbres.

Symbole Nom Signification


Triangle La partie de l'arbre qui suit le premier symbole se
retrouve identique, sans être répétée, à l'endroit indiqué
par le second symbole.
Triangle La partie de l'arbre qui suit le premier symbole se
inversé retrouve semblable mais non identique à l'endroit
indiqué par le second symbole.

La construction de l’arbre à pannes repose sur l’étude des événements entraînants un


événement redouté. Les deux étapes suivantes sont réalisées successivement en partant de l’E.R. Et
en allant vers les événements élémentaires. Ainsi pour la bonne construction de l’arbre à pannes il
faut suivre la méthodologie suivante :
 Dans un premier temps définir l'événement indésirable retenu en spécifiant précisément ce
qu’il représente et dans quel contexte il peut apparaître.
 Puis dans un deuxième temps représenter graphiquement les relations de cause à effet par
des portes logiques (ET, OU) qui permettent de spécifier le type de combinaison entre les
événements intermédiaires qui conduisent à l’événement analysé.
Pour une meilleur mise en œuvre de cette méthode il est avisé de :
 Vérifier que le système a un fonctionnement cohérent. C'est-à-dire pouvoir former une suite
logique d’évènement ce qui revient donc à effectuer un ordonnancement sur le classement
des niveaux d’évènement.
 Connaître la décomposition fonctionnelle du système. Ici la suppression d’une défaillance
ne doit pas provoquer la défaillance du système. Il peut en effet arriver qu’une défaillance
survenant sur un composant du système annule les effets d’une défaillance antérieure et
permet ainsi le fonctionnement du système. Dans de tels cas de figure (système non
cohérent), le deuxième composant doit être supposé, dans l’analyse, en fonctionnement
lorsque la première défaillance survient.
 Définir les limites du système (le degré de finesse de notre étude dépend des objectifs).
 Connaître la mission du système et son environnement pour déterminer le ou les
événements redoutés qui est nécessaire à étudier.

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III.2. POINTS D’AMELIORATIONS APPORTES A L’ARBRE A PANNES

Le guide technique "Choix et application des produits de réparation et de protection des


ouvrages en béton" définit six étapes dans le processus conduisant à une action de réparation des
pathologies du bâtiment qui sont :
 Son objectif
 Des visites préliminaires
 Une inspection détaillée
 Des investigations in situ
 Des analyses et des essais dans les laboratoires
 Un rapport de diagnostic

III.2.1. L’objectif d’un diagnostic d’une pathologie du bâtiment

L’objectif d’un diagnostic d’une pathologie du bâtiment consiste généralement à identifier


l’origine de la pathologie, à évaluer son étendu dans l’espace, prédire son évolution dans le temps
et l’espace, estimer ses conséquences sur la sécurité de l’ouvrage ou des personnes et pour finir
définir les méthodes de réparations appropriées à cette pathologie ceci dans le but d’éviter une
catastrophe tel que l’effondrement dans le cadre d’un bâtiment.

III.2.2. Les visites préliminaires

Les visites préliminaires quant à elles permettent une meilleur compréhension sur l’état et
le fonctionnement de la structure, sur les conditions environnementales, les désordres visibles,
l’accessibilité des parties dégradées. Ces visites vont donc conduire à un diagnostic préliminaire
comprenant :

 La collecte des informations sur l’ouvrage. Elle se fait auprès du propriétaire du bâtiment
et sur le site où se situe ce bâtiment, elle consiste à rechercher des informations sur :
 Son environnement : nature du sol en place, données climatiques, la nature des
vents dominants, la qualité d’habitation qui avoisine ce bâtiment (exemple si
une menuiserie avoisine ce bâtiment il faudra prendre en compte des effets de
vibration), la température dominante dans la zone…

