Digues

Digues en terre et en enrochement
DIGUES EN TERRE ET EN ENROCHEMENT
Définition :
a) digue en enrochement : c’est un barrage réalisé exclusivement en

enrochement. Ce sont des blocs de pierre obtenus par l’exploitation d’une
carrière trouvée au voisinage du barrage. L’étanchéité est réalisée
habituellement par un masque et très rarement par un noyau.
b) digue en terre : C’est un barrage dont le corps est constitué par un

remblai qui assure les qualités d’étanchéité et de résistance. Il peut être
homogène ou non.
1. Facteurs influençant le choix du type de digue
Certains sites se prêtent à la construction de divers types de barrages (barrages voûtes,

barrages poids, barrages en terre ou en enrochement). Bien que le choix ait été fait, les
facteurs suivants vont influencer le choix du type de barrage en terre ou en enrochement :
a) La disponibilité des matériaux devant constituer la digue ;

b) La nature du sol de fondation ;
Toumi A. cours barrage Dépt Hydraulique Univ- Annaba 1
c) Les conditions climatiques

d) La forme de la vallée ;
e) La possibilité de détourner la rivière ;
f) L’action des vagues sur la face amont ;
g) Le temps disponible pour la construction
h) La fonction du bassin réservoir
i) L’existence de tremblement de terre.
Examinons successivement ces facteurs.
2 Un des grands avantages est l’utilisation des matériaux locaux.
Un seul type de matériaux disponible :

- granulométrie fine  barrage homogène avec drains de matériau
perméable.
.
- matériau perméable, l’imperméabilité est alors obtenue par un
noyau en argile ou membrane.
Présence de plusieurs types de matériaux :

- l’avantage serait de les utiliser séparément (matériaux perméables
pour les drains et le corps, matériaux imperméables pour le
noyau). Si la séparation est impossible on utilisera le mélange.
3 Bien qu’un barrage en enrochement peut être construit sur n’importe quel sol de
fondation celui-ci a une grande influence sur le prix de l’ouvrage.
a. Un sol de mauvaise résistance exigera un traitement adéquat.

b. Un sol perméable nécessitera un écran d’étanchéité ou un contrôle de la
percolation.
c. Un sol rocheux nécessite une bonne liaison entre lui et le noyau.
4 Le projet d’un barrage est souvent fortement influencé par les conditions
climatiques :
Dans les zones pluvieuses : Il est facile de mettre en œuvre l’enrochement que les
matériaux fins. Il est avantageux de placer le noyau près du talus amont qu’au cœur de
l’ouvrage pour ne pas entraver la construction de l’ouvrage.
Dans les zones semi arides ou arides : Il est facile de mettre en œuvre des sols à
granulométrie fine
5 La mise en place d’un barrage en enrochement dans une vallée large est plus aisée
que pour une vallée étroite ou à pentes fortes. La pente des talus est fortement
influencée par les flans de la vallée.
6 La largeur de la vallée et le débit de la rivière sont des facteurs principaux.
Dans les vallées étroites on réalise le tunnel de dérivation avant le remblai alors
que pour les larges vallées on peut débuter le remblai avant mais dans ce cas la
fermeture de la brèche est délicate (rapidité de l’exécution et risque de
tassement différentiel). On peut utiliser un batardeau qui sera inclus dans le
corps du barrage.

a) Le talus amont d’un barrage doit être protéger contre l’érosion causée par
les vagues (2 à 3 mètres de haut pour les grands réservoirs). Les dégâts
sont plus importants en présences de glace ou d’objets flottants. La
protection est faite par revêtement du talus à l’aide de déchets de carrière
(Rip-Rap) ou autre solution.
b) Les pressions interstitielles dans un sol fin sont d’autant plus élevées que
la construction est rapide. On peut gagner du temps en réalisant le
remblai en même temps que l’injection (injection de pied amont ou à
partir d’une galerie).
c) L’imperméabilisation d’un barrage dépend de la fonction qu’il a à remplir.

