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Cours d’alimentation en eau potable

*
L’eau est une ressource précieuse, il faut contribuer à sa protection

CHAPITRE 5 : Réservoirs

Elaboré par le Professeur : EL BOUZIDI Abdelhadi


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CHAPITRE 5 : Réservoirs

1- Rôle d’un réservoir

2- Classification des réservoirs

3- Emplacement des réservoirs

4- Construction des réservoirs

5- Capacité théorique d’un réservoir

6- Applications

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CHAPITRE 5 : Réservoirs
1- Rôle d’un réservoir
> Cas d’une adduction gravitaire
* Pouvoir stocker l’eau au moment de faible consommation et la restituer au moment
de la pointe.
* Avoir une réserve d’incendie.

> Cas d’une adduction par refoulement


 L’absence d’un réservoir présente les inconvénients suivants :

* Coupure d’eau en cas de :


- panne électrique,
- travaux sur adduction,
- panne de pompe,

 Les avantages de la présence d’un réservoir sont :

* Régularité dans le fonctionnement du pompage (Q=cte, H=cte) d’où une régularité


de la pression dans le réseau.
* Assurer les débits de pointe.
* Avoir une réserve d’incendie

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CHAPITRE 5 : Réservoirs
2- Classification des réservoirs

 D’après la nature des matériaux, on distingue :

- Les réservoirs métalliques.


- Les réservoirs en maçonnerie.
- Les réservoirs en béton armé ou en béton précontraint.

 Le matériau le plus utilisé est le béton armé (dosage en ciment de 400 kg/m3, ciment
CPJ55, environ)

 D’après la situation des lieux, les réservoirs peuvent être :

- Enterrés.
- Semi-enterrés.
- Surélevés.

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

3- Emplacement des réservoirs


> Introduction
 L’adduction transite le débit de la pointe journalière : Qpj = Kj.Qmj
(Qmj : débit moyen journalier : produit de la dotation en eau et du nombre de population,
Kj : coefficient de la pointe journalière).

 Le réseau de distribution transite le débit de la pointe horaire : Qph = Kh.Qpj


(Kh : coefficient de la pointe horaire)
avec Qph > Qpj car Kh>1
L’emplacement optimal d’un réservoir se situe au centre de gravité de
l’agglomération à desservir.

Soit un puits situé à une distance L d’une agglomération à alimenter et examinons les cas
extrêmes pouvant se présenter.

 Le réservoir peut être envisagé, soit au centre de gravité de l’agglomération, soit


au dessus du puits

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

Figure : Réservoir en ville Figure : Réservoir sur captage

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

 Dans le premier cas :

Pour une pression au sol H nécessaire en A, la pompe fonctionnera avec une pression au
sol de : H+ j.L, si j est la perte de charge unitaire dans la conduite de refoulement PA de
diamètre D et qui débite Qpj=a, le réservoir aura une hauteur H.

 Dans le deuxième cas :

PA est une conduite de distribution qui doit pouvoir transiter le débit de pointe horaire Qph
soit =3a. En conséquence, pour obtenir en A la même pression H, il faudra :

* Soit, en conservant à la conduite le même diamètre D que dans le premier cas,


construire au dessus du puits un réservoir de hauteur H+j’L.
-Si D=cte  j’ > j  H + j’L > H + jL
 niveau réservoir 2 > niveau réservoir 1
* Soit, augmenter le diamètre D de la conduite pour diminuer la perte de charge et, par
conséquent, diminuer la hauteur du réservoir.
Qph > Qpj  Ddist > Dadd

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

> Choix du site d’un réservoir :

 La présence d’un relief à proximité d’une localité peut faciliter l’établissement d’un
réservoir semi enterré qui sera toujours plus économique qu’un réservoir surélevé (à
capacité égale).

 Le réservoir doit être placé sur un site dont l’altitude lui garantit une pression suffisante
au moment de la pointe.

 La pression sur le réseau doit être comprise entre 20 et 60 m.

 S’il existe entre la localité et le site du réservoir une grande dénivelée, on fait recours à
une distribution étagée.

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

Exemple d’une distribution étagée :

 Ville située entre les côtes 30 et 70 NGM.