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 Le bâtiment en question : son historique, ses documents, ses dossiers, ses


rapports, son implantation, son orientation, sa date de construction, ses plans
de coffrage et de ferraillage.
 Les études précédemment effectuées sur ce bâtiment
 Les dégradations observées : leur étendu, leur aspect, leur position…
Dans la collecte des informations, la plupart des experts utilisent des formulaires. Cela permet à la
fois de ne pas oublier l’essentiel, mais aussi de pouvoir comparer objectivement des cas de
pathologies.
 Un examen succinct de l'intégralité de la structure, et le relevé de tous les symptômes
avec prise de photographies. On utilisera les moyens d'accès les plus adaptés : il est
nécessaire de voir de près les surfaces dégradées et dégager des tests simples, afin
d’orienter le programme d’analyse futur.
A ce stade du diagnostic l’ingénieur doit être capable de :
 D'émettre un pré-diagnostic sur les causes probables des désordres,
 D’effectuer la mise au point du programme des investigations. Ce dernier
tiendra compte de toutes les sujétions relatives à l’accès, l’environnement, la
présence d’énergie électrique etc.,
 D'évaluer si la mise en jeu des responsabilités et garanties est nécessaire,
 Et de faire évoluer les mesures de sauvegarde (limitation du trafic, mise sous
surveillance renforcée...).

III.2.3. Les inspections détaillées

Suite aux visites préliminaires qui ont grandement contribué à une évaluation visuelle de la
pathologie il sera donc question pour l’ingénieur de faire une évaluation plus détaillée de la
pathologie en question, l’inspection détaillée passe par deux phases principales à savoir :
 Préparation de l’inspection
Dans cette étape l’ingénieur doit vérifier et compléter les informations recueillies lors de la
visite préliminaire, rechercher des documents de synthèse déjà établis, tels que les précédents
rapports d’expertise, etc. Les moyens d’accès seront recensés et définis au préalable, et toutes les
dispositions prises (sécurité, accès, nettoyage, etc.).
 Inspection

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L’inspection proprement dite comprend le relevé, éventuellement sur plans, de tous les
désordres visibles, et de tous renseignements utiles quant à l’aspect du parement :
 La présence d’anciens revêtements, ou de produits d'imprégnation,
 L’apparence de la surface du béton, stalactites, efflorescences, traces de rouille,
 La présence de fissures, (ouverture, réseau),
 La détérioration de la peau du béton,
 Les armatures apparentes et les épaufrures,
 La déformation de la structure,
 La détection de zones sonnant creuse,
 Les traces d’humidité.
Ce relevé sera effectué en se référant à un guide des défauts

III.2.4. Les investigations in situ

Ce sont des investigations complémentaires menées pour recueillir des informations


complémentaires. C’est une phase de test destinée à optimiser le choix des réparations de la
pathologie, elle tient compte des impératifs suivant :
 L’importance de la structure,
 La nature, la gravité et l'intensité des phénomènes, la sécurité des personnes,
 Les délais et les coûts,
 L’accessibilité,
 L’environnement, etc.
Ici certains appareils tels le scléromètre, le détecteur de métaux sont d’une grande utilité.

III.2.5. Des analyses et des essais dans les laboratoires

Les prélèvements sont effectués, si nécessaire, dans des zones représentatives des états de
dégradation par carottage ou forage.
La carotte enlevé sera examiné au laboratoire où il devra subir des essais appropriés afin
d’apprécier le comportement de l’ouvrage dans le temps ; de déterminer d’une part à la stabilité de
l’ouvrage d’autre part à la qualité de mise en œuvre de l’ouvrage ; d’apprécier la qualité du béton à
savoir : résistance mécanique, vérification de la qualité des armatures ; relever éventuellement les
dégradations visibles.

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

III.2.6. Rapport de diagnostic

Le rapport de diagnostic présente l’ensemble des résultats et leur interprétation, mais doit
être compréhensible par un non initié. Il comprend :

 L’identification de la structure, le nom du demandeur,


 L’identification du laboratoire (ou de l’ingénieur) chargé de l’étude, la date,
 Une brève description de la structure,
 Le rappel des objectifs de l’étude,
 La liste des documents consultés,
 Les résultats de l’inspection détaillée,
 Les résultats des essais in situ et de laboratoire,
 Une discussion sur l’origine des désordres, leur étendue, leur évolution probable, et leur
incidence sur la sécurité,
 Des conclusions claires sur les désordres constatés et des propositions éventuelles de
complément d’étude,
 Une liste des priorités des réparations et travaux à effectuer,
 Des recommandations relatives aux méthodes de réparation les plus adaptées.

