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Filière Génie Civil

Cours Calcul de Structures de Bâtiments

Classes 5ème année GC

Chapitre Etude des réservoirs

Enseignant Abdelrhafour EL HADRI


I. Technologie des réservoirs
I.1. Rôle d’un réservoir :

Les fonctions fondamentales assurées par les réservoirs sont :

Fonctions techniques Fonctions économiques


ü Réduction des investissements sur les
ü Régulation de débit.
ouvrages de production.
ü Régulation de pression.
ü Réduction des investissements sur le
ü Sécurité d’approvisionnement.
réseau de distribution.
ü Simplification de l’exploitation.
ü Réduction des dépenses d’énergie.
Tableau 1. Fonctions d’un réservoir

Au point de vue technique, les fonctions fondamentales assurées par les réservoirs sont au
nombre de quatre :

A- Le réservoir est un ouvrage régulateur de débit qui permet d’adapter la production à la


consommation.
La production est généralement dimensionnée pour produire, pour un temps journalier de
fonctionnement généralement compris entre 20 et 24 heures, le volume correspondant à la
consommation journalière totale de pointe du réseau.
La consommation journalière présentant des fluctuations importantes, il est la plupart du
temps judicieux, au point de vue technique et économique, de faire jouer un rôle d’appoint
aux réservoirs pour la satisfaction des besoins horaires de pointe.
La présence de ces réservoirs diminue ainsi la capacité qui serait exigée des équipements
de production, si ceux-ci devaient assurer seuls l’alimentation du réseau pendant l’heure de
pointe.
B- En second lieu, le réservoir est un ouvrage régulateur de pression puisque son niveau
conditionne, aux pertes de charge près, la côte piézométrique dans le réseau.

C- La troisième fonction technique est une fonction de sécurité d’approvisionnement dans


l’éventualité d’un incident sur les équipements d’alimentation du réseau de distribution :
pollution de l’eau brute alimentant la station de traitement, pannes d’origines diverses de la
station de pompage, rupture d’une canalisation d’adduction.

D- La quatrième fonction technique réside dans la simplification des problèmes


d’exploitation en permettant les arrêts pour entretien ou réparation de certains
équipements : ouvrages de production, station de pompage, canalisations maîtresses.

Enfin, la dernière fonction économique, est d’apporter, lorsque le réservoir de distribution est
alimenté par pompage, une économie sur divers aspects énergétiques :

• puissance installée et puissance souscrite en pointe,


• consommation
I.2. Classification d’un réservoir :

Les réservoirs peuvent être classés de différentes façons selon le critère retenu :

§ Par rapport au sol :


ü Réservoirs posés sur le sol.
ü Réservoir légèrement enterrés (semi-enterré).
ü Réservoirs surélevés (château d’eau).
ü Réservoirs souterrains.
§ Par leur forme :
ü Circulaire : le plus économique.
ü Rectangulaire, carré, ou de forme irrégulière : si la considération
d’encombrement est prépondérante (ex : nécessité de loger le volume maximal
dans la surface disponible).

Types Utilisations Avantages Inconvénients


Calcul de dalles à
chargement
• Réservoirs • Coffrage plus simple,
trapézoïdal avec
Paroi plane parallélépipédiques ; moins cher ;
conditions
• Piscines, etc. • Ferraillage quadrillé. d’encastrement
variables.
• Coffrage
courbe
difficile;
• Réservoirs • Ferraillage
cylindriques ; Calcul de révolution plus avec
Paroi circulaire
• Coupoles, voûtes, simple. espacement
canalisations, etc. variable ;
• Calcul délicat
des parois
minces.
Tableau 2. Types de structures d’un réservoir

§ Par les matériaux de construction utilisés :


ü Maçonnerie
ü Béton armé
ü Béton précontraint
ü Acier
ü Plastiques
§ Situation par rapport à la distribution :
ü Réservoir en charge sur le réseau
ü Réservoir nécessitant une surpression
ð Le réservoir rectangulaire semi-enterré :

La section rectangulaire est surtout adoptée pour les réservoirs de grande capacité (supérieur
à 10 000 m3) ; plusieurs étages sont possibles, les niveaux supérieurs étant alimentés par pompage
et affectés, par exemple, à l’alimentation en période de pointe.

Ils seront exécutés en béton armé ordinaire ou précontraint.

Un réservoir rectangulaire est plus coûteux de 10% en moyenne (en béton, en acier et en
étanchéité) qu’un réservoir circulaire. Cependant, des considérations de construction, de mise
en place des coffrages et parfois d’encombrement amènent les projeteurs à préconiser des
réservoirs rectangulaires ou carrés.

A chaque fois cela sera possible, il sera préférable d’avoir recours au réservoir enterré, semi-
enterré ou, au plus, en élévation au-dessus de sol avec radier légèrement enterré.

Ces types de réservoirs, les deux premiers principalement, présenteront par rapport au réservoir
sur tour, les avantages suivants :

§ Économie sur les frais de construction,


§ Étude architecturale très simplifiée et moins sujette à critiques,
§ Étanchéité plus facile à réaliser,
§ Conservation à une température constante de l’eau ainsi emmagasinée.

Ces types de réservoirs s’imposeront, d’ailleurs, dès que la capacité deviendra importante.

I.3. Caractéristiques principales d’un réservoir :

7 caractéristiques principales :

I.3.1. Type de réservoir :

Selon la disposition du terrain et la charge à satisfaire.

I.3.2. Emplacement :

Il y’a intérêt, pour la distribution, de prévoir l’emplacement du réservoir au centre de gravité


de la consommation à assurer.

D’autres considérations interviennent dans ce choix et notamment l’emprise du terrain ; les


dimensions en plan, les questions foncières, les conditions topographiques, et possibilité de réaliser
des ouvrages annexes et de passages de conduites d’eau.

I.3.3. Volume des réservoirs :

Le volume des réservoirs sur un réseau de distribution est déterminé à partir des fonctions
suivantes :

§ Fonction de régulation entre la demande et la production :


Ce volume se détermine théoriquement en comparant sur un graphique, pour une journée
donnée (généralement la journée de pointe de l’horizon considéré pour le projet), l’évolution en
fonction du temps :

De la courbe des consommations cumulées telle qu’elle peut être estimée à partir de mesures
sur les conditions actuelles et de prévisions sur son évolution, ou par toutes autres considérations.

De la courbe des productions cumulées telles qu’elle résulte des conditions de production (débit
constant ou variable suivant la nature de la ressource et ses conditions d’exploitation).

§ Fonction relative à la sécurité d’approvisionnement :

C’est le volume nécessaire à assurer en cas d’insuffisance de l’alimentation (Ex : incident sur
les équipements, durée d’une pollution accidentelle, durée de réparation d’une canalisation
maîtresse d’alimentation).

Ce second volume dépend par ailleurs de la ressource, de l’unicité ou de la multiplicité des


origines de la ressource.

§ Fonction réserve d’incendie :

La réserve d’incendie dans un réservoir est destinée à alimenter le réseau de distribution d’un
débit de 17 l/s durant 2 heures, soit une réserve de 120 m3.

En pratique, la capacité d’un réservoir destiné à alimenter une petite ou moyenne agglomération
est égale à la moitié de la distribution moyenne journalière augmentée de la réserve d’incendie :

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!"#"$%&é )* = + /-0 )*
-
Qm : Distribution moyenne journalière en m3

I.3.4. Hauteur de l’eau :

La dépense de construction des réservoirs, varie avec l’épaisseur de la tranche d’eau ; cette
épaisseur, est en général, de 3 m à 6 m, 8 m dans des circonstances exceptionnelles.

I.3.5. Dimensions en plan :

Les dimensions sont définies essentiellement pour des considérations d’exploitation qui
déterminent la hauteur d’eau emmagasinée. Pour les petits réservoirs, la hauteur varie de 2 à 3m,
pour les grands, elle peut atteindre jusqu’à 10m. En effet, un compromis doit être cherché entre la
surface en plan et la hauteur d’eau. Les efforts sur les parois et sur le fond sont proportionnels
à la hauteur d’eau, ce qui fait préconiser des hauteurs plus petites. D’un autre côté, les
dimensions en plan sont limitées par les conditions géotechniques et foncières.

I.3.6. Division des réservoirs :

En vue de leur nettoyage et de leur entretien, les grands réservoirs peuvent être divisés en
deux ou plusieurs compartiments, en principe de capacités égales.
Ces compartiments doivent communiquer entre eux et être reliés, directement, à la conduite
d’adduction et à la conduite maîtresse de distribution. La communication peut se faire par vanne,
ou par liaison des conduites d’arrivée et de départ de l’eau.

Il faut noter aussi que le réservoir peut avoir une structure complexe, où les cuves sont
superposées.

I.3.7. Charge :

La charge, ou l’altitude, du réservoir nécessaire pour assurer la distribution, est fournie


par le calcul du réseau. Il doit être situé le plus proche de l’agglomération à alimenter. En effet,
en éloignant le réservoir de l’agglomération, on est conduit à augmenter, soit son altitude, soit le
diamètre de la conduite de liaison entre le réservoir et l’agglomération.

I.4. Exigences techniques à satisfaire dans la construction d’un réservoir :

§ Résistance : Le réservoir doit, dans toutes ses parties, équilibrer les efforts auxquels
il est soumis.
§ Etanchéité : Il doit constituer pour le liquide qu’il contient un volume clos sans
fuite. Il doit donc être étanche.
§ Durabilité : Le réservoir doit durer dans le temps, c'est-à-dire que le matériau dont
il est constitué, doit conserver ses propriétés initiales après un contact prolongé avec
le liquide qu’il est destiné à contenir.

Enfin, le contact avec le béton du parement intérieur du réservoir ne doit pas altérer les qualités
du liquide emmagasiné. Le revêtement intérieur, s’il protège le béton sous-jacent doit aussi
protéger le liquide de l’influence du béton.

I.5. Equipements du réservoir :

Chacun des compartiments d’un réservoir doit être muni d’une conduite d’alimentation, d’une
conduite de distribution, d’une conduite de vidange et enfin, d’une conduite de trop-plein. Les
dispositions spéciales qui peuvent être prises pour constituer la réserve incendie ne modifient en
rien ces principes ; ce ne sont que des aménagements de détail.

A noter que les traversées des parois des réservoirs par les diverses canalisations s’effectuent à
l’aide des gaines étanches.
Figure 1. Equipement d’un réservoir d’eau potable

I.5.1. Conduite d’arrivée-Robinet flotteur :

L’adduction s’effectue soit par sur verse, soit en chute libre, soit en prolongeant la conduite de
façon que son extrémité soit toujours noyée. L’adduction peut aussi s’effectuer par passage à
travers le radier.

La conduite d’adduction, à son débouche dans le réservoir, doit pouvoir s’obstruer quand l’eau
atteint, dans la cuve, son niveau maximal : obturation par robinet-flotteur si l’adduction est
gravitaire ou dispositif permettant l’arrêt du moteur de la pompe si l’adduction se fait par
refoulement tel que (robinet flotteur + Pressostat) ou ligne pilote.

Ces robinets à flotteurs doivent être d’un type anti-bélier ; les soupapes et leurs parties sont en
bronze ou en métal inoxydable.

Dans les installations importantes, les robinets-flotteurs normalisés présentant des diamètres
insuffisants (D max=0.3m), il est prévu des vannes motorisées électriques en liaison avec le niveau
de l’eau dans la cuve.

I.5.2. Conduite de distribution :

Le départ de la conduite de distribution s’effectue à 0.15 ou 0.20 m au dessus du radier en vue


d’éviter d’introduire dans la distribution des boues ou des sables qui, éventuellement, pourraient
se décanter dans la cuve.
La conduite de distribution doit être munie à son origine d’une crépine. Dans le cas d’une
distribution par gravité, une crépine simple est utilisée ; dans le cas d’une aspiration, il faut prévoir
un clapet au pied de la crépine.

I.5.3. Trop-plein :

Cette conduite doit pouvoir évacuer le surplus d’eau d’arrivée en cas de remplissage total du
réservoir (cas de non fermeture du robinet flotteur). Elle comprendra un déversoir situé à une
hauteur h au dessous du niveau maximal susceptible d’être atteint dans la cuve.

La canalisation de trop-plein débouchera à un exutoire voisin. Pour éviter une pollution ou une
introduction d’animaux ou de moustiques qui pourraient pénétrer dans le réservoir, un clapet doit
être ménagé dans la canalisation.

I.5.4. Vidange :

Elle part du point bas du réservoir (point le plus bas du radier, sa crépine est située dans la
souille du réservoir), afin de pouvoir évacuer les dépôts. Elle peut se raccorder sur la canalisation
de trop-plein, et comporte un robinet-vanne. A cet effet, le radier est réglé en pente vers l’orifice
de la conduite, ce dernier étant obturé à l’aide, soit d’une soupape de vidange, soit d’une bonde de
fond.

La soupape de vidange, incongelable, est destinée à assurer la vidange des réservoirs dont le
fond est accessible.

La bonde de fond est destinée à assurer la vidange des réservoirs dont le fond est inaccessible.
Elle permet la vidange totale du réservoir en cas de besoin de nettoyage de la cuve ou
d’intervention.

Figure 2. Trop plein


I.5.5. By-pass entre adduction et distribution :

En cas d’indisponibilité (nettoyage ou réparation du réservoir), il est bon de prévoir une


communication entre ces deux conduites.

Figure 3. By-pass

I.5.6. Comptage :

A la sortie de la conduite de distribution, un compteur doit être ménagé pour pouvoir effectuer
des relevés périodiques de la consommation totale.

I.5.7. Robinets-vannes :

Dans chaque canalisation (arrivée, départ, vidange…) un robinet-vanne doit être prévu pour
pouvoir effectuer le sectionnement de chacune de ces conduites en cas de besoin.

I.5.8. Tuyauterie :

Pour la protection de la tuyauterie contre la corrosion, celle-ci doit être galvanisée.

I.5.9. Tampon de visite :

Il permet de visiter périodiquement l’ouvrage.

I.5.10. La chambre des vannes :

Rares sont les réservoirs au sol qui ne comportent pas un petit local accolé, la chambre des
vannes, dans lequel se feront les pénétrations des diverses canalisations- refoulement, distribution,
trop-plein, vidange- dans la cuve (ce qui permet d’ailleurs de surveiller l’étanchéité à ce niveau),
à partir duquel on accèdera à la cuve elle-même, tout accès direct par le dessus, par exemple, étant
ainsi éliminé. On peut y faire des prélèvements d’eau dans de bonnes conditions sanitaires, y
installer un dispositif de comptage ou de chloration.

I.6. Dispositions particulières :


I.6.1. Principes de construction :

Le sol de fondation doit faire l’objet d’examens approfondis, tant du point de vue de la capacité
portante que du drainage des eaux qu’il est normal de rencontrer dans les fouilles.

A cet effet, il sera prudent d’établir, sous les radiers, un drainage permanent vers des puisards
extérieurs où les venues d’eau provenant, soit du terrain, soit d’une mauvaise étanchéité des
maçonneries, pourront être surveillées. On peut également prévoir que toutes les faces du réservoir
seront visitables, en réservant des galeries de visite de pourtour, ainsi que sous le radier.

Si la couverture doit être supportée par des poteaux, ceux-ci pourront prendre appui directement
sur le radier ou, dans certains cas, sur des fondations établies sous celui-ci : le radier dans ce dernier
cas est indépendant de la couverture. Une étanchéité devra alors être réalisée au droit de la
pénétration du poteau dans le radier.

Figure 4. Poteau sur semelle isolée

Le radier, lui-même, sera constitué par des dalles en béton armé coulées de façon telle que
les côtés n’excèdent guère une dizaine de mètres. Une étanchéité sera appliquée dans les
joints de dalles ainsi constituées. De cette manière, on évitera les fissures dues au retrait du béton
et les petits tassements pourront être permis sans dommage pour l’étanchéité.

L’étanchéité pourra être réalisée par l’utilisation de produits plastiques ne donnant pas
de goût à l’eau, et de bandes en caoutchouc incorporées au béton.

Il n’est pas nécessaire que le mastic d’étanchéité règne sur toute l’épaisseur de la dalle. Le fond
du joint est constitué à l’aide d’un matériau imputrescible et élastique, le mastic n’étant appliqué
que sur 0.03 à 0.04 m de profondeur à partir de la surface.

Cette étanchéité sera particulièrement soignée à la jonction avec les murs de pourtours et au
droit des joints de dilatation, qu’en tout état de cause on devra ménager, à moins d’utiliser le béton
précontraint.
I.6.2. Aération et éclairage :

Les réservoirs d’eau potable doivent être couverts. La couverture protège l’eau contre les
variations de la température et contre l’introduction de corps étrangers. Toutefois, les réservoirs
doivent être aérés. Des lanterneaux sont donc prévus avec des ouvertures protégées par du grillage
en cuivre à mailles finies pour protéger contre les poussières, insectes, animaux, et en particulier
les oiseaux.

Il faut aussi limiter l’éclairage naturel de l’intérieur du réservoir, et éviter les entrées de liquides
ou solides à l’intérieur du réservoir.

Sur certains réservoirs importants sont installés des équipements pour le traitement de
l’air (filtration, déshumidification) afin d’éviter l’entrée de germes et la condensation sur les
parois. Cette méthode est toutefois un peu onéreuse en investissement et en coût d’exploitation et
doit être réservée aux grands réservoirs de stockage où les temps de séjour risquent d’être plus
longs.

I.6.3. Renouvellement de l’eau :

Le renouvellement de l’eau dans les réservoirs est une condition nécessaire à la préservation de
la qualité de l’eau. Le chlore utilisé pour la désinfection se combine progressivement et son
pouvoir bactéricide disparaît, l’eau n’est plus alors protégée contre les pollutions susceptibles de
provenir de l’extérieur.

Pour éviter la stagnation de l’eau dans les réservoirs, il convient :

§ Que le réservoir soit sollicité par le réseau de distribution et qu’un volume entrant et
sortant significatif soit assuré tous les jours. Ceci n’est pas toujours le cas lorsque
plusieurs réservoirs sont raccordés sur le même réseau.
§ Qu’il n’existe pas de zone d’eau morte dans le réservoir.