 Pmax = 60 m, Pmin=20m

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CHAPITRE 5 : Réservoirs
Exemple de distribution étagée : Ville située entre les
côtes 30 et 70 NGM
1- Réservoir 1 placé à la côte 70.
* Bas de la ville : 70 – 30 = 40 m
* Haut de la ville : 70 – x = 20 m  x= 50 m NGM
Le réservoir 1 alimente la zone située entre les côtes 30 et 50

2- Entre les côtes 50 et 70


On place un réservoir qui puisse garantir une pression minimale de 20 m sur la partie du
réseau situé à la côte 70; soit : 70 + 20 = 90 NGM.
Sur la côte 50, on aura une pression de :
90 – 50 = 40 m

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CHAPITRE 5 : Réservoirs
4- Construction des réservoirs

 Exigence technique à satisfaire dans la construction d’un réservoir :


* Résistance : le réservoir doit, dans toutes ses parties, équilibrer les efforts
auxquels il est soumis.
* Etanchéité : Il doit constituer pour le liquide qu’il contient un volume clos sans fuite.
Il doit donc être étanche.

 Durabilité :
* Le réservoir doit durer dans le temps, c’est-à-dire que le matériau : béton, dont
il est constitué, doit conserver ses propriétés initiales après un contact prolongé
avec l’eau.
* Enfin le contact avec le béton du parement intérieur du réservoir ne doit pas altérer
les qualités du liquide emmagasiné. Le revêtement intérieur, s’il protège le béton
sous-jacent doit aussi protéger le liquide de l’influence du béton.

 Un réservoir se compose de :
* Cuve (s)
* Chambre des vannes
.
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CHAPITRE 5 : Réservoirs

 Cuve :
* Les réservoirs sont :
- Enterrés
- Semi-enterrés
- Surélevés

* Les deux premiers sont utilisés quand les conditions topographiques sont favorables
et aussi pour de grandes capacités. Les sections de ces réservoirs sont :

- Rectangulaires : V > 3000 m3


- Circulaires : V < 3000 m3

* On utilise les réservoirs surélevés (ou châteaux d’eau) quand les conditions
topographiques l’imposent et quand la capacité est faible.

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

 Réservoirs enterrés et semi-enterrés :

Les réservoirs doivent être :

- Couverts contre les contaminations


- Aérés
- Bien protégés contre la chaleur et le froid (protection thermique)
- Visitables
- Compartimentés pour faciliter le nettoyage (cuves identiques)

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

 Réservoir rectangulaires :
* La hauteur utile d’eau : 4-5 m (revanche 1 m).
* La cuve peut comporter un ou plusieurs refends pour consolider l’ouvrage en cas
de séisme et aussi pour garantir une bonne circulation de l’eau à l’intérieur de
l’ouvrage.
* Les parois sont constituées par des voiles en béton armé, l’intérieur doit être couver
d’un enduit étanche.
* La dalle (couverture) doit reposer sur des poteaux en béton armé.
* La couverture doit comporter :
- Etanchéité multicouches.
- Isolation thermique :
> 1 couche de sable
> dalettes
> 1 couche végétale

* Le réservoir doit comporter un système de drainage périphérique et sous le radier.


*.Le réservoir doit comporter les lanterneaux pour l’aération.

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

Figure 1 : réservoir enterré rectangulaire

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

 Réservoirs circulaires :
Ces réservoirs ont une section circulaire et la couverture parfois bombés, le reste est
identique au réservoir rectangulaire

Figure : réservoir enterré circulaire

Figure 2 : réservoir enterré circulaire


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CHAPITRE 5 : Réservoirs
 Réservoirs surélevés :
Ces réservoirs ont deux problèmes :
* Esthétique
* Adaptation au site

Les formes des cuves de ces réservoirs sont :


* Cylindrique : V < 1000 m3
* Tronconique : V > 1000 m3

Il comprennent une cuve montée sur un tour ou sur des piliers. La cuve est en béton
armé ou en béton précontraint.

* La hauteur d’eau dans la cuve = 5-6 m, avec une revanche = 1m.