Ainsi l’arbre améliorer sera la suivante :

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Figure 20 : Démarche pour l’élaboration de l’arbre de défaillance avec


ses points d’amélioration (points d’améliorations en rouge)

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III.3. EXPLOITATION DE L’ARBRE DE DEFAILLANCES

III.3.1. Constitution du chemin critique (coupe minimale)

Une coupe minimale représente la plus petite combinaison d’évènements pouvant


conduire à l’événement indésirable ou redouté. On parle parfois également de « chemin critique »
qui consiste à factoriser l’arbre en le réduisant seulement à l’évènement redouté et quelques
évènements de base correspondent à la plus petite combinaison d’événements de base conduisant
à l’E.R. La recherche des coupes minimales est effectuée à partir des règles de l’algèbre de
BOOLE en considérant que :

 À chaque événement de base correspond une variable booléenne,


 l’événement de sortie d’une porte « ET » est associé au produit des variables booléennes
correspondant aux évènements d’entrée,
 l’événement de sortie d’une porte « OU » est associé à la somme des variables booléennes
correspondant aux évènements d’entrée,
Quelques-unes des principales règles de l’algèbre de BOOLE utilisé dans l’arbre de
défaillance sont généralement la commutativité, l’idempotence, l’absorption, l’associativité et la
distributivité.

Tableau 14 : résumé des règles de BOOLE dans l’arbre de défaillance

Propriété Produit Somme


Commutativité A.B=B.A A+B=B+A
Idempotence A.A=A A+A=A
Absorption A.(A+B)=A A+A.B=A
Associativité A.(B.C)=(A.B).C A+(B+C)=(A+B)+C
Distributivité A.(B+C)=A.B+A.C A+B.C= (A+B).(A+C)

La porte logique ET est le produit des variables booléennes des évènements d’entrée
par contre la porte logique OU est la somme des variables booléennes des évènements d’entrée.

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III.3.2. Exploitation qualitative de l’arbre des défaillances

L’exploitation qualitative de l’arbre vise à examiner dans quelle proportion une


défaillance correspondant à un événement de base peut se propager dans l’enchaînement des
causes jusqu’à l’évènement final. Pour cela, tous les évènements de base sont supposés
équiprobables et on étudie le cheminement à travers les portes logiques d’événement ou de
combinaisons d’évènements jusqu’à l’événement final. De manière intuitive, une défaillance se
propageant à travers le système en ne rencontrant que des portes « OU » est susceptible de
conduire très rapidement à l’événement final. A l’inverse, un cheminement s’opérant
exclusivement à travers des portes « ET » indique que l’occurrence de l’évènement final à partir
de l’événement ou la combinaison d’évènements de base est moins probable et démontre ainsi
une meilleure prévention de l’événement final.

La définition des coupes minimales permet d’accéder directement aux évènements et


combinaisons d’évènements les plus critiques pour le système considéré. Ainsi, plus l’ordre
d’une coupe minimale est petit, plus l’occurrence de l’événement final suivant ce chemin critique
peut paraître probable. Un moyen de prévenir les évènements indésirables ou redoutés vise à
modifier l’arbre des défaillances en vue d’obtenir des coupes minimales d’ordre le plus élevé
possible, par l’introduction de portes « ET » par exemple.