Pour éviter ces zones d’eau mortes, deux façons sont envisageable.

§ La première, qui est peu onéreuse et qui donne de bons résultats, consiste à organiser
dans l’ensemble du réservoir, par des entrées convenablement conçues, un mouvement
tourbillonnaire aboutissant à un mélange aussi homogène que possible, de l’eau entrant
dans le réservoir avec celles s’y trouvant déjà.
§ La seconde façon pour éviter ces zones d’eau morte est d’essayer d’obtenir un
écoulement en masse de l’eau en cloisonnant le réservoir : réservoir en spirale, cloisons
entre poteaux, réservoir avec entrée et sortie étudiées sur modèle hydraulique.

I.6.4. Conditions d’exploitation :

Un soin particulier doit être apporté au dimensionnement et à la réalisation des ouvrages et


équipements destinés à permettre toutes commodités à l’exploitation et à l’entretien de l’ouvrage.
Les conditions de nettoyage notamment doivent être étudiées en détail.
Les ouvrages doivent comporter de larges trappes d’accès pour le matériel, et en tant que de
besoin, des escaliers et passerelles de service.

Les conditions de sécurité lors des interventions d’exploitation ou d’entretien doivent faire
l’objet d’études toutes particulières s’appuyant sur les normes et la réglementation : échelles à
crinoline, mise en place de paliers sur les échelles de grande hauteur, ancrages pour harnais de
sécurité, garde-corps autour des trappes…).

Pour faciliter l’exécution des prélèvements nécessaires au contrôle des eaux, des robinets de
puisage doivent être piqués directement sur les conduites d’adduction et de distribution à proximité
du réservoir.

I.7. Etanchéité :

Les structures en béton assurant le rôle de barrière étanche (stockage intérieur de liquides,
barrière contre l'eau extérieure) sont soumises à de multiples sollicitations simultanées d'origine
externe ou interne (pression de liquide, pression du sol, température, retrait, tassements, ...).

Le matériau le plus couramment utilisé pour remplir cette fonction est le béton armé. Comme
ce dernier n'est pas à proprement parler étanche aux liquides, on lui associe bien souvent une
deuxième enveloppe (cuvelage secondaire pour garantir l'étanchéité aux substances dangereuses)
ou un revêtement externe ou interne.

Il existe trois sources de percolation à travers une structure en béton armé :


§ La porosité du béton lui-même ;
§ Les fissures éventuelles, lorsque les sollicitations de la structure sont telles que les
contraintes de traction générées sont supérieures à la résistance en traction du béton ;
§ Les éventuels joints incorporés dans la structure afin de limiter les risques de fissuration.

En voulant résoudre le phénomène de fissuration par la création de joints, on augmente


les risques de fuite. On estime que le débit de fuite est 10.000 fois plus grand au droit d'une
fissure, voire même 10.000.000 fois au droit d'un joint fonctionnant mal, par rapport au débit
de fuite susceptible de se produire au travers d'une structure en béton. Il est dès lors conseillé
d'agir graduellement lors de la conception de la structure (formulation, calcul, conception et
exécution des joints) en fonction de l'étanchéité (relative) souhaitée.

I.7.1. Maîtrise de l'étanchéité des structures en béton armé

Le béton étanche nécessite un rapport eau/ciment relativement bas et une classe de résistance
correcte. Théoriquement, on considère comme imperméable un béton présentant un rapport E/C
de 0,45 et une classe de résistance supérieure à C30/37.

I.7.2. Dalles et coupoles

Sur la dalle en béton armé supérieure, on procède à la mise en place de :

a. La forme de pente ;
b. L’étanchéité ;
c. La protection.

a. La forme de pente : est constituée de :

i. une forme de pente : en béton cellulaire (formulé à l’aide de gravettes de


granulométrie fine), avec une pente de 2%.

ii. Une chape de réglage : en mortier de ciment CPJ 35, d’une épaisseur minimale
de 0.02cm, dosé à 350 Kg/m 3, et parfaitement lissée.

NB : un délai de séchage de 8 jours à 3 semaines doit être observé entre le coulage


des formes de pente et la pose de l’étanchéité.

b. L’étanchéité : est composée de :


i. L’écran par vapeur : est un écran de protection contre la migration de la vapeur
d’eau en provenance des locaux sous jacents vers la couche isolante. Il doit être
appliqué sur des supports propres et secs. Il est constitué de :
§ Un enduit d’imprégnation à froid (EIF) : couche adhésive (en bitume) à
froid directement sur la chape de réglage afin de permettre l’adhérence des
couches pour l’étanchéité.
§ Une couche d’enduit d’application à chaud (EAC) au bitume oxydé.
§ Une couche de feutre bitumé (type 27S).
ii. L’isolation thermique : est un ouvrage destiné à réduire les échanges thermiques
entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment.
§ Une couche d’enduit d’application à chaud au bâtiment.
§ Des panneaux de liège aggloméré ou de polystyrène expansé, disposés et
scellés sur l’EAC ; d’une épaisseur de 4cm et de masse volumique comprise
entre 95 et 130 Kg/m 3.

Les joints sont remplis de bitume à chaud.

iii. Le complexe d’étanchéité(ou revêtement d’étanchéité) : (selon le DTU)


§ Une couche d’imprégnation à froid (à 0.5 Kg/m²).
§ Une couche d’enduit d’application à chaud (à 1.5 Kg/m²) au bitume oxydé.
§ Un bitume armé (type 40TV).
§ Une couche d’enduit d’application à chaud (à 1.5 Kg/m²) au bitume oxydé.
§ Un bitume armé (type 40TV).
§ Une couche d’enduit d’application à chaud (à 1.5 Kg/m²) au bitume oxydé.
§ Un feutre bitume surfacé (type 36S).
§ Une couche d’enduit d’application à chaud (à 1.5 Kg/m²) au bitume oxydé.
§ Et une jetée de sable à chaud.

Le recouvrement des feuilles d’étanchéité d’une même couche (bitume armé) est de
10cm au minimum. La pose se fait à lits croisés.

c. La protection :
i. Pour les terrasses courantes, on effectue une protection dure constituée par une
chape en béton de 4cm d’épaisseur minimale coulée sur un lit de sable fin sec
de 2cm d’épaisseur. Les joints sont de 2 cm, disposés tous les 2m dans les deux
sens et remplis avec du bitume à chaud après prise du béton. Cette chape est
dosée à 300 Kg de CPJ 35 pour 450 Kg de gravettes 10/15 et 1 m » de sable.
Un papier kraft est interposé entre le sable et le dallage.

ii. Pour les terrasses inaccessibles, on pose une autoprotection qui est une
protection mince rapportée en usine sur les chapes souples de bitume armé, par
la pose d’un feutre en aluminium collée.

I.7.3. Les voiles et le radier :

On utilise pour l’étanchéité des voiles et du radier des réservoirs des procédés
d’imperméabilisation à la surface. Ces procédés s’appliquent sous forme de liquides et/ou de
barbotines pénétrant dans le béton sur une profondeur, ce qui lui confère l’étanchéité recherchée.
Ils sont économiques et durables, et conviennent très bien aux ouvrages soumis à des charges
hydrauliques.

Et puisque le degré d’imperméabilisation pour un dosage donné est très dépendant de


l’homogénéité du support, alors ce dernier doit être nettoyé des graisses, huiles et produits de
décoffrage.

Pour les réservoirs, on applique un revêtement épais à base de mortier à liants hydraulique
adjuvanté d’un hydrofuge de masse ou d’une résine de synthèse.

a. Les voiles :

Le revêtement comprend trois couches :

i. Une couche d’accrochage : d’une épaisseur de 8 mm de mortier de ciment dosé


à 600 Kg/m3, auquel on ajoute un hydrofuge de masse, est appliquée sur la paroi
interne du voile en béton armé traitée et humidifiée ; ce qui permet l’accrochage
du revêtement d’étanchéité.
ii. Une couche de dressage : d’une épaisseur de 8 à 10 mm de mortier de ciment
hydrofugé dosé à 600 Kg/m3 permet d’homogénéiser la surface du voile pour
l’application de la couche de finition.
iii. Une couche de finition : couche étanche hydrofugée dosée à 500 Kg du ciment,
a une épaisseur de 8 à 10 mm. Le dosage des adjuvants est fonction de leur type
de l’imperméabilité recherchée, ils sont sous forme liquide ou poudre et peuvent
être incorporés aux sables et au ciment, mais de préférence à l’eau de gâchage
afin de permettre une bonne répartition.

b. Le radier :
Le mortier hydrofugé est appliqué en deux couches épaisses, dosées à 700 et 600 Kg par m3 de
sable, respectivement, formant ainsi une chape étanche d’une épaisseur minimale de 30 mm ;
appliquée au dessus d’une couche de barbotine de ciment dosée à 1000 Kg par m3 de sable et
étalée à la brosse métallique.

Les mortiers doivent être bien composés avec des sables propres de granulométrie convenable :
0.1 mm à 2 mm ou 0.1 à 3 mm.

Classe A Classe B Classe C Classe D

Ouvrage dontOuvrage dont Ouvrage dont Ouvrage construit à


l’étanchéité estl’étanchéité est l’étanchéité est l’aide d’éléments
assurée par laassurée par la assurée par un préfabriqués (les
structure elle-même structure est revêtement dispositions
fc28 >= 25Mpa complétée par un d’étanchéité (les précédentes sont
Ft28 >= 2.1Mpa revêtement structures n’ayant applicables y compris
d’imperméabilisation qu’un rôle pour le traitement des
C > 350 Kg/m3 (écran intérieur mécanique) joints de
Structure BA ou BP adhérent mais ne construction).
Exemple : revêtement
avec éventuellement résistant pas à une plastique,
incorporation fissuration de ce élastoplastique
d’hydrofuge de dernier : mortiers appliqué à l’intérieur
masse ou de surface. hydrauliques, de la structure et
hydrofuges, résines supportant de légères
de synthèse non déformations et
armées). fissurations du
support (membranes,
résines, armées).

Note : Les fuites ne doivent pas dépasser 500cm3 par jour et par mètre carré de paroi mouillée
(en dehors des variations de volume liées à l’évaporation) pour les ouvrages de classe A et 250
cm3 par jour et par mètre carré pour les autres. Pour les bassins non enterrés, on considère cette
condition remplie si l’on ne constate pas de fuite. Une simple tache n’est pas considérée comme
une fuite.

Tableau 3. Classe des réservoirs selon le fascicule 74


II. Eléments structuraux d’un
réservoir
A la première vue, le réservoir paraît un ouvrage parallélépipédique simple. Cependant,
puisqu’il fait partie des structures en béton assurant le rôle de barrière étanche, sa conception
s’avère extrêmement complexe. Elle doit être étudiée profondément, pour chaque composant, et
en tenant compte de la liaison entre ces composants.

Pour chaque élément, il existe plusieurs conceptions. Ce chapitre a pour but d’étudier les
avantages et les inconvénients de chacune de ces conceptions.

II.1.Parois du réservoir :

Dans un premier temps, la paroi est conçue comme un mur de soutènement. On choisit à cet
effet le type « mur cantilever », ou en «T renversé». C’est la forme classique pour un mur en
béton armé. Il peut être réalisé sur un sol de qualités mécaniques peu élevées. En effet, par
rapport à un mur-poids de même hauteur, il engendre des contraintes sur le sol plus faibles
pour une même largeur de semelle.

Figure 5. Mur cantilever

Le mur cantilever comporte, au complet, trois éléments :

§ Un voile dont le rôle est de retenir le talus ;


§ Un talon qui empêche le glissement et le renversement ;
§ Un patin dont le prolongement du côté aval permet de limiter la contrainte au sol.

Le mur cantilever en béton armé qui, doté d’une base élargie et encastrée à la partie supérieure
du sol de fondation, fonctionne en faisant participer à l’action de soutènement une partie du poids
du remblai. Les murs cantilevers en béton armé sont également des ouvrages rigides.
La paroi du réservoir devra résister au basculement et au glissement provoqué par la poussée
de l’eau d’une part, et celle du sol d’autre part. Si ces conditions ne sont pas vérifiées, les parois
ne sont plus calculées comme des murs cantilevers, puisqu’elles seront encastrées sur le radier.

Selon le fascicule 74, l´épaisseur minimale de la paroi est de 15 cm pour les ouvrages de classe
A. Elle est de 12 cm pour les ouvrages des classes B et C.

Dans le cas de coffrages glissants, cette valeur est portée à 15 cm, et les trous laissés par les
tiges de vérins doivent être injectés.

Il est à noter que, les parois adoptées sont d’épaisseur variable, c’est la solution la plus
économique.

ð Jonction des parois :

Les encastrements des parois en angle sont soumis à des sollicitations qui tendent à ouvrir les
angles (effet de bord). Il convient donc de disposer, dans les angles, des armatures permettant de
reprendre les efforts de traction en diagonale.

ð Forme du remblai :

Figure 6. Forme du remblai

Le remblai de notre cas a la forme ci-dessus. Par mesure de sécurité, et de peur d’un éventuel
prolongement du remblai dans des projets de l’avenir, choisissez de faire nos calculs pour un
remblai horizontal. Vous pouvez justifier l’aspect sécuritaire de notre choix par le fait que ça
augmente la poussée du calcul.

II.2.Couverture :
La couverture peut être constituée par un véritable plancher : dalle mince ou épaisse, plancher
à nervures parallèles, à nervures orthogonales, plancher à corps creux, plancher champignon,
plancher dalle, plancher préfabriqué.

II.2.1. Poutres-dalles :

Ce sont des dalles particulières qui ne portent que dans une seule direction. Elles sont
constituées d’une dalle pleine et de poutres dans un seul sens.

Figure 7. Poutre-dalle
II.2.2. Dalle pleine sur 4 appuis :

C’est une dalle qui repose sur quatre appuis, et porte dans les deux directions.

Figure 8. Dalle pleine sur 4 appuis


II.2.3. Plancher dalle :

Ce sont des planchers constitués par des dalles continues sans nervures ni poutres sauf
éventuellement sur leurs rives, le long desquelles des appuis continus peuvent exister. Ces dalles
sont supportées directement par des piliers (appuis ponctuels).

Figure 9. Plancher dalle

II.2.4. Plancher champignon :


Le plancher-champignon correspond au cas où les piliers sont munis à leur partie supérieure de
chapiteaux.

Il est constitué d'une dalle fortement armée reposant sur des piliers par l'intermédiaire d'un
chapiteau, conférant à l'ensemble la forme de "champignon". Ce sont des têtes épanouies, en forme
générale de troncs de cônes ou de pyramides renversés,

On peut également disposer d'une retombée locale au droit du poteau pour accroître sa
résistance à la flexion et à l'effort tranchant.

Les planchers champignons sont réservés à des cas particuliers, de fortes charges ou de
grandes portées.

Figure 10. Plancher champignon

II.2.5. Planchers nervurés :

C’est l’ensemble d’une dalle de faible épaisseur, et de nervures parallèles et rapprochées, de


l’ordre de 0.5 m à 2 m.

Figure 11. Plancher nervuré

II.2.6. Plancher-dalle caissonné :

C’est un plancher reposant sur des poteaux et non des poutres, constitué de caissons avec joints.
Figure 12. Plancher-dalle caissonné

II.2.7. Plancher-caisson :

Il est constitué de deux ou plusieurs système de poutres avec des espacements faibles (moins
de 1.5m), reposant elle-même sur des poutres principales ou des voiles.

Figure 13. Plancher caisson

II.2.8. Etude comparative des différentes variantes :


Types de plancher Avantages Inconvénients
• Calculs longs
• Exécution délicate du
• Coffrage simple et
ferraillage
économique
• déformable
• Absence de retombées
• pas de préfabrication
Plancher-dalle • Economie possible de
possible.
faux-plafond
• Armatures importantes
• isolation acoustique
au niveau des colonnes
• inertie thermique
• Relativement lourd

• Plus couteux
• ferraillage délicat
• Plus léger
Plancher-dalle caissonné • Difficultés de disposer
• Grandes portées
des trémies près des
• Sans retombées.
appuis.

• Facile à calculer et à
mettre en œuvre
• Retombée de poutre.
Poutre-dalle • Economique
• Longue portée
• Épaisseur réduite
• Facile à calculer et à • Retombées dans les
Dalle pleine sur 4
mettre en œuvre deux directions
• Peu déformable • Préfabrication difficile.
appuis
• Grandes portées,
• Plus léger que la dalle
pleine • Plus petites retombées,
plancher nervuré • Plus grandes portées mais généralisées.
• Préfabrication possible
des nervures.
• Grandes portées • Plus couteux.
Plancher-caisson
• Plus léger.
• Facile à calculer
• Facile à mettre en œuvre • Retombées dans 2
Peu déformable directions
Dalle pleine sur 4 appuis
• Grandes portées • Préfabrication difficile.
• Isolation acoustique
• Inertie thermique.
Tableau 4. Les types de plancher

La dalle se calcule comme pour un plancher de bâtiment. Toutefois, il y a lieu de tenir compte,
pour le calcul, des réactions des rives introduites par les parois verticales :
ü Soit traction si l’appui est simple,
ü Soit traction et moment de flexion s’il y a encastrement.

II.3.Chicanes ou Murs intérieurs :

Pour éviter la stagnation de l’eau dans les réservoirs, il faut cloisonner le réservoir en mettant
des murs entre les poteaux. Ces murs intérieurs sont appelés « chicanes ».

Plusieurs conceptions sont possibles pour les chicanes :

On peut réaliser ces chicanes en maçonnerie, leur rôle dans ce cas est limité au cloisonnement du
réservoir. Ils n’atteignent d’ailleurs pas la couverture. En cas de séisme, on admet que ces murs
vont être cassés, et on peut les reconstruire. Cependant, après le séisme, on est obligé de vider le
réservoir pour les reconstruire, ce qui revient un peu cher pour les réservoirs de grande capacité.

Ces murs peuvent être en béton armé, on les conçoit pour résister à la poussée hydrodynamique.
Ils n’atteignent pas dans ce cas la couverture.