Un barrage d’accumulation devra être plus imperméable qu’un barrage de
régularisation dont l’objectif est d’araser les débits de crue. La pente amont sera
plus faible si le barrage est soumis à de nombreuses variations de niveau et des
pentes plus fortes pour le barrage de régularisation, vu qu’il est souvent vide.
d) Quand le barrage est établi dans une zone soumise à séisme, les
coefficients de Sécurité doivent être augmentés, les drains plus efficaces,
les pentes plus faibles….
2. Types de barrages
Un barrage en enrochement ou en terre doit remplir une double fonction :
d. Résistance aux efforts auxquels il est soumis, assurée par les matériaux
à grosse granulométrie
e. Etanchéité suffisante assurée par les matériaux à fine granulométrie.
Les barrages peuvent être soit homogènes (Fig.1) ou les deux fonctions sont assurées
par un même matériau suffisamment imperméable, soit hétérogènes (Fig.2) où les deux
fonctions sont distinctement assurées par des matériaux différents. Dans ce dernier cas
l’étanchéité est obtenue au moyen d’un noyau d’argile ou d’une membrane en béton armé,
en acier ou en béton asphaltique (Fig.3).
9
2435,6 2437,5
12/4
Rip Rap
2 m de Rip Rap sur
0,45 m de sable
10/4
46
6 m
2409,5
Argile, limon, sable et gravier 6
12/4 2402,9
Compactés en couche de 15 cm
cmccccmccm 10/4
Surface naturelle Drain Horizontal
Fig.1 : Barrage de Vega (USA)

10 1772,00
1767,00
6/4
6/4 3
1730,00
3 6/4
1715,00 150 m
6/4 3
gravier
Enrochement
gravier 1690,00
Enrochement
Moraine et
alluvion Noyau imperméable
Tunnel d’injection
42 m
407 m
Fig. 2 : Barrage de Gepasch (Autriche)
20 cm béton
7,2
405,00
Rip Rap
Dalle continue en BA 50 m 8/4

Sable et gravier
en couches de 20 cm
Parafouille en béton
injections Surface imperméable Enrochement
Remblai de terre
sur 55 m
Fig. 3 : Barrage Mc Kay (USA)

Digue homogène
Ce sont des barrages normalement composés de sols imperméables ou semi

imperméables. Ils sont de faible ou moyenne hauteur. Les barrages de faible hauteur sont
toujours homogènes. Parfois on cherche à obtenir avec un même matériau homogène les
avantages des barrages à zones différenciées soit en sélectionnant le matériau soit par
compactage. Si le barrage dépasse 6-7 m de haut il doit être muni d’un drain aval construit
au moyen d’un matériau plus perméable. Le but du drain est la réduction des pressions
interstitielles, contrôle de la percolation et éviter l’érosion interne. Le système de drainage
dépend de la hauteur ( Fig 4 ) :
Drain de pied pour les faibles hauteurs
Si la hauteur est supérieure à 15 m il est préférable de placer le drain à l’intérieur du corps

du barrage. Il peut être un drain horizontal, cheminée (vertical ou oblique) ou horizontal
non continu. Le drain horizontal discontinu est adopté quant il y a un déficit en matériau
perméable. Le drain cheminée qui peut être vertical ou oblique ( Fig 5 et Fig 6 ), doit être
préconisé pour les barrages en terre de grande hauteur car il garantit le mieux l’évacuation
de l’eau de percolation à travers l’ouvrage. Les dimensions et la perméabilité des drains
doivent être tels qu’ils peuvent évacuer le débit de percolation. Il est préconisé d’utiliser un
matériau au moins dix à cent fois plus perméable que le matériau du corps du barrage.
Drain de pied Drain horizontal continu
Zone
continue
Drain horizontal discontinu Drain cheminé
Fig.4 : Systèmes de drainage
10
Toumi
401,5
398,0 A. cours barrage Dépt Hydraulique Univ- Annaba10/4 5
15/4
391,0
174,35
8/4 0,60 m Rip Rap sur

0,25 m gravier 0,30 m gravier gravier
5%
146,30 Couches drainantes 30 cm
10/4 5%
128,63
2,40 m drain Remblai imperméable
Enrochement
Rocher Terrain naturel 0,90 m drain

enrochement
Fig.6 : Barrage de North Hartland (USA)
Barrage à corroi imperméable :
Lorsque sur le site on ne dispose que de peu de matériau imperméable et de

beaucoup de matériau perméable, la solution du barrage à noyau imperméable s’impose.
Par ailleurs même quand on dispose des deux types de matériau en quantité suffisante, il
peut être soit plus facile, soit plus économique, de prévoir un tel type pour divers motifs :