III.3.3. Exploitation quantitative de l’arbre de défaillance

L’exploitation quantitative de l’arbre des défaillances vise à estimer, à partir des


probabilités d’occurrence des évènements de base, la probabilité d’occurrence de l’événement
final ainsi que des évènements intermédiaires. Il ne s’agit pas d’une démarche qui permet
d’accéder avec exactitude à la probabilité de chaque évènement. Elle doit être mise en œuvre
dans l’optique de hiérarchiser les différentes causes possibles et de concentrer les efforts en
matière de prévention sur les causes les plus vraisemblables. En pratique, il est souvent difficile
d’obtenir des valeurs précises de probabilités des évènements de base. En vue de les estimer, il
est possible de faire appel à:
 Des bases de données,
 Des jugements d’experts,
 Des essais lorsque cela est possible,
 Au retour d’expérience sur l’installation ou des installations analogues.
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III.3.4. Limites et avantages

Le principal avantage de l’analyse par arbre des défaillances est qu’elle permet de
considérer des combinaisons d’évènements pouvant conduire à un événement redouté. Cette
possibilité permet une bonne adéquation avec l’analyse d’accidents passés qui montre que les
accidents majeurs observés résultent le plus souvent de la conjonction de plusieurs évènements
qui seuls n’auraient pu entraîner de tels sinistres. Par ailleurs, en visant à l’estimation des
probabilités d’occurrence des évènements conduisant à l’événement final, elle permet de disposer
de critères pour déterminer les priorités pour la prévention d’accidents potentiels.

L’analyse par arbre des défaillances porte sur un événement particulier et son application à tout
un système peut s’avérer fastidieuse. En ce sens, il est conseillé de mettre en œuvre au préalable
des méthodes inductives d’analyse des risques. Ces outils permettent d’une part d’identifier les
évènements les plus graves qui pourront faire l’objet d’une analyse par arbre des défaillances et
d’autre part, de faciliter la détermination des causes immédiates, nécessaires et suffisantes au
niveau de l’élaboration de l’arbre. Les améliorations apportées dans ce chapitre nous permettrons
d’apporter de meilleurs résultats face à un diagnostic dans le cadre de la détermination de la
cause prépondérante d’une pathologie dans bâtiment.

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CHAPITRE IV. ETUDE DE CAS

Ce chapitre vise à présenter une illustration de l’usage de la méthodologie améliorée ci-


dessus à travers deux cas d’étude à savoir une fissure sur la clôture périphérique du MINRESI et
un décollement de carreaux muraux dans la salle de bain d’une maison privée.

Il sera question ici d’identifier l’origine de la pathologie, à travers l’arbre de défaillances


en élaborant toutes les combinaisons conduisant à cette pathologie, puis à travers cet arbre, les
points d’amélioration apportés et l’algèbre de BOOLE, déterminer l(es) évènement(s) de base
prépondérant(s) à cette pathologie et proposer une réhabilitation efficace à cet endroit.

IV.1. CAS DE LA FISSURE SUR LA CLOTURE PERIPHERIQUE DU MINRESI

Dans le cadre du diagnostic effectué sur cette fissure il sera question de déterminer sa (ou
ses) principale(s) cause(s), les informations utilisées ici proviennent de la ville de Yaoundé.

Figure 21 : Aperçu de l’Immeuble ministériel de la recherche scientifique et de l’innovation


du Cameroun.

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Figure 22 : Images de l’aperçu de la zone de fissure sur la clôture périphérique au


MINRESI

IV .1 . 1. Algorithme de l’étude de cas

Dans ce paragraphe, nous rappelons les principales étapes que nous allons suivre pour
mener l’étude de cas. Il s’agit de :

IV.1.1.1. Collecte des informations

 Environnement du bâtiment
Nous nous intéressons à la fissure observée sur la clôture périphérique au Ministère De La
Recherche Scientifique Et De L’innovation à ossature béton armé pour plusieurs raisons :

 La fissure ici a déjà au préalable subit une réparation mais en dépit de cela, cette fissure
persiste et continue sa progression d’où l’importance d’un diagnostic avant réparation.
 Le mur fissuré ici se trouve sur un terrain constitué de sédiments, tourbes justifié par
l’utilisation des pavés.
Le bâtiment étudié est située dans la ville de Yaoundé, dans la région du centre du
Cameroun. La ville de Yaoundé connaît quatre saisons. Les températures varient entre19°c et 28
°C au cours de l’année. L’air est humide particulièrement en saison sèche. Les vents sont doux.
Au cours des visites sur le terrain, nous avons observé çà et là plusieurs dégradations sur cette
clôture périphérique, mais nous nous intéresserons à la fissure.