Il y a un autre cas où ces chicanes sont en béton armé, et sont conçus pour assurer à la fois le
contreventement du réservoir et résister à la poussée dynamique de l’eau. Dans ce cas, les chicanes
atteignent la couverture.
II.4. Fond du réservoir :

Le système de fondation doit pouvoir :

§ Assurer l’encastrement de la structure dans le terrain ;


§ Transmettre au sol la totalité des efforts issus de la superstructure ;

Le fond du réservoir peut être constitué soit d’un radier général supportant toute la structure en
plus du poids de l’eau, soit d’un système dallage-semelles-longrines. Il est caractérisé par
l’addition d’autres couches :

Figure 14. Détail des couches du fond du réservoir

II.4.1. Radier :

Dans le cas d’un fond constitué d’un radier, ce dernier sera sollicité par :

§ Des charges réparties sous les parois extérieures et les chicanes,


§ Des charges localisées sous poteaux,
§ Poids de l’eau.

Le radier est épaissi au niveau des poteaux et chicanes. Ceci est effectué pour vérifier le non
poinçonnement du radier.

On distingue principalement deux types de radiers :

i. Les radiers rigides : qui sont dimensionnés comme des planchers inversés portés par les
voiles et les poteaux. Ils sont peu utilisés en ouvrage de rétention du fait d’un équarrissage
important. Ce type de fondation est plus spécifiquement adapté aux bâtiments ;
ii. Les radiers souples : qui sont des dalles appuyées élastiquement sur le sol. Ce sont ces
radiers qui sont le plus souvent utilisés en réservoir.
Figure 15. Schéma du fonctionnement du radier souple

II.4.2. Système dallage- semelles-longrines :

Dans ce cas, le fond du réservoir est constitué d’un dallage, dont le rôle unique est de supporter
le poids de l’eau. Le radier est alors inexistant au sens « Résistance et répartition des charges des
parois et des poteaux intérieurs », du fait qu’il n’est constitué que par un dallage armé étanche,
transmettant seulement les charges d’eau au sol sous-jacent.

Les poteaux du réservoir sont fondés sur des semelles isolées, les chicanes sur des semelles
filantes. Tout le système des semelles est liaisonné par des longrines. Quant au dallage, une part
de ses charges est transmise directement au sol, et une autre part, dépendant de la rigidité du sol,
est transmise aux longrines.

II.4.2.1. Dallage :

Un dallage est un ouvrage en béton de grandes dimensions par rapport à son épaisseur,
éventuellement découpé par des joints, et reposant sur un sol auquel il transmet les actions qui lui
sont directement appliquées. Il peut intégrer une couche d'usure ou recevoir un revêtement.

Pour un réservoir, il est important de soigner l’étude de dallage tant au niveau du support que
du corps du dallage sans négliger aucun paramètre tels que les joints divers, le choix du type de
finition ou de revêtement. Les désordres liés au dallage peuvent perturber sinon arrêter
complètement l’exploitation de l’ouvrage. Il faut savoir que si la réparation d’un dallage n’est pas
impossible, elle entraîne un coût important ; de plus, les remèdes expéditifs de type injection de
résine en cas de fissuration ne permettent de résoudre que des cas limités.

ð Prescription du fascicule 74 relatif aux réservoirs :

Les armatures sont dimensionnées pour équilibrer les sollicitations dues au retrait. A défaut de
justifications particulières, la section d´armature par unité de largeur peut être prise égale à :

A = 0.75 µ g L / fe

Où :

g: est le poids du radier par unité de surface ;

L est la longueur entre joints ;


µ est un coefficient de frottement pris égal à 1,5 dans le cas général et à 0,2 en présence d´un
film de polyéthylène sur lit de sable ;

fe : est la limite élastique de l´acier utilisé.

II.4.2.2. Longrines:

Tous les codes parasismiques imposent que les semelles isolées soient reliées entre elles par
des longrines qui ont pour but d’empêcher des déplacements relatifs dommageables des appuis de
la construction. En effet, les points d’appuis des constructions subissent des déplacements absolus
non synchrones sous séisme, déplacements d’autant plus grands que le sol est plus meuble.

Figure 16. Système poteaux-semelles-longrines

II.4.3. Module de rigidité :

Qu’il s’agit d’un radier ou d’un dallage, il est indispensable de déterminer le module de réaction
du support Kw (ou module de Westergaard).

II.4.3.1. Evaluation du module de réaction du sol :

Les essais à la plaque permettent d’évaluer la déformabilité et la compacité, sous des charges
concentrées de courte durée, de la couche de terrain située immédiatement sous le radier ou
dallage, sur une profondeur de l’ordre du rayon de la plaque d’essai. Ils ne fournissent aucune
indication ni sur les propriétés du sol en profondeur, ni sur le comportement différé du terrain, et
ne permettent pas d’évaluer la déformation d’un sol uniformément chargé. On distingue différents
modes d’essai :

II.4.3.2. Essai à la plaque de Westergaard :

L’essai standard de Westergaard consiste à mesurer l’enfoncement e d’une plaque circulaire en


acier de 25 mm d’épaisseur et de 75 cm de diamètre sous une charge de 30 kN développant sur le
support une pression moyenne de 0,07 MPa. Le module de réaction du support Kw ou module de
Westergaard, se déduit de l’enfoncement mesuré par la formule :

10A
Kw = 0.07 (MPa/m)
B
II.4.3.3. Essai L.C.P.C.

L’essai LCPC est en réalité un essai destiné à contrôler le compactage des remblais.

Il s’agit d’un essai de chargement à vitesse constante sur une plaque circulaire rigide de 60 cm
de diamètre, sous une pression initiale de 0,25 MPa qui donne un premier module EV1 et, après
déchargement et nouveau chargement sous 0,2 MPa, un second module EV2, avec mesure de
tassement.

Cet essai permet cependant d’évaluer le module de réaction Kw si l’on prévoit un palier de
charge intermédiaire à 0,07 MPa, et que l’on mesure l’enfoncement e correspondant. Compte tenu
de ce que l’essai est fait avec une plaque de 60 cm de diamètre, on peut admettre :

10A 60 10A
Kw = 0.07 . = 0.056 (MPa/m)
B 75 B
Sol Module de réaction du sol (t/m3)
Gravier fin et beaucoup de sable fin 8000 à 10000
Gravier moyen et sable fin 10000 à 12000
Terrain remblayé 1800
Gravier compacté 30000
Sol argileux humide 4000 à 5000
Sol argileux sec 6000 à 8000

Tableau 5. Valeurs du module de rigidité selon la nature du sol


II.5.Solidarité Couverture-Paroi-fond :

Analysons les différentes liaisons entre les éléments du réservoir :

II.5.1. Liaison entre la dalle de couverture et parois :

La dalle peut être encastrée dans les parois, il y aura donc des moments additifs aux moments
de flexion de la dalle sous charges verticales.

La dalle de couverture peut être aussi soit appuyée sur les parois. Dans ce cas, elle va empêcher
les déplacements, des parois, suite à la poussée de l’eau ou du sol, soit désolidarisée des parois,
elle sera appuyée essentiellement sur les poteaux. Les parois se trouvent ainsi libres de se déplacer
à cause de la poussée de l’eau.

II.5.2. Liaison entre les parois et le fond du réservoir :

Si la poussée de l’eau ou du sol n’engendre pas le glissement et le renversement de la paroi,


cette dernière est alors auto stable, on peut donc se contenter de mettre une semelle à la paroi et la
désolidariser du radier (conception d’un mur cantilever).

Dans ce cas, le fond présente un comportement assimilable à celui des dallages. Les parois du
réservoir résistent par encastrement sur une semelle qui peut ou non déborder extérieurement par
rapport à la paroi. La stabilité est obtenue par le poids de la semelle et de l’eau qui la surmonte.
Par ailleurs, un joint étanche (joint water stop) est ménagé au raccordement de la semelle
avec le dallage, qu’il faut veiller à bien réaliser.

Figure 17. Schéma général du réservoir avec parois isolées du dallage

Cependant, si le risque du glissement existe, il faut encastrer les parois dans un radier. Ce
dernier est dimensionné de telle façon qu’il équilibre les efforts engendrés à la base du réservoir
par le glissement.
Figure 18. Schéma général du réservoir avec parois fondées sur le radier

II.6.Joints :

Les joints constituant le principal point faible d'une structure en béton, il est recommandé
de limiter leur nombre autant que possible. La répartition des joints doit être imaginée sur la base
de deux principes :

§ Le rapprochement des joints : plusieurs règles doivent être suivies afin de déterminer
leur espacement maximal. Aucune fissuration (traversante) ne peut en effet apparaître
entre les joints et la distance entre les joints de mouvement devrait être limitée à 1,5
H
(H étant la hauteur du voile). Il faut ensuite prévoir correctement les joints de structure
et calculer l'armature minimale.
§ L’espacement des joints : on veillera à utiliser du béton armé de manière appropriée afin
de limiter l'ouverture des fissures. En fonction de la classe d'étanchéité souhaitée et de
l'ouverture de fissure admissible, on calculera la section d'armatures nécessaire. Il
convient néanmoins de prévoir des joints de structure en fonction de la géométrie de
celle-ci, de façon à reprendre les éventuels tassements différentiels et les importantes
déformations thermiques ou de retrait.

Pour les joints de dilatation, on peut aller jusqu’à 40 à 50 m.

Les joints de retrait ont pour intérêt de limiter les désordres associés aux variations
dimensionnelles du béton sous l'effet des variations thermiques et hydriques. Le remplissage des
joints est systématique et un entretien régulier est exigé. Ils sont assurés par la mise en place d’un
profil incorporé par sciage de 2 à 5 mm d’ouverture sur une hauteur minimale égale au 1/3 de
l’épaisseur de la plaque.

Ils sont obtenus soit par enfoncement d’un profilé dans le béton frais, soit par sciage partiel
dans l’épaisseur du béton durci. Ils découpent le dallage sur le tiers de son épaisseur ± 10 mm.
Figure 19. Différents types des joints de retrait

On espaçait couramment autrefois les joints de retrait de 20 à 25 m, la tendance est de


réduire ces chiffres à 15 m et 12 m environ.

ð Conformément aux règles BAEL 91 Mod 99 :

Dans les calculs relatifs aux « constructions courantes » et aux « constructions industrielles »,
on peut ne pas tenir compte des effets du retrait et des variations de température pour les éléments
de construction compris entre joints distants au maximum de :

§ 25 m dans les régions sèches et à forte opposition de température ;


§ 50 m dans les régions humides et tempérées.

Les joints doivent être du type water stop. Cela signifie que la coupure (joint) du béton doit
comporter en dehors d’un bourrage en produits noirs, une membrane étanche, souple et
déformable, scellée dans les deux abouts du béton. Différentes matières peuvent être utilisées pour
réaliser cette membrane: cuivre, caoutchouc, matière plastique.

Dans les grands ouvrages de travaux publics, dont le réservoir, on emploie des bandes d’arrêt
d’eau en PVC ou autre élastomère.

Ces bandes sont mises en place lors du coulage du béton : elles présentent des renflements sur
les bords et un tube de section circulaire au centre. Les renflements sont destinés à assurer le calage
dans la masse du béton et l’ovoïde la souplesse, l’élasticité centrale.

Le retrait ultérieur des deux parties jointes en béton met la bande en tension, ce qui assure alors
l’étanchéité.
Figure 20. Détails d’un joint de dilatation I

Figure 21. Détails d’un joint de dilatation II


III. Choix de la conception
• Déterminer la hauteur d’eau optimale en se basant sur l’établissement d’avant métrés
pour chaque hauteur.
• L’analyse des différentes conceptions structurelles possibles pour le réservoir.

III.1. Recherche de la hauteur d’eau optimale :

III.1.1. Problématique :

La hauteur d’eau est un paramètre important qui a une grande influence sur la globalité de la
structure. En effet, partant d’une capacité donnée, en modifiant la hauteur d’eau, d’autres
paramètres, qui y sont liés, changent automatiquement, à savoir :

§ la hauteur totale des parois ;


§ La hauteur enterrée des parois, qui doit être modifiée au fur et à mesure du
changement de la hauteur d’eau, pour assurer la fonction de la protection
thermique ;
§ les dimensions en plan.

Le pas entre poteaux dans les deux sens est un autre paramètre à considérer, puisqu’il influence
d’une part les longueurs des poutres et leurs hauteurs, et d’autre part le nombre de poteaux.

Nous allons tout d’abord étudier l’effet de la variabilité de ces paramètres de calcul sur les
quantités totales du béton et d’acier nécessaires à la construction du réservoir.

• Si on opte pour une petite hauteur d’eau, les dimensions en plan vont s’agrandir, ce
qui va augmenter la longueur des parois et leur ferraillage, la longueur du remblai, ainsi
que le nombre des poteaux.
En outre, quand la surface en plan augmente, il devient indispensable de mettre des
joints Water Stop, dont le coût est élevé.
Par ailleurs, les dimensions en plan incluent un autre aspect de coût, qu’est l’aspect
foncier

• Si on augmente cette hauteur, les dimensions en plan vont certes diminuer, mais les
pressions due à l’eau et au sol, à la base du réservoir, vont augmenter, ce qui affectera,
d’une part, l’épaisseur des parois, et d’autre part, la charge transmise au sol. La nature
et la portance du sol est donc un autre paramètre à inclure.

Nous constatons donc, qu’il y a une interdépendance entre ces différents paramètres, qui fait
qu’une étude paramétrique, avec des calculs exacts va être complexe.


III.1.2. Démarche :

La recherche de la hauteur d’eau optimale s’est basée sur la comparaison entre des coûts
estimatifs de la réalisation du réservoir pour chaque hauteur. A cet effet, un programme sur Excel
permettera de faire le calcul du coût du réservoir en ayant comme entrée la hauteur d’eau, les autres
paramètres.

Commencez par un pré dimensionnement de tous les éléments constituant le réservoir. Il est à
noter que cette comparaison est faite en considérant une structure où les parois sont désolidarisées
du fond :

Ce pré dimensionnement permet de calculer les quantités de béton et d’en tirer celles d’acier, et
ce, en utilisant les ratios suivants :

Eléments Ratios (Kg/m3)


Poteaux 65
Poutres 100
Semelles isolées 50
Dalle 30
Dallage 30
Voiles intérieurs 50
Semelles filantes 50
Parois extérieurs 100
Semelles des parois 100
Acrotère 30
Lanterneaux 30

Tableau 6. Ratios d’acier des différents éléments de la structure

D’autres prix ayant un impact considérable sur le coût total du réservoir, ont été inclus dans
cette étude, à savoir :

Détails des Prix pour une cuve Unité Prix unitaire (DH)
Béton pour BA, y compris coffrage et
m3 1500
décoffrage
Acier, y compris mise en œuvre Kg 14
Remblai m3 40
Terrassement m3 60
Joint Water Stop pour parois verticales, radier et
ml 650
dalle de couverture
Béton poreux pour drainage des eaux de fuite
m3 850
sous le radier
Béton de propreté m3 850
Etanchéité bicouche d'asphalte entre le béton de
m² 25
propreté et le béton poreux
Béton cellulaire pour forme de pente à
m3 720
l’intérieur de la cuve
Revêtement étanche: Parois intérieures et
m² 220
poteaux
Complexe étanche pour terrasse:
Forme de pente 60
Ecran par vapeur 50
Isolation thermique 100
Etanchéité multicouche 300
Protection de l'étanchéité 35
Total m² 545
Drain autour de la cuve m3 300

Tableau 7. Détails des prix des prestations

III.2. Etude de la liaison couverture-Parois:

Nous allons à présent faire une comparaison entre deux conceptions : désolidarisation
couverture - parois / Solidarisation couverture-parois.

Cette comparaison se fait sur la base de la stabilité des parois, des résultats de l’analyse modale,
ainsi que d’autres critères qualitatifs et quantitatifs.

III.2.1. Dalle désolidarisée des parois :

Ø Avantage :

§ Les dalles sont dimensionnées pour résister aux charges verticales seulement, en
flexion simple;
§ Les chicanes intérieures peuvent ne pas atteindre la couverture, puisque dans ce cas,
on peut se dispenser de leur rôle de contreventement ;
§ Dans cette conception, la dalle n’a pas de liaison avec les parois, la couverture est
donc libre de faire son retrait.

Ø Inconvénients :

§ La liaison de la couverture avec les parois n’est pas assurée. La paroi est donc
considérée comme des tranches de poutres encastrées en bas et libres en haut, ce
qui engendre des déplacements considérables sous l’effet de l’eau, ou du sol. De
plus, elle n’est pas auto stable, on est donc obligé de mettre un radier solidaire aux
parois ;
§ Puisque la dalle ne repose pas sur les parois, les efforts dus à l’action sismique sont
transmis aux poutres, et poteaux. Il faut donc avoir des portiques dans les deux
sens.
III.2.2. Dalle solidaire aux parois :

Ø Avantage :

§ Cette couverture participe à la stabilisation de la paroi vis-à-vis du glissement ;


§ Les parois participent, à côté des poteaux au contreventement de la structure ;
§ On n’est pas obligé de mettre les portiques dans les deux sens, vu que la dalle
transmet les sollicitations sismiques aux parois.

Ø Inconvénients :

§ Les dalles et les poutres sont soumises, en plus des moments de flexion dus aux
charges verticales, aux efforts normaux et aux moments d’encastrement dus à la
liaison avec les parois.

Dans la conception dalle désolidarisée, les parois ne sont pas auto-stables, ce qui impose
la mise en œuvre d’un radier.

Dans la conception dalle solidaire, on a le choix entre :

§ Désolidariser les parois du fond du réservoir, mettre un dallage au lieu du radier, fonder
les poteaux et les chicanes sur leurs propres semelles et mettre des longrines pour
liaisonner les fondations.
§ Mettre un radier solidaire aux parois, en épaississant les zones où il y a les poteaux et
les chicanes.

a) Quantités d’acier et du béton :

En général les résultats donnés dans le cas de la dalle solidaire aux parois sont plus faibles
que ceux de l’autre cas. Ceci peut être expliqué par le fait que dans cette conception, les poutres
sont disposées dans une seule direction, ce qui influence les volumes totaux du béton et de l’acier.
III.3. Etude de la liaison Parois-Fond du réservoir:

Le dallage du réservoir est appuyé à la fois sur les longrines qui lient les éléments porteurs, et
sur le sol. Le but de cette partie est d’avoir une idée sur les sollicitations des longrines, qui sont
dues essentiellement au dallage.