le coût de mise en œuvre de matériau perméable est souvent plus faible que le coût de
celle de matériau imperméable.
Le volume total du remblai peut être plus faible
Les conditions climatiques peuvent rendre la mise en œuvre de matériau imperméable
plus difficile.
Le noyau peut être vertical (Fig 7) ou incliné vers l’amont ( Fig 8 ). Les zones perméables
peuvent être constituées de sable, de gravier ou rocher. Dans ce dernier cas il peut être
soit placé en couches horizontales soit déversé d’une grande hauteur.
Pour dimensionner le noyau, en plus des considérations théoriques, on prendra en compte
les considérations pratiques notamment :
f. l’expérience d’autres barrages
g. le débit de percolation admissible
h. la largeur nécessaire pour une bonne mise en œuvre
i. la nature du matériau disponible
j. le type de drains projetés
Avantage du noyau vertical : ( Fig 7 )
k. Pressions de contact entre le noyau et le terrain élevées d’où diminution

de la percolation en cet endroit.
l. Epaisseur plus grande pour un même volume de matériau utilisé.
m. Emplacement connu facilitant l’injection de la fondation alors que
l’emplacement du noyau incliné devra être déterminer au cours des
travaux.
Avantage du noyau incliné : ( Fig 8 )
n. Placement en peu de temps après achèvement du corps du barrage.

o. Mise en œuvre des couches drainantes est plus aisée.
p. Un léger avantage dans la stabilité est constaté.
q. Une stabilité plus grande lors de séisme.
8
295,0
2 m de Rip Rap 9/4
9/4 Matériau perméable ou

15 semi perméable
278,0
15 Rip Rap
265,0 Sable et gravier
262,0
9/4
245,0
Matériau semi perméable
Sable et gravier
Rocher
Terrain naturel Rideau d’injection
Fig.7 : Barrage San Lorenzo (Pérou)

9
183,80 185,32
10/4 8/4
170,69 170,69
0,90 m de pierre sur 0,60 m gravier

0,60 m de gravier 14/4 3m
imperméable
10/4
152,40 3
150,57
noyau
Matériau perméable
8/4 Matériau perméable 11/4
Tranchée de percolation
Rocher Plate-forme d’injection
Sable et gravier fin
Fig.8 : Barrage de Clear Water (USA)
Digue à membrane (masque) imperméable :
Un sol à fine granulométrie donne pleine satisfaction au point de vue perméabilité,

de sorte que l’usage de membranes pour l’étanchéité n’est actuellement utilisé que pour
les ouvrages en enrochement. La membrane est en béton armé, en acier ou en béton
asphaltique. La membrane peut être placée au centre du barrage ou sur le talus amont.
Cette dernière solution est la plus adoptée.
Membrane placée sur le talus amont :
Le plus grand avantage de ce type est qu’il présente une plus grande sécurité au
glissement par rapport aux autres types de barrage en terre ou en enrochement. On
prévoit généralement une couche drainante immédiatement derrière la membrane pour
prévenir toute infiltration dans le barrage. La résultante de la pression d’eau sur la
membrane est dirigée vers le bas augmentant ainsi la pression de contact
barrage-fondation.
Avantages de la membrane
r. Facilité d’inspection et de réparation.

s. Assure aussi la protection contre l’action des vagues.
t. N’est pas soumise comme le corroi d’argile à l’érosion progressive.
u. En présence de galerie visitable possibilité de localiser facilement les
fuites.
Désavantages de la membrane
v. Matériaux utilisés soumis à l’usure du temps : détérioration du béton,

vieillissement du béton asphaltique, corrosion de l’acier.
w. Coût plus élevé.
x. Risque de fuites au premier remplissage.
y. Danger de fissuration au pied de la membrane.
Types de membrane
Les membranes imperméables peuvent être réalisées en béton armé, acier

ou béton asphaltique.
2.3.2.1 Membrane en béton armé
Cette disposition est très utilisée pour les barrages en enrochement. Si la hauteur
du barrage ne dépasse pas 50 m, la dalle peut être monolithique sans joints de dilatation.
L’armature est placée dans deux directions et doit atteindre 0,5 % de la section de la dalle.
Malgré la qualité d’exécution des fuites peuvent surgir, c’est pourquoi on doit prévoir un
drain ( Fig 9 ).
2.3.2.2 Membrane en acier soudé
Ce procédé est plus coûteux. Il peut être utilisé au droit de tous les sites. Il présente
deux avantages : l’étanchéité totale et la flexibilité, d’où une meilleure résistance aux
tassements différentiels. La corrosion de l’acier est faible. ( Fig 10 ).
9
261,80 265,80
30 m
7/4 8/4
Remblai de gravier
Dalle en BA placé en couche de
20 cm Enrochement
266,80
265,80
Détail de la dalle
264,50
263,50
Barre de  2 cm
262,50
Tous les 30 cm
261,50
30 cm
Fig.9 : Barrage Don Martin (Mexique)