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 Informations sur le bâtiment


Le MINRESI au Cameroun est né en 1982 avec la création du premier département. Il est né
de promotion de la science, de la technologie et l’innovation pour le développement du
Cameroun. Dans le contexte de la mondialisation, les différentes actions à mener prévoient au
niveau des services centraux du ministère :
 la poursuite de la mise en place de nos infrastructures de base,
 la poursuite de la réflexion sur les politiques scientifiques et la finalisation de certains
projets de texte à soumettre à la sanction de la hiérarchie.
 Etudes précédemment effectuées sur le bâtiment
A travers les renseignements perçus à cet endroit aucune étude sérieuse de réhabilitation n’a
encore été effectuée, mais tout de même on observe un mortier sur la fissure utilisé pour la
réparation mais s’avère inefficace.
 Informations sur la fissure étudiée
Plusieurs considérations doivent être prises en compte pour l’étude de cette fissure à savoir :
 Le mur fissuré se trouve sur une zone à trafic intense provenant des piétons et des
véhicules.
 La fissure s’étend sur le long du mur, du sol jusqu’à la toiture.
 La largeur d’ouverture de fissure est beaucoup plus grande en hauteur qu’au niveau du sol.
 La profondeur de la fissure s’étend jusqu’à la zone arrière du mur.

IV.1.1.2. Relevé des dégradations avoisinant la fissure

Les dégradations avoisinant la fissure ici sont :


 Les éclatements de béton
 Les mousses et les lichens
 La dégradation de la peinture.

IV .1 . 2. Recherche des causes immédiates, nécessaires et suffisantes (INS)

Les deux photos ci-dessous nous permettent de déterminer aussi bien les évènements
intermédiaires que les évènements de base tout en gardant à l’esprit qu’aucun évènement ne doit
se présenter comme cause en même temps conséquence d’un autre évènement. De plus ces deux
photos se suivent et chaque évènement énoncé à cet endroit est justifié au moins sur l’une des
photos.
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A travers cette photo on observe la


fissure à diagnostiquer, les poteaux sont
séparés sur un intervalle de 6 mètre. De plus
le poteau à l’extrême ne se trouve pas sur la
zone d’excentrement (extrémité en rouge où
se trouve la fissure à diagnostiquer)

Sur cette photo qui est la partie


en avant de la photo ci-dessus, les écarts
entre les poteaux reste de 6 m. Malgré
l’excentrement de charge repris par le
poteau gauche on observe une autre
fissure entre les deux poteaux.

Figures 24 : Aperçu des images utilisées pour la recherche des causes I.N.S. de la fissure à diagnostiquer

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IV.1.2.1. Inspection

La présence des dégradations tels les mousses et les lichens fait référence ici à des traces
d’humidité pouvant provenir des eaux des pluies, on distingue également la présence d’anciens
mortiers utilisés pour réparer la fissure mais qui peut à peut se décolle. Dans le cadre de ce
diagnostic l’on n’a pas ressenti la nécessité d’essai au laboratoire.

IV.1.2.2. Etablissement de l’arbre

Figure 25: Etablissement de l’arbre de défaillance de la fissure observée sur la barrière


périphérique

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IV.1.2.3. Détermination des évènements les plus probants conduisant à cette


fissure

Figure 26: Nomenclature de chaque évènement

D’après l’algèbre de BOOLE, on passera de l’évènement redouté aux évènements de base :


E.R. = E.1 *E.2

= (A + B)*(E.3+A)

= (A + B)*(B*C + A)