Dans ce qui suit, nous allons évaluer la charge transmise par le dallage aux longrines, pour les
dimensions retenues dans le paragraphe précédant.

En général, les longrines jouent un rôle important dans le soulagement du dallage. En effet, les
longrines supportent jusqu’à 70% des efforts appliqués. Cependant, cette variante a plusieurs
inconvénients.

Un premier inconvénient réside dans le fait que ces longrines devraient être dimensionnées pour
supporter en plus des moments transmis par les poteaux et qui sont dû au séisme, les efforts
transmis par le dallage. De plus, leur exécution (coffrage-décoffrage) nécessite beaucoup plus de
temps qu’un radier.
IV. Hypothèses de calcul :
IV.1. Actions à prendre en compte :

Les actions à prendre en compte comprennent :

IV.1.1. Les actions permanentes (G) :


§ Poids propre, poids des superstructures ;
§ Charge d’étanchéité + isolation thermique sur la dalle + enduit :
§ Poids et poussées des terres ;
§ Déformations imposées : tassements différentiels, retrait.

IV.1.2. Les actions variables :


§ Poids et poussée du liquide contenu (Q), le cas de l’ouvrage vide (Q = 0) étant
également à considérer ;
§ Charges climatiques : neige (Sn) ;
§ Charges dues à l’exploitation de l’ouvrage, à l’entretien, et au fonctionnement des
installations
§ Effets thermiques, c’est-à-dire les variations de températures tant intérieures
qu´extérieures, et le gradient thermique entre deux faces opposées, ou
génératrices, dû à un ensoleillement différent.

Pour les effets de la température, les températures extérieures doivent être estimées en tenant
compte de l´emplacement de l´ouvrage (site géographique - à l´air libre ou enterré). Le CCTP
définit ces températures, ainsi que les températures Timax et Timin du liquide. C´est en particulier
à partir de ces températures que sont définis les gradients de température sollicitant les parois.

A défaut de ces précisions, il sera retenu : (Ti - Te) = ± 20 °C. Il faut aussi tenir compte de :

§ L’influence du retrait ;
§ L’intervention du fluage.

IV.1.3. Les actions accidentelles (séismes)

IV.2. Les combinaisons d´actions :

Les calculs sont effectués à l’ELU et à l’ELS.

IV.2.1. L’état limite ultime (ELU) correspond à la limite :

§ de l’équilibre statique ;
§ de la résistance de l’un des matériaux ;
§ ou de la stabilité de forme.
a) Vis-à-vis de l´état limite d´équilibre statique :

Dans le cas d´un réservoir ou d´un ouvrage pouvant être immergé, un coefficient de sécurité au
moins égal à 1,05 est à justifier, vis-à-vis du soulèvement, en considérant d´une part l´ouvrage à
vide, d´autre part la hauteur maximale de l´eau extérieure à l´ouvrage.

L´existence d´un éventuel rabattement de nappe peut être prise en compte.

b) Vis-à-vis des états limites ultimes (ELU) sous combinaisons fondamentales:

C1 = 1.35G + 1.5 Q + Ψ0T + W O (et ou ST)

C2 = 1.35G + 1.5W O + 1.3 Q + Ψ0T

C3 = G + 1.5W O + 1.3Ψ0T

Avec :

G ensemble des actions permanentes ;

Q : ensemble des actions variables : L´action Q comprend essentiellement l´action due au liquide
contenu ;

W´ : action du vent ;

Sn : action de la neige ;

T : action de la température, L´action T déterminante pour un réservoir est en général le gradient


de température supposé concomitant à la présence du liquide. Pour cette action sont retenus : Ψ0
= 0,6.

ð Il est rappelé que, pour les vérifications à l´état limite ultime, il est souvent possible de
négliger les sollicitations dues à la température (art. A3.2, 24 des règles BAEL).

c) Vis-à-vis des états limites ultimes (ELU) sous combinaisons accidentelles:

C4 = G + Q + FA + 0.6T

FA action accidentelle.

IV.2.2. Vis-à-vis des états limites de service (ELS) :

C5 = G + Q + T

C6 = G + W et ou Sn + Q + 0.6T

L’ELS est relatif aux conditions d’exploitation ou de durabilité afin de limiter :

§ la contrainte de compression du béton ;


§ la formation de fissures préjudiciables et les risques de corrosion des armatures ;
§ les déformations excessives d’éléments porteurs tels que les poutres, les planchers
par limitation des flèches.

Dans chacun de ces deux cas, la vérification par le calcul porte :

§ En phases de construction et en phase définitive : sur l’équilibre statique et sur la


résistance ;
§ En phase définitive seule : sur la fissuration, en tenant compte du rôle dévolu à la
structure et de la nature du revêtement.

IV.3. Contraintes limites:


IV.3.1. Règlement BAEL :

Si la fissuration est considérée comme préjudiciable, la contrainte de traction des armatures est
limitée à la valeur ξ (MPa), donnée par l’expression suivante :
2
Min ( fe; \]^(0.5_B; 110 `_ab)
3

La contrainte dans le cas préjudiciable est donc égale à 250 MPa.

Si la fissuration est considérée comme très préjudiciable, la contrainte de traction des armatures
est limitée à la valeur 0,8 ξ (MPa).

La contrainte dans le cas très préjudiciable est donc égale à 200 MPa.

IV.3.2. Fascicule 74 :

a) Limitation de la contrainte de traction dans les armatures :

Pour toutes les armatures des sections entièrement tendues et pour les armatures proches de la
face mouillée des sections partiellement tendues, la contrainte de traction, exprimée en MPa et
calculée vis-à-vis de l´état limite de service, est limitée à :

ηft28
α + βη
Φ

Avec :

§ α = 240;

§ η coefficient de fissuration de l´armature (égal à 1.6 pour l’acier HA500) ;

§ Φ diamètre de l´armature exprimé en mm (on prend un diamètre moyen de 10 mm);

§ ft28 résistance caractéristique à la traction du béton en MPa;

§ β coefficient retenu égal à :


ü 0 pour les ouvrages à la mer ou à proximité de la mer, moins de 5 km, et les
parties enterrées d´ouvrage, lorsque l´eau est saumâtre ou agressive;

ü 30 dans les autres cas où la paroi est en contact permanent avec l´eau ou une
atmosphère saturée.

On voit que le fascicule limite davantage la contrainte de traction limite de l’acier. Cette
contrainte, contrairement à celle fixée par le BAEL, tient compte du degré d’agressivité du
milieu et engendre des sections d’armatures plus grandes.

b) Limitation de la contrainte de traction du béton :

Les contraintes de traction du béton dans les sections entièrement tendues et celles développées
sur la face mouillée des parois, calculées vis-à-vis de l´état-limite de service et en section
homogénéisée, ne peuvent excéder la valeur :

1.10 θ ft28

Avec :

§ θ = 1 dans le cas de la traction simple ;

§ θ = 1 + 2eo/3ho dans le cas de la flexion plane composée, la force de traction extérieure


ayant une excentricité eo inférieure à l´épaisseur ho de la paroi ;

§ θ = 5/3 dans les autres cas.

IV.4. Enrobage :

L´enrobage minimum des armatures est choisi conformément aux règles BAEL 91. Il est au
moins de :

§ 5 cm pour les ouvrages exposés aux embruns et brouillards salins ;

§ 3 cm pour les parements directement exposés aux intempéries, aux condensations ou au


contact de l´eau ou des liquides ;

§ Egal au diamètre Cg des plus gros agrégats utilisés dans la composition du béton.
V. Etude statique du réservoir
V.1. Etude des parois du réservoir :

Le but de ce chapitre est d’étudier les parois du réservoir. Tout d’abord, nous allons vérifier la
stabilité externe des parois considérées, dans un premier temps, désolidarisées du fond. Ceci nous
permettra de conclure quant au choix de la variante à adopter pour le fond du réservoir. Ensuite
nous allons faire le dimensionnement des parois dans les trois cas suivants :
§ Cas du réservoir vide : les parois sont ainsi soumises à la poussée du sol uniquement ;
§ Cas du réservoir plein en essai : le sol est dégagé des 4 côtés du réservoir plein. Les parois
sont ainsi soumises à la poussée de l’eau uniquement ;
§ Cas du réservoir plein en exploitation : les parois du réservoir sont soumises à la fois aux
poussées de l’eau et à celles du sol.
V.1.1. Pré dimensionnement des parois :

Si H est la hauteur du mur depuis la base jusqu’à la couronne, on recommande :


§ Largeur de la base : B = 0.45 H + 20 cm ;
§ Largeur de la couronne b= H/ 24 avec un minimum de 15 cm ;
§ Épaisseur en bas du voile : H/12 ;
§ Longueur patin à partir du nu voile : H/8 à H/5 ;
§ Fruit minimal du parement visible : i = 2 %.
Il est prudent de majorer de 15 %, la largeur de la semelle ainsi déterminée, car elle ne permet
pas toujours de satisfaire les vérifications de la stabilité externe.

Figure 22. Pré dimensionnement d’un mur Cantilever


b
Z=0
H"eau H"sol

Heau H'sol
H'eau
Hsol
lp lt
c

B
Figure 23. Dimensions des parois

V.1.2. Cas du réservoir vide et soumis à la poussée du sol :


V.1.2.1. Caractéristiques du sol :

§ Densité γ :

La densité γ conditionne la valeur de la contrainte verticale à une profondeur z de la surface du


sol. Elle est exprimée généralement en kg/m3.

σv croît proportionnellement à z : σv = γ × z

Figure 24. Contrainte verticale du sol


§ Cohésion C :

La cohésion C caractérise la capacité qu’a un sol à s’amalgamer (coller). Elle est due :

ü Pour partie aux liaisons mécaniques pouvant exister entre les grains et créées par la
cimentation.
ü Pour partie aux ménisques d’eau existant aux points de contact entre les grains. Cette
dernière composante disparait dès que la teneur en eau du sol augmente.

Elle est exprimée en Pa.

§ Angle de frottement interne φ:

L’angle de frottement interne dépend de la forme et de l’état de surface des grains. Il est plus
élevé pour les sols à grains anguleux que pour les sols à grains ronds, et pour un état de surface
rugueux que pour un état de surface lisse des grains.

V.1.2.2. Calcul de poussées :

a) Poussée des terres :

Figure 25. Efforts de poussée des terres

La contrainte horizontale σh est supposée proportionnelle à σv, elle-même proportionnelle à la


profondeur z.

On obtient donc une répartition de contrainte croissante le long du mur de soutènement telle
que :

σh = K0 . σv = K0 . γ . z

Avec K0 coefficient des terres au repos. Ce coefficient est difficilement mesurable, mais on
prend K0 = 1-sinΦ pour les sols pulvérulents (Formule de Jaky).
L’effort résultant P est situé au 1/3 – 2/3 de la hauteur du mur. Sa valeur par ml est :
l l
P = . σh h . h = K0 . γ . h² (KN/m²)
m m

Le fait de négliger la cohésion va dans le sens de la sécurité, tous les calculs relatifs aux
ouvrages de soutènement dans le présent rapport seront menés en considérant un sol sans
cohésion.

b) Cas d’une surcharge sur le remblai :

Une surcharge q sur le terrain induit une augmentation de la contrainte verticale σv telle qu’à
toute profondeur z on a :

σv z = γ z + q

Il vient en conséquence pour la contrainte horizontale :

σh z = K0 σv z = K0 γz + K0 q

Tout se passe comme s’il y avait superposition sur la contrainte horizontale des effets de la
densité du sol (répartition triangulaire) et de la surcharge q (répartition rectangulaire). Le schéma
suivant illustre cette superposition des effets sur la contrainte σh.

Figure 26. Poussée due à une surcharge sur le remblai

L’effort résultant P est donc décomposé aussi en 2 parties telle que P = Pγ + Pq.
§ Une première résultante Pg toujours située au 1/3 – 2/3 de la hauteur de l’écran. Sa valeur
l
- pour une largeur d’écran b - est Pγ = K0 γ h²b;
m

§ Une deuxième résultante Pq située en h/2. Sa valeur – pour une largeur d’écran b –
est st = u0 t v w.

V.1.2.3. Bilan des efforts appliqués aux parois :

Figure 27. Bilan des efforts appliqués aux parois sous l’effet du sol

Le bilan complet des efforts extérieurs appliqués à la paroi fait apparaître :

§ Le poids propre du mur W (voile, patin et talon), évalué à partir des volumes théoriques
définis par les dessins d’exécution et d’un poids volumique théorique de 25 kN/m3,
ainsi que le poids de la superstructure ;
§ L’effort de poussée du à l’action du remblai P ;
§ Le poids du remblai sur le talon Wr, évalué à partir de son volume théorique et du poids
volumique ;
§ Les surcharges éventuelles sur le remblai Q ;
§ L’effort de poussée dû aux surcharges PQ ;
§ Le poids du poteau encastré dans le patin Wp ;
§ La réaction d’appui du sol sur le mur R, décomposé en une composante verticale Rv et
une composante horizontale RH.

Nous avons donc :

Rv = W + Wr + Wp + Q

Et RH = P + PQ

V.1.2.4. Justification de la stabilité externe des parois:

a) Combinaisons d’actions :
Les combinaisons d’actions à considérer sont :

ü A l’état-limite de service :
W + Wr + Wp + Q + P + PQ
ü A l’état-limite ultime :
1.35(W + Wr + Wp + P) + 1.5(Q + PQ)

Les critères de stabilité sont :

b) Stabilité au glissement :

C’est une stabilité d’interaction « ouvrage-sol ». Puisqu’il s’agit d’une stabilité de translation,
elle se vérifie généralement en termes de forces.

La stabilité au glissement est assurée lorsque :

Σdes efforts verticaux retenant l′ouvrage


FSG = ≥ 1.5
Σdes efforts horizontaux faisant glisser l′ouvrage

c) Stabilité au renversement :

Le renversement ou le basculement est une instabilité d’interaction aussi. Il se vérifie en termes


de moments, puisqu’il s’agit d’une rotation de l’ouvrage.

Il faut considérer l’équilibre lorsque le mur se renverse autour de son arrête extérieure A.

En considérant le moment par rapport à A, il faut vérifier :

Σ(ÑÖÜáàâä ãáä áååÖçâä çáâáàéàâ è′ Öêëçéíá)/ì


FSr = ≥ 1.5
Σ(ÑÖÜáàâä ãáä áååÖçâä åéîäéàâ çáàëáçäáç è′ Öêëçéíá)/ì

Ñ(ï) ñ Ñ(Wr) ñ Ñ(ïó) ñ Ñ(ò)


Il vient donc : FSr = ≥ 1.5
Ñ(ô) ñ Ñ(ôò)

d) Stabilité au poinçonnement :

La base de l’ouvrage est souvent une fondation dont il importe de vérifier la portance. Il s’agit
donc, d’une stabilité d’interaction.

Il faut vérifier le poinçonnement en considérant la capacité portante d’une semelle filante, sous
une charge excentrée et inclinée. Généralement un niveau de sécurité minimal de 3 est exigé :
FSp ≥ 3

A partir des sollicitations de calcul (résultantes des forces verticales et horizontales, moment
résultant de ces forces autour de l’arête aval A), on détermine les contraintes verticales appliquées
par la semelle du mur sur le terrain d’assise.

Selon l’intensité et la direction de la résultante R (de composantes RH horizontalement et RV


verticalement) ce diagramme peut être soit un trapèze, soit un triangle.
Bien qu’une répartition triangulaire de la contrainte soit admise, il est préférable, dans la mesure
du possible, de dimensionner la semelle pour avoir une répartition trapézoïdale (le point de
l’application de la réaction est dans le noyau central), et ce, pour éviter le décollement de la base
du mur.

La justification du non-poinçonnement consiste à s’assurer que la contrainte verticale de


référence σref au quart de la largeur comprimée est au plus égale à la contrainte de calcul.

Figure 28. Contraintes verticales sous la semelle du mur

3 σ max + σmin
σ3/4 =
4
Avec :

N M e N
σmax = + = 1 + 6
S I/(B) B B
2
N M e N
σmin = − = 1 − 6
S I/(B) B B
2
Où :

N : effort centré

M : Moment de flexion

e : Excentricité de la charge par rapport au centre de gravité de la semelle.

M = Rv. e Et N = Rv


V.1.3. Cas du réservoir plein, soumis à l’action de l’eau uniquement:
V.1.3.1. Caractéristiques du liquide stocké :

La pression exercée par un liquide en un point A de la paroi du réservoir est p = ρgh


avec :
ü ρ: masse volumique de l’eau potable ;
ü g : l’accélération de gravité ;
ü h : distance du point à la surface libre du liquide.
Nous avons donc p = 1000h (Kg /m²).
ρgh²
La poussée totale sur la paroi est P= , L’effort résultant P est situé au 1/3 – 2/3 de la
m
hauteur du mur.
Les valeurs de la poussée due à l’eau sont :
Z (m) Valeur de la poussée horizontale (KN/m²)
1,35 0
6,35 50

Tableau 8. Valeurs de la poussée de l’eau

La résultante est atteinte à H/3= 1,67m avec une valeur : 108,11 KN/ml.

V.1.3.2. Bilan des efforts appliqués au mur :

Figure 29. Bilan des efforts appliqués aux parois sous l’effet de l’eau

Le bilan complet des efforts extérieurs appliqués au mur fait apparaître maintenant:

§ Le poids propre du mur W (voile, patin et talon), évalué à partir des volumes
théoriques définis par les dessins d’exécution et d’un poids volumique théorique de
25 kN/m3, ainsi que le poids de la superstructure ;
§ La pression exercée par l’eau stockée P ;
§ Le poids de l’eau sur le fond ;
§ Le poids du poteau encastré dans le patin Wp ;
§ La réaction d’appui du sol sur le mur R, décomposé en une composante verticale
Rv et une composante horizontale RH.