* La cuve doit être visitable et ventilée.
* La cuve doit être accessible par des escaliers, des échelles ou des échelons
disposés à l’intérieur ou à l’extérieur de la tour.
* Pour la préservation contre la variation de la température, on utilise une couche de
protection thermique sur la coupole. Elle est parfois doublée d’une enveloppe en
brique creuse.
* Un tuyau de descente d’eau doit être placé pour recueillir les eaux de pluie reçues
par la couverture.
* L’intérieur de la cuve doit être revêtu par un enduit étanche.
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CHAPITRE 5 : Réservoirs

Figure 3: modèle de réservoirs tronconiques surélevés

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

Figure 4 : coupe sur un réservoir cylindrique surélevé à construire


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CHAPITRE 5 : Réservoirs

 Chambre des vannes (ou de manœuvre) :


> Réservoirs enterrés ou semi-enterrés

La chambre des vannes comprend :

* Conduite d’arrivée (ou adduction)


* Conduite de départ (ou de distribution)
* Trop plein
* Vidange
* By-pass
* Robinetterie

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

 Conduite d’arrivée :

* La conduite d’adduction, à son débouché dans le réservoir doit pouvoir s’obturer quand
l’eau atteint dans la cuve son niveau maximal : une obturation par robinet flotteur si
l’adduction est gravitaire ou un dispositif permettant l’arrêt du moteur si l’adduction
s’effectue par refoulement.

* L’arrivée peut être placée soit au fond du réservoir, soit à la partie supérieure ou même
déverser au dessus de la surface libre.

 Conduite de distribution :

* Pour faciliter le brassage de l’eau dans le réservoir, l’orifice de départ de la conduite de


distribution devra être situé autant que possible à l’opposé de l’arrivée, il sera placé à 0,15
ou 0,20m du fond pour éviter d’entrainer dans la conduite de distribution d’éventuels dépôts
décantés dans le réservoir.

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

 Trop plein :

* Cette conduite de trop plein devra pouvoir évacuer la totalité du débit Q entrainant le
dépassement du niveau maximum de l’eau du réservoir. Elle ne comporte pas de robinet
sur son parcours.

*Le trop plein comporte :

- Un évasement en forme de tronc de cône dont la plus grande circonférence du rayon R


formera un déversoir à seuil circulaire pour le passage de débit Q sous une hauteur h.

- Le débit évacué est donné par :

Q = 27,85.μ.R.h⅔ ( μ=0,4)
Q = 11,15.R.h⅔

- La canalisation de trop plein doit déboucher à un exutoire voisin.

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

 Vidange :
Elle part du point bas du réservoir et se raccorde sur la canalisation de trop plein. Elle
comporte un robinet vanne. Son diamètre dépend du temps de vidange du réservoir.

 By-pass entre adduction et distribution :


En cas d’indisponibilité (nettoyage ou réparation du réservoir), il est bon de prévoir une
communication entre ces deux conduites..

 Comptage :
A la sortie de la conduite de distribution, un compteur doit être ménagé pour pouvoir
effectuer des relevés périodiques de de la consommation totale.

 Robinets-vannes :
Dans chaque canalisation (arrivée, départ, vidange……) ,sauf trop-plein, un robinet-vanne
doit être prévu pour pouvoir effectuer le sectionnement de chacune de ces conduites en
cas de besoin.

 Tuyauterie :
Pour la protection de la tuyauterie contre la corrosion, celle-ci doit être galvanisée.

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

>> Réservoirs enterrés ou semi-


enterrés

La chambre de manœuvre se situe au pied de la


tour ou se trouvent réunies les vannes.

Seule la vanne de vidange peut se manœuvrer à


partir d’une plate-forme aménagée sous la cuve.

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

5- Capacité théorique d’un réservoir


Les fonctions fondamentales assurées par les réservoirs sont résumées ci-dessous :

 Régulation de débit
 Régulation de la pression
 Sécurité d’approvisionnement
 Réserve d’incendie
 Simplification de l’exploitation

Le volume des réservoirs sur un réseau de distribution est déterminé à partir des fonctions
indiquées ci-dessus.

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

> Fonction de régulation entre la demande


et la production :
Ce volume se détermine théoriquement en comparant sur un graphique, pour une
journée donnée (généralement la journée de pointe de l’horizon considéré pour le
projet), l’évolution en fonction du temps :

 De la courbe des consommations cumulées telle qu’elle peut être estimé à partir
de mesure sur les conditions actuelles et de prévisions sur son évolution.