Gravier compacté
4,5 m
159,11 163,98
6/4
6/4
1,5
Enrochement
Joint de dilatation calibré
2,25
139,6 Enrochement
Gravier
1,2
Silt
Rocher
Mur parafouille
Fig 10 : Barrage de Lagartijo ( Vénézuela
)
Tôle : 2,4 x 1,2 m x 6,4 mm
C C
B B D
A A D Ancrage
10 m
Vue de Face

Plaque 12,5 Soudure

mm continue
Boite
étanche
10x10x20 Boulon 3/8
cm
Tôle en acier
5
Injection cm
Boulon ancré Tôle 2,4 x 1,2m x 6,4

mm
Joint Horizontal
Béton Coupe DD
Ancrage
Coupe AA
Profil T
25 cm
Tôle 66 cm x 6,4
5 mm Boulon
cm 3/8 Soudure continue
Boulon 1/2
Tôle
2,5 2,5
20 cm cm
2,5
cm
Joint suivant la pente
Soudure continue Coupe CC
Joint de dilatation
Coupe BB
Fig.10 : Barrage de Lagartijo Vénézuela
Détails
2.3.2.3 Membrane en béton asphaltique
Utilisé avant comme protection du talus contre l’érosion, son utilisation comme
écran étanche tend à être très répandue ( Fig 11) et ( Fig 12). Ses avantages sont :
z. prix plus faible que celui d’une membrane en béton où en acier.

aa. Déformabilité plus grande
bb. Construction rapide

Revêtement en 435,0
béton
asphaltique 2,84/4
411,0 5/4
3,4/
4
393,0 enrochement
386,0 4/4
Mur aval en béton

Mur amont en béton Revêtement en
béton
Couche de béton poreux

renforcé d’un treillis en
Acier galvanisé
Béton asphaltique
En deux couches de 6
cm
Béton poreux
drainant
Descendant jusqu’à
la
Galerie d’amont
10 cm
12 cm
10 cm
Vides dans l’enrochement
remplis à la surface de
mortier
Fig.11 : Barrage de Ghrib ( Algérie )

Revêtement en
béton asphaltique 535,5
Gravier propre
6/4
6,4 /4
Gravier avec
fines
Gravier tout-venant
Gravier tout venant 472,0
Enrochement
Fondation rocheuse
Galerie Peu compacte
Béton en treillis
armé
Béton asphaltique
En 2 couches
8 à 15 cm Béton poreux avec

Tuyaux de drainage
12 cm
Béton asphaltique
Renforcé d’acier
12 cm
Fig. 12 : Barrage de Iril- Emda (Algérie)
2.3.3 Membranes placées au centre du barrage
Bien que beaucoup d’auteurs de projets des revêtements imperméables placés sur
le talus amont, des barrages sont projetés avec des membranes étanches
intérieures. Chacune des solutions présentes des avantages ( Fig 13).
Avantages des membranes intérieures :
cc. pour une même hauteur, la surface de la membrane intérieure est plus
petite d’où usage d’une quantité plus faible de matériau,
dd. Le matériau constituant la membrane intérieure est mieux protégé contre
les intempéries et les chutes de pierres,
ee. La membrane peut être rendu totalement étanche, même en cas de
fissuration, lorsqu’une fine couche d’argile en amont de celle-ci est
prévue.