Comme l’angle d’inclinaison de P est minime (2.5°), nous considérons que la poussée de l’eau
est horizontale. Nous avons donc :

Rv = W + We + Wp

Et RH = P

V.1.3.3. Justification de la résistance externe des parois:

Tous les calculs et les dispositions faits pour le cas précédent restent valables pour ce cas, en
considérant maintenant la poussée due à l’eau stockée au lieu de la poussée du sol. Cependant,
pour la vérification du renversement, les moments sont calculés par rapport au point B et non le
point A.

Pour la vérification de la résistance interne du mur, les combinaisons à utiliser sont :

A l’ELU :
1.35 W + Wp + 1.5(We + P)

A l’ELS :
W + Wp + We + P

§ Le voile est maintenant soumis à un effort normal, du à son poids et celui de la


superstructure, à la poussée de l’eau.
§ Le patin est soumis à la réaction du sol d’assise, à son poids, au poids de l’eau et celui
du poteau.
§ Le talon est soumis à la réaction du sol, et à son poids.

Les valeurs géométriques qui ont une très grande influence sur les coefficients de sécurité
sont surtout les longueurs du patin et du talon.

En pratique, la longueur du talon du réservoir avoisine 75 cm, puisqu’on considère que son rôle
est limité à l’évacuation des eaux de pluies, en y mettant des granulats qui drainent ces eaux loin
du réservoir.

Dans le cas des parois solidaires au radier, le renversement et le glissement sont empêchés par
le radier. Le talon ne joue donc pas un rôle structurel, toutefois, il reste indispensable pour assurer
sa fonction d’évacuation de la pluie.

Par ailleurs, l’évaluation des efforts transmis aux longrines par le dallage a montré que ces
derniers ne sont pas négligeables. Ceci signifie que les longrines doivent être dimensionnées pour
équilibrer les sollicitations dues au dallage et celles dues aux efforts (moments) transmis par les
poteaux en cas du séisme.

V.1.4. Dimensionnement des parois:


Il existe plusieurs méthodes pour calculer les parois du réservoir, telles que : la méthode des
tranches horizontales, qui consiste à découper le réservoir en tranches horizontales, de 1 m de
hauteur, et soumises à la pression moyenne P = ρgh. Nous aurons donc un cadre fermé soumis à
une pression uniforme p.

Figure 30. Méthode des tranches horizontales

Dans le cas d’un reservoir circulaire, la tranche annulaire est soumise à un effort de
traction, N= P.R

Pour équilibrer la traction induite , une armature formée de barres en cerces horizontales
sont disposées, dont l’aire est : As= N/°¢

°¢ est la contrainte de calcul correspondant à l’ouverture de fissure acceptée à l’état limite


de service considéré

Cependant, l’emploi de cette méthode convient aux réservoirs dont les dimensions en plan sont
faibles.

D’autre part, la hauteur H étant faible devant les dimensions en plan, le sens prépondérant est
le sens vertical. La paroi fonctionne alors comme une poutre encastrée à sa base et articulée.
Puisque la paroi est liée à la couverture du réservoir, on modélise cette liaison par une articulation,
de l’autre côté.

Cependant, il ne faut pas négliger le sens horizontal, ainsi que les effets de bord engendrés. En
effet, la jonction entre les parois adjacentes empêche toute rotation et tout déplacement. Il en
résulte des moments horizontaux dont il faut tenir compte dans le calcul des armatures.

V.1.4.1. Evaluation des sollicitations :

On considère la paroi comme une poutre verticale, encastrée à sa base, et articulée en haut,
comme le montre la figure ci-dessous :
Figure 31. Sollicitations d’un ml de la paroi

a) Cas de la poussée du sol :

La poutre étudiée est donc de longueur l, de largeur unité et d’une hauteur variable de c au
niveau de l’encastrement à b au niveau de l’appui.

Elle est soumise à un chargement triangulaire P dû à la poussée du sol, et un chargement q dû


à la poussée des surcharges éventuelles, sur une partie de longueur a de la poutre.

Elle est soumise aussi à un effort normal N, représentant le poids propre, ainsi que celui de la
superstructure.

Ainsi, l’étude des parois du réservoir revient à déterminer les sollicitations d’une poutre
soumise à la flexion composée. On aura donc deux moments maximaux sur chaque tranche de la
paroi : Moment négatif, d’encastrement, et moment positif sur la travée.

b) Cas de la poussée de l’eau :

Comme dans le cas de la poussée au sol, calculer les moments d’appui et en travée des poutres
d’1 ml de largeur.

V.2. Calcul des poteaux :

Les règles B.A.E.L n’imposent aucune condition à l’état limite de service pour les pièces
soumises à la compression centrée. Par conséquent, le dimensionnement et la détermination des
armatures doivent se justifier uniquement vis à vis de l’état limite ultime.

Le calcul de la sollicitation normale s’obtient par l’application de la combinaison d’actions de


base suivante :

Nu= 1.35 G + 1.5 Q

Avec:

G: charge permanente y compris le poids propre du poteau,

Q: charge d’exploitation.
V.2.1. Vérification de la condition de non flambement :
V.2.1.1. Longueur de flambement :

La longueur de flambement lf est prise égale à :

§ lf = 0.70 l0 : si le poteau est à ses extrémités :


ü Soit encastré dans un massif de fondation ;
ü Soit assemblé à des poutres de plancher ayant au moins la même raideur que lui et le
traversant de part en part.
§ lf = l0 : dans tous les autres cas.

V.2.1.2. Elancement :

C’est le rapport λ de la longueur de flambement lf au rayon de giration i de la section droite du


béton seul.

λ = lf /i, où i= Racine (I/B)

Avec

B: aire de la section du béton seul.

I : moment d’inertie de B par rapport à l’axe perpendiculaire au plan de flexion et passant par le
centre de gravité de B.

§ Pour une section rectangulaire b x h, λ = 3.46 * lf /h ou λ = 3.46 * lf /b ;


§ Pour une section circulaire de diamètre D, λ = 4 * lf /D.

Cette méthode de calcul peut être utilisée dans le cas des poteaux d’élancement inférieurs à 100,
et soumis à des moments de flexion faibles dont l’existence n’est pas prise en compte dans la
justification de la stabilité de l’ossature. En outre, l’imperfection géométrique des poteaux doit
être inférieure à la plus grande des valeurs 1 cm et l/500 (l : longueur du poteau en cm).

L’effort normal ultime Nu qui est susceptible d’équilibrer le poteau est donné par la relation :

Nu= α [Br * fc28 / (0,9 * γb) + A * fe / γb]

Si plus de la moitié des charges sont appliquées après 90 jours, alors :

§ α = 0.85 / (1 + 0.2 * (λ /35)²) pour λ ≤ 50 ;


§ α = 0.60 * (50 / λ) ² pour 50 <λ ≤ 60.

Si plus de la moitié des charges sont appliquées entre 28 j et 90 j, alors on divise les valeurs de
α par 1,10.

Br = (a – 2) * (b – 2) en cm
1 cm
Br a

b
1 cm

Figure 32. Section du poteau

V.2.2. Valeurs minimales des armatures :

La section des armatures longitudinales doit être au moins égale à :

§ 4 cm² par mètre de longueur de parement.


§ 0.2% de la section du béton.

V.2.3. Armatures transversales :

Les armatures transversales qui entourent les armatures longitudinales sont constitués par des
cadres, dont le diamètre Φ t est au moins égal à Φ l /3, avec Φ l diamètre maximal des armatures
longitudinales.

Leur espacement doit être au plus égal à la plus petite des trois quantités suivantes :

ü 15 Φl’ avec Φl’ : diamètre de la plus petite armature longitudinale.


ü 40 cm.
ü La plus petite dimension de la section augmentée de 10 cm.

Lorsque les armatures longitudinales sont placées en dehors des angles de la section, ces
armatures doivent être reliées par des armatures transversales.

V.3. Etude du fond du réservoir :

Le calcul d’un radier est quelque chose d’extrêmement complexe si on veut obtenir les
contraintes exactes. La solution exacte est mal connue puisqu’elle dépend théoriquement des
conditions de déformation du sol que l’on ignore la plupart du temps.

Il faut donc pratiquement recourir à des méthodes approchées respectant au mieux le


fonctionnement physique effectif du radier chargé.

V.3.1. Efforts exercés sur le sol :

Il faut considérer le poids total du réservoir plein, soit :

§ Le poids propre de la couverture et des surcharges qui l’affectent ;


§ Le poids propre des parois et des surcharges qui peuvent les intéresser (en dehors de la
couverture) ;
§ Le poids propre du radier, du béton poreux, béton de propreté, et de la couche
d’asphalte ;
§ Le poids du liquide emmagasiné ;
§ Le poids des poteaux intérieurs.

V.3.1.1. Influence du poids du radier et du liquide emmagasiné :

Si on désigne par :

e : l’épaisseur du radier ;

epr : l’épaisseur du béton de propreté ;

ep : l’épaisseur du béton poreux ;

eas : l’épaisseur de l’asphalte.

Alors la contrainte induite en un point quelconque du sol (en Kg/m²) est :

σ = 2500B + 2200 B£ + B£§ + 1800B]• + 1000ℎ

σ doit être inférieur à σsol

V.3.2. Poinçonnement du radier sous les poteaux :

V.3.2.1. Vérification du non poinçonnement d’une plaque :

La vérification du non poinçonnement d’un radier se fait de la même façon que celle des dalles.
Dans ce cas le radier est considéré comme une dalle appuyée sur les poteaux et les voiles du
réservoir.
Pour une charge localisée éloignée des bords de la dalle, on admet qu'aucune armature d'effort
tranchant n'est requise, si la condition suivante est satisfaite :
_¨≠
©™ ≤ 0.045 ™¨ ℎ
ÆØ
Où :
§ Qu : la charge de calcul vis-à-vis de l'état limite ultime ;
§ h : l'épaisseur totale de la dalle ;
§ uc : le périmètre du contour définit par
ü Pour un poteau de dimensions u*v :
uc = (u+v+2.h).2
ü Pour un voile d’épaisseur e :
uc = (e + 2.h + 1).2
Une autre solution consiste à augmenter l’épaisseur au niveau du poinçonnement et éviter les
armatures des efforts tranchants dans le cas de non vérification de cette condition.
Nous remarquons aussi que dans le cas des chicanes, qui ne supportent que leur poids propre,
nous n’avons pas besoin d’augmenter l’épaisseur du radier.

V.3.2.2. Hauteur d’une semelle isolée fictive :

Les sur-épaisseurs au droit des poteaux en béton armé sont pré dimensionnées selon leur
résistance au poinçonnement. Les sur-profondeurs permettent d’augmenter localement la
résistance du radier sans pour autant entraîner une trop grande surconsommation de béton.

Pour trouver cette surépaisseur, nous allons faire un calcul de semelle isolée sous le poteau.

Appelons :

§ P : charge à transmettre au sol (issue de la descente de charge).


§ σsol : contrainte à envisager pour le sol de fondation.
§ a et b : Les dimensions du poteau (a ≤ b).
§ A et B : Les dimensions de la semelle à sa base.

Nous devons avoir A * B * σsol ≥ P

Les côtés de la section du poteau et les dimensions de la semelle à base rectangulaire doivent
être aussi homothétiques que possible :

a A a
= → A = . B
b B b
La surface portante est :
a
S = A ∗ B = . B²
b
On obtient les côtés de la semelle :

≤ê ¥ ≤ê é
Bmin = ∗ Et = Amin = ∗
≥äÖè é ≥äÖè ¥

Figure 33. Semelle isolée sous un poteau I

Il faut aussi vérifier la condition requise:


A-a ≥ db et da ≥ (B – b)/4

Figure 34. Semelle isolée sous un poteau II

où db et da sont respectivement les hauteurs utiles parallèles aux directions B et A.

de da et db, on peut obtenir la hauteur de la semelle du poteau.

V.4. Calcul des poutres :

Les panneaux de la dalle de couverture reposent sur leurs quatre côtés, les charges appliquées
se transmettent donc sur chaque côté de la manière suivante :

Figure 35. Répartition des charges de la dalle sur les poutres

On a constaté que la ruine de la dalle (à l’ELU) est accompagnée de fissures (lignes de rupture),
ces lignes sont constituées par des diagonales à 45° partant des angles et se raccordant sur l’axe.
Les lignes de rupture permettent de comprendre comment les charges agissant sur la dalle se
distribuent sur les poutres latérales.

Chaque poutre supporte les charges qui agissent directement sur elle, ainsi que celles qui lui
sont transmises par les éléments qu’elles supportent.

Pour le calcul pratique, les charges triangulaires et trapézoïdales sont remplacées par des
charges uniformes équivalentes par unité de longueur :

ü Pv : produisant le même effort tranchant sur appui de la poutre de référence, que la charge
apportée par la dalle.
ü Pm : produisant le même moment fléchissant à mi-travée de la poutre de référence, que la
charge apportée par la dalle.

Figure 36. Schéma des charges équivalentes de calcul

Tableau 9. Charges équivalentes de la dalle sur les poutres


V.4.1. Méthodes de calcul des moments sur poutres continues:

Les poutres étudiées sont des poutres continues sur plusieurs appuis donc hyperstatique. La
première méthode qui se présente afin de déterminer les inconnues hyperstatiques, et donc les
sollicitations, est la méthode des 3 moments (Formule de Clapeyron). Cependant, l’emploi de cette
méthode, bien qu’autorisé en BAEL, est discutable car la détermination des inconnues
hyperstatiques se fait en supposant le matériau homogène. Or suivant le BAEL, le calcul des
sections se fait en matériau hétérogène. De plus, les conditions d’exécution par phase qui
conduisent à réaliser certaines travées avant d’autres, font que les caractéristiques du béton sont
différentes.

Des méthodes simplifiées validées par l’expérience sont généralement employées :

§ La méthode de Caquot ;
§ La méthode forfaitaire.

V.4.1.1. Domaine d’application de la méthode forfaitaire :

La méthode ne s'applique qu'à des éléments fléchis (poutres ou dalles calculées en flexion dans
un seul sens) remplissant les conditions suivantes :

§ Les charges d'exploitation sont modérées, et sont au plus égale à deux fois la charge
permanente ou 5 000 N/m2),
§ Les moments d'inertie des sections transversales sont les mêmes dans les différentes
travées en continuité ;
§ Les portées successives sont dans un rapport compris entre 0,8 et 1,25 ;
§ La fissuration est préjudiciable, et ne compromet pas la tenue du béton armé ni celle de
ses revêtements.

Dans les cas où l'une de ces trois conditions complémentaires n'est pas satisfaite, on peut
appliquer la méthode de calcul des planchers à charge d'exploitation relativement élevée, mais il
est alors admissible d'atténuer les moments sur appuis dus aux seules charges permanentes par
application aux valeurs trouvées d'un coefficient compris entre 1 et 2/3 ; les valeurs des moments
en travée sont majorées en conséquence.

V.4.1.2. Domaine d’application de la méthode de Caquot :

La méthode s'applique essentiellement aux planchers des « constructions industrielles », tels


qu'ils sont définis (charge d'exploitation supérieure à deux fois la charge permanente ou 5 000
N/m2).

Elle peut également s'appliquer à des planchers à charge d'exploitation modérée, notamment
lorsque l'une des conditions complémentaires du domaine d'application de la méthode forfaitaire
n'est pas remplie. Il est alors loisible d'apporter aux valeurs des moments sur appuis dus aux
charges permanentes les réductions indiquées précédemment.

V.4.1.3. Choix de la méthode appropriée :

Dans le cas du réservoir, la fissuration est considérée très préjudiciable, donc, on ne peut pas
appliquer la méthode forfaitaire, pour le calcul des moments.

Par ailleurs, le fascicule 74 exige que pour les ouvrages contenant des liquides, les calculs sont
conduits en respectant le comportement élastique et linéaire de la structure. Cela signifie que le
recours à la méthode Caquot est licite, à l´exclusion du recours à des distributions forfaitaires des
sollicitations, en particulier pour les moments sur appuis et en travée.

Cela nous amène à appliquer la méthode de Caquot modifié, pour calculer les moments sur
travées et sur les appuis.

V.4.2. Principe de la méthode de Caquot modifié :

La méthode est une méthode de continuité simplifiée due à Albert Caquot. Elle apporte à la
méthode de continuité théorique des corrections pour tenir compte :

§ De la variation du moment d'inertie des sections transversales le long de la ligne


moyenne de la poutre par suite de la variation de la largeur efficace de la dalle
supérieure qui a pour effet de réduire dans une certaine mesure les moments sur appuis
et corrélativement d'accroître les moments en travée par rapport à la continuité
théorique ;
§ De l'amortissement des effets des chargements des travées successives, amortissement
qui est plus important que le prévoit la continuité théorique, ce qui permet de limiter le
nombre des travées recevant les charges d'exploitation.

La méthode de Caquot part du postulat que les moments sur appuis sont provoqués par les
charges se trouvant sur les travées adjacentes à l’appui considéré.

Elle a été initialement établie pour les poutres non solidaires aux poteaux et a été étendue au
calcul des poutres solidaires aux poteaux. Elle peut être appliquée en tenant compte ou non de
cette solidarité.

ð Courbes enveloppes :

Les courbes enveloppes des sollicitations de calcul s'obtiennent, dans le cas général, en
envisageant les divers cas de charge pour les diverses combinaisons d'actions. Dans le cas
d'éléments de planchers uniquement sollicités par des charges permanentes (G) et par des charges
d'exploitation (QB).
ü A l’ELU :

combinaisons Travées chargées Travées déchargées


1 1.35G + 1.5QB 1.35G
2 G + 1.5QB G

Tableau 10.Combinaisons d’actions à l’ELU méthode de Caquot


En général, la combinaison (2) n'est pas déterminante.

ü A l’ELS :

combinaisons Travées chargées Travées déchargées


1 G + QB G

Tableau 11.Combinaisons d’actions à l’ELS méthode de Caquot

V.4.2.1. Evaluation des moments par la méthode de Caquot :

On note:

Pu1= (2/3)*1.35*G (travée déchargée) ELU

Pu2= Pu1+(1.5)*Q (travée chargée)

Ps1= (2/3)*G (travée déchargée) ELS

Ps2= Ps1+Q (travée chargée)

Le coefficient (2/3) atténue les moments sur appuis dus aux seules charges permanentes. Les
valeurs des moments en travées sont majorées en conséquence de (3/2).