 De la courbe des productions cumulées telle qu’elle résulte des conditions de


production (débit constant ou variable suivant la nature de la ressource et ces
conditions d’exploitation)

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CHAPITRE 5 : Réservoirs
> Fonction relative à la sécurité d’approvisionnement :

Volume nécessaire à assurer en cas d’insuffisance de l’alimentation (Ex : incident sur les
équipements, durée d’une pollution accidentelle, durée de réparation d’une conduite
maîtresse d’alimentation).

Ce second volume dépend par ailleurs de la ressource, de l’unicité ou la multiplicité des


origines de la ressource.

> Fonction réserve d’incendie :

La réserve d’incendie dans un réservoir est destinée à alimenter le réseau de distribution


d’un débit de 60m3/h durant 2 heures (17l/s), soit une réserve de 120 m3.

> Charge :

La charge, ou l’altitude, du réservoir nécessaire pour assurer la distribution, est


fournie par le calcul du réseau.

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

Détermination de la capacité théorique d’un réservoir :

> Le réservoir doit stocker l’eau pendant les heures de faible consommation.

> Le réservoir doit combler le déficit en eau pendant les heures de pointe.

> La détermination de la capacité théorique nécessite la connaissance de la variation du


débit de la pointe horaire Qph :

* 06h-07h = Qpj
* 07h-11h = 3,5.Qpj
* 11h-16h = 0,4.Qpj
* 16h-18h = 2 Qpj
* 18h-22h = 0,5 Qpj
* 22h-06h = 0,125 Qpj

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

Capacité nécessaire : +5,25 – (-4,75) = 10


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CHAPITRE 5 : Réservoirs

Figure : Capacité théorique


en adduction continue 24h/24:

> La consommation totale (de la journée de pointe)


= 24.Qpj Qpj = consommation totale de la journée
de pointe / 24

> Le volume théorique du réservoir = 10 Qpj


= (10/24)× consommation totale de la journée
de pointe = 42% de la consommation totale de
la journée de pointe.

Capacité nécessaire : +5,25 – (-4,75) = 10


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CHAPITRE 5 : Réservoirs

Capacité pratique d’un réservoir (fonctionnement


d’adduction 24h/24):

> En pratique, la capacité d’un réservoir destiné à alimenter une agglomération est égale à
la moitié de la consommation de la journée de la pointe augmentée de la réserve d’incendie.
Le volume total à stocker dans un réservoir est :

Vrés = 0,5×Vconsm-pointe-journalière + Vincendie

> Si on réduit le temps de fonctionnement de l’adduction en passant de 24h/24 à 10h/24,


le rapport du volume de réservoir à la consommation totale en journée de pointe passe de
42% à 92% correspondant à 22.Qpj (voir applications ci-dessous). Quant au pompage limité
strictement aux 8 heures creuses, il requiert un volume assez peu supérieur au précédant =
23.Qpj, soit 23/24 = 95,8% de la consommation totale de la journée de pointe.

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

6- Applications
Calcul des capacités théoriques d’un réservoir pour les cas suivants :

 Cas 1 : correspond à un pompage nocturne de durée 10 heures/24, entre 20 heures


et 6 heures.

 Cas 2 : correspond au cas d’un pompage nocturne de durée 8 heures/24, limité aux
heures creuses de fourniture d’énergie, c’est-à-dire entre 22 heures et 6 heures.
.

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

> Solution :
On voit sur les deux figures ci-dessous :

 Figure 1 : Le pompage nocturne pendant 10 heures, avec un débit égale à 2,4 Qpj,
nécessite un réservoir pouvant contenir 22 heures du débit Qpj, soit 22/24 = 91,7 % de
la consommation de la journée de pointe.

 Figure 2 : Si le pompage est limité strictement aux 8 heures creuses, le réservoir requiert
un volume assez peu supérieur au précédant = 23 heures de débit Qpj, soit 23/24 = 95,8%
de la consommation de la journée de pointe..
.

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CHAPITRE 5 : Réservoirs

Figure 1 : capacité du réservoir en adduction nocturne (pompage 10h/24)


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CHAPITRE 5 : Réservoirs

•35 Figure 2 : capacité du réservoir en adduction nocturne (pompage 8h/24)

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