Avantages des revêtements amont :
ff. la résultante des pressions d’eau crée les meilleures conditions de

stabilité et donc le volume du barrage peut être réduit,
gg. le revêtement amont peut être inspecté et réparé facilement,
hh. les injections peuvent être réalisées quand la construction du corps du
barrage est entamée.
La plupart des membranes intérieures sont en béton, très peu ont été réalisées en acier et
aucune de grande hauteur ne l’a été en béton asphaltique. L’expérience est moins riche
que pour les revêtements à l’amont.
Enrochement
12,0
30 m 894,54
891,84
0,6
12/4 Enrochement
1,5
12/4 Sable
gravier et
enrocheme 36,4 m
nt
compactés 8/4
Argile
Surface naturelle
Mur en BA
Fig. 13 : Barrage de Tieton ( USA)
3. Considération constructives
On considérera dans ce qui suit quelques considérations relatives aux pentes des
talus, aux couches drainantes, aux surhauteurs, aux largeurs en crête ainsi que de
l’effet de voûte.
3.1 Pentes des talus
Il n’y a pas de règles spécifiques pour fixer les pentes des talus. Il y a lieu de
prendre les pentes les plus fortes compatibles avec les calculs de stabilité (Tableau.1).
Ceux-ci doivent tenir compte de la résistance du sol de fondation et des matériaux
constituant le barrage.
Les barrages en enrochement établis sur un sol résistant peuvent être plus raides.
Si la pente est inférieure à l’angle de frottement interne du matériau, on peut prévoir soit
des talus raides avec des bermes intermédiaires, soit des talus continus. Il est plus facile
de réaliser un talus continu quand le massif est réalisé en couches faibles, par contre,
quand il est réalisé en couches épaisses par déversement, le talus se stabilise sous
l’angle de talus naturel et il est plus facile d’introduire des bermes intermédiaires.
Tableau 1.
Corps du barrage Organe d’étanchéité Pente amont Pente aval

enrochements noyau vertical 1 : 1.80 1 : 1.80
noyau incliné 1 : 2.10 1 : 1.80
masque amont 1 : 1.50 1 : 1.40
Alluvions perméables noyau vertical 1 : 2.00 1 : 2.00
noyau incliné 1 : 2.30 1 : 2.00
Alluvions fins noyau vertical 1 : 3.00 1 : 2.50
(moins perméables) noyau incliné 1 : 3.30 1 : 2.50
Digue homogène 1 : 3.00 1 : 3.00
Le contrôle de la sécurité au glissement est effectué en utilisant les méthodes de calcul de

stabilité suivantes :
surface de glissement circulaire : Fellinius, Bishop

surface de glissement quelconque : Janbu, Morenstern-Price…
Les facteurs de sécurité sont en fonction des conditions d’exploitation :
conditions normales : FS  1.40

conditions spéciales : FS  1.30
conditions exceptionnelles : FS  1.20
Le calcul de stabilité est effectué pour les cas de charges suivants :
Fin de construction :
ii. tremblement de terre à lac vide (CE)
En exploitation (sans tremblement de terre) :
jj. lac plein à niveau normal (CN)

kk. lac plein à niveau exceptionnel (CS)
ll. vidange normale (CN)
mm. vidange rapide (CS)
En exploitation (avec tremblement de terre) :
nn. la plein avec niveau normal (CE)

oo. vidange rapide (CE)
3.2 Couches drainantes
L’eau percolant à travers le sol exerce une pression sur les grains d’où risque
d’érosion à la limite entre deux matériaux à différente granulométrie et nécessite d’y placer
une ou plusieurs couches drainantes appelées aussi filtres.

Il existe un grand nombre de critères applicables aux drains mais c’est celui de Terzagui
qui est le plus souvent appliqué. Il est situé du coté de la sécurité et peut être appliqué
pour tous les types de matériaux.
Pour l’épaisseur, théoriquement elle est très faible mais pour faciliter l’exécution elle devra
être plus grande. Les couches horizontales (15 cm pour le sable et 30 cm pour le
gravier) sont plus faciles à exécuter.
Pour les filtres verticaux ou obliques, une épaisseur horizontal minimale de 2,4 à
3,0 mètres ou 3,6 à 4,2 mètres est nécessaire
.
3.3 Largeur en crête
Elle a peu d’influence sur la stabilité de l’ouvrage. Elle est fonction surtout des exigences
de travail et de trafic routier. Elle est comprise entre 6 et 12 mètres.
A la fin de la période de construction, il faut donner à la crête une hauteur supplémentaire
pour que la cote de la crête respecte la cote du barrage après les tassements intervenant
après la construction et qui sont de l’ordre 0,2 à 0,4 % de la hauteur du remblai.
3.4 Effet de voûte dans les barrages en enrochement
Actuellement il est d’usage de donner aux barrages en terre ou en enrochement construits