V.4.2.2. Evaluation des moments sur appuis :


ü A l’ELU :

Les moments aux nus des appuis, considérés comme sections à vérifier, sont calculés en ne
tenant compte que des charges des travées voisines de gauche (w) et de droite (e).

Soit Iw : le moment d’inertie de la travée de gauche.

Ie : le moment d’inertie de la travée de droite.

β : le rapport:

le′ Iw
β= .
lw′ Ie
Avec l’=l s’il s’agit d’une la travée est de rive.

l’= 0.8l s’il s’agit d’une travée intermédiaire.

Une charge uniformément répartie (pw et pe) par unité de longueur donne un moment d’appui
égal en valeur absolue à :

MA = (pw * lw’²+ β * pe * le’²)/8.5*(1+ β)


On considère les notations suivantes :

MA12 = Moment sur appui intermédiaire dans


le cas où la travée de gauche est déchargée, et la
travée de droite est chargée

MA21=Moment sur appui intermédiaire dans


le cas où la travée de droite est déchargée, et la
travée de gauche est chargée.

MA22 = Moment sur appui dans le cas où


les deux travées sont chargées.

Figure 37. Moments sur appui

On a donc :

MA22 = (Pu2 * lw’²+ β * Pu2 * le’²)/8.5*(1+ β)

MA12 = (Pu1 * lw’²+ β * Pu2 * le’²)/8.5*(1+ β)

MA21 = (Pu2 * lw’²+ β * Pu1 * le’²)/8.5*(1+ β)

V.4.2.3. Evaluation des moments en travées :

Pour avoir le moment maximal dans une travée, il faut considérer le cas où cette travée est
chargée au maximum et les 2 travées encadrant la travée considérée déchargées, soit :

Figure 38. Moment max en travée

Mtmax, i = M02,i – (0.5*(MA, i-112 + MA, i21))


Figure 39. Moment min en travée

Mtmin, i = M01, i – (0.5*(MA, i-121 + MA, i12))

M01, i : la valeur maximale du moment fléchissant dans la


travée i déchargée.

M02, i : la valeur maximale du moment fléchissant dans


la travée i chargée.

Figure 40. Moment de référence en travée

M01, i = Pu1’* li²/8

M02, i = Pu2’* li²/8

Pu1’= 1.35 * G (travée déchargée)

Pu2’= Pu1’+(1.5 * Q) (travée chargée)

Il faut vérifier qu’on a bien Mtmin ≥0, sinon, il y a risque de soulèvement de la travée
considérée, et par suite il faut considérer une armature supérieure pour équilibrer le moment
Mtmin.

ü A l’ELS :

Le calcul est conduit de la même façon que l’ELU, en utilisant les combinaisons relatives à
l’ELS. Les résultats obtenus sont présentés dans les tableaux suivants :

V.4.3. Evaluation de l’effort normal sur les poutres :

Il faut considérer aussi l’effet des parois, qui engendre un effort normal (traction ou
compression), sur les poutres. Cet effort normal, n’est autre que la réaction d’appui, qui résulte des
charges appliquées sur les parois (poussée de l’eau dans le cas du réservoir plein, et poussée du
sol dans le cas du réservoir vide).

V.4.4. Justification des sections:


Les poutres sont soumises à la flexion composée, le calcul est effectué suivant les règles du
BAEL 91 Mod 99.

V.4.5. Calcul de l’effort tranchant au niveau des appuis:

Les efforts tranchants d’appui sont calculés par la méthode générale applicable aux poutres
continues, en faisant état des moments de continuité.

Figure 41. Effort tranchant dans la poutre

MA1 − MA2
T = T0 +
l
Où :

T0 : Effort tranchant dans la travée de comparaison ;

MA1 : Moment sur appui dans la section où on calcule l’effort tranchant ;

MA2 : Moment sur l’appui situé à l’autre extrémité de la section où on calcule l’effort tranchant ;

l : Portée libre de la travée considérée.

V.4.6. Justification des sections vis-à-vis de l’effort tranchant :

Les poutres soumises à des efforts tranchants sont justifiées vis-à-vis de l’ELU.

La justification d’une section concerne les armatures transversales d’âme et la contrainte du


béton.

La justification de l’âme d’une poutre est conduite à partir de la contrainte tangente


∂ê
conventionnelle prise égale à : τu =
¥∑ã

Avec Vu : la valeur de calcul de l’effort tranchant déterminé à partir de la combinaison de calcul


à l’ELU.

b0 : la largeur de l’âme de la poutre.

d : la hauteur utile de la pièce.


La valeur de τu , lorsque la fissuration est très préjudiciable, doit être inférieure à la contrainte
tangente ultime qui est égale à :

̅τu =Min (0.15fc28 /γb; 4 MPa)

La section At d’armature d’âme est donnée par la relation :

At γs(τu − 0.3 ftj k)



b0 x st 0.9fe (cosα + sinα)

Sachant qu’une section minimale d’armatures d’âme doit être respectée :

At x fe τu
≥ max ( ; 0.4 MPa)
b0 x st x sinα 2
b0 : largeur de la poutre.

st : l’espacement de deux cours successifs.

α: l’angle d’inclinaison des armatures avec l’axe de la poutre.

k= 0 en cas de reprise de bétonnage ou lorsque la fissuration est très préjudiciable.

Le diamètre Φt et l’espacement st des cours successifs des armatures transversales doivent vérifier :

Φt ≤ min (b/35 ; Φl ; b0 /10)

st ≤ min (0.9 d ; 40 cm)

V.5. Calcul des dalles:

Les dalles que nous avons à calculer sont des dalles pleines continues portant dans les deux
directions.

Ces dalles sont soumises à des charges uniformément réparties dues à leurs poids propres,
l’étanchéité et isolation thermique, ainsi que les surcharges.

On note :

§ lx et ly les portées d'un «panneau» de dalle sont mesurées entre les nus des appuis,
Avec lx < ly ;
Figure 42. Dalle sur 4 appuis

èª
§ Rapport du petit côté au grand côté : ρ = ;
èº
§ q : Charge uniformément répartie par unité de surface ;
§ h0 : épaisseur de la dalle ;
§ Moment au centre du panneau pour une bande de dalle de largeur unité :
ü Mx, dans la direction Lx ;
ü My, dans la direction Ly.

V.5.1. Dalle appuyée sur ses contours :


èª
Si = ρ < 0.4 . Dans ce cas, les moments dans le sens de la plus petite portée sont faibles,
èº
on peut on peut les négliger et admettre dans le cas d’une charge répartie que la dalle ne porte que
dans une seule direction, Celle de la plus petite portée.

On calcule donc le moment maximum Mx et l’effort tranchant Tx, comme s’il s’agit d’une
poutre de largeur unité et de portée lx.
èª
Si 0.4 ≤ = ρ ≤ 1. Dans ce cas, il faut tenir compte du fait que la dalle porte dans les deux
èº
directions et calculer les moments Mx et My qui agissent par bande de largeur unité dans les deux
directions Lx et Ly au centre du panneau.

La dalle du réservoir est constituée par des panneaux de 4x4.1m chacune, donc 4/4.1= 0.976,
qui est supérieure à 0.4, et donc on va considérer que les dalles portent dans les deux directions.

Les moments fléchissants développés au centre du panneau ont pour expression :

§ Dans le sens de la petite portée Lx


Mx = µx q Lx²
§ Dans le sens de la grande portée Ly :
My = µy Mx
èª
Les valeurs des coefficients µx et µy sont données en fonction du rapport ρ = .
èº
Selon le Fascicule 74, dans le cas des dalles calculées en négligeant les rotations des appuis
(hypothèse de l´encastrement parfait), les résultats obtenus sont admis sous réserve de majorer les
moments en travée de 25 %.

Les armatures sont déterminées à partir des moments isostatiques au centre de la dalle Mx et
My, correspondant respectivement aux sens x et y et évalués pour des bandes de 1 m de largeur.

Figure 43. Moments au centre de la dalle

V.5.2. Calcul des dalles continues à plusieurs appuis :

Ces dalles sont calculées à la flexion sur la base des efforts qui s'y développeraient si elles
étaient articulées sur leur contour (BAEL A.8.2, 32).

Les moments de flexion maximaux Mx calculés dans l’hypothèse de l’articulation peuvent être
réduits de 15 à 25 % selon les conditions d'encastrement, ce qui conduit à un moment en travée :

Mt = 0.85 Mx à 0.75 Mx.

Sauf pour les appuis de rive, les moments d'encastrement sur les grands côtés sont alors évalués
respectivement à 0,40 Mx et 0,50 Mx.

Lorsqu’il s’agit de la portée principale, si on désigne par M0 le moment maximal calculé dans
l’hypothèse de l’articulation, par Mw et Me, les valeurs absolues prises en compte pour les
moments sur appuis (de gauche et de droite), et par Mt le moment maximal considéré en travée,
on doit vérifier l’inégalité :

ø¿ + ø¡
ø& + ≥ /. -¬ ø0
-

V.5.3. Vérification de l’effort tranchant :

L’effort tranchant est maximal au milieu du grand côté du panneau rectangulaire, on peut
utiliser pour le calculer l’expression approchée :
t
√ƒ =
≈∆ + -≈ƒ

Au milieu du petit côté, l’effort tranchant vaut :


t
√∆ =
*≈ƒ

Ces armatures ne sont pas nécessaires si (BAEL A.5, 22) à la fois :

§ La dalle est bétonnée sans reprise dans toute son épaisseur,


§ la contrainte tangente τu maximale de dalle Vu vérifie :

0.07 fc28
Vu =
γb

Cette dernière condition peut fixer l'épaisseur « h » de la dalle car il faut dans toute la mesure
du possible éviter les armatures d'effort tranchant.

Cas Particulier Etude d’une coupole :


La coupole est une partie de la couverture du réservoir, la couverture est une calotte sphérique.

Dans le cas d’un réservoir, à cause de la présence du lanterneau, une ouverture existe au sommet de la
calotte.

Cos ϕ0 −Cos ϕ Sinϕ0


Nϕ =−Pc*R* 2 −Pl* 2
Sin ϕ Sin ϕ

⎡ Cosϕ0 −Cos ϕ ⎤ Sinϕ0


Nθ =Pc*R*⎢ 2 −Cos ϕ ⎥+ Pl* 2
⎣ Sin ϕ ⎦ Sin ϕ

A v e c :P C : C h a rg e u n ifo rm e su r la su rfa c e d e la c o u p o le

P l : P o id s d u la n te rn e a u / m è tre lin é a ire

R : R a y o n d e la c o u rb u re d e la c o u p o le

ϕ o : A n g le c o m p o s é d e l'a x e d e ré v o lu tio n ju s q u 'a u b o rd s u p é rie u r d e la c o u p o le


e t so n b o rd su p é rie u r.


V.6. Effet de la température :

Il faut considérer les sollicitations dues aux déformations imposées par les variations de
température, ainsi que les sollicitations dues au gradient thermique qui apparaissent dans la paroi,
lorsque la température du liquide diffère de la température
extérieure.

V.6.1. Calcul du gradient thermique entre les deux


faces de la paroi :

On note :

Te : Température extérieure en degrés Celsius

Ti : Température du liquide en degrés Celsius

Δt = te - ti : Gradient thermique

λb = 1.75 W / m°C : Coefficient de conduction du béton

1/hi = 0.005 m²°C/W : Résistance surfacique de la paroi en


contact avec l’eau

1/he= 0.06 m²°C/W : Résistance surfacique de la paroi


extérieure

Figure 44. Gradient thermique

h0 : épaisseur de la paroi en mètres


l
Cu = » » …Ã : Coefficient de transmission utile
ñ ñ
… …À ÕŒ

L’expression du gradient thermique est

–á—–î “ê ”∑
Δt =
‘¥

V.6.2. Moment crée par le gradient thermique :

Le moment, par unité de hauteur et de largeur, créé par le gradient thermique est donné par la
’ ÷â ◊ ÿ
formule suivante : M =
”∑

α = 10—Ÿ : coefficient de dilatation thermique du béton ;

E : module de déformation à prendre en compte ;

I : moment d´inertie, par unité de hauteur ou de largeur de la paroi ;

h0 : épaisseur de la paroi.

Concernant le choix des valeurs entrant dans le produit El, il y a lieu de distinguer les cas
suivants :
V.6.2.1. Cas de la compression simple ou de la flexion composée avec
compression, la totalité de la section étant comprimée :

E = Ev : Module de déformation différée du béton


l
Ev = 3700 fc28 (A) (MPa)

v0 *
⁄=
/-
V.6.2.2. Cas de la flexion simple ou de la flexion composée, une partie de la
section étant comprimée :

E = Ev : module de déformation différée du béton

v0 *
⁄ = )"∆ (%€ * ; )
-‹
Où d est la hauteur utile de la section et i un coefficient dépendant du pourcentage d´acier A/bd,
où A est la section d´aciers tendus sur la longueur b.

On peut adopter :
ݓ
§ Pour A/bd < 0,01 : i = 0.01 +
¥ã
fiì
§ Pour A/bd > 0,01 i = 0.04 +
¥ã

V.6.2.3. Cas de la traction simple ou de la flexion composée avec traction, la


totalité de la section étant tendue avec présence d´une nappe d´acier sur
chaque face :

E = Es, module d´élasticité de l´acier

Es = 200 000 MPa

Is : moment d´inertie de la section constituée exclusivement par les deux nappes d´aciers.

En particulier, si les deux nappes d’aciers sont identiques et d’une section A chacune, pour la
longueur de paroi b :

flvO-
⁄¢ =
-w
Avec h´, distance entre les deux nappes,
◊ë”∑‡
Il faut Es. Is = dans le cas d´une paroi de réservoir de classe A ou B

◊ë”∑‡
Et Es. Is = dans le cas d´une paroi de réservoir de classe C.
mfi
VI. Calcul dynamique du réservoir
VI.1. Généralité :

Il est demandé que sous l’action d’un séisme, l’ouvrage dans son ensemble et tous ses éléments
structuraux et non structuraux soient protégés, d’une manière raisonnable, contre l’apparition des
dommages d’une part et contre la limitation de l’usage pour lequel la structure est destiné d’autre
part.

Pour simplifier le calcul des charges sismiques et uniformiser les exigences de


dimensionnement des structures, le Maroc a élaboré le règlement parasismique le RPS2000, qui
présente des approches d’analyse sismique ainsi que les dispositions à respecter pour qu’une
structure puisse résister face aux séismes. Cependant, ce règlement a été conçu surtout pour les
bâtiments et ne traite pas le cas des réservoirs. Ainsi, au Maroc, la méthode utilisée par les bureaux
d’études au Maroc, est celle de Houzner. Une autre méthode plus récente est présentée dans
l’Eurocode 8 qui traite d’une manière détaillée le calcul sismique des réservoirs de toute forme.

VI.2. Le zonage sismique et le coefficient d’accélération :

Il s’agit de diviser le pays en plusieurs zones de sismicité homogène et présentant


approximativement le même niveau de risque sismique pour une probabilité d’apparition donnée.

La carte de zones sismiques adoptée par le RPS 2000 comporte actuellement trois zones reliées
à l’accélération horizontale maximale du sol, pour une probabilité d’apparition de 10% en 50 ans.

Le coefficient d’accélération A est le rapport entre l’accélération maximale Amax du sol et


l’accélération de la gravité g.

Zones A=Amax/g
Zone 1 0.01
Zone 2 0.08
Zone 3 0.16

Tableau 12.Coefficient d’accélération selon la zone

VI.3. Parois soumis à la poussée du sol : Approche de Mononobe-Okabe :

VI.3.1. Effet dynamique sur les ouvrages enterrés:

Le règlement parasismique présente des méthodes statiques simplifiées pour déterminer les
efforts agissant sur les parois de soutènement. L’utilisation de ces méthodes tient compte des forces
d’inertie résultantes de l’action dynamique du séisme par application de coefficients sismiques
uniformes à l’ouvrage et au massif de terre retenu y compris les charges qui lui sont appliquées.
Ces forces ont pour valeur:

§ Dans le sens horizontal: FH = αH. Q ;


§ Dans le sens vertical: FV = αV. Q.

αV : Coefficient sismique vertical (%de g)
αH : Coefficient sismique horizontal (%de g)

Avec : αV = 0,3. αH et αH = K. τ. A

Où :

A : coeffiscient d’acceleration

τ : coefficient de correction topographique du site

K= 1 dans le cas de poussée active et 1.2 dans le cas de poussée passive.

Q : poids des parties de l’infrastructure et du massif retenu y compris les charges d’exploitation
présentes sur ce dernier.

VI.3.2. Méthode de Mononobe-Okabe pour la détermination de la pression


dynamique :

L’approche de Mononobe-Okabe est l’une des méthodes d’analyse des parois de soutènement
sous des sollicitations sismiques.

Il s’agit d’une analyse statique équivalente des pressions des terres qui s’exercent sur un écran
lors d’un séisme, par transposition des équilibres de Coulomb-Rankine existant à l’état statique à
ceux qui pourraient se développer en régime dynamique.

La poussée dynamique active est donnée selon la méthode de Mononobe-Okabe par :

1
„]‰ = . γ. H m . 1 ∓ αV . Kad
2
Kad est le coefficient de poussée dynamique active donné par la relation :
—m
m
cos φ − θ − α sin φ + δ sin φ − β − θ
Ê]‰ = m
. 1+
cosθ cos α cos δ + α + θ cos α − β cos δ + α + θ

Avec :

γ : Poids spécifique du sol humide non déjaugé ;

φ : Angle de frottement interne du terrain soutenu

H : Hauteur du mur

α : Fruit interne du mur

β : angle du terre plein avec l’horizontale

αH : Coefficient sismique horizontal.

αV : Coefficient sismique vertical.


δ : Angle de frottement terrain-écran du mur.
ÈÍ
θ = arctan ( ) Est l’angle que fait avec la verticale, la résultante des forces massiques
l∓ÈÎ
appliquées au terrain situé derrière l’écran.

L’analyse faite par Mononobe-Okabe se réduit ainsi au cas statique, en prenant comme nouveau
poids volumique γa, au lieu de γ :

γa = 1 ∓ αV γ.