= A*B*C + A*A + B*B*C + B*A

Idempotence Idempotence

= A*B*C + B*C + A + B*A

Absorption Absorption

E.R. = (B*C) + A

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Ainsi faire face à l’évènement redouté revient à:


 Soit résoudre les évènements de base B et C.
 Ou alors résoudre l’évènement de base A.
Ainsi l’arbre réduit va se présenter de la façon suivante :

Figure 27: Arbre réduit

IV .1 . 3. Proposition d’une réhabilitation

La méthode généralement employé pour la réparation des fissures (le ragréage) ici
rencontre beaucoup de limite car le problème provient d’un espacement anormalement grand de
poteaux. Ainsi la méthode de réhabilitation que l’on propose serait la suivante :

 Détruire les murs entre les poteaux espacés de 6m jusqu’au soubassement ;


 Insérer de nouveaux poteaux sur un intervalle de 3m ;
 Reconstruire à nouveau des murs entre les poteaux maintenant espacé de 3m.

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IV . 2 CAS DU DECOLLEMENT DES CARREAUX MUREAUX

IV .2.1. Pourquoi les carreaux ?

Le recours à un sol carrelé ou à des carreaux muraux peut viser divers objectifs à savoir :
 Assurer l’aspect esthétique souhaité
 Camoufler des imperfections (d’ordre esthétique) du gros œuvre, sans pour autant empiéter
sur la hauteur de construction prévue.
 Répondre à des exigences fonctionnelles, telles que la résistance :
 A la circulation des piétons ou des véhicules, aux vibrations, aux chocs
 aux actions biologiques, aux moisissures, etc.
 Aux sollicitations physiques (chocs thermiques, températures extrêmes, nettoyage à
haute pression, etc.)
 Aux produits chimiques et/ou aux taches
 Aux charges statiques ou dynamiques et au frottement
 garantir :
 Un certain niveau de confort et de sécurité pour les utilisateurs et éventuellement le
trafic de véhicules (par exemple, planéité, absence de rugosités).
 Une isolation acoustique minimum (transmission atténuée des bruits aériens et/ou des
bruits de choc, par exemple).
 Une propreté visuelle et bactériologique (par exemple, lavabilité).
 Une capacité de refoulement des liquides et/ou un certain degré d’étanchéité aux
liquides.
 L’absence d’interférences magnétiques (dues aux équipements informatiques, par
exemple).

IV .2.1.1 Caractéristiques essentielles pour la pose des carreaux


Les carreaux et les dalles céramiques sont fabriqués à partir de mélanges d’argile et de
sable éventuellement additionnés d’autres matières minérales. Ces mélanges sont façonnés de
manière à leur donner la forme voulue, puis sont cuits à température élevée. Après broyage,
homogénéisation et humidification, le mélange est transformé en carreaux selon différents
procédés.

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Figure 28 : Représentation schématique des couches nécessaires à la pose des


carreaux
Le dosage de chaque élément est fonction des caractéristiques recherchées et en particulier de
la largeur des joints. Différentes compositions peuvent être envisagées selon la largeur des joints :
 joints très minces, dits marbriers (de l’ordre de 2 mm) : ciment pur ;
 joints de 3 à 4 mm de largeur : mélange fluide d’une part de sable fin et d’une part de ciment ;
 joints jusqu’à 6 mm : 2 parts de sable fin et 1 part de ciment ;
 joints très larges (10 à 15 mm) : 3 parts de sable et 1 part de ciment; les joints sont réalisés
au fer.
La normalisation des carreaux céramiques,
Jusqu’à la parution des premières normes européennes, la série des NBN B 27-001 à NBN
B 27-011 servait de référence pour les carreaux céramiques de murs et de sol. La NBN B 27-011
(1983), en particulier, fixait précisément les critères de performance des carreaux en fonction de
cinq classes d’utilisation répertorié dans le tableau ci-dessous.

Tableau 15 : Classification des carreaux selon la norme NBN B 27-011.