dans des vallées étroites une forme en arc incurvée vers l’amont. Cet effet a pour résultat
de comprimer le noyau du barrage surtout quand on s’attend à des tassements qui créent
des efforts de traction et donc des fissures dans l’ouvrage. Le rayon de courbure est
compris entre 400 et 1500 mètres.
Fondations de barrages et leur traitement.
Les barrages en terre ou en enrochement peuvent être établis sur sol rocheux ou
meuble qui peuvent être perméables. Dans les deux cas des mesures doivent être prises
pour traiter la percolation.
Sol de fondation meuble et perméable
Quand le sol de fondation est perméable, trois méthodes peuvent être adoptées :
Elimination totale de la percolation à l’aide d’un écran étanche,

Diminution de la percolation soit au moyen d’un écran étanche partiel, soit en allongeant le
chemin de percolation,
Surveillance du débit de fuite sans prendre de mesure pour diminuer la percolation.
Elimination totale de la percolation
Les procédés suivants peuvent être utilises pour se prémunir totalement contre la
percolation à savoir :
Massif de sol imperméable compacté dans une tranchée.

Dans ce cas la tranchée parafouille est constituée du même matériau que
celui utilisé pour la réalisation du noyau. (Fig.14). une telle tranchée allant
jusqu'à 25 mètres de profondeur réalise une excellente étanchéité si elle
atteint une couche imperméable.

Rideau de palplanches parafouille : ce procédé a été souvent utilisé, actuellement il est

moins utilisé qu’auparavant car il est relativement coûteux et présente un risque de
percolation à travers les joints.
Mur parafouille en béton : utilisé dans plusieurs barrages. Un premier type consiste en la
construction d’une tranchée de 1 à 1,5 mètre de large remplie ensuite de béton. Un autre
consiste à utiliser le procédé des injections pour réaliser un mur parafouille. Etant donné le
coût des coulis d’injection, ce sont surtout les terrains grossiers permettant l’emploi de
ciments qui sont injectés. Ce procédé est de plus en plus utilisé. Un des exemples le plus
remarquable est l’étanchement d’une couche alluvionnaire d’une épaisseur de 100 m
sous le barrage de Serre-Ponçon. (Fig.15).
Enfin un dernier procédé consiste en la mise en place d’une tranchée de boue

bentonitique. (Fig.16).
Sol de fondation perméable
Tranchée parafouille
Matériau imperméable En sol compacté
Fig. 14 : tranchée parafouille
10
788 780
8/4
10/4
740
10/4 batardeau
700
12/4 12/4
675 Remblai perméable noyau Remblai perméable Berme amont
Drainage aval 30 m
15 m 100 m
Rideau d’alluvions
injectées
Fig. 15 : Barrage Serre Ponçon (France)

Tranchée remplie de
Boue bentonitique
Niveau de la boue
Niveau phréatique
Sable et gravier
Sable et gravier
Rocher ou argile
Fig. 16 : Tranchée de boue bentonitique
Réduction partielle de la percolation
Deux procédés peuvent être utilisés pour réduire partiellement la percolation :
Construction d’un mur parafouille barrant partiellement la couche perméable. Le mur

parafouille partiel n’est guère efficace quand le sol est homogène, par contre il peut être
utile quand la perméabilité du sol diminue avec la profondeur. ( Fig 17).
Allongement du chemin de percolation en prolongeant en amont le barrage au moyen

d’une couche de sol imperméable. (Fig 17). La couche imperméable placée en amont est
plus efficace car elle allonge notablement le chemin de percolation et diminue aussi le
gradient hydraulique. Afin d’être efficace elle doit avoir la même perméabilité que le noyau.
Son épaisseur varie de 0.60 à 3.0 mètres et va en augmentant en se rapprochant du
barrage.
Alluvion perméable
Rocher
Fig. 17 : Allongement du chemin de percolation
Contrôle de la percolation
En aval du barrage, deux dangers peuvent se présenter si l’eau percole sous celui-ci :
La sous pression peut approcher ou atteindre le poids du recouvrement : elle diminue ainsi
la stabilité de l’ouvrage et peut même soulever les couches supérieures du sol de
fondation ;
Le débit de percolation peut donner lieu à la formation de renards.