Et en faisant subir fictivement à l’ensemble mur sol une rotation θ telle que la verticale coïncide
avec la résultante des forces de masse appliquées au remblai.

La méthode de Mononobe-Okabe suppose que :

§ La surface de rupture dans le remblai est plane ;


§ Tous les points du remblai sont soumis au même instant à la même accélération, ce
qui correspond à un coin de poussée rigide ;
En régime dynamique, il convient de rester prudent dans l’évaluation de l’angle δ de frottement
terrain-mur, en tout cas de prendre des valeurs inférieures à celles prises en analyse statique ; la
pratique courante est de prendre δ = φ/3, voire φ = 0.

Prendre: α=β= δ =0.

ð Point d’application de l’effort de poussée :

En statique, le point d’application de la résultante des efforts de poussée est usuellement choisi
au tiers inférieur du mur (z = H/3), ce qui correspond à un diagramme de pression triangulaire.

SEED et WHITMAN suggèrent, après analyse des résultats d’essais sur modèles,
que l’incrément dynamique de la poussée active ΔPad dû au séisme s’applique à 0.6H à partir de
la base du mur (Zad = 0.6H).

Dans de nombreux cas, il suffira en fait d’admettre que la résultante globale Pad s’exerce
à mi-hauteur, ce qui correspond à une pression dynamique uniforme sur le mur.

Cette simplification peut cependant conduire à des écarts, lorsque l’angle de frottement interne
φ est extérieur à l’intervalle 30°-40°, et lorsque la valeur de l’accélération est extérieure à
l’intervalle 0.25 g - 0.30 g.

VI.3.3. Méthode simplifiée de Seed :

Cette méthode empirique admet que la surface plane de rupture du sol s’étend jusqu’à une
distance x = 0.75H de la crête du mur, et que l’incrément de pression dynamique est égal à la force
d’inertie du coin de sol ainsi déterminé ; on peut donc en déduire :

1 3
ΔPad = γ H² aÏ
2 4
Le point d’application de l’incrément ayant pour côte = 0.6H. La pression dynamique globale
a donc pour valeur :

1 3
Pad = γ H²(Kad + aÏ )
2 4

Avec aH : composante horizontale du séisme.

Cette méthode qui ne prend en compte que la composante horizontale du séisme, ne diffère pas
de plus de 5% des valeurs trouvées par la méthode de Mononobe Okabe pour des terrains
pulvérulents dont l’angle de frottement est voisin de 35°.

VI.3.4. Pression dynamique sur les parois non déplaçables :

Dans l’application de la méthode de Mononobe-Okabe pour la détermination des pressions


dynamiques sur un écran, il a été admis implicitement que l’ouvrage est susceptible de se déplacer
de telle manière que le remblai atteigne un état limite de poussée. Cette condition étant jugée
généralement remplie dès que le déplacement excède le 1/1000e de la hauteur.

Lorsque le mur considéré est buté par des planchers, ce qui est le cas des murs d’infrastructure,
et des murs des réservoirs couverts semi-enterrés, la condition précédente n’est plus remplie.

Pour la justification dynamique des ouvrages de ce type, il a été admis forfaitairement, et sans
que cela soit formellement étayé par des considérations mathématiques, de procéder à l’approche
générale de Mononobe-Okabe, en majorant le coefficient de poussée dynamique active par la
différence entre le coefficient de pression des terres au repos K0 et le coefficient de poussée
statique active Kas, tout en considérant que les ondes sismiques produisent une surpression
dynamique uniforme. La relation devient ainsi :

1
„]‰ = . γ. H m . 1 ∓ ÌV . (Kad + K0 − Kas)
2
l
Dans ces conditions, à la poussée statique Pas = . γ. H m . K0 s’appliquant au tiers inférieur, il
m
conviendra de superposer l’incrément dynamique de poussée active défini par :

1
Ó„]‰ = . γ. H m . [ 1 ∓ ÌV . Kad + K0 − Kas − K0]
2
Figure 45. Poussée dynamique des terres sur les parois

VI.3.5. Poussée dynamique due à une surcharge sur le sol :

Lorsque le terre plein supporte une surcharge uniforme d’intensité q, on fait l’hypothèse que
cette surcharge subit les mêmes effets que la masse du sol au cours du séisme, et reste liée à ce
dernier ; on peut donc appliquer le raisonnement précédent en faisant subir à l’ensemble sol-mur
la rotation θ ; la poussée dynamique active due aux surcharges devient:

H
Pad = q 1 ± αV Kad
cosβ
Il est admis que cette poussée s’exerce à mi-hauteur du mur.

De la même manière que la poussée due au sol, dans le cas des murs nos déplaçables, la valeur
du coefficient de poussée active Kad est majorée par K0-Kas, l’expression de Pad devient :

H
Pad = q 1 ± αV (Kad + K0 − Kas)
cosβ

cas,β = 0, ce qui donne la formule :


„]‰(Ú) = q. H. 1 ∓ ÌV . (Kad + K0 − Kas)

Les coefficients de stabilité de la paroi sont dans le cas du calcul sismique limités aux valeurs
suivantes :
§ Les vérifications aux états limites de glissement sous la fondation sont à effectuer avec un
coefficient de sécurité de 1,2 ;
§ La vérification au renversement se fait à un coefficient de sécurité égal à 1 ;
§ Le poinçonnement de la fondation est vérifié en prenant un coefficient de sécurité de 1,5.

VI.3.6. Vérification de la stabilité au renversement :

Comme dans l’étude statique, la stabilité au renversement se vérifie en termes de moments,


puisqu’il s’agit d’une rotation de l’ouvrage, en considérant l’équilibre lorsque le mur se renverse
autour de son arrête extérieure A.
En considérant le moment par rapport à A, il faut vérifier :

Σ(ÑÖÜáàâä ãáä áååÖçâä çáâáàéàâ è′ Öêëçéíá)/ì


FSr = ≥1
Σ(ÑÖÜáàâä ãáä áååÖçâä åéîäéàâ çáàëáçäáç è′ Öêëçéíá)/ì

Ñ ï ñ Ñ ïç ñ Ñ ïó ñ Ñ ò ñ Ñ(Ûëî)
Il vient donc : FSr = ≥1
Ñ ô ñ Ñ ôò ñÑ(∆„]‰)ñ Ñ(Û”î)

Où les notations des forces sont les mêmes que celles utilisées dans l’étude statique, avec Fvi
et Fhi les forces d’inertie induites par l’étude dynamique et Ó„]‰ l’incrément dynamique de la
poussée du sol, et en utilisant les coefficients de la combinaison accidentelle de l’état limite ultime.

VI.3.7. Vérification de la stabilité au poinçonnement :

Comme dans le cas statique, il faut vérifier le poinçonnement en considérant la capacité portante
d’une semelle filante, sous une charge excentrée et inclinée. Généralement un niveau de sécurité
minimal de 1,5 est exigé : FSp ≥ 1,5

Dans notre cas, le calcul effectué a donné les coefficients de sécurité résumés dans le tableau
suivant :

VI.3.8. Vérification de la stabilité au glissement :

On doit vérifier que FSg ≥ 1,2


VI.4. Modélisation de l’interaction sol-structure

La réponse de la structure reste soumise aux propriétés du sol. Dans le cas des ouvrages courants
et des méthodes de calcul simplifiées, on élimine l’ISS en considérant l’ouvrage parfaitement
encastré dans le sol. De manière générale, on peut négliger l’ISS pour des bâtiments rigides
construits sur des sols durs (roches ou sols de bonne résistance mécanique).

Dans le cas de sols mous ou moyennement mous, l’ISS intervient de façon significative.
Ces conséquences principales sont les suivantes :
§ augmentation de l’amortissement ;
§ allongement de la période de vibration qui est souvent un point positif.

Pour modéliser l’ISS, on considère que le sol est homogène assimilable à un bloc et que les
ondes qui parviennent sur la structure sont des ondes de volume se propageant verticalement.

On utilise surtout deux méthodes :


§ Modélisation du sol par des éléments finis
§ Modélisation du sol par des ressorts
La deuxième méthode est la plus utilisée.

ð Modélisation par un système de ressorts amortis :

On cherche à connaître les caractéristiques des ressorts. C’est une démarche qui comprend
plusieurs étapes :
1) on calcule de manière approchée les raideurs du sol ;
2) on calcule la fréquence de la structure avec ces raideurs ;
3) Une méthode dite de Deleuze permet d’accéder aux nouvelles raideurs ;
4) Ce processus fournit les valeurs des raideurs après 3 ou 4 itérations.
VI.5. Hydrodynamique de l’eau :

VI.5.1. Introduction :

L'étude hydrodynamique nous permet d’évaluer l’effet de l’eau sur les parois en cas de séisme,
et les efforts qui en résultent. En effet, lorsqu’un réservoir subit une accélération due au séisme,
on remarque la formation de vagues à la superficie du liquide. Ces vagues qui se percutent sur la
cavité du réservoir peuvent entrainer plusieurs dégâts :

a) Le soulèvement du fond du réservoir, du à la composante horizontale du séisme.

Figure 46. La composante horizontale du séisme peut entraîner un soulèvement

b) Augmentation des pressions du fluide due à la composante verticale du séisme.

Figure 47. La composante verticale du séisme augmente la gravité, donc les pressions
du fluide

c) Le balancement du fluide engendre aussi des problèmes spécifiques, si la hauteur des


vagues dépasse le franc bord :
§ Dégâts au toit du réservoir, couplé à des dégâts aux parois
Figure 48. Effet du balancement du fluide sur un toit flottant sur le fluide contenu

§ Débordement du fluide, qui n’est pas toujours un problème anodin (écoulement


de liquide radioactif vers l’extérieur d’une installation nucléaire, suite au
débordement de la cuve du réacteur (Japon, 2007 et 2008).

C’est pour cette raison qu’une étude de l’effet de ces vagues demeure primordiale.

Figure 49. Dégâts du séisme sur le réservoir


VI.5.2. Méthodes de calcul sismique pour les réservoirs (ITBTP):

Un calcul rigoureux du phénomène d’interaction dynamique entre le mouvement du liquide


contenu, la déformation des parois du réservoir et celle du sol de fondation, incluant le soulèvement
possible, représente un problème d’une complexité analytique considérable exigeant des moyens
de calcul avancés.

De nombreuses études ont été publiées proposant des procédés nouveaux plus ou moins
approximatifs, valables pour des situations particulières. Leur justesse dépendant du problème, un
choix approprié de la méthode exige du concepteur un bon niveau de connaissances spécifiques.

Les anales de l’Institut Technique du Bâtiment et des Travaux Publics (ITBTP) proposent
plusieurs méthodes de l’évaluation de l’effet dynamique de l’eau, pour les réservoirs
rectangulaires, circulaires, et châteaux d’eau. Ces méthodes reposent généralement sur les
hypothèses suivantes :

§ On considère la surface du fluide comme libre dans l’étude des réservoirs en zone
sismique : En effet, lorsqu’un réservoir couvert est entièrement plein, il n’y a
naturellement pas de mouvement relatif du fluide par rapport au réservoir à la suite d’une
excitation. G ;mù
Du point de vue dynamique, tout se passe comme si l’ensemble fluide-réservoir
constituait une masse unique. Par contre, dans des réservoirs partiellement remplis
(présence de la revanche), l’excitation met une partie du fluide en mouvement, ce qui
conduit à la formation de vagues en surface.

En fait, Newmark a démontré qu’il suffisait d’un défaut de remplissage de 2% de


la hauteur pour que les réservoirs fermés se comportent comme des réservoirs à
surface libre, du point de vue de la formation des vagues.

§ La dissipation d’énergie due à la viscosité du fluide dans le réservoir est négligée.

§ Le liquide dans le réservoir est considéré comme incompressible, Westergaard ayant


montré que l’erreur introduite dans le cas de liquides compressibles demeure inférieure
à 4% des pressions.

VI.5.2.1. Modèles mécaniques :

Des modèles mécaniques simplifiés « équivalents » aux méthodes complexes par les résultats
qu’ils fournissent, ont été développés dans des études analytiques rendues possibles par des
hypothèses simplificatrices sur le réservoir ou en exploitant des résultats de calcul numériques.
Dans cette modélisation, on décompose l’action du liquide en deux types :

§ Une action passive provoquant des efforts d’impulsion ;


§ Une action active provoquant des efforts d’oscillation.

Les efforts d’impulsion proviennent de la réaction par inertie d’une partie de la masse de fluide,
dite masse passive. C’est une partie de liquide qui se déplace en même fréquence et phase avec les
parois du réservoir, et qui n'a pas de déplacement relatif par rapport au réservoir. On obtient son
système mécanique équivalent en considérant une masse Mi, liée au réservoir à une hauteur hi telle
qu’elle exerce sur les parois les mêmes efforts horizontaux que la masse d’eau équivalente. Le
schéma suivant montre la modélisation de la masse passive :

Figure 50. Modélisation de la masse passive

Quant aux efforts d’oscillations, ils proviennent de ce qu’une autre partie de la masse du fluide,
dite masse active, se met en mouvement d’oscillation sous l’action du séisme. Cette oscillation du
fluide est, comme 1es vibrations des solides, caractérisée par des fréquences propres liées à la
géométrie du réservoir et par un amortissement. On limite généralement la prise en compte des
modes d'oscillation du fluide au 1er mode.

Son équivalent mécanique s’obtient en considérant n masses Mon retenues par des ressorts de
raideurs Kn à des niveaux hon ou hon*, dont les oscillations horizontales exercent les mêmes efforts
vibratoires que la masse active du fluide.
Pour le calcul du moment de flexion, les seules actions prises en compte sont celles sur les
parois ; dans ce cas, les masses Mon sont appliquées à un niveau hon.

Figure 51. Equivalent mécanique des pressions d’oscillation : action sur les parois

Pour le calcul du moment de renversement, on prend en compte l’action des surpressions sur le
fond du réservoir ; dans ce cas, les masses Mon sont appliquées à un niveau hon*.
Figure 52. Equivalent mécanique des pressions d’oscillation : actions sur les parois et
sur la base

Ainsi, le modèle que l’on retiendra pour l’ensemble des deux types d’actions sera celui de la
figure suivante :

Figure 53. Le Modèle à une masse passive Mi (impulsion) et deux masses actives Mo1
et Mo2 (oscillation)
VI.5.2.2. Les différentes méthodes de calcul proposées:

On considère le réservoir rectangulaire suivant :

Figure 54. Réservoir rectangulaire

Avec :
H : hauteur du réservoir
h : hauteur du liquide dans le réservoir
L : demi-longueur du réservoir
b : largeur du réservoir

Les réservoirs sont classés en deux catégories :


§ Les réservoirs peu profonds dont le taux de remplissage est tel que h/L < 1.5 ;
§ Les réservoirs peu profonds dont le taux de remplissage est tel que h/L > 1.5.

a) Méthode de Graham et Rodriguez :


Elle prend en compte seulement les actions d’impulsion, et ignore celles de l’oscillation. De ce
fait, cette méthode ne sera pas détaillée dans notre étude.

b) Méthode de Hunt et Priestley :

La méthode de calcul de Hunt et priestley, en tenant compte à la fois des phénomènes


d’impulsion et d’oscillation, conduit à une relation entre le champ de vitesse fonction du temps et
l’accélération du sol.
Ce calcul, qui a l’avantage d’être plus général, introduit néanmoins dans les résultats une
inconnue supplémentaire : L’accélération du sol a(t).
Cette méthode fait apparaître bien entendu des pressions d’oscillation tenant compte de
l’ensemble des modes de vibration du fluide.
Il est à noter qu’il y a une identité entre les surpressions d’impulsion données par les méthodes
de Graham et Rodriguez et Hunt et Priestley.
c) Méthode de Houzner :

La méthode approchée de Houzner est une méthode approchée qui aboutit à des expressions
relativement simples par rapport à celles que donnent les autres méthodes de calcul.

Houzner sépare les deux phénomènes : impulsion et oscillation.


Les deux méthodes de Hunt et Priestley et de Houzner s’appliquent quel que soit le taux de
remplissage h/L du réservoir.

Ces méthodes donnent des résultats comparables dans le cas des réservoirs ayant un taux de
remplissage h/L <1.5. Par contre, pour les réservoirs ayant un taux de remplissage h/L >1.5, la
méthode de Houzner donne des résultats approchés à 10% près ; donc dans le cas des réservoirs
pour lesquels une meilleure précision est requise, on utilise de préférence la méthode de Hunt et
Priestly.

En général, dans le cas des réservoirs de grande capacité, la méthode utilisée est celle de
Houzner.

VI.5.2.3. Principe de la méthode de Houzner :

Comme nous avons mentionné auparavant, Houzner tient compte de la formation des vagues et
de leur effet sur les parois.

a) Actions d’impulsions :

Considérons un réservoir rectangulaire de longueur 2L, et de largeur unité, à base et parois


verticales soumis à une accélération maximale am tel que définit par la figure suivante :

Figure 55. Réservoir rectangulaire soumis à une accélération maximale am


On admettra que le mouvement qui s’ensuit a lieu uniquement dans le plan (x ; z) et que la
vitesse horizontale u est indépendante de z. Ceci revient à considérer que le fluide est retenu entre
les membranes, fictives, verticales, sans masse et distantes de dx au temps t=0.
L’équation qui donne la distribution de pression le long d’une paroi verticale est :

z 1 z du
P = −ρ h² − ( )²
h 2 h dX
Où :
X X
ch 3 ch 3
u=a h = am h
ªˆ˜ L L
ch 3 ch 3
h h
L’expression de P devient :
X
z 1 z sh 3
P = −ρ am h 3 − ( )² h
h 2 h L
ch 3
h
Soit la résultante totale de ces pressions :
X
h² sh 3 h
Pî = −ρ am
3 ch 3 L
h
Et sur la base (Z=h)
X
3 sh 3 h
P¥ = −ρ am h
2 ch 3 L
h
Au niveau des parois verticales, la force totale est donc (X=L) :

h² L
Pî = −ρ am th 3
3 h
Qui peut s’écrire :
L
th 3
Pî = −ρ am h L h
L
3
h
Si on appelle M la masse totale du fluide, la masse Mi liée rigidement au réservoir qui produirait
les mêmes efforts sur les parois se détermine par :

-s% - ≈ &v *
ø% = = ¯ v² &v * = ø v
") * v ≈
*
v
Disposée à une hauteur :
hî = h − z



z p dz 5
z= ”
= h
p dz 8

*
Donc v% = v
˘
b) Actions d’oscillation :

On démontre que les surpressions d’oscillation ont pour résultante :


1
PÖ = ρ LA ωÖ ² фÖ sinωÖ t
3
Où :
¸˝ : La pulsation fondamentale de vibration du fluide ;
ф˝ : L’angle maximal de vibration du fluide.