Classe Intensité de la sollicitation Exemples


1 Très faible Salles de bains
2 Faible Appartements d’immeubles élevés
3 Moyenne Vestibules, hôpitaux
4 Forte Supermarchés, écoles
5 Très forte Garages, trottoirs

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IV .2.2. Algorithme de l’étude de cas


Les carreaux céramiques, de formes et de dimensions variées, se prêtent aussi bien à
l’habillage du sol, des murs et des plafonds qu’au revêtement des façades.
L’objet de notre étude repose sur le diagnostic du décollement des carreaux muraux,
observé dans la salle de bain d’une maison pied plein (maison privée) entièrement faite de
carreaux. Notre objectif réside sur la détermination de sa cause prépondérante afin d’apporter une
meilleur réhabilitation. Les informations utilisées dans le cadre de notre diagnostic proviennent
de la ville de Yaoundé.

Figure 29 : Aperçu de la maison privée dans laquelle va s’opérer le diagnostic

Figure 30 : Aperçu du décollement de carreaux dans la salle de bain d’une maison privée

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IV .2.2.1. Collecte des informations


 Environnement du bâtiment
L’intérêt porté à cette maison réside sur le fait que :
 Elle est pour la plupart de ses façades recouvertes que de carreaux, ce qui nous permet
de mieux apprécier les différentes dégradations qui y surviennent.
 Les bâtiments construits dans le centre-ville de Yaoundé au Cameroun sont construit
pour la plupart avec des carreaux.
Des observations faites, nous relevons dans cette maison plusieurs dégradations allant de
simple fissure jusqu’au décollement des carreaux qui fait l’objet de cette étude. L’intérêt porté au
décollement des carreaux relève de l’opinion publique.

 Informations sur le bâtiment


Le bâtiment auquel on s’intéresse est vieux de 13 ans d’après les dire du propriétaire, mais
l’utilisation des carreaux ici repose sur la recherche de l’esthétique. Les carreaux employés sont
de diverse nature et sont appliqués aussi bien sur les façades que sur le sol partant de la véranda
jusqu’à la cuisine.

 Etudes précédemment effectuées sur le bâtiment


Des informations tirées chez les propriétaires, aucune étude n’a mené à cet endroit.

IV .2.2.2. Relevé des dégradations avoisinant le décollement de carreaux


muraux
La seule dégradation avoisinant la pathologie ici est juste la fissure qui s’explique par la
progression du décollement mural.

IV .2.3. Recherche des causes immédiates, nécessaires et suffisantes (INS)

La recherche des causes immédiates, nécessaires et suffisantes s’avère fastidieuse car


les informations pouvant en effet affirmer la fiabilité de ce diagnostic (le CCTP) n’a pu être à
notre disposition. Les joints employés ici sont de largeur comprise entre 3 et 4 mm dosé à 250 kg
de ciment par mètre cube de sable d’une granulométrie de 0 à 2 mm qui s’avère largement
insuffisant pour une salle d’eau. Généralement dans le cadre de salle de bain le coulis est dosé
entre 300 et 350 Kg.

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IV .2.3.1. Etablissement de l’arbre

Figure 31: Etablissement de l’arbre de défaillance sur le décollement des carreaux muraux
dans une salle de bain

IV .2.3.2. Détermination des évènements les plus probants


conduisant au décollement des carreaux muraux

Figure 32: Nomenclature de chaque évènement

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D’après l’algèbre de BOOLE, on aura :


E.R. = E.1 + E.2
E.R. = (A*B) +(C*D)
Ainsi faire face à l’évènement redouté revient à:
 Soit résoudre les évènements de base A et B.
 Ou alors résoudre l’évènement C et D.
Ainsi l’arbre réduit va se présenter de la façon suivante :

Figure 33: Arbre réduit

IV .1 . 4. Proposition d’une réhabilitation

La méthode préconisée ici est une réhabilitation entière de l’ensemble, à savoir refaire tous le
carrelage mural de la salle de bain, car la couche de mortier en est affecté.