Un premier procédé consiste à placer un drain inverse là ou l’eau de percolation affleure. Il
consiste en la mise en place de couches superposées dont la granulométrie devient de
plus en plus grossière du bas vers le haut tout en respectant les critères de constitution
des drains.
Prévoir une couche drainante verticale ou des puits de décharge. L’inconvénient de ce
procédé est la diminution du chemin de percolation
Terrain rocheux perméable
Lorsqu’un barrage enterre ou en enrochement est construit sur un terrain de

fondation rocheux, il faudra veiller à ce qu’il n’existe une forte percolation au droit
de la surface de contact rocher-remblai et à travers les fissures du rocher. Pour y
remédier on utilise les procédés suivants :
Amélioration du contact entre le rocher de fondation et la section étanche du barrage par

l’emploi d’engins lourds de compactage. Pour cela la surface doit être la plus lisse
possible, pente des talus faible, les irrégularités enlevées et les dépressions comblées.
Emploi de l’injection. Lorsque le rocher situé sous le barrage est perméable, on peut
recourir à l’injection. On peut prévoir soit des massifs, soit des rideaux d’injection. (Fig.18).
Le massif d’injection est considéré comme une prolongation du noyau étanche, il possède
la même largeur que lui, tandis que le rideau est moins large mais peut être plus profond.
Puits de drainage : qu droit de barrage de grande hauteur, on réalise en aval d’un rideau
d’injection, des puits de drainage afin de contrôler la qualité de l’injection. Le diamètre
varie de 5 à 7.5 cm.
Galerie de drainage : Il est courant de prévoir des galerie en béton permettant de procéder
à des injections et de récolter les eaux des puits de drainage. Les avantages de ces
galeries sont :
pp. l’injection de la roche peut être réalisée en même temps que la mise en
place de l’enrochement.
qq. Les puits de décharge aboutissent à la galerie facilitant le contrôle de la
percolation.
rr. Si le besoin se fait sentir, on peut procéder ultérieurement à des
injections complémentaires.
ss. Des pressions d’injection plus élevées peuvent être utilisées.
tt. Des piézomètres et autres appareils de mesure peuvent être contrôlés à
partir de ces galeries.
Traitement de la surface du rocher au droit du noyau étanche : Il a été constaté que dans
certains cas, le rocher mis à nu s’altère. Pour y palier on effectue un traitement de surface
qui peut être réalisé d’après les étapes suivantes :
uu. Enlèvement de tous les matériaux érodables et réglage de la surface.

vv. Nettoyage de la surface au moyen de jets d’eau ou d’air sous pression.
ww. Obturation des fissures et remplissage des irrégularités de la surface.
xx. Compactage soigné des premières couches de sol sur la surface de
contact.

enrochement enrochement
noyau
6 à 12 m
Exacavation jusqu’au
rocher injectable
Rideau d’injection
Mur injecté profond
Fig. 18 : Rideau d’injection
Protection des talus
Protection du talus amont
Il sera protégé contre l’action érosive des vagues. La solution la plus utilisée et la plus
économique est l’emploi des déchets de carrière ou Rip-Rap déversé sur le talus. Ce n’est
que quand ce matériau devient rare que l’on utilisera une dalle en béton armé ou autre.
L’expérience a montré que, à épaisseur égale, une couche de Rip-Rap déversée est plus
efficace qu’un pavage de blocs rocheux placés à la main et qu’un revêtement monolithique
en béton armé ou béton asphaltique est préférable à des dalles séparées ou articulées.
Le Rip-Rap présente les avantages suivants :
yy. Les tassements différentiels ont peu d’influence sur lui,

zz. Il est plus dissipateur d’énergie,
aaa. Il est moins sensible au gel et aux blocs de glace.
L’étude de la protection d’un talus par Rip-Rap faite par Bertram a montré que :
bbb. Les blocs individuels ne peuvent être emportés par l’action dynamique
des vagues,
ccc. La couche filtrante sous jacente ne peut être enlevée à travers les
vides du Rip-Rap.
Le tableau suivant donne pour diverses amplitudes des vagues, la dimension moyenne
d50 des blocs rocheux et l’épaisseur de la couche de Rip-Rap.
Amplitude Diamètre moyen Epaisseur de la

des vagues d50 des éléments couche (cm)
(m) (cm)
0.00 - 0.60 25.0 25.0

0.60 - 1.20 30.0 45.0
1.20 - 1.80 37.5 60.0
1.80 - 2.40 45.0 75.0
2.40 - 3.00 52.5 90.0
Protection du talus aval
Si le talus aval est constitué de sol fin, il doit être protégé contre l’érosion provoquée par la
pluie et le vent. Dans les pays humides, c’est un revêtement de gazon qui est le plus
efficace tandis que dans les régions arides, il faut prévoir une couche de Rip-Rap. La
présence de bermes intermédiaires pour diminuer la vitesse de descente de l’eau peut
être utile.