De même, l’équation donnant la résultante oscillatoire des pressions peut se mettre sous la
forme :
PÖ = MÖ g фÖ sinωÖ t

On considère que le mode fondamental des oscillations du fluide à la surface libre peut être
représenté par un équivalent mécanique composé d’une masse Mo et d’un ressort de constante de
rappel K1 oscillant.
La fréquence du mode fondamental de vibration du liquide est donnée par la relation suivante :
ωÖ
fÖ =

Ÿ í Ÿ”
Où : ωÖ ² = th
m ˜ m˜

Pour déterminer l’angle maximal d’oscillation фÖ de la surface libre on écrit :


Sa
фÖ =
g

Où Sa est calculée à partir de la valeur de Sv donnée par le spectre suivant, en utilisant la


formule : Sa = ωÖ ∗ Sv.

Figure 56. Spectre de vitesse, séisme de El Centro (1940)

La force PÖ s’écrit d’une autre façon :


˜ Ÿ
E,PÖ = ρ Sa h L 0.53 th h/L sin ωÖ t
” m

Ce qui suppose le spectre de réponse connu.


On peut déterminer la masse équivalente MÖ par :
2 ∗ PÖ L 5
MÖ = = M 0.53 th h/L
Sa h 2
Reliée par un ressort à une hauteur ho donnée par :

1 1
hÖ = h 1 − +
5h 5 5h 5
th h/L sh h/L
2L 2 2L 2

Le moment exercé par les pressions sur les parois est :

2 1 1
M1 = ρ h LA ωÖ ² фÖ sinωÖ t 1 − +
3 5h 5 5h 5
th h/L sh h/L
2L 2 2L 2
Par ailleurs, la hauteur maximale dmax atteinte par les oscillations de l’eau est :
0.527 L
dmax =
g h
− 1 th(1.58 )
ωmÖ фÖ L L
VI.5.3. Prescription de l’Eurocode 8 (Complément de cours) :

Nous allons dans ce qui suit, présenter la méthode de calcul hydrodynamique de l’Eurocode8,
ce qui nécessite l’utilisation de certains paramètres relatifs à ce règlement.

VI.5.3.1. Importance de la construction :

La définition de l'accélération maximale "de calcul" ag résulte d'un processus statistique et


correspond à l'acceptation d'un certain niveau de risque. Il en découle que l'accélération maximale
de calcul ag devrait être plus grande pour les structures considérées comme plus précieuses ou plus
importantes à divers points de vue.

Dans l'Eurocode 8, on définit une accélération de référence agR correspondant à un niveau


standard de risque accepté ; agR est compris entre 0,05 g (0,5 m/s²) dans les zones très faiblement
sismiques et 0,4 g (4 m/s²) dans les zones très sismiques. L'accélération maximale de calcul ag est
trouvée en multipliant agR par γI, "coefficient d'importance" de la structure considérée :

]g = γI. agR
.
γI est égal à 1 pour les bâtiments courant et vaut jusqu'à 1,4 pour les structures dont l'intégrité
est vitale.

En cas de séisme, on donne au tableau suivant les valeurs de γI recommandées dans l'Eurocode
8 pour différentes catégories d'importance de bâtiments :

Catégorie de bâtiment Bâtiment γI


Bâtiments d’importance mineure pour la sécurité des personnes, par
I exemple, bâtiments agricoles, etc
0.8
II Bâtiments courants n’appartenant pas aux autres catégories 1.0
Bâtiments dont la résistance aux séismes est importante compte tenu
III des conséquences d’un effondrement, par exemple : écoles, salles de 1.2
réunion, institutions culturelles, etc.
Bâtiments dont l’intégrité en cas de séisme est d’importance vitale
IV pour la protection civile, par exemple : hôpitaux, casernes de 1.4
pompiers, centrales électriques, etc.

Tableau 13.Catégories d’importance des bâtiments et valeurs recommandées de γI.

En estimant que le réservoir se situe entre la catégorie III et IV, nous avons choisi comme
coefficient d’importance γI = 1,3.

VI.5.3.2. Séisme proche, séisme lointain :

Une accélération de pointe agR à un endroit donné peut être engendrée par différents types de
séisme : un fort séisme dont l'épicentre est éloigné ou un séisme plus faible dont l'épicentre est
proche.

Le séisme réel affectant une zone est fonction de la géologie, proche et lointaine. Mais les
spectres de réponse correspondant aux deux types de séisme mentionnés sont différents, parce que
des ondes propagées de loin ou de près produisent des effets différents. Dans l'Eurocode 8, cette
possibilité est considérée et des formes de spectres de types l et 2 sont définies.

Le type 1 correspond à des séismes lointains de magnitude suffisante (MS ≥ 5,5) pour engendrer
au site de construction des accélérations significatives dont la contribution est prépondérante dans
le risque sismique.

Le type 2 est à considérer si des tremblements de terre de magnitude MS < 5,5 constituent le
facteur prépondérant de risque.

Dans certaines régions, le spectre de calcul résulte d'une combinaison des spectres des types 1
et 2.

VI.5.3.3. Sols et sites :

Les couches de sol présentes entre le rocher sous-jacent et la fondation d'un bâtiment modifient
la forme et les amplitudes du spectre de réponse élastique ou "aléa", établies au niveau du rocher.
Un paramètre du sol S prend en compte cette influence, de sorte que l'accélération maximale à la
fondation est égale à S.ag.

Les sites sont classifiés en types A, B, C, D, E, S1 et S2 selon des profils stratigraphiques et des
valeurs de paramètres caractérisant les sols. Le tableau suivant définit les valeurs de S associées à
ces types de sols et sites. On voit que l'influence sur le mouvement en base de la structure est
significative, puisque S est compris entre 1 (sur le rocher) et 1,8 (sol très meuble). De plus, les
valeurs des périodes "de coin" TB et TC (définies plus loin) assez différentes selon les sites et sols
influencent significativement le spectre.

Tableau 14.Paramètre du sol et périodes « de coin » selon le type du site et du sol

VI.5.3.4. Ductilité de la structure :

On dit "ductile" une structure qui peut subir sans perte de résistance des déformations plastiques
alternées. La ductilité peut avoir une influence positive sur l'économie d'un projet, car:

§ la structure ductile est capable de subir avec succès le même déplacement qu'une
structure qui répondrait de façon purement élastique, mais elle atteint ce résultat avec
des éléments structuraux de section moindre ;
§ les sollicitations à la fondation sont réduites.

Cette capacité à se déformer plastiquement sans perte de résistance est traduite par l'attribution
d'un "coefficient de comportement", q, dont la valeur dépend du type de structure résistante. Le
coefficient q intervient comme réducteur du spectre élastique Se(T) lors de la définition du spectre
de calcul Sd(T). Pour le réservoir q=1. Le facteur q permet de tenir compte de la capacité de
déformation plastique d'une structure tout en effectuant une analyse purement élastique sous un
spectre Sd(T).
VI.5.3.5. Spectre élastique Se(T) horizontal de réponse en accélération :

La représentation de base de l’action sismique en un point donné de la surface du sol est


exprimée par un spectre de réponse élastique en accélération. Le spectre de réponse élastique
horizontal Se(T) est formulé mathématiquement de façon unique pour l’Europe par les formules
suivantes :

T
0 ≤ T ≤ Tˇ ∶ Se T = aí . S. 1 + . 2.5η − 1

Tˇ ≤ T ≤ T“ ∶ Se T = 2.5 aí . S. η

T“
T“ ≤ T ≤ T" ∶ Se T = 2.5 aí . S. η
T

T“ T"
T" ≤ T ≤ 4s ∶ Se T = 2.5 aí . S. η

Avec :

ü TB limite inférieure des périodes correspondant au palier d’accélération spectrale


constante ;
ü TC limite supérieure des périodes correspondant à ce palier ;
ü TD valeur définissant le début de la branche à déplacement spectral constant ;
ü S paramètre du sol ;
ü η coefficient de correction de l’amortissement.

Figure 57. Spectre de réponse élastique en accélération Se(T) de l’Eurocode 8


VI.5.3.6. Spectre de calcul Sd(T) horizontal de réponse en accélération :

Le spectre de calcul horizontal Sd(T) est la représentation de l’action sismique la plus


couramment utilisée dans l’analyse des structures. Il est basé sur le spectre élastique Se(T), mais
il intègre aussi l’influence de certains aspects de la réponse des structures, en particulier, la capacité
de dissipation d’énergie de la structure dans des déformations plastiques, via le « coefficient
de comportement q ».

Le spectre de calcul Sd(T) horizontal de réponse en accélération est formulé de façon unique
pour l’Europe, par les expressions suivantes :

2 T 2.5 2
0 ≤ T ≤ Tˇ ∶ Sd T = aí . S. + . −
3 Tˇ q 3

2.5
Tˇ ≤ T ≤ T“ ∶ Sd T = a . S
q í

2.5 T“
= . aí . S.
T“ ≤ T ≤ T" ∶ Sd T q T
≥ β ag

2.5 T“ Td
= . aí . S.
T" ≤ T ∶ Sd T q T²
≥ β ag

Avec β est un coefficient fixant la limite inférieure des ordonnées du spectre (valeur
recommandée β = 0,2).

ð Spectre de réponse du fluide :

L’évaluation des efforts de l’oscillation requiert l’utilisation d’un spectre de réponse. Ce qui
revient à utiliser une valeur de l’amortissement.

L'amortissement du fluide est beaucoup plus faible que l'amortissement des structures. Pour le
er
1 mode fluide de l’eau (ou essence, gasoil), ξ = 0,5 % de l'amortissement critique, environ. Cette
valeur très faible de l'amortissement doit être considérée lorsqu'on effectue les calculs de
l'équivalent mécanique au départ d'un spectre de réponse.

Dans l'Eurocode 8, le spectre de réponse élastique en accélération Se (T) de référence pour les
problèmes sismiques correspond à ξ = 5 % de l'amortissement critique. Le spectre de réponse
correspondant à l'oscillation d'un liquide est obtenu en multipliant la courbe de Se(T) par η,
coefficient de correction de l’amortissement :

10
`=
5+ξ

(η= 1,35 pour ξ = 0,5 %)


VI.5.3.7. Modèle mécanique du calcul hydrodynamique:

Le système réservoir-liquide est modélisé par un système à un seul degré de liberté


correspondant à la composante convective. La composante impulsive est reprise par un ensemble
rigide fondation-réservoir et subit les accélérations ag du sol.

Figure 58. Modèle mécanique de l’Eurocode 8 pour le calcul hydrodynamique

Nous remarquons que le modèle mécanique est identique à celui adopté par la méthode de
Houzner.

En fonction de l’élancement H/L du réservoir, on exprime:

§ le rapport mi /m de la masse impulsive rigide mi à la masse totale m du fluide ;


§ la position hi du centre de gravité de mi à utiliser pour le calcul du moment de flexion
sollicitant Mi juste au dessus de la base ;
§ la position hi’ du centre de gravité à utiliser pour le calcul du moment de flexion Mi’
sollicitant juste sous la base ;
§ mc1 /m ; mc1 est la première masse modale de ballottement ;
§ la position hc1 du centre de gravité de mi à utiliser pour le calcul du moment de flexion
sollicitant Mc1 juste au dessus de la base ;
§ la position hc1’ du centre de gravité à utiliser pour le calcul du moment de flexion Mc1’
sollicitant juste sous la base.
ð Remarque : Les paramètres ci-dessus sont évalués en utilisant les abaques des réservoirs
circulaires, en remplaçant le rayon R par la demi-longueur L.
Figure 59. Rapport mi/m et h’i/H en fonction de l’élancement du réservoir

On constate que :
§ mi croît avec H/L, en s'approchant asymptotiquement de la masse totale m ;
§ hi et hi’ tendent à se stabiliser à hi ≈ hi’ ≈ H/2 pour H/L croissant ;
§ pour les réservoirs non élancés (H<L), la valeur de hi est légèrement inférieure à H/2,
alors que hi’ >> H en raison de la contribution apportée à Mi’ par les pressions exercées
sur le fond du réservoir.

Figure 60. Les deux premières masses modales convectives et les hauteurs
correspondantes hc1 et hc2 en fonction de l’élancement
Le tableau suivant résume toutes les données :

Cc
H/L Ci mi/m mc/m hi/H hc/H hi’/H hc’/H
s/m1/2
0 .3 9.28 2.09 0.176 0.824 0.4 0.521 2.640 3.414
0.5 7.74 1.74 0.3 0.7 0.4 0.543 1.460 1.517
0.7 6.97 1.60 0.414 0.586 0.401 0.571 1.009 1.011
1.0 6.36 1.52 0.548 0.452 0.419 0.616 0.721 0.785
1.5 6.06 1.48 0.686 0.314 0.439 0.690 0.555 0.734
2.0 6.21 1.48 0.763 0.237 0.448 0.751 0.500 0.764
2.5 6.56 1.48 0.810 0.190 0.452 0.794 0.480 0.796
3.0 7.03 1.48 0.842 0.158 0.453 0.825 0.472 0.825

Tableau 15.Paramètres du calcul des efforts d’impulsion et d’oscillation en fonction de H/L


a) Pression impulsive rigide :

La composante impulsive pi (z) s’exprime: pi (z) = q0(z) ρ L ag S

ü ag S : l’accélération du sol sur lequel le réservoir est posé ;


ü L : la demi-largeur du côté du réservoir perpendiculaire au mouvement sismique.

On montre à la figure ci-dessous (a) la distribution des pressions q0(z) appliquées au réservoir
par la masse impulsive rigide mi , masse du liquide contenu qui suit le mouvement des parois,
normalisée à q0(0), valeur de q0 au niveau du fond du réservoir.

On montre aussi à la figure (b) comment q0(0) est fonction du rapport H/L caractérisant un
réservoir donné : si H ≥ 3L (hauteur de fluide > 1,5 x (largeurs 2 L du réservoir), q0(0)=1.

Figure 61.
a) Distribution de la pression impulsive q0(Z) normalisée à q0(0) pour 4 valeurs de
H/L
b) Valeur de pic des pressions impulsives q0(0) en fonction de H/L

ð Résultantes de la pression :

Pour plusieurs raisons il est utile d’évaluer la résultante horizontale de la pression à la base de
la paroi Qi qui s’exprime par :

Qi(t) = mi Ag(t)

Le moment total Mi juste au-dessus du fond du réservoir n'inclut que les contributions des
pressions qui s'exercent sur les parois et vaut :

Mi = mi hi ag S

Le moment total Mi’ par rapport à un axe orthogonal à la direction du mouvement de l'action
sismique juste sous le fond du réservoir inclut les contributions des pressions qui s’exercent sur
les parois verticales et celles qui s’exercent sur le fond du réservoir. Il vaut :

Mi’= mi hi’ ag S

b) Pression convective :

La composante de pression convective pc1(z) comporte une contribution dominante du mode


fondamental. Elle s’exprime :

pc1(z) = qc1(z) ρ L Se(T1)

qc1(z) est la fonction présentée à la figure ci-dessous.

Figure 62. Valeur de qc1(z) en fonction de z/H pour 5 valeurs de l’élancement du


réservoir H/L
Se(T1) est la réponse en accélération d'un oscillateur simple ayant la fréquence et la valeur
d'amortissement appropriée pour un mode fluide, soit généralement = 0,5%.

La période T1 d’oscillation du premier mode convectif se calcule par :


l
m
&/'
$l = 2%
% %(
tanh ( )
2 2&

L’effort tranchant à la base et le moment agissant sur les fondations peuvent être évalués sur la
base des pressions définies plus haut.

Les valeurs des masses mi et mc1, ainsi que les hauteurs correspondantes au-dessus de la base
hi’ et hc1 relatives au réservoir rectangulaire sont les mêmes que celles calculées pour des
réservoirs cylindriques. Il suffit de remplacer le rayon R par L, demi-largeur du réservoir; l’erreur
ne dépasse pas 15 %.

La résultante horizontale Qc1 de la pression convective à la base de la paroi correspondant au


1er mode d’oscillation est calculée comme:

Qc1= mc1 Se(Tc1)

Se(Tc1) : accélération spectrale convective, obtenue à partir d'un spectre de réponse élastique
amorti à 0,5 % (et non 5% comme dans les modes de structure).

Le moment sollicitant juste au-dessus de la plaque du fond vaut :

Mc1 = Qc1 hc1

Le moment sollicitant juste sous la plaque de fond du réservoir vaut:

Mc1’ = Qc1 hc1’

La composante convective de la réponse peut être obtenue à partir de celle d'un oscillateur de
masse mc1 attaché au réservoir rigide au moyen de 2 ressorts de raideur Kc/2, avec:

Kc = ω² mc1

Le réservoir est soumis à l'accélération du sol ag S. La masse mc1 répond avec l’accélération
ac1.

hc1’représente le niveau où l'oscillateur doit être appliqué afin de fournir respectivement la


valeur correcte de Mc1’ ou de Mc1.

ð Hauteur de la vague convective :

La contribution dominante dans la hauteur de ballottement est assurée par le premier mode.
L'expression du pic de hauteur de vague d au bord est:

dmax = 0,84 L Se(Tc1) / g


Figure 63. Hauteur de la vague d

c) Composante verticale de l'action sismique.


La pression hydrodynamique sur les parois d’un réservoir rigide due à une accélération verticale
du sol avg est donnée par :

p = ρ H (1-z/H) avg

Cette pression est axisymétrique. Elle ne produit pas d'effort tranchant ou de moment dans les
sections horizontales courantes du réservoir, mais elle augmente la contrainte de la poussée de
l’eau.

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