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CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES


Les effondrements de bâtiment à ossature en béton armé survenu au cours de ces
dernières années ont suscité l’intérêt de l’opinion publique Camerounaise. Le travail que nous
avons mené tout au long de ce mémoire a pour thème « Diagnostic, réhabilitations des
pathologies dans un bâtiment en béton ». Notre problématique était basée sur la question
centrale : comment améliorer les méthodes de diagnostic couramment utilisées pour la
réhabilitation des pathologies du bâtiment en béton ?
Afin de mener à bien ce travail, nous avons commencé par circonscrire le contexte
de notre travail à savoir l’étude des pathologies du bâtiment en cours d’exploitation et définir des
principaux concepts tels que « diagnostic », « réhabilitations » et « pathologies ».
Puis nous avons recensez les méthodologies de diagnostic élaborées jusqu’à ce jour
basées sur l’évaluation visuelle. On fait référence ici à la méthodologie du Dr Gergely Molnarka,
à celle de Karoly Möller, à celle de l’Arbre à pannes et à celle de l’analyse anglaise. Après une
étude comparative, nous avons choisi la méthodologie de diagnostic de l’arbre à pannes pour un
meilleur diagnostic des pathologies du bâtiment.
La méthodologie de diagnostic de l’arbre à pannes, est assez veuille et est utilisé
dans beaucoup de domaine de l’ingénierie, il obéit à la même structure, dans tous ces domaines.
Ainsi dans le cadre des pathologies du bâtiment nous avons pu apporter des améliorations liées à
la collecte d’informations sur le bâtiment dégradé, au relevé de toutes les dégradations avoisinant
l’évènement redouté, l’examen succinct de la structure entière, l’inspection, les analyses et les
essais au laboratoire.
Enfin à travers les deux études de cas effectuées nous avons pu apporter une illustration
à cette méthodologie, ceci dans le cadre de la détermination de la(ou les) cause(s)
prépondérante(s) à une pathologie, passant par la méthodologie améliorée et l’algèbre de Boole.
Il s’agit de la fissure observée sur la clôture périphérique du MINRESI où nous avons proposé la
solution suivante :
 Détruire les murs entre les poteaux espacés de 6m jusqu’au soubassement ;
 Insérer de nouveaux poteaux sur un intervalle de 3m ;
 Reconstruire à nouveau des murs entre les poteaux maintenant espacé de 3m.

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Et le décollement de carreaux muraux dans la salle de bain d’une maison privée où


nous préconisons ici est une réhabilitation entière de l’ensemble, à savoir refaire tous le carrelage
mural de la salle de bain, car la couche de mortier en est affecté.
Si l’on se réfère au désir du Gouvernement de faire du Cameroun un pays émergent à
l’horizon 2035, il apparaît que le nombre de constructions des bâtiments va augmenter de façon
exponentielle au cours des années, et si rien n’est fait, le nombre de pathologies et
d’effondrements des bâtiments va probablement suivre son cours.
L’étude des pathologies des bâtiments est utile pour améliorer la qualité des
constructions. Toutefois au cours de cette étude, nous avons eu des difficultés pour réaliser des
tests de laboratoire et pour avoir accès aux plans de structure des bâtiments étudier. Il serait
intéressant défaire une étude similaire sans ces deux contraintes majeures. Par ailleurs, il pourrait
être utile d’introduire des cours sur le sujet dans les écoles de formation.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

RAPPORTS SCIENTIFIQUES

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Groupe de travail AFGC / CEFRACOR (Novembre 2003) Réhabilitation du béton armé dégradé
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THESES ET MEMOIRES

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Diagnostics et réhabilitations des pathologies dans les bâtiments en béton armé

SITES INTERNET
Agence Qualité Construction (2014) « Fiches pathologie bâtiment »
http://www.qualiteconstruction.com

Groupe SMABTP, « Fiches pathologie et illustration »


http://www.smabtp.fr/

DOCUMENTS ELECTRONIQUES

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ligne]107phttp://www.scribd.com/pdf/ Revêtements- de-sol- intérieurs- en- carreaux -céramiques

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