Digues

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Digues en terre et en enrochement

DIGUES EN TERRE ET EN ENROCHEMENT

a) digue en enrochement : c’est un barrage réalisé exclusivement en

b) digue en terre : C’est un barrage dont le corps est constitué par un

1. Facteurs influençant le choix du type de digue

Certains sites se prêtent à la construction de divers types de barrages (barrages voûtes,

a) La disponibilité des matériaux devant constituer la digue ;

c) Les conditions climatiques

Examinons successivement ces facteurs.

2 Un des grands avantages est l’utilisation des matériaux locaux.

Un seul type de matériaux disponible :

Présence de plusieurs types de matériaux :

a. Un sol de mauvaise résistance exigera un traitement adéquat.

6 La largeur de la vallée et le débit de la rivière sont des facteurs principaux.

Toumi A. cours barrage Dépt Hydraulique Univ- Annaba 2

c) L’imperméabilisation d’un barrage dépend de la fonction qu’il a à remplir.

Un barrage en enrochement ou en terre doit remplir une double fonction :

Surface naturelle Drain Horizontal

Fig.1 : Barrage de Vega (USA)

Toumi A. cours barrage Dépt Hydraulique Univ- Annaba 3

Fig. 2 : Barrage de Gepasch (Autriche)

Dalle continue en BA 50 m 8/4

injections Surface imperméable Enrochement

Toumi A. cours barrage Dépt Hydraulique Univ- Annaba 4

Ce sont des barrages normalement composés de sols imperméables ou semi

Drain de pied pour les faibles hauteurs

Si la hauteur est supérieure à 15 m il est préférable de placer le drain à l’intérieur du corps

Drain de pied Drain horizontal continu

Drain horizontal discontinu Drain cheminé

Fig.4 : Systèmes de drainage

8/4 0,60 m Rip Rap sur

Rocher Terrain naturel 0,90 m drain

Fig.6 : Barrage de North Hartland (USA)

Barrage à corroi imperméable :

Lorsque sur le site on ne dispose que de peu de matériau imperméable et de

Toumi A. cours barrage Dépt Hydraulique Univ- Annaba 6

Avantage du noyau vertical : ( Fig 7 )

k. Pressions de contact entre le noyau et le terrain élevées d’où diminution

Avantage du noyau incliné : ( Fig 8 )

n. Placement en peu de temps après achèvement du corps du barrage.

9/4 Matériau perméable ou

Fig.7 : Barrage San Lorenzo (Pérou)

Toumi A. cours barrage Dépt Hydraulique Univ- Annaba 7

0,90 m de pierre sur 0,60 m gravier

Sable et gravier fin

Fig.8 : Barrage de Clear Water (USA)

Digue à membrane (masque) imperméable :

Un sol à fine granulométrie donne pleine satisfaction au point de vue perméabilité,

Membrane placée sur le talus amont :

r. Facilité d’inspection et de réparation.

v. Matériaux utilisés soumis à l’usure du temps : détérioration du béton,

Les membranes imperméables peuvent être réalisées en béton armé, acier

2.3.2.1 Membrane en béton armé

2.3.2.2 Membrane en acier soudé

Fig.9 : Barrage Don Martin (Mexique)

Toumi A. cours barrage Dépt Hydraulique Univ- Annaba 9

Tôle : 2,4 x 1,2 m x 6,4 mm

Toumi A. cours barrage Dépt Hydraulique Univ- Annaba 10

Plaque 12,5 Soudure

Boulon ancré Tôle 2,4 x 1,2m x 6,4

2.3.2.3 Membrane en béton asphaltique

z. prix plus faible que celui d’une membrane en béton où en acier.

Toumi A. cours barrage Dépt Hydraulique Univ- Annaba 11

Mur aval